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JDP 2014 S245 Mots clés Carcinome épidermoïde ; Hyperkératose ; Inhibiteur BRAF ; Muqueuse orale Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.057 Thérapeutique 1 CO028 Efficacité et tolérance de la ciclosporine dans l’urticaire solaire : étude rétrospective multicentrique C. Hurabielle a,, C. Bedane b , M. Avenel-Audran c , H. Adamski d , F. Aubin e , M. Jeanmougin a , M.-C. Marguery f , J.-L. Peyron g , C. Poreaux h , J.-L. Schmutz i , M. Viguier a , Pour la Société franc ¸aise de photodermatologie a Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Dermatologie, hôpital Dupuytren, Limoges, France c Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France d Dermatologie, hôpital Pontchaillou, Rennes, France e Dermatologie, hôpital Saint-Jacques, Besanc ¸on, France f Dermatologie, hôpital Larrey, Toulouse, France g Dermatologie, hôpital Saint-Éloi, Montpellier, France h Dermatologie, hôpital Brabois, Nancy, France i Dermatologie, hôpital Brabois, Angers, France Auteur correspondant. Introduction L’urticaire solaire (US) est une pathologie rare, chronique, invalidante, avec peu d’options thérapeutiques quand les antihistaminiques (AH) sont inefficaces. La ciclosporine (CYC) a montré une efficacité supérieure au placebo dans l’urticaire chro- nique idiopathique dans un essai randomisé. Dans l’US, les données se résument à un cas clinique isolé, avec évolution favorable. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la CYC chez les patients atteints d’US. Patients et méthodes Une étude nationale multicentrique rétrospective a été réalisée auprès de la Société franc ¸aise de pho- todermatologie afin de colliger tous les cas d’US traités par CYC, à l’aide d’un formulaire standardisé dédié. Résultats Onze patients (8 femmes et 3 hommes), âgés de 39 ans en moyenne (23 à 52 ans), avec une durée moyenne d’évolution de 4,9 ans (0,5 à 11 ans) étaient étudiés. L’US survenait parfois à tra- vers des vêtements légers et clairs, ou à travers des vitres, et tous souffraient d’US sévère et réfractaire avec un fort retentissement sur la qualité de vie (DLQI > 10) et une mauvaise réponse aux AH. Le nombre moyen de lignes thérapeutiques antérieures inefficaces rec ¸ues était de 5,7 : AH (n = 11), immunoglobulines intraveineuses (n = 6), hydroxychloroquine (n = 4), photothérapie UVA (n = 2), plas- maphérèse (n = 1), rituximab (n = 1) ou montélukast (n = 1). La dose moyenne de CYC était de 4,2 mg/kg/j, pendant une durée médiane de 12 semaines (2—24 S). Deux patients (18 %) obtenaient une rémis- sion partielle de l’US : un avait, 2 mois après le début de la CYC à 2,5 mg/kg/j, une amélioration du DLQI et une absence de déclen- chement de l’US par des UVA à 20 J/cm 2 , avec une dose urticarienne minimale (DUM) préthérapeutique de 5 J/cm 2 . L’éruption urtica- rienne survenait toujours lors des expositions solaires, mais après une plus longue exposition et sans prurit associé, nécessitant tou- jours des AH. La 2 e patiente ne faisait plus de poussée clinique et avait une amélioration de la DUM en UVB (> 120 mJ/cm 2 vs 100 mJ/cm 2 ) et une stabilité en UVA (1J/cm 2 ). Chez les 9 autres patients, aucune amélioration n’était notée, cliniquement ou en phototests (n = 4). Quatre patients (36 %) rapportaient un effet indésirable (EI) sous CYC (acné, nausées, myalgies, arthralgies, asthénie). Discussion L’efficacité de la CYC dans l’US avait été rapportée dans un cas clinique isolé. Dans notre étude, la CYC n’a apporté un bénéfice que chez 2 patients sur 11, avec une efficacité partielle seulement. Les EI n’étaient pas rares. Le rapport bénéfice/risque de la CYC ne semble donc pas en faveur de son utilisation dans l’US, bien que les effectifs de notre étude soient faibles et qu’il s’agisse d’une étude rétrospective. Conclusion Chez la majorité des patients souffrant d’une US sévère et réfractaire, la CYC semble d’un apport thérapeutique faible. Mots clés Ciclosporine ; Efficacité ; Tolérance ; Urticaire solaire Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.058 CO029 Efficacité et tolérance des immunoglobulines intraveineuses dans l’urticaire solaire et réfractaire : résultats d’une étude de phase II F. Aubin a , R. Porcher b , M. Jeanmougin c , F. Léonard d , C. Bedane e , A. Moreau f , J.-L. Schmutz g , M.-C. Marguery h , H. Adamski i , M. Viguier c,, Société franc ¸aise de photodermatologie a CHU de Besanc ¸on, Besanc ¸on, France b Hôtel-Dieu, Paris, France c Hôpital Saint-Louis, Paris, France d CHU de Reims, Reims, France e CHU de Limoges, Limoges, France f CHU de Caen, Caen, France g CHU de Nancy, Nancy, France h CHU de Toulouse, Toulouse, France i CHU de Rennes, Rennes, France Auteur correspondant. Introduction L’urticaire solaire (US) est une maladie chro- nique rare, potentiellement handicapante, avec un retentissement important sur la qualité de vie quand les antihistaminiques sont inef- ficaces. Les options thérapeutiques sont alors limitées. L’efficacité des immunoglobulines intraveineuses (IGIV) a été suggérée dans une étude rétrospective sur 7 patients avec une rémission chez 5 d’entre eux (71 %). Nous avons voulu confirmer ces résultats en menant une étude prospective. Patients et méthodes Une étude multicentrique ouverte de phase II a testé l’efficacité de l’administration d’une cure unique de 2 g/kg de Clairyg ® , administré sur 2 jours, chez les patients atteints d’US sévère et réfractaire aux antihistaminiques. L’objectif principal était l’obtention de la rémission de l’US aux phototests 12 semaines après traitement. Les objectifs secondaires étaient : — l’obtention d’une rémission clinique ; — une qualité de vie non altérée mesurée par le DLQI ; — une amélioration de 50 % de la sévérité de la maladie mesurée sur une échelle visuelle analogique, 4 et 12 semaines après traitement. Cette étude était financée grâce au programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) « Maladies rares », à la Société franc ¸aise de dermatologie et grâce à la mise à disponibilité gracieuse des IGIV par le Laboratoire franc ¸ais du fractionnement et des biotechnolo- gies (LFB ; Les Ulis, France). Résultats Chez les 9 patients traités par IGIV, la rémission de l’US était observée aux phototests 12 semaines après traitement chez 2 d’entre eux, avec un taux de réponse de 22 % (IC 95 % 2,8—60,0). Au moins 1 critère de réponse était observé chez 6 patients (67 %) après 4 semaines de traitement et chez 5 patients (56 %) après 12 semaines. Deux patients restaient répondeurs après 24 semaines,

