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DOSSIER DE PRESSE RAPPORT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE DANS LE MONDE 22 NOVEMBRE 2018 Contact presse AED : Natalie Chambon [email protected] 06 62 03 06 30

DOSSIER DE PRESSE · Natalie Chambon [email protected] 06 62 03 06 30. Retrouvez l’intégralité des informations des 196 pays sur le site internet ... Marta García,

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DOSSIER DE PRESSE

RAPPORT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

DANS LE MONDE 22 NOVEMBRE 2018

Contact presse AED : Natalie Chambon

[email protected] 62 03 06 30

Retrouvez l’intégralité des informations des 196 pays sur le site internet

www.liberte-religieuse.org

Dans ce livre, un zoom sur les 20 pays dans lesquels la liberté religieuse est menacée.(Edition AED, novembre 2018, 160 pages, 13 € frais de port compris, à commander à l’AED)

Le Rapport 2018 de l’AED évalue les questions relatives à la liberté religieuse dans 196 pays, pour tous les groupes religieux. Il est publié tous les deux ans, celui-ci couvre la période de juin 2016 à juin 2018.

Rédacteur en chef : John Pontifex • Responsable éditorial : Marcela Szymanski • Comité de rédaction : Mark von Riedemann (président), Marc Fromager, Marta García, Maria Lozano, Marta Petrosillo, Peter Sefton-Williams, Roberto Simona.Auteurs : Régis Anouil, Julieta Appendini, Steven Axisa, Ana-Maria Celis-Brunet, Paulina Eyzaguirre, Ivan Cigic, Alistair Jones, Jeremy Barker, Alberto Eisman, Willy Fautré, Michael Kinsella, Ellen Kryger-Fantini, Martin Kugler, Eva Saenz-Diaz, Johannes Mehlitz, John Newton, Marta Petrosillo, José Carlos Rodriguez Soto, Benedict Rogers, Alexander Tyra, Chiara Verna.Correcteurs : Véronique Belle, Amélie de La Hougue, Pierre Macqueron • Traducteurs : Ravi Jay Gunnoo, Philippe Joas, Mercedes Lucini, Shahid Mobeen, Karin Rademacher, Pierre Rossi.Dessin de couverture : Joao Sotomayor @jsdesign.ptCarte : © Geo4Map SRL – Novara, Italie, © AED ( Aide à l’Église en Détresse ) La reproduction du Rapport, tout ou en partie, est autorisée à condition d’en citer la source.

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

Sommaire

Communiqué de presse 4

Interview de Marc Fromager, Directeur de l’AED 5

L’essentiel en 10 points 6

Carte de l’intolérance religieuse 8

Tableau des pays les plus discriminés 10

Guide d’utilisation 14

L’AED en bref 15

« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;

ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction

ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction

seul ou en commun, tant en public qu’en privé,

par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »

( Article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme )

4

La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

Le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde fait état de violations importantes de la liberté religieuse dans 38 des 196 pays étudiés de juin 2016 à juin 2018 – soit près de 20 % des pays à travers le monde. Des discriminations ont ainsi été attestées dans 17 pays et des persécutions dans 21 autres.

Pour Marc Fromager, Directeur de l’AED, « Le recul militaire de l’État islamique n’a malheureusement pas permis une amélioration de la situation : le fondamentalisme constitue désormais une menace universelle, imminente et omniprésente, et certains acteurs étatiques organisent ou tolèrent des atteintes inadmissibles à la liberté religieuse. Le champ d’exercice de celle-ci ne cesse de reculer, au détriment de la paix et de la stabilité. »

Le Rapport s’alarme d’une banalisation des atteintes à la liberté religieuse, sous l’action conjuguée d’un ultranationalisme agressif et d’un fondamentalisme qui tend à s’universaliser, et ce dans une indifférence quasi générale.

• On observe une augmentation des menaces que les acteurs étatiques font peser sur la liberté religieuse – qu’ils les organisent (Chine, Russie) ou les encouragent, en garantissant une impunité systématique aux auteurs de ces atteintes (Inde). Cette hostilité à l’encontre des minorités religieuses s’est aggravée au point de pouvoir qualifier ce phénomène d’ultranationalisme agressif.

