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Deux nouveaux instruments en langue française pour l'étude de l'Afrique du Sud Les derniers Blancs: le modèle sud-africain by Claude Meillassoux; Apartheid et Capitalisme by Christine Messiant; Roger Meunier Review by: Raymond Gervais Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 14, No. 3 (1980), pp. 534-536 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/484262 . Accessed: 16/06/2014 20:29 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.127.119 on Mon, 16 Jun 2014 20:29:22 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Deux nouveaux instruments en langue française pour l'étude de l'Afrique du SudLes derniers Blancs: le modèle sud-africain by Claude Meillassoux; Apartheid et Capitalisme byChristine Messiant; Roger MeunierReview by: Raymond GervaisCanadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 14, No. 3(1980), pp. 534-536Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/484262 .

Accessed: 16/06/2014 20:29

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534 Revue canadienne des Ntudes africaines

Deux nouveaux instruments en langue frangaise pour I'etude de I'Afrique du Sud*

Raymond GERVAIS**

La litt6rature en frangais sur l'Afrique du Sud se multiplie depuis quelques annees. Serge Thionl avait donn6 le coup d'envoi des recherches universitaires serieuses d6passant les maladresses du "best-seller" politique. Deux instruments importants nous sont offerts par le dynamique 6diteur parisien Frangois Maspero. Ces ouvrages constituent des instruments a deux niveaux: 1) en rendant accessibles des textes de chercheurs anglophones aux lecteurs de langue frangaise (Messiant-Meunier), 2) et par l'acc~s permis a la presse d'Afrique du Sud (Meillassoux). Pour ces raisons, les ouvrages sont des instruments precieux.

C. Messiant et R. Meunier offrent aux lecteurs, peu ou pas verses en anglais, quatre textes de chercheurs anglophones publi6s entre 1970 et 1976. Les abonn6s de la revue Economy and Society reconnaitront certainement la plupart des noms: M. Legassick (texte publi6 en 1974), H. Wolpe (1972) et Mike Morris (1976). Le dernier et le plus ancien est de F.A. Johnstone (1970) publi' dans African Affairs.2 Pour plusieurs ces textes n'apporteront aucun 16ement nouveau, mais la majorit6 y trouvera une introduction A l'6cole "radicale" sud-africaine. Radicale, car elle chercha des ses premieres analyses a critiquer l'approche humaniste ou lib6rale en montrant que l'Afrique du Sud n'est pas un anachronisme historique ou une absurdit6 sociale mais le fruit, mQfri et entretenu, des multiples contradictions de la r6alit6 historique sud-africaine.

La confrontation, car il y a confrontation, entre les textes montre le souci de rigueur theorique a laquelle aspirent les auteurs. A ce sujet, on ne peut que louer les responsables du dossier pour leur choix de textes. Souvent assez subtilement, les themes sont abord6s d'un auteur g l'autre et les interpellations entre chercheurs sont fr6quentes.

Dans le cadre de ces analyses, la r6alit6 sud-africaine subit une double mutation: elle est morcelee pour en exposer les contradictions et les luttes, puis reunifibe pour en exposer les mecanismes de reproduction. Les auteurs, de par leur cadre d'analyse marxiste, fonctionnent A la fois sur la plan de l'histoire et sur le plan des formes sociales conjoncturelles. On retrouve systematiquement ce souci d'expliquer le present par le pass6.

L'effort, presque g6neral, des chercheurs est tourn6 vers le d6passement de l'aspect strictement superstructurel de l'apartheid; I'apartheid n'est pas seulement (ni meme d'abord) un ensemble juridique ou ideologique aux mains de la minorit6 blanche mais est l'instrument, historiquement cr66 (Wolpe et Johnstone), pour assurer, d'une part, la domination 6conomique

*Claude Meillassoux, Les derniers Blancs: le modele sud-africain. Paris, F. Maspero, 1979 (Coll. Textes a l'appui), 310p; Christine Messiant et Roger Meunier (textes pr6sent6s par), Apartheid et Capitalisme, Paris, F. Maspero, 1979 (Coll. Dossiers Africains), 211p.

