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dossier pédagogique saison 2012-2013 en deux mots Tannhäuser est partagé entre les plaisirs charnels dictés par Vénus et son amour terrestre pour elisabeth. Les deux femmes amoureuses du poète lui conservent leur sentiment jusqu’à la mort. ConTaCTs Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected] Hervé petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • h[email protected] opéra national du rhin • 19 place Broglie Bp 80 320 • 67008 strasbourg photo www.benoitpelletier-diabolus.fr Tannhäuser richard Wagner grand opéra romantique en trois actes Livret du compositeur nouVeLLe produCTion

Dossier pédagogique Tannhäuser

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Dossier pédagogique opéra Tannhäuser Wagner

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dossier pédagogiquesaison 2012-2013

en deux mots

Tannhäuser est partagé entre les plaisirs charnels dictés par Vénus et son amour terrestre pour elisabeth. Les deux femmes amoureuses du poète lui conservent leur sentiment jusqu’à la mort.

ConTaCTsFlora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]é petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]éra national du rhin • 19 place Broglie Bp 80 320 • 67008 strasbourgphoto www.benoitpelletier-diabolus.fr

Tannhäuserrichard Wagner

grand opéra romantique en trois actes Livret du compositeur

nouVeLLe produCTion

direCTion musiCaLe Constantin Trinks

mise en sCène Keith Warner

déCors Boris Kudlicka

CosTumes Kaspar Glarner

Lumières John Bishop

ConFérenCe par philippe olivier strasbourg, opéra sa 23 mars 18 h 30entrée libre

Langue : allemand surtitré en français et en allemanddurée approximative : 3 h 20 Conseillé à partir de 14 ans : collège et lycée

argument

sTrasBourg opéra di 24 mars 15 h sa 30 mars 19 h ma 2 avril 19 h ve 5 avril 19 h lu 8 avril 19 h

muLHouse La FiLaTure di 21 avril 15 h ma 23 avril 19 h

TannHäuser Scott MacAllister

eLisaBeTH Barbara Haveman

Venus Béatrice Uria-Monzon

WoLFram Von esCHenBaCH Jochen Kupfer

LandgraVe Hermann Kristinn Sigmundsson

WaLTHer Von der VogeLWeide Gijs Van der Linden

HeinriCH der sCHreiBer Roger Padullés

BiTeroLF Raimund Nolte

reinmar Von ZWeTer Ugo Rabec

Chœurs de l’OnR Orchestre philharmonique de Strasbourg

argumentmême si c’est à paris que l’idée d’un Tannhäuser lui vient à l’esprit, Wagner ne finira sa partition qu’une fois de retour à dresde, où le public, d’abord sceptique, comprendra rapidement quel chef-d’œuvre Wagner leur offrait là. Tannhäuser voit un troubadour déchiré entre ses aspirations créatrices et ses désirs sensuels. ne parvenant pas à trouver le moyen de concilier Vénus et la sainte elisabeth, c’est la mort de cette dernière qui le sauvera de la damnation. amour sacré contre amour profane, rédemption par la mort de la femme aimante, tous les grands thèmes wagnériens sont là.

acte i

Au Venusberg, paradis de la sensualité et des sens exacerbés, Tannhäuser semble éperdument attaché à Vénus et à sa beauté. Il est dévoué à la déesse de l’Amour, et lui assure de son attachement, mais il a la nostalgie du monde d’où il est originaire et réclame sa liberté. Vénus lui promet que son départ sera sans retour. Tannhäuser prononce le nom de Marie, ce qui terrasse Vénus et fait disparaître le Venusberg. On retrouve le héros dans la vallée de Wartburg qui entend les voix de pèlerins en route pour Rome. Il se joint à eux dans leur prière. Le Landgrave Hermann et les amis de Tannhäuser arrivent – Wolfram, Walther, Heinrich, Reinmar et Biterolf. Surpris de le retrouver, ils lui demandent de leur raconter ce qui est advenu de lui, mais il s’y refuse. Wolfram évoque devant Tannhäuser Elisabeth, nièce du Landgrave, qui témoigne toujours de son amour pour lui. Tannhäuser se décide alors à suivre ses compagnons et leur demande de l’amener à Elisabeth.

