22
E E X X P P O O S S I I T T I I O O N N O O I I E E - - C C I I , , O O I I E E - - L L À À DESCRIPTIF

EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ

DESCRIPTIF

Page 2: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

EXPO-JEU OIE-CI, OIE-LÀ

EN 63 CASES CASE N° 1 – William TURNER (Londres 1775 – Chelsea 1851)

Admis à l'âge de 14 ans à la Royal Academy School, il reproduit au moyen d'aquarelles des paysages, des monuments. Il voyage ensuite en Europe et se dévoue entièrement à son art.

Vers 1796, son œuvre va évoluer vers des représentations picturales étonnamment modernes, pré-impressionnistes. La série « Interior at Petworth » (1837) montre une nouvelle manière de peindre où les formes se dissolvent dans la lumière. Parallèlement, Turner se passionne pour les représentations des forces destructrices de la nature, qu’il exprime par des compositions en tourbillons traités avec de grands coups de brosse. C'est en Italie que Turner ressent intensément la force de la lumière de l'aube, des crépuscules, des brumes.

« Pluie, vapeur, vitesse », un de ses plus célèbres tableaux par son sujet et sa facture, date de 1844. Ce tableau opère un glissement de la reproduction simple du visible vers une interprétation sensible du mouvement et des éléments. En 1850, Turner sera pour la dernière fois exposé de son vivant.

Une importante exposition s’est tenue à Paris en 2010 au Grand Palais « Turner et ses peintres ».

CASE N° 2 – LES NABIS

C'est vers 1888 que le terme nabiis ou nebiin (qui signifie « prophète » en hébreu) fut proposé par Auguste Cazalis comme nom à un cercle de jeunes peintres fondé par Paul Sérusier. Par ce nom, ils montrent leur vocation de partisans d’un nouvel art remplaçant l’imitation de la nature par sa symbolisation. Ils cherchent davantage à exprimer une idée qu’une représentation de la réalité. Ce groupe est totalement inspiré du travail de Gauguin : le tableau de Paul Sérusier « Paysage du Bois d’Amour dit le Talisman » a été peint sous la direction de Gauguin à Pont-Aven.

N° 2 – Paul GAUGUIN (Paris 1848 – Les Iles Marquises 1903)

A 17 ans, il s’engage dans la marine marchande. A partir de 1871, il trouve une situation auprès d’un agent de change qui lui offre une vie aisée et dont le confrère est son tuteur. C’est sous l’influence de ce dernier que Paul Gauguin devient peintre amateur, puis collectionneur, achète des oeuvres impressionnistes et finit par exposer avec les impressionnistes.

En 1883, il se consacre uniquement à la peinture et élabore un style original vibrant et décoratif, synthèse d’observation, d’imagination et de symbolisme. En 1886 il séjourne à Pont-Aven où il poursuit sa quête de style. Il est bientôt rejoint par Emile Bernard et Paul Sérusier. Pont-Aven devient un foyer de recherches et d’échanges entre les auteurs symbolistes. Les peintres de Pont-Aven rejettent à la fois le naturalisme et l’impressionnisme : les détails sont supprimés et les formes simplifiées par des aplats de couleurs.

Page 3: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

« Un conseil : ne peignez pas trop d’après la nature. L’art est une abstraction ; tirez-la de la nature en rêvant devant et pensez plus à la création qui résultera. »

Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888)

Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire avec Van Gogh qui se terminera à Arles où ce dernier tente de le blesser.

En 1893, il part pour Tahiti où il découvre l’art primitif avec des formes plates et l’emploi de couleurs vives. Il y reste jusqu’à la fin de sa vie.

CASE N° 3 – Vincent VAN GOGH (1853 Groot Zunder – 1890 Auvers sur Oise)

Il montre dès l'âge de 9 ans des dispositions pour le dessin. Après l'échec d'une tentative apostolique, Van Gogh se consacre au dessin, à l'aquarelle ; il n'abordera la peinture qu'aux termes de patients efforts. A 27 ans, Van Gogh décide de devenir peintre. Il étudie les grands peintres flamands et réalise de nombreux portraits de paysans et de gens simples dans un style réaliste fort (Les mangeurs de pommes).

A Paris, il rencontre Toulouse-Lautrec et Paul Signac qui l’aident à trouver son style.

Il éclaircit sa palette, accentue les contours et utilise les points et les traits.

En 1888, il s’installe dans le midi de la France. Il développe une peinture spontanée de paysages, de fleurs, de portraits réalisée avec des couleurs foncées. Sur des accords heurtés de jaune, bleu, mauve, vert, le réel est restitué avec une intensité et une vérité poignantes, témoignant d'une angoisse croissante de l'artiste qui, après de nombreuses dépressions mettra fin à ses jours quelques instants après avoir achevé son dernier tableau : Le champ de blé.

Le peintre, hors des courants constitués à l'époque, peut être considéré comme un précurseur de l'expressionnisme.

Case à gages : Coupe-toi une oreille ou dessine des tournesols le temps du tour.

CASE N° 4 – LA PHOTOGRAPHIE – ses débuts

La photographie a d'abord été conçue à des fins scientifiques puis adaptée et perfectionnée au cours des siècles à l'intérieur même des arts et du dessin. Le principe de la camera obscura avait été noté par Aristote. Ce dispositif a vu son application à l'astronomie entre le XIe et le XVIe siècle. En révélant ce phénomène au monde de l'art, la Renaissance place l'instrument sur le chemin de la célébrité.

En 1657, la chambre se fait boîte. Le XVIIIe siècle adopte définitivement cet appareil d'optique. En 1685, la chambre noire est prête pour la photographie mais sa transformation en appareil de prises de vues attendra près de 130 ans. En effet, après la découverte de propriétés physiques de la lumière, les chimistes remarquent l'action des rayons lumineux sur certaines substances et notent que les résines ne sont plus dissoutes par l'essence de térébenthine aux endroits exposés à la lumière.

Nicéphore Niepce (1765-1833) est l'auteur du premier cliché. En 1826, il réussit à fixer durablement une image héliographique (réalisée par l’effet des rayons solaires) après une exposition de 8 heures sur une plaque de cuivre recouverte de bitume de Judée. Dans le cheminement qui l'a conduit à l'héliographie, Niepce est passé à côté de l'idée dont le mérite revient à William Fox Talbot : transformer, sans en détruire le support, l'image négative en un grand nombre d'épreuves positives.

De 1826 jusqu’à la découverte du film flexible en celluloïd conditionné en bobine (pellicule photo), l’histoire de l’invention de la photographie s’étend sur tout le XIXème siècle.

Le Musée Niepce se trouve à Châlons-sur-Saône (71), quai des Messageries.

Page 4: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 5 – James ENSOR (Ostende 1860-1949)

Dès l'âge de 15 ans, Ensor réalise en peinture des petites vues de la ville, puis il étudie les maîtres anciens.

De 1879 à 1882, c'est sa période sombre. Il revendique pour le laid une place dans la peinture et cherche à traquer dans les portraits et derrière les compositions de ses toiles l'épaisseur et le ridicule de l'apparence. En 1884, il devient membre du groupe des Vingt qui accueille parfois avec réticence ses peintures insolites. En effet ses masques occupent, avec le squelette, une place prépondérante dans sa thématique. Il parodie sur ses toiles les parades, les défilés, les fêtes, les carnavals comme étant à ses yeux des manifestations grotesques. Entre 1887 et 1890, les scènes religieuses sont réalisées avec une riche sonorité de timbres, mais Ensor n'abandonne pas le paysage ni les natures mortes. Il peut être considéré comme un précurseur de l'expressionnisme.

CASE N° 6 – Auguste RODIN (Paris 1840 – Meudon 1917)

A 14 ans, Auguste Rodin entre à l'École Spéciale de Dessin et de Mathématiques (actuellement Ecole supérieure des Arts décoratifs). A 15 ans, il découvre la sculpture. Refusé trois fois aux Beaux-Arts, il se fait embaucher comme tailleur de pierre pour orner les maisons nouvellement construites à Paris par le baron Haussman et, jusqu'à l'âge de 50 ans, il connaîtra la pauvreté.

En 1875, il réalise un de ses grands rêves en voyageant en Italie pour y découvrir les trésors artistiques et les « secrets » de Donatello et surtout de Michel-Ange.

Les années 1880 voient le début d'une production foisonnante de sculptures. Il crée un atelier dans lequel travaillent jusquà 50 personnes. Rodin laisse tout le travail de taille et de moulage aux praticiens de son atelier et se charge du modelage. Il utilise beaucoup la photographie qu’il retouche à l’encre. En plus de ses sculptures, Rodin laisse un impressionnant travail de dessinateur.

En 1883, Rodin fait la connaissance de Camille Claudel, alors âgée de 19 ans, qui partage son atelier et participera activement — entre autres travaux menés en commun — à la création du monument Les Bourgeois de Calais. À partir de 1890, il rencontre un succès international, dirige plusieurs ateliers et parcourt le monde avec ses expositions. Par sa grande liberté novatrice, Rodin a révolutionné la sculpture (L’Eternel Printemps, Le Penseur, Le Baiser, L'Âge mûr…).

N° 6 – Camille CLAUDEL (1864-1943)

Sœur de l'écrivain Paul Claudel. À 17 ans, désirant devenir sculpteur, elle s'installe à Paris. À partir de 1883, elle est l'élève de Rodin ; les deux artistes s'influenceront. Rodin dira de Camille qu’elle “est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose”. En commun, ils réaliseront entre autres la monumentale Porte de l’Enfer (musée Rodin).

En 1892, Camille Claudel décide de quitter Rodin. Les dix années qui suivront seront les plus productives de sa carrière, mais elle ne recevra aucune commande de l'État. Vers 1898, apparaissent les premiers signes paranoïaques. Au début des années 1900, elle adoptera un nouveau style issu du Japonisme alors ancré dans l'art nouveau. Elle utilisera des matériaux rares tel l'onyx. En 1906, elle est internée à Montfavet.

