12

Du nouveau dans la longue vie du Centre National de ... deret.pdf · aux banques de sang régionales pour leur implication et leur engagement quotidiens. ... Du nouveau dans la longue

Embed Size (px)

Citation preview

tous les défis qui nous interpellent en termes d’amélioration des capacités institutionnelles et opérationnelles du CNTS pour lui permettre d’assurer sa mission de garantir à toute la popula-tion la disponibilité et l’accessibilité de produits sanguins sécurisés et de quali-té sur l’ensemble du territoire national. Le plan stratégique 2017-2021 de la transfusion sanguine au Sénégal déjà validé, ainsi que le Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens 2017-2019 du CNTS signé avec l’Etat constituent des feuilles de route indispensables dans cette direction.

Je voudrais donc remercier tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ces documents stratégiques et tous ceux qui contribuent quotidiennement à ce que la chaine transfusionnelle soit une réalité. Je pense particulièrement aux donneurs bénévoles de sang, sans qui la transfusion ne serait pas possible. Je pense également aux pouvoirs publics, aux membres du conseil d’administra-tion et à tout le personnel du CNTS et aux banques de sang régionales pour leur implication et leur engagement quotidiens.

Le don de sang volontaire et bénévole est un bon symbole de partage et de contribution à la communauté à la-quelle on appartient et c’est pour cette raison que notre journal a été dénom-mé : « BOKK DERET ».

Bonne lecture à tous

sang situées au sein des structures hospitalières dans les 14 régions du pays.

La Politique nationale de transfusion sanguine validée en 2006 et la loi sur la transfusion sanguine qui est en cours de validation ont retenu le principe de répartir les tâches en séparant d’une part le producteur de produits sanguins qu’est le CNTS et ses démembrements régionaux et départementaux (Centres régionaux de transfusion sanguine et Postes de transfusion sanguine) et d’autre part les utilisateurs que sont les établissements de soins. Cette option a l’avantage de garantir une homogénéi-té dans la production, un accès optimal

aux produits sanguins de même qualité pour toutes les structures de santé pu-blique ou privée en évitant la dispersion des stocks, une meilleure traçabilité et enfin la responsabilité claire d’un EPS qui garantit la disponibilité et la sécu-rité du sang de qualité sur l’ensemble du territoire national. Ce premier numéro du journal of-ficiel du CNTS « BOKK DERET » me donne donc l’occasion de rappeler

L a transfusion sanguine est un élé-ment essentiel des soins aux pa-

tients et contribue à sauver des milliers de vies humaines chaque année au Sé-négal. Elle permet ainsi d’améliorer les indicateurs de santé, à savoir réduire la mortalité maternelle et infantile ; combattre le VIH/SIDA, les hépatites, le paludisme et contribuer à la prise en charge de maladies non transmissibles telles que les cancers, l’insuffisance rénale, la drépanocytose, l’hémophilie etc.

Le système transfusionnel du Séné-gal est caractérisé par l’existence d’un établissement public de santé (EPS) : le Centre National Transfusion Sanguine (CNTS). Ce dernier assure l’approvi-sionnement en produits sanguins des structures sanitaires de la région de Dakar et assure la coordination tech-nique des activités de 21 banques de

Du nouveau dans la longue vie du Centre National de Transfusion Sanguine. Le CNTS s’enrichit d’un journal officiel. Le Directeur du CNTS se félicite de ce 1er numéro et explique que tout Dakar est doté en sang par ladite structure sans compter la coordination technique des activités des 21 banques de sang des structures hospitalières qu’elle assure à tra-vers les 14 régions du Sénégal.

LE MOT DU DIRECTEUR DU CNTS, PROFESSEUR SALIOU DIOP

2

Lorsqu’en 2004, j’ai été proposé comme membre du Conseil d’Ad-

ministration du CNTS, j’ai d’abord été inquiet, vu l’ampleur de la tâche compte tenu des difficultés de l’époque pour faire de la transfusion sanguine un vrai acteur du système de santé. Ces difficultés, je les ai déjà vécues personnellement en tant que gynéco-logue comme chef du service de la ma-ternité de l’hôpital Aristide le Dantec. J’avais essayé à l’époque de mettre en place une banque de sang à la maternité pour assurer une meilleure disponibili-té de ce liquide précieux sans lequel la prise en charge de nombreuses patho-logies ne peut se faire avec efficacité.Depuis lors, les services qui font re-cours à la transfusion ont encore aug-menté avec la transition épidémiolo-gique et l’avènement des maladies non transmissibles. En plus de la maternité et de la pédiatrie qui étaient les utilisa-teurs principaux, de nouvelles spéciali-tés telles que la chirurgie cardio vascu-laire, l’oncologie, l’hémodialyse se sont développées dans notre pays et le sang est un composant essentiel des moyens

