29
N°7130 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : H. LYES PHOTO : M. SALIM Les associations de parents d’élèves ont relevé plusieurs dysfonctionnements dans l’organisation des compositions du deuxième trimestre, changeant ainsi toutes les modalités d’évaluation. Les partis et personnalités politiques appelant au boycott de la présidentielle ont réussi, hier, à rassembler des milliers de personnes à la salle Harcha . Les boycotteurs, qui se projettent déjà dans l’après-17 avril, veulent se poser comme un front politique alternatif en s’inscrivant durablement dans le temps. DEUXIÈME TRIMESTRE SCOLAIRE DYSFONCTIONNEMENTS DANS L’ÉVALUATION ÉDITION DU CENTRE ALI BENFLIS S’ADRESSE AUX FONCTIONNAIRES ET AUX MAGISTRATS «JE METTRAI FIN À LA JUSTICE DE LA NUIT ET DU TÉLÉPHONE» A vant de prendre son bâton de pèlerin et sillonner l’Algérie dans le cadre de la campagne électorale, le candidat Ali Benflis a réuni, jeudi à Alger, les avocats qui le soutiennent. C’était l’occasion pour le candidat «indépendant» de développer sa vision de la justice et de détailler les réformes qu’il veut engager dans ce domaine. (Suite page 3) Ali Boukhlef DIFFÉRENTS COURANTS POLITIQUES À HARCHA LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 22 mars 2014 LIRE L’ARTICLE DE FATIMA ARAB EN PAGE 5 LIRE LE COMPTE RENDU DE MUSTAPHA BENFODIL EN PAGE 3 Le rejet du quatrième mandat rassemble Arts & lettres PARCOURS ATYPIQUE D’UN PHOTOREPORTER HOCINE ZAOURAR Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16 Il y a une vie après «La Madone de Bentalha». Et de l’art encore ! En renaissance... LIRE LA CONTRIBUTION EN PAGES 22 ET 23 L’ALGÉRIE À LA CROISÉE DES CHEMINS Résistons ! CONTRIBUTION Universitaire, ancien ministre de l’Enseignement supérieur T 23 ! Par Abdelhak Bererhi

El Watan 22.03.2014

  • Upload
    log1313

  • View
    196

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: El Watan 22.03.2014

N°7130 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

PH

OTO

: H

. LY

ES

PH

OTO

: M

. S

ALI

M

■ Les associations de parents d’élèves ont relevé plusieurs dysfonctionnements dans l’organisation des compositions

du deuxième trimestre, changeant ainsi toutes les modalités d’évaluation.

■ Les partis et personnalités politiques appelant au boycott de la présidentielle ont réussi, hier, à rassembler des milliers de personnes à la salle Harcha .■ Les boycotteurs, qui se projettent déjà dans l’après-17 avril, veulent se poser comme un front politique alternatif en s’inscrivant durablement dans le temps.

DEUXIÈME TRIMESTRE SCOLAIRE

DYSFONCTIONNEMENTS DANS L’ÉVALUATION

ÉDITION DU CENTRE

ALI BENFLIS S’ADRESSE AUX FONCTIONNAIRES ET AUX MAGISTRATS

«JE METTRAI FIN À LA JUSTICE DE LA NUIT ET DU TÉLÉPHONE»

A vant de prendre son bâton de pèlerin et sillonner

l’Algérie dans le cadre de la campagne électorale, le candidat Ali Benfl is a réuni, jeudi à Alger, les avocats qui le soutiennent. C’était l’occasion pour le candidat «indépendant» de développer sa vision de la justice et de détailler les réformes qu’il veut engager dans ce domaine.(Suite page 3) Ali Boukhlef

DIFFÉRENTS COURANTS POLITIQUES À HARCHA

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 22 mars 2014

LIRE L’ARTICLE DE FATIMA ARAB EN PAGE 5

LIRE LE COMPTE RENDU DE MUSTAPHA BENFODIL

EN PAGE 3

Le rejet du quatrième mandat rassemble

Arts & lettres

PARCOURS ATYPIQUE D’UN PHOTOREPORTER

HOCINE ZAOURAR

Lire votre supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16

Il y a une vie après«La Madone de Bentalha».

Et de l’art encore !En renaissance...

LIRE LA CONTRIBUTION EN PAGES 22 ET 23

L’ALGÉRIE À LA CROISÉE DES CHEMINS

Résistons !

CONTRIBUTION

Universitaire, ancien ministre de l’Enseignement supérieur

T 23

!Par Abdelhak Bererhi

Page 2: El Watan 22.03.2014

■ La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain débutera demain, pour les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel, et se prolongera jusqu’au 13 avril, soit trois jours avant la date du scrutin. Les six candidats en lice pour ce rendez-vous électoral, Abdelaziz Belaïd, Ali Benfl is, Abdelaziz Boutefl ika, Moussa Touati, Louisa Hanoune et Ali Fawzi Rebaïne ont installé leurs staff s de campagne et communiqué leurs programmes respectifs, notamment sur leurs sites internet et à travers les réseaux sociaux. Le candidat Belaïd, engagé par son parti, le Front Moustakbal, lancera sa campagne à partir de Djelfa et compte s’adresser directement aux électeurs dans 21 wilayas. Le candidat indépendant Ali Benfl is, soutenu par plusieurs formations politiques, débutera sa campagne à partir de Mascara, sous le mot d’ordre : «Oui pour une société des libertés», et animera des meetings électoraux dans les 48 wilayas du pays. Le candidat Moussa Touati, engagé par son parti, le Front national algérien (FNA), entamera ses sorties par la wilaya d’El Bayadh, sous le slogan : «L’Algérie pour tous les Algériens», et compte animer 41 meetings à travers le pays où il expliquera aux électeurs son programme. De son côté, la candidate du Parti des travailleurs (PT), Mme Hanoune, qui inaugurera sa campagne depuis Annaba, a choisi de défendre la thématique : «L’édifi cation de la deuxième République». Le candidat du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, qui lancera sa campagne à Biskra sous le slogan : «Développement-excellence-égalité», a prévu de s’adresser aux électeurs dans 30 wilayas. Les six postulants et leurs représentants vont répercuter aux électeurs leurs programmes électoraux à travers les médias audiovisuels, selon des créneaux horaires répartis et tirés au sort par la Commission nationale de surveillance de l’élection présidentielle (CNSEP).

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 2

L ' A C T U A L I T É

PARTI POUR LA LAÏCITÉ ET LA DÉMOCRATIE (PLD)

«Pour une Algérie républicaine, moderne et sociale»

7 «PERSONNALITÉS» POLITIQUES VONT SILLONNER LE PAYS POUR VENDRE SA CANDIDATURE

Comment faire passer l’image écornée de Boutefl ika…

La direction de campagne du can-didat Bouteflika a mobilisé pas moins de sept hommes poli-

tiques : les deux ministres d’Etat, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belk-hadem, mais également Abdelkader Bensalah (secrétaire général du RND), Amara Benyounès (secrétaire général du MPA), Amar Ghoul (patron de TAJ), Amar Saadani (secrétaire général du FLN) et Abdelmalek Sellal, le directeur de cam- pagne. Cette équipe est

chargée de vendre la candidature d’un président qui n’est pas en posses-sion de tous ses moyens et est

dans l’im-possi-

b i -l i -t é

de faire campagne. Une campagne électorale par procuration va être me-née à travers l’Algérie – une première dans les annales – de même qu’aucune apparition du Président n’a été pour l’instant programmée par les respon-sables de sa campagne. Le staff, grâce aux moyens colossaux dont il dispose, a prévu de couvrir les 48 wilayas et d’organiser plusieurs meetings dans certaines grandes villes. C’est le cas de Constantine qui verra un premier meeting de Abdelaziz Belkhadem le 23 mars, date du début de la cam-pagne du Président, mais également le 6 avril avec celui de Amar Saadani. Même chose à Oran où l’ancien Pre-mier ministre Abdelmalek Sellal est attendu le 29 mars, puis ce sera au tour de Amar Saadani (le 31 mars) et de Abdelkader Bensalah (le 10 avril) de venir mobiliser les sympathisants du Président dans la capitale de l’Ouest. A Sétif, un premier rendez-vous est programmé le 28 mars avec la venue de Abdelkader Bensalah, puis ce sera au tour de Amar Saadani de tenir un meeting. Même chose à Annaba avec la présence de Amar Saadani le 26 mars, puis celle de Amara Benyounès

et Amar Ghoul le 31 mars. En outre, cinq autres meetings seront organi-sés à l’étranger. Quatre en France

avec deux grands rendez-vous à Lyon le 29 mars et Marseille le 30 mars, qui seront animés par Amara Benyou-nès, Amar Ghoul et Amar Saadani. D’autres meetings sont programmés à Paris le 7 avril et à Lille le 5 avril. La direction de campagne a égale-ment prévu un meeting à Bruxelles le 7 avril. Mais le programme concocté par le staff du Président comporte une étape qui risque d’être explosive pour Abdel-malek Sellal, qui doit se rendre à Batna le 12 avril, au moment où des manifestations sont organisées dans la capitale des Aurès condamnant les propos tenus par l’ancien Premier ministre à l’encontre des Chaouis. Ils étaient plusieurs milliers à manifester, cette semaine, pour s’opposer à un quatrième mandat du Président. Pour sa part, le nouveau directeur de cabinet du Président, Ahmed Ouyahia, semble avoir été épargné. Seuls sept meetings sont inscrits sur son agenda, dont deux déplacements périlleux : l’un à Béjaïa le 11 avril, un autre à Tizi Ouzou le 12 avril. Enfin, un grand rendez-vous est prévu le 13 avril à Alger. Ce mee-ting de clôture rassemblera les sept personnalités qui auront conduit la campagne par procuration de Abdela-ziz Bouteflika. Salim Mesbah

L ’«élection» présidentielle est toujours fixée au 17 avril 2014 ! Le pouvoir peaufine les

préparatifs de la prochaine kermesse électorale avec une minutie diabolique pour tenter de repasser en force une nouvelle fois. Il téléguide depuis des mois des dizaines de pseudo-partis d’«opposition» et, comme par enchantement, des personnalités politiques disparues des radars depuis fort longtemps descendent dans l’arène pour donner l’illusion que rien n’est joué d’avance, que les élections ne sont pas verrouil-lées et qu’une véritable compétition électorale aura bien lieu. C’est pourquoi le pouvoir n’hésite pas à brouiller les cartes et à user de tous les stratagèmes pour tenter de duper. Mais jusqu’où ira son désir hys-térique de puissance ? Jusqu’où s’étendra la main dure d’un système qui refuse de se remettre en cause après plus de cinquante ans de règne sans partage ? Jusqu’à quand la mise en tutelle d’un peuple ?En quelques semaines, la situation politique dans le pays s’est à nouveau dégradée et des régions entières, autrefois paisibles, sont désormais la proie d’affrontements sanglants entre popula-tions à tendances religieuses différentes. Ce qui se passe dans le M’zab est gravissime et annon-ciateur de mauvais présages. Il y va de la stabilité et de l’unité du pays. Hier, le terrorisme islamiste avait passé au fil de l’épée hommes, femmes et enfants et n’avait pas épargné y compris ceux qui étaient encore au sein de leur mère ; il avait fait la guerre aux «taghout» et aux «mauvais» musulmans, décrétant que les Algériennes et les Algériens ne sont pas dans le «droit chemin». Aujourd’hui, la violence a ouvert un nouveau chapitre dans l’horreur. La nuance religieuse dans la même religion est devenue un gouffre de discorde et un appel au meurtre.L’Algérie ne pouvait pas sortir indemne de

décennies de terrorisme et de compromissions de toutes sortes avec l’islamisme politique. Par le boulevard de la «réconciliation nationale» et de la «concorde civile», le système a ouvert la voie à toutes les dérives et plongé la société dans une régression profonde. Les incidents fratricides de Ghardaïa sont la conséquence directe d’une politique qui a semé les graines de la division et du fanatisme dans la société en réveillant les vieux démons du tribalisme, en instrumentalisant le régionalisme et en exacerbant ses archaïsmes. Les populations du Grand-Sud, durement éprou-vées par les effets dévastateurs de la gabegie et du népotisme, sont aussi dans une quasi-fronde généralisée et celles qui sont aux frontières ont rallié en partie les bandes terroristes d’AQMI. Les facteurs socio-économiques ne sont pas en reste dans l’apparition de ces désordres sociaux et politiques. En effet, ces populations ont le sen-timent d’être méprisées, délaissées, voire aban-données. Elles accusent un retard considérable au niveau du développement socioéconomique. Au lieu d’inscrire les régions concernées dans un véritable plan de sauvetage pour apaiser dura-blement les tensions sociales, le pouvoir pense encore pouvoir éteindre les feux de la dissidence en saupoudrant les pétrodollars de la rente.La situation au Moyen-Orient et en Afrique, où fait rage la guerre entre fractions religieuses, doit interpeller toutes les Algériennes et tous les Algériens. L’Algérie, comme d’ailleurs tous les pays musulmans ne connaîtront une ère paix que le jour où ils s’engageront résolument vers l’édification de Républiques laïques et démo-cratiques pour ne plus faire de l’islam un fonds de commerce politique et affranchir l’école des pesanteurs obscurantistes. Des voix se sont élevées dans le pays et s’y élèvent toujours pour dénoncer ces nouvelles fractures dans la société algérienne. Ces déchirures ne constituent pas

moins les manifestations par lesquelles la liberté de conscience revendique plus que jamais son droit de cité en Algérie. Car on ne dira jamais trop ce qu’il est nécessaire de dire, on ne criera jamais assez la vérité. Le mal est trop profond pour laisser encore les apprentis sorciers de ce système se jouer de l’avenir du pays. Le système n’entend pas le cri de la colère qui gronde et monte parce qu’il ne veut pas le chan-gement. Il ne le pense même pas ! Mais il croit pouvoir survivre au temps en pipant ad vitam aeternam les dés des élections. Or, le peuple a compris. Il ne veut plus de faux-semblants ni de mensonges. L’Algérie est sur le fil du rasoir et il s’agit de parer au plus pressé pour éviter sa chute dans l’inconnu. Les dernières illusions se dissi-pant, le système est condamné à la disparition ! Le système n’a pas à être réaménagé. Le réamé-nager serait refaire la façade sans toucher aux piliers porteurs de la rente et de l’islamisme politique. Retoucher le système, c’est placer un masque sur sa laideur, c’est remettre de la couleur dans l’abject pour brouiller les pistes et continuer à berner les Algériennes et les Algé-riens en pensant qu’ils seront d’éternels dupes. Il s’agit de briser la fatalité qui nous contraint à être les otages de l’alternative où se croisent la dictature d’un système rentier et le surplomb d’une théocratie.Nous prenons acte de la position de certaines personnalités et forces politiques : lesquelles viennent de décider le boycott de l’«élection» présidentielle. Nous nous félicitons aussi de la déclaration de plusieurs intellectuels algériens qui appellent à la fin du système par «l’instau-ration d’un Etat civil, libre et démocratique, respectueux de la volonté populaire».Il est impérieux d’aller plus loin et transformer ce palier de convergence en tremplin vers l’union des démocrates, des républicains et des patriotes

pour exiger l’arret du processus «électoral», la dissolution de toutes les instances pseudo «élues» (Sénat, APN, APW, APC) et mettre en place une véritable instance de préparation à une transition pacifique, avant que le chaos ne s’installe en Algérie. Seule cette unité mettra en perspective la construction d’une véritable Répu-blique moderne, démocratique et sociale. Les déclarations du PLD ont toujours appelé so-lennellement toute la famille des démocrates à se mettre, ensemble, en mouvement pour tenter de sortir de l’impasse du statu quo et de s’atteler au chantier, difficile certes, mais incontournable du rassemblement politique le plus large possible. Espérons que ceux qui y croient ne désarmeront pas face aux difficultés, réussiront à convaincre les plus hésitants et sauront fédérer toutes les forces constructives à cette convergence démo-cratique dont le pays a tant besoin. Ce qui se joue aujourd’hui, au milieu de cette cacophonie électorale bien orchestrée, c’est non seulement le choix du projet de société mais la pérennité même de l’Algérie en tant qu’Etat-nation. Parce que nous savons que l’Algérie est plus qu’une idée vouée à un grand destin, parce que l’Algérie est un projet fiable que seuls peuvent porter des patriotes, des républicains et des démocrates unis, il est possible d’ouvrir la voie à une transi-tion nationale, républicaine et démocratique pour jeter les bases d’un véritable Etat de droit. L’heure est au rassemblement de toutes les forces patriotiques, républicaines, de toutes les person-nalités qui croient en l’avenir d’une Algérie une et indivisible pour garantir toutes les chances de succès à cette transition nationale. Œuvrons pour faire converger nos objectifs et avancer en rangs compacts pour construire l’Etat de droit de demain !

Alger, le 15 mars 2014Le bureau national du PLD

● Pour sauver l’Algérie du chaos, stop aux élections suicidaires d’avril 2014 !● Patriotes, républicains, démocrates, unissons-nous pour engager une transition nationale démocratique et la construction de l’Etat de droit !

mera des meetingss. Le cle Fronar la wur touings àcteursdate oune, ba, a ction du partampag

ment-sser atulantux élecs les maires réonale le (CN

ARTI POUR LA LAÏCITÉ ET LA DÉM

de cam- pagne. Cette équipe est h é d d

dem23pale MmattdeAbvePrA prdeaumla m

andidat nt national wilaya d’El s les

s

qui choisi e la i Ahdgne

aux s et

cteurs médias épartisde SEP).

chargée de vendre la candidature d’un président qui n’est pas en posses-sion de tous ses moyens et est

dans l’im-possi-

b i -l i -t é

m2plMmadAvPApdamlm

Début demain de la campagne électorale

DÉCLARATION

Page 3: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 3

L ' A C T U A L I T É

ALI BENFLIS S’ADRESSE AUX FONCTIONNAIRES DE LA JUSTICE

«Je mettrai fi n à la justice de la nuit et du téléphone»Suite de la page 1

Devant un parterre composé de di-zaines d’avocats venus des quatre

coins du pays pour soutenir celui qui était, il n’y a pas si longtemps, leur collègue, Ali Benflis a plaidé pour une réforme sérieuse de la justice pour éviter, dit-il, «la justice de nuit et celle du téléphone», axe son programme de réforme de la justice sur trois aspects. Il explique qu’il entend «déjudiciariser» certains petits délais qui «bloquent les juges» dans leur travail. «De quel droit, laisse-t-on traîner de petites affaires de droit commun alors que les protago-nistes, eux, ont déjà réglé le problème.

