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P R E M I E R M I N I S T R E C E A - R 2 7 6 6
COMMISSARIAT AL'ÉNERGIE ATOMIQUE
DOSAGE POTENTIOMETRIQUE DE L'ACIDiïE NITRIQUE LIBRE
DANS LES SOLUTIONS ORGANIQUES DE TRILAURYLAMINE
par
Jean-Jacques PEREZ, lean-Claude SAEY
Rapport CE A - R 2766
CENTRE D'ÉTUDES NUCLÉAIRESDE FONTENAY-AUX-ROSES
CEA-R 2766 - PEREZ Jean-Jacques, SAEY Jean-Claude
DOSAGE POTENTIOMETRIQUE DE L'ACIDITE NITRIQUE LIBRE DANS LESSOLUTIONS ORGANIQUES DE TRILAURYLAMINE
Sommaire. - Une méthode potentiométriqué de dosage de l'acidité nitriquelibre dans les solutions de trilaurylamine contenant un complexe de plutoniumou de thorium est décrite.
La potentiométrie est effectuée en prenant comme base titrante la trilau-rylamine et comme milieu de dilution un mélange de benzène et de 1,2dichloroéthane. . ,
Dans le cas du thorium, le complexe organométallique n'est pas déplacéet la courbe de titrage présente un seul point d'inflexion.
Dans le cas du plutonium le complexe est partiellement dissocié ce quicorrespond à un second saut de potentiel.
La' moyenne des erreurs expérimentales sur 50 échantillons dosés a étéd'environ HH 1 pour cent sur l'acide libre. Les solutions expérimentées con-tenaient de 0,03 à 0,1 N en acide et de 1 à 5 g/1 en plutonium.
1965 44 p.
Commissariat à l'Energie Atomique - France
CEA-R 2766 - PEREZ Jean-Jacques, SAEY Jean-Claude
POTENTIOMETRIC DETERMINATION OF FREE' NITRIC-ACID INTRILAURYLAMINE SOLUTIONS CONTAINING PLUTONIUM NITRATE
Summary. - A potentiométrie method of determination of the free nitric acidin trilaurylamine solutions containing plutonium or thorium nitrates is des- "cribed.
The potentiométrie titration is carried out ' î a mixture of benzene and1,2-dichloro ethane" with a standard solution c rilaurylamine as the titrant.
When thorium nitrate is present the metal complex is not dissociatedthen the titration has a single end-point.
In the case of plutonium nitrate the partial dissociation of the plutoniumcomplex corresponds to a second point.
The experimental error in duplicate analyses of 50 samples is about 1 percent for free acid concentrations in.the range of 0,03 to 0,1 N and pluto-nium concentrations between 1 to 5 g/1.
1965 • . ' ' .. ' ' . 4 4 p #
Commissariat à l'Energie Atomique - France .
Les rapports du COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE sont, à partir du no 2200,en vente à la Documentation Française, Secrétariat Général du Gouvernement, Direction dela Documentation, 16, rue Lord Byron, PARIS VIHème.
The C,E.A. reports starting with n° 2200 are available at the Documentation Française, sSecrétariat Général du Gouvernement, Direction de la Documentation, 16, rue Lord Byron,PARIS Vlllème.
- Rapport CEA-R 2 766 -
DEPARTEMENT DE CHIMIE
Services de Chimie des Combustibles Irradiés
Section d'Etudes Chimiques et Radioactives
DOSAGE POTENTIOMETRIQUE DE L'ACIDITE NITRIQUE LIBRE
DANS LES SOLUTIONS ORGANIQUES DE TRILAURYLAMINE
par
Jean-Jacques PEREZ, Jean-Claude SAEY
- Mars .1965 -
- 1 -
DOSAGE POTENTIOMETRIQUE DE L'ACIDITE NITRIQUE LIBRE
DANS LES SOLUTIONS ORGANIQUES DE TRILAURYLAMINE
I - RESUME ET CONCLUSIONS
Ce dosage est destiné à la détermination de l'acidité libre
nitrique des solutions de TLA-dodécane contenant un complexe de
nitrate métallique, thorium ou plutonium.
Les caractéristiques de la méthode se résument à :
- 1° utiliser comme base titrante la trilaurylamine diluée dans
un solvant paraffinique tel que le N-heptane.