rentre dans ce cadre : mieux com-muniquer, mieux faire connaître le CNTS, aussi bien aux populations qu’aux pouvoirs publics eux-mêmes.Le conseil d’administration du CNTS est assez cosmopolite. Il comprend des représentants de l’État, des don-neurs de sang, son personnel, des re-présentants de l’Université et des personnes ressources qui ont acquis l’expérience de la transfusion sanguine sur le terrain. En leur nom et à mon nom propre, je voudrais accueillir avec plaisir ce journal et souhaiter que sa parution soit régulière et qu’il puisse contribuer effectivement à mieux faire connaître le CNTS. Pour que ladite structure joue pleinement sa mission principale qui est d’assurer l’appro-visionnement en sang de qualité de toutes les structures de santé du pays.

Professeur Fadel DIADHIOUPCA du CNTS

MESSAGE DU PROFESSEUR FADEL DIADHIOU

Pdt du Conseil d’Administration du Centre National de Transfusion Sanguine

L’Ancien chef du Service de la Maternité de l’Hôpital Aristide le Dantec revient ici sur le besoin impérieux du CNTS de communiquer efficacement pour atteindre ses objectifs.

thérapeutiques qu’elles utilisent. C’est pour cette raison que la disponibilité et l’accessibilité du sang sont devenues une priorité de santé et le CNTS doit être considéré comme un acteur dont l’intégration dans les politiques et pro-grammes de santé doit être une réalité.Alors que le CNTS poursuit sa mission en 2017 avec des projets bien structu-rés aussi bien sur le plan de la plani-fication que sur l’amélioration des ré-sultats, je me rappelle tout le travail que nous avons accompli, notamment en permettant une bonne stabilité du management de l’institution et en ren-forçant le plaidoyer qui a rendu pos-sible la systématisation du dépistage de l’hépatite C sur tous les dons de sang du pays.En même temps, je garde

constament à l’esprit tout ce qui nous reste à réaliser pour permettre que le CNTS soit vraiment un centre national, qu’il puisse mieux se déployer dans les régions et mieux assurer une harmoni-sation des pratiques transfusionnelles.Même si les réalisations du pas-sé seront toujours dans nos esprits, nous devons continuer à progres-ser. Le premier numéro du journal

3

LANCEMENT DU NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE 2017-2021 DE LA TRANSFUSION SANGUINE

AU SÉNÉGAL

Le 14 juin 2017, journée mon-diale du donneur de sang,

le Ministère de la santé et de l’action sociale a validé le nou-veau Plan Stratégique de la Transfusion Sanguine au Séné-gal (PSTS). L’objectif général étant d‘assurer, d’ici 2021, la disponibilité et l’accessibilité des produits sanguins sécurisés sur tout le territoire national.Ce PSTS 2017-2021 du Séné-gal a été élaboré par une équipe pluridisciplinaire, regroupant des médecins, techni-ciens, responsables ad-ministratifs, membres d’associations de don-neurs, responsables de syndicats profes-sionnels provenant des différentes régions du pays et après consul-tation des principaux intervenants et évalua-tion des opportunités et des défis de la trans-fusion sanguine au Sénégal. Les nouvelles orien-tations stratégiques de ce plan sont au nombre de quatre :

Améliorer la disponibilité de produits sanguins sécurisés et

leur utilisation rationnelle.

Il s’agira, à travers le renfor-

cement de la communication pour la promotion du don de sang et le développement du partenariat avec les différentes organisations, d’augmenter le nombre de dons de sang pour atteindre d’ici 2021, le taux de 10 dons pour 1000 habitants (6,1 dons/1000 habitants en 2016). La construction et l’équipement de 5 centres régionaux de trans-fusion sanguine permettra éga-lement d’améliorer la disponi-bilité et la qualité des produits

sanguins sécurisés sur le plan infectieux et immunologique à l’intérieur du pays. De même, la formation et la communication avec les prescripteurs permet-tra de rationaliser l’utilisation des produits sanguins et d’évi-ter les gâchis.

Améliorer la coordination des services de Transfusion

Sanguine au Sénégal

La prochaine adoption de la loi sur la transfusion sanguine, ainsi que celle des textes d’ap-plication permettra la mise en place d’un système intégré de gouvernance de la transfusion sanguine au Sénégal pour ga-rantir une harmonisation des pratiques dans le pays. Un sys-tème national informatisé de

gestion des données transfu-sionnelles facilitera le recueil en temps réel des niveaux d’ac-tivités et un meilleur contrôle des pratiques. L’harmonisation des pratiques transfusionnelles sera également poursuivie pour assurer le même niveau de qua-

lité et de sécurité des produits sanguins dans tout le pays.

