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1 HMA 1987018 Répertoire d’anciennes et différentes traditions musicales où des groupes d’hommes chantent du soir jusqu’à l’aube à la Virgen de la Aurora, des salves polyphoniques, des poèmes mystiques et autres textes religieux. El canto de Auroros Musique et veilles dans la tradition méditerranéenne Tout au long de son histoire, durant les heures qui s’écoulent entre la fin de l’après-midi et le lever du jour, l’homme s’est toujours montré particulièrement enclin à se rapprocher de Dieu, ennoblissant ainsi ses sentiments religieux au moyen de la prière et du chant. Aussi bien dans la tradition monastique que dans la tradition séculière, les heures de silence nocturne ont été mises à profit pour la méditation, le recueillement et le dialogue avec le Tout-Puissant. Dans le Breviarium, imprimé en 1502 sur les ordres du cardinal Cisneros à l’usage de la chapelle mozarabe de la cathédrale de Tolède, en une tentative de restauration du chant liturgique hispanique supprimé à la fin du XI e siècle, il est fait mention de l’Aurora, premier office diurne de l’ordopeculiaris que les moines célébraient au lever du jour, et qui commençait par l’antienne Deus in adiutorium. Le même terme apparaît dans l’incipit de plusieurs hymnes grégoriens pour l’office des laudes, qui se chante à l’aurore. De son côté, la tradition séculière méditerranéenne maintient encore vivantes différentes formes de prière chantée depuis la tombée du soir jusqu’à l’aube. C’est le cas du Levant Espagnol où se conserve encore de nos jours un répertoire musical de contenu religieux, au sein des Hermandales (Confréries) de Auroros, groupes formés par des hommes qui, sous l’invocation de la Vierge de l’Aurore, entonnent des chants polyphoniques de minuit au lever du jour. Au sein de ces confréries, se constitue ce que l’on appelle la campana de Auroros, les cloches des Auroros, ensemble de voix divisées en deux chœurs qui chantent avec une cloche pour unique accompagnement ; c’est ainsi que s’exprime musicalement un certain nombre de confréries, dont les principaux objectifs consistent à manifester un profond sentiment religieux, à faire œuvre d’assistance, à dire des messes pour le repos des défunts, à répandre la récitation du rosaire, tout en recueillant des fonds pour la paroisse ou le couvent auquel elles sont rattachées. Il est difficile d’établir l’origine des chants polyphoniques conservés par les confréries d’Auroros. Même si l’on possède des traces de l’existence de ces confréries au XVI e et surtout au XVII e siècle, il est très probable que la musique y était déjà pratiquée bien avant qu’elles se constituent formellement en tant que corporations. La présence de notes de pédales et d’intervalles parallèles de quarte et de quinte suggère une origine possible issue du bas Moyen Âge ; il est également vrai qu’un certain nombre d’éléments sont venus s’ajouter postérieurement, tels que la technique du fabordón (faux-bourdon) et l’élaboration de différents types de cadences. Le répertoire que ces confréries ont conservé jusqu’à aujourd’hui, transmis oralement de siècles en siècles, est un ensemble de chants polyphoniques sous forme d’antiennes, qui comprend l’usage de tierces parallèles chez les voix de tessiture extrême, de quarte et de quinte chez les unes et les autres. La Correlativa constitue un cas spécial ; c’est l’un des chants les plus anciens de la tradition des Auroros de Murcie, qui n’existe plus, et qui était chanté pendant la Semaine Sainte. L’interprétation d’une strophe de cinq vers donnait lieu à vingt-huit phrases musicales, construites en majeure partie sur une seule syllabe, avec de longs silences entre les phrases que l’on a raccourcis ici pour des raisons évidentes.

El canto de Auroros

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Page 1: El canto de Auroros

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HMA 1987018

Répertoire d’anciennes et différentes traditions musicales

où des groupes d’hommes chantent du soir jusqu’à l’aube

à la Virgen de la Aurora, des salves polyphoniques, des

poèmes mystiques et autres textes religieux.