- 2° opérer le dosage dans un milieu tel que, la dissociation du
complexe métallique sous l'effet du titrant, n'intervienne
que postérieurement à la neutralisation de l'acide libre.
Dans le cas particulier du complexe nitrate de thorium, on
n'observe aucune dissociation.
Au cours de cette étude, divers milieux réactionnels ont été
expérimentés : parmi ceux-ci, les alcools ne permettent pas une
détermination quantitative à cause de la dissociation partielle du
- 2 -
complexe métallique.
Par contre, les solvants suivants : benzène, chlorobenzène,
nitrobenzene, methylisobutylcètone, dichloro 1,2-éthane, acétoni-
trile, nitrométhane, conviennent en général.
Nous avons choisi comme milieu réactionnel un mélange de
benzène et de dichloro-l,2-éthane.
Le dosage proprement dit s'opère par potentiométrie enregis-
trée au moyen d'un potentiographe Métrohm E 336. On utilise une
électrode de verre indicatrice et une électrode de référence Ag/
Ag Cl/ éthanol saturé en LiCl/jonction fritte ou capillaire.
La limite de sensibilité et la précision sont celles de la
potentiométrie classique. La simplicité de la mise en oeuvre de
ce dosage le rend particulièrement utilisable en laboratoire de
contrôle.
Les aspects plus théoriques de la stabilité des complexes
métalliques en milieux peu dissociants sont évoqués. La poursuite
des recherches dans ce domaine doit permettre de compléter l'étude
par la détermination de l'acidité complexe des solvants aminés.
- 3 -
II - INTRODUCTION
Nous présentons ici une solution au problème du dosage de
l'acidité libre nitrique, extraite par le solvant trilaurylamine
en présence d'un complexe métallique de thorium ou de plutonium.
Cette étude a été entreprise dans le souci d'obtenir une
méthode simple et rapide de détermination de l'acide libre du
solvant utilisé dans le cycle de la purification finale du pluto-
nium.
Dans ce cycle, la trilaurylamine (TLA) 0,3 M dans le dodé-
cane extrait le nitrate de plutonium ainsi que de l'acide en ex-
cès.
Une solution aqueuse sulfurique est utilisée pour réextraire
le nitrate de plutonium.
Il convient alors de connaître la quantité d'ions nitrates
qui sera réextraite par cette solution. Le rapport nitrate/sulfate
- u -
conditionne, en effet, étroitement l'efficacité de la réextrac-
tion [ 1 J.
Les ions nitrates réextraits proviennent du complexe métal-
lique et de l'acidité libre avec des ordres de grandeur similaires
soit : 0,03 N environ de part et d'autre.
- 5 -
III - REVUE DES METHODES ANALYTIQUES
Le problème du dosage de l'acidité libre dans les solutions
aqueuses, en présence de métaux hydrolysables a reçu diverses so-
lutions dans lesquelles l'interférence du métal dans la titration
acide base était éliminée préalablement par :
- échange cationique métal H O 2 J £ 3 J
- précipitation du métal £ 2 J £h J £ 5 .7
- extraction du métal par le T.B.P. £ 6 J
- complexation du métal par :
. citrate de sodium, oxalate ou tartrate de potassium dans le
cas du plutonium £ 1 J
• fluorure de sodium, sulfate d'ammonium dans le ca^ de l'ion
uranyle. £ 2 J £ 8 J
Certains auteurs considèrent les divers moyens d'éviter
l'hydrolyse du cation et marquent leur préférence pour l'un ou
l'autre d'entre eux £~ 2 J £ XI J.
- 6 -
D'autres auteurs s'attachent à préconiser une méthode expé
rimentale particulière :
- mesures de pH /"2 J £~ 3 7
- potentiométrie C 2 J £ 10 J
- conductimétrie basse fréquence C 8 J
- conductimétrie haute fréquence £ 12 7
- thermométrie C13J
Une solution plus originale pour éviter l'hydrolyse est de
changer de milieu réactionnel et d'utiliser l'acide acétique pur
en éliminant l'eau par addition d'anhydride
Dans le domaine particulier du dosage de l'acide libre dans
les solvants non aqueux, les références sont moins abondantes.
