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Samedi 16 mai 2009 : Trajet Toulouse - Paris - Sofia –Varna en avion. Après un départ très matinal, un transfert par Roissy et Sofia, l’arrivée à Varna, le transfert à l’hôtel, nous partons pour un premier tour de ville à pied sous la conduite d’Adriana à la recherche d’un bureau de change. Cette balade nous amènera jusqu’au bord de la mer Noire et au jardin maritime, et nous fera passer par des rues où il fait bon flâner, bordées de maisons anciennes décorées de stucs et de peintures vives. La première impression est une alternance de vieilles maisons en plus ou moins bon état avec des bâtiments en béton en état plutôt mauvais. De grands marronniers, des arbres tout au long des rues, adoucissent les rues. Nous retrouverons cette multitude d’arbres tout au long du voyage. Dimanche 17 mai 2009 Avant le départ pour le musée de Varna, nous avons un peu de temps pour nous acclimater : petite balade autour de la cathédrale orthodoxe Sainte-Marie, puis visite à l’intérieur: les fidèles achètent systématiquement des cierges à l’entrée de l’église, ils sont accueillis et bénis par un pope; la cathédrale est richement décorée (mais nous verrons que c’est très souvent le cas). Dehors, affluence de taxis jaunes, prêts à démarrer au moindre appel. Un peu de lèche-vitrines qui nous montre qu’aucun prix n’est affiché : pour laisser la place à la négociation ? Musée de Varna : le musée est très riche, et notre visite sera donc forcément partielle. - nécropole de Varna: 294 tombes ont été trouvées dans cette nécropole - la première de manière fortuite (travaux) - ces tombes du 5 ème millénaire se rattachent à la fin du Néolithique récent ou Chalcolithique - parmi ces tombes rectangulaires creusées à même le sol, on trouve plusieurs types d’inhumation: 1) le corps allongé, couché sur le dos 2) le corps sur le côté et les jambes repliées (position fœtus) 3) symboliques (pas d’ossements mais uniquement des objets) - une partie des objets déposés est constituée de coquillages, dont beaucoup sont originaires de la Méditerranée et non de la Mer Noire mobilier varié : vases en céramique - outils (lames de silex) - objet à long manche en partie recouvert d’or et assimilé à des sceptres - diadèmes - bracelets ex : tombe n° 43 : squelette allongé avec hache de pierre et des silex taillés très longs disposés sur le côté du corps - rotules parées d’or - sceptre - et plusieurs céramiques le corps replié dans les tombes = imitation volontaire du fœtus , exprimant l’idée que l’homme quitte la vie dans la pose où il est venu au monde ? tombeaux symboliques : visages humains en argile, modelés à même le sol- voir photo l’archéologue - avec les mêmes éléments de parure que les morts réels : des boucles d’oreilles (3 sur l’une, 2 sur l’autre), des rondelles d’or pour les yeux, un diadème - la bouche est représentée un grand plat rond en terre suite, décoré à l’or, avec des motifs géométriques or obtenu par orpaillage - travaillé par martelage, découpage et perçage - il titre entre 13 et 23 carats colliers en coquille de dentale (voir si c’est celui-là qui est originaire de Méditerranées) - stèles funéraires d’époque romaine (+ 2 ème ou 3 ème siècle ap. J.-C.) caractéristiques par la représentation d’un cavalier thrace avec sa cape au vent, son chien, et en train de chasser un taureau ou un sanglier (destructeur de récoltes), avec aussi un arbre et/ou un serpent (les 2 sont symboles de résurrection : le serpent qui mue, donc laisse son ancienne peau et renaît, l’arbre qui perd ses feuilles à l’automne et les retrouve au printemps) - autre caractéristique : le mort à qui une divinité féminine remet une couronne (de myrte, de laurier) - les Etrusques ont été les premiers à utiliser le symbole de la couronne, puis ce symbole est passé en Grande Grèce et en Thrace Samedi-dimanche 1/5

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Samedi 16 mai 2009: Trajet Toulouse - Paris - Sofia –Varna en avion. Après un départ très matinal, un transfert par Roissy et Sofia, l’arrivée à Varna, le transfert à l’hôtel, nous partons pour un premier tour de ville à pied sous la conduite d’Adriana à la recherche d’un bureau de change. Cette balade nous amènera jusqu’au bord de la mer Noire et au jardin maritime, et nous fera passer par des rues où il fait bon flâner, bordées de maisons anciennes décorées de stucs et de peintures vives. La première impression est une alternance de vieilles maisons en plus ou moins bon état avec des bâtiments en béton en état plutôt mauvais. De grands marronniers, des arbres tout au long des rues, adoucissent les rues. Nous retrouverons cette multitude d’arbres tout au long du voyage. Dimanche 17 mai 2009

Avant le départ pour le musée de Varna, nous avons un peu de temps pour nous acclimater : petite balade autour de la cathédrale orthodoxe Sainte-Marie, puis visite à l’intérieur: les fidèles achètent systématiquement des cierges à l’entrée de l’église, ils sont accueillis et bénis par un pope; la cathédrale est richement décorée (mais nous verrons que c’est très souvent le cas). Dehors, affluence de taxis jaunes, prêts à démarrer au moindre appel. Un peu de lèche-vitrines qui nous montre qu’aucun prix n’est affiché : pour laisser la place à la négociation ?

Musée de Varna : le musée est très riche, et notre visite sera donc forcément partielle.

- nécropole de Varna: 294 tombes ont été trouvées dans cette nécropole - la première de manière fortuite (travaux) - ces tombes du 5ème millénaire se rattachent à la fin du Néolithique récent ou Chalcolithique - parmi ces tombes rectangulaires creusées à même le sol, on trouve plusieurs types d’inhumation:

1) le corps allongé, couché sur le dos 2) le corps sur le côté et les jambes repliées (position fœtus) 3) symboliques (pas d’ossements mais uniquement des objets) - une partie des objets déposés est constituée de coquillages, dont beaucoup sont originaires de la Méditerranée et non de la Mer Noire mobilier varié : vases en céramique - outils (lames de silex) - objet à long manche en partie recouvert d’or et assimilé à des sceptres - diadèmes - bracelets ex : tombe n° 43 : squelette allongé avec hache de pierre et des silex taillés très longs disposés sur le côté du corps - rotules parées d’or - sceptre - et plusieurs céramiques le corps replié dans les tombes = imitation volontaire du fœtus , exprimant l’idée que l’homme quitte la vie dans la pose où il est venu au monde ? tombeaux symboliques : visages humains en argile, modelés à même le sol- voir photo

l’archéologue - avec les mêmes éléments de parure que les morts réels : des boucles d’oreilles (3 sur l’une, 2 sur l’autre), des rondelles d’or pour les yeux, un diadème - la bouche est représentée

un grand plat rond en terre suite, décoré à l’or, avec des motifs géométriques or obtenu par orpaillage - travaillé par martelage, découpage et perçage - il titre entre 13 et 23 carats colliers en coquille de dentale (voir si c’est celui-là qui est originaire de Méditerranées) - stèles funéraires d’époque romaine (+ 2ème ou 3ème siècle ap. J.-C.) caractéristiques par la représentation d’un cavalier thrace avec sa cape au vent, son chien, et en train de chasser un taureau ou un sanglier (destructeur de récoltes), avec aussi un arbre et/ou un serpent (les 2 sont symboles de résurrection : le serpent qui mue, donc laisse son ancienne peau et renaît, l’arbre qui perd ses feuilles à l’automne et les retrouve au printemps) - autre caractéristique : le mort à qui une divinité féminine remet une couronne (de myrte, de laurier) - les Etrusques ont été les premiers à utiliser le symbole de la couronne, puis ce symbole est passé en Grande Grèce et en Thrace

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(chez les Etrusques on la retrouve dans des scènes de banquet, représentant un homme allongé tenant une couronne dans la main). - décorations de tombeaux utilisant les bucranes - église Saint Clément : Le nom « église » vient du mot grec « ecclesia » qui signifie simplement « assemblée ». Pour leurs lieux de culte, les premiers chrétiens ressentent le besoin de se démarquer des temples grecs ou romains, où la cella est interdite aux fidèles, et des synagogues. D’où la création d’un lieu de culte où on trouve une limite basse entre l’espace réservé aux prêtres et celui réservé aux fidèles (cette limite, en pierre dans l’église Saint Clément, est le prototype de l’iconostase) - note perso : cette limite existait aussi dans les églises catholiques dans les années 50 => même origine ? Cette église présente un décor en mosaïque, représentant des paons qui s’abreuvent à une coupe - cette symbolique du paon est souvent utilisée pour représenter le phénix (d’après Pline, la chair du paon est imputrescible d’où cette assimilation au phénix) - le christianisme étant issu du judaïsme on ne trouve pas de figuration humaine dans les décors. - icônes Icônes représentant Saint Michel, Saint Georges (voir rapport avec Bellorophon ?), Saint Dimitri de Salonique D’après des études faites par des bénédictins anglais, Saint-Georges n’aurait jamais existé (difficile de ne pas les croire lorsqu’on sait que Saint Georges est le saint patron de l’Angleterre) Icônes représentant la Vierge. Le C renversé est une caractéristique typique du baroque germanique du 19ème. Représentation de la Source de Vie. Après un repas dans un restaurant typique, bien nourris d’un « pot de charcuterie » servi dans une cassolette en terre cuite, nous voici prêts à repartir pour la suite de la journée. Forêt pétrifiée :

Cette formation géologique s’étend sur 50 km2 (à confirmer) - c’est une zone anciennement recouverte par la mer, celle-ci s’est retirée, laissant 3 couches de matériau : une couche d’argile qui disparaît avec les intempéries, une couche de sable et une couche de calcaire. Une eau très riche en calcaire s’est infiltrée dans le sable et y a créé des stalactites comme dans les grottes. Ces stalactites peuvent descendre jusqu’à 100m sous terre. La plupart sont creuses à cause du gaz méthane qui s’en est échappé. On trouve dans cette zone de nombreux dépôts d’organismes, de coquillages, comme les « pierres à liard » nom populaire des

nummulites qui vivaient il y a 60 millions d’années, dans une eau salée à 35 gr de sel/litre et à 28°C. C’est grâce à ces nummulites que cette zone a été datée.

Quelques mots sur la Mer Noire que nous avons pu voir à Varna: La Mer Noire est moins salée que la Méditerranées et contient également moins d’espèces de poisson. La zone où elle est la plus profonde se situe au Sud de la Crimée (-2200 m). Sa profondeur moyenne est de -1240 m. A l’époque grecque, la Mer Noire était considérée comme une mer inhospitalière, car son entrée était zone de naufrages. Pliska : Cette ville fut la capitale du premier royaume bulgare de 681 jusqu’en 893. A l’origine, il s’agit d’une horde, c’est-à-dire un camp défensif temporaire, établi en plaine et défendu par un talus - aucune installation n’a été retrouvée sur les talus. La ville extérieure est donc protégée par un talus et par un fossé de 6 à 7m. La ville intérieure, qui abrite le khan et les boyards (les nobles), est défendue par une levée de terre et une muraille massive faite de grands blocs de pierres taillées. Cette muraille comporte également des tours pentagonales (aux angles et dans les côtés). Voir plan de Pliska. Pliska a été fondée par Asparukh, le premier des khans. Le khan Krum (803-814) a lui aussi résidé à Pliska : on sait qu’il a habité le palais, mais on ignore si celui-ci avait été construit par lui ou par un de ces prédécesseurs.

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Sous le règne de Krum, pendant une absence de celui-ci, la ville fut incendiée par les Byzantins et leur empereur Nicéphore. Pour se venger, Krum tuera Nicéphore et fera transformer son crâne en vase à boire. Sous le règne du khan Omurtag (814-831), successeur de Krum, les constructions sont en pierre et le palais est reconstruit - 3 murailles en brique sont aussi élevées. Dans la ville, hommes et femmes vivaient séparés - on a retrouvé un réseau de tunnels souterrains, des bains de type romain, une grande citerne d’eau potable de 500 m3. Le réseau d’approvisionnement en eau se servait à environ 7/8 km au Sud-Est et l’eau était acheminée par des canalisations en céramique. A l’intérieur de la ville, on a retrouvé les restes d’un temple païen, plus un autre dont le plan ressemble à celui d’une église. Le khan Boris Ier (852-888) se convertit et convertit son peuple au christianisme en 863. Lorsqu’il se retire dans les ordres, et qu’il laisse le pouvoir à son fils Vladimir, celui-ci tente un retour au paganisme. Boris revient, lui crève les yeux et installe sur le trône son 2ème fils Siméon, dit Siméon le Grand, qui sera le premier tsar (893-927). En 893, un concile décide le transfert de la capitale du premier royaume bulgare de Pliska à Preslav.

Pliska subsiste encore pendant 2 siècles, puis au 11ème siècle, elle est incendiée par des nomades et disparaît, oubliée. Un village a été fondé ensuite dont le nom était Aboba. En 1899, des scientifiques tchèques, les frères Skorpil, fondateurs du musée archéologique de Varna, organisent des fouilles (pourquoi précisément sur ce site ?). Une colonne en pierre (env. 2,5 m de haut) a été découverte avec des inscriptions écrites en grec qui donnent le nom ancien de Pliska (ΠΛCKA) - cette colonne nous apprend aussi que, à l’entrée de la cité, se trouvaient 2 statues de lions, le lion étant le symbole de l’état bulgare, de la puissance des khans - Le village de Aboba a donc repris le nom de Pliska lorsque le nom a été redécouvert. Le système défensif tel que nous le voyons reconstitué est assez impressionnant, cependant les tours sont tout de même assez éloignées les unes des autres et l’ensemble, en plaine, semble finalement assez peu protégé : sa défense était donc basée sur l’impression faite aux adversaires, la réputation de ses combattants et suffisait certainement surtout en l’absence d’artillerie. Nous verrons plus loin dans notre voyage que, à l’opposé, le site de Veliko-Tarnovo (capitale du second empire bulgare) fut choisi car il était facile à défendre. En plus de la multitude de petites églises, sans doute plus ou moins privées, qui existaient dans l’enceinte, une grande basilique a été construite dans la ville extérieure, à environ 1,5 km de la porte de la ville intérieure. Elle a été édifiée par le prince Boris (vers 875), et est actuellement partiellement reconstruite. L’ensemble

comportait de plus un grand narthex, un scriptorium (3), une résidence pour l’évêque (2) et un monastère lui était adossé - 2 colonnes de marbre à l’entrée de la cathédrale nous montrent un chapiteau très caractéristique (une photo ?)

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Sur notre trajet vers Shoumen, un arrêt s’impose pour aller voir le cavalier de Madara, superbe cavalier sculpté dans une falaise verticale. Le cavalier enfonce une lance dans un lion, qui se trouve au pied de son cheval. Il a été sculpté au 8ème siècle. Shoumen, un des foyers de la culture bulgare : Au 5ème siècle, Théodose II interdit les jeux du cirque et le théâtre (au moins les dimanches et jours de fêtes chrétiennes) - dans l’Europe de l’Ouest, le théâtre sera remplacé par les miracles (pour le récit de la vie des saints) et les mystères (pour les scènes de l’Ancien et Nouveau testament, par ex le mystère de la passion), bientôt interdits car le diable y devenait un personnage sympathique - au 15ème siècle, le théâtre réapparaît en Italie via les étudiants et les cours aristocratiques de Ferrare et Mantoue, sur le modèle des théâtres grecs et romains que l’on vient de redécouvrir. La Bulgarie, elle, est dans un contexte ottoman et le peuple bulgare ne connaît pas sa propre culture - à Shoumen, quand ?, un enseignant innove en clôturant la fin de l’année scolaire (fête des Saints Cyrille et Méthode) en faisant réciter à ses élèves des textes bulgares - la première représentation théâtrale sera également donnée à Shoumen devant parents et notables - ce sera le point de départ de la renaissance du théâtre - Vasil Drumev, originaire de Shoumen, est un des écrivains bulgares de cette époque : il écrira la première fiction en Bulgare « Une famille malheureuse » (1860) et des pièces de théâtre - A partir de 1856, est créé un des premiers foyers de lecture : ceux-ci fonctionnent sur la base d’ adhésions et de cotisations, pour des raisons financières les premiers à y adhérer sont donc des notables - on y trouve des livres (souvent au départ offerts par les fondateurs) et des abonnements (dont le Journal de Constantinople) et aussi une activité théâtrale - le paiement des places de spectacle permet l’achat de livres et permettra aussi l’achat d’armes au moment de l’insurrection contre les Turcs. Les partis politiques actuels les plus importants sont le parti socialiste (ex-communistes), le parti tsariste (royaliste), et le parti turc (Mouvement pour les Droits et Libertés). Un peu d’histoire récente avec l’évocation de la période de la « Grande excursion » (1989) : période pendant laquelle les Turcs ont été chassés de Bulgarie, même les Turcs qui étaient là depuis de nombreuses générations. A partir des années 1950-60, le parti communiste bulgare commence des tentatives d'assimilation de la minorité turque, avec notamment en 1984-85, sous le régime de Jivkov, une campagne de changement forcé des patronymes turcs par des noms bulgares. Le gouvernement bulgare introduit également des mesures de restriction des libertés individuelles : interdiction de parler turc dans les lieux publics, de porter des habits traditionnels musulmans, de pratiquer les coutumes et les rituels musulmans, …Cette tentative d’assimilation par la violence conduit, en 1989, à des mouvements de protestation et à une immense vague d’émigration de Turcs de Bulgarie, appelée « la Grande excursion ». Plus de 350 000 Turcs ont été forcés à quitter la Bulgarie, mais en août 1989, dépassé par l'ampleur des événements, le gouvernement turc ferme ses frontières. Après la chute de Jivkov, la minorité turque s’organise et fonde le Mouvement pour les Droits et la Liberté, parti politique très important encore aujourd’hui. Sur les propriétés agricoles et l’Union Agrarienne: Sous la domination ottomane, la terre est propriété du sultan : 80% du peuple vit à la campagne, les propriétés sont petites sauf au Nord-Est (l’unité de mesure des surfaces agricoles est alors le décare (à confirmer), c’est-à-dire 1/10 hectare). En conséquence, les hommes partent souvent se louer en Roumanie, en Allemagne, etc. .. Sous le règne du tsar Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha (*), la dîme est instaurée : par réaction, création d’une union paysanne qui réclame moins d’impôts, un arrêt de la baisse du prix du grain, la création de coopératives. Devant l’indifférence du gouvernement, cette union devient en 1901 un parti politique l’Union Nationale Agrarienne Bulgare, dont une des figures sera Alexandre Stambolijski. Entrés au Parlement, les députés agrariens s’opposent à l’entrée en guerre de la Bulgarie, entrée en guerre (1ère guerre mondiale) tout de même décidée par le tsar aux côtés de l’Allemagne – le traité de Neuilly à la sortie de la guerre fait perdre à la Bulgarie une partie de ses territoires (Dobroudja cédée à la Roumanie, certains districts à l’Etat yougoslave, la Thrace occidentale à la Grèce, ce qui lui fait perdre l’accès là la mer Egée), la Bulgarie doit payer des réparations (2.250 millions de francs-or, sans oublier du charbon, du bétail, du matériel ferroviaire etc.) et limiter son armée. Ce traité étrangle la Bulgarie. Sous le gouvernement des agrariens, des efforts de réorganisation sont entrepris (réforme agraire, de l’éducation, des finances ..), mais un coup d’état en juin 1923 y met fin (leaders agrariens arrêtés, tués). Années 1940 : le « front de la patrie » est créé, composé de communistes (qui prendront les postes clés comme la justice, l’intérieur), d’agrariens et de socio-démocrates.

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A partir de 1947, les communistes organisent la répression contre les agrariens (procès, camps, etc.). Après la chute du communisme, les terres ont été ré-attribuées à leurs anciens propriétaires (les titres de propriété n’avaient pas été détruits) => certaines sont laissées en friche (propriétaires émigrés à l’étranger, ou dans les villes), d’autres sont reprises et cultivées par leur propriétaire, dans d’autres cas, plusieurs propriétés sont regroupées au sein d’une coopérative (retour au système pré-collectiviste) et exploitées par la coopérative – au sein de cette coopérative, certains propriétaires sont exploitants, d’autres non => à ces derniers est reversé un « tribut » : selon le type de culture, d’abord en blé (ex : 4 quintaux pour 2,5 ha (le quintal vaut 18 leva), puis en farine ou en pain - sont également cultivés : le tournesol, le blé, l’orge, le colza, et très peu de maïs (*) Par le Traité de Berlin de 1878, la Bulgarie est érigée en Principauté indépendante, sous suzeraineté nominale de la Sublime Porte et protectorat de la Russie. En 1879, le Prince Alexandre de Battenberg est élu Prince de Bulgarie. En 1885, suite à un soulèvement populaire en Roumélie orientale, la souveraineté de ce territoire est proposée au Prince Alexandre de Bulgarie qui l'accepte, réunissant ainsi la majeure partie de l'actuel territoire bulgare. S'étant aliéné le soutien de la Russie, Alexandre de Battenberg est, en 1886, contraint à l'abdication et à l'exil. En 1887, après bien des hésitations, le Prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha est élu nouveau Prince de Bulgarie, puis en 1908, après avoir proclamé sa totale indépendance vis-à-vis de l'Empire Ottoman, autoproclamé Tsar des Bulgares. A notre arrivée à Shoumen, nous pouvons apercevoir, tout en haut d’une colline un énorme bâtiment commémoratif, dédié aux « créateurs de l’Etat bulgare ». Le soir une promenade nous amènera à la mosquée, malheureusement fermée.

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Lundi 18 mai : Sveshtari Tumulus n° 1 : situé près du village de Mulak Porovets - le tombeau que nous visiterons se situe dans la partie est de la nécropole - de nombreux autres tumulus ont été découverts dans cette zone dont celui dit « Démir Baba » du nom du Khan qui a fait faire son tombeau à l’intérieur du tumulus thrace - les tombeaux prospectés sont datés des -6ème, -5ème et -4ème siècle - certains autres datent du -10ème - ce site abrite également des gisements préhistoriques (-5ème millénaire) - la cité thrace serait Vaoutchara (la ville des loups) ou Tchélis? Hélis ? (lié au nom d’un roi thrace) - la tombe que nous allons voir a été découverte en 1982, classée par l’Unesco en 1985, et son architecture et sa décoration sont uniques. Les pièces trouvées indiquent qu’il s’agit d’un roi ou au moins d’un dignitaire important - appartenant à la tribu des Gètes, dont la vie et les coutumes, décrites par les Grecs, indiquent qu’ils vénéraient le cheval comme un animal sacré - dans le tombeau on a retrouvé les squelettes de 5 chevaux (des offrandes), plus un devant le tombeau, on suppose que ce dernier appartenait au personnage enterré - on a retrouvé également les ossements d’un chien et d’un cochon (selon les tombeaux, on peut retrouver des ossements de différents animaux : chiens, coqs, moutons, taureaux ..)

Le tombeau se présente en 3 pièces voûtées, construites en blocs de pierre calcaire, sans mortier ni joint entre les blocs de pierre – avec un dromos

Dessin au-dessus des cariatides = ébauche de fresque ? représentant la déification du roi - dessin au charbon - une couronne donnée par une divinité féminine, comme dans les rites étrusques - couronne de chêne, de laurier ou de myrte Une porte en marbre en 3 parties était positionnée devant le lit funéraire (naïskos) représentant une porte à ne pas franchir ?

Tumulus n° 2 : nous ne le visiterons pas - mais pourrons regarder au travers d’un trou dans la porte, afin de voir la porte en marbre, à l’origine coulissante et aujourd’hui posée par terre Tumulus n° 3 : les ossements d’un chien et d’un coq ont été retrouvés - le tombeau est composé de 2 pièces et abritait les squelettes de 3 personnes : un homme, une femme et un homme plus jeune -

Voir shéma de la porte liseré rouge et blanc = symbole de prospérité, de longue vie (on verra que l’on retrouve encore aujourd’hui de petits rubans rouges et blancs accrochés aux arbres par ex. autour de l’église de Roussé) Le tumulus de Démir Baba est un lieu de culte pour les musulmans, qui y déposent des parties de vêtements (cf. l’arbre à loques en Picardie) Les Gètes étaient en relation avec la culture grecque - ils étaient capables de réaliser de vraies voûtes (comme les Etrusques à cette époque) - ce qui est différent de celle que nous verrons à Kazanlak, fausse voûte avec une clé de blocage Roussé : Nous voici maintenant en route pour Roussé, et René profite de cet intermède pour nous présenter la ville au travers de quelques-uns de ses personnages célèbres : 1) Lyuben Karavelov (1834-1879): écrivain et figure de la révolution, qui a diffusé ses idées au travers de journaux aux noms évocateurs (Liberté, Indépendance) – une phrase : « les Bulgares ne seront pas libres tant qu’ils n’auront pas pendu au même arbre le « tchorbachi » (celui qui mange la soupe (tchorba) chaude), le Turc et l’évêque grec »

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2) Ekaterina Karavelova : après une éducation soignée à Moscou, à son retour à Roussé après la domination ottomane, elle ouvre une école pour les fillettes et jeunes filles – épouse du Petko Karavelov, elle continue à enseigner tout en participant à la vie politique (opposition au gouvernement Stambolov notamment) – également traductrice d’œuvres françaises, allemandes – cofondatrice de l’Union des Femmes Bulgares – participe à activités politiques telles que mouvements pour la paix, pour le statut des femmes, contre la déportation des Juifs 3) Yavorov: un des plus grands poètes bulgares, dont la vie et l’œuvre sont étroitement liées aux luttes de libération nationale du 19ème siècle 4) Les frères Canetti : Elias, prix Nobel de littérature ; Georges, médecin et Jacques ; les frères Caneti, nés à Roussé dans une famille juive séfarade émigrée d’Espagne parlant le « ladino » (espagnol des 15ème-16ème siècles) et qui émigreront en Angleterre, puis dans divers endroits d’Europe - Jacques, après des études en France, introduira le jazz, créera le radio crochet, tiendra le cabaret des « Trois Baudets » et sera un découvreur de talents. Roussé a connu plusieurs périodes fastes, dont une au milieu du 19ème siècle, avec le développement du port sur le Danube, et le lancement de la première voie ferrée Roussé-Varna. Fin 19ème, une vague de constructions publiques fera appel à des architectes italiens ou autrichiens, et aussi de construction privées, inspirées par les différents styles en vogue à Vienne à la fin du 19ème siècle : baroque, néo-renaissance, rococo … Après un sympathique repas de poisson à la terrasse d’un restaurant très agréable, une promenade dans les rues de Roussé va nous permettre d’observer cette architecture très caractéristique : le centre ville offre aux regards ce mélange de styles dans un grand nombre de bâtiments, construits fin 19ème début 20ème , les maisons, notamment dans le centre commerçant, ont été rénovées et impressionnent par leurs dimensions imposantes, leurs balcons travaillés, des fenêtres décorées de stuc, de sculptures, des décors peints.

Eglise orthodoxe de la Sainte-Trinité - 1632 :

C’est une église enterrée car les églises n’étaient autorisées par les Ottomans qu’à la seule condition de ne pas dépasser la hauteur d’un turc à cheval: on trouve donc en sous-sol ce qui ne peut exister en surface et pour accéder à l’intérieur nous descendrons deux volées de marche - les clochers étaient également interdits car ils auraient pu servir pour appeler à la révolte: celui-ci est donc postérieur à la construction de l’église.

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Dans la vallée de la Rossémski Lom a été créée une réserve historique afin de protéger les églises et les monastères, les cellules, qui ont été creusés dans le roc par les premiers ermites au XIIème siècle. Cet ensemble est situé près du village d’Ivanovo. Nous visitons l’église Notre-Dame ornée de peintures murales exceptionnelles et véritable livre d’image.

Pont de Biala construit par l’architecte Kolio Fitchéto au 19ème siècle - voir shéma et photo - architecte autodidacte, mis en apprentissage chez un tailleur de pierre - n’apprendra à lire et écrire que vers 40 ans - pont qui permet de traverser la rivière Jantra (qui traverse aussi Veliko-Tarnovo) - pont emprunté par l’armée russe en 1877 lors de la libération de la Bulgarie - Il a également construit l’église de la Trinité à Svitchov, qui a résisté à un séisme. Veliko Tarnovo est bâti sur la pente le long de la rivière Jantra. Tous les bâtiments sont donc en hauteur : par exemple, notre hôtel présente plusieurs étages au-dessous du niveau de la rue et autant au-dessus. De la terrasse, une vue sur le méandre de la Jantra et également sur la presqu’île de Boruna, enchâssée dans un méandre, et le monument élevé à la gloire des Assénides pour célébrer le 8ème centenaire de l’avènement du second Empire, aussi grandiose et grandiloquent que tous ceux que nous verrons - le soir un son et lumière retrace la prise de la forteresse par les Ottomans : de loin nous profiterons des lumières sur la citadelle, entendrons le tocsin et les cris de la population.

Lundi 3/3

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Mardi 19 mai : Veliko-Tarnovo : nous partons vers la citadelle de Tsarevets et descendons vers la rivière au fil de rues qui évoquent l’histoire de la Bulgarie : - un bâtiment, construit par Kolio Fitchéto, dans lequel la seconde assemblée constituante s’est réunie et a choisi Sofia comme capitale - le foyer de lecture, fondé en 1869 (bibliothèque, salle de lecture et théâtre) dans lequel fut couronné Ferdinand de Saxe-Cobourg Veliko Tarnovo est entourée de plusieurs collines, dont l’une, Trapezitsa, a toujours été vouée au travail intellectuel : d’abord les moines qui recopiaient les écritures saintes, qui traduisaient, ensuite les universités. On y trouve une statue du patriarche Evtim. Veliko Tarnovo était la capitale du 2ème royaume bulgare. Ce 2ème royaume bulgare s’est constitué suite à la révolte menée contre les Byzantins par les nobles Jean et Pierre Asen en 1185. C’est depuis Tarnovo où Jean Asen, couronné en 1186, installe sa capitale, que les armées se lancent à la conquête de la région de Sofia, de la Thrace, de la Macédoine, étendant ainsi le territoire. Après une période faste sous le règne de Jean Asen II et Kalojan, la fin 12ème verra l’empire envahi par les Mongols. L’empire se fractionne ensuite en divers territoires, et devient ainsi une proie possible pour les Ottomans. La ville de Tarnovo sera prise le 15 juillet 1393. La Bulgarie devient alors une province du territoire Ottoman. La forteresse de Tsarevets est constituée sur un plateau triangulaire, entouré de rochers abrupts formant naturellement un très bon système de défense. Elle est entourée de 3m de murailles, l’accès que nous empruntons (au-dessus de la Jantra) est jalonné de 3 portes dont 2 ont été restaurées, un pont-levis existait devant la première porte – ces murailles importantes alliées à ce site géographique particulier en font un site protégé. Les premières fouilles datent du début 20ème siècle (Jean Seur) - cette forteresse abritait le palais d’une superficie supérieure à 5000 m2 et la patriarchie d’une superficie d’environ 3000 m2, chacun ayant son propre système de

protection : cela explique en partie l’importance des murailles - une porte permettait l’accès vers un quartier des artisans - un puits existait en bas d’une tour, cette tour est dite tour de Baudouin, car Kalojan avait fait Baudouin Ier prisonnier lors de la bataille d’Adrianople (le 14 avril 1205), mettant fin aux ambitions des croisés de s’installer en Bulgarie et l’avait enfermé dans cette tour. Les fouilles ont permis de retrouver environ 500

maisons, ce qui donne en multipliant par 6 ou 7 une idée de la population. - de nombreux artisans (verriers, etc...) et environ 23 églises (plutôt des chapelles privées) dont les fondations ont été retrouvées.

Le siège de Tsarevets par les Ottomans a duré 3 mois : la technique d’attaque était d’envoyer une avant-garde qui ravageait les campagnes par les pillages et par le feu, et terrorisait donc les habitants - ensuite le choix était donné de se rendre et dans ce cas, la vie des habitants était sauve, ou de résister et dans ce cas, en cas de victoire des Ottomans, la ville était mise à sac (voir le roman de Emilio Stanev : l’Antéchrist) - par exemple, la ville de Plovdiv a choisi de se rendre – après la défaite, le patriarche Evtim, qui a organisé la résistance aux Ottomans en l’absence du tsar, a dû s’exiler dans un monastère, mais auparavant il a su convaincre les Turcs de ne décapiter que les Boyards. La ville a été rasée, puisqu’elle était le symbole de l’état bulgare. Autre fait marquant: en 1211, a eu lieu ici le concile qui condamne le bogomilisme comme hérésie - contrairement à la lutte contre les cathares, aucun bûcher n’est recensé, les hérétiques seront condamnés à la prison ou à émigrer.

Mardi 1/5

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Les croisades et le troubadour Rimbaud de Vaqueyras: En 1203, la 4ème croisade est lancée, elle n’ira pas jusqu’à Jérusalem mais s’arrêtera à Constantinople - le commandement de cette croisade devait être confié à Philippe de Souabe, qui, malade, déclare forfait - il est remplacé par Boniface de Montferrat, avec l’objectif (réussi) de reconquérir la Sicile. B. de Montferrat, chef de croisade, ordonne le rassemblement à Venise, mais l’obtention de l’accord du doge (pour pouvoir embarquer) traîne, le temps passe et la nourriture manque. Afin de rembourser leur nourriture, les croisés prennent la ville de Zara pour le compte des Vénitiens. Les Vénitiens ayant des problèmes avec Constantinople, les croisés lancent en 1204 un assaut contre la ville où ils se comportent de manière ignoble (cf. récit de Geoffroy de Villehardouin). Il n’y a plus d’empereur byzantin, mais il est intéressant de contrôler les détroits, pour lesquels Génois et Vénitiens sont en compétition. Les croisés vont donc chercher le comte Baudouin de Flandres, pour le nommer empereur de Constantinople, jusqu’à sa défaite d’Andrinople où il sera fait prisonnier par Kalojan. B. de Montferrat tient le royaume de Salonique, mais est en conflit avec Henri Ier de Constantinople (successeur de Baudouin). Cependant, tous les deux s’opposent à Kalojan, et décident de s’allier. Mais B. de Montferrat sera tué par les Bulgares dans une embuscade en revenant de signer cet accord. Raimbaut de Vaqueyras, troubadour, fils d’un pauvre chevalier, suit la cour de Marseille à Gênes : premier poète de dialecte génois (donc de langue italienne), poète plein d’humour, il arrive à la cour de Boniface de Montferrat, où il « gagne ses galons » de chevalier pendant la conquête de la Sicile, conquête qu’il racontera. Il rejoint la cour de Jacques d’Aragon à Montpellier, où il écrit des poèmes en provençal (parlé jusqu’en « Italie » à cette époque), et notamment des poèmes de plusieurs strophes dont chacune est dans une langue (français, galicien, provençal, jusqu’à 5 langues) - il écrit sur commande de B. de Montferrand une estampie (danse marquée avec le pied) dont on a conservé la partition. Dans la forteresse, à l’extrémité de l’église et du monastère, la roche de la précipitation.

Le palais des tsars bulgares (2ème royaume) est en cours de restauration (ou plutôt de reconstruction). Une grande cour permettait

d’accueillir les personnalités. Sur l’emplacement d’une forteresse byzantine (5ème/6ème siècle). La restitution se fait par analogie et en suivant certains descriptifs. D’après ce descriptif, à l’intérieur de la cour, des marbres et des mosaïques. Dans les murs sont inclus des plaques funéraires d’époque romaine, récupérées.

Le patriarcat a été reconstruit comme un musée mémorial, à l’occasion du 1300ème anniversaire de la fondation de l’état bulgare. Le décor extérieur (voir les encadrements de fenêtre) a été recréé par analogie avec l’église de Boïana.

à l’intérieur, un ensemble de tableaux énormes, dans des couleurs noires, grises, brunes :

- le premier représente la christianisation avec au-dessus Boris tenant l’épée (à confirmer), pour représenter la christianisation du peuple au besoin par la force. La christianisation présente un grand intérêt, bien compris par Boris, car, en tant que religion monolithique elle permet d’établir un lien étroit entre les rois et l’église, et son aspect hiérarchique permet de tenir la population dans l’obéissance. - dans l’abside, le tableau représente l’évolution de la peinture religieuse, en bas

Mardi 2/5

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les icônes « traditionnelles », et en haut une vierge comme photographiée (type des icônes fin 19ème), modernisation ultime de la peinture religieuse. - d’autres tableaux représentent Cyrille et Méthode les peintures datent des années 1978-1980 (tbc) Eglise Saint-Pierre et Paul

Aujourd’hui dans un site très verdoyant, elle a été bâtie sur une terrasse alluviale de la Yantra - date de ?? – on y trouve des chapiteaux de réemploi et des colonnes monolithiques en marbre - Il s’agit d’une église monastique, d’où l’absence d’iconostase : l’officiant se plaçait derrière l’autel Les peintures datent de la création (12ème au 14ème à confirmer) et aussi des 15ème/16ème siècles

Entre les bases des colonnes et la colonne, de même que entre la colonne et le chapiteau on peut observer des coussinets de plomb.

Différentes représentations : - le chrisme entouré de Marc (à confirmer)

et Saint-Jean Baptiste, qui le montrent comme le sauveur du monde

- la dormition, placée au-dessus de l’entrée de l’église, et donc visible par les fidèles lors de leur sortie de l’église,

- un très beau portrait de Saint-Christophe avec Jésus dans les bras (cf photo JP)

- Saint-Pierre en tunique bleue et manteau jaune ( jaune = faux or = couleur des traîtres, cf. étoile jaune pour les juifs)

A l’extérieur, sur le côté droit de l’église, une galerie abrite une série de portraits de saints (s’agit-il d’un menologe ?(à confirmer) , calendrier religieux avec les fêtes du Christ et des saints) - les yeux de ces saints ont été grattés jusqu’au 2ème registre, car on attribuait à la peinture prélevée des vertus prophylactiques : la peinture mélangée à de l’eau était censée guérir des problèmes aux yeux, des coliques (on retrouve ce même type de coutume à différents endroits et notamment dans une église du 12ème dans l’Yonne) Nous quittons Veliko-Tarnovo, et gagnons les pentes de la montagne pour rejoindre l’église de la Nativité du Christ à Arbanassi Arbanassi a été fondée par les Boyards de Veliko-Tarnovo qui ont fui les Turcs à la fin du 14ème siècle, ce qui explique la richesse des maisons, plus cossues, dans un style plus élaboré, plus recherché que dans d’autres lieux : un rez-de-chaussée en pierre, un premier étage en pierre ou en bois, des cours intérieures spacieuses, des fenêtres à encorbellement - par souci de protection, de défense, un mur d’enceinte protège Arbanassi contre les bandes de pillards (les kidjalii ou kidjalu ? à confirmer) - dans le même objectif de protection des abris et des tunnels ont été construits - Arbanassi a aussi été une des résidences du dernier dictateur communiste. Arbanassi abrite 7 églises des 16ème, 17ème et 18ème siècle et constitue maintenant une réserve architecturale. L’église que nous allons visiter correspond aux critères établis par les Turcs : une taille réduite, une absence de décoration extérieure - mais elle abrite à l’intérieur un des joyaux de la peinture médiévale bulgare - elle a été en

Mardi 3/5

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fonctionnement jusqu’en 1974 puis classée « monument de peinture » et restaurée, depuis 1980 elle est une église musée. L’église peut être schématiquement divisée en 3 parties : cf shéma

La peinture est marquée par l’influence grecque : des peintres du Mont Athos , de Salonique, auraient-ils passé quelques années sur place ? Partie n° 1 : sur les murs, on a retrouvé 2 couches de peinture, la première datant de la fin 16ème, la seconde de 1681 – sur les murs latéraux, le premier registre montre les saints, le second registre les saints et une frise décorative, le troisième la vie de Jésus-Christ

Sur l’iconostase du 18ème, en bois sculpté, est peinte une représentation de la crèche : dans la peinture italienne, l’âne et le bœuf sont là comme des prophètes qui montrent la voie que représente le Christ, et qu’il faut suivre ; par contre, dans la peinture orthodoxe, le bœuf et l’âne, qui ne regardent pas Jésus, sont assimilés aux juifs qui ne veulent pas savoir. Dessin de l’iconostase

Peinte sur la voûte, une représentation de la Trinité, représentation rare (cf. Masaccio à Florence), où Dieu tient les 2 bras de la croix (on trouve également une représentation de ce type en Norvège). Cette salle était réservée aux hommes - en sortant de cette salle, les fidèles pouvaient voir une dormition. Partie n° 2 : réservée aux femmes - peinture du jugement dernier sur le mur de séparation avec la salle n°1 –

voir shema (à faire) sur la voûte, l’arbre de Jessé - sur les murs, 12 penseurs de l’antiquité, auréolés et couronnés - sur le mur du fond, la vie de la Vierge et de Jésus Partie n° 3 : chapelle dédiée à Saint Jean Baptiste Partie n° 4 : galerie, vouée aux contacts entre les fidèles après le service, on pouvait aussi y partager des repas, d’où une peinture avec des thèmes didactiques, tels que calendrier, roue de la vie datée de 1643-164? - faire shéma - le soleil est au centre (d’après les théories de Copernic et Kepler) - même peinture retrouvée en Suède - la première représentation de ce type a été retrouvée dans un manuscrit du 12ème dans les Pouilles Nos pas ou plutôt notre bus, nous amène maintenant à Tryavna, lieu réputé pour son école de sculpture sur bois : après un repas pantagruélique (les morceaux de lapin débordaient de l’assiette) nous y visitons la maison Daskalov, musée de la sculpture sur bois : de nombreuses icônes en bois et surtout deux plafonds en bois sculpté merveilleusement raffinés, réalisés lors d’un concours entre maître et élève pour obtenir la main de la fille Daskalov (début 19èmesiècle). Nous passons par la ville de Gabroso, ville dont la principale industrie concernait la couture, les ciseaux. Ceci datant depuis les Ottomans et l’introduction des premiers métiers à tisser qui a permis la fabrication des étoffes en laine et qui a fait de Gabroso une ville concurrente de Steven Le 24 mai est la fête de la culture, de la jeunesse - lié à Cyrille et Méthode et l’introduction de l’alphabet .

Mardi 4/5

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En chemin, nous nous arrêterons pour visiter l’église orthodoxe russe, construite en ??, à côté de la ville de Chipka, à la mémoire des soldats russes et des volontaires bulgares qui ont péri dans la guerre russo-turque de libération qui s'est déroulée de 1877 à 1878 et qui a donné lieu à plusieurs batailles dans cette chaîne des Balkans (§ à confirmer).

Mardi 5/5

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Mercredi 20 mai : Kazanlak : dans les années 1940 tout le site était couvert de forêt – c’est en 1944 que le creusement de tranchées pour l’armée a amené la découverte du tombeau. Celui-ci est composé de : un dromos, une antichambre et une chambre circulaire.

Dans le dromos, sur les deux côtés du plafond sont peintes des scènes de combats : au centre, combat des chefs (l’un avec un casque, l’autre avec un bonnet de type afghan) - sur les murs, alternance de bandes de peinture blanc, noir, blanc, rouge, les bandes blanches sont en relief.

Dans la chambre circulaire, sur les murs, alternance de bandes de peinture noire, blanc, noir, rouge, cette fois-ci ce sont les bandes noires qui sont en relief. Sur la coupole, peinture d’un repas funéraire (repas assis et non allongé), le chef porte une couronne en or (influence étrusque transmise via les grecs), la peau des hommes et des femmes est représentée de manière différente (peau des femmes blanche, celle des hommes plus brune). Une femme apporte 3 grenades (les grenades sont associées à Perséphone et au mythe de la résurrection) – des serviteurs amènent des cadeaux, des chevaux –

Mercredi 1/7

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Le corps était disposé avec la tête à l’ouest, allongé sur le dos - pas d’ossements retrouvés, pas de linceul (si on n’a rien retrouvé comment le sait-on ?) Cette chambre est fermée par une fausse voûte.(cf. schéma de la voûte). Ce tombeau est comparable par sa structure au tombeau étrusque de Quint Fiorentino (à confirmer) près de Florence, couvert en fausse voûte, avec le bouchon tenu par un pilier de section carrée.

Après cette visite, où nous en avons « pris plein les yeux », au point d’en oublier qu’il s’agit là d’une reproduction des peintures, nous voici de retour au soleil où une scène bucolique nous attend, avec la chatte adoptée par les gardiennes du site, allaitant son chaton.

Mercredi 2/7

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Tumulus Goliana KosmatkaGoliana signifie grand (c’est en effet le plus grand tumulus de la région) - Kotzmatka siginfie poilu / velu / hirsute (en référence à l’abondance de végétation). Il a été découvert en 2004 par le professeur Georgi Kitov – Daté du 5ème siècle avant J.-C., il a été utilisé en tant que temple pendant 120 ans puis est devenu le tombeau de Seutès III, roi des Odrysses. La première découverte a été celle d’une superbe tête en bronze, dont on suppose qu’elle appartenait à une statue en pied de Seutès qui aurait été exposée dans la ville de Setopolis - (le roi thrace Seuthès III avait fondé à la fin du 4ème siècle av. J.-C. la cité de Setopolis, située à 7 ou 8 km au sud du tumulus et aujourd’hui enfouie sous les eaux du lac artificiel de Koprinka). Cette tête était placée devant le tombeau, bloquée avec des pierres - Est-ce

une pratique liée aux rites orphiques, qui consistaient à séparer le corps en 7 parties dispersées en différents endroits ?- pas d’ossements retrouvés dans le tombeau – rite : le corps est exposé pendant 3 jours dans le tombeau, puis après sa déification le corps est enterré ailleurs - Le couloir est long de 13m, il était recouvert de planches en bois, auxquelles on a mis le feu après l’aménagement de la tombe (les poutres retrouvées ont été brûlées) et une masse de pierre, de terre a été accumulée pour boucher l’entrée. Le tombeau comporte 3 chambres

- dans la première, le squelette d’un cheval, retrouvé en connexion (donc sacrifié ici)

- la seconde, circulaire, est à coupole et présente une acoustique remarquable

=> utilisation pour les rites, les chants ? - une porte en marbre à deux battants avec mécanisme de fermeture la fermait - les gonds pivotaient dans des rainures taillées dans le seuil - chaque battant a été retrouvé brisé en 7 morceaux (rite orphique ?) - elles ont été restaurées et remises en place - elles reproduisent l’apparence de portes en bois avec imitation des têtes de clous en fer, et reproduction de médaillons : sur l’une, un médaillon avec une couronne radiée (dieu Helios ? dieu thrace Dionysos-Sabazios, dieu du Soleil ?), sur l’autre de la méduse Gorgone (ou Dionysos en Zagreus -explication l’Archéologue)

- la troisième a été faite dans 2 blocs de granit monolithiques : une énorme cuve recouverte d’un bloc

triangulaire - une banquette est placée contre la paroi du fond

Ni corps ni cendres n’ont été retrouvées mais 76 objets dont 20 en or : o une couronne de feuilles de chêne en or avec feuilles et glands, un kylix, des appliques

pour les vêtements et des objets en or et en argent :

o un objet en forme de coquille Saint-jacques articulée, dont on trouve le même type chez les Celtes (boite à bijoux ?)

o vases et jarres en argent (sur la jarre une inscription « ceci appartient à Setès », inscription en quelle langue ? à trouver)

o casque (avec sur le front une représentation du dieu Hermès) et jambières /cnémides (avec représentation d’Athéna - Athéna liée à la déesse mère), poignée d’épée, pectoral

o décoration de harnachement de cheval, décoration représentant le soleil, le lion et une effigie négroïde

o des vases en albâtre (pour contenir des huiles aromatiques ?) o des amphores de vin rouge (on a retrouvé le dépôt de vin au fond de l’amphore) - note : les

Thraces ne diluaient pas le vin

Mercredi 3/7

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Les portes sont remarquables : les gonds sont en métal recouvert de plomb - un liseré de peinture décore la porte (rouge et bleu ou vert, difficile à distinguer) - le battant est de forme légèrement trapézoïdale.

Mercredi 4/7

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Ostrouchka Ce tombeau ressemble au tombeau de Cyrrus à Pasagardès (actuellement en Iran) - 2ème temple (en quoi ? surface, importance, trésor ?) après Sveshtari – le tumulus couvre une surface d’environ 100 m2. Il a été découvert en 1993 par le professeur Kytov. Il est daté du 5ème siècle av. J.-C. Il comporte un couloir, une chambre funéraire et 4 chambres qui contenaient des offrandes et ont été pillées dans l’Antiquité. La chambre principale se présente comme un énorme sarcophage de plan carré, avec un toit à 2 pentes ; on a donc un fronton triangulaire sur les côtés de la

chambre funéraire. Ce sarcophage est constitué de deux énormes blocs monolithes : un pour la cuve, un pour le couvercle.

Cuve inférieure

La tombe contenait le squelette d’un cheval (sacrifice rituel ) avec la décoration du harnachement en argent, des haches à 2 tranchants, une jarre et une phialle en argent, 8 amphores de vin, 6 pythos en céramique (qui contenaient du grain), un pectoral de cuirasse. On sait que le tombeau a été pillé au 4ème siècle, car on a retrouvé des pièces de monnaie à l’effigie de Constantin le Grand - devant le tumulus, a été installé un cimetière paléochrétien, ce qui a certainement été à l’origine de la découverte et de la destruction du tombeau faire schéma de la porte

on y retrouve les motifs en dents d’engrenage schéma du plafond à faire Au dos de la chambre, une ligne rouge assez effacée montre la préparation de la construction. La pierre provient de gisements situés à 18km au sud. Le plafond est constitué de caissons dans lesquels des visages sont peints : d’après le guide du site, le visage de la femme aurait été conservé comme représentation du visage de la Vierge. Cependant, au 5ème siècle, les représentations des images sont détruites (Théodose), il paraît donc difficile d’assimiler ce visage à celui de la Vierge. De plus, on ne trouve généralement pas de représentation de la Vierge dans un tombeau. Hissarya est l’ancienne Diocletianopolis Cette ville est réputée depuis très longtemps (au moins l’époque romaine) pour ses eaux thermales qui peuvent atteindre 65°C - peuplée depuis le 5ème millénaire av. J.-C. Le nom actuel lui vient du nom donné par les Turcs, Hissar, qui signifie forteresse.

La ville romaine était entourée d’une muraille double sur 2km400 ou 2km136 ? construite à partir du 3ème siècle - elle atteint jusqu’à 11m de haut - la porte Sud, dite porte des Chameaux, imposante, comporte dans la double muraille, un escalier en colimaçon qui permet d’accéder à l’étage - une caserne était située à côté de cette porte - la muraille comportait 43 tours - la ville abritait des thermes, un amphithéâtre - on y a retrouvé les vestiges d’une église paléochrétienne

Mercredi 5/7

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Starosel - tumulus Chetinyova Moguila : Le sanctuaire est ouvert vers le Sud / Sud-Est: devant lui, s’étend la plaine thrace qui se trouve entre la Sensagora, chaîne de montagne haut lieu de l’insurrection, et la chaîne des Rhodopes. Il a été fouillé dans les années 2000 par le professeur G.Kytov. Il est, par sa forme en demi melon, semblable à un sanctuaire étrusque. Un mur d’enceinte (= crépide), formé de blocs de pierre soigneusement ajustés, l’entourait sur une hauteur de parfois 3m Pour la construction du tumulus, on retrouve des blocs de pierre maintenus par des agrafes en fer enrobées de plomb (même technique à Nicopolis ad Istrum)

Le dromos en escalier est constitué de blocs de granit taillés grossièrement. L’antichambre, de forme carrée, est construite en tuf volcanique beaucoup plus « fignolé », avec des décors d’oves peints et des corniches découpées (cf. photos)

Le plafond est en fausse voûte (cf. photo) La chambre funéraire, circulaire, est, elle aussi fermée par une fausse voûte - des colonnes engagées et cannelées surmontées de chapiteaux doriques soutiennent des triglyphes colorés en bleu et noir (cf. photo)

2 portes, dont on retrouve les traces au sol (cf. photo pour la 1ère porte) fermaient ces pièces.

A l’arrière du tumulus, un bassin enduit était utilisé pour faire le vin (on en a retrouvé des traces) => on peut penser que ce lieu était utilisé pour un culte à Dionysos ? faire plan général du site

- tumulus Horizont : daté du 6ème/5ème siècle av. J.-C. fouillé en 2002 - ouvert en 2003 - le tumlus était effondré : ne subsiste que la colonnade (6 colonnes doriques encore debout) - 2 squelettes de chevaux y ont été retrouvés -

Mercredi 6/7

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Pour arriver et repartir de ces tumulus, nous avons traversé des villages, dont nombre de maisons sont construites en terre. L’agriculture y est essentiellement manuelle (faner le foin, etc.) et si dans quelques cours des machines agricoles sont rassemblées, beaucoup semblent hors d’état de marche. Les quelques tracteurs roulant nous ont fait penser aux années 60-70 dans nos campagnes. Beaucoup de déplacements pour se rendre dans les champs se font en charrette tirée par des ânes ou des mules, lesquels vont à leur rythme et ne sont pas bousculées. Nos remarques amènent Adriana à nous « alimenter » de quelques chiffres et notions économiques : Les cultures pratiquées en Bulgarie sont essentiellement : culture du blé, de l’orge, du colza et culture des légumes : tomates dans tous les jardins (pour la consommation et aussi pour l’exportation), poivrons, concombres, choux, choux-fleur L’alimentation est aussi basée sur les légumes : le plat national est constitué de haricots blancs (rappel de la « période sombre ») - des ratatouilles, des légumes (feuilles de vigne, de choux) farcis de riz et de viande hachée épicée ou de fromage et d’œufs - un condiment souvent utilisé est le fenouil - tarator = soupe à base de yaourt, de concombre, avec de l’huile et du fenouil - la citrouille se mange en dessert avec du miel et des noix - - culture des fruits : pommes, poires, pêches, abricots, beaucoup de noix utilisées pour l’huile, les pains aux noix - le coton, le riz sont cultivés dans le Sud, le tabac dans les Rhodopes et dans le Nord-Est - l’apiculture est une des activités de l’Estrangar (nom de la région à confirmer). - le vin est exporté vers la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays Scandinaves - le PNB est en diminution (-à ?? % en avril 2009) - la baisse sur l’année est prévue de -3%, alors qu’il y a un an le taux de croissance était de +6.5% - TVA = 20% sur tous les produits - impôt = 1% pour tout le monde - - 1 million de personnes n’ont pas de couverture type « sécurité sociale » - le montant mensuel dune pension de retraite est de 140 à 150 leva - les allocations familiales de 20 leva/mois/enfant - 1.02 enfant par femme => la population décroît

Mercredi 7/7

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Jeudi 1/3

Jeudi 21 mai Plovdiv, seconde ville de Bulgarie, s’étend sur 6 collines à l’heure actuelle alors que, dans l’Antiquité, elle s’étendait sur 10 : en fait, 4 collines ont été utilisées comme carrière de siennite, une variété de granit. Peuplée aujourd’hui de 500 000 habitants, ce site est occupé depuis le 6ème millénaire avant J.-C. - son premier nom connu fut Kendrys (Kendros?), puis elle s’appela Evmolpia avec les Grecs, et ensuite Philipopolis lorsque Philippe de Macédoine la conquiert. Au 1er siècle, les Romains nomment la ville Trimontium (« 3 monts »), cette ville correspond au vieux Plovdiv, aujourd’hui réserve archéologique – ensuite, sous le règne du Khan Krum, Plovdiv est devenue Bulgare, et au 11ème siècle elle sera byzantine. Plovdiv est traversé par la rivière Maritza. Les monuments romains que l’on y trouve sont : le théâtre, bâti sous Trajan, le forum, et le stade.

Plovdiv est situé à un carrefour commercial, sur la route qui mène à Istanbul - depuis 1892 s’y tient régulièrement une foire internationale. La maison de Giorgadi, mi 19ème, montre un goût certain pour la symétrie (ce qui est différent pour les maisons de la fin du 18ème) - les maisons appartiennent à de riches marchands sont extérieurement très décorées : souvent la décoration extérieure de ces maisons de marchands

présentaient des lieux où ils étaient allés ou du moins où ils prétendaient être allés. On entre dans ce secteur par la porte est de la cité ancienne : voir maison grise bâtie sur le rempart (le rempart romain se retrouve sous le sol).

Le musée ethnographique est la

maison d’un riche marchand, elle s’étend sur 530 m2, l’entrée débouche sur un grand hall autour duquel toute la maison s’organise - on y note une influence baroque, car tout y est en courbes et contre courbes - dans le hall, un grand tableau représente la Place du Vendredi, et montre le caractère

multiethnique de la ville : des paysannes bulgares, des marchands étrangers, etc. .. - Les commerçants s’étaient pour certains enrichis dans le commerce de la bure, qui servait à l’habillement des armées turques : Gabrovo et Sliven étaient des centres de production de textile, les métiers à tisser y avaient été importés par les Turcs.

A l’intérieur de la maison, des niches « à la franca » en bois: voir photo ? Les céramiques de Trajan, céramiques à la goutte - une collection d’outils - la reconstitution d’un habitat paysan dans les Rhodopes - la salle à manger d’un riche intérieur Tous les plafonds sont en bois sculpté - les pièces sont très lumineuses - et sur les murs de nombreux décors de fines colonnettes peintes

3 collines sont sur la même base géologique : Nebettépé, Taximtépé et Djambaztépé (dénominations

turques). Après 46, les sites sont romains : la colline la plus haute (285m) est dédiée à un sanctuaire à Apollon (statue), la colline d’Aliocha ( est-ce le nom correct ?) à un sanctuaire à Hercule et aux nymphes, une autre à un sanctuaire à

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Venus - Taximtépé était celle où l’on distribuait l’eau, on y trouve encore une énorme citerne du Moyen-Age - Le théâtre est construit sur Djambaztépé - des fortifications seront construites sous Marc-Aurèle au 2ème siècle, sur la base des fortifications thraces : voir le mur cyclopéen (-6ème / -5ème). La technique pierre + brique pour la construction a été utilisée par les romains, les Byzantins et jusqu’au Moyen-Age. L’eau était acheminée par deux aqueducs, l’un de 12km et l’autre de 7km, depuis les Rhodopes. A la différence des chrétiens qui sont restés dans la vieille ville, les Ottomans se sont installés dans la plaine. Dans la ruelle en bas du musée ethnographique, se trouve le lieu où Dioclétien fit décapiter 38 chrétiens Maison de Kindjian,1835-1840, 250m2 - commerçant arménien, Kindjian fit construire cette maison, et la fit décorer de fresques (intérieur et extérieur), de niches peintes, et meubler à l’occidentale - on y trouve lits et salles de bains.

Eglise de Saint-Constantin et Sainte Hélène de 1832, sur l’emplacement d’un culte plus ancien - voir phot clocher - auvent décoré de fresques - guilde des tailleurs et des couturiers => stèle avec des ciseaux

Le théâtre - construit dans les années 114-117, sous Trajan, il pouvait accueillir 5000 spectateurs - sur 28 rangées (14 rangées, une travée horizontale, 14 rangées) - découvert en 1968, il a fallu 10 ans pour le dégager - le marbre utilisé pour sa construction provient de Senograd (dans l’Astranjar ??), donc de loin (aux confins de la Turquie et de la Grèce) - le théâtre a été utilisé jusqu’au 4ème/5ème siècle ap. J.-C., c’est-à-dire jusqu’à l’interdiction du théâtre par Théodose.

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Le stade, construit au 2ème siècle, sous Trajan, dont on peut voir un virage devant la statue de Philippe de Macédoine et devant la mosquée du vendredi, puisqu’il se trouve maintenant sous la place.

Notre promenade dans Plovdiv nous fait également passer devant un vestige de tour romaine : Nous reprenons ensuite la route pour rejoindre Sofia, dernière ville de notre périple. Une promenade dans les rues de Sofia nous emmènera vers

- le théâtre et l’école de musique

- les squares où les joueurs d’échecs disputent des parties acharnées - la perspective sur la cathédrale Nevski,

- l’église russe Saint Nicolas et ses bulbes vert et or,

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- la rotonde Saint-Georges, construite en brique rouge, à proximité de vestiges romains, baptistère du 4ème siècle, dont les murs sont ornés de plusieurs couches de fresques

- le marché aux livres d’occasion

Jeudi 4/4

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Vendredi 22 mai : Sofia : Musée National d’Histoire - à Boïana Trésors thraces : - Trésor de Vratsa : genouillères (cnémides) en argent décorées d’une tête de femme - appliques de harnachement (le sujet en relief était sur le front du cheval) - Trésor de Kralevo : harnachements de cheval - bijoux, appliques en or

- Trésor de Panaguritche : rython en or en forme d’animal- cruches en or en forme de tête de femme

De nombreuses autres salles nous font revivre l’histoire de la Bulgarie. (à compléter) Eglise de Boïna : à compléter + voir le petit livre que nous avons presque tous acheté, épuisant le stock des livres disponibles en français – et le site

http://www.seebg.net/BoianskaCarkva

Musée archéologique : 1) époque paléolithique : grotte de Kozarnika (1 100 000 ans av. J.-C.) - site de Karanovo qui présente une stratigraphie intéressante car sans hiatus - nombreuses figurines de terre cuite 2) trésors thraces : - trésor de Trebenitche : découvert en 1918 – en Macédoine - fines feuilles d’or pour recouvrir le corps, le visage les mains - casque en bronze et or - cratère plus petit que celui de Vix mais avec le même type de décoration - - trésor de Valchitran, dans la région de Pleven : différents vases en or, de différentes formes - chacun réalisé dans une seule et même feuille d’or - un grand vase à deux anses - curieux vase à 3 godets (voir ci-contre), les godets communiquent entre eux, et avec le manche : vase rituel ? - épaisseur des vases impressionnante : env. 3 mm - retour de l’anse riveté sur le corps du vase - datation estimée à -1200/-1100. - - trésor de Burzitsa (-5ème / -4ème ) - tête de Seutès III du tombeau de Kosmatka - trésor de Nikolaevo (-3ème) 3) icône : une icône de procession à 2 faces du 14ème - représentant sur une face la Vierge et Saint Jean - la Vierge représentée avec 3 étoiles (référence à Vénus), l’une au front les deux autres sur chaque épaule, signifiant qu’elle était vierge avant, pendant et après - étoiles à 8 branches - modelé des vêtements sur le corps de Saint Jean - vêtement de la vierge bleu foncé richement et finement rehaussé d’or - le bois de l’icône forme comme un cadre (car considéré comme reliquaire) nota : débat à l’époque de Saint Bernard : la couleur est-elle matière ou lumière ? => les Italiens ont tranché pour la matière et ont continué à faire des fresques ; en France Saint Bernard a tranché pour la lumière, les fresques ont donc disparu et ont laissé place à des vitraux 4) stèles romaines : voir dessin - dans la partie haute (la plus petite), les portraits des membres de la famille (plusieurs têtes : deux, trois ou plus), dans la partie basse un texte entouré de pampres de vigne

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5) un tombeau en bâtière 6) une plaque sculptée représentant les jeux du cirque : un homme combattant un lion ou un ours, un crocodile, un combat ours contre lion, des singes – plaque retrouvée sur le lieu du cirque de Sofia – sorte d’affiche ? 7) des chapiteaux dont l’un avec un aigle serpentaire, un autre avec un escargot 8) de petits ex-voto avec des sculptures de Diane chasseresse, des 3 Grâces, … A côté du musée archéologique, nous pouvons admirer la garde, pendant et après la relève :

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Samedi 23 mai : Avant la visite prévue du musée des icônes, nous voici en promenade dans les rues de Sofia à la rencontre

- des vestiges du rempart romain - des bains municipaux, décorés de superbes céramiques de couleur, où de nombreux sofiotes viennent se

ravitailler en eau - de la synagogue, de style andalou, occasion d’évoquer l’histoire des juifs en Bulgarie

- à partir du 16ème siècle, de nombreux juifs séfarades

arrivent d’Espagne, pour trouver refuge dans l’empire ottoman (qui accueille tous ceux qui étaient persécutés par les chrétiens), et au 19ème ce sont les juifs askénases de Pologne et de Russie qui rejoignent cette région – au 19ème la population juives est estimée à anv. 50 000 pers. Dans une population totale de 2 000 000 habitants – la loi « pour la sûreté de la nation » provoque un débat au parlement, soulevant l’opposition du synode, de l’église, des avocats, de personnalités, etc … signée en 1941 elle interdit aux juifs l’usage de voiture et l’accès à certains métiers – en 1942 la conférence de Wannsee prêche pour la solution finale : la Bulgarie envoie les Juifs dans des camps de travail plutôt que de les livrer aux Allemands (leurs alliés) – en mars 1943, les Allemands réclament 20 000 juifs – l’opposition de l’église et des religieux (notamment le métropolite de Sofia avec un sermon contre le port de l’étoile) et l’inertie des différents rouages de l’administration font que les Juifs de la Bulgarie centrale ne seront pas déportés, par contre ceux de Macédoine et de Grèce le seront – en 1944, abrogation de toutes les lois anti-sémites – en 1948, de nombreux juifs partent pour Israël - aujourd’hui il y a en Bulgarie entre 4 et 5 000 juifs, et un seul rabbin (à Sofia)

- de la mosquée, occasion d’évoquer le devsirmé (mot turc

signifiant cueillette, récolte) - cette moquée date du 16ème siècle – elle aurait été construite

par le célèbre architecte Sinan, enfant du devsirmé (ou impôt du sang) : tous les 5 ans, une tournée dans les provinces permettait aux Ottomans, à partir d’une liste de garçons établis par le pope, de « choisir » un certain nombre d’enfants : les fils uniques, les handicapés étaient laissés sur place, les autres emmenés à Istanbul – les plus solides étaient confiés à une famille d’accueil et devenaient janissaires – les plus intelligents étaient éduqués dans une école du palais pour devenir fonctionnaires.

- et de l’église Sainte Sofia, où un chantre nous laissera bouche bée devant sa belle voix grave, et où des vitres dépolies posées sur le sol ne nous permettront pas vraiment d’apercevoir les mosaïques et les vestiges

Le musée des icônes, situé sous la cathédrale Alexandre Nevski :

- saint Luc est connu comme le premier peintre d’icône - on trouve ensuite des peintures dans les catacombes, puis des mosaïques - la peinture d’icônes est d’abord une peinture à l’encaustique :la couleur est mélangée à la cire qui

protège les couleurs (cf. portraits du Fayoum) – puis ce sera une détrempe à l’œuf jusqu’au 19ème siècle

- on distingue plusieurs périodes : l’école de Veliko-Tarnovo sous le 2ème royaume bulgare, puis une période ottomane, puis à partir du 18ème, on trouve l’influence du baroque européen

- la première icônes devant laquelle nous nous arrêtons est une icône de Saint Nicolas, 12ème-13ème siècle, qui utilise la perspective inverse (soit par ignorance ?, soit pour engager plus le spectateur ?) – l’auréole est peinte en rouge (rouge symbole de puissance, de pouvoir) – l’or n’est pas utilisé

- l’art des icônes se développe sur la côte (Nessebar) avec des artistes qui ont fui Constantinople – les volumes sont rendus par des transitions de couleur

- la fabrication du support : fait de bois + colle + plâtre ou craie ou poussière d’albâtre, ensuite ponçage, et collage d’un linge en lin ou en coton – il peut y avoir 17 couches avant de peindre

- la peinture : d’abord un dessin, puis une couleur de base qui donne la carnation brun ou verdâtre, ensuite ajout des couleurs claires jusqu’au blanc. Le peintre « écrit » une icône : c’est Dieu qui guide sa main

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- en 787, le concile de Nicée instaure les règles pour la représentation des icônes – si une œuvre ne suit pas ces règles, elle est brûlée

- notre seconde icône sera celle d’une Vierge qui montre Jésus, donc la voie du salut (Vierge Hodegetria) – fin 15ème / début 16ème

- symbolique : lorsque Jésus tient le livre fermé, alors le jugement dernier n’est pas encore arrivé - certaines icônes sont recouvertes de métal, seuls le visage et les mains sont laissés libres - nous détaillerons ensuite :

- l’icône d’une Vierge dans la pose tendresse (Vierge Eleousa) - « deesis », thème iconographique obligatoire dans une église orthodoxe, représentation où la

Vierge et Saint Jean Baptiste intercèdent pour les humains auprès de Dieu – début 17ème - une représentation début 17ème de Saint-Georges, debout avec son bouclier (on voit juste le

buste ? )- d’après le dictionnaire des saints, Georgos = laboureur, il s’agit donc d’un saint agraire – il serait originaire d’Anatolie, région très sèche, où un dragon retient l’eau – saint-georges tuant le dragon serait le mythe de Persée et de la Gorgone réintroduit sous une forme christianisée ? nota : la mer tyrrhénienne est riche en corail, le corail d’après la légende serait des algues pétrifiées par la sang de la gorgone, c’est pour cela que le corail est dit protecteur contre le mauvais œil, et qu’on en faisait porter aux enfants mâles : l’idée du corail sera récupérée par l’Eglise pour en faire le symbole de l’annonce du sang versé par la Christ (représentations de Jésus du 16ème siècle avec un brin de corail)

- pendant la période iconoclaste, on représente la Vierge par une rose => par la suite, la Vierge est aussi représentée tenant une rose

- une icône de Vierge Galaktotrophousa (qui allaite), de Vierge Eleousa (tendresse) Voici venir l’heure de rejoindre l’aéroport et par la suite nos pénates après une semaine d’un voyage plein de découvertes.