CASE N° 7 – L’IMPRESSIONNISME

C’est en 1874 que se tient la première exposition de la “Société anonyme coopérative à capital variable des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, etc.” fondée l’année précédente et qui sera qualifiée d’ « impressionniste ». L’exposition réunit une trentaine de participants parmi lesquels Eugène Boudin, Paul Cézanne, Edgar Degas et Claude Monet dont la toile “Impression, soleil levant” concentre les attaques et donne son nom au mouvement.

Sous la bannière impressionniste se sont regroupés des artistes très divers dans leurs inspirations, leurs sujets, leurs techniques et leurs pensées. Plusieurs éléments leur sont cependant communs. Ils rejettent les recettes d’ateliers, les grands sujets traditionnels de la mythologie et de la religion à l’honneur à l’Ecole des Beaux Arts et aux salons officiels. Ils rompent avec le goût bourgeois, proposant une peinture simple d’abord mais qui dépeint son temps avec beaucoup de clairvoyance. Ils travaillent davantage les silhouettes et cherchent à saisir les effets de lumière, de mouvement et leurs propres sensations. Ils utilisent enfin une palette de couleurs plus claires et plus vives.

Page 5: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

N° 7 – Georges SEURAT (Paris 1859-1891)

En 1877, il suit l'école des Beaux-Arts et loue un atelier en commun avec Aman Jean. La quatrième exposition impressionniste lui procure un choc inattendu. L'époque de l'impressionnisme se terminant, il peut être considéré comme un peintre post-impressionniste. Seurat est reconnu comme chef d'une nouvelle école : le néo-impressionnisme, ou impressionnisme scientifique, qui s'oppose à l'impressionnisme romantique. Seurat enferme la couleur dans des lignes et dans des figures géométriques, tout en gardant un grand nombre des principes de ses prédécesseurs. Ses conceptions artistiques influenceront les fauves, les cubistes, ainsi que les expressionnistes allemands.

N° 7 – Claude MONET (Paris 1840 – Giverny 1926)

Très jeune, il atteint une certaine réputation en caricaturant des personnages. Vers 1858, Monet rencontre Eugène Boudin qui lui apprend à peindre d'après nature et en plein air, il peint dans une gamme lumineuse.

Vers 1872, il réside à Argenteuil, cette période sera le moment culminant de l'impressionnisme, tous les artistes Manet, Renoir, Sisley, Caillebotte viendront y peindre : ils s'unissent et exposent leurs toiles chez Nadar en 1874. Une peinture de Monet Impression soleil levant suscitera l'ironie d’un critique qui, par dérision, créera le terme « impressionniste ».

En 1893, Monet s'installe à Giverny. Il fait aménager un étang conçu comme un tableau vivant où les couleurs et la lumière se reflètent au gré des saisons et des heures du jour. De ce lieu sera issue la grande série des Nymphéas.

CASE N° 8 – Paul CÉZANNE (Aix-en-Provence 1839 – 1906)

Il quitte la faculté de Droit prétextant une vocation picturale. Son inexpérience le décourage mais il persévère.

Durant une phase baroque, Cézanne traduit ses angoisses en peignant des scènes érotiques et macabres avec une peinture pâte lourde de noir. Voulant assimiler les recherches des Impressionnistes, il s'installe auprès de Pissaro et subit son influence. Il peint par petites touches cadencées des natures mortes et des paysages. Dans les années 1880, il s'écarte des impressionnistes et réalise des compositions complexes.

Sa première exposition personnelle, organisée en 1895 en l'absence du peintre, se heurte encore à l'incompréhension du public, mais lui vaut l'estime des artistes. Il peint en lumière et ombres, en bleu, violet, rouge, jaune, orange, des natures mortes saturées de vie.

Sa renommée devient internationale et il remporte à Bruxelles un grand succès lors de l’exposition des Indépendants.

En 1901, l’artiste se fait construire un atelier “Les Lauves” au-dessus d’Aix, où il retrouve tous les éléments qui l’ont fasciné : arbres, baigneuses, et surtout les paysages de la Montagne Sainte Victoire.

Cézanne est reconnu au Salon d'Automne de 1904. Pendant les dernières années de sa vie, la touche de son pinceau crée une couleur de plus en plus intense et de plus en plus libre. Les teintes du ciel et de la terre se confondent ; l’œuvre propose une vision plus abstraite de la nature.

Cézanne est considéré comme un précurseur du cubisme, sa reconnaissance a été tardive.

Case à gages : Cézanne a inspiré beaucoup d'artistes. Avance jusqu'à la case 14 et découvre le long du trajet ces artistes

CASE N° 9 – Eadweard MUYBRIDGE (Londres 1830 – 1904)

Photographe britannique reconnu pour ses décompositions photographiques du mouvement. Pour savoir si le galop d’un cheval comporte un temps de suspension au-dessus du sol, Muybridge va utiliser 24 appareils photo déposés le long d’une piste équestre qu'il déclenche à distance. Il obtient le célèbre cliché « Le galop de Daisy ». Ses travaux le posent en précurseur du cinéma.

Page 6: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 10 – Kasimir MALEVITCH (Kiev 1879 – Leningrad 1935)

Après 1905 Malevitch développe en autodidacte son œuvre plastique qu'il décline au cours de sa vie dans une dizaine de styles différents allant du réalisme au supranaturalisme en passant par le symbolisme et le fauvisme. Il applique le premier l'épithète cubo-futuriste à ses peintures qu'il présente à Moscou en 1913.

En 1915, il présente à la "Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix)" à Pétrograd, un ensemble de 39 œuvres appelées "suprématistes", dont Quadrangle, surtout connu comme Carré noir sur fond blanc : le suprématisme est l'aventure artistique de Malevitch qui pose le principe de la suprématie du sentiment pur, laquelle se trouve dans la forme pure sans signification rationnelle. La forme se limite au cercle, au carré et à la croix (les suprema). Son tableau Carré noir sur fond blanc ne renvoie que sa propre réalité.

Le peintre s'engage de plus en plus dans la quête d'un monde sans objet et aboutit en 1918 au Carré blanc sur fond blanc. Le blanc est pour lui cet espace ouvert à tous les artistes. À partir de 1919, il enseigne à l'École d'Art dirigée par Marc Chagall. Vers 1925, il construit des Architectones, compositions « suprématistes statiales » en trois dimensions.

La condamnation de Malévitch par le pouvoir soviétique à partir de 1929 a conduit à l’oubli de l’artiste et de son œuvre pendant plusieurs décennies. Sa réhabilitation ne verra le jour que dans les années 70.

CASE N° 11 – Piet MONDRIAN (Amersfoort 1872 – New York 1944)

Vers 1898, il peint des natures mortes et des paysages en travaillant le style et la lumière. Puis il construit des œuvres faites de lignes claires. En 1912, il découvre le cubisme et s'installe à Paris. Il travaille par séries et crée ses premières toiles abstraites aux formes géométriques. À partir de 1914, sa renommée est internationale.

En 1920, il créa sa première composition de lignes noires perpendiculaires, enserrant dans une grille irrégulière des plans de couleurs primaires (jaune, rouge, bleu) et de non-couleur (blanc, noir, gris). Il donna à ce nouveau langage pictural le nom de néoplasticisme, dont il théorisa les fondements dans la revue De Stijl.

L’art selon Mondrian consiste à ne pas représenter le monde mais à le connaître et à en explorer sa nature profonde. Il travaille les oppositions : vertical/horizontal, formes/couleurs, spiritualité/matière… L’abstraction est pour lui un projet pensé, assumé, qui part de paysages choisis pour atteindre l’essence du monde, ordonnée et régie par des lois strictes.

Dans ses toiles il développe un vocabulaire très spécifique (lignes noires, aplats de couleurs unies…) partagé par le mouvement De Stijl (groupe d’architectes et de designers) qui tente de le transposer en trois dimensions dans des projets architecturaux.

Mondrian est reconnu comme l'un des pionniers de l'abstraction.

CASE N° 12 – Henri ROUSSEAU dit LE DOUANIER ROUSSEAU (1844 – 1910)

Présenté par Signac, il expose au salon des Indépendants en 1886. Son manque d'apprentissage est fatidique à la notion de perspective ; il pense selon les lois de la bidimensionnalité. Henri Rousseau répartit la couleur de façon uniforme, ce qui a pour conséquence d'isoler encore plus les objets les uns des autres.

Sa peinture de primitif moderne met en scène des portraits, des sujets exotiques. Son art est complexe et original. Son style apparaît naïf, les couleurs ont un relief éclatant. En 1905, il expose dans la salle des Fauves au Salon d'Automne à Paris. Il rencontre Jarry, Apollinaire, Robert de Launay, Picasso. Il peut être considéré comme un peintre réaliste. Il meurt solitaire à l'hôpital Necker.

CASE N° 13 – Wassily KANDINSKY (Moscou 1866 – Neuilly-sur-Seine 1944)

Après avoir vu en 1910 dans son atelier l'un de ses tableaux accroché à l'envers, il détermine que les objets nuisent à sa peinture. Cette réflexion est à l'origine de l'avènement de l'abstraction : la peinture interroge ses lignes, ses plans, ses couleurs et célèbre la composition.

En 1922, Kandinsky enseigne au Bauhaus dans le cadre de l’atelier de peinture murale, où il reprend sa théorie des

Page 7: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

couleurs en y intégrant de nouveaux éléments sur la psychologie de la forme.

L’artiste théorise énormément son travail de peintre. Il rédige notamment des essais sur la fonction spirituelle de l’art (Du spirituel dans l’art) et élabore une théorie sur la peinture abstraite comme indice du progrès de la société (Point, ligne, plan).

En 1934 Kandinsky s'établit à Neuilly et entame des œuvres dont les formes s’amenuisent et se rapprochent des idéogrammes.

