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Caresse soulignant la courbe parfaite d’une armature, paume douce et ferme qui flatte la robe d’un cheval, doigts délicats ajustant un corset, force de la main qui enserre le marteau et frappe le métal incandescent…

Ces scènes de la vie du site PSA Peugeot Citroën de Mulhouse ou de l’atelier d’un artisan racontent toutes une histoire unique et témoignent de savoir-faire si particuliers et si distincts.

Et pourtant…

Entre des univers que tout paraît séparer, le monde de l’industrie automobile et celui de l’artisanat, les photographies d’Aude Boissaye et de Sébastien Rondé jettent des ponts.

Leurs images révèlent une parenté, improbable et insoupçonnée, et dressent soudain, au détour d’un détail, des parallèles évidents.

Apparaissent ainsi des femmes et des hommes que rapprochent la fierté de leur métier, la précision des gestes et le souci du détail, en une recherche constante de l’excellence.

Ouvrez grand les yeux et laissez-vous surprendre, émouvoir, amuser, séduire par ces portraits qui saisissent la fugacité d’un geste pour lui conférer la grâce et l’intemporalité d’un art.

Une de mes principales missions consiste à palucher. Avec la paume de la main, je traque toutes les imperfections, creux, bosses ou rayures. Il faut être très attentif pour sentir la tôle. Les retouches sont ensuite réalisées à la disqueuse ou à la ponceuse orbitale. En cas de creux, on relève la tôle avec une tige. Puis, on râpe à la lime douce pour finir le travail. La pièce est alors prête à être peinte.

Tôlier-Retoucheur Unité de Ferrage

Ali Mehmet Cobanlar

Christophe Weigerding

C’est le dernier tri, le dernier coup d’œil avant la livraison au client. Je vérifie la brisure du cuir, le toucher, repère les ultimes défauts. Avant moi, chaque peau a déjà été minutieusement inspectée plusieurs fois, à chaque étape importante de la fabrication. Sur mon chevalet, je ne conserve que la qualité supérieure, celle qui partira ensuite dans les ateliers des grandes marques de luxe.

Tannerie Haas, Eichhoffen (67)Tanneur

Mon travail consiste à fixer sur le moteur le catalyseur, c’est-à-dire le système antipollution de l’échappement. C’est un travail de précision : la qualité du serrage prévient toute fuite de gaz, de bruit ou d’odeurs dans l’habitacle. En quelques tours de main, je contribue ainsi à la sécurité et au confort de conduite. S’assurer que cet équipement est bien installé, c’est permettre à nos clients de rouler en toute quiétude pendant des années.

OpérateurUnité de Montage

Freédéeric Wagner

Guy Petit

Avec ses trois cloches de 20 kg, cette horloge comtoise devait s’entendre jusqu’au bout des prés. Un mouvement d’horloge comme celui-ci est extrêmement solide. Normalement entretenu, il doit pouvoir fonctionner pendant des siècles. Mon travail est d’assurer cette continuité, en révisant ou en réparant les mécanismes. Ensuite, il faut penser à remonter toutes les semaines la pendule ou l’horloge.

Montbenoît (25)Maître Horloger

Le vinyle protège le capot, mais aussi toutes les surfaces de la voiture. C’est un film légèrement adhésif que l’on pose simplement sur la carrosserie, mais qu’il faut ensuite lisser. Après l’avoir bien tendu et coupé aux dimensions souhaitées, j’enlève les plis et les bulles avec ma lissette. Mes gestes permettent de prévenir les agressions et l’accumulation de poussière. La voiture livrée à notre client sera protégée lors du stockage et du transport.

OpératriceUnité Qualité Centre de Production

Seéverine Floesser

Steéphanie Pruvost

Après avoir déposé la feuille d’or, j’époussette la surface pour retirer doucement les poussières qui peuvent rester incrustées. Une fois les dernières finitions achevées, cette fenêtre du palais de Chaillot aura retrouvé tout son éclat et sera aussi belle qu’à sa création, en 1937. En quelques gestes précis, j’abolis l’usure du temps.

