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DELAN Description systématique des langues nationales Descriptions de langues camerounaises OR5rOM ACCT _

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  • DELAN

    Description systmatique des langues nationales

    Descriptions de langues camerounaises

    OR5rOM ACCT _

  • DESCRIPTIONS DE LANGUES CAMEROUNAISES

    -1-

  • L'AGENCE DE COOPRATION CULTURELLE ET TECHNIQUE

    L'Agence de Coopration Culturelle et Technique, organisation internationale cre Niamey en 1970, rassemble des pays lis par l'usage commun de la langue franaise desfins de coopration dans les domaines de l'ducation, des sciences etdes techniques et, plusgnralement, dans tout ce qui concourt au dveloppement des Pays Membres et aurapprochement des peuples.

    tats membres: BELGIQUE, BENIN, BURKINA-FASO, BURUNDI, CANADA,CENfRAFRIQUE, COMORES, CONGO, CTE D'IVOIRE, DJI-BOUTI, DOMINIQUE, GYPTE, FRANCE, GABON, GUINE,HATI, LIBAN, LUXEMBOURG, MALI, ILE MAURICE, MONA-CO, NIGER, RWANDA, SNGAL, SEYCHELLES, TCHAD,TOGO, TUNISIE, VANUATU, VIET-NAM,ZARE.

    tats associs CAMEROUN, GUINE-BISSAU, LAOS, MAROC, MAURITA-NIE, SAINTE-LUCIE.

    Gouvernements participants: NOUVEAU-BRUNSWICK, QUBEC.

    Les langues et l'espace mondial de la langue franaise

    Sur les cinq mille langues parles dans le monde, certaines sont devenues par leur extensionintercontinentale, des agents privilgis de communication, et par l de progrs et dedveloppement plantaire.

    Et parmi elles, la langue franaise. Sa situation et son rle ne ressemblent pas entirement ceux des autres langues internationales. Issue de France et rpandue sur les cinqcontinents, elle a su crer un espace linguistique mondial original, bas sur l'galit despeuples, de leurs cultures et de leurs langues.

    Par la constitution de l'Agence de Coopration Culturelle et Technique, la Francophonies'est affirme d'emble comme un domaine de solidarit o l'emploi d'une mme langue decontact doit concourir la sauvegarder et la diffusion des identits culturelles etlinguistiques. Dix-neuf annes aprs sa fondation, l'ACCT anime aujourd'hui de faondterminante l'activit scientifique, ducative et culturelle des pays francophones. Elle estgalement devenue l'un des principaux promoteurs de l'tude et de la modernisation deslangues nationales, africaines et croles en particulier.

    Par ses oprations internationales de coopration linguistique auxquelles participent vingt-cinq pays, elle tend mettre en vidence le lien ncessaire qui doit unir langue etdveloppement. Ce lien, elle le conoit comme un recours complmentaire et fonctionnelaux langues maternelles nationales et une langue internationale, le franais. Ce nouvelordre linguistique voulu par la Francophonie est celui d'une solidarit active, tisseconjointement par la langue franaise et le rseau des langues nationales.

    Convaincue de l'enjeu que reprsentent pour le dveloppement les technologies nouvelles,elle participe galement la promotion des industries de la langue au sein des pays del'espace francophone.

    copyright SIL - ORSTOM - ACCT1989

    - il-

  • PROGRAMME DE COOPRATION LINGUISTIQUEProjets deDESCRIPTION SYSTMATIQUE DES LANGUES NATIONALES (DELAN) etd'ESQUISSES LINGUISTIQUES (ESLI)

    Descriptions de Langues Camerounaisesdiriges par

    Daniel Barreteau

    et

    Robert Hedinger

    AGENCE DECOOPRATION CULTURELLEET TECHNIQUE _m-

    ORsrOMInstitut Franais de

    Recherche Scientifiquepour le Dveloppement en

    Coopration - Paris

  • LES PROGRAMMES DE COOPERATION LINGUISTIQUE DE L'ACcr

    En fvrier 198~, l'Agence de Coopration culturelle et technique organisait Niamey (Niger), unerunion technique des coordonnateurs chargs des projets de coopration linguistique (1). Celle rencontreavait pour objet de dfinir la programmation d'une deuxime gnration d'oprations de cooprationlinguistique entre les pays africains ct croles de "espace francophone. EUe faisait suite la Confrenceinternationale de Yaound (2).

    Cinq programmes internationaux majeurs, destins la promotion et la modernisation des languesafricaines el croles Y' ont t adopts :

    Description systmatique des Iangucs nationales (DElAN) Esquisses linguistiques (E,,'iLl) Dynamique des langues et des socits (DYlAN) Lexiques spcialiss (LEXIS) Dictionnaires munulingues (OlMO).

    De 19~ 1989, unc vingtaine de pays ont ainsi collabor la ralisation de ces oprations qui ontconcern une cinquantaine de langues africaines ct croles.

    Trois collections accueillent les rsultats de ces recherches:

    Delan - Esli Dimo - Lexis Dylan.

    LE PROJET DELAN

    le projet de "Description systmatique des langues nationales" a pour objectif de dvelopper au seindes pays africains ct croles, une recherche approfondie sur les structures des langues exerant ou appeles exercer une fonction sociale importante dans les systmes ducatifs ct dans les moyens de communication.

    li concerne plus particulirement les langues de grandes diffusion et doit permettre de complterou d'harmoniser les travaux descriptifs existant. Participent au projet les pays suivants:

    Bnin, Cte d'Ivoire, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Burundi, Cameroun, Congo, Centrafrique,Tchad, Zare, Comores, Hati.

    La coordination scientifique rgionale est assure par le Burkina Faso et le Zare.

    LE PROJET ESLI

    Cornplrneutaire du projet DELAN, le projet d'"Esquisses linguistiques" des langues nationales apour finalit la description concise cl complte (phonologie, morphologie et syntaxe) des languesinsuffisamment ou non encore dcrites.

    Il a galement pour objer de runir des anthologies de textes et des guides d'orthographe.

    Participent au projet Esli :Bnin, cte d'Ivoire, Guine, Burkina Faso, Mali, Cameroun, Congo, Zare.

    La coordination scientifique rgionale est assure par la Cte d'Ivoire ct le Zare.

    (1) : RKuni(ln tl'(;hniquc des lvordoonatcurs chargs des projets de eoopration linguistique (Celhto Niamey Niger, 20 - 23 fvrIer 1984) ACe.,. - CELHTU, Paris > Niamey, 1984, 179 p.

    (2) : I~ ncht'rcl.e linguistique, J'emploi et l'enseignement des langues en Afrique: les moyens de renforcerla coolJroitiuo entre IlOS Etuts (Actt'S de L, Confrence internatlonale, 26 " 30 avril 19R3, YaoundCumerOlln) ACe - CERDOTOLA, Paris - Yaound, 1983, 3-f7 p.

    - IV -

  • SOMMAIRE

    Analyse de contenu

    Avant-propos

    LANGUES TCHADIQUES

    La relative en zulgoBeat HALLER

    Esquisse grammaticale du podokoElizabeth JARVIS

    LANGUES BANTU DES GRASSFIELDS

    Le nom et le syntagme nominal en mundaniElizabeth PARKER

    Une esquisse phonologique du yembaNancy HAYNES

    Les extensions verbales en yemba (bamilk-dschang)Gretchen HARRO

    LANGUES BANTU AU SENS STRICT

    L'emphase en dualaCldor NSEME

    Les extensions verbales en nugunuCarolORWIG

    Les temps en nugunuPhyllis GERHARDT

    Les catgories grammaticales en koozimeDaniel BARRETEAU et Keith BEAVON--------

    - V-

    pages

    VII

    IX

    3-38

    39-127

    129

    131-177

    179-238

    239-269

    271

    273-281

    283-314

    315-331

    333-408 ~

  • ANALYSE DE CONTENU

    Beat HALLER: "La relative en z u gc ", pp. 3-38.[Langue tchadique. La relative comme lment d'un syntagme nominal.Place de la relative dans l' nonc. Rle de dterminant. Fonction.Syntagme compltif. Topicalisation. focalisation. Conte.]

    Elizabeth JARYIS : "Esquisse grammaticale du podcko ", pp.[Langue tchadique. Les marques personnelles. Le nom etnominal. Verbe. Mots et locutions circonstancielles.Phrases complexes.]

    39-127.le syntagmeProposi tion.

    Elizabetb PARKER: "Le no et le syntagme nominal en munda ni ",pp. 131-177.[Langue ba nt u des Grassfields. Syntagme nominal (SN) ncessaire: lesnominaux et leur classement. les prfixes et suffixes nominaux. lesaccords de classe. les genres. SN secondaire: le SN de dtermination.le SN appo s i t i r , le SN coordinatif. le SN foctionnel. le SN relatif.]

    Nancy HAYNES : "Une esquisse phonologique du yemba". pp. 179-238.[Langue bantu des Grassfields. Les phonmes: les consonnes. la nasalesyllabique. les tons. La syllable. Prosodies: labialisation.palatalisation. aspiration. longueur. co-occurrence de plusieursprosodies. ]

    Gretcben HARRO "Extensions verbales en yemba (bamilk-dschang)".pp. 239-269.[Langue bantu des Grassfields. Radical 1 base verbale linfinitif 1 nomverbal. Verbes drivs en -t1. Verbes drivs en -ni. Annexe: listede ver be s , I

    Cldor NSEME : "L'emphase en duala". pp. 273-281.[Langue bantu. Diffrents marq ueurs. Domainel'emphase: sur le sujet. sur le prdicat.topicalisation. focalisation.]

    d'extension deTypes d' emphase

    Carol OIVIG : "Les extensions verbales en nugunu", pp. 283-31~.[Langue bantu. Reprise de certains aspects de la phonologie.Problmatique des extensions verbales. Extensions productives.Suffixes non-productifs. Combinaison des extensions. Annexe: listede verbes. ]

    Pbyllis GEBHlIDT : "Les temps en nu~unu". pp. 315-331.[Langue bantu. Les temps: passe rvolu. pass non-rvolu. passproche. prsent. futur proche. futur certain. futur incertain.Rcapitulation. ]

    Daniel BARRETEAU. Keith H. BEAYON : "Les catgories grammaticales enkoozime (langue bantu parle au sud-est du Cameroun)". pp. 333-~o8.[Prliminaire mtholodogique. Enonc minimum deux termes. Enoncexpansif trois termes. Enonc original trois termes. Enoncexpansif quatre termes. Enonc original quatre termes. Enoncexpansif cinq termes. Tableau rcapitulatif des catgoriesgrammaticales. Conte.]

    - VIT-

  • AVANT-PROPOS

    Cet ouvrage est le r~sultat pratique d'un s~minaire, qui s'est d~roul~ Yaound, au Centre de Formation de la SIL (Socit~ Internationale deLinguistique), du 8 avril au 30 mai 1986, sur le thme: "Descriptionlinguistique : M~thodologie franaise".

    Le but du s~minaire ~tait double:- divulguer une mthode franaise de description linguistique- familiariser des chercheurs non-francophones d'origine la pratiquede la langue franaise.

    Le cours dispe~s par Daniel BARRET EAU (ORSTOM-CREA) et RobertHEDINGER (SIL-CREA) s'est appuy essentiellement sur la mthodedveloppe dans un ouvrage dit par J. THOMAS et L. BOUQUIAUXEnqute et description des langues traditions orales (Paris, SELAF,1976), en prenant des exemples dans la grammaire du ngbaka parJ. THOMAS (Le parler ngbaka de Bokanga : Phonologie, morphologie, syn-taxe. Paris/La Haye: Mouton, 1963) et oelle du birom par L. BOUQUIAUX(La langue birom Phonologie. morphologie, syntaxe. Paris : LesBelles Lettres, 1970). Cldor NSEME (CREA) et Miohel DIEU (CNRS-CREA)ont galement prsent des exposs.

    Les neuf tudes rassembles ici portent sur sept langues : deuxlangues tchadiques (le zulgo et le podoko) et oinq langues bantu dontdeux langues grasstield (Je ycmba et le mundanl) et trois languesbantu au sens strict (le nugunu. le duala et le k~~zime).

    L'intrt partioulier de oet ouvrage est de rassembler des tudes trsdtailles dans les diffrents domaines de la desoription linguisti-que: phonologie. morphologie, syntaxe. Des textes de littratureorale illustrent quelques tudes. La varit des sujets traits commela rigueur appliqu~e dans les dmonstrations en feront un ouvrage pra-tique de r~frence pour la description des langues camerounaises etdes langues africaines en gnral.

    Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration active entre la Socit~Internationale de Linguistique (SIL), l'Institut Franais de Recher-che Scientifique pour le Dveloppement en Coop~ration (ORSTOM) et leMinistre de l'Enseignement Suprieur, de l'Informatique et de laRecherche Scientifique (MESIRES). Au sein du MESIRES, la SIL etl'ORSTOM travaillent en troite collaboration avec l'Institut desSciences Humaines (ISH) et plus particulirement avec le Centre deReoherches et d'Etudes Anthropologiques (CREA).

    - IX-

  • L'Agence e Coopration Culturelle et Technique (ACeT) a contribu l'dition de cet ouvrage. Il correspond aux orientations de sonprogramme "Esquisses linguistiques" (ESLI).

    Les animateurs du sminaire, responsables de cet ouvrage, exprimentleurs sincres remerciements- tous ceux qui ont particip au sminaire- aux diffrents auteurs pour leurs efforts louables de rdaction enfranais. ce qUi contribuera mettre leurs tudes plus directement la disposition des locuteurs ;- tous les membres de la SIL qui ont collabor la dactylographie, la lecture, aux corrections et la rvision du manuscrit : Stephe~C. ANDERSON, Julie ANDERSON. Carol STANLEY, et particulirement TerriSCRUGGS :

    au Directeur du Centre de la SIL de Yaound, Clinton ROBINSON, qUi,en 1986. a eu l'heureuse initiative de cette opration.

    Yaound. le 30 mars 1988

    Daniel BARRETEAUDRSTOM-CREA

    - X-

    Rcbe:-t HEDINGERSIr..-CREA

  • DESCRIPTION DE LANGUES CAMEROUNAISES

    APPARTENANCE ADMINISTRATIVE DES AUTEURS

    Daniel BARRETEAU

    Robert HEDINGER

    Beat HALLER

    Elizabeth JARVIS

    Elizabeth PARKER

    Nancy HAYNES

    Gretchen HARRD

    Cldor NSEME

    Carol ORWIG

    Phyllis GERHARDT

    Daniel BARRETEAU

    Keith BEAVON

    ORSTOM-CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    CREA

    SIL-CREA

    SIL-CREA

    ORSTOM-CREA

    SIL-CREA

    - XI-

  • LANGUES TCHADIQUES

  • ~(1

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  • LA RELATIVE El! ZULGO

    Bea t HALLER

    RESUME

    Cet article traite de la proposition relative en z ul go, une langue dela famille tchadique parle au nord du Cameroun. Les marques qui ladilimitent sur le plan syntaxique sont difinies. Fait assezsurprenant: 11 n'y a pas de pronoms relatifs en zulgo. En revanche.cette langue emploie des dimonstratifs (un dmonstratif relatif. desadjectifs et pronoms dimonstratifs) comme marques de relativisation.

    Sur le plan smanti9ue. le rle de la relative se dfinit comme lamise en relief d'un lement savoir l'antcdent.

    On examine ensuite le rapport de la relative avec unde formation de noms composs. On effectue desd'autres phnomnes comme la topicalisation et lal'on observe des structures comparables.

    ABSTRACT

    procd analoguecomparaisons avecfocalisation. o

    This paper deals with the relative clause by first establ1shing themarks which define it syntactically. It is quite astonishing that inZulgo. a Chadic language spoken in the northern part of Cameroon.there are no relative pronouns. In s t ea d, this language usesdemonstratives (a relative demonstrative. adjectives. anddemonstrative pr cnouns ) as marks for relativization.

    Semantically. the role of the relative clause i s to put in foc us acertain element. 1. e. the anteceent.

    Finally. the relationship between the relative clause and an analogousprocess of forming compound nouns i s examined. Comparisons are alsomade with phenomena such as topicalization and f'o cus , where sim11arstructures are observed.

  • HALLER

    20

    wandala

    OMORA

    M A Y 0 ,/ S AVA,,,.,

    ... --'

    TSANAGA

    M A Y 0

    rnofo

    KOZA-, 0

    ""1 _v; .\_"' ........

    NIGERIA

    .t.

    1,,,,",,,r1.,1111\

    "

    La langue zalgwo dons les dportements duMaya-Sava et du Maya-Tsanaga.

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    INTRODUCTION

    1.1 La langue et ses dialectes

    5

    La langue zulgo [zlgwa] est parle par plus de 15.000 personnes(ent.r e 15.000 et 18.000) dans le dpartement du Mayo-Sava. Province del'Extrme-Nord. au Cameroun.

    C'est une langue de la famille tchadique. Elle est classe dans labranche Biu-Mandara ou branche "centrale". groupe mafa (D. BARRETEAUavec coll. P. NEWMAN. 1978). Dans l'inventaire des languescamerounaises (DIEU et RENAUD. dir 1983) elle figure sous le code[161]. En fait. dans cet atlas. on a divis cette langue en deuxdialectes et trois parlers: le zlgwa et le minw d'une part(consti tuant un premier dialecte). et le gmzk d'autre part. Ces nomscorrespondent aux termes "z ul go ", "mino" et "gemjek" employs parl'administration. les missions. etc.

    Des enqutes socio-linguistiques menes par Klaus et CharlotteWEDEKIND (1973) et par Tchad BLAMA (1979-80) ont rvl que les troisparlers zulgo forment un groupe d'intercomprhension relative. Ilsemble que le taux de ressemblance soit trs lev entre le mino etle z ul go , mais sensiblement plus faible entre le gemjek et ces deuxparlers. NallDoins. l' intercomprhensi on est possible. bien quedifficile au premier abord. Une enq ute rcente. mene par D.BARRETEAU. a permis d'isoler une nouvelle langue. distincte du zulgo.en "territoire" gemjek : le gdwa (communication personnelle>' Enfait. les Gaduwa sont bilingues et connaissent tous la langue zulgo.

    Nous avons choisi le zulgo comme dialecte de rfrence pour desraisons socio-linguistiques (plus grand nombre de locuteurs parrapport au mino et au gemjek) et gographiques (le zulgo est situ aucentre de l'aire linguistique avec un march important occasionnantdes contacts continuels avec les deux autres dialectes).

    Une tude ethnographique a t mene chez les Zulgo et Gemjek parChar16t~e von GRAFFENRIED (1984).

    Nos tudes linguistiques se sont concentres jusqu' prsent sur laphonologie. le lexique. quelques aspects de la grammaire et dans ledomaine de l'alphabtisation.

    Nous voudrions remercier le Ministre de l'Enseignement Suprieur. del'Informatique et de la Recherche Scientifique (MESIRES). l'Institutdes Sciences H\.IIIaines

  • 6 HALLER

    Dans cet article nous examinerons les structures et la fonction de laproposition relative. Nous suivrons peu prs le modle et laterminologie proposs par Luc BOUQUIAUX et Jacqueline M.C. THOMAS(1976) qui ont dfini la proposition relative comme "expansionsecondaire d'un lment primaire non-verbal de l'nonc" (1976:181).

    Au cours de notre expos. nous tudierons tout d'abord la placequ'occupe cet lment d'expansion dans le syntagme nominal puis. dansun context e pl us l argi. au ni veau de l'nonc. Ensui te nouse~aminerons la relative elle-mme. en dfinissant les marq~es qui ladelimitent sur le plan syntaxique. Le fait que les marques degagees necorrespondent pas aux pronoms relatifs "traditionnels". comme enfranais par exemple. pourra surprendre le lecteur. On dcrira lastructure de la relative. en montrant qu'elle est drive d'uneproposi tion complte. enchasse dans le syntagme nominal. On lacaractrisera par rapport la fonction de l'antcdent. Ensui te.nous aborderons la question du rle que joue la relative sur le plansmantique. voire prapatique. rle que l'on dfinira comme la mise enrelief d'un l ment. a savoi r l'antcdent. L'expos conti nuera surun procd de formation de noms composs quivalent la relative.Nous effectuerons des comparaisons avec d'autres phnomnes comme latopicalisation et la focalisation. o l'on observe des structuresanalogues. Enfin. un conte concluera cette tude en illustrant lesquelques donnes que nous aurons prsentes.

    Nous tiendrons pour acquis le fait que la relative est sujette unconditionnement probablement universel: dans la relative le verbe esttoujours au mode indicatif; d'autre part. l'antcdent doit trerepris sous une forme ou sous une autre. Ces conditions peuvent treillustres dans les exemples ci-aprs. o kara "chien" est le terme

    1 commun aux deux propositions

    (1) 1 Qgat a karaje+AOR voir chien

    "J'ai vu un chien."

    (2) kara slvey a 1 dalachien il promener INACC en brousse

    "Un chien se promne en brousse."

    (3) 1 Qgst a kars ana alvey a 1 dala yaje+AOR voir chien REL il promener INACC en brousse FOC2

    "J'ai vu un chien qui se promne en brousse."

    1.3 Rappel pbonologique

    La phonologie a t aborde dans une tude prcdente (HALLER. 1980).Nous n'ajouterons ici que quelques remarques concernant certainssymboles particuliers:- sI et zl sont des latrales fricatives. sourde et sonore 1- ~ et d sont des occlusives implosives. labiale et dentale,- lJ est une nasale vlaire;- les centrales affriques t t s, dz . ndz) et les fricatives (s. z) seralisent apico-alvolaires dans un contexte de voyelles antrieures[ts. dz. ndz. s. z] et dorso-palatales dans un contexte de voyellesnon-antrieures tet, d3. nd3' 1. 3] ;- a est une voyelle relche (brve) non-antrieure et non-arrondie;

  • LA RELATIVE EN ZULGO 7

    - les voyelles finales relches (i. a. u) dans le mot phonologique seralisent "relches" ou "fermes" en contexte. soit ri. a. u l . mais"tendues" ou "ouvertes" devant pause. soit le. a. wal.

    Le zulgo connait une opposition de trois tons ponctuels: haut. moyenet bas. Le ton moyen est non-marq u.

    1._ Symboles et abrviations

    ACCANAPHAORCAUSCENTRDEICDEMFOC1FOC2FONCHABid.INACCli tt.

    accompli (pass et futur)ana phor iq ueaoristecausatifcentripte (directionnel).dictiquedmonstratiffocal isa teur 1focal isa teur 2fonctionnelhabi tuelidentiqueinaccomplili ttralement

    NEG nga tif accomplio objet01 objet indirectPL pluriel

    "vers ici" PR pronomPROP proposition relativeeUEST questionREL dmonstratif relatifS suj etSING singulierTOP topicalisateurV verbe

    indique qu'un noncest incomplet

    2 LA RELATIVE COMME ELEMENT D'UN SYNTAGME NOMINAL

    2.1 Dteraination si.ple

    2.1.1 Ordre des lments

    L'ordre des lments du syntagme relatif le plus simple se prsentecomme suit

    dtermin

    -nom-pronom

    + morphme de + dterminantdtermination

    + dictiq ue : + pr opo si tion-dmonstratif relatif relative-adjectif dmonstratif-pronOID dmonstratif

    +

    +

    morphme dedterm ina ti on

    focal isa teur

    2.1.2 Le dtermin

    Le dtermin peut tre un nOIII (indpendant. dpendant: simple oucompos) ou un pr-onom, Dans les exemples donns ci-dessous. toutes lesrelatives seront construites avec le dmonstratif relatif na (REL) etle focalisateur 2 (y)8 (FOC2). Le dtermin est un nom indpendantdans les exemples (4) et (5). un nom dpendant en (6). un nom composen (7) et un pronom en (8).

    REHARJUE : Les nans dpendants CCIIIlIe par exemple vUr "hanme". dWcw "chose".tv "endroit" doivent tOujOlorS tre dtennins par un possessif. undmonstratif. l.D1 syntal!lDe canpltif ou par une proposition relative.

  • 8 HALLER

    (4) kwb ana a swayava yasouris REL elle+AOR promener+HAB FOC2

    "une souris qui se promne .. "

    (5) Y" ana .atsl Qa yaeau REL froide ANAPH FOC2

    "de l'eau qui est/~tait fralche. "

    (6) vur ana ta valar siQgw yahomme REL ils+AOR donner+ lui argent FOC2

    "un homme qui l1s ont dcnn de l'argent. "

    (7) dukw .atr Y" ana .ans Qa yachose puiser eau REL gt~ ANAPH FOC2

    "un r~cipient puiser de l'eau qui est/~tait gt~ "

    (8) Qgat ana siQgw lbar alui REL argent sur+lui FOC2

    "lui qui a/avait de l'argent. "

    2.2 Dte~lnatlon co.pose

    Dans 1 es exempl es (4) (8) la dterm ina tion est simpl e. Cependant 11peut y avoir d'autres dterminants du nom (ou du pronom) en mme tempsque la proposition relative. ~tablissant une dtermination compose.