• Alors qu’une diminution des violations de la liberté religieuse imputables aux islamistes a été notée dans certains pays (Tanzanie, Kenya), la situation s’est

manifestement aggravée dans beaucoup d’autres (Niger, Somalie). Le succès des campagnes militaires contre l’État islamique a dissimulé la propagation dans certaines régions de mouvements islamistes militants (Egypte, Nigeria). De longues traditions de pluralisme et d’harmonie religieuse ont ainsi pu être remises en cause (Indonésie). En Occident, les attaques extrémistes motivées notamment par la haine religieuse connaissent une recrudescence préoccupante. A ce titre, cette menace peut être qualifiée de terrorisme de voisinage.

• Les groupes minoritaires font généralement face à une barrière d’indifférence et leur sort a été ignoré par une société qui ne considère pas la liberté religieuse comme une priorité.

A l’approche du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 reconnait la liberté religieuse, l’AED rappelle que celle-ci constitue un élément fondamental d’un authentique État de droit et la voie fondamentale pour construire une paix durable.

Afin de (r)éveiller les consciences, l’AED appelle :

• les pouvoirs publics à respecter les droits des communautés religieuses, à n’y apporter que des limites indispensables, réellement justifiées et proportionnées ;

• les responsables religieux à reconnaitre la liberté de l’« homo religiosus » et à faire preuve d’une ouverture au dialogue

• et les communautés religieuses et les familles à transmettre aux jeunes générations, dès leur plus jeune âge, le souci du respect réciproque.

La liberté religieuse dans le monde : un droit de plus en plus menacé, dans l’indifférence générale

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’AED, 22 NOVEMBRE 2018

Publié ce jeudi 22 novembre, le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde fait état d’une banalisation des atteintes à la liberté religieuse. Une réalité accablante à quelques jours du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 garantit la liberté religieuse.

La totalité du Rapport 2018 sur la Liberté religieuse dans le monde est disponible sur le site www.liberte-religieuse.org. Un ouvrage avec une sélection de 20 pays parmi les plus discriminés a également été édité par l’AED (160 pages, 10 euros).

5

La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

1- Quelles sont les principales constatations du Rapport 2018 sur la Liberté religieuse dans le monde ?

On trouve des problèmes concernant la liberté religieuse dans 20 pays dans le monde, c’est-à-dire 1 pays sur 5. Ce n’est pas anodin, d’autant qu’il s’agit des pays les plus peuplés ; beaucoup plus de 20 % de la population mondiale est concernée.

Cette question de la liberté religieuse n’est pas du tout résolue. C’est un droit trop souvent bafoué dont les conséquences sont dramatiques pour un très grand nombre de personnes.

2- Association pontificale, pourquoi étudiez-vous la liberté religieuse ?

La question de la liberté religieuse peut paraître théorique : ce n’est pas, a priori, la première question fondamentale que se posent nos contemporains, français.

Pourtant dans certains pays, il en va autrement. Dans la préface du Rapport, le cardinal Nzapalaïnga, archevêque de Bangui, en Centrafrique, affirme que « pour nous, la liberté religieuse est une question de survie ». C’est une question de vie ou de mort. Le fait de militer pour la liberté religieuse est une manière de se battre pour une amélioration au quotidien du sort d’un certain nombre de personnes. Et l’on parle de centaines de millions de personnes : ce n’est pas du tout un problème marginal.

Nous estimons que le droit de croire, le droit de pratiquer sa foi, le droit à la liberté religieuse constitue un droit fondamental. C’est ce que nous ont dit tous les papes récents, que ce soit Saint Jean-Paul II, Benoît XVI ou le pape actuel, le pape François. C’est le droit à la base de tous les autres droits.

3- Quelles sont les causes principales de cette « banalisation des atteintes à la liberté religieuse » dont vous faites état ?

Nous avons identifié deux éléments principaux. C’est, premièrement, le développement d’un ultranationalisme agressif, c’est-à-dire un nationalisme exacerbé qui instrumentalise la religion. On retrouve de telles situations dans des pays majoritairement hindous, musulmans, bouddhistes ou chrétiens.

La seconde cause identifiée, c’est malheureusement l’essor de l’islamisme radical. Se développent des groupes islamistes terroristes qui n’hésitent pas à s’en prendre aux minorités religieuses, mais aussi aux institutions de l’État.

4- Avez-vous des recommandations ?

Aujourd’hui le monde est un village. Ce Rapport se veut aussi une invitation, adressée à tous ces pays qui connaissent un ultranationalisme agressif et aux responsables religieux, à contrôler les dérives que nous observons.

5- Pourquoi illuminer des monuments en rouge ?