Nous citerons :
- dosage de l'acide nitrique libre en présence de nitrate d'ura-
nyle dans le TBP / 15 7« Cette méthode consiste à précipiter
en solution chloroformique à moins de 5 % en TBP un nitrate
d'acridine (2,3 dibenzopyridine) insoluble. Après isolement et
lavage du précipité, le dosage est achevé par gravimétrie ou pa]
spectrophotometrie pour les basses teneurs en acide nitrique li-
bre.
Des précautions particulières doivent être prises en ce qui con-
cerne la solubilité du précipité et l'entraînement du nitrate
- 7 -
d'uranyle à la précipitation,
- dosage de l'acidité libre nitrique en présence de nitrate
d'uranyle dans la trilaurylamine Z~l6_7»
Le milieu réactionnel est l'acétone, le titrant est la sou-
de aqueuse.
Une potentiométrie différentielle permet d'obtenir trois
pics : le 1er correspond à la neutralisation de l'acide libre ; le
titrant consommé entre les 1er et 2è pics sert à l'hydrolyse de
l'ion UO . Après le 2è pic l'ion trilaurylammonium (C pH2,-) NH+
est titré comme un acide qui est neutralisé au 3è pic. Un 1+è pic
apparaît parfois, il est attribué au COp athmosphérique dissout
dans l'acétone, les auteurs donnent les rapports suivants :
- au 1er pic H+ / NaOH = 1
- au 2è pic NaOH / U02 = 2,28 facteur empirique
La précision observée sur la détermination d'acidité libre
est de i 2 à 3 %.
- dosage de l'acide nitrique libre d'une, solution de TLA contenant
un complexe de plutonium C 17 _7.
La méthode est originale ; elle consiste à réextraire sélec-
tivement l'acide libre, au moyen d'une solution aqueuse de nitrate
,. • t
. 8. -
"basique d'aluminium.
Dans ces conditions le cation reste en phase organique et
l'acide libre non réextrait est inférieur à la limite de sensi-
"bilité du dosage soit : 10 M.
Nous avons utilisé cette méthode comme référence dans tous
nos essais.
- 9 -
IV - PRINCIPES GENERAUX
Dans le but d'obtenir une neutralisation de l'acidité
libre d'un solvant sans interférence de la dissociation du com-
plexe métallique » il nous a fallu considérer le problème général
de la stabilité des complexes dans les solvants Z~l8_7«
Dans le cas de la trilaurylamine contenant un complexe mé-
tallique (M IV) nous avons les équilibres suivants :
HNO + R N * R NHNO3 3 33
2 R NHNO + M (NO ) t (R NH) (NO ) M33 3 1» 3 2 3 6
Une première simplification au problème a été d'utiliser
comme "base titrante une solution de trilaurylamine, ce qui évite
le déplacement du sel d'aminé : R NHNO •
II n'en aurait évidemment, pas été de même si nous avions
- 10 -
•utilisé comme titrant une base forte comme le méthylate de potas-
sium qui déplace tous les "acides" de la solution. On n'observe
pas dans ce cas une quantitativité rigoureuse dans les réactions
successives avec : acide libre, acide complexe, acide total.
Si nous étudions maintenant l'influence du milieu réaction-
nel (diluant) sur le 2è équilibre c'est-à-dire sur la stabilité du
complexe, nous voyons que Z 19 J ' selon sa polarité et sa struc-
ture un solvant peut changer la nature des liaisons dans un comple-
xe. Le milieu peut solvater les cations (solvants basiques) ou
fixer les anions (solvants acides).
Ainsi, l'acétone ( E = 20,7) fixe les cations beaucoup plus
fortement que le nitrobenzene ( £ = 35)» les alcools et les amines
sont des accepteurs plus énergiques encore.
- Influence de la nature du solvant
Nous avons pu vérifier cette influence en titrant, par de la
TLA libre, une solution de trilaurylamine contenant du nitrate de
thorium et de l'acide nitrique libre (TLA-Th-HNO ) et en faisant
varier la polarité du milieu réactionnel.
Solution TLA Th HNO : Th = h mg/ml
HNO libre = 0,038 N
- ai -
Titrant : TLA 0,1 N dans le n-heptane
Milieu reactionnel : mélange méthanol (M) Z = 32,6
benzène (B) £ = 2,3
On obtient 2 points d'inflexion dont aucun ne correspond
au dosage des acidités libre et complexe.
