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A26 68 e Congrès de la Société franc ¸ aise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A22–A79 coïdose : atteinte pulmonaire symptomatique (n = 1), sarcoïdes (n = 3), arthralgies (n = 1), paralysie faciale périphérique (n = 1), atteinte testiculaire (n = 1) et hypercalcémie (n = 1). Soixante- quatre patients ont rec ¸ u une corticothérapie générale pour leur uvéite, associée à un traitement immunosuppresseur et/ou immu- nomodulateur dans 20 cas introduit pour une corticodépendance (n = 18), un échec de la corticothérapie générale (n = 1) et/ou des effets secondaires de la corticothérapie (n = 6) (méthotrexate [n = 17], azathioprine [n = 1], cyclophosphamide [n = 1], infliximab [n = 1] et adalimumab [n = 1]). À la fin du suivi, 35 patients n’avaient plus de traitement, sans récidive de l’uvéite. Conclusion.– Les uvéites sarcoïdosiques observées dans notre cohorte sont très souvent révélatrices de la maladie. Elle affecte le plus souvent des femmes caucasiennes d’âge mur. En comparaison des séries japonaises et américaines (qui touchaient une majorité d’afro-américains), la proportion des uvéites chroniques et panu- véites est plus importante. L’œdème maculaire est plus fréquent et l’atteinte ophtalmologique nécessite, plus souvent, l’utilisation d’une corticothérapie générale prolongée ou d’un immunosuppres- seur. Dans notre cohorte, les uvéites sont rarement associées à des atteintes pulmonaires ou extra-thoraciques symptomatiques, que ce soit au diagnostic ou lors du suivi. Références [1] Statement on sarcoidosis. Am J Respir Crit Care Med 1999;160:736–755. [2] Jabs DA. Am J Ophthalmol 2005;140:509–16. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.022 CO008 Efficacité et tolérance des anti-TNF dans le traitement des uvéites inflammatoires non infectieuses : registre multicentrique national sur 136 patients H. Vallet a , B. Bodaghi b , P. Seve c , B. Wechsler d , E. Heron e , A. Perlat f , N. Tieulie g , L. Perard h , Y. Schoindre b , P. Cacoub a , D. Saadoun a a Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France b Service d’ophtalmologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France c Service de médecine interne, groupe hospitalier Nord, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France d Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France e Service de médecine interne, centre hospitalier National, Paris, France f Service de médecine interne, CHU de Rennes, Rennes, France g Service de médecine interne, hôpital Archet 1, Nice, France h Service de médecine interne, groupement hospitalier Édouard-Herriot, Lyon, France Introduction.– Les anti-TNF sont utilisés depuis plusieurs années dans le traitement des uvéites inflammatoires sévères réfractaires aux immunosuppresseurs. À ce jour seul quelques études avec de faibles effectifs ont rapporté leur efficacité. L’objectif de notre étude est de rapporter l’efficacité et la tolérance des anti-TNF dans le traitement des uvéites inflammatoires non infectieuses sur une large cohorte de patients. Patients et méthodes.– Tous les patients traités par anti-TNF pour une uvéite inflammatoire non infectieuse entre juillet 2001 et juin 2013 ont été identifié dans plusieurs services de médecine interne franc ¸ ais. Les données cliniques initiales et la réponse au traitement anti-TNF ont été collectées rétrospectivement. L’évaluation de l’efficacité des anti-TNF repose sur la régression de l’inflammation oculaire, et la récupération de l’acuité visuelle. Les rechutes ocu- laires inflammatoires ont été évaluées avant et après mise sous anti-TNF. Résultats.– Cent trente-six patients ont été inclus. La majorité d’entre eux étaient atteint d’une panuvéite (63 %) bilatérale (85 %). Trente-deux pour cent des patients présentaient une vascularite rétinienne, 54 % un œdème maculaire et 24 % une atteinte gra- nulomateuse. Les pathologies associées incluaient la maladie de Behc ¸ et (25 %), l’arthrite juvénile idiopathique (26 %), les spondy- larthropathies (11 %), la sarcoïdose (4 %), les uvéites idiopathiques (19 %) ou d’autres étiologies plus rares (15 %, choriorétinopathie de Birdshot, maladie de Voght Koyanagi Harada). Les anti-TNF avaient été introduit dans 88 % des cas en raison de l’échec d’au moins une ligne de traitement immunosuppresseur. Les molé- cules utilisées incluaient l’infliximab (57 %), l’adalimumab (40 %) et l’etanercept (3 %). La durée médiane de traitement était de 18 mois [8–33] et le délai de suivi de 27 mois [8–53]. Cent onze patients (n = 118, 94 %) ont présenté une réponse complète ou partielle au traitement. Les anti-TNF ont permis une réduction signifi- cative des doses de prednisone à 6 et 12 mois (n = 101 ; 15 mg [6–47,5] à l’initiation du traitement vs 10 mg [8–15] à 6 mois et 9 mg [5–15] à 12 mois ; p < 0,0001) ainsi qu’une franche diminution du nombre de poussée d’uvéite (n = 74 ; 4 [3–5] ; 0 [0–1] ; p < 0,0001). Trente-deux (n = 130 ; 25 %) patients ont présenté des effets secon- daires dont 3 graves (1 tuberculose ganglionnaire et 2 œdèmes de Quincke). Conclusion.– Les anti-TNF sont efficaces sur la réduction de l’inflammation et la récupération visuelle dans les uvéites inflam- matoires sévères non infectieuses. Ils permettent une épargne cortisonique importante et leur tolérance est bonne. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.023 CO009 Efficacité et tolérance du tocilizumab dans les uvéites inflammatoires non infectieuses sévères et réfractaires : une étude rétrospective sur 8 cas M. Papo a , B. Bodaghi b , B. Wechsler c , A. Darugar b , A. Muselier d , P. Bielefeld e , H. Vallet f , T. Papo g , P. Cacoub h , D. Saadoun c a Service de médecine interne 2, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France b Service d’ophtalmologie, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France c Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France d Service d’ophtalmologie, CHU de Dijon, Dijon, France e Service de médecine interne et maladies de système, hôpital Général, Dijon, France f Service de médecine interne, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France g Service de médecine interne, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, France h Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France Introduction.– Le tocilizumab est un anticorps monoclonal qui cible le récepteur de l’IL-6, inhibant son activité biologique. Plusieurs études réalisées chez la souris ont montré que l’IL-6 intervenait dans la genèse du processus inflammatoire et que l’invalidation du gène de l’IL-6 ou le blocage de cette molécule par le tocili- zumab prévenait l’apparition de l’uvéite par la suppression de la réponse Th17 tant au niveau local que systémique [1]. Quelques observations ont montré l’intérêt du tocilizumab dans le traitement d’uvéites réfractaires aux anti-TNF [2,3]. Nous rapportons l’efficacité et tolérance du Tocilizumab chez 8 patients présentant une uvéite inflammatoire non infectieuse sévère et réfractaire.

