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LE PATRIOTE RÉSISTANT N° 893 - janvier 2015 17 Que nous apprennent l’exposition et le livre que vous consacrez à la Collaboration ? Denis Peschanski - Les documents que nous exposons aux Archives nationales ou publions dans le livre ne remettent pas fondamentalement en cause nos connais- sances sur la Collaboration. Mais nous en proposons une nouvelle lecture en insistant sur tous ses acteurs, sur le triangle formé par le gouvernement de Vichy, les colla- borationnistes, ces groupes d’idéologues extrémistes parisiens, et les Allemands – dont le rôle dans la configuration mémo- rielle actuelle est quelque peu éclipsé ! Les passerelles entre Vichy, Paris et Berlin sont bien plus importantes qu’on ne l’a dit jusqu’à présent. omas Fontaine - Nous avons ainsi redécouvert des rapports de Fernand de Brinon, délégué de Vichy dans les terri- toires occupés et officiellement ambassadeur de France. Et bien ce monsieur adressait directement ses rapports à Goebbels ou à Ribbentrop. Le délégué de Vichy auprès des Allemands était donc plutôt le repré- sentant des Allemands auprès de Vichy. Un cas qui illustre clairement cette idée de passerelle. Nous présentons aussi un rapport de 1941 du SIPO-SD Paris dans lequel il est écrit noir sur blanc que la loi française antimaçonnique du 12 août 1941 a été co-rédigée par les Allemands. Ce sont des documents inédits, comme beaucoup parmi les 300 documents exposés et les 600 publiés dans le livre. Pouvez- vous en donner d’autres exemples ? D.P. Nous sommes tombés sur un cliché jamais publié où l’on voit Pétain, Laval et Bousquet sortir du Pavillon Sévigné à Vichy à l’issue du conseil des ministres, le 3 juillet 1942. On savait que c’est lors de ce conseil que Laval avait annoncé la parti- cipation de l’Etat français aux grandes rafles de juifs à venir, à Paris et en Zone sud. Mais c’est une chose que de lire la transcription d’un procès-verbal de conseil des ministres et une autre de voir la pho- to de l’événement, avec au verso les deux tampons des censures française et alle- mande. Il y a là un puissant rapport au vécu, une forte charge émotionnelle. De même avec le journal de guerre de Marcel Déat [chef du Rassemblement national po- pulaire, ndlr], un document exceptionnel de quelque 10 000 feuillets où le collabo- rationniste notait tout de son quotidien. On peut parler de Céline et du manus- crit des Beaux draps, un livre interdit à la vente mais circulant sur Internet, mais là encore c’est autre chose, nous voyons l’original avec l’écriture de Céline, c’est un document terrible. T.F. De tels documents sont beaucoup plus parlants que de longs discours, c’est essentiel d’un point de vue pédagogique. On peut aussi citer l’exemple du procès de Nantes des FTP de Loire-Inférieure. Il aboutit à l’exécution de plus de 37 d’entre eux. Nous connaissions la pièce d’archive mais nous avons voulu la montrer pour que les gens touchent concrètement du doigt ce que fut la collaboration policière. Des pages et des pages de rapports de police français traduits en allemand par les services de la préfecture de Nantes et remis à l’occupant ! Finalement ces derniers n’ont plus qu’à se faire livrer les accusés, les condamner à mort et les exécuter. Les Archives nationales ont été votre principal partenaire dans ce projet, à quels fonds avez-vous eu accès ? T.F. Notre première grande source, ce sont les archives de l’épuration, celles des cours de justice de la Libération. Nous avons eu accès aux scellés des procès, ce qui a repré- senté un nombre hallucinant de cartons à dépouiller ! Les Archives nationales ont entrepris un gros travail d’inventaire et de mise à disposition aux chercheurs et au public qu’il faut saluer. Sans elles, et en parti- culier les trois archivistes qui sont avec nous les commissaires de l’exposition – Marion Veyssière, Violaine Challéat-Fonck et Pascal Raimbault – cette exposition n’aurait pu voir le jour. Et grâce à ce partenariat, nous avons obtenu une dérogation générale du ministère de la Justice pour accéder aux scellés, les dossiers n’étant pas tous libre- ment communicables au regard du Code du patrimoine. Ils constituent une mine qui est loin d’être épuisée. De quoi envi- sager plusieurs autres expositions ! D.P. En fait les dossiers de procédure proprement dits, instruction, interroga- toires, etc. sont complétés par des pièces associées à l’affaire que les juges utilisent pour nourrir le procès. Parfois sans inté- rêt, celles-ci peuvent aussi réserver de belles surprises à l’historien. Concernant Lucien Rebatet, auquel nous accordons une place importante dans la partie collaboration culturelle, son livre Les Décombres ayant été le best-seller de l’Occupation, nous avons trouvé son agenda privé, des lettres