Les éléments qui compartimentent ses toiles se succèdent de droite à gauche et doivent être lus comme des images successives. Au cours de ses dix dernières années, Kandinsky opère une vaste synthèse de ses œuvres en réutilisant les éléments pour les enrichir de formes souples et déployées partageant l’espace avec les figures géométriques (petits carrés et bandes de couleurs se détachant du fond noir). (Composition X).

Kandinsky est considéré comme l’un des artistes les plus importants du XXe siècle ; il est un des fondateurs de l'art abstrait.

CASE N° 14 – Pablo PICASSO (Malaga 1881 – Mougins 1973)

Pablo Picasso s’installe à Paris en 1904. Jeune peintre exceptionnellement doué, il assimile avec facilité les influences les plus diverses, s'inspire des nabis, de l'art grec et de la tradition hispanique.

Après les œuvres de la « période bleue » (toiles à dominante bleue) en 1904, la « période rose » en 1906 évoque le monde du cirque. De 1907 à 1914, il travaille avec Braque et il n'est pas possible de préciser la part qui lui revient dans les étapes de la révolution cubiste (Collages, Les demoiselles d’Avignon, portrait d’Ambroise Vollard…).

Il accentue la réduction des formes à des géométries solides, cassant les volumes. La perspective disparaît. De 1930 à 1934, Picasso réalise des sculptures et des constructions métalliques avec des matériaux de récupération. La guerre de 1939-1944 ne ralentira pas la créativité de l'artiste (Guernica). En 1946, Picasso se tourne vers la céramique en visitant l’exposition des potiers de Vallauris.

La production des 15 dernières années de sa vie est très diversifiée.

C’est l’un des artistes les plus importants du XXème siècle et c’est aussi le plus fécond. On lui doit plus de 50000 œuvres dont près de 1900 tableaux et 30000 estampes.

CASE N° 15 – Egon SCHIELE (Vienne 1890 – 1918)

Dès l'enfance il s'exerce au dessin. En 1905, il exécute ses premiers autoportraits. L’année suivante il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. En 1907, Schiele rencontre Gustav Klimt en qui il reconnaît son maître.

À partir de 1911, il peint des nus, des toiles érotiques et compose des dessins. Les poses souvent insolites et désarticulées de ses personnages proviennent de ses séances d’observations et d’études auprès des déments dans des asiles. En 1913-1914, il participe à de nombreuses expositions internationales.

N° 15 – Franz MARK (Munich 1880 – Verdun 1916)

De 1900 à 1903, il est élève à l'académie de Munich. En 1906, lors d’un voyage à Paris il subit l’influence der Van Gogh. Il peint des paysages, des animaux - surtout des chevaux - dans une gamme très claire avec une peinture empâtée. En 1911, Mark rencontre Kandinsky, révélation du cubisme. Il délaisse l'arabesque au profit d'un dessin aux lignes brisées, aux couleurs violentes et aux contrastes colorés. Une série de dessins abstraits exécutés au front compose son œuvre ultime.

N° 15 – Edvard MUNCH (Løten 1863 – Ekely 1944)

Peintre norvégien, Edvard Munch peut être considéré comme le pionnier de l’expressionnisme dans la peinture moderne. En 1879 à l'école des Beaux-Arts, il se lie avec des peintres de plein air et des naturalistes. Son œuvre est révélatrice d’une certaine psychologie morbide liée à l’environnement familial (maladie, agonie, décès…).

En 1889, Munch se rend à Paris et est influencé par l'impressionnisme qu'il concentrera sur ses toiles en couleurs sourdes et oppressantes. Dès 1892, l’artiste développe un vocabulaire formel où dominent les perspectives fuyantes, les courbes sinueuses, les coloris tranchés et appliqués par masses (Le cri ; Les jeunes filles sur le pont).

À la fin de sa vie, il laisse de pathétiques autoportraits et lègue un millier de tableaux ainsi que 4500 dessins et aquarelles.

Page 8: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 16 – Constantin BRANCUSI (Houbita Roumanie 1876 – Paris 1957)

Sculpteur roumain, il débute à l’École des Arts et Métiers de Ceraiova de 1894 à 1898, et suit l’école des Beaux-Arts de Bucarest de 1898 à 1901. Brancusi s'inscrit à l'école supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1905.

Influencé tout d'abord par Rodin, il se met à sculpter des formes stylisées. Il crée en métal Oiseau dans l'espace et utilise également des matières brutes comme la pierre et le bois.

Soucieux de réduire les formes à leur plus simple expression, il pousse l'abstraction sculpturale jusqu'à l'ouverture à la voie de la sculpture surréaliste et au courant minimaliste des années 1960. À la fin de sa vie, Brancusi se concentre sur sa seule relation avec son atelier, lequel, reconstitué dans le Centre Pompidou, est un bon support pour comprendre son œuvre.

CASE N° 17 – LE COLLAGE

Geste devenu commun depuis la période cubiste de Braque et de Picasso, dans les années 1910 (Nature morte à la chaise cannée de Picasso), les images, aujourd'hui manipulées par l'ordinateur, donnent une nouvelle vie à cette pratique artistique.

N° 17 – Georges BRAQUE (Argenteuil 1882 – Paris 1963)

Autodidacte au départ, il se convertit au fauvisme en 1905. En 1907, il fait la rencontre de Picasso avec lequel il travaille.

En 1908, Braque peint une série de paysages aux mouvements tumultueux avec une palette simplifiée se réduisant à quelques formes géométriques. En 1910, il abandonne le paysage pour la nature morte qu'il traite avec des couleurs austères, il travaille aussi le papier collé.

Après 1920, son œuvre se partage entre de petits formats et de grandes compositions longuement élaborées. À partir de 1928, sa palette s'éclaircit. En 1942, ses œuvres se font plus graves.

En 1953, il réalise le plafond de la salle étrusque du musée du Louvre.

CASE N° 18 – LE READY MADE

Le mot est prononcé par Duchamp dans les années 1910. Le Ready Made décrit toutes les attitudes utilisant un matériau quelconque (image, objet) emprunté à la vie quotidienne.

N° 18 – Marcel DUCHAMP (Blainville 1887 – Neuilly-sur-Seine 1968)

Marcel Duchamp commence à peindre dès 1902. En 1907, il est influencé par le néo-impressionnisme et les nabis.

À partir de 1913, Duchamp s'adonne à une méditation grave et farfelue sur les sciences exactes ; cette activité philosophique annonce le Ready Made. Il choisit d'exposer des objets fabriqués de façon industrielle (un urinoir, un porte-bouteilles) et démontre ainsi que l'on peut créer une œuvre sans prendre un pinceau ni travailler la matière (Joconde moustachue qu’il intitule L.H.O.O.Q.).

En 1946, il élabore un « Environnement » (La Chute d'eau, Le Gaz d'éclairage), œuvre dans laquelle le spectateur devient voyeur. Duchamp conçoit chaque œuvre comme une “aventure de l’esprit” partagée avec le public : “c’est le regardeur qui fait le tableau”, qui lui donne son sens et qui le légitime tout à la fois.

Le Ready Made est un objet usuel promu à la dignité d’œuvre d’art par le simple choix de l’artiste. La création n’est plus esthétique mais elle est intellectuelle.

CASE N° 19 – LE DADAÏSME

L'appellation Dada serait due au poète Tristan Tzara, animateur du mouvement à ses débuts en 1916, en révolte contre la guerre qui sévit.

Le Dadaïsme n'est pas un style mais un comportement. Il s'exprime aussi bien par des œuvres d'art que par les artistes eux-mêmes qui se veulent provocateurs. Ils bouleversent avec humour les catégories traditionnelles des arts, organisent des manifestations (saynettes incompréhensibles avec des acteurs vêtus de carton, déclamation de

Page 9: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

poésies sans mots reconnaissables, instruments bizarres), publient des revues, créent des objets sacrilèges, inventent le photo-montage… C’est dans ses offensives contre le conformisme que le mouvement est le plus virulent.

Dès 1921, il commence à s'effriter. Le Dadaïsme donnera l'impulsion au surréalisme qui se retournera contre lui à cause, entre autres, du caractère méthodique et doctrinaire d'André Breton.

CASE N° 20 – Paul KLEE (Münchenbuchsee 1879 – Muralto 1940)

Ayant un talent certain pour le violon, Paul Klee hésita entre la musique et la peinture. En 1905, il travaille les aquarelles et, en 1910, fait sa première exposition au musée de Berne.

En 1911, il rencontre Kandinsky et découvre le cubisme. La guerre brise son cercle d'amis et, en 1920, Klee collabore au Bauhaus. Il travaille la peinture à l'huile dans un jeu de verticales et d'horizontales tirées à la règle où les couleurs interviennent en fonction de leur « sonorité ».

En 1925, les formes sont ressenties en tant qu'expression pure.

Le peintre est destitué par les nazis de la chaire picturale à l'académie de Düsseldorf. Affaibli par sa maladie, ses œuvres s'emplissent d'une profonde angoisse. La mort y est constamment présente et elle est devenue trop concrète pour être terrifiante (L'Armoire, 1940).

Cases à gage : Retrouve les 5 lettres et les 2 chiffres cachés dans les images de la case

CASE N° 21 – PHOTO-PICTORIALISME

Mouvement de photographes de 1866 à 1910. Depuis les années 1850, beaucoup de photographes, surtout anglais, tentent d'obtenir des effets comparables à ceux de la peinture et militent pour faire accepter la photographie dans le domaine de l'art.

Les pictorialistes se servent des inventions techniques de l'époque pour mener leur entreprise ; ils obtiennent des flous grâce au papier gommé, ils interviennent sur les négatifs par grattage, etc.

En 1902, la Little Gallerie of the photo-secession, ouverte à New York par Alfred Stieglitz afin de défendre toutes les formes de photographies d'art, leur offre une exposition.