Milieu reactionnel Différence entre les HNO_ libre2 points équivalents
(ml) N N
M (kO) - B (10) 0,01*12 0,052
M (30) - B (20) 0,0H21 0,0U8
M (20) - B (30) 0,0539 0,0U5
M (10) - B (1*0) 0,0565 0,0U2
B - (50) 1 seul point 0,0380
Remarque : dans le méthanol pur, la TLA est assez peu soluble
La variation observée est attribuable à la dissociation ûi
complexe- métallique. Celle-ci donne des valeurs apparentes, d'aci'
dite libre dosée, croissantes avec la teneur en alcool du milieu.
A la limite, dans le benzène pur, le complexe n'est plus
dissocié : on a un seul point équivalent correspondant à la neu-
tralisation de l'acide libre.
- 12 -
- Influence de la polarité du solvant
Nous avons étudié l'influence de divers solvants peu "actifs
de constante diélectrique variable.
En expérimentant avec la même solution que précédemment,i
nous avons trouvé :
Milieu réactionnel HNO libre
N
Point d'inflexion
benzène
chlorobenzene
2,3
dichloro 1,2 éthane 10,U
méthylisobutylcétone 13,1
nitrobenzene 3^,8
acétonitrile 36,2
0,038
o,oUo
0,038
0, 039
0,038
mauvais
bon
bon
médiocre
bon
très mauvais
Dans tous ces milieux on observe un seul point d'inflexion
en ce qui concerne les solutions TLA Th HNO et deux points
dans les solutions TLA Pu HNO „
Dans de tels solvants peu dissociants, le phénomène le plus
probable met en jeu des molécules neutres :
(R3NH) (NO )g M + 2 R NH NO + (NO ) M
- 13 -
avec des constantes différentes selon les métaux extraits.
Dans les solvants de constante diélectrique élevée, tels
que l'eau, les alcools, une dissociation supplémentaire se pro-
duit : (NO ). M «- U NO + M3 h 3
Nous pouvons citer à l'appui de cette hypothèse le cas de
la dissociation du nitrate d'uranyle /20/ :
+ -UO (NO } -»• UO NO + NO
2 3 2 4- 2 3 3
" Qu&ntitativité de la réaction acide libre - base titrante
Un milieu réactionnel constitué d'un mélange de benzène (60 %
en volume) et de 1-2 dichloréthane a été choisi afin d'avoir une
bonne solubilisation de la prise d'essai et une neutralisation
quantitative de l'acide libre.
Dans ce milieu, nous avons déterminé une échelle expérimen-
tale d'acidité p (C H ) N relative à :12 25 5»
- acide chlorhydrique
- acide nitrique
- acide nitrique libre en présence de nitrate complexe de
thorium et d'aminé nitrate.
On voit figure 1 que si on prend comme potentiel de référence
le potentiel de demi-neutralisation de l'acide nitrique par la
trilaurylamine on obtient :
- acide chlorhydrique + 75
- acide nitrique 0
- HNO libre - 25
Ce solvant se comporte comme un milieu réactionnel satis-
faisant*
- Problème particulier de l'acidité du complexe or^ano-métallique
Nous ne traiterons pas ici de ce problème qui fera l'objet
d'une étude séparée. Nous préciserons seulement ses éléments.
Nous avons observé que dans le milieu benzène-diehloréthane
un second point d'inflexion apparaissait avec les solutions TLA
HNO Pu.
Ce point peut s'interpréter comme correspondant à une neutra-
lisation de l'acidité du complexe. Malheureusement la dissociation
est partielle et on obtient un titre apparent en métal inférieur
au titre réel.
Nous avons pensé à déplacer totalement l'équilibre au moyen
des artifices suivants :
- addition préalable au dosage d'un complexant des métaux
lourds : la 2 - thénoyl-trifluoroacétone /22_7 &\l ° u la
8 - hydroxyquinoléîne
- 15 -
Dans ces conditions on observe un seul point d'inflexion,
somme des acidités libre et complexe (fig. 2 = exemple de courbe
potentiometriqLue de •titrage).