Etablissement Eschlimann, Fegersheim (67)Doreuse

L’acier est chauffé à 1150 °C avant d’être placé dans la forge de 1500 tonnes. Un premier coup de presse forme l’ébauche. Puis la presse à ébarber découpe et enlève les bavures. Tout cela va très vite. En quelques secondes, on obtient un arbre secondaire pour boîte de vitesses parfaitement formé. Mes gestes accompagnent cette transformation de la matière, incandescente, presque liquide, informe, et qui, quelques minutes après, sera froide, parfaitement formée et d’une résistance à toute épreuve.

OpérateurPôle Métallurgie-Forge

Guillaume Carniato

Gabriel Goerger

Dès que le feu est concentré, qu’il forme un petit volcan, j’y enfouis la pièce. Quand elle atteint 850 °C ou 900 °C, je la forme sur l’enclume, puis je l’étire à la bigorne. Etampe contre étampe, je l’entaille à chaud. C’est une bataille avec la matière. Actuellement, je travaille beaucoup l’idée d’assemblage. Je mélange le souple et le dur pour obtenir des aciers damassés aux subtiles nuances. Par des opérations de martelage, d’étirement, de pliage, les couches se superposent et s’entremêlent. La pièce se forme et le métal se révèle.

Uttenheim (67)Forgeron d’Art

Avant de prendre ma tournée, je contrôle toujours le robot de peinture. Je veille à bien nettoyer le pulvérisateur pour éviter les encrassements, je vérifie l’état des buses, je teste la position des bras, j’enlève toute trace de peinture. Si une pièce est usée, je la change. Ces gestes n’ont l’air de rien, mais ils sont précieux, car le moindre détail – une mauvaise pression, un courant d’air – déterminera la qualité de notre production.

Conducteur d’InstallationUnité de Peinture

Darko Radojcic

Megane Houguet

Tous les deux mois, nous nous déplaçons au chevet des chevaux pour protéger les sabots de l’usure et donner à l’animal un aplomb satisfaisant. D’abord, je me cale bien sous le cheval ; ensuite, je dérive tous les rivets à l’aide d’une mailloche. Je pare, puis j’enlève l’avalure à l’aide de la rénette. Il faut être précis et minutieux : mes gestes assureront le bien-être du cheval et donc sa capacité à bien courir et à sauter les obstacles.

BG Forge, Boulogne-Billancourt (92)Apprentie Maréchal-Ferrant

Au moindre souci sur le réseau informatique, je me rends dans le local technique concerné. Au milieu des baies de câblages, je procède à la lecture attentive des schémas d’implantation. Des milliers de connexions se déroulent au même moment, sous mes doigts. Je teste chaque branchement un à un pour trouver la panne et réparer le réseau au plus vite.

Dépanneur Informatique et TélécomsUnité Technique Centre Est

Eric Holtzwarth

Michel Gander

Il faut compter en moyenne une ou deux semaines de travail pour l’enfilage, car il faut passer un à un, à la main, les 4800  fils de chaîne dans les lisses. Le résultat de ce labeur se matérialise ensuite sur le métier à tisser : les fils de trame horizontaux viennent compléter les fils de chaîne verticaux, le tissu lentement se compose. Je perpétue ainsi un art que m’a légué mon père.

Tissage Gander, Muttersholtz (67)Tisserand

Au cœur de ma mission : la prévention et l’installation de permis de feux. Pour cela, j’étudie le type de risque de chaque installation. J’enquête sur l’environnement proche, je vérifie la présence de produits inflammables. Je lutte contre les idées reçues et les habitudes. Et je suis prêt à intervenir dès que la situation l’exige : mes gestes doivent être des réflexes.