La photographie, affirmant sa spécificité, supplantera après la guerre de 1914-1918 les artifices du pictorialisme (Robert Demachy, Peter Henry Emerson, Gertrude Kasebier, Henri Robinson).

CASE N° 22 – CLASSICISME, RETOUR À L’ORDRE

N° 22 – Georgio MORANDI (Bologne 1890 – 1964)

De 1907 à 1913, il étudie à l'académie des Beaux-Arts de Bologne. Les paysages et les natures mortes sont les thèmes essentiels de son œuvre auquels il intègre un univers poétique personnel.

En 1921, il expose à Berlin avec le groupe Valori Plastici. Il crée des formes simplifiées (cylindres, sphères, cônes) dans des espaces dépouillés.

En 1930, il expose à la Biennale de Venise. Durant la guerre de 1939-1945, il exécute des paysages de campagne que certains rapprochent des paysages de Corot. En 1945, il réalise sa première exposition personnelle à Florence. N° 22 – André DERAIN (Chatou 1880 – Chambourcy 1954)

À 19 ans, encouragé par son ami Vlaminck, il décide de se consacrer à la peinture. Ensemble, ils louent un atelier à Chatou qui deviendra l'un des lieux du fauvisme.

En 1900, il rencontre Matisse. Sa peinture devient vigoureuse, ses couleurs violentes et pures. En 1906-1907 il est bouleversé par les Arts primitifs.

À partir de 1907, Derain s’essaie à la sculpture au contact de Picasso. Il rencontre Braque, Max Jacob, Van Dongen et Apollinaire dont il illustrera l’Enchanteur pourrissant.

Page 10: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

Après une brillante période fauve, Derain retourne aux valeurs traditionnelles, refusant le cubisme. Sa volonté de créer un nouveau classicisme l'aura maintenu à contre-courant.

Sa réputation grandit encore lorsqu'il reçoit le Prix Carnegie en 1928 et commence à exposer dans le monde entier.

CASE N° 23 – LES MOUVEMENTS EN -ISME

Au début du XXème siècle, les groupes et mouvements artistiques foisonnent. Chacun tente de se détacher des influences antérieures et faire ressortir son originalité.

Impressionnisme (1870-1890) : en 1872, Claude Monet peint Impression soleil levant qui donnera son nom à l'Impressionnisme.

Expressionnisme (1890-1925) : ce qualificatif apparaît dès 1850 et le mouvement commence vers 1890 lorsque de nombreux artistes font primer la subjectivité individuelle sur la transcription scientifique de perceptions objectives. Les principaux inspirateurs en sont Vincent Van Gogh et Edvard Munch. L’expressionnisme se développe surtout en Allemagne à travers deux courants : en 1905 à Dresde avec le groupe “Die Brücke” (Le Pont) et, en 1911 à Munich avec “Der blaue Reiter” (Le Cavalier bleu) pour lesquels le renouveau ne doit pas être seulement celui des formes mais être une nouvelle naissance de pensée.

Fauvisme (1903-1908) : au Salon d’automne de 1905 les toiles de Matisse, Derain, Marquet… scandalisent le critique qui s’indigne de “ce pot de peinture jeté à la figure du public”. Des journalistes parleront alors de “Cage aux fauves”. Le fauvisme ouvrira la voie au cubisme, à l’abstraction, au futurisme, etc.

Cubisme (1908-1920) : Picasso et Braque revisitent la leçon plastique de Cézanne et enclenchent la révolution baptisée “cubiste” (d’après un critique qui disait de Braque qu’il réduisait tout à des schémas géométriques, à des cubes)

Autres mouvements en « isme » :

Post-impressionnisme (1885-1895)

Néo-impressionnisme (1880-1900)

Symbolisme (1890)

Intimisme (1890)

Japonisme (1875-1900)

Primitivisme (début du XXème)

Constructivisme (1914-1925)

Suprématisme (1915-1927)

Surréalisme (1924-1969)

Etc.

Case à gage : A ton tour d'inventer des ismes...

CASE N° 24 – Frida KAHLO (Coyoacán – Mexique - 1907 – 1954)

Frida Kahlo a vécu une vie truffée de drames.

Atteinte à 10 ans de poliomyélite, sa jambe droite demeurera atrophiée. En 1922, elle entame de brillantes études. Mais en 1925, grièvement blessée dans une collision de cars, elle est contrainte de rester alitée. C’est dans cette position et à l’aide d’un miroir qu’elle peint une longue série d'autoportraits d'une sensibilité artistique très personnelle. Cet accident tragique marquera définitivement sa vie.

En 1928, Frida Khalo s'intéresse à l'émancipation de la femme dans la société mexicaine très machiste ; elle rencontre Diego Rivera, un peintre muraliste, qui l'encourage à travailler. En 1930, l'artiste voyage aux États-Unis mais se sent mal à l'aise dans ce pays. En 1932, à Détroit, Frida Hahlo accouche d’un enfant mort-né, drame qu’elle traduira par un autoportrait brutal et terrifiant.

Page 11: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

En 1937, elle réalise un portrait de Léon Trotski.

En 1938, elle fait la rencontre d'André Breton qui dira que “son art est un ruban autour d’une bombe”. Mais Frida se défend d'être un peintre surréaliste, indiquant qu'elle ne peint que sa réalité. Dans les années 40, Frida Kahlo poursuit son intégration dans le monde artistique.

En 1943, elle dirige une classe de peinture. Son état de santé s'aggrave ; elle est obligée de peindre couchée. Elle meurt d'une pneumonie après une année de souffrances.

Son rôle restera important dans le mouvement artistique mexicain. Ses œuvres sont d'une beauté singulière, entre élans de vie et de mort.

CASE N° 25 – LE BAUHAUS (de Bau : construction, et Haus : maison)

Fondé par l’architecte Walter Gropius en 1919 à Weimar (directeur de l'école appelée Staatliches Bauhaus zu Weimar), puis déplacé à Dessau en 1925 et enfin à Berlin en 1932, le Bauhaus propose des solutions radicales d’enseignement, puis de production. Les œuvres issues de l’école témoignent de la création fébrile et menacée présente dans l’Allemagne d’avant guerre. La volonté de cette “école” est de faire entrer l’art dans la vie, dans le quotidien. Et de ne pas l’enfermer dans des musées.

L'histoire du Bauhaus durera 14 ans. La formation est dispensée par des maîtres et les élèves sont appelés des apprentis.

L'enseignement comporte 2 volets : 1) un enseignement de la forme donné par un artiste, 2) un enseignement pratique donné par un artisan. Les cours sont des ateliers de tissage poterie, métal, meubles, peinture murale, sculpture, imprimerie. Le département d'architecture n'ouvrira qu'en 1927.

L'architecture du Bauhaus se caractérise par l'usage de la ligne droite et le rejet de la courbe, ainsi que par l'emploi d'importantes surfaces vitrées. On y verra naître le design.

Parmi les enseignants du Bauhaus, citons Johannès Itten, Kandinsky, Paul Klee, Marcel Breuer.

CASE N° 26 – LE SURRÉALISME (1924-1969)

Ce mouvement culturel, littéraire et artistique, issu du mouvement Dada, fut dominé par la personnalité d'André Breton (1896-1966). Ce mot a été emprunté en hommage à Guillaume Apollinaire en 1918 et défini par André Breton dans son premier Manifeste : Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.

Le surréalisme s'attache à mettre à jour une réalité différente régie par les forces de l'inconscient (conformément aux thèses freudiennes) et ce, par toutes sortes de procédés (écriture automatique, collage, photogrammes). Le bizarre, le merveilleux, l'ésotérique, l'étrange sont cultivés par ce mouvement.

Le groupe s'auto-dissout en 1969, soit 3 ans après la mort d'André Breton.

Au sein du groupe et, au gré des entrées et des sorties des artistes, on note la présence de Hans Bellmer, Salvador Dalí, Max Ernst, René Magritte, Man Ray, André Masson, Joan Miró, Meret Oppenheim, Francis Picabia, Yves Tanguy, Raoul Ubac, etc.

Et parmi les écrivains : Robert Desnos, Benjamin Péret, Michel Leiris, Raymond Queneau…

N° 26 – René MAGRITTE (Lessines 1898 – Bruxelles 1967)

De 1916 à 1918, il étudie aux Beaux-Arts de Bruxelles. Il fait sa première exposition personnelle en 1928.

Magritte décide de ne peindre les objets (pions, pipe, cercueil, pommes, arbres) qu'avec leurs détails apparents. Ses personnages sont souvent des hommes vêtus de noir et coiffés d'un chapeau melon et des femmes nues impassibles.

En 1943, il invente le surréalisme solaire puis, en 1948, il crée le style vache et figure des personnages grotesques. À partir de 1956, Magritte réalise des courts-métrages.

Page 12: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 27 – Alexandre CALDER (Philadelphie 1898 – New York 1976)

De 1923 à 1925, Calder suit des études d'ingénieur en mécanique. Il séjourne à Paris en 1926-1927 et présente sa première exposition personnelle en 1928 à New York.

Au début des années 1930, il conçoit de petits animaux en fil de fer, de petits cirques miniatures et en 1932, Duchamp baptise ses objets mus par l'air des « mobiles ». En 1952, il reçoit le Grand Prix de la Biennale de Venise.

Plus tard, il imagine de grandes sculptures qui ne bougent pas et peint des gouaches de couleurs vives.

CASE N° 28 – Mark ROTHKO (Dvinsk – Lettonie – 1903 – New York 1970)

De 1921 à 1926, il suit des études d'art. Max Weber l'initie à Matisse et Cézanne. En 1935, il fonde le groupe Ten (le groupe des Dix). Jusqu'à la fin des années 1940, il est influencé par l'expressionnisme et le surréalisme. Intellectuel passionné de littérature et de musique, il peint à partir de 1949 des “champs de couleurs” (color fields), grands rectangles lumineux superposés aux limites estompées.