Il faut classer ces affaires pour éviter l’encombrement des affaires et per-mettre aux juges de se consacrer aux questions de fond», a-t-il préconisé. Le deuxième axe de la réforme s’articule autour de la dépénalisation de l’acte de gestion. Pour Ali Benflis, «il faut laisser les responsables et les gestion-naires prendre des risques et ne pas pénaliser leurs erreurs», a-t-il suggéré. «Seule la légitimité populaire» Mais l’axe le plus important de la réforme est, selon Ali Benfl is, celui du Conseil supérieur de la magistrature. Le can-didat promet de «libérer les juges des chaînes qui leur lient les mains». «Je connais pas mal de juges. Ils sont com-

pétents et intègres. Il ne leur manque que la liberté», a-t-il indiqué. Mieux, le candidat, très applaudi par les repré-sentants d’une corporation qui lui semble acquise, s’interroge sur le rôle de l’administration. «Que vient faire le pouvoir exécutif dans la gestion de la carrière des juges», s’interroge-t-il. Pour l’orateur, «les juges ne doivent obéir qu’à deux choses : leur conscience et la loi !» «J’ambitionne de bâtir une justice où le juge ne peut être ni sous la pression du président de la République ni sous celle du chef du gouvernement !» s’écrie celui qui était déjà ministre de la Justice au début des années 1990. Avant de passer aux pro-

positions, l’ancien Premier ministre a fait un constat sans concession du sec-teur de la justice dans le pays. Il s’est, par exemple, interrogé sur le rôle d’une institution comme la Cour des comptes qu’il qualifi e d’institution alibi. «La Cour des comptes compte près de 170 juges chargés de contrôler les fi nances de toutes les institutions de l’Etat. Cela relève de l’impossible», relève l’ancien avocat qui rend hommage aux juges qui travaillent dans cette institution. Surfant sur la colère des avocats qui n’ont pas admis le dernier texte de loi qui régit leur profession, Ali Benfl is promet de revoir le texte en profondeur. Il s’est d’ailleurs longuement arrêté

sur des détails de cette loi votée en 2013. Ali Benfl is trouve anormal que ce soit le ministre de la Justice qui désigne les membres de la commission de discipline de l’Ordre des avocats. Il s’indigne du fait que le garde des Sceaux révoque des avocats dans des cas disciplinaires. Pis, il relève encore que le ministre de la Justice a le droit de créer des associations d’avocats. Il promet également de créer un climat «serein» entre les avocats et les juges. «La seule légitimité qui tienne est celle du peuple. C’est cette légitimité qui donne des instituions fortes et confère une stabilité au pays», conclut Ali Benfl is. A. B.

DIFFÉRENTS COURANTS POLITIQUES À LA SALLE HARCHA

Le rejet du quatrième mandat rassemble Début officiel du printemps.

Il fait beau. Alger s’anime. Les bambins sont de sortie. Juste après la prière d’El Djoumouâ, les familles envahissent les parcs publics, le Jardin d’essai, les centres commerciaux ou encore la nou-velle promenade qui longe la baie. Dans le lot, il y en a qui ont préféré s’offrir un week-end politique du côté de la salle Harcha. Et pour cause : c’est là que se tient le premier meeting populaire des «5+1», le front fraîchement créé des partisans du boycott et qui comprend : le RCD, le MSP, Jil Jadid, Ennahda, le FJD de Djaballah et l’ex-candidat à la présidentielle Ahmed Benbitour. Le meeting doit commencer à 15h. Une heure avant, des cortèges de militants et de citoyens convergent vers la salle. Un dispositif léger des forces de police quadrille les abords de la salle et les voies qui y mènent. Devant la grille principale, un groupe d’islamistes s’est formé. Des militants de l’ex-FIS. Ils semblent guetter quelqu’un ou quelque chose. Des policiers en uniforme et en civil les ont à l’œil. 14h25. Ali Benhadj débarque et provoque un petit mouvement de foule. «Ya Ali, ya Abbas, el djabha rahi labess», scandent ses fans. Les policiers les laissent faire. Ils pénètrent à l’intérieur du complexe sportif, en rangs serrés, derrière Ali Belhadj. Ils prennent place sur un flanc de la salle, juste en dessous de tribunes dominées par des drapeaux berbères. Echanges d’amabilités par slogans interposés, mais les choses en resteront là. La salle continue à se remplir. Tous les gradins sont pleins, de même que l’arène centrale où des chaises en plastique ont été disposées. Une tribune a été aménagée au fond. Il fait chaud. Effet de serre. Des slogans fusent en attendant l’entrée sur scène des tribuns : «Y’en a marre de ce pouvoir», «Djazaïr horra, dimocratia» ou encore «Echaâb yourid isqat ennidham».

«MOU-QA-TA-»

Un chauffeur de salle invite les présents à répéter après lui le mot d’ordre du meeting : «Mou-qa-ta-â» (boycott). Une large affiche répercute le même slogan : «Boycott, boycott pour l’Algérie». 14h55. Saïd Sadi fait une entrée triomphale. Il est accompagné de maître Ali Yahia Abdennour, avec son élégance légendaire, la tête coiffée d’astrakan. Cameramen et photographes se ruent vers eux. Des sympathisants du RCD entonnent : «Assa, azekka, Sadi yella yella». 15h. Les tribuns tant attendus font leur entrée en traversant la salle. Ils se fraient difficilement un chemin au milieu d’un véritable ciment humain. Ils montent sur l’estrade. Photo de famille en levant les bras, la main dans la main. L’image est séduisante. Celle d’une opposition qui aura su transcender ses divergences pour faire front face au «nidham». Le chauffeur de salle scande de nouveau «mou-qa-ta-â», suivi en chœur par un public chauffé à bloc. L’un des organisateurs récite la Fatiha suivie de Qassaman et d’une minute de silence à la gloire des chouhada et des victimes de Ghardaïa. C’est Soufiane Djillali qui ouvre le bal. L’ordre de passage a été décidé par tirage au sort. «Et tout le monde a respecté le verdict de notre urne», glisse malicieusement l’un des animateurs du meeting.

Le président de Jil Jadid étrenne son discours sur fond de «ulac el vote ulac». «Nous sommes heureux de voir cette salle pleine et, en son sein, des Algériens de différentes sensibilités. C’est une belle image qui dit notre disposition à travailler la main dans la main, car nous sommes tous dans la même tranchée. Nous luttons tous pour l’Algérie de demain», déclare Soufiane Djilali, avant d’ajouter : «Ce meeting est la meilleure réponse au régime qui ne cesse de répéter : c’est moi ou le chaos.» «Ils veulent nous imposer un Président absent, un président fantôme qui ne s’adresse plus au peuple et qui n’a d’autre souci que son intérêt personnel. Après 22 mois de silence, il a parlé pendant 14 secondes pour dire ‘djit bach netrachah’ (je suis venu pour me présenter). Il n’a eu aucun mot pour les citoyens qui meurent à Ghardaïa et ailleurs. Un clan a fait de cette élection une mascarade. Sellal et Benyounès se permettent même d’insulter le peuple. On a rappelé les ingénieurs de l’échec. Ou-yahia, ils l’ont affamé du ‘koursi’ et maintenant, il court après. Belkhadem, dit sa voix (du Président) s’éteint et revient. Il nous parle d’un président disparu. Depuis février, nous sommes sortis du processus électoral pour entrer dans une logique de coup d’Etat», assène l’orateur dans un tonnerre d’applaudissements. Et l’ex-candidat à la prési-dentielle de plaider, en guise d’alternative, pour un Etat de droit, un système politique consensuel qui soit l’émanation du peuple. A la fin, Soufiane Djilali lance cette boutade : «Je vais vous confier un secret, mais ne le répétez à personne. Avec les chefs de parti réunis ici, nous sommes en train de comploter contre ce système ! Alors aidez-nous dans notre complot…»

«LE BOYCOTT N’EST PAS UNE FIN EN SOI»

Mohcine Belabbas, président du RCD, prend le relais dans un arabe impeccable, saupoudré de phrases en kabyle : «Dans cette salle, je vois l’Algérie qui aspire à la dignité, à la liberté et à la justice.» Il poursuit : «Ce meeting est un tournant inédit, celui d’une Algérie pluraliste. Nous voulons transmettre un message de paix et de tolérance.

C’est la preuve que les Algériens, malgré leurs différends et leurs différences, sont capables de dialoguer, échanger leurs visions.» M. Belabbas dresse au passage un sévère réquisitoire du régime avant de prévenir : «Si le pays demeure otage de ce système, son sort sera la destruction.» Il flingue le régime électoral actuel et la plaie de la fraude qu’il qualifie de «cancer». Toujours dans le même registre, le président du RCD parle de «hold-up électoral». Pour lui, le pire des voleurs «est celui qui prive le citoyen de sa voix». Mohcine Belabbas est revenu sur la proposition de créer une commis-sion indépendante d’organisation des élections qui a essuyé un refus entêté. Et de pointer du doigt la partialité de l’administration, de la justice, du ministère de l’Intérieur et du Conseil constitution-nel qui sont devenus, selon lui, des instruments au service de la fraude. Pour lui, l’enjeu, aujourd’hui, n’est pas uniquement de faire barrage au quatrième mandat mais de combattre l’ordre établi et le régime qui le soutient. «C’est un régime qui sème la haine et la fitna. Le M’zab est en état de guerre depuis cinq mois, où est la stabilité ?» s’écrie-t-il. Pour lui, «le changement doit s’opérer d’une façon pacifique et organisée». «Le boycott n’est pas une fin en soi, c’est une manière de fragiliser le système et de vider le prochain mandat de toute sa substance.» «C’est le premier pas pour jeter les assises d’une période de transition afin de redéfinir les règles du jeu politique», appuie-t-il. Cela doit se faire dans le cadre de consultations élargies avec, pour finalité, une Constitution consensuelle, préco-nise-t-il, avant de conclure : «Ce système va tomber mais l’Algérie vivra !»

«L’ACTE DE NAISSANCE D’UNE NOUVELLE ÈRE»

Pour sa part, Mohamed Douibi, secrétaire général du mouvement Ennahda, s’attelle à expliquer les raisons du boycott : «Nous avons demandé des garanties pour sortir de la crise à travers des élections honnêtes. Nous avons exigé une instance indépendante qui organise les élections. Le régime a refusé. Nous savons pertinemment que le scru-

tin est truqué d’avance. Nous avons choisi de ne pas cautionner cette élection, notre participation s’apparenterait à un faux témoignage (chahadate zour).» Abondant dans le sens des interventions précédentes, Mohamed Douibi insiste sur le fait que cette sortie commune s’inscrit dans une démarche politique qui va au-delà du boycott. «Ce consensus exprime la profondeur de la classe politique», a-t-il souligné. «Il s’agit maintenant de travailler autour d’un projet politique national d’avenir qui commence par une Constitution consensuelle.» «Notre projet est un projet politique qui rendra la parole au peuple. Aujourd’hui, vous avez signé l’acte de naissance d’une nouvelle ère», se félicite le leader d’Ennahda. A peine Abdallah Djaballah, président du Front de la justice et du développement, s’apprêtait-il à prendre la parole que le groupe des ex-FIS entourant Ali Benhadj se mit à le chahuter. Ils reviendront plusieurs fois à la charge mais ne parviendront pas à déstabiliser Dja-ballah. Ce dernier finit par étrenner son discours en saluant ceux qui osent dénoncer l’injustice. Il salue également dans la foulée la population des Aurès «qui a brisé le mur de la peur». Et de faire remarquer : «L’Algérie n’est pas seulement devenue ‘‘mamlaka’’ (monarchie) mais ‘‘milkiya khassa’’ (propriété privée).» Et de brocarder ceux qui veulent imposer «un homme impotent, incapable de gérer sa propre personne, et qui se présente afin de permettre au régime de poursuivre sa politique de pillage des richesses du peuple». Abdallah Djaballah termine en appelant les autres candidats encore en course à rejoindre le front des boycotteurs.

BENBITOUR CHANTE MIN DJIBALINA

Abderrazak Makri, président du MSP, fera, lui, une allocution très animée, invitant le public à répéter, à intervalles réguliers, des slogans-clés. Il enton-nera tour à tour «Antoum fachiloune» (vous avez échoué) que reprendra la salle à l’unisson, suivi de «Antoum fassidoune» (vous êtes des corrompus) en parlant de «mafia intercontinentale». M. Makri dénonce vigoureusement la dernière vague de ré-pression contre les «anti4» et la fermeture abusive de la chaîne Al Atlas TV. Il reprend son anaphore par un tonitruant «Antouma haggarine», avant d’entonner : «Nahnou mouqatioune» (nous vous boycotterons). L’orateur termine en appelant à mé-diter l’exemple tunisien où «la classe politique a su dépasser ses divergences et élaborer une solution».Enfin, l’ex-candidat Ahmed Benbitour a souligné, à son tour, la forte portée symbolique de ce mee-ting qui, dit-il, «montre la bonne voie pour sauver l’Algérie». «C’est un comportement civilisé qui montre que les Algériens sont capables d’agir sans violence.» «Ce 21 mars 2014 fera date», note-t-il. Et d’appeler à une conférence nationale pour le changement. L’ancien chef de gouvernement plaide pour «un Etat fort par sa justice au lieu d’un Etat faible et uniquement fort par sa police». Clou de son intervention : Benbitour chante Min djibalina. Et toute la salle de le suivre. Moment fort en émo-tion. «Min djibalina talaâ sawtou el ahrar youna-dina lil istiqlal»… Mustapha Benfodil

Les différences idéologiques effacées pour faire front contre le scrutin du 17 avril

PH

OT

O :

M.

SA

LIM

21 mars 2014.

Page 4: El Watan 22.03.2014

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Samedi 22 mars 2014 - 4

LA VIE PEINE À REPRENDRE DANS LA RÉGION

Les gendarmes affl uent à Ghardaïa

L a vie est fi gée dans la ville de Ghardaïa après le der-nier cycle de violences qui a

secoué la région la semaine der-nière. Hier, la crainte était de voir de nouveaux heurts se déclarer après la prière du vendredi, mais un calme précaire régnait. Selon des sources locales, de nouveaux renforts sécuritaires ont continué à affl uer vers la capitale du M’zab, des gendarmes notamment, pour sécuriser les quartiers. Mille élé-ments seraient arrivés ainsi dans la région depuis quelques jours, en provenance de plusieurs wilayas du pays. Nos sources indiquent également que dans les quartiers les plus chauds, ce sont désormais les hommes du Darak que l’on voit le plus et non plus les policiers. Ce qui a suffi à faire croire que désormais la tendance du côté des autorités est au remplacement des hommes en bleu après la polé-mique qui n’a cessé d’enfl er sur l’aptitude de leur intervention pour contenir les troubles. Par ailleurs, la cité et ses environs étaient sur-

volés par deux hélicoptères de la gendarmerie.

CALME PRÉCAIRE

C’est dire l’atmosphère tendue qui persiste, notamment après le pic de violence atteint samedi dernier avec la mort de trois jeunes dans des conditions non élucidées jusqu’à présent. Hier encore, la vieille ville restait

paralysée alors qu’un semblant d’activité paraissait reprendre au centre de la cité. Les dégâts subis par les commerces sont énormes et les évaluations sont en cours. Dans une missive adressée au wali, apprend-on, la direction de l’éducation a avoué toute son impuissance à assurer les cours. Même si cela peut paraître un dégât collatéral, en la circonstance,

la suspension des cours dans les écoles, en raison des heurts, entraîne des retards qu’il est diffi cile de rattraper et pour l’heure aucun programme spécial n’est préconisé pour y pallier. A noter enfi n que la Fête du tapis, une des principales attractions culturelles et commerciales de la cité, a été annulée cette année. R. P.

Par Mgr Claude Rault (*)

Bien chers amis,

Devant les épreuves et les divisions que traverse la vallée du M’zab, je me permets

de vous faire parvenir ce message de profonde amitié et de paix. Depuis trois mois, la vallée est éprouvée par des événements dramatiques dont souffrent la plupart d’entre vous. Quelle que soit la communauté à laquelle vous appar-tenez, vous êtes durement éprouvés. Les uns pleurent des morts, victimes de violences ; d’autres souffrent de blessures, d’incendies de maisons, de boutiques ou de lieux de travail, voire même de profanation de lieux sacrés. C’est une souffrance qui vous atteint tous, c’est une souffrance qui nous atteint. Mais ce qui fait aussi fortement souffrir, c’est la division qui traverse les deux communautés. Depuis plusieurs siècles vous viviez en paix, malgré des affrontements passagers qui ont touché vos communautés et parfois vos familles. La sagesse a toujours été victorieuse, avec l’aide de Dieu. Aujourd’hui, les blessures

sont profondes et elles sont alimentées par de fausses rumeurs qui ne font qu’augmenter la violence des agresseurs, quels qu’ils soient, et que rien ne semble contrôler. Il ne s’agit pas, ici, de rechercher les causes multiples qui ont provoqué ces actes de violence et qui sont ve-nues briser l’unité fragile qui s’est construite entre vous. Beaucoup se sont côtoyés et ont collaboré dans les lieux de travail et le bon voisinage, et ils désirent que cela continue. Les artisans de paix ne manquent pas mais ils ont du mal à se faire entendre. Nous sommes témoins des gestes de réconciliation et d’amitié. Ce que je voudrais vous dire, c’est que nous, petite communauté chrétienne du M’zab, nous souffrons avec vous tous. Notre amitié veut aller au-delà des différences qui peuvent vous séparer. La différence peut être une miséricorde de Dieu. Nous-mêmes sommes très touchés par l’accueil et l’hospi-talité que vous nous avez toujours manifestés. Nous sommes là, au milieu de vous, pour être des artisans de paix et de réconciliation. Avec vous, nous pleurons les victimes de ces vio-

lences, morts, blessés, familles éprouvées par les incendies de maisons et lieux de travail. La paix est un don de Dieu. De tout notre cœur, chaque jour nous prions le Dieu Unique et Miséricordieux pour qu’Il sème la paix dans les cœurs et dans les communautés. Car notre Dieu à tous est un Dieu de paix, de concorde et de pardon. Frères et sœurs de la vallée du M’zab, nous désirons continuer à collaborer avec vous pour que cette paix qui vient de Dieu vous enveloppe tous de Sa Miséricorde. Qu’Il accueille en son Paradis les morts tom-bés sous la violence, qu’Il apaise les esprits et les cœurs. Qu’Il nous conduise tous sur la voie de la réconciliation et du pardon. Que le Dieu qui a pour nom «La Paix» vous bénisse et que, de nouveau, la vallée du M’zab devienne un lieu de fraternité et de bon voisinage. Vers Dieu nous faisons monter notre humble prière pour chacun d’entre vous, pour vos familles et vos communautés. C. R.

(*) Evêque de la communauté catholique du Sud algérien

Ghardaïa, le 18 mars 2014

PH

OT

O :

H.

LYÈ

S

LETTRE DE L’ÉVÊQUE DE LA COMMUNAUTÉ CATHOLIQUE DU SUD

A tous nos amis de la vallée du M’zab

OPÉRATION DE PIRATAGE INFORMATIQUE

L’Algérie ciblée par la France

A près les révélations sur les écoutes américaines ciblant de nombreux pays, une nouvelle accusa-tion d’espionnage émanant des services secrets

canadiens a visé cette fois la France. Les services cana-diens ont révélé l’existence d’une «vaste opération de piratage informatique français, qui aurait débuté en 2009 et se poursuivrait toujours, grâce à un implant espion», indique le journal Le Monde dans son édition d’hier, en notant que la France ferait moins sa victime aujourd’hui face aux activités de la NSA à son encontre. L’Algérie fait partie des cibles concernées par ces opérations d’espionnage français «tous azimuts visant des pays aussi bien amis que jugés dangereux», note le même quotidien. Selon la note interne des services cana-diens que Le Monde a consultée grâce aux archives de la NSA révélées par Edward Snowden, six institutions iraniennes liées au programme nucléaire sont concer-nées par cette opération d’espionnage. Mais ladite opération ne viserait pas que les installations nucléaires, les services secrets techniques canadiens, Centre de la sécurité des télécommunications du Canada, «relèvent la présence de cet implant au Canada, en Espagne, en Grèce, en Norvège ainsi qu’en Côte d’Ivoire et en Algérie». L’espionnage français opère dans une zone géographique baptisée «Anciennes colonies françaises», dont l’Algérie. «Alger a rompu le dialogue avec Paris en 2009, alors que le pays reste un acteur régional de première importance pour la France, notamment sur les questions de sécurité», souligne le même article. «Nous estimons, avec un degré modéré de certitude, qu’il s’agit d’une opération sur des réseaux informatiques soutenue par un Etat et mise en œuvre par une agence française de renseignement», souligne dans sa note le CSEC. «Une conclusion qui a été partagée avec les quatre autres membres du cercle fermé appelé les Five Eyes qui réunit les services secrets américains, britanniques, austra-liens, canadiens et néo-zélandais», indique l’article du journal Le Monde. Pour le cas iranien, l’implant espion a ciblé le ministère des Affaires étrangères, l’Université des sciences et de la technologie d’Iran, l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, l’Organisation pour la recherche iranienne pour les sciences technologiques et l’université Malek Ashtar à Téhéran, soit des établisse-ments sous le contrôle des services de sécurité iraniens, précise le même article. Le terrain iranien est déjà sous la loupe de Washington et de Tel-Aviv. «Après avoir collecté assez d’informations sensibles, on peut alors commencer à échanger avec nos amis américains, britanniques, allemands ou israéliens, en se gardant de dévoiler les moyens qui nous ont permis de les trouver car, alliés ou pas, s’ils comprennent nos tech-niques, ils prennent des contre-mesures pour se protéger, ce qui nous contraint à développer de nouveaux outils informatiques, ce qui coûte de l’argent», déclare une source du renseignement français au journal Le Monde. Un média francophone canadien a aussi été la cible de l’implant espion. N. B.