Newman et Klotz Z*23_7 ont étudié récemment l'effet syner-
gétique dans l'extraction du thorium par la tri-N-octylamine et
la 2 - thénoyl-trifluoroacétone, à partir de phases aqueuses
chlorures.
Expérimentalement ils ont pu déterminer dans la réaction :
Th T. + R3 NHC1 = Th T^ R NHC1
(T : ion énolate de la TTA)
une constante d'équilibre :
(Th T^ R3 NHC1)KTh,Cl
NHC1)
égale à : (2,6 t o,k) 102.
Sans préjuger des diverses hypothèses que ces auteurs ont
avancées en ce qui concerne le type de liaison qui existe entre
le sel d'aminé et la molécule Th T., nous pouvons dire que, expé-
rimentalement nous dosons environ 90 % de la quantité théorique
de l'acide nitrique correspondant à la réaction :
- 16 -
(R NH) (NO )c Th + 1» H T + Th T, R, NHNO + R NHNO + k HNO_• 3 2 3 o 4 - 3 3 3 3 3
Une premiere détermination quantitative a été obtenue en
ajoutant à une solution TLA-HNO Th un excès de TTA ainsi qu'un
excès connu de TLA libre.
Après agitation de h1? minutes au moins, l'excès de TLA est
dosé par HC1 0,1 N en solution méthanolique.
Cet acide, rappelons le, ne déplace pas le nitrate d'aminé
puisque les pK. sont respectivement : pK HC1 = 1,2 et
HNO3 = 3,2
- 17 -
V - MODE OPERATOIRE
- Appareillage
- potentiographe Métrohm E 336
- électrode de verre indicatrice EA 109
- électrode de référence EA 1+25
Ag/Ag Cl jonction solution saturée de LiCl dans E t OH
- Réactifs
1/ trilaurylamine Rhone Poulenc 0,1 N dans le n-heptane
2/ benzène Prolabo R.P*
3/ 1,2 dichloroéthane Prolabo pur
- Mode opératoire
- prise d'essai (P.E.) de 2 à 5 ml selon la teneur en acide
libre (une pipette à rinçage convient mieux car la viscosité du
solvant est assez élevée).
- 18 -
- diluer dans 25 ml du mélange benzène, 1,2 dichloroéthane
à 60 % en volume de "benzène.
- titrer par la solution de TLA 0,1 N jusqu'au 1er point
équivalent potentiométrique qui rend compte de la neutralisation
de l'acidité libre.
- Contrôle du titrant
La solution de TLA est usuellement contrôlée au moyen d'acide
perchlorique titré 0,1 N dans l'acide acétique pur- Le milieu
réactionnel est l'acide acétique.
- 19 -
VI - EXPERIMENTATION
A/ SOLUTIONS TLA HNO Th
La viscosité des solutions rend difficile les /prises d'essai
rigoureuses par pipetage.
Nous avons, été amenés à peser les prises d'essai après avoir
mesuré la masse volumique des solutions au moyen du picnométre
norme ASTM-D 9U1-U7 T.
Solution S : TLA = 0,200 M
Th = 3,76 g/1 (O,O6U8 N) gravimétrie
m.v. = 0,7905 g/ml à 25°C
- Dosage référence de l'acide libre : méthode de réextraction
de H par une solution de nitrate basique d'aluminium.
- 20 -
a/
k à T ml de solvant
sont équilibrés avec
5 ml de solution ni-
trate d'Al
P.E. de la solution
aqueuse de réextrac-
tion : 2 ml
+ 5 ml HNO 0,15N
+25 ml K2C20, en
solution saturée
neutralisée
b/ blanc : 2 ml solution nitrate d'Al
- Dosage par NaOH 0,100 N
On a fait 5 extractions et sur chacune 3 dosages. On a ob-
tenu :
HNO libre : 0,113 £ 0,005 N
- Dosage de l'acidité libre -par la TLA libre titrante
a/ Etude en fonction de la dilution
Prises d'essai de 0,5 à 2 ml pesées
Milieu réactionnel 25 ml de mélange benzène-dichloro-
éthane (DCE) à 60 % de benzène.