Mark Rothko et les artistes du groupe Color Fields recherchent une intensité de teintes inédites. Rothko travaille ses pigments par couches successives pour arriver à une texture particulière. Il obtient des tons d’une profondeur indéfinissable et qui suscite chez les spectateurs un certain mystère.

Juste après avoir peint Les Toiles noires, il met fin à ses jours.

CASE N° 29 – Jackson POLLOCK (Cody USA 1912 – Springs USA 1956)

Il suit de 1927 à 1933 plusieurs écoles d'art. Il dira de Picasso qu’il est le seul maître qui a vraiment compté pour lui.

Influencé au départ par André Masson, il sera l'un des artistes les plus importants de la nouvelle peinture américaine, l'expressionnisme abstrait (Motherwell, Baziotes, Matta). Sa technique sera qualifiée d'Action Painting par le critique Harold Rosenberg.

1943: Pollock est invité par Peggy Guggenheim à réaliser des collages, puis lui commande une peinture murale. Sa première exposition personnelle a lieu en novembre de la même année au Art of This Century.

A l’aide de boîtes percées ou de bâtons, Pollock projette de la peinture, éclabousse la toile qui se trouve posée au sol. C’est la technique du “dripping”. Ses premiers drippings datent de 1947 au Art of This Century. En 1951, il retourne à la figuration en noir et banc.

Il meurt dans un accident de voiture et, sa dernière exposition organisée à cette époque au M.O.M.A. de New York devient un hommage posthume.

CASE N° 30 – Antoni TÀPIES (Barcelone 1923 – 2012)

De 1943 à 1946, il suit des études de droit et de dessin. Il présente sa première exposition personnelle en 1950. Après une période de dessins et de peintures surréalistes, Tàpies utilise différents matériaux. Après 1950, il travaille les couleurs qu'il inclut dans du sable, du plâtre ; il utilise aussi des journaux, de la ficelle pour des collages. À la fin des années 1960, il présente des compositions plus figuratives, des tableaux-objets, des toiles barrées de croix…

Depuis 1980, Tapies réalise de grandes installations composées de peintures, objets, tissus et diverses matières.

CASE N° 31 – Jean DUBUFFET (Le Havre 1901 – Paris 1985)

Peintre, sculpteur, plasticien, Jean Dubuffet se consacre uniquement à son travail pictural à partir de 1942 et ne cessera plus de peindre. En 1944, il effectue sa première exposition personnelle. La deuxième s’intitulera Mirobolus, Macadam et Cie, Hautes Pâtes. On lui doit des séries telles que Corps de dames, Paysages du mental, Pâtes battues, etc. Il se sensibilise à la création chez les malades mentaux, ce qui l’amènera à pratiquer un « art brut » en utilisant divers matériaux.

À partir de 1962 jusqu’en 1974, Dubuffet crée Le Cycle de l’Hourloupe, le cycle le plus long et le plus original du travail de l’artiste. C’est une description d’un monde parallèle au nôtre, constitué de dessins, de peintures et de grandes sculptures en résine époxy.

Jean Dubuffet a fondé avec André breton et Jean Paulhan la Compagnie de l’art brut, prônant un art inventif avec des matériaux de hasard.

Page 13: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 32 – Alberto GIACOMETTI (Borgonovo Italie 1901 – Coire Suisse 1966)

Premières œuvres dans le domicile familial, son père était peintre. Il suit l’école des Beaux-Arts de Genève puis s’installe à Paris en 1922.

Alberto Giacometti est influencé par les cubistes : Zadkine, Braque, Picasso, Brancusi.

Comme tous ces artistes, il s’intéresse aux arts primitifs. Giacometti sculpte l’homme en pied d’une façon filiforme, écrasé par l’espace, comme un squelette en mouvement tendu vers l’horizon.

Une grande rétrospective s’est déroulée à Saint-Paul-de-Vence à la fondation Maeght en 2010.

Case à gage : On peut sculpter avec beaucoup de matériaux retourne voir à la case 27.

CASE N° 33 – L’ART INFORMEL (autour de 1950 jusqu’à nos jours)

C’est une tendance abstraite et gestuelle qui se manifeste par la tache, la matière, le trait, la calligraphie en tant qu’expression directe du peintre. Elle est représentée par un grand nombre d’artistes tels que Jean Dubuffet, Jean Fautrier, Georges Mathieu, Henri Michaux, Lucio Fontana, Nicolas de Staël, Pierre Soulages, Gérard Schneider, Jean Degottex, Zao Wou-Ki, Simon Hantaï…

N° 33 – Jean FAUTRIER (Paris 1898 – Chatenay-Malabry 1964)

De 1921 à 1925, Jean Fautrier est influencé par les expressionnistes. Il peint des portraits, des nus, des bêtes écorchées.

À partir de 1925, il devient précurseur de l’informel et traverse une période de recherche. Première exposition personnelle en 1927.

Fautrier entreprend ensuite une série de collages, de peintures à l’huile sur papier marouflé sur toile. Ces travaux forment un ensemble de portraits Les Otages et Les Massacres. Dédiés à la mémoire des victimes de la guerre 39-45, ils sont qualifiés d’ « idéogrammes pathétiques » par André Malraux.

N° 33 – Lucio FONTANA (Rosario de Santa-Fe Argentine 1899 – Comabbio Italie 1968)

École spéciale du bâtiment à Milan de 1914 à 1917. En 1922, il exécute ses premières sculptures.

En 1930, il est co-fondateur du groupe des abstraits italiens. À la fin des années quarante, Fontana compose des arabesques de néons et réalise des monochromes. Plus tard, pour « ouvrir l’espace », il perce la toile avec un poinçon ou le fend d’un coup de couteau ou de rasoir. Après 1960, Fontana revient à de simples formes peintes.

CASE N° 34 – Mouvement CoBrA

Fondé à Paris le 8 novembre 1948 par un groupe de jeunes artistes peintres et poètes venus de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, ce mouvement à l’activisme créateur multiplie pendant 3 ans d’existence les expositions et les publications.

Ces artistes rejettent la culture rationaliste européenne dont la guerre vient de démontrer la décomposition et recherchent dans les formes artistiques les moins contaminées par les normes et les conventions, les signes des expressions primitives : c'est l'art préhistorique, l'art populaire médiéval, l'art naïf, les créations des enfants ou des handicapés mentaux, l'écriture, la calligraphie qui, pour eux, sont au plus près de la nature de l'individu, de son psychisme, au plus proche de son authenticité profonde.

Asger Jorn, Karel Appel, Constant, Christian Dotremont, Pierre Alechinsky, donnent forme à un art fantastique, populaire et ethnologique. L’intensité des images et des couleurs se mêle à la spontanéité des créateurs.

L’arrêt du mouvement CoBrA est proclamé en 1951, dans le dernier numéro de la revue CoBrA. Asger Jorn et Christian Dotremont, les théoriciens du groupe, ne peuvent plus l’animer.

L’action de CoBrA conduira par la suite certains membres à participer au mouvement Fluxus en 1957.

Page 14: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 35 – Francis BACON (Dublin 1909 – Madrid 1992)

Peintre autodidacte à Londres à partir de 1926, tout en exerçant le métier de décorateur intérieur. Parmi ses influences, on reconnaît Picasso mais aussi Vélasquez, Poussin ou Rembrandt. Sa 1ère exposition personnelle a lieu en 1934.

1940, Bacon détruit ses premières toiles, il ne revendiquera son travail qu’en 1944.

Quelques dates qui ont marqué sa carrière :

1945, “Trois études de figures au pied d'une crucifixion” provoque le scandale lors de l'exposition : Le tableau, d'une rare violence expressive, choque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ces corps sont ramassés à l'extrême, déformés, disloqués, ravagés, aux distorsions crispées, signes d'un emportement furieux, plus physique que psychologique. Le tableau sera acheté par la Tate Gallery en 1953.

1957, première exposition à Paris avec la création de la série des “Van Gogh”

1964, Bacon peint son premier grand triptyque, “Trois études pour une crucifixion”, acquis par le musée Guggenheim de New York. Le triptyque devient une des formes conventionnelles de son travail.

1969, sous l’influence de Michel Leiris, l’artiste réalise trois Études pour la corrida.

1972, son ami George Dyer se suicide. Bacon lui dédiera une suite de triptyques.

Bacon a affiné son style tout au long de son parcours, délaissant les images de violence crue de ses débuts pour préférer « peindre le cri plutôt que l'horreur », prônant que la violence doit résider dans la peinture elle-même, et non dans la scène qu'elle montre.

Francis Bacon fut un artiste prolixe qui a laissé de très nombreux interviews et documentaires audio et vidéo, où il exprime avec clarté et une simplicité touchante ce qu'est pour lui l'art de la peinture.

CASE N° 36 – Robert RAUSCHENBERG (USA 1925 - 2008)

Artiste plasticien mêlant pop art et expressionnisme abstrait, Robert Rauschenberg est parmi ceux qui ont traversé le siècle sans jamais se démoder.

Sa première exposition personnelle, où il présente des œuvres noires ou blanches, a lieu en 1951. En 1955, Rauschenberg crée des décors pour la troupe de danse de Merce Cunningham.

S’inscrivant dans le sillage du collage par Braque et Picasso et celui de l’assemblage dadaïste, il imagine des tableaux-collages (Combines painting) en associant sur ses toiles des objets, des photos, des découpages, et tout un bestiaire empaillé. Il opère pour cela une distinction entre les matériaux plans (à plat sur la toile : photographies par ex.) et les objets tridimensionnels (chaise, animal empaillé, pneu…) en tant qu’accessoires disposés par-dessus ou à côté du tableau (Monogram, 1955).

La récurrence d’un thème (pneu par ex.) constitue chez l’artiste non un symbole mais un exemple des réutilisations et des adaptations dans l’histoire des objets.

À partir de 1960, il utilise la sérigraphie pour ses tableaux-collages. En 1966, il associe l’art à la technologie puis aborde la création de constructions d’objets avec des matériaux nouveaux (émail).

