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NUTRANEWS Science, Nutrition, Prévention et Santé Édité par la Fondation pour le libre choix www.nutranews.org JUILLET 2004 L’autisme se manifeste dès les premières années de la vie et se caractérise par un retard ou une absence de langage et un trouble de la communication. Des carences nutritionnelles semblent jouer un rôle important. La mise en place d’un régime associé à une supplémentation peut, dans certains cas, permettre une guérison totale en deux ou trois ans. p.2 L’infection à Helicobacter pylori. La bactérie Helicobacter pylori est responsable de gastrites chroniques, d’ulcères duodénaux et joue un rôle important dans la genèse des cancers gastriques. La résine de mastic, un remède naturel utilisé depuis des centaines d’années, semble éliminer cette bactérie. p.10 Sommaire Entretien avec : le D r Corinne Skorupka .................................................................................. 2 Nouvelles de la recherche ............................................................................. 8 L’infection à Helicobacter pylori ..................................................................... 10 Le pycnogénol, un puissant antioxydant, extrait du pin maritime ............................................. 14 L’humifulvate favorise l’équilibre ionique et l’élimination des métaux lourds toxiques ............ 19 Nouvelles de la recherche ............................................................................. 24 Entretien avec le D r Corinne Skorupka L’humifulvate, un supplément nutri- tionnel hongrois, est un complexe standardisé d’acides fulvique, humique et phénoliques, dérivé de la tourbe. p.19 favorise l’équilibre en minéraux et éléments-trace tout en chélatant les métaux lourds toxiques L’humifulvate

Dr Skorupka

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Entrevue avec le Docteur Corinne Skorupka. Elle soigne les enfants atteint d'autisme en changeant leur alimentation et leur donnant des suppléments.

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Page 1: Dr Skorupka

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Édité par la Fondation pour le libre choix • www.nutranews.org

JUILLET 2004

L’autisme se manifeste dès les premières années de la vie et se caractérise par unretard ou une absence de langage et un trouble de la communication. Des carences nutritionnelles semblent jouer un rôle important. La mise en place d’unrégime associé à une supplémentation peut, dans certains cas, permettre une guérison totale en deux ou trois ans. p.2

L’infection à

Helicobacter pylori.

La bactérie Helicobacter pylori estresponsable de gastrites chroniques,d’ulcères duodénaux et joue un rôleimportant dans la genèse des cancersgastriques. La résine de mastic, unremède naturel utilisé depuis des centaines d’années, semble éliminercette bactérie. p.10

SommaireEntretien avec :le Dr Corinne Skorupka .................................................................................. 2

Nouvelles de la recherche............................................................................. 8

L’infection à Helicobacter pylori ..................................................................... 10

Le pycnogénol,un puissant antioxydant, extrait du pin maritime............................................. 14

L’humifulvate favorise l’équilibre ionique et l’élimination des métaux lourds toxiques ............ 19

Nouvelles de la recherche............................................................................. 24

Entretien avec le Dr Corinne Skorupka

L’humifulvate, un supplément nutri-tionnel hongrois, est un complexestandardisé d’acides fulvique, humiqueet phénoliques, dérivé de la tourbe.

p.19

favorise l’équilibre enminéraux et éléments-tracetout en chélatant lesmétaux lourds toxiques

L’humifulvate

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Entretien avec

Comment définit-on l’autisme ?

Dr Corinne Skorupka : L’autisme est untrouble du développement, qui se mani-feste dès les premières années de la viede l’enfant. Les signes sont divers et d’intensité variable d’un enfant à l’autre.Il se caractérise par un retard ou uneabsence de langage, un trouble de lacommunication. L’enfant est indifférentaux autres, il évite le regard et ne jouepas avec les autres enfants…

Aujourd’hui, derrière le mot autisme se cachent beaucoup de troubles : desretards de développement ou de langage,des dysphasies, …

C’est génétique ?

Dr Corinne Skorupka : Il y a un terraingénétique, c’est sûr. On rencontre parfoisdes jumeaux autistes, des familles danslesquelles il y a plusieurs autistes, desschizophrènes et d’autres pathologiesliées, comme l’Alzheimer.

Mais on assiste à une explosion de ceproblème. Le nombre d’enfants diagnos-tiqués autistes ou hyperactifs (c’est unpeu dans le même registre) a augmentéde 500 % au cours de ces dix dernièresannées, ce qui oriente de plus en plus dechercheurs vers des causes environne-mentales, approches jusqu’à présentnégligées en France.

L’hyperactivité n’est pas de l’autisme,mais une défense contre lui. Très souvent,lorsque l’on traite un enfant contre

médecin, praticien du DAN et présidente de l’association Ariane*

le Dr Corinne Skorupka,

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l’autisme, il devient hyperactif. On retrouve les mêmes facteurs environne-mentaux dans les deux pathologies.

Dont nutritionnelles ?

Dr Corinne Skorupka : Nutritionnelles,métaux lourds et hormonales. Unretard du développement, du langagepourrait être lié à une carence nutri-tionnelle. Mais je pense que l’autismed’il y a cinquante ans n’est pas l’autismed’aujourd’hui. C’est pour cela qu’il est très difficile de le définir. Au lieu du mot autiste, je préfère utiliser l’expression de trouble envahissant dudéveloppement.

Développement psychologique etmoteur ?

Dr Corinne Skorupka : Sur le planmoteur, les enfants peuvent avoir descrampes, des retards moteurs, des crispations et une mauvaise coordinationdes mouvements, d’autres ne seront touchés que sur le plan psychologique.

Normalement dans l’autisme, il n’y aqu’un trouble psychologique. On vaavoir cette absence de contact visuel,cette fuite du regard, cet enfant qui jouetout seul dans son coin, qui n’aime pasqu’on le touche, … Ce sont des signescaractéristiques d’un enfant autiste. Dessignes que l’on ne va peut-être pas toujours rencontrer chez un enfant quel’on voit en consultation.

C’est réversible ?

Dr Corinne Skorupka : Oui, c’est réversiblesi on s’y prend très tôt. Si l’on pense qu’ily a derrière l’autisme des troubles environnementaux et nutritionnels etqu’ils sont pris suffisamment tôt, c’estpossible. Durant le développement dusystème neurologique, il y a acquisitionde la marche et du langage … À deuxans, tout cela peut encore être récupérés’il n’existe pas de lésion cérébrale. Unenfant qui, à huit ans, n’a jamais parlé, jene pense pas qu’on le fera entrer ensixième dans deux ans.

avec pour résultats le développement de candidoses, de parasitoses et d’autresperturbations au niveau de la flore intes-tinale. À la longue, cela provoque unproblème de perméabilité intestinale etune mauvaise absorption de tous lesnutriments.

Avec en premier les oméga-3. Quand ondose les oméga-3 d’un enfant autiste, lestaux d’EPA et DHA sont anormalement bas.

Donc la première chose, c’est de lessupplémenter en oméga-3 ?

Dr Corinne Skorupka : La premièrechose, c’est traiter l’intestin. Il faut avanttout nettoyer la dysbiose. Au départ, jedonne de l’allopathie parce qu’ils sontparfois trop infestés. Et, après, il est possible de donner de l’ail, de l’acidecaprylique, de l’extrait de pépin de pamplemousse, enfin tous les produitsqui vont traiter le Candida albicans. Il nefaut pas négliger les probiotiques ni laglutamine pour restaurer la perméabilitéintestinale. Avec les probiotiques, il faut faire attention qu’ils ne contiennentpas de lactose car il existe souvent uneintolérance au lait. Il faut aussi des enzymes digestives. La mauvaise digestiondu gluten et de la caséine entraîne la formation des peptides opioïdes nondigérés qui vont être éliminés par l’urine.

C’est facile de déceler un autisme, pourles parents ?

Dr Corinne Skorupka : Le problème, si vous avez un enfant qui ne parle pas à deux ans, c’est que vous êtes entouréde parents qui vont dire ce n’est pasgrave, il est en retard, cela va venir, … À trois ans, on commence à se poser des questions et à consulter à droite, à gauche. On attend six mois un rendez-vousà l’hôpital Robert-Debré. Les résultatsarrivent trois à quatre mois après.Lorsque l’enfant a entre trois ans et demiet quatre ans, on commence à faire undiagnostic. C’est du temps de perdu. Aux États-Unis, on fait des diagnostics àdix-huit mois.

Quels déficits nutritionnels retrouve-t-onchez ces enfants ?

Dr Corinne Skorupka : Je pense que l’onpeut dire que l’autisme de l’enfant, c’estl’Alzheimer de l’adulte. On va rencontrerune intolérance gluten/caséine, un problèmede perméabilité intestinale, une intoxicationaux métaux lourds.

Au départ, il y a un gros problème d’intestin.Et tout peut être lié. Une intolérance au gluten et à la caséine va générer unedysbiose (Candida albicans) pouvantentraîner des otites à répétitions traitéesabusivement par des antibiotiques, …

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*Association Ariane - Boîte n°104 - 19, avenue du Maréchal-Foch - 77508 CHELLES CEDEX - Tél. 01 60 36 46 02 - Fax 01 60 36 46 03 - Email : [email protected]

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sont quelquefois nécessaires. Mais la vitamine A peut être toxique à haute doseet ne doit jamais être administrée sanssurveillance médicale à doses importantes.

Vous ne pouvez pas utiliser des précurseurs ?Dr Corinne Skorupka : Le problème, c’estqu’avec les précurseurs de vitamine A, latransformation en vitamine A est trèsmauvaise. Les caroténoïdes sont égalementtrès bas, mais c’est lié au fait que cesenfants ne mangent pas ou très peu delégumes. Le fait de donner uniquementdes caroténoïdes améliore le taux decaroténoïdes mais la vitamine A, elle,reste basse.

À partir du moment où vous donnezbeaucoup d’oméga-3, il faut aussi de lavitamine E, pour qu’ils ne s’oxydent pas.Je donnais 400 UI, ce que je trouvaisénorme pour un enfant de 20 kg. Aprèsdosages, je peux quelques fois monterles doses jusqu’à 1 000 UI.

Vous la donnez sous quelle forme ?