    2.2.1 Le dtermin est un nom

    Si le d~termin est un nom. le nouveau dterminant peut tre

    - un pluralisateur donnant la formule suivante

    pluralisateur + nom + IDEIC + PROP + FOC2l

    (9) g kwlt ana dirlQ aPL village REL loin FOC2

    "des villages qui sont distants. "

    (10) g kilir ana i dula yaPL poisson REL dans rivire FOC2

    "des poissons qui sont/taient dans la rivire "

    un possessif donnant la formule suivante

    nom + possessif + IDEIC + PROP + FOC2l

    (11) sik Qgar ana .slsl Qa yapied son REL gonfl~ ANAPH FOC2

    "son pied qui est/~ta1t gonfl.. "

    (12) vlrvlr Qgar ana a g a yaruse sa REL il faire INACC FOC2

    "la ruse qu'il invente.. "

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    - un syntagme compltif selon la formule suivante

    nom + nom compltif + [DEIC + PROP + FOC21

    (13) dz1.1r kvbu. ana ta Qgl dar aQueue souris REL on+AOR tirer la FOC2

    "une Queue de sour i s QU' on a ti re "

    9

    Dans cet exemple. 11 est clair Que la relative dtermine le premiernom. Pourtant il arrive Qu'elle dtermine aussi le nom compltif.comme on peut le voir dans l'exemple suivant

    (14) dz1.1r kvbu. ana a .t aQueue souris REL elle+AOR mourir FOC2

    "la Queue d'une souris Qui tait morte "

    Cette double possibilit Quant au dtermin peut donner lieu desambiguits. En fait elles seront gnralement lucides par lecontexte.

    - un adjectif. ce Qui donne l'ordre des lments comme suit:

    adjectif + nom + [DEIC + PROP + FOC21

    (15) Qgwal.ut ana ndzda Qi yabonne voiture REL puissante ANAPH FOC2

    "une bonne voiture Qui est/tait forte "

    (16) zbal dlzldaf aDa batsb Qi yalong arbre REL grand ANAPH FOC2

    "un arbre haut Qui est/tait immense "

    Plus rarement. l'adjectif peut aussi se manifester immdiatement aprsle nom. mais avec postposition obligatoire de l'anaphorique Qa commeillustr dans l'exemple suivant:

    (17) kvaskv batsb Qa ana .bur.a 1da. hinne yimarch grand ANAPH REL gens dedans beaucoup FOC2

    "un grand march Qui a/avait une multitude de gens "

    REHAR:lUE: Les adjectifs sont en nanbre limit. En voici Quelquesexemples: bitaib "grand". w. "petit". QllJfal "bon". dglla "gros". zbal"long". zlbtla "large".

    - un anaphorique (dfini) ou un indfini selon la formule suivante:

    nom + anallhoriQ ue + [DEIC + PROP + FOC2J+ indefini

    (18) gr1y Qi ana 1 hUd Qa ,asous-vtement ANAPH REL intrieur ANAPH FOC2

    "le sous-vtement Qui se trouve/trouvait dessous "

    (19) kvit Qgld ana iki hd Mora yamontagne autre REL sur terre Mora FOC2

    "un autre village Qui est dans la rgion de Mora "

  • la

    - un quantitatif donnant la formule suivante

    nom + (DEIC + PROP + FOC2J + quantitatif

    (20) ala ana magl Qa ya aulaboeuf REL gros ANAPH FOC2 deux

    "deux boeufs qui sont/~taient gros "

    (21) ya. ana ta trara ya binneeau REL on+AOR puiser FOC2 beaucoup

    "beaucoup d'eau qu'on a puis~e "

    - un total-~galisateur selon la formule suivante

    nom + (DEIC + PROP + FOC2J + total-~galisateur

    (22) mbur.a ana i rka ya tardzgens REL l-bas FOC2 tous

    "tous les gens qui sont/taient l-bas "

    (23) daw ana ta aaaa ya ritmil REL on+AOR couper FOC2 tout

    "tout le mil qu'on a recolt~ "

    - une combinaison des divers d~terminants pr~c~dents. selon laformul e sui vante

    adjectif + nom + (DEIC + PROP + FOC2J + quantitatif +total-~galisateur

    (24) a bba g .endzikwlr ana brr Qa yaPL grande PL poule REL blanche ANAPH FOC2

    HALLER

    mkar dztrois toute

    "toutes les trois grandes poules qui sont/taient blanches. "

    REMAKlUE: Dans cet exemple le nan est d~tennin~ en mne tE!llPS par lepluralisateur et par un adjectif. Dans ce cas l'adjectif est ~galementjr~d~ par la marque de pll.riel.

    Cette combinaison d' ~l~ments est grammaticalement possible dans lalangue mais il faut prciser que. dans la communication courante. lespossibilits semblent beaucoup plus restreintes (phnomne desaturation>' L o la d~termination est exprime par une propositionrelative. il n' y a. dans la plu~art des cas. aucun autre dterminantprsent l'exception du deictiq ue , partie consti tuante de larelative. On rencontre plus rarement un deuxime ou un troisime~lment de dtermination et trs rarement un quatrime. Nous n'avonsjamais trouv d'exemple comme ci-dessus. avec cinq lments dedtermination. dans un texte spontan. Nous l'avons obtenu de notreinformateur pour le besoin de cet expos.

    2.2.2 Le d~termin est un pronom

    Si le dtermin est un pronom. une d~termination compose est possibleaussi. pourvu que le pronom soit au pluriel. Le nouveau dterminantpeut tre un quantitatif et/ou un total-galisateur. donnant laformule suivante:

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    PR PL + [DEIC + PROP + fOC2l + quantitatif + total-galisateur

    (25) kuru. ana k saru. bazlam ata ya tsrdzvous REL tu+AOR savoir+vous parole l fOC2 tous

    "vous tous qui connaissez cette affaire-l "

    Le pronom ne peut tre dtermin par un possessif ou un adjectif.

    3 PLACE DE LA RELATIVE DAIS L'ENONCE

    1 ,

    La relative. dterminant un nom. peut se rencontrer dans toutes lespositions o apparait le nom ou le syntagme nominal.

    Dans un nonc verbal. le nom et le syntagme nominal peuvent occuperles fonctions de sujet. objet direct. objet indirect ou circonstant.dans cet ordre:

    sujet + prdicat:!: objet :!: objet :!: circonstantverbal direct indirect

    Le syntagme nominal relatif

    - en fonction de sujet

    (26) l .bu~a aDa 1 bara ya. ta wiz karPL gens REL en dehors fOC2 11s demander INACC te

    "Les gens qui sont dehors te demandent."

    (27) l .bu~a aDa a slar tar a. ta _raPL gens REL ll+AOR envoyer les fOC2 lls+ACC revenir

    "Les gens qu'il avait envoys sont revenus."

    REMA/I,}UE: Le syntagme naninal relatif est spar ~ontiquement du restede l'nonc par une pause virtuelle brve. indique ici par une virgule.

    - en fonction d'objet direct

    (28) a tsaraka yam aDa a de 1 bara yail+AOR entendre eau REL elle+AOR sonner en dehors fOC2

    "Il a entendu la pluie qui faisait du bruit dehors."

    (29) a dzya naba a zba ya. a g .asla o&ril+AOR donner ceci il+AOR rester fOC2 PL ami ses

    "Il a donn ce qui restai t ses amis."

    - en fonction d'objet indirect

    (30) a kd' awak a .kas iaba a ddil+AOR tuer chvre femme cette-ci elle+AOR suivre

    aki Olat asur lui fOC2

    "Il a tu une chvre pour cette femme qui l'avait suivi."

    (31) a slir a wklt a dmar ogar aDa 1 ma yiil envoyer INACC lettre frre son REL maison fOC2

    "Il envoie une lettre son frre qui est la maison."

  • 12 HALLER

    - en fonction circonstancielle de temps

    (32) a ndze a 1 faha haa pat ana ta .ra yail rester INACC ~ ici jusque Jour REL on+ACC retourner FOC2

    "Il restera ici jusqu'au jour ou ils seront revenus."

    (33) a Qgar hagwa gar ana a pidek yail+AOR tresser natte de tte REL il+AOR rveiller FOC2

    "Il a tress une natte depuis qu'il est debout."

    4 LES MORPHEMES DE DETERMINATION

    Le dtermin et le dterminant sont lis par un morphme dedtermination. Il s'agit d'un dictique postpose au dtermin et d'unfocalisateur 2 (y)a postpos ~ la proposition relative. Les variantesdu morphme (y)a sont conditionnes au niveau morpho-phonologique. Ilprend la forme ya aprs une voyelle et la forme a aprs une consonne.La distribution complmentaire de ces deux formes est illustre dansles exemples suivants:

    (34) kvit ana ta zalar Serava yavillage REL on+AOR appeler+ lui Serawa FOC2

    "un village qu'on appelle Serawa "

    (35) kvit ana ta zalar Bar.. avillage REL on+AOR appeler+ lui Baram FOC2

    "un village qu'on appelle Baram "

    Les dictiques sont invariables. quel que soit le caractre dudtermin (singulier ou pluriel. anim ou inanim. etc.) et quelle quesoit sa fonction par rapport ~ la dtermination (agent ou patient.etc.). contrairement ~ des langues comme le franais o nous trouvonsles relatifs qui. que. quoi. lequel. sur lequel. dans lequel. souslequel. par lequel. laquelle. lesquels. lesquelles. auquel. ~laquelle. auxquels. auxquelles. duquel. de laquelle. desquels.desquelles. dont. o. etc.

    On trouve trois types de dictiques: le premier est un dmonstratifpa rticul ier ~ foncti on r el a ti ve 1 le deuxi me est un adj ectifdmonstratif et le troisime est un pronom dmonstratif.

    4.1 Le d.onstratlf relatif

    La relative introduite par le dmonstratif relatif (REL) ana seconclue toujours par le focalisateur 2 (FOC2) (y)a. Il reprsente lemorphme de dtermination le plus commun. Plus de 90 Il de relativesrencontres dans des textes sont construites avec ce morphme.

    (36) kvlt aDa slalak Ida. amontagne REL trou dedans FOC2

    "une montagne qui a/avait beaucoup de crevasses.. "

    (37) kala aDa a tsh hlDD yaenfant REL il+AOR tre habile beaucoup FOC2

    "un enfant qui est trs habile. "

  • LA RELATIVE EN ZULGO 13

    le nom est

    Le dmonstratif relatif s'emploie avec des noms dfinis aussi bienqu'indfinis:

    (38) pat ana dld a yasoleil REL il tomber INACC FOC2

    "le soleil qui se couche "

    (39) dukv aDa a be a Dda .bUlu. achose REL elle voler INACC travers ciel FOC2

    "quelque chose qui vole... "

    Le dmonstratif relatif a une valeur cataphoriquecaractris par l'nonc qui suit.

    Le dmonstratif relatif a encore une autre fonction dans un noncmodal interrogatif: il marque la focalisa~ion. Si.cet nonc estsuivi d'une rponse. l'lment focalis marque par ana est alorsrepris et constitue le topic marqu par le topicalisateur (TOP) ka.Tous les deux. le dmonstratif relatif et le topicalisateur sontaccompagns d'une pause virtuelle br~ve indique par une virgule dansles exemples suivants:

    (40) kala l aDa. i o,a 1enfant mon REL dans ou

    "Mon enfant. o~ est-il 1"

    (41) kala Jak ka. aka da adulaenfant ton TOP il+ACC aller rivire

    "Quant ton enfant. il est all la rivire."

    _.2 Les adjectifs daoDstratifs

    L'inventaire des adjectifs dmonstratifs se prsente comme suit

    aabaakaaakaata

    "ce. -ci. ce qui"ce.. -l. ce qui"ce ... -is. ce qui"ce -l. ce qui

    est proche"est loin"est tr~s loin"est en question".

    La proposition relative introduite par un de ces dmonstratifs seconclue toujours par le focalisateur 2 (y)a.

    (42) l .bu~a aaba a alar tar aPL gens ceux-ci il+AOR envoyer les FOC2

    "ces gens-ci qu'il avait envoys... "

    (43) kala aaba ta va Jaenfant celui-ci on+AOR naltre FOC2

    "cet enfant-ci qu'on avait mis au monde... "

    (44) l .bu~a aka .d zia. tar opal Oa yaPL gens ceux-l rpandre nom leur bon ANAPH FOC2

    "ces gens-l qui ont/avaient une bonne rputation.. "

    (45) .bz aka ibar acheveux ceux-l +lui FOC2

    "ces cheveux-l qu' 11 a/avait.. "

  • 14 HALLER

    (46) taalaka aaka i kvit yabois celui-l dans montagne FOC2

    "ce bois-l qui est/~tait loin dans la montagne.. "

    (47) adir aaka tl alig yaarachides celles-l on+AOR semer FOC2

    "ces arachides-l qu'on a semes.. "

    (48) ptk ata a adza brr ,ahabi t en question ll+AOR rester blanc FOC2

    "cet habit (en question) qui est blanc... "

    (49) baadav ata i dala ,alivre en question en brousse FOC2

    "ce livre (en question) qui est/~tait en brousse. "

    L'antcdent dans tous ces exemples est d~fini. Le dmonstratif marquequ'il a dj t identifi. soit par rfrence un premier emploi.soit par rference au contexte extra-linguistique.