éclai- rantes de Céline et de Brasillach… Pour Joinovici, figure du milieu interlope de la collaboration économique, nous avions quatre très gros cartons de procédure, ce qui est déjà extraordinaire, mais en plus 70 cartons de scellés ! Vous estimez à environ 300 000 le nombre de dossiers ouverts par la justice civile ou militaire ou par les commissions d’épuration des administrations. De quoi s’interroger sur le comportement des Français sous l’Occupation… T.F. C’était le fil rouge de notre réflexion. Comment montrer des centaines de docu- ments sans s’interroger sur les conclusions qu’en tireraient les visiteurs de l’exposition ou les lecteurs du livre. Les Français, tous collabos ? Non, évidemment. Mais c’est une question complexe… D.P. Prenons le cas de la collabora- tion économique. Nous avons en tête des exemples évidents d’entreprises, telles Renault ou Gnôme et Rhône qui témoignent de leur volonté de faire des affaires avec les Allemands. Dans le Nord-Pas-de-Calais en 1944, quasiment 100 % des firmes de BTP (bâtiments et travaux publics) sont contraintes de travailler pour l’occupant. Il y a ceux qui le font avec zèle… T.F. … ceux qui ont créé leur entreprise « champignon » comme on les nomme, qui n’étaient pas des entrepreneurs de BTP mais qui ont compris que dans ce secteur on pouvait vite faire fortune en collaborant… D.P. … et il y a les petites entreprises qui ont le choix très simple entre fournir ce que demandent les Allemands, ou fermer. Est-ce de la collaboration ? T.F. En travaillant pour les Allemands, elles évitent à leurs employés de partir au STO, notamment du fait des accords Speer- Bichelonne de 1943. On est presque dans l’image du patron protecteur. D’ailleurs cer- tains l’ont avancé lorsqu’ils ont été soup- çonnés de collaboration à la Libération. En 1944 sur toute la côte atlantique les com- mandes dans les BTP sont essentiellement allemandes. D.P. Mais cela ne doit pas occulter l’am- pleur de la collaboration économique au sens strict. Finalement cette diversité nous a conduits à proposer une chaîne de com- portements allant de la collaboration à la résistance. La collaboration eut une dimen- sion sociale, ce qui rend le chiffrage plus compliqué. Mais les partis collaboration- nistes, qui défendaient à fond la collabo- ration dans tous ses aspects, n’ont jamais réuni plus de 100 000 adhérents, ce qui reste une minorité. A l‘autre extrémité, la Résistance fut également le fait d’une mi- norité même si elle a crû avec les années. Entre les deux, la grande masse des Français s’est trouvée dans des situations intermé- diaires. D’un côté, ils n’étaient pas dans la collaboration mais dans ce qu’on peut ap- peler « l’accommodation ». Ce sont ces en- treprises dont nous parlions, ces gens qui participent à la vie culturelle, prennent des cours d’allemand, adaptent donc leur mode de vie à un contexte qu’ils jugent pé- renne. De l’autre côté, nous avons la « rési- lience », un mot pour illustrer toutes les formes de rejets, d’opposition, de mauvaises humeurs qui visent aussi bien Vichy que l’occupant mais qui ne sont pas des actes de résistance, même si les risques ne sont pas nuls : écoute de la BBC, propos anti- gouvernementaux dans les queues, parti- cipation d’un village entier aux obsèques d’un parachutiste anglais, etc. T.F. En 1944, la confrontation devient radicale, la Résistance n’a jamais été aussi forte et les collaborationnistes sont au pouvoir. Ils tiennent l’Information et le Maintien de l’ordre qui a échu au milicien Darnand. C’est de fait un ministre de l’Inté- rieur, chargé de lutter contre la Résistance, et qui est en même temps un officier de la SS. Mais la Résistance a gagné la bataille de l’opinion. Nous avons voulu analyser l’ensemble de ces comportements. Mais des pièces manquent encore à notre puzzle pour répondre à des questions aussi essen- tielles que « qu’est-ce que la Résistance ? », « qu’est-ce que la Collaboration ? », « qu’est- ce que vivre sous l’Occupation ? ». PROPOS RECUEILLIS PAR IRÈNE MICHINE (1) La Collaboration, exposition jusqu’au 2 mars 2015 aux Archives nationales, hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris. (2) omas Fontaine et Denis Peschanski : La Collaboration, Vichy, Paris, Berlin 1940-1945, Ed. Tallandier/Archives nationales/ministère de la Défense, 2014, 310 pages, 39,90 €. La collaboration… une histoire douloureuse qui reste d’actualité et dont les nombreux aspects font actuellement l’objet d’une grande exposition richement documentée aux Archives nationales (1) . Nous avons rencontré deux de ses commissaires, les historiens Denis Peschanski et omas Fontaine (à droite sur la photo), qui signent également la passionnante publication qui accompagne l’exposition (2) . à bâtons rompus avec… Denis Peschanski & Thomas Fontaine