Efficacité et tolérance des anti-TNFα dans le traitement des uvéites inflammatoires non infectieuses : registre multicentrique national sur 136 patients

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Page 1: Efficacité et tolérance des anti-TNFα dans le traitement des uvéites inflammatoires non infectieuses : registre multicentrique national sur 136 patients

A26 68e Congrès de la Société francaise de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A22–A79

coïdose : atteinte pulmonaire symptomatique (n = 1), sarcoïdes(n = 3), arthralgies (n = 1), paralysie faciale périphérique (n = 1),atteinte testiculaire (n = 1) et hypercalcémie (n = 1). Soixante-quatre patients ont recu une corticothérapie générale pour leuruvéite, associée à un traitement immunosuppresseur et/ou immu-nomodulateur dans 20 cas introduit pour une corticodépendance(n = 18), un échec de la corticothérapie générale (n = 1) et/oudes effets secondaires de la corticothérapie (n = 6) (méthotrexate[n = 17], azathioprine [n = 1], cyclophosphamide [n = 1], infliximab[n = 1] et adalimumab [n = 1]). À la fin du suivi, 35 patients n’avaientplus de traitement, sans récidive de l’uvéite.Conclusion.– Les uvéites sarcoïdosiques observées dans notrecohorte sont très souvent révélatrices de la maladie. Elle affecte leplus souvent des femmes caucasiennes d’âge mur. En comparaisondes séries japonaises et américaines (qui touchaient une majoritéd’afro-américains), la proportion des uvéites chroniques et panu-véites est plus importante. L’œdème maculaire est plus fréquentet l’atteinte ophtalmologique nécessite, plus souvent, l’utilisationd’une corticothérapie générale prolongée ou d’un immunosuppres-seur. Dans notre cohorte, les uvéites sont rarement associées à desatteintes pulmonaires ou extra-thoraciques symptomatiques, quece soit au diagnostic ou lors du suivi.Références[1] Statement on sarcoidosis. Am J Respir Crit Care Med

1999;160:736–755.[2] Jabs DA. Am J Ophthalmol 2005;140:509–16.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.022

CO008Efficacité et tolérance des anti-TNF�dans le traitement des uvéitesinflammatoires non infectieuses :registre multicentrique national sur136 patientsH. Vallet a, B. Bodaghi b, P. Seve c, B. Wechsler d,E. Heron e, A. Perlat f, N. Tieulie g, L. Perard h,Y. Schoindre b, P. Cacoub a, D. Saadoun a

a Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière,Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, Franceb Service d’ophtalmologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière,Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, Francec Service de médecine interne, groupe hospitalier Nord, hôpital de laCroix-Rousse, Lyon, Franced Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière,Paris, Francee Service de médecine interne, centre hospitalier National, Paris,Francef Service de médecine interne, CHU de Rennes, Rennes, Franceg Service de médecine interne, hôpital Archet 1, Nice, Franceh Service de médecine interne, groupement hospitalierÉdouard-Herriot, Lyon, France