Redynamiser le système d’assurance qualité de la trans-

fusion sanguine

L’objectif est d’ob-tenir l’accréditation sur le référentiel de la Société Africaine

de Transfusion sanguine/ So-ciété Américaine de transfusion sanguine. Pour cela, une auto évaluation a déjà été réalisée et plusieurs actions seront me-nées portant sur toute la chaine transfusionnelle afin de réduire les gaps. Cette approche devra intégrer les nouveaux centres régionaux et postes de transfu-

sion sanguine. De même, des activités menées par le Minis-tère de la Santé et de l’action sociale comme l’accompa-gnement des laboratoires vers l’accréditation par étapes au référentiel ISO 15189 seront poursuivies.

Créer une nouvelle dyna-mique pour le financement de la Transfusion Sanguine au

Sénégal

L’offre de services sera renfor-cée à travers les compétences spécialisées du Centre Natio-nal de Transfusion Sanguine (CNTS) en termes de labora-toire d’analyses médicales et de prise en charge des patients souffrant de maladies du sang. La mobilisation des ressources devra être accrue par le renfor-cement du partenariat avec les organismes publics et privés ; le plaidoyer sera renforcé au-près des pouvoirs publics pour la dotation d’un budget adapté aux attentes qui ne cessent de croître, compte tenu de l’aug-mentation des besoins en trans-fusion sanguine. Ces actions devront être intégrées dans le nouveau plan de financement de la transfusion sanguine qui permettra certainement de dé-finir de façon pérenne la place du sang parmi les produits dont l’accessibilité doit être assurée, notamment aux populations les plus pauvres.

Professeur Saliou DIOP Directeur du CNTS

4

*avoir un local spacieux propre et validé par le Centre National de Transfusion Sanguine ;*Avoir un comité d’organisation d’au moins 04 personnes ; *Prévoir une vingtaine de chaises et 04 tables ;Peut-on se faire dépister au CNTS ?Dans le cadre du don de sang, les tests de HIV 1 et HIV2 sont aussi effectués. Cependant, si la personne veut seulement effec-tuer le dépistage, on l’oriente à l’hôpital de Fann.

Avez-vous les moyens de vos ambitions ?

Nous sommes un établissement public de Santé, nous n’avons pas souvent les moyens de nos ambitions. En effet, les moyens hu-mains qualifiés, financiers et matériels font souvent défaut. Mais malgré ces manque-ments, nous essayons d’atteindre nos objec-tifs tout en souhaitant une amélioration.

Quels sont vos besoins techniques ?

• Un personnel qualifié et suffisant • Une formation continue pour un ren-forcement des capacités : • l’accueil et les Techniques d’Informa-tions et de Communications (TIC).

PROMOTION DU DON DE SANG

Quelles sont les conditions à remplir pour donner du sang ?

*Être âgé de 18 ans à 60 ans, volontaire ou bénévole avec un poids supérieur à 50 kg ;*Prendre un petit déjeuner léger avant le don;Cependant le don de sang est déconseillé chez :* les femmes enceintes ;*les femmes allaitantes ;*les femmes en période de règles ; *les personnes qui ont un comportement à risque ou des antécédents de MST ;Ensuite, c’est la consultation médicale qui déterminera de l’aptitude ou de l’inaptitude de l’individu.

Quelles sont les démarches à faire pour organiser une journée

de don de sang * Remplir une liste de promesses auprès des volontaires et bénévoles d’au moins 100 per-sonnes ;

Quels sont vos besoins en équipement ?

On ne peut pas faire de promotion et de sensibi-lisation sans moyen de locomotion à temps et à moment voulu donc :*disposer d’un véhicule et d’un chauffeur pour le service Promotion du Don de Sang et des Acti-vités Sociales (PDSAS) ainsi qu’une moto pour faciliter la prospection et la remise des résultats ; *disposer de matériels informatiques complets et performants ;*de photocopieuse ;*disposer d’outils de sensibilisation ;*de tentes démontables pour les collectes mobiles et les foraines ; *de bâches pour protéger les fauteuils de prélè-vement de la poussière et de la pluie ;*de ventilateurs et de grandes rallonges pour les collectes mobiles ;

Quelle est votre stratégie de promotion du don de sang ?

Ce sont les Informations Éducation et Communication (IEC) aussi bien en cabine fixe qu’à travers les médias. La fidélisation de nos partenaires privi-légiés comme les élèves, les étudiants, les Mi-litaires de Bango et les Gendarmes de Fatick….