Dr Corinne Skorupka : Naturelle. Vouspercez la gélule et vous la mettez dansl’alimentation de l’enfant. Ils ont besoinaussi de CoQ10 à haute dose. Lorsquel’on fait un bilan, on constate un déficittrès important en CoQ10. Par son actionau niveau de la mitochondrie, elle relancel’énergie et joue donc un rôle très important.

En fait, ils ont besoin de beaucoup d’antioxydants ?

Oui, d’un maximum parce qu’il y a un stress oxydant très important avecaccumulation des dérivés de la glycation.

À quoi cela est-il dû ?Dr Corinne Skorupka : Peut-être auxmétaux lourds. Et, aussi, il y a un problèmehormonal chez ces enfants. L’autismepourrait être lié à une masculinisation du cerveau durant la vie fœtale dont lacause pourrait être un excès de testostéronedans le liquide amniotique de la mère en

rapport avec une hyperandrogénie. Lessymptômes sont l’acné et l’hyperpilosité.Cela a pour conséquence un développementtrop important du cerveau droit et insuf-fisant du cerveau gauche qui est celui du langage et de la communication.L’association Ariane prépare une étude à ce sujet.

Est-ce cet excès hormonal, ces métauxlourds, les intolérances alimentaires ou lamauvaise absorption ? C’est multifactoriel !

On constate très souvent une intoxicationaux métaux lourds. À quoi est-elle liée ?Est-elle due aux amalgames dentaires de la mère, certains auteurs parlent du thiémorésal contenu dans certainsvaccins ou une insuffisance hépatique ?On ne le sais pas encore.

Oméga-3, vitamines A et E font partie desnutriments essentiels, mais cela ne suffitpas. Ces enfants sont tous carencés enfer, puis il y a tous les oligo-éléments, le zinc, le magnésium, le calcium. Cedernier est essentiel car on va souventsupprimer les produits laitiers. Il fautaussi du sélénium – quand on le dose ilest très bas, certainement à cause de l’intoxication aux métaux lourds –, …des vitamines B. Il ne faut donner cesdernières que lorsque la dysbiose esttraitée, parce qu’elles peuvent raviver lescandidoses.

Parmi les vitamines B, les plus importantessont la vitamine B6 et les folates qui sontdonnés à un taux très important. Les folates et la B12 sont les vitamines de lacognition et de la mémoire, mais aussicelles de la méthylation. Il y a aussi unproblème de détoxification chez cesenfants. S’il y a autant de métaux lourds,c’est en partie parce qu’ils ne détoxiquentpas. Donc, toutes les vitamines et lesnutriments de la détoxication leur sontdonnés. Et puis, tous les produits hépato-protecteurs et, en particulier, la silymarine.Après, le MSM (méthyle sulfonyl méthane)pour la sulfoconjugaison, ainsi que la

Le test des peptides urinaires va permettrede diagnostiquer cette intolérance. Celle-cin’est pas spécifique de l’autisme.

Une fois que l’on a mis les enfants aurégime et que l’on a traité l’intestin, onpeut supplémenter. Sinon, les nutrimentsne seront pas absorbés.

Parmi les carences que l’on va surtouttrouver, il y a donc principalement lesoméga-3. Il faut les donner à très hautedose, entre 1 g et 1,5 g d’EPA/DHA.

Quel rapport EPA/DHA ?

Dr Corinne Skorupka : On ne supplé-mente pas un enfant à l’aveugle, il fautpratiquer un dosage des acides gras de lamembrane, mais en règle générale l’enfant à de gros besoins en DHA. Les oméga-3vont améliorer l’inflammation intestinale.

Après, il y a la vitamine A. Elle pourraitrétablir les branchements des récepteursde l’acide rétinoïque qui sont essentiels àla perception sensorielle, au langage et à l’attention. En effet l’autisme pourraitêtre lié à la rupture d’une protéine G-alpha,ce qui entraîne des conséquences sur lesrécepteurs de l’acide rétinoïque dans lecerveau. En fait, 50 000 UI de vitamine A

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taurine. Mais, le plus important, surtoutquand il y a des métaux lourds, c’est leglutathion. Il y a malgré tout un petitproblème d’absorption et j’ai plutôt tendance à donner chez les enfants leglutathion en lotion.

Et les précurseurs de glutathion ?

Dr Corinne Skorupka : Il faut faire trèsattention à la cystéine, chez les enfants,parce qu’elle va réactiver les dysbioses.Par contre, ce que l’on peut faire, c’estprendre du glutathion et le faire prépareren spray nasal. Ainsi, vous avez une voied’absorption nettement supérieure etcela va directement au cerveau.

Ensuite, tous les produits de la méthyla-tion. Je vous ai dit les vitamines B6, B9,B12, mais, comme on va très souventretrouver une homocystéine élevée, onva utiliser la DMG, la TMG et, surtout, laSAMe.

La carnitine est, elle aussi, donnée chezces enfants à très haute dose.

Il ne faut jamais oublier l’acide alpha-lipoïque qui, en plus de toutes ses quali-tés antioxydantes, est un nutriment avecdeux fonctions soufrées au niveau de sastructure qui lui permettent de capter lemercure qui, lui aussi, a deux pôlesthiols. En plus, il est liposoluble ethydrosoluble et va directement au cer-veau. C’est l’un des produits que l’onassocie au DMSA pour détoxiquer.

Le DMSA ne doit être donné que quandla dysbiose est traitée, que l’enfant estsupplémenté, rechargé oméga-3, en vitamines A et E, en oligo-éléments, … Il nefaut pas oublier que c’est un chélateur etqu’il peut être hépatotoxique. On ne peut ledonner que chez un enfant complètementsupplémenté avec le foie en parfait état.

Dans le temps, comment se répartit ceprogramme de supplémentation ?

Dr Corinne Skorupka : D’abord, on commence par donner, pratiquement

chez tous les enfants, un régime sansgluten et sans caséine.

Pendant les trois premiers mois, régimesans gluten et sans caséine, traitementde la dysbiose, sans avoir peur d’utiliserl’allopathie dans ces cas-là. Quandvous avez une candidose chronique,sans antifongiques, on ne peut l’éradiquer. Puis les probiotiques. Maistout cela peut aller très vite. Si vousdonnez huit jours d’antifongiques avecdes probiotiques, l’intestin commencedéjà à fonctionner. Après, il faut traiter la perméabilité intestinale, avec des probiotiques, et la glutamine. Et, ensuite,c’est la supplémentation en oméga-3,en vitamine A et en vitamine E, enmagnésium, zinc, … Tous ces enfantssont carencés en fer. Il y a certainementune mauvaise absorption du fer par l’intestin. Donc fer et zinc, à ne pasdonner en même temps, au niveau del’absorption. Il faut faire attention de ne pas donner les minéraux en mêmetemps pour qu’il y ait une bonneabsorption. Idem pour calcium etmagnésium.

Dans un deuxième temps, c’est letraitement de la détoxication hépatique.

On utilise le glutathion, la taurine, leMSM, … Et on commence déjà à détoxiquer le mercure. Une fois que l’intestin est propre et le foie en état, que le corps est totalement supplémenté,à ce moment là, on peut passer à la détoxication au DMSA.

Et tout cela prend en moyenne combiende temps ?

Dr Corinne Skorupka : Entre un an etdeux ans.

Et avec quels résultats ?

Dr Corinne Skorupka : Plus on s’y prendtôt, mieux c’est.

Mais, concrètement, qu’est-ce que celaapporte à l’enfant ?

Dr Corinne Skorupka : En deux ou troisans, une guérison totale. Si c’est un problème nutritionnel, c’est total et trèsrapide. Vous mettez en place un régime,vous supplémentez et c’est immédiat.S’il y a une intoxication aux métauxlourds, il faut attendre, bien sûr, d’avoirfait la détoxication.

Tous les enfants ne sont pas les mêmes.Tout dépend de ce que l’on va trouver au

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écrire avec leur système à eux. Parcequ’avec le même bilan biologique,vous pouvez être autiste, asperger ouhyperactif ou, encore, enfant précoce.

C’est quoi asperger ?

Dr Corinne Skorupka : C’est une autreforme d’autisme. Les enfants ont le langage, ont tout, ils sont extrêmementintelligents, peut-être avec une précocité,mais ils ont un problème de communi-cation majeur et ne savent pas s’intégrerdans un groupe ni pratiquement pasdans une école, sauf s’ils sont bienentourés. Ils vont avoir un don, uniquementdans un domaine. Einstein n’a parlé qu’àcinq ans et n’a eu qu’une seule passiondans sa vie, les maths ou la physique. Iln’a pas pu s’intégrer dans autre chose.Au niveau émotionnel, cela a été unecatastrophe pendant toute sa vie.Souvent les génies, les Einstein, les

Newton, sont des autistes aspergers,avec énormément de problèmes de communication. Ils restent enfermésdans leur monde et uniquement axés surun seul domaine.

Beaucoup de praticiens sont-ils cons-cients de l’importance de la nutrition ?

Dr Corinne Skorupka : Cela commence.Il faut d’abord que la maladie soit reconnuecomme maladie génétique, nutritionnelleet environnementale, sinon on ne peutpas faire grand-chose. Il y a des pédiatresqui sont complètement dépassés. Après,quand quelqu’un commence à y croire,il faut qu’il connaisse la nutrition. Et celademande du temps. On ne devient pasnutrithérapeute du jour au lendemain.Et, sans cela, il ne comprend rien à ce qu’on lui raconte. Lorsqu’on parled’oméga-3, il ne sait pas ce que c’estparce qu’il n’a pas eu de formation.Après, il faut donner la bonne formation.Est-ce que cela existe aujourd’hui, je nesais pas.

Ensuite, vous avez quelqu’un quiconnaît un peu la nutrition mais qui apeur des enfants autistes. Ce n’est pas dutout son truc et puis, en plus, il faut gérer les parents derrière. Donc, psycho-logiquement, cela ne lui convient pas.

Pour les prendre en charge, il fautconnaître la nutrition et la psychologie,ce n’est pas simple.

De toute façon, on ne guérit pas tous lesenfants. S’ils sont pris très tôt, on peutavoir une guérison. À partir de quatre,cinq ans, on les améliore et on peutespérer une scolarité à peu près normale.