De nouveaux renforts de la gendarmerie pour sécuriser la vallée

Page 5: El Watan 22.03.2014

L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 5

DEUXIÈME TRIMESTRE SCOLAIRE

Dysfonctionnements dans l’évaluation

PH

OT

O :

B.

SO

UH

ILP

HO

TO

: E

L W

ATA

N

ORAN

Tension après l’immolation par le feu de deux jeunes

Les deux jeunes Oranais qui se sont immolés par le feu, jeudi dernier, ont rendu l’âme lors de leur évacuation vers l’hôpital militaire

de Aïn Naâdja, à Alger. Ils ont trépassé alors que l’ambulance qui les transportait se trouvait à proximité de la commune de Gdyel. Le drame a eu lieu jeudi dernier à Hassi Labiodh, entre El Kerma et Sidi Chahmi. La première victime (21 ans) était le cadet d’une famille de quatre enfants à laquelle on avait signifié un avis d’expulsion. «Cette famille occupait ce logement depuis l’indépen-dance. A plusieurs reprises, elle a postulé pour un logement social, vainement. Imaginez un peu la désarroi des membres de cette famille quand ils ont appris qu’ils faisaient l’objet d’un avis d’expulsion», nous a confié un proche. Jeudi matin, quand l’huissier est arrivé pour faire exécuter la décision d’expulsion, le jeune homme s’est immolé par le feu en signe de protestation. Son plus proche ami, âgé de 26 ans, s’est jeté sur lui pour l’en empêcher. Hélas, le mal était fait et les deux malheureux ont brûlé ensemble. Ce drame a suscité un véritable tollé à Hassi Labiodh ainsi que dans la commune voisine d’El Kerma. Des routes sont restées blo-quées toute la journée de jeudi. La tension était palpable. Ce qui a mis en colère beaucoup de jeunes est le fait que la Protection civile ait tardé à intervenir. Selon eux, les deux corps se sont consumés longtemps avant que n’interviennent les pompiers. D’où la colère et l’indignation. Face à une telle situation, pour calmer quelque peu les esprits, le wali d’Oran a décidé de geler, jusqu’à nouvel ordre, tout avis d’expulsion. En outre, au-delà de ce drame, les jeunes sont égale-ment sortis pour exprimer leur ras-le-bol : Hassi Labiodh est en effet une zone isolée, dont les routes sont toutes défoncées et où il n’y a aucune aire de loisirs. «Ici il n’y a rien, nous sommes les laissés-pour-compte de la wilaya d’Oran», nous dit, amer, un jeune habitant. Akram El Kébir

TRAFIC DE DROGUE

11 quintaux de kif saisis à Tlemcen Les éléments des garde-frontières ont déjoué,

jeudi dernier près de Boukanoune, dans la wilaya de Tlemcen, une tentative d’introduction sur le territoire national de 1074 kg de kif traité en provenance du Maroc, a appris l’APS hier auprès des services de la Gendarmerie nationale. Effec-tuée près de la bande frontalière, aux environs de Boukanoune, cette opération a permis l’arres-tation d’une personne de nationalité marocaine, âgée de 21 ans, prise en flagrant délit, a-t-on sou-ligné de même source. Lors d’une patrouille pédestre effectuée à une centaine de mètres de la bande frontalière, les gardes-frontières ont intercepté six baudets qui traversaient la frontière en provenance du Maroc, portant des sacs bourrés de kif, a-t-on ajouté. Les gardes-frontières ont lancé un ratissage des zones limitrophes, qui a conduit à la découverte de quatre autres baudets qui portaient le même type de sacs, avant l’arrestation du narcotrafiquant marocain tirant un autre âne qui transportait aussi la même substance. Une enquête a été ouverte par les services de la Gendarmerie nationale pour élu-cider cette affaire. R. S. et agence

D es invalides de l’armée, qui étaient contractuels, dont le contrat a été résilié

en raison d’invalidité suite à un accident de travail, mesures disciplinaires ou fin de contrat, entameront, à partir de demain, une grève de la faim à la Grande-Poste d’Alger, avec leurs femmes et enfants.Touhami Hadidi, porte-parole des soldats invalides, a indiqué, lors de son passage mercredi dernier à El Watan, que «l’Etat doit reconsidérer la catégorie des invalides et nous octroyer la pension de retraite à partir de la date de résiliation de nos contrats, car jusqu’à présent, nous ne bénéficions que de la prime d’invalidité». «Le taux d’invali-dité est de 10 à 100%. Ceux concernés par les taux de moins de 55% ne jouissent pas de couverture sociale. En 2011, les auto-rités nous ont promis de régulariser notre situation, mais rien n’a été fait», a précisé M. Hadidi. Une correspondance a été adres-sée à la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (CCNPPDH). De même, «les invalides de l’armée ont été reçus, mardi dernier, par un conseiller de Farouk Ksen-tini, président de la CCNPPDH», a indiqué M. Hadidi. «Il nous a annoncé que notre problème sera pris en charge sérieusement et

que la commission saisira la présidence de la République pour régler le problème défini-tivement. Mais en attendant, nous ne chan-geons pas la date de notre grève», a ajouté le porte-parole. Dans le courrier, dont nous dé-

tenons une copie, les invalides expliquent que «le ministère de la Défense tarde à apporter la solution à ce dossier. D’autres catégories, ayant lutté contre le terrorisme, ont pourtant acquis leurs droits». M. B.

ILS ENTAMERONT UNE GRÈVE DE LA FAIM À PARTIR DE DEMAIN

Des invalides de l’armée exigent la pension de retraite

L ’anarchie totale ! L’éva-luation des élèves à la fin du deuxième trimestre n’a

répondu à aucun standard, dé-noncent les parents d’élèves. Les associations des parents d’élèves ont d’ailleurs relevé plusieurs dysfonctionnements dans l’or-ganisation des compositions du deuxième trimestre, changeant ainsi toutes les modalités d’éva-luation. Selon M. Benzina, pré-sident de l’Organisation natio-nale des parents d’élèves, la grève de près d’un mois tenue au début du deuxième trimestre par plusieurs syndicats d’ensei-gnants et l’important mouve-ment de protestation mené par les lycéens ont chamboulé le calendrier des compositions à tel point que même «des établisse-ments parmi ceux qui n’ont pas été touchés par la grève ont été perturbés, sous la pression des élèves». Selon cette organisa-tion, la décision prise par le mi-nistère de l’Education nationale consistant à donner aux chefs d’établissement scolaire toutes les prérogatives pour l’organi-sation des compositions de cette fin de trimestre n’a pas eu l’effet escompté. Ainsi, selon notre interlocuteur, «la plupart des établissements ont été touchés par des perturbations. Dans certains cas, les élèves n’ont pas voulu faire de compositions, les notes des devoirs ont donc remplacé tout simplement celles des compositions». Dans un

autre établissement, l’évaluation n’a pas encore été faite, ce qui a déstabilisé les élèves et leurs parents, sachant qu’un blanc dans le bulletin pourrait être nocif pour un élève qui envisage de postuler, plus tard, pour une formation ou pour des études universitaires à l’étranger. Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) estime, pour sa part, que la plupart des lycées ont recouru au système d’évaluation leur permettant de ne pas perdre trop de temps. C’est-à-dire, ex-plique Idir Achour, porte-parole de ce syndicat, en prenant en compte les notes obtenues en lors des devoirs, même si plu-sieurs établissements n’ont pas

été concernés par la grève des enseignants. «Dans certains éta-blissements de la wilaya de Bé-jaïa, les élèves ont refusé toute forme d’évaluation pour le deu-xième trimestre, ce la laissera paraître un blanc pour les notes et les moyennes concernant cette étape et pourrait causer un sérieux préjudice aux élèves concernés», s’inquiète le même syndicaliste. Concernant les notes et autres moyennes obte-nues par les élèves ayant subi les épreuves de la fin du deuxième trimestre, dans les délais régu-liers, les résultats étaient «plutôt meilleurs que ceux enregistrés à la fin du premier trimestre», révèle le CLA, qui effectue des

enquêtes trimestrielles sur les résultats des élèves. Le CLA et l’organisation nationale des parents d’élèves, qui estiment que près de 60% des élèves ont obtenu la moyenne, s’inter-rogent sur les mécanismes dont se dotera la tutelle pour mettre fin à cette anarchie. «Les élèves continuent de subir les consé-quences des dysfonctionnements du secteur et cela se répercute sur leur niveau. Ce qui fait peur aujourd’hui c’est qu’on soit arrivé à un point où l’on n’est même pas certain d’organiser des examens dans les délais fixés», s’inquiète le représentant d’une association de parents d’élèves. Fatima Arab

Les concernés demandent des pensions calculées à partir de la date de résiliation de leur contrat

Un bain de soleil, faute de consensus entre les syndicats de l’éducation et le ministère de tutelle

Page 6: El Watan 22.03.2014

É C O N O M I E

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 6

ALORS QUE LE RACHAT DE FAGORBRANDT EST BLOQUÉ EN ESPAGNE

Le gouvernement français défend le dossier Cevital● Cevital avait présenté une offre de reprise de 1200 salariés sur les 1800 que compte le groupe en France,

en plus de 300 autres en Irlande et 300 en Pologne.

Alors qu’il approchait de son but dans l’affaire de rachat des usines FagorBrandt en France,

Issad Rebrab se retrouve au point de départ et risque de perdre le marché qui s’offrait à lui. Le problème que ren-contre Cevital depuis quelques jours vient d’Espagne, où un tribunal basque devait lui donner l’autorisation de ra-cheter les marques sous lesquelles sont fabriqués les produits électroménagers en France. Le tribunal de commerce de San Sebastian, auquel a été soumis le dossier, a finalement décidé de bloquer la transaction en rejetant une offre de 25 millions d’euros présentée par M. Rebrab, exigeant 10 millions de plus, soit 35 millions d’euros assortis de garanties supplémentaires en cas de paiement par tranches. Une mauvaise nouvelle pour Rebrab, mais aussi pour les autorités françaises qui comptaient

sur la reprise des usines par Cevital pour quelque 100 millions d’euros, afin de sauver au moins 1200 salariés sur les 1800 que comptent les sites de production et de relancer la produc-tion des entreprises d’électroménager menacées de liquidation judiciaire.

DUEL FRANCO-ESPAGNOL

Selon un article publié hier sur le site internet du journal Le Monde, «le ministre du Redressement produc-tif, Arnaud Montebourg, n’ayant pas réussi à régler la situation, Mati-gnon et l’Elysée sont montés au front ces derniers jours». Selon le journal, «François Hollande et les dirigeants français ont abordé le sujet avec leurs homologues espagnols à l’occasion du Sommet européen, jeudi 20 mars à Bruxelles». En France, le tribunal de commerce de Nanterre avait reporté

à plusieurs reprises l’étude du dos-sier présenté par Cevital afin de lui permettre de finaliser le rachat des marques auprès de la maison mère en Espagne. Le dernier délai a été fixé au 27 mars, ce qui explique le malaise des décideurs français qui risquent de se retrouver incessamment face à un grave problème social à cause de la surenchère espagnole. En cette période de crise, chacun des deux pays euro-péens essaye de tirer le maximum de cette affaire, surtout que les repreneurs ne se bousculent pas au portillon. Selon Le Monde, les pouvoirs publics français ne désespèrent pas de faire aboutir le dossier. Le journal cite des sources selon lesquelles un message a été passé aux Espagnols pour que la question des marques ne bloque pas «un projet majeur». Le journal précise qu’en l’absence d’offre, «le

tribunal français n’aurait alors d’autre choix que de prononcer la liquidation immédiate de FagorBrandt, suivie du licenciement de tout l’effectif». Il est à savoir que M. Rebrab a présenté, il y a quelques mois, la meilleure offre pour la reprise de FagorBrandt, placé en redressement judiciaire en novembre. D’autres repreneurs potentiels ont pré-féré jeter l’éponge face à la complexité du dossier et au nombre important de travailleurs concernés. Cevital avait présenté une offre de reprise de 1200 salariés sur les 1800 que compte le groupe en France, en plus de 300 autres en Irlande et 300 en Pologne. M. Rebrab avait cependant exigé d’ob-tenir les marques Vedette, Sauter, De Dietrich et EasyCook détenues par une filiale irlandaise du groupe espagnol Fagor, lui-même en dépôt de bilan.

Zhor Hadjam

L’Algérie a été classée au 96e rang, sur un total de 160 pays dans le monde, en matière d’indice

de performance logistique (LPI), en 2014, selon le rapport publié, jeudi dernier, par le groupe de la Banque mondiale (BM), sur les «Services logistiques du commerce dans l’économie mondiale 2014». Ce rapport évalue les facteurs de développement du commerce, notamment, le rendement des services douaniers, la qualité de l’infrastructure et la rapidité des livraisons.Sur un total moyen de 5 points, l’Algérie a réalisé un score de 2,65 points, sur la base de différents critères : l’efficacité des processus de dédouanement (2,71 points), la qualité des infrastructures commerciales et des infrastructures de transports connexes (2,54 points), la facilité de l’organisation des expéditions de marchandises à des prix concurrentiels (2,54 points), la qualité des services d’infrastructure (2,54 points), la capacité de suivi et de traçabilité des consi-gnations (2,54 points) et la fréquence avec laquelle les expéditions arrivent au destinataire, dans les délais prévus (3,04 points).Ce rapport biennal, lancé depuis 2007, a fait état, dans son édition 2014, d’un grand écart entre les pays les plus et les moins performants dans le domaine

de la logistique commerciale. Cet écart persiste en raison de la complexité des réformes liées à la logis-tique et du manque d’investissements dans les pays en développement.Les données contenues dans cette étude proviennent d’une enquête menée auprès de plus de 1000 profes-sionnels de la logistique. «L’objectif de cet indice est de rendre compte d’une réalité assez complexe, en l’occurrence les caractéristiques de la chaîne logis-tique», explique Jean-François Arvis, spécialiste du transport et fondateur du projet LPI. Selon lui, dans les pays où les coûts logistiques sont élevés, ce n’est souvent pas la distance entre les partenaires commer-ciaux, mais la fiabilité de la chaîne logistique qui est le principal facteur de renchérissement de ces coûts.Il est presque universellement reconnu, a précisé la BM, que «la faible efficacité de la chaîne logistique est le principal obstacle à l’intégration commerciale dans le monde moderne. Dans les pays où les coûts logistiques sont élevés, ce n’est souvent pas la dis-tance entre les partenaires commerciaux, mais la fiabilité de la chaîne logistique qui est le principal facteur de renchérissement de ces coûts». L’organisa-tion souligne, par ailleurs, qu’au cours des dernières années, «la baisse des droits de douane à l’échelle

mondiale a fait émerger la logistique et d’autres aspects de la facilitation des échanges comme des postes de réduction des coûts commerciaux». Selon une étude de 2013, menée par la BM et le Forum éco-nomique mondial, la réduction des coûts de transac-tion élevés et des tracasseries administratives inutiles, auxquels font face les commerçants, pourrait doper le PIB mondial. En janvier, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a finalisé un «accord de facili-tation des échanges» qui définit des normes pour des procédures douanières plus rapides et plus efficaces et prévoit des dispositions pour l’assistance technique et la formation dans ce domaine. En octobre dernier, la Banque mondiale et six autres institutions finan-cières multilatérales ont appuyé les efforts de l’OMC dans une déclaration commune. Notons enfin que le rapport de 2014 relève que les pays à revenus élevés figurent parmi les meilleurs du classement. L’Allemagne se classe au premier rang, suivie de la Norvège, la Belgique, la Grande-Bretagne, Singapour, la Suisse. Concernant les autres pays arabes, les Emirats arabes unis sont classés au 27e rang, le Qatar au 29e, l’Arabie Saoudite au 49e, le Bahreïn au 52e, la Tunisie au 110e, la Libye au 118e, la Mauritanie au 148e. Lyes Mechti

Selon le dernier rapport du Conseil mondial du tourisme et du voyage

(WTTC), la contribution du secteur du tourisme et du voyage en Algérie dans le PIB national est passée de 8% en 2013 à 8,1% en 2014. Le rapport intitu-lé : «L’impact économique du tourisme et du voyage», réalisé dans 184 pays, souligne que cette progression timide a permis tout de même de générer 364 000 emplois en 2013, ce qui représente 3,5% de l’emploi total du pays et devrait atteindre 379 000 emplois en 2014, soit une augmentation de 4%, poursuit le rapport qui précise que

ces emplois incluent «les hôtels, les agences de voyages, les compagnies aériennes et autres services dans le transport ainsi que toutes les activités de restauration et de loisirs soutenues directement par les touristes». Cepen-dant, le rapport a relevé que le nombre de visiteurs étrangers demeure presque insignifiant. Quelque 2,6 millions de touristes in-ternationaux sont attendus en 2014, contre 10,2 millions pour le Maroc et 6,3 millions pour la Tunisie. Le tou-risme en Algérie reste ainsi dominé par le tourisme domestique qui a représen-

té 97,3% du PIB direct du secteur en 2013. Par ailleurs, les investissements dans le tourisme n’ont toujours pas atteint le niveau souhaité, le montant s’élève ainsi à 153,3 milliards de dinars en 2013 et ne devrait augmenter que de 1% en 2014, souligne le rapport. Ainsi, l’Algérie occupe le bas du clas-sement en matière de part du secteur touristique dans le PIB et est classée la 111e place sur 184 pays, loin derrière la Tunisie (49e) et le Maroc (38e).Globalement, le rapport a indiqué que l’industrie touristique a pesé pour 7000 milliards de dollars dans le PIB

mondial en 2013, soit plus que les 6600 milliards de dollars qu’elle représentait en 2012. Le secteur aurait ainsi contribué à l’économie internationale à hauteur de 9,5% et employé 266 millions de personnes. Pour l’année en cours, le WTTC table sur une nouvelle crois-sance de 4,3% de l’industrie tou-ristique internationale, mais émet toutefois la condition que les gouver-nements assouplissent les politiques de délivrance de visas et déploient «des politiques fiscales intelligentes plutôt que punitives». L. M.

PERFORMANCE LOGISTIQUE

L’Algérie classée au 96e rang

INDUSTRIE DU TOURISME

Une contribution de 8,1% au PIB national

BRÈVES

MOSCOU SUPPRIME UN

AUTRE RABAIS À L’UKRAINE

La Russie a annoncé, hier, la suppression du rabais qu’elle accordait à l’Ukraine sur le prix du gaz en échange de l’utilisation d’une base navale en Crimée, après avoir décidé récemment de mettre fi n à une autre baisse de prix. Avec le rattachement de la Crimée à la Russie, «la notion de baisse du prix du gaz accordée à l’Ukraine pour la base de la fl otte de la mer Noire n’existe plus», a déclaré au quotidien économique Vedomosti Dmitri Pescov, le porte-parole du président russe, Vladimir Poutine. Cette baisse de 100 dollars pour 1000 m3 avait été décidée entre le président ukrainien pro-Kremlin, Viktor Ianoukovitch, et le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, en avril 2010, dans le cadre d’un accord de prolongement de la présence de la fl otte de la mer Noire, en Crimée. L’Ukraine devra payer 480 dollars les 1000 m3 de gaz, un des prix les plus élevés d’Europe.