Denis Peschanski & Thomas Fontaine · 2015-01-06 · les commissaires de l’exposition – Marion Veyssière, Violaine Challéat-Fonck et Pascal Raimbault – cette exposition n’aurait

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Page 1: Denis Peschanski & Thomas Fontaine · 2015-01-06 · les commissaires de l’exposition – Marion Veyssière, Violaine Challéat-Fonck et Pascal Raimbault – cette exposition n’aurait

LE PATRIOTE RÉSISTANTN° 893 - janvier 2015 17

Que nous apprennent l’exposition et le livre que vous consacrez à la Collaboration ?

Denis Peschanski - Les documents que nous exposons aux Archives nationales ou publions dans le livre ne remettent pas fondamentalement en cause nos connais-sances sur la Collaboration. Mais nous en proposons une nouvelle lecture en insistant sur tous ses acteurs, sur le triangle formé par le gouvernement de Vichy, les colla-borationnistes, ces groupes d’idéologues extrémistes parisiens, et les Allemands – dont le rôle dans la configuration mémo-rielle actu elle est quelque peu éclipsé ! Les passerelles entre Vichy, Paris et Berlin sont bien plus importantes qu’on ne l’a dit jusqu’à présent.

Thomas Fontaine - Nous avons ainsi redécouvert des rapports de Fernand de Brinon, délégué de Vichy dans les terri-toires occupés et officiellement ambassadeur de France. Et bien ce monsieur adressait directement ses rapports à Goebbels ou à Ribbentrop. Le délégué de Vichy auprès des Allemands était donc plutôt le repré-sentant des Allemands auprès de Vichy. Un cas qui illustre clairement cette idée de passerelle. Nous présentons aussi un rapport de 1941 du SIPO-SD Paris dans lequel il est écrit noir sur blanc que la loi française antimaçonnique du 12 août 1941 a été co-rédigée par les Allemands.

Ce sont des documents inédits, comme beaucoup parmi les 300 documents exposés et les 600 publiés dans le livre. Pouvez-vous en donner d’autres exemples ?