On peut espérer qu’il aura une vie quel’on puisse qualifier de normale ?

Dr Corinne Skorupka : Que l’on puissequalifier de normale, c’est-à-dire lesamener au maximum d’un système scolaire normal. Quand on les traite, ilsdeviennent plus ou moins asperger etvont avoir, vraiment, un attrait pour undomaine. C’est le cas d’un petit garçon.

niveau du bilan nutritionnel. Plus il estperturbé et plus cela ira vite. Après, il y ades cas plus ou moins compliqués. Chezun enfant qui a un simple retard de langage, cela va aller très vite. Quandvous le prenez à trois ou quatre ans, on peut, avec énormément d’efforts de la part des parents, d’orthophonie, detechniques éducatives, … le rattrapercomplètement et le mettre en CP deuxans après.

J’imagine que la nutrition ne suffit pas.

Dr Corinne Skorupka : Non, bien sûr. Il faut de l’orthophonie, de la psycho-motricité et des techniques éducativesqui sont malheureusement très peu utilisées en France. On connaît trèsbien, aux États-Unis, dans les paysanglo-saxons et dans le monde entier,des techniques éducatives pour leurapprendre à parler, à compter, à

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La seule chose qui l’intéresse, ce sont lesdinosaures. Il a une passion pour lesdinosaures. La mère n’entend plus parlerque de cela. Il en connaît plus sur lesdinosaures que tous les paléontologuesde la terre. Tout est à base de dinosaures.Sa mère lui a appris à compter avec lesdinosaures. Elle fait deux plus deux, il nesait pas ce que cela veut dire. Deuxdinosaures plus deux dinosaures, il saitque cela fait quatre dinosaures ! Cesenfants ont un attrait et il faut les aider àle développer. C’est le domaine desparents.

Malheureusement, quand ils sontgrands, à cause d’un problème hormonalet d’une masculinisation du cerveau, ilsont une adolescence très difficile etbeaucoup de schizophrénies explosent àcette période. Il y a souvent automutila-tion, agressivité … C’est très dur.

Un enfant pris à vingt ans ne fera pasPolytechnique demain, c’est sûr. Avecnos traitements, il va commencer à diredes mots, à s’exprimer, à demander cequ’il veut par un mot. Il est plus calme àtable et arrive à rester assis à une table

pour dîner sans tout casser. Pour unparent qui a vécu l’enfer, pendant desannées, c’est important.

Comment en êtes-vous venue là ?Dr Corinne Skorupka : Je suis psychiatrede formation. Je suis partie en courant del’hôpital psychiatrique et, à ce moment-là, j’ai connu l’homéopathie, la nutrithé-rapie. J’ai commencé à faire de la nutri-tion et à m’y intéresser. J’ai pratiqué lamédecine générale et la nutrithérapie.Bien sûr, je n’ai pas fait que de la psy-chiatrie, j’ai géré des dépressions maisaussi des arthroses, des fatigues chro-niques, du vieillissement, les problèmesde ménopause… tout ce que l’on a danscette clientèle. Et puis, un beau jour, lepremier enfant autiste est arrivé au cabi-net pour un problème de dysbiose quepersonne n’arrivait à traiter. Souvent, onne veut pas la traiter ou on le fait avec del’homéopathie. J’ai bien traité sa dysbio-se. Il était déjà au régime sans gluten etsans caséine et la mère m’a expliqué toutce qu’elle faisait pour lui. Je voyais unpetit enfant autiste qui allait entrer en CPet qui parlait très bien. La mère l’avaittraité toute seule, notamment, avec un

régime. J’ai très bien soigné son enfant etcomme elle connaissait d’autres parents,le bouche à oreille a fonctionné.

Et puis, après, je suis allée aux États-Unis. Le régime sans gluten, sans caséi-ne, je ne connaissais pas très bien. Lanutrithérapie, je la maîtrisais. Je suisallée aux États-Unis me former au DAN !Le DAN, ou Defeat autism now !,dépend de l’Autism Research Institute.Ils forment les médecins à traiter ce typede problèmes et c’est là que j’ai appristous ces protocoles de chélation et com-ment traiter les enfants intoxiqués auxmétaux lourds. Après ce parcours, j’aicréé ma propre association en France,Ariane, pour une meilleure informationde cette approche trop souvent négligéeen France.

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La maladie de Charcot-Marie-Tooth est caractérisée parune atteinte du système nerveux (neuropathie) et uneatrophie musculaire progressive. C’est une maladie génétique dont l’origine est attribuée à une dégénérescencede la gaine de myéline entourant les nerfs. La forme laplus fréquente (CMT-1A) concerne la moitié des patients atteints.

Des chercheurs de l’Inserm ont mis au point des modèles murins qui développent la CMT-1A. Chez ces animaux, la neuropathie apparaît vers l’âged’un mois. Les chercheurs ont réalisé une étude sur ces modèles murins pour tester l’effet thérapeutique de l’acide ascorbique (vitamine C). Ils ont traité,pendant trois mois, deux groupes de souris modèles malades âgées de 2 à 4 mois, l’un avec un placebo, l’autre avec de l’acide ascorbique à forte dose àraison d’une fois par semaine. Ils ont ensuite observé leurs effets sur les perfor-mances locomotrices des animaux avec des tests de puissance musculaire, demarche en ligne droite ou sur une poutre. Chez les souris sous placebo, ces performances se sont détériorées alors que chez les animaux traités, dès lepremier mois, cette détérioration était enrayée. Dans les deux mois qui ont suivi,leurs performances se sont même améliorées, notamment, leur puissance musculaire. Cette amélioration a duré pendant toute la durée du traitement.

La durée de vie des animaux a également été allongée : alors que les sourismalades ont une durée de vie d’environ six mois, celles qui ont été traitées avecl’acide ascorbique ont en moyenne vécu 19,7 mois, une durée de vie proche de celle d’une souris normale en bonne santé.

(Nature Medecine, April 2004)

Vitamine C et maladie de Charcot-Marie-Tooth

Nouvelles de la recherche

Les auteurs d’une nouvelle étude soulignent que le cerveau des nouveau-nés contient déjà des quantités importantes de DHA, un acide gras polyinsaturé de la famille des oméga-3. Pour assurer le développement normal du cerveau et desautres tissus, un fœtus a besoin de grandes quantités de DHA.

L’objectif de cette étude, conduite sur 11 585 femmesenceintes du sud-ouest de l’Angleterre, était d’examinerles relations entre la consommation maternelle depoisson à la fin de la grossesse et la fréquence de faibles poids de naissance.

Les résultats sont venus confirmer l’hypothèsequ’augmenter la consommation de poisson ou d’acides gras polyinsaturés oméga-3 au cours de la grossesse pourrait augmenter le rythme de croissance fœtale.(J. Epidemiology Community Health, 2004 ; 56 : 486-492)

Oméga-3 et croissance fœtale

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Nouvelles de la recherche

Curcumine et cerveau

Le syndrome de la bouche brûlante (SBL),comme son nom l’indique, est caractérisé parune sensation de brûlure dans la bouche maissans aucune cause apparente. La recherchesuggère que le SBL puisse impliquer à la fois des problèmes neuropathiques (maladienerveuse) et psychologiques. Une mauvaiseestime de soi et des difficultés dans les relationsavec autrui affectent tous les patients souffrantde SBL. Dans une précédente étude, une supplémentation en acide alpha-lipoïque s’estrévélée utile dans le traitement du SBL.

Des chercheurs ont donné à des patients souffrant de SBL trois traitements différents :une heure de psychothérapie deux fois parsemaine pendant deux mois, 600 mg quotidiensd’acide alpha-lipoïque, un traitement combinantpsychothérapie et acide alpha-lipoïque ou unplacebo, pris quotidiennement.

Les effets bénéfiques les plus importants ont étéobservés chez les patients qui ont suivi le

traitement combinant psychothérapie et acidealpha-lipoïque. 90 % d’entre eux ont au moinsrapporté des améliorations dont 31 % étaientsignificatives et 53 % une complète disparitiondes symptômes. Parmi les patients prenant seulement de l’acide alpha-lipoïque, 81 % fontétat d’améliorations, 40 %, d’améliorationssignificatives et 31 %, d’une complète guérison.Avec la psychothérapie seule, 40 % despatients ont vu des améliorations, 10 %, desaméliorations significatives mais aucune guérison complète. Les patients sous placebon’ont observé aucune amélioration significative.

L’acide alpha-lipoïque, qui s’est montré utiledans le traitement de maladies nerveuses diabétiques, semble également bénéfique danscelui du SBL. Les chercheurs ont écrit : « L’acide alpha-lipoïque pourrait compléter lapsychothérapie et être une alternative acceptableaux agents psychoactifs. »

(Medicina y patologia oral, 2004 ; 9 : 8-13)

L’organisme humain possède certainsgènes qui régulent l’activité antioxydante.Un de ces gènes, héméoxygénase-1(HO-1), est supposé défendre les cellules du cerveau exposées auxattaques radicalaires. Dans de précé-dentes études, la curcumine, dans des cellules de rat, encourageait fortement l’expression et l’activité deHO-1, indiquant que ce composé dusafran pouvait aider à enrayer leseffets de l’oxydation.

Dans le but de confirmer ces donnéeset de déterminer si la curcumine pouvait avoir des effets similaires sur des cellules du cerveau, des chercheurs ont examiné les effetsneuroprotecteurs de la curcumine etsa capacité à provoquer la réponsede HO-1 dans des cultures de neuronesde l’hippocampe. Le traitement par lacurcumine a eu pour résultat uneaugmentation de l’expression de HO-1ainsi qu’une expression plus impor-tante des enzymes antioxydantes. Lapré-incubation des cellules dans lacurcumine augmentait la résistancedes cellules aux lésions oxydatives.