Avez-vous les résultats escomptés ?Oui, nous pouvons l’affirmer car malgré quelques manquements nous arrivons par la grâce de Dieu, l’engagement et la persévé-rance à atteindre nos objectifs. En effet le nombre de dons ne cesse d’augmenter par an . En 2016 nous avons eu 36072 dons.

Jean Paul Ndour avec Diambars Mobile

Mme Diallo Dankhoumba Traoré : chef de Service de la Promotion du Don de Sang

et des Activités Sociales

5

« En 2016 nous avons eu 36072 dons »

Combien sont-ils les sénégalais qui méconnaissent les modalités du don de sang ? Ou encore ceux qui cherchent à connaître les formalités d’usage pour organiser une journée de don de sang ? Lisez cette interview et rien de tout cela ne vous sera plus étranger.

6

ÉTAT DU DON DE SANG AU SÉNÉGAL

6,1 dons pour 1000 habitants

Le Sénégal est largement en dessous des normes de l’organisation mondiale de la

santé, en ce qui concerne le don de sang. A ce rythme, c’est dans huit bonnes années que nous pourrons remonter la pente.Au Sénégal, les anémies et les hémorragies constituent une des plus grandes causes de morbidité et de mortalité aussi bien en gyné-cologie obstétrique où les hémorragies sont la première cause de mortalité maternelle (28 %) qu’en chirurgie, médecine interne et pédiatrie selon le document de politique nationale de transfusion sanguine au Sénégal du ministère de la santé et de l’action sociale qui date de 2006. Un autre document de po-litique nationale de transfusion sanguine au Sénégal du ministère de la santé et de l’action sociale de 2017 mentionne principalement deux pathologies nécessitant une importante disponibilité de sang durant le traitement : les hémorragies de la délivrance et les anémies sévères de l’enfant. Causes pour lesquelles la transfusion sanguine bénéficie d’une considé-ration particulière dans la politique nationale de santé. Il faut noter que la disponibilité et la sécurisation du sang constituent une stratégie prioritaire pour accélérer l’atteinte des Ob-jectifs du Millénaire pour le Développement liés à la santé, à savoir la réduction de la mor-talité maternelle et infantile, le combat contre VIH/SIDA, le paludisme et d’autres mala-

dies. Selon le Professeur Saliou DIOP, directeur du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), le Sénégal est à 6,1 dons pour 1000 habitants, alors que les normes de l’Organisa-tion mondiale de la Santé préconisent 10 pour 1000 habitants. ‘’Si nous continuons avec le même rythme, dit-il, nous n’atteindrons les normes de l’Organi-

sation Mondiale de la Santé (OMS) que d’ici 8 ans. Il nous faut donc accélérer le proces-sus. Il faut avoir beaucoup plus de donneurs de sang et nous avons vu une augmentation régulière, ces 10 dernières années, soit 13% la moyenne par an’’, préconise le Professeur Saliou Diop. Les spécialistes veulent dépas-ser ce nombre. ‘’En 2014, il y avait 69 295 dons ; en 2015, c’est 78 540 dons. Ce qui si-gnifie qu’il y a une progression’’, rassure-t-il. Cependant, il souligne qu’il ne s’agit pas uniquement de donner du sang. Car, chaque année, 12% des poches collectées sont dé-truites, parce qu’elles ont l’hépatite B. ‘’13% des poches ne seront pas utilisées, également, parce que contenant des résidus’’. C’est sur le thème : ‘’Don de sang dans les situations d’urgence’’ que la journée mondiale du don-neur de sang avait été célébrée le 14 juin der-nier. Selon le directeur du CNTS, 20 à 30% des dons sont réalisés en cas d’urgence. C’est ce qu’on appelle des dons familiaux. ‘’Ils sont à 40% dans les régions et de 1% à Da-kar’’, explique-t-il. A l’en croire, il y a beaucoup de situations d’urgence, principalement des femmes qui saignent après accouchement, avec des ané-mies graves. Il y a aussi les accidentés de la circulation. ‘’Il y a beaucoup de consé-quences, car, dans ces situations, les familles se mettent à chercher des donneurs de sang