En 2007, le Centre Pompidou lui consacre une exposition intitulée “Combines” retaçant la période 1953-1964.

CASE N° 37 – LAND ART

La notion de Land Art s’est développée aux États-Unis à la fin des années 1960 et arrive en Europe au début des années 1970. Elle inspire, depuis, des interventions dans le paysage, s’associant à une conscience écologique du territoire.

Les Earthwork (œuvres dans et sur le paysage, contact avec la terre) des américains Robert Smithson, Robert Morris, Michael Heizer s’installent dans les déserts du Nevada et de Californie.

Page 15: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

Des œuvres telles que la fameuse Spiral Hill (1971) de Robert Smithson sont modelées dans le cadre naturel et à une grande échelle. L’ appellation Land Art s’applique également à une grande série d’œuvres éphémères que mémorisent la photo et la vidéo - transformation de terrain dans les premières œuvres de Denis Oppenheim (1968-

1969), Marche à pied dans des sites isolés par Richard Long.

N° 37 – Robert SMITHSON (Passaic New Jersey 1938 – Texas 1973)

Considéré comme le théoricien du Land Art. Jusqu’en 1966, il peint des toiles expressionnistes abstraites. En 1966, il crée un art dont le paysage sera le matériau.

Spiral Jetty, dans l’Utah, est une monumentale structure construite à l'aide de cristaux de sel, de roche et de boue. Elle est comme le témoignage de la dominance de la nature sur l'homme.

Broken Circle (Pays-Bas) fait référence aux digues construites par les Hollandais. C’est une avancée de terre sur un lac tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Il meurt en 1973 dans un accident d’avion survenu alors qu’il survolait le site de son dernier projet Amarillo Ramp.

CASE N° 38 – Le POP ART

Ce mouvement artistique trouve son origine en Grande-Bretagne au milieu des années 1950 sous l’impulsion de Richard Hamilton et Edouardo Paolozzi.

10 ans plus tard émergera le Pop Art américain avec des artistes comme Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns ; c’est surtout cette branche américaine qui popularisera ce courant artistique en questionnant la consommation de façon agressive. L’art ici est présenté comme un simple produit à consommer, jetable, bon marché, commun.

CASE N° 39 – L’ART MINIMAL

Le terme d’ Art minimal apparaît pour la première fois lorsque Richard Wollheim signe pour la revue new yorkaise Art magazine un article intitulé Art minimal, au sujet d’œuvres de Duchamp, de Reinhardt et du Pop Art qui n’engagent qu’une intervention minimale de l’artiste. Mais on ne dispose pas aujourd’hui d’une définition satisfaisante de ce que recouvre ce concept sur les plans théorique et esthétique dans la mesure où aucun artiste n’a étiqueté son art d’ “Art minimal”..

L’art minimal ou minimalisme se caractérise aussi par un souci d’économie de moyens et propose ainsi au spectateur de “jouer avec” l’œuvre plutôt que de la contempler.

Parmi les artistes s’inscrivant dans cette mouvance, Frank Stella est considéré comme l’un des précurseurs au travers d’œuvres qu’il réalise de 1959 à 1960. Il influencera Donald Judd, Carl André.

N° 39 – Carl ANDRÉ (Né en 1935 à Quincy Massachusetts)

Au début des années 1960, il est l’un des pionniers de l’art minimal.

Carl André travaille des matériaux bruts et industriels non transformés, notamment des billots de bois, des briques, des blocs de béton, des cubes de plastique, des plaques d’acier ou d’aluminium... Ces matériaux ne sont ni traités ni poncés. Les pièces sont travaillées pour obtenir des formes géométriques ; leur

disposition dans l’espace est soigneusement agencée sur le sol : pavements, échiquiers, colonnes, marches, etc.

La sculpture devient alors un lieu en soi et non plus seulement un objet montré dans un lieu.

CASE N° 40 – FLUXUS

Mouvement animé suivant le principe dadaïste que « tout est art » ; influencé par le musicien John Cage, il adoptera l’idée du hasard en conserve développé par Duchamp. Ce nom a été donné en 1961 à New York par Georges Maciunas, son fondateur, lequel organise des animations aux productions diverses (concerts, films) dans sa galerie AG. En 1962, le mouvement devient international.

Le groupe Fluxus a eu une influence énorme sur le monde de l’art. Par le démembrement des codes traditionnels, il

Page 16: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

crée un art débarrassé de sa forme connue et va jusqu’à remettre en question la notion même d’œuvre d’art. Différents artistes comme Ben, Joseph Beuys, George Brecht, La Monte Young, Yoko Ono, Nam June Paik, Robert Watts participeront à ces performances en utilisant la vidéo, la musique, les arts plastiques et la littérature. Pendant vingt ans, Fluxus affirmera son rejet d’un art sérieux, professionnel et inaccessible.

N° 40 – Marcel DUCHAMP (voir aussi case 18)

Les premières manifestations de Fluxus sont placées sous l’égide de Duchamp. Autodidacte, inventeur des Ready Made, il exercera une grande influence sur les différents courants de l’art contemporain, dadaïsme et surréalisme.

N° 40 – Joseph BEUYS (Krefeld 1921 – Düsseldorf 1986)

Pilote de bombardier dans l’armée allemande, il est blessé en 1943 sur le front de Crimée et est recueilli par une tribu de Tatars qui le soigne avec des embaumements de graisse bandée de feutre.

Plus tard, il utilisera dans son travail des matériaux inhabituels tels que la graisse et le feutre pour symboliser sa « résurrection », mais aussi le miel, la cire d’abeille, la terre, le beurre, les animaux morts, le sang, les os, etc.

Beuys crée le concept d'une “sculpture sociale” en réalisant des performances étonnantes : par ex. s’enduire de miel et de feuilles d’or dans “Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort” (1965), en apprivoisant un coyote dans “Coyote, I like America and America likes me” (1974), 7000 chênes (1982)…

Case à gage : Fluxus est inspiré par le Dadaïsme, retourne voir la case 19

CASE N° 41 – NOUVEAU RÉALISME

Mouvement d’avant-garde français qui n’a duré que 3 ans : depuis 1960, date de la signature du Manifeste du Nouveau Réalisme, jusqu’en 1963, date de la dernière exposition réunissant tous ses membres.

En apparence, les artistes qui le composent n’offrent pas une cohésion de reconnaissance. L’idéologie émane de Pierre Restany, critique d’art, qui fédère la démarche de ces différents artistes tels que Yves Klein, Raymond Hains, Villeglé, Jean Tinguely, Arman, Daniel Spœrri. Leurs points communs : une série de démarches d’appropriation des objets et des déchets de la société de consommation. Ils établissent au-delà du Ready Made le constat de l’encombrement du monde par les objets.

N° 41 – ARMAN (Nice 1929 – New York 2005)

Première exposition en 1956. En 1960, membre fondateur d’un collectif d’artistes : les Nouveaux Réalistes. 1961 : première exposition à New York.

Arman présente des « accumulations et des poubelles ». Puis il insère dans du polyester transparent des objets brisés, brûlés, des instruments de musique. En 1967, avec la firme Renault, il fait de « l’art industriel », coulant des objets dans du béton. Les années 70 voient sa notoriété croissante.

Dans les années 1980-1990 il fait construire de grandes tours constituées de violons, d’horloges ou de voitures. Ses réalisations monumentales s’imposent : Fairlaine Spirale à Detroit, A la République au Palais de l’Elysée, Homage to the Garment District à Jérusalem, Rostropovitch Tower en Californie, Espoir de Paix à Beyrouth, etc. 1998 : une centaine de ses œuvres sont exposées à la Galerie nationale du Jeu de Paume. Cette rétrospective va voyager dans le monde entier jusqu’en 2001.

Arman aura réalisé plus de 500 expositions personnelles.

Case à gage : Compte les vis! (réponse à + ou – 10%). Si tu trouves la bonne réponse, tu lances les dés et tu avances du nombre de points. Si tu te trompes, tu lances les dés et tu recules du nombre de points.

CASE N° 42 – Yves KLEIN (Nice 1928 – Paris 1962)

De 1948 à 1953, Klein voyage en Europe et au Japon. Il présente ses monochromes en 1956 et met au point cette année-là la formule d’un bleu outremer lumineux baptisé IKB (International Klein Blue).

En 1958, il expose le vide, l’immatériel. En 1960, il est co-fondateur avec Pierre Restany du Nouveau Réalisme,

Page 17: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

auxquels se joignent Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé, César, Niki de Saint Phalle, … Puis, Yves Klein produit des performances : peintures sur le corps, anthropométries, “Le saut dans le vide”... En 1962, il commence des portraits-reliefs en plâtre. Il n’en achèvera qu’un seul.

N° 42 – Jacques VILLEGLÉ (né en 1926 à Quimper)

Étudie les Beaux-Arts à Rennes de 1944 à 1946, puis l’architecture de 1947 à 1949. Villegle est membre fondateur des Nouveaux Réalistes. En 1950, il se présente comme affichiste, collectant et exposant ses décollages, « lacérages » d’affiches publicitaires, politiques et autres.

CASE N° 43 – HAPPENING

Les prémisses de ce mouvement, apparu aux États-Unis dans les années 1950, sont déjà visibles dans les mouvements futuristes et Dada. Sa première expression date de 1952 et naît de la rencontre entre Merce Cunnigham, John Cage, Robert Rauschenberg, lesquels créent avec des poètes et des écrivains des manifestations combinant peinture, danse, poésie, films et enregistrements musicaux et qui sont ouvertes à l’improvisation et à la participation du public.

N° 43 – Günter BRUS (né en 1938 à Ardning, Autriche).

De 1953 à 1960, étudie à l’école des Arts et Métiers de Graz puis à l’école des Arts appliqués de Vienne Début 1960, il peint des toiles gestuelles en noir et blanc. En 1964, il fait partie du groupe de l’actionnisme viennois et présente des actions corporelles mettant en scène son propre corps.

