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A4 Communications orales du samedi 11 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A2–A28 ou l’aggravation brutale d’une douleur frontale ou rétro-orbitaire, une ptose oculaire, une exophtalmie unilatérale et une diplopie. Le scanner du massif facial permet de faire le bilan des lésions osseuses. L’IRM permet l’analyse fine du contenu intra-sinusien grâce essentiellement aux séquences T1 sans et après saturation de graisse qui montrent un hypersignal spontané franc témoignant de son caractère hémorragique et/ou hyperprotidique. Le tableau clinico-radiologique du granulome à cholestérine est similaire, le diagnostic de certitude se fera sur l’examen anatomo-pathologique des prélèvements du sinus frontal. Dans le cas clinique rapporté, la patiente a présenté un HOSPNT au sein d’une mucocèle frontale. La mucocèle avait lysé progressivement le toit de l’orbite provoquant une rupture des vaisseaux sous-periostés fragilisés entraînant un hématome avec une compression rapide de l’œil et baisse de l’acuité visuelle nécessitant une prise en charge en urgence. Le traitement de l’HOSPNTcomprend la correction de facteurs favorisants (sinu- site ou coagulopathie). Un traitement médical conservateur par antibiothérapie et soins locaux peut être proposé en l’absence de baisse de l’acuité visuelle. En dehors d’un épisode infectieux, une ponction de l’hématome a été proposée par certaines équipes. Un drainage chirurgical de l’hématome est réalisé en urgence en cas de baisse d’acuité visuelle. Les risques principaux de l’HOSPNT non traités sont une atrophie de la rétine et un strabisme. Conclusion L’HOSPNT est une pathologie rare dont le diagnostic est fait par la corrélation de l’anamnèse, de l’imagerie TDM et IRM, et des résultats anatomo-pathologiques. Une prise en charge adap- tée en urgence garantit un très bon pronostic visuel. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.015 6 Traitement des épistaxis sévères par embolisation : suivi à long terme, analyse des complications Y. Gallois 1,, G. De bonnecaze 1 , F. Bonneville 1 , C. Cognard 2 , S. Vergez 1 , E. Serrano 1 1 CHU de Toulouse Rangueil-Larrey, Toulouse, France 2 CHU de Toulouse Purpan, Toulouse, France Auteur correspondant. But de la présentation Étudier l’ensemble des patients ayant bénéficié d’embolisation suite à une épistaxis sévère ; analyser les données cliniques, radiologiques et le suivi de ces patients. Recher- cher les complications de ce type de procédure à court et moyen terme. Matériel et méthodes Étude rétrospective entre 2004 et 2014 avec revue systématique des dossiers des patients ayant bénéficié d’une embolisation des branches de la carotide externe pour une épistaxis sévère. Nous avons analysé pour chaque embolisation : les facteurs de risques d’épistaxis (ex : prise d’ anticoagulant) ; les données radiologiques peropératoires (présence d’un blush artériel, artères embolisées, anomalies de vascularisation et malformations) ; les douleurs postopératoires (consommation d’antalgiques des 72 pre- mières heures et consommation d’antalgiques de palier 3 plus à distance) ; les complications ; les récidives. Résultats Cinquante-trois procédures d’artério-embolisation (43 patients) ont été effectuées. L’âge moyen des patients était de 57 ans ( = 14,5 ; [17,6–86,3]). Le délai moyen entre l’hospitalisation et le geste était de 6 jours ( = 10 ; [0–45]), et la durée d’hospitalisation de 14 jours ( = 17,11 ; [1–71]). Il existait un facteur de risque d’épistaxis dans 42 procédures (79 %). L’artère maxillaire interne a été embolisée 37 fois à droite (70 %) et 40 fois à gauche (75 %), et l’artère faciale, 26 fois à droite (49 %) et 28 fois à gauche (53 %). Pour 1 cas, l’artère faciale transverse gauche a été embolisée, et pour 1 cas, aucune embolisation n’a pu être effectuée. Au terme du suivi, nous notions 15 récidives d’épistaxis (28 %) dont 9 sévères (17 %) ayant nécéssité une réhospitalisation pour reprise chirurgi- cale (8 cas, 15 %) et/ou reprise d’embolisation (7 cas, 13 %). Vingt et une embolisations (40 %) ont été suivies de complications : 8 nécroses cutanées ou muqueuses (15 %), 2 perforations septales (4 %), 8 douleurs invalidantes (15 %) ayant nécessité un traitement par antalgique de palier 3. Ces complications ont conduit à 2 hos- pitalisations secondaires (4 %). Conclusion L’embolisation des branches de la carotide externe est une technique efficace. Les complications sont néanmoins fré- quentes. Cette prise en charge doit donc être réservée aux épistaxis les plus graves et pratiquée par des opérateurs entraînés. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.016 7 Efficacité et tolérance du bévacizumab (Avastin ® ) à 50 mg et 100 mg en spray nasal dans le traitement des épistaxis chroniques chez les patients atteints de la maladie de Rendu-Osler : 1 an après E. Méret 1,, A. Paviot 1 , E. Babin 2 , J. Marie 1 , D. Deshesdin 1 , O. Choussy 1 1 CHU Charles-Nicolle, Rouen, France 2 CHU de la Côte-de-Nacre, Caen, France Auteur correspondant. But de la présentation La maladie de Rendu-Osler touche 1 personne sur 6000. Sa morbidité est due au développement de télangiectasies multi-organes hémorragiques, notamment au niveau nasal avec 90 % de patients présentant des épistaxis inva- lidantes. Les options thérapeutiques actuelles sont invasives et souvent temporaires. Les premiers résultats de cette étude portant sur la tolérance et l’efficacité d’un traitement par pulvérisations nasales d’anti-angiogénique (bévacizumab, Avastin ® ) sur les épis- taxis des patients atteints de cette maladie avaient été présentés au congrès de la SFORL 2013. L’étude a été poursuivie et les résultats à 1 an ont été colligés. Matériel et méthodes Au total, 12 patients sont ou ont été trai- tés par pulvérisations nasales d’Avastin à une dose de 50 mg, puis 100 mg en cas d’échec. Un suivi prospectif a été réalisé pour chacun en consultation sur 6 mois après le traitement, compre- nant un questionnaire de score de sévérité des épistaxis (ESS), 1 questionnaire de tolérance et 2 questionnaires de qualité de vie. La diminution du score ESS à 1 mois du traitement versus pré- traitement restait le critère de jugement principal. Parmi ces 12 patients, 9 présentent un suivi supérieur à 1 an. Le but de ce travail est d’analyser l’évolution à long terme de ce traitement et d’évaluer s’il existe un échappement thérapeutique. Résultats Plus de 40 cures ont été réalisées au total, espacées d’au moins 1 mois. La diminution du score ESS, calculée pour les 12 premières cures de chaque patient et pour l’ensemble total des cures, restait significative. La tolérance du traitement était bonne. La durée moyenne avant récurrence d’épistaxis abondantes était de 2 mois. Un patient a stoppé ses pulvérisations nasales pour des cures intra veineuses d’Avastin suite à l’apparition de saignements digestifs. Conclusion Les résultats complémentaires de notre étude assoient l’hypothèse que le traitement ambulatoire des patients atteints de la maladie de Rendu-Osler par spray nasal d’Avastin ® diminue la sévérité des épistaxis tout en étant peu invasif. Cet effet bénéfique se prolonge dans le temps. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.017

