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Douleur chez la personne
polyhandicapée
Elisabeth Fournier-Charrière (CETD Bicêtre, Pédiadol)
avec la participation de
Christine Lévêque (anesthésiste pédiatrique St Vincent de Paul)
Elisabeth Gourdin (IDE référente IME St Exupéry)
DIU 2014-15
Un déni actif
Préjugés :
« il ne souffre pas car il n’a pas de cerveau »,
les réactions que vous observez sont purement réflexes…
violence institutionnelle
Pas d’évaluation
Pas de traitement
Négligence, méconnaissance…
on ne voit plus les signes de douleur,
« il est comme ça »
En France chaque année un à deux enfants
sur 1000 sont atteints de déficience motrice
et mentale sévère : communication verbale
restreinte ou impossible
Difficulté également en cas de déficience
mentale, autisme…
Définition du polyhandicap
• « Handicap grave à
expressions multiples
avec déficience motrice
et déficience mentale
sévère ou profonde,
entraînant une restriction
extrême de l’autonomie
et des possibilités de
perception, d’expression
et de relation. »
Circulaire ministérielle du
29/10/1989
Multiples atteintes
Atteinte neurologique
déficit intellectuel
troubles du
comportement
déficits sensoriels
troubles moteurs
Tétraparésie
Spasticité
Dystonie
athétose
Épilepsie
HTIC
Co-morbidités
respiratoire
digestives et
nutritionnelles
troubles de l’élimination
fragilité cutanée
Surmortalité : x 10
/population générale
Des difficultés réelles pour traiter la douleur
Difficulté de relation : soignants mal à l’aise
Difficulté d’évaluation : pas de self report,
items des échelles comportementales mal
adaptés
Nécessité d’une personne connaissant
l’enfant et son comportement habituel
Crainte des effets indésirables des
médicaments
Prévalence de la douleur (1)
73.5 % des enfants ont eu 1 épisode de
douleur en 14 jours d’observation
67% ont eu un épisode de douleur modérée
ou sévère
12% ont eu des douleurs modérées ou
sévères > 30 minutes sur 5 jours ou +
AUCUN ne recevait de TT anti-douleur
Stallard et al. (2001)
Prévalence de la douleur (2)
78 % des enfants: 1 épisode de douleur en 4
semaines d’observation
Douleurs les plus fréquentes:
1er: Accidentelles (7-16%)
2e: Gastro-Intestinaux (5-14%)
Mais: 82% des épisodes non liés à un accident ou à une
procédure médicale
En moyenne: Douleur 1 fois / semaine
Durée > 9 heures
Breau et al. (2003)
Selon les parents (1)
1/3 des parents avaient l’impression
que la douleur de leur enfant était
traitée différemment
1/2 des parents pensaient que les
professionnels de santé présentaient de
la difficulté à évaluer et traiter la douleur
de leur enfant
Fanurik et al. (1999)
Selon les parents (2)
Indices et comportements spécifiques
Répertoire d’indices communs (Stallard et al)
Capable d’identifier la douleur peu importe
les capacités verbales de leur enfant (Hadden
& von Baeyer)
Variété ainsi que plusieurs similarités
individuelles: environ 30 descripteurs
décrits
Un enfant peut avoir un signe
« personnel » connu par le parent ou le
soignant habituel
Les causes de douleur nociceptive Fractures
Luxations
Ostéoporose
Spasticité
Postures anormales scoliose
Déformations
Immobilité
Points de pression
Installation inconfortable corset siège…
Les causes de douleur nociceptive
Maladies infectieuses ORL et respiratoires : otites,
Pneumopathies
Bronchites, encombrement
Reflux gastro-oesophagien, oesophagite
Constipation, occlusion
Infection urinaire, rétention d’urine, colique néphrétique
Escarres (cachexie)
Caries, abcès dentaire, gingivite
Les causes de douleur chirurgicales Chirurgie orthopédique
Scoliose
ténotomies
Chirurgie viscérale Nissen
Gastrostomie
Également possibles, comme chez les enfants non handicapés : hernie étranglée, torsion de testicule, occlusion sur bride, appendicite…
Les douleurs d’origine neurologique
Spasticité, contractures musculaires,
opisthotonos : source de douleur nociceptive
HTIC, céphalées, vomissements
Douleurs neuropathiques
Diesthésies, brûlure
allodynie
Fulgurances
en particulier dans les maladies évolutives, leuco