Résultats : fig. 3 et k
- 21 -
ml (25°C) HNO libre
N
0,5011 0,1171
0,6975 O,ll69
0,9007 0,1122
0,9727 . O,llUO
1,1687 0,1128
1,1*631 0,1099^
1,6HUO 0,1120
1,8518 0,109^
1,91^0 0,1105
moyenne : 0,113
dispersion = + 0,00U
b/ Etude à prises d'essai constantes
ml (25°C) HNO libre
N
1,962U ' 0,1111
1,9628 0,1111
1,9635 0,1113
1,96UO 0,1113
1,9585 0,1108moyenne : 0,1111
dispersion = ± 0,0003
- 22 -
Ces deux séries de déterminations aboutissent à deux moyen-
nes qui sont légèrement différentes ; dans la discussion nous
établirons qu'elles sont statistiquement compatibles.
Autres solutions TLA-HNO_-Th dosées
Solution A
TLA = 0,3^5 M
Th = 5,23 g/1 (0,09 N)
gravimétrie
m.v. = 0,7990 m/gl à 25°C
HNO libre dosage référence
= 0,053 N
ml (25°C)
1,8660
1,7606
1,7770
HNO libre
0,0563
0,0553
0,0557
0,055^
moyenne : 0,0557
dispersion + 0,0005
Solution D
TLA = 0,2^5 M
Th = 1,16 g/1 (0,02 N)
gravimétrie
m.v. = 0,7868 g/ml à 25°C
HNO libre dosage référence
ml (25°
1,9811
1,9985
1,9975
1,9966
0,029
O
N
HNO libre3N
0,0296
0,0311
0,0309
0,0311
moyenne : 0,0308
dispersion + 0,0007
* m.v. masse volumique
- 23 -
B/ SOLUTIONS TLA-HHO - Pu
Le complexe de nitrate de plutonium est plus dissocié que
celui de thorium dans le milieu benzène-dichloréthane.
Le 1er point équivalent attribuable à la neutralisation de
l'acide libre est seul pris en compte.
Solutions Q
TLA m/1 0,275
Pu g/1 1,19
HNO3 libre N 0,07^
dosage référence
a/ Etude en fonction de la dilution
p
0,318
2,89
0,056
0
0,317
3,82
0 ,0 k k
Prise d'essai : 2 ml dans 18 à 50 ml de milieu réactionnel
potentiométrique - Fig. 5 : exemple de courbe
Résultats : Solution P
Volume diluant HNO libre
N
18 0,0560
25 0,0565
25 0,0565
50 O9O565moyenne : O,O56U
dispersion + 0,0003
Solution 0
Moyenne des essais HNO = 0,0^50 N
dispersion + 0,0005 N
Solution Q
Moyenne des essais HNOo = 0,0710 N
dispersion + 0,0005 N
VII - DISCUSSION
Dans les principes généraux nous avons traité de la vali-
dité de la réaction acide lit>re-"base TLA titrante.
Maintenant nous allons faire appel au calcul statistique
/2U_7 £25J afin de montrer que :
1° , dans la méthode 2 (TLA litre titrante) la variation
d'un paramètre tel que la dilution conduit à des résultats mo-
yens compatibles.
2° , les méthodes 1 (nitrate d'Al agent de réextraction)
et 2 sont cohérentes entre elles.
La méthode statistique va nous permettre, en ce qui concerne
les erreurs accidentelles, d'affecter aux moyennes obtenues ex-
périmentalement, une valeur réelle de l'erreur avec une certaine
probabilité.
Cette méthode est préférable au calcul d'erreur classique
- 26 -
où toutes les erreurs se cumulant, on arrive à une erreur maxi-
mum trop pessimiste.
En ce qui concerne l'erreur systématique de la méthode 2
considérée par rapport à la méthode 1 référence, les moyennes
que nous avons obtenues expérimentalement étant identiques, il
est bien évident que cette erreur est nulle.
a/ Conditions de validité de la méthode statistique
Pour être valables les calculs qui suivent supposent une
distribution "normale" des résultats selon une courbe de Laplace-
Gauss.