Pour donner un visuel, une charge émotionnelle symbolique. Le rouge est la couleur du sang. C’est la conséquence, dans trop de pays, de l’absence de liberté religieuse. Nous aimerions que le sang cesse de couler à cause des limitations ou de l’absence de liberté religieuse.

Cette année, nous illuminerons Montmartre, le Mont des Martyrs ; nous illuminerons également la grande synagogue de Paris, la cathédrale orthodoxe de Paris. C’est une manière de montrer que ces différentes religions sont capables de faire quelque chose en commun. Ça me semble être une belle initiative entre différentes religions autour du thème de la défense de la liberté religieuse.

La liberté religieuse dans le monde en 2018INTERVIEW DE MARC FROMAGER, DIRECTEUR DE L’AED

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

1. Des violations importantes de la liberté religieuse ont été établies dans 38 des 196 pays faisant l’objet du présent Rapport, soit près de 20% d’entre eux. Sont ainsi attestées :

• dans 17 pays : des discriminations, ce qui implique une institutionnalisation de l’intolérance, exercée habituellement par l’État ou ses représentants ;

• dans 21 pays : des persécutions, ce qui inclut également des groupes terroristes et des acteurs non étatiques commettant des atteintes aux personnes et aux biens.

2. Ainsi, dans ces 38 pays, la situation :

• s’est aggravée dans près de la moitié d’entre eux (18 pays), en particulier dans deux des pays les plus peuplés au monde, la Chine et l’Inde ;

• n’a montré aucun signe de changement dans 18 de ces pays et y demeure désastreuse, comme en Corée du Nord et en Afghanistan.

Par rapport à la précédente édition de ce Rapport, la situation s’est améliorée dans deux pays (Tanzanie et Kenya, dans la catégorie persécutions en 2016, désormais non classifiés) mais s’est dégradée dans deux autres (Russie et Kirghizistan, qui intègrent pour la première fois la catégorie discrimination).

3. On observe une augmentation des menaces que les acteurs étatiques font peser sur la liberté religieuse – qu’ils les organisent (Chine, Russie) ou les encouragent, en garantissant une impunité systématique aux auteurs de ces atteintes (Inde).

Cette hostilité à l’encontre des minorités religieuses s’est aggravée au point de pouvoir qualifier ce phénomène d’ultranationalisme agressif. Celui-ci tend à considérer que les groupes minoritaires, pourtant respectueux du droit en vigueur, constituent une menace pour l’État-nation. Il tente même parfois de les forcer à abandonner leur identité ou à quitter le pays (Birmanie).

4. Alors qu’une diminution des violations de la liberté religieuse imputables aux islamistes a été notée dans certains pays (Tanzanie et Kenya), la situation s’est manifestement aggravée dans beaucoup d’autres (Niger, Somalie). Le succès des campagnes militaires contre l’État islamique a dissimulé dans certaines régions la propagation de mouvements islamistes militants (Egypte, Nigeria). De longues traditions de pluralisme et d’harmonie religieuse ont ainsi pu être remises en cause (Indonésie).

5. Dans des régions du Proche-Orient autrefois occupées par l’État islamique et par d’autres organisations extrémistes, la réinstallation de certains groupes confessionnels a été rapide et inattendue.

L’essentiel en 10 pointsPÉRIODE FAISANT L’OBJET DU PRÉSENT RAPPORT : JUIN 2016 À JUIN 2018 .

Constatations du Rapport

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

L’essentiel en 10 pointsPÉRIODE FAISANT L’OBJET DU PRÉSENT RAPPORT : JUIN 2016 À JUIN 2018 .

Constatations du Rapport

6. La plupart des gouvernements n’a pas fourni d’aide d’urgence à ces groupes minoritaires, en particulier aux communautés déplacées qui souhaitaient rentrer chez elles. Leurs souffrances font face à une barrière d’indifférence et leur sort a été ignoré par une société religieusement analphabète pour qui la liberté religieuse ne constitue pas une priorité.

7. En Occident, les attaques extrémistes motivées notamment par la haine religieuse connaissent une recrudescence préoccupante. Les attentats suggèrent que cette menace est désormais universelle, imminente et omniprésente. A ce titre, elle peut être qualifiée de terrorisme de voisinage.

8. Au cours de la période faisant l’objet du présent Rapport, l’AED a constaté une banalisation des atteintes à la liberté religieuse dont le champ d’exercice s’est encore réduit. Cette réalité accablante se produit :

• sous l’action conjuguée d’un ultranationalisme agressif et d’un fondamentalisme qui tend à s’universaliser

• et dans une indifférence quasi générale, tant la communauté internationale détourne le regard.