N° 43 – Marina ABRAMOVIĆ (née en 1946 à Belgrade)

Diplômée de l'Académie des Beaux-Arts de Belgrade en 1970. Elle vit et travaille à Amsterdam et à Berlin.

En 1973, repoussant les frontières du physique et du mental au cours ses performances, Marina Abramović se lacère, prend des substances psycho-actives jusqu’à l’évanouissement, se mettant souvent en danger.

En 1975, elle participe à la Biennale de Paris avec son compagnon Ulay. En 1988, fin du travail avec Ulay.

En 1997, elle obtient le Lion d’or de la meilleure installation “La Chair et Dieu” à la Biennale de Venise. Marina Abramović, en dehors de ses performances, se consacre à l’enseignement.

Case à gage : Toi aussi exprime toi avec ton corps et prend une photo

CASE N° 44 – ARTE POVERA

Plutôt qu'un mouvement Arte Povera (art pauvre) est une “attitude” socialement engagée sur un mode révolutionnaire.

L’exposition fondatrice « Arte Povera - Im Spazio » a lieu à la galerie La Bertesca à Gênes en 1967, suivie jusqu’en 1971 d’une série d’expositions collectives à Turin. Son appellation Arte Povera fut créée par le critique d’art italien Germano Celant afin de regrouper une nouvelle génération d’artistes italiens : Pino Pascali, Giovanni Anselmo, Jannis Kounellis, Michelangelo Pistolleto, Alighiero Bœtti, Mario et Marisa Mertz, Piero Manzoni….

L’“art pauvre” se propose de rétablir un contact direct avec les matériaux naturels.

N° 44 – Giovano ANSELMO (né en 1934 à Borgofranco Italie)

Première exposition personnelle en 1968.

Il réalise des installations en utilisant le granit. Il accroche des blocs de pierre aux murs des galeries en les maintenant en équilibre à l’aide d’éléments fragiles et périssables.

Page 18: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

N° 44 – Piero MANZONI (Soncino Italie 1933 – Milan 1963)

Peintre et sculpteur. Première exposition personnelle en 1957.

Il réalise ses premiers “Achromes” où il traite la toile par des solutions de colle avec du plâtre ou du kaolin.

De 1959 à 1963, il présentera des œuvres provocantes : notamment en 1961, il enferme ses excréments dans des boîtes de conserve (Merda d’artista). Puis, il reprendra dans les années 60 ses “Achromes” mais constitués de matériaux différents : coton hydrophile, tiges de blé, laine de verre, carrés de tissu blanc…

CASE N° 45 – ART CONCEPTUEL

L’art conceptuel se place parmi les avant-gardes de la fin des années 1960, comme le Land Art, le post-minimalisme, et interroge la finalité du geste artistique. Léonard de Vinci, en déclarant son activité Cosa Mentale, ne remettait pas en question les propriétés et l’existence physique de l’œuvre.

Après 1965, la réflexion porte sur l’objet d’art lui-même et non pas sur la réalisation de l’objet d’art. Les principaux représentants de cette tendance sont Joseph Kosuth, Sol Lewitt, le groupe “Art and Language”, Bernard Venet, Hane Darboven.

N° 45 – Joseph KOSUTH (né en 1945 à Toledo USA)

Première exposition personnelle en 1967. Il est membre du groupe “Art and Language”. Dans ses œuvres de jeunesse, il présente un objet usuel table, chaise, accompagné de sa reproduction photographique grandeur nature et de sa définition dans le dictionnaire. Il travaille par séries, effectue des sérigraphies de textes, des effacements de textes par l’encre ou le néon.

Il a exposé en 2009-2010 sur les remparts médiévaux du Louvre des phrases écrites au néon blanc.

CASE N° 46 – Daniel BUREN (né en 1938 à Boulogne-Billancourt)

En 1960, il est diplômé de l’école nationale supérieure des Métiers d’Art de Paris.

Artiste conceptuel, il est co-fondateur du groupe BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni). Sa première exposition personnelle se tient en 1968. Dès 1966, il réalise des proportions radicales qui ne varieront plus : des bandes vertivcales de 8,7 cm de large en 2 tons alternés — blanc et une autre couleur. Ses rayures se répètent sur tous les supports et in situ.

Depuis 1980, il répond à de nombreuses commandes publiques dont notamment les fameuses colonnes de la cour du Palais-Royal à Paris, la place des Terreaux à Lyon...

CASE N° 47 – Annette MESSAGER (née en 1934 à Berck-sur-Mer)

Elle met en scène avec ironie et critique la condition des femmes. En 1972, elle installe des moineaux empaillés et emmaillotés dans des tricots de laine. Elle découpe dans des journaux des photos, des textes, des dessins qu'elle rassemble dans ses Albums.

Annette Messager a représenté la France à la Biennale de Venise de 2005, où elle a obtenu le Lion d'Or. Le Centre Pompidou l’accueille pour une rétrospective de son œuvre en 2007 et deux ans plus tard l’invite à nouveau dans le cadre d’une participation à l'exposition Elles.

Quant à son installation Motion/Emotion en 2012 au Palais de Tokyo, elle figure comme un pied de nez aux convenances.

CASE N° 48 – CHRISTO

Né en 1935 à Gabrovo (Bulgarie). Il a travaillé avec son épouse Jeanne-Claude jusqu'au décès de celle-ci en 2009.

Leur création donne une dimension sculpturale nouvelle. En effet, ce couple emballe la géographie et l’histoire. En 1961, Christo et Jeanne-Claude créent des empaquetages du pont de Cologne, puis du Pont-Neuf en 1975-1985, du Reichstag de Berlin en 1995. Ils drapent, colorient des monuments et des paysages, travaillent in-situ.

Un projet pour 2014 : Over the river dans le Colorado, toile de 10 kms au-dessus de la rivière Arkansas.

Page 19: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 49 – L'ART URBAIN ou STREET ART

Mouvement artistique, parfois remplacé par Post Graffiti, qui prend naissance au cours des années 60 et qui rassemble toutes les formes d’art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics.

Sous cette appellation ce terme regroupe les artistes de rue qui utilisent l'affiche, le pochoir, la peinture, les stickers, les posters, la projection vidéo, les installations de lumière, la mosaïque, les installations, l'animation urbaine, etc. C’est un art éphémère vu par un large public.

N° 49 – Claes OLDENBURG

Né en 1929 à Stockholm. Émigre à Chicago avec sa famille en 1936. En 1956, il travaille comme illustrateur pour des magazines. Il fait sa première exposition personnelle en 1959.

Oldenburg improvise des happenings, des performances, devient un artiste du Pop Art. Puis il crée avec toutes sortes de matériaux des répliques d'objets de la vie quotidienne et décide de les agrandir. L'objet d'usage devient ainsi un totem monumental. Depuis 1970, il dessine des projets délirants de monuments urbains pour les installer sur les places publiques (cuiller, rouge à lèvres géant, bicyclette géante pour partie ensevelie, allumettes géantes…).

CASE N° 50 – Louise BOURGEOIS (Paris 1911 – New York 2010)

En 1936, elle fréquente l'école du Louvre et les Beaux-Arts de Paris. En 1938, départ à New York. Elle expose la première fois en 1939 à Brooklyn.

À partir de 1949, elle se consacre à la sculpture (marbre, latex, bronze, caoutchouc) et au dessin. Elle construit des installations, des totems en bois peint avec des matériaux parfois personnels. Ses œuvres sont imprégnées des traumatismes de son enfance où, à travers la présence du corps, s'exprime le non-dit du refoulé et de l'inconscient.

Ses sculptures monumentales d'araignées (La Maman) symbolisent la mère.

En 1999, Louise Bourgeois reçoit le Lion d'or à la Biennale de Venise.

La Tate Modern de Londres en 2007 puis le Centre Pompidou en 2008 ont organisé une rétrospective portant sur plus de 200 œuvres.

CASE N° 51 – Jean RUSTIN

Né en 1928 à Montigny-Les-Metz. A 19 ans il entre à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris.

Deux périodes animent sa peinture : dans un premier temps, sa peinture est abstraite et très colorée. Puis, c’est la rupture en 1971 : Rustin crée des œuvres figuratives révélant une humanité mise à nue, présentée dans sa vérité, sans détours ni faux-fuyants. Il décrit un monde sombre, proche de la folie.

N° 51 – Vladimir VELIČKOVIĆ

Né en 1935 à Belgrade. Première exposition personnelle en 1963, prix de la Biennale de Paris en 1965.

Dès 1967, Veličković apparaît comme un des artistes importants du mouvement de la figuration narrative. Sa peinture se caractérise par une ambiance tragique, où le rouge sang imprègne un noir profond. L’atmosphère de ses toiles est cauchemardesque. L’artiste “peint la catastrophe sous toutes ses formes” (M. Onfray).

Le FRAC a exposé deux de ses œuvres à Clermont-Fd en 2011.

CASE N° 52 – L'ENVIRONNEMENT, LE PAYSAGE, LE JARDIN

N° 52 – Gilles CLÉMENT

Né en 1943 à Argenton. Ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier, il réalise une première création en 1972 et expérimente le jardin en mouvement. Il élabore des jardins dans le parc André Citroën, le parc Matisse, le jardin du musée quai Branly.

Page 20: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

N° 52 – Pascal CRIBIER

Né en 1953. Diplômé d'architecture en 1978. Il devient paysagiste, fait de la nature son matériau privilégié. Cribier est le créateur du jardin du Parc des hauteurs à Lyon. Depuis 20 ans, il travaille dans le jardin laboratoire qu'il a conçu en Normandie.

N° 52 – Jean-Philippe POIRÉE-VILLE

Obtient le diplôme de l'École spéciale d'architecture en 1996. Il peut être appelé le « jardinier des cimes ». En 2003, il conçoit un système de cultures aériennes hors sol. Il collabore avec des architectes de renom comme Piano, Wilmotte, Nouvel.