Surveillant Sécurité IncendieRelations Sociales et Humaines

Yann Meichler

Carole Sirlin

Pour sortir le miel de la ruche, j’utilise un outil de prévention indispensable, l’enfumoir. Personnellement, je me sers de la paille de lavande comme combustible : cela pique moins les yeux que les copeaux de bois. La fumée conduit l’abeille à se réfugier dans le corps de la ruche. Je peux alors procéder à la récolte sans me faire piquer. Il y a 2000 ans, les apiculteurs faisaient les mêmes gestes pour recueillir le miel.

Rucher-école de Brunstatt (68)Apicultrice

J’effectue tous les travaux de précision ou de finition qui assurent une qualité irréprochable aux outils que nous produisons. Je peux, par exemple, pierrer une matrice d’entraînement destinée à l’atelier de Forge. Il s’agit de tirer en long avec une pierre. Ensuite, je travaillerai le fond à la meuleuse. Ces différentes opérations permettront à la pièce d’être précise à 0,05 mm près.

OutilleurPôle Métallurgie-Outillage

Gregory Guyot

Alexis Guyot

Après la première prise de mesures, je dois adapter la forme en bois à la morphologie de chaque personne. J’utilise une lime pour me conformer à mon dessin et à mes cotes. C’est un travail de sculpture, patient et primordial, dans la fabrication du sur-mesure : c’est sur cette forme que seront en effet assemblés tous les éléments de la chaussure. Je veille donc à ce que la forme soit la plus précise possible par rapport à l’original.

Walter Steiger, Paris (75)Bottier

J’ai passé mon permis pont roulant l’année dernière. Désormais, je sais charger et décharger une ligne, c’est-à-dire transporter des outils de presse qui pèsent entre 30 et 50 tonnes. La première fois, c’est impressionnant : la charge se retrouve à vingt mètres au-dessus du sol. Mais on apprend très vite à être calme et concentré. Il faut savoir faire obstacle à toute distraction et surtout ne pas quitter le chargement des yeux.

Préparatrice outilsUnité d’Emboutissage

Belinda Mattern

Thomas Ruby

Je m’occupe des éléphants depuis 23 ans au zoo de Bâle. Ce sont des éléphants d’Afrique, les plus grands. Une femelle comme Héri, qui fêtera bientôt ses 40  ans, peut dépasser les 4 tonnes et un mâle, 5 à 6 tonnes. Chaque jour, nous leur apportons donc à chacun 150 kg de nourriture. Il faut beaucoup de temps pour établir une relation de confiance avec les animaux ainsi qu’une bonne dose de sang-froid et de concentration, car ils peuvent vous écraser facilement, sans même s’en rendre compte. Il faut donc avoir l’œil aux aguets en permanence.

Zoo de Bâle (Suisse)Soigneur d’éléphantS

Avant d’injecter l’aluminium en fusion dans des moules, il faut lui faire subir plusieurs opérations intermédiaires. On envoie de l’azote pour purifier la matière, puis on le place dans un chaudron. Là, je l’écrème pour ôter l’oxyde qui se forme à sa surface. La température doit être maintenue à 740 °C. Ensuite, l’aluminium est pulvérisé dans les moules à une vitesse de 50 mètres par seconde. La solidité et la conformité des pièces ainsi obtenues dépendront notamment de mon travail pour conserver un aluminium de très haute qualité.

OpérateurPôle Métallurgie-Fonderie

Alexandre Roellinger

Serge Sifferlen

Pour fabriquer le munster, on utilise généralement le lait de deux traites (celle du matin et celle du soir). Je commence toujours par trancher le caillé dans son chaudron en cuivre avant de le mettre dans un moule où il va s’égoutter lentement. Il sera ensuite retourné deux ou trois fois dans la journée avant d’être salé, puis mis en cave pour une durée d’affinage d’au moins trois semaines. Chacun de ces gestes, simples et ancestraux, garantit des produits reconnaissables entre mille.

