8
Numéro 112 Vendredi 20 avril 2018 Pages 4 & 5 Le dossier d'Ingrid Mattmann, le commerce de la guerre Page 6 Pierre-André Milhit, le camarade poète Page 3 La Voix des partisans, qui osera briser le tabou? Edito | Question de priorités Barbara Lanthemann, présidente Question de priorités. C’est ainsi que le PSVR entre en campagne contre l’organisation des jeux olympiques à Sion en 2026. Le PS n’est pas en opposition, il est en ordre de proposition. Nous voulons autre chose. Nous avons d’autres priorités. Nous avons d’autres préoccupations. Nous avons une autre vision pour ce canton et pour notre pays. Nous estimons que les richesses de ce pays doivent d’abord servir toute la population. Des plus faibles aux plus forts. Non pas uniquement quelques promoteurs, quelques sponsors, quelques bétonneurs, quelques entrepreneurs en quête d’une nouvelle manne. Nous défendons une politique qui permette une redistribution équitable des richesses et des profits. Nous avons une haute estime de l’éthique, dans les affaires aussi. On ne collabore pas avec une organisation qui n’a jamais réussi à apprendre des erreurs du passé, et qui continue à fonctionner d’une manière douteuse et opaque. Le PS doit se battre pour garder une ligne claire. Ce n’est pas Macron, persifleur de jolies phrases, qui dira le contraire. Lui qui a mangé les graines du pouvoir dans la main de Hollande pour anéantir le parti ensuite, siphonnant des voix auprès de celles et ceux qui voyaient en lui une gauche nouvelle, lui leur fait goûter aujourd’hui l’amertume de la trahison, de gauche il n’a eu que le siège qu’on lui avait accordé… Ne soyons pas dupes, ne soyons pas naïf-ves. Il n’y a pas trente six mille manières d’être socialistes. Il n’y a que la cohérence et la clarté. Et une certaine idée des priorités.

Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

Numéro 112Vendredi 20 avril 2018

Pages 4 & 5 Le dossier d'Ingrid Mattmann, le commerce de la guerre

Page 6 Pierre-André Milhit, le camarade poète

Page 3La Voix des partisans, qui osera briser le tabou?

Edito | Question de priorités

Barbara Lanthemann, présidente

Question de priorités. C’est ainsi que le PSVR entre en campagne contre l’organisation des jeux olympiques à Sion en 2026. Le PS n’est pas en opposition, il est en ordre de proposition. Nous voulons autre chose. Nous avons d’autres priorités. Nous avons d’autres préoccupations. Nous avons une autre vision pour ce canton et pour notre pays.

Nous estimons que les richesses de ce pays doivent d’abord servir toute la population. Des plus faibles aux plus forts. Non pas uniquement quelques promoteurs, quelques sponsors, quelques bétonneurs, quelques entrepreneurs en quête d’une nouvelle manne. Nous défendons une politique qui permette une redistribution équitable des richesses et des profits.

Nous avons une haute estime de l’éthique, dans les affaires aussi. On ne collabore pas avec une organisation qui n’a jamais réussi à apprendre des erreurs du passé, et qui continue à fonctionner d’une manière douteuse et opaque.

Le PS doit se battre pour garder une ligne claire. Ce n’est pas Macron, persifleur de jolies phrases, qui dira le contraire. Lui qui a mangé les graines du pouvoir dans la main de Hollande pour anéantir le parti ensuite,

siphonnant des voix auprès de celles et ceux qui voyaient en lui une gauche nouvelle, lui leur fait goûter aujourd’hui l’amertume de la trahison, de gauche il n’a eu que le siège qu’on lui avait accordé…Ne soyons pas dupes, ne

soyons pas naïf-ves. Il n’y a pas trente six mille manières d’être socialistes. Il n’y a que la cohérence et la clarté. Et une certaine idée des priorités.

Page 2: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

2

La Tribune

Question de priorités !