Nous postulons une telle distribution en nous appuyant
sur la validité des réactions chimiques, le nombre d'échantillons
disponibles ne nous permet pas d'en apporter la preuve.
b/ définition des paramètres statistiques
Les paramètres suivants seront utilisés =
- Probabilité = P
P = 0,05 l'erreur est de 5 % ; la loi est probable
P = 0,01 l'erreur est de 1 % ; la loi est très probable
- n résultats x, donnent une moyenne arithmétique
X = Z x
n
- 27 -
Zvariance v =
n - 1
- écart type <r =
- écart moyen aln =/n"
- intervalle de confiance à probabilité P
x - mt
- t = coefficient donné par la table de Fischer /25_7
pour N = n - 1 degrés de liberté du système et
P probabilité donnée (le plus souvent)
P = 0,05
- erreur relative sur la valeur moyenne
°mt100 x
c/ Calculs statistiques
1° , influence d'un facteur : la dilution de deux
séries de mesures méthode 2 (TLA libre titrante)
- 28 -
Série de résultats à dilution variable
H° dudosage
1
2
3
H
5
6
7
8
9
E
Normalitéacide x,a
0,1171
0,1169
0,1122
0,llU0
0,1128
0,1099
0,1120
0,109**
0,1105
l,0lU8
0,1128
10 x
1171
1169
1122
llUO
1128
1099
1120
109U
1105
1128
(*-ft - i a )
Ul
12
6
29
8
31*
23
I8U9
1681
36
0
8U1
6k
1156
529
6300
Va -6300
a
'1/- 1
786
••
+
8
28
- 786
en ramenant aux unités initiales :
Va = 7,9.1O"6
±2,8.10"3
(Ta . o
La table de Fischer donne pour P = 0,05 et Na = n_ - 1 = 8
t = 2,306
La valeur moyenne vraie à 95 % de chances de se trouver dans
les limites :
= 0,1128 i 2,3.10"3
0,111 < oc < 0,115
Ce q,ui conduit à une erreur relative de
100 . — ^ — — = ± 2 %
(à comparer avec l'erreur relative calculée ordinairement i 3,5 %)
- 30 -
Série de résultats à dilution constante
N° dudosage
1
2
3
k
5
Normalitéacide oc.
b
0,1111
0,1111
0,1108
0,1119
0,1113
10H x x
1111
1111
1108
1113
1113
0
0
2
2
0,5556
0,1111 1111
V, = 4,3.10~8
bm
"V
9
k
h
17
La table de Fischer donne pour P = 0,05 et N = k : t = 2,776
La valeur moyenne vraie (à 95 %) est
-t = 0,1111 i
- 31 -
et l'erreur relative
bm100 . = i 0,2
- Comparaison des deux séries de résultats : test t
fit» 5C. / ~ *• b P / _ L=Variance du système V
5.3.1O"6
Différence entre les résultats moyens :
l oc-a - x^; -. 1,7.10
Ecart type de la différence
~ + — = 1,28.10~3
La Table de Fischer donne pour P = 0,05 et N = (n -l) + (n>,-l) = 12a D
t = 2,179
du fait que *eXT) < *
On doit considérer que les deux séries de résultats se recoupent
avec une probabilité supérieure à 5 % ce qui est suffisant pour
admettre leur compatibilité.
- 32 -
•- Comparaison des méthodes 1 et 2
a/ méthode utilisant le nitrate d'Al comme agent de
réextraction de l'acidité libre
b/ méthode directe de dosage à la TLA base libre
titrante•
Série des résultats méthode 1
N° dudosage
Normalitéacide X,
x X
1
2
3
k
5
6
T
8
9
10
11
0,1125
.0,1071
0,1233
0,1157
o>1206
0,1122
'0,1137
0,1097
0,1085
0,1106
0,1169
1125
1071
1233
1157
1206
1122
1137
1097
1085
1106
II69
107
31
80
11
k3
1
55
1
3025
29
kl
20
96l
6koo
16
121
8Ul
1681
Uoo
181*9
- 33 -
N° du do-sage
12
13
Ik
15
Z
5CT
Normalitéacide X-^
0,1153
0.1071*
0.108U
0,1077
1,6896
0,1126
10** x
1153
107U
108U
1077
1126
27
k .
52
U2
5 _
729
2U01
v1 = 2,5.10
= ± 5.10
-5
-3
ma t if3.1er
3
On peut prendre oc. = 0,113. La différence avec 0,1126 étant in-
férieure au dixième de l'écart type*
La table de Fischer donne pour P = 0,05 et N =
t = 2,lU5
Toute mesure a 95 % de chances de se trouver dans les limites
t « 0,113 i 1.10-2
0,103 < oc < 0,123
Ceci nous conduit à éliminer le résultat n° 3 (0,1233)
comme aberrant.
On calcule à nouveau les paramètres statistiques l'élimi-
nation étant faite.
0,1119
21565
1,66.10"5
-3
Série des résultats méthode 2
n° dudosage
Normalitéacide oc _
îc x,
1
2
3
It
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
0,1171
0,1169
0,1122
0,ll40
0,1128
0,1099
0,1120
0,109**
0,1105
0,1111
0,1111
0,1108
0,1113
0,1113
1171
1169
1122
n4o
1128
1099
1120
IO9U
1105
1111
1111
1108
1113
1113
k9
kl
18
6
0
23
2
28
17
11
11
1k
9
9
2401
2209
0
324
36
529
h
78U
289
121
121
196
81
81
1,5704 7176
6,1122 1122
= 5,52.1O~6
= i 2,4 ,10""3
Test t :
vt
d =
d I / i n .* O n "** ' ' t 4 •**
texp • -f- " °-238
d
La table de Fischer donne pour P = 0,05 et N = (n1 - l) +
(n2 - 1) = 26
2,056
Comme t < texp
Les 2 méthodes se recoupent avec une probabilité supérieure
à 5 %. En poussant plus loin l'examen on a pour t = 0,238 une
probabilité P = 0,8l c'est-à-dire 8l % de chances pour que les
deux méthodes soient compatibles..- Test F
(par convention on fait F > l)On c
Soit
aïeule
Fexp
Fexp
16
5,
,6
52
11V2
.10
.10
-6
-6 = 3
On se reporte à la table de SNEDECOR £25.7 on obtient pour
P = 0,05
- 37 -
n, = 1 3 n2 = 1^ u n e v a l e u r »
comme F > F la différence est significative et V_exp 2
étant inférieur à V, on en conclut que la méthode 2 à la TLA
base libre titrante peut être considérée comme la plus précise
39 -
VIII - CONCLUSIONS
La méthode présentée a atteint son but pratique initial :
procurer aux analystes un dosage simple sur et précis de l'aci-
dité nitrique libre du solvant TLA.
L'étude de la stabilité des complexes organo-métalliques
en milieu peu dissociant peut permettre d'évaluer la force des
liaisons chimiques base amine-acide complexe dans des milieux
proches de ceux qui sont utilisés dans les extractions des mé-
taux lourds»
Manuscrit reçu le 5 février 1965
IX - BIBLIOGRAPHIE
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- Fig. 1 - '
Courbes potentiomêtriques de titrage par labase trilaurylamine 0,1 M
acides : HC1, HNO et HNO libre (en présence3 3
de R KHNO et de (R NH) (NO ) Th3 3 3 2 3 6
milieu benzène - dichloro 1,2 - éthane
À ml TLA 0,1 M
- Neutralisationde la sommedes aciditésaprès additionpréalable d'unexcès de T.T.A
1 - Neutralisation de l'acidité libre
-neutralisation de l'acidité du2 complexe partiellement dissocié
ml TLA 0,106 M_ . _ Détermination de l'acidité libre dans les solutions organiques contenantFlg. 2 - TLAHNO , Pu (NO ) , HNO
1 2 ml TLA 0,0998 MDétermination de l'acidité libre dans les solutions organiques contenant :TLAHNO3 , Th (NO )^ , HNO .
Prises d'essai croissantes : : 0,9007 ml - 2 : 1.U631 ml - : I,85l8ml
TLA0,0 998 M
ml2,5
2
\s
1
0,5
/-y
/
/
/
/
0,5 RE. ml
- Fig. 4 - Détermination de l'acidité libre dans les solutions organiquescontenant : TLAHNO, , Th (NO ), , HNO
3 3 h 3
Volumes de titrant consommés en fonction de la prise d'essai.
Acidité libre
100 mV
Acidité du complexe (partielle)
2 ml TLA 0,1028 M
. 5 ~ Courbe potentiométrique de neutralisation d'une solution organique contenanttentiotrque dTLAHNO , Pu (NO ) t HNO
N