Efficacité et tolérance du bévacizumab (Avastin®) à 50mg et 100mg en spray nasal dans le traitement des épistaxis chroniques chez les patients atteints de la maladie de Rendu-Osler :

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A4 Communications orales du samedi 11 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A2–A28

ou l’aggravation brutale d’une douleur frontale ou rétro-orbitaire,une ptose oculaire, une exophtalmie unilatérale et une diplopie.Le scanner du massif facial permet de faire le bilan des lésionsosseuses. L’IRM permet l’analyse fine du contenu intra-sinusiengrâce essentiellement aux séquences T1 sans et après saturationde graisse qui montrent un hypersignal spontané franc témoignantde son caractère hémorragique et/ou hyperprotidique. Le tableauclinico-radiologique du granulome à cholestérine est similaire, lediagnostic de certitude se fera sur l’examen anatomo-pathologiquedes prélèvements du sinus frontal. Dans le cas clinique rapporté, lapatiente a présenté un HOSPNT au sein d’une mucocèle frontale. Lamucocèle avait lysé progressivement le toit de l’orbite provoquantune rupture des vaisseaux sous-periostés fragilisés entraînant unhématome avec une compression rapide de l’œil et baisse de l’acuitévisuelle nécessitant une prise en charge en urgence. Le traitementde l’HOSPNTcomprend la correction de facteurs favorisants (sinu-site ou coagulopathie). Un traitement médical conservateur parantibiothérapie et soins locaux peut être proposé en l’absence debaisse de l’acuité visuelle. En dehors d’un épisode infectieux, uneponction de l’hématome a été proposée par certaines équipes. Undrainage chirurgical de l’hématome est réalisé en urgence en casde baisse d’acuité visuelle. Les risques principaux de l’HOSPNT nontraités sont une atrophie de la rétine et un strabisme.Conclusion L’HOSPNT est une pathologie rare dont le diagnosticest fait par la corrélation de l’anamnèse, de l’imagerie TDM et IRM,et des résultats anatomo-pathologiques. Une prise en charge adap-tée en urgence garantit un très bon pronostic visuel.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.015

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Traitement des épistaxis sévères parembolisation : suivi à long terme,analyse des complicationsY. Gallois 1,∗, G. De bonnecaze 1, F. Bonneville 1, C. Cognard 2,S. Vergez 1, E. Serrano 1