acte ii

Dans le grande salle du château de Wartburg, Elisabeth se réjouit de retrouver son bien-aimé. Wolfram accompagne Tannhäuser et leur émotion est à son comble. Wolfram est secrètement amoureux d’Elisabeth. Il les observe, dépité. Les invités et les concurrents arrivent pour un concours de poésie décrivant la nature de l’amour, doté en guise de premier prix par le Landgrave Hermann de la main de sa nièce Elisabeth. Wolfram est désigné pour commencer l’épreuve. Il se lance dans une ode idéalisée à Elisabeth, qui emporte l’approbation du public, mais Tannhäuser rétorque que cette hymne exalte l’esprit et non le corps. Le ton monte dans la salle, Biterolf s’emporte, le Landgrave et Wolfram calment les esprits et Tannhäuser entonne un hymne à Vénus et aux plaisirs charnels. Les invités sont scandalisés, les femmes quittent la salle. Elisabeth, qui est restée, interrompt les hommes et leur interdit de juger Tannhäuser. Celui-ci reprend ses esprits et se rend compte de ses propos. Le Landgrave demande à Tannhäuser de suivre le pèlerinage à Rome s’il veut obtenir le pardon. Il s’exécute.

acte iii L’automne arrivé, on retrouve Elisabeth en prière pour le salut de son bien-aimé. Wolfram la contemple discrètement et tendrement. Les pèlerins reviennent de Rome et notre héroïne les observe fébrilement en quête de Tannhäuser, mais en vain. Elisabeth s’en retourne vers le château et refuse que Wolfram la raccompagne. Ce dernier chante son désespoir. Finalement Tannhäuser apparaît. Le pape lui a refusé le pardon et ne lui accordera que si le bois de sa crosse bourgeonne à nouveau. Il implore Vénus qui lui apparaît et dans les bras de laquelle il se précipite, mais Wolfram le ramène à la raison en rappelant le nom d’Elisabeth. Saisi, le jeune homme quitte sur le champ la déesse. Une procession s’avance et au milieu d’elle, le corps d’Elisabeth, morte de chagrin. Terrassé par la nouvelle, Tannhäuser s’allonge auprès d’elle et meurt lui-aussi. Au petit matin apparaissent les pèlerins qui portent la crosse du pape. Celle-ci porte des bourgeons.Le pardon a été accordé.

amourrédemption

L’œuvre C’est lors de son séjour à Paris où il vécut dans la pauvreté et en cherchant vainement à faire représenter ses œuvres, que Wagner eut l’idée d’écrire un opéra sur la légende de Tannhäuser. Il achevait la partition du Vaisseau fantôme et cherchait une nouvelle idée de livret, lorsqu’il tomba sur le Tannhäuser de Heinrich Heine, dont il compléta la lecture par les versions données, entre autres, par Ludwig Tieck et Wolfram von Eschenbach, le poète du XIIIe siècle. Wagner mit plusieurs années pour composer son opéra. Il écrivit lui-même le livret, comme à son habitude, en y mêlant un autre cycle de légendes, celles de la « guerre des chanteurs de la Wartburg » et donna à l’intrigue une interprétation toute personnelle. Ainsi, de cette histoire de chevalier – chanteur qui vit dans la débauche avant d’accéder à la Rédemption –, il fit une métaphore de l’opposition entre profane et sacré, sensuel (Vénus) et spirituel (Elisabeth), thème que l’on retrouve dans toute son œuvre, jusqu’à Parsifal (avec le personnage de Kundry). Et en faisant de Tannhäuser un artiste novateur, en lutte contre les conventions et les archaïsmes de son époque, c’est lui-même et sa propre position de musicien de l’avenir qu’il mettait en avant, comme il le fit plus tard dans Les Maîtres chanteurs, à travers le personnage de Walther.Sur le plan musical, Tannhäuser franchit un pas supplémentaire dans la dramaturgie wagnérienne, qui supprime les démarcations entre airs et ensembles. Certes, on trouve encore des morceaux isolés, comme l’Hymne à Vénus de Tannhäuser, la Romance à l’étoile de Wolfram et l’air d’Elisabeth Dich, teute Halle,mais la structure à numéros disparaît, au profit du développement de la technique du leitmotiv, cette cellule musicale qui accompagne l’apparition d’un thème ou d’un personnage. L’ouverture en est particulièrement connue, qui reprend les thèmes principaux de l’opéra, dont le célèbre chœur des Pèlerins.extrait du programme de l’opéra de paris, saison 2011-2012