Introduction.– Les anti-TNF� sont utilisés depuis plusieurs annéesdans le traitement des uvéites inflammatoires sévères réfractairesaux immunosuppresseurs. À ce jour seul quelques études avec defaibles effectifs ont rapporté leur efficacité. L’objectif de notre étudeest de rapporter l’efficacité et la tolérance des anti-TNF� dans letraitement des uvéites inflammatoires non infectieuses sur unelarge cohorte de patients.Patients et méthodes.– Tous les patients traités par anti-TNF� pourune uvéite inflammatoire non infectieuse entre juillet 2001 et juin2013 ont été identifié dans plusieurs services de médecine internefrancais. Les données cliniques initiales et la réponse au traitementanti-TNF� ont été collectées rétrospectivement. L’évaluation del’efficacité des anti-TNF� repose sur la régression de l’inflammationoculaire, et la récupération de l’acuité visuelle. Les rechutes ocu-

laires inflammatoires ont été évaluées avant et après mise sousanti-TNF�.Résultats.– Cent trente-six patients ont été inclus. La majoritéd’entre eux étaient atteint d’une panuvéite (63 %) bilatérale (85 %).Trente-deux pour cent des patients présentaient une vasculariterétinienne, 54 % un œdème maculaire et 24 % une atteinte gra-nulomateuse. Les pathologies associées incluaient la maladie deBehcet (25 %), l’arthrite juvénile idiopathique (26 %), les spondy-larthropathies (11 %), la sarcoïdose (4 %), les uvéites idiopathiques(19 %) ou d’autres étiologies plus rares (15 %, choriorétinopathiede Birdshot, maladie de Voght Koyanagi Harada). Les anti-TNF�avaient été introduit dans 88 % des cas en raison de l’échec d’aumoins une ligne de traitement immunosuppresseur. Les molé-cules utilisées incluaient l’infliximab (57 %), l’adalimumab (40 %) etl’etanercept (3 %). La durée médiane de traitement était de 18 mois[8–33] et le délai de suivi de 27 mois [8–53]. Cent onze patients(n = 118, 94 %) ont présenté une réponse complète ou partielleau traitement. Les anti-TNF� ont permis une réduction signifi-cative des doses de prednisone à 6 et 12 mois (n = 101 ; 15 mg[6–47,5] à l’initiation du traitement vs 10 mg [8–15] à 6 mois et 9 mg[5–15] à 12 mois ; p < 0,0001) ainsi qu’une franche diminution dunombre de poussée d’uvéite (n = 74 ; 4 [3–5] ; 0 [0–1] ; p < 0,0001).Trente-deux (n = 130 ; 25 %) patients ont présenté des effets secon-daires dont 3 graves (1 tuberculose ganglionnaire et 2 œdèmes deQuincke).Conclusion.– Les anti-TNF� sont efficaces sur la réduction del’inflammation et la récupération visuelle dans les uvéites inflam-matoires sévères non infectieuses. Ils permettent une épargnecortisonique importante et leur tolérance est bonne.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.023

CO009Efficacité et tolérance du tocilizumabdans les uvéites inflammatoires noninfectieuses sévères et réfractaires :une étude rétrospective sur 8 casM. Papo a, B. Bodaghi b, B. Wechsler c, A. Darugar b,A. Muselier d, P. Bielefeld e, H. Vallet f, T. Papo g,P. Cacoub h, D. Saadoun c

a Service de médecine interne 2, Assistance publique–Hôpitaux deParis, Paris, Franceb Service d’ophtalmologie, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris,Francec Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière,Paris, Franced Service d’ophtalmologie, CHU de Dijon, Dijon, Francee Service de médecine interne et maladies de système, hôpitalGénéral, Dijon, Francef Service de médecine interne, Assistance publique–Hôpitaux de Paris,Paris, Franceg Service de médecine interne, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris,Franceh Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France

Introduction.– Le tocilizumab est un anticorps monoclonal qui ciblele récepteur de l’IL-6, inhibant son activité biologique. Plusieursétudes réalisées chez la souris ont montré que l’IL-6 intervenaitdans la genèse du processus inflammatoire et que l’invalidationdu gène de l’IL-6 ou le blocage de cette molécule par le tocili-zumab prévenait l’apparition de l’uvéite par la suppression de laréponse Th17 tant au niveau local que systémique [1]. Quelquesobservations ont montré l’intérêt du tocilizumab dans le traitementd’uvéites réfractaires aux anti-TNF [2,3].Nous rapportons l’efficacité et tolérance du Tocilizumab chez8 patients présentant une uvéite inflammatoire non infectieusesévère et réfractaire.