L’importance de l’insertion sociale

Mathias Reynard, conseiller nationalJ’avais préféré jusqu’à présent ne pas prendre position de façon définitive sur les Jeux Olympiques de Sion 2026. Comme sportif et passionné des sports d’hiver, je comprends le souhait de certains de voir ces compétitions dans notre région. Je m’engage depuis des années à Berne pour un soutien au sport, aux cours J+S, à l’organisation de compétitions sportives comme les championnats du monde de hockey,… Je me suis également beaucoup questionné sur la

capacité du CIO à se réformer et sur la réelle possibilité d’organiser des JO différents. J’ai dû trancher dans le cadre du vote interne du PSVR.Comme la grande majorité des membres du PSVR, j’estime – après avoir pesé les arguments favorables et défavorables – qu’il nous faut refuser ces JO de 2026. Le résultat interne ne m’a pas surpris. Je ressens chaque jour le grand écart qui se creuse entre les « élites » politiques, économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, majoritairement sceptique.Sans même évoquer les récents événements liés à la vente de certaines de nos installations touristiques, ce scepticisme est légitime. Une nouvelle affaire de corruption vient de toucher le CIO, qui n’a pas changé et reste une mafia. Surtout, une constante est à relever dans

l’organisation des JO de ces dernières décennies : le budget n’a jamais été respecté et les régions se retrouvent systématiquement

avec un endettement massif que les générations futures devront éponger. En somme, il s’agit d’une question de priorités. Depuis des années, nous vivons des mesures d’austérité tant au niveau cantonal que fédéral. Les coupes n’épargnent aucun domaine prioritaire : éducation, social, aide au développement, culture,… Il n’y a pas d’argent

pour l’Ecole, pour les bourses d’études, pour l’AVS, pour enfouir la ligne THT, pour nos agriculteurs de montagne ou encore pour les prestations complémentaires. En revanche, il y a subitement des montants énormes qui peuvent se débloquer pour l’organisation de Jeux Olympiques. Cet argent – en cas de NON à Sion 2026 – n’est absolument pas bloqué pour l’organisation d’un événement précis et peut être utilisé dans n’importe quel domaine. Ce sera au Parlement de définir les priorités.Le climat de la campagne – entre bidon d’essence, propagande déplacée, arrogance de certains promoteurs et pressions massives – ne fera qu’augmenter le nombre de celles et ceux qui se taisent mais rejetteront le projet le 10 juin.

En somme, il s’agit d’une question de priorités. Depuis des années, nous vivons des mesures d’austérité tant au niveau cantonal que fédéral.

Esther Waeber-Kalbermatten, Conseillère d'EtatL’insertion sociale est un marqueur important d’une société solidaire. Dans ce sens, je me félicite que mon Département de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC) a mandaté en octobre 2016 l’OSEO Valais, le CMS et la Ville de Sion ainsi que la HES-SO Valais, pour la réalisation d’un projet pilote de nouvelle mesure d’insertion sociale. Elle s’adresse

aux bénéficiaires de l’aide sociale de la région sédunoise pour qui une insertion professionnelle n’est pas réaliste, notamment en raison de leur fragilité sociale.Par le biais d’activités artistiques, la quinzaine de personnes accueill ies simultanément ret rouvent un cadre communautaire et une dynamique de groupe, où des opinions sont partagées, des responsabilités sont prises, des projets collectifs sont réalisés, favorisant ainsi la (re)création du lien social.Dès son lancement, la mesure a fait l’objet d’un monitorage en continu par la HES-SO Valais. Les résultats observés montrent une évolution très positive pour la plupart des participants à cette mesure. De même, une diminution de plus de 50% des

frais médicaux qu’ils engendrent a pu être observée sur la période d’évaluation. Cette mesure est d’un genre nouveau car jusqu’ici, le dispositif cantonal d’insertion était essentiellement tourné vers un retour à l’emploi des bénéficiaires de l’aide sociale. Elle s’inscrit pleinement dans les objectifs de législature, tant du DSSC que de la

Ville de Sion, qui visent tous deux à renforcer la cohésion sociale.Je suis ravie des premiers résultats présentés ainsi que de pouvoir vous annoncer le lancement d’un programme similaire, le "coffre magique", dans la région du Bas-Valais. Des réflexions sont également en cours pour étendre ce type de mesure au Haut-Valais.