FITCH LÈVE SA MENACE SUR LES

ÉTATS-UNIS

L’agence d’évaluation fi nancière Fitch Ratings a confi rmé hier la note maximale «AAA» des Etats-Unis, qu’elle avait envisagé de baisser à l’automne, en raison de l’impasse au Congrès sur le plafond d’endettement du pays. Cette note, qui avait été placée sous revue à la mi-octobre dans la perspective d’un possible abaissement, est désormais dotée d’une perspective «stable», ce qui implique que Fitch n’envisage plus de la modifi er à moyen terme. «Les crises sur le plafond d’endettement en août 2011 et octobre 2013 ne semblent pas avoir aff ecté les rendements des emprunts publics», estime l’agence américaine dans un communiqué. Elles n’ont pas été néfastes non plus sur «le rôle du dollar américain, la fl exibilité fi nancière du pays ou la tolérance à la dette». «L’économie est l’une des plus productives, dynamiques et avancée sur le plan technologique, soutenue par des institutions fortes», souligne l’agence qui observe aussi qu’«une solide consolidation fi scale a été réalisée». «Les prévisions de croissance sont plus robustes et la tendance démographique moins préoccupante que dans beaucoup d’autres pays avancés», ajoute Fitch. Le Congrès a autorisé en février le gouvernement à emprunter sans limite jusqu’en mars 2015.

Page 7: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 7

ALGER INFODES PROJETS D’ÉQUIPEMENTS SONT ANNONCÉS

L’attente de la populationde Baraki n’a que trop duré !

● Les habitants de cette commune au sud-est de la capitale souffrent de l’absence d’équipements et de la dégradation de leur cadre de vie.

PH

OT

OS

: D

. R

.

Quelles sont les priorités de votre équipe ?L’exécutif communal a pu se constituer grâce à une alliance entre quatre partis (RND, MPA, Fadjr El Djedid et FFS). Nous avons convenu de fusionner tous les programmes respectifs de toutes nos formations. Le point sur lequel nous nous sommes entendus est celui d’améliorer le cadre de vie des citoyens de notre commune en prenant par exemple à bras-le-corps de manière définitive le problème de la collecte des ordures ménagères. La création d’un EPIC par la wilaya, en l’occurrence Extranet, est venue soutenir un effort mené par notre APC. Nous avons décidé d’engager des axes prioritaires à travers la prise en charge, par exemple, du marché communal, où il nous était impossible d’accéder auparavant. Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a décidé, et nous l’en remer-cions, de faciliter l’acquisition de matériel roulant avec la simple procédure de gré à gré. Les besoins de l’APC sont estimés à une vingtaine de bennes-tasseuses, nous allons en acquérir une dizaine. Tout ce matériel sera mis à la disposition de l’établissement de la wilaya, qui ne peut pas couvrir tous les secteurs avec la dizaine de camions de notre service de voirie. Nous avons eu, en plus, l’auto-risation pour l’installation d’une régie communale d’une trentaine d’agents chargés des opérations d’enlèvement des gravats.

La commune souffre du manque d’équipements de proxi-mité dans les quartiers et lotissements… Nos besoins sont importants. Des projets sont engagés. Nous comptons en effet lancer des projets de réalisation, d’extension et de démolition de certaines infrastructures. Pour le volet éducation seulement, nous souhaitons la réalisation de deux autres lycées, qui réduiront la pression sur les trois autres réalisés presque dans une seule portion (partie nord-centre, El Merdja, Bentalha). Nous projetons de réaliser quatre CEM. Nous en avons d’ores et déjà

lancé deux. Des opérations d’extension de quatre autres écoles primaires sont programmées. Nous avons décidé d’éliminer définitivement les quatre écoles en amiante.

Les équipements seront-ils disponibles dans le pôle urbain de Houch Mihoub ?La wilaya a pris la ferme décision de ne plus livrer de sites d’habitation sans les équipements d’accom-pagnement. Il est prévu la réalisation en plus d’un CEM, d’une polyclinique et d’une maison de jeunes, actuellement en chantier au site des 568 Logts. Il s’agit aussi d’installer un mini-complexe, un CFPA, en plus d’un lycée qui, pour ce dernier, connaît malheureusement un problème lié à la nature juridique de l’assiette de terrain, propriété d’un privé. Les autorités locales ont également décidé d’aménager une bibliothèque et un centre de soins à la cité des 2004 Logts ainsi qu’un bloc administratif composé d’une annexe communale et de locaux. L’appel d’offres, infructueux, sera relancé.

La commune accueille d’importants projets de logements…Un pôle urbain est en réalisation à Houch Mihoub et à Bentalha, plus loin. L’Etat compte réaliser au total 4446 logements à Baraki. Les trois OPGI d’Alger (Hussein Dey, Bir Mourad Raïs et Dar El Beïda) et un promoteur turc sont à pied d’œuvre pour réaliser des logements, dont une partie a démarré effectivement.

La commune bénéficiera-t-elle de quotas ?Nous voulons que les pouvoirs publics fassent bénéficier nos ci-toyens de quotas. Nous avons engagé des procédures pour y parve-nir. Le dernier quota de logements de type social dont a bénéficié l’APC remonte à l’année 2011. On a été destinataires de seulement

60 logements, alors que les dossiers de demande dépassent allègrement les 5000. S’agissant de la formule LSP, l’APC a bénéficié de 400 loge-ments, mais la moitié seulement a été réalisée à Chrarba. Les bénéficiaires ont été appelés par l’OPGI de Dar El Beïda pour payer leur tranche. Nous avons également le projet APC-CNEP qui s’empêtre dans des problèmes de bureaucratie. Seuls les gros œuvres touchent 288 logements.

Pour rester dans la question du logement, on s’interroge sur le site de Diar El Baraka qui a connu des mouvements de protestation cycliques. Y a-t-il une opération de relogement dans l’immédiat ?

Le dossier est traité au niveau de la wilaya déléguée de Baraki. Nous n’avons pas d’informations sur la date de relogement ni même sur le nombre exact de familles concernées. Près de 1800 dossiers sont déposés. Leur étude est toujours en cours. Nous ne pouvons pas avancer une date exacte. Deux grands problèmes se posent aux autorités, dont l’un concerne l’éclatement familial. Pour la seule année 2013, nos services ont enregistré 60 demandes d’enregistrement de mariages. L’autre point a trait aux personnes «infiltrées», qui s’installent chez leur famille par alliance. Deux opérations de relogement ont été menées en 2004 et 2010. Je ne peux pas m’avancer sur la prochaine échéance. L’opération de relogement, annoncée par la wilaya, concernera les habitants du RHP et d’autres sites, mais aucune priorité n’est établie pour notre commune. Nadir Iddir

Une fine couche de poussière enveloppe Baraki. L’axe principal est pareil à un champ de bataille où il est difficile de

marcher. Les trottoirs, refaits pourtant avec des pavés, s’étaient gondolés. Les racines des quelques arbres qui lon-gent cette route surgissent de terre. «C’est la nature qui reprend ses droits. Ils (les pouvoirs publics) ont beau reta-per ces routes, la terre nourricière ne se fait jamais oublier», signale K. Belahcène, sexagénaire attablé à la terrasse de l’un des nombreux bouibouis de cette ville, où les senteurs de la plaine ont disparu, sans que la modernité s’installe. Le «vieux Baraki», «dessiné» par les colons, a été encerclé ces dernières années par les nombreux lotissements sortis de terre dans une commune qui compte au moins 130 000 habitants. Sur le grand boulevard Belarbi, des travaux d’assainissement sont en cours, avec tous les désagréments subis par les automobil-istes et les riverains. Programmé en 2008 par la commune, qui a connu une insta-bilité chronique (ses deux précédents P/APC avaient été écroués pour, entre autres, détournement de deniers publics), le projet vient d’être repris par la direction des res-sources en eau (DRE). «Nous avons décidé de reprendre le réseau sur une distance de 1,2 km. Il s’agit pour la direction d’éviter les risques de MTH, de rénover la conduite vétuste et lutter contre les inondations dans cette partie de la ville», signale le subdivision-naire de l’Hydraulique, Mohamed Ouadfel. Le boulevard sera également repris par l’APC. «Une opération d’élargissement est inscrite pour une enveloppe de 80 millions de dinars. Nous allons gagner deux mètres de part et d’autre de la chaussée. L’EPIC Edeval sera mise à contribution pour la réimplantation des arbres», précise le vice-président chargé des

finances de l’APC, Mehenna Yebda. Parmi les des grands soucis de l’APC figure le réseau routier complètement dégradé. Un projet de «reprise des nids-de-poule» est en-gagé pour une enveloppe de 1,2 milliard de centimes. «La superficie de notre commune est de 26 km2, d’où la difficulté de répondre aux besoins de tous les lotissements. Le projet de reprise du réseau routier est pris en charge conjointement par la wilaya déléguée, pour les chemins de wilaya (CW), et par l’APC pour les ruelles. Nous comptons reprendre par exemple l’axe prioritaire Saïd Yahiaou qui constitue un point noir. Des travaux avaient été engagés ailleurs, à Haouch Mihoub et El Ghouazi», relève le président de l’APC par intérim, Ghrib Saïd, en faisant remarquer que l’éclairage public devra être généralisé à la

faveur d’une opération à laquelle une envel-oppe de 14 millions de dinars a été dégagée.

RÉGULARISATIONS À L’ARRÊT

L’APC a vu sortir de terre, depuis les attribu-tions de terrain de 1989, six nouveaux lotisse-ments où les équipements font défaut. L’Etat a décidé de viabiliser tous ces sites, mais se pose toujours le problème de la régularisation des habitations. «Il existe au moins 7000 lots. La loi 15-08 sur la mise en conformité n’a concerné qu’une partie des quartiers. Seule une dizaine d’habitations sur les 600 soumises à la DUCH ont été régularisées par la commission de la wilaya déléguée. Le projet est relancé pour trois ans», précise M. Ghrib. L’absence d’équipe-ments de proximité est un problème qui se pose dans cette commune du sud-est de la capitale,

qui a connu des accès de colère réguliers de Diar El Baraka et de la cité Haouch El Mihoub où ont été parquées des populations «hétérogènes» venues de quartiers populaires de Oued Koreich, El Harrach et Belouizdad. Le foncier, dilapidé pendant des années, se fait rare. Rares sont aussi les infrastructures déjà réalisées dans une commune où les jeunes sont délaissés. Les sta-des sont des terrains vagues dépourvus de tout. Les projets annoncés ne seront concrétisés que dans quelques années, tel ce stade olympique de Baraki, dont l’ouverture est annoncée pour fin 2015. La direction des équipements a repris le projet, confié dans un premier temps à la Direc-tion de la jeunesse et des sports (DJSL). En at-tendant, la population se débrouille comme elle peut en investissant des espaces déjà aménagés, comme c’est le cas à Benghazi où un terrain vague est occupé par les jeunes et les enfants. «L’APC a proposé à la DJSL l’homologation de cinq stades dont celui de Benghazi. Nous avons également programmé la réalisation d’une deuxième tribune au stade de Bentalha», promet le P/APC. De petites satisfactions sont néan-moins signalées : la wilaya a décidé d’aménager la cité des 2004-Logts. L’entreprise Savialk d’El Harrach, entreprise de wilaya, a d’ores et déjà engagé des travaux de réhabilitation des parties communes. «La DARC (Direction de l’aménagement des vieux quartiers, Ndlr) a engagé des opérations de ravalement des façades. La DRE (Hydraulique), a repris l’as-sainissement. Notons toutefois que l’OPGI de Dar El Beïda, qui doit curer les caves inondées de cette cité, ne coopère pas», précise le P/APC. Dans cette cité livrée au début des années 80 et où rien n’est proposé à la population, des locaux du Président sont déjà exploités. «Deux locaux ont ouvert. Deux autres bénéficiaires sur la tren-taine ont été mis en demeure par huissier pour ouvrir», signale M.Yebda, qui assure que l’APC a bénéficié de 168 locaux à usage professionnel, dont 68 étaient dans les ex-galeries. Nadir Iddir

GHRIB SAÏD. Président par intérim de l’APC de Baraki

«Les demandes de logement de Diar El Baraka sont à l’étude»

Le maire et ses adjoints supervisant les travaux d’assainissement

Page 8: El Watan 22.03.2014

L’événement fêté dans l’anonymat

● L’association des parents d’enfants trisomiques mène toujours son combat pour la création d’un établissement spécialisé pour cette catégorie.

La date est anodine pour les non initiés, mais le 21 mars, au-delà du fait qu’il repré-

sente l’arrivée du printemps et la fête mondiale de l’arbre, est éga-lement une journée dédiée aux tri-somiques. Sans tambour ni trom-pette, l’association des parents d’enfants trisomiques de la wilaya de Jijel a célébré, à sa manière, cet événement en organisant...sur le trottoir une exposition photos à la cité village Moussa. Rencontré fortuitement sur les lieux, Chaib Draa Mohamed, pré-sident de l’association a fait part de son amertume sur le fait que l’on ne prête pas attention à un tel événement. «Regardez, c’est dans l’anonymat le plus total que nous fêtons cette journée», déplore-t-il. «C’est vrai que nous n’avons pas invité des officiels ou des orga-nismes publics ou associatifs, mais on aurait souhaité qu’on fasse attention à nos enfants, à ces bambins souffrant de la triso-mie 21, qui, dans l’indifférence, sont livrés à la seule volonté de prise en charge de leurs parents», confie-t-il encore d’un air désa-busé. Son initiative s’est voulue une façon à lui de sensibiliser et d’informer les passants sur le cas de ces enfants. Il n’empêche que cette manière de faire a payé, puisque des curieux ont été attirés par les photos et les affiches portant des inscrip-

tions sur cette pathologie due à une défaillance génétique dans le système des chromosomes. Des explications ont été données sur place aux passants. Il faut dire que l’effort de cette association a porté, depuis quelques années, sur la création d’une école spécialisée dans la prise en charge des enfants trisomiques dans la wilaya de Jijel. Comptant actuellement 75 élèves, cet établissement est loin de ré-pondre à la forte demande qui se fait sentir. «Les enfants inscrits qui, ont d’ailleurs, réussi une parfaite intégration dans leur cursus scolaire, ont la chance de

vivre dans la ville de Jijel où on a pu mettre sur pied cette école au prix d’un grand sacrifice des pa-rents, car ailleurs, dans les autres agglomérations il n’y a pas d’es-paces d’accueil de ces enfants», déplore notre interlocuteur. L’autre objectif de cette associa-tion est de sensibiliser les respon-sables concernés pour l’ouverture d’autres centres et le recensement des enfants trisomiques dont les parents éprouvent de grandes difficultés. Sans moyens, ces der-niers n’arrivent pas à les placer dans les conditions idéales re-quises pour leur intégration. Tout en déplorant cet impair, le pré-

sident de l’association se réjouit que les enfants pris en charge à l’école ouverte à Jijel bénéficient de tous les égards. «En plus des cours d’orthophonie qui leurs sont prodigués, ils sont suivis sur le plan médical et bénéficient d’une activité sportive selon les critères médicaux requis», sou-tient notre interlocuteur. Pour lui, cette prise en charge a donné des résultats excellents, ce qui pousse, selon lui, à méditer sur l’importance de telles structu-res dans l’intégration des enfants trisomiques dans leur milieu so-cial, familial et scolaire.

Zouikri A.

VIADUC DE TABELLOUT À DJIMLAUN CHANTIER EN SOUFFRANCE

Retenu dans le cadre de la réalisation du grand ouvrage hydrique de Taballout, dans la com-

mune de Djimla, le viaduc en construction sur le même site est en butte à des difficultés. Nécessitant un renforcement en moyens humains et matériels, ce projet est également en attente de son alimenta-tion en électricité. Selon un responsable du projet, ce problème a entravé l’avancement des travaux. L’entreprise ENRGOA, chargée de la réalisation du projet s’est acquittée des frais de raccordement de l’électricité, mais l’opération n’a pas encore vu le jour. La direction de distribution, par la voie de son directeur, a évoqué un problème de sécurité pour expliquer ce retard dans l’alimentation en énergie électrique du chantier. «Nous avons tout prévu ; nos agents se sont déplacés sur les lieux et on a constaté que nous avons besoin de quelques aménagements sur le site pour éviter d’éventuels soucis de sécurité; une fois cet obstacle levé, le problème sera définiti-vement réglé ; nous sommes d’ailleurs en contact avec les responsables du projet», a déclaré le pre-mier responsable de la direction de distribution. Ces assurances surviennent au moment où le wali, Ali Bedrici, a, lors de sa visite du chantier, donné des instructions pour que soient respectées les délais de réalisation des travaux. Faute de quoi, a menacé le wali, l’entreprise réalisatrice sera soumise à des pénalités de retard. A noter que le projet en question concerne la réalisation d’une déviation de la RN77 traversant la cuvette du barrage sur une distance de 13 km, qui sera inondée lors du remplissage du bassin. Cette déviation est formée de deux viaducs d’une longueur respective de 1150 et 950 m pour une largeur de 10.08 m, ainsi qu’une route de deux de 5,6 km. Z.A.

COLLECTE DE VIVRES POUR LES ORPHELINS

Une campagne de collecte de vivres au profit des orphelins et des veuves démunis, sera lancée

ce samedi par l’association Kafil El Yatim. Cette association invite les bienfaiteurs à participer à cette action de solidarité en remplissant de denrées alimentaires non périssables (sucre, huile, pâtes, café, conserves, lait en poudre etc…) des paniers qu’ils trouveront au niveau des supérettes. Les denrées payées par les bienfaiteurs seront par la suite rassemblées pour une distribution au profit de ces familles nécessiteuses, qui ont été recensées par l’association, dont le siège se trouve à la cité Jasmin et à la cité Plage (près du Lycée Kaoula Tounes).

Siradj D.

L’HÔPITAL BENYAHIA SERA RÉHABILITÉ

La direction de l’établissement public hospitalier de Jijel va bientôt lancer des travaux d’aména-

gement et de réhabilitation de l’hôpital Mohamed Seddik Benyahia de Jijel. Ces travaux concernent la reprise des travaux d’étanchéité, la réfection et l’aménagement de la buanderie, du sous-sol, des murs extérieurs des services d’hospitalisation et la réhabilitation des murs extérieurs des urgences médicales et des services d’hémodialyse et de néphrologie ainsi que les travaux de réfection et de revêtement des sols du hall d’accueil des urgences médicochirurgicales. S. D.

UN INTRUS DANS LE BUREAU DU MAIRE

Le citoyen qui a fait irruption mercredi dernier dans le bureau du maire de Jijel, muni d’une

arme blanche, a été placé en détention provisoire, après sa présentation devant le parquet. Au mo-ment des faits, le maire ne se trouvait pas dans son bureau. Les éléments de la police sont intervenus pour maî-triser ladite personne. Selon des indications, le mis en cause souffre d’un problème de logement. F. S.

