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Division and Unity Amongst Nigerian Workers. Lagos Port Unionism, 1940s- 1960s by Peter Waterman Review by: Raymond Gervais Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 18, No. 2 (1984), pp. 493-495 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/484366 . Accessed: 12/06/2014 16:52 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.55 on Thu, 12 Jun 2014 16:52:56 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Division and Unity Amongst Nigerian Workers. Lagos Port Unionism, 1940s- 1960sby Peter Waterman

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Division and Unity Amongst Nigerian Workers. Lagos Port Unionism, 1940s- 1960s by PeterWatermanReview by: Raymond GervaisCanadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 18, No. 2(1984), pp. 493-495Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/484366 .

Accessed: 12/06/2014 16:52

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Peter WATERMAN, Division and Unity Amongst Nigerian Workers. Lagos Port Unionism, 1940s- 1960s. The Hague: Institute of Social Studies, 1982,

234p. (Research Report Series no. 1 1).

Lentement, mais avec une certaine constance, l'histoire des travailleurs africains voit le jour malgre les flottements au niveau theorique, malgre quelques debats steriles (comme celui autour du concept d'aristocratie ouvriere) (1). Les travaux de R. Cohen, P.C. Gutkind, J. Crisp, Van Onselen marquent la naissance d'une tradition d'analyse de la classe ouvriere africaine. P. Waterman, dont on a pu lire les travaux dans diverses revues (Development and Change; Politics and Society, 3, 3, 1973; Review ofAfrican Political Economy, 13, 1979; South African Labour Bulletin, 5, 8, 1980; Presence Africaine, 76, 1970) et ouvrages, fait partie de ces pionniers. La masse de documents (photogra- phiques, sonores ou d'archives) rendue accessible, sous forme de microfiches entre autres, temoigne de sa grande familiarite avec les milieux syndicaux nigerians.

Visant a critiquer le reformisme mode6r des milieux syndicaux du port de Lagos, Waterman cherche a saisir les origines de la division des travailleurs. Deux categories de travailleurs sont en presence:

"These are the comparatively educated, skilled, well-paid and well-unionised workers in indefinite wage employment (usually within the multinational or state sectors) and the com- paratively uneducated, unskilled, barely or irregularly paid and little unionised workers in casual wage employment (usually within the local capitalist sector)." (p. 1-2).

C'est par l'histoire des organisations que l'auteur espere analyser le probleme de la division principale: travailleurs du port et debardeurs, et celle plus secondaire: moder6s et radicaux, au sein des organisations de chaque categorie. Se superposent donc deux niveaux de contradictions: l'un vertical, d'une categorie plus puissante, mieux organis~e face a une categorie plus segmentee et fluide, dans une structure de gestion de la force de travail favorisant, reproduisant, ces contradictions; I'autre horizontal, des organisations moderees face a des organisations radicales, favorise par l'immixtion des organisations internationales. La subtile dialectique unite-division emane de ces contradictions.

Deux proces constituent la toile de fond des luttes ouvrieres (chap. 1): le colonialisme et sa remise en question et l'6mergence, ia travers la lutte pour l'independance d'une classe capitaliste nigeriane et de ses interets. Car l'auteur montre bien que la restructura- tion de l'espace economique colonial ne saurait etre comprise en dehors de l'analyse des nouveaux rapports de force nes de cette lutte. Cela nous vaut cette remarque importante:

"The achievement of racial and national equality is necessary but not sufficient for the liberation of the working class, which must add to them the achievement of social equality. On the other hand, the racial and national demands were both necessary and sufficient for the achievement of the interest of the petty-entrepreneurial and salaried strata that dominated the independence movement in Nigeria." (p. 215).

Si la categorie des travailleurs du port se trouve liee a l'Etat (lui-meme articule aux interets multinationaux), les debardeurs (dockworkers) subiront les conditions de travail et de division imposees par la classe bourgeoise locale.

Les chapitres centraux analysent en detail les organisations de ces deux categories (chap. 2: "Portworkers" et chap. 3: "Dockworkers"). La methodologie est la meme. Les organisations sont present6es a travers la succession chronologique des chefs (p. 71

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et p. 134), puis dans une approche thematique des grands problemes (les divisions, le factionnalisme, les rapports entre les deux categories de travailleurs, les conflits ideolo- giques et politiques .. .).

La tendance mode6re-reformiste domina tout au long de l'histoire des travailleurs du port. Elle fut aidee en cela d'une part par les inte6rts specifiques des chefs d'organisa- tions, et d'autre part par le soutien des syndicats internationaux (p. 113 et 121). Il n'y eut jamais de veritable volonte d'union avec les debardeurs, car les organisations mode6res majoritaires n'ont rien tente et les organisations radicales minoritaires n'ont rien reussi. La division constante des debardeurs tenait ia l'organisation meme du travail: chaque entrepreneur engageait (et congediait) sa force de travail et developpait ses liens de dependance. Les responsables des syndicats de debardeurs, divises en "single- employer, multi-employer, occupational and skill-based unions" (p.166), n'avaient aucun interet i assurer la jonction des organisations de debardeurs entre elles ou avec celles des travailleurs du port, bien au contraire, puisqu'ils profitaient de la corruption regnant dans ces petites unites syndicales (p. 182). Le soutien des organisations interna- tionales mode6res, et l'inefficacite des organisations radicales, reproduisaient la division verticale et horizontale.

La trop courte discussion (chap. 4, 15 p.) des resultats se presente comme un regrou- pement des points de division entre les travailleurs au niveau de leur pratique econo- mique, politique et ideologique. L'auteur nous semble justifie de signaler (p. 207) que non seulement le mode de production capitaliste, mais les caracteristiques de la forma- tion socio-economique creent la division economique. Dans le cas du Nigeria, l'ethnicite et un clivage dans l'organisation du travail (grande entreprise etatique et multiples petits entrepreneurs locaux) illustrent l'importance de la remarque. Quant aux divisions poli- tiques, il faut les concevoir dans leur dimension interne, entre le leadership et les membres, et externe: division induite par la concurrence des organisations internatio- nales. De par la non-cristallisation d'une v6ritable conscience ouvriere, la petite- bourgeoisie exerce une h6gemonie (au sens de Gramsci) ideologique sur les travailleurs, projetant les valeurs de la reussite personnelle, de la concurrence et de la soumission a la hierarchie.

Deux autres points m6ritent discussion. D'abord Waterman adopte une methode "elitiste" dans son analyse des organisations ouvrieres: c'est 'i travers les positions des chefs qu'il nous offre un tableau des organisations. I1 nous semble que la seule justifica- tion (p. 7 1) offerte de ce choix soit de sugg6rer que cette methode est traditionnelle chez les travailleurs. Si cela est le cas- et nous n'avons pas les moyens de remettre en question cette option-, les consequences theoriques en auraient exige un plus long traitement. Pourquoi ce parti-pris des travailleurs? Signale-t-il une plus grande dependance de cette classe ouvriere embryonnaire? Historiquement peut-on dire la meme chose des autres classes ouvrieres en periode de gestation en Europe, en Asie ...?

Puis la question de l'ethnicit6 fait probleme. Certes, I'auteur signale le ph6nomene (entre autres p. 15, 125, 166-167, 208, 216; mais nous ne pouvons garantir l'exhausti- vite de ce reperage puisqu'il n'y a pas d'index des sujets), mais le probleme n'estjamais aborde de front, Waterman se limitant 'i dire que l'ethnicite agit en combinaison avec d'autres facteurs de division. Le sujet reste ouvert.

Parmi les qualites de l'ouvrage, outre sa remarquable documentation, il faut recon- naitre i l'auteur le courage d'avoir refuse les tentations theoricistes ou sympathisantes

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(voir son auto-critique pp. 221-226). Surtout, il a pose face a face les protagonistes de

l'avenir: la (petite-) bourgeoisie et le proletariat africains. Histoire a suivre ....

Raymond GERVAIS Universite de Paris VII

I. Voir l'article de P. Waterman, "The 'Labour Aristocracy' in Africa: Introduction to a Debate'', in Development and Change, 6, 3, 1975, p. 57-73, repris in South AfrJican Labour Bulletin, 2, 5, 1975, p. 10-27 et D.L. Cohen and J. Daniel, eds, Political Economy of Africa. Selected Readings, London, Longman. 198 1, p. I 9-129.

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