Page 3: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

3

La voix des partisans | Santé: qui osera briser le tabou?

ÉGALITÉ SALARIALE MARDI 1er MAI 2018 DÈS 17H30

PLACE DU SCEXPartie officielle dès 18h00 Animation musicale par Mike Le Troubadour

DISCOURS D’ALAIN BERSETPrésident de la Confédération

POINT FINAL.Samedi 5 mai 2018à 10 heures

Café de la PaixPlace de l’Eglise 4, 1870 Monthey

Avec la participation de

Brigitte CrottazConseillère nationale PS vaudMembre du comité d’initiativeMédecin spécialiste en diabétologie-endocrinologie

Rencontres citoyennes du Parti Socialiste

Initiatives «Pour un Parlement indépendant des caisses-maladie» et «Assurance-maladie. Pour une liberté d’organisation des cantons».

Charles-Edouard BagnoudUne société éprise d’égalité, de solidarité et de prospérité promeut, s’engage et investit prioritairement dans deux domaines : l’éducation et la santé.Le premier, qui est en Suisse globalement étatisé, a prouvé sa pertinence et son efficacité. Envié à l’étranger, il ne souffre d’aucune remise en question fondamentale.Le deuxième, par contre, bien qu’incontestable sur le plan qualitatif, n’arrive pas à sortir du serpent de mer que représentent

ses coûts. Ceci sans compter quelques autres effets pernicieux amplifiants, tels le nombre de cabinets médicaux, la pénurie au niveau de certaines disciplines ou encore des salaires indécents.Ainsi, partant du postulat que l’éducation et la santé relèvent toutes les deux des tâches principales d’un Etat et qu’elles ont, dans cette optique, un lien organique, pourquoi ne pas réfléchir à transposer le modèle de la première sur la seconde ? Cette vision aurait pour conséquence

d’étatiser globalement les acteurs du domaine thérapeutique.Dans ce sens, la Confédération pourrait édicter une loi-cadre fédérale transférant de larges compétences aux cantons et/ou communes. Ceux-ci seraient alors chargés, sur la base des besoins définis statistiquement et objectivement, de statuer notamment sur le nombre de cabinets médicaux, sur leurs lieux d’implantation, sur leurs équipements et sur les disciplines nécessaires.

Et, à l’instar des enseignants ou de leurs collègues hospitaliers, les médecins seraient engagés et salariés par ces employeurs publics.Outre l’effet bénéfique qu’un tel système ne manquerait pas d’avoir sur les coûts de la santé, il conforterait le principe universellement admis qui affirme « Qui paie commande ! », ce qui n’est de loin pas le cas actuellement.Voilà ce que pourrait être l’esquisse d’une réflexion qui serait, à n’en pas douter, une véritable révolution sociétale !Mais trouvera-t-on un parti politique ou un-e parlementaire fédéral-e courageux-euse qui osera briser le tabou d’une médecine viscéralement ancrée dans un libéralisme aux effets pourtant si onéreux ?

Page 4: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

4

Le dossier d'Ingrid Mattmann

Initiative populaire fédérale « Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre »

« Pas d’argent suisse pour les guerres dans le monde ».« Initiative contre le commerce de guerre ».Une initiative qui vise à interdire le financement des producteurs de matériel de guerre par la place financière helvétique telles : la Banque Nationale Suisse, les institutions de prévoyances publiques et privées, ainsi que les fondations suisses, quel que soit le type de financement (crédits, prêts, dons, acquisitions d’actions, parts d’investissements collectifs ou produits structurés). Elle ne concerne en aucun cas l’exportation du matériel de guerre, une confusion observée

chez les opposants qui voient déjà les usines fermées et des salarié-e-s au chômage.Le commerce des armes est une mine d’or, ou d’argent selon les pays destinataires ! Les investissements suisses dans l’économie de l’armement s’élèvent à 798 francs par habitant en 2014. Plus qu’en Allemagne (122 francs) ou en Autriche (9 francs). Nos fonds d’épargne et de pension, qu’on le veuille ou non, sont investis dans l’industrie opaque, non transparente et corrompue des armes, et participe alors aux conflits et à la mort d’êtres humains.