D.P. Nous sommes tombés sur un cliché jamais publié où l’on voit Pétain, Laval et Bousquet sortir du Pavillon Sévigné à Vichy à l’issue du conseil des ministres, le 3 juillet 1942. On savait que c’est lors de ce conseil que Laval avait annoncé la parti-cipation de l’Etat français aux grandes rafles de juifs à venir, à Paris et en Zone sud. Mais c’est une chose que de lire la transcription d’un procès-verbal de conseil des ministres et une autre de voir la pho-to de l’événement, avec au verso les deux tampons des censures française et alle-mande. Il y a là un puissant rapport au vécu, une forte charge émotionnelle. De même avec le journal de guerre de Marcel Déat [chef du Rassemblement national po-pulaire, ndlr], un document excep tionnel de quelque 10 000 feuillets où le collabo-rationniste notait tout de son quotidien. On peut parler de Céline et du manus-crit des Beaux draps, un livre interdit à la vente mais circulant sur Internet, mais là encore c’est autre chose, nous voyons l’original avec l’écriture de Céline, c’est un document terrible.

T.F. De tels documents sont beaucoup plus parlants que de longs discours, c’est essentiel d’un point de vue pédagogique. On peut aussi citer l’exemple du procès de Nantes des FTP de Loire-Inférieure. Il aboutit à l’exécution de plus de 37 d’entre eux. Nous connaissions la pièce d’archive mais nous avons voulu la montrer pour que

les gens touchent concrètement du doigt ce que fut la collaboration policière. Des pages et des pages de rapports de police français traduits en allemand par les services de la préfecture de Nantes et remis à l’occupant ! Finalement ces derniers n’ont plus qu’à se faire livrer les accusés, les condamner à mort et les exécuter.

Les Archives nationales ont été votre principal partenaire dans ce projet, à quels fonds avez-vous eu accès ?

T.F. Notre première grande source, ce sont les archives de l’épuration, celles des cours de justice de la Libération. Nous avons eu accès aux scellés des procès, ce qui a repré-senté un nombre hallucinant de cartons à dépouiller ! Les Archives nationales ont entrepris un gros travail d’inventaire et de mise à disposition aux chercheurs et au public qu’il faut saluer. Sans elles, et en parti-culier les trois archivistes qui sont avec nous les commissaires de l’exposition – Marion Veyssière, Violaine Challéat-Fonck et Pascal Raimbault – cette exposition n’aurait pu voir le jour. Et grâce à ce partenariat, nous avons obtenu une dérogation générale du ministère de la Justice pour accéder aux scellés, les dossiers n’étant pas tous libre-ment communicables au regard du Code du patrimoine. Ils constituent une mine qui est loin d’être épuisée. De quoi envi-sager plusieurs autres expositions !

D.P. En fait les dossiers de procédure proprement dits, instruction, interroga-toires, etc. sont complétés par des pièces associées à l’affaire que les juges utilisent pour nourrir le procès. Parfois sans inté-rêt, celles-ci peuvent aussi réserver de belles surprises à l’historien. Concernant Lucien Rebatet, auquel nous accordons une place importante dans la partie collaboration culturelle, son livre Les Décombres ayant été le best-seller de l’Occupation, nous avons trouvé son agenda privé, des lettres éclai-rantes de Céline et de Brasillach… Pour Joinovici, figure du milieu interlope de la collaboration économique, nous avions quatre très gros cartons de procédure, ce qui est déjà extraordinaire, mais en plus 70 cartons de scellés !

Vous estimez à environ 300 000 le nombre de dossiers ouverts par la justice civile ou militaire ou par les commissions d’épuration des administrations. De quoi s’interroger sur le comportement des Français sous l’Occupation…

T.F. C’était le fil rouge de notre réflexion. Comment montrer des centaines de docu-ments sans s’interroger sur les conclusions qu’en tireraient les visiteurs de l’exposition ou les lecteurs du livre. Les Français, tous collabos ? Non, évidemment. Mais c’est une question complexe…