Le leitmotiv wagnérien

Une des grandes innovations que Wagner a su amener à l’opéra est le procédé du leitmotiv (terme allemand signifiant « motif conducteur »). Il n’en invente pas l’idée, mais lui donne néanmoins tout son sens : une phrase musicale associée à un personnage, un objet, un sentiment ou une idée, qui réapparaît pendant toute la composition et sert à constituer le tissu orchestral. Wagner le veut court, simple, efficace, qui se retient facilement, mais qui peut aussi, tout au long de la composition, se modifier à loisir selon une humeur, un ressentiment, une situation ou un dialogue, par le rythme, le ton ou encore le tempo. Dès la fin du XIXe siècle, l’emploi du leitmotiv se répand, touchant Verdi, Massenet ou Puccini. Le terme « leitmotiv » n’est pas de Wagner, mais a été inventé du vivant du compositeur par Hans von Wolzogen. On sait aussi que Wagner contestait vivement cette appellation, à laquelle il avait toujours préféréle mot « thème fondamental », ou à la rigueur, « motif fondamental ». C’est dans le Ring que Wagner a poussé le plus loin son système de motifs fondamentaux : les quatre opéras de l’Anneau du Nibelung ne totalisent en effet pas moins de 91 motifs identifiés, auxquels s’ajoutent plusieurs variantes du même thème.

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WagnerRichard

Né à Leipzig le 2 mai 1813, Richard Wagner étudie la musique en autodidacte puis entre à l’Université en 1831. En 1832, il compose Die Hochzeit, son premier opéra, qui restera inachevé. En 1840, il est incarcéré pour dettes, et vend alors l’ébauche de son opéra Der fliegende Holländer au directeur de l’Opéra de Paris. En 1842, il s’installe avec son épouse à Dresde où son opéra est programmé. Il connaît enfin le succès. En 1853, il commence à composer La Tétralogie puis, en 1855, Tristan und Isolde. En 1859, sur ordre de l’empereur, Tannhäuser est programmé à l’Opéra de Paris, mais l’œuvre est retirée après trois représentations. Wagner revient alors à Vienne pour préparer la création de Tristan und Isolde. Après des difficultés financières et la mort de sa femme en 1866, trois cycles du Ring sont donnés au festival de Bayreuth en 1875, mais sont des échecs financiers. Malgré tout l’année suivante, il présente Götterdämmerung, dernier volet de sa Tétralogie, dans le cadre du même festival. En 1880, Wagner et sa nouvelle femme, Cosima von Bülow, s’installent en Italie. Il achève la partition de Parsifal à Palerme en 1882. Victime d’une première crise cardiaque, il revient alors vivre à Bayreuth, et dirige une partie du festival en 1882. Wagner meurt d’une crise cardiaque à Venise le 13 février 1883. Son corps est transporté à Bayreuth, où il repose dans le caveau du jardin de la Villa Wahnfried.