**D6partement de d6mographie, Universit6 de Montreal.

1. Serge Thion, Le pouvoir pdle, Paris, Seuil, 1969.

2. M. Legassick, "Afrique du Sud: accumulation du capital et violence", pp. 47-98; H. Wolpe, "Capitalism et force de travail bon march6 en Afrique du Sud: de la s6gr6ation a l'apartheid", pp. 99-136; M. Morris, "Le d6veloppement du capitalisme dans l'agriculture sud-africaine", pp. 137-202; F.A. Johnstone, "Prosp6rit6 et domination des blancs d'Afrique du Sud", pp. 25-46.

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Deux nouveaux instruments pour I'6tude de I'Afrique du Sud 535

par la minorit6 blanche et, d'autre part, la reunification de la classe dominante blanche tout en divisant le proletariat (blanc, noir ou de couleur: Morris et Legassick). L'apartheid n'est donc pas le fruit de la pens6e d'un homme (le fascisme et le nazisme non plus d'ailleurs) mais est n6 de rapports sociaux pr6cis et de n6cessit6s 6conomiques d6termin6es.

Ces n6cessit6s 6conomiques furent liees aux deux piliers de la puissance sud-africaine: l'agriculture capitaliste (Morris) et I'industrie miniere (Legassick). L'enjeu de la lutte entre

propri6taires fonciers (souvent afrikans) et capitalistes (souvent anglais) fut la source de leur richesse commune: la force de travail (Wolpe). En extrayant, de faqon continue, une main-d'oeuvre migrante des soci6t6s africaines, la classe dominante 6tablissait les pr6misses de sa lutte intestine. Du meme coup, elle provoquait au sein des soci6t6s africaines des reactions en chaine tout aussi explosives. L'impossibilit6 dans laquelle se trouvaient les propri6taires fonciers d'obtenir la main-d'oeuvre n6cessaire a leur survie (les conditions offertes 6tant peu attrayantes) les poussa a envisager des solutions 6tatiques. Les Africains, subissant une

prol6tarisation croissante, commenqaient A s'organiser et surtout A contester les bases meme du systeme capitaliste sud-africain. Il y avait donc n6cessit6 d'une rationalisation de l'exploitation par l"'organisation" des migrations de travail, la delimitation des "droits" accord6s aux diverses communaut6s, la cooptation du proletariat blanc pour rendre impossible toute unite de lutte, et finalement, la mise en oeuvre d'un systeme empechant la creation d'un veritable proletariat stabilis6: la solution fut I'apartheid.

Les points de divergence entre les auteurs se situent au niveau de la contradiction principale, i.e. celle qui permit au systeme de naitre et de se reproduire. Pour Legassick et Wolpe, la contradiction principale existe entre le mode de production capitaliste et les modes de production d6pendants ou domines. Pour sa part, Morris, dans un article qui apparait comme le plus achev6, soutient que c'est dans l'6tablissement d'une agriculture capitaliste et dans sa lutte contre les autres secteurs 6conomiques qu'il faut chercher cette contradiction. Morris voit la lutte de classe entre les propri6taires capitalistes et les fermiers (en travail) et la lutte des premiers contre les industriels comme le moteur de l'histoire sud- africaine. Ces d6bats que nous ne saurions trancher, montrent la richesse et le dynamisme des chercheurs qui y sont engages.

