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Démences et sociétés : l’exemple de l’évaluation neuropsychologique

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Page 1: Démences et sociétés : l’exemple de l’évaluation neuropsychologique

Communication orale

Institut d’epidemiologie neurologique et de neurologietropicale (IENT)

Mardi 1er avril 2014

CO-010

Emergence de la geoepidemiologiesocio-environnementale au servicedes pays de la zone tropicaleF. Boumediene, B. Marin, M. Druet-Cabanac,P.-M. PreuxUMR 1094 Inserm NET (neuroepidemiologie tropicale), universite deLimoges

Mots cles : SIG ; Geographie ; EpidemiologieIntroduction.– Incontestablement, la democratisation des Sys-temes d’Information Geographique (SIG) a ouvert de nouvellesperspectives pour l’epidemiologie, l’incitant a raisonner geo-graphiquement, bien au-dela de la dimension descriptive.Objectif.– Il s’agit de montrer l’efficience de la geomatique pourl’etude de la distribution spatiale d’un phenomene epidemio-logique, des hypotheses socio-demographiques et/ou d’expo-sitions environnementales, et de l’acces au soins.Methode.– Afin d’illustrer notre propos, nous avons selectionnedeux etudes de cas qui ont eu recours a un SIG : les inegalitesgeographiques dans la prevalence des principales pathologiesneurologiques au sein d’une communaute villageoise mexi-caine (Azumiatla, Mexique), et l’optimisation de l’acces auxtraitements antiepileptiques dans un district rural Lao (Pakg-num, Laos). Grace a une structuration specifique des donneescollectees, le SIG a permis une approche multi-factoriellespatialisee pour repondre aux questions posees.Resultats.– A Azumiatla (5195 individus interroges), nous avonsdresse une cartographie de la prevalence des pathologiesneurologiques (cephalees, epilepsies, AVC, infections duSNC, neurocysticercose). Les cartes obtenues ont ensuite servia l’analyse des facteurs de risque. A Pakgnum(51 000 personnes – 315 epileptiques estimes), le SIG participea la coordination d’une recherche interventionnelle visant aoptimiser les echanges entre 9 centres de soins et les 53 villagessitues dans leurs territoires de competences.Discussion.– In fine, nous comparons les resultats obtenus aceux d’une exploitation des donnees qui n’aurait pas consid-ere la dimension spatiale, afin de mettre en evidence laplus value reelle apportee par l’usage d’un SIG. Nous verronsque l’outil est une ressource de premier plan pour l’epidemio-logie, a condition qu’il soit combine a un savoir geographique

d’analyses et de diagnostics (socioeconomiques et environne-mentaux) des territoires.Conclusion.– Les apports de la geomatique ne se limitent doncpas a un raisonnement geostatistique mais bien plus aune approche pluridisciplinaire combinant geographie etepidemiologie : la geoepidemiologie socioenvironnementale.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.014

CO-011

Demences et societes : l’exemple del’evaluation neuropsychologiqueT. BellajDepartement de psychologie, faculte des sciences humaines etsociales de Tunis, boulevard 9-avril-1938, 1007 Tunis, Tunisie

Mots cles : Demence ; Evaluation neuropsychologique ;CultureDans les societes en voie de developpement, l’effet conjoint dela forte natalite et de l’amelioration des services de sante aurades consequences multiples. Vers 2050, les 3/4 des deux billionsde personnes agees de plus de 60 ans vivant sur notre planeteseront dans les pays en voie de developpement (Nations Unies,2010). Le nombre de patients souffrant de syndrome dementielpassera de 35,6 millions en 2010 a 65,7 millions en 2030 et a115,4 millions en 2050 majoritairement dans les pays en voiede developpement [1]. Cependant, rien n’est fait sur le plan dela recherche ou de la pratique clinique pour faire face a cettesituation fort probable. L’evaluation neuropsychologique dessyndromes dementiels peut etre consideree comme un dis-positif economique et efficace pour detecter des troublescognitifs precoces et offrir d’eventuelles possibilites d’interven-tion precoce et de readaptation. L’utilisation de ces instrumentsdans les etudes comparatives transculturelles sur la demenceoffrent des informations precieuses sur l’epidemiologie de lademence dans les pays en voie de developpement, les facteursde risque, les facteurs putatifs etiologiques genetiques et envir-onnementaux, le cout social et economique et offre des argu-ments pour l’elaboration des politiques, la planification et lesactions strategiques dans la recherche et les services cliniquesfournis pour les patients dans ces pays. Toutefois, les instru-ments de depistage et d’evaluation disponibles ont ete devel-oppes par et pour les personnes occidentales. Leur utilisationdans des contextes culturels differents souleve des questionsepistemologiques et ethiques.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 0 s ( 2 0 1 4 ) a 1 7 5 – a 1 7 8