Efficacité et tolérance des immunoglobulines intraveineuses dans l’urticaire solaire et réfractaire : résultats d’une étude de phase II

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Page 1: Efficacité et tolérance des immunoglobulines intraveineuses dans l’urticaire solaire et réfractaire : résultats d’une étude de phase II

JDP 2014 S245

Mots clés Carcinome épidermoïde ; Hyperkératose ; InhibiteurBRAF ; Muqueuse oraleDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.057

Thérapeutique 1

CO028Efficacité et tolérance de laciclosporine dans l’urticaire solaire :étude rétrospective multicentriqueC. Hurabielle a,∗, C. Bedane b, M. Avenel-Audran c, H. Adamski d,F. Aubin e, M. Jeanmougin a, M.-C. Marguery f, J.-L. Peyron g,C. Poreaux h, J.-L. Schmutz i,M. Viguier a, Pour la Société francaise de photodermatologiea Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, Franceb Dermatologie, hôpital Dupuytren, Limoges, Francec Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, Franced Dermatologie, hôpital Pontchaillou, Rennes, Francee Dermatologie, hôpital Saint-Jacques, Besancon, Francef Dermatologie, hôpital Larrey, Toulouse, Franceg Dermatologie, hôpital Saint-Éloi, Montpellier, Franceh Dermatologie, hôpital Brabois, Nancy, Francei Dermatologie, hôpital Brabois, Angers, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’urticaire solaire (US) est une pathologie rare,chronique, invalidante, avec peu d’options thérapeutiques quandles antihistaminiques (AH) sont inefficaces. La ciclosporine (CYC) amontré une efficacité supérieure au placebo dans l’urticaire chro-nique idiopathique dans un essai randomisé. Dans l’US, les donnéesse résument à un cas clinique isolé, avec évolution favorable. Notreobjectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la CYC chezles patients atteints d’US.Patients et méthodes Une étude nationale multicentriquerétrospective a été réalisée auprès de la Société francaise de pho-todermatologie afin de colliger tous les cas d’US traités par CYC, àl’aide d’un formulaire standardisé dédié.Résultats Onze patients (8 femmes et 3 hommes), âgés de 39 ansen moyenne (23 à 52 ans), avec une durée moyenne d’évolution de4,9 ans (0,5 à 11 ans) étaient étudiés. L’US survenait parfois à tra-vers des vêtements légers et clairs, ou à travers des vitres, et toussouffraient d’US sévère et réfractaire avec un fort retentissementsur la qualité de vie (DLQI > 10) et une mauvaise réponse aux AH.Le nombre moyen de lignes thérapeutiques antérieures inefficacesrecues était de 5,7 : AH (n = 11), immunoglobulines intraveineuses(n = 6), hydroxychloroquine (n = 4), photothérapie UVA (n = 2), plas-maphérèse (n = 1), rituximab (n = 1) ou montélukast (n = 1). La dosemoyenne de CYC était de 4,2 mg/kg/j, pendant une durée médianede 12 semaines (2—24 S). Deux patients (18 %) obtenaient une rémis-sion partielle de l’US : un avait, 2 mois après le début de la CYC à2,5 mg/kg/j, une amélioration du DLQI et une absence de déclen-chement de l’US par des UVA à 20 J/cm2, avec une dose urticarienneminimale (DUM) préthérapeutique de 5 J/cm2. L’éruption urtica-rienne survenait toujours lors des expositions solaires, mais aprèsune plus longue exposition et sans prurit associé, nécessitant tou-jours des AH. La 2e patiente ne faisait plus de poussée cliniqueet avait une amélioration de la DUM en UVB (> 120 mJ/cm2 vs100 mJ/cm2) et une stabilité en UVA (1 J/cm2). Chez les 9 autrespatients, aucune amélioration n’était notée, cliniquement ou enphototests (n = 4). Quatre patients (36 %) rapportaient un effet