Selon les chercheurs, cette étudeindique que la curcumine pourraitêtre utilisée dans un but thérapeutiquecomme un puissant inducteur deHO-1 qui pourrait protéger les cellulesdu cerveau contre les lésions oxydatives.Les chercheurs réclament des étudessupplémentaires in vitro et in vivo pour déterminer si la curcuminepeut prévenir les maladies neurodé-génératives.(Experimental Biology Conference, WashingtonDC, April 17-21, 2004)

Vitamine E, caroténoïdes et diabète de type II

Acide alpha-lipoïque, psychothérapie et syndrome de la bouche brûlante

Le diabète de type II est caractérisé par une utilisationinefficace de l’insuline ouinsulino-résistance. Des étudesont montré que des anti-oxydants peuvent réduire lerisque de complications decette maladie. En terme de prévention, la recherche suggèreque des lésions radicalairespourraient favoriser le diabèteen perturbant la sécrétiond’insuline ou en augmentantl’insulino-résistance.

Des chercheurs ont examinéla possibilité que des anti-oxydants alimentaires puissentinfluencer le risque de diabètede type II chez des adultes. Ilsont évalué l’alimentation de 2 019 femmes et de 2 285hommes sans diabète, âgés,

au début de l’étude, de 40 à 69 ans. À partir de l’analysede leur alimentation, les chercheurs ont déterminé leurconsommation de différentsantioxydants, incluant la vita-mine E (ses quatre tocotriénolset tocophérols), la vitamine Cet six caroténoïdes. Au coursdes 23 années de suivi, undiabète de type II a été diagnostiqué chez 383 sujets.

Une consommation élevée de plusieurs antioxydantsréduisait significativement lerisque de diabète de type II. Les personnes consommant les quantités les plus élevées devitamine E avaient 31 % moinsde risque de développer lamaladie que ceux qui en prenaient les plus faibles

quantités. Une forte associationa été observée avec uneconsommation élevée de bêta-cryptoxanthine qui réduisait cerisque de 42 %. La tendance àréduire le risque de diabète de type II n’était pas statisti-quement significative pourles caroténoïdes totaux nipour d’autres caroténoïdespris individuellement.

Les chercheurs ont noté : « Nos résultats renforcentl’hypothèse supportée par desexpériences chez l’animalselon laquelle une consom-mation suffisante d’antioxydantspourrait jouer un rôle dans laprévention du diabète detype II. »

(Diabetes care, 2004 ; 27 : 362-366)

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20 à 90 % des individus sont infectésL’infection à H. pylori est l’une desinfections chroniques les plus répanduesdans le monde et touche, selon les pays,20 à 90 % des individus. Elle est plus fréquente dans les pays en développementque dans les pays industrialisés. La bactérie se transmet directement d’hommeà homme. L’infection à H. pylori s’acquiertpendant l’enfance et perdure pendantdes dizaines d’années, voire pendant toutela vie. La personne infectée développeune forte réponse inflammatoire locale ethumorale qui s’installe progressivement dans la chronicité. Chez la plupart desindividus, la gastrite chronique évoluesans autre conséquence et sans manifes-tation de symptômes. Environ 10 % despersonnes infectées développeront, avecle temps, une maladie ulcéreuse et 1 % une néoplasie gastrique.

Pour éliminer l’infection, une trithérapiede 7 jours associant un puissant inhibiteur

de l’acidité gastrique et deux antibiotiques(parmi l’amoxicilline, la clarithromycineet le métronizone) est nécessaire. Avecun tel traitement, la bactérie est éradiquéedans 70 % des cas. La résistance auxantibiotiques est un facteur d’échec quel’on retrouve dans 12 à 14 % descas avec la clarithromycine et dans 30 % des cas avec le métronidazole.L’efficacité du traitement est égalementsouvent compromise par une mauvaiseobservance due à des effets secondairesdéplaisants.

Helicobacter pylori

L’infection à

La bactérie Helicobacter pylori est responsable des gastrites chroniques, des ulcères duodénauxet joue un rôle important dans la genèse des cancers gastriques. Les traitements conventionnelsd’éradication de cette bactérie associent inhibiteurs de l’acidité gastrique et antibiotiques. Un certainnombre de substances naturelles, incluant notamment la vitamine C, des acides gras polyinsaturés,des lactobacilles ou le mastic semblent avoir également des effets bénéfiques.

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On a longtemps pensé qu’aucune bactériene pouvait se multiplier et vivre dans l’estomac en raison de l’extrême aciditédes sucs gastriques qu’il sécrète. Mais, en1982, deux médecins australiens cultivent,pour la première fois, Helicobacter pylori,une bactérie présente à la surface de lamuqueuse gastrique où elle est capablede survivre malgré l’acidité gastrique etune activité immunitaire importante. Ilsémettent l’hypothèse que cette bactéried’un nouveau genre pourrait être à l’originede certaines maladies inflammatoireschroniques de l’estomac et du duodénum.

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Depuis les temps anciens, la résine demastic, extraite de l’écorce de ce pistachier,est utilisée dans les civilisations méditer-ranéennes comme antiseptique, antioxydantalimentaire, pour parfumer l’haleine,comme remède contre les douleurs d’estomac, l’indigestion et l’ulcère peptique mais, aussi, comme assai-sonnement d’une grande variété de boissons et d’aliments traditionnels7.

Il existe une vaste littérature, remontant à plusieurs siècles, concernant son utilisa-tion dans le traitement de différentesaffections gastro-intestinale incluant lecancer8. Au cours de ces dernières années,des travaux de laboratoire et des étudescliniques ont montré que le mastic tue labactérie Helicobacter pylori9 ainsi quetoute une variété d’autres bactéries etchampignons10 et qu’il pourrait avoir son

• Les lactobacillesOn a démontré que les lactobacilles dimi-nuent l’incidence des effets secondairesgastro-intestinaux des antibiothérapies.Cent vingt patients asymptomatiques,chez lesquels une infection à H. pylori

était présente, ont décidé de suivre untraitement pour éradiquer la bactérie. Ilsont reçu pendant une semaine, de façonaléatoire, de la pantoprazole (40 mg deuxfois par jour), de la clarithromycine (500mg deux fois par jour) et du tinidazole(500 mg deux fois par jour) ou ce mêmetraitement avec, en plus, du LactobacillusGG. Les résultats ont montré que la supplémentation en Lactobacillus GGréduisait les effets secondaires intestinauxdu traitement conventionnel d’éradicationd’H. pylori. En plus de cela, des donnéespréliminaires suggèrent que la supplé-mentation pourrait accroître l’efficacité de l’antibiothérapie4. In vitro, Lactobacillus

acidophilus inhibe la croissance d’H. pyloriisolée à partir d’échantillons de biopsiesgastriques de patients atteints de maladiepeptique5. De plus, chez des souris, l’administration de L. salivarius prévientla colonisation gastrique par H. pylori6.

Des études indiquent donc que lesLactobacilles peuvent réduire les effetssecondaires d’un traitement conventionneld’éradication et renforcer son efficacité.Par contre, aucune donnée n’indiquequ’un traitement uniquement par desLactobacilles pourrait être un traitementefficace de l’infection à H. pylori.

Le mastic éradique la bactérie Helicobacter pylori

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La résine de mastic est un remède naturel utilisé depuis plusieurs centaines d’années et dont la science moderne a montré l’efficacité et l’innocuité. Le mastic (Pistacia lentiscus) estune variété de pistachier qui pousse sur l’île de Chio, en Grèce.Des études montrent que la résine de mastic est capable de tuerla bactérie Helicobacter pylori, responsable des gastriteschroniques, des ulcères duodénaux et à la genèse du cancer del’estomac.

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utilité dans le combat de problèmes gastriques comme la gastrite et l’ulcèrepeptique.

Des recherches ont montré que le masticest cliniquement efficace dans le traite-ment des ulcères gastriques bénins ainsique dans celui des ulcères duodénaux11.Dans un essai clinique en double aveugleportant sur 38 patients, des chercheursont constaté qu’une dose orale de 1 g demastic par jour pendant une période dedeux semaines entraînait un soulagementdes symptômes dans 80 % des cas

chez des patients avec un ulcère duodénaltraité avec le mastic contre 50 % dans legroupe témoin. L’étude a égalementapporté des preuves endoscopiques quele mastic favorisait la guérison des tissusde la muqueuse gastrique. Les ulcères ontété complètement remplacés par des cellules épithéliales saines12. La guérisonde l’ulcère a été complète chez 70 % despatients prenant le mastic contre 22 % dansle groupe placebo.

Des études animales ont également montré que le mastic possède des

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Élimination d’H. pyloriDes chercheurs ont rapporté que le mastic était un agent antibactérien effi-cace dans le traitement de Helicobacterpylori. Dans leur rapport, ils ont notéque même de faibles doses de gomme de mastic – 1 g par jour pendant deuxsemaines – pouvaient traiter les ulcèrespeptiques très rapidement. Ils ont constaté que le mastic agissait contreHelicobacter pylori, ce qui pourrait

expliquer ses effets thérapeutiques chezdes patients atteints d’ulcères peptiques13.

Des chercheurs ont réalisé des tests invitro qui ont révélé que le mastic tuaitefficacement 99,9 % d’H. pylori lorsqu’ilétait testé contre différentes souches –NTCC 11637 (une souche de référencestandard) et six isolats cliniques enincluant trois résistantes au métronidazole.

Il faut souligner que le mastic était également efficace contre les souchesd’H. pylori résistantes au médicament,même à très faibles concentrations. Cesrésultats suggèrent que le mastic a desactivités antibactériennes très nettescontre H. pylori. Ces activités pourraientau moins en partie expliquer les propriétés anti-ulcéreuses du mastic.

Références

-7 Al-Said M.S. et al. Evaluation of mastic, a crude drug obtained from Pistacia lentiscus for gastric and duodenal anti-ulcer activity. J. Ethnopharmacol 1986; 15: 271-8.

-8 Hartwell. Plants used against cancer. Lloydia 1967 ; 30(4)

-9 Huwez F.U. et al. Mastic gum kills Helicobacter pylori. N. Engl. J. Med. 1998; 339(26) 1946.

-10 Tassou C.C. et al. Antimicrobial activity of the essential oil of mastic gum (Pistacia lensticus var. chia) on Gram-positive and Gram-negative bacteria in broth and in model food system. Int.Biodeterior Biodegrad. 1995; 411-20.