Certaines theses du volume de Messiant-Meunier trouvent confirmation dans l'ensemble des textes du livre de Meillassoux. Bati autour d'extraits de presse (anglophone), de rapports d'enqu&tes et meme d'entrevues, tous tires d'un voyage en Afrique du Sud, I'ouvrage publi6 par Meillassoux reflete fidelement I'int6ret qu'il porte a cette partie de l'Afrique.3 L'apport direct de Meillassoux est mince (une courte introduction au volume, pp. 9-21; des presentations de chapitres et quelques commentaires), mais c'est au niveau du choix des textes qu'il faut appr6cier l'utilit6 du livre. Comme l'ouvrage publie par P. Buis et A. Goguel4, Meillassoux nous convie a une vision interne de l'Afrique du Sud.

Tous les themes importants ont droit a au moins un texte: malnutrition, pauvret6, migration, repression, etc. L'aspect le plus novateur du livre concerne l'introduction d'un nouveau protagoniste dans le drama sud-africain: la petite bourgeoisie noire. Contrairement aux auteurs du volume de Messiant-Meunier qui ne discutent pas cette classe en gestation5, Meillassoux s'attarde (chapitres 7 et 8 en particulier) longuement a travers diverses sources a d6crire les activit6s et les int&rats de ce groupe.

3. On se souviendra que la deuxieme partie de Femmes, greniers et capitaux (Paris, Maspero, 1975), 6tait fortement inspiree de 1'experience sud-africaine.

4. P. Buis et A. Goguel, Chretiens d'Afrique du Sud face d I'Apartheid, Paris, L'Harmattan, 1978.

5. Nous croyons que c'est 1l une des faiblesses du premier volume analys6.

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536 Canadian Journal of African Studies

Notons finalement que les deux volumes contiennent des bibliographies appropriees: l'une tres longue dans le livre de Messiant-Meunier et l'autre plus courte mais ne contenant que des ouvrages r6cents publi6s en franqais. Ces deux textes compl6mentaires ne peuvent qu'&tre recommand6s.

John Updike's Africa*

Irving Leonard MARKOVITZ**

Fifteen weeks on the best seller lists, fulsomely praised by The New York Times and The New York Review of Books, John Updike's The Coup conveys a political message of despair and isolation. Updike has mastered great quantities of basic, as well as esoteric, information about African history. He has demonstrated his understanding of key issues of African politics better than many area experts and has gone beyond descriptive materials to develop theories about the nature of these problems. But Updike reinforces images in the popular mind which, while a far cry from the picture of bare-breasted maidens nibbling heart-of-missionary on the floors of dirty mud huts, are just as erroneous, and he gives support to established politicians who are wary of ideologues and anxious to "do business as usual."

John Updike informs us that African nations are as unstable as water; that African rulers are so rootless and so isolated that fortune determines which individuals will be swept into and out of office; that economic development without the aid of transnational corporations is hopeless or unfulfilling; and that Russians and Americans are interchangeably stupid as they play games without consequences for the mass of African citizens whose lives cannot be changed in any event. With wit, charm, insight, and humor Updike goes on to present us with the most sophisticated stereotypes of any contemporary Western writer on Africa. What he did for the American Jewish intellectual in Bech: A Book he does for contemporary African politics in The Coup. If Bech taught us that Jewish writers feel guilt towards their mothers, pity towards themselves, and contempt towards the goyim, The Coup lets us know that the leaders of African nations can love all their wives, care deeply for their peoples, spurn desperately needed assistance out of a misbegotten sense of national pride, and deal cruelly with ethnic and ideological strangers.

Updike is unlike Saul Bellow who, in Henderson, the Rain King, chose an African locale only better to isolate problems of the meaningful existence of American man and American society, and unlike Graham Greene who in his African novels, as in his other work, preoccupied himself with the fate of the Western Christian intellectual. He appears truly sincere in his efforts to understand African realities and concerned with trying to cope with these realities because of their intrinsic importance. All the more pity that he fails.

Unfortunately, Updike produces nothing comparable to the marvellous moments of ordinary

*John Updike, The Coup. New York: Alfred Knopf, 1978, 298p.

**Department of Political Science, Queens College, Flushing, New York.

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