D.P. Prenons le cas de la collabora-tion économique. Nous avons en tête des exemples évidents d’entreprises, telles Renault ou Gnôme et Rhône qui témoignent de leur volonté de faire des affaires avec les Allemands. Dans le Nord-Pas-de-Calais

en 1944, quasiment 100 % des firmes de BTP (bâtiments et travaux publics) sont contraintes de travailler pour l’occupant. Il y a ceux qui le font avec zèle…

T.F. … ceux qui ont créé leur entreprise « champignon » comme on les nomme, qui n’étaient pas des entrepreneurs de BTP mais qui ont compris que dans ce secteur on pouvait vite faire fortune en collaborant…

D.P. … et il y a les petites entreprises qui ont le choix très simple entre fournir ce que demandent les Allemands, ou fermer. Est-ce de la collaboration ?

T.F. En travaillant pour les Allemands, elles évitent à leurs employés de partir au STO, notamment du fait des accords Speer-Bichelonne de 1943. On est presque dans l’image du patron protecteur. D’ailleurs cer-tains l’ont avancé lorsqu’ils ont été soup-çonnés de collaboration à la Libération. En 1944 sur toute la côte atlantique les com-mandes dans les BTP sont essentiellement allemandes.

D.P. Mais cela ne doit pas occulter l’am-pleur de la collaboration économique au sens strict. Finalement cette diversité nous a conduits à proposer une chaîne de com-portements allant de la collaboration à la résistance. La collaboration eut une dimen-sion sociale, ce qui rend le chiffrage plus compliqué. Mais les partis collaboration-nistes, qui défendaient à fond la collabo-ration dans tous ses aspects, n’ont jamais réuni plus de 100 000 adhérents, ce qui reste une minorité. A l‘autre extrémité, la Résistance fut également le fait d’une mi-norité même si elle a crû avec les années. Entre les deux, la grande masse des Français s’est trouvée dans des situations intermé-diaires. D’un côté, ils n’étaient pas dans la

collaboration mais dans ce qu’on peut ap-peler « l’accommodation ». Ce sont ces en-treprises dont nous parlions, ces gens qui participent à la vie culturelle, prennent des cours d’allemand, adaptent donc leur mode de vie à un contexte qu’ils jugent pé-renne. De l’autre côté, nous avons la « rési-lience », un mot pour illustrer toutes les formes de rejets, d’opposition, de mauvaises humeurs qui visent aussi bien Vichy que l’occupant mais qui ne sont pas des actes de résistance, même si les risques ne sont pas nuls : écoute de la BBC, propos anti-gouvernementaux dans les queues, parti-cipation d’un village entier aux obsèques d’un parachutiste anglais, etc.

T.F. En 1944, la confrontation devient radicale, la Résistance n’a jamais été aussi forte et les collaborationnistes sont au pouvoir. Ils tiennent l’Information et le Maintien de l’ordre qui a échu au milicien Darnand. C’est de fait un ministre de l’Inté-rieur, chargé de lutter contre la Résistance, et qui est en même temps un officier de la SS. Mais la Résistance a gagné la bataille de l’opinion. Nous avons voulu analyser l’ensemble de ces comportements. Mais des pièces manquent encore à notre puzzle pour répondre à des questions aussi essen-tielles que « qu’est-ce que la Résistance ? », « qu’est-ce que la Collaboration ? », « qu’est-ce que vivre sous l’Occupation ? ».

ProPos recueillis Par irène Michine

(1) La Collaboration, exposition jusqu’au 2 mars 2015 aux Archives nationales, hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris.(2) Thomas Fontaine et Denis Peschanski : La Collaboration, Vichy, Paris, Berlin 1940-1945, Ed. Tallandier/Archives nationales/ministère de la Défense, 2014, 310 pages, 39,90 €.

La collaboration… une histoire douloureuse qui reste d’actualité et dont les nombreux aspects font actuellement l’objet d’une grande exposition richement documentée aux Archives nationales (1). Nous avons rencontré deux de ses commissaires, les historiens Denis Peschanski et Thomas Fontaine (à droite sur la photo), qui signent également la passionnante publication qui accompagne l’exposition (2).

à bâtons rompus avec…

Denis Peschanski & Thomas Fontaine