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

0035-3787/$ – see front matter

Page 2: Démences et sociétés : l’exemple de l’évaluation neuropsychologique

Nous exposons toutes ces questions ainsi que les solutionsadoptees comme la traduction, l’adaptation et la creation denouveaux instruments. Nous mettons l’accent sur les proble-matiques d’equivalence des construits, d’equivalence ecolo-gique et d’equivalence des mesures [2]. Nous presentons enfindes resultats issus de l’application d’une batterie developpeelocalement en Tunisie aupres de 62 patients dements,54 patients MCI et 159 controles normaux en discutant deses qualites psychometriques et de sa pertinence commereponse a la problematique de l’evaluation neuropsychologi-que des syndromes dementiels dans les pays en voie dedeveloppement.References[1] Alzheimer’s Disease International. World Alzheimer Report.London: Alzheimer’s Disease International; 2009.[2] van de Vijver F, Tanzer NK. Bias and equivalence in cross-cultural assessment : an overview. Rev Eur Psychol Appl2004;54:119–35.Pour en savoir plusKalaria, RN. Dementia comes of age in the developing world.Lancet 2008;361:88–9.Oakland, T. Use of educational andpsychological tests internationally. Appl Psychol 2004;53(2):157–72.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.015

CO-012

Facteurs psychosociaux des troublescognitifs en Afrique centrale : leprogramme EPIDEMCAS. Pilleron a, M. Guerchet a, B. Bandzouzi b,P. Mbelesso c, P.-M. Preux a, J.-P. Clement d

aUniversite de Limoges, faculte de medecine, Institut de neuroepi-demiologie et de neurologie tropicale, CNRS FR 3503 Geist, InsermUMR 1094, neuroepidemiologie tropicale, 87000 Limoges, francebHopital universitaire de Brazzaville, service de neurologie, 00000Brazzaville, Republique du CongocHopital Amitie, service de neurologie, 00000 Bangui, RepubliqueCentrafricainedCH Esquirol, centre de memoire, de ressource et de recherche duLimousin, 87000 Limoges, France

Mots cles : Troubles cognitifs ; Facteurs psychosociaux ;Afrique CentraleIntroduction.– Les facteurs psychosociaux ont ete associes auxtroubles cognitifs de la personne agee. Dans le programmeEPIDEMCA, nous nous sommes interesses a la personnalitedependante (PD) et aux evenements de vie stressants (EVS).Objectifs.– Etudier l’association entre les troubles cognitifs et lapersonnalite dependante evaluee a l’aide du PDQ-4+, d’unepart, et les EVS evalues par le questionnaire de Persson etSkoog, d’autre part, en Afrique Centrale.Methodes.– Une etude transversale multicentrique en deuxphases a ete menee en Republique Centrafricaine et au Congoentre 2011 et 2012. Suite au depistage des TC en populationgenerale agee de 65 ans et plus, les cas depistes ont ete confir-mes au cours d’un examen clinique approfondi avec un neu-rologue. Le diagnostic de demence etait pose selon les criteresdu DSM-IV et celui de MCI selon ceux de Petersen. Des regres-sions logistiques multinomiales ont ete utilisees.Resultats.– Ajustee sur les facteurs pertinents, la PD etait asso-ciee avec le MCI (OR Indemne vs MCI : 2,2 IC 95 % : 1,0–4,8) et lesdemences (OR indemne vs demences = 4,4 IC 95 % : 2,0–9,6) auCongo mais pas en RCA (OR indemne vs MCI : 1,9 IC 95 % : 1,0–3,6 ; OR indemne vs demences = 0,6 IC 95 % : 0,3–1,6). Lamoyenne du nombre total d’EVS etait significativementplus elevee chez les sujets avec TC (7,1 � 3,0 chez les MCI