-11 Huwez F.U. et al. Mastic in treatment of benign gastric ulcers. Gastroenterol. Jan 1986; 21: 273-274.

-12 Fattahi M.R. et al. Helicobacter pylori re-infection and recurrence rates of duodenal ulcer following treatment with three different anti-H pylori regimens: a two-year follow-upstudy. Int. J. Med. Sci. 1999; 24(3&4): 82-86.

-13 Huwez F.U. et al. Mastic gum kills Helicobacter pylori. N. Engl. J. Med. 1998; 339: 1946

propriétés cytoprotectrices (protectricesdes cellules) et antisécrétrices et qu’il peutdiminuer les lésions de la muqueuse gastrique provoquées par les médicamentscontre l’ulcère et l’aspirine. Ainsi, chezdes rats chez lesquels des ulcères gastriques ou duodénaux ont été induitsde façon expérimentale une dose de 500 mg de mastic/kg (équivalent chezl’homme à 500 mg par jour) réduisait les sécrétions gastriques, protégeait lescellules et diminuait les lésions de laparoi de l’estomac induites par différentsprocédés expérimentaux.

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Le pycnogénol,

extrait du pin maritime

Le Pycnogénol est extrait de l’écorce du pin maritime qui pousse dans les landes de Gascogne,de Corse et des Corbières. Il contient des proanthocyanidines ou oligo-proanthocyanidines(OPC), une classe de flavonoïdes que l’on trouve dans un grand nombre de végétaux.

La recherche scientifique a montré que le Pycnogénol exerce des effets bénéfiques notammentsur la santé cardiovasculaire et la circulation veineuse, qu’il prévient certaines complications dudiabète et protège la peau des dommages provoqués par les rayons ultraviolets du soleil.

Le Pycnogénol renforce les lignes dedéfenses antioxydantes de l’organisme dedifférentes façons. Riche en bioflavonoïdes,il désactive toutes les espèces réactives del’oxygène ou radicaux libres. De plus, ilstimule la production par notre organismed’antioxydants cellulaires. Ainsi, en présencede Pycnogénol, les cellules synthétisentdeux fois plus de superoxyde dismutase,de catalase et de glutathion, les plus puissantes armes antiradicalaires de l’organisme. Par ailleurs, il prolonge ladurée de vie des vitamines antioxydantesE et C. Une étude in vitro montre ainsi

que le Pycnogénol augmente la durée devie de la vitamine C de 400 %1. Une autreétude in vitro indique que lorsque l’onexpose des parois de vaisseaux sanguins àdu Pycnogénol, leur contenu en vitamine Eest accru de 15 %2.

La combinaison de ces propriétés fait duPycnogénol un des plus puissants neutra-lisateurs de radicaux libres. Une étude acomparé la protection apportée aux lipidescontre les radicaux libres par différentsantioxydants. Le Pycnogénol s’est montrébeaucoup plus efficace que les vitamines Cet E, la CoQ10, l’acide alpha-lipoïque oul’extrait de pépin de raisin. La recherchemontre que, in vitro, ses capacités anti-oxydantes sont cinquante fois plus puissantes que celles de la vitamine E

et vingt fois plus importantes que celles de la vitamine C.

La supplémentation quotidienne de 45 volontaires en bonne santé avec 150 mg de Pycnogénol a eu pour résultats, au bout de trois semaines, une augmentation de 40 % de la puissanceantioxydante de leur sang. Pratiquementles mêmes valeurs ont été obtenues aprèstrois autres semaines de supplémentation.Cette étude clinique démontre que lePycnogénol a une biodisponibilité élevéeet qu’il augmente très fortement la protection antioxydante de l’ensemble de l’organisme. Lorsque les sujets ont cesséde prendre du Pycnogénol, leur niveau deprotection antioxydante est revenu auxniveaux de base du début de l’étude.

Un puissant antioxydant

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un puissant antioxydant,

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Le rôle de l’oxydation dans l’athéro-genèse – notamment le durcissement desartères – commence à être bien compris.Les LDL oxydées endommagent les cellules qui tapissent les parois des vaisseaux sanguins en provoquant denombreuses réactions incluant l’inflam-mation, la prolifération de cellules musculaires lisses et des mécanismes decoagulation qui participent au dévelop-pement de l’athérosclérose.

Deux études in vitro montrent que lePycnogénol module la libération d’oxydenitrique qui affecte la dilatation du diamètre des vaisseaux sanguins. Deschercheurs ont comparé les effets duPycnogénol avec celui de l’aspirine surl’agrégation plaquettaire induite par lafumée dans trois groupes de fumeurs. Ilsont constaté que l’agrégation plaquettaireétait inhibée par 500 mg d’aspirine oupar 100 à 125 mg d’extrait d’écorce depin. L’aspirine entraînant une augmentationdu temps de saignement, les chercheursont conclu de ces résultats que l’écorcede pin offrait un rapport bénéfice/risqueavantageux3.

Pycnogénol etathérosclérose

Le Pycnogénolnormalise la

pression sanguineLa pression sanguine augmente avec l’âgeet constitue un facteur de risque de maladiecardiovasculaire lorsqu’elle dépasse desvaleurs normales (< 140/90 mm Hg). Plusde 50 % des patients souffrant d’hyper-tension ont plus de 65 ans.

Le Dr Watson, du collège de santépublique de Tucson, en Arizona, a observéque le Pycnogénol réduisait la pression

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sanguine. Il a suivi 11 sujets d’environ 50 ans avec une légère hypertension, unepression systolique de 140 à 159 mm Hget/ou une pression diastolique de 90 à 99 mm Hg. Les sujets ayant une pressionsanguine dans ces valeurs sont considéréscomme étant au premier stade de l’hyper-tension.

Il a donné aux volontaires, pendant huit semaines, 200 mg quotidiens dePycnogénol dans le cadre d’une étude endouble aveugle, croisée et contrôlée contreplacebo. Le traitement a fait descendre lapression systolique à 134 mm Hg et la pression diastolique à 94 mm Hg. Laréduction de la pression sanguine systoliquepar la supplémentation en Pycnogénol

était statistiquement significative par rapportà la prise du placebo4. Le Dr Watson penseque la capacité du Pycnogénol à augmenterla production d’acide nitrique est respon-sable de la diminution de la pression sanguine. Les muscles entourant les vaisseaux sanguins contrôlent leur diamètreet, par conséquent, le flux sanguin et lapression. Alors que les hormones du stresscommandent à ces muscles de se contracter(réduisant ainsi le diamètre des vaisseauxsanguins et augmentant la pression), aucontraire, l’oxyde nitrique fait le contraireet relâche ces muscles.

Une étude récente en double aveugle,contrôlée contre placebo, publiée dansLife Science, est venue confirmer cesrésultats. Des chercheurs ont regardé leseffets d’une supplémentation quotidienneavec 100 mg de Pycnogénol ou un placebo dans un groupe de 58 adultesayant une pression sanguine élevée et quiétaient traités par de la nifédipine, un bloqueur du canal calcique. Tous les participants ont commencé avec une dose

quotidienne de 20 mg de bloqueur du canalcalcique et cette dose a ensuite été augmentée ou diminuée toutes les deuxsemaines jusqu’à ce que leur pressionsanguine soit revenue à des niveaux normaux.

Après douze semaines de traitement, ceuxqui recevaient en complément une supplémentation en antioxydants furent capables de maintenir leur pression sanguinedans des niveaux normaux avec une dosede 15 mg de médicament contre enmoyenne 21,6 mg pour ceux sous placebo.

Les effets bénéfiques du Pycnogénol sem-blent dus à ses propriétés antioxydantessur l’endothélium, la paroi la plus internedes artères qui se dilate et se contracte enréponse au flux sanguin.

Les chercheurs ont conclu de ces résultatsque, compte tenu de son action anti-agrégation plaquettaire et de ses effets anti-oxydants et anti-inflammatoires, lePycnogénol offrait un large éventail deprotections aux sujets hypertendus.

Références

-1 Cossins E. et al. ESR studies of vitamin C regeneration, order of reactivity of natural source phytochemical preparations. Bioch. Mol. Biol. Int. 1998; 45(3): 583-97.

-2 Virgili F. et al. Procyanidins extracted from pine bark protect alpha-tocopherol in ECV 304 endothelial cells challenged by activated RAW 264,7 macrophages: role of nitric oxideand peroxynitrite. FEBS lett 1998; 431(3): 315-8.

-3 Putter M. et al. Inhibition of smoking-induced platelet aggregation by aspirin and pycnogenol. Throm. Res. 1999; 95(4): 155-61.

-4 Hosseini S. et al. A randomized, double-blind, placebo-controlled, prospective, 16 week crossover study to determine the role of Pycnogénol in modifying blood pressure in mildly hyperten-sive patients. Nutr. Res. 21(9): 67-76, 2001.

-5 Petrassi C., Mastromarino A., Spartera C. “Pycnogénol in chronic venous insufficiency”, Phytomedicine, 2000 7(5) :383-8

Pycnogénol et insuffisance veineuse chroniqueOn a démontré que les proanthocyanidinescontenues dans le Pycnogénol inhibentles enzymes hyaluronidase, élastase etcollagénase. Ces enzymes sont capablesde dégrader les structures conjonctivesdes tissus, conduisant ainsi à une perméa-bilité vasculaire. Les proanthocyanidinesse lient de façon préférentielle à des zonescaractérisées par un contenu élevé en glycosaminoglycanes comme les paroiscapillaires. Cette caractéristique les rend

capables de diminuer efficacement la perméabilité vasculaire et de renforcer larésistance capillaire, la fonction vasculaireet la circulation périphérique.

In vitro, en présence de proanthocyanidines,des fibroblastes cutanés et des cellulesmusculaires lisses porcines s’attachent àdes fibres d’élastine. Les proanthocyanidines,en augmentant la résistance de l’élastine àla dégradation enzymatique et en renforçant

l’interaction entre les fibres et les cellules,favorisent le maintient d’un bon fonction-nement des parois vasculaires. L’additionde 1 mg/ml de proanthocyanidines à uneculture de cellules humaines de paroisveineuses malades provoquait une diminution de 34 % du taux d’acide hyaluronique, indiquant un effet possiblepour contrer les œdèmes veino-lymphatiquesqui semblent associés à une augmentationdes niveaux d’acide hyaluronique.