biographiesConstantin Trinks, direction musicale

Né en 1975 à Karlsruhe, il étudie le piano avec Wolf-Dieter Hauschild et la direction avec Günter Reinhold. Après avoir dirigé pendant deux saisons à Karlsruhe, il est engagé en 2002 au Théâtre de Sarrebruck, dont il devient chef principal puis second directeur musical. Il y dirige Don Carlos, La Traviata, Cavalleria Rusticana/Pagliacci, La Bohème, Don Giovanni, Elektra, Salome, Rheingold, Lohengrin, Carmen, Intolleranza 1960 de Luigi Nono, Kullervo de Sallinen ainsi que la première européenne de l’opéra de Tan Dun The First Emperor. En 2008, il fait ses débuts à Darmstadt dans Les Maitres Chanteurs de Nuremberg puis est nommé Directeur musical de ce théâtre en 2009. Il y dirige entre autres Aida, Der Rosenkavalier, Parsifal et la création de Gisei de Carl Orff. En 2010, il fait ses débuts à l’Opéra national de Paris Bastille dans La Fiancée vendue de Smetana, au Komische Oper Berlin dans Don Giovanni et dirige Der Rosenkavalier pour l’ouverture de la saison à l’Opéra de Dresde. En 2011, il fait ses débuts à l’Opéra de Munich avec ce même titre, au New National Theatre à Tokyo avec La Bohème et revient à Dresde diriger Capriccio et Hansel et Gretel. Parallèlement à ses activités de chef d’opéra, il est régulièrement

invité par des orchestres internationaux pour des concerts symphoniques. Ses projets incluent Ariadne auf Naxos et Don Giovanni à Hambourg, Der fliegende Holländer à Zurich et à Dresde, Das Liebesverbot à Bayreuth, Le Nozze di Figaro à Francfort et à Dresde, Les Contes Hoffmann et une reprise du Rosenkavalierà Munich, Tannhäuser à Francfort et à Tokyo, et des débuts à la Deutsche Oper de Berlin dans Turandotet à l’Opéra de Vienne dans Die Zauberflöte.

Keith Warner, mise en scène

Keith Warner est l’un des metteurs en scène majeurs de notre temps. Il met en scène notamment Lohengrin au festival de Bayreuth, le Ring des Nibelungen de Wagner à Tokyo, I Pagliacci et Cavalleria Rusticana au Staatsoper de Berlin, Tosca à Londres, The Turn of the Screw à La Monnaie de Bruxelles, Die Frau ohne Schatten à Hambourg ainsi que La Damnation de Faust de Berlioz et Faust de Gounod à Dresde. Son Wozzeck de Berg au Covent Garden de Londres lui vaut un Olivier Award. Il y monte également le Ring. Il est invité régulièrement à l’Opéra de Francfort pour Death in Venice de Britten, La Cenerentola de Rossini, Vol de nuit et Il Prigioniero de Dallapiccola, ainsi que Lear de Reimann et The Tempest d’Adès. Il entretient une collaboration régulière avec le Theater an der Wien où il met en scène le Macbeth de Bloch, Don Giovanni de Mozart, Flammen de Schulhoff, Orlando Paladino de Haydn et tout récemment Kat’a Kabanova de Janáček. à l’OnR, il a mis en scène Simon Boccanegra.

biographies

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arts du son▪ Wagner, une vie mouvementée▪ L’ouverture et l’orchestration grandioses de Tannhäuser▪ Les innovations musicales de Wagner▪ Wagner et la dramaturgie▪ Les voix wagnériennes, pourquoi sont-elles « hors normes » ?▪ Les leitmotive : un procédé repris par les compositeursde musiques de films

arts du langage▪ opposition entre pureté et luxure▪ La rédemption▪ Le tournoi des chanteurs : les joutes orales, le slam▪ poésies et textes de chansons du moyen-age

arts du visuel▪ Le cinéma et la musique de Wagner

arts de l’espace▪ Le château de la Wartburg (où se déroule le tournoi de chant)▪ un théâtre sur mesure pour les opéras de Wagner : le Festspielhaus de Bayreuth

Thème « arts, états et pouvoir »▪ Wagner et l’antisémitisme, la récupération musicale par les nazis

Thèmes « arts, techniques et expressions »▪ romantisme, post-romantisme et symbolisme :les sources d’inspiration, le portrait du héros romantique…