ASSOCIATION DES MÉDECINS

Huitième forum sur le diabète

Une seule école de 75 élèves est loin de répondre à la demande

Pour son huitième forum médical sur le diabète, tenu, jeudi, dernier, à l’université

Mohamed Seddik Benyahia de Jijel, l’asso-ciation des médecins de la wilaya a réuni des spécialistes pour débattre des nouveautés de cette pathologie. Le programme retenu a comporté plusieurs thèmes, dont notamment, les dernières recommandations de la prise en charge et de la surveillance du diabète et des communications autour de la pathologie et ses complications. Rencontré en aparté, le Dr Ab-delhamid Bouferroum, médecin interniste et président de cette association a motivé l’intérêt porté au diabète par le fait que cette pathologie est devenue un véritable problème de santé publique. «Les complications, notamment car-diovasculaires du diabète ne sont pas anodi-

nes, d’où cette raison évidente qui nous amène à s’intéresser à la maladie, qui sévit à l’échelle mondiale et prend des proportions pandémi-ques», a-t-il précisé. Sur la fréquence et les conditions de prise en charge du diabète dans la wilaya de Jijel, le praticien a rappelé que la pathologie sévit dans les mêmes proportions à l’échelle nationale et est confronté aux mêmes aléas dans le traitement des malades. «Il n’y a pratiquement pas de différence entre le secteur public et privé, puisque la démarche obéit au même processus thérapeutique ; d’ailleurs, notre souci est de permettre une prise en charge uniforme des malades», a-t-il soutenu. Auteur d’une importante communication sur l’obésité, le Pr Adlene Zaamouche, interniste au CHU de Constantine, a fait un lien direct

entre l’excédent du poids et le diabète. «Toutes les études faites de par le monde ont montré que l’augmentation de la prévalence du dia-bète est étroitement liée à l’augmentation de la prévalence de l’obésité, la lutte contre le diabète passe inéluctablement par une lutte contre la prévalence de l’obésité en Algérie», a-t-il martelé. Selon ce spécialiste, une étude menée en Algérie en 2005 avait démontré que la population adulte représente 24% d’obèses. Ce constat, il le lie aux mutations épidémiolo-giques que connaît l’Algérie avec une espéran-ce de vie de 76 ans. Au CHU de Constantine, une autre étude effectuée en 2009, toujours selon le même interlocuteur, avait révélé que 32% des femmes constantinoises sont obèses, contre 16% d’hommes. Z. A.

EL AOUANA

Un poisson-lapin pêché

JOURNÉE MONDIALE DES TRISOMIQUES

Une espèce de poisson-lapin très toxique du fait de la tétrodotoxine, une neurotoxine qui paralyse les muscles et entraîne la mort par ar-

rêt respiratoire, a été pêché du côté d’El Aouana, mercredi dernier. L’in-formation a immédiatement inondé la toile pour relayer cette informa-tion forte utile pour les consommateurs de poisson qui doivent prendre garde pour éviter une éventuelle intoxication. Selon les informations recueillies, le poids du poisson dépasserait les 600 g. On rappellera que les responsables de la pêche, ainsi que le club subaquatique Baraccuda ont organisé une journée de sensibilisation sur ce genre poisson qui

apparemment se sont introduit sur les côtes jijeliennes. On rappellera que deux espèces de poisson-lapin, originaire de la mer rouge, ont été signalées en Méditerranée. Les deux peuvent être confondues avec la saupe (Sarpasalpa ou tchelba en langage local) reconnaissable à son œil jaune, sa tache noire au bout de nageoire pectorale et enfin les rayures jaunes nettement visibles. Pour les poisson-lapin, le premier (Siganuslu-ridus) a un corps en ellipse et une queue à bord droit (à queue tronquée) alors que le second (Siganusrivulatus) au corps plutôt plus allongé et au ventre légèrement rayé (à ventre strié), sa queue est fourchue. Fodil S.

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 7

JIJ EL INFO

PH

OT

O:

AR

CH

IVE

S/E

L W

ATA

N

Page 9: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 7

Un cadre de vie précaire

ORAN INFO

COOPÉRATION

Des cadres de l’industrie en formation

D ans le cadre de l’applica-tion des grandes lignes

du programme de coopé-ration établi entre l’Union européenne et le ministère de l’Industrie, une vingtaine de cadres des institutions éta-tiques, relevant des directions de wilayas du Commerce, des Services agricoles et de la Petite et Moyenne Entreprise

ainsi que des collectivités lo-cales ont pris part, le 16 mars dernier, au Centre de Facili-tation à Oran, à une session de formation du programme «DIVECO» intitulée «Audit d’un système pour la mise en place et la maîtrise de la sécurité sanitaire en milieu agro-alimentaire (HACCP)». Cette session de formation

est animée jusqu’au 27 mars prochain par une consultante européenne. Le coup d’envoi à Oran du programme DI-VECO a été donné le 2 mars dernier par le lancement, au centre de facilitation, d’un cycle de sessions de forma-tion sous le thème «Accom-pagnement d’entreprises à la mise en place d’une

démarche HACCP». Elle a été organisée durant dix jours au profit d’une quinzaine de cadres d’entreprises locales et nationales relevant du secteur agroalimentaire. L’exercice de ce premier cycle a porté sur les bonnes pratiques de l’hygiène suivi par un stage pratique au sein d’une entre-prise. Tegguer Kaddour

Considérée comme une zone à vo-cation rurale de petite taille démo-graphique, la commune de Hassi

Mefsoukh, aux ressources financières très maigres, connaît des conditions particulièrement défavorables en matière d’assainissement et d’alimentation en énergie électrique, notamment au fau-bourg populaire «Cheikh Bouamama». En dépit des différentes correspon-dances adressées aux instances concer-nées pour une éventuelle augmentation du taux de l’alimentation en énergie électrique destinée à cette collectivité lo-cale, les habitants continuent à agir. Des rassemblements sont tenus souvent pour justement dénoncer les conséquences préjudiciables des coupures fréquentes d’électricité aussi bien à consommation domestique que publique. D’ailleurs, récemment, des jeunes commerçants de la commune ont menacé de recourir à d’autres formes de protestations pour

exprimer leur désarroi vis-à-vis de ces coupures fréquentes d’électricité qui enveniment le quotidien des habitants depuis quelques mois. «Cette situation a causé de grosses pertes financières, no-tamment aux commerçants des produits surgelés qui sont contraints de jeter des quantités importantes de viande et de poisson avariés durant cette période», apprend-on. Les mécontentements de toute une population envers une admi-nistration restée jusqu’alors insensible aux multiples doléances des citoyens se traduisent par le recours à des mouve-ments de protestation. Plusieurs d’entre eux ont décidé de brûler des pneus pour barrer la RN n° 11 si la solution tarde à venir. Même les établissements scolaires ne font pas exception à cette situation, dira un groupe d’habitants, notamment l’école primaire El Mokrani où les enfants scolarisés sont souvent exposés au froid. Par ailleurs, notons que les

dernières intempéries ont complètement isolé les douars relevant de la commune de Hassi Mefsoukh comme «Haï Boua-mama». Après les dernières averses, les routes de ce village sont devenues impra-ticables, provoquant ainsi des désagré-ments aux automobilistes qui trouvent d’énormes difficultés à emprunter ces artères. «Le réseau routier, constitué en fait de pistes, poussiéreuses l’été et boueuses à la moindre averse, comme en cette période hivernale, n’est pas mieux loti, accentuant davantage l’isolement du village», explique amèrement un habitant. A cela s’ajoute le problème de l’évacuation des eaux usées. L’éclairage public est un autre problème qui a été soulevé par les habitants qui ont déclaré que la majorité des lampes sont grillées. Cette situation a entraîné un climat d’insécurité, notamment la nuit où plu-sieurs délits de vols et d’agression furent enregistrés. M. Linda

● Le routes constituées de pistes, poussiéreuses en été et boueuses en hiver, accentuent l’isolement de la localité qui souffre aussi du problème de l’évacuation des eaux usées.

Fajr 05h39Dohr 13h10Asr 16h38 Maghreb 19h15Isha 20h36

HORAIRES DES

PRIÈRES

RédactionTéléphone : 041 41 23 62

fax : 041 40 91 66 Publicité : 05 61 67 07 80

El WatanBureau d’Oran

Vue sur l’entrée de la localité de Hassi Mefsoukh

AÏN EL TÜRCK

VACANCES DE PRINTEMPS

CINÉMATHÈQUE

UN RÉSEAU DE VOL DE VÉHICULES DÉMANTELÉ

L’ONAT PROPOSE DES SÉJOURS

DES PROJECTIONS DÉDIÉES AUX ENFANTS

L es éléments de la Sûreté de daïra d’Aïn El Turck ont démantelé, au courant de la semaine dernière, un réseau

international de trafic de véhicules et de faux et usage de faux. Ce réseau est constitué de 06 personnes ayant chacune une mission définie. Il s’agit, selon l’enquête policière, de professionnels dans le vol de véhicules et trafics de docu-ments, du faux et usage de faux. Les mis en cause sont âgés entre 32 et 42. Cette bande avait élu domicile dans une rési-dence à la corniche oranaise. La perquisition de ce lieu s’est soldée par la découverte de trois véhicules et deux motos de grosse cylindrée. L’enquête est toujours ouverte. H. B.

T ourisme, ce mot entre de plus en plus dans le vocabulaire algérien mais pas forcément dans la réalité algérienne.

Ainsi, et dans le cadre de la promotion du tourisme domes-tique, l’Office national algérien du tourisme (ONAT) a recen-sé plus de 1 200 réservations pour les vacances du printemps, soit durant la période allant du 20 mars au 5 avril prochain. Le directeur de l’Office a déclaré, en marge du workshop sur le tourisme, que «ces réservations sont le fruit des conventions entre les agences du tourisme et les services des œuvres sociales des différents organismes et entreprises nationales. Il s’agit de réservations pour le Sud et même pour le Nord du pays» a-t-il affirmé. L’Algérie entend donner au secteur du tourisme une dimension à la mesure de ses potentialités et de ses atouts. Toutefois, l’offre pour le tourisme natio-nal reste encore bien en retard par rapport aux autres pays maghrébins. Il s’agit désormais de développer la montée en puissance du tourisme national et de l’insérer dans les circuits commerciaux du tourisme mondial grâce à l’émergence de la destination Algérie comme destination touristique de réfé-rence au plan international. En termes d’objectifs, et au-delà des aspirations à contenu essentiellement économique, les textes en vigueur réaffirment la volonté de l’Etat de préserver l’environnement, d’améliorer le cadre de vie, de valoriser le capital naturel, culturel et de mettre en valeur le patrimoine touristique national. Zekri S.

L a salle du répertoire El Ouarsenis de la Cinémathèque d’Oran abrite, du 22 au 27 mars prochain, un programme

de projection cinématographique Spécial vacances scolaires qui est dédié aux enfants à raison de deux séances par jour, celles de 14 h et 15h30. Au menu de ce programme, figure la projection de la série des quatre longs métrages Les Pirates des Caraïbes, sui-vie de La petite Sorcière, ARN le Chevalier du temple, La Colline aux coquelicots, Arriety, le petit monde des chapar-deurs, ainsi que Le Royaume des chats. Ces films ont été réalisés entre les années 2003 et 2011. T. K.

HASSI MEFSOUKH

PH

OT

O :

DR

Page 10: El Watan 22.03.2014

CONSTANTINELe corps de Chehab-eddine repêché

Après six jours de recherches, le corps du jeune Chehab-eddine Boucheham, âgé de 13 ans, qui s’est noyé le 15 mars

dernier dans l’oued Boumerzoug, a été repêché par les services de la Protection civile, dans la nuit de jeudi à vendredi vers 0h30’ sur les rives de l’oued Rhumel, au lieudit Boukhlef, dans la commune de Hamma Bouziane. Le corps, dont la présence dans ces lieux a été signalée par des riverains, était en début de décomposition, a-t-on appris auprès de la Protection civile. La dépouille a été déposée à la morgue du CHU de Constantine, après la procédure d’identification par les proches de la victime, opérée en présence du procureur de la République. Rappelons que le jeune Chihab-ed-dine avait été porté disparu samedi dernier, suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville. Il a été emporté par les eaux en furie, alors qu’il traversait l’oued Boumerzoug dans la cité d’El Gammas. Notons que l’oued Boumerzoug rejoint l’oued Rhumel près de la gare routière Est de Constantine. S.Arslan

Journée de formation pour les médecins

Le syndicat national des praticiens de la santé publique de Constantine (SNPSP), a

organisé ce jeudi sa 9ème journée scientifique à l’amphithéâtre de l’EHS psychiatrique de Dje-bel Ouahch. Tous les médecins et les résidents de différentes spécialités ont été invités à cette rencontre qui a vu également la participation des praticiens des wilayas de Jijel, Oum El Bouaghi, Sétif, Khenchela, Batna, Skikda et Annaba. Selon le Dr Hocine Djeghim secrétaire général de l’est du SNPSP, le but de cette journée, qui entre dans le cadre de la formation continue, est de sensibiliser et faire savoir les droits et les devoirs du praticien de santé publique pour une meilleure prise en charge des malades. «Plusieurs thèmes juridiques et médicaux dans le domaine de la santé, ont été abordés lors de cette journée scientifique, pour aider le médecin à faire face au différents problèmes rencontrés durant la pratique de son métier pour minimiser les erreurs médicales. Car nul n’est à l’abri, même le médecin souffre du stress et d’anxiété permanents. Tout simplement, le but c’est de for-mer, orienter et protéger le médecin pour bien servir le malade», a déclaré Dr Fateh Chaïb.

Yousra Salem

ANNABAArrestation de trois faussaires

Le procureur de la République près le tribunal de Berrahal a ordonné jeudi la mise sous

mandat de dépôt de trois personnes, avons-nous appris de sources judiciaires. Elles sont accusées de faux et usage de faux de billets de banque. Les mis en cause ont été arrêtés, en fin de semaine au centre-ville de Oued El Aneb, par les éléments de la Gendarmerie de la brigade de ladite localité, relevant de la daïra de Berrahal. Selon les mêmes sources, ils étaient à bord d’un véhicule touristique de marque Hyundai Atos. Le contrôle d’identité des deux passagers et le chauffeur suivi d’une fouille minutieuse du véhicule ont permis de découvrir en leur posses-sion la somme de neuf faux billets de banque en coupure de 2000 DA, soit la somme de 18 000 DA. L.Azzouz

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 8

R É G I O N E S T

Désagréments et insécuritéRÉHABILITATION DE LA MOSQUÉE EL AMEN À SOUK AHRAS

● Les habitants dénoncent la lenteur des travaux qui se sont étalés sur les quatre rues principales du centre-ville, créant d’énormes embouteillages aux heures de pointe.

Les travaux de réhabilitation de la mosquée El Amen est la cause de plusieurs désagré-

ments ressentis par les habitants des rues Frantz Fanon, Larbi Ben M’hidi et Saint-Augustin, et par les automobilistes et les parents d’élè-ves de l’école Pasteur. Les premiers voient leur cité tota-lement défigurée par les tôles gi-gantesques placées par l’entreprise chargée de mener l’opération; ils subissent quotidiennement la pol-lution générée par la poussière et les particules de ciment, et celle so-nore du vrombissement des moteurs des engins lourds déployés depuis plusieurs mois dans ce quartier. Ils appréhendent leur passage par la rue Saint-Augustin transformée en ruelle impénétrable où sévissent des marginaux et prolifèrent les chiens errants. «Le calvaire perdure et nous croyons que toute réalisation est limitée par des engagements s’agissant de la sécurité des lieux et des délais pour la levée du chantier. Or, nous croyons que dans ce cas précis le quitus a été donné pour une souffrance non-stop des citoyens», s’est plaint un habitant de la rue Frantz Fanon. Les seconds, notamment les chauf-feurs de taxi déplacés de leur aire de stationnement depuis plus d’une an-née, la situation est intenable. «Les embouteillages durant les heures de pointe et les difficultés rencontrées

lors du stationnement des véhicules sont dus à ce chantier qui s’étend sur les quatre rues principales du centre-ville empruntées par la majo-rité des automobilistes qui essayent d’éviter la rue Ibn Badis et celle de l’ALN, les deux étant dans un état de saturation extrême», a expliqué l’un des chauffeurs de taxi de la ligne reliant le centre-ville à la cité

Chaâbani. Il y a quelques semaines, une tôle branlante a failli causer un carnage, a-t-on confié. Les parents d’élèves de l’école Pasteur dénoncent, de leur côté, le passage régulier des camions trans-portant des matériaux de construc-tion vers le chantier, via la sortie de ladite école. «Nous n’espérons pas être témoin d’un massacre certain

de nos enfants qui sont quotidienne-ment exposés au danger des poids lourds qui sillonnent à longueur de journée cette rue», a martelé un parent d’élève. Construire une mosquée est une chose, faire fi de la sécurité et du bien-être du citoyen en est une autre. Honorer ses enga-gements dans les délais impartis fait aussi partie des préceptes de la

Le fréquent passage des camions est devenu une menace pour les écoliers

PH

OT

O:

EL

WA

TAN

PH

OT

O:D

.R.

Un important incendie au centre-villeJeudi dernier, la rue de l’ALN était en

flammes. Une fumée épaisse, qui s’élevait jusqu’à trente mètres, couvrait toutes les rues commerçantes du centre-ville ainsi que la place de l’Indépendance. Un climat de confusion générale était perceptible chez les passants et les automobilistes. Un important dispositif de sécurité a été déployé aux alentours de la rue précitée et à l’impasse Lavoisier. Tel était la situation quelques minutes après la maîtrise partielle de l’incendie survenu dans un commerce du centre ville de Souk-Ahras à 9h45mn. Selon des témoins oculaires questionnés sur les lieux du sinistre, une défaillance dans l’installation interne du réseau électrique serait à l’origine d’un court circuit, lequel aurait dégénéré en incendie. Chose qui a

nécessité l’arrivée en renfort de plusieurs dizaines de sapeurs-pompiers et d’au moins quatre véhicules équipés. Les mêmes té-moins ont indiqué que le pire a été évité, quand le feu a failli atteindre des objets in-flammables, notamment une bonbonne de gaz butane, déplacée in extremis par des citoyens. Notons par la même occasion que l’arrivée des éléments de la Protection civile a été fortement entravée par les défaillances des routes, le stationnement anarchique des véhicules, les marchands ambulants et un plan de circulation qui ne tient pas compte de ce genre d’imprévus. Aucune perte humaine n’a été déplorée alors que des dégâts maté-riels importants ont été enregistrés dans les commerces. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité. A. D.

Célébration de la journée mondiale de l’eauLa direction des ressources en eau de la

wilaya de Souk Ahras, en collaboration avec l’agence nationale des barrages et transferts (ANBT), l’Algérienne des eaux, l’office national d’assainissement (ONA) et l’office national de l’irrigation et du drai-nage (ONID), a célébré, jeudi, la journée mondiale de l’eau dans un contexte de mise en valeur de cette source d’énergie aux effets indéniables sur l’évolution des nations et leur stabilité. En Algérie, l’eau est assimilée avec d’autres sources d’énergie renouve-lable comme un élément indispensable à son devenir énergétique. A Souk Ahras où

le nombre des forages est de l’ordre de 19 points, et où les réservoirs s’élèvent à 95, la wilaya se fixe comme objectifs principaux, le renforcement de l’énergie agroalimentaire et la production de l’hydro-électricité à partir des barrages et des chutes d’eau. C’est dans cette optique que les participants à cette jour-née ont plaidé, chacun de son côté, en faveur d’une dynamisation du secteur de l’hydrau-lique par rapport aux besoins futurs de la région. Au programme, des communications présentées par des cadres des structures pré-citées et une séance de débats modérés par des organisateurs de cette rencontre. A. D.