indésirable (EI) sous CYC (acné, nausées, myalgies, arthralgies,asthénie).Discussion L’efficacité de la CYC dans l’US avait été rapportéedans un cas clinique isolé. Dans notre étude, la CYC n’a apporté unbénéfice que chez 2 patients sur 11, avec une efficacité partielleseulement. Les EI n’étaient pas rares. Le rapport bénéfice/risquede la CYC ne semble donc pas en faveur de son utilisation dans l’US,bien que les effectifs de notre étude soient faibles et qu’il s’agissed’une étude rétrospective.Conclusion Chez la majorité des patients souffrant d’une USsévère et réfractaire, la CYC semble d’un apport thérapeutiquefaible.Mots clés Ciclosporine ; Efficacité ; Tolérance ; UrticairesolaireDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.058

CO029Efficacité et tolérance desimmunoglobulines intraveineuses dansl’urticaire solaire et réfractaire :résultats d’une étude de phase IIF. Aubin a, R. Porcher b, M. Jeanmougin c, F. Léonard d,C. Bedane e, A. Moreau f, J.-L. Schmutz g, M.-C. Marguery h,H. Adamski i,M. Viguier c,∗, Société francaise de photodermatologiea CHU de Besancon, Besancon, Franceb Hôtel-Dieu, Paris, Francec Hôpital Saint-Louis, Paris, Franced CHU de Reims, Reims, Francee CHU de Limoges, Limoges, Francef CHU de Caen, Caen, Franceg CHU de Nancy, Nancy, Franceh CHU de Toulouse, Toulouse, Francei CHU de Rennes, Rennes, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’urticaire solaire (US) est une maladie chro-nique rare, potentiellement handicapante, avec un retentissementimportant sur la qualité de vie quand les antihistaminiques sont inef-ficaces. Les options thérapeutiques sont alors limitées. L’efficacitédes immunoglobulines intraveineuses (IGIV) a été suggérée dans uneétude rétrospective sur 7 patients avec une rémission chez 5 d’entreeux (71 %). Nous avons voulu confirmer ces résultats en menant uneétude prospective.Patients et méthodes Une étude multicentrique ouverte dephase II a testé l’efficacité de l’administration d’une cure uniquede 2 g/kg de Clairyg®, administré sur 2 jours, chez les patientsatteints d’US sévère et réfractaire aux antihistaminiques. L’objectifprincipal était l’obtention de la rémission de l’US aux phototests12 semaines après traitement. Les objectifs secondaires étaient :— l’obtention d’une rémission clinique ;— une qualité de vie non altérée mesurée par le DLQI ;— une amélioration de 50 % de la sévérité de la maladie mesurée surune échelle visuelle analogique, 4 et 12 semaines après traitement.Cette étude était financée grâce au programme hospitalier derecherche clinique (PHRC) « Maladies rares », à la Société francaisede dermatologie et grâce à la mise à disponibilité gracieuse des IGIVpar le Laboratoire francais du fractionnement et des biotechnolo-gies (LFB ; Les Ulis, France).Résultats Chez les 9 patients traités par IGIV, la rémission de l’USétait observée aux phototests 12 semaines après traitement chez2 d’entre eux, avec un taux de réponse de 22 % (IC 95 % 2,8—60,0).Au moins 1 critère de réponse était observé chez 6 patients (67 %)après 4 semaines de traitement et chez 5 patients (56 %) après12 semaines. Deux patients restaient répondeurs après 24 semaines,