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Les parois de veines variqueuses diffèrent des parois de veines normalespar une perte du contenu en collagène et une augmentation des niveaux de protéoglycanes, en particulier, d’acidehyaluronique. Cette diminution peut être attribuée à une augmentation del’activité de l’enzyme destructrice deprotéine (détruisant le collagène) ainsiqu’aux radicaux libres. Les anthocyanosidessont également de puissants anti-oxydants capables de s’opposer auxeffets délétères des radicaux libres.

Des études sur l’homme ont montré que le Pycnogénol réduit l’agrégationplaquettaire. Une étude a évalué l’efficacitédu Pycnogénol dans le traitement de l’insuffisance veineuse chronique. Dansune première phase, les chercheurs ontdonné à 20 sujets un placebo ou 100 mgde Pycnogénol trois fois par jour pendantdeux mois. Dans une seconde phase de l’étude, 20 sujets supplémentaires ont reçu la même dose de Pycnogénol.

La première phase a montré une réductionde 60 % de la sensation de lourdeurdans les jambes chez les sujets supplé-mentés et une diminution de 74 % del’œdème sous-cutané. Dans la deuxièmephase, la lourdeur et l’œdème ontrespectivement diminué de 44 et 53 %.La pression veineuse était égalementsignificativement abaissée par le traitementavec le Pycnogénol. Cliniquement, la perte

vasculaire, l’inflammation périvasculaireet l’œdème sous-cutané ont tous étéréduits.

Dans une autre étude5 en double aveugle,40 patients souffrant d’insuffisance veineuse chronique et ayant des varicesont reçu, de façon aléatoire, pendantdeux mois, 100 mg trois fois par jour dePycnogénol ou un placebo. Le traitement ainduit une réduction significative de l’œdèmesous-cutané ainsi que de la lourdeur et desdouleurs des jambes après 30 et 60 joursde traitement. Près de 60 % des patientsprenant du Pycnogénol ont constaté ladisparition totale de l’œdème et de ladouleur à la fin du traitement. Tous lespatients ont rapporté une diminution dela lourdeur des jambes qui a disparu chez 33 % d’entre eux.

Dans un autre essai, quarante personnesont reçu quotidiennement de façon aléatoire pendant quatre semaines 600 mgd’extrait de marron d’Inde ou 360 mg dePycnogénol. Chaque participant a évaluéses symptômes et a été examiné avant etaprès avoir suivi ce traitement. Chez lessujets prenant l’extrait de marron d’Inde,les symptômes (douleur, crampes oulourdeur dans les jambes) n’ont pas étéréduits, pas plus qu’il n’y a eu d’amélio-ration de l’enflure des jambes. Par contre,chez ceux prenant du Pycnogénol, les symptômes ont été soulagés et l’enflure des jambes réduite.

Pycnogénol et rétinopathieChez les diabétiques, l’élévation des niveauxde glucose sanguin est responsable d’alté-rations des capillaires. La rétinopathie estune maladie qui affecte les capillaires dela rétine. Elle se développe lentementmais représente une sérieuse menacepour les diabétiques. Vingt ans après ledébut de la maladie, plus de 90 % desmalades atteints d’un diabète de type II etplus de 60 % de ceux ayant un diabète detype I auront une rétinopathie.

Cinq études cliniques portant sur plus de 1 000 patients ont montré que lePycnogénol est capable de ralentir la progression de la rétinopathie diabétique.Ces études montrent que le Pycnogénolrenforce l’intégrité des capillaires de larétine et prévient les écoulements sanguinsdans l’œil. Une utilisation continue duPycnogénol prévient la perte d’acuitévisuelle et même, dans certains cas, l’améliore légèrement.

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Références

-6 Leydhecker W. Zur medikamentösen behandlung der diabetischen retinopathie. The Ophthalmology Department of the University clinic of Würzburg, Germany. Study report.1986.

-7 Schönlau F., Rohdewald R. Pycnogénol for diabetic retinopathy : a review. 2002. Int. Ophthalmol. 24: 161-171.

-8 Saliou C. et al. Solar ultraviolet-induced erythemal in human skin and nuclear factor-kappa-B-dependent gene expression in keratinocytes are modulated by a French maritimepine extract. Free Rad. Biol. 2001; 30: 154-160.

-9 Rihn B. et al. From ancient remedies to modern therapeutics: pine bark uses in skin disorders revisited. Phytother. Res. 15: 76-78, 2001.

L’efficacité du Pycnogénol a été comparée,dans une étude6 en double aveugle, àcelle d’un médicament couramment utilisépour ralentir la rétinopathie diabétique, leDexium. Deux groupes de 16 patientsavec une rétinopathie diabétique furenttraités avec 120 mg par jour de Pycnogénolpendant 6 jours, puis 80 mg par jour ouavec du Dexium (2 à 3 comprimés parjour équivalent à 1 000 à 1 500 mg dedobésilate de calcium) pendant unepériode de six mois. Les résultats de cetteétude, réalisée en Allemagne, dans ledépartement d’ophtalmologie de la cliniqueuniversitaire de Würzburg, ont montréque le Pycnogénol était au moins aussiefficace que le Dexium.

Une étude7 multicentrique portant sur1 169 patients atteints d’une rétinopathie

diabétique a été conduite en Allemagne.Les sujets ont été traités pendant six moisavec 40 à 160 mg de Pycnogénol.L’objectif de ces travaux était d’évaluer sile Pycnogénol pouvait stopper la progressionde la perte de vision des patients. Ces derniers étaient âgés en moyenne de 65,2 ans et étaient traités pour un diabètesucré de type I ou II depuis environ 11 ans.Tous avaient une dégénération de la rétine et 49 % d’entre eux étaient déjàtraités pour une rétinopathie diabétique.

Après six mois de supplémentation avecle Pycnogénol, non seulement la perte devision des patients a été stoppée mais,également, l’acuité visuelle a été amélioréedans une certaine mesure. Cette tendanceà l’amélioration a été observée après seulement trois mois de traitement et s’est

poursuivie pendant les trois mois suivants.La supplémentation a été généralementbien tolérée et seulement 1,45 % despatients ont expérimenté quelques effetssecondaires mineurs, essentiellement desproblèmes gastro-intestinaux.

Le Pycnogénol santé et protection de la peauLe Pycnogénol améliore la microcirculationdans les capillaires cutanés favorisant unemeilleure oxygénation de la peau, unmeilleur apport de nutriments, unemeilleure hydratation tout en stimulantl’élimination des déchets. Grâce à sonaction anti-inflammatoire, le Pycnogénolaide à protéger la peau des lésions provoquées par l’exposition aux UV solaires.

L’exposition de la peau aux rayons dusoleil entraîne la production de radicauxlibres hautement réactifs qui endomma-gent les fibres de collagène et les cellulescutanées. Ces lésions débutent à la minutemême où commence l’exposition de lapeau aux UV et s’aggravent avec la duréede l’exposition et l’intensité du rayonne-ment donnant rougeurs et gonflements de

la peau ou, en d’autres termes, un coupde soleil. L’effet protecteur du Pycnogénolcontre les dommages induits par l’expositionau soleil a été démontré sur 21 volontairesen bonne santé âgés de 23 à 29 ans8. Lessujets ont reçu une supplémentation avecune dose de 1,1 mg de Pycnogénol par kgde poids pendant quatre semaines. Cettesupplémentation a eu pour résultat d’augmenter la DEM (dose érythémaleminimum) qui correspond à la quantitéd’UV nécessaire au déclenchement ducoup de soleil. Cette étude montre que,pris par voie orale, le Pycnogénol atteintla peau où il neutralise les radicaux libreset augmente la résistance de la peau aucoup de soleil. La supplémentation avecdu Pycnogénol réduit efficacement lephotovieillissement de la peau.

Le Dr Lester Packer, de l’université deCalifornie (Berkeley), a découvert lemécanisme par lequel le Pycnogénol peutexercer un effet bénéfique dans des cas depsoriasis et d’autres troubles cutanés. Lapeau de patients souffrant de psoriasis etd’autres maladies de la peau contient desniveaux élevés de protéines particulièresappelées calgranulines. Ces protéinessont spécifiquement associées à des étatsinflammatoires associés à de nombreusesmaladies cutanées. Selon le Dr LesterPacker, le Pycnogénol diminue fortementl’activation des gènes de la peau encodantces protéines néfastes avec pour résultatsune diminution de l’inflammation cutanéeet le retour de la peau à un état normal9.

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L’humifulvate, un supplément nutritionnel qui nous vient de Hongrie, est un complexe standardiséd’acides fulvique, humique et phénoliques dérivé de la tourbe. Il favorise l’équilibre dans l’organismedes minéraux et éléments-trace tout en chélatant les métaux lourds toxiques.

L’humifulvatefavorise l’équilibre ionique et l’élimination des métaux lourds toxiquesL’humifulvate est issu d’une tourbe géologiquement jeune, datant d’environ3 000 à 10 000 ans que l’on ne trouveque sur la rive nord du lac Balaton, enHongrie, aux pieds des monts Bakony.La tourbe se forme au cours de milliersd’années par l’accumulation de matières

végétales qui se dégradent progressive-ment, donnant naissance, d’abord à l’humus ensuite aux acides humique et fulvique.

L’intérêt pour la tourbe de cette partie dulac a été éveillé par le fait que les animaux qui paissaient la sphaigne à cetendroit étaient plus forts et en meilleuresanté que le reste du troupeau. Plusieursannées de recherches ont permis dedécouvrir que cette sphaigne était richeen acides fulvique et humique ainsiqu’en acides aminés naturels. Tous ceséléments ont la propriété de contribuer àmaintenir l’équilibre ionique dans l’orga-nisme et à éliminer les métaux lourdstoxiques tels que le cadmium, le plombou le mercure.