« L’argent pour les armes tue »En ce mardi 11 avril 2017, quelle image plus forte pouvait illustrer le lancement de l’initiative que ces mots écrits à l’aide d’une bombe rouge sur le mur blanc de la BNS à Berne ?Taggés par Louise Schneider, une arrière-grand-mère de plus de 80 ans, activiste du Groupe antimilitarisme GSsA (Groupe suisse sans armée) depuis sa fondation en 1982.Une Louise qui n’a pas encore sa page Wikipedia, avis aux contributeurs, mais qui se retrouve citée dans plusieurs médias nationaux et internationaux suite à son arrestation haute en couleurs.« Vu que je n’ai pas Internet, je n’ai pas vu toutes les réactions… Apparemment, il y a eu des articles jusqu’aux Etats-Unis et en Afrique. Avec toute cette attention médiatique, la Banque nationale a renoncé à me poursuivre », explique-t-elle au Matin. Une initiative que « Super Mamie » voit aboutir à un référendum. Le dépôt des 100'000 signatures est fixé au mois d’octobre.Aujourd’hui, me confie Lewin Lempert, secrétaire du GSsA, vice-président des Jeunesses socialistes suisses, nous en sommes à

110'000 signatures, nous en attendons encore 10'000, pour être sûrs des validations, et nous pensons les déposer avant le début de l’été.

Louise Schneider, ©Photo Keystone

Mais que dit exactement cette Initiative, soutenue par le GSsA, le PS, les Jeunes Verts, et plus de 30 ONG pacifistes ?

Les arguments principaux:

• L’initiative combat les déplacements forcés de populations• L’initiative contribue à un monde plus pacifique• L’initiative protège la neutralité de la Suisse• L’initiative est la condition d’une politique de sécurité nationale et d’une politique extérieure crédible• L’initiative concrétise le pouvoir de codécision sur la richesse natio-nale.

Page 5: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

5

Plus précisément, cette initiative « contre le commerce de guerre » a pour but d’interdire de faire du profit dans la vente de matériel de guerre en interdisant le financement direct et indirect de l’armement. L’argent suisse ne devrait plus être utilisé dans la production de matériel de guerre. Avec ce financement, la Suisse contribue aux guerres dans le monde. La place financière suisse joue un rôle central dans le financement de l’armement. La Suisse a un des rôles les plus importants dans le monde quant à la multiplication de matériel de guerre et notamment dans des zones actuellement en proie à des conflits.

La place financière suisseComme relevé précédemment, la Suisse a l’une des plus grandes places financières du monde avec 25% de la finance mondiale. La Suisse a même la première place financière mondiale. La BNS a un bilan de 640 milliards de francs et un capital propre de 60 milliards (au 31.12.15). En dehors de ça, il y a environ 2000 caisses de pension qui ont un capital propre de 800 milliards de francs à leur disposition (31.12.14). En plus de la BNS et des caisses de pension, il y a les assurances, les fondations et encore d’autres structures financières.

Affaires de guerre suisseSur la place financière suisse, il y a des milliards investis. Une partie de cet argent se trouve dans les poches des entreprises qui produisent du matériel de guerre. Avec cela, ce sont les entreprises qui fabriquent des armes lourdes comme les tanks, l’artillerie et les navires de guerre et même des armes légères comme des fusils et des grenades. L’argent est aussi directement investi dans des entreprises qui produisent des armes atomiques, biologiques et chimiques, ou les munitions à dispersion et des mines anti-personnelles. Parmi les acteurs principaux, il y a les suivants :• Les grandes banques : Crédit suisse et UBS ont investi en 2015 à hauteur de près de 7 milliards de francs dans la production des armes nucléaires.• La Banque nationale suisse : La BNS a investi, durant l’année 2016, 800 millions de USD dans au moins 14 entreprises de production d’armes nucléaires.• Les caisses de pension : On peut affirmer qu’entre 4 et 12 milliards de francs des caisses de pension sont investis dans l’armement. Le contribuable suisse finance donc les guerres dans le monde.