et 6,6 � 3,1 chez les dements) que chez les indemnes (5,9 � 2,8 ;p < 0,001). Des resultats complementaires seront presentes.Discussion.– C’est la premiere fois que l’association entre desfacteurs psychosociaux et les TC est specifiquement etudieeen Afrique. Nos resultats supportent l’idee qu’outre les fac-teurs bien connus des demences, les facteurs psychosociauxpeuvent joueur un role dans la survenue des TC. Ceci estd’autant plus important si la pathologie dementielle est vuecomme la resultante d’une accumulation de facteurs sur la vieentiere.Conclusion.– D’autres etudes devront etre conduites dansd’autres contextes avec des outils valides pour confirmer ouinfirmer les associations observees dans notre etude.Informations complementaires.– Le programme EPIDEMCA aete finance par l’Agence nationale de la recherche.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.016

CO-013

Mise au point sur les accidentsvasculaires cerebraux (AVC) enAfriqueA.A.K. BalogouCHU Campus, service de neurologie, 124, boulevard E.-Gnassingbe,30284 Lome, Togo

Mots cles : Accident ; Vasculaire ; CerebralIntroduction.– Premiere cause de handicap non traumatique ettroisieme cause de mortalite dans le monde, les AVC selonl’OMS, sont un veritable probleme de sante publique. Leurmortalite reste tres elevee en Afrique.Objectifs.– Estimer les indices epidemiologiques des AVC enAfrique dans le but de les prevenir, en agissant sur les facteursde risque modifiables et en identifiant les meilleures prises encharge.Methodes.– Nous avons etudie les theses, memoires et articlespublies sur les AVC durant les dix dernieres annees concer-nant l’Afrique. Ces travaux portaient aussi bien sur les don-nees hospitalieres que sur des enquetes de population. Alorsqu’au sud du Sahara de nombreuses publications avec desmethodologies differentes sont accessibles, peu de travauxepidemiologiques y sont consacres en Afrique du Nord.Resultats.– Les AVC etaient plus frequents chez les hommes,l’age moyen de survenue etait de 58,80 ans. La frequencehospitaliere variait de 30 a 50 %. En communaute leur pre-valence etaient de 15 a 442 p 100 000 habitants. Le 1er motifd’hospitalisation etait le deficit moteur (75,9 %), Les AVCIetaient plus frequents : 64,45 %. Leur cout hospitalier atteignait824 947¤ par patient. Leur mortalite passait de 18 a 45,8 % al’hopital et de 82 a 165 p 100000 sujets en communaute. L’HTAetait le premier facteur de risque : 9,1 a 83,9 %.Discussion.– Les chiffres des AVC en Afrique varient d’un pays al’autre. Des methodologies differentes avec probablement desbiais sont a la source de cette disparite. Si L’HTA est reconnuecomme premier facteur de risque modifiable, la frequence desautres comme les dyslipidemies, l’alcoolisme le tabagisme etla sedentarite ne cesse de monter mais reste toujours infer-ieure a celle d’autres continents. L’hyperhomocysteinemie estpeu recherchee en Afrique.Conclusion.– La prise en charge precoce et adequate des fac-teurs de risque modifiables, basee sur des chiffres vrais, et lamise en place des unites neuro-vasculaires contribueront areduire le fort taux de mortalite des AVC en Afrique.Informations complementaires – remerciements, financements, etc.–Communication pour section « neurologie tropicale » (IENTLimoges).

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.017

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 0 s ( 2 0 1 4 ) a 1 7 5 – a 1 7 8A176