NOUREDINE BEDOUI À KHENCHELA CONVENTIONS

DE PARTENARIAT POUR LA FORMATION

CONTRACTUELLE Le secteur de la formation professionnelle a signé, jeudi dernier, au siège de la wilaya, des conventions de partenariat sur la «formation contractuelle» passées avec l’entreprise Cosider et des entreprises privées locales, en présence du ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Nouredine Bedoui, et du directeur général du Cosider, Lakhdar Rekhroukh. Il s’agit d’un contrat modèle destiné à offrir aux jeunes des emplois directs après une formation qualifiante dans les établissements de la formation professionnelle. La convention passée avec Cosider, qui réalise de nombreux projets de construction dans la wilaya de Khenchela, porte sur 300 postes de travail aux jeunes. Près de 500 autres postes seront disponibles au sein des entreprises privées de construction. Ces postes de travail font partie de 824 postes qui seront pris en charge par ces entreprises et le nombre passera à 2 000 postes prochainement. Dans une première étape, les jeunes stagiaires dans différentes spécialités bénéficieront d’une allocation de 6 000 DA pour une durée de 3 à 6 mois. Le ministre a mis l’accent sur «la nécessité d’ouverture du secteur sur l’environnement économique, et la mise en place d’un cadre partenarial et de jumelage pour encourager les échanges d’expériences et former une main d’œuvre qualifiée répondant aux besoins du marché local de l’emploi». Il a appelé les opérateurs économiques et les investisseurs à contribuer à la généralisation des contrats de formation qui doivent être en conformité avec les besoins des entreprises. Kaltoum Rabia

Page 11: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 8

L’«éco-civisme» au programmeAÏN EL HAMMAM STAGE SURLA FABRICATION DU FROMAGEEncadré par deux fermiers français, François et Anne

Clavet, un stage de formation sur «les techniques de fabrication du fromage» s’est déroulé, la semaine dernière, à Aïn El Hammam. Initiée par l’association ADPAL,en partenariat avec l’association des fromagers artisanaux des Pyrénées (France), cette rencontre a drainé une centaine de personnes désireuses de s’initier aux tech-niques de fabrication du fromage du genre «la tome des Pyrénées». Hormis les agriculteurs locaux, les stagiaires qui sont venus des wilayas de Bédjaïa, de Bouira, de Blida et même de Ghardaïa ne sont rebutés ni par les distances, ni par les conditions d’hébergement presque inexistantes à Ain El Hammam. Deux anciens animateurs et fondateurs de l’ADPAL, Hannachi et Aziz en l’occurrence, que nous avons ren-contrés, nous apprennent que «l’association organise périodiquement des rencontres de formation sur diffé-rents thèmes intéressant les agriculteurs des zones monta-gneuses». Volontaires à souhait, ils ne ménagent pas leurs efforts pour réunir les meilleures conditions de travail aux formateurs et aux stagiaires.Le programme proposé aux apprentis fromagers com-prend une partie «théorie» dispensée à la salle de délibé-rations de l’APC, partenaire de la formation tout autant que la chambre des métiers de Tizi Ouzou, et une partie «pratique», s’articulant sur «la transformation du lait crû.» Nacer Benzekri

HAUSSE DES PRIX DU TRANSPORTLes chauffeurs de taxi desservant la ligne Ain El Ham-

mam - Tizi Ouzou et vice versa, viennent d’augmenter le prix de la place, depuis le 16 de ce mois. A la station de taxi, une affiche accolée à un mur informe les usagers de cette hausse, suite «à la réunion où ils ont rencontré les autorités locales», disent les concernés. Le prix de la place qui était de 100 DA vient donc d’être porté à 120 DA sans raison apparente, d’autant plus que leurs collègues chauffeurs de fourgons desservant la même destination maintiennent les anciens prix (100 dinars la place). Ce qui ne va pas sans créer un mécon-tentement des voyageurs habitués à prendre le taxi pour leurs déplacements, particulièrement les travailleurs exerçant à Tizi Ouzou qui, en plus du prix de la place jusqu’à la gare routière de Oued Aissi, doivent s’acquitter de 20 DA pour rejoindre, en bus, la ville des genêts. «Il faut reconnaître qu’avec 280 DA de frais de transport, quotidiennement, je dépense une bonne partie de ma paie avant de la percevoir. Malgré tout, je continue à prendre le taxi pour arriver à l’heure au boulot», nous confie un employé de l’administration. «La direction des transports dont dépendent ces prestataires de service, entérinera-t-elle une telle décision que rien ne justifie en ce moment, car aucune augmentation des prix du carburant ou autres consommables n’a été annoncée», ajoute notre interlocu-teur. Nacer B.

MECHTRAS 500 FOYERS SANS GAZ NATURELBien que le gaz naturel ait été mis en service il ya

quelques années, au chef- lieu communal de Mech-tras et dans les villages, il reste néanmoins près de 500 foyers, dont la plupart se trouvent au centre -ville, qui ne sont pas encore raccordés au réseau. «J’habite à quelques mètres de la conduite du gaz mais hélas mon habitation a été omise. Les autorités que nous interpellons à chaque occasion nous disent que nous allons l’être incessamment mais des années passent et nous ne voyons rien venir», déplore un habitant.Un autre citoyen dira : «Nous demandons à l’actuel exé-cutif de faire les démarches nécessaires pour nous raccor-der au réseau de gaz». Pour sa part le maire de Mechtras a précisé : «Ce sont en effet près de 500 foyers qui ont été omis lors du raccordement du chef- lieu et des villages. Nous avons établi la liste de ces habitations et nous avons effectué une sortie avec le bureau d’étude de Sonelgaz. A présent, l’appel d’offre est lancé par la société concernée en vue d’engager une entreprise qui aura la charge de raccorder tous les foyers omis». H. Aït Idir

KABYLIE INFO

● D’importantes activités sont organisées à l’occasion de cette rencontre pour remettre le thème de l’environnement à l’ordre du jour.

JOURNÉES SUR L’ENVIRONNEMENT À TIZI OUZOU

La ligue de wilaya des acti-vités scientifiques et tech-niques de jeunes (LAWS-

TJ) organise, en collaboration avec divers autres partenaires, des portes ouvertes sur le thème de l’environnement, du 21 au 23 mars à la maison de la culture de Tizi Ouzou.L’organisation de cette vaste manifestation, tenue sous le thème de «Terre, comment vas-tu ?», a été décidée, dira Mme Haffaf, présidente du conseil scientifique de la ligue, à l’occa-sion des journées mondiales de l’arbre, de l’eau et de la météorologie. «Durant cette manifestation, le public pourra découvrir les organismes natio-naux qui touchent de près ou de loin par leurs recherches et leurs organismes les domaines de l’environnement, ainsi que des associations et des établis-sements de jeunes qui militent dans le domaine de la protec-tion de l’environnement», dira Mme Haffaf, précisant qu’à côté des expositions, il y aura toutes les informations néces-saires concernant ce thème, en plus d’expositions ventes de livres, de plantes ornementales, en plus de communications et conférences débats qui seront présentées par des spécialistes en la matière.La multitude d’objectifs visés par cette activité consiste à vul-gariser la culture scientifique et écologique, à sensibiliser le grand public sur l’importance

de la préservation de la biodi-versité, particulièrement l’arbre, les ressources en eau, à incul-quer au même public jeune et moins jeune l’importance que constituent les services de la météorologie, notamment dans le domaine des changements climatiques, faire découvrir aux citoyens les richesses flo-ristiques et faunistiques des parcs nationaux, promouvoir la culture de «l’éco-civisme» dans l’esprit du citoyen afin de vaincre l’indifférence et d’abou-tir à l’auto bannissement de gestes pollueurs chez chaque individu. Apparaissant telles des ruches dès le milieu de la mati-née, les stands d’expositions de divers organismes nationaux, à

l’extérieur comme à l’intérieur de la structure culturelle, ont du mal à recevoir autant de monde mixte, qui semble fort intéressé par le thème environnemental. C’est le cas auprès des stands du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environ-nement, de l’agence nationale des déchets, des directions de l’environnement et dévelop-pement durables, de l’institut national de la recherche agro-nomique, de la Météo d’Alger, du Jardin d’essai du Hamma, du CRAAG (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique) de Bouzaréah, des Parcs nationaux du Djur-djura, de Gouraya, du Tassili, de Chréa, de l’Institut (Itmas)

de Boukhalfa (Tizi Ouzou), des clubs scientifiques universi-taires, de l’instituts de recherche forestière d’Azazga, de Del-phine de Dellys (Boumerdes), etc. L’autre stand qui a reçu éga-lement une affluence particu-lière a été cette micro entreprise, créée dans le cadre de l’ANSEJ et dénommée «Deuxième vie d’une bouteille». Installée au village Taddart à Azazga, cette entreprise agit dans la récupéra-tion et le recyclage de déchets. Sa gérante, Maya Aous expli-quait sans cesse au public divers les multiples articles (laines, mousse, tuyauterie…) fabriqués à base de bouteilles en plastique et de leurs bouchons. Salah Yermèche

Des explications sont fournies à un nombreux public présent à l’ouverture, hier

PH

OT

O:

EL

WA

TAN

Célébration de la journée de la VictoireLa journée nationale de la Victoire, le 19

mars, a été fêtée convivialement mercre-di dernier dans la salle archicomble du Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Aux termes de la manifestation, organisée par des fils et des filles de chouhadas, des «pupilles de la nation» et des moudjahidine, ainsi que le directeur général des archives nationales, M. Abdelmadjid Chikhi, ont reçu des tableaux d’honneur de la part des organisateurs. Après la projection d’un film documentaire sur la révolution de No-vembre, le directeur des archives nationales a retracé l’historique du cheminement du mouvement national indépendantiste depuis les années 1920, jusqu’à l’aboutissement au 18 mars 1962, journée de la signature des Accords d’Evian pour le cessez-le-feu, avant le référendum pour l’indépendance de l’Algérie, le 1er juillet de la même année. Selon M. Chikhi, depuis le début du mouve-

ment national pour l’indépendance, soit en 30 ans seulement, l’Algérie a payé un très lourd tribut. «Il ne faut pas oublier qu’en 1830, lorsque la France a envahi l’Algérie, nous étions 10 millions d’habitants, et à l’indépendance, en 1962, il n’en restait à peine 9 millions d’Algériens». De plus, ajoute-t-il, «l’Algérie n’a pas été conquise par la France à cause du coup d’éventail du Dey d’Alger, mais parce que notre pays est convoité par toutes les anciennes puissances du monde, en raison de sa situation mé-diane, stratégique dans l’Afrique du Nord en matière de commerce et autre. Exhortant les nombreux jeunes présents à recueillir autant que faire se peut tout ce qui a rapport avec l’histoire de l’Algérie, notamment de la révolution de Novembre, auprès de ceux qui sont encore en vie parmi ces moudjahi-dine, bibliothèques de renseignements, mais illettrés pour la plupart, et ne peuvent écrire eux-mêmes l’histoire de leur parcours. Au

cours des débats à propos de «refus par cer-tains responsables de baptiser des espaces publics au nom de chouhadas», M. Chikhi, avouera que cela le dépasse, appelant tous ceux qui possèdent des documents écrits ou photographiques, ou tous autres objets ayant trait à la guerre de libération nationale, de les mettre à la disposition des archives natio-nales, ou leurs copies. Tous les renseignements nécessaires du do-nateur seront mentionnés pour la mémoire, a expliqué M. Chikhi en conseillant aux jeunes à toujours défendre leur patrie et son unité. «C’est ce qu’ont fait nos aînés dans leur lutte, grâce à laquelle ils ont réussi à amarrer l’Algérie à la victoire que nous fêtons aujourd’hui», dira-t-il. Il a en outre invité l’assistance à voir absolument le film sur la guerre d’Algérie, réalisé en 1962 par des Bulgares, annonçant qu’une copie du documentaire sera offerte à la maison de la Culture Mouloud Mammeri. S. Yermèche

LARBAÂ NATH IRATHEN

L’œuvre de Feraoun revisitéeUne conférence sur l’œuvre

de Mouloud Feraoun a été organisée mardi dernier à l’école Amari Messaouda de Labaâ Nath Irathen, par l’asso-ciation des parents d’élèves de cet établissement et la fondation Feraoun. L’objectif de cette rencontre organisée à l’occasion du 52e anniversaire

de l’assassinat de Mouloud Feraoun est d’immortaliser son œuvre et la faire connaitre au public, notamment aux jeunes. Le conférencier a revisité les œuvres du grand écrivain hu-maniste produites sur un par-cours littéraire de 12 années (1950 - 1962). En 1955, M.

Feraoun a répondu favorable-ment à l’appel du FLN en démissionnant de son poste de conseiller municipal pour s’engager pour l’indépendance de l’Algérie, fera remarquer l’intervenant. Un engagement que l’écrivain a confirmé dans ses œuvres en dénonçant la politique colo-

niale, la souffrance des Algé-riens et la violence de l’armée coloniale. Une fois de plus, cet écrivain a affiché sa convic-tion profonde qu’aucun avenir n’était possible entre l’Algérie et la France coloniale, dans son livre La cité des roses, écrit en 1958 et édité en 2007, ajoutera t-il. Hamid Meradji

Page 12: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 8

R É G I O N O U E S T

NAÂMA

Les mines de la France coloniale ont fait 170 victimes

THÉÂTRE DE SAÏDA

Noura ou le désir inassouvi de la procréation

● Depuis 2005 à ce jour, près de 200 000 mines ont été détruites dans les communes de Moghrar et Djeniène Bourezg.

Une délégation compo-sée d’une douzaine de personnalités civiles et

militaires a tenu une séance de travail mardi dernier sur les mines antipersonnel héritées du colonialisme. Aux environs de la ville de Moghrar, au lieudit Hadjdj, une démonstration de déminage et de destruction de mines a été effectuée devant l’assistance par les services spécialisés du génie militaire. A l’issue de cette rencontre, la dernière tranche de 532 hectares, où toute présence de mines a été éradiquée, a été remise officiel-lement par l’Armée aux autori-tés de la commune de Moghrar, en présence du chef de l’exécu-tif. Les habitants, en majorité des éleveurs d’ovins, peuvent à présent vivre tranquillement et s’adonner au pacage et à la transhumance le long de ces régions expurgées de ce fléau mortel. Au lendemain de l’in-dépendance, plusieurs opéra-tions de déminage ont déjà été effectuées des années durant.

Notons que depuis seulement 2005 à ce jour, 197 449 mines de toutes sortes et actives à vie ont été détruites dans les com-munes de Moghrar et Djeniène Bourezg, délimitées par les lignes connues sous la triste appellation Morice et Challe. Les découvertes de mines dans les zones de parcours et de transhumance, intensément «semées» pendant la guerre de libération par l’armée coloniale dans l’espoir d’étouffer la Ré-volution, sont devenues assez fréquentes dans certaines zones et ce, compte tenu des saisons particulièrement pluvieuses fa-vorisant leur apparition. A cela s’ajoutent les mises en défens de plusieurs milliers d’hec-tares, obligeant les pastoraux à chercher d’autres lieux de pacage, souvent à leur risque et péril. C’est le cas du tragique accident survenu par la défla-gration d’une mine antiperson-nel au lieudit Haraza, une zone de nomadisme située aux envi-rons d’Aïn Sefra, ayant causé la mort du jeune M. Mejdoub,15

ans (décapité) et entraîné de graves blessures à son frère M. Mohamed, 13 ans. En d’autres lieux, le jeune M. Boudaoud, âgé de 17 ans, berger de son état, a été vio-lemment blessé par l’explo-sion d’une mine. La victime a été atteinte par des fragments au niveau de la poitrine, aux pieds et aux yeux, dont l’un a été malheureusement perdu. Ces malencontreux accidents successifs avaient suscité un véritable émoi et une cer-taine inquiétude au sein de la gent pastorale. Selon les statistiques, l’on dénombre 170 victimes touchées dans leur intégrité physique à différents degrés. La plupart des vic-times, handicapées malheureu-sement à vie, ont été atteintes dès l’enfance et que, seul leur entourage parental a pu leur rendre l’existence quelque peu tolérable. Malheureuse-ment des personnes innocentes payent encore le tribut d’une guerre censée être terminée en 1962. D. Smaili

TLEMCEN Souahlia commémore les accords d’Evian

RELIZANE La couverture sanitaire sera-t-elle améliorée ?

MOSTAGANEM Séminaire sur les droits des femmes

L es festivités officielles commémorant le 52e anniversaire de la fête de la Victoire ont eu lieu mercredi à Souahlia, en présence

du secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des moudjahi-dine, des autorités civiles et militaires de la wilaya et de nombreux représentants de la famille révolutionnaire. Le choix de cette petite commune située au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya est plus que symbolique dans la mesure où cette région a payé un lourd tri-but durant la guerre de libération. Il est recensé plus de 730 chahids dans cette localité. Les cérémonies ont débuté par la levée des cou-leurs, le dépôt de la gerbe de fleurs aux carrés des martyrs. Après, la délégation qui l’accompagne s’est rendue à la bibliothèque municipale où des veuves de chahids ont été honorées. La délé-gation s’est rendue par la suite à Abeghaoune où il a été procédé à l’inauguration d’une salle de soins et d’une annexe administrative. Les hôtes de ce village ont visité ensuite le fameux centre de tor-ture d’Abeghaoune. Là, les séquelles de l’atrocité perpétrée par les forces coloniales contre les villageois sont encore visibles. D’ail-leurs, personne n’est resté insensible au témoignage émouvant de cette femme, moudjahida, qui racontait les tortures horribles et inhumaines qu’elle avait subies dans ce centre. Les anciens mou-djahidine de ce modeste village se souviennent encore de ce mois de juin 1957, quand l’armée coloniale a exécuté de sang-froid 61 personnes dont des femmes et des enfants. Les rescapés qui ont vécu l’horreur dans ce petit village évoquent les «yatagans», cette armée composée de harkis sous les ordres du capitaine Jean Louis Delayene qui sévissait dans la région. O. El Bachir

T ous nos efforts sont orientés vers l’amélioration de notre prestation avec l’augmentation de notre taux de couverture

sanitaire qui est actuellement dans la moyenne d’une polycli-nique pour 23 138 âmes, a souligné un cadre de la Direction de la santé et de la population (DSP) à Relizane, qui affirmera en outre qu’en plus des 34 polycliniques en exercice, 6 autres établies sur les communes de Yellel, Zemmora, Bendaoud, Lahlaf, Aïn Tarik et Ouarizane font l’objet d’une opération de réhabilitation et seront incessamment réceptionnées. «Une fois achevées, ces infrastructures ne pourront que booster notre rendement», a noté notre source. Dans le même sillage, l’on apprend que pas moins de 13 salles de soins sont jusque-là fermées. Des corres-pondances ont été adressées aux maires des communes concer-nées pour leur réhabilitation conformément à l’ordonnance du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. «On ne peut équiper une salle de soins délabrée et l’on ne peut y affecter un infirmier quand les conditions de travail ne sont par réunies», a précisé le cadre de la DSP qui ajoutera que en dépit de faible déficit, les 147 salles de soins opérationnelles sur le territoire de la wilaya assurent une couverture proche de la moyenne natio-nale, soit une salle pour 5 472 âmes. Et pour renforcer les rangs de son personnel qualifié, l’on apprend aussi que la direction s’est lancée dans la formation des bacheliers et des lycéens des régions reculées. «Nous projetons de former des aides-soignants issus des régions isolées pour les recruter directement sur les lieux», conclu notre source. Issac B.

La ville de Mostaganem abrite, à partir d’aujourd’hui, un séminaire de formation intitulé «La femme musulmane aujourd’hui: entre le fait religieux et la réalité sociale».

Ce troisième séminaire, organisé à Mostaganem par le Réseau des Ecoles de l’UNESCO en Algérie en collaboration avec la fondation méditerranéenne pour le développement durable, fait suite à deux autres rencontres qui se sont déroulées les 8 et 15 mars dernier sous les thèmes traitant de la Femme dans le droit national et international et la Femme entre la révélation et l’inter-prétation. Dans un communiqué, les organisateurs rappellent que «les thèmes choisis évoquent la place de la femme dans le monde arabo-musulman, des thèmes qui constituent actuellement des questions qui suscitent le plus de controverses tant dans les pays occidentaux que arabes eux-mêmes». «La représentation de la femme dans la culture juridique et sociale de l’Islam est souvent confondue avec un système de représentation misogyne en faisant en sorte qu’elle soit une mineure à vie», déplorent-ils. Le pro-gramme de cette troisième rencontre de formation porte sur une série de communications sur la femme à la lumière de la Sunna, du Coran et dans la pensée musulmane réformatrice. T. K.