CASE N° 53 – L'ART MURAL

La peinture murale semble ignorée des institutions culturelles. Dans les rues d'Irlande, ces fresques se divisent en 2 catégories :

1) les fresques loyalistes indiquant l'attachement à la couronne et remontant à 1908, 2) les fresques de revendication des républicains remontant à 1970.

En 1994, cet art des rues a donné vie aux Bogside Artists, des artistes dont les fresques se concentrent dans le quartier de Bogside. Ils affirment leur totale indépendance par rapport aux fresques historiques (Kevin Hasson, Tom et Willim Kelly). Il existe en permanence presque 300 murals en Irlande du nord, cette pratique de propagande n'a pas d'équivalent en Europe.

Les artistes issus de l'art de la rue et du graff sont notamment Jean-Michel Basquiat, new yorkais d'origine haïtienne mort à 28 ans et Keith Haring.

CASE N° 54 – Niels UDO

Né en 1937 à Lauf (Allemagne). En 1955, il devient peintre et, à partir de 1972, il apprend la photographie. Il est le représentant du Land Artistique.

Udo utilise les éléments de la nature, branchages, végétaux, neige, eau, pour créer une œuvre éphémère qu'il immortalisera par une photographie. Niels Udo a exposé peintures et photographies à Clermont-Ferrand à la galerie Gastaud.

CASE N° 55 – Roman OPALKA

Né en 1931 en France de parents polonais. Retour en Pologne en 1934. Il suit de 1950 à 1956 l'école des Beaux-Arts de Varsovie.

En 1965, il décide de conceptualiser la mesure du temps et de la vie : ancrer la fuite du temps dans la trace.

Début de l’œuvre “OPALKA 1965/1 - ∞” . Il réalise sa première exposition personnelle en 1965. Depuis cette époque, Roman Opalka se concentre exclusivement sur l’œuvre “OPALKA 1965/1 - ∞” avec un pinceau n° 0 sur une toile de format 196 x 135 cm ; il y inscrit des chiffres de 1 à l'infini (∞). Sa peinture, à l'origine sur fond noir, devient de plus en plus blanche, presque monochrome.

Il se prend en photo après chaque tableau, s'enregistre au magnétophone en énumérant les chiffres en polonais.

Le 6 août 2011, Roman Opalka décède : son œuvre est achevée. Le dernier nombre qu’il aurait écrit : 5.569.249

CASE N° 56 – Tadashi KAWAMATA

Plasticien japonais né en 1953 sur l'île d'Hokkaido. Il réalise des projets monumentaux en accord avec la topographie des lieux. Son œuvre porte une réflexion sur le contexte social et les relations humaines qui le définissent.

Kawamata installe en lisière de grandes villes des matériaux de récupération (bois, carton) en référence aux sans-abris. Les chantiers de construction ou de démolition sont réinvestis par l'artiste qui utilise pour ses constructions les matériaux mêmes du site en les recyclant. Ses interventions créent des ponts entre passé et présent.

Kawamata enseigne actuellement à l'école nationale des Beaux-Arts de Paris. Il a exposé au « Creux de l'Enfer » à Thiers en 2005 : Détours des tours.

Page 21: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 57 – Georges ROUSSE

Né en 1947 à Paris. Il utilise, par la médiation de la photographie, des lieux en voie de démolition ou en travaux afin de les mémoriser et de leur donner une dernière histoire. Les lieux en voie de transformation sont, avant d'être photographiés ou filmés, réinventés dans l'espace par la peinture. Rousse a exposé en 2010 au musée Roger-Quillot de Clermont-Ferrand.

N° 57 – JEUNE PHOTOGRAPHIE

La photographie contemporaine est ici représentée par Lucie Andrieu, jeune artiste vivant à Lyon.

CASE N° 58 – Ernest PIGNON-ERNEST

Né en 1942 à Nice. Il est un des initiateurs de l'art urbain en France. Il crée des images construites en vue d’une insertion dans l’espace réel pour établir des connexions troublantes et dérangeantes.

Sa technique consiste à apposer des images peintes, dessinées et sérigraphiées sur du papier fragile, avant de le coller sur les murs des villes, sur les portes ou sur les cabines téléphoniques.

Dans les années 70, il affiche des séries très politiques, utilise l’histoire, puise dans les souvenirs qui habitent les lieux. En dehors de la France, son investigation l’a conduit à Naples, à Durban en Afrique du Sud, en Algérie, en Palestine. L’artiste a exposé à la chapelle des Carmélites à Saint-Denis (93) en 2010-2011.

CASE N° 59 – LES VANITÉS

Une vanité est une catégorie de nature morte suggérant de manière allégorique l'existence du vide, la précarité et le peu d'importance de la vie, sa nature passagère et vaine. Selon l'Ecclésiaste, « Vanité des vanités, tout est vanité ».

Cette pratique déjà très répandue pendant les périodes de la Grèce et de la Rome antiques est aussi très commune à l'époque baroque. La première vanité de l'histoire occidentale est l'œuvre de Jacques de Gheyn le Jeune en 1603. Actuellement, nous trouvons pour la représenter des artistes tels que Claude Lévêque, Miquel Barceló, Damien Hirst, Richard Long, Philippe Cognée, Philippe Faure, Roman Opalka.

N° 59 – Miquel BARCELÓ

Né en 1957, à Felanitx (Majorque). Il s’installe à Barcelone au milieu des années 70 et réalise sa première exposition en 1974. Il commence à développer un style de peinture en juxtaposant des matériaux pour former des couches. Sa renommée débute en 1982 à la Documenta VII de Kassel. Barceló incarne le renouveau de la peinture espagnole. C’est un artiste très prolifique. Il assimile toutes les techniques, se permettant la liberté des couleurs ou de la matière, ses natures mortes sont sculptées dans la pâte. Barceló fait de longs séjours au Mali, comme en témoigne l’influence africaine qu’affichent certaines de ses créations. Il est choisi pour couvrir de terre cuite la chapelle du Santísimo de la cathédrale de Palma de Majorque.

N° 59 – Philippe COGNÉE

Né en 1957 à Nantes. Angoisses, obsessions, drames ou dérisions représentent son univers pictural. Il utilise la photographie comme source de ses peintures. La peinture à l’encaustique sur bois ou toile est un de ses procédés privilégiés.

N° 59 – Philippe FAURE

Né en 1969. Artiste plasticien photographe vidéaste. De 1984 à 1987, Faure est dessinateur publicitaire. En 1991, il étudie à l'école des Beaux-Arts de Toulouse. Il travaille sur la réalité virtuelle Vanité, une animation 3D stéréo.

N° 59 – Damien HIRST

Né en 1965 à Bristol. Il présente sa première exposition personnelle en 1990. Star du mouvement Young British Artists à la fin des années 1980, ses expositions font scandale : il montre dans des vitrines une vache et un veau morts coupés en 2. Les thèmes de la maladie (médicaments dans une armoire) et de la mort (requin conservé dans le formol) fascinent cet artiste, l'un des plus cotés actuellement.

Page 22: EEXXPPOOSSIITTIIOONN OOIIEE--CCII,, OOIIEE--LLÀÀ...2014/01/16  · Paul Gauguin, lettre à Schuffenecker (août 1888) Après Pont-Aven, Gauguin expérimente une vie artistique communautaire

Association Les Mots Bleus – Descriptif de l’expo-jeu Oie-ci, Oie-là

CASE N° 60 – LE NET ART

Art internet, art numérique, Web-art. Il est révélé vers 1997 par des artistes comme Jodi, Heath Bunting, Vuk Cosic, Olia Lialina. Son territoire est purement électronique.

N° 60 – Thomas HIRSCHHORN

Né en 1957 à Berne (Suisse). En 1984, il s’installe à Paris. En 1986 il monte sa première exposition personnelle, et obtient le prix Marcel Duchamp en 2000.

Il expose des displays (vitrines), des structures précaires faites avec du carton, du papier aluminium, des emballages, il y ajoute des images découpées dans des magazines, des photos et écrit au stylo des commentaires sur des questions de société. Il intègre depuis 1997 des vidéos à son travail. Il réalise aussi des installations mobiles ; ses displays se font monumentaux.

Le cheval de bataille de Thomas Hirschhorn est une obsession pour la politique, non dans l’idée "de faire de l'art politique, mais de faire de l'art politiquement". Aussi, sa démarche se veut-elle une lutte constante contre les incultures personnelles façonnées par les systèmes d'informations.

CASE N° 61 – Olafur ELIASSON

Né en 1967 à Copenhague. Son œuvre se détermine par la relation existant entre la réalité sensorielle et la technologie - odeurs, miroirs, lumière - faisant perdre tous ses repères au public.

Eliasson a réalisé de nombreux projets destinés à l’espace public, tels que son “Green River” en 1998 qu’il a transporté dans différentes villes entre 1998 et 2001.

Les New York City Waterfalls, commissionnées par le Public Art Fund, ont été installées en 2008 sur les rives de l’East River, à Brooklyn et à Manhattan. Il réalise en 2010 une installation au musée Martin-Gropius-Bau à Berlin : Innen Stadt Außen (Ville Intérieur Extérieur)

CASE N° 62– ART VIDÉO

Cadavre exquis, vidéo 2008-2010 réalisée par : Raphaël, Sig Coggins, Kika Nicolela, Anick Maréchal, Stéphane Trois Carrés, Justine Ernard, Devis Venturelli, Isabelle Huberson, Delphine Chevrot, Robert Chroma, Ulf Kristiansen, Anders Weberg, Niclas Allberg, Antti Savela, Vincent Blesbois, Colette Chevrier, Alivia Felberbaum et Michèle Rusconi. Production Babiloff/Vidéoformes.

CASE N° 63 – CHAMBRE NOIRE de YO ou MORPHING (2 min.)