    4.3 Lea pron~s d.oastratifs

    L'inventaire des pronoms dmonstratifs s'tablit comme suit

    Forme simpl e

    aa "ce/celui dont on va parler"

    Formes complexes :

    nabaaakaaaakata!}a

    "ceci. ce qui est proche""cela. ce qui est loin""cela. ce qui est trs loin""cela en question"

    Toutes ses formes s'appliquent des noms singuliers ou collectifs. Auplu~iel~ ~lles ~on~ p~ce~~es ear la marque de pluriel g : g na. gaaba. ga naka. ga naaka. ga taoa.

    Les pronoms d~onstratifs diffrent des autres dictiques prsentsci-dessus dans la mesure o. ici. le d~termin et le determinant sontinsparables et forment un tout. Le pronom d~monstratif simple na aune valeur cataphorique comme le dmonstratif relatif aaa. On noteraque les formes complexes (naba. naka. naaka) se comeosent de la formesimple na suivie d'un adjectif d~onstratif aaba. aka. ou aaka. Laforme complexe taoa fait exception puisqu'elle se compose del'adjectif d~monstratif ata suivi de l'anaphorique Oa.

    (50) na a dzr ace il+AOR donner+ lui FOC2

    "ce qu'il lui a donn "

    (51) naba a zba ,aceci il+AOR rester FOC2

    "ce(ci) qui restait.. "

    (52) naka ika galak acela sur schoir FOC2

    "cela qui est/~tait sur le schoir. "

  • LA RELATIV E EN ZULGO

    (53) osaka 1 dula yacela rivire FOC2

    "cela qui est/~tait la rivire.. "

    (5~) taoa a ska. acela il+AOR acheter FOC2

    "cela (en question) qu'il a ach et . "

    (55) & na ta g a kuru. a .atavak 8PL ce ils faire vous INACC pauvret~ FOC2

    "ceux qui vous maltraitent... "

    15

    5 LE DETERMIIAlT LA RELATIVE COMME EIOICE PARTICULIER

    Dans la relative. on trouve tous les types d'~noncs possibles. depuisl' ~nonc~ minimum. verbal ou non- verbal. j uS9u ' a une sui te de~ropositions coordonn~es. juxtapos~es ou subordonnees; on peut avoiregalement des nonc s incomplets jusqu'au monme unique. Nousenvisa~erons maintenant la structure interne des types d'~nonc~sattestes dans la relative.

    Les exemples suivants illustrent tout d'abord la structure despropositions ind~pendantes que l'on transforme en propositionsrelatives. Nous les avons groups selon la fonction que joue led~termin~ (ou ant~cdent) au sein de la relative. Il faut toutefoispr~ciser que nous n'avons pas ~puis~ toutes les possibilit~s de lalangue.

    5.1 Enoncs verbaux

    La fonction du nominal dans la proposition indpendante et dans larelative peut ~tre :

    - sujet

    (56a) kala a tUv8enfant il+AOR pleurer

    "L'enfant a pleur~."

    (56b) kala ana a tUva Jaenfant REL ll+AOR pleurer FOC2

    "l'enfant qui a pleur... "

    ( 57 a) &Uv a ppd kwbu.hibou il+AOR manger souris

    "Un hibou a mang une souris."

    (57b) &Uv ana a ppd kwbu. ahibou REL il+AOR manger souris FOC2

    "un hibou qui a mang une souris. "

    - objet direct

    (58a) sla a za. kwlz1rboeuf il+AOR manger herbe

    "Un boeuf a mang~ de l' herbe. "

  • 16

    (58b) kvIz1r aDa ala a za. aherbe REL boeuf il+AOR manger FOC2

    "l' herbe q u' un boeuf a mange "

    (59a) ta laka .kaaon+AOR accompa~ner femme

    "On a accompagne une femme."

    (59b) .kaa aDa ta laka QSat afemme REL on+AOR accompagner la FOC2

    "une femme qu'on a accompagne "

    - objet indirect

    (60a) ta s lplr a kalaon+AOR faire piqre enfant

    "On a fait une piqre l'enfant."

    (60b) kala aDa ta sr lplr yaenfant REL on+AOR faire+ lui Pigre FOC2

    "l'enfant qui on a fait une piqure... "

    (61a) a Qsat a d1yeQil+AOR voir oiseau

    "Il a vu un oiseau."

    (61b) d1yeQ ana a Qsatar aoiseau REL il+AOR voir+ lui FOC2

    "l'oiseau qu'il a vu... "

    - locative

    (62a) a da a blyeil+AOR aller dans trou

    "Il est entr dans le trou."

    (62b) blye aDa a da ada. atrou REL il+AOR aller dedans FOC2

    "le trou dans lequel il est entr "

    (63a) a taal aka salakil+AOR mont!r sur sc~oir

    "Il est monte sur le sechoir."

    (63b) Salak aDa a tsal aaka yaschoir REL il+AOR monter dessus FOC2

    "le schoir sur lequel 11 est mont "

    - instrumentale

    (64a) ta da nda .ton+AOR aller avec voiture

    "On est parti en voiture."

    (64b) .t aDa ta da dar avoiture REL on+AOR aller avec FOC2

    "la voiture avec laquelle on est parti "

    (65a) ta Szl Qsat Dda .egv1.b1don+AOR frapper le avec matraque

    "On l'a frapp coups de matraque."

    HALLER

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    (65b) megvt.bld ana ta gzl dar Qgat amatraque REL on+AOR frapper avec le FOC2

    "la matraque avec laquelle on l'a frapp... "

    - temporelle

    (66a) a da ~ ~at ladil+AOR aller a Jour dimanche

    "Il est parti dimanche."

    (66b) pat lad aDa a da yajour dimanche REL il+AOR aller FOC2

    "le dimanche o~ il est parti .. "

    5.2 EDODCs DOD-verbaux

    17

    La fonction du nominal dans la proposition indpendante et dans larelative peut ~tre :

    - sujet

    (67a) kvbum 1 gasouris dans maison

    "Une souris est/tait dans la maison."

    (67b) kvbum aDa 1 ga yasouris REL dans maison FOC2

    "la souris qui est/tait dans la maison... "

    (68a) dav hlDDemil beaucoup

    "Il y a/avait beaucoup de mil."

    (68b) dav ana hlDne yamil REL beaucoue FOC2

    "le mil qui est/etait en grande quantit~... "

    - circonstant de lieu

    (69a) alalak i kwltcrevasse dans montagne

    "Il y a des crevasses dans la montagne. "

    (69b) kvlt aDa slalak Ida. amontagne REL crevasse dedans FOC2

    "la montagne qui a des crevasses.. "

    (70a) ya. a ptkeau sur habit

    "L'habit est/tait mouill~."

    (70b) ptk aDa f" Ibar ahabi t REL eau sur cela FOC2

    "l'habit qui est/tait mouill~... "

    - compltive

    (71a) mkas bay aulafemme chef deux

    "Le chef a/avait deux femmes."

  • 18

    (71b) bay ana .kas Qgir sUla yachef REL femme ses deux FOC2

    "un chef qui a/avait deux femmes... "

    5.3 Rgles gnrales

    HALLER

    De ces exemples nous pouvons dgager les rgles suivantes:

    a) La relative. dlimite par un morphme de dtermination et par lefocalisateur 2. constitue dans la majorit des cas. un nonc complet(cf. exemples 56-66 et 69-71). La seule exception note concerne lesnoncs non-verbaux o l'antcdent est sujet dans la relative (cf.exemples 67 et 68).

    b) La proposition relative par rapport ~ la proposition indpendanteest toujours rduite formellement. Ainsi l'antcdent n'est jamaisreproduit directement dans la relative. En gnral il est repris ouimpliqu sous forme de pronom. sauf dans les cas suivants:

    - lorsque l'antcdent est sujet de la relative dans un nonc verbal.il est repris par un pronom sujet (cf. ~xemp!es 56 et 57). mais s'ilest sujet de la relative dans un enonce non-verbal. il n'est pasrepris (cf. exemples 67 et 68) 1

    - lorsque l'antcdent est complment direct de la relative. si c'estun humain. il est repris dans la relative (cf. exemple 59) 1 si c'estun non-humain. il n'est pas repris (cf. exemple 58) ;

    - lorsque l'antcdent est circonstant de temps dans la relative. 11n'est jamais repris par un pronom (cf. exemple 66).

    5._ La relative ngative

    La relative peu~ tre ngative. Dans ce casproposi tion apparait ~ la fin de la relative: les'agit du morphme ts "ngatif accompli". Celu1-cifocalisateur 2 ya pour former un compos: tsly(NEG) + focal1sateur 2 (FOC2)".

    (72) .kas aDa a ve a tslyfemme REL elle enfanter INACC NEG+FOC2

    "une femme qui est strile. "

    (73) .iv dukv aDa Qgval Qi tslyproduire chose REL bon ANAPH NEG+FOC2

    "des fruits qui ne sont/taient pas bons. "

    5.5 Modes et aspects du verbe

    une modalit deplus souvent il

    s'amalgame avec le"ngatif accompli

    En ce qui concerne l'usage des diffrents modes et aspects du verbedans la relative. 11 faut noter que l'impratif et le subjonctif nesont pas admis (pour plus d'information sur le verbe voir HALLER etaL. 1981). Les aspect.s rencontrs le plus frquemment sont l'aoriste("general event mood" dans HALLER et al.. 1981) et l'inaccompli("specifie event mood"). Toutefois l'aspect accompli ("highlightedevent mood") est galement attest.

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    - aoriste

    (74) ta a.ata ga aDa a .bazla dar a11s voir maison REL 11+AOR dmolir la FOC2

    "Ils ont vu la maison qu' 11 avait dmolie."

    - inaccompli

    (75) vl aaba t kld a Ja. aka darahomme celui-ci on tuer INACC FOC2 il+ACC venir

    "Cet homme qu'on allait tuer tait arriv."

    - accompli

    (76) .bu~a rit ts Da a le abar a.monde tout NEG FOC' il+AOR rencontrer le FOC2

    "Ce n'est pas tout le monde qui le trouve.

    saJ vur aDa Hbulu. aka valar asauf quelqu'un REL Dieu il+ACC donner+ lui FOC2seulement celui qui Dieu l'aura donn."

    5.6 La relative ca.pleze

    '9

    La relative peut tre simple comme nous l'avons vu jusq ue l. oucomplexe. Dans ce cas. elle comprend une sui te de propositionscoordonnes. juxta~oses ou ~ubord~nnes. On notera surtout que lefocalisateur 2 (J)a n'apparait qu'a la fin de la relative complexe. etnon pas pour dlimiter les diffrentes propositions. Des limitesinternes peuvent tre signales par des pauses virtuelles. indiquesdans les exemples par des virgules.

    - propositions coordonnes

    (77) .li rril a ka. aka gar g dkvnous parler INACC TOP sur tte PL chose

    "Nous parlons de choses

    aDa .1 aar. 4 Dda Da.l Qgatar aREL nous+AOR connaitre avec ce nous+AOR voir+le FOC2que nous connaissons et avons vues."

    On remarquera le pronom dmonstratif na "ce/celui dont on va parler",postpos au coordinatif Dda "avec".

    REHAlQUE: Nous ne polNons expliquer l'origine du ton mayen Sl.l' na dansl'exemple ci-dessus. Dans d' autres contextes (cf. 50. 55) ce mme morIbmea un ton haut. Nous n' avons pas encore pu expl.ic1ter le condi tionnement deces variantes.

  • 20

    - propositions juxtaposes

    (78) zIa. bandav ka. bba Qa.oreille livre TOP grandes ANAPH

    "Les oreilles du livre sont trs grandes.

    a z dar blJ g dukv dala anaelle+AOR dpasser avec+cela pour PL chose brousse RELelles sont plus grandes que celles des animaux qui

    alk ihar fado g bza Qa dz Japied a eux quatre PL petits ANAPH tout FOC2ont quatre pieds. (et) qui sont tout petits."

    - proposition subordonne

    (79) a ge a .g l.ir anail faire INACC faire travail REL

    "Il fait un travail dont

    g .bur.a t1 ah 8 dar ka.PL gens ils savoir INACC avec cela TOPles gens reconnaissent

    aka aar dGv8 yail+ACC savoir quelque chose FOC2qu' 11 sait quelque chose."