Ferme Schafert, Kruth (68)Fromager

Une partie de la production du site de Mulhouse approvisionne d’autres usines du groupe PSA Peugeot Citroën. Nous avons nos spécialités, et nous savons les exporter. Pour ces éléments de carrosserie, qui doivent voyager sans heurts ni dommages, je réalise une caisse sur mesure où chaque pièce viendra s’emboîter parfaitement.

Opérateur EmballageCoordination Production et Logistique

Jean-Pierre Marschall

Remi Gosset

Chez André Chenue, on est layetier-emballeur depuis 250 ans. C’est un métier rare, au savoir-faire très particulier. Manipuler une œuvre d’art réclame en effet les plus grandes attentions. Pour envoyer un tableau à Chicago, déplacer les 610 kg du Penseur de Rodin, assurer la logistique de grandes ventes internationales ou expédier à Tokyo une collection complète de 180 pièces de tailles variées, il faut chaque fois adapter l’emballage et le bardage pour assurer une sécurité maximale.

André Chenue SA, Paris (75)Layetier-Emballeur

Armé de mon pistolet à mastic, je dispose d’une minute et trois secondes pour poser le cordon d’étanchéité. Chacun a sa façon de tirer le trait et doit adapter la pression de l’outil à sa vitesse d’exécution. Mieux vaut être concentré sur son travail, car le geste doit être sûr et précis.

EtancheurUnité de Peinture

Mohamed Akaiouar

Thierry Mulhaupt

Pour moi, la gourmandise est un art, et la pâtisserie une discipline aussi exigeante que la peinture, que je pratique également. Chaque saveur, chaque couleur, chaque décor doit participer à une composition inventive, élégante et précise dont l’objectif est d’éveiller les sens et d’amener au plaisir.

Strasbourg (67)Pâtisssier

La médaille, c’est la carte d’identité de la pièce. Je la pose sur chaque pivot de suspension. Cette médaille contient toutes les références de la pièce : le numéro du disque, celui du pivot, de l’étrier, du roulement, du couple de serrage, de la ligne de montage. Autant d’éléments qui assurent la traçabilité de la chaîne de production. Quand je pose la médaille, je rends possible la localisation de la pièce à tout moment de son cycle de vie.

AssembleuseUnité de Mécanique

Elisabeth Deleignies

Christine Ferber

Quand je pose l’étiquette sur mes pots de confiture, c’est comme un jeu d’enfant. En même temps, c’est la signature de ma production : j’ai pris soin de vérifier chaque fruit un à un, de dénoyauter mes cerises griottes à la main, de choisir les plus belles mirabelles, de retirer tout pépin. Derrière cette étiquette, il y a tout un monde enchanté de gourmandise et de douceur.

Niedermorschwihr (68)

Maître Pâtissière-Confiseuse-Chocolatière

Poser le monogramme a l’air d’un geste tout simple. Pourtant, cela nécessite de la dextérité et du savoir-faire afin que le lion soit parfaitement positionné. Même si cette opération intervient au cours du processus de fabrication, elle donne la touche finale au véhicule. Le monogramme rappelle l’ADN du véhicule et sa place dans une longue lignée de voitures qui s’inscrit dans l’histoire si riche de la marque.

MoniteurUnité de Montage

Jeéréemy Gagnieux

Michel et Christophe Lieby

Etre vitraillistes, c’est toucher du doigt l’histoire. Depuis des siècles, ni les gestes ni les techniques n’ont changé. L’opération la plus délicate est toujours le sertissage. Cela consiste à assembler les morceaux de verre avec des baguettes au plomb. Lorsque nous restaurons un vitrail comme celui-ci qui représente saint Marc pour l’église paroissiale du village de Saint-Amarin, on a une pensée pour l’artiste d’il y a cent ans et du respect pour son travail. On se dit : maintenant qu’il a retrouvé ses couleurs, c’est reparti pour cent ans.