El canto de Auroros

Musique et veilles

dans la tradition méditerranéenne

Tout au long de son histoire, durant les heures qui s’écoulent entre la fin de l’après-midi et le lever du jour, l’homme s’est toujours montré particulièrement enclin à se rapprocher de Dieu, ennoblissant ainsi ses sentiments religieux au moyen de la prière et du chant. Aussi bien dans la tradition monastique que dans la tradition séculière, les heures de silence nocturne ont été mises à profit pour la méditation, le recueillement et le dialogue avec le Tout-Puissant.Dans le Breviarium, imprimé en 1502 sur les ordres du cardinal Cisneros à l’usage de la chapelle mozarabe de la cathédrale de Tolède, en une tentative de restauration du chant liturgique hispanique supprimé à la fin du xie siècle, il est fait mention de l’Aurora, premier office diurne de l’ordopeculiaris que les moines célébraient au lever du jour, et qui commençait par l’antienne Deus in adiutorium. Le même terme apparaît dans l’incipit de plusieurs hymnes grégoriens pour l’office des laudes, qui se chante à l’aurore.De son côté, la tradition séculière méditerranéenne maintient encore vivantes différentes formes de prière chantée depuis la tombée du soir jusqu’à l’aube. C’est le cas du Levant Espagnol où se conserve encore de nos jours un répertoire musical de contenu religieux, au sein des Hermandales (Confréries) de Auroros, groupes formés par des hommes qui, sous l’invocation de la Vierge de l’Aurore, entonnent des chants polyphoniques de minuit au lever du jour. Au sein de ces confréries, se constitue ce que l’on appelle la campana de Auroros, les cloches des Auroros, ensemble de voix divisées en deux chœurs qui chantent avec une cloche pour unique accompagnement ; c’est ainsi que s’exprime musicalement un certain nombre de confréries, dont les principaux objectifs consistent à manifester un profond sentiment religieux, à faire œuvre d’assistance, à dire des messes pour le repos des défunts, à répandre la récitation du rosaire, tout en recueillant des fonds pour la paroisse ou le couvent auquel elles sont rattachées. Il est difficile d’établir l’origine des chants polyphoniques conservés par les confréries d’Auroros. Même si l’on possède des traces de l’existence de ces confréries au xvie et surtout au xviie siècle, il est très probable que la musique y était déjà pratiquée bien avant qu’elles se constituent formellement en tant que corporations. La présence de notes de pédales et d’intervalles parallèles de quarte et de quinte suggère une origine possible issue du bas Moyen Âge ; il est également vrai qu’un certain nombre d’éléments sont venus s’ajouter postérieurement, tels que la technique du fabordón (faux-bourdon) et l’élaboration de différents types de cadences. Le répertoire que ces confréries ont conservé jusqu’à aujourd’hui, transmis oralement de siècles en siècles, est un ensemble de chants polyphoniques sous forme d’antiennes, qui comprend l’usage de tierces parallèles chez les voix de tessiture extrême, de quarte et de quinte chez les unes et les autres. La Correlativa constitue un cas spécial ; c’est l’un des chants les plus anciens de la tradition des Auroros de Murcie, qui n’existe plus, et qui était chanté pendant la Semaine Sainte. L’interprétation d’une strophe de cinq vers donnait lieu à vingt-huit phrases musicales, construites en majeure partie sur une seule syllabe, avec de longs silences entre les phrases que l’on a raccourcis ici pour des raisons évidentes.