L’AED dénonce la léthargie coupable des responsables politiques et religieux qui bafouent ou négligent les droits des minorités religieuses.

9. À l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, dont l’article 18 proclame la liberté religieuse, l’AED rappelle que celle-ci constitue un élément incontournable d’un État de droit et la voie fondamentale pour construire une paix durable, aspiration profonde de tous les peuples.

10. Pour (r)éveiller les consciences, l’AED appelle :

• les pouvoirs publics à respecter les droits des communautés religieuses, à n’y apporter que des limites indispensables, réellement justifiées et proportionnées ;

• les responsables religieux à reconnaitre la liberté de l’« homo religiosus » et à faire preuve d’une ouverture au dialogue

• et les communautés religieuses et les familles à transmettre aux jeunes générations, dès leur plus jeune âge, le souci du respect réciproque.

Conclusion du Rapport

Carte des pays subissant un niveau significatif de discrimination ou de persécution selon l’analyse effectuée par le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde.

Nature de la persécution ou de la discrimination

= Persécution

= Discrimination

= Amélioration depuis 2016

= Stagnation depuis 2016

= Dégradation depuis 2016

Turkménistan

Birmanie

Bangladesh

Tadjikistan

Kirghizistan

Pakistan

Afghanistan

Kazakhstan

Vietnam

Brunei

Inde

Maldives

Turquie

Chine

Russie

Laos

Bhoutan

Somalie

Yémen

Arabie Saoudite

Qatar

Soudan

Égypte

Ukraine

Libye

Corée du Nord

Indonésie

Nigeria

Niger

Algérie

Mauritanie

Palestine

Érythrée

Syrie

Iran

Ouzbékistan

Irak

Azerbaïdjan

www.liberte-religieuse.org

Carte de l’intolérance religieuse 2018

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Carte des pays subissant un niveau significatif de discrimination ou de persécution selon l’analyse effectuée par le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde.

Nature de la persécution ou de la discrimination

= Persécution

= Discrimination

= Amélioration depuis 2016

= Stagnation depuis 2016

= Dégradation depuis 2016

Turkménistan

Birmanie

Bangladesh

Tadjikistan

Kirghizistan

Pakistan

Afghanistan

Kazakhstan

Vietnam

Brunei

Inde

Maldives

Turquie

Chine

Russie

Laos

Bhoutan

Somalie

Yémen

Arabie Saoudite

Qatar

Soudan

Égypte

Ukraine

Libye

Corée du Nord

Indonésie

Nigeria

Niger

Algérie

Mauritanie

Palestine

Érythrée

Syrie

Iran

Ouzbékistan

Irak

Azerbaïdjan

www.liberte-religieuse.org

Carte de l’intolérance religieuse 2018

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Afghanistan non-gouvernementales

Interdiction de facto pour un musulman de se convertir. Minorités obligées de pratiquer en secret. Nombreuses attaques contre lieux de culte et clergé chiites. Influence croissante des talibans.

Algérie gouvernementales

Amende et peine de cinq ans d’emprisonnement pour tout acte de prosélytisme non-musulman. Musulmans ahmadis victimes de répression gouvernementale. Forte pression sociale sur les musulmans convertis à une autre religion.

Arabie Saoudite gouvernementales

Oppression systématique des minorités religieuses malgré des signes d’ouverture. Conversion de l’islam passible de la peine de mort. Importation et distribution de matériel religieux non-islamique prohibées. Lieux de culte non-musulmans interdits. En mars 2018, le prince héritier a rencontré le Pape copte orthodoxe dans la cathédrale copte d’Égypte.

Azerbaïdjan gouvernementales

Ressortissants azéris et citoyens étrangers autorisés à diriger des cérémonies islamiques depuis mai 2017. Augmentation des restrictions frappant les groupes confessionnels non-autorisés. Saisie de la littérature religieuse non-autorisée. Amendes pour des rassemblements religieux non-autorisés.

Bangladesh non-gouvernementales

Nombreuses violences islamistes, en particulier contre des personnalités qui se revendiquaient athées.

Bhoutan gouvernementales

Interdiction du prosélytisme et du personnel religieux non-bouddhiste. Religions non-bouddhistes pratiquées en privé. Chrétiens perçus comme une menace pour « l’identité nationale bhoutanaise ».