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et 1 après 48 semaines. La tolérance était dominée par des cépha-lées modérées à sévères survenues chez 56 % des patients.Discussion Si l’objectif principal n’est pas atteint (rémission del’US en conditions expérimentales, par phototests), cette étude sug-gère que la moitié des patients atteints d’US recevant une cureunique de 2 g/kg d’IGIV peut obtenir une réponse clinique après12 semaines (rémission clinique, qualité de vie non altérée et/ouamélioration de 50 % de la sévérité initiale de la maladie), tandisque des effets secondaires modérés à sévères ne sont pas rares.Conclusion Une cure unique semble insuffisante pour obtenirun contrôle prolongé de la maladie. Ainsi, l’évaluation future del’efficacité de cures répétées d’IGIV, avec une surveillance étroitede la balance bénéfice/risque, reste nécessaire.Mots clés Étude prospective ; Immunoglobulinesintraveineuses ; Urticaire solaireDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.059

CO030Vitiligo réfractaire non segmentairetraité par un protocole UVB-laser CO2fractionné (10 600 nm)-UVBJ. Hélou , I. Maatouk ∗, R. TombDermatologie, CHU Hôtel-Dieu de France, Beyrouth, Liban∗ Auteur correspondant.

Introduction Les lasers fractionnés représentent une modalitébasée sur la théorie de la photothermolyse fractionnée intro-duite par Manstein et al. Dans une étude précédente, nous avonsmontré les effets du laser CO2 fractionné, suivie par l’expositionau soleil sur le vitiligo non segmentaire (VNS), responsabled’une amélioration moyenne de 44 % en 3 mois. Dans la présenteétude, nous avons modifié ce protocole pour avoir de meilleursrésultats.Patients et méthodes Dix patients avec VNS résistants ont étéinclus. Pour chaque patient, deux lésions (les plus symétriques)ont été choisies : une qui a été exposée à photothérapie UVB(3 fois/semaine) pendant 1 mois, et une qui a été couverte. Puisles 2 lésions ont été traitées par laser CO2 fractionné (10 600 nm),puis exposées à la photothérapie pendant 1 mois. Ainsi, nous avonseu deux groupes : UVB/CO2/UVB et un 0/CO2/UVB. Les précautionsanti-herpétiques et les explications pour la formation des chéloïdesont été clarifiées. Le traitement a été évalué par un dermatologueaveugle et par le patient lui-même.Résultats Deux mois après le traitement global, les lésionsdu groupe UVB/CO2/UVB ont montré une amélioration de75—100 % chez 2 patients, 50—74 % chez 5 patients, 25—49 % chez3 patients. Aucun effet indésirable n’a été noté. La moyenned’amélioration jugée par les patients était de 49 %. Les lésions dugroupe 0/CO2/UVB ont montré une amélioration de 50—74 % chez4 patients, 25—49 % chez 6 patients. Aucun effet indésirable n’aété noté. La moyenne d’amélioration jugée par les patients étaitde 29 %.Discussion Sur la base de nos résultats d’une étude précédente,nous avons réalisé ce travail pour évaluer si une pré-exposition àdes rayons UVB de la zone à traiter avec le CO2 puis la photothé-rapie UVB est avantageux ou non. D’après les résultats obtenus, ilsemble que cette pré-exposition soit bénéfique. Trois mécanismespeuvent contribuer à l’amélioration du vitiligo après l’associationlaser CO2 et exposition aux UVB : rétraction immédiate du tissu dueà la dénaturation de faisceaux de collagène par le laser ; activation,prolifération et migration des mélanoblastes de la gaine épithé-liale externe des follicules pileux ou des mélanocytes de la zonede transition entre les lésions de vitiligo et la peau normale ; lamétalloprotéinase-2 matricielle stimulée par les rayons UVB quiaccroît la migration des mélanocytes de la peau normale adjacente.