dystrophies et chez les cérébrolésés…
Difficiles à repérer
Douleurs des soins
Bouton de gastrostomie
Kinésithérapie, mobilisations, étirements
Injections de toxine botulique
Les signes d’alerte les pleurs, grognements
les modifications de la mimique, grimace, rictus, bruxisme….mais…
les signes végétatifs : sueur, respiration, couleur…
la protection de la zone douloureuse
les réactions de défense, de protection, lors de l'examen
l'exacerbation du trouble du tonus, hypertonie, opistothonos
l’exacerbation des mouvements anormaux (athétose)
augmentations des signes neurologiques, des crises d’épilepsie
la protestation ou au contraire la résignation au cours de soins habituels (toilette, change)
la modification de l'intérêt pour l'environnement et de l'appétence à la communication (retrait repli)
les manifestations auto-vulnérantes (auto-mutilation) (morsures)
l'alternance pleurs/rires paradoxaux
la recrudescence de manifestations autistiques, stéréotypies, « agressivité », colère
Démarche d’évaluation
avec une personne qui connaît bien l'enfant
repérer les modifications du comportement
habituel de l'enfant : des cris, des pleurs, un
comportement d'anxiété manifesté dans le
regard, une attitude positionnelle inhabituelle,
un désintérêt pour l'environnement
intérêt du dossier de base
fiche de transmission,
poster sparadrap
Examen clinique
doux et précautionneux
Avec les « caregivers » habituels
si possible sans modifier l’installation habituelle de l’enfant
garder le maximum de soutien et de confort (coussin, matelas par terre…), éviter l’hyper extension
en commençant par la relation, l’échange
en commençant par les zones les moins douloureuses
mobilisation des membres spastiques si possible avec l’aide des kinésithérapeues
Outils d’évaluation spécifiques
Intérêt en institution +++
Plusieurs échelles ont été validées
DESS
GED-DI
FLACC modifiée
PPP
EDAAP
Nécessité d’un apprentissage
Echelle DESS
Douleur Enfant San Salvadour Mise au point et validée chez la personne polyhandicapée
(adulte compris)
10 items très détaillés, sur le modèle de la DEGR
Côtés chacun de 0 à 4
Analysant surtout la recrudescence des signes neurologiques chez la personne polyhandicapée
Nécessité de se référer au « dossier de base »
décrit les facultés et symptômes de la personne quand elle n’a pas mal
à remplir en réunion de service :
équipe pluridisciplinaire
et parents
DESS :INFORMATIONS DE BASE
ITEM 1 : L’enfant crie-t-il de façon habituelle ? Si oui , dans quelles circonstances ?
Pleure-t-il parfois ? Si oui , pour quelles raisons ?
ITEM 2 : Existe -t-il des réactions motrices habituelles lorsqu’on le touche ou le manipule ?
Si oui , lesquelles (sursaut , accès tonique , trémulations , agitation , évitement) ?
ITEM 3 : L’enfant est-il habituellement souriant ? Son visage est-il expressif ?
ITEM 4 : Est-il capable de se protéger avec les mains ? Si oui , a-t-il tendance à le faire lorsqu’on le touche ?
ITEM 5 : S’exprime-t-il par des gémissements ? Si oui , dans quelles circonstances ?
ITEM 6 : S’intéresse-t-il à l’environnement ? Si oui , le fait-il spontanément ou doit-il être sollicité ?
ITEM 7 : Ses raideurs sont-elles gênantes dans la vie quotidienne ?
Si oui , dans quelles circonstances (donner des exemples)
ITEM 8 : Est-ce qu’il communique avec l’adulte ? Si oui , recherche-t-il le contact ou faut-il le solliciter ?
ITEM 9 : A-t-il une motricité spontanée ? Si oui , s’agit-il de mouvements volontaires , de mouvements incoordonnés , d’un syndrome choréoathétosique ou de mouvements réflexes ?
ITEM 10 : Quelle est sa position de confort habituelle ?
Est-ce qu’il tolère bien la posture assise ?
DESS : système de cotation
de façon rétrospective sur les 8 heures précédentes de soin
selon le modèle suivant : 0 : Manifestations habituelles
1 : Modification douteuse
2 : Modification présente
3 : Modification importante
4 : Modification extrême
En cas de variation durant cette période , tenir compte de l’intensité maximum des signes.