    6 FOICTIOI DE LA RELATIVE

    6.1 Identification et r-identification

    HALLER

    Nous avons vu que le morphme de dtermination qui introduit larelative se prsente sous plusieurs formes. Celles-ci peuvent assumerdeux rles diffrents

    a) Le dmonstratif relatif ana et le pron~m dmonstratif sim~le nasont des cataphoriques: ils servent a determiner un nom (ou a fairerfrence un nom) qui n'a pas encore t identifi et dont on n'apas encore parl. Que ce nom soit dfini ou indfini n'a.pasd'importance.

    Sur ce point. le zulgo se diffrencie du kera. autre langue tchadiquedcrite par K. EBERT (1979:257-259). O la relative a toujours unefonction r-identificatrice et ne dtermine que des noms dfinis.

    Dans l'exemple suivant. la relative sert identifier l'antcdent

    (80) &V. 8 ndzava 1 dlzldaf ana zlQzlQ ahibou il+AOR rester+HAB dans arbre REL sombre FOC2

    "Le hibou reste normalement sur un (ou l') arbre qui est sombre."

    b ) Les adj ecti fs dmonstrati fs et les pr onoms dmonstratifs compl exe s.servent dterminer un nom (ou a faire rfrence un nom) djidentifi. soit par rfrence son premier emploi. soit par rfrenceau contexte extra-linguistique. Il en rsulte que le nom dtermin estobligatoirement dfini:

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    (81) gv. Ddzava 1 dlzldaf ta zloz1o hibou ll+AOR rester+HAB dans arbre l sombre FOC2

    "Le hibou reste normalement sur l'arbre-l qui est sombre."

    6.2 Type particulier de focalisatioD

    21

    La relative en zulgo a unedistinguer des personnes ouAinsi elle qualifie. restreintson antcde nt.

    fonction d'attribut f elle sert choses relevant de la meme catgorie.

    ou prcise un de ses lments. savoir

    (82) .ku.bara k. dkw dalavaran TOP chose brousse

    "Le varan est un animal."

    Dans cet exemple le varan est dsign comme tant un animal. Hais 11est vident qu'il existe bien d'autres espces animales. Le varann'est qu'une espce parmi d'autres. On peut donc se poser laquestion: le varan est quelle sorte d'animal? Cette interrogationsrcifique. portant sur un lment de la phrase. peut susciter lareponse suivante

    (83) .kuabara k. dkw dalavaran TOP chose brousse

    "Le varan est un animal

    Da dv Dd bd REL il+AOR aller+HAB avec ventre FOC2qui rampe."

    Dans cet exemple. l'lment en question est mis en relief parl'addition d'une proprit. celle "de ramper". qui spcifie l'espceet la diffrencie de celle qui. par exemple. "vole". Une question atouJours une fonction pragmatique et suscite. comme DIK (1981:60) l'anote. une rponse comportant une focalisation quelconque. _. Celui quiadresse la parole quelqu'un juge bon d'ajouter une information parrapport la pense de son interlocuteur. La relative est donc dfiniecomme une proposition dterminative qui aProrte un lmentd'inf~r'!1ation en mettant en relief un de ses lements. savoirl'antecedent.

    Nous avons pu mettre en vidence lerelative en effectuant un dcompte surconcernant des textes bibliques: 60relative. soit un total de 33 ~.

    caractre pragmatique de la200 questions et rponses

    rponses comportaient une

    Un cas intressant se prsente. lorsque cette mise en relief incombe une action. c' est--di re un verbe. Le verbe conj ugu dans larelative est nominalis et figure comme antcdent

    (84) i de kr- .Ddzeje annoncer vous INACC CAUS rester+NOM

    "Je vous raconte mon sjour

    Da l Ddza l YaouDd yaREL je+AOR rester Yaound FOC2que j'ai effectu Yaound."

  • 22 HALLER

    (85) ak taarak .b. yk Da k b-r il+AOR entendre prire ta REL tu+AOR prier+ lui FOC2

    "Il a exauc la prire que tu lui as adresse."

    REMARlUE : Dans les liJrases ci-dessus. rldEa et br sont des formesverbales conjugues; lIIodze et lIbII sont des nis verbaux. Leverbo-ncminal se fonne avec un p"'Uxe naninalisatel.r __ .1-. p"'cdantune base verbale Palatalise avec un suffixe - si celle-ci se termine avecune consonne.

    6.3 ~plo1 au D1veau des textes

    Une tude appr ofondi e sur l' emploi de 1 a rel a ti ve dans 1 es textesdpasserait les limites de cet article. Nous ne ferons donc ici quequelques observations partir. notamment. de textes de type narratif.Un exemple de cette sorte de texte se trouve la fin de cette tude.Si ncessaire. nous y ferons rfrence ici. Nous rappelerons que lestextes narratifs sont centrs sur des actions situes dans le temps etdans l'espace. Le cours des vnements s'appuit donc sur des verbesenchalns dans un ordre chronologique. D'une faon gnrale. on peutconstater que la relative ne se prte ure au rcit narratif o ils'agit de prsenter des actions ou evnements selon un point de vuechronologique. En revanche. on relve trs souvent des relatives dansles monologues ou dialogues des acteurs (cf. phrase 13). dans lesarguments ou explications du narrateur lui-mme (cf. phrases 72 et79). Cette caractristique souligne une fois de plus sa valeurpragmatique.

    Dans les phrases (27) et (28) "la voiture les conduit jusqu'aumarch o ils vont faire le commerce". sa fonction est de rappeler l'auditeur un nom de lieu dj mentionn auparavant et de lar-actualiser sur scne.

    Un point particulier se prsente lorsqu'un syntagme fonctioncirconstancielle de temps est topicalis. Normalement il se trouve endernire posi tion dans un nonc non-marq u. Mais s'il esttopicalis. il apparalt en premire position et indique un nouvelpisode (ou paragraphe) dans le discours. comme l'illustre l'exemplesui vant :

    (86) lk pt zla k.ensuite jour vendredi TOP

    "Ensuite. le vendredi.

    g Vabarba ta dbaPL Waharba ils+AOR aller+lWaharba et ses compagnons y sont alls."

    Or. trs souvent. ce syntagme temporel se prsente sousrelative. Le dtermin est un nom dpendant prcdprposition. Ainsi on aura par exemple:

    formepar

    deune

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    (87) 1 tv ana g _aala Qgar ata endroi t REL PL ami ses l

    "Cluand ses amis-l

    23

    ta za. da! a ka.ils+AOR manger boule de mil FOC2 TOPavaient fini de manger.

    Vabarba a dabaWaharba il+AOR aller+lWaharba est parti. "

    On peut noter ici que la relative sert prciser le droulement del'action pr incipal e da na l' ch elle du temps. D'autres nom s dterminsde cette faon se rencontrent frquemment:

    ~ ~'t + relative.. "le jour o~ "aka abar + relative "au moment o.,."

    7 LA RELATIVE ET LE SYITAGHE COHPLETIF

    7.1 Rapprocbeaent s.antlque

    Nous pouvons effectuer des rapprochements. pas tant sur le plan de lastructure qu'au niveau smantique. entre le syntagme relatif et lesyntagme compltif ou certains composs du type:

    dtermin

    nominal

    +

    + {~

    d term inant

    nominal

    verbo-nom inal complment

    dmonstratifpar aala;

    mesure o 11

    Les exemples suivants illustrent les rapprochements smantiques quel'on peut tablir entre ces deux constructions:

    - syntagme relatif

    (88) wur ana zlzl a ga yahomme REL il construire INACC maison FOC2

    "un homme qui construit une maison "

    - syntagme compltif

    (89) aala azlzl gahomme construire maison

    "un constru~teur de maison.. ,"

    Sur le plan de la structure. on observe les diffrences suivantes:

    - Dans la rela tive. le nom vur est dtermin par lerelatif ana. Dans le syntagme compltif. vur est remplaccelui-ci fonctionne comme un pronom dmonstratif dans lane peut tre dtermin lui-mme par un dmonstratif ;

    - zlzl a ga est un nonc verbal avec sujet. verbe et complmenttandis que azlzl ga est un verbo-nominal suivi de son expansionsecondaire (le complment) ;

  • 24 HALLER

    - La relative se termine ncessair~ent par le focalisateur 2 (y>acontrairement au syntagme completif ou l'emploi du focalisateur estli bre.

    REHAKlUE 1 : Nous avons dj trait de la formation du verbo-naninal sansoanplment (cf. 6.2). Prcisons ici que. lor~ue le verbo-naninal est suivid' un oanplnent. 11 est palatalis seulement dans le cas o le radical estdj marqu par cette l1"0sodie l'aoriste. sinon 11 reste no~palataliscanme dans l'exemple (89) en plus. le radical et la voyelle finale seralisent to\.OtrS tons bas.

    REMAR:lUE 2: Canparativement et historiquement. on potrrai t mettrel'l'\Ypothse que les sEquences: nao + verbo-naoinal canportaientl1"0bablement. l'origine. un relatif 118: nao + relatif + verbe. Dans deslangues l1"ociJes cme le mafa ou le mofu-gudtr (cf. D. BARRETEAU) lerelatif et le l1"fixe nan1nalisatetr servant driver des naos et enparticulier les naos verbaux. se confondent formellement: nasalesyllabique en mafa.... ou ... en mofu-gudur.

    5i l'on accepte l'ide d'un ancien relatif'" en zulgo. nous pouvonsencore suggrer l'l'\Ypothse que ula repose Str lI'le construction relatif +verbe: "celui qui a"(?). Cette solution expliquerait le fait que ula.canme tous les verbes. ne peut tre dtermin par \.Il dmonstratif ou unpossessif.

    Etant donn toutes ces considrations. nous l1"oposons de considrer ulaccmne un "nan relatif".

    Le nombre de termes aaatm an t la fonction de dtermin dans le syntagmecompltif est limit. Le plus frquent est sans doute reprsent par.ala (cf. 89). Il s'agit d'une forme particulire qui ne se trouve quedans ce contexte et qui n'a pas d'autre fonction dans la langue.D'autre part le nom wur (cf. 88). c'est--dire l'lment dtermin dela relative. ne se rencontre jamais dans ce contexte: en tant que nomdpendant. il doit toujours tre dtermin. La forme la trouve uncorrespondant formel dans beaucoup d'autres langues tchadiques. On lerapprochera par exemple du haoussa: .i (pl. .su) "nominaladjectival". dcrit par C. H. KRAFT avec la collaboration de A. H. H.KIRK-GREENE (197 3: 131-132). du mofu-gudur: .asa "pronomappropriatif". -dcrit par D. BARRETEAU (1986:68-69) 1 du ng1zim :baaei "nominal" dcrit par R. 5CHUH (1972:140..142).

    Le problme se pose en zulgo de savoir si .ala est un nom ou unpronom. Comme nom 11 est assez particulier puisqu'il prend une autreforme pour le pluriel : l bzlaala ne pouvant tre prcd par lamarque de pluriel l. Toutefois cela se produi t galement avecquelques rares noms comme par exemple : kla "un enfant" et g bza"des enfants".

    En ce qui concerne les pronoms. il n'y a que les pronoms dmon-stratifs qui acceptent la marque de pluriel. sans changer de forme(cf. 4.3).

    Nous remarquons que .ale commute avec d'autres noms (dpendants ouindpendants) qui ont des fonctions beaucoup plus larges dans lalangue. Nous pouvons illustrer cela avec le nom dpendant dukv "chose"dans les exemples suivants:

    (90) a ak. dukv hlnneil+AOR acheter chose beaucoup

    "Il a achet beaucoup de choses."

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    (91) dukv m.tr J"chose pui ser ea u

    "quelque chose pour puiser de l'eau. "

    25

    (92) mal. m.tr J.homme puiser eau

    "quelqu'un qui puise de l'eau. "

    C'est surtout ce dernier critre de commutation qui nous amne interprter mal. comme un nom (cf. remarque 2 ci-dessus).