Questions-Réponses que l’on se pose forcément

L’initiative compromet-elle la rentabilité de nos caisses de pension ?Non. Les caisses de pension peuvent investir à moindres coûts dans des indices boursiers (gérés activement ou passivement). Les investissements dans le matériel de guerre ne sont pas plus profitables que les autres.

L’initiative compromet-elle les entreprises suisses d’armement ?Non. Aujourd’hui, il existe quatre grandes entreprises d’armement en Suisse :

- Pilatus Aircraft produit en grande majorité des biens militaires spéciaux. Ceux-ci ne sont pas considérés en Suisse comme du matériel de guerre et ne sont ainsi pas touchés par l’initiative.

- Mowag et Rheinmetall Air Defense appartiennent à de grandes sociétés internationales qui dépendent d’investisseurs financiers au niveau mondial. L’initiative exige uniquement que la BNS et autres acteurs financiers cités précédemment cessent de financer des producteurs

de matériel de guerre. Cela ne compromet pas fondamentalement le financement de ces entreprises internationales.

- Ruag est une entreprise d’Etat. Elle est financée par la Confédération qui n’est pas concernée par l’initiative.

La part du chiffre d’affaire liée à la fabrication d’armement d’un producteur de matériel de guerre doit atteindre au moins 5% de son chiffre d’affaire annuel pour que l’interdiction de financement soit applicable. Pourquoi cette limitation ?5% est un seuil que de nombreux produits connaissent. Il s’agit d’un critère d’exclusion pour définir quels sont les entreprises ou produits concernés. Les initiant-es ont choisi des critères déjà existants et non des critères éthiques. ©Photo Keystone

CommentaireOn ne tire pas sur une ambulance !« La fleur au fusil » ? L’actualité de ce printemps est loin d’être fleurie, au vu des derniers événements, notamment en Syrie.Chaque année un demi-million d’êtres humains meurt dans des guerres et des conflits armés. Certes la Suisse n’est pas la seule nation contributrice, cependant en tant qu’Etat neutre, elle peut et doit s’engager à montrer l’exemple.Par ailleurs, même si l’initiative ne concerne pas l’exportation d’armes, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle, car si l’Ordonnance sur le matériel interdit d’exporter lorsque le pays de destination est impliqué dans un conflit armé interne ou international, cela n’est de loin pas le cas. D’autant plus que selon des informations de GSsA, le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman aurait décidé de modifier ce règle-ment. Modifier, sous prétexte que 13 entreprises exportatrices (notamment … Ruag, qui défrayait la chronique en mars dernier, par des ventes illé-gales à la Russie) se trouveraient en « situation économique délicate » avec « des milliers d’emploi en jeu ». Or, les exportations suisses de matériel de guerre ont augmenté de 8% en 2017. La Suisse a exporté vers 64 pays, entre autres vers l’Arabie Saoudite pour 4,7 millions, et les Emirats arabes unis pour 3,2 millions, tous deux impliqués dans la guerre au Yemen. Alors de manière directe ou indirecte, la Suisse est responsable « aussi » du fait que des dizaines de milliers de personnes sont chas-sées de leur foyer quotidiennement en raison de la guerre… et cela est incompatible avec la neutralité et la tradition humanitaire suisses.

Ingrid Mattmann

Page 6: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

6

Pierre-André Milhit, La couleuvre qui se mordait la queue, ed. d’autre part

Parole à Entremont-Autrement | Appel citoyen

Pierre NicoletBonne nouvelle ! Un nouveau recueil de poèmes de notre camarade Milhit vient de paraître ! Après 1440 minutes, somme impressionnante où l’auteur parvenait à traverser un jour et une nuit en égrenant à chaque minute un texte, voici La couleuvre qui se mordait la queue. Et le poète de Sion accomplit cette fois-ci encore un exploit. Jugez plutôt. Le livre compte 86 poèmes, tous numérotés, mais d’une façon qui semble étrange au premier abord : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, etc. Les mathématiciens d’entre