Lorsqu’un ITEM est dépourvu de signification pour le patient étudié , il est coté au niveau zéro
Seuil de traitement : à partir de 2/40 : il y a un doute
à partir de 6 : douleur certaine
DESS : les items
Signes d’appel
Pleurs
Mimique
Gémissements, pleurs silencieux
Signes moteurs
Réaction de défense
Protection des zones douloureuses
Accentuation des troubles du tonus
Accentuation des mouvements spontanés
Attitude antalgique spontanée
Signes de régression psychique
Intérêt pour l’environnement
Capacité d’interagir
DESS : exemple d’item :
Accentuation des mouvements spontanés
Motricité volontaire ou non, coordonnée ou non,
mouvements choréiques, athétosiques, au niveau
des membres et de l’étage céphalique
selon le modèle suivant :
0 : Manifestations habituelles
1 : recrudescence possible des mouvements spontanés
2 : état d’agitation inhabituel
3 : même signe que 1 ou 2 avec mimique douloureuse
4 : même signe que 1 ou 2 ou 3 avec cris et pleurs
DESS : exemple d’item :
Mimique douloureuse
expression du visage traduisant la douleur, un rire paradoxal peut correspondre à un rictus douloureux
0 : Se manifeste comme d’habitude
1 : Faciès inquiet inhabituel
2 : Mimique douloureuse lors des manipulations ou gestes potentiellement douloureux
3 : Mimique douloureuse spontanée
4 : Même signe que 1, 2, ou 3 accompagné de manifestations neurovégétatives (tachycardie, bradycardie, sueurs, rash cutané ou accès de pâleur)
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(AUGMENTATION DES RAIDEURS, DES TREMULATIONS,
SPASMES EN HYPER EXTENSION…).
0 : Manifestations habituelles
1 : Semble plus raide que d’habitude
2 : Accentuation des raideurs lors des manipulations ou
des gestes potentiellement douloureux
3 : Même signe que 1 et 2 avec mimique douloureuse
4 : Même signe que 1, 2 ou 3 avec cris et pleurs
DESS : exemple d’item :
accentuation des troubles du tonus
Echelle NCCPC Non Communicating Children’s Pain Checklist
= GED-DI Grille d’Evaluation de la Douleur-
Déficience Intellectuelle Mise au point et validée pour mesurer la douleur chez la
personne atteinte de handicap (cognitif ± moteur)
30 items très simples, cotés de 0 à 3
Version à 27 items pour le post opératoire sans nécessité de connaître le comportement habituel de
l’enfant ni ses signes neurologiques habituels
0 = pas observé 1 = observé à l’occasion
2 = passablement ou souvent 3 = très souvent
NA = ne s’applique pas
Seuil de traitement :
score 6 à 10 : pas de douleur ou douleur légère
à partir de 11 : douleur
Qualités de validation :
+ Excellentes qualités psychométriques
+ Pas nécessaire de connaître l’enfant
+ Items simples
+ Utile à domicile, école ou hôpital
+ Détecte changement, réponse au traitement
+ Validée en anglais et français
- Longue période d’observation
- Pas d’étude d’utilité clinique
NCCPC - GED-DI
7 Sous-Échelles:
1. Vocalisations
2. Appétit/Sommeil
non-inclue dans la version post-opératoire
3. Social
4. Faciale
5. Activités
6. Corps/Membres
7. Signes Physiologiques
Les items de la GED-DI
Gémit, se plaint, pleurniche faiblement 0 1 2 3 NA
Pleure (modérément)
Crie / hurle fortement
Émet un son ou un mot particulier pour exprimer la douleur (ex.: crie, type de rire
particulier)
Ne collabore pas, grincheux, irritable, malheureux
Interagit moins avec les autres, se retire
Recherche le confort ou la proximité physique
Est difficile à distraire, à satisfaire ou à apaiser
Fronce les sourcils
Changement dans les yeux : écarquillés, plissés. Air renfrogné
Ne rit pas, oriente ses lèvres vers le bas
Ferme ses lèvres fermement, fait la moue, lèvres frémissantes, maintenues de manière
proéminente
Serre les dents, grince des dents, se mord la langue ou tire la langue
Ne bouge pas, est inactif ou silencieux
Saute partout, est agité, ne tient pas en place
Présente un faible tonus, est affalé
Présente une rigidité motrice, est raide, tendu, spastique
Montre par des gestes ou des touchers, les parties du corps douloureuses
Protège la partie du corps douloureuse ou privilégie une partie du corps non douloureuse
Tente de se soustraire au toucher d’une partie de son corps, sensible au toucher
Bouge son corps d’une manière particulière dans le but de montrer sa douleur (ex: fléchit
sa tête vers l’arrière, se recroqueville)
Frissonne
La couleur de sa peau change, devient pâle
Transpire, sue
Larmes visibles
A le souffle court, coupé
Retient sa respiration
Items ajoutés en dehors du contexte post-opératoire (nécessite de connaître l'enfant)
Mange moins, non intéressé par la nourriture
Dort plus
Dort moins
FLACC modifiée
Quelques items modifiés/FLACC
Validée
Traduite
Plus simple
ne nécessite pas de connaître l’enfant