    7.2 Inventaire

    Nous prsentons ici quelques noms trs productifs comme dterminsdans des syntagmes compltifs

    mala (SING). g bzla (PL)- homme de .... celui/celle qui a. qui possde qui fait

    qui est caractris par

    dukv (SING). g dukv (PL)- chose .. ce qui sert ..

    tv (SING)- endroit de lieu o~..

    pat (SING)- jour de . temps de

    bul.. (SING)- histoire au sujet de... (ce nom est souvent employ dans les

    titres de textes)

    Dans les exemples suivants. le dtermin sera respectivement accom-pagn par un nom. par un verbo-nominal et enfin par un verbo-nominalavec complment

    - lIala + nom

    (93a) lIala alcalhomme vol

    "quelqu'un qui fait du vol. un voleur"

    (93b) g bzla alcalPL homme vol

    "des voleurs"

    - lIala + verbo-nominal

    (94a) lIala lIalveyhomme promenade

    "quelqu'un qui se promne. un promeneur"

    (94b) g bzla lIalveJPL homme promenade

    "des promeneurs"

  • 26

    - mali + verbo-nominal + complment

    (95a) mali .d darhomme cuire couscous

    "quelqu'un qui cui t un repas. un cuisinier"

    (95b) g bzla md darPL homme. cuire couscous

    "des cuisiniers"

    - dukw + nom

    (96a) dukw alachose sauce

    "ce qui sert faire une sauce. un composant de la sauce"

    (96b) g dukw alaPL chose sauce

    "des composants de la sauce"

    - dukw + verbo-nominal

    (97a) dukw mzl.chose manger

    "ce qui sert manger. un aliment"

    (97b) g dukw mzl.PL chose manger

    "de s al iments"

    - dukw + verbo-nominal + complment

    HALLER

    (98a) dukw matr J~chose puiser eau

    "ce qui sert puiser de l'eau. un rcipient pour puiser del'eau"

    (98b) g dukw matr yamPL chose puiser eau

    "des rcipients pour puiser de l'eau"

    - tv + nom

    (99) tv gaen dr of t maison

    "un terrain b~tir"

    - tv + verbo-nominal

    (100) tv .tsklendroit faire le march

    "un lieu de commerce"

    - tv + verbo-nominal + complment

    (101) tv .l .a.taendroit enterrer mort

    "un cimetire"

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    - pat + nom

    (102) pat ladjour dimanche

    "un dimanche"

    - pat + verbo-nominal

    (103) pat .djour course

    "un jour de dpart"

    - pat + verbo-nominal + complement

    (104) pat .azl daalajour prendre femme

    run jour de noce"

    - bazl_ + nom

    (105) bazl.. slQSVparole argent

    "une affaire d'argent"

    - bazl_ + verbo-nominal

    (106) bazl...slveyparole promenade

    "une histoire de pranenade"

    - bazl.. + verbo-nominal + complment

    (107) bazl_ mazlzl gaparole construire maison

    "un mot au sujet d'une construction"

    8 RAPPORTS AYEC LA TOPICALISATION ET LA FOCALISATION

    8.1 Dfinition des fonctions

    27

    Nous avons dcrit le phnomne de la topicalisation en zulgo dans unetude prcdente (HALLER et WATTERS. 1984). et avons montr qu'il nefaut pas le confondre avec la focalisation pour des raisons la foissyntaxiques et smantiques.

    Rappelons ici les dfinitions de la topicalisation et de lafocalisation que nous avons reprises de DIK

  • 28

    - La focalisation

    HALLER

    "The Focus presents what is relatively the most important or salientinformation in the given setting.""La focalisation met en valeur ce qui constitue l'information la plusimportante ou pertinente dans un contexte donn."

    De mani~re analogue ~ la topicalisation et i la focalisation. larelative a une fonction de mise en relief. Sa dfinition se prsentecomme sui t :

    - La relative

    La relative est une proposition dterminative qui met en relief un deses lments. i savoir l'antcdent.

    En conclusion. notons que ces trois procds ont un point commun demise en relief mais qu'ils ont. par ailleurs. des fonctions distincteset qu'ils se manifestent par des expressions linguistiquesparticuli~res.

    8.2 Les structures

    Dans un nonc de base. chaque lex~me peut tre topicalis. focalisou devenir antcdent d'une relative. Prenons comme exemple un noncqui se compose d'un sujet. d'un prdicat verbal avec un objet directet un objet indirect:

    (108) ta val alQgv a baJ ataon+AOR donner argent a chef l

    "On a donn de l'argent au chef-l~."

    En tenant compte uniquement de l'objet indirect. celui-ci peut tre

    - topicalis

    (109) baJ ta ka. ta valar alQgvchef l TOP on+AOR donner+ lui argent

    "Quant au chef-l. on lui a donn de l'argent."

    - focalis

    (110) a baJ ata. n chef l FOCl

    "C'est au chef-li un autre)."

    ta vlar alqgv Jaon+AOR donner+ lui argent FOC2

    qu'on a donn de l'argent (et pas

    - antcdent d'une relative

    (111) baJ ata ta vlar alQgv Jachef li on+AOR donner+ lui argent FOC2

    "le chef-l qui on a donn de l'argent "

    REMAB:lUE 1 : Un lement topicalis est toujours suivi du topicalisateur kil.L'lement topicalis est trs SOlNent un constituant extrait de la Ii'lrasesuivante (cf. HALLER et WATTERS. 1984:30-31). dans laquelle 11 est reJl"ispar un lX'onan anaP'lorique. Pourtant il y a d'autres lsents topicaliss oce lien n'est pas vident et o aucun Jl"onan anali'lorique est Jl"sent dans

  • LA RELATIVE EN ZULGO 29

    la P'lr"ase suivante. Dans notre cas (cf. 109) il s'agit d'un eXEIIlpled'extraction. Nous l'avons choisi uniquement pour illustrer la similitudedes structures.

    REHAKlUE 2: L'lment focalis est suivi d'une proposition qui estintroduite par le "focalisateur 1": 1I. et qui se termine par le"focalisateur 2": y(a). Cette terminologie de "focalisateur 1" et"focalisateur 2" gagnerait tre prcise. Notons que le focalisateur 2correspond la marque si tue en fin de relative. Le focalisateur 1 n'estpas EIIlploy dans la relative.

    REMAICUE 3: n y a d'autres moyens de focalisation en zulgo. Le typeparticulier illustr en (110) rvle lme structure canparable celle de larelative. Sur le plan smantique. ce type de focalisation lJ"suppose que lelocuteur corrige \me ide fausse soutenue par son interlocuteur et laremplace par celle qui lui semble correcte.

    La structure de ces trois types d'noncs marqus contraste avec cellede l'nonc de base de plusieurs faons. Les diffrences sont rsumespar le schma suivant. dans lequel SVOcorrespond sujet. verbe etobjet direct; 01 reprsente l'objet indirect. lment mis en reliefdans notre cas.

    01 (-FONC) + ana + SVO (+PR) + FOC2DEM

    SVO + 01

    01 (-FONC) + ka. + SVO (+PR)TOP

    nonc de base:

    01 est topicalis

    01 est focalis

    01 est antcdentde la relative

    01. + na + SVO (+PR) + FOC2FOC1

    De ce schma ressortent les caractristiques suivantes:

    - l'lment mis en relief par topicalisation. focalisation ou par unerelative. se trouve toujours en position initiale et est suivi d'undterminant ;

    - les diffrences de structure apparaissent dans les morphmes dedtermination: ka pour la topicalisation; na (y)a pour lafocalisation; et na (y)a pour la relative. D'autres dterminantspeuvent remplacer ana dans la relative: les adjectifs dmonstratifs(cf. 4.2) ou les pronoms dmonstratifs (cf. 4.3) ; ,

    - sur le plan de la dmarcation phonof ogIq ue , une pause virtuellebrve. indique par une virgule. s'observe apres le topicalisateur ka.devant le focalisateur 1 et aprs la relative;

    - l'lment focalis est rgi par le mmel'nonc de base: a ~bay "au chef". Ceci nel'lment topicalis ou pour l'antcdent"chef" ;

    fonctionnel que dansse vrifie pas ~our

    de la relative abay

    - l'lment qU'on a extrait de l'nonc de base est repris par unpronom anaphorique: t vlar "on lui a donn".

    Nous constatons que toutes ces structures diffrent radicalement del'nonc de base. En revanche. des points de concordance intressants

  • 30 HALLER

    se rvlent entre elles. Le plus frappant. nous semble-t-11, est lefait que l'lment marqu occupe toujours la premire position etqu'il est dtermin par un dictique.

    9 COlITE

    L'histoire que nous prsentons ici fait partie d'une srie de contesd'animaux. la fois distrayants et moralisateurs.

    Le conte est nettement structur en deux parties: dans la premire(lignes 0-69). 11 s' agi t de l' histoire proprement di te de la chvre.du mouton et du chien qui veulent aller au march. Le chien rvle soncaractre malhonnte. Il est soutenu en cela par la chvre qui. l'inverse. recourt la ruse: dans la deuxime partie (lignes 70-87)qui constitue la conclusion, le narrateur fait allusion certainscomportements de ces animaux que l'on peut observer de nos jours.

    Dans ce textephrases (13),dmonstratifaaba.

    nous avons relev quatre propositions relatives dans les(28). (72) et (79). les trois premires avec le

    relatif ana. la dernire avec l'adjectif dmonstratif

    Des noms composs se trouvent dans les phrases (0), (23). (27). (29),(32). (37) et (40).

    Le topicalisateur se rencontre dans les phrases (7). (17), (18). (29).(34). (42). (45), (47), (52). (57). (59). (60). (65}, (69). (70),(73), (75). (82), (84) et (85l.

    Enfin. le focalisateur(81) et (83),

    figure dans les phrases (12). (16). (70).

    Pour les besoins de notre expos, le texte est transcrit conformment l'criture standardise du z ul go , Il est accompagn d'une traductionlittrale et d'une traduction en franais.

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    HISTOIRE DE LA CHEVRE. DU MOUTON ET DU CHIENQUI VEULENT ALLER AU MARCHE

    O. naba bazla- mad ~ mtaklececi parole aller a faire le marchVoici l'histoire du commerce

    1. g avak nda g ta-au nda g kara.PL chvre avec PL mouton avec PL chienque la chvre. le mouton et le chien veulent faire au march.

    2. a pat dUva. g avak nda g ta-au nda g kara jour certain. PL chvre avec PL mouton avec PL chienUn jour. la chvre. le mouton et le chien

    3. ta gwadaba :ils+AOR dire+ euxse disent:

    4. -tkwa a mtakle.-aller+nous faire le march

    "Allons faire le march. "

    5. ta ab bat ta da.ils+AOR mettre en route se ils+AOR allerEt ils partent.

    6. tar a ad. tar a md.eux en marche eux en marcheLe voyage est long.

    7. tl ndz aa vatva ka.ils+AOR atteindre sur route TOPOuand ils atteignent la route.

    8. ta ya batils+ACC jeter eux-mmesils sont fatigus.

    9. ta ndza a bd.ils+AOR rester basIls s ' assoient.

    10. ta gwa :ils+AOR direIls se demandent

    31

    11. -naba ana. kt gikw a anaceci REL tu faire+nous INACC REL

    nOue faire alors.

    m.comment

    12. na dit ki ndzkw a a tv kwaFOC1 alors tu atteindre+nous INACC endroit notrepour que nous arrivions l

    13. ana ki tkw ada- a ya ~-REL tu aller+nous dedans INACC FOC2 notre but ~"

  • 32

    14. kara a gva:chien il+AOR direLe chien dit

    15. -ogll dzkva alogv a .ut k1t.mieux verser+nous argent voiture ainsi

    "La meilleure solution est de payer un taxi.

    16. aa dlt k1 adzkv a bla Ja.-FOC1 alors tu atteindre+nous INACC vite FOC2pour que nous arrivions vite. "

    17. .a 8Vak k. alogv ibar ta.mais chvre TOP argent sur elle NmOr. quant la chvre. elle n'a pas d'argent.

    18 Ut a alala lk ka.voiture elle+AOR apparaltre ensuite TOPLorsqu'un peu plus tard le taxi arrive.

    19. kara a blta dar.chien il+AOR arrter lele chien le fait stopper.

    20. a gvadar:il di re+ 1 uiIl dit au chauffeur

    21. -adzk .r nah.prendre nous voici

    "Emmne-nous en voi tur e.

    22 . 11 d a a .takle.-nous aller INACC faire le marchnous allons faire le march."

    23. .ala .Ut a gvadarhomme voi ture il+AOR dire+ luiLe chauffeur leur demande :

    24. -alogv a rio kUru. ,-argent il est sur vous eUEST

    "Est-ce que vous avez de quoi payer ?"

    25. kara a gvadar: -baJa.-chien il+AOR dire+ lui ouiLe chien lui rpond: "Bien sr."

    26. dlt .ut aka a adzk taroalors voi ture l elle+AOR prendre lesAlors le taxi-l les emmne.

    27. a d tar tal. tv .takle tril+AOR aller CAUS eux jusque endroit faire le march leurIl les conduit jusqu'au march

    28. aaa tl d da. J.REL ils aller dedans INACC FOC2o ils vont faire le commerce.

