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EEG
Dr. BOUMENDILAnesthésie réanimation
Service de réanimation pédiatrique CHU ORAN 09 Février 2015
Electroencéphalographie
Acquisition - EEG Normal
EEG = technique électro physiologique qui permet d’enregistrer sur le scalples activités électriques cérébrales.
Signaux électriques (DDP) modifiés par les enveloppes méningéesOsseuses et cutanées
DDP recueillie d’origine essentiellement corticale
1 – tenir compte de la résistance de la couche cornée : dégraisser la peau pour une bonne conduction (abraser le couche cornée-pâte adéquate)2 – Solution salée ou gel conducteur
Pour interpréter un EEG
1 - la réalisation technique2 - la définition des grapho-éléments3 - les principaux signes d’EEG normaux en fonction de l’âge4 - les réponses physiologiques en fonction des différentes stimulations5 - les grapho-éléments anormaux
Il faut connaître
6 - l’histoire du malade L’interprétation d’un EEG ne peut se faire en dehors de l’histoire clinique
1 – Les électrodes
* de potentiel stable et impolarisable
- inattaquable par le courant électrique- résistance assez faible
* électrodes tampons (argent chloruré avec tampon)* électrodes cupules (argent chloruré )* électrodes aiguilles
Aucun capteur n’est idéal
Le matériel
2 – L’appareil EEG
Boite têtière reliée par les cordons des électrodes
Panneau d’électrodes relié au circuit des montages pré-établis
Amplificateurs
Action sur le signal enregistré* Gain = taux d’amplification du signal (DDP) * Filtre = hautes et basses fréquence* centrage (étalonnage) = réglage de la ligne de base* Bloc galvanomètre (actionne les plumes)* entrainement du papier (moteur à vitesse constante)* EEG alimenté par un courant continu
Aujourd’hui EEG numérisé
Le matériel
Le sujet
- Au repos, détendu, les yeux fermés- Pratiquer ouverture et fermeture des yeux- Une ou deux épreuves d’HPN d’une durée de trois minutes chacune- Pratiquer une stimulation lumineuse intermittente (SLI)- Durée de l’EEG au moins 20 minutes
Chez l’enfant (avant trois ans) : indispensable d’obtenir un sommeil, si possible spontanéChez le nouveau né : obtenir un cycle de sommeil complet
Montage
1 - Nombre d’électrodes variable * selon l’âge du patient
8 électrodes chez le prématuré jusqu’à 30 chez l’adulte* selon l’état clinique
8 à 10 électrodes chez le patient en réanimation
2 - Enregistrement bipolaire ou référentiel
3 - Montages utilisés variables selon les laboratoires* longitudinal : exploration du cerveau d’avant en arrière* transversal : exploration de droite à gauche et d’avant en arrière* triangulaire, etc.
toutes les combinaisons peuvent être réalisées
Système international 10-20 de Jaspers
REMARQUE IMPORTANTE
Il est indispensable, lorsqu’on interprète un EEG, de se référer au montage utiliséet de comparer entre eux les différents montages, pour préciser éventuellement une asymétrie ou localiser un foyer de grapho-éléments anormaux.
Les activités EEG
Les activités EEG
a - activité delta b - thêta
c - alpha d - activité bêta
e - réaction d’arrêt visuel
18 Hz
10Hz
5-6Hz
2Hz
Les activités EEG
Les activités EEG
alpha
delta
thêta
mu
Monomorphe
Régulier
Irrégulier ou mixte
polymorphe
Le tracé normal
Le tracé normal dépend de l’âge du sujeton ne peut pas interpréter de la même façon le tracé d’un prématuréd’un enfant de huit ans, d’un adulte jeune ou encore d’un adulte âgé
Chez le prématuré
Électroencéphalographiste entrainé +++
- Maturation identique in utéro ou ex utéro – tenir compte de l’âge gestationnelExple: même tracé pour le prématuré de 28 semaines âgé de 8 semaines et le prématuré de 36 semaines
Correction à faire jusqu’à 6mois d’âge légal
- La détermination de l’âge gestationnel peut être faite à 15 jours près sur l’EEG
Tracé du nouveau né à terme
Beaucoup mieux connu mais reste d’interprétation délicateImportance d’obtenir un sommeil prolongéPronostic sur l’organisation du sommeil
A partir d’un mois et jusqu’à l’âge adulte l’EEG va se modifierPlusieurs étapes de maturation
Etapes de maturation
1 - Entre 6 et 8 semaines : apparition de spindles au cours du sommeil lent2 - A trois mois : rythme de base occipital et réaction d’arrêt visuel3 - A six mois : pointes vertex au cours du sommeil lent4 - Entre 8 mois et 3 ans : hypersynchronie d’endormissement entre la veille et le sommeil lent5 - A trois ans : rythme de base 7 à 8 Hz6 - Chez l’adulte : rythme alpha présent dans les régions occipitales et réaction d’arrêt visuel
L’EEG de veille chez l’adulte normal
1 – rythme alpha occipital de 8 à 13Hz2 – amplitude 50 à 100µV3 – symétrique4 – s’efface à l’ouverture des yeux (réaction d’arrêt visuel)5 – rythme béta de prédominance antérieure, de faible amplitude
et accentué par l’ouverture des yeux
RemarqueL’absence de rythme alpha peut être lié à l’anxiété, il réapparait lors de l’HPN
EEG Adulte normal
Réaction d’arrêt visuel – noter les artéfacts oculaires