pour régler les problèmes de leurs patientes. Et on n’est pas dans les conditions d’une bonne qualité de prise en charge’’. Une façon de rappeler la responsabilité que nous avons tous de donner du sang de façon régulière pour assurer la disponibilité d’un stock suffi-sant, pour une meilleure gestion des situations d’urgence. Le professeur Saliou DIOP, directeur du CNTS soutient que Dakar, Diourbel et Thiès sont les zones les plus approvisionnées en sang. Par contre, Sédhiou, Kolda, Matam et Louga sont les plus dépourvues. ‘’Il y a 23 banques de sang au Sénégal. Mais, le plan stratégique prend en compte la construction de nouveaux centres régionaux de transfusion sanguine (CRTS)’’, tient-il à préciser. Dernièrement, la mise sur pied de 4 banques de sang a été validée, renseigne le Professeur Tandakha Guèye du CNTS. Il s’agit de celles de Sokone, Linguère, Nioro et Tivaouane. ‘’Chaque fois qu’il y a une demande dans une localité qui remplit les conditions, nous leur permettons d’ouvrir une banque de sang qui peut être fonctionnelle. Les services de sang sont disponibles dans toutes les régions et le sang circule’’, annonce-t-il.Au chapitre des réalisations et perspectives, le directeur du CNTS souligne que le CRTS de Matam a déjà été construit ; tandis que le projet d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant est en train de construire celui de Louga. La banque de sang qui était à Saint-Louis, dit-il, est en train d’être transformée en CRTS. Pour le moment, il n’y a que ces trois centres régionaux mais la construction de trois autres est prévue d’ici 2021 selon le professeur Saliou DIOP, directeur du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS).

Jean Paul Ndour avec Diambars Mobile

7

Rendre le sang disponible et accessible sur tout le territoire national par l’augmentation du nombre de donneurs volontaires et bénévoles, l’organisation de campagne de dons, la sensibilisation sur le don de sang et la multiplication des unités de col-lecte pour les rapprocher des donneurs, le renforcement des moyens logistiques pour la collecte mobile ; c’est un combat auquel prend part quotidiennement le Centre National de Transfusion sanguine CNTS.

Elle a le regard hagard. Perdu. Comme si elle ignore là où elle se trouve. Sur place depuis 07h tapantes, elle croque le marmot et s’impatiente au fur et à mesure que les minutes passent. Ce ma-tin, lundi 14 Août 2017, Khady est venue de Keur Massar dans la ban-lieue dakaroise pour des analyses au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). La transfusion sanguine est présente au Sénégal depuis les années 50. Toutefois, le ministère de la santé et de l’action sociale peine à mettre en place un système transfusionnel qui assure la disponibilité du sang sur tout le territoire national. L’établisse-ment chargé de la mise en œuvre de la politique nationale de trans-fusion sanguine au Sénégal est le Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Il a pour mis-sions la coordination et la super-

vision des structures régionales ; l’assurance de la disponibilité des produits sanguins ; la formation et la recherche en transfusion san-guine et la coordination des sys-tèmes de management de la quali-té et d’hémovigilance. Depuis son érection en Établissement public de santé en 2002, le Centre Na-tional de Transfusion Sanguine a décliné ses nouvelles missions de service public à travers une poli-tique axée sur le renforcement de toutes les mesures destinées à as-surer la disponibilité, l’innocuité

et la qualité des produits sanguins, en même temps que l’appui au dia-gnostic et à la prise en charge des maladies du sang. Les actions dé-coulant de ces choix stratégiques ont eu des effets bénéfiques aus-si bien sur les niveaux d’activités que sur la performance et la situa-tion financière de l’établissement. L’année 2006 a été marquée par la validation de la Politique Nationale de Transfusion San-

guine, qui confère au Centre National de Transfusion San-guine le statut d’opérateur unique, avec une mission nationale, consistant à assurer la coordi-nation sur le territoire national des pratiques transfusionnelles. Ce présent projet d’établissement du CNTS a pour objectifs de dé-finir les stratégies et les actions à entreprendre dans les 5 prochaines années afin d’influencer de ma-nière significative la disponibili-té et l’accessibilité des différents produits sanguins de qualité sur

tout le territoire national, mais éga-lement de permettre d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des hémopathies au Sénégal. Les services administratifs sont la Direction, le Service adminis-tratif et financier, le Service de contrôle de gestion, le Service des ressources humaines, l’Agence comptable et le Service social. Pour ce qui est des Services tech-niques on a, le Service des labo-ratoires; le Service du Sang; la Surveillance des services; la Phar-macie et la Maintenance. Tous travaillent en symbiose pour une meilleure efficacité dans les ac-tions. Le CNTS compte un ef-fectif de 73 agents dont 61,64% relèvent de l’État. Le personnel médical représente 16% de l’ef-fectif, le personnel technique 42%, le reste étant constitué du personnel administratif et de soutien. Les donneurs sont à 75 % de sexe masculin alors que les femmes ne représentent que 25 %, bien qu’elles soient les principales bénéficiaires. L’âge moyen des donneurs de sang est de 25 ans. Les donneurs réguliers (ceux totalisant plus de 2 dons par an) ne représentent que 35 % de l’ensemble des donneurs. Le Centre National de Transfusion Sanguine est d’une accessibilité géographique frappante. En ve-nant de la Voie de Dégagement Nord (VDN), il se situe à droite de l’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar juste après la poste. Sa re-connaissance par plusieurs institu-