    HALLER

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    29. 1 rata ya ka. mala mut a gvada a tardans l CENTR TOP homme voi ture l1+AOR dire euxArriv l. le chauffeur leur dit:

    30. -ndzku.ara alogv ya kud.-amenez argent CENTR finalement

    "Payez alors."

    31. tamao a valaraha bly ogar.mouton il+AOR donner+ lui pour soiLe mouton paye ce qu' 11 doi t.

    32. mala mut ata a gvada a avakhomme voiture l il+AOR dire chvreLe chauffeur-l demande la chvre:

    33. -villoara bly yak a.-donner+ moi pour toi CENTR

    "Paye-moi alors ce que tu dois."

    3q. avak a pr aba ka.chvre elle+AOR regarder autour TOPLa chvre se met chercher de l'argent.

    35. slogv Ibar ts.argent sur elle NEGmais n'en trouve pas.

    36. a vb ba a dala ndzisltr.elle+AOR sauver se brousse brusquementElle pr end fui te aussi tt.

    37. mala mut aaba a gvada a kara :homme voiture cet l1+AOR dire a chienLe chauffeur demande au chien :

    38. -zlara bly yak a.-apporter pour toi CENTR

    "Paye ta part."

    39. kara a val.raha bly Ogar.chien il+AOR donner+ lui pour soiLe chien lui donne sa part.

    qO. ma mala mut aaba a gvadar asamais homme voi ture cet l1+AOR dire+ lui encoreMais le chauffeur lui dit encore:

    Q1. -1 vl aaba a val ana. ar 1 0'. ~pour celui ci il+AOR courir REL il est ou

    "O est l'argent de celui qui s'est sauv ~

    Q2. adb kt gvedio ka.parce que tu+AOR dire+ moi TOPCar n'as-tu pas dit que

    Q3. alogv a mr a ~argent sur nous OUESTvous aviez de la monnaie ~

    33

  • 34 HALLER

    44. say kl vll1Q a bly Qgar.sauf tu donner+ moi INACC pour luiIl faut que tu me payes sa part.

    45. t8~ka. a g~ a ba ts~.NEG+TOP a faire INACC se NEGsinon. a ne va pas.

    46.a ta valak ada..qu'il aller donner+ toi dedansIl faut qu'il te rembourse aprs.

    47. na b~la aka valak t8~ka.si peut-tre il+ACC donner+ toi NEG+TOPAu cas o il ne te rembourse pas.

    48. i .k a 81Qgv yak.-je retourner+ toi INACC CAUS argent tonje te remets l'argent."

    49. kara a valaraha slQgv ata.chien il+AOR donner+ lui argent lAlors le chien paye.

    50. dite .Gt saba tkd.ensuite voiture cette de mmeEt peu de temps aprs.

    51. a daba kuda.elle+AOR partir+pour soi finalementla voi ture part.

    52. ~l~ka kara a le a~ 8Vak ka.plus tard chien il+AOR rencontrer avec chvre TOPPlus tard. quand le chien rencontre la chvre.

    53. a viz ahar siQgv Qgar ata.il+AOR demander elle argent son lil 1 ui demande l' ar gen t.

    54. avak a g~s .1vllr ts~.chvre elle+AOR accepter donner+ lui NEGMais la chvre ne veut pas le lui donner.

    55. a gvadarelle+AOR dire+ luiElle lui dit:

    56. -Ya gvadak. vlliQar l tly 1je+ACC dire+ toi. donner+ moi+pour lui quoi alors

    "Est-ce que tu tais oblig de payer pour moi?

    57. lye ka. slQgv a lye ts.moi TOP. argent sur moi NEGMoi qui n'avais pas de monnaie.

    58. Ya valaba ya.je+ACC courir+pour moi FOC2je me suis sauve.

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    59. ..a slQgv yak ka. v1yak para.mais argent ton TOP perte seulementMais quant ton argent. c'est perdu,

    60. tska. 1 vh a ts. -NEG+TOP je donner INACC NEGje ne peux te le donner."

    61. taQa a sIe a .vlz a avak nda ndzdi ts.ainsi il+AOR pouvoir demander a chvre avec violence NEGAinsi le chien ne pouvait obliger la chvre payer.

    62. ..a a tsb a kara hlnne.mais a+AOR fcher chien beaucoupToute cette affaire le fche beaucoup.

    63. a slkvva .ut ata.il+AOR pi er+HAB voi tur e 1 Il se met pier la voi ture-l tout le temps.

    64. a gva i Qgar :il+AOR dire pour lui-mmeIl se di t :

    65. - .1Q a slQgv ga tska.il r e tour ner-s moi INACC CAUS argent mon NEG+TOP

    "Si elle ne me rembourse pas.

    66. a g a ba ts.-a faire INACC se NEGcela ne va pas."

    61. 1 fata ya tkd.dans l CENTR de mmeDs lors.

    68. avak a kaslava ba a .ut ya.chvre elle+AOR garder+HAB se de voi ture CENTRla chvre elle. elle se garde de rencontrer la voiture.

    69. slvey a lka br..a ka. say nda .agda Qa.elle pranener INACC sur route TOP sauf avec peur de celaElle a toujours peur de se pranener sur la route.

    10. adb taQa na kara aka Qgat a .Ut ka. cause de cela FOC1 chien il+ACC voir voiture TOPC'est pour cela que lorsque le chien voit une voiture.

    11. a deleve a ndzr dzladQ a.il poursuivre INACC vrai d'abord FOC2il la pours~it immdiatement.

    12. agara slQgv Qgar ana a agit a. cause de argent son REL sur lui FOC2 cause de l'argent que le chauffeur lui doit.

    13. ..a avak 1 Qgar. aka Qgat a .Ut ka.mais chvre pour elle elle+ACC voir voiture TOPtandis que la chvre. quand elle voit une voiture.

    35

  • 36

    74. a velb a tara ya.elle courir+pour soi INACC tout de suite FOC2elle court loin d'elle tout de sui te.

    75. a gva : -na .t aka le a lye ka.elle+AOR dire si voiture elle+ACC rencontrer moi TOPElle se di t : "Si le chauffeur me voi t.

    76. gls a lye a gvdr Qgar.-elle saisir INACC moi pour dette mail m'arrte cause de la dette que je lui dois."

    77. 1 Cata ya haa klnh.dans l CENTR jusque maintenantDornavant.

    78.ivy ba a riQ ika .gr g kara nd g avak ts.aimer se il est sur milieu PL chien avec PL chvre NEGce n'est pas l'amour entre le chien et la chvre.

    79. adb alQgv aaha a dzy a tar aka .gr a. cause de argent cet il+AOR diviser eux sur milieu FOC2parce que c'est cette affaire d'argent qui les divise.

    80. ..a ta-aQ illkmais mouton seulIl n'y a que le mouton

    81. na dUva a dzala Qgat talye.FOC1 quelque chose elle+AOR faire penser elle NEG+FOC2qui n'a pas de souci.

    82. Qgt ka. aka pal ikaba gar a.il TOP il+ACC payer au dessus tte CENTRLui. il a pay ce qu'on lui demandait.

    83. ~db taQ na bla .ta cause de cela FOC1 au cas voitureC'est pour cela que

    HALLER

    84. aka le ahar aka br..a ka.elle+ACC trouver lui sur route TOPlorsqu'il croise une voiture en route.

    85. a d a ka. zyezye ya.il partir INACC TOP lentement FOC211 s'en loigne sans se presser.

    86. a gva : -.t Qa a g a lye a .. 1il+AOR dire voiture en question elle faire moi INACC commentIl se dit: "Qu'est-ce que la voi ture-l va me faire '1

    87. yaa dzr alQgv Qgar tlts a 1-je+ACC payer+ lui argent son compltement FOC2N'ai-je pas tout pay '1"

  • LA RELATIVE EN ZULGO

    REFEREJlCES BmLIOGUPHIQUES

    37

    BARRETEAU Daniel - 1988 - ~~lllL.-'L_ID.l:I.fil.=&WW.r__.ll.J:WLe--W:-l.iII.u.lllJL tc had i9 ue .r.liJL..lL.c.u.u.Q.lUlL~l...~l.QgjJl~_~.-l&..l.1iu:- Paris-Yaounde : ORSTOM - MESRES - 2 tomes - 546+564 p. (Thse3 cycle. Universit Sorbonne Nouvelle. Paris III. 1983).

    BARRETEAU Daniel avec la collaboration de Paul NEWMAN - 1978 - "Leslangues tchadiques" - Inyentaire ~~Jl~ljngyist~~~lJl~~~~__~Afrigye nQire ~expressj~D- fran~~_~_AUI Madagas~~.r(D. BARRETEAU dir.) - Paris: CILF - pp.291-320. bibliogr.

    BARRETEAU Daniel et Yves Le BLEIS - en prparation - ~~~_~Paris-Yaound: ORSTOM - MESRES - 338 p. multigr.

    BOUClUIAUX Luc et Jacqueline M.C. THOMAS (d.) - 1976 - Engyteli.l1.u~.uJ;j.Qll des .l.alJ.&YJl~i....tJ:.i.lUj;llD-.2.UlJl(2 me d.) Pa ris :SELAF (N spcial 1) - 3 vol. - 950 p.

    DIEU Michel et Patrick RENAUD (dir.) - 1983 - S1t~~llD-ljn~~JlD-A..:l.ll.YJl_ Cen t r a1Jl~_....I.n.~.nU.1.J:Jl__JU:ilim.i.~.1.rJL~_~_~~.lUlParis-Yaound: ACCT - CERDOTOLA - DGRST (Atlas linguistique del'Afrique Centrale: Atlas linguistique du Cameroun) 475 pcartes.

    DIK Simon C. - 1978 - ~iQnal Gr~ - Amsterdam: North-Holland(Linguistic Series 37) - 230 p.

    EB ERT Kar en H. - 197 9 - ~.he_.lUl.ll......Ir..i.d.i.tJ&IL.lW:-KU.iL.l~~. Te11III: Grammatik - Berlin: Verlag von Dietrich Reimer (MarburgerStudien zur Afrika- und Asienkunde) - 290 p.

    von GRAFFENRIED Charlotte 1984 ~_~n.r-~~_StjJl.r~~~~.utl.t.laL_.lW:-_~_-J.I.IUL--'l.i:m..iJl.1L_.iJL_lt~.r.d..l~Jull.uJ.ln- Fr e i bur g.Schweiz : Universitatsverlag (Studia Ethnographica Fribur-gensia 11) 308 p 56 photos. avec rsum en franais et en

    . anglais. (L'anne du taureau: Un sacrifice chez les Zulgo etGemjek du Nord Cameroun).

    HALLER Beat - 1980multigr.

    ~~~l~ - Yaound: S.I.L. - 89 p.

    HALLER Beat. Sylvia HEDINGER et Ursula WIESEMANN - 1981 - "The verbalcomplex in Zulgo" Airj~ HarbYrge~ 5 (Marburg/Lahn) -pp.17-54.

    HALLER Beat et John WATTERS - 1984 - "Topic in Zulgo" - St.Wl.1.~.:L-1..llAfrican Lingyistics 15(1) - pp.27-46.

    KRAFT C. H. avec la collaboration de A. H. M. KIRK-GREENE - 1973 -~ - Londres: The English Universities Press Ltd.. StephenAustin and Sons Lt d, Hertford (Teach Yourself Books) 394 p.

    SCHUH Russell G. 1972 Aspects -.lU:-.Jii.1z.iJD__.s:tm.u - Doctoraldissertation. University of California. Los Angeles (Ann Arbor.Michigan: University Microfilms 73-1729) - 487 p.

    WEDEKIND Klaus et Charlotte WEDEKIND - 1973 - "Language survey ofNorth Cameroon" - Yaound: SIL - 138 p. multigr.

  • 38

    TABLE DES KlTIEBES

    INTRODUCTION1.1 La langue et ses dialectes1.2 Problmatique1.3 Rappel phonologique1.4 Symboles et abrviations

    2 LA RELATIVE COMME ELEMENT D'UN SYNTAGME NOMINAL2.1 Dtermination simple

    2.1.1 Ordre des lments2.1.2 Le dtermin

    2.2 Dtermination compose2.2.1 Le dtermin est un nom2.2.2 Le dtermin est un pronom

    3 PLACE DE LA RELATIVE DANS L'ENONCE

    4 LES MORPHEMES DE DETERMINATION4.1 Le dmonstratif relatif4.2 Les adjectifs dmonstratifs4.3 Les pronoms dmonstratifs

    5 LE DETERMINANT: LA RELATIVE COMME ENONCE PARTICULIER5.1 Enoncs verbaux5.2 Enoncs non-verbaux5.3 Rgles gnrales5.4 La relative ngative5.5 Modes et aspects du verbe5.6 La relative complexe

    6 FONCTION DE LA RELATIV E6.1 Identification et r-identification6.2 Type particulier de focalisation6.3 Emploi au niveau des textes

    1 LA RELATIVE ET LE SYNTAGME COMPLETIF1.1 Rapprochement smantique1.2 Inventaire

    8 RAPPORT AVEC LA TOPICALISATION ET LA FOCALISATION8.1 Dfinition des fonctions8.2 Les structures

    9 CONTE

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    HALLER

    55661

    111188

    10

    11

    12121314

    15151118181819

    20202122

    232325

    212128

    30

    31

  • ESQUISSE GRAMMATICALE DU PODOKO

    ESQUISSE GRAMMATICALE DU PODOKO

    Elizabeth JARVIS

    RESUME

    39

    La prsente esquisse grammaticale du podoko traite d'abord des marquespersonnelles: les trois sries de pronoms suj e t.s. les pronomsemphatiques et possessifs. les adjectifs possessifs et les suffixesverbaux d'objet.