Hagenbach (68)Vitraillistes

Les voitures ont beau être montées avec des gabarits bien précis, il peut arriver que les charnières d’une portière présentent un jeu d’un millimètre. Il s’agit alors, selon le cas, de taper avec la paume de la main ou de tirer sur la tôle pour rétablir l’affleurement. C’est le moment ou jamais. Mon geste est précis : je connais la matière que je travaille et comment obtenir le meilleur résultat.

Tôlier-retoucheurUnité de Ferrage

Pascal Breton

Olivier Granet

Une fois la peau légèrement humidifiée au tampon sur l’envers, côté chair, et talquée pour être mieux travaillée, je l’étire sur l’arête de la table de coupe. Dans le sens de la largeur, puis dans le sens de la longueur. Jamais en force. Elle obtient ainsi une bonne nervosité et permettra de confectionner un gant impeccable. J’aime faire ces gestes, à la fois techniques et presque instinctifs.

Ganterie Agnelle, Saint-Junien (87)Coupeur

L’une de mes missions est de tenir le poste de rangeur : vérification de l’état du conteneur dans lequel je vais positionner les pièces, contrôle visuel de chacune pour s’assurer de leur qualité, avant de les ranger. Cela demande avant tout de l’habileté et de l’attention. En effet, mes mains constituent mon principal outil de travail. Je dois les protéger, comme je prends soin des pièces que je manipule.

OpérateurUnité d’Emboutissage

Pascal Valdenaire

Laurence Alsina

Dans ma famille, on est bouquinistes depuis cinq générations. Je propose une sélection de livres et de gravures. Comme mes parents, et mes grands-parents avant eux, j’aime le contact avec le papier, caresser la couverture d’un roman, laisser s’attarder les doigts sur le grain d’une page. Cela me rappelle que ces gestes ont été et seront faits par d’autres amoureux de livres et d’images.

Paris (75)Bouquiniste

Mon secteur d’investigation ? L’analyse géométrique sur toutes les voitures qui n’ont pas passé le contrôle qualité. A moi de trouver l’origine du défaut. Je commence par vérifier tous les éléments extérieurs de la carrosserie. Avec mes cales, je mesure le jeu entre les portières, l’axe du moteur, la bordure de l’essuie-vitre ou le support projecteur-calandre. J’établis ainsi une comparaison avec un véhicule sans défaut. Cela nous permet de remettre ensuite la voiture en conformité avec l’assurance qu’elle est impeccable.

GéomètreUnité Qualité Centre de Production

Frank Zanin

Andrée Guillerme-Guilson

Au premier essayage, je règle le galbe de la poitrine. Au second, je monte le col, règle les manches et finis les boutonnières. Au troisième, le costume tombe parfaitement. Croyez-moi, rien ne remplace le chic d’un costume bien fait, élégant... J’aime inciter les gens à redécouvrir le goût de s’habiller sur-mesure et à en ressentir une légitime fierté. C’est pourquoi je défends l’art de notre métier. Nous sommes les artisans de la ligne, de la nuance et du style français. Mes costumes sont entièrement réalisés à la main.

Paris (75)Maître Tailleur

Je suis chargé des branchements électriques d’un boîtier qui joue le rôle du chef d’orchestre dans la voiture. Je gère ainsi toutes les fonctions électroniques : ouverture des portières, éclairages, compteur de vitesse, essuie-glace... En une minute trente, tout doit être connecté et vérifié. C’est un travail de précision et de rapidité pour assurer le bon fonctionnement de la voiture.

OpérateurUnité de Montage

Jean Viron

Jean-Marc Blanchard

Tout l’art du vannier consiste à assouplir son geste pour mieux apprivoiser la matière. On a l’impression que l’osier est souple et malléable, mais c’est du bois. Il n’y a qu’une solution : faire et refaire. Jusqu’à connaître le geste par cœur. Les mille premiers paniers sont les plus durs. Ensuite, ça va tout seul. Tressés et entrelacés, les brins d’osier donnent naissance à des objets utiles, solides et beaux.