VISAGE 0 Pas d’expression particulière ou sourire
1 Grimace ou froncement occasionnel des sourcils, retrait, désintéressé, semble triste ou inquiet
2 Froncements fréquents à permanents des sourcils, mâchoires serrées, tremblement du menton, visage affligé, expression d’effroi ou de panique
JAMBES 0 Position habituelle ou détendue
1 Gêné, agité, tendu, trémulations occasionnelles 2 Coups de pieds ou jambes recroquevillées, augmentation marquée de la
spasticité, trémulations ou sursauts permanents
ACTIVITE 0 allongé calmement, en position habituelle, bouge facilement 1 Se tortille, se balance d’avant en arrière, est tendu, moyennement agité (ex :
bouge sa tête d’avant en arrière, agressif), respiration superficielle, saccadée, soupirs intermittents
2 Arc-bouté, figé, ou sursaute, agitation sévère, se cogne la tête, tremblements (non rigide), retient sa respiration, halète ou inspire profondément (ou va chercher loin sa respiration), respiration saccadée importante
CRIS 0 Pas de cris (éveillé ou endormi) 1 Gémissements ou pleurs, plainte occasionnelle, explosion verbale ou
grognement occasionnel 2 Pleurs ou cris constants, hurlements ou sanglots, plaintes fréquentes,
explosion verbale répétée ou grognement constant
CONSOLABILITE
0 Content, détendu
1 Rassuré occasionnellement par le toucher, l’étreinte ou 2 Difficile à consoler ou à réconforter, repousse le soignant, s’oppose aux soins
ou aux gestes de confort
Pediatric Pain Profile
Document destiné en priorité aux parents
Décrire l’enfant avec l’échelle quand il va bien
Utiliser l’échelle pour chaque douleur différente
20 items
Score sur 60, seuil à 14
Validée
Traduite
Dossier de base, nécessite de connaître l’enfant
EDAAP
Echelle d’Evaluation de la Douleur de
l’Adolescent et de l’Adulte Polyhandicapé CLUD Hôpital Marin de Hendaye
Compromis DESS – DOLOPLUS
Validation ?
Comparaison des échelles
Échelles San
Salvadour
PPP NCCPC FLACC
modifiée
Items 10 20 30 ou 27 5
Temps requis 5 à 15 min Sur un temps de
soins
5 min 10 min Sur un temps de
soins de 2 heures
?
Connaissance
du patient
Oui Oui Non Non
Post-Chirurgie Non Oui Oui Oui
Maison Oui Oui oui oui
Valeur Seuil 2 et 6/40 ** 14/60 7/90 ou 11/81 3/10 ?
À télécharger sur pediadol
Outils d’évaluation : quel outil choisir
DESS si signes neurologiques intenses et
état habituel connu (institution)
NCCPC si pas de transmission, enfant non
accompagné
FLACC révisée plus simple et rapide ?
Auto-évaluation ?
Attention à nos préjugés
Tester la possibilité de l’utiliser au moindre
doute, en commençant par l’échelle de
visages
Important
Choisir l’échelle adaptée à la situation : Institution, hôpital, domicile ?
Clinique ou recherche ?
Se familiariser avec une échelle
Bien la comprendre
Maîtriser la méthode d’application
La tester
Puis l’utiliser régulièrement
Diffuser l’information, former
Traitement pharmacologique : spécificités
Tous les antalgiques sont possibles
Modifier les doses très progressivement
Poly médicamentés : ne pas interrompre les traitements habituels
Avec l’accord des parents
Morphine: veiller à la constipation
Ostéoporose : biphosphonates
Douleur liée aux soins : la prévenir MEOPA
injections de toxine botulique
Bouton de gastrostomie
Traitement non pharmacologique :
Importance de l’installation, des postures
Collaboration avec kinés, psychomotriciens,
orthopédistes, appareilleurs
Décider avec les parents
Connaissent le mieux leur enfant
Longue expérience d’erreurs médicales…
Compétence personnelle acquise au fil des tentatives thérapeutiques plus ou moins heureuses
souvent réticents à tout changement de traitement
prudence, respect, collaboration
Renoncer aux traitements déraisonnables
Mais se fixer des objectifs pour le confort (toilette, change, installation)
Convention des droits de l’enfant
Article 23
1 - Les États parties reconnaissent que les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la vie de la collectivité.
2 - Les États parties reconnaissent le droit des enfants handicapés de bénéficier de soins spéciaux et encouragent et assurent, dans la mesure des ressources disponibles, l'octroi, sur demande, aux enfants handicapés remplissant les conditions requises et à ceux qui en ont la charge, d'une aide adaptée à l'état de l'enfant et à la situation de ses parents ou de ceux à qui il est confié.
3 – (…) de telle sorte que les enfants handicapés aient effectivement accès à l'éducation, à la formation, aux soins de santé, à la rééducation, à la préparation à l'emploi et aux activités récréatives, et bénéficient de ces services de façon propre à assurer une intégration sociale aussi complète que possible et leur épanouissement personnel, y compris dans le domaine culturel et spirituel.