Page 2: El canto de Auroros

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Les chants des Auroros sont structurés, par leur contenu textuel, en quatre cycles  : le cycle ordinaire, le cycle de la Passion, le cycle des Défunts et le cycle de Noël  ; musicalement, ces quatre cycles se réduisent à trois depuis que celui des Défunts a été inclus dans le cycle ordinaire. Un répertoire d’une saisissante beauté, enrichi d’éléments propres à chaque époque, s’est ainsi peu à peu constitué à travers les siècles, cas exceptionnel parmi les rares exemples de polyphonie religieuse à caractère traditionnel qui sont conservés en Espagne. Dans cet enregistrement, nous avons voulu étendre le terme d’Auroros non seulement à ces confréries, mais encore à d’autres groupes d’hommes qui, dans diverses traditions méditerranéennes, expriment par la musique leurs sentiments religieux pendant les veilles.Parmi les cercles cabalistiques séfarades qui sont apparus dans la ville de Safed (haute-Galilée), dans la deuxième moitié du xvie siècle, une coutume s’était répandue, qui consistait pour les hommes à se lever au milieu de la nuit pour entonner des chants à la louange de Dieu et des poèmes mystiques. C’est l’origine des bacašot (requêtes, suppliques), une pratique musicale qui s’est étendue à la majeure partie des communautés juives jusqu’au xixe siècle, époque qui l’a vue disparaître peu à peu, sauf dans la tradition judéo-espagnole de Syrie et du Maroc, où elle s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. On a inclus ici un exemple de chacune d’entre elles. Dans la tradition judéo-espagnole de Syrie, au moment des veilles du petit jour, on chante en forme de répons le poème Or ‘elión, dont le développement mélodique tire ses influences du makan rast. Yoduja ra’yonai est un poème liturgique hébreu d’Israel Najara (vers 1550-1625), appartenant à la tradition marocaine. Il est aussi chanté en forme de répons entre le soliste et l’assemblée des fidèles au commencement de la série des bacašot du samedi au cours de laquelle on lit la sección Bo, en suivant le schéma mélodique du mode arabo-andalou hidjaz al-kabir.Dans la tradition castillano-léonaise, vers la fin de l’après-midi, on chantait le Miserere à l’intérieur de l’Office des Ténèbres pour le mercredi, le jeudi et le vendredi saint. Un groupe d’hommes, parfois divisé en deux chœurs, entonnait le psaume tandis que s’éteignait la dernière des quinze bougies du candélabre. La mélodie traditionnelle adapte la formule psalmodique du ive ton grégorien avec quelques variantes et un changement sur la corde de récitation. Il s’agit probablement, de la part d’un peuple qui aspirait à élaborer son propre répertoire liturgique, d’un exemple appartenant à cette tradition orale capable de recréer parfois des mélodies grégoriennes en y mêlant des variantes.Cet enregistrement est complété par des exemples des traditions sarde et corse, d’une ressemblance incontestable avec le répertoire auroro. Un Miserere sarde dans lequel, après la formulation initiale, débute une polyphonie à quatre voix (bassu, contra, boghe et falzettu), non strictement mesurée, et dans laquelle se succèdent des intervalles parallèles de quinte, de quarte et de tierce parmi les entrées successives, de la tessiture la plus grave à la tessiture la plus aigüe. Les longues pauses entre certains des versets du texte, identiques à celles que l’on trouvait dans l’interprétation de la Correlativa, sont caractéristiques. L’Agnus Dei de la tradition corse, issu d’une Messe en l’honneur de la Vierge pour la fête de l’Assomption, est structuré de façon différente de l’usage liturgique habituel. Il commence par le Pax Domini et, après le Miserere nobis chanté par le soliste, les trois voix des chanteurs (bassu, segunda et terza) entonnent l’Agnus Dei. Les chanteurs suivent une pratique de polyphonie profane, la paghiella, qu’ils appliquent à l’interprétation du plain-chant, avec, de toute évidence, des influences de techniques médiévales greffées sur une harmonie classique rudimentaire, tout comme cela se produit dans le développement de bien des chants des Auroros du Levant.Dans tous les cas, il est clair qu’ont survécu des strates et des pratiques anciennes qui remontent au Moyen Âge, mais auxquelles se sont ajoutés des éléments plus récents et des formes de développement de mélismes et d’ornement appartenant au style caractéristique de la tradition musicale méditerranéenne. Tout cela pour servir des contenus religieux et liturgiques perpétuellement vivants dans les sentiments humains.

Miguel Sánchez

Traduction Emmanuel Bloch

Page 3: El canto de Auroros

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Salve a la Virgen de la FuensantaCiclo Ordinario. Auroros de Murcia

Divina flor de las flores,corona de las estrellas,lucero claro y divino,luna clara y siempre llena.

Sois Virgen de la Fuensanta,aquella rosa primeraque subió a gozar del cielosentada a la mano diestra.

Séquense todas las floresel lirio y las azucenas,y la flor de Alejandría,la flor del lirio y violeta.

Un jardín de corazonesnacido sobre la tierra,que como madre de todossiempre está de medianera.

Acudan de todas parteslos que con devoción vengan,alcánzanos el perdónde esta soberana reina.

Sois, Virgen de la Fuensanta,reina del cielo y la tierra,alcánzanos de tu Hijopor siempre la gloria eterna.