Fayl-Billot (52)Vannier

Je m’occupe d’une équipe de quatre personnes chargées de la livraison de petits colis. A ce poste, il faut être polyvalent et il arrive parfois que je remplace l’un de mes caristes au volant d’une Charlatte ou d’un chariot élévateur. Pour pouvoir piloter ce type d’engin, un permis spécifique est nécessaire. L’attention et la précision sont des qualités indispensables : ce que je manipule est à la fois très lourd et précieux.

MonitriceCoordination Production et Logistique

Graziella Alicata

Véeronique Mauclerc

Ici, rien ne date de la veille : tout est fait le jour même. Je prépare tout à la main, avec de la farine et des ingrédients bio, soigneusement choisis. Quand les pains sont prêts, il faut les enfourner. C’est le moment que je préfère, car je passe alors le relais à mon vieux complice : un vrai four à bois à chauffage direct, qui date de 1904. Il fait partie intégrante de l’établissement.

Paris (75)Boulangère

Je suis mécaniseur. C’est un terme barbare pour un métier très utile. Mon travail consiste en effet à créer ou à réparer les mains de préhension des robots. Là, je travaille sur la presse de transfert qui transporte des flancs. J’utilise des clés en croix hexagonales : elles permettent de desserrer les demi-coquilles afin de régler avec précision les ventouses. Je dois m’assurer de la robustesse et de la fiabilité des installations sur lesquelles je travaille et, en même temps, la finesse des réglages qui assureront la qualité.

Metteur au pointUnité d’Emboutissage

Pierre Deybach

Benjamin Renoux

Ma clé d’accord me permet de régler la mécanique et d’harmoniser le timbre du piano. Par-dessus tout, j’aime l’idée de redonner tout le potentiel musical et technique à un instrument. C’est aussi un métier qui allie la force – la tension des cordes est très importante – à une extrême finesse. Les sonorités doivent être parfaites pour servir les œuvres qui seront jouées.

Les Ateliers Renoux, Rixheim (68)Restaurateur de pianos

Je suis en charge de la maintenance et du dépannage des installations électriques. J’interviens dans toute l’usine, toujours avec ma roulante. Elle contient tous les outils dont j’ai besoin  : tournevis, pancartes de consignation, chandelles de sécurité, fer à souder… Ainsi, je contrôle, mesure, consigne, nettoie, resserre et répare. Je m’adapte et j’apprends en permanence.

Electromécanicien de MaintenanceUnité de Mécanique

Georges Beurtheret

Thierry Grillon

En tant que chef d’orchestre du service, j’ai l’œil à tout : disposition des tables, mise en place des couverts, convivialité des lieux... Ma desserte me permet d’effectuer la finition de certains plats en salle : par exemple, le filet de bœuf flambé au cognac, les crêpes au Grand Marnier, la découpe d’un poisson ou la préparation d’un tartare. A chaque service, je passe de table en table. On joue une pièce de théâtre qui se renouvelle chaque jour.

Au Pied de Cochon, Paris (75)Maître d’Hôtel

Je dirige une équipe qui est chargée d’approvisionner les lignes d’assemblage en pièces. Mon métier consiste à optimiser les flux. Je dois bien évidemment faire respecter les consignes de sécurité, très importantes dans ce secteur où nous mettons en mouvement de nombreux véhicules, parfois lourdement chargés. Il m’arrive aussi de remplacer un de mes caristes. C’est un métier riche et varié.

MoniteurCoordination Production et Logistique

Said Bouhouche

Serge Hanauer

Regardez cette farandole de couleurs sur mon étal. C’est ma fierté. Sur mes deux hectares d’exploitation, tomates, aubergines, choux, céleris, fenouils, radis… tout pousse ! Je suis vraiment devenu maraîcher lorsque j’ai abandonné la coopérative pour me lancer dans la vente directe. C’est un métier formidable, en contact avec les clients, en lien avec les produits, bref, un métier où l’on ne s’ennuie jamais.