Birmanie (Myanmar) gouvernementales

Exode au Bangladesh voisin de 688 000 Rohingyas, minorité musulmane. 66 églises détruites depuis 2011.

Brunei gouvernementales

Adoption d’un nouveau code pénal, encore plus restrictif. Prosélytisme non-musulman passible de 5 années d’emprisonnement. Célébrations de Noël prohibées depuis 2015. Interdiction de l’islam ahmadiyya, des bahaïs et des Témoins de Jéhovah.

Chine gouvernementales

100 000 ouighours dans des camps de rééducation en janvier 2018. Adoption en avril 2018 de « réglementations des affaires religieuses » qui restreignent fortement les activités religieuses. Interdiction de vente en ligne de la Bible en avril 2018.

Pays subissant d’importantes violations de la liberté religieuse

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Afghanistan non-gouvernementales

Interdiction de facto pour un musulman de se convertir. Minorités obligées de pratiquer en secret. Nombreuses attaques contre lieux de culte et clergé chiites. Influence croissante des talibans.

Algérie gouvernementales

Amende et peine de cinq ans d’emprisonnement pour tout acte de prosélytisme non-musulman. Musulmans ahmadis victimes de répression gouvernementale. Forte pression sociale sur les musulmans convertis à une autre religion.

Arabie Saoudite gouvernementales

Oppression systématique des minorités religieuses malgré des signes d’ouverture. Conversion de l’islam passible de la peine de mort. Importation et distribution de matériel religieux non-islamique prohibées. Lieux de culte non-musulmans interdits. En mars 2018, le prince héritier a rencontré le Pape copte orthodoxe dans la cathédrale copte d’Égypte.

Azerbaïdjan gouvernementales

Ressortissants azéris et citoyens étrangers autorisés à diriger des cérémonies islamiques depuis mai 2017. Augmentation des restrictions frappant les groupes confessionnels non-autorisés. Saisie de la littérature religieuse non-autorisée. Amendes pour des rassemblements religieux non-autorisés.

Bangladesh non-gouvernementales

Nombreuses violences islamistes, en particulier contre des personnalités qui se revendiquaient athées.

Bhoutan gouvernementales

Interdiction du prosélytisme et du personnel religieux non-bouddhiste. Religions non-bouddhistes pratiquées en privé. Chrétiens perçus comme une menace pour « l’identité nationale bhoutanaise ».

Birmanie (Myanmar) gouvernementales

Exode au Bangladesh voisin de 688 000 Rohingyas, minorité musulmane. 66 églises détruites depuis 2011.

Brunei gouvernementales

Adoption d’un nouveau code pénal, encore plus restrictif. Prosélytisme non-musulman passible de 5 années d’emprisonnement. Célébrations de Noël prohibées depuis 2015. Interdiction de l’islam ahmadiyya, des bahaïs et des Témoins de Jéhovah.

Chine gouvernementales

100 000 ouighours dans des camps de rééducation en janvier 2018. Adoption en avril 2018 de « réglementations des affaires religieuses » qui restreignent fortement les activités religieuses. Interdiction de vente en ligne de la Bible en avril 2018.

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Corée du Nord gouvernementales Déni systématique de toute liberté religieuse.

Égyptegouvernementales,

non-gouvernementales

Situation stabilisée suite à l’appel du Président à une réforme anti-extrémiste de l’islam. Néanmoins, non-musulmans discriminés et profonde intolérance de la société à leur égard.

Érythrée gouvernementalesContrôle étroit des institutions religieuses. Harcèlement des groupes religieux non-inscrits (descente de police, incarcération).

Indegouvernementales,

non-gouvernementales

Aggravation de la violence religieuse en Inde où les fondamentalistes hindous bénéficient d’une impunité préoccupante. Lois anti-conversion dans 8 des 29 États du pays.

Indonésiegouvernementales,

non-gouvernementales

Persécution des musulmans chiites et ahmadiyyas.

Irak non-gouvernementales

Retour inattendu des minorités après la défaite de l’État islamique. Nombreuses défaillances de l’État qui respecte la liberté de culte. Liberté religieuse reconnue par le gouvernement du Kurdistan dont le projet de Constitution admet les droits des non-musulmans.

Iran gouvernementales

Non-musulmans bannis de certaines fonctions publiques (magistrature, police, …). Code vestimentaire islamique obligatoire pour les femmes non-musulmanes. Pression accrue sur les bahaïs. Nombreux soufis en détention. Antisémitisme prôné par le gouvernement.