Eres Virgen de la Fuente Santa donde los cristianos bajan a beber,de aquel caño claro y evidenteque con eficacia apaga la sed.

Vamosle a ofrecera esta reina de nuestros corazonesy en ella hallaremos todo nuestro bien.

Agnus Dei Misa de la Asunción. Córcega

Pax Domine sit semper vobiscum. Et cum spiritu tuo.Miserere nobis.Agnus Dei, qui tollis peccata mundi:miserere nobis.Dona nobis pacem.Agnus Dei, qui tollis peccata mundi:dona nobis pacem.

TraducciónLa paz del Señor sea siempre con vosotros.Y con tu espíritu.Ten piedad de nosotros.Cordero de Dios que quitas el pecado del mundo:ten piedad de nosotros.Danos la paz.Cordero de Dios que quitas el pecado del mundo:danos la paz.

Or‘eliyónBacašá judeoespañola. Siria

Hay, hay, hay, hay,Or ‘elión meír kasaparimkeźóhar meorot barimnašir lo bešir haširimyáhad kol-źera’ šibté Yah.

Lifné rojeb ba‘arabothu bojén kol-halbabotyicrebú rašé haabotveam nibrá yehalel Yah.

Haźec na yesod umigdalvešagueb ‘ir kodšaj vadalvešem Yah yitcadáš yitgadalveaź nomar haleluyah.

TraducciónLuz de la altura relumbra como zafiros,como el resplandor de luminarias clarascantémosle con un cantar de cantaresjunto con toda simiente de las tribus de Dios.

Junto al que cabalga en las nubes,que examina todos los corazones,se acerquen las cabeceras de los patriarcasy el pueblo cercado ensalce a Dios.

Fortalece el basamento y la torrey enaltece tu santa ciudad y pobrey el nombre de Dios sea bendecido y engrandecidoy entonces diremos: alabad a dios.

Padre nuestroCiclo Ordinario. Auroros de Murcia

Padre nuestro que estás en los cielos,que estás en la gloria, Rey universal.El poder todo está en vuestra mano,haced que los hombres se puedan gloriar.Y santificad vuestro nombre,porque en todo tiempote alaben los hombres siempre sin cesar.Venga a nos el tu reino,pues tienes hechas las promesasdel hombre ultrajar.Que se haga en la tierra, pedimos,en todo y por todo, vuestra voluntad,porque alegres la cumplen y hacenángeles y santos que en el cielo están.Y dadnos el pan de cada día,que es el alimento de la Eucaristia espiritual.Perdónanos, pues, nuestros pecados,deudas que son lesas a tu Majestad,y nosotros también perdonamosa nuestros deudores y a cualquiera más.Y por tu bondad no nos dejes caer en la culpa,sino, en todo tiempo, líbranos del mal.Venid sin cesar a pedirle a esta sagrada Virgenque nos de la gloria de la eternidad.

Page 4: El canto de Auroros

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Miserere Salmo 50. Tradición castellano-leonesa

Miserere mei, Deus,secundum magnam misericordiam tuam.Et secundum multitudinem miserationum tuarum,dele iniquitatem meam.Amplius lava me ab iniquitate meaet a peccato meo munda me.Quoniam iniquitatem meam ego cognosco:et peccatum meum contra me est semper.Tibi soli peccavi, et malum coram te feci:ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cum judicaris.

TraducciónTen piedad de mi, oh Dios,según tu gracia,y según la grandeza de tu misericordiaborra mis delitos.Lávame del todo de mi culpay purifícame de mi pecado.Porque reconozco mis delitosy mi pecado está siempre ante mí.Contra tí solo he pecado e hice lo que es malo a tus ojos:serás justo cuando sentencies y sin falta en tu juicio.

CorrelativaCiclo de Pasión. Auroros de Murcia

Dolorosa y triste madreya el decreto se cumpliópor mandato de mi padre,antes de que muera yosu bendición quiera darme.

Yoduja ra‘yonay Bacašá judeoespañola. Marruecos

Yoduja ra‘yonay Adonay ro‘íbeyom šabat codeš yom hašebi‘í.

Yom ašer kilita bo kol melajtejaomar ki sarita ‘al kol zulatejauma‘asim ‘asita en lejalotejali ben amateja hiš lehargui‘í.