Colmar (68)Maraîcher

Les éventuels défauts sont repérés avec une craie grasse. Je commence par corriger les imperfections. J’applique ensuite un mélange d’alcool et d’eau, pour panser les défauts. Puis je lustre afin de redonner le brillant au vernis. Il faut de la dextérité et de l’attention pour ne pas nuancer. Le résultat permet de donner tout son éclat à la teinte.

LustreuseUnité de Peinture

Ceécile Rith

Manuel Balboni

Le vernis au tampon est une opération qui permet d’appliquer sur le bois une pellicule de vernis mince et transparente ayant le poli d’une glace. Le geste est très important : il faut passer sur le meuble en formant des ronds et des huit par couches successives. Toute la beauté du vernis réside dans sa finesse, comme sur cette commode en arbalète du XVIIIe siècle. Cette finition met le bois merveilleusement en valeur.

Etablissements Baldoni, Strasbourg (67)Ebéniste

Je soude au fil d’étain à très haute température. La loupe me permet de travailler avec une précision proche du millimètre. Cette opération de soudage est indispensable pour réparer les cartes électroniques des outils de production et prévenir les pannes. Variateurs, écrans, pupitres de robot… tout passe entre nos mains. J’ai mis cinq ans à acquérir l’habileté et l’autonomie nécessaires.

Electronicien SpécialisteUnité de Mécanique

Bernard Munck

Philippe Deschamps

Ici, on crée, conçoit et fabrique des pièces de haute joaillerie pour les plus grandes marques. Ce sont, la plupart du temps, des éditions limitées, des modèles exclusifs, voire des créations uniques. Comme ce collier dont j’assemble un à un les éléments pour former le tour de cou. C’est un travail de précision et de dextérité, mais avant tout une passion.

Atelier DCHP, Paris (75)Ouvrier joaillier

Je procède à la dernière étape de contrôle avant la livraison d’une voiture. Je vérifie l’étanchéité des portières, la fermeture des ouvrants, l’habillage intérieur. Je suis attentif au moindre détail. C’est pourquoi je ne porte pas de gants. Du bout des doigts, j’effleure la surface du panneau, je palpe les jointures. Tout est conforme ? La voiture est validée.

ContrôleurUnité Qualité Centre de Production

Stéephane Schnoebelen

Florent Prudhomme

Chaque jour, je panse mes vingt-huit chevaux, une étrille à la main, toujours vers l’extérieur, à rebrousse-poil, pour mieux soulever la moindre poussière. Tout est une question de cadence et de rythme dans la main. L’exécution est rapide, maîtrisée. Elle est presque instinctive. Les finitions se font à la brosse douce, puis au chiffon. A l’issue du pansage, le cheval est fin prêt.

Centre équestre de Boulogne-Billancourt (92)Palefrenier-soigneur

Je travaille avec des traceurs à plat pour imprimer tous les documents de l’usine, des panneaux de signalisation aux supports de communication. J’utilise des matériaux très variés : le papier, bien sûr, mais aussi de la bâche, du microperforé, du laminé, du stické... Les machines que j’emploie sont très modernes. Mais, pour s’assurer de la qualité finale, rien ne vaut le contrôle et le savoir-faire humains.

ReprographeRelations Sociales et Humaines

Jean-Luc Kien

Joseé Da Cunha

Nous sommes la seule manufacture d’impression sur étoffes d’Europe à imprimer manuellement. Nous reprenons le principe du pochoir avec de grands cadres plats : les couleurs sont superposées une à une. Pour cette nappe Rialto, nous avons posé dix cadres. On peut aller jusqu’à trente- cinq pour certains modèles. La qualité de nos tissus dépend évidemment de ces techniques, mais aussi de l’œil et de l’expérience des hommes.