    Dans le chapitre sur le syntagme nominal sont dcrits des lments demorphologie nominale. les constituants du syntagme nominal et leregroupement des mots en syntagmes. Le verbe est dcrit du point devue morphologigue : pluralisation. aspect et mode. suffixes et ton.Les autres categories de mots ne sont traites que brivement.

    Au niveau de l'nonc deux types de proposition se distinguent: laproposi tion verbale et la proposition non-verbale. C'est le noyau dela proposition verbale qui a fait l'objet d'une description dtaille.Focalisation. ngation. interrogation et topicalisation sont traitesen tant que modifications de la proposition. L'esquisse se terminepar un chapitre sur la phrase complexe comprenant des indications surla coordination et la subordination.

    ABSTRACT

    The sketch deals first of all with the person markers. i.e. the threeseries of subject pr oncun s , the emphatic and possessive pr onoun s, theadjectival possessives and the verbal object suffixes.

    The following section on the noun phrase outlines the morphology ofthe ncun, presents the other elements of the noun phrase. anddescribes how these words may be combined in a phrase. The verb isalso described in terms of its morphology : pluralisation. aspect andmode. suffixes. and tone. The other word classes are passed overbriefly.

    In dealing with the clause. two types are distinguished: those withverb and those without. It is the nucleus of the former types thatcalls for the most description. Foc us , negation. question and t opf care dealt with as modifications of the clause. The sketch ends with asecti on on the compl ex sentence. cov er ing bo th coordi na ti on andsubordination.

  • 40 JARV15

    DIAMAR

    3020tO,o ,,"I

    MAYO

    TSANAGA

    La longue porakwo .Dportement du Moyo-Sovo

    NIGERIA

  • ESQUISSE GRAMMATICALE DU PODOKO

    INTRODUCTION

    1.1 Gnralits

    li1

    Le podoko est une langue tchadique de la branche centrale(Biu-Mandara); dans l'~~j~~~~_~~.elle figuredans le groupe wandala. Elle est parle par quelque trente millelocuteurs au nord du Cameroun. dans l'arrondissement de Mora.

    Le but de cette esquisse grammaticale est d'aider les trangers quiveulent apprendre le podoko et de mettre la disposition deslingui stes quelq ues l ments sur ce t te langue. Par df ini t t on. uneesqui~se ne traite pas un sujet de faon approfondie. mais nous avonsessaye de degager les principales categories de la langue et deprsenter les structures des mots. des syntagmes. des propositions etdes phrases. L'insertion des phrases et des paragraphes dans lediscours ne sera pas traite ici. Pour des informations sur lastructure du discours. on pourra consul ter l t tude de SWACKHAMER etJARVIS (1981>.

    J'aimerais exprimer mes remerciements envers les personnes etinstitutions suivantes: le Ministre de l'Enseignement Suprieur. del'Informatique et de la Recherche Scientifique de la Rpublique duCameroun (MESIRES) qui nous a autorise mener des recherches sur lalangue podoko depuis plusieurs annes; les Podoko eux-mmes pour leuraccueil et en particulier MM. Deva DOGZA. Maroua JONAS et NdoulaLAGONA pour leur collaboration dans l'tude de leur langue; macollgue Mlle Jeanette SWACKHAMER pour sa collaboration; enfin MM.Daniel BARRETEAU (ORSTOM), Robert HEDINGER et Keith BEAVON (SIL) pourleurs conseils.

    1.2 Rappel phonologique

    Le tableau phonologique des consonnes est le suivant

    Tableau 1

    P t ts k kwe db d dz g gwmb nd ndz ng ngwm nf sl s h hwv zl z

    l y wr

    (sl et zl reprsentent des latrales fricatives. )

  • 42

    Le syst~me vocalique comporte quatre voyelles

    Tableau 2

    JARV IS

    i ila

    u

    De plus. il existe une prosodie de palatalisation. signale par un tcrit en exposant au dbut du mot palatalis. par exemple Ytsaga"marmite". La palatalisation s'applique sur les consonnes Its/. Idz/.Indz/. Isl et Izl qui se ralisent [ts], [dzl. [ndzl. [sl et [zlrespectivement. La voyelle lai se ralise normalement comme (El dansun mot palatalis. La ralisation de la voyelle lai varie selon lecontexte (elle est souvent lide en finale). mais normalement elle seralise comme al (bref) dans un mot palatalis.

    Il y a deux tons phonologiques. Seul le ton haut est marqu.

    1.3 Remarques sur le mode de transcription et les for.es de citation

    Les exemples dans cette tude sont transcrits phonologiq uement. selonl'a naly se de SWACKHAMER ( "Po do ko Phonology ". , 9 8' l. Pui sq uel'orthographe courante est assez diffrente de la transcriptionphonologique. tous les exemples seront redonns en annexe selon lemode de transcription courante.

    Il est ncessaire de faire une mention particulire de latranscription des mots cits en isolation. Si un mot vientimmdiatement apr e pause. ses tons sont perturbs (3.2.2). mais s'ilest ci t seul il est ci t avec ses tons non-perturbs. Par exemple. lemot mUla "mre" devient mUla (BB) s'il est prononc en isolation. maisil sera ci t .ama avec ses tons non-perturbs. Il faut noter aussiqu'une voyelle finale devant .pause devient -a (par exemple la find'une phrase). Dans les exemples suivants. les voyelles soulignes en

    t ) et (3) deviennent.a en (2) et (4) respectivement.

    (') a fatsi nawa mayaFOC' chapper chvre ma

    "ma chvre s'chappait"

    (2) a fatsi nawiFOC' chapper ch~vre

    "la chvre s'chappait"

    (3) a fatsl nawaFOC1 chapper ch~vre

    "la chvre s! chappait"

    (4) a fats,iFOC' chapper (il)

    "elle s'chappait"

    Cl uelq ue s mots seul ement font excepti on ce t te rgl e.

    Cluand un mot est cit seul. 11 sera cit avec sa vraie voyelle. nonpas avec le changement de la voyelle finale en -a. Par exemple. le motkaya "maison" devient kaya quand il est prononc seul. mais il seracit kaya avec sa vraie voyelle finale.

  • ESQUISSE GRAMMATICALE DU PODOKO

    1.4 Abrviations et symboles

    43

    ADJANAORBCCAUSCENTRCOLLCPDESCDEMDESCDETENTEX CLFOC1FOC2FUTHIMPIMPERINCLINDEFINTRli tt.man.MONT

    adj ectifanaphoriqueaoristeton basconsonnecausatifcentriptecollectifcomplment prdicatifdescendantdmonstratifdescendantdterminatifentierexcl usi ffocal isa te ur 1focalisateur 2futurton hautimperfectifimpratifinclusifindfiniintransi tiflittralmanuscritmontant

    NEGNOMNUMNVoPASSPERFp.PARTpl.POSSPROPOUESTSsg ,s p,SPSTSUBSUFFSVNSYNTTVTOPTRV

    nga ti fnominalnumralnom verbalobjetpassperfectifpersonnepa rti elpl uri elpossessifproposi tifquestionsujetsingulierspcifiquesuffixe personnels ta ti fsubordonnantsuffixesuffixe verbal neutresyntagmethme verbaltopicalisateurtransi tif(a) voyelle(b) verbe

    123

    faille tonalepremire personnedeuxime personnetroisime personne

    ", Il l'intrieur d' un motindique un mot-compos

    1.5 Glossaire des termes linguistiques employs dans cette esquisse

    anaphoriq ueUn anaphorique est un mot grammatical qui spcifie un nom. un tre ouune chose dont on a dj parl: "Il y avait une vieille femme 1cette femme partit en brousse".

    appositionSi un nom. un pronom ou un syntagme nominal. est juxtapos un autrenom. pronom ou syntagme nominal. et qu'il se rfre la mme personneou chose. on dit que le deuxime nom. pronom ou syntagme nominal. esten apposition au premier: "Nous sommes alls chez Ndoul a , un hommed'Oudjila".

    aspectUn procs peut tre considr selon diffrents points de vue: parexemple. 11 peut tre considr dans sa totalit ("il a mang") oudans son droulement (Ilil mangeait"). Ces diffrents points de vuesont exprims par diffrents aspects du verbe. En podoko il s'agit desaspects perfectif et imperfectif.

  • 44 JARVIS

    pluriel etcomprend leson groupe

    centripteIl existe en podoko un suffixe verbal centripte qui indique quel'action se droule en direction du locuteur ou du centre d'intrt dudiscours (dans le cas d'une narration la troisime personne).

    cOllplllentLes compl ments du verbe peuvent tr e di rects et i ndi rects: "On adonn de l'eau l'tranger". Le complment prdicatif s'emploie (enpodoko) dans les propositions non-verbales: "La mre (est) dans lacuisine".

    coordinationDeux (ou mme plusieurs) units (soit des noms. soit des propositions)peuvent tre lies ensemble dans une relation de coordination. L'unen'est pas dpendante de l'autre; elles ont la mme valeur. Parexemple: "le mil. les haricots et les arachides" (coordination denoms) \ "Il est venu mais il est dj parti" (coordination depropositions).

    exclusifL'exclusif concerne le pronom de la premire personne duest en opposition l'inclusif. Le "nous" exclusiflocuteur et les gens qu'il considre comme appartenant mais exclut la personne ou les personnes qui il parle.

    extensionLes extensionsbase du verbe eneffectu dans le

    sont des suffixes verbaux. Elles modifient le sens deajoutant. gnralement. une notion sur le mouvementprocs vers le haut. vers le bas. etc.

    faille tonaleLa faille tonale est un Phnomnes'agit de l'abaissement du ton bassymbolise par le symbole ": ",

    d'abaissement tonal. En podoko. ildans certains contextes. On la

    focalisationSi un lment de la phrase est mis en relief on dit qu'il estfocal is : "Qu'est-ce que tu as achet? C'est du sel que j'ai achet"ou "C'est lui qui l'a fait".

    i.perfectifUn verbe l'imperfectif prsente l'action en train de se drouler.

    inclusifL'inclusifl' excl usif.il parle .

    concerne la premire personne du pluriel et s'oppose Le "nous" inclusif comprend le locuteur et les gens a qui

    odeLes modes du verbe en podoko sont l'indicatif et l'impratif. Parcommodi t de prsentation nous y ajoutons le statif et le nom verbal.

    perfectifUn verbe au perfectif prsente l'action dans sa totalit.est achev ou considr comme tel.

    Le procs

  • ESQUISSE GRAMMATICALE DU PODOKO 45

    proposi tionUne proposition se compose au minimum d'un sujet et d'un verbe avecses complments ("Jean acheta de la viande"). ou d' un sujet et d' uncomplment prdicatif ("Jean est le fils de Dougdj"l. Plusieursproposi tions peuvent tre relies ensemble dans une phrase: "Jean estvenu et Jacques est parti" (relation de coordination) l "Quand Jeanest venu. Jacques est parti" (relation de subordination).

    rciproqueUne action rciproque est faite par plusieurs personnes les unesenvers les autres: "Ils se parlent entre eux".

    rflchiUn verbe rflchi indique qu'une action est faite par le sujet enverslUi-mme: "Le garon se lave".

    est une combinaison d'lments"Deux enfants". par exemple. estnumral et un nom.

    subordonnantUn subordonnant est unsubordonne. c ' est--di reproposi tion.

    syntapeUn syntagmegrammati cal e.com por ta nt un

    mot quiqu'elle

    indique qu'une proposition estest dpendante d'une autre

    pour former une unitun syntagme nominal

    topicalisationSi un lment de la phrase est topicalis. le reste de la phrase estun commentaire sur cet lment. Dans la phrase "Jean. il est parti".le sujet "Jean" est topicalis.

    2 LES MARQUES PERSONNELLES

    2.1 Le systse

    Les marques personnelles compr