L a générale de la nouvelle production théâtrale intitulée Noura, adaptée de la

pièce Yerma du dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca et mise en scène par Bougue-tof Abdelkrim, a été présentée ce jeudi au théâtre régional Sirat Boumediene devant une assistance fort nombreuse. Noura, une jeune paysanne mariée par son patriarche à un paysan préoccupé beaucoup plus par l’état de ses bêtes que de sa femme. La jeune femme n’arrive pas à enfanter après plusieurs années de mariage. Pour l’épouse traumatisée, être femme, c’est être mère avant tout, une idée fort répandue et ancrée dans l’esprit de tout un chacun. Cette stérilité, dont on accuse tou-jours la gent féminine, se traduit chez Noura

l’héroïne par des angoisses majeures évoluant sur des terres arides et incultes d’autant plus qu’elle est constamment surveillée et enfer-mée. Obnubilée et faisant une fixation sur la procréation, devant les ragots des femmes près du lavoir, Noura fit appel à une voyante qui lui présenta un remède à appliquer avec des for-mules incantatoires. Le mari jaloux surgit dans ce lieu peu recommandable, il essaya de tuer sa femme, mais elle est prise de folie et l’étrangla comme si son homme était responsable de son malheur. La pièce Noura fut bien appréciée des férus du quatrième art et aussi une manière d’encourager la création artistique et le renou-veau culturel qui, tel que le Phénix, semble renaître de ses cendres. Sid Ahmed

Les concessionnaires des plages rappelés à l’ordre

La musique andalouse fête son printemps

Les exploitants des 18 plages concédées par les collectivi-tés locales sur le littoral de la wilaya ont été sommés de respecter leurs engagements en matière d’amélioration de la qualité des services offerts aux estivants. Ce rappel à l’ordre fait suite au constat peu reluisant relevé l’été dernier par une commission de wilaya, a-t-on appris hier auprès de la Direction du Tou-risme de la wilaya. Les défail-lances constatées concernent surtout les conditions d’accueil des familles, jugées des «plus lamentables». En effet, le rapport dressé par la commission fait état de défaut d’hygiène, de manque des commodités nécessaires et d’absence d’encadrement des sites en question. A défaut d’amélioration de la situation, les gestionnaires du secteur prévoient carré-ment de revoir le contrat avec les concessionnaires des plages. Dans le même sillage et pour combler cette tare, la Direction du Tourisme a lancé un programme d’équi-pement de cinq plages dans les localités de Beni Haoua, Ténès, Sidi Abderahmane, El Marsa et Decheria. Parmi ces équipements, figurent des cabines sanitaires, des douches et des postes pour les différents intervenants (police, gendarmerie et pro-tection civile). A. Y.

La ville de Sidi Bel Abbès abritera, les 24 et 25 mars courant, la première édition du printemps musical anda-lou. La manifestation, qui sera organisée à l’initiative de la direction de la Culture de la wilaya, verra la partici-pation de divers ensembles artistiques représentant, notamment, les villes de Tlemcen, Jijel, Blida, Sidi Bel Abbès, Alger et Cherchell. Perçue à juste titre comme un hommage aux illustres maîtres de l’andalou, cette première édition permettra au public de la capitale de la Mekerra de renouer avec l’ambiance conviviale que procure ce genre musical qui, faut-il le souligner, a inspiré bon nombre d’interprètes de renom issus des trois grandes et non moins prestigieuses écoles de musique andalouse fondées, jadis, à Tlemcen, Constantine et Alger. Deux jours durant, les ama-teurs et autres adeptes de musique andalouse auront donc les yeux rivés sur la scène de la maison de la culture «Kateb Yacine» de Sidi Bel Abbès où défileront les troupes artistiques parti-cipantes. M. H.

CHLEF

SIDI BEL ABBÈS

L’Armée nationale a déminé des centaines d’hectares tout au long de la frontière

PH

OT

O :

DR

Page 13: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 9

La qualité du logement laisse à désirer

PROGRAMME DE 800 LOGEMENTS À L’ARRÊTLe programme de logement public locatif (LPL) à Bouira

piétine. Pas moins de 800 logements de la formule LPL sont à l’arrêt dans plusieurs communes, a déclaré le directeur général de l’Opgi de Bouira lors d’une rencontre entre le wali et les entreprises et les bureaux d’études, tenue récemment à la maison de la culture Ali Zâamoum de Bouira. En ce qui concerne les raisons qui ont fait que ce programme soit arrêté après avoir été entamé, le même responsable avance que des contrats établis avec les entreprises ayant la charge de réaliser les projets en question ont été résiliés. Un autre quota de 268 logements LPL n’a pas encore été lancé. Le Dg de l’Opgi de Bouira ajoute que les cahiers des charges concernant les 268 logements LPL ont été introduits pour examen. Quant au nou-veau programme LPL 2014, le premier responsable de l’Opgi a souligné que 408 logements ne sont pas encore lancés. Il est à souligner également que la réalisation du logement social n’intéresse plus les entreprises estimant qu’il n’est pas ren-table. Les entrepreneurs de la wilaya n’ont de cesse de deman-der que les prix soient revus. La direction de l’Opgi avait déjà annoncé à plusieurs reprises que des mesures ont été prises pour encourager les entreprises à soumissionner. Chose qui ne semble pas convaincre les entrepreneurs à s’engager pour la réalisation du logement social. Ali Cherarak

SENSIBILISATION SUR LE GAZ BUTANE La direction de Naftal de Bouira a organisé en collaboration

avec la protection civile une caravane de sensibilisation sur les risques inhérents à la mauvaise manipulation de la bou-teille de gaz, du 16 au 20 mars, à travers plusieurs localités de la wilaya qui ne sont pas encore raccordées au réseau de gaz de ville. La caravane initiée par la direction générale de Naf-tal, branche GPL, a touché aussi les régions de Tablat et Beni Slimane dans la wilaya de Médéa qui font partie du district de Bouira. Pour faire passer le message, la direction de Naftal a choisi les établissements scolaires. Pendant quatre jours, les animateurs de la caravane ont expliqué aux écoliers comment utiliser la bouteille de gaz sans danger. «On leur a expliqué les consignes de sécurité sur la bonne utilisation de la bouteille de gaz, par exemple en ce concerne la nécessité de changer le tuyau flexible chaque deux, de ne pas secouer la bouteille, etc. Aussi nous avons fait des démonstrations sur la manière avec laquelle on peut secourir les individus asphyxiés dans des endroits confinés», a souligné un responsable de Naftal de Bouira. Des dépliants et des CD portant des consignes de sécurité ont été distribués pour les écoliers. L’objectif de cette caravane, selon le même responsable, est de «réduire les accidents liés à la bouteille de gaz». Cette caravane de sensibilisation fait partie d’un programme qui a été lancé en 2005 par la direction générale de Naftal à travers tout le territoire national. A. Cherarak

LA FORÊT ERRICHSE DÉGRADE La forêt Errich, au nord de la ville de Bouira, subit des actes

de détérioration caractérisés perpétrés par des automobi-listes. Leur destination, la retenue collinaire située en pleine forêt, un endroit où sont lavés et dégraissés des véhicules au vu et au su de tout le monde, y compris les autorités locales et les services de sécurité. Pourtant, ce site est fréquenté par des dizaines de familles et de sportifs. En plus de cet acte inexplicable et condamnable de ces automobilistes, l’endroit est désormais devenu le lieu de vente et de consommation d’alcool. D’autres évoquent même des cas d’agressions et autres vols commis par des bandes de malfaiteurs au niveau de ce site. Les autorités locales à leur tête le wali de Bouira sont interpellées afin de préserver ce site, l’unique endroit qui accueille des milliers de familles qui s’y rendent quotidienne-ment. Les autorités locales semblent incapables de remédier à cette situation d’autant plus qu’un projet d´aménagement est à l’abandon depuis des années. S. Recham

KABYLIE INFO

● Corruption, attribution frauduleuse de marchés publics, cherté des matériaux de construction et absence de contrôle sont les conséquences de cette non- qua-

lité dans la construction.

Déc idément , l a non- qualité dans la construction et le non

respect de l’environnement est généralisée en Algérie. Corruption, attribution frau-duleuse de marchés publics, gré- à gré, cherté de ma-tériaux de construction et absence de contrôle sont les conséquences de cette non -qualité dans la construction. Dans le souci de faire face à cette situation, des experts, économistes et architectes ont pris part à deux journées d’étude organisées, le week end dernier, au centre des sports et loisirs de Tikjda. Les différents intervenants étaient unanimes à confirmer cet état de fait en affirmant que la qualité de construc-tion notamment dans le domaine de l’habitat n’était pas toujours au rendez-vous. Parmi les intervenants, l’éco-nomiste Mourad Ouchichi, professeur à l’université de Bejaia qui n’a pas manqué de fustiger les pouvoirs publics qui, de son avis, sont les seuls responsables de cette non- qualité. «Tous les secteurs souffrent de la non- qualité», dira-t-il. Dans le secteur du bâtiment, le non-respect des techniques de construction est dû essentiellement au manque de contrôle, le non respect des orientations tech-niques contenues dans les cahiers des charges, accentué par la précipitation dans la réalisation d’un nombre im-portant de constructions dans un laps de temps très court. Pour Mourad Ouchichi, le mode de passation des marchés suivant la formule la plus simple, gré à gré, les cahiers des charge à la

carte… ainsi que la com-plicité de l’administration et l’impunité, ont toujours connu un mauvais résultat. «Il ne peut y avoir de progrès sans changement du mode de gouvernance», assène t-il avant de rappeler que «l’économie algérienne est plus que jamais rentière et le système du pouvoir est fon-cièrement autoritaire». Selon lui : «se maintenir au pouvoir quelque soit le prix et afin de consolider sa base sociale loin de toute légitimité élec-torale, le régime érige la corruption, la cooptation et le clientélisme comme mode de gouvernance. Les consé-quences du couple infernal rente / corruption généralisée se manifestent sur le plan économique par le sous déve-loppement et l’absence de normes et de qualité». Tou-jours dans le même domaine, le conférencier explique que ce secteur est «par excellence

le lieu ou se manifeste les perversions du système poli-tico-économique. Ceci à tra-vers des mécanismes et des combines mêlant les pouvoirs publics et leurs clientèles directes mêlant des entrepre-neurs véreux, des bureaux d’étude complices …»D’autres intervenants ont dressé un tableau noir de la situation du secteur de bâti-ment du pays. «On assiste, au contraire, à la réalisation dans la précipitation sans se soucier du respect des règles de l’art, ni dans la conception, ni lors de la réa-lisation, ni même pendant la période d’exploitation. Ce qui a généré l’actuel gâchis en matière de qualité.», a affirmé un participant qui a expliqué que la non-matura-tion des projets, le manque de rigueur dans la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, l’incompétence, la bureaucratie… forment ainsi

un environnement favorable à la production de la non-qualité. Des solutions ont été proposées. Les architectes et autres spécialistes ayant pris part à ce séminaire ont préconisé des solutions, et ce, en évitant la précipitation dans le lancement des projets et donner le temps nécessaire à la maturation des projets en respectant la réglementation en vigueur. Bannir le recours abusif aux dérogations en matière d’étude et réalisation, et ce conformément à l’ar-ticle 18 de la réglementation des marchés publics. Par ailleurs, les spécialistes demandent l’association des différents partenaires dans l’élaboration des cahiers de charges, élaborer les textes réglementaires régissant la maîtrise d’ouvrage et les rapports entre les différents intervenants dans le domaine de la construction et de l’ur-banisme. Amar Fedjkhi

Le non-respect des techniques de construction est dû essentiellement au manque de contrôle

PH

OT

O:

EL

WA

TAN

Des promoteurs en diffi culté Les jeunes promoteurs ayant crée des

entreprises dans le cadre des disposi-tifs d’aide à l’emploi notamment l’Ansej et la Cnac, réclament du travail. C’est lors d’une rencontre entre le wali, les entreprises et les bureaux d’étude exer-çant dans le secteur du Btph, tenue lundi dernier à la maison de la culture Ali Zâa-moum de Bouira, que les bénéficiaires des dispositifs d’aide à l’emploi se sont exprimés. Les jeunes entrepreneurs soulignent avoir rencontré beaucoup de difficultés pour avoir un projet. Les grandes entreprises, affirment-ils, s’accaparent de la part du lion, tandis que les petites entreprises, d’après un jeune intervenant, ne bénéficient que des projets infructueux. Ce qui met ces entreprises dans des situations diffi-ciles. Pour remédier à cette situation, le

premier responsable de la wilaya s’est engagé à établir une liste de l’ensemble des entreprises des travaux publics et bâtiments fraîchement créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac pour mieux assurer la répartition des projets qui seront à leur portée. Ainsi, des cahiers des charges spécifiques seront établis exclusivement pour ces entreprises afin qu’elles puissent décro-cher des projets. Pour la réalisation du nouveau programme 2014 et le pro-gramme complémentaire dans tous les secteurs, dont près de 400 opérations ont été inscrites, le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, a affirmé qu’il n’y a pas assez d’entreprises pour prendre en charge l’ensemble des projets. «On n’a pas assez d’entreprises à Bouira pour prendre en charge ce programme. Pour

le faire, il faut s’ouvrir et faire appel à des entreprises d’autres wilayas», dit-il. Concernant la consommation du budget de l’exercice 2013, M. Maaskri a déclaré que le taux de consommation est de 44 %, soit un montant de 14 milliards de DA, tandis que l’objectif était de 15 mil-liards de DA. De son côté, le représen-tant de l’union nationale des entrepre-neurs algériens, M. Harbi Arezki, a mis l’accent sur le rôle que l’administration doit jouer pour mieux accompagner les entreprises. «L’entrepreneur demande de l’accompagnement par l’administration. Il faut bien l’encourager pour achever les projets dans les délais. Quand on ne le paie pas à temps, cela veut dire des retards, des malfaçons et à la fin on dit que l’entreprise ne travaille pas», a-t-il déclaré. Ali Cherarak

SÉMINAIRE À BOUIRA

El Watan

Bureau de BOUIRAPour toutes vos annonces publicitaires :

Lotissement N° 1 4e étage (face gare routière) Centre-ville BouiraTél./Fax : 026 94 36 16

Page 14: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 10

I N T E R N A T I O N A L E

Le Premier ministre turc vient très cer-tainement de commettre une erreur aux dimensions révélées par le niveau et

l’ampleur des réactions qu’elle vient de susci-ter. La première d’entre elles est bien entendu celle du président de la République turc qui a refusé d’observer la moindre réserve, et sur-tout d’emprunter le canal des réseaux sociaux. Effectivement, le président Abdullah Gül a dénoncé hier sur son compte Twitter le blocage jeudi soir de ce réseau social par le gouverne-ment de Recep Tayyip Erdogan. «On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux (...) J’espère que cette situation ne durera pas longtemps», a écrit le chef de l’Etat, révélant des désaccords au plus haut niveau de l’Etat, ainsi qu’au sein de la mouvance islamiste, plongeant dans l’incertitude le parti (AKP) dont ils sont membres tous les deux, à huit jours des élections locales, et cinq mois de

la présidentielle. M. Gül, qui avait déjà une pre-mière fois contredit le Premier ministre quand celui-ci avait menacé aussi d’interdire facebook et YouTube le mois dernier, a une nouvelle fois exprimé sa différence. Cependant, M. Erdogan a réussi à faire converger des positions jusque-là diamétralement opposées sur le principe même de la liberté, mais aussi et surtout sur celui de la justice, l’une et l’autre étant, dans ce cas précisé, bien liées. En effet, l’interdiction en question constitue, pour son auteur, la riposte du gouvernement à la diffusion quotidienne sur le Net, depuis plus de trois semaines, d’extraits de conversations téléphoniques piratées de M. Erdogan le mettant en cause dans un vaste scandale de corruption. «Nous allons éradiquer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale», avait-il lancé jeudi. «La liberté n’autorise pas l’intrusion dans la vie privée de qui que ce soit ou l’espion-

nage des secrets d’Etat.» Une mesure pour le moins inutile, car la décision des autorités a été rapidement contournée par les internautes qui ont pu accéder au réseau via d’autres serveurs. Mais elle est rapidement critiquée en Turquie où elle est considérée comme un acte de cen-sure. Et même plus que cela, comme le souligne le principal parti de l’opposition. «Le dictateur a fait un pas dangereux, la Turquie ne peut plus être classée parmi les pays où règne la démocratie», a ainsi déclaré le Parti républicain du peuple (CHP). Et sans surprise par l’ Union européenne (UE), constituant dans ce cas-là un mauvais signe dans la négociation pour une ad-hésion de la Turquie. Les prochaines élections seront incontestablement un test pour l’AKP au pouvoir depuis 2002, et qui n’a pas échappé lui aussi au mal qu’il déclarait traiter. Il s’agit de la corruption dans laquelle sont impliquées de nombreuses personnalités qui ont renoncé à

leurs fonctions ministérielles. Sauf que le cercle en question s’est considérablement élargi pour intégrer Erdogan ou certains de ses proches. Lui crie au complot, fomenté, selon lui, par ses anciens alliés de la confrérie de l’imam Fethul-lah Gülen. Beaucoup a été dit sur le travail en-trepris par cette confrérie, mais principalement sous la forme d’accusations aussitôt rejetées par cette dernière. Mais on ne manque pas de s’interroger, quelles en seront les conséquences sur la mouvance islamiste dans son ensemble, et ensuite sur l’avenir de M. Erdogan qui ne peut plus être Premier ministre après trois man-dats. Est-il par contre toujours intéressé par le fauteuil présidentiel, même s’il n’a pu obtenir les aménagements constitutionnels qu’il sou-haitait ? De nouvelles manifestations étaient annoncées hier, mais l’opposition saura-t-elle profiter de telles erreurs ? C’est-à-dire capter les voix de tous les mécontents. M. L.

Erdogan suscite la colère Par Mohammed Larbi

REPÈRE

LE HARCÈLEMENT SEXUEL PREND DE L’AMPLEUR DANS LES GRANDES VILLES

Le cri de colère des Egyptiennes

Le Caire (Egypte)De notre correspondante

Cette fille pourrait être ta mère ou ta sœur.» Voilà un argument censé dissuader les auteurs de

harcèlement sexuel. Pour Asma Abdel Rahman, 22 ans, membre du mou-vement Basma qui agit contre le har-cèlement sexuel, cela ne suffit pas. «Lorsque j’anime un atelier de sensibi-lisation, je rappelle simplement que les femmes sont des êtres humains et c’est pour cette raison qu’elles doivent être respectées.»Mardi dernier, avec des bénévoles du collectif, Asma a ouvert le premier atelier de sensibilisation au harcèlement sexuel dans une université égyptienne. Après les couloirs du métro et le centre-ville du Caire, le groupe cible un nou-veau public : la jeunesse estudiantine. La campagne a été lancée dans l’univer-sité de la ville portuaire de Suez, mais les organisateurs espèrent rapidement reproduire le concept dans plusieurs campus du pays. Pourquoi s’attaquer aux universités ? «Pour nous, il est important de sensibiliser celles et ceux qui éduqueront les générations à venir et rendre ainsi la pensée du mouvement durable», soutient Asma, encore portée par l’énergie du public présent lors de l’atelier organisé à Suez.