Kazakhstan gouvernementales

Nouvelles restrictions légales à la liberté religieuse (instruction religieuse et prosélytisme limités, interdiction pour les enfants d’assister à un office religieux en l’absence de leurs parents).

Kirghizistan gouvernementalesProjets de loi visant à réduire l’enregistrement de nouveaux groupes confessionnels et à accroître la censure de la littérature religieuse.

Laos gouvernementalesIntervention des autorités dans les activités religieuses. Attaques physiques et juridiques contre les dirigeants de religions non-traditionnelles.

= Persécution

= Discrimination

= Amélioration depuis 2016

= Stagnation depuis 2016

= Dégradation depuis 2016

Ce tableau indique les pays subissant un niveau significatif de discrimination ou de persécution, selon l’analyse effectuée par le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde, et en comparaison avec le précédent Rapport de 2016. Pour plus de détails et voir l’ensemble des 196 pays, se reporter sur le site www.liberte-religieuse.org

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Libye gouvernementales

Recrudescence des attaques contre les minorités religieuses, malgré la reconnaissance constitutionnelle de la liberté religieuse. Interdiction de facto du prosélytisme.

Maldivesgouvernementales,

non-gouvernementales

Citoyenneté réservée aux seuls musulmans. Prosélytisme non-musulman interdit. Impossible de se convertir à une autre religion que l’islam. Pas de lieu de culte chrétien, interdiction de l’importation de littérature religieuse. Attaques contre des personnes accusées de promouvoir « l’athéisme ».

Mauritaniegouvernementales,

non-gouvernementales

Citoyenneté réservée aux seuls musulmans. Peine de mort obligatoire en cas de blasphème ou d’apostasie.

Niger non-gouvernementales

Pays déstabilisé par des organisations islamistes qui s’attaquent aux minorités religieuses

Nigeria non-gouvernementales

Boko Haram repoussé, amélioration de la situation dans le nord-est. Nouvelles violences dans la ceinture centrale, les bergers peuls terrorisant les chrétiens.

Ouzbékistan gouvernementales

En avril 2017, adoption d’une nouvelle législation qui porte atteinte à la liberté religieuse. « Innombrables » descentes de police. Emprisonnement d’adeptes de religions non-autorisées.

Pakistan gouvernementales

Absence de réaction des autorités face aux violences des groupes fondamentalistes qui ciblent les groupes minoritaires. Lois anti-blasphème étendues aux communications électroniques depuis 2017. Augmentation des minorités qui veulent quitter le pays.

Qatar gouvernementales Prosélytisme non-musulman interdit.

Russie gouvernementales

Adoption en 2016 de la loi Yarovaya qui restreint la liberté des groupes religieux non-autorisés, interdisant la prédication et la diffusion de matériaux. Descentes de police, amendes et arrestations.

Somalie non-gouvernementales

Graves violations de la liberté religieuse dans les zones où Al-Shabaab a pris pied. Lapidations à mort. Augmentation des attaques par des groupes extrémistes – attaque de Mogadiscio en octobre 2017, près de 600 morts.

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Libye gouvernementales

Recrudescence des attaques contre les minorités religieuses, malgré la reconnaissance constitutionnelle de la liberté religieuse. Interdiction de facto du prosélytisme.

Maldivesgouvernementales,

non-gouvernementales

Citoyenneté réservée aux seuls musulmans. Prosélytisme non-musulman interdit. Impossible de se convertir à une autre religion que l’islam. Pas de lieu de culte chrétien, interdiction de l’importation de littérature religieuse. Attaques contre des personnes accusées de promouvoir « l’athéisme ».

Mauritaniegouvernementales,

non-gouvernementales

Citoyenneté réservée aux seuls musulmans. Peine de mort obligatoire en cas de blasphème ou d’apostasie.

Niger non-gouvernementales

Pays déstabilisé par des organisations islamistes qui s’attaquent aux minorités religieuses

Nigeria non-gouvernementales

Boko Haram repoussé, amélioration de la situation dans le nord-est. Nouvelles violences dans la ceinture centrale, les bergers peuls terrorisant les chrétiens.

Ouzbékistan gouvernementales

En avril 2017, adoption d’une nouvelle législation qui porte atteinte à la liberté religieuse. « Innombrables » descentes de police. Emprisonnement d’adeptes de religions non-autorisées.

Pakistan gouvernementales

Absence de réaction des autorités face aux violences des groupes fondamentalistes qui ciblent les groupes minoritaires. Lois anti-blasphème étendues aux communications électroniques depuis 2017. Augmentation des minorités qui veulent quitter le pays.