vous auront reconnu ce que l’on appelle les nombres premiers, qui ne se divisent que par 1 et par eux-mêmes. Cette numérotation détermine la somme de mots que compte chaque poème. Attendez, ce n’est pas fini ! Une fois arrivé au 43ème poème qui porte le numéro 191, le lecteur s’aperçoit que le texte qui suit porte le numéro 191 bis, puis ce sera 181 bis, 179 bis, et ainsi de suite. Si vous m’avez bien suivi, vous aurez compris que la première partie du livre contient des poèmes dont le nombre de mots va croissant, puis au milieu, la tendance s’inverse et, au fur et

à mesure que l’on avance dans la lecture de la deuxième partie, la taille des poèmes va diminuant pour arriver au numéro 2 bis, le dernier, qui compte donc deux mots, comme le premier texte du recueil !

Et la poésie dans tout cela, me direz-vous ? Car, si l’on peut s’émerveiller devant la virtuosité de la construction et l’habileté de l’agencement, qualités qui nous font penser que Milhit doit être un admirateur des écrivains liés à l’Oulipo, tels Raymond Queneau ou Georges Perec, on est en droit de se demander ce qui, au-delà de l’étonnement, peut faire vibrer l’amateur de sensations poétiques.

Eh bien, on retrouve avec plaisir les particularités de la poésie antérieure de l’auteur : une imagination débridée, une pure jouissance verbale, de la truculence, voire de la paillardise, une attention aux choses concrètes, le sentiment mélancolique des saisons qui passent, la tendresse et l’amour …

Et l’on ne saurait oublier les préoccupations politiques de l’ancien rédacteur en chef du Peuple valaisan qui émaillent çà et là ce recueil que l’on pourrait qualifier de charnu et de juteux, d’allègre et de nostalgique à la fois. Allez donc y picorer quelques nourritures poétiques et plongez-y vous sans hésitation !

Poème 89 (extrait)

j’irais bien habiter dans ce villagemais ils trient les nouveaux venusje suis très mal notéà cause de mon poème rouge vif

le crottin de mon cheval ne parfumera pas leurs roses

Poème 71 bis

la fille du boucher est toute en creux et en maigreson amoureux est un percussionniste combléil peut jouer des sons secs et clairssur ses os et sur ses tendons

la fille du boucher ne vibre pas sous les caresseselle sonne clique craque et vrombitelle est heureuse son percussionniste est un virtuose

je lui propose la technique de la cigaleelle m’envoie valseravec un très vieux bécarre

Antoine CrettonAprès le sympathique résultat de la votation en faveur d’une nouvelle Constitution cantonale, l’heure est une fois de plus à la

mobilisation. Il s’agit maintenant de désigner les membres de la Constituante qui rédigeront le projet. On souhaiterait évidemment que ces membres soient largement représentatifs des divers courants de pensée présents dans la population. C’est en tout cas ce que désiraient les partis minoritaires du canton. Mais, à l’heure de ce choix crucial, les partis traditionnels se sont frileusement repliés sur eux-mêmes, craignant la foudre d’un renouveau non maîtrisable. Dommage.

Dans ces conditions, on voit mal comment des citoyens libres de toute entrave politique voudraient se résoudre à s’inscrire sur une liste partisane. Les seules alternatives qui leur restent sont celles que leur offrent les mouvements sans en-tête politique. Pascal Couchepin soulignait récemment dans le NF le faible point commun qui rassemble des personnes qui se déclarent « sans parti ». De manière plus positive, on peut estimer que cette identité commune relève d’une liberté assumée, d’une indépendance

volontaire et d’un sens critique en éveil, des ingrédients nécessaires à la réalisation d’un projet aussi ambitieux qu’une constitution.Car que sait-on en fait des idées de celles et ceux qui choisissent une liste partisane si ce n’est qu’ils-elles acceptent d’emblée un « prêt-à-penser » cousu main par des organes de partis, autrement dit des personnes qui assument d’emblée leur dépendance à une foi proclamée ? Dans ce contexte, « Appel citoyen » a tout son sens et se révèle même indispensable.