Des molécules organiques complexesLes acides humique et fulvique sont desmolécules organiques complexes. Ladégradation bactérienne et chimique deslignines et autres hydrates de carbonesdes structures des plantes est responsablede la formation des produits intermédiairesdes acides humique et fulvique. Ces produits intermédiaires sont ensuite

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polymérisés par la pluie en présence de polyphénols arrachés aux feuilles et autres composés botaniques. Les polyphénols peuvent être oxydés en quinones, spontanément, en présenced’oxygène ou par voie enzymatique à travers un vaste éventail de micro-organismes.

Les polyphénols provenant de la dégra-dation des plantes sont impliqués dans la formation des substances humiques et des acides phénoliques (acide pyroca-

téchique, acide vanillique, vanilline,résorcinol, acide férulique et acide benzoïque), et vont contribuer pour une grande part à la structure de cesmolécules. Ces acides phénoliques ont aumoins un groupe carboxyle (–COOH) etun groupe hydroxyle phénolique (–OH)1.On suppose que ce sont ces groupes quiconfèrent aux acides fulvique et humiqueleurs propriétés chélatrices.

L’humifulvate est formé de groupes fonctionnels contenant de l’oxygène, de

Une action chélatriceLe terme chélation vient du grec chelequi s’applique à la pince du crabe ou du homard. Une substance est chélatéelorsqu’elle est saisie, retenue et transforméepar un agent de chélation. Les propriétésde chélation des acides humiques ontété utilisées pendant longtemps pourpurifier les eaux usées. L’association d’acides humique et fulvique fait fonctiond’aimant et attire les gros atomes desmétaux lourds pour permettre à l’organismede s’en débarrasser par les voies normalesd’élimination.

L’humifulvate a la capacité de transférer,in vivo, des métaux dans et hors desmétalloprotéines2. Ces protéines jouentun rôle dans le stockage des métaux etséquestrent les ions métalliques enexcès, prévenant ainsi la toxicité. Laconcentration en métalloprotéines est laplus élevée dans le foie où les métauxs’accumulent dans les portions de métallothionines de cet organe. On peut

trouver des métalloprotéines dans d’autresorganes de l’homme, y compris en petites quantités dans le plasma sanguin,suggérant que ces protéines jouent également un rôle dans le transport desmétaux3.

Lorsque la capacité de l’humifulvate à selier à un métal libre est saturée ou qu’ilcontient une forte concentration d’unhumate de métal (liaison du métal à l’acide humifulvique), alors l’humifulvatetransfère ce métal à des molécules

l’azote et du soufre qui le rendent trèsapproprié comme ligand complexant lesmétaux. Sur différents sites et avec des forces différentes, les métaux sont liés auxpolypeptides et aux acides phénoliquesconnectés au noyau de l’humifulvate.

L’humifulvate a la capacité de se lier à desmétaux lourds comme agent d’échanged’ions tout en agissant comme transporteurde molécules de minéraux et d’éléments-trace essentiels à la santé de l’animal et del’homme.

Références

-1 Bruneton J. Pharmacognosy, phytochemistry medicinal plants. 1995 Paris France, Lavoisier Publishing.

-2 Glynn A.W. Fulvic and humic acids decrease the absorption of cadmium in the rat intestine. Archives of toxicology, 1995; 70: 28-33.

-3 Shils O. et al. Modern nutrition in health and disease. 8th ed. Vol 2 1994. Williams and Wilkin Baltimore.

-4 Schauss A. Minerals, trace elements and human health. 3rd edition 1998. Tacoma: AIBR Press.

-5 Hudak A. et al. Effect of the consumption of humic acid with bound complex micro elements in cases of occupational cadmium exposure. Central European Journal of Occupationaland environmental medicine, 1997;3(3): 175-186.

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comme des protéines qui seront capablesde l’attacher et de l’utiliser. D’un autrecôté, si la capacité de liaison à un métallibre est élevée, alors l’humifulvateforme des complexes avec des métauxlibres ou attachés à des métalloprotéines,favorisant ainsi leur excrétion. (Parexemple dans le cas de métaux lourdstoxiques comme le cadmium.) Ainsi, onpourrait en conclure que l’humifulvateest capable d’agir quelque part commeune métalloprotéine en raison de sonactivité chélatrice et de sa capacité à échanger des ions. Lorsque les métaux font partie d’une métalloprotéine,ils peuvent moduler ses réactions biochimiques4.

L’administration quotidienne d’humifulvatepar voie orale pendant six semainesdiminue de façon significative lesniveaux sanguins de cadmium tout enaugmentant sa concentration urinairechez 31 travailleurs adultes constammentexposés à ce métal toxique5. Chez lamajorité des sujets, les niveaux de fer initialement anormalement faiblesont remonté et les marqueurs du fonctionnement des reins et du foie ontété améliorés.

La recherche indique que l’absorptiondu cadmium par le système gastro-intestinaltout comme sa toxicité sont influencéspar l’apport d’éléments comme le zinc,le cuivre, le fer, le sélénium, le calciumou la vitamine C. Échangeur d’ions, l’humifulvate peut libérer ses éléments-trace liés sous forme de chélate pourqu’ils puissent être absorbés par les tissuset se lier à d’autres éléments immédiate-ment disponibles comme le cadmium.Dans le même temps, de nombreux éléments essentiels sont apportés et peuvent diminuer la biodisponibilité ducadmium dans le système gastro-intestinal.L’effet de l’humifulvate sur le métabolismed’éléments-trace a été étudié sur 51 adultesvolontaires en bonne santé (25 hommeset 26 femmes âgés de 18 à 60 ans). Deuxsemaines de supplémentation ont faitdiminuer les niveaux sanguins de plomb

et de cadmium de façon significative. Deplus, l’humifulvate réduisait l’absorptiondu cadmium et du plomb provenant del’alimentation ou de l’environnement6.

D’autres preuves des effets bénéfiques del’humifulvate ont été documentées dans des essais cliniques évaluant l’expositionaux métaux lourds créée par l’activitéprofessionnelle et l’environnement. Dans lecadre de l’observation clinique decheck-up réguliers de la santé au travail,on a trouvé 21 sujets avec des niveauxde plomb plus élevés que la normale et 26 personnes avec des niveaux decadmium excédant les limites acceptables.La prise quotidienne d’humifulvate a faitdiminuer les niveaux de plomb et decadmium dans le sang de façon significative7.

Deux études8 cliniques ouvertes ont examiné les effets de l’humifulvate chez des volontaires exposés au plomb.Vingt individus exposés par leur travailde façon importante au plomb ont reçu 20 ml d’humifulvate quotidiennementpendant six semaines. Par rapport augroupe témoin, les niveaux sanguins de

plomb ont diminué de façon nette etsignificative dès le début de l’étude. Aucunparamètre clinique ou hématologiquen’a été modifié pendant la durée du traitement. Deux sujets ont rapporté unelégère diarrhée transitoire qui s’est normalisée sans qu’il soit nécessaire destopper le traitement. Quatre sujets ontrapporté des nausées modérées et uneune migraine passagère.

Dans l’autre étude clinique ouverte portant sur 60 sujets, des résultats similaires mais moins marqués ont été obtenus. À la fin d’une période desupplémentation de douze semaines, lesmodifications des concentrations sériquesen plomb sont devenues significativespar rapport aux valeurs du début de l’étude.Bien que la diminution des niveaux sanguins de plomb ait été significative,elle a demandé un traitement de pluslongue durée, les doses d’humifulvate étantplus faibles que dans l’étude précédente.

Les données de ces deux études indiquentque plus les niveaux sanguins ou sériquesde plomb sont élevés, plus la réduction

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Références

-6 Molnar M. The study of Humet-R syrup’s effect on the metabolism of trace elements in healthy volunteers. 1992, Hungarian State Railway Public health Institute. Budapest.

-7 Molnar M. Blood lead and blood cadmium levels. Hungarian State Railway Public health Institute. Budapest.

-8 Florian C. The treatment of volunteers continually exposed to high doses of lead with the Humet syrup. 1995, primary medical care system outpatient clinic. Ajka Crystal Ltd.Sallay E. Open-labeled prospective clinical research on volunteers exposed to lead. 1998. Humet and trade research and development company. Budapest.

-9 Sarudi I. et al. Effect of Humet-R on the mobilization of a toxic heavy metal in pigs. In HM Doc 45-1-12, 97.

-10 Molnar. The study of Humet R syrup’s effect on the metabolism of trace elements in healthy volunteers. 1992.

-11 Molnar M. et al. Serum Serum iron, Institution of public health of the Hungarian railways. Budapest.

-12 Szuts P. et al. The application of Humet-R roborant syrup in paediatrics (open clinical test findings 1996, Erzsébet Hospital.-10 Molnar. The study of Humet R syrup’s effect on themetabolism of trace elements in healthy volunteers. 1992.

-13 Petrekanits M. Effects on the performance of elite athletes, Hungarian school of physical education. Budapest.

-14 Kovacs L. et al. Alopecia patients.

-15 Kirschmann G.J. et al. Nutrition almanc. 1996. New York, Mc Graw Hill.

Favorise l’équilibre en minéraux et éléments-traceL’humifulvate favorise le transport, l’absorption et la distribution de nutri-ments essentiels dans l’organisme. Dansl’eau, on pense que les acides humiqueet fulvique ont une influence bénéfiquesur la croissance biologique dans lerespect du recyclage du phosphore et de l’azote, de la biodisponibilité des éléments-trace et en limitant la toxicitépotentielle des métaux.

La recherche a donc émis l’hypothèseque de l’humifulvate standardisé dérivéde tourbe puisse influencer de façonpositive l’absorption des éléments-tracechez les animaux et chez l’homme parsa capacité à échanger des ions. Cettepropriété de l’humifulvate pourrait favoriserla prise et l’incorporation efficace de

complexes de minéraux essentiels et d’éléments-trace dans les cellules et les tissus. Des données préliminairessuggèrent que ce complexe de substanceshumiques dérivées de la tourbe hongroiseaffecte réellement l’utilisation (absorption,transport et distribution) des nutrimentsessentiels.

L’administration par voie orale, pendantdeux semaines, d’humifulvate (313,4 mg/japportant 150 mg quotidiens d’humifulvate)a été associée à une augmentation desconcentrations sanguines en cuivre et à une amélioration du métabolisme dufer chez 51 adultes en bonne santé10.Dans une autre étude non contrôlée, laconsommation d’humifulvate (156,7 mg/j)pendant six semaines a eu pour résultat

de ce paramètre est significative. De plus,une dose de 20 ml par jour d’humifulvatesemble plus efficace dans le traitementde l’exposition au plomb.