tions scolaires et universitaires en tant que centre de formation et de recherche en transfusion sanguine et son important réseau de parte-naires incluant les associations de donneurs et les ONG nationales et internationales sont les plus grandes forces de l’établissement chargé de la mise en œuvre de la politique nationale de transfusion sanguine au Sénégal. Les points faibles sont si nombreux qu’on peut penser que tout est à faire ou refaire : l’insuffisance de la coor-dination nationale des activités transfusionnelle : L’absence d’un système de financement efficace et pérenne de la transfusion san-guine ; la vétusté des infrastruc-tures du CNTS ; l’insuffisance des structures décentralisées de trans-fusion sanguine ; l’insuffisance du nombre de dons de sang par rap-port à la demande et aux normes de l’OMS ; le déficit en termes d’équipement de la chaîne de froid ; le déficit en termes de matériel de prélèvement et de préparation des produits sanguins ; le défaut d’automatisation de la qualifica-tion biologique des dons de sang en immunohématologie ; l’insuf-fisance du système d’hémovigi-lance ; l’insuffisance du nombre de personnel qualifié en transfu-sion sanguine ; le défaut de mise en œuvre complète de l’assurance qualité en transfusion sanguine ; le gaspillage et l’usage inadéquat du sang dans les services cliniques.

Jean Paul Ndour avec Diambars Mobile

PRÉSENTATION DU CNTS

8

Dr Ibrahima DIABY, Mme COULIBALY et Dr Alioune Badara SENGHOR, deux hommes et une femme, un vœu commun : la réussite du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). Ils se sacrifient en permanence pour le bonheur des patients depuis 2 ans, 17 ans et 10 ans. Les lignes qui suivent vous permettront de tout savoir ou presque de leur travail.

Le pas mesuré, le geste lent, lunettes d’intello bien vis-

sées, Dr Ibrahima DIABY, méde-cin au Centre National de Trans-fusion Sanguine (CNTS) affiche une large banane. L’accueil est chaleureux. Son travail, une acti-vité très spécialisée de la méde-cine consiste à sélectionner les données des individus voulant donner du sang pour vérifier s’ils sont aptes ou pas. Peut donner du sang toute personne en bonne santé ne présentant pas d’infec-tion et qui n’est pas hypotendu nous apprend t-il non sans ajou-ter que le délai entre les dons est de trois mois pour les hommes et de quatre mois pour les femmes. Cela est dû à la physionomie de la femme qui doit perdre du sang chaque mois. « L’activité sexuelle n’est pas une contre-indication mais plutôt le comportement sexuel qui peut présenter des risques d’infections sexuellement transmissibles. C’est la raison pour laquelle, avant d’accepter tout don de sang, on demande si le concerné n’a pas eu de rapports sexuels non protégés pour évi-ter une probable contamination. Mais si c’est une conjonction protégée, il n’y a aucun souci » explique l’homme de l’art très à l’aise dans sa blouse blanche.Sur le terrain, le toubib au CNTS depuis deux ans a pour rôle de veiller à ce qu’il y ait zéro ac-cidents et incidents pendant les dons. Il doit être prêt à réanimer le donneur en cas de malaise.Pour ce qui est du nombre de donneurs, il estime que des ef-forts sont consentis par les po-pulations mais les objectifs ne sont pas encore atteints.

« La proximité du Centre Natio-nal de Transfusion Sanguine avec l’Université Cheikh Anta Diop fait que nous voyons de plus en

plus des étudiants âgés entre 18 et 30 ans venir donner du sang. Les jeunes qui ont entre 18 et 40 ans représentent d’ailleurs notre plus grande cible, même si l’on peut donner du sang jusqu’à 60 ans. La sensibilisation aussi est non négligeable avec les acteurs de la transfusion sanguine et les jour-nalistes qui ne cessent de commu-niquer des informations utiles aux populations. Aujourd’hui, même les écoliers ne sont pas en reste ».« C’est illégal que les moins de 18 ans donnent du sang, parce que n’étant pas encore majeurs, ils ne peuvent pas prendre leurs propres décisions sans l’avis des parents. Deuxièmement, avant 18 ans le sujet n’a pas encore fini sa croissance. C’est ce qui est préco-nisé par les professionnels de la santé. Mais en cas de force ma-jeure, il est permis aux moins de 18 ans aptes de donner du sang. Au-delà de 60 ans, le don n’est plus accepté parce que l’indi-