Page 7: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

7

Jean-Daniel Papilloud Président

Gabriel DécailletSecrétaire

Le Conseil d’administration

ConvocationLes actionnaires de la Banque Cantonale du Valais

(BCVs) sont convoqués à

L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

le mercredi 16 mai 2018, à 17h00, au CERM 1 de Martigny

Le rapport annuel et les comptes annuels, le rapport du Réviseur et les propositions concernant la répartition du bénéfice résultant du bilan sont mis à la disposition de tout actionnaire dûment légitimé, au siège social et dans toutes les succursales de la Banque Cantonale du Valais, vingt jours avant l’Assemblée générale.

Les propositions des actionnaires sont à déposer, par écrit, jusqu’au lundi 30 avril 2018, auprès de M. Jean-Daniel Papilloud, Président du Conseil d’administration de la Banque Cantonale du Valais, case postale 222, à Sion.

Les actionnaires inscrits au registre des actions au plus tard le mercredi 2 mai 2018 sont autorisés à participer et à voter à l’Assemblée générale et reçoivent une invitation personna-lisée par courrier.

Les titulaires d’anciennes actions au porteur, détenues à domicile ou dans un coffre-fort, qui n’auraient pas encore déposé leurs actions auprès d’une banque conservent le droit de convertir leurs titres en actions nominatives dématériali-sées. Néanmoins, pour pouvoir obtenir une carte d’entrée à l’Assemblée générale, ils devront procéder au dépôt des titres auprès d’une banque et demander leur inscription au registre des actions jusqu’au lundi 23 avril 2018 au plus tard.

Du 2 mai au 16 mai 2018 inclus, aucune inscription ne sera faite au registre des actions qui donne droit à l’exercice du droit de vote à l’Assemblée générale. Les actionnaires qui aliéneraient tout ou partie de leurs actions avant l’Assemblée générale n’auront plus de droit de vote dans cette mesure. Ils devront retourner les cartes d’entrée et le matériel de vote déjà reçus.

Les actionnaires qui ne souhaitent pas participer personnelle-ment à l’Assemblée générale peuvent se faire représenter, au moyen d’une procuration écrite, par un autre actionnaire ou un tiers de leur choix, par un membre des organes désigné par la BCVs ou par le représentant indépendant, ECSA Fiduciaire SA, rue de Lausanne 35, 1950 Sion.

Le bureau sera fermé dès l’ouverture de l’Assemblée générale.

Sion, avril 2018

Le salon du Livre 2018 |

Le Valais hôte d'honneur

Huguette JunodVenez nombreux au Salon du livre 2018, à Palexpo, Genève, du 25 au 29 avril :Le Valais est hôte d’honneur  ! Sous l’appellation «  la culture par nature ».Une centaine d’auteur-e-s et d’intervenant-e-s parleront d’une région à la fois connue et méconnue, entre tradition et modernité. Le canton du Valais a confié la réalisation de son espace (500 m2) à l’Association Culture Valais.

Des mots aux parfums de ses vins, l’espace Valais propose 5 pôles :- Une scène dédiée aux rencontres avec les auteur-e-s- Une librairie où se tiendront les dédicaces (Notre ami

Pierre-André Milhit y sera)- Un espace « Bouche à oreille » où les dégustations de vins

seront accompagnées d’animations littérales et théâtrales- Un shop culturel proposant des produits du terroir- Un espace pour enfants autour du tournage «  Ma vie de

Courgette » de Claude Barras, pour comprendre l’adaptation d’un livre au cinéma.www.salondulivre.ch

Vous pourrez aussi venir au stand des Ed. des Sables, que tient Huguette Junod, notre chroniqueuse des Jeannes, dans « Le Cercle » (à l’intérieur d’un grand rectangle blanc, A166), y découvrir ses auteur-e-s, dont la Valaisanne Anne C. Martin et son beau livre de nouvelles Ventre vide. Il y aura des signatures, des vernissages, des apéros. Dimanche 29 avril, 11h-11h45 sur la scène du Cercle  : « Drôle de poésie » avec 3 auteurs des Ed. des Sables. Programme du Cercle : www.cercledelalibrairie.ch

Entrée gratuite mercredi 25 avril toute la journée et les autres jours à partir de 17h.