Mu
Activités physiologiques
Rythme thêta en arceau postérieurNoter les artéfacts oculaires à l’ouverture des yeux
Ondes Pi occipitales
Activités physiologiques paroxystiques inhabituelles
a - pointe en opposition de phase temporale droiteb - pointe onde fantôme (4c/s) à l’endormissementc - réaction photo-myoclonique frontale polaire (SLI)d - décharge rythmique temporo-occipitale droites (sujet non épileptique)
Les stimulations
1 – hyperpnée
2 – La stimulation lumineuse intermittente
L’hyperpnée
Faire respirer de façon lente et ampleDurée trois minutes au minimumDeux fois durant l’enregistrementSurtout chez l’enfant dès qu’il est en âge de la réaliserChez l’adulte si son état de conscience le permet
1 - EEG modifié par l’HPN chez l’enfant jusque 10 ansRalentissement du tracé de fond et apparition d’activités lentes delta, 3 à 4 Hzgénéralisées, diffuses ou à prédominance antérieure ou postérieureDes anomalies plus spécifiques telles que les absences Petit mal peuvent être déclenchées par l’HPN.Crise clinique (absence) possible, parfois plusieurs durant l’épreuve
2 - Chez l’adulte, une modification du tracé à l’HPN peut être pathologiqueSi elle existe, elle n’a aucune spécificité
Petit mal absence survenant à l’hyperpnée
Pointes ondes généralisées à 3c/s – durée 16 sec
La stimulation lumineuse intermittente (SLI)
Intérêt dans l’épilepsie photosensible 5% environ des épilepsies
Crises photo induites
SLI = une des techniques d’activation les plus utilisées pour induire des anomalies EEG(stroboscope mais aussi écran de télé ou patterns géométriques)
1 - Protocole variable d’un laboratoire à un autre mais intensité et durée des flashs toujoursConstantes avec une fréquence allant de 1 à 60 hertz
2 - Fréquences de stimulation de 2- 6- 8- 10- 13- 15- 18- 20- 23- 25- 30- 40- 50 et 60 hertz Pendant 4 secYeux fermés et yeux ouverts10 sec séparent deux trains de stimulations
- Dès qu’une décharge épileptique apparaît (P, PP, PO, PPO) pour le seuil inférieur,la stimulation est interrompue. - Ne pas essayer d’obtenir une crise clinique- Décharge électrique généralement obtenue à 15 Hz environ
Les fréquences supérieures ne sont pas testées si le protocole se fait dans un ordre croissant.
Le même procédé est appliqué pour les fréquences supérieures. La stimulation débutant par les fréquences élevées et se faisant dans un ordre décroissant.
Réponse photo paroxystique (SLI)
Crise myoclonique déclenchée par la SLI
Pointes et poly pointes ondes à la SLI
Epilepsie myoclonique chez un adolescent – myoclonies déclenchées par la SLI
Ondes lambda disparaissant à la SLI
Une réponse photo paroxystique ne dépassant pas la durée de la stimulation est sans valeur pathologique
Plus de 90% des sujets présentant une post-décharge dépassant la durée de la stimulation ouencore présentant des manifestations cliniques = valeur pathologique
Epilepsie photosensible pureToutes les crises sont induites par la SLI (télé, reflets du soleil, néons, escaliers mécaniques…)Crises observées : tonico cloniques (84%), absences (6%), myoclonies (1,5%) et partielles (2,5%).
Photosensibilité = marqueur génétique de l’épilepsie ?
- Réaction à la SLI diminue progressivement à partir de 20 ans- Disparaissent complètement avec le vieillissement.- Photosensibilité rare après 50 ans
SLI = méthode simple et fiableDivers protocoles peuvent être utilisés en pratique quotidiennepour dépister et quantifier la photosensibilité sans risque et sans recours à du matériel sophistiqué
Intérêt de l’EEG dans les troubles psychiatriques en relation avec l’organicité.Troubles du comportement aigus ou subaigus
1 - Agitation aigüe avec troubles de la conscience (allure confusionnelle)* épilepsie psychomotrice (primaire ou secondaire - tumeur)* état de mal psychomoteur*encéphalites (herpétique?)
2 - Troubles de la conscience subaigus avec ou sans troubles du comportement*encéphalopathies métaboliques (hépatique/rénale)*certaines démences (Creutzfeld Jacob) * tumeurs du cerveau (imagerie cérébrale)
EEG et Psychiatrie
Peu ou pas d’intérêt en psychopathologie pure
Conclusion
EEG = examen facile à réaliserReproductibleCompte rendu immédiatRésultats dynamiques qui complètent les données cliniques et Radiologiques
Son interprétation doit être rigoureuseTenir compte des données cliniques et para-cliniques
Il importe absolument de1 - de connaitre la technique utilisée et de savoir reconnaitre les artéfacts2 - de connaitre la variabilité individuelle à tout âge3 - de savoir que des anomalies peuvent être rencontrées chez des sujets indemnes
de toute atteinte du SNC4 - de savoir qu’un tracé normal n’exclut jamais totalement un diagnostic
* dans le cas de certaines tumeurs cérébrales muettes (fosse cérébrale)* dans l’épilepsie
5 - de ne jamais traiter un tracé notamment en épileptologie. traiter la crise et non faire disparaitre les anomalies EEG
Source Plouin: revue du praticien