1 CHU de Toulouse Rangueil-Larrey, Toulouse, France2 CHU de Toulouse Purpan, Toulouse, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Étudier l’ensemble des patients ayantbénéficié d’embolisation suite à une épistaxis sévère ; analyser lesdonnées cliniques, radiologiques et le suivi de ces patients. Recher-cher les complications de ce type de procédure à court et moyenterme.Matériel et méthodes Étude rétrospective entre 2004 et 2014 avecrevue systématique des dossiers des patients ayant bénéficié d’uneembolisation des branches de la carotide externe pour une épistaxissévère. Nous avons analysé pour chaque embolisation : les facteursde risques d’épistaxis (ex : prise d’ anticoagulant) ; les donnéesradiologiques peropératoires (présence d’un blush artériel, artèresembolisées, anomalies de vascularisation et malformations) ; lesdouleurs postopératoires (consommation d’antalgiques des 72 pre-mières heures et consommation d’antalgiques de palier 3 plus àdistance) ; les complications ; les récidives.Résultats Cinquante-trois procédures d’artério-embolisation (43patients) ont été effectuées. L’âge moyen des patients était de 57 ans(� = 14,5 ; [17,6–86,3]). Le délai moyen entre l’hospitalisation et legeste était de 6 jours (� = 10 ; [0–45]), et la durée d’hospitalisationde 14 jours (� = 17,11 ; [1–71]). Il existait un facteur de risqued’épistaxis dans 42 procédures (79 %). L’artère maxillaire internea été embolisée 37 fois à droite (70 %) et 40 fois à gauche (75 %),et l’artère faciale, 26 fois à droite (49 %) et 28 fois à gauche (53 %).Pour 1 cas, l’artère faciale transverse gauche a été embolisée, etpour 1 cas, aucune embolisation n’a pu être effectuée. Au terme dusuivi, nous notions 15 récidives d’épistaxis (28 %) dont 9 sévères

(17 %) ayant nécéssité une réhospitalisation pour reprise chirurgi-cale (8 cas, 15 %) et/ou reprise d’embolisation (7 cas, 13 %). Vingtet une embolisations (40 %) ont été suivies de complications : 8nécroses cutanées ou muqueuses (15 %), 2 perforations septales(4 %), 8 douleurs invalidantes (15 %) ayant nécessité un traitementpar antalgique de palier 3. Ces complications ont conduit à 2 hos-pitalisations secondaires (4 %).Conclusion L’embolisation des branches de la carotide externeest une technique efficace. Les complications sont néanmoins fré-quentes. Cette prise en charge doit donc être réservée aux épistaxisles plus graves et pratiquée par des opérateurs entraînés.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Efficacité et tolérance du bévacizumab(Avastin®) à 50 mg et 100 mg en spraynasal dans le traitement des épistaxischroniques chez les patients atteintsde la maladie de Rendu-Osler : 1 anaprèsE. Méret 1,∗, A. Paviot 1, E. Babin 2, J. Marie 1, D. Deshesdin 1,O. Choussy 1

1 CHU Charles-Nicolle, Rouen, France2 CHU de la Côte-de-Nacre, Caen, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation La maladie de Rendu-Osler touche 1personne sur 6000. Sa morbidité est due au développementde télangiectasies multi-organes hémorragiques, notamment auniveau nasal avec 90 % de patients présentant des épistaxis inva-lidantes. Les options thérapeutiques actuelles sont invasives etsouvent temporaires. Les premiers résultats de cette étude portantsur la tolérance et l’efficacité d’un traitement par pulvérisationsnasales d’anti-angiogénique (bévacizumab, Avastin®) sur les épis-taxis des patients atteints de cette maladie avaient été présentés aucongrès de la SFORL 2013. L’étude a été poursuivie et les résultatsà 1 an ont été colligés.Matériel et méthodes Au total, 12 patients sont ou ont été trai-tés par pulvérisations nasales d’Avastin à une dose de 50 mg,puis 100 mg en cas d’échec. Un suivi prospectif a été réalisé pourchacun en consultation sur 6 mois après le traitement, compre-nant un questionnaire de score de sévérité des épistaxis (ESS), 1questionnaire de tolérance et 2 questionnaires de qualité de vie.La diminution du score ESS à 1 mois du traitement versus pré-traitement restait le critère de jugement principal. Parmi ces 12patients, 9 présentent un suivi supérieur à 1 an. Le but de ce travailest d’analyser l’évolution à long terme de ce traitement et d’évaluers’il existe un échappement thérapeutique.Résultats Plus de 40 cures ont été réalisées au total, espacéesd’au moins 1 mois. La diminution du score ESS, calculée pour les12 premières cures de chaque patient et pour l’ensemble total descures, restait significative. La tolérance du traitement était bonne.La durée moyenne avant récurrence d’épistaxis abondantes étaitde 2 mois. Un patient a stoppé ses pulvérisations nasales pour descures intra veineuses d’Avastin suite à l’apparition de saignementsdigestifs.Conclusion Les résultats complémentaires de notre étudeassoient l’hypothèse que le traitement ambulatoire des patientsatteints de la maladie de Rendu-Osler par spray nasal d’Avastin®

diminue la sévérité des épistaxis tout en étant peu invasif. Cet effetbénéfique se prolonge dans le temps.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.017