Pierre-André Milhit, né à Saxon en 1954, vit à Sion. Il a publié L’inventaire des lunes (2010), La garde-barrière dit que l’amour arrive à l’heure (2013) et 1440 minutes (2015). En octobre 2017, il accède à la présidence de la Société des Ecrivains Valaisans.

Huguette Junod. En 1987, elle créée sa propre maison d'édition, Les Editions du Sable. Elle reçoit deux fois le Prix des Écrivains genevois: en 1986 pour Ceci n’est pas un livre (récit sur le marathon d’écriture d’Avignon 1984) et en 2008 pour son poème Le choix de Médée, paru en version bilingue français-grec.

Page 8: Edito | Question de priorités€¦ · économiques et médiatiques du canton (très favorables aux JO) et la population valaisanne, ... des projets collectifs sont réalisés, favorisant

JAA

CH

-195

0 Si

on 1

Bimensuel – 7e année | www.lepeuplevs.ch | Rédaction : Barbara Lanthemann – PSVR – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion – [email protected] | Abonnement annuel : CHF 90.– | Abonnement de soutien : CHF 120.– | Abonnement pour les membres JSVR : CHF 50.– |  Tarifs de publicité : CHF 200.– (1/8 page) / CHF 400.– (1/4 page) / CHF 800.– (1/2 page) / CHF 1600.– (page complète) | Administration et publicité : Le Peuple.VS – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion – 079 443 76 41 – [email protected][email protected]

Le vengeur masqué

APEROS-CONFERENCES> 20 avril 2018 <

Esapace Dellberg SionMaison du peuple - 18H30

Apéro-conférenceMultinationales respon-sables : un oxymore qui

ne devrait pas l'être

Toutes les infos sur la page facebook

Jeunesses socialistesdu Valais romand

www.jsvr.ch

> 21 avril 2018 <Miège - 09:00

Matinée des élu-esMiège - 14:30

Congrès extraordinaire du PSVR

> 25 avril 2018 <Espace Dellberg Sion

Maison du Peuple - 16:00Séance PS 60+

> 1er mai 2018 <Place du Scex Sion - 17:30Discours d'Alain Berset

Agenda: www.psvr.ch

Nettoyage de printemps

Les élections genevoises, au fond, ne sont pas si différentes des élections valaisannes.Quand un élu se comporte en goujat malhonnête durant tout son mandat, quand il s’adresse à ses contradicteurs et contradictrices sur un mode totalement irrespectueux et grossier, la sanction ne se fait pas attendre. Luc Barthassat a ceci de commun avec un autre élu de chez nous qui avait pris une fessée qu’il n’a rien compris à ce qui lui arrive. Le 1er tour ne lui a nullement servi de leçon. Il faudra donc un second tour pour une réelle prise de conscience. On en ferait des économies si ces messieurs savaient reconnaître la sanction populaire sitôt prononcée.Autre genevoiserie : le conseiller national PLR Lüscher se félicite de la débâcle de Stauffer et de l’UDC en sifflotant : « La vague populiste est derrière nous. ». Sauf que lui-même en fait partie, à s’acoquiner avec l’extrême droite de manière systématique, il en oublie presque que son discours est identique à ceux de la vague. Il faut parfois, dit-on, plusieurs passages pour nettoyer le caniveau…

DUMOULINO S'EXPOSELe dessinateur du Peuple.vs, Olivier Dumoulin, n’est pas qu’un croqueur d’actualité.Artiste peintre formé à l’École Cantonale des Beaux-Arts de Sion en 1993, il travaille comme graphiste, enseignant, peintre et illustrateur.Du 19 avril au 12 mai, il expose à la Galerie Contrecontre à la rue du Glarier 14 à St-Maurice.