Des études animales ont confirmé leseffets bénéfiques de l’humifulvate sur lachélation des métaux lourds. Ainsi, desporcs adultes ont été nourris avec diffé-rentes doses d’humifulvate ou avec unplacebo. L’excrétion d’un isotope demercure qui leur avait été précédemment

administré a été observée. Les animauxqui avaient absorbé de l’humifulvate excré-taient plus d’isotope de mercure que ceuxdu groupe témoin. Bien que ces résultatsne soient pas significatifs en raison dupetit nombre d’animaux, cette étude justifie la réalisation d’autres travaux pourdocumenter l’efficacité de l’humifulvate àéliminer les accumulations de mercure9.

Ces études indiquent que l’humifulvatesemble être un chélateur efficace des

métaux lourds toxiques. De plus, in vivo,il montre un effet protecteur contre lesradiations. Ses effets bénéfiques pourraientêtre utilisés dans la prévention de lacontamination par des métaux lourdschez des ouvriers ayant des activités à risques en diminuant l’absorption demétaux lourds toxiques comme le cadmium et en accélérant leur élimination.Ils pourraient également permettre d’éliminerles métaux lourds que l’organisme accumule tout au long de la vie.

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Éditeur : Fondation pour le libre choixDirecteur de la publication : Linus Freeman - Rédacteur en chef : Yolaine CarelParution mensuelle - Abonnement (12 numéros) : 30 euros© 2004 Fondation pour le libre choix - Tous droits de reproduction réservés

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Supplémentation en minérauxDes déficiences en minéraux peuventavoir pour conséquences différents étatset maladies incluant perte de cheveux,eczéma, fatigue… Une étude dermatolo-gique sur la croissance des cheveux a étéconduite chez 29 adultes avec des chutes de cheveux susceptibles d’êtresreliées à des déficiences en minéraux. Lasupplémentation avec l’humifulvate adiminué la perte de cheveux et, même,chez certains sujets, accéléré leur régé-nération. Ces résultats ont été attribués àune amélioration du statut en éléments-trace des sujets et, notamment, en fer.Les niveaux sériques de fer des sujetsdont la croissance et la régénération descheveux s’étaient accrues ont augmentémais pas chez les personnes ayant eupeu ou pas d’amélioration14.

L’humifulvate a également produit desréactions positives dans d’autres patho-logies associées à des déficiences en

minéraux ou éléments trace comme l’eczéma chronique. Cette maladie cutanée a différents facteurs étiologiquescomme des réactions allergiques ou des déficiences nutritionnelles. La réactionà l’administration par voie orale d’humi-fulvate pendant trois semaines a été étudiée sur neuf enfants souffrant d’eczémachronique. Lorsque la supplémentation a

été arrêtée, l’eczéma est réapparu.L’étude a alors été poursuivie pendantdeux à trois mois avec les mêmes enfantset, à nouveau, l’eczéma a diminué pendant la supplémentation, reprenant àl’arrêt du traitement15, suggérant l’intérêtde nouvelles études pour évaluer l’efficacité d’une supplémentation delongue durée.

une augmentation des concentrationssériques, initialement basse, en fer. Parcontre, chez les sujets ayant, au début del’étude, des niveaux de fer élevés, cesderniers sont redescendus dans desvaleurs physiologiques normales. Cesrésultats indiquent que l’humifulvatepeut favoriser chez l’homme l’homéosta-sie du statut en fer11.

L’humifulvate a été utilisé dans le traitement de l’anémie et pour accélérerle rétablissement chez des enfants. Dix-neuf enfants avec une anémie due àune déficience en fer ont été étudiéspour déterminer si la prise par voie orale

d’humifulvate pouvait améliorer leur état général, leur appétit et leurs niveauxsériques de fer12. Après le traitement, l’état général et l’appétit des patients ontété améliorés. Une augmentation desniveaux sériques de fer a été observéeseulement deux semaines après le débutdu traitement. Les niveaux d’hémoglobineétaient variables, certains diminuant,d’autres augmentant mais à l’intérieurdes valeurs physiologiques souhaitées.

Cette variation des niveaux d’hémoglobinea également été observée chez des athlètesde haut niveau. Ces niveaux ont été étudiés chez 25 athlètes pour déterminer

si l’administration d’humifulvate parvoie orale pouvait affecter la résistanceau stress et leur capacité à augmenterl’intensité des exercices. Les niveauxd’hémoglobine des sportifs sont restésdans la tranche des mesures physiolo-giques souhaitées. Les athlètes ont rapporté une amélioration subjective deleur résistance au stress et de leur capacité de concentration pendant lapériode d’entraînement13.

Ces deux études suggèrent que l’humi-fulvate semble avoir la capacité de normaliser les niveaux de fer, de ferritinesérique et d’hémoglobine.

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Nouvelles de la recherche

Une étude a examiné l’utilisation intermit-tente de chondroïtine sulfate dans le traitementde l’arthrite du genou. Quatre-vingt-quatrepersonnes âgées de plus de 40 ans, souffrantd’arthrite de l’un ou des deux genoux, ontterminé cette étude qui a duré un an. Les participants ont reçu quotidiennementde façon aléatoire 800 mg de sulfate dechondroïtine pendant les trois premiers moisainsi que pendant les 7e, 8e et 9e mois ou unplacebo. Ils n’ont reçu aucun traitemententre les 4e et 6e mois ni entre les 10e et 12e mois de l’étude. Contre la douleur, lessujets étaient autorisés à prendre de l’acéta-minophène (jusqu’à 4 g par jour). Pour évaluer la réponse au traitement, différents

paramètres ont été mesurés et, notamment,le niveau de douleur, la mobilité de l’articulation, la durée de marche (le tempsnécessaire pour que les participants parcourent20 m à pied), l’évaluation de l’efficacité par les patients et par les médecins, laconsommation d’analgésiques et les modifi-cations de l’espace dans l’articulation.

La douleur dans le genou et sa mobilité sesont significativement améliorées dans legroupe prenant du sulfate de chondroïtinepar rapport aux sujets sous placebo. À la fin de l’étude, dans le groupe traité, lessymptômes avaient diminué de 36 % contreune baisse de 23 % dans le groupe témoin.

La durée de marche était également amélioréede façon significative. 89 % des patients etdes médecins ont évalué l’efficacité du traitement comme « bonne » ou « très bonne »contre 49 % dans le groupe sous placebo. Laprise moyenne d’analgésiques était significa-tivement moins importante dans le groupetraité que dans celui sous placebo.

De précédentes études avaient montré leseffets bénéfiques du sulfate de chondroïtine,mais c’est la première fois que l’on démontrequ’il ne doit pas nécessairement être pris defaçon continue pour être efficace.

(Osteoarthritis and cartilage, 2004 ; 12 : 269-276)

L’association de nutriments et d’exercice physique réduit de façon significative lesrisques d’athérosclérose en stimulant la production d’oxyde nitrique par l’organismece qui protège contre toute une variété detroubles cardiovasculaires.

Une équipe de chercheurs, conduite par Louis Ignarro, prix Nobel de médecine, a constaté que l’exercice physique pratiqué de

façon modérée diminuait le développement de l’athérosclérose ou du durcissement desartères chez des souris génétiquement sujettes aux maladies cardiovasculaires. On amontré que l’exercice, seul, augmente la production d’oxyde nitrique dans l’organisme.

Mais en ajoutant l’acide aminé L-arginine et des vitamines antioxydantes C et E, cet effet,selon Ignarro, est amplifié.

Les chercheurs, en collaboration avec des équipes de l’université de Naples, en Italie, etde la Fondation de la clinique Mayo, ont étudié six groupes de souris mâles âgées de huit semaines avec un taux élevé de cholestérol. Les animaux ont été divisés de façonaléatoire en trois groupes qui ont reçu, chacun pendant 18 semaines, une alimentationdifférente : des aliments riches en cholestérol, des aliments riches en cholestérol et desvitamines C et E, des aliments riches en cholestérol avec des vitamines antioxydantes etde la L-arginine. Après deux semaines de ce traitement, des souris de chaque groupe onten même temps été soumises à un régime modéré d’exercice physique.

Dans les trois groupes, les animaux ont perdu du poids et leurs niveaux de cholestérolont baissé lorsqu’ils faisaient de l’exercice. Les lésions athérosclérotiques étaient réduitesde façon significative chez les animaux ayant reçu des antioxydants et l’acide aminé. Ceslésions étaient diminuées de 40 % par rapport à celles d’animaux non supplémentés etne faisant pas d’exercice.

(Proceedings of the National Academy of Sciences, May 2004)

Arthrite et sulfate de chondroïtine

Les femmes enceintes qui consomment peu devitamine C et ont des taux d’acide ascorbiquebas peuvent avoir un risque accru de diabètegestationnel.

Des chercheurs ont étudié 67 femmes avec undiabète gestationnel et 260 témoins. Ils ont collecté des données à travers un questionnairealimentaire pour déterminer leur consommationde vitamine C alimentaire avant et pendant lagrossesse. Des prélèvements sanguins leur ontensuite permis de mesurer les concentrationsplasmatiques en vitamine C.

Les résultats ont indiqué que les femmes souf-frant de diabète gestationnel étaient plus âgées etconsommaient 10 % moins de vitamine C. Deplus, leurs concentrations plasmatiques enacide ascorbique étaient 31 % plus faible quecelles des témoins.

Après contrôle de différents paramètres, leschercheurs ont observés que les femmes qui faisaient état d’une consommation de vitamine Cinférieure à 70 mg par jour avaient 3,7 fois plusde risque de développer un diabète gestationnel.Les femmes ayant les plus faibles niveaux plasmatiques d’acide ascorbique avaient unrisque douze fois plus important de développerla maladie que celles avec les niveaux les plusélevés.(J reprod Med 2004 Apr ; 49(4) : 257-66)

Vitamine Cet diabète gestationnel

Vitamines, exercice physique et santé du cœur