vidu commence à se fragiliser et beaucoup de pathologies qui contre-indiquent le don de sang surviennent telles que l’hyperten-

sion artérielle, le diabète, le rhu-matisme, la polyarthrite et cer-tains médicaments sont toxiques pour le sang. Dans ce cas, pré-lever du sang s’avère néfaste » détaille Dr Ibrahima DIABY.Quand vous lui demandez s’il est satisfait de son travail, il répond « oui » tout de go: « Je suis comblé parce que nous sauvons beaucoup de vies. Nous sommes là à faire la sélection médicale mais tout Dakar (l’ensemble des hôpitaux et des transfusions) compte sur nous. Ils font leur demande ici. La difficile adaptation du début a cédé la place à une intégration réussie parce que la médecine c’est l’expérience » argumente le toubib au teint clair du CNTS.Pour l’atteinte de leurs ob-jectifs qui sont aussi ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il pense que la sensibilisation doit toujours être de mise pour faire comprendre que c’est la population jeune

qui doit le plus donner du sang. « Pour booster le don de sang, il faut que les personnalités pu-bliques charismatiques donne l’exemple : les artistes ou les ma-rabouts et on va les appeler les acteurs de la transfusion. Cela pousserait la masse à s’intéres-ser au don de sang. Sûrement, il y en a qui ne savent même pas qu’il existe un Centre Na-tional de Transfusion Sanguine au Sénégal» propose le Dr Ibra-hima DIABY, médecin géné-raliste au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS).

« L’objectif, c’est l’obtention de sang de qualité en quantité

suffisante »

Chez Mme COULIBALY, chef du service des ressources hu-maines du CNTS, la bienséance n’est pas un vain mot. Elle dé-gage, gentillesse, précision dans les réponses et élégance. Son travail peut se résumer en quatre mots : la gestion des hommes. « Cela englobe beaucoup d’aspects : il y a une partie administrative qui concerne le fonctionnement quotidien du centre ; il y a aussi les activités stratégiques. Donc il s’agit de s’occuper de tout ce qui touche au personnel du point de vue paiement, gestion des congés, recrutement, licenciement, de tout ce dont le personnel aurait besoin pour mener à bien la mis-sion du CNTS » énumère-t-elle avant d’enchaîner : « Si je n’étais pas satisfaite je serais partie. Je pense que tant qu’on est là c’est parce que ça va. Bien, très bien ? Moyennement ? Je dirai plutôt bien. Tout n’est pas parfait mais le minimum est là. Le CNTS est une maison que je connais et en général quand on connaît un mi-lieu, on arrive à s’accommoder. On apprend à vivre quelque part, on ne vient pas pour s’imposer. Et de ce point de vue, je pense que j’ai réussi » explique celle qui a gravi les échelons : de l’accueil aux ressources humaines en pas-sant par l’agence comptable et le service administratif et financier.

9

« Quand on est seule dans un service aus-si important que les ressources humaines du CNTS, ça pose problème. Sinon la ges-tion des hommes est complexe parce que chaque personne a son éducation, sa culture, sa mentalité, son tempérament, donc c’est toujours très difficile de gérer des gens mais on s’en sort quand même avec l’aide des doyens de la maison et ça marche pour la plupart du temps » nous dit Mme COULIBALY, une dame qui a du métier.

Elle a pris service au ressources humaines il y a deux ans et demi et aimerait au bout des trois ans une meilleure gestion du personnel. Entre temps, elle pense pouvoir maîtriser le poste pour l’atteinte des objectifs de la maison. L’objectif majeur étant l’obtention de sang de qualité et en quantité suffisante. Et pour y arriver « il nous faut beaucoup plus de per-sonnel même si nous disposons d’un person-nel de qualité avec divers spécialistes dans le processus de validation du sang. La direction en est consciente, nous y travaillons au quoti-dien et nous allons poser des actes dans un dé-

lai très court » renseigne Mme COULIBALY.