Qatar gouvernementales Prosélytisme non-musulman interdit.

Russie gouvernementales

Adoption en 2016 de la loi Yarovaya qui restreint la liberté des groupes religieux non-autorisés, interdisant la prédication et la diffusion de matériaux. Descentes de police, amendes et arrestations.

Somalie non-gouvernementales

Graves violations de la liberté religieuse dans les zones où Al-Shabaab a pris pied. Lapidations à mort. Augmentation des attaques par des groupes extrémistes – attaque de Mogadiscio en octobre 2017, près de 600 morts.

PaysComparaison

depuis juin 2016

Niveau Causes principales Indicateurs clefs

Soudan gouvernementalesAugmentation des peines pour blasphème. Poursuite de la discrimination et de l’oppression des groupes religieux minoritaires.

Syriegouvernementales,

non-gouvernementales

Recul de groupes extrémistes qui visaient certains groupes confessionnels. Violations des droits de l’homme dans les zones tenues par le gouvernement et dans celles tenues par les rebelles.

Tadjikistan gouvernementales

Loi sur l’extrémisme utilisée pour justifier l’oppression des versions non autorisées de l’islam. Plus de 8 000 musulmanes arrêtées pour port du voile. Interdiction de partis politiques religieux en mai 2016.

Territoires palestiniens

non-gouvernementales

Diminution de 75% du nombre de chrétiens à Gaza, passant de 4500 à 1000 en six ans. Nouveaux défis lancés par l’État islamique, qui est entré dans la bande.

Turkménistan gouvernementales

Loi de 2016 qui restreint la reconnaissance des groupes confessionnels. Fréquentes descentes de police dans les églises. Nombreuses églises et mosquées démolies ces dernières années.

Turquie gouvernementales

Influence croissante de la ligne dure de l’islam, intolérant à l’encontre des groupes non-musulmans. Augmentation des discours de haine contre les groupes protestants.

Ukrainegouvernementales,

non-gouvernementales

Groupes chrétiens non-orthodoxes harcelés par les séparatistes de Louhansk, de Donetsk et de Crimée. Vandalisme contre les monuments commémoratifs de l’Holocauste, les synagogues et les cimetières juifs.

Vietnam gouvernementalesHarcèlement des organisations religieuses, sévèrement encadrées. Différends fonciers entre les autorités et les organisations religieuses.

Yémengouvernementales,

non-gouvernementales

Prosélytisme interdit. Conversion interdite de l’islam à une autre religion. Base arrière pour les groupes islamistes. Persécution des bahaïs.

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

Méthodologie et définitions Le présent Rapport est publié tous les deux ans par l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED), une œuvre catholique internationale de bienfaisance. La période en question s’étend de juin 2016 à juin 2018. L’ouvrage décrit le degré de liberté religieuse dans 20 pays du monde et couvre tous les groupes religieux, sans se limiter aux chrétiens. L’étude sur la totalité des pays (196) est disponible sur le site Internet www.liberte-religieuse.org.Les fiches de chaque pays ont été rédigées par 21 journalistes, universitaires et auteurs indépendants, basés pour la plupart dans la zone traitée. Les sources des textes sont indiquées dans le Rapport sous forme de notes de bas de page et sont issues d’un large éventail de publications reconnues.Chaque fiche se décompose en trois parties :

• la situation juridique et constitutionnelle de la liberté religieuse,

• la description des incidents de persécution religieuse

• et les perspectives pour la liberté religieuse. Il a été demandé aux auteurs d’apprécier si, dans la période 2016-2018, la situation de la liberté religieuse s’était améliorée, détériorée ou était restée la même et d’offrir des prévisions à court terme dans ce domaine. L’AED reconnaît un élément inévitable de subjectivité à cet égard.

La carte de l’intolérance religieuseL’AED a classé chaque pays en trois catégories, en fonction des faits présentés dans le texte – persécution, discrimination et non classé – selon le niveau de violation de la liberté religieuse.

Le niveau le plus bas, celui de non classé, comprend différents degrés d’intolérance, de minime à manifeste. A ce niveau, les actions ou messages négatifs peuvent

toujours être poursuivis en justice, contrairement aux deux niveaux suivants.

La catégorie suivante, discrimination, implique en général une institutionnalisation de l’intolérance, effectuée par l’État ou ses représentants.