LES VRAIES RAISONS

Lors du débat avec les étudiants, les interventions n’allaient pourtant pas toujours dans le sens des organisatrices. A la question, «quelles sont les princi-pales causes du harcèlement sexuel ?», certains pouvaient rétorquer «les vête-ments de la jeune fille» ou «les femmes aiment être complimentées dans la rue». Mais au bout d’une longue discus-sion, la majorité d’entre eux arrivait à distinguer les vraies raisons des fausses justifications. Hasard de calen-drier, ce premier atelier s’est tenu moins

de 48 heures après l’agression d’une étudiante à la faculté de droit du Caire. Dimanche 16 mars, jour de la femme égyptienne, une jeune étudiante a été forcée de se cacher dans les toilettes de la faculté pour échapper à une agression collective. Ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont les réactions qui ont suivi. Notamment celle du président de l’université Gaber Nasser sur la chaîne privée ONTV. Tout en condamnant l’agression sexuelle, le doyen de l’université donne l’impres-sion de la justifier par la tenue vesti-mentaire de l’étudiante. «Elle est entrée dans l’enceinte de l’université vêtue d’une abaya (robe noire traditionnelle portée par les femmes dans les pays du Golfe) par-dessus ses habits parce que la sécurité ne laisse pas entrer les étudiantes portant des tenues extrava-gantes.» Ses propos ont été vivement critiqués sur les réseaux sociaux et dans les milieux associatifs. «Je suis encore en colère. Comment un président d’univer-sité, qu’on imagine cultivé, peut-il jus-tifier une telle agression ?», s’insurge Asma. Et un présentateur télévisé ? Au cours de son programme «Min al Akher» diffusé sur la chaîne satelli-taire Rotana, l’animateur Tamer Amin est allé plus loin en insultant la jeune étudiante et en incriminant les parents qui l’ont laissée sortir dans cette tenue. Selon lui, les vêtements de la jeune fille sont «provocants» et «dévoilent (le corps) plus qu’ils ne le recouvrent». Des commentaires qui ont suscité l’ire de nombreux internautes scandalisés. La victime se retrouve encore une fois sur le banc des accusés. Son crime : porter un hijab doré, un pantalon noir, et un pull rose assorti à ses ballerines. En Egypte, 99,3% des femmes affirment avoir déjà subi un harcèlement sexuel «sous quelque forme que ce soit», assu-rait l’ONU dans un rapport publié en 2013. N. B.

● L’agression d’une étudiante à la faculté de droit du Caire a relancé le débat sur le harcèlement sexuel

● Rencontre avec Asma Abdel Rahman, membre du mouvement Basma.

UN JOURNALISTE D’EL PAIS SANCTIONNÉ APRÈS UNE PLAINTE DE RABAT

Le Maroc veut aussi museler la presse espagnole

● Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero vient d´être sanctionné à la suite d’une plainte déposée par le Maroc dans l’affaire de la vidéo d’Al Qaîda au

Maghreb islamique (AQMI), diffusée en septembre 2013, dénonçant «la corruption» du régime marocain.

Valence (Espagne)De notre correspondant

Spécialiste du Maghreb depuis de nombreuses années, Igna-cio Cembrero, qui travaille

pour le journal El Pais depuis 1979, a annoncé, dans une lettre intitulée «Lettre à mes amis maghrébins», avoir été muté début février dans un autre département du quotidien es-pagnol. «La mutation s’est produite trois semaines après qu’une plainte, déposée par le Premier ministre du Maroc, Abdel Ilah Benkiran, soit parvenue à l’Audience natio-nale, la plus haute instance pénale espagnole», écrit-il. Il s’agit, en fait, d’une plainte déposée par le gouver-nement marocain en décembre 2013 contre le journaliste et le directeur d’El Pais pour «apologie du terro-risme». Les autorités marocaines repro-chaient à ce dernier la publication d’un article sur AQMI qui renvoyait directement sur la vidéo mise en lien sur le blog d’Ignacio Cembrero, Orilla Sur, via le site internet du journal El Pais. Mais il explique, par

ailleurs, avoir clairement dit qu’«il s’agissait d’un documentaire de pro-pagande terroriste». La vidéo a été retirée du site internet depuis exac-tement le 17 septembre 2013. Elle parle de la propagande djihadiste dans laquelle l’émir d’AQMI, Abde-lamalek Droukdel, «conseillait» aux jeunes Marocains de rejoindre son organisation plutôt que «d’émigrer» vers l’Espagne. Concernant la mutation du journa-liste, le directeur de la communica-tion du quotidien, Pedro Zuazua, a déclaré au journal Le Monde, qu’il est question seulement d´une simple décision interne comme toutes les décisions que prend El Pais, et qu’ils n’ont pas à les expliquer à l’extérieur. Dans cette affaire, le journaliste marocain Ali Anouzla, directeur du site arabophone Lakome, a été aussi arrêté le 17 septembre juste après la diffusion de la vidéo. Suite à une forte campagne de mobilisation au Maroc et à l’étranger, ce journaliste, connu pour ses positions critiques à l’égard des autorités, a été remis en liberté provisoire le 25 octobre.

Ali Anouzla reste tout de même poursuivi pour «aide matérielle, apo-logie et incitation au terrorisme». Plusieurs organisations internatio-nales des droits de l’homme comme Human Rights Watch ou Amnesty International ont dénoncé cet acte. Son procès est fixé au 20 mai.A signaler que le Maroc n’a pas porté plainte contre d’autres sites, qui continuent de diffuser la vidéo. Malgré tout, les autorités marocaines ont maintenu leur action en justice contre El Pais. L’Audience natio-nale n’a toujours pas fixé la date de l’audience. «Je tiens à remercier, toutes les infos, les impressions et les réflexions, que vous m’avez trans-mises tout au long de ces années et qui m’ont tant aidé à faire mon boulot de journaliste», conclut Igna-cio Cembrero, dans la «Lettre à mes amis maghrébins». Quoi qu’il en soit, l’«affaire Ignacio Cembrero» révèle un peu plus au grand jour le vrai visage du makhzen marocain que le roi Mohammed VI tente de présenter comme un modèle de démocratie au Maghreb.

Ali Aït Mouhoub

L’Association marocaine des droits humains (AMDH), une des principales ONG de défense des droits de l’homme au Maroc, a dénoncé jeudi une «campagne» à son encontre, évoquant la «répression» de récentes manifestations ou encore des «arrestations» et «poursuites» contre certains membres. L’AMDH (indépendante) a «noté durant les derniers mois une tendance à la hausse de la répression des pouvoirs publics pour se venger des militants» de l’association, a déclaré son président, Ahmed El Haij , lors d’une conférence de presse à Rabat.«Il est évident que cette guerre non déclarée à l’encontre de l’AMDH (...) vise à freiner et perturber (son) travail » et la «faire taire», a-t-il ajouté. M. El Haij a notamment évoqué des «violences» de la part des forces de l’ordre lors de récentes manifestations et

l’existence «de dossiers judiciaires préfabriqués» afi n de poursuivre des militants «dans des conditions où font défaut les critères d’un jugement équitable». Dans un rapport remis pour l’occasion, l’AMDH publie une liste de 11 de ses membres emprisonnés et 12 autres «poursuivis, en liberté provisoire». Trois d’entre eux, arrêtés en janvier à Kénitra, au nord de Rabat, ont été condamnés «à huit mois de prison ferme pour attroupement et humiliation de fonctionnaires publics», relève notamment l’ONG. Ce mois, plusieurs sit-in — à Fès, El Jadida et Tifl et — ont par ailleurs été interdits ou réprimés «par la force», avance encore l’AMDH. Selon M. El Haij , son ONG serait particulièrement «visée» en raison de «son attachement à son indépendance». R. I.

Une ONG marocaine indépendante dénonce

Page 15: El Watan 22.03.2014

Samedi 22 mars 2014 - 11

■ À L'AFFICHE Suite Hocine Zaourar : En renaissance... 12 ■ À LA VOLÉE Malika Belbey/ Ghardaïa/ Printemps canadien/ Baâziz/ Matisse/ Toudja/ Cinéma italien 13 ■ À VRAI DIRE Réda Doumaz, chanteur et musicien chaâbi : «Ailleurs, les imitateurs se cachent» 14■ À LA PAGE Anthologie : «Paroles d’auteurs» de Nathalie Philippe/ En vue : Le SILA se pointe 15 ■ À SUIVRE Exposition Picturie Générale 2 / Onomastique : Mon nom est (une) personne 16

En contemplant la couver-ture de l’album de photo-graphies* de Hocine Zaourar, une réflexion vient tout de suite à l’es-prit : il s’agit de sa pre-mière publication alors que sa carrière, déjà

longue et dense, lui aurait permis d’investir plus tôt le monde de l’édi-tion. Deux raisons expliquent ce «re-tard». La première est qu’il s’est don-né pleinement au photojournalisme, travaillant pour de grandes et exi-geantes agences de presse ou de pho-tographie (Sipa, Reuters, AFP), enga-gé à fond dans l’actualité, allant d’un conflit à l’autre : génocide du Rwan-da, occupation israélienne en Pales-tine, guerres civiles en Somalie et au Congo… Dans ce tourbillon, il restait peu de place aux projets personnels. La deuxième raison tient sans doute à l’énorme phénomène médiatique sus-cité par sa photographie prise lors du massacre de Bentalha, près d’Alger, le 23 septembre 1997. Avec la véloci-té d’une traînée de poudre, l’image de cette femme-douleur, photographiée à l’hôpital Zemirli, le jour-même, a fait le tour du monde, établissant des

records de visibilité. Elle s’est retrou-vée à la «une» de 750 journaux dans le monde, sans compter les maga-zines. Elle a été diffusée et commen-tée sur d’innombrables chaînes de té-lévision, vue par des dizaines, sinon des centaines de millions de gens. Un journaliste l’a nommée «La Madone de Bentalha» et, sous cette appella-tion, elle s’est imposée aussitôt comme l’incarnation visuelle de la

tragédie algérienne, sinon l’une des icônes modernes de la douleur hu-maine. La pratique d’un métier exal-tant mais chronophage et l’incroyable audience internationale d’une seule photographie ont pesé de tout leur poids sur Hocine Zaourar, l’empê-chant de montrer jusque-là des cli-chés plus personnels qu’il a pourtant commencé à prendre depuis la fin des années 70’, les classant dans ses ti-roirs, en prenant de nouveaux entre

deux reportages, les classant encore, tout cela pendant que le poursuivaient les trompettes de la renommée mais aussi ses tromperies. Dans sa préface à l’album, Pascal Convert, artiste qui a réalisé une sculpture en cire de la photographie de Zaourar, raconte combien l’avait scandalisé le fait de se voir plus reconnu que l’auteur ini-tial, victime, selon lui, d’une double discrimination. La première relève, selon lui, d’une certaine acception de l’art contemporain.Il cite pour cela le critique Sylvain Maresca constatant que le retour du document (ici, la photo) dans l’art contemporain profite d’abord «aux artistes plasticiens qui explorent les formes et les fictions documentaires», ensuite «à certains photoreporters passés à la création pour les galeries d’art» mais jamais «aux photo-graphes de presse classiques» (Art Press, n° 19, 1995). Pascal Convert rappelle que la valeur sur le marché de l’art (comme sur tout marché d’ail-leurs) se fonde sur la rareté et qu’une photo étalée sur des centaines de mé-dias ne peut donc s’en prévaloir.

Suite en page 12«Livre, vivre, ivre, rive… C’est l’histoire d’une dévoration, c’est l’histoire d’un désir insatiable. C’est l’histoire d’un mur mot à mot édifié, d’un rempart entre les autres et moi, entre la vie et moi, la vraie vie».

Maïssa Bey L’Une et l’Autre suivi de Mes Pairs

Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : [email protected]

En renaissance...

ARTS LETTRES

ZESTE D'ÉCRITURE

FRONTON

Mon cher voisinPAR AMEZIANE FERHANI

Il habite la cour de mon immeuble. Je ne sais pas qui lui a délivré un jour une attestation de logement, mais on ne saurait le soupçonner d’avoir bénéficié d’un piston ni d’être un indu-occupant, espèce que l’on ne retrouve que chez les humains.Un mimosa n’a pas besoin de justificatif pour occuper un espace. Il ne peut être là que par la force de l’évidence, l’irrépressible pulsion de la nature, une grâce divine octroyée à tous ses semblables avec lesquels il doit se rire de notre savante ignorance. Qu’on en juge, dixit Wikipédia : «Par un étrange télescopage entre les noms vernaculaires et les noms scientifiques, il existe une confusion dans les appellations de trois genres : les genres Acacia, Robinia et Mimosa. En effet, l'espèce appelée Mimosa dans le langage courant a pour nom de genre Acacia, alors que ce que nous appelons Acacia est en fait du genre Robinia. Quant aux espèces portant le nom de genre Mimosa, nous les appelons plutôt sensitives». Allez comprendre quelque chose !Ici, personne ne se souvient de l’arrivée de cet individu. Etait-il graine ou arbuste ? Avait-il été poussé par le vent ou planté délibérément ? Qu’importe ! Aujourd’hui, il est là, arbre imposant de lumière, haut de six mètres. Plutôt discret au long de l’année, il devient majestueux à l’orée du printemps, offrant son apothéose de confettis jaunes comme une sorte de vitamine C visuelle. Il est là et, comme le cancre de Prévert, il se moque de tout : du deuxième bureau, de la troisième dimension, du quatrième mandat, du cinquième amendement, du sixième sens, de la septième merveille, etc. Même les étranges avions malaisiens ne le perturbent pas dans sa mission d’annonciateur de la plus belle des saisons. Car, comment saurions-nous avec assurance que le printemps est arrivé en ces temps de dérèglements climatiques et autres ?Ce cher voisin vient ainsi me rappeler qu’aujourd’hui même, dans le magnifique village de Toudja, au-dessus de Béjaïa, a lieu la cinquième édition de la Fête de l’Eau. Organisée par la commune, le mouvement associatif local, les Amis du Musée de l’Eau et l’association Gemihab, cette célébration de l’élément naturel le plus précieux qui soit est l’une des plus belles initiatives de l’Algérie indépendante et je mesure mes mots, la grandeur ne correspondant pas toujours à la taille. Pour preuve, une goutte d’eau ou une fleur de mimosa, atomes de beauté aux déflagrations vitales... Cette année, le thème choisi, «Chemins d’eau», sera abordé parallèlement à l’hommage à M’hand Kasmi, l’un des fondateurs du Musée de l’Eau auquel les éditions Arak consacrent un livre intitulé Une voix puissante et fraternelle. C’est la première fois que le rendez-vous de Toudja se tiendra sans lui. Vous savez, il ressemblait tellement à mon cher voisin : bien campé sur ses racines, les branches déployées, semant ses boulettes dorées à tous vents !

& & HOCINE ZAOURAR PARCOURS ATYPIQUE D’UN PHOTOREPORTER

Il y a une vie après«La Madone de Bentalha».Et de l’art encore !

MAIS ENCORE...

PH

OT

O :

H.

Z.

/ T

U J

OU

ES

! P

LA

CE

DE

S M

AR

TY

RS

. A

LGE

R.

198

4.

Page 16: El Watan 22.03.2014

El Watan - Arts & Lettres - 1 El Watan - Arts & Lettres - Samedi 22 mars 2014 - 12

Pour lui, la deuxième discrimination dont a été victime Hocine Zaourar serait «géo-po-litique». Invoquant la protection du photo-graphe, l’agence AFP où il travaillait alors avait caché son nom de famille et il n’a pas

même été invité à la remise du Prix Bayeux des cor-respondants de guerre qui lui avait été décerné. Pas-cal Convert précise : «C’est le directeur photo de l’agence qui a reçu le prix en son nom. Il serait plus j u s t e d e d i r e e n s o n p r é n o m : Hocine. Quand il s’agit d’un auteur d’Afrique du Nord, cette ellipse du patronyme rappelle le temps où les colons appelaient les indigènes par leur seul prénom». Comment d’ailleurs expliquer, que 17 ans après, c’est presque toujours ce prénom qui apparaît sur les sites consacrés au prestigieux World Press Photo 1998 dont Hocine Zaourar est également lau-réat, restant probablement à ce jour, et depuis 57 ans (le prix ayant été fondé en 1955), le seul photo-graphe arabe et africain à l’avoir obtenu et l’un des rares au monde dans deux catégories : celle du grand prix et celle du portrait ? Hocine Zaourar peut être fier de son œuvre car une photographie de reportage peut devenir une œuvre au sens complet du terme quand la qualité artistique vient rejoindre l’intérêt du sujet. Certains évoquent le hasard, la coïncidence ou encore la chance. C’est mal connaître l’art photographique et celui du re-portage que d’envisager les choses sous cet angle. Il faut beaucoup d’expérience, de talent et de maîtrise pour capter un tel «instant photographique». Si Hocine Zaourar s’est rendu ce jour-là à l’hôpital Zemirli, si son œil, puis l’objectif de son Reflex se sont portés sur cette femme parmi tant d’autres, c’est aussi parce que, depuis le début de ses repor-tages des années noires, il avait évité de photogra-phier les cadavres. «Quel intérêt peut-il y avoir, nous, affirme-t-il, à montrer des corps inanimés ? Ceux qui sont morts sont partis pour de bon, que Dieu ait leur âme. Ce sont les vivants, ou plutôt les

survivants qui vivent le drame, ce sont eux qui l’ex-priment, ce sont eux qui souffrent longtemps et doivent nous intéresser.» La photographie de Bentalha a eu un tel impact que beaucoup ont comme oublié que Hocine Zaourar travaillait sans relâche depuis le début de cette sombre décennie, vivant une épreuve à la fois pro-fessionnelle et personnelle : «J’avais beau travail-ler professionnellement, il m’était difficile, en tant qu’être humain, algérien de surcroît, de rester froid devant tout ce que je voyais et photographiais. Aus-si, quand on me parle de succès de la photo, je ne peux m’empêcher de penser que tout cela s’est construit sur la douleur des miens. J’avais le devoir de témoigner mais cela ne pouvait se faire sans la pudeur que la mort et la douleur nous imposent.» Hocine Zaourar a subi lourdement le contrecoup d’une immense et soudaine médiatisation. Ce qu’on pourrait appeler la rançon de la gloire s’est doublé

d’une campagne de dénigrement aux sources et aux formes multiples. Faute de pouvoir s’en prendre à la photographie, on s’en est pris au photographe, l’ac-cusant d’avoir trafiqué la prise de vue, d’avoir rédi-gé une fausse légende, et autres griefs. Pendant des années, Zaourar s’est battu, parfois devant la jus-tice, pour démonter les amalgames et les men-songes. «Le plus beau dans tout ça, nous confie-t-il, c’est que certains pensent que je me suis fait une fortune avec cette photographie. Ils oublient que j’étais salarié à l’AFP». Avec son employeur, les relations deviendront vite tendues et finiront par se rompre malgré une longue collaboration (1993-2006). Mais aujourd’hui, l’amertume a cédé la place à la sérénité d’une expérience digérée. Le photographe y a glané de nombreux prix. En 1997, la photographie de Bentalha est entrée dans la collection du Newsmuseum de Washington ainsi que le boîtier qui avait permis de la prendre. En 1998, elle a été sélectionnée parmi les cent photos du siècle et, en 2011 — suprême retournement après un anonymat forcé — Hocine Zaourar est entré dans le «Who’s Who» ! Plusieurs recherches universi-taires ont été menées sur la Madone algérienne, un ouvrage d’art allant jusqu’à l’analyser comme une peinture classique. Après deux années à Istanbul (2006-2008), Hocine Zaourar est revenu en Algérie où il exerce en tant qu’indépendant, ravi de sa liberté retrouvée, re-nouant, sans abandonner le reportage, avec sa pre-mière vie d’artiste-photographe menée de 1972 à 1984. Il se remémore avec émotion ses premiers pas d’autodidacte. Il avait 17 ans et devait devenir tech-nicien en hydrogéologie. A l’INRH, il est entouré de professeurs férus de photo dont un ingénieur coopé-

rant, ancien préparateur chez Kodak, qui lui ap-prend à fabriquer des émulsions et de la gélatine. Mais sa rencontre décisive se fera avec Chérif Khellaf, architecte passionné de photo qui, