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wcoomd.org Directives de l’OMD sur la gestion des catastrophes et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique JUIN 2021

Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la

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Directives de l’OMD sur la gestion des catastrophes et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique

JUIN 2021

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Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuité

de la chaĂźne logistique

Réagir à la pandémie de COVID-19 et se préparer à faire face à de futurs événements

perturbateurs

Juin 2021

Direction ContrÎle et Facilitation Sous-Direction Procédures et Facilitation

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AVANT-PROPOS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Lorsque des Ă©vĂ©nements catastrophiques se produisent, il est essentiel que les populations touchĂ©es reçoivent le soutien dont elles ont besoin en temps voulu et que les opĂ©rations de secours soient menĂ©es de maniĂšre efficiente, efficace et coordonnĂ©e. La crise sanitaire mondiale de la COVID-19 a profondĂ©ment impactĂ© nos sociĂ©tĂ©s et a mis la communautĂ© internationale sous une pression Ă©norme pour mettre fin Ă  la propagation du virus, fournir un soutien mĂ©dical lĂ  oĂč nĂ©cessaire et distribuer les vaccins en toute sĂ©curitĂ©. En outre, Ă  cause des changements climatiques, les dangers naturels sont devenus de plus en plus courants et l'incidence des Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes a augmentĂ©, perturbant la vie de nombreuses communautĂ©s, en particulier dans les pays en voie de dĂ©veloppement.

Les douanes sont en premiÚre ligne pour soutenir les personnes dans le besoin. Elles jouent un rÎle central dans la facilitation du mouvement des biens et des équipements de secours et contribuent à garantir que l'aide humanitaire soit transportée efficacement dans le monde entier.

L'Organisation mondiale des douanes (OMD) est pleinement engagĂ©e Ă  soutenir ses Membres dans cette tĂąche si importante et urgente. Pour cela, en collaboration avec les Membres et grĂące au soutien financier du Gouvernement du Japon, L’OMD a le plaisir de prĂ©senter les "Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique", qui vise Ă  renforcer la capacitĂ© des administrations douaniĂšres Ă  relever les dĂ©fis dĂ©coulant des maladies infectieuses et des catastrophes naturelles tout en assurant la continuitĂ© de la chaĂźne logistique.

Les Directives ont été rédigées et promues par le Projet COVID-19 de l'OMD, une initiative lancée en juin 2020. Le texte comprend des contributions fournies par les Membres de toutes les régions de l'OMD et par les parties prenantes.

Pour surmonter les perturbations causĂ©es par la crise de la COVID-19, les Membres de l'OMD ont amĂ©liorĂ©, simplifiĂ© et numĂ©risĂ© un certain nombre de procĂ©dures douaniĂšres en facilitant ainsi les opĂ©rations de secours tout en aidant des milliers d'entreprises qui dĂ©pendent du commerce pour survivre. L’expertise des Membres a Ă©tĂ© cruciale dans l'Ă©laboration de cet outil innovant, pour reflĂ©ter et reconnaĂźtre les prioritĂ©s nationales et rĂ©gionales et sensibiliser au rĂŽle jouĂ© par les administrations douaniĂšres dans les secours en cas de catastrophe.

J'espÚre vivement que tous les Membres de l'OMD, ainsi que les parties prenantes impliquées dans la facilitation des échanges et dans l'aide humanitaire, feront pleinement usage des meilleures pratiques contenues dans ces Directives. Les Directives constituent un document vivant et j'encourage donc tous les lecteurs à continuer à partager leurs expériences avec le Secrétariat de l'OMD de maniÚre innovante et collaborative, dans l'esprit d'assistance mutuelle qui caractérise la communauté douaniÚre, en particulier dans les moments difficiles.

Dr. Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l'Organisation mondiale des douanes

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Liste d'acronymes

ABF : Australia Border Force (Douanes d’Australie)

AOC : Afrique occidentale et centrale

ASFC : Agence des services frontaliers du Canada

BCHA : Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies

CAP : ContrĂŽle a posteriori

CBP : Customs and Border Protection (Douanes et protection des frontiĂšres)

CKR : Convention de Kyoto révisée

CMU : Centre des mesures d’urgence

EPI : Équipements de protection individuelle

FICR : Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

GCF : Gestion coordonnée des frontiÚres

NDMA : National Disaster Management Authority (Autorité nationale de gestion des catastrophes)

OEA : Opérateur économique agréé

OI : Organisations internationales

OMS : Organisation mondiale de la santé

ONG : Organisations non gouvernementales

OSBP : One-Stop Border Post (Poste frontiĂšre Ă  guichet unique)

PDA : Protocole d'accord

PMA : Pays les moins avancés

UNDRR : Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes

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Table des matiĂšres

I. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 1

1. Contexte ................................................................................................................................. 1

2. Cadre de référence ................................................................................................................ 2 2.1. Instruments et outils pertinents de l'OMD en matiÚre de secours en cas de catastrophes naturelles ..................................................................................................................................... 2 2.2. Instruments et outils de l'OMD qui contribuent à assurer la continuité de la chaßne logistique .................................................................................................................................................... 3 2.3. Aperçu des initiatives de l'OMD en matiÚre de secours en cas de catastrophes naturelles .. 3

3. Objectifs ................................................................................................................................. 4

4. Champ d'application et structure ......................................................................................... 5

II. DIRECTIVES .............................................................................................................................. 7

A. Phase de prĂ©paration ............................................................................................................ 7 1. Promouvoir le rĂŽle de la douane dans la gestion des catastrophes ......................................... 8 2. RĂ©vision du cadre juridique douanier national ......................................................................... 9 3. Utilisation de la technologie ................................................................................................... 10 4. Alignement aux normes internationales ................................................................................. 10 5. Planification de la continuitĂ© des activitĂ©s .............................................................................. 11 6. PrĂ©coniser l'octroi de licences/l’enregistrement des acteurs humanitaires ............................. 12 7. CrĂ©ation d'un Centre des mesures d’urgence ........................................................................ 12 8. Acquisition d'infrastructures d'urgence Ă  dĂ©ploiement rapide ................................................. 13 9. AmĂ©lioration de la prĂ©paration du personnel douanier ........................................................... 14

9.1. Incorporation de la gestion des catastrophes dans la formation des douanes ................. 14 9.2. Organisation de formations pour les agents des douanes, les commissionnaires en douane et les opérateurs humanitaires .................................................................................. 15 9.3. Préparation de Procédures opérationnelles normalisées (PON) pour le traitement des envois de secours .................................................................................................................. 15 9.4. Réalisation d'exercices de simulation .............................................................................. 16 9.5. Télétravail et formation en ligne ..................................................................................... 16

10. Mesures de protection du personnel douanier ..................................................................... 17 10.1. Acquisition d'Équipements de protection individuelle (EPI) ........................................... 18 10.2. Adoption de protocoles de santĂ© et de sĂ©curitĂ© appropriĂ©s ........................................... 19

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B. Phase de réponse ............................................................................................................... 22 1. Création d'une équipe opérationnelle chargée des pandémies/catastrophes ......................... 22 2. Communication et transparence ............................................................................................ 22

2.1. Communication avec le personnel des douanes ............................................................ 23 2.2. Communication avec les parties prenantes ..................................................................... 23

3. Adaptation de l'environnement de travail et du modus operandi ............................................ 24 4. Contribuer à l'établissement de listes de secours et de biens essentiels .............................. 25 5. Accélérer la procédure de dédouanement ............................................................................. 26

5.1. Exploitation d'un systÚme de dédouanement permanent ................................................ 26 5.2. Mise en place d'un service d'assistance .......................................................................... 27 5.3. Déclaration en douane .................................................................................................... 27

5.3.1. Déclarations électroniques ....................................................................................... 28 5.3.2. Déclarations simplifiées/provisoires .......................................................................... 29 5.3.3. Soumission des piÚces justificatives en format électronique ..................................... 29

5.4. Utilisation accrue de la gestion des risques .................................................................... 31 5.4.1. Utilisation de l'analyse des données pour la gestion des risques .............................. 31

5.5. Traitement avant l'arrivée et mainlevée immédiate des marchandises ............................ 32 5.6. Inspection des marchandises .......................................................................................... 33

5.6.1. Optimiser l'utilisation des équipements d'inspection non intrusive ............................ 33 5.6.2. Hiérarchisation de l'inspection des envois de secours .............................................. 34 5.6.3. L'inspection à distance des marchandises ................................................................ 35

5.7. Paiement des droits de douane et des taxes ................................................................... 36 5.7.1. Paiement Ă©lectronique .............................................................................................. 36 5.7.2. Mise en Ɠuvre de l'exemption temporaire du paiement des droits pour les envois de secours et les biens essentiels ........................................................................................... 37 5.7.3. Report de paiement des droits et taxes, dispense de sanctions, modes de paiement ........................................................................................................................................... 38

6. ContrĂŽle a posteriori .............................................................................................................. 39 6.1. Utilisation du ContrĂŽle a posteriori (CAP) Ă  distance/virtuel............................................. 40

7. Coopération et partenariats ................................................................................................... 41 7.1. Coopération avec le secteur privé ................................................................................... 41

7.1.1. L'Opérateur économique agréé : un élément clé pour la continuité de la chaßne logistique ............................................................................................................................ 41 7.1.2. Les OEA et les opérations de secours en cas de catastrophes ............................... 43 7.1.3. Validation/revalidation à distance/virtuelle de l'OEA.................................................. 43

7.2. Gestion coordonnée des frontiÚres (GCF) ....................................................................... 44 7.2.1. Coopération entre la douane et les autres agences gouvernementales .................... 44 7.2.2. Le Guichet unique .................................................................................................... 46 7.2.3. Coopération entre douanes ..................................................................................... 48 7.2.4. Poste frontiÚre à guichet unique (One-Stop Border Post - OSBP) ............................ 49

8. L'admission temporaire et le carnet ATA ............................................................................... 49 9. Transit .................................................................................................................................. 51

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10. Commerce électronique transfrontalier ................................................................................ 53 11. ContrÎle des passagers ....................................................................................................... 54 12. Protection de la société ...................................................................................................... 54

C. Phase de retablissement .................................................................................................... 63 1. CrĂ©ation de l'Ă©quipe de planification du rĂ©tablissement ......................................................... 63 2. Évaluation de la situation ....................................................................................................... 64 3. Évaluation des mesures mises en Ɠuvre pendant la phase de rĂ©ponse ............................... 64 4. Renforcer et pĂ©renniser les solutions informatiques .............................................................. 65 5. Soutenir les ressources humaines ......................................................................................... 66 6. ActivitĂ©s d'application de la loi ............................................................................................... 66 7. Communication permanente .................................................................................................. 67 8. Renforcement de la coopĂ©ration douane-entreprises ............................................................ 67 9. RĂ©vision des plans de continuitĂ© des activitĂ©s et des ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es (PON) ........................................................................................................................................ 68

APPENDICE I ............................................................................................................................... 70

APPENDICE II .............................................................................................................................. 75

ANNEXE I ..................................................................................................................................... 77

ANNEXE II .................................................................................................................................... 83

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I. Introduction

1. CONTEXTE

Le début de cette décennie a été marqué par un événement sans précédent : l'apparition

inattendue d'une nouvelle maladie à coronavirus (COVID-19) que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclarée Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en janvier 2020. Compte tenu de la propagation rapide et mondiale de la maladie, l'OMS a décidé, en moins de deux mois, de qualifier la COVID-19 de pandémie et a exhorté tous les pays à prendre les mesures nécessaires pour la contenir.

En rĂ©ponse Ă  la communication officielle de l'OMS sur les risques associĂ©s Ă  la propagation rapide du virus, de nombreux pays ont mis en Ɠuvre un certain nombre de mesures, notamment la fermeture des frontiĂšres, des restrictions aux voyages et des procĂ©dures de dĂ©pistage intensif aux frontiĂšres. Ces mesures sont apparues dans un premier temps comme non coordonnĂ©es, et ont provoquĂ© des perturbations sans prĂ©cĂ©dent dans la circulation transfrontaliĂšre des biens et des personnes.

L'incertitude et l'imprévisibilité qui caractérisent la situation aux frontiÚres ont été rendues plus difficiles par l'afflux de volumes croissants de fournitures médicales, d'équipements et d'autres biens essentiels. Compte tenu du risque élevé d'infection, de la nature des marchandises importées et du manque d'expérience pour les traiter, de nombreuses administrations douaniÚres ont éprouvé des difficultés considérables pour assurer le maintien non seulement du commerce ordinaire, mais aussi la circulation des marchandises essentielles nécessaires pour atténuer l'impact de la COVID-19.

En tant qu'acteurs clés de la chaßne logistique mondiale, les administrations douaniÚres ont été vivement encouragées à assurer la stabilité et la continuité des échanges commerciaux et à faciliter et accélérer les mouvements des secours et des biens essentiels, afin de contribuer à minimiser l'impact négatif global de la pandémie sur les économies et les sociétés.

L'OMD, en tant que porte-parole internationalement reconnu de la douane, a réagi rapidement à la situation engendrée par la pandémie. Elle a entrepris un certain nombre d'actions, telles que la diffusion des instruments et outils pertinents de l'OMD, la fourniture de documents d'orientation à la communauté douaniÚre et le partage d'expertise et de meilleures pratiques.

Au fils des années, l'OMD a acquis une expérience importante dans l'élaboration de normes internationales, a produit plusieurs instruments et outils qui renforcent le rÎle crucial joué par la douane dans les opérations de secours en cas de catastrophes naturelles en formulant des procédures simplifiées pour traiter les envois de secours. Ceci permet aux administrations

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douaniĂšres d’opĂ©rer dans les situations d'urgence et de dĂ©tailler l'approche nĂ©cessaire pendant la phase de rĂ©tablissement. Ces instruments et outils ont Ă©tĂ© mis en Ɠuvre par la communautĂ© douaniĂšre pour rĂ©pondre Ă  la pandĂ©mie.

L'impact sans précédent de la COVID-19 a démontré que la communauté douaniÚre avait besoin d'un nouvel outil présentant des orientations et des meilleures pratiques claires visant à assurer au mieux la préparation, la réponse et le rétablissement des administrations douaniÚres face aux pandémies1 (ou épidémies) et aux catastrophes naturelles.

2. CADRE DE RÉFÉRENCE Comme indiquĂ© ci-dessus, l'OMD a Ă©laborĂ© des normes internationales et menĂ© un certain nombre d'activitĂ©s et d'initiatives pour soutenir ses Membres.

2.1. Instruments et outils pertinents de l'OMD en matiĂšre de secours en cas de catastrophes naturelles - Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des rĂ©gimes douaniers, amendĂ©e (Convention de Kyoto rĂ©visĂ©e - CKR - voir Annexe I) Le Chapitre 5, Annexe spĂ©cifique J de la CKR, dĂ©crit les dispositions que les administrations douaniĂšres devraient mettre en place pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement des envois de secours. Ce chapitre dĂ©veloppe la prĂ©cĂ©dente Recommandation du Conseil de CoopĂ©ration DouaniĂšre (CCD) en vue d’accĂ©lĂ©rer l'acheminement des envois de secours lors de catastrophe (1970). Les dispositions spĂ©ciales incluses dans ce chapitre ne s'appliquent pas aux marchandises envoyĂ©es par la poste, ni Ă  l'alcool ou aux boissons alcoolisĂ©es, au tabac ou aux produits du tabac.

Les dispositions du Chapitre 5 s'appliquent aux formalitĂ©s douaniĂšres liĂ©es au dĂ©douanement des envois de secours Ă  tous les stades de leur transport, que ce soit pour l'exportation, le transit ou l'importation. Ce chapitre traite des plus grandes facilitĂ©s accordĂ©es aux envois de secours par rapport aux dispositions relatives au traitement par la douane d'autres marchandises qui ne sont pas urgentes. Lors du dĂ©douanement des envois de secours, les contrĂŽles doivent ĂȘtre limitĂ©s au strict minimum nĂ©cessaire. Le dĂ©douanement des envois de secours a fait l'objet de discussions entre l'OMD et le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (BCHA). En coopĂ©ration avec l'OMD, le BCHA a Ă©laborĂ© un Accord Type de Facilitation DouaniĂšre afin d'Ă©tablir un cadre pour encourager la livraison accĂ©lĂ©rĂ©e des biens de secours en cas d’aide humanitaire et d’opĂ©rations d’urgences. - Convention relative Ă  l'admission temporaire (Istanbul, 26 juin 1990)/ Convention d'Istanbul (voir Annexe I)

1 Pour se référer plus facilement à la situation de la COVID-19, le terme "pandémie" est utilisé fréquemment dans ce document. Toutefois, veuillez noter que ces Directives couvrent également les épidémies.

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Le 26 juin 1990, le Conseil de l'OMD a adopté la Convention relative à l'admission temporaire (la "Convention d'Istanbul"), qui est entrée en vigueur le 27 novembre 1993. L'Annexe B.9 de la Convention concerne les marchandises importées à des fins humanitaires afin de faciliter leur admission temporaire en période de crise.

- Résolution du Conseil de Coopération DouaniÚre relative au rÎle de la douane dans les opérations de secours en cas de catastrophes naturelles - juin 2011 (voir Annexe I) En juin 2011, lors des sessions du Conseil de l'OMD, les Membres ont adopté la Résolution relative au rÎle de la douane dans les opérations de secours en cas de catastrophes naturelles. Cette résolution constatait l'augmentation du nombre de catastrophes naturelles touchant les populations et nécessitant une aide humanitaire internationale urgente, ainsi que la nécessité de renforcer le rÎle de la douane dans la gestion des opérations de secours humanitaire. L'objectif de ce texte était de mettre en exergue l'engagement de la douane sans compromettre les normes de contrÎle douanier appropriées, et de fournir une réponse adéquate en cas de catastrophes naturelles en facilitant l'entrée, la sortie et le transit des envois de secours.

2.2. Instruments et outils de l'OMD qui contribuent à assurer la continuité de la chaßne logistique Les instruments et outils énumérés ci-dessous contiennent des dispositions pertinentes pour la continuité de la chaßne logistique en cas de perturbations causées par des catastrophes naturelles ou des pandémies. Ces dispositions sont détaillées dans le corps des présentes Directives, le cas échéant.

- Le Cadre de normes SAFE (SAFE FoS) - Le Cadre de normes pour le commerce Ă©lectronique transfrontalier - Les Directives sur la reprise du commerce - Le Recueil sur la gestion coordonnĂ©e des frontiĂšres (GCF) - Le Recueil sur la gestion des risques en matiĂšre douaniĂšre 2.3. Aperçu des initiatives de l'OMD en matiĂšre de secours en cas de catastrophes naturelles AprĂšs l'adoption de la RĂ©solution de juin 2011, le SecrĂ©tariat de l'OMD a menĂ© plusieurs activitĂ©s pour la mettre en Ɠuvre. Il a notamment organisĂ© des sĂ©minaires conjoints avec le BCHA et la FICR sur le rĂŽle des douanes dans les opĂ©rations secours en cas de catastrophes naturelles, couvrant cinq rĂ©gions de l'OMD. Les sĂ©minaires ont rĂ©uni des participants des administrations des Membres de l'OMD et inclus des reprĂ©sentants des autoritĂ©s nationales de gestion des catastrophes, des sociĂ©tĂ©s nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CRCR), des organisations non gouvernementales (ONG) et des agences des Nations Unies, entre autres. Les participants ont partagĂ© les expĂ©riences et les perspectives des autoritĂ©s douaniĂšres et des principaux partenaires humanitaires afin d'obtenir un

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retour d'informations sur les besoins futurs. Ils ont également été informés des outils, instruments et initiatives existants élaborés par l'OMD, le BCHA et la FICR.

Ces derniĂšres annĂ©es, l'OMD a aidĂ© ses Membres Ă  amĂ©liorer leur capacitĂ© Ă  faire face aux situations d'urgence par le biais de diffĂ©rentes initiatives, telles que le projet “La douane dans la lutte contre les maladies Ă©pidĂ©miques” - C-RED. Ce projet a Ă©tĂ© financĂ© par le Gouvernement des Pays-Bas et mis en Ɠuvre par le SecrĂ©tariat de l'OMD dans la rĂ©gion de l'Afrique occidentale et centrale (AOC) pour lutter contre la propagation du virus Ebola, protĂ©ger les agents des douanes en premiĂšre ligne et accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement des biens de secours. Le projet a aidĂ© six Membres de la rĂ©gion AOC Ă  mieux se prĂ©parer Ă  rĂ©agir au niveau national en cas d'Ă©pidĂ©mies ou de catastrophes naturelles.

Suite à l'apparition de la COVID-19, l'OMD a lancé le Projet COVID-19 avec le soutien financier du Gouvernement du Japon, dans le but d'améliorer la capacité des pays en développement et des pays les moins avancés à faire face à la pandémie de COVID-19, ainsi qu'à d'autres maladies infectieuses et événements perturbateurs. Les principaux résultats du projet sont l'élaboration de présentes Directives et l'organisation d'activités de renforcement des capacités pour les Membres de l'OMD aux niveaux régional, sous-régional et national.

3. OBJECTIFS Les Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique (ci-aprĂšs dĂ©nommĂ©es "les Directives") constituent un outil complet. Si pleinement mises en Ɠuvre, les Directives devraient contribuer Ă  amĂ©liorer la prĂ©paration des administrations douaniĂšres Ă  rĂ©agir et Ă  se remettre d'Ă©vĂ©nements perturbateurs. Les Directives rĂ©pondent Ă  trois objectifs principaux : - Sensibiliser au rĂŽle crucial que jouent les administrations douaniĂšres dans les opĂ©rations de secours en cas de catastrophe et aider les administrations douaniĂšres Ă  mettre en Ɠuvre les dispositions des autres instruments et outils liĂ©s Ă  l'OMD ;

- Aider les administrations douaniÚres à améliorer leur niveau de préparation pour répondre aux pandémies et aux catastrophes naturelles ; et

- Fournir aux administrations douaniĂšres des recommandations claires, Ă©tayĂ©es par les meilleures pratiques, pour relever les dĂ©fis dĂ©coulant des maladies infectieuses et des catastrophes naturelles, de maniĂšre Ă  accĂ©lĂ©rer la circulation des biens de secours et Ă  assurer la continuitĂ© de la chaĂźne logistique. Compte tenu de la diversitĂ© des rĂšglementations et systĂšmes douaniers dans le monde, et du nombre d'approches diffĂ©rentes de la gestion des catastrophes adoptĂ©es au niveau national, les mesures envisagĂ©es n'auront pas la mĂȘme pertinence dans tous les pays. Les plans

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d'intervention de la douane devront donc ĂȘtre adaptĂ©s et rĂ©pondre aux circonstances locales spĂ©cifiques..

4. CHAMP D'APPLICATION ET STRUCTURE

Ce document est divisé en deux sections : I. Introduction, et II. Les Directives. L'introduction décrit le contexte dans lequel les Directives ont été rédigées. Elle présente également les initiatives, instruments et outils de l'OMD relatifs aux secours en cas de catastrophes naturelles, explique les principaux objectifs des Directives, définit leur portée et détaille leur structure. La section II fournit des orientations sur les trois phases du cycle de gestion des catastrophes : préparation, intervention et rétablissement.

Les Directives couvrent un large éventail de sujets douaniers, notamment le développement organisationnel, la gestion des risques, les Opérateurs économiques agréés (OEA) et la Gestion coordonnée des frontiÚres (GCF), en tenant compte des instruments et outils existants de l'OMD afin d'éviter tout chevauchement ou double emploi avec des travaux antérieurs.

Il convient de souligner qu'il est largement admis dans les milieux universitaires que, malgré certaines similitudes en termes de perturbations et de pertes, les pandémies telles que la COVID-19 diffÚrent des catastrophes naturelles par leur ampleur, leur durée et leur impact2. Les pandémies ont un impact plus important que les catastrophes naturelles, telles que les ouragans, les typhons ou les tremblements de terre. Les catastrophes naturelles se produisent souvent dans une région ou un pays spécifique (dont certains sont particuliÚrement sujets à de tels événements). Les pandémies, en revanche, se propagent à l'échelle mondiale et touchent plusieurs pays.

Les catastrophes naturelles peuvent dĂ©truire les infrastructures nĂ©cessaires au commerce, telles que les routes, les ports et les aĂ©roports. Les pandĂ©mies n'ont pas un impact destructeur similaire au niveau physique, mais les mesures mises en Ɠuvre pour contenir leur propagation (confinements, couvre-feux, Ă©loignement social, etc.) ont souvent des consĂ©quences socio-Ă©conomiques dramatiques.

La durée des pandémies est généralement plus longue que celle des catastrophes naturelles, et le niveau d'imprévisibilité qu'elles engendrent est encore plus élevé (plusieurs vagues, efficacité des vaccins, etc.).

2 https://www.sciencespo.fr/en/news/news/covid-19-a-natural-disaster/4889#:~:text=MĂȘme%20si%20le%20virus%20est,tsunamis%2C%20hurricanes%2C%20ou%20inondations.

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Les catastrophes naturelles sont limitées dans le temps et permettent aux autorités de mieux planifier les opérations nécessaires pour gérer avec succÚs les phases de secours et de rétablissement initial.

Ces Directives traitent Ă  la fois des pandĂ©mies et des catastrophes naturelles, et fournissent des recommandations qui pourraient ĂȘtre utiles pour faire face Ă  l'une ou l'autre situation en amĂ©liorant la prĂ©paration des administrations douaniĂšres. Les meilleures pratiques et les exemples mentionnĂ©s font rĂ©fĂ©rence Ă  la pandĂ©mie de COVID-19 et aux enseignements qui en ont Ă©tĂ© tirĂ©s. Les Directives couvrent les trois principales phases du cycle de gestion des catastrophes : la phase de prĂ©paration, la phase de rĂ©ponse et la phase de rĂ©tablissement.

Pour faciliter la mise en Ɠuvre des Directives, les administrations douaniĂšres sont invitĂ©es Ă  les considĂ©rer comme un tout, plutĂŽt que de rechercher des mesures distinctes et spĂ©cifiques Ă  mettre en place durant chaque phase du cycle de gestion des catastrophes. Les procĂ©dures et pratiques douaniĂšres sont expliquĂ©es et prĂ©sentĂ©es en gardant Ă  l'esprit l'objectif principal du document, qui est d'assurer la continuitĂ© de la chaĂźne logistique et la circulation accĂ©lĂ©rĂ©e des marchandises en temps de crise.

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II. Directives

A. PHASE DE PRÉPARATION La phase de prĂ©paration est cruciale pour la gestion efficace, efficiente et rĂ©ussie des pandĂ©mies et des catastrophes naturelles et, au cours de celle-ci, les administrations douaniĂšres doivent prendre des mesures pour rĂ©duire l'impact potentiel de tels Ă©vĂ©nements.

La pandĂ©mie de COVID-19 a rĂ©vĂ©lĂ© que de nombreuses administrations douaniĂšres n'Ă©taient pas suffisamment prĂ©parĂ©es pour rĂ©pondre Ă  ce type d'Ă©vĂ©nement perturbateur et le gĂ©rer. Un certain nombre de Membres n'ont pas conçu ou mis en Ɠuvre de rĂšglementations et de procĂ©dures spĂ©cifiques pour dĂ©finir les biens et services essentiels et dĂ©douaner rapidement les envois contenant des articles critiques et de secours. La prĂ©paration nĂ©cessite, entre autres, la participation des administrations douaniĂšres Ă  la mise en place de plans d'urgence nationaux par l'autoritĂ© chargĂ©e de la gestion des catastrophes, la prĂ©paration des cadres rĂšglementaires et juridiques nĂ©cessaires, la prĂ©paration de plans de continuitĂ© des activitĂ©s et de plans d'urgence, la mise en Ɠuvre de mesures douaniĂšres adĂ©quates, la formation du personnel douanier, la simulation de scĂ©narios, l'essai rĂ©gulier des Ă©quipements et des procĂ©dures, et la mise en Ɠuvre des enseignements tirĂ©s des expĂ©riences passĂ©es.

Image 1 : Le cycle de préparation

Source : DĂ©velopper et maintenir des plans d'opĂ©rations d'urgence, Agence fĂ©dĂ©rale de gestion des urgences des États-Unis.

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1. Promouvoir le rĂŽle de la douane dans la gestion des catastrophes Les administrations douaniĂšres doivent ĂȘtre impliquĂ©es dans la planification d'urgence gĂ©nĂ©rale de leur gouvernement national et dans la prĂ©paration aux catastrophes naturelles, et promouvoir leur rĂŽle dans ce domaine.

De nombreux Membres disposent d'un organisme spĂ©cialisĂ© au niveau national qui est chargĂ© de la gestion des catastrophes et qui a pour mission d'Ă©tablir des politiques en la matiĂšre. Cette autoritĂ© assure un processus continu et intĂ©grĂ© de planification, d'organisation, de coordination et de mise en Ɠuvre des mesures qui sont nĂ©cessaires pour attĂ©nuer ou rĂ©duire les risques et les consĂ©quences associĂ©es, y compris le renforcement des capacitĂ©s, la prĂ©paration et la rĂ©ponse.

La pandémie de COVID-19 a montré que les administrations douaniÚres jouent un rÎle important dans les stratégies de réponse nationales visant à atténuer les catastrophes naturelles et les risques pour la santé et la sécurité publiques liés aux épidémies. Il est donc de la plus haute importance qu'elles soient intégrées de maniÚre adéquate dans les mécanismes de préparation et de réponse rapide.

Les administrations douaniÚres doivent s'efforcer de faire reconnaßtre leur rÎle tout au long des phases de gestion des catastrophes, et travailler en étroite collaboration avec l'autorité chargée de la gestion des catastrophes afin de s'assurer que les plans de gestion des situations d'urgence établis reflÚtent la perspective douaniÚre en ce qui concerne le dédouanement des biens de secours. La coopération entre la douane et l'entité chargée de la gestion de la catastrophe peut, entre autres, porter sur les points suivants :

- Contribuer Ă  l'Ă©tablissement d'une liste agrĂ©Ă©e de biens essentiels et de secours ; - Aider Ă  identifier les acteurs humanitaires qui pourraient ĂȘtre autorisĂ©s Ă  importer, faire

transiter et exporter des fournitures de secours ; - Prévoir des procédures de simplification et des procédures "accélérées" en utilisant les

instruments et outils de l'OMD ou tout autre outil national ou international pertinent ; et - Faciliter l'analyse des mesures nécessaires à la continuité de la chaßne logistique.

Encadré 1 : Pratiques des Membres

1) Guatemala Le service de la douane fait partie du CONRED, le dispositif national de coordination, et bĂ©nĂ©ficie Ă  ce titre d’informations instantanĂ©es sur la gestion de la crise et en particulier au sujet de la procĂ©dure Ă  suivre pour la rĂ©ception des dons et de l’aide humanitaire aux diffĂ©rents postes de douane du pays.

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2) Les Émirats arabes unis L'AutoritĂ© douaniĂšre fĂ©dĂ©rale des Émirats arabes unis est membre de l'Ă©quipe de l’AutoritĂ© de Gestion des Secours et Crises Nationales (National Crisis and Emergency Management Authority - NCEMA), ce qui permet aux douanes de participer aux dĂ©cisions prises par l'Ă©quipe de crise et donc d'assurer la continuitĂ© des tĂąches et des procĂ©dures douaniĂšres tout en prenant les mesures de prĂ©caution. 2. RĂ©vision du cadre juridique douanier national La lĂ©gislation, les rĂšglementations et les processus administratifs des douanes nationales doivent contenir des dispositions visant Ă  accĂ©lĂ©rer la circulation des biens de secours et Ă  assurer la continuitĂ© de la chaĂźne logistique Ă  la suite de catastrophes, de pandĂ©mies et d'autres Ă©vĂ©nements perturbateurs.

Les dispositions relatives aux procédures douaniÚres applicables dans ces circonstances devraient permettre :

- La réduction des inspections physiques au minimum nécessaire ; - L'acceptation des déclarations de douane et des documents justificatifs qui répondent aux exigences minimales de sécurité et de conformité fondées sur la gestion des risques ; et - Le renforcement de la coopération et des partenariats entre la douane et les parties prenantes.

En ce qui concerne le dédouanement des envois de secours, en plus des dispositions incluses dans le Chapitre 5 de l'Annexe spécifique J de la CKR, les administrations douaniÚres peuvent se coordonner avec l'autorité de surveillance et d'autres agences gouvernementales pour inclure dans leur législation nationale les facilités légales suivantes pour en garantir le mouvement accéléré :

- Exemption de droits de douane, de taxes, de tarifs ou de frais gouvernementaux ; - Des processus simplifiés et accélérés pour les demandes d'exemption de droits (ou un

remboursement des droits, taxes, tarifs ou frais déjà payés) ; - Exemption de certaines interdictions ou restrictions économiques à l'exportation et à

l'importation ; - Des processus d'approbation simplifiés et accélérés ou des licences d'importation et

d'exportation des articles concernés.

Dans un certain nombre de pays, l'expérience des catastrophes a montré que la législation douaniÚre nationale ne comportait pas les dispositions flexibles nécessaires pour permettre le dédouanement rapide des biens de secours.

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En revanche, un cadre juridique préétabli et clair encourageant l'utilisation de la technologie et la simplification permettrait au Membre concerné de mieux gérer les mouvements de marchandises prioritaires et la coordination de l'aide humanitaire internationale. Il est fortement recommandé aux Membres de revoir leur législation nationale afin d'y intégrer les dispositions des instruments et outils de l'OMD relatifs aux mesures de facilitation qui contribuent à accélérer les mouvements transfrontaliers de marchandises, en plus de celles décrites dans les présentes Directives (voir B. Phase de réponse). 3. Utilisation de la technologie

Le Chapitre 7 (Application de la technologie de l'information) de l'Annexe générale de la CKR invite les administrations douaniÚres à utiliser la technologie de l'information pour soutenir et moderniser les opérations et processus douaniers, afin d'améliorer leur efficacité et réduire le coût pour le commerce.

En cas de catastrophe ou de pandĂ©mie, les administrations douaniĂšres sont censĂ©es garantir des procĂ©dures simplifiĂ©es et harmonisĂ©es permettant la continuitĂ© et la stabilitĂ© de la chaĂźne logistique, ainsi que le dĂ©douanement rapide des envois de secours et des biens essentiels, tout en veillant Ă  ce que les risques pour la santĂ© et la sĂ©curitĂ© soient traitĂ©s de maniĂšre appropriĂ©e. L'utilisation de la technologie et de normes communes en matiĂšre de donnĂ©es et de systĂšmes d'information peut garantir l'exhaustivitĂ© et l'exactitude des donnĂ©es, et faciliter l'interopĂ©rabilitĂ© et le partage des donnĂ©es entre les organismes concernĂ©s. Cela peut ĂȘtre utile pour les opĂ©rations de secours en cas de catastrophes et amĂ©liorer la transparence et la gestion des risques, accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement des biens de secours et renforcer le contrĂŽle et la sĂ©curitĂ©. Dans le contexte de la pandĂ©mie de COVID-19, ou dans le contexte d'autres maladies infectieuses et catastrophes naturelles, l'utilisation de technologies avancĂ©es telles que l'analyse de donnĂ©es, l'intelligence artificielle, la technologie de reconnaissance faciale, etc. permet la mise en Ɠuvre de procĂ©dures sans contact, limitant ainsi le contact physique, empĂȘchant la propagation de la maladie, protĂ©geant le personnel des douanes et assurant la continuitĂ© et la sĂ©curitĂ© des opĂ©rations.

De plus amples dĂ©tails et des exemples d'utilisation de la technologie sont fournis ci-dessous dans la section B. Phase de rĂ©ponse. 4. Alignement aux normes internationales Pour amĂ©liorer leur rĂ©ponse aux dĂ©fis auxquels elles sont confrontĂ©es, les administrations douaniĂšres doivent aligner leurs procĂ©dures et processus aux normes internationales et mettre en Ɠuvre les instruments et outils internationaux.

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Il s'agit d'un processus Ă  long terme qui nĂ©cessite une planification importante. Une fois rĂ©alisĂ©, cependant, cet alignement amĂ©liore la prĂ©paration. Alors qu’il est possible de ne mettre en Ɠuvre que certains outils et instruments durant la phase de rĂ©ponse initiale qui suit une pandĂ©mie ou une catastrophe, une approche globale est fortement recommandĂ©e. La modernisation des procĂ©dures douaniĂšres et l'adoption de normes mondiales sont susceptibles d'amĂ©liorer l'efficacitĂ© de chaque maillon de la chaĂźne logistique lors du passage des marchandises aux frontiĂšres, y compris les opĂ©rations de secours en cas de catastrophe.

Les concepts clĂ©s pour la modernisation de la douane, tels que les OEA, la GCF et le Guichet unique, seront abordĂ©s dans la section B. Phase de rĂ©ponse. 5. Planification de la continuitĂ© des activitĂ©s La planification de la continuitĂ© des activitĂ©s est abordĂ©e dans l'Annexe gĂ©nĂ©rale de la Convention de Kyoto rĂ©visĂ©e, Chapitre 7, Directives concernant l'application de la technologie de l'information. Elle est dĂ©finie comme " un processus global qui consiste Ă  Ă©laborer un plan d’action visant Ă  ce que les activitĂ©s en cours ne s’interrompent pas en cas de dĂ©faillance imprĂ©vue d’une fonction ou d’un systĂšme vital. Pour une administration des douanes, ce processus consiste Ă  pouvoir poursuivre le recouvrement des droits et taxes, le contrĂŽle des marchandises et des personnes franchissant les frontiĂšres et le dĂ©douanement ininterrompu et rapide des biens et des personnes en trafic international.”

La planification de la continuité des activités consiste à élaborer des mesures pratiques permettant aux administrations douaniÚres de se préparer à un incident ou à une crise et de continuer à fonctionner. Un plan de continuité des opérations aidera à :

- Identifier et prĂ©venir les risques dans la mesure du possible ; - Se prĂ©parer aux risques qui ne peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©s ; - RĂ©agir et se rĂ©tablir en cas d'incident ou de crise. La prĂ©paration d'un plan de continuitĂ© des opĂ©rations aidera les administrations douaniĂšres Ă  rĂ©agir rapidement Ă  un incident et Ă  rĂ©duire la pĂ©riode pendant laquelle les chaĂźnes logistiques sont perturbĂ©es, Ă  faciliter l'application de la loi, Ă  garantir la disponibilitĂ© des marchandises essentielles pour le public et Ă  accĂ©lĂ©rer le mouvement des biens de secours. Il n’est probablement pas possible de prĂ©voir tous les types d'incidents susceptibles de menacer la continuitĂ© des opĂ©rations douaniĂšres, mais le plan doit prĂ©voir une sĂ©rie de scĂ©narios diffĂ©rents (par exemple : catastrophes naturelles, Ă©pidĂ©mies, etc.).

La pandémie de COVID-19 a démontré combien il est important de disposer d'un plan de continuité des activités afin de maintenir le fonctionnement normal des opérations et d'éviter l'interruption des principales tùches de la douane. Les administrations douaniÚres devraient envisager d'élaborer et de mettre à jour leurs plans de continuité des activités, le cas échéant,

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dans le cadre de leur approche globale de prĂ©paration, afin de pouvoir faire face Ă  toute catastrophe naturelle ou pandĂ©mie future. EncadrĂ© 2 : Pratique d’un Membre

1) Jordanie Le plan exĂ©cutif des douanes jordaniennes pour lutter contre les maladies Ă©pidĂ©miques publiĂ© en 2016 comprend les mesures que les douanes jordaniennes prennent pour lutter contre toute maladie Ă©pidĂ©mique Ă  tous les niveaux (stratĂ©gique, tactique, opĂ©rationnel) sous la supervision du ComitĂ© de gestion des urgences et des crises. Ce plan exĂ©cutif est cohĂ©rent avec le plan national de lutte contre les maladies Ă©pidĂ©miques. 6. PrĂ©coniser l'octroi de licences/l’enregistrement des acteurs humanitaires

Les administrations douaniĂšres devraient prĂ©coniser l'enregistrement des acteurs humanitaires Ă©ligibles et leur accorder de plus grandes facilitĂ©s juridiques. Les critĂšres Ă  cet effet devraient ĂȘtre fixĂ©s par la lĂ©gislation nationale et pourraient couvrir les points suivants :

- Disposer de capacités et d'une expérience adéquates en matiÚre de secours en cas de

catastrophes et respecter les normes de qualité internationales ; - Adhérer aux principes humanitaires fondamentaux d'humanité, de neutralité et d'impartialité ; - Ne pas avoir l'intention de tirer un quelconque profit ou gain commercial de la fourniture de

secours en cas de catastrophes ; et - Posséder une couverture d'assurance pour leurs activités de secours en cas de catastrophes.

Certains acteurs de l'assistance internationale pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme Ă©ligibles en raison de leur statut et de leurs capacitĂ©s passĂ©es avĂ©rĂ©es, tels que les États aidants, les agences des Nations Unies, les organisations intergouvernementales concernĂ©es, etc. Les administrations douaniĂšres doivent ĂȘtre impliquĂ©es dans le processus d'approbation/enregistrement. Un processus d'approbation accĂ©lĂ©rĂ© doit ĂȘtre mis en place, et il doit ĂȘtre possible d'activer et d'achever rapidement ce processus pendant la phase de secours. 7. CrĂ©ation d'un Centre des mesures d’urgence Un Centre des mesures d’urgence (CMU) est un espace centralisĂ© de commandement et de contrĂŽle oĂč diffĂ©rents services douaniers peuvent planifier et se prĂ©parer Ă  une grande variĂ©tĂ© d'Ă©vĂ©nements perturbateurs et y rĂ©pondre. Il est trĂšs important de coordonner les diffĂ©rents services au sein d'un centre de prĂ©paration et d'intervention cohĂ©sif. Le personnel du CMU doit recueillir et analyser rapidement les informations partagĂ©es, en prenant des dĂ©cisions qui peuvent favoriser la continuitĂ© des opĂ©rations douaniĂšres et la stabilitĂ© de la chaĂźne logistique. Outre les situations d'urgence, le CMU peut ĂȘtre utilisĂ© pour des simulations et des exercices de formation afin d'amĂ©liorer l'Ă©tat de prĂ©paration du personnel douanier.

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La pandémie actuelle a mis en évidence l'importance de la coordination entre les différents services douaniers et les points d'entrée pour gérer efficacement le mouvement des marchandises et des personnes traversant la frontiÚre, tout en évitant la propagation du virus et en protégeant le personnel douanier. Le Centre des mesures d'urgence, si correctement établi et intégré à l'organisation douaniÚre, devrait favoriser la coordination et la préparation nécessaires pour faire face aux événements perturbateurs. Encadré 3 : Pratiques des Membres

1) Les Philippines Le Bureau des douanes des Philippines utilise activement le SystÚme de Commandement des Incidents comme plateforme de réponse à toute urgence. Il dispose de quatre agents expérimentés formés au commandement d'incidents selon les normes locales et internationales.

Environ 30 agents d'exĂ©cution sont Ă©galement formĂ©s et actuellement affectĂ©s aux unitĂ©s du bureau des Ă©lites spĂ©ciales, le CPRIG (Customs Police Rapid Intervention Group) et le QRT (Quick Reaction Team), prĂȘts Ă  intervenir Ă  tout moment dans toutes les situations d'urgence et tous les incidents. 80 % des employĂ©s sont rĂ©guliĂšrement formĂ©s Ă  la sensibilisation et Ă  la prĂ©paration Ă  la sĂ©curitĂ©. 20 % d'entre eux seront appelĂ©s Ă  suivre prochainement une formation spĂ©cialisĂ©e. 2) Les États-Unis (Customs and Border Protection - CBP) Le CBP a activĂ© son centre des mesures d'urgence (CMU) pour aider Ă  l'exĂ©cution de la rĂ©ponse du CBP Ă  la pandĂ©mie de COVID-19. Cette activitĂ©, qui se dĂ©roule 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, intĂšgre des reprĂ©sentants de tous les bureaux pour gĂ©rer les moyens d'intervention d'urgence et coordonner les informations et les ressources. Le CMU bĂ©nĂ©ficie du soutien total de tous les bureaux pour rassembler, intĂ©grer et soumettre les rĂ©ponses en temps voulu.

Le CMU situé au siÚge du CBP soutient les partenaires membres de l'équipe d'action de crise (Crisis Action Team - CAT), avec des experts en la matiÚre provenant des bureaux qui travaillent à l'établissement de plans d'action recommandés pour la direction du CBP.

Une Ă©quipe opĂ©rationnelle fonctionnelle est Ă©tablie au sein du CMU pour Ă©laborer, prĂ©parer et mettre en Ɠuvre des dĂ©cisions, des politiques et des directives Ă  l'intention du personnel du Quartier gĂ©nĂ©ral (QG) et du terrain. Le Bureau pour le commerce du CBP a rĂ©uni les experts en la matiĂšre nĂ©cessaires pour communiquer et faire connaĂźtre les exigences aux partenaires internes et externes. 8. Acquisition d'infrastructures d'urgence Ă  dĂ©ploiement rapide Lorsque des pandĂ©mies telles que la COVID-19 surviennent, l'infrastructure de dĂ©douanement existante peut ne pas ĂȘtre adĂ©quate ou permettre une distanciation sociale suffisante et limiter les contacts physiques. De plus, en cas de catastrophes naturelles, l'infrastructure pourrait ĂȘtre dĂ©truite ou fortement touchĂ©e, rendant impossible la continuitĂ© des opĂ©rations douaniĂšres.

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Il est donc fortement recommandĂ© de prĂ©parer des plans d’infrastructures d'urgence qui pourraient ĂȘtre dĂ©ployĂ©es rapidement aux principaux points frontaliers, ce qui permettrait de rĂ©tablir rapidement les opĂ©rations douaniĂšres et assurer l'afflux sans heurts des biens de secours ainsi que la continuitĂ© et la stabilitĂ© des chaĂźnes logistiques. 9. AmĂ©lioration de la prĂ©paration du personnel douanier La RĂ©solution du Conseil de CoopĂ©ration DouaniĂšre relative au rĂŽle de la douane dans les opĂ©rations de secours en cas de catastrophes naturelles (juin 2011) encourage les Membres Ă  tester leur niveau de prĂ©paration et leur capacitĂ© Ă  gĂ©rer les situations d'urgence au moyen d'exercices de simulation. Une autre action recommandĂ©e dĂ©crite dans la RĂ©solution est l'Ă©laboration et la mise en Ɠuvre de plans de formation nationaux afin de s'assurer que le personnel des douanes soit qualifiĂ© et capable de gĂ©rer les situations d'urgence.

Les administrations douaniÚres doivent également améliorer leur préparation en élaborant des Procédures opérationnelles normalisées (PON) et en impliquant toutes les parties prenantes, telles que les acteurs humanitaires, les commissionnaires en douane, les transporteurs, etc. dans des exercices de simulation.

9.1. Incorporation de la gestion des catastrophes dans la formation des douanes Il est essentiel que les administrations douaniÚres intÚgrent la gestion des catastrophes et les sujets connexes dans les plans de formation à tous les niveaux hiérarchiques. Les modules de formation doivent couvrir les différentes phases du cycle de gestion des catastrophes.

Les modules de formation doivent contenir les mesures Ă  mettre en Ɠuvre par la douane pour attĂ©nuer l'impact des catastrophes, assurer la continuitĂ© des opĂ©rations et traiter les articles spĂ©ciaux, tels que les biens essentiels et de secours et les biens personnels des opĂ©rateurs de secours. Les plans de formation doivent ĂȘtre rĂ©visĂ©s aussi souvent que possible afin de les tenir Ă  jour et d'y intĂ©grer les meilleures pratiques et les enseignements tirĂ©s des situations d'urgence prĂ©cĂ©dentes, et de permettre la coopĂ©ration avec d'autres administrations douaniĂšres pour renforcer l'apprentissage par les pairs et le partage des expĂ©riences. En d'autres termes, la formation et le dĂ©veloppement sont essentiels pour amĂ©liorer la prĂ©paration du personnel en le dotant des compĂ©tences et des connaissances nĂ©cessaires pour contribuer efficacement Ă  la continuitĂ© et Ă  la durabilitĂ© des services de l'organisation.

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9.2. Organisation de formations pour les agents des douanes, les commissionnaires en douane et les opĂ©rateurs humanitaires Les activitĂ©s de formation doivent ĂȘtre dispensĂ©es Ă  l'ensemble du personnel douanier, aux points d'entrĂ©e ou au siĂšge, qui peut ĂȘtre amenĂ©, en cas d'urgence, Ă  contribuer Ă  la coordination et Ă  la supervision des opĂ©rations de secours.

Les modules de formation doivent couvrir le leadership et la gestion. Le leadership est particuliĂšrement crucial lorsque les organisations doivent s'adapter Ă  des environnements commerciaux difficiles, comme c'est le cas pendant la pandĂ©mie actuelle, avec un risque Ă©levĂ© d'infection, des volumes importants d'envois de secours et un manque d'expĂ©rience dans la gestion de ces problĂšmes. En outre, pour contribuer Ă  attĂ©nuer l'impact global de la COVID-19 sur les Ă©conomies et les sociĂ©tĂ©s, les responsables doivent veiller Ă  ce que leurs Ă©quipes restent motivĂ©es, productives et concentrĂ©es, de maniĂšre Ă  faciliter le dĂ©douanement des les types de marchandises, et pas seulement des envois de secours. Outre le personnel des douanes, les activitĂ©s de formation devraient ĂȘtre Ă©tendues Ă  d'autres parties prenantes, telles que les commissionnaires en douane et les opĂ©rateurs humanitaires. Les commissionnaires en douane sont des acteurs trĂšs importants dans la procĂ©dure de dĂ©douanement des marchandises, car ils aident les importateurs Ă  soumettre leurs dĂ©clarations en douane en s'appuyant sur leur expĂ©rience des formalitĂ©s douaniĂšres nationales. Les acteurs humanitaires doivent ĂȘtre conscients des diffĂ©rentes procĂ©dures douaniĂšres Ă  prendre en compte avant d'importer des marchandises dans un pays, afin d'Ă©viter tout retard dans la procĂ©dure de dĂ©douanement et l'Ă©ventuel encombrement des espaces de stockage qui en rĂ©sulte. Par exemple, l'expĂ©rience antĂ©rieure en matiĂšre de dĂ©douanement des envois de secours montre que de nombreux acteurs humanitaires ont une connaissance limitĂ©e des procĂ©dures requises pour importer des biens et des Ă©quipements, et ne fournissent pas les documents obligatoires qui sont nĂ©cessaires pour accĂ©lĂ©rer la procĂ©dure de dĂ©douanement. 9.3. PrĂ©paration de ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es (PON) pour le traitement des envois de secours Les ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es dĂ©crivent les opĂ©rations Ă  effectuer par le personnel des douanes et les autres parties prenantes pour assurer la circulation rapide des secours et des biens essentiels en cas de catastrophe. Elles Ă©vitent les interprĂ©tations diffĂ©rentes de la lĂ©gislation douaniĂšre et conduisent Ă  une application cohĂ©rente des rĂšgles et des procĂ©dures Ă  tous les points d'entrĂ©e de la douane. Les acteurs humanitaires ont Ă©galement besoin de PON pour bien comprendre les procĂ©dures et se conformer aux rĂšgles. Ainsi, les PON fournissent des orientations claires sur les processus Ă  suivre suivis en cas de catastrophes et d'autres Ă©vĂ©nements perturbateurs par le personnel des douanes, les opĂ©rateurs humanitaires et de secours, et les autres

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parties prenantes, afin de garantir la coordination et une rĂ©ponse rapide. Afin de s'assurer que les PON soient complets et comprĂ©hensibles, toutes les parties prenantes doivent ĂȘtre impliquĂ©es dans leur rĂ©daction, y compris les acteurs humanitaires, les autoritĂ©s aĂ©roportuaires/portuaires, etc. En cas de pandĂ©mie ou de catastrophe naturelle, si des ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es sont dĂ©jĂ  en place, la circulation des marchandises essentielles et de secours sera fluide et rapide grĂące Ă  la transparence du processus et au partage des responsabilitĂ©s entre la douane et les autres parties prenantes. La coopĂ©ration entre la douane et les parties prenantes pour l'Ă©laboration et la rĂ©vision des PON doit Ă©galement ĂȘtre encouragĂ©e. (Voir Annexe II).

9.4. RĂ©alisation d'exercices de simulation

Un exercice de simulation est "un Ă©vĂ©nement qui reproduit certains aspects d'une situation d'urgence rĂ©elle afin de fournir une occasion de tester les procĂ©dures en place et de sensibiliser aux exigences et aux actions de prĂ©paration et d'intervention"3. Les exercices de simulation devraient inclure les leçons tirĂ©es des situations d'urgence prĂ©cĂ©dentes. Les conclusions des examens et des commissions concernant les lacunes antĂ©rieures devraient ĂȘtre prises en compte lors de la prĂ©paration et de l'entraĂźnement aux scĂ©narios futurs. Les exercices de simulation sont un moyen utile de prendre des mesures proactives pour prĂ©parer des rĂ©ponses efficaces aux urgences. Les simulations peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour tester les systĂšmes informatiques, les procĂ©dures d'urgence, les plans d'urgence, les mĂ©canismes d'intervention et les Ă©quipements. Les rĂ©sultats peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour amĂ©liorer la capacitĂ© de prĂ©paration d'une organisation, et jouent donc un rĂŽle important dans la promotion d'une culture de prĂ©paration renforcĂ©e.

Dans le contexte des administrations douaniĂšres, des exercices de simulation devraient ĂȘtre rĂ©alisĂ©s avec une large sĂ©lection de parties prenantes clĂ©s afin de construire et de tester les procĂ©dures de coordination et l'efficacitĂ© des liens entre les entitĂ©s. Ils peuvent tester l'Ă©tat de prĂ©paration du personnel douanier et le niveau de coordination avec les autres parties prenantes, ainsi que leur capacitĂ© Ă  mettre en pratique les ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es.

9.5. TĂ©lĂ©travail et formation en ligne Dans les situations d'urgence telles que les pandĂ©mies, lorsque le risque d'infection est Ă©levĂ© et que les dĂ©placements d'un endroit Ă  l'autre peuvent ĂȘtre pĂ©rilleux, il peut ĂȘtre difficile pour le personnel des douanes d'exercer ses fonctions habituelles dans les bureaux ou d'assister aux sĂ©ances de formation prĂ©vues. La pandĂ©mie actuelle a donnĂ© l'occasion aux professionnels de la douane de s'Ă©loigner des environnements de travail rigides et standardisĂ©s et d'adopter de

3 Programme alimentaire mondial - Direction de la préparation et de l'intervention d'urgence 2013 https://docs.wfp.org/api/documents/WFP-0000037832/download/

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nouvelles mĂ©thodes de travail telles que, par exemple, la numĂ©risation, le tĂ©lĂ©travail et la formation en ligne. Les administrations douaniĂšres devraient ĂȘtre prĂȘtes Ă  passer rapidement Ă  des environnements diffĂ©rents en cas de besoin, et devraient donc disposer des Ă©quipements et des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour effectuer des travaux et des formations en ligne. EncadrĂ© 4 : Pratiques des Membres

1) Japon En raison de la propagation du COVID-19 au Japon, l'Institut de formation douaniĂšre (Customs Training Institute - CTI) a modifiĂ© sa formation, passant du format conventionnel en salle de classe Ă  une formation sur le lieu de travail en petits groupes, combinĂ©e Ă  une formation en ligne Ă  domicile par le biais d'une sĂ©rie de confĂ©rences enregistrĂ©es, afin de prĂ©server la santĂ© des stagiaires et des confĂ©renciers en suivant la recommendation de "restez Ă  la maison" du gouvernement. À cette fin, la formation en ligne a Ă©tĂ© limitĂ©e Ă  des sujets prioritaires, et sa durĂ©e a Ă©tĂ© maintenue au minimum nĂ©cessaire.

C'est la premiĂšre fois qu'une formation d'initiation en ligne Ă  domicile est rĂ©alisĂ©e par les douanes japonaises. Le CTI a donc pris diverses dispositions dĂ©taillĂ©es et assurĂ© la coordination avec le Bureau des douanes et accises (Customs and Tariff Bureau - CTB) du MinistĂšre des Finances et les diffĂ©rentes douanes rĂ©gionales, notamment pour s'assurer que les nouvelles recrues se familiarisent avec les programmes de formation en ligne et leurs modalitĂ©s. 2) La RĂ©publique de CorĂ©e La douane corĂ©enne (Korea Customs Service – KCS) s’efforce de rĂ©duire la prĂ©sence dans les bureaux. C’est dans ce but que la KCS a fixĂ© un taux de prĂ©sence pour chaque service et autorise le tĂ©lĂ©travail depuis chez soi* ou depuis un centre « smart work »**, en donnant la prioritĂ© aux femmes enceintes et aux personnes venant de banlieues Ă©loignĂ©es. *Travail depuis le lieu de rĂ©sidence : ce type de travail est rendu possible en crĂ©ant les conditions nĂ©cessaires au tĂ©lĂ©travail, notamment en transfĂ©rant les appels professionnels sur le tĂ©lĂ©phone portable de l’employĂ©(e), en installant un rĂ©seau privĂ© virtuel (RPV) du gouvernement, etc. **Centres « Smart Work » : l’employĂ©(e) travaille dans l’un des centres « Smart Work » mis en place dans les grandes villes du pays, par exemple Ă  SĂ©oul et Ă  Daejeon. 10. Mesures de protection on du personnel douanier La douane doit s'efforcer de protĂ©ger son personnel en cas de catastrophe naturelle ou de pandĂ©mie en fournissant des Ă©quipements de protection et en mettant en place des protocoles de santĂ© et de sĂ©curitĂ© appropriĂ©s.

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10.1. Acquisition d'Équipements de protection individuelle (EPI) La pandĂ©mie de COVID-19 montre que, pour amĂ©liorer leur niveau de rĂ©ponse, les administrations douaniĂšres doivent fournir des Équipements de protection individuelle (EPI) Ă  leur personnel afin d'en assurer la sĂ©curitĂ©. Ces Ă©quipements peuvent comprendre des masques et des gants, ainsi que des barriĂšres en plastique ou transparentes au niveau du comptoir des douanes afin d'Ă©viter toute infection virale ou exposition Ă  des substances toxiques.

Lorsque des catastrophes naturelles telles que des tsunamis et des tremblements de terre se produisent, elles engendrent généralement des niveaux de risques élevés pour les agents des douanes, en particulier pour ceux qui travaillent aux frontiÚres et qui s'efforcent d'assurer la continuité des opérations. Les catastrophes naturelles peuvent entraßner des épidémies de maladies infectieuses lorsqu'elles provoquent un déplacement important de population et aggravent les cas de figure favorisant la transmission des maladies.

La crise de la COVID-19 a montré qu'il est difficile d'acheter des équipements de protection au lendemain d'une urgence, lorsque la chaßne logistique est perturbée et que les exportations sont restreintes ou interdites en raison du nombre élevé de commandes passées dans le pays exportateur. Les administrations douaniÚres doivent acheter ce type d'équipement à l'avance, le stocker correctement et former le personnel à son utilisation en cas de besoin. Encadré 5 : Pratiques des Membres

1) Australie L’ABF a constituĂ© un stock d’EPI pour ses collaborateurs pouvant ĂȘtre exposĂ©s Ă  des risques physiques, chimiques ou biologiques dans l’exercice de leurs fonctions. En termes de rĂ©ponse Ă  la COVID-19, l’ABF a renforcĂ© ses capacitĂ©s d’achat, de stockage et de distribution d’EPI afin d’équiper tous ses agents de premiĂšre ligne d’EPI en qualitĂ© et en quantitĂ© suffisantes. 2) Canada L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) maintient un stock d’Équipements de protection individuelle (EPI) dans l'ensemble de ses bureaux pour les employĂ©s qui en ont besoin dans le cadre de leurs fonctions habituelles et pour les situations d'intervention d'urgence. La rĂ©ponse de l'ASFC Ă  la COVID-19 a permis d’assurer que tous les points d’entrĂ©e communiquent sur leurs niveaux d'EPI et que ces ressources soient gĂ©rĂ©es efficacement dans toute l'Agence. L'ASFC a exigĂ© une augmentation des achats d'EPI pour rĂ©pondre Ă  ses besoins et assurer un approvisionnement suffisant. Tous les employĂ©s ont reçu des informations claires sur les exigences en la matiĂšre, en fonction de leurs rĂŽles et du risque d'exposition y affĂ©rent

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3) Les États-Unis La douane des États-Unis (Customs and Border Protection - CBP) a activĂ© des plans nationaux contre la pandĂ©mie et prĂ©vu la continuitĂ© des plans opĂ©rationnels en place. La CBP dispose d’Équipements de protection individuelle dans tous les ports, gares, agences de transport aĂ©rien et sur tous les sites opĂ©rationnels. 10.2. Adoption de protocoles de santĂ© et de sĂ©curitĂ© appropriĂ©s Lorsque le personnel douanier est en service pendant un Ă©vĂ©nement perturbateur, il peut ĂȘtre exposĂ© Ă  des infections, des blessures, etc. Les administrations douaniĂšres doivent Ă©tablir des protocoles de santĂ© et de sĂ©curitĂ© en coopĂ©ration avec les autoritĂ©s sanitaires et veiller Ă  ce que, le cas Ă©chĂ©ant, leur personnel soit en mesure de les comprendre et de les appliquer. Certaines administrations douaniĂšres ont un responsable de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au sein de leur bureau.

Les agents des douanes sont les premiers Ă  rencontrer toute personne franchissant la frontiĂšre (voyageurs, camionneurs, etc.). Cela les expose Ă  un risque d'infection et affecte la continuitĂ© des opĂ©rations. Les administrations douaniĂšres sont tenues de sensibiliser et d'informer non seulement le personnel des douanes, mais aussi les autres parties, comme les commissionnaires et les chauffeurs. Cela peut se faire Ă  l'aide de panneaux, de dĂ©pliants et de brochures expliquant les effets de la COVID-19, les mesures Ă  appliquer dans les locaux des douanes et les mesures de protection personnelle. EncadrĂ© 6 : Pratique d’un Membre

1) Bangladesh

Source : Présentation des douanes du Bangladesh lors de l'Atelier régional en ligne de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuité de la chaßne logistique en temps de COVID-19 pour la région Asie-Pacifique.

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2) Les États-Unis La douane des États-Unis (Customs and Border Protection - CBP) dispose d’un expert en santĂ© et sĂ©curitĂ© au travail prĂ©sent auprĂšs de chaque bureau et site de terrain pour assurer la mission de la CBP tout en protĂ©geant la sĂ©curitĂ© de ses employĂ©s.

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Directives pour l'amĂ©lioration de l'Ă©tat de prĂ©paration des administrations douaniĂšres 9 Promouvoir le rĂŽle de la douane dans la gestion des catastrophes en l'associant davantage aux travaux de l'autoritĂ© nationale chargĂ©e de la gestion des catastrophes et Ă  l'Ă©tablissement de plans d'urgence ; 9 Revoir le cadre juridique douanier national afin d'y intĂ©grer des mesures de facilitation fondĂ©es sur le cadre juridique international pour le traitement des envois de secours et la rĂ©ponse aux Ă©vĂ©nements perturbateurs ; 9 Encourager l'utilisation de la technologie pour moderniser les processus et procĂ©dures douaniers afin de garantir la continuitĂ© de la chaĂźne logistique ; 9 Aligner les procĂ©dures douaniĂšres sur les normes internationales telles que le Chapitre 5 de l'Annexe spĂ©cifique J de la CKR et la Convention d'Istanbul afin d'accĂ©lĂ©rer le traitement des envois de secours ; 9 Élaborer des plans de continuitĂ© des activitĂ©s qui peuvent ĂȘtre activĂ©s et mis en Ɠuvre pour assurer la continuitĂ© des opĂ©rations en cas de perturbation ; 9 PrĂ©coniser l'octroi de licences ou l'enregistrement des acteurs humanitaires Ă©ligibles afin de permettre un traitement plus rapide des envois de secours qu'ils importent en cas de pandĂ©mie ou de catastrophe naturelle ;

9 Mettre en place un Centre de mesures d'urgence pour permettre une meilleure coordination entre les différents départements des administrations douaniÚres pendant la phase de réponse ; 9 Acquérir des infrastructures d'urgence rapidement déployables pour permettre la continuité des opérations dans des conditions de sécurité en cas de pandémie ou de destruction des infrastructures de dédouanement par une catastrophe naturelle ; 9 Améliorer l'état de préparation du personnel des douanes par l'intégration de la gestion des

catastrophes dans les plans de formation des douanes, l'organisation de formations pour le personnel des douanes et d'autres parties prenantes, la préparation de Procédures opérationnelles normalisées, la réalisation d'exercices de simulation et la promotion de la flexibilité pour passer au travail et à la formation en ligne si nécessaire ; 9 Protéger le personnel douanier en cas de pandémie en lui fournissant des EPI et en adoptant immédiatement les protocoles de santé et de sécurité appropriés.

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B. PHASE DE RÉPONSE

Les administrations douaniĂšres doivent ĂȘtre prĂȘtes Ă  dĂ©clencher des mesures spĂ©cifiques pour faire face aux pandĂ©mies et aux dĂ©fis liĂ©s aux catastrophes. En rĂ©ponse Ă  la COVID-19, un certain nombre de Membres ont mis en Ɠuvre des mesures telles que des voies prioritaires dĂ©signĂ©es, et ont introduit des solutions de facilitation pour traiter le mouvement transfrontalier des marchandises, matĂ©riaux, Ă©quipements essentiels, etc.

1. Création d'une équipe opérationnelle chargée des pandémies/catastrophes En cas de pandémies ou de catastrophes naturelles, il conviendrait de créer un groupe de travail comprenant des fonctionnaires de différents organismes et chargé de :

- Concevoir la mise en Ɠuvre et le suivi quotidien des interventions d'urgence ; - Revoir rĂ©guliĂšrement les risques Ă©mergents et, par consĂ©quent, adapter les plans d'urgence

(notamment le plan de continuité des activités, la stratégie de conformité, etc;) - Jouer un rÎle clé en assurant une coordination adéquate avec les agences concernées, en leur

fournissant des ressources, ainsi qu'en contrĂŽlant rĂ©guliĂšrement les rĂ©sultats. EncadrĂ© 7 : Pratique d’un Membres

1) NĂ©pal Sous la direction de son Directeur gĂ©nĂ©ral adjoint, l’administration des douanes a crĂ©Ă©, en

son siĂšge, une Ă©quipe d’intervention rapide (Quick Response Team - QRT), Ă  laquelle on a confiĂ© la facilitation des livraisons des secours et des fournitures essentielles 2. Communication et transparence Une catastrophe naturelle ou l'apparition d'une pandĂ©mie produisent gĂ©nĂ©ralement de grandes perturbations, confusion, incertitude et panique. L'absence d'une stratĂ©gie de communication Ă©tablie et le manque de transparence peuvent aggraver la situation.

Une réponse efficace aux catastrophes naturelles et aux pandémies repose sur l'établissement d'une communication efficace entre les administrations douaniÚres, leurs employés et les autres parties prenantes.

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2.1. Communication avec le personnel des douanes4

La communication entre les administrations douaniĂšres et leur personnel doit porter sur les points suivants :

- Mesures mises en Ɠuvre pour assurer leur sĂ©curitĂ© ; - Organisation du travail et rĂ©partition du personnel (tĂ©lĂ©travail, Ă©quipes, etc.) ; - Mesures mises en Ɠuvre pour accĂ©lĂ©rer la circulation des marchandises ; - En cas de pandĂ©mie, informations sur les tendances des infections, etc.

2.2. Communication avec les parties prenantes Les administrations douaniÚres doivent communiquer avec les parties prenantes de maniÚre efficace afin de permettre la continuité des chaßnes logistiques et d'accélérer le dédouanement des biens essentiels et de secours.

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19, les administrations douaniĂšres ont Ă©tĂ© fortement incitĂ©es Ă  communiquer avec les parties prenantes sur les mesures actualisĂ©es mises en Ɠuvre pour contenir la propagation du virus, telles que les protocoles pour les inspections physiques des marchandises, les exigences en matiĂšre de documents, etc. En ce qui concerne le dĂ©douanement des biens de secours, outre la lĂ©gislation douaniĂšre, les administrations douaniĂšres sont chargĂ©es de faire respecter la lĂ©gislation pour le compte d'autres organismes gouvernementaux. Elles doivent donc veiller Ă  ce que les informations nĂ©cessaires soient disponibles et mises Ă  jour sur leurs sites web et sur toute autre plateforme de communication existante.

L'incertitude quant aux exigences en matiÚre d'importation, d'exportation et de transit parmi les agents des douanes et de gestion des frontiÚres, les fournisseurs de secours et les autres expéditeurs d'envois de secours peut contribuer à des retards inutiles.

En outre, certains articles, tels que les Ă©quipements de technologies de l'information et de la communication, les vĂ©hicules, les denrĂ©es alimentaires et les mĂ©dicaments, peuvent ĂȘtre particuliĂšrement difficiles Ă  importer, car l'expĂ©diteur doit se plier Ă  de nombreuses exigences rĂšglementaires.

4 Pour plus d'informations : Crise de la COVID-19 - Orientations de l’OMD sur la communication en temps de crise http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/media/guideline/wco-guidance-on-how-to-communicate-during-a-crisis_en.pdf?la=en

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La transparence aide les acteurs clés à mieux planifier et gérer leurs opérations de secours en obtenant des informations actualisées sur les procédures d'importation et d'exportation. Il est fortement recommandé aux administrations douaniÚres d'éviter d'apporter des changements de derniÚre minute aux procédures et aux rÚglementations, ou de les notifier par le biais de portails d'information commerciale ou d'autres plateformes consolidées basées sur le web.

La mise à disposition d'informations actualisées aide les parties prenantes à mener des activités de préparation aux catastrophes, et permet aux acteurs humanitaires de travailler avec les gouvernements pour obtenir des exemptions ou pour prépositionner des articles hautement réglementés.

Encadré 8 : Pratiques des Membres

1) Australie L’ABF soutient les opĂ©rateurs du marchĂ© pendant la pandĂ©mie de COVID-19 par l’organisation de tĂ©lĂ©confĂ©rences mensuelles rĂ©unissant prĂšs de 80 reprĂ©sentants de l’industrie et du gouvernement. Ces rĂ©unions mensuelles tiennent les parties prenantes au courant des mesures de rĂ©ponse Ă  la COVID-19 adoptĂ©es par les administrations australiennes. Les tĂ©lĂ©confĂ©rences sont Ă©galement l’occasion de dissiper toutes les prĂ©occupations des participants au sujet de l’importation, l’exportation et le transbordement. 2) RĂ©publique tchĂšque La Direction gĂ©nĂ©rale des douanes tient tout son personnel informĂ© de toutes les dĂ©cisions pertinentes et lui transmet ou communique toutes les procĂ©dures nĂ©cessaires Ă  respecter. La liste de toutes les instructions donnĂ©es est mise Ă  jour Ă  intervalles rĂ©guliers sur le site web interne de l'administration douaniĂšre.

3) Qatar Un certain nombre de sĂ©ances d'information tĂ©lĂ©visĂ©es et de rĂ©unions sur les mĂ©dias sociaux ont Ă©tĂ© organisĂ©es pour rassurer le public au sujet du dĂ©roulement des importations et exportations et du rĂŽle que jouent les douanes pour que le marchĂ© local reçoive tous les biens nĂ©cessaires. 3. Adaptation de l'environnement de travail et du modus operandi En cas de pandĂ©mies telles que la COVID-19, ou de catastrophes naturelles, les administrations douaniĂšres devraient ĂȘtre suffisamment souples pour adapter leurs horaires de travail de maniĂšre Ă  couvrir l'ensemble de la journĂ©e, en assurant la disponibilitĂ© de la douane aux points d'entrĂ©e et la continuitĂ© des opĂ©rations 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les administrations douaniĂšres devraient Ă©galement encourager le tĂ©lĂ©travail et adopter des processus innovants de reconnaissance et de validation basĂ©s sur l'utilisation de la technologie.

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Les agents des douanes doivent Ă©galement ĂȘtre prĂȘts Ă  effectuer des inspections physiques en dehors des locaux des douanes, par exemple dans les locaux des opĂ©rateurs du marchĂ©. EncadrĂ© 9 : Pratique d’un Membre 1) Vietnam

La douane vietnamienne assure un nombre minimum d'agents dans des équipes de travail distinctes pour chaque division et bureau, afin d'assurer l'efficacité et l'efficience du dédouanement et du contrÎle. Les équipes de travail sont organisées de maniÚre à pouvoir remplacer une équipe par une autre si l'on découvre qu'un agent a été infecté par le virus. Cette mesure vise à réduire les risques quand un agent d'une équipe est infecté par la COVID-19 ; dans un tel cas, toutes les personnes travaillant dans l'équipe seraient alors mises en quarantaine stricte et isolées. 4. Contribuer à l'établissement de listes de secours et de biens essentiels5 La liste des biens, équipements et services essentiels est généralement établie par l'autorité en charge de la gestion des catastrophes (Autorité ou Bureau national de gestion des catastrophes dans certains pays), ou par une autorité nationale similaire chargée de répondre à la catastrophe spécifique.

Les administrations douaniĂšres, en tant que principale agence frontaliĂšre responsable de la gestion des flux de marchandises, ont une vue d'ensemble des importations de biens essentiels. Elles doivent donc contribuer, entre autres, Ă  fournir des informations sur les flux d'importation lors de l'Ă©tablissement de la liste des biens, Ă©quipements et services essentiels, afin d'Ă©viter toute perturbation de la chaĂźne logistique ou tout retard dans le dĂ©douanement des secours et des biens essentiels qui pourrait ĂȘtre causĂ© par un manque de coordination.

Une liste de biens essentiels peut avoir plusieurs fins :

- Aider de façon claire les acteurs internationaux Ă  rĂ©pondre aux besoins du pays touchĂ© par la catastrophe, ce qui permet d'Ă©viter les dons bilatĂ©raux dits non sollicitĂ©s qui causent souvent des problĂšmes, comme l’encombrement d'un espace de stockage indispensable, la gĂ©nĂ©ration de coĂ»ts de stockage et la perturbation des chaĂźnes logistiques humanitaires ; - Servir d’outil pour donner la prioritĂ© au dĂ©douanement des articles figurant sur la liste et leur accorder un traitement prĂ©fĂ©rentiel, comme le dĂ©douanement en dehors des heures d'ouverture prĂ©vues ou des bureaux de douane. Une fois la liste Ă©tablie par le gouvernement, il est

5 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/activities-and-programmes/natural-disaster/covid_19/essential-goods-lists_guidance.pdf?la=en

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recommandé à l'administration des douanes de la compléter par des informations sur les codes du tarif douanier correspondants ; - Servir de base aux décisions d'exonération des droits et taxes et des interdictions ou restrictions économiques à l'importation, pour les marchandises figurant sur la liste.

Dans le cadre d'une Gestion coordonnĂ©e des frontiĂšres, les administrations douaniĂšres devraient ĂȘtre associĂ©es Ă  l'Ă©tablissement et la mise Ă  jour de cette liste afin de permettre la circulation rapide des biens essentiels et de secours en Ă©vitant tout retard6 . 5. AccĂ©lĂ©rer la procĂ©dure de dĂ©douanement En cas de pandĂ©mie ou de catastrophe naturelle, les dispositions de la CKR relatives aux procĂ©dures sans papier, aux systĂšmes automatisĂ©s, aux donnĂ©es Ă©lectroniques, au paiement Ă©lectronique et aux processus de gestion des risques contribuent Ă  faciliter le commerce et Ă  amĂ©liorer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au niveau national en rĂ©duisant, par exemple, les contacts physiques au minimum et en concentrant les contrĂŽles sur les marchandises Ă  haut risque. En outre, ils garantissent que les systĂšmes et les processus ne soient pas vulnĂ©rables Ă  d'Ă©ventuelles pĂ©nuries de personnel. Dans le cadre de la COVID-19, les administrations douaniĂšres qui ont mis en Ɠuvre ces mesures ont pu assurer la continuitĂ© de leurs opĂ©rations et protĂ©ger leur personnel.

5.1. Exploitation d'un systÚme de dédouanement permanent Lorsqu'une catastrophe ou une pandémie telle que la COVID-19 se produit, la douane doit envisager de mettre en place un systÚme de dédouanement permanent afin d'éviter toute perturbation de la chaßne logistique. Cela permettra d'atteindre plusieurs objectifs, notamment :

- Assurer la continuité des chaßnes logistiques ; - Accélérer le dédouanement des biens essentiels et de secours ; - Protéger le personnel des douanes ; - Faire face à la pénurie de personnel, etc. Encadré 10 : Pratiques des Membres

1) La Chine

Toutes les douanes locales sont tenues d'ouvrir des guichets exclusifs et des voies vertes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin d'assurer un dédouanement rapide pour que les produits pharmaceutiques importés, les fournitures de désinfection, les combinaisons de protection, les

6 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/nomenclature/covid_19/hs-classification-reference_edition-3_en.pdf?la=en

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Ă©quipements de traitement et autres fournitures soient libĂ©rĂ©s sans dĂ©lai. Les fournitures mĂ©dicales anti-Ă©pidĂ©miques qui nĂ©cessitent un permis d'importation peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©es sur prĂ©sentation du certificat dĂ©livrĂ© par l'autoritĂ© mĂ©dicale compĂ©tente avant l'accomplissement des formalitĂ©s appropriĂ©es. Dans les situations d'urgence, les dons de produits anti-Ă©pidĂ©miques peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©s aprĂšs enregistrement, suivi des formalitĂ©s d'exemption de droits appropriĂ©es.

2) Oman

Comme ils pouvaient le faire avant l'épidémie de COVID-19, tous les commissionnaires, agents, opérateurs du marché, etc. peuvent accéder au Guichet unique électronique (BAYAN ICMS) 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en utilisant leur identifiant d'accÚs à distance. Cela permet d'effectuer des contrÎles à distance sans avoir à se rendre dans les bureaux de douane. 5.2. Mise en place d'un service d'assistance

Afin de mieux aider les parties prenantes, y compris les acteurs des secours et du secteur privé, les administrations douaniÚres sont encouragées à mettre en place des services d'assistance qui joueront un rÎle crucial dans la résolution des défis et des difficultés que ces acteurs peuvent rencontrer pendant les phases de réponse et de rétablissement. Encadré 11 : Pratiques des Membres

1) Inde Un Guichet unique spĂ©cial COVID-19 a Ă©tĂ© ouvert sur le site Internet du CBIC pour les importations/exportations afin de faciliter la rĂ©solution rapide de problĂšmes auxquels pourraient se trouver confrontĂ©s importateurs et exportateurs. 2) Oman L'accueil des personnes et des entreprises dans les locaux de la douane a Ă©tĂ© suspendu. Toutes les demandes relatives aux importations et exportations sont rĂ©alisĂ©es via le centre d'appels Bayan qui est opĂ©rationnel 24h/24, ou par le biais de courriel. 5.3. DĂ©claration en douane Le processus de dĂ©claration en douane doit ĂȘtre modifiĂ© pour rĂ©pondre aux exigences en cas de pandĂ©mies et de situations similaires en mettant en Ɠuvre les dĂ©clarations Ă©lectroniques et en acceptant les dĂ©clarations simplifiĂ©es et provisoires.

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5.3.1. DĂ©clarations Ă©lectroniques Les administrations douaniĂšres sont vivement encouragĂ©es Ă  permettre le dĂ©pĂŽt de dĂ©clarations en format Ă©lectronique, comme le stipule la norme transitoire 3.21 de l'Annexe gĂ©nĂ©rale de la CKR. Une dĂ©claration sur papier peut ĂȘtre acceptĂ©e si les douanes ne sont pas en mesure de fournir un formulaire Ă©lectronique au dĂ©clarant en raison d'une dĂ©faillance technique de leur systĂšme informatique ou dans d'autres cas prĂ©vus par la lĂ©gislation nationale.

Dans le contexte de la pandĂ©mie de COVID-19 ou d'autres maladies infectieuses, il est fortement recommandĂ© de permettre la soumission Ă©lectronique ou une version PDF des dĂ©clarations, afin de minimiser les contacts physiques directs et de contribuer Ă  prĂ©venir la propagation de la maladie. La soumission Ă©lectronique des dĂ©clarations et des piĂšces justificatives Ă©liminera Ă©galement la nĂ©cessitĂ© de dĂ©poser une dĂ©claration de marchandises dans un bureau de douane dĂ©signĂ©, et permettra aux opĂ©rateurs du marchĂ© de la dĂ©poser dans n'importe quel bureau via le portail ou le site web de la douane. Permettre aux opĂ©rateurs du marchĂ© de choisir la douane la plus pratique pour accomplir les formalitĂ©s douaniĂšres qui doivent ĂȘtre effectuĂ©es physiquement contribue Ă  assurer la continuitĂ© de la chaĂźne logistique et Ă  mettre en Ɠuvre des mesures de protection du personnel douanier et des parties prenantes.

Encadré 12 : Pratiques des Membres

1) Japon

Si, dans le contexte de la pandĂ©mie de COVID-19, le dĂ©pĂŽt de la dĂ©claration en douane dans le bureau de douane dĂ©signĂ© est difficile, les importateurs/exportateurs et agents des douanes peuvent dĂ©poser les dĂ©clarations d’importation/exportation dans un bureau plus pratique d’accĂšs, qui doit avoir Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© avec la douane lors d’une consultation prĂ©alable.

2) L'Ăźle Maurice

Soumission des déclarations de douane par Internet : la douane mauricienne a négocié avec le prestataire de services pour permettre, gratuitement, l'accÚs par Internet au systÚme de gestion douaniÚre (Customs Management System - CMS) à tous les opérateurs économiques ayant à faire avec la douane. Cette initiative permet aux commissionnaires, transitaires et autres déclarants de travailler depuis leur domicile. Les outils pour la soumission électronique des déclarations douaniÚres, y compris le paiement électronique des droits et taxes, sont disponibles sur le CMS.

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5.3.2. DĂ©clarations simplifiĂ©es/provisoires La CKR contient des dispositions visant Ă  simplifier ou Ă  rĂ©duire la documentation requise pour l'exportation, le transit ou l'importation de biens et d'Ă©quipements de secours en cas de catastrophe. En particulier, l'Annexe spĂ©cifique J5 (norme 3) de la CKR invite les parties contractantes Ă  autoriser le " dĂ©pĂŽt d'une dĂ©claration de marchandises simplifiĂ©e, provisoire ou incomplĂšte" sous rĂ©serve que la dĂ©claration soit remplie dans un dĂ©lai dĂ©terminĂ©. L'article 4 de l'Annexe B.9 de la Convention d'Istanbul stipule que, si une ou toutes les conditions Ă©numĂ©rĂ©es Ă  l'article 3 sont remplies, l'admission temporaire peut ĂȘtre accordĂ©e sans qu'un document douanier ou une garantie ne soit exigĂ©, et que les autoritĂ©s douaniĂšres ne peuvent exiger qu’un simple inventaire des marchandises, ainsi qu'un engagement de les rĂ©exporter. D'autres mesures appropriĂ©es pour accĂ©lĂ©rer l'acheminement de l'aide humanitaire peuvent Ă©galement inclure des dispositions supprimant l'obligation de fournir des certificats d'origine, des factures consulaires et des certificats de fumigation, ou la dispense de licences d'importation/exportation. Bien que les documents requis et les dispositions relatives aux contrĂŽles doivent ĂȘtre simplifiĂ©s et rĂ©duits, les administrations douaniĂšres doivent toujours recevoir des informations de base sur le contenu des envois, afin d'accĂ©lĂ©rer leur mainlevĂ©e et de se prĂ©munir contre les abus qui pourraient survenir Ă  la suite d'un assouplissement des procĂ©dures de dĂ©douanement. Certaines pratiques douaniĂšres exigent une documentation sĂ©parĂ©e pour chaque envoi envoyĂ© par la mĂȘme entitĂ©, mĂȘme s'il arrive simultanĂ©ment. Il est fortement recommandĂ© d'autoriser une seule transmission d'informations pour les envois des acteurs humanitaires internationaux qui arrivent simultanĂ©ment afin d'accĂ©lĂ©rer la procĂ©dure de dĂ©douanement.

5.3.3. Soumission des piĂšces justificatives en format Ă©lectronique Comme le stipule la norme transitoire 3.18 de l'Annexe gĂ©nĂ©rale de la CKR, les administrations douaniĂšres sont fortement encouragĂ©es Ă  accepter la soumission Ă©lectronique des documents justificatifs nĂ©cessaires au dĂ©douanement des marchandises importĂ©es, par exemple la facture, le connaissement, la liste des colis, etc. s'ils rĂ©pondent aux exigences minimales. Si les douanes ne sont pas satisfaites de la qualitĂ© du document Ă©lectronique et des informations qu’il contient, elles peuvent demander le document original en version papier. Cela facilitera la livraison du fret lĂ©gitime, fera gagner du temps aux agences douaniĂšres et Ă  l'industrie, tout en rĂ©duisant le risque de contacts physiques inutiles lors d'Ă©vĂ©nements perturbateurs. Les administrations douaniĂšres sont encouragĂ©es Ă  accepter la soumission Ă©lectronique des formulaires de preuve de l'origine, par exemple en reportant la prĂ©sentation de la copie papier du certificat Ă  une Ă©tape ultĂ©rieure. Les administrations douaniĂšres peuvent effectuer des procĂ©dures

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de vĂ©rification de l'origine des marchandises aprĂšs le dĂ©douanement et peuvent demander l'assistance des pays exportateurs dans le cadre des accords bilatĂ©raux ou multilatĂ©raux existants, tels que les accords de libre-Ă©change. Afin de remĂ©dier aux difficultĂ©s dĂ©coulant de la non-disponibilitĂ© des papiers timbrĂ©s, comme par exemple lors du confinement mis en place pour contenir la propagation de la COVID-19, l'obligation de fournir certains documents devrait ĂȘtre suspendue, permettant aux opĂ©rateurs du marchĂ© de les prĂ©senter ultĂ©rieurement. EncadrĂ© 13 : Pratiques des Membres

1) Chypre Exceptionnellement, pendant la pĂ©riode de la crise et jusqu’à nouvel ordre, les importateurs peuvent fournir sur papier ou par voie Ă©lectronique des copies des certificats d’origine Ă©mis Ă  des fins de traitement prĂ©fĂ©rentiel. Cela s’applique plus prĂ©cisĂ©ment aux documents suivants : - une copie sur papier ou par voie Ă©lectronique (numĂ©risĂ©e ou disponible en ligne) de l’original du certificat signĂ© et tamponnĂ© par les autoritĂ©s compĂ©tentes, tel que requis normalement ; - le certificat, non signĂ© ni tamponnĂ© par les autoritĂ©s compĂ©tentes, tel que requis normalement, mais portant une signature numĂ©rique des autoritĂ©s compĂ©tentes, ou une copie sur papier ou par voie Ă©lectronique (numĂ©risĂ©e ou disponible en ligne). - une copie d’un certificat dont l’émission n’est pas conforme Ă  l’une des deux possibilitĂ©s mentionnĂ©es ci-dessus ne sera pas acceptĂ©e, sauf si les autoritĂ©s douaniĂšres du pays importateur vĂ©rifient leur Ă©mission et leur authenticitĂ© par d’autres moyens (par exemple, en communiquant avec la douane du pays exportateur qui fournit une confirmation). - les dispositions ci-dessus s’appliquent uniquement aux certificats Ă©mis depuis le dĂ©but de la crise de la COVID-19, lorsque la possibilitĂ© de les Ă©mettre en bonne et due forme a Ă©tĂ© compromise. Telle situation est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant en vigueur depuis le 1er mars 2020. 2) Équateur - Acceptation des documents en PDF (si cela n'est pas possible dans un Guichet unique) pour effectuer les procĂ©dures relatives au commerce extĂ©rieur, y compris les certificats d'origine pour l'exportation. - PrĂ©sentation des garanties douaniĂšres en PDF, sous rĂ©serve de validation Ă©lectronique par les compagnies d'assurance. - PrĂ©sentation des demandes en PDF par les moyens de soumission Ă©tablis. 3) Inde - Les demandes et les documents des importateurs/exportateurs sont acceptĂ©s par courrier Ă©lectronique afin d'Ă©viter les visites physiques et les contacts entre les opĂ©rateurs du marchĂ© et les agents des douanes. Les adresses Ă©lectroniques de chaque zone douaniĂšre ont Ă©tĂ© notifiĂ©es.

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- Les marchandises importĂ©es dans le cadre d'accords de libre-Ă©change peuvent ĂȘtre dĂ©douanĂ©es sans produire un certificat d'origine original (Circulaire n° 18/2020-Cus du 11.04.2020). 5.4. Utilisation accrue de la gestion des risques 7 La RĂ©solution du Conseil de CoopĂ©ration DouaniĂšre relative au rĂŽle de la douane dans les opĂ©rations de secours en cas de catastrophes naturelles (juin 2011) encourage les administrations douaniĂšres Ă  utiliser une approche fondĂ©e sur la gestion des risques pour contrĂŽler les frontiĂšres de maniĂšre efficace et efficiente. Pour atteindre cet objectif, la RĂ©solution invite les Membres Ă  renforcer l'utilisation des mĂ©thodes de traitement avant l'arrivĂ©e et de ContrĂŽle a posteriori afin d'obtenir de meilleurs niveaux de mainlevĂ©e pour les envois Ă  faible risque. Pour les administrations douaniĂšres fonctionnant sur la base de la gestion des risques et s'appuyant sur des informations Ă©lectroniques prĂ©alables Ă  l'arrivĂ©e des marchandises, les envois de secours devraient pouvoir bĂ©nĂ©ficier d'une main-levĂ©e immĂ©diate sous rĂ©serve du dĂ©pĂŽt d'une dĂ©claration provisoire et/ou d'une garantie financiĂšre. Dans le cadre de la COVID-19, ou lors d'Ă©vĂ©nements perturbateurs similaires, il a Ă©tĂ© prouvĂ© que l'utilisation de systĂšmes de gestion des risques et de procĂ©dures prĂ©alables Ă  l'arrivĂ©e fondĂ©s sur les Directives relatives Ă  la mainlevĂ©e immĂ©diate, le Cadre de normes SAFE, le Cadre de normes pour le commerce Ă©lectronique transfrontalier et sur le Recueil sur la gestion des risques, est cruciale pour minimiser les contacts physiques et les inspections physiques des marchandises, protĂ©geant ainsi Ă  la fois le personnel des douanes et les opĂ©rateurs Ă©conomiques. 5.4.1. Utilisation de l'analyse des donnĂ©es pour la gestion des risques Les systĂšmes de gestion des risques et le profilage des risques sont des outils essentiels pour la facilitation des Ă©changes commerciaux et le contrĂŽle. La progression des infections a reprĂ©sentĂ© un grand dĂ©fi pour les administrations douaniĂšres du monde entier dans l'accomplissement de leurs responsabilitĂ©s. La rĂ©ception des dĂ©clarations et des informations prĂ©alables par voie Ă©lectronique est essentielle pour permettre une gestion des risques efficace et efficiente. L'analyse des mĂ©gadonnĂ©es peut aider les administrations douaniĂšres Ă  dĂ©velopper des systĂšmes de gestion des risques en tenant compte des exigences du contrĂŽle et de la facilitation des Ă©changes commerciaux, en assurant la continuitĂ© de la chaĂźne logistique et en obtenant de meilleurs rĂ©sultats avec moins de ressources. En outre, elle offre la possibilitĂ© de traiter efficacement des

7 Les principes clés pertinents du Cadre de normes SAFE, facilitant le processus de dédouanement des envois de secours : http://www.wcoomd.org/en/topics/facilitation/activities-and-programmes/~/media/WCO/Public/Global/PDF/Topics/Facilitation/Activités%20et%20Programmes/Natural%20Disaster/The%20key%20principles%20of%20the%20SAFE%20Framework_V01_Fr.ashx

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quantitĂ©s complexes et importantes de donnĂ©es commerciales, de retracer les mouvements commerciaux dans les zones touchĂ©es, et d'identifier et de dĂ©tecter les nouveaux modĂšles de risques Ă©mergents, tels que les marchandises stratĂ©giques, ainsi que celles contrefaites et non conformes aux normes qui nuisent Ă  la santĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© de la sociĂ©tĂ©. Cette approche analytique permet aux administrations douaniĂšres de dĂ©finir des mesures proactives, en prĂ©venant les risques plutĂŽt qu'en y rĂ©pondant une fois qu'ils se sont manifestĂ©s. EncadrĂ© 14 : Pratique d’un Membre

1) La GĂ©orgie Appliquer la gestion des risques pour limiter les inspections physiques au minimum nĂ©cessaire et accĂ©lĂ©rer le contrĂŽle douanier : afin de faciliter les Ă©changes commerciaux, le nombre d'inspections physiques (Ă  la fois pour le contrĂŽle du dĂ©douanement et les inspections aux frontiĂšres) a Ă©tĂ© rĂ©duit pour les mouvements d'importation/exportation et de transit. Le dĂ©partement des douanes a mis en Ɠuvre un certain nombre de changements dans le systĂšme de gestion des risques douaniers, notamment le pourcentage de sĂ©lectivitĂ© des profils de risque - une mesure temporaire visant Ă  soutenir la chaĂźne logistique des marchandises essentielles et Ă  rĂ©pondre aux exigences des mesures gouvernementales pendant l'Ă©tat d'urgence. 5.5. Traitement avant l'arrivĂ©e et mainlevĂ©e immĂ©diate des marchandises En cas de pandĂ©mies telles que la COVID-19 ou de catastrophes naturelles, le traitement avant l'arrivĂ©e et la mainlevĂ©e immĂ©diate des marchandises permettent de rĂ©soudre les problĂšmes de personnel, de minimiser les contacts physiques et d'assurer la protection du personnel et des opĂ©rateurs douaniers. Il permet Ă©galement aux opĂ©rateurs de transport et de logistique de fournir des services de transport de marchandises de maniĂšre efficace, garantissant ainsi la continuitĂ© de la chaĂźne logistique. À titre de rappel, l'information Ă©lectronique prĂ©alable est un principe central du pilier 1 du SAFE (FoS) et du Cadre de normes pour le commerce Ă©lectronique, qui vise Ă  identifier les conteneurs et le fret Ă  haut risque avant leur arrivĂ©e. En utilisant des outils de ciblage automatisĂ©s, tel que le SystĂšme de ciblage du fret de l’OMD (SCF), les administrations douaniĂšres identifient les envois Ă  haut risque le plus tĂŽt possible dans la chaĂźne logistique, au point d'arrivĂ©e ou avant celui-ci. Le Cadre de normes SAFE recommande de prendre des dispositions pour l'Ă©change automatisĂ© d'informations sur la base de messages harmonisĂ©s et interopĂ©rables. Il prĂ©cise le contenu des donnĂ©es sur lequel le partage d'informations doit se fonder, et la personne chargĂ©s de les soumettre. La prĂ©sentation d'informations prĂ©alables, lorsqu'elle est effectuĂ©e Ă  la demande des autoritĂ©s douaniĂšres, doit comprendre des informations relatives Ă  la personne responsable et Ă  la nature des biens de secours ou des autres marchandises, ainsi que d'autres dĂ©tails requis par la rĂšglementation nationale. Ces renseignements peuvent ĂȘtre fournis par le transporteur ou

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l'importateur des marchandises ou par un tiers, notamment un commissionnaire en douane, un agent ou un transporteur. EncadrĂ© 15 : Pratique d’un Membre

1) Serbie Dans les Balkans occidentaux la douane et les organismes de contrĂŽle sont prĂ©sents Ă  certains postes frontiĂšres dĂ©signĂ©s pour garantir la circulation de toutes les marchandises 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Outre cela, un « couloir vert » douanier a Ă©tĂ© constituĂ© dans la rĂ©gion. Les postes frontiĂšres dĂ©signĂ©s pour en faire partie garantissent la circulation de toutes les marchandises, prioritĂ© Ă©tant accordĂ©e aux marchandises essentielles. Ces marchandises essentielles sont rĂ©pertoriĂ©es dans une liste unique agrĂ©Ă©e d’avance qui inclut les denrĂ©es alimentaires et aliments pour animaux constituant des produits essentiels ainsi que les fournitures mĂ©dicales dans la liste de l’Organisation Mondiale des Douanes. La liste des marchandises essentielles peut ĂȘtre rĂ©Ă©valuĂ©e et modifiĂ©e en fonction de l’évolution des besoins des parties Ă  l'Accord de libre-Ă©change centre-europĂ©en (ALECE). La circulation prioritaire des marchandises essentielles est garantie par la transmission Ă©lectronique d’informations prĂ©alables Ă  l’arrivĂ©e par l’intermĂ©diaire d’un « SystĂšme d’échange Ă©lectronique de donnĂ©es » (SEED) utilisĂ© dans toute la rĂ©gion. Les notifications SEED relatives Ă  l’arrivĂ©e d’envois prioritaires sont envoyĂ©es d’avance Ă  toutes les agences qui participent au dĂ©douanement des marchandises, pour que celles-ci puissent prĂ©parer et accorder le passage prioritaire des envois concernĂ©s. Les envois mixtes, c’est-Ă -dire composĂ©s de produits essentiels figurant dans la liste et d’autres produits, sont Ă©galement traitĂ©s en prioritĂ©. 5.6. Inspection des marchandises 5.6.1. Optimiser l'utilisation des Ă©quipements d'inspection non intrusive La norme 3 du pilier 1 du Cadre de normes SAFE de l'OMD reconnaĂźt l'utilitĂ© de la technologie de l'Inspection non intrusive (INI) pour la facilitation des Ă©changes commerciaux et recommande aux agences douaniĂšres que les Ă©quipements INI soient disponibles et utilisĂ©s pour effectuer des inspections compte tenu de l'Ă©valuation des risques. La nĂ©cessitĂ© d'accĂ©lĂ©rer le mouvement des marchandises traversant les frontiĂšres dans une situation d'urgence peut impliquer l'utilisation d'Ă©quipements moins intrusifs comme moyen efficace et efficient d'inspecter un plus grand volume d'articles rapidement et de maniĂšre rentable. L'utilisation des INI permet d'atteindre plusieurs objectifs :

- Faciliter le dédouanement des marchandises et réduire les inspections physiques ;

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- Minimiser les contacts physiques et à protéger le personnel des douanes ; - Lutter contre le commerce illicite qui pourrait prospérer au lendemain d'une catastrophe.

Encadré 16 : Pratiques des Membres

1) Australie L'Australia Border Force (ABF) déploie un large éventail de technologies de détection non intrusives dans le cadre de ses capacités actuelles de contrÎle aux frontiÚres (équipements à rayons X montés en armoire, systÚmes de radioscopie des palettes, scanners corporels, installations de radiographie des conteneurs, unités de radiographie mobiles, scanners CT)

L'Australie a lancé plusieurs projets visant à renforcer et à améliorer les capacités de détection des INI au sein de l'ABF, en particulier pour la détection d'explosifs dans le courrier international et le fret aérien et le contrÎle de grande envergure de ce dernier.

2) L'Ăźle Maurice L’utilisation du matĂ©riel de dĂ©tection non intrusif tel que les machines Ă  rayons X a Ă©tĂ© optimisĂ©e afin que les agents des douanes procĂšdent le moins possible Ă  des contrĂŽles physiques. 5.6.2. HiĂ©rarchisation de l'inspection des envois de secours Afin de permettre aux secours et aux biens essentiels importĂ©s de franchir les frontiĂšres sans complications, il est fortement recommandĂ© de donner la prioritĂ© au dĂ©douanement de ces biens et de limiter au maximum les inspections physiques, en fondant les dĂ©cisions d'approbation sur la gestion des risques et les contrĂŽles mutuellement reconnus. Les Directives du Chapitre 5 de l'Annexe spĂ©cifique J de la CKR stipulent que les douanes d'une partie contractante exportant des envois de secours peuvent (1) examiner, sur la base d'une analyse des risques et par rapport Ă  une dĂ©claration sommaire, le contenu de ces envois et certifier les rĂ©sultats de cet examen sur ladite dĂ©claration ; et (2) si possible, placer ces envois sous scellĂ©s douaniers lorsque l’action est susceptible d'Ă©viter des retards dans l'acheminement des marchandises aux Ă©tapes ultĂ©rieures de leur voyage.

La CKR recommande également que l'examen et/ou l'échantillonnage des marchandises n'aient lieu que dans des circonstances exceptionnelles et que, lors du dédouanement des envois de secours, les contrÎles douaniers soient limités au minimum nécessaire pour garantir le respect des lois et rÚglements en vigueur. Il est également fortement recommandé de se coordonner avec d'autres organismes gouvernementaux de rÚglementation pour effectuer les inspections nécessaires simultanément, afin d'éviter les retards.

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Encadré 17 : Pratiques des Membres

1) La Chine

La douane chinoise a adopté des numéros SH à dix chiffres et précisé les paramÚtres de mesure légaux pour des articles tels que les combinaisons de protection et les masques faciaux, ce qui a permis de faciliter les déclarations en douane du matériel médical essentiel et d'établir de meilleures statistiques. Des inspections plus strictes de la documentation et des contrÎles douaniers plus rigoureux ont été imposés sur le matériel médical importé.

2) La Fédération de Russie

Les autoritĂ©s douaniĂšres ont reçu des instructions spĂ©ciales fondĂ©es sur la gestion des risques afin de ne pas appliquer de formes supplĂ©mentaires de contrĂŽle douanier lorsque l'inspection douaniĂšre n'est pas obligatoire ou nĂ©cessaire. L’Administration fĂ©dĂ©rale des douanes de Russie a mis en place un « couloir vert » pour assurer le dĂ©douanement rapide des denrĂ©es alimentaires, des produits de secours et des marchandises de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. Toute marchandise entrant dans la lutte contre la propagation du coronavirus et la pandĂ©mie de COVID-19 est traitĂ©e en prioritĂ©. Les importations de produits de secours et de marchandises de premiĂšre nĂ©cessitĂ© bĂ©nĂ©ficient d’un couloir vert, oĂč le temps de dĂ©douanement est rĂ©duit.

3) Le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a activĂ© son systĂšme de dĂ©douanement des secours en cas de catastrophe afin d'accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement aux points d'entrĂ©e des marchandises destinĂ©es Ă  combattre la COVID-19. 5.6.3. L'inspection Ă  distance des marchandises En cas de pandĂ©mies et de catastrophes naturelles, les inspections physiques essentielles des marchandises peuvent ne pas ĂȘtre possibles en raison du risque d'infection ou de la difficultĂ© de mettre les marchandises Ă  disposition dans un endroit accessible pour que le personnel douanier puisse effectuer l'inspection correctement. Les administrations douaniĂšres peuvent envisager l'utilisation d'outils technologiques pour effectuer l'inspection physique des marchandises Ă  distance sur la base de la gestion des risques. Cette solution, si elle est bien mise en Ɠuvre, permettra aux douanes d'assurer la sĂ©curitĂ© de leur personnel et de donner aux opĂ©rateurs du marchĂ© l'accĂšs aux marchandises importĂ©es tout en vĂ©rifiant correctement le contenu de la cargaison.

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EncadrĂ© 18 : Pratique d’un Membre 1) PĂ©rou Reconnaissance physique Ă  distance : 1. Le responsable du secteur qui gĂšre la procĂ©dure peut ordonner un examen physique Ă  distance :a) En cas d'Ă©tat d'urgence sanitaire ou de catastrophe naturelle dĂ©crĂ©tĂ© sur tout le ou partie du territoire national. b) Lorsque la zone ou le lieu oĂč l'examen physique doit ĂȘtre effectuĂ© ou l'itinĂ©raire par lequel le fonctionnaire des douanes dĂ©signĂ© doit passer est dangereux et reprĂ©sente un risque pour sa vie ou sa santĂ©. c) Lorsque la nature de la marchandise ou les besoins opĂ©rationnels de chaque intendant le justifient. 2. L'agent des douanes dĂ©signĂ© effectue l'examen physique Ă  distance sans ĂȘtre prĂ©sent dans la zone autorisĂ©e. Pour ce travail, il dispose de l'appui du fonctionnaire des douanes dĂ©lĂ©guĂ© ou, lorsque ce dernier ne peut pas participer, de l'appui d'un ou plusieurs des opĂ©rateurs suivants : propriĂ©taire, destinataire, expĂ©diteur, rĂ©partiteur des douanes ou fonctionnaire de l'entrepĂŽt des douanes. 5.7. Paiement des droits de douane et des taxes 5.7.1. Paiement Ă©lectronique Comme le recommande la norme 7 du Cadre de normes pour le commerce Ă©lectronique transfrontalier, les administrations douaniĂšres devraient s'efforcer de passer au paiement Ă©lectronique des droits, taxes et frais douaniers rendu possible par le dĂ©veloppement de la technologie et des nouveaux outils informatiques. Elles devraient Ă©galement permettre, dans la mesure du possible, que les demandes et les remboursements relatifs aux droits et taxes soient effectuĂ©s Ă  l'aide d'outils numĂ©riques.

Pendant les pandémies et les catastrophes naturelles, le recours aux moyens électroniques pour payer les taxes et droits de douane permet au personnel des douanes, aux opérateurs du marché et aux commissionnaires de rester en sécurité tout en assurant la continuité de la chaßne logistique. Il est fortement recommandé d'accepter les paiements électroniques des droits et taxes de douane et, si possible, de mettre à disposition les numéros de téléphone des centres d'appels et du service clientÚle pour traiter les demandes des opérateurs du marché.

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Encadré 19 : Pratiques des Membres

1) Bahreïn Avec les commissionnaires en douane, l'accent a été mis sur le contrÎle des envois et le paiement électronique à distance, ainsi que sur la diffusion des numéros de contact du centre d'appel et du service clientÚle.

2) Maroc Le paiement Ă©lectronique de toutes les dettes douaniĂšres doit devenir une pratique courante, sauf dans des cas particuliers, et la procĂ©dure de passage au paiement Ă©lectronique doit ĂȘtre plus souple (en permettant l'accĂšs aux demandes signĂ©es sans authentification).

3) Pakistan Le service des douanes pakistanais a fourni des services de contrÎle en ligne à tous ses utilisateurs, leur permettant de déclarer, de payer et de demander de nombreux autres services sans avoir à se rendre aux postes de douane.

4) Sri Lanka Une procĂ©dure provisoire sans papier a Ă©tĂ© introduite pour la soumission Ă©lectronique et le traitement des dĂ©clarations de marchandises, en tirant parti de la plateforme de paiement Ă©lectronique existante afin de mettre en Ɠuvre les mesures de distanciation sociale introduites par le gouvernement pour lutter contre la contagion. 5.7.2. Mise en Ɠuvre de l'exemption temporaire du paiement des droits pour les envois de

secours et les biens essentiels En cas de catastrophes naturelles ou de pandĂ©mies, les gouvernements peuvent envisager de prendre des mesures appropriĂ©es pour permettre l'exonĂ©ration des droits et taxes de douane pour les envois de secours et les biens essentiels, et ces mesures devraient ĂȘtre mises en Ɠuvre par les administrations douaniĂšres.

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19, des mesures d'exemption ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre par de nombreuses administrations douaniĂšres, ce qui a beaucoup facilitĂ© la mise Ă  disposition de fournitures vitales pour lutter contre la pandĂ©mie.

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Encadré 20 : Pratiques des Membres

1) IndonĂ©sie Pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement des marchandises d’importation utilisĂ©es dans le cadre des contremesures liĂ©es Ă  la COVID-19, le Gouvernement prĂ©voit des amĂ©nagements de nature fiscale et/ou d’autre nature, qui incluent l’exonĂ©ration des droits Ă  l’importation et des droits d’accise, la non-imposition de la taxe sur la valeur ajoutĂ©e (PPN) et de la taxe sur les ventes de produits de luxe (PPnBM), l’exonĂ©ration de l’impĂŽt sur les revenus issus de l’importation (PPh article 22) ainsi que des exceptions relatives aux exigences en matiĂšre de restrictions et interdictions Ă  l’importation. Ces amĂ©nagements sont accordĂ©s aux organismes suivants : - Gouvernement central/gouvernements rĂ©gionaux et administrations publiques ; - Fondations/organismes Ă  but non lucratif ; - SociĂ©tĂ©s privĂ©es/particuliers, tant que les marchandises importĂ©es ne le sont pas dans une intention commerciale. Tout organisme souhaitant bĂ©nĂ©ficier de ces amĂ©nagements doit accompagner sa demande d’une lettre de recommandation de l’Office national des secours en cas de catastrophe (ONSC). Cette recommandation peut ĂȘtre demandĂ©e en ligne, via le Guichet unique national d’IndonĂ©sie (GUNI). 2) NĂ©pal Le gouvernement a dĂ©cidĂ© d'exonĂ©rer de droits de douane diffĂ©rents articles essentiels pour lutter contre la COVID-19, notamment les masques, les dĂ©sinfectants, les gants, les EPI, les ventilateurs portables, les appareils PCR et les thermomĂštres. 5.7.3. Report de paiement des droits et taxes, dispense de sanctions, modes de paiement Les administrations douaniĂšres ont un rĂŽle Ă  jouer dans le soutien aux entreprises pendant une pandĂ©mie telle que la COVID-19, et au lendemain de catastrophes. Dans les pays touchĂ©s, la capacitĂ© des entreprises, en particulier des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), Ă  gĂ©nĂ©rer des revenus, Ă  poursuivre leurs opĂ©rations et Ă  reprendre leurs activitĂ©s, peut ĂȘtre gravement affectĂ©e et leur existence compromise. La douane est invitĂ©e Ă  coopĂ©rer avec les institutions gouvernementales compĂ©tentes pour apporter une aide aux entreprises, sous la forme d'une exonĂ©ration ou d'un report des droits, taxes, redevances et sanctions. EncadrĂ© 21 : Pratiques des Membres

1) L'Ăźle Maurice - SystĂšme de paiement diffĂ©rĂ© : Les douanes encouragent les entreprises et tout particuliĂšrement les PME Ă  adhĂ©rer Ă  ce systĂšme, dans le cadre duquel elles autorisent la mainlevĂ©e des marchandises, notamment les produits soumis Ă  accises, sans paiement des droits et taxes au moment de la livraison ; les opĂ©rateurs du marchĂ© ont jusqu’au 7 du mois suivant pour s’en acquitter.

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- RĂ©gime de suspension des droits et taxes : Les douanes ont facilitĂ© les conditions d’approbation des entrepĂŽts/entitĂ©s/locaux sous douanes. Cette procĂ©dure permet aux opĂ©rateurs Ă©conomiques d’entreposer des marchandises pendant 24 mois maximum et de ne payer les droits et taxes que lorsque celles-ci quitteront l’entrepĂŽt sous douanes. - Renonciation aux sanctions et intĂ©rĂȘts pour retard de paiement : Compte tenu du confinement imposĂ© Ă  Maurice, les acteurs qui ne sont pas en mesure de s’acquitter des droits de douane, droits d’accises et taxes avant la date limite prĂ©vue par le systĂšme de paiement diffĂ©rĂ©, ont Ă©tĂ© exemptĂ©s du paiement des sanctions ou intĂ©rĂȘts dus pour retard de paiement. Les frais d’entreposage ont Ă©tĂ© supprimĂ©s pour les acteurs qui n’ont pas pu recevoir leurs envois pendant le couvre-feu sanitaire et le confinement. 2) Les Pays-Bas Paiement diffĂ©rĂ© : Sur demande, un report de paiement peut ĂȘtre accordĂ© aux entrepreneurs. Pour les taxes d’accise et les taxes Ă  la consommation, une dĂ©claration fiscale doit ĂȘtre remplie de façon normale. L’entrepreneur peut demander un report de paiement lorsqu’un montant supplĂ©mentaire est demandĂ©. - Sanctions : Des facilitations peuvent ĂȘtre proposĂ©es aux entrepreneurs qui, pour cause de pandĂ©mie de COVID-19, ne peuvent satisfaire leurs obligations auprĂšs des douanes dans les dĂ©lais voulus. S’il ne s’agit pas d’une infraction, d’un dĂ©lit ou d’une faute intentionnelle ou une grave nĂ©gligence, il n’est pas imposĂ© de sanction. 6. ContrĂŽle a posteriori8 Le processus de ContrĂŽle a posteriori (CAP) est un examen rĂšglementĂ© sur les donnĂ©es commerciales pertinentes, les contrats de vente, les registres financiers et non financiers, le stock physique et les autres actifs des opĂ©rateurs du marchĂ©, effectuĂ© aprĂšs que les douanes aient dĂ©douanĂ© le fret. Le CAP permet aux auditeurs des douanes d'accĂ©der Ă  un ensemble d’informations qui n'Ă©taient pas disponibles au moment du dĂ©douanement des marchandises importĂ©es.

Le CAP joue Ă©galement un rĂŽle dans la mise en Ɠuvre d'une stratĂ©gie efficace de gestion du risque douanier, en permettant aux douanes d'Ă©valuer plus facilement le niveau de risque

8 http://www.wcoomd.org/en/topics/enforcement-and-compliance/instruments-and-tools/guidelines/pca-guidelines.aspx

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correspondant à chaque opérateur compte tenu du respect des rÚgles et, sur la base du résultat, d'affiner les contrÎles futurs.

En cas de pandĂ©mies telles que la COVID-19, ou de catastrophes naturelles, le fait de disposer d'un systĂšme de contrĂŽle prĂ©Ă©tabli basĂ© sur l'audit permet aux administrations douaniĂšres d'accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement des marchandises essentielles et de secours en fonction de l'Ă©valuation du risque reprĂ©sentĂ© par chaque importateur. La douane peut procĂ©der Ă  un audit des donnĂ©es commerciales pertinentes des importateurs, lorsque cela devient possible, afin de garantir le respect de la lĂ©gislation douaniĂšre. 6.1. Utilisation du ContrĂŽle a posteriori (CAP) Ă  distance/virtuel Les administrations douaniĂšres sont encouragĂ©es, lors d'une situation perturbĂ©e, Ă  suspendre temporairement les missions de contrĂŽle sur place afin de protĂ©ger le personnel douanier en Ă©vitant les contacts physiques, mais aussi d'allĂ©ger la charge pour les entreprises, en reprenant les audits dĂšs que possible. Toutefois, si la douane estime qu'il est nĂ©cessaire de maintenir les opĂ©rations d'audit, ou si la pandĂ©mie dure plus longtemps que prĂ©vu, il peut ĂȘtre envisagĂ© de rĂ©aliser le ContrĂŽle a posteriori Ă  distance en s'appuyant sur les outils et systĂšmes informatiques.

À cette fin, les processus de ContrĂŽle a posteriori doivent ĂȘtre basĂ©s sur une technologie sĂ©curisĂ©e qui rĂ©pond aux besoins des entreprises et des administrations douaniĂšres, tandis que la lĂ©gislation douaniĂšre nationale doit ĂȘtre mise Ă  jour pour inclure toutes les exigences juridiques et techniques. Dans les situations oĂč il n'est pas possible d'effectuer des contrĂŽles complets sur place, l'utilisation active de contrĂŽles ciblĂ©s peut aider Ă  rĂ©duire davantage les zones de risque relatives aux transactions et entitĂ©s contrĂŽlĂ©es et, par consĂ©quent, Ă  rĂ©duire le temps de contact physique et les ressources nĂ©cessaires pour le contrĂŽle. Ce type de vĂ©rification se concentre sur un ou plusieurs domaines douaniers, par exemple l'Ă©valuation, le pays d'origine, etc. Des tests sur les systĂšmes et contrĂŽles connexes et des tests de fond peuvent Ă©galement ĂȘtre effectuĂ©s. L'utilisation active de contrĂŽles basĂ©s sur les transactions doit Ă©galement ĂȘtre envisagĂ©e. Cela permet aux agents du CAP de vĂ©rifier les dĂ©clarations individuelles dans le bureau de douane et de demander Ă  distance des Ă©lĂ©ments supplĂ©mentaires lorsque des irrĂ©gularitĂ©s sont suspectĂ©es, fournissant ainsi des indications pour des dĂ©clarations en bonne et due forme. De cette façon, l'utilisation de types de contrĂŽles alternatifs peut contribuer Ă  amĂ©liorer la conformitĂ© par les opĂ©rateurs, y compris lorsque le contact en personne est difficile.

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7. CoopĂ©ration et partenariats 7.1. CoopĂ©ration avec le secteur privĂ© Afin d'ĂȘtre en mesure de rĂ©pondre de maniĂšre efficace et efficiente aux dĂ©fis posĂ©s par les pandĂ©mies et les catastrophes naturelles, les administrations douaniĂšres devraient renforcer leur coopĂ©ration avec le secteur privĂ©. Les mesures qu'elles dĂ©cident de mettre en Ɠuvre devraient reflĂ©ter la nĂ©cessitĂ© d'Ă©viter toute perturbation de la chaĂźne logistique et d'en assurer la continuitĂ©. La douane et le secteur privĂ© devraient communiquer et se rĂ©unir rĂ©guliĂšrement pour suivre l'Ă©volution de la situation et discuter de la marche Ă  suivre. La confiance mutuelle, les partenariats et l'Ă©change d'informations sont les meilleurs moyens de gĂ©rer les crises. Les administrations douaniĂšres sont vivement encouragĂ©es Ă  Ă©tendre leur coopĂ©ration avec le secteur privĂ© et Ă  dĂ©velopper leurs programmes OEA afin d'inclure le plus grand nombre possible d'entreprises9. Les administrations douaniĂšres doivent Ă©galement prendre en considĂ©ration les changements qui peuvent affecter les modĂšles d'affaires de certaines industries. Depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie de COVID-19, de nombreuses entreprises ont dĂ» explorer des solutions alternatives pour la livraison de leurs marchandises ou l'approvisionnement en matiĂšres premiĂšres. Cela devrait se reflĂ©ter dans les mesures prises par les administrations douaniĂšres pour faciliter la circulation des marchandises.

7.1.1. L'Opérateur économique agréé : un élément clé pour la continuité de la chaßne

logistique L'OpĂ©rateur Ă©conomique agrĂ©Ă© (OEA) est le fleuron du programme de partenariats douane-entreprises mis en Ɠuvre par les Membres de l'OMD, offrant un certain nombre d'avantages supplĂ©mentaires au secteur privĂ©. Les partenariats entre la douane et le commerce visent Ă  assurer une conformitĂ© durable et Ă  long terme grĂące Ă  plusieurs avantages, tels que des niveaux de contrĂŽle rĂ©duits, des procĂ©dures simplifiĂ©es, des dĂ©clarations pĂ©riodiques et des paiements diffĂ©rĂ©s, ainsi que des avantages en termes de rĂ©putation et de facilitation grĂące aux accords/arrangements de reconnaissance mutuelle (ARM) 10. En cas de pandĂ©mie ou de catastrophe naturelle, les Membres disposant d'un programme OEA en bĂ©nĂ©ficient, car il peut contribuer Ă  assurer :

- La continuité de la chaßne logistique en accordant des avantages aux Opérateurs économiques agréés, tels que la mainlevée immédiate des marchandises, la canalisation des importations vers les voies vertes, etc ;

9 Enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 : Une contribution du Groupe consultatif du secteur privé de l'OMD à l'OMD et à ses Membres (Version 1.0 ; 23 juin 2020) 10 http://www.wcoomd.org/en/topics/facilitation/instrument-and-tools/tools/aeo-compendium.aspx

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- La protection et la sĂ©curitĂ© du personnel douanier en Ă©vitant l'inspection physique des marchandises ; - La protection de la chaĂźne logistique mĂȘme en cas de contrĂŽles douaniers moins stricts en raison des risques Ă©levĂ©s d'infection.

Compte tenu de l'importance des programmes d'OEA pour assurer la continuitĂ©, la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© de la chaĂźne logistique pendant les pandĂ©mies et les catastrophes naturelles, les administrations douaniĂšres devraient mettre en Ɠuvre des mesures flexibles telles que des prolongations temporaires des certifications d'OEA et des extensions des programmes d'OEA afin d'impliquer un nombre accru d'acteurs clĂ©s de la chaĂźne logistique mondiale et d'amĂ©liorer le processus de validation. EncadrĂ© 22 : Pratiques des Membres

1) La Chine - Suspension de la validation sur place des OEA, mais mise en place d'une approche de surveillance dynamique par le biais d’un systĂšme de "profil d'entreprise" Ă  mĂ©gadonnĂ©es. Mise en place d'une "Ă©quipe nationale d'experts des douanes pour la coordination des entreprises", composĂ©e de 160 membres, qui rĂ©pondra et traitera rapidement les problĂšmes rencontrĂ©s par les OEA lors du processus de contrĂŽle grĂące Ă  la plateforme WeChat de "gestion du crĂ©dit des douanes chinoises". - Fourniture d’un service de crĂ©dit d’enlĂšvement aux OEA par vidĂ©oconfĂ©rence pour les aider Ă  continuer Ă  rĂ©pondre aux critĂšres des OEA. - Traitement de tout problĂšme pendant la pandĂ©mie par les coordonnateurs des douanes pour s'assurer que les marchandises des OEA provenant de leur pays et des pays (rĂ©gions) MRA soient dĂ©douanĂ©es de maniĂšre prĂ©fĂ©rentielle et rapide. 2) ThaĂŻlande -La douane thaĂŻlandaise a crĂ©Ă© un mode de communication spĂ©cial, basĂ© sur l'application mobile LINE, pour que tous les OEA du pays puissent communiquer avec la Division nationale des normes sur les OEA. GrĂące Ă  cette application mobile, la Division peut fournir toutes les informations ou autres annonces Ă  l'ensemble des OEA de ThaĂŻlande et par ailleurs recevoir rapidement leurs avis en retour. - Pour les nouveaux candidats, la douane thaĂŻlandaise suspend les demandes en cours. Les agents OEA sont chargĂ©s de suivre de prĂšs les nouveaux candidats en s'entretenant avec eux par tĂ©lĂ©phone, courrier Ă©lectronique, LINE, Messenger et d'autres moyens de communication, en particulier pour le formulaire de prĂ©-Ă©valuation. La douane thaĂŻlandaise les aide Ă©galement Ă  prĂ©parer leur validation future, effectuĂ©e sur place aprĂšs le confinement, par les agents OEA.

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7.1.2. Les OEA et les opĂ©rations de secours en cas de catastrophes11 Lors d'une catastrophe naturelle ou d'une pandĂ©mie, l'objectif des administrations douaniĂšres devrait ĂȘtre de dĂ©terminer comment aider les acteurs humanitaires Ă  acheminer sans heurts les envois de secours. Il ne s'agirait donc pas d'accorder le mĂȘme traitement douanier Ă  tous les envois de secours, mais plutĂŽt de s'inspirer du modĂšle OEA pour offrir des avantages et des facilitĂ©s personnalisĂ©s aux acteurs qui satisfont Ă  certaines exigences, telles qu'une capacitĂ© suffisante et le respect des principes humanitaires et des normes de qualitĂ© Ă©tablies.

7.1.3. Validation/revalidation Ă  distance/virtuelle de l'OEA12

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19 et d'autres Ă©vĂ©nements perturbateurs, les administrations douaniĂšres devraient envisager de rationaliser le processus de validation des OEA et de mettre en Ɠuvre des processus Ă  distance. Elles peuvent utiliser le nouveau guide de l'OMD sur la mise en Ɠuvre et la validation des OEA13 pour mettre en place un processus de validation Ă  distance conforme aux normes existantes pour les validations habituelles en prĂ©sentiel, mais conforme aux processus et approches numĂ©riques. Il est recommandĂ© de tester la revalidation Ă  distance des OEA pour s'assurer que les dĂ©fis liĂ©s aux contrĂŽles et Ă  la communication Ă  distance aient Ă©tĂ© relevĂ©s. Dans ce contexte, il convient de prendre en considĂ©ration les procĂ©dures de validation/revalidation, ainsi que les enseignements tirĂ©s, tels que ceux fournis au Chapitre 3 du guide de mise en Ɠuvre et de validation des OEA. Un processus de validation/revalidation Ă  distance doit ĂȘtre basĂ© sur une technologie sĂ©curisĂ©e adaptĂ©e rĂ©pondant aux exigences de l'entreprise et des administrations douaniĂšres. L'utilisation de la technologie permettra Ă©galement d'accroĂźtre la portĂ©e des programmes dans les rĂ©gions oĂč le nombre d'OEA n'augmente pas en raison de la distance des entreprises par rapport au nombre limitĂ© de validateurs d'OEA des administrations douaniĂšres. EncadrĂ© 23 : Pratique d’un Membre

1) Japon La douane du Japon a mis en place une rÚglementation de base consistant à s'abstenir autant que possible de tout contact physique avec les opérateurs du marché pendant la pandémie de COVID-19. Cette mesure comprend des processus adaptés de validation des OEA.

11 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/activities-and-programmes/natural-disaster/the-key-principles-of-the-safe-framework_v01_en.pdf?db=web 12 Groupe de travail sur les dĂ©fis des programmes mondiaux d'OEA (PSCG Working Group) 13 Un nouveau lien vers le "Guide de mise en Ɠuvre et de validation des OEA" remplacera : http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/instruments-and-tools/tools/safe-package/aeo-validator-guide.pdf?la=en.

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Compte tenu de la situation, le processus de contrĂŽle physique nĂ©cessaire dans le cadre de la validation sur place par la section des OpĂ©rateurs Ă©conomiques agrĂ©Ă©s a Ă©tĂ© remplacĂ© par l'examen des donnĂ©es, par exemple la photo des installations et les documents internes de l'entreprise, qui sont communiquĂ©es par courriel. En outre, les documents nĂ©cessaires, y compris la demande de statut d'OEA, pourraient ĂȘtre soumis officiellement par courriel, Ă  titre de mesure gĂ©nĂ©rale d’assouplissement.

Grùce à ces mesures, les douanes japonaises ont fourni une approche flexible aux opérateurs pour leurs processus OEA. 7.2. Gestion coordonnée des frontiÚres (GCF)14 Pour assurer le traitement efficace des envois de secours, la Résolution du Conseil de Coopération DouaniÚre relative au rÎle de la douane dans les opérations de secours en cas de catastrophes naturelles (juin 2011) encourage vivement les Membres à gérer les frontiÚres de maniÚre simplifiée et coordonnée, y compris en partageant des informations avec d'autres autorités nationales impliquées dans le traitement des articles de secours. La GCF est de la plus haute importance dans les phases de préparation et de réponse initiale pour assurer la continuité de la chaßne logistique pendant une catastrophe.

Lors de la mise en oeuvre d'opérations internationales de secours et d'assistance, pour permettre aux acteurs humanitaires d'accélérer l'entrée du personnel, des marchandises et des équipements, les administrations douaniÚres ont besoin d'un mécanisme de contrÎle rapide et efficace.

La coopération avec les autres agences gouvernementales et avec les autres administrations douaniÚres est une exigence trÚs importante. Les administrations douaniÚres peuvent conclure des accords bilatéraux ou multilatéraux sur la reconnaissance mutuelle des contrÎles douaniers. Ces contrÎles doivent faire partie d'un processus continu et partagé, qui commence lorsque les marchandises sont préparées pour l'expédition par l'exportateur, ce qui permet d'éviter la répétition inutile des contrÎles par une vérification réguliÚre de l'intégrité de l'envoi. Cette reconnaissance mutuelle des contrÎles exige que les douanes s'entendent sur des normes communes de contrÎle et de gestion et sur l'échange de renseignements, ainsi que sur les données douaniÚres, sur une base réguliÚre. 7.2.1. Coopération entre la douane et les autres agences gouvernementales Outre la douane, de nombreux organismes gouvernementaux et ministÚres jouent un rÎle dans l'approbation ou le contrÎle de l'importation ou de l'exportation de marchandises et sont habilités à

14 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/instruments-and-tools/tools/safe-package/cbm-compendium.pdf?la=en

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examiner les marchandises en entrĂ©e sur un territoire. De multiples inspections peuvent ĂȘtre entreprises par ces agences Ă  diffĂ©rents moments. Dans ces circonstances, les contrĂŽles ne sont souvent pas fondĂ©s sur l'ensemble des donnĂ©es fournies concernant un envoi, mais plutĂŽt sur les donnĂ©es spĂ©cifiques de chaque agence.

En raison du manque de partage des informations entre ces agences, les importateurs peuvent ĂȘtre tenus de fournir les mĂȘmes informations Ă  diffĂ©rentes agences gouvernementales.

En cas d'urgence, le manque de coopération entre les douanes et les autres agences gouvernementales peut retarder considérablement le dédouanement des biens essentiels et de secours. Les acteurs humanitaires ont parfois exprimé leur frustration face à la multitude d'autorités frontaliÚres qu'il faut consulter et à la durée du processus de dédouanement.

Les douanes appliquent souvent la lĂ©gislation au nom d'autres agences gouvernementales, et un dialogue et une coordination appropriĂ©s avec celles-ci sont primordiaux, tant dans les phases de prĂ©paration que de rĂ©ponse aux catastrophes, afin de simplifier et de faciliter la procĂ©dure de dĂ©douanement. Il est fortement recommandĂ© de renforcer la coopĂ©ration avec les autres agences frontaliĂšres et de s'abstenir d'imposer des mesures lourdes sur la circulation transfrontaliĂšre des marchandises et des moyens de transport Ă  travers les frontiĂšres qui peuvent s'appliquer dans des circonstances normales. La version 2021 du Cadre de normes SAFE a ajoutĂ© un cinquiĂšme Ă©lĂ©ment fondamental visant Ă  promouvoir une coopĂ©ration Ă©troite avec d'autres agences gouvernementales reprĂ©sentant diffĂ©rents domaines rĂšglementaires, afin de prĂ©server la protection et la sĂ©curitĂ© de la sociĂ©tĂ© tout en facilitant la circulation des marchandises. En outre, sous la norme 1, pilier 3, le Cadre de normes SAFE Ă©numĂšre plusieurs dispositions concernant la reconnaissance mutuelle et l'alignement des programmes de sĂ©curitĂ©, ainsi que l'harmonisation des mesures nationales de contrĂŽle. EncadrĂ© 24 : Pratique d’un Membre

1) Kenya

Les douanes prĂ©sident le Groupe national interinstitutionnel pour la facilitation de la circulation transfrontaliĂšre, qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour trouver des solutions aux problĂšmes que pose la circulation des marchandises dans le pays pendant l’épidĂ©mie de COVID-19. Le Groupe, qui rassemble des membres des services des douanes, de police, de l’immigration, de la santĂ© et du commerce, se rĂ©unit en ligne une fois par semaine mais est informĂ© en permanence de tout problĂšme et Ă©change quotidiennement les statistiques qu’envoient les diffĂ©rents organismes qui le composent.

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7.2.2. Le Guichet unique15 Le Guichet unique est un outil utile pour la GCF et la facilitation des échanges commerciaux, car il permet de ne soumettre qu'une seule fois tous les documents et/ou les données exigés par les douanes et par toutes les autres autorités frontaliÚres ou rÚglementaires, de maniÚre à simplifier les procédures. Il garantit également que les informations qui ont déjà été fournies ne soient pas demandées à nouveau, sauf dans des circonstances exceptionnelles. En cas de catastrophe, le Guichet unique est trÚs efficace pour assurer le traitement et le dédouanement accélérés des marchandises importées, notamment des biens de premiÚre nécessité et de secours, grùce à la soumission unique de documents électroniques et aux éventuelles inspections conjointes et coordonnées effectuées par les douanes et d'autres organismes de rÚglementation.

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19, en plus de faciliter la circulation des marchandises, le Guichet unique a contribuĂ© Ă  la mise en Ɠuvre des mesures mises en place pour contenir la propagation du virus, telles que la distanciation sociale et les mesures de confinement. La soumission Ă©lectronique des documents a permis de limiter les contacts physiques entre le personnel douanier et les opĂ©rateurs du marchĂ©, contribuant ainsi Ă  contenir la propagation du virus.

Les administrations douaniÚres doivent considérer la mise en place et le développement du Guichet unique comme une solution qui contribue à :

- Renforcer la coopération entre les douanes et les autres agences gouvernementales ; - Faciliter la circulation transfrontaliÚre des marchandises, notamment en cas de pandémie, de

catastrophe naturelle ou d'autres événements perturbateurs ; - Protection du personnel des douanes et d'autres agences gouvernementales, etc. Encadré 25 : Pratiques des Membres

1) Canada L'Initiative de Guichet unique (IGU) de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) rationalise le partage des donnĂ©es sur les importations commerciales entre le gouvernement du Canada et la communautĂ© des importateurs. Outre l'ASFC, neuf ministĂšres et organismes gouvernementaux reprĂ©sentant 38 programmes gouvernementaux y participent. Les dĂ©clarations d'importation intĂ©grĂ©es, qui contiennent toutes les informations nĂ©cessaires sur l'importation et les licences, peuvent ĂȘtre fournies par voie Ă©lectronique, ce qui simplifie le processus d'importation et rĂ©pond au besoin de santĂ© publique de maintenir la distance sociale.

15 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/instruments-and-tools/tools/single-window/sw-compendium-supplement-edition.pdf?la=en

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2) IndonĂ©sie - Renforcement de la coopĂ©ration et de la synergie avec les organismes gouvernementaux, dont l’Agence nationale du guichet unique, le MinistĂšre de la santĂ©, l’Agence nationale de contrĂŽle des mĂ©dicaments et des aliments (Badan POM) et l’Office national des secours en cas de catastrophe (ONSC), par l’optimisation de la plateforme du Guichet unique national d’IndonĂ©sie (GUNI). Depuis le 30 mars, il est possible de dĂ©poser sur le GUNI les demandes de recommandation de l’ONSC (recommandation nĂ©cessaire pour bĂ©nĂ©ficier des amĂ©nagements commerciaux dans le contexte des contremesures liĂ©es Ă  la COVID-19). - Mise au point d’un Ă©cosystĂšme logistique national (ELN). L’ELN est une plateforme qui facilite la collaboration entre les systĂšmes d’information du gouvernement et du secteur privĂ©, afin de simplifier et de synchroniser tant les flux des informations et des documents pendant les activitĂ©s d’exportation/importation menĂ©es dans les ports, que le commerce national grĂące au partage de donnĂ©es, Ă  la simplification des processus commerciaux, Ă  l’élimination des rĂ©pĂ©titions et des duplications.

Source : Présentation de l'Indonésie au cours de l'Atelier régional en ligne de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuité de la chaßne logistique en temps de COVID-19 pour la région Asie-Pacifique.

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7.2.3. CoopĂ©ration entre douanes16 La coopĂ©ration entre les administrations douaniĂšres est le deuxiĂšme pilier clĂ© de la Gestion coordonnĂ©e des frontiĂšres (GCF) et peut ĂȘtre mise en Ɠuvre Ă  diffĂ©rents niveaux :

- Local : un exemple de coopération transfrontaliÚre au niveau local est le concept de « Poste-frontiÚre à guichet unique » (plus de détails au paragraphe 7.2.4 ci-dessous).

- La coopération transfrontaliÚre bilatérale peut comprendre plusieurs mesures, telles que l'harmonisation de la documentation, le développement d'un cadre juridique favorable, la reconnaissance mutuelle des contrÎles et l'échange d'informations, ainsi que des réunions entre pays voisins aux niveaux régional et central, pour discuter de questions telles que la coordination des patrouilles frontaliÚres ou la création de bureaux de contact pour faciliter la communication et l'échange d'informations. - La coopération multilatérale repose sur le troisiÚme élément fondamental du Cadre de normes SAFE, qui prévoit que, à la demande raisonnable de la nation destinataire, sur la base d'une méthodologie comparable de ciblage des risques, l'administration douaniÚre de la nation expéditrice effectue une inspection à la sortie des conteneurs et du fret à haut risque à l'aide d'équipements d'Inspection non intrusive (INI), tels que des machines à rayons X et des détecteurs de radiations à grande échelle, ou d'autres nouvelles technologies, le cas échéant, afin de contribuer à garantir l'intégrité de l'envoi tout au long de la chaßne logistique.

La COVID-19 a mis en exergue l'importance de la coopĂ©ration internationale (bilatĂ©rale et multilatĂ©rale) entre les administrations douaniĂšres, notamment pour mettre en Ɠuvre correctement les mesures visant Ă  contenir la propagation du virus. La coopĂ©ration et la coordination sont Ă©galement indispensables, notamment pour assurer le bon dĂ©roulement de l'afflux des secours et des biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ© et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique par le biais de :

- La reconnaissance mutuelle des contrĂŽles douaniers ; l’harmonisation des exigences en matiĂšre d'enregistrement des donnĂ©es et des mesures de contrĂŽle transfrontalier ;

- La reconnaissance mutuelle du statut d'OpĂ©rateur Ă©conomique agrĂ©Ă© ; - L’assistance administrative mutuelle et l’échange de renseignements, etc.

16 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/activities-and-programmes/natural-disaster/the-key-principles-of-the-safe-framework_v01_en.pdf?db=web

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EncadrĂ© 26 : Pratique d’un Membre

1) La RĂ©publique de CorĂ©e Dans le cadre des efforts pour faciliter le contrĂŽle des exportations en provenance de la Chine, le plus grand partenaire commercial de la CorĂ©e, la douane corĂ©enne (Korea Customs Service – KCS) a envoyĂ© une lettre Ă  l'Administration gĂ©nĂ©rale des douanes de Chine demandant une coopĂ©ration mutuelle pour un contrĂŽle rapide dans le commerce bilatĂ©ral. 7.2.4. Poste frontiĂšre Ă  guichet unique (One-Stop Border Post - OSBP) Le concept de poste frontiĂšre Ă  guichet unique se rĂ©fĂšre Ă  un poste frontalier entiĂšrement gĂ©rĂ© par les douanes et d'autres organismes de rĂšglementation frontaliĂšre dans deux pays voisins. D'autres formes de coopĂ©ration moins intĂ©grĂ©es sont l'alignement des opĂ©rations quotidiennes, les accords sur les heures d'ouverture, les Ă©changes d'informations informels et la reconnaissance des contrĂŽles. Ce sont des Ă©tapes utiles vers une meilleure coordination et coopĂ©ration, qui apportent des avantages substantiels aux gouvernements et aux autres parties prenantes. Elles permettent d'amĂ©liorer l'efficacitĂ© de l'application de la loi grĂące Ă  la collaboration, au partage des renseignements et Ă  une meilleure utilisation des ressources. Si elle est pleinement mise en Ɠuvre, cette approche rĂ©duit considĂ©rablement les temps d'attente et les coĂ»ts en supprimant les deux arrĂȘts actuellement nĂ©cessaires pour franchir la frontiĂšre, en conformitĂ© avec les exigences rĂšglementaires des deux pays voisins.

Si des Ă©vĂ©nements perturbateurs se produisent, l'OSBP peut ĂȘtre d'une grande aide pour accĂ©lĂ©rer la circulation des biens essentiels, de secours ainsi que d'autres marchandises, garantissant de ce fait la continuitĂ© de la chaĂźne logistique. L’OSBP peut Ă©galement contribuer Ă  la protection du personnel, notamment en limitant les contacts physiques, en Ă©changeant des informations sur les contrĂŽles, en autorisant l'utilisation partagĂ©e des Ă©quipements d'Inspection non intrusive et en coordonnant les heures de travail et la prĂ©sence physique du personnel des douanes et des autres agences frontaliĂšres des deux pays.

8. L'admission temporaire et le carnet ATA En cas de situation d'urgence, les administrations douaniÚres peuvent envisager d'accorder une exonération totale et conditionnelle des droits d'importation aux équipements médicaux ou de laboratoire importés temporairement et introduits sur le territoire douanier. Il est également fortement recommandé aux administrations douaniÚres de simplifier au maximum les procédures d'admission temporaire en acceptant tout document justificatif comme déclaration, à condition qu'il permette aux agents d'identifier les marchandises importées, en prolongeant la période d'admission temporaire si nécessaire, etc.

En outre, les administrations douaniÚres sont fortement encouragées à fournir des facilités suffisantes aux titulaires de carnets ATA et à leurs représentants pour réexporter les

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marchandises importĂ©es temporairement, dans un dĂ©lai raisonnable, sans frais supplĂ©mentaires inattendus, dans les cas oĂč des retards dans la rĂ©exportation pourraient survenir Ă  la suite de mesures prĂ©ventives (confinements, couvre-feux, restrictions de voyage) prises par les gouvernements des parties contractantes qui rendraient difficile la rĂ©exportation des marchandises admises temporairement.

Encadré 27 : Pratiques des Membres

1) RĂ©publique tchĂšque - RĂ©exportation de marchandises introduites sous le rĂ©gime de l’importation temporaire sur le territoire de l’Union EuropĂ©enne (RĂ©publique tchĂšque) sous couvert d’un carnet ATA : Le bureau de douane acceptera la validitĂ© d’un carnet ATA dĂ©jĂ  expirĂ© ou dont le dĂ©lai fixĂ© pour la rĂ©exportation des marchandises du territoire de l’Union EuropĂ©enne a expirĂ©, dĂšs lors que ce dĂ©lai est la consĂ©quence d’un Ă©tat d’urgence dĂ©clarĂ© en RĂ©publique tchĂšque ou par tout autre Ă©tat de crise dĂ©clarĂ© par le pays d’utilisation situĂ© dans le territoire de l’Union EuropĂ©enne ou dans le pays de rĂ©importation. Ces carnets ATA seront traitĂ©s comme des carnets valides, de la mĂȘme maniĂšre que si la rĂ©exportation avait eu lieu dans les dĂ©lais prĂ©vus. Cela signifie que les autoritĂ©s douaniĂšres tchĂšques valideront l’exportation (sortie) mĂȘme lorsque le carnet est arrivĂ© Ă  expiration pendant ou immĂ©diatement aprĂšs la fin d’un Ă©tat d’urgence ou de toute autre situation de crise dans le pays d’utilisation situĂ© dans l’UE ou dans le pays de rĂ©importation. La mĂȘme procĂ©dure s’applique aux carnets en cours de validitĂ© lorsque le dĂ©lai de rĂ©exportation fixĂ© est Ă©chu. - RĂ©importation de marchandises de l’UE sous couvert d’un carnet ATA : Les autoritĂ©s douaniĂšres tchĂšques accepteront les carnets ATA couvrant les marchandises de l’UE exportĂ©es temporairement ainsi que la rĂ©importation de ces marchandises qui seront exonĂ©rĂ©es de droits et taxes, mĂȘme en cas de rĂ©importation aprĂšs l’échĂ©ance du dĂ©lai fixĂ© ou de la validitĂ© du carnet ATA, dĂšs lors que leur rĂ©importation a Ă©tĂ© rendue impossible par un Ă©tat d’urgence dĂ©clarĂ© en RĂ©publique tchĂšque ou par tout autre Ă©tat de crise dĂ©clarĂ© par un autre État membre de l’Union dans le pays d’utilisation. La dispense du paiement des droits Ă  l’importation sera couverte par les dispositions de l’article 203 du Code des douanes de l’UE qui dispose que les marchandises rĂ©introduites dans un dĂ©lai de 3 ans suivant leur exportation et dans le mĂȘme Ă©tat que celui dans lequel elles ont Ă©tĂ© exportĂ©es sont exonĂ©rĂ©es de droits Ă  l’importation. Le dĂ©lai de 3 ans doit ĂȘtre suffisant pour les besoins des marchandises exportĂ©es sous couvert d’un carnet ATA. Aucune formalitĂ© supplĂ©mentaire par rapport aux procĂ©dures standards pour l’importation de marchandises sous couvert d’un carnet ATA ne sera nĂ©cessaire. 2) El Salvador

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Les autorisations d'extension du rĂ©gime d'admission temporaire pour les bĂ©nĂ©ficiaires de la loi sur les services internationaux, prĂ©supposent que l'utilisateur ait soumis la demande d'extension avant l'expiration du dĂ©lai Ă©tabli Ă  l'article 33 de la loi susmentionnĂ©e. La suspension de ce dĂ©lai sera effective durant le traitement de la demande d'extension et jusqu'Ă  ce que l'ordonnance administrative correspondante soit Ă©mise. 3) L'Union EuropĂ©enne PossibilitĂ© de prolonger la limite de rĂ©exportation des marchandises sous admission temporaire: du moment que de nombreux opĂ©rateurs Ă©conomiques ont Ă©tĂ© obligĂ©s de fermer leurs locaux et de suspendre leurs opĂ©rations, il peut leur ĂȘtre impossible de rĂ©exporter les marchandises dĂ©clarĂ©es pour l'admission temporaire au moyen de carnets ATA dans le dĂ©lai fixĂ©. Dans ce cas, l'article 251, paragraphe 3, du Code des douanes de l’Union EuropĂ©enne permet au titulaire de l’autorisation de demander aux autoritĂ©s douaniĂšres de prolonger le dĂ©lai de rĂ©exportation des marchandises dĂ©clarĂ©es pour l'admission temporaire dans des circonstances exceptionnelles (telles que la COVID-19). Cette disposition s'applique quel que soit le type de dĂ©claration utilisĂ©e pour le placement des marchandises sous le rĂ©gime de l'admission temporaire. Si le carnet ATA a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  cette fin, il n'est pas nĂ©cessaire de dĂ©livrer un nouveau carnet ATA, car l'article 14 de la Convention d'Istanbul est une disposition impliquant une possibilitĂ©. En outre, l'article 7, paragraphe 2, de cette Convention permet aux douanes d'accorder un dĂ©lai plus long que celui prĂ©vu dans l'Annexe et mĂȘme de prolonger le dĂ©lai initial. 9. Transit17 La procĂ©dure de transit douanier est particuliĂšrement importante pour les pays enclavĂ©s touchĂ©s par une catastrophe, dans la mesure oĂč les marchandises expĂ©diĂ©es par voie maritime doivent transiter par un pays tiers, ce qui peut entraĂźner des retards et des dĂ©penses supplĂ©mentaires.

Dans les situations de gestion des catastrophes, les administrations douaniĂšres devraient tenir compte du fait que cela peut avoir un impact sur le dĂ©roulement des opĂ©rations de transit. Elles devraient faciliter le transit des marchandises en mettant en Ɠuvre des mesures appropriĂ©es telles que l'application d'un programme d'intĂ©gritĂ© des scellements, l'acceptation comme partie descriptive de la dĂ©claration de marchandises de tout document commercial ou de transport indiquant clairement les dĂ©tails nĂ©cessaires, l'utilisation adĂ©quate de la gestion des risques pour accĂ©lĂ©rer le mouvement des marchandises, etc.

La pandémie de COVID-19 a montré que les mesures appliquées par les administrations douaniÚres et autres organismes de rÚglementation aux frontiÚres pour contenir la propagation du virus, tels que les tests de dépistage sanitaire pour les conducteurs ou le déchargement et le 17 http://www.wcoomd.org/en/topics/facilitation/instrument-and-tools/tools/transit-guidelines.aspx

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chargement des marchandises aux frontiĂšres, peuvent avoir un impact sur les procĂ©dures de transit. Cela a mis en exergue une fois de plus le besoin urgent de renforcer la coopĂ©ration entre les pays voisins pour mettre en Ɠuvre des mesures coordonnĂ©es et proportionnĂ©es. Concernant les envois de secours, la norme 3 de l'Annexe spĂ©cifique J5 de la CKR stipule que les autoritĂ©s douaniĂšres du pays de transit doivent en cas de catastrophe faciliter autant que possible le transport des envois de secours et des biens du personnel de secours. Le transit de ces envois doit donc se faire sans examen, sauf pour des raisons de sĂ©curitĂ© ou dans des circonstances exceptionnelles, tout en limitant la quantitĂ© de documents requis.

Dans les situations d'urgence, certains opérateurs du marché sont en mesure de transporter des marchandises sous le couvert du carnet TIR qui permet d'expédier des marchandises du pays d'origine au pays de destination en passant par des pays de transit via un systÚme multilatéral et mutuellement reconnu. En utilisant le systÚme TIR pendant les pandémies, les autorités douaniÚres et les entreprises sont en mesure de : - Protéger les conducteurs et les agents des douanes, en supprimant les contrÎles physiques ou le déchargement/chargement des marchandises aux frontiÚres ; - Accélérer le processus de passage des frontiÚres grùce à des voies vertes réservées, afin de permettre le transport rapide des biens essentiels et des fournitures courantes ; - Avoir accÚs à des solutions sans papier grùce à e-TIR, qui permet de suivre les envois à tout moment, réduisant ainsi les risques de fraude. Encadré 28 : Pratiques des Membres

1) AlgĂ©rie La validitĂ© des documents de transit douanier dĂ©livrĂ©s aux non-rĂ©sidents sont automatiquement prolongĂ©e jusqu'au rĂ©tablissement des conditions normales, la situation actuelle Ă©tant considĂ©rĂ©e comme un cas de force majeure. 2) L'Union EuropĂ©enne - DĂ©lais de prĂ©sentation des marchandises au bureau de douane de destination (Art. 297 et 306, paragraphe 3, IA)18 : Les opĂ©rateurs Ă©conomiques peuvent s'attendre Ă  ce que le bureau de douane de dĂ©part prenne en considĂ©ration les Ă©ventuels dĂ©lais de transport plus longs dus aux mesures anti-coronavirus lorsqu'il fixe les dĂ©lais dans lesquels les marchandises doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es au bureau de douane de destination.

18 https://ec.europa.eu/taxation_customs/covid-19-taxud-response/guidance-customs-issues-related-covid-19-emergency_en

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- Lorsque les marchandises sont prĂ©sentĂ©es au bureau de douane de destination aprĂšs l'expiration du dĂ©lai en raison des circonstances particuliĂšres de la pandĂ©mie de COVID-19, l'autoritĂ© douaniĂšre peut considĂ©rer que le retard ne soit pas imputable au transporteur. - Mesures d'identification alternatives aux scellĂ©s (art. 302(1) IA) : En raison des circonstances particuliĂšres de la pandĂ©mie de COVID-19, d'autres mesures d'identification autres que le scellage peuvent ĂȘtre acceptĂ©es dans la mesure du possible. Les douanes se baseront plutĂŽt sur la description des marchandises si celle-ci est suffisamment prĂ©cise pour permettre une identification aisĂ©e des marchandises et indique leur quantitĂ©, leur nature et leurs Ă©ventuelles caractĂ©ristiques particuliĂšres. 10. Commerce Ă©lectronique transfrontalier Le commerce Ă©lectronique transfrontalier a connu une croissance exponentielle au cours des derniĂšres annĂ©es en raison des avantages dĂ©coulant de l'accĂšs Ă  une grande variĂ©tĂ© de produits et de la possibilitĂ© pour les clients d'effectuer leurs achats en ligne et de faire livrer leurs commandes Ă  domicile.

Lors de pandĂ©mies ou de catastrophes naturelles, le commerce Ă©lectronique transfrontalier peut non seulement permettre aux entreprises de poursuivre leurs activitĂ©s, mais aussi contribuer Ă  la mise en Ɠuvre des mesures Ă©tablies par les autoritĂ©s nationales pour protĂ©ger la sociĂ©tĂ© ou contenir la propagation du virus, telles que les confinements, les couvre-feux et les mesures de distanciation sociale.

Les administrations douaniĂšres sont des acteurs clĂ©s de la chaĂźne logistique du commerce Ă©lectronique transfrontalier. Afin d’en gĂ©rer la croissance sans prĂ©cĂ©dent, les administrations douaniĂšres doivent mettre en Ɠuvre les dispositions du Cadre de normes de l'OMD pour le commerce Ă©lectronique transfrontalier19. EncadrĂ© 29 : Pratique d’un Membre

1) BahreĂŻn Compte tenu de la multiplication des transactions commerciales par voie Ă©lectronique, l’administration des douanes a renforcĂ© ses effectifs de maniĂšre Ă  pouvoir venir en aide aux opĂ©rateurs du commerce en ligne (DHL, FedEx, Aramex, etc.). 19 http://www.wcoomd.org/en/topics/facilitation/instrument-and-tools/frameworks-of-standards/ecommerce.aspx

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11. ContrÎle des passagers Alors que les catastrophes naturelles peuvent poser des problÚmes aux administrations douaniÚres en termes de contrÎle des passagers entrants, en raison des installations frontaliÚres endommagées, les pandémies peuvent poser des problÚmes supplémentaires en raison du risque élevé d'infection auquel sont confrontés les douanes et les autres organismes de rÚglementation.

En particulier en cas de pandémie telle que la COVID-19, il est fortement recommandé d'éviter ou de limiter tout contact physique entre les agents des douanes et les passagers. Les administrations douaniÚres, en coordination avec d'autres organismes compétents, sont encouragées à utiliser les informations préalables sur les voyageurs (Advance Passenger Information - API) et les dossiers passagers (Passenger Name Record - PNR) ainsi que d'autres données relatives à la santé pour améliorer l'utilisation de la gestion des risques, de l'analyse des données et du ciblage afin de mieux évaluer les risques liés à chaque passager et effectuer la recherche des contacts, en fonction du voyage et des antécédents médicaux du passager.

Elles sont également encouragées à utiliser des solutions technologiques améliorant les procédures sans contact, telles que les déclarations électroniques fournies via des applications web ou mobiles, les portes électroniques et la reconnaissance faciale ou d'autres systÚmes biométriques, pour contrÎler les passagers et faire respecter la loi aux frontiÚres. Encadré 30 : Pratiques des Membres

1) Canada L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a lancé l'application mobile ArriveCAN (App) pour aider à réduire les points de contact tant pour les voyageurs que pour les agents, ainsi que pour soutenir les efforts de contrÎle et de surveillance liés à la COVID-19. L'application a été lancée le 29 avril 2020, partout au Canada, pour les voyageurs qui entrent au Canada ou qui en sortent. Développée en partenariat avec l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et l'ASFC, elle permet aux voyageurs de soumettre par voie électronique des renseignements obligatoires qui, auparavant, n'étaient recueillis qu'au moyen des versions papier et web du formulaire de coordonnées du voyageur. L'application permet aux voyageurs de saisir leurs informations rapidement, facilement et en toute sécurité à leur arrivée au Canada. La méthode de collecte électronique permet également de réduire la quantité de documents à traiter et d'établir une distance physique entre les voyageurs et les agents des services frontaliers et de quarantaine. Simple d'utilisation, l'application recueille les coordonnées de base et les informations de voyage des voyageurs, ainsi que leur emplacement, aux fins d'isolement obligatoire. Elle pose également des questions oui/non sur les symptÎmes et les plans de quarantaine. 2) Japon

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Dans les aĂ©roports japonais, tous les passagers doivent prĂ©senter leur passeport et leur dĂ©claration Ă  la douane. GrĂące Ă  l'e-Gate, ils peuvent soumettre leur dĂ©claration de douane sous forme numĂ©rique pendant le vol ou en attendant les bagages enregistrĂ©s. Ils saisissent leurs informations personnelles dans une application douaniĂšre tĂ©lĂ©chargĂ©e sur leur smartphone, qui gĂ©nĂšre ensuite un code QR. AprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© leurs biens, les passagers utilisent une borne qui effectue une reconnaissance faciale et, en lisant le code QR, leur permet de franchir simplement la porte pour le dĂ©douanement, sans avoir Ă  s'arrĂȘter ou Ă  attendre. Les douanes japonaises reçoivent les informations prĂ©alables sur les voyageurs (API) et les dossiers passagers (PNR) des compagnies aĂ©riennes et utilisent ces donnĂ©es pour Ă©tablir une liste des passagers Ă  haut risque. Le systĂšme informe les douanes de la prĂ©sence de passagers Ă  haut risque Ă  la porte d'embarquement, et les agents dĂ©cident si une inspection est nĂ©cessaire. L'e-Gate a Ă©tĂ© introduit Ă  l'AĂ©roport International de Narita en aoĂ»t 2020 et a permis d'amĂ©liorer l'efficacitĂ© du dĂ©douanement des passagers aĂ©riens, notamment pour ceux qui n'ont rien Ă  dĂ©clarer. Le Japon prĂ©voit d'augmenter le nombre d'aĂ©roports Ă©quipĂ©s de ce systĂšme prochainement.

Source : PrĂ©sentation des douanes japonaises lors de l'Atelier rĂ©gional en ligne de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la continuitĂ© de la chaĂźne logistique en temps de COVID-19 pour la rĂ©gion Asie-Pacifique 12. Protection de la sociĂ©tĂ© Les administrations douaniĂšres sont chargĂ©es de mettre en Ɠuvre un certain nombre de politiques gouvernementales, conformĂ©ment aux compĂ©tences qui leur sont accordĂ©es par la lĂ©gislation nationale. Les domaines relevant de la responsabilitĂ© directe des douanes comprennent la perception des recettes, la sĂ»retĂ© et la sĂ©curitĂ©, la facilitation des voyages et du commerce, la lutte contre la drogue, la protection du patrimoine culturel, de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, de

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l'environnement et de la faune, le contrĂŽle des armes, des produits soumis Ă  accises et autres interdictions et restrictions, les politiques commerciales, la mise en Ɠuvre des accords de libre-Ă©change (ALE) et la collecte de donnĂ©es. Lors d'une catastrophe ou d'une pandĂ©mie, les gouvernements introduisent parfois des politiques et des mesures opĂ©rationnelles visant Ă  gĂ©rer la crise, dont certaines peuvent avoir un impact sur les voyages et le commerce. Pour contribuer Ă  minimiser les consĂ©quences globales de ces Ă©vĂ©nements perturbateurs sur l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ©, il est essentiel que les administrations douaniĂšres continuent Ă  faciliter la mainlevĂ©e non seulement des biens de secours mais aussi des marchandises en gĂ©nĂ©ral, tout en attĂ©nuant efficacement les risques potentiels Ă©mergents. En outre, les catastrophes naturelles ou d'origine humaine affectant les opĂ©rations quotidiennes des chaĂźnes logistiques mondiales et perturbant les processus frontaliers pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme avantageuses par les groupes criminels et les individus qui pourraient tenter de mener des activitĂ©s illicites, telles que la contrebande de marchandises interdites et soumises Ă  restrictions, ou de commettre d'autres infractions, notamment la fraude et le blanchiment d'argent. Par exemple, une forte baisse de la disponibilitĂ© de certaines marchandises, comme ce fut le cas pour les Équipements de protection individuelle (EPI) pendant la pandĂ©mie de COVID-19, peut conduire Ă  l'Ă©mergence de grands volumes de produits contrefaits. Les contrĂŽles douaniers visant Ă  protĂ©ger la sociĂ©tĂ© de l'impact nĂ©faste de ces biens circulant sur le marchĂ© constituent donc une fonction importante et nĂ©cessaire (voir encadrĂ©s 31, 32 et 34). EncadrĂ© 31. Lutte contre les contrefaçons de mĂ©dicaments et d'Équipements de protection individuelle pendant la pandĂ©mie de COVID-19

Au début de la pandémie de COVID-19 en février 2020, une forte pénurie d'équipements de protection individuelle (EPI), notamment de gants, de masques et de gels sanitaires, ainsi que de tests COVID-19, s'est produite dans le monde entier. Les organisations criminelles ont profité de cette occasion pour produire et expédier de grandes quantités d'EPI et de tests COVID-19 contrefaits. Pour atténuer cette menace croissante, l'OMD a lancé un certain nombre d'initiatives. Tout d'abord, la mise en place d'un groupe CENcomm dédié aux DPI pour l'échange d'informations sensibles sur l'application de la lo ; la plateforme a été améliorée avec un modÚle de pré-notification pour les expéditions légales d'équipements COVID-19, un raccourci pour portables et une section pour les détenteurs de droits. DeuxiÚmement, la production d'une liste de contrÎle de l'OMD pour les fournitures liées à la COVID-19 afin de mieux informer les agents de terrain sur les vérifications nécessaires pour identifier et saisir les produits médicaux illicites. En outre, le Secrétariat de l'OMD a rapidement organisé une opération mondiale Stop I, réunissant 99 de ses Membres et BRLR avec le soutien d'INTERPOL, de l'OMS, de l'ONUDC, d'Europol et de l'OLAF, afin de lutter contre le trafic illicite de médicaments et de fournitures médicales liés à la pandémie de COVID-19. Forte du succÚs de STOP I, l'OMD a lancé, le 30 avril 2021, l'opération STOP II, favorisant l'engagement continu de ses Membres tout au long de la pandémie et concentrant ses efforts sur les vaccins contrefaits et non conformes aux normes. Source : Secrétariat de l'OMD

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Encadré 32. ContrÎle des mouvements transfrontaliers de déchets médicaux pendant la pandémie

La pandĂ©mie de COVID-19 a mis en lumiĂšre la dĂ©pendance directe des pays Ă  l'Ă©gard de l'utilisation d'Ă©quipements et de produits spĂ©cialisĂ©s, en particulier mĂ©dicaux. AprĂšs avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s dans la prĂ©vention et le traitement de l'infection, les Ă©quipements et produits mĂ©dicaux ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des dĂ©chets. Des contrĂŽles spĂ©cialisĂ©s ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires lorsque ces articles ou dĂ©chets ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s au-delĂ  des frontiĂšres afin de garantir le respect des protocoles internationaux de sĂ©curitĂ©. La Convention de BĂąle sur le contrĂŽle des mouvements transfrontiĂšres de dĂ©chets dangereux et de leur Ă©limination, rĂ©pertorie certains dĂ©chets mĂ©dicaux comme dangereux. Par exemple, les dĂ©chets cliniques provenant des soins mĂ©dicaux dispensĂ©s dans les hĂŽpitaux, les centres mĂ©dicaux et les cliniques (c'est-Ă -dire provenant de pratiques mĂ©dicales, infirmiĂšres, dentaires, vĂ©tĂ©rinaires ou similaires, et les dĂ©chets gĂ©nĂ©rĂ©s dans les hĂŽpitaux ou autres installations pendant les examens ou le traitement des patients, ainsi que pendant les projets de recherche), nĂ©cessitent une attention particuliĂšre et doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©s lors de l'importation, de l'exportation et pendant le transit. Il a Ă©tĂ© conseillĂ© aux administrations douaniĂšres, en raison de la nature spĂ©cialisĂ©e des exigences de la Convention de BĂąle, de s'adresser au "Point focal" de l'autoritĂ© nationale compĂ©tente (c'est-Ă -dire l'entitĂ© compĂ©tente d'une Partie Ă  la Convention de BĂąle). Les coordonnĂ©es du Point Focal national peuvent ĂȘtre obtenues auprĂšs de la Convention de BĂąle. Source : SecrĂ©tariat de l'OMD Étant donnĂ© la nĂ©cessitĂ© de faciliter le contrĂŽle de certaines catĂ©gories de marchandises lors de catastrophes, les administrations douaniĂšres devraient faire bon usage d'une boĂźte Ă  outils complĂšte composĂ©e de techniques de gestion des risques et de renseignement (y compris, mais pas seulement, le renseignement de source ouverte et l'analyse des donnĂ©es) et d'Ă©quipements d'inspection non intrusifs qui permettraient Ă©galement de prĂ©venir la contrebande de biens susceptibles de mettre en danger la sĂ©curitĂ© et la sĂ»retĂ© du public. Le SystĂšme de ciblage du fret de l'OMD (SCF) est l'un des outils qui peuvent fournir aux administrations douaniĂšres des meilleures pratiques internationales sur le plan de l'Ă©valuation des risques et de la capacitĂ© de ciblage pour identifier les envois de fret Ă  haut risque tout en permettant la facilitation sĂ©curisĂ©e des envois Ă  faible risque. La plateforme de communication CENcomm de l'OMD peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e par les administrations douaniĂšres et d'autres parties prenantes concernĂ©es pour faciliter l'Ă©change sĂ©curisĂ© et rapide d'informations, soit au sein de la Plateforme d’échange Global Rapid Alert Network (GRAN) existante, soit au sein d'un groupe d'utilisateurs fermĂ© nouvellement crĂ©Ă©. Un autre aspect important de l'action contre les rĂ©seaux criminels est d'assurer un haut niveau de contrĂŽle en termes de collecte de preuves et de documentation des preuves, des saisies et de la chaĂźne de dĂ©tention. Il est particuliĂšrement important de disposer d'un mĂ©canisme empĂȘchant que ces procĂ©dures soient nĂ©gligĂ©es en temps de crise, sans cela les actions ultĂ©rieures, telles que la traduction des auteurs en justice, pourraient ĂȘtre sĂ©rieusement compromises.

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Encadré 33. La lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme pendant les crises

Les Ă©vĂ©nements perturbateurs peuvent ĂȘtre exploitĂ©s par les organisations criminelles transnationales (OCT) et les organisations terroristes (OT) pour mener des activitĂ©s de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Les derniĂšres restrictions COVID-19, qui ont paralysĂ© le trafic international de passagers commerciaux, ont sans aucun doute forcĂ© les OCT et les TO Ă  exploiter de nouvelles mĂ©thodes pour transfĂ©rer avec succĂšs les produits illicites vers d'autres juridictions tout en contournant les contrĂŽles et inspections douaniers. La plupart des activitĂ©s de contrebande qui Ă©taient traditionnellement acheminĂ©es par les aĂ©roports et les ports ont connu un dĂ©clin prĂ©cipitĂ© au cours de la pandĂ©mie, d'oĂč la conception de nouvelles mĂ©thodes qui, associĂ©es Ă  des mĂ©thodes alternatives dĂ©jĂ  Ă©tablies, sont exploitĂ©es par les criminels et les terroristes dans le cadre de leurs activitĂ©s illĂ©gales. La thĂ©saurisation et le stockage importants de devises par certaines organisations criminelles ont Ă©galement Ă©tĂ© documentĂ©s lors d'Ă©vĂ©nements perturbateurs tels que la pandĂ©mie de COVID-19. Les autoritĂ©s douaniĂšres doivent donc ĂȘtre prĂȘtes Ă  faire face Ă  une recrudescence des activitĂ©s de contrebande de devises lorsque le trafic commercial de passagers reviendra Ă  des niveaux quasi normaux. En ce sens, le commerce de marchandises peut reprĂ©senter un vecteur non seulement pour le transfert de produits illĂ©gaux, mais aussi pour le financement d'activitĂ©s terroristes. Celles-ci peuvent passer inaperçues aux yeux des autoritĂ©s douaniĂšres confrontĂ©es Ă  des Ă©vĂ©nements perturbateurs sans prĂ©cĂ©dent. La contrebande physique de devises via des conteneurs de fret semble Ă©galement ĂȘtre en augmentation. La rĂ©ponse des administrations douaniĂšres doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  l'Ă©vĂ©nement spĂ©cifique de blanchiment/de contrebande, en tenant compte des initiatives suivantes : - Une collaboration accrue entre les services frontaliers internes et externes ; - AmĂ©lioration de la capacitĂ© des agents de premiĂšre ligne Ă  dĂ©tecter et Ă  dĂ©manteler les activitĂ©s de contrebande non conventionnelles se dĂ©roulant dans la zone douaniĂšre ; - DĂ©finition d'outils spĂ©cifiques de gestion des risques pour mieux identifier les itinĂ©raires sensibles et les marchandises susceptibles d'ĂȘtre exploitĂ©es Ă  des fins illĂ©gales ; - Encourager le partage d'informations financiĂšres avec les Cellules de Renseignements Financiers (comme recommandĂ© dans le Manuel de Manuel de coopĂ©ration douane - CRF), et vice-versa, Ă  des fins d'interdiction et d'enquĂȘte. Source : SecrĂ©tariat de l'OMD EncadrĂ© 34: Pratiques des Membres

1) Australie Saisie des fournitures mĂ©dicales contrefaites : pendant la pandĂ©mie de COVID-19, l’ABF poursuit sa mission de protection de la population en rĂ©glementant la circulation transfrontiĂšre des marchandises prohibĂ©es. Cette mission comprend la surveillance d’un large Ă©ventail de marchandises, dont des produits de consommation dangereux et des marchandises contrefaites. L’ABF collabore Ă©troitement avec l’administration australienne des produits thĂ©rapeutiques

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(Therapeutic Goods Administration - TGA), chargĂ©e de rĂ©glementer la circulation des produits pharmaceutiques et dispositifs mĂ©dicaux en Australie. Ces produits incluent des masques et autres Équipements de Protection Individuelle (EPI), ainsi que des kits de dĂ©pistage de la COVID-19. L’ABF doit saisir les marchandises soupçonnĂ©es d’enfreindre la loi australienne de 1989 sur les produits thĂ©rapeutiques, intitulĂ©e Therapeutic Goods Act 1989, sur demande de la TGA. 2) Canada L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) travaille rĂ©guliĂšrement avec ses partenaires du Gouvernement du Canada pour s'assurer que seuls des biens de consommation sĂ»rs et approuvĂ©s soient mis sur le marchĂ©. L'ASFC reconnaĂźt et a dĂ©ployĂ© d'importants efforts opĂ©rationnels pour combattre le volume accru de biens mĂ©dicaux de consommation contrefaits et dangereux dans la chaĂźne logistique Ă  la suite de la pandĂ©mie de COVID-19. Ce travail a Ă©tĂ© entrepris en collaboration avec SantĂ© Canada, le MinistĂšre canadien responsable de la rĂšglementation des dispositifs mĂ©dicaux et des mĂ©dicaments, parmi d’autres produits de santĂ©, et se concentre sur les EPI, les trousses de diagnostic et les traitements de COVID-19 contrefaits et dangereux. 3) Liberia Les douanes du Liberia sont conscientes qu'au cours de ce genre de crise sanitaire, le public recherche souvent dĂ©sespĂ©rĂ©ment des thĂ©rapies, ce qui pourrait entraĂźner l'afflux de faux mĂ©dicaments et fournitures mĂ©dicales. Les douanes, en collaboration avec les autoritĂ©s de rĂšglementation sanitaire, ont dĂšs lors entrepris des opĂ©rations spĂ©ciales pour empĂȘcher l'importation ou la contrebande de mĂ©dicaments contrefaits et de kits de test pour le coronavirus et autres traitements non certifiĂ©s. Un certain nombre de saisies ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© effectuĂ©es aux points de passage des frontiĂšres. 4) Pakistan Les autoritĂ©s douaniĂšres ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©es Ă  l'importation/l’approvisionnement possible de fournitures mĂ©dicales contrefaites et de faux mĂ©dicaments Ă  la suite de la propagation de la COVID-19. 5) Italie Pendant la situation d'urgence dĂ©coulant de la pandĂ©mie de COVID-19, les services d'Analyse Centrale Antifraude de l'Agence des Douanes italiennes ont menĂ© des Ă©tudes approfondies concernant l'infiltration du crime organisĂ© dans le commerce international des produits mĂ©dicaux nĂ©cessaires Ă  la lutte contre la propagation du virus. Un groupe de travail mixte a Ă©tĂ© constituĂ©, prĂ©sidĂ© par des magistrats de la Direction Nationale Antimafia et Antiterroriste (DNA) et composĂ© d'agents des douanes et de fonctionnaires de la

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police financiĂšre de l'UnitĂ© financiĂšre spĂ©ciale de la police, servant dans les Groupes d'enquĂȘte du Parquet national. Les investigations, menĂ©es en comparant les rĂ©sultats des flux financiers Ă  risque avec les donnĂ©es relatives Ă  l'importation de produits mĂ©dicaux, ont conduit Ă  la crĂ©ation de codes opĂ©rationnels et de profils de risque spĂ©cifiques dans le Circuit de ContrĂŽle Électronique des douanes, pour la sĂ©lection ciblĂ©e des envois entrants dĂ©clarĂ©s. Suite aux nombreux signalements transmis Ă  la DNA, dix procĂ©dures pĂ©nales ont Ă©tĂ© engagĂ©es dans ce contexte par les procureurs de district compĂ©tents, impliquant des dizaines de personnes et de sociĂ©tĂ©s, dont les activitĂ©s sont souvent liĂ©es aux intĂ©rĂȘts financiers du crime organisĂ©. À cet Ă©gard, le procureur National Anti-Mafia et Anti-Terrorisme a dĂ©crit la douane comme un observatoire extraordinaire tant pour anticiper les mouvements financiers du crime organisĂ© que pour lutter contre la corruption.

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Directives pour une rĂ©ponse efficace et efficiente aux Ă©vĂ©nements perturbateurs 9 CrĂ©ation d'un groupe de travail chargĂ© de suivre la situation et la mise en Ɠuvre des mesures d'intervention ;

9 Communiquer efficacement, tant en interne, avec le personnel des douanes, concernant les mesures de sĂ©curitĂ©, l'organisation du travail et les mesures mises en Ɠuvre pour poursuivre les opĂ©rations douaniĂšres, qu'en externe, avec les parties prenantes, pour les informer des mesures prises pour accĂ©lĂ©rer la circulation des marchandises, en particulier les biens essentiels et de secours ; 9 Contribuer Ă  l'Ă©tablissement et Ă  la mise Ă  jour de la liste des biens de secours et de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, par exemple en fournissant des codes SH Ă  l'autoritĂ© chargĂ©e d'Ă©tablir cette liste ;

9 Accepter les formes simplifiĂ©es et provisoires des dĂ©clarations sous rĂ©serve de rĂ©gularisation le cas Ă©chĂ©ant, et accepter un formulaire Ă©lectronique des dĂ©clarations et des piĂšces justificatives ; 9 Encourager le recours Ă  la gestion des risques, au traitement avant l'arrivĂ©e et Ă  la mainlevĂ©e immĂ©diate des envois Ă  faible risque pour garantir la disponibilitĂ© des secours et des biens essentiels, ainsi que la continuitĂ© de la chaĂźne logistique, tout en rĂ©duisant au minimum le contact physique et l'inspection physique des marchandises et faisant face au manque de personnel ; 9 Optimiser l'utilisation des techniques d'Inspection non intrusives et donner la prioritĂ© Ă  l'inspection des secours et des biens essentiels, si nĂ©cessaire ; 9 Mettre en Ɠuvre l'exemption des droits de douane, le report de paiement et l'exonĂ©ration des frais pour soutenir les opĂ©rateurs du marchĂ© touchĂ©s par l'Ă©vĂ©nement perturbateur ; 9 Renforcer la coopĂ©ration et le partenariat avec le secteur privĂ© par des consultations permanentes sur les mesures Ă  mettre en Ɠuvre et l'extension du programme des OEA, l'extension des certificats OEA, etc ; 9 Renforcer la coopĂ©ration avec les autres agences gouvernementales pour Ă©viter la

duplication des inspections, les demandes d'informations répétées, etc ; 9 Renforcer la coopération avec les autres administrations douaniÚres pour accélérer la circulation des biens essentiels et de secours ; 9 Affecter davantage de ressources au dédouanement des envois transfrontaliers de commerce électronique en qualité de nouveau moyen d'assurer la continuité de la chaßne logistique en cas d'événements perturbateurs ;

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9 Faciliter le contrĂŽle des passagers en utilisant les nouvelles technologies pour minimiser le contact physique avec le personnel des douanes.

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C. PHASE DE RETABLISSEMENT

Comme expliquĂ© dans l'introduction du prĂ©sent document, il n'est pas facile de sĂ©parer les mesures mises en Ɠuvre au cours de chaque phase du cycle de gestion des catastrophes les unes des autres. Cela est particuliĂšrement vrai pour les phases de rĂ©ponse et de rĂ©tablissement, car la majoritĂ© des mesures s'Ă©tendent Ă  cette derniĂšre et y sont appliquĂ©es.

Si des événements perturbateurs se produisent, les administrations douaniÚres devraient mettre en oeuvre des mesures leur permettant de maintenir en fonction au moins une partie de leurs opérations principales, en s'adaptant à la situation d'urgence avec la possibilité de reprendre leurs fonctions dÚs la fin de la phase de réponse, tout en tenant compte aux nouvelles conditions. Pour atteindre cet objectif, elles doivent établir un plan clair et déterminer les étapes nécessaires pour revenir à un mode de fonctionnement "normal".

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19, les administrations douaniĂšres ont mis en Ɠuvre plusieurs mesures pour assurer l'accomplissement de leurs missions traditionnelles de collecte des recettes, de facilitation des flux transfrontaliers rĂšglementaires de marchandises, de protection des sociĂ©tĂ©s et des Ă©conomies contre le trafic illicite de marchandises contrefaites et d'application de la loi aux frontiĂšres. Elles ont Ă©galement Ă©tĂ© mandatĂ©es pour assurer la bonne circulation des biens essentiels et de secours tout en protĂ©geant leur personnel du risque Ă©levĂ© d'infection.

Les administrations douaniÚres sont donc bien placées pour travailler en étroite collaboration avec les parties prenantes, les agences gouvernementales et les autres administrations douaniÚres afin de faciliter et gérer les activités de rétablissement du commerce. La coopération entre toutes les parties prenantes permet un rétablissement rapide, de maniÚre globale et coordonnée, tout au long de la chaßne logistique mondiale20.

Tout plan de rĂ©tablissement Ă©tabli par les administrations douaniĂšres devrait suivre les recommandations incluses dans cette partie des Directives. 1. CrĂ©ation de l'Ă©quipe de planification du rĂ©tablissement Comme expliquĂ© dans la section prĂ©cĂ©dente traitant de la phase de rĂ©ponse, les administrations douaniĂšres devraient disposer d'une Ă©quipe spĂ©cialisĂ©e chargĂ©e de gĂ©rer la crise. Il est recommandĂ© de tirer parti de l'expĂ©rience acquise par cette Ă©quipe et de la chargĂ© de prĂ©parer le plan d'action de rĂ©tablissement. Cette Ă©quipe doit ĂȘtre autorisĂ©e Ă  assurer la coordination avec les parties prenantes, afin de recueillir les informations nĂ©cessaires Ă  l'analyse de l'impact de la

20 http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/instruments-and-tools/tools/safe-package/trade-recovery-guidelines.pdf?la=en

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situation d'urgence et de coordonner les activités de la douane avec celles d'autres organismes publics, de maniÚre à éviter la duplication et le chevauchement des actions.

2. Évaluation de la situation

Lors de la prĂ©paration d'un plan d'action de rĂ©tablissement, plusieurs Ă©lĂ©ments clĂ©s doivent ĂȘtre pris en considĂ©ration et Ă©valuĂ©s avec prĂ©cision : - Impact de la pandĂ©mie ou de la catastrophe naturelle : cela permettra d'avoir une idĂ©e claire

des principales fonctions touchées et aidera à décider des actions à entreprendre pour faire face au problÚme ;

- État des restrictions de travail : si certaines mesures sont toujours en place, elles peuvent avoir un impact sur le plan de rĂ©tablissement. Dans la situation de la COVID-19, la distanciation sociale et le travail Ă  distance peuvent compliquer la mise en Ɠuvre correcte du plan d'action de rĂ©tablissement ;

- EfficacitĂ© des mesures mises en Ɠuvre pendant la phase de rĂ©ponse ; et - Identification des antĂ©cĂ©dents : en raison de la situation d'urgence, certaines activitĂ©s et tĂąches,

telles que, entre autres, les missions de ContrĂŽle a posteriori, peuvent ĂȘtre retardĂ©es ou reportĂ©es. Ces tĂąches doivent ĂȘtre identifiĂ©es, classĂ©es par ordre de prioritĂ© et gĂ©rĂ©es de maniĂšre appropriĂ©e.

3. Évaluation des mesures mises en Ɠuvre pendant la phase de rĂ©ponse Au cours de la phase de rĂ©ponse, les administrations douaniĂšres devraient avoir mis en oeuvre un certain nombre de mesures pour assurer la continuitĂ© de leurs opĂ©rations et maintenir leurs fonctions essentielles. Lors de la prĂ©paration d'un plan d'action de rĂ©tablissement, il convient d'Ă©valuer l'efficacitĂ© de ces mesures afin de sĂ©lectionner celles devant ĂȘtre maintenues et dĂ©veloppĂ©es et celles qui doivent ĂȘtre progressivement supprimĂ©es.

Les mesures qui se sont avĂ©rĂ©es efficaces pour amĂ©liorer les procĂ©dures douaniĂšres doivent non seulement ĂȘtre prĂ©servĂ©es mais aussi soutenues par les actions suivantes :

- Adaptation du cadre lĂ©gislatif et institutionnel national : certaines mesures de facilitation mises en Ɠuvre en rĂ©ponse Ă  un Ă©vĂ©nement perturbateur pourraient ne pas ĂȘtre couvertes par le cadre juridique national existant. Pendant la phase de rĂ©tablissement, il serait nĂ©cessaire d'adopter en prioritĂ© les textes juridiques couvrant ces mesures. - RĂ©glementer les avantages de la facilitation des Ă©changes commerciaux et des mesures de rĂ©tablissement (comme le report des taxes, des frais et des sanctions) en prĂ©voyant un calendrier clair et en dĂ©finissant les bĂ©nĂ©ficiaires concernĂ©s. Par exemple, certaines mesures pourraient n'ĂȘtre applicables qu'aux PME pendant une pĂ©riode donnĂ©e, Ă  l’exclusion de toute autre catĂ©gorie.

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Les autres mesures mises en Ɠuvre au cours de la phase de rĂ©ponse qui se sont avĂ©rĂ©es lourdes, inefficaces pour faciliter les Ă©changes commerciaux ou qui ont crĂ©Ă© des risques de non-conformitĂ©, doivent ĂȘtre progressivement supprimĂ©es et les utilisateurs des douanes en ĂȘtre informĂ©s. 4. Renforcer et pĂ©renniser les solutions informatiques La technologie de l'information (TI) Ă©tait autrefois considĂ©rĂ©e comme un outil de soutien. Plus rĂ©cemment, cela a changĂ©, et la TI est de plus en plus reconnue comme le moteur du changement transformationnel et un moyen de maintenir des avantages concurrentiels21 .

Dans la plupart des administrations douaniÚres, le département/unité informatique joue un rÎle crucial dans le maintien et le développement des opérations, notamment lorsque des événements perturbateurs se produisent.

Pendant la pandĂ©mie de COVID-19, les mesures sanitaires et de sĂ©curitĂ© mises en Ɠuvre pour contenir la propagation du virus ont gĂ©nĂ©rĂ© un certain nombre de solutions informatiques innovantes. Ces solutions ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre pour assurer la continuitĂ© des opĂ©rations douaniĂšres tout en protĂ©geant Ă  la fois le personnel sur les lieux de travail et les utilisateurs. Dans la plupart des cas, ces solutions ont renforcĂ© et accĂ©lĂ©rĂ© la transition vers des procĂ©dures sans papier et sans contact et vers un environnement numĂ©rique.

En cas d'urgence, ces solutions informatiques ne peuvent toutefois ĂȘtre dĂ©ployĂ©es que sur une courte pĂ©riode, ce qui ne permet pas aux experts d'explorer pleinement leur potentiel. Les actions suivantes sont donc recommandĂ©es pendant la phase de rĂ©tablissement : - VĂ©rification du cadre juridique : lorsqu'une procĂ©dure douaniĂšre doit ĂȘtre informatisĂ©e, il est peu probable que la majeure partie de la lĂ©gislation existante doive ĂȘtre modifiĂ©e. Toutefois, l'automatisation peut avoir l’effet de simplifier les procĂ©dures, ce qui serait Ă  reflĂ©tĂ© dans les dispositions lĂ©gales. - Accepter les signatures numĂ©riques : malgrĂ© l'existence de systĂšmes d'Ă©change de donnĂ©es sophistiquĂ©s, le processus d'importation/exportation reste parfois, au moins en partie, fondĂ© sur le papier en raison des exigences lĂ©gales et opĂ©rationnelles des autoritĂ©s douaniĂšres nationales. Dans certains systĂšmes informatiques douaniers existants, les exigences en matiĂšre de signature nĂ©cessitent la prĂ©sentation aux douanes de dĂ©clarations sur papier en plus des donnĂ©es transmises par voie Ă©lectronique, ce qui empĂȘche la transition vers un environnement sans papier.

21 Pour plus d'informations, veuillez consulter les directives relatives aux TIC : http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/global/pdf/topics/facilitation/instruments-and-tools/tools/ict-guidelines/ict-guidelines.pdf?db=web

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Ces obstacles juridiques doivent ĂȘtre levĂ©s si l'on veut tirer pleinement parti de l'automatisation douaniĂšre. - Respecter les lois sur la protection des donnĂ©es et la vie privĂ©e : les solutions informatiques mises en Ɠuvre doivent ĂȘtre conformes aux lois sur la protection des donnĂ©es et de la vie privĂ©e, en particulier si elles impliquent la conservation et l'Ă©change d'informations personnelles. Des mesures supplĂ©mentaires doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre pour protĂ©ger les donnĂ©es personnelles et la vie privĂ©e. 5. Soutenir les ressources humaines Au lendemain d'une catastrophe naturelle ou pendant une pandĂ©mie telle que la COVID-19, la santĂ© physique et mentale du personnel douanier peut ĂȘtre considĂ©rablement affectĂ©e. Les administrations douaniĂšres doivent rĂ©guliĂšrement contrĂŽler la santĂ©, la sĂ©curitĂ© et l'Ă©tat de prĂ©paration de leur personnel afin de s'assurer qu'il est en mesure de satisfaire aux exigences du plan de rĂ©tablissement, tout en continuant Ă  appliquer les protocoles de sĂ©curitĂ© et de santĂ©.

Les administrations douaniĂšres devraient Ă©galement assurer la formation de leur personnel sur les modes opĂ©rationnels et les solutions informatiques Ă  adopter et Ă  mettre en Ɠuvre. Une fois l'urgence passĂ©e, il conviendrait de dispenser une formation au personnel douanier qui n'a pas Ă©tĂ© impliquĂ© dans la gestion de la phase de rĂ©ponse, afin de lui faire connaĂźtre les solutions informatiques nouvellement dĂ©ployĂ©es et de le familiariser avec les nouvelles procĂ©dures.

6. ActivitĂ©s d'application de la loi En cas de catastrophes naturelles ou de pandĂ©mies, les administrations douaniĂšres devraient mettre en Ɠuvre des mesures de facilitation pour accĂ©lĂ©rer la circulation transfrontaliĂšre des marchandises essentielles et de secours, afin d'attĂ©nuer les effets de l'Ă©vĂ©nement perturbateur sur les sociĂ©tĂ©s et les Ă©conomies. Les mesures de facilitation devraient inclure :

- L’acceptation de copies Ă©lectroniques des documents, y compris le certificat d'origine ; - La rĂ©vision du taux de sĂ©lectivitĂ© des contrĂŽles pour rĂ©duire l'inspection physique des

marchandises, et - La suspension des activités de vérification et de ContrÎle à posteriori, etc.

Afin d'Ă©viter que certaines de ces mesures de facilitation ne soient utilisĂ©es de maniĂšre abusive par certains opĂ©rateurs du marchĂ© pendant la phase de rĂ©ponse, les activitĂ©s de contrĂŽle devraient reprendre dĂšs que possible, en gardant Ă  l'esprit les mesures de sĂ©curitĂ© appropriĂ©es. Les activitĂ©s de contrĂŽle devraient ĂȘtre ciblĂ©es et fondĂ©es sur des critĂšres de gestion des risques.

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7. Communication permanente La nĂ©cessitĂ© impĂ©rative de disposer d'une stratĂ©gie de communication prĂ©Ă©tablie a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© abordĂ©e dans la partie B des prĂ©sentes Directives, traitant de la phase de rĂ©ponse. Pendant la phase de rĂ©ponse, il est crucial d'informer les parties prenantes des mesures mises en Ɠuvre pour faire face Ă  l'Ă©vĂ©nement perturbateur, par exemple en ce qui concerne les points d'entrĂ©e des biens de secours et les mesures de facilitation pour accĂ©lĂ©rer leur mouvement.

Pendant la phase de rétablissement, les administrations douaniÚres doivent tenir les parties prenantes informées sur :

- Les mesures qui seront maintenues et leur calendrier ; - Les mesures qui seront progressivement supprimĂ©es et leur calendrier ; - La reprise de certaines activitĂ©s, etc. Les administrations douaniĂšres devront travailler en Ă©troite collaboration avec d'autres organismes gouvernementaux pour mettre en Ɠuvre le plan de rĂ©tablissement national du gouvernement. À cette fin, il est recommandĂ© de dĂ©signer des points de contact afin d'assurer une communication et une coordination efficaces.

8. Renforcement de la coopĂ©ration douane-entreprises Les administrations douaniĂšres devraient consulter le secteur privĂ© et se coordonner avec celui-lui, dans la mesure oĂč les gouvernements fixent les prioritĂ©s d'action, positionnent les Ă©conomies nationales pour la reprise des affaires et planifient le retour Ă  la stabilitĂ© financiĂšre et Ă  la prospĂ©ritĂ©. Les dĂ©cisions devraient reflĂ©ter les propositions et le soutien du secteur privĂ©, afin d'Ă©viter l'adoption de solutions, d'actions et de prioritĂ©s ayant des consĂ©quences inattendues et/ou ne produisant pas les rĂ©sultats escomptĂ©s en raison d'un manque de clartĂ© des cadres opĂ©rationnels.

Les partenariats douane-entreprises efficaces sont un élément crucial pour répondre aux catastrophes et gérer la phase de rétablissement. Ils permettent aux deux parties de se comprendre et conduisent à des résultats mutuellement bénéfiques.

Les administrations douaniÚres doivent améliorer la communication avec le secteur privé et comprendre ses difficultés, notamment en ce qui concerne les tarifs douaniers et le paiement des droits, en mettant en place les meilleurs mécanismes possibles pour relever les défis de la phase de rétablissement.

Il est également crucial de souligner la contribution positive des OEA pour aider les pays à mieux gérer la reprise du commerce.

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9. RĂ©vision des plans de continuitĂ© des activitĂ©s et des ProcĂ©dures opĂ©rationnelles normalisĂ©es (PON) Pendant la phase de rĂ©tablissement, il faut s'efforcer d'identifier les "leçons" potentielles qui permettraient d'amĂ©liorer les processus de gestion des catastrophes Ă  l'avenir. Si ces leçons peuvent ĂȘtre identifiĂ©es par le biais d'examens formels, elles doivent Ă©galement ĂȘtre recueillies lors de discussions informelles avec le personnel et les volontaires ayant participĂ© Ă  la gestion de l'urgence. Les leçons apprises doivent ĂȘtre prises en compte pour amĂ©liorer les plans de continuitĂ© des activitĂ©s et les PON. Avant d'ĂȘtre mises en Ɠuvre, les mises Ă  jour des procĂ©dures doivent ĂȘtre testĂ©es. Les programmes de formation du personnel et les simulations sont un bon moyen de garantir l'efficacitĂ© des plans de continuitĂ© des activitĂ©s et des PON.

La pandĂ©mie COVID-19 a mis en exergue l'importance pour les administrations douaniĂšres d'ĂȘtre prĂ©parĂ©es Ă  tout Ă©vĂ©nement perturbateur en Ă©laborant des plans de continuitĂ© des activitĂ©s et en les mettant rĂ©guliĂšrement Ă  jour.

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Directives pour une meilleure gestion de la phase de rĂ©tablissement 9 DĂ©signer l'Ă©quipe de planification du rĂ©tablissement chargĂ©e de coordonner les mesures de rĂ©tablissement avec les autres parties prenantes et les agences gouvernementales ; 9 Évaluer l'impact de l'Ă©vĂ©nement perturbateur sur les principales fonctions et le personnel des douanes, ainsi que l'impact des mesures qui ont Ă©tĂ© prises pendant la phase de rĂ©ponse ;

9 Maintenir les solutions informatiques mises en Ɠuvre au cours de la phase de rĂ©ponse en examinant leur impact, en formant le personnel des douanes et en amĂ©liorant le cadre juridique de soutien ; 9 Reprendre les activitĂ©s d'application de la loi dĂšs que possible pour Ă©viter que les mesures de facilitation ne soient utilisĂ©es de maniĂšre abusive ; 9 Maintenir un haut niveau de coopĂ©ration avec le secteur privĂ© pour l'impliquer dans la mise en place des mesures de rĂ©tablissement ; 9 RĂ©viser les plans de continuitĂ© des activitĂ©s et les PON afin de reflĂ©ter les enseignements tirĂ©s et les tenir Ă  jour.

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APPENDICE I

Définitions et concepts clés22

1. DĂ©finitions

1.1. Catastrophe Une catastrophe est dĂ©finie par l'UNDRR comme "une perturbation grave du fonctionnement d'une communautĂ© ou d'une sociĂ©tĂ© Ă  toute Ă©chelle due Ă  des Ă©vĂ©nements dangereux interagissant avec des conditions d'exposition, de vulnĂ©rabilitĂ© et de capacitĂ©, et entraĂźnant un ou plusieurs des Ă©lĂ©ments suivants : pertes humaines, matĂ©rielles, Ă©conomiques et environnementales et impacts". L'impact d'une catastrophe peut ĂȘtre immĂ©diat et localisĂ©, mais il est souvent Ă©tendu et Ă©talĂ© sur le long terme. L'impact peut Ă©prouver ou dĂ©passer la capacitĂ© d'une communautĂ© ou d'une sociĂ©tĂ© Ă  faire face Ă  la situation en utilisant ses propres ressources, et peut donc nĂ©cessiter l'aide de sources extĂ©rieures, qui peuvent inclure les juridictions voisines, ou un soutien au niveau national ou international. Le terme "urgence" est parfois utilisĂ© de maniĂšre interchangeable avec le terme "catastrophe", comme par exemple dans le contexte des risques biologiques et technologiques ou des urgences sanitaires, qui peuvent toutefois aussi se rapporter Ă  des Ă©vĂ©nements dangereux qui n'entraĂźnent pas de perturbation grave du fonctionnement d'une communautĂ© ou d'une sociĂ©tĂ©. Les dommages causĂ©s par une catastrophe surviennent pendant et immĂ©diatement aprĂšs l’évĂšnement. Ils sont gĂ©nĂ©ralement mesurĂ©s en unitĂ©s physiques (par exemple, en mĂštres carrĂ©s de logements, en kilomĂštres de routes, etc.) et dĂ©crivent la destruction totale ou partielle des biens matĂ©riels, la perturbation des services de base et les dommages causĂ©s aux sources de revenus dans la zone touchĂ©e. L'impact d'une catastrophe est "l'effet total, y inclus les effets nĂ©gatifs (par exemple, les pertes Ă©conomiques) et les effets positifs (par exemple, les gains Ă©conomiques), d'un Ă©vĂ©nement dangereux ou d'une catastrophe. Il comprend les impacts Ă©conomiques, humains et environnementaux, et peut inclure les dĂ©cĂšs, les blessures, les maladies et d'autres effets nĂ©gatifs sur le bien-ĂȘtre physique, mental et social de l'homme". 1.2. Le risque de catastrophe est "la perte potentielle de vies humaines, les blessures ou les biens dĂ©truits ou endommagĂ©s qui pourraient survenir dans un systĂšme, une sociĂ©tĂ© ou une communautĂ© pendant une pĂ©riode de temps spĂ©cifique, dĂ©terminĂ©e de maniĂšre probabiliste en fonction du danger, de l'exposition, de la vulnĂ©rabilitĂ© et de la capacitĂ©". Le risque rĂ©siduel est le risque de catastrophe qui subsiste mĂȘme lorsque des mesures efficaces de rĂ©duction des risques de catastrophe sont en place, et pour lequel les capacitĂ©s de rĂ©action d'urgence et de rĂ©tablissement doivent ĂȘtre maintenues. La prĂ©sence d'un risque rĂ©siduel implique la nĂ©cessitĂ© constante de dĂ©velopper et de soutenir des capacitĂ©s efficaces en matiĂšre de services d'urgence, de prĂ©paration, de rĂ©action et de rĂ©tablissement, ainsi que des politiques

22 Pour en savoir plus, veuillez consulter le site web du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe : https://www.undrr.org/terminology#D

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socio-économiques telles que des filets de sécurité et des mécanismes de transfert des risques, dans le cadre d'une approche holistique.

1.3. Atténuation : "Réduction ou minimisation des effets négatifs d'un événement dangereux".

Les effets nĂ©fastes des dangers, en particulier les risques naturels, ne peuvent souvent pas ĂȘtre entiĂšrement prĂ©venus, mais leur ampleur et leur gravitĂ© peuvent ĂȘtre considĂ©rablement rĂ©duites par diverses stratĂ©gies et actions. Les mesures d'attĂ©nuation comprennent des techniques d'ingĂ©nierie et des constructions rĂ©sistantes aux risques, ainsi que l'amĂ©lioration des politiques environnementales et sociales et la sensibilisation de la sociĂ©tĂ©. Il convient de noter que, dans la politique de lutte contre le changement climatique, le terme "attĂ©nuation" est dĂ©fini diffĂ©remment et est utilisĂ© pour la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre qui sont Ă  l'origine du changement climatique.

1.4. Prévention : "Activités et mesures visant à éviter les risques de catastrophe existants et nouveaux".

La prĂ©vention (c'est-Ă -dire la prĂ©vention des catastrophes) exprime le concept et l'intention d'Ă©viter complĂštement les effets nĂ©gatifs potentiels des Ă©vĂ©nements dangereux. Si certains risques de catastrophe ne peuvent ĂȘtre Ă©liminĂ©s, la prĂ©vention vise Ă  rĂ©duire la vulnĂ©rabilitĂ© et l'exposition dans de tels contextes oĂč, par consĂ©quent, le risque de catastrophe est supprimĂ©. Les exemples comprennent les barrages ou les remblais qui Ă©liminent les risques d'inondation, les rĂšglementations en matiĂšre d'utilisation des terres qui n'autorisent aucune installation dans les zones Ă  haut risque, les conceptions de gĂ©nie sismique qui assurent la survie et la fonction d'un bĂątiment essentiel en cas de tremblement de terre Ă©ventuel et l'immunisation contre les maladies pouvant ĂȘtre prĂ©venues par un vaccin. Des mesures de prĂ©vention peuvent Ă©galement ĂȘtre mises en Ɠuvre pendant ou aprĂšs un Ă©vĂ©nement dangereux ou une catastrophe afin de prĂ©venir les dangers secondaires ou leurs consĂ©quences, telles que des mesures visant Ă  empĂȘcher la contamination de l'eau.

1.5. Résilience : "Capacité d'un systÚme, d'une communauté ou d'une société exposés à des aléas à résister, absorber, accommoder, s'adapter, transformer et se remettre des effets d'un aléa en temps utile et de maniÚre efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures et fonctions de base essentielles grùce à la gestion des risques".

2. Types de catastrophes et autres incidents perturbateurs23

Les catastrophes sont classées par la majorité des organisations de secours en deux catégories : les catastrophes naturelles et les catastrophes technologiques ou d'origine humaine.

23 https://www.ifrc.org/fr/introduction/gestion-de-catastrophes/catastrophes/typologie-des-catastrophes/

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2.1. Risques naturels

Les risques naturels sont des phĂ©nomĂšnes physiques naturels causĂ©s par des Ă©vĂ©nements Ă  dĂ©clenchement rapide ou lent qui peuvent ĂȘtre : - GĂ©ophysiques (tremblements de terre, glissements de terrain, tsunamis et activitĂ©s volcaniques), - Hydrologiques (avalanches et inondations), - Climatologiques (tempĂ©ratures extrĂȘmes, sĂ©cheresse et incendies), - MĂ©tĂ©orologiques (cyclones et tempĂȘtes/vagues) - Biologiques (Ă©pidĂ©mies et flĂ©aux d'insectes/animaux). Une Ă©pidĂ©mie est une augmentation inhabituelle du nombre de cas d'une maladie infectieuse qui existe dĂ©jĂ  dans une certaine rĂ©gion ou population. Elle peut Ă©galement faire rĂ©fĂ©rence Ă  l'apparition d'un nombre important de cas d'une maladie infectieuse dans une rĂ©gion ou une population qui en est habituellement exempte, par exemple, le virus Ebola, le paludisme, la COVID-19. Les Ă©pidĂ©mies peuvent ĂȘtre la consĂ©quence d'autres types de catastrophes, telles que les tempĂȘtes tropicales, les inondations, les tremblements de terre, les sĂ©cheresses, etc. Les Ă©pidĂ©mies peuvent Ă©galement toucher les animaux, provoquant des catastrophes Ă©conomiques locales. Toute une sĂ©rie de dĂ©fis, tels que les changement climatiques, l'urbanisation sauvage, le sous-dĂ©veloppement/la pauvretĂ© ainsi que la menace de pandĂ©mies, vont façonner l'aide humanitaire Ă  l'avenir. Ces facteurs aggravants entraĂźneront une augmentation de la frĂ©quence, de la complexitĂ© et de la gravitĂ© des catastrophes.

2.2. Risques technologiques ou d'origine humaine

Cette catégorie englobe les urgences/conflits complexes, la famine, les populations déplacées, les accidents industriels et les accidents de transport. Il s'agit d'événements causés par l'homme et qui se produisent à l'intérieur ou à proximité d'établissements humains. Ils peuvent inclure la dégradation de l'environnement, la pollution et les accidents.

3. Les phases de gestion des catastrophes24

La gestion des catastrophes est l'organisation, la planification et l'application de mesures de prĂ©paration, d'intervention et de rĂ©tablissement aprĂšs une catastrophe. La gestion des catastrophes ne permet pas nĂ©cessairement de prĂ©venir ou d'Ă©liminer complĂštement les menaces ; elle se concentre sur la crĂ©ation et la mise en Ɠuvre de plans de prĂ©paration et autres pour en rĂ©duire l'impact des catastrophes et "mieux reconstruire".

24 https://www.preventionweb.net/files/53347_capstone.pdf

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3.1. Préparation :

Il s’agit des connaissances et les capacitĂ©s dĂ©veloppĂ©es par les gouvernements, les organisations d'intervention et de rĂ©tablissement, les communautĂ©s et les individus pour anticiper efficacement les impacts des catastrophes probables, imminentes ou actuelles, y rĂ©pondre et s'en remettre. L'action de prĂ©paration est menĂ©e dans le cadre de la gestion des risques de catastrophe et vise Ă  renforcer les capacitĂ©s nĂ©cessaires pour gĂ©rer efficacement tous les types d'urgence et pour assurer une transition ordonnĂ©e entre la rĂ©ponse et le rĂ©tablissement durable. La prĂ©paration est basĂ©e sur une analyse solide des risques de catastrophe et sur de bonnes liaisons avec les systĂšmes d'alerte rapide. Elle comprend des activitĂ©s telles que la planification des mesures d'urgence, le stockage d'Ă©quipements et de fournitures, l'Ă©laboration de dispositions pour la coordination, l'Ă©vacuation et l'information du public, ainsi que la formation et les exercices sur le terrain associĂ©s. Ces activitĂ©s doivent ĂȘtre soutenues par des ressources institutionnelles, juridiques et budgĂ©taires officielles. Le terme connexe de "anticipation" dĂ©crit la capacitĂ© Ă  rĂ©agir rapidement et de maniĂšre appropriĂ©e en cas de besoin. Un plan de prĂ©paration Ă©tablit Ă  l'avance des dispositions pour permettre des rĂ©ponses rapides, efficaces et appropriĂ©es Ă  des Ă©vĂ©nements spĂ©cifiques potentiellement dangereux ou Ă  des situations catastrophiques Ă©mergentes qui pourraient menacer la sociĂ©tĂ© ou l'environnement. 3.2. RĂ©ponse :

Mesures prises directement avant, pendant ou immédiatement aprÚs une catastrophe afin de sauver des vies, de réduire les effets sur la santé, d'assurer la sécurité publique et de répondre aux besoins de subsistance de base des personnes touchées. La réponse aux catastrophes est principalement axée sur les besoins immédiats et à court terme et est parfois appelée "opération de secours en cas de catastrophe". Une réponse efficace, performante et opportune repose sur des mesures de préparation aux risques de catastrophes, y compris le développement des capacités de réaction des individus, des communautés, des organisations, des pays et de la communauté internationale. Les éléments institutionnels de la réponse comprennent souvent la fourniture de services d'urgence et d'assistance par les secteurs public, privé et communautaire, ainsi que la participation de la communauté au sens large et des bénévoles. Les "services d'urgence" sont un ensemble essentiel d'agences spécialisées qui ont des responsabilités spécifiques en matiÚre de service et de protection des personnes et des biens dans les situations d'urgence et de catastrophe. Ils comprennent les autorités de protection civile et les services de police et de pompiers, parmi beaucoup d'autres. La division entre la phase de réponse et la phase suivante de rétablissement n'est pas nette. Certaines actions de réponse, telles que la fourniture de logements temporaires et d'eau, peuvent se prolonger jusqu'à la phase de rétablissement. 3.3. Rétablissement :

Le rétablissement consiste à restaurer ou à améliorer les moyens de subsistance et la santé, ainsi que les biens, systÚmes et activités économiques, physiques, sociaux, culturels et

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environnementaux d'une communautĂ© ou d'une sociĂ©tĂ© touchĂ©e par une catastrophe, en s'alignant sur les principes du dĂ©veloppement durable et d’une « meilleure reconstruction », afin d'Ă©viter ou de rĂ©duire les risques de catastrophes futures .

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APPENDICE II

Principales parties prenantes

1. Le gouvernement à différents niveaux25

Le gouvernement et ses institutions compĂ©tentes Ă  tous les niveaux, qu'elles soient locales, rĂ©gionales ou centrales, sont Ă  l'avant-garde du cycle de gestion des catastrophes. Essentiellement, le mĂ©canisme d'administration des crises dĂ©pend des ressources et des objectifs du gouvernement, de l'État et des organisations locales. Par consĂ©quent, le gouvernement doit allouer un budget annuel pour la gestion des catastrophes. Le parlement national est Ă©galement impliquĂ© dans cette procĂ©dure.

2. Le rĂŽle des organisations non gouvernementales (ONG)26

Les organisations non gouvernementales apportent une contribution considérable à de nombreux pays, notamment dans le domaine de la gestion des catastrophes. Elles sont trÚs efficaces dans la phase de réponse aux catastrophes et contribuent activement au soutien et à la protection des communautés touchées. En outre, dans la phase post-catastrophe, leur contribution peut consister à offrir de nouveaux crédits à petite échelle ou à rééchelonner leurs accords de remboursement.

3. Le rĂŽle des donateurs dans la gestion des catastrophes27

Les donateurs sont des partenaires essentiels dans le domaine de la gestion des catastrophes, tant au niveau national qu'international. Les donateurs aident les communautés vulnérables et touchées et offrent une aide pour les opérations de secours ainsi que pour l'atténuation des dangers découlant de graves catastrophes, favorisant ainsi un rétablissement rapide. Au fil des années, les donateurs internationaux et locaux ont joué un rÎle de plus en plus important dans la prévention des catastrophes ainsi que dans l'atténuation, la réponse et le rétablissement.

4. Le secteur prive28

Le secteur privĂ© joue un rĂŽle crucial dans les diffĂ©rentes phases de la gestion des catastrophes. Il est considĂ©rĂ© comme un "acteur dormant" en raison de son faible niveau de communication avec l'autoritĂ© responsable de la gestion des catastrophes et, par consĂ©quent, sa capacitĂ© n'est pas pleinement exploitĂ©e. Dans certains cas, le secteur privĂ© peut ĂȘtre impliquĂ© dans le travail des autoritĂ©s nationales chargĂ©es de la gestion des catastrophes car il contribue et soutient efficacement les efforts dĂ©ployĂ©s par le gouvernement Ă  tous les niveaux.

25 R. Shaw, Community based disaster risk reduction. Emerald Group Publishing (2012). 26 F.G. Renaud, K. Sudmeier-Rieux, M. Estrella, the Role of Ecosystems in Disaster Risk Reduction. United Nations University Press (2013). 27 P.C. Athukorala, Indian Ocean tsunami: Disaster, generosity and recovery. Asian Economic Journal, 26(3), 211-231 (2012). 28 N.E. Busch, A.D. Givens, Achieving Resilience in Disaster Management: The Role of Public-Private Partnerships. Journal of Strategic Security, 6(2), 1 (2013)

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5. La coopération régionale29

En raison de la nature et des effets dĂ©vastateurs des catastrophes, les pays voisins peuvent ĂȘtre directement ou indirectement touchĂ©s. Pour cette raison, il est toujours recommandĂ© de renforcer la coopĂ©ration rĂ©gionale entre les pays voisins afin de s'entraider dans la prĂ©vention et l'attĂ©nuation des risques naturels.

29 S. A. Andrew, C.V. Hawkins, Regional cooperation and multilateral agreements in the provision of public safety. The American Review of Public Administration, 43(4), 460-475 (2013)

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ANNEXE I

(Instruments et outils de l’OMD)

ANNEXE SPÉCIFIQUE J DE LA CONVENTION DE KYOTO RÉVISEE Chapitre 5

Envois de secours

DĂ©finition

Pour l'application du présent Chapitre, on entend par:

F1./E1. “envois de secours”: - les marchandises, y compris les vĂ©hicules ou autres moyens de transport, les denrĂ©es alimentaires, les mĂ©dicaments, les vĂȘtements, les couvertures, les tentes, les maisons prĂ©fabriquĂ©es, le matĂ©riel de purification ou de stockage de l’ eau ou les autres marchandises de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, acheminĂ©es pour aider les victimes de catastrophes; et - tout le matĂ©riel, les vĂ©hicules et autres moyens de transport, les animaux dressĂ©s Ă  des fins particuliĂšres, les vivres, les fournitures, les effets personnels et autres marchandises destinĂ©es au personnel de secours pour lui permettre de s’ acquitter de sa mission ou l’ aider Ă  vivre et Ă  travailler pendant la durĂ©e de sa mission dans le pays touchĂ© par la catastrophe.

Principes

1. Norme Le dĂ©douanement des envois de secours est rĂ©gi par les dispositions du prĂ©sent Chapitre et, pour autant qu’elles s’appliquent, par les dispositions de l’Annexe gĂ©nĂ©rale.

2. Norme Le dĂ©douanement des envois de secours pour l'exportation, le transit, l'admission temporaire et l'importation doit ĂȘtre effectuĂ© en prioritĂ©.

Champ d'application

3. Norme Dans le cas des envois de secours, la douane prévoit:

x le dépÎt d'une déclaration de marchandises simplifiée, provisoire ou incomplÚte, sous réserve que la déclaration soit complétée dans un délai déterminé;

x le dépÎt, l'enregistrement et l'examen de la déclaration de marchandises et des documents qui l'accompagnent avant l'arrivée des marchandises, et la mainlevée à l'arrivée de celles-ci;

x le dĂ©douanement en dehors des heures d'ouverture fixĂ©es par l’administration ou dans un lieu autre que le bureau de douane, en renonçant Ă  la perception de toute redevance normalement due Ă  cet Ă©gard; et

x la vérification des marchandises ou le prélÚvement d'échantillons, ou les deux à la fois, uniquement dans des circonstances exceptionnelles.

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4. Pratique recommandĂ©e Le dĂ©douanement des envois de secours devrait ĂȘtre accordĂ© sans Ă©gard au pays d’origine, de provenance ou de destination des marchandises.

5. Pratique recommandĂ©e S’ agissant d’ envois de secours, il devrait ĂȘtre renoncĂ© Ă  l’ application des prohibitions ou des restrictions de caractĂšre Ă©conomique Ă  l’ exportation ainsi qu'Ă  la perception des droits et taxes Ă  l’ exportation qui seraient normalement exigibles.

6. Pratique recommandĂ©e Les envois de secours qui constituent un don adressĂ© Ă  un organisme agrĂ©Ă© et sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s ou Ă  ĂȘtre distribuĂ©s gratuitement par cet organisme ou sous son contrĂŽle devraient ĂȘtre admis en franchise des droits et taxes Ă  l’importation et libres de toutes prohibitions ou restrictions de caractĂšre Ă©conomique Ă  l’importation.

ANNEXE B.9.

ANNEXE RELATIVE AUX MARCHANDISES

IMPORTEES DANS UN BUT HUMANITAIRE

CHAPITRE PREMIER

DĂ©finitions

Article 1

Pour l'application de la présente Annexe on entend par :

(a) "marchandises importées dans un but humanitaire" : le matériel médico-chirurgical et de laboratoire et les envois de secours;

(b) "envois de secours" : toutes marchandises, telles que véhicules ou autres moyens de transport, couvertures, tentes, maisons préfabriquées ou autres marchandises de premiÚre nécessité, expédiées pour aider les victimes de catastrophes naturelles ou de sinistres analogues.

CHAPITRE II

Champ d'application

Article 2

Bénéficient de l'admission temporaire conformément à l'Article 2 de la présente Convention les marchandises importées dans un but humanitaire.

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CHAPITRE III

Dispositions diverses

Article 3 Pour pouvoir bĂ©nĂ©ficier des facilitĂ©s accordĂ©es par la prĂ©sente Annexe : (a) les marchandises importĂ©es dans un but humanitaire doivent appartenir Ă  une personne Ă©tablie en dehors du territoire d'admission temporaire et ĂȘtre envoyĂ©es Ă  titre de prĂȘt gratuit; (b) le matĂ©riel mĂ©dico-chirurgical et de laboratoire doit ĂȘtre destinĂ© Ă  des hĂŽpitaux ou Ă  d'autres Ă©tablissements sanitaires qui, se trouvant dans des circonstances exceptionnelles, en ont un besoin urgent, pour autant que ce matĂ©riel ne soit pas disponible en quantitĂ© suffisante dans le territoire d'admission temporaire; (c) les envois de secours doivent ĂȘtre destinĂ©s Ă  des personnes agrĂ©Ă©es par les autoritĂ©s compĂ©tentes du territoire d'admission temporaire. Article 4 1. Dans la mesure du possible, un inventaire des marchandises ainsi qu'un engagement Ă©crit de rĂ©exportation doivent pouvoir ĂȘtre acceptĂ©s pour le matĂ©riel mĂ©dico-chirurgical et de laboratoire en lieu et place d'un document douanier et d'une garantie. 2. L'admission temporaire des envois de secours est accordĂ©e sans qu'il soit exigĂ© de document douanier et sans constitution de garantie. Toutefois, les autoritĂ©s douaniĂšres peuvent exiger le dĂ©pĂŽt d'un inventaire relatif auxdites marchandises, ainsi qu'un engagement Ă©crit de rĂ©exportation. Article 5 1. Le dĂ©lai de rĂ©exportation du matĂ©riel mĂ©dico-chirurgical et de laboratoire, est fixĂ© en tenant compte des besoins. 2. Le dĂ©lai de rĂ©exportation des envois de secours est de douze mois au moins Ă  compter de la date d'admission temporaire.

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RESOLUTION DU CONSEIL DE COOPERATION DOUANIERE RELATIVE AU ROLE DE LA DOUANE DANS LES OPERATIONS DE SECOURS

EN CAS DE CATASTROPHES NATURELLES (juin 2011)

LE CONSEIL DE COOPERATION DOUANIERE

ConsidĂ©rant : a) l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles affectant des populations et exigeant de l’aide humanitaire internationale d'urgence et la nĂ©cessitĂ© d'amĂ©liorer l'efficacitĂ© du rĂŽle de la douane dans la gestion des opĂ©rations humanitaires; b) la DĂ©cision du Conseil en juin 2010 d’élaborer une stratĂ©gie de l’OMD en vue de renforcer le rĂŽle de la douane dans les opĂ©rations de secours en cas de catastrophes naturelles, comprenant un ensemble de recommandations concrĂštes pour permettre Ă  la douane de dĂ©terminer les mesures Ă  prendre dans des situations d’urgence de cette nature; DĂ©sirant : a) faciliter l’entrĂ©e, la sortie et le transit du personnel de secours et des articles en leur possession nĂ©cessaires afin de venir rapidement en aide aux sinistrĂ©s; b) accĂ©lĂ©rer le dĂ©douanement et la mainlevĂ©e des envois de secours1 aux frontiĂšres afin que l’aide parvienne en temps opportun aux victimes dans le besoin; Soulignant le besoin pour les administrations douaniĂšres de se prĂ©parer avant la survenance d’une catastrophe naturelle afin de pouvoir rĂ©agir efficacement aux situations d’urgence; Reconnaissant : (a) que la facilitation douaniĂšre dans le cadre de l’aide humanitaire d’urgence devrait prendre en compte les principes de gestion des risques et peut s’opĂ©rer sans porter atteinte aux normes rĂ©gissant normalement le contrĂŽle douanier; (b) l’importance de renforcer le partenariat avec les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et le secteur privĂ© ayant un rĂŽle essentiel dans la gestion des crises humanitaires ainsi que de mettre Ă  leur disposition tous les renseignements nĂ©cessaires concernant les rĂšglementations et procĂ©dures applicables aux envois de secours; (c) la nĂ©cessitĂ© de renforcer les capacitĂ©s des Membres dans ce domaine, et d’associer les partenaires de l’OMD aux activitĂ©s de renforcement des capacitĂ©s Ă  mener afin de crĂ©er les synergies adĂ©quates; (d) l’importance de disposer d’une autoritĂ© nationale en charge de la gestion des catastrophes naturelles, en vue d’assurer une coordination adĂ©quate avec tous les organismes compĂ©tents, y compris la douane; (e) l’importance d’assurer la libre circulation de l’information en temps de crise;

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DECIDE : D’inviter les Membres Ă  : (1) mettre en Ɠuvre les mesures contenues dans le Chapitre 5 de l’Annexe spĂ©cifique J de la Convention de Kyoto rĂ©visĂ©e (CKR) relatif aux envois de secours et, si nĂ©cessaire, signer l’Accord-type des Nations Unies sur la facilitation douaniĂšre2; (2) prĂ©voir, aux fins d’une prĂ©paration adĂ©quate, l’ensemble des procĂ©dures douaniĂšres spĂ©cifiquement applicables aux envois de secours, et Ă  les intĂ©grer dans leurs lĂ©gislation et/ou rĂšglementation nationales ainsi que, dans la mesure du possible, dans le plan national d’urgence. Ces procĂ©dures, incluant la liste des points d’entrĂ©e et de sortie opĂ©rationnels Ă  la frontiĂšre, devraient ĂȘtre mises Ă  la disposition du public, en utilisant des outils tels que les sites nationaux des Membres et/ou le RĂ©pertoire gĂ©rĂ© par le Bureau de Coordination des Affaires humanitaires (BCAH) des Nations Unies (3) rĂ©aliser (1) des diagnostics sur les procĂ©dures mises en place pour le traitement douanier de l’aide humanitaire d’urgence et leurs capacitĂ©s Ă  les mettre en Ɠuvre lors des catastrophes naturelles; et (2) des exercices de simulation afin de tester leur niveau de prĂ©paration et leur capacitĂ© Ă  gĂ©rer ces situations d’urgence ainsi qu’éventuellement de vĂ©rifier la qualitĂ© des plans nationaux d’urgence; (4) Ă©laborer et mettre en Ɠuvre un plan de formation afin que leur personnel douanier soit qualifiĂ© et apte Ă  pouvoir gĂ©rer ces situations de crise; (5) gĂ©rer de façon efficace, simplifiĂ©e et coordonnĂ©e les frontiĂšres, y compris le partage d’information, avec les autres autoritĂ©s nationales impliquĂ©es dans le traitement des envois de secours, du personnel de secours et des articles en leur possession, tout en utilisant les systĂšmes de dĂ©douanement existants afin de permettre un traitement rapide, efficace et centralisĂ© de ces envois; (6) examiner et mettre Ă  jour, si nĂ©cessaire, les accords bilatĂ©raux d’assistance mutuelle administrative entre administrations douaniĂšres en vue de gĂ©rer les cas d’urgence; (7) informer le SecrĂ©tariat des mesures prises dans ce domaine, en particulier celles relatives aux points (1) Ă  (6) de la prĂ©sente RĂ©solution; De donner pour instruction au SecrĂ©tariat de : (8) dresser un inventaire des outils et instruments existants tels que la CKR, l’Accord-type des Nations Unies sur la facilitation douaniĂšre et autre ModĂšle d’accord dĂ©veloppĂ© par les Membres sur le plan national ou encore les Lignes directrices IDRL4 et s’appliquant aux formalitĂ©s douaniĂšres liĂ©es au dĂ©douanement des envois de secours Ă  l’exportation, en transit ou Ă  l’importation; (9) organiser, en collaboration avec le BCAH et la FICR, des sĂ©minaires rĂ©gionaux en vue de promouvoir le recours Ă  ces outils et instruments existants et de recueillir les rĂ©actions des Membres s’agissant de leurs besoins futurs;

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(10) Ă©tudier dans quelle mesure les principes clĂ©s du Cadre de normes SAFE tels que la transmission d’informations prĂ©alables, le concept d’OpĂ©rateur Économique AgrĂ©Ă©, les directives sur la reprise du commerce ou le recours aux technologies pourraient s’avĂ©rer pertinents en vue de faciliter davantage la procĂ©dure de dĂ©douanement des envois de secours. Cette Ă©tude sera rĂ©alisĂ©e en consultation avec le Groupe de travail SAFE, et au besoin, avec la collaboration d’un groupe de volontaires et ses rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s au ComitĂ© technique permanent (CTP) dĂ©but 2012; (11) saisir le Groupe ad hoc sur les Douanes en rĂ©seau international (DRI) afin de voir dans quelle mesure les Ă©changes d’informations envisagĂ©s dans le cadre des DRI pourraient faciliter l’entrĂ©e, la sortie et le transit des envois de secours, du personnel de secours et des articles en leur possession; (12) mettre en place une page Web spĂ©cifique sur le site public de l’OMD devant contenir tous les instruments pertinents existant en la matiĂšre ainsi que tous les liens utiles avec les outils dĂ©veloppĂ©s par les diffĂ©rents partenaires impliquĂ©s dans la gestion des opĂ©rations de secours en cas de catastrophes naturelles. Dans ce cadre-lĂ , un forum permettant une communication efficace et un Ă©change d’expĂ©riences entre les Membres sera Ă©galement prĂ©vu ainsi qu’un mĂ©canisme permettant d’identifier aisĂ©ment les personnes responsables au sein des administrations douaniĂšres de la gestion des procĂ©dures d’urgence; ( 13) en vue de protĂ©ger le patrimoine culturel du pays affectĂ© et Ă©tant donnĂ© le rĂŽle fondamental jouĂ© par la douane dans la lutte contre l’exportation non autorisĂ©e de biens culturels, publier et envoyer une alerte Ă  toutes les administrations des douanes en vue de renforcer leur vigilance aux frontiĂšres s’agissant des objets culturels susceptibles d’ĂȘtre sortis en contrebande ou exportĂ©s illĂ©galement; (14) fournir du renforcement des capacitĂ©s afin d’assister les Membres dans la mise en Ɠuvre de la prĂ©sente RĂ©solution, en particulier en ce qui concerne les mesures relatives aux points (1) Ă  (6); (15) faire rapport pĂ©riodiquement au CTP des mesures mises en Ɠuvre concernant les points (8) Ă  (14) de la RĂ©solution; en outre, et sur la base des informations fournies par les Membres au point (7), un rapport sera prĂ©sentĂ© Ă  la Commission de politique gĂ©nĂ©rale en juin 2012. Un premier bilan de la mise en Ɠuvre de la prĂ©sente RĂ©solution sera ensuite prĂ©sentĂ© Ă  la Commission de politique gĂ©nĂ©rale en juin 2013; De charger le CTP : (16) d’assurer le suivi de la mise en Ɠuvre de la prĂ©sente RĂ©solution aprĂšs les Sessions du Conseil de juin 2011.

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ANNEXE II

(Fourni Ă  titre de modĂšle)

GUIDE OPÉRATIONNEL POUR LA RÉCEPTION D’AIDE INTERNATIONAL HUMANITAIRE

I. INTRODUCTION

II. MISSION DE L'ADMINISTRATION DOUANIÈRE

III. OBJECTIFS DU GUIDE OPÉRATIONNEL

IV. ÉLÉMENTS DÉCLENCHEURS POUR L’ACTIVATION DU GUIDE OPÉRATIONNEL

V. POINTS D'ENTRÉE

VI. MESURES DE FACILITATION DOUANIÈRE VI - a - BIENS DE SECOURS VI - b - EXEMPTION DES IMPÔTS ET DROITS VI - c - DÉCLARATION EN DOUANE ‱ DÉCLARATION DOUANIÈRE ÉLECTRONIQUE ‱ DÉCLARATION DOUANIÈRE MANUELLE ‱ DOCUMENTS DEVANT ACCOMPAGNER LA DECLARATION EN DOUANE VI - d - INSPECTION DES BIENS DE SECOURS VI - e - CHIENS DE RECHERCHE ET DE SAUVETAGE VI - f - MÉDICAMENTS VI - g - ÉQUIPEMENTS DE TÉLÉCOMMUNICATION VI - h - VÉHICULES

VII. GUICHET UNIQUE/SINGLE WINDOW

VIII. TRANSIT DE L'AIDE HUMANITAIRE INTERNATIONALE

IX. ADMISSION TEMPORAIRE

X. PROCÉDURES DE RÉEXPORTATION

XI. ARTICLES INTERDITS

XII. BIENS DE SECOURS NON RÉCLAMÉS

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XIII. RÉVISION DES DIRECTIVES OPÉRATIONNELLES POUR L'IMPORTATION DES ENVOIS DE SECOURS D'URGENCE

XIV. GLOSSAIRE

XV. TEXTES DE RÉFÉRENCE

XVI. CONTACTS

XVII. ANNEXES

I. INTRODUCTION

________________________________________

II. MISSION DE L'ADMINISTRATION DOUANIÈRE ________________________________________

Quelles sont la mission, la vision, les valeurs fondamentales, etc. de l'administration douaniÚre ? + Page URL + Informations sur le personnel de l'aéroport et les autres points d'entrée douaniers

III. OBJECTIFS DU GUIDE OPÉRATIONNEL ________________________________________

PROJET - à ajuster si nécessaire

Les objectifs du présent guide opérationnel pour la réception des envois humanitaires internationaux sont les

suivants :

‱ Fournir des informations à tous les agents de l'administration douaniùre sur les mesures de

facilitation douaniĂšre pour l'importation des envois de secours d'urgence.

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‱ Mettre en Ɠuvre des mesures de facilitation douaniùre pour l'importation et/ou le transit des

envois internationaux de secours d'urgence et en faciliter le traitement.

‱ Fournir un guide opĂ©rationnel aux acteurs humanitaires qui importent des envois

internationaux de secours d'urgence dans le pays touché ou qui font transiter l'aide

humanitaire internationale par le pays touché.

IV. ÉLÉMENTS DÉCLENCHEURS POUR L’ACTIVATION DU GUIDE OPÉRATIONNEL ________________________________________

Qui est responsable de l'activation du présent guide opérationnel ? Quels sont les éléments déclencheurs

pour son activation ?

Les éléments déclencheurs pour l'activation du présent guide opérationnel sont....

Ces éléments déclencheurs sont applicables à tous les points d'entrée douaniers énumérés au Chapitre V.

V. POINTS D'ENTRÉE ________________________________________

Les points d'entrée pour recevoir les envois internationaux de secours d'urgence sont indiqués ci-dessous :

AĂ©roports

24 heures

7/7

AĂ©roport international ?

Contact :

À confirmer

Aéroport régional ?

Contact :

Ports

Port international Contact

Port régional Contact

Page 94: Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la

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VI. MESURES DE FACILITATION DOUANIÈRE ________________________________________

Ce chapitre fournit une liste des mesures de facilitation douaniÚre pour l'importation d'envois internationaux de secours d'urgence. Quelle est la loi qui régit l'assistance internationale ?

A - BIENS DE SECOURS

Existe-t-il une loi qui dĂ©finit les "biens de secours" ? S'agit-il de la mĂȘme dĂ©finition que celle de la Convention de Kyoto rĂ©visĂ©e ?

B - EXEMPTION DES IMPÔTS ET DROITS

Le gouvernement autorise-t-il l'admission en franchise de droits et de taxes d'importation de tous les envois de secours ? Des biens du personnel de secours qui fournit une assistance humanitaire en cas de catastrophe ? Comment l'obtenir ? Quelle est la procédure à suivre ?

C - DÉCLARATION EN DOUANE

Quel systÚme automatisé est en place ?

. DĂ©claration douaniĂšre Ă©lectronique

I. DĂ©claration douaniĂšre manuelle

En cas de panne de courant/électricité, comment les organisations humanitaires peuvent-elles préparer la

déclaration en douane ?

Est-il possible d’assurer la mainlevĂ©e des envois de secours aprĂšs leur arrivĂ©e sur prĂ©sentation d'un document

d'entrée provisoire ou d'un équivalent électronique légalement acceptable, sous réserve du respect des exigences

douaniĂšres et d’autres exigences dans un dĂ©lai donnĂ© ?

‱ Documents devant accompagner la dĂ©claration en douane

Quelle est la liste des documents requis ?

Page 95: Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la

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D – INSPECTION DES BIENS DE SECOURS

Quelles sont les procédures pour examiner rapidement le contenu des envois de secours et les biens du

personnel de secours en cas de catastrophe ?

E - CHIENS DE RECHERCHE ET DE SAUVETAGE Le MinistĂšre xxx est chargĂ© d'autoriser l’entrĂ©e des chiens de recherche et de sauvetage dans le pays. ConformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation nationale, xxxxx

Contacts

F – MÉDICAMENTS

Le MinistÚre xxx est chargé d'autoriser l'entrée et l'importation temporaires de médicaments et d'équipements

médicaux.

Conformément à la législation nationale, les procédures sont les suivantes :

Contacts

G - ÉQUIPEMENTS DE TÉLÉCOMMUNICATIONS

Le MinistÚre xxxx est responsable de l'admission temporaire des équipements de télécommunication.

Qui est chargé de délivrer les autorisations pour la largeur de bande ?

Contacts

Page 96: Directives de l'OMD sur la gestion des catastrophes et la

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H - VÉHICULES

Le MinistÚre xxxx est responsable de l'admission temporaire des véhicules et de l'ANT.

Contacts

Selon la législation nationale, les procédures sont les suivantes :

VII. GUICHET UNIQUE/SINGLE WINDOW ________________________________________

a) Guichet unique Ă©lectronique (Single Window)

b) Guichet unique Ă  l'aĂ©roport Qui est responsable de la mise en place du Guichet unique Ă  l'aĂ©roport ? Un Guichet unique peut ĂȘtre mis en place aux points d'entrĂ©e douaniers afin de mettre en Ɠuvre et accĂ©lĂ©rer le respect des dispositions concernant l'entrĂ©e du personnel, des biens, Ă©quipements et transports internationaux. Il doit ĂȘtre composĂ© de reprĂ©sentants des MinistĂšres et Agences concernĂ©s.

VIII. TRANSIT DE L'AIDE HUMANITAIRE INTERNATIONALE ________________________________________

Quelles sont les dispositions pour le transit de l'aide humanitaire internationale ?

IX - ADMISSION TEMPORAIRE

________________________________________

X - PROCÉDURES DE RÉEXPORTATION

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________________________________________

XI – ARTICLES INTERDITS ________________________________________

Existe-t-il une liste d'articles interdits ? Peut-on l'inclure en annexe au présent document ? Avec quelle fréquence est-elle mise à jour ? Qui est responsable de sa mise à jour ?

XII - BIENS DE SECOURS NON RÉCLAMÉS ________________________________________

XIII - RÉVISION DES DIRECTIVES OPÉRATIONNELLES POUR L'IMPORTATION DES

ENVOIS DE SECOURS D'URGENCE ________________________________________

Le guide opérationnel pour l'importation de l'aide humanitaire internationale sera révisé une fois par an. La

décision sera prise par xxxxx en collaboration avec les MinistÚres mentionnés dans ce document et/ou

participant au Guichet unique.

XIV. GLOSSAIRE ________________________________________

XV. TEXTES DE RÉFÉRENCE ________________________________________

I. LES CONVENTIONS INTERNATIONALES

A- Convention de Kyoto révisée - Annexe spécifique J5

B- Convention d'Istanbul relative à l'admission temporaire - Annexe B.9 C- Convention de Tampere D- Résolution 46/182 des Nations Unies datée de 1991 E - Recommandation du Conseil de coopération douaniÚre en vue d'accélérer l'acheminement des envois de secours lors de catastrophes (1970)

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II. TEXTES NATIONAUX

III. ÉTUDES INTERNATIONALES

XVI. CONTACTS ________________________________________

POINTS DE CONTACT DÉTAILS DES CONTACTS

XVII. ANNEXES ________________________________________

ANNEXE 1

ANNEXE 2

ANNEXE 3

ANNEXE 4