La troisième catégorie, persécution, implique des groupes terroristes qui exterminent ou chassent un groupe religieux. Dans cette catégorie, les violations de la liberté religieuse sont les plus graves.

Les membres du Comité de rédaction qui ont appliqué ce classement se sont reportés à une liste de caractéristiques couvrant une trentaine de critères.

Sources des donnéesLes statistiques fournies proviennent de différentes sources choisies en fonction de leur crédibilité et de leur fiabilité.

Population :

Les sources de données les plus courantes pour les statistiques démographiques sont la Banque mondiale et les Nations Unies. Cependant, pour certains pays, les statistiques de base, telles que celles sur le nombre d’habitants, se fondent sur une estimation plutôt que sur les recensements, soit que ceux-ci fassent entièrement défaut, soit que leurs résultats ne soient pas fiables du point de vue scientifique.

Appartenance religieuse :

La composition religieuse des différents pays est l’aspect le plus complexe et le plus difficile à vérifier. Pour certains pays, il existe des études scientifiques crédibles. Pour d’autres, il faut se fier aux chiffres des sources locales, qui ne sont pas toujours vérifiables.

Devant la nécessité de faire un choix, nous avons décidé d’utiliser les données du Yearbook of International Religious Demography 2017 par BJ Grimm.

Guide d’utilisation

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

L’AED est une fondation internationale créée en 1947

Elle soutient les chrétiens dans le monde, là où ils sont confrontés à des difficultés matérielles, à des discriminations ou à des persécutions. Grâce à ses 23 pays donateurs dont la France, l’AED intervient dans 150 pays pour soutenir l’Église, à travers plus de 5 000 projets par an.

Les trois missions de l’AED sont :• informer sur la situation des chrétiens et sur l’état de la liberté religieuse dans le monde,• prier pour les chrétiens qui souffrent,• financer des projets sur les cinq continents.

Aujourd’hui, on estime que 200 millions de chrétiens ne peuvent pas vivre leur foi librement.

Les aides de l’AED répondent toujours aux demandes des évêques locaux. Depuis quelques années, l’AED déploie des aides d’urgence auprès notamment des réfugiés.

L’AED en France est dirigée depuis 2006 par Marc Fromager. Il a publié dernièrement Guerres, pétrole et radicalisme, les chrétiens d’Orient pris en étau (Ed. Salvator, 2015).

L’AED et son combat pour la liberté religieuseL’AED défend la liberté religieuse dans le monde, qu’elle promeut en tant que droit fondamental de la personne humaine, quelle que soit la religion concernée. Elle agit par ses déclarations et les appels qu’elle lance pour sensibiliser l’opinion publique et les décideurs (pétition remise au Ministère des Affaires Etrangères en 2011 pour l’abrogation de la loi anti-blasphème au Pakistan, organisation d’un débat à l’Assemblée Nationale en 2012 sur les enjeux des nouvelles directives européennes votées en matière de liberté religieuse). En 2014, l’AED a été nominée par le Parlement européen au « Prix Sakharov pour la liberté de penser ». Ce prix est décerné chaque année pour récompenser des personnalités ou des collectifs qui s’efforcent de défendre les droits de l’homme et les libertés fondamentales. En février 2016, l’AED a été à l’origine d’une résolution du Parlement européen dénonçant le génocide commis par l’Etat islamique, en Irak et en Syrie, contre les chrétiens et minorités religieuses.

Agissant dans 150 pays touchés par la persécution religieuse ou le dénuement, l’AED est un observateur privilégié des enjeux géopolitiques de ces pays. Tous les deux ans, l’AED publie un Rapport sur la liberté religieuse dans le monde, qui rend compte de l’état de la liberté religieuse dans 196 pays, pour les chrétiens et les autres minorités religieuses. La dernière publication du 22 novembre 2018 et est disponible sur le site www.liberte-religieuse.com.

L’AED en bref

L’AED EN 2017, C’EST :23 pays donateurs, 150 pays soutenus à travers 5 000 projets 124 millions d’euros collectésDons répartis dans le monde : Moyen-Orient : 30,4 %, Afrique : 28,9 %, Asie : 15 %, Europe de l’Est : 13,5 %, Amérique latine : 10,6%, International : 1,2 %, Océanie : 0,4 %

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La liberté religieuse dans le monde – Rapport 2018

Ils ont parlé du précédent Rapport de l’AED

AED France - 29, rue du Louvre - 78750 Mareil-Marly

01 39 17 30 10 | www.aed-france.org