Lorsque les lésions sont exposées aux UVB un mois avant la pre-mière séance de laser, elles deviennent irritées, ce qui pourraitjouer un rôle dans l’accélération de l’activation, la prolifération etla migration des mélanoblastes.Conclusion Des études avec des échantillons plus larges sontnécessaires pour tirer des conclusions. Des précautions contre unphénomène de Koebner doivent être prises, selon le phototype etvis-à-vis des antécédents de cancer de la peau.Mots clés Laser ; Photothérapie UVB ; VitiligoDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.060

CO031Traitement proactif du vitiligo nonsegmentaire par tacrolimus pommadeà 0,1 % : étude en double insu contreplaceboM. Cavalié a,∗, K. Ezzedine b, E. Fontas c, H. Montaudié a,E. Castela a, P. Bahadoran a,d, J.-P. Lacour a, T. Passeron a,e

a Dermatologie, CHU de Nice, Nice, Franceb Dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, Francec Études cliniques, CHU de Nice, Nice, Franced Centre de recherche clinique, CHU de Nice, Nice, Francee Équipe 12, C3M, Inserm, U1065, Nice, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Le vitiligo est une maladie ayant un impact impor-tant sur la qualité de vie. La redépigmentation après un traitementefficace est un phénomène fréquent avec un taux de rechutesà un an évalué à plus de 40 %. À ce jour, il n’existe aucuntraitement d’entretien dans le vitiligo qui pourrait prévenir cesrechutes. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité d’un traitementd’entretien par tacrolimus topique à raison de 2 fois par semainedans la prévention des rechutes chez des patients atteints de viti-ligo ayant obtenu une repigmentation supérieure à 75 % suite à untraitement.Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude prospectivebicentrique comparative randomisée contre placebo. Cette étude aété effectuée dans les services de dermatologie du CHU de Niceet du CHU de Bordeaux, et s’est déroulée de décembre 2011 àoctobre 2013. Les patients devaient appliquer la pommade 2 foispar semaine pendant 24 semaines. L’évaluation était faite en insudu traitement administré sur comparaison des photographies avantet après 24 semaines de traitement par 2 évaluateurs indépendants.Le critère d’évaluation principal était le pourcentage de lésions sansnouvelle dépigmentation à 6 mois.Résultats Trente-cinq patients avec 67 plaques de vitiligo ont étéinclus. Il n’y avait pas de différence significative dans la saisond’inclusion entre les 2 groupes (p = 0,98), ni dans l’évolutivité duvitiligo (p = 0,25).En analyse per-protocole, 46 % des lésions sous placebo ont dépig-menté contre 9 % des lésions dans le groupe Protopic® 0,1 %(p = 0,001 %). En analyse en intention de traiter avec recherche dubiais maximal, 43 % des lésions sous placebo ont dépigmenté contre17 % dans le groupe Protopic® 0,1 % (p = 0,03). La tolérance du trai-tement a été bonne dans les 2 groupes.Discussion Cette étude montre que le tacrolimus topique uti-lisé en traitement proactif à raison de 2 applications par semainepermet de diminuer de facon significative les rechutes sur desplaques de vitiligo ayant précédemment repigmenté. Au-delà de ladémonstration de la possibilité de réduire les rechutes dans cettepathologie ayant un impact important sur la qualité de vie, cesrésultats ont des répercussions très pratiques pour la prise en chargedes patients. Le tacrolimus pommade pourrait être ainsi proposé enprévention secondaire chez des patients ayant déjà eu des rechutesaprès un épisode de repigmentation.