Beauvillé, Ribeauvillé (68)Imprimeur

J’interviens sur toute la ligne de montage, là où il faut régler une porte trop haute, un capot décentré ou le gabarit cassé d’une main de préhension. Là, je ressoude, ici, je mets un renfort, je change des serrages… Je décape, je dégraisse, je dégrossis, j’ébauche et, s’il le faut, je fignole à la lime. La disqueuse me permet de casser les angles, d’arranger les bavures… Le réglage, c’est un travail de précision. Tout se joue au dixième de millimètre.

Metteur au point GéométrieUnité de Ferrage

Rachid Mallas

Christophe Fruh

Je crée des machines furieusement désordonnées : une caravane pour remonter le temps, des femmes végétales, une main de fer... Sculpteur de la forme, je façonne l’acier et tous les types de métaux en jouant sur les rapports d’échelle et la résistance des matériaux. Je réalise ainsi des sculptures uniques, des enseignes, des éléments de décor… Et la précision de mes gestes est aussi importante que mon inspiration.

Ribeauvillé (68)Sculpteur Machiniste

Avant de poser le monogramme sur la carrosserie, je cale bien le gabarit qui va me permettre de le centrer précisément à l’emplacement réservé, et je nettoie soigneusement la surface de contact. Une fois que le monogramme est posé, une simple pression du doigt suffit à le coller définitivement. Il ne me reste plus qu’à fixer les éléments d’identification du modèle. Et la voiture est signée. Chaque voiture est unique pour le client qui va l’acheter.

OpératriceUnité de Montage

Rima Nekkoub

Annie Rey-Ducos

De mon expérience dans les maisons de couture, j’ai conservé le souci minutieux du détail qui transparaît dans chacune de mes créations. Le résultat est du fait-main. Un dernier geste et je signe une robe, en ajoutant une fleur en tissu, en resserrant un corset, en nouant un ruban… Chacune de mes pièces est unique, pensée pour une silhouette, adaptée à une personnalité.

Paris (75)Styliste

RemerciementsMohamed Akaiouar, Graziella Alicata, Laurence Alsina, Manuel Balboni, Georges Beurtheret,

Jean-Marc Blanchard, Said Bouhouche, Pascal Breton, Guillaume Carniato, Ali Mehmet Cobanlar, José Da Cunha, Elisabeth Deleignies, Philippe Deschamps, Pierre Deybach, Christine Ferber,

Séverine Floesser, Christophe Fruh, Jérémy Gagnieux, Michel Gander, Gabriel Goerger, Remi Gosset, Olivier Granet, Thierry Grillon, André Guillerme-Guilson, Alexis Guyot,

Grégory Guyot, Serge Hanauer, Eric Holtzwarth, Mégane Houguet, Jean-Luc Kien, Christophe Lieby, Michel Lieby, Rachid Mallas, Jean-Pierre Marschall, Belinda Mattern, Véronique Mauclerc, Yann Meichler, Thierry Mulhaupt, Bernard Munck, Rima Nekkoub, Guy Petit, Florent Prudhomme, Stéphanie Pruvost, Darko Radojcic, Benjamin Renoux,

Annie Rey Ducos, Cécile Rith, Alexandre Roellinger, Thomas Ruby, Stéphane Schnœbelen, Serge Sifferlen, Carole Sirlin, Pascal Valdenaire, Jean Viron, Frédéric Wagner,

Christophe Weigerding et Frank Zanin

qui ont offert leurs visages et leurs gestes à l’objectif, avec générosité et talent

Jean Mouroqui a cru, dès l’origine, à ce travail, l’a soutenu et a permis de le concrétiser, sous forme d’exposition puis de livre

Chantal Colom, Laurence Bihr et Emmanuelle Flaccus, Stéphanie Schnebelen et Alain Schmidlin

qui ont su trouver et souligner, avec bonheur et délicatesse, les talents de Mulhouse

Maxime Ducelier qui a été l’indispensable lien entre tous les acteurs de ce projet et a grandement contribué à sa réussite

Eric Dupeyronqui, par son enthousiasme et sa confiance, a transformé cette idée originale en aventure collective