Il est en congé mais est obligé de travail-ler sans rechigner durant les matinées pour évacuer les affaires courantes. Lui, c’est Dr Alioune Badara SENGHOR, chef du service de la pharmacie du Centre National de trans-fusion Sanguine (CNTS). « Notre travail consiste à assurer l’approvisionnement en réactifs et consommables pour le fonctionne-ment du centre. Je suis satisfait de mon tra-vail parce qu’en tant que pharmacien formé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et titulaire d’un doctorat, mon tra-vail ici est en adéquation avec ce que j’ai ap-pris. Donc c’est plaisant de servir ma nation tout en pratiquant mon métier à travers la responsabilité qui m’est confiée. La particu-larité ici, c’est que nous formons une famille sous-tendue par une parfaite communication entre les différents chefs de service à travers des réunions de staff » décrit le pharmacien recruté par la fonction publique et en ser-vice au CNTS depuis le 1er septembre 2007.Les difficultés ne manquent pas « Il y a des choses à parfaire. L’administration du CNTS est lourde, ce qui ralentit le circuit d’approvisionnement. Parfois les bons de commande tardent à être disponibles. Ce sont des limites à corriger pour plus d’effi-cacité. Nous collaborons avec la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) qui, en termes de sécurité transfusionnelle nous fournit la majorité des intrants que nous uti-lisons à savoir les poches de sang et les réac-tifs » détaille l’homme à la blouse blanche.Pour l’atteinte des objectifs du CNTS, le Dr Alioune Badara SENGHOR, chef du service

de la pharmacie du Centre National de trans-fusion Sanguine (CNTS) propose l’améliora-tion des infrastructures de la pharmacie parce qu’il n’y a pas encore un bâtiment dédié à la pharmacie. De ce fait, ses locaux sont disper-sés. Il faudrait aussi selon le toubib rendre plus agréable le cadre, faciliter l’accès des médicaments aux patients et veiller à la une meilleure conservation des produits. « L’autre point phare, c’est la disponibilité de moyens logistiques (voitures) pour que la pharma-cie puisse pleinement jouer son rôle surtout dans l’approvisionnement et l’acheminement des produits sans oublier le renforcement du personnel de la pharmacie. En effet, il n’y a qu’un gestionnaire qui s’occupe à la fois de l’approvisionnement et de la distribution des médicaments mais également de tous les besoins de la maison en intrants en plus des enregistrements. C’est mieux que cet agent soit secondé pour plus d’efficacité. Toute-fois, je reconnais que la direction du CNTS est entrain de consentir beaucoup d’efforts pour l’amélioration globale du centre et au bon fonctionnement de la pharmacie. Le mi-nistère de la santé et de l’action sociale aus-si ne ménage aucune peine pour appuyer le CNTS même s’ils doivent être amplifiés » renchérit le Dr Alioune Badara SENGHOR.

Jean Paul Ndour avec Diambars Mobile

«Ma grand-mère était gravement malade et c’est un don anonyme qui l’a sauvé...»

Ce patient venu faire des analyses a requis l’anonymat. Il pénètre le CNTS pour la première fois, cause pour la-quelle il dit ne pouvoir apprécier la qualité des services même s’il estime que c’est de loin meilleur que dans les autres hôpitaux.Imam Mactar NIANG venu de Pikine, dans la banlieue dakaroise accompagne sa femme enceinte qui doit effectuer des analyses. Il dit être passé par beaucoup de centres de santé et d’hôpitaux mais juge le service du CNTS plus à point. La seule chose qu’il déplore c’est qu’il

faut faire la queue longtemps parce qu’il y a trop de monde. Il souhaite que le personnel soit en place à 8h00 pour que le travail démarre tôt.Fama, la trentaine consommée est là parce que son médecin lui a demandé de venir faire ses six analyses au CNTS. Elle déplore aussi le long rang. « En tant que femme enceinte, je suis là de-puis 8h à faire la queue. Il est bientôt 9h et mon tour n’est pas encore arrivé » narre-t-elle.Hubert DIATTA dans un verbe qui rap-pelle les homélies des prêtres explique qu’il est venu prendre des résultats suite à un don de sang. L’étudiant en Master 1 au département d’Anglais de l’UCAD

s’offusque du fait que c’est la 3e fois qu’il vient chercher ses résultats et qu’on lui dit que ce n’est pas disponible. « Ma grand-mère était gravement malade et c’est un don anonyme qui l’a sauvé. Ça a été le déclic qui m’a convaincu à don-ner mon sang à chaque fois que ce sera possible » confie-t-il, les yeux pétillants d’émo-tion.

Jean Paul Ndour avec Diambars Mobile

AVIS DE QUELQUES PATIENTS SUR LE CNTS

Directeur de publication:

Pr Saliou Diop

Secrétariat de rédaction:

Fatou Kine Diop

Comité de rédaction:

Ousmane Nabe Berthe - Pr Tandakha Ndiaye Dieye

Mme Thérèse Sow - Mme Khadidiatou Niang Coulibaly

Mme Dankhoumba Traore Diallo - Mme Caro Ndoye Sow

Dr Moussa Seck - Dr Alioune Badara Senghor

Dr Youssou Bamar Gueye

Réalisé par : Diambars Mobile / [email protected]+221 76 675 31 48 / 49

10