Šebi‘í baharta mikol haminianimveotó quidašta bešabu‘ot vešanimhiš ašer nasata legueza‘ emunimufdem measonim orÊí verib‘í.

Resé bimenuÊatí yom źe menuháubiom ‘abodatí hamźé li harvaÊávehajén lišbitatí maset vaarujávesasón vesimÊá yihié ša‘ašu‘í.

El ‘olam šekuló šabat teźakenivenerejá behiló sim or ba‘adenive‘el mišcán Šiló tašub ta‘alenimeherá ‘aneni orí veyiš‘í.

Traducción

Te alaben mis pensamientos, Dios mi pastor,en el día sábado sagrado, el séptimo día.

Día en el que terminaste toda tu obra,diré que dominaste sobre todos los demás.Las obras que creaste no te pueden contener,a mi, el hijo de tu sierva, apresúrate a sosegar.

Al séptimo elegiste de entre todos los cómputosy lo santificaste por semanas y por añospronto lo que alzaste por raza fidedignaredímelos de desgracias a las que estoy acostumbrado.

Envelunta en mi descanso este día de reposoy en día de mi trabajo ofréceme desahogoy prepara para mi holganza dádiva y remedioregocijo y alegría sean mi solaz.

Un mundo que sea todo él sábado concédemey tu vela en su halo pon como luz para míy hacia el tabernáculo de Šiló vuelve a alzarmepronto respóndeme, mi luz y mi salvación.

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Ave MaríaCiclo Ordinario. Auroros de Murcia

Digamos Ave Maríacon humilde corazón,es la palabra más fuertecontra el infernal dragón.

Fue María la escogidapara madre del Señor,sin pecado concebidapor obra del mismo Dios.

El veinticinco de marzo esta Virgen concibióen sus sagradas entrañasal mismo Dios creador.

En diciembre a veinticincoesta Reina al mundo dióla luz de divina graciaque a todo el mundo alumbró.

El día dos de febrero al templo se presentópara ser purificadala que nunca se manchó.

El día quince de agostoa los cielos se subióy está sentada a la diestradel mismo Dios creador.

¡Oh! que humilde que estaba la Virgencuando vino el ángel y la saludó,y le dijo: “Princesa sagradarecibe en tu vientre al Hijo de Dios.”

Ella se turbóy él le dijo: “No turbéis Señora,que del Padre Eterno soy embajador”

Miserere Salmo 50.Tradición sarda

Miserere mei, Deus,secundum magnam misericordiam tuam.Et secundum multitudinem miserationum tuarum,dele iniquitatem meam.Amplius lava me ab iniquitate meaet a peccato meo munda me.Quoniam iniquitatem meam ego cognosco:et peccatum meum contra me est semper.Tibi soli peccavi, et malum coram te feci:ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cum judicaris.

TraducciónTen piedad de mi, oh Dios,según tu gracia,y según la grandeza de tu misericordiaborra mis delitos.Lávame del todo de mi culpay purifícame de mi pecado.Porque reconozco mis delitosy mi pecado está siempre ante mí.Contra tí solo he pecado e hice lo que es malo a tus ojos:serás justo cuando sentencies y sin falta en tu juicio.

Salve de pasiónCiclo de Pasión. Auroros de Murcia

Estando en el huerto orandoJesús nuestro Redentor,en oración contemplandosu dolorosa pasión.

Sangre por todo su cuerponuestro buen Jesús sudaba,afligido y angustiado,y hasta la tierra regaba.

Un ángel bajó del cieloque el Padre Eterno mandó,le dió el cáliz de amarguray Jesús lo recibió.

Judas por treinta dinerosa su maestro vendió,lo entregó a sus enemigoscon un beso que le dió.

Por amor que nos teníanuestro buen Jesús amado,fue preso por los sayones,escupido y maniatado.

Jesús nuestro Redentor,por el amor que nos tienele pedimos el perdóny que de gloria nos llene.

En el huerto de las amargurassayones sangrientos buscan al Señor,y al decirles: “Soy a quien buscáis”,cayeron en tierra sin respiración.

Y dijo el Señor:“Levantarse, falsos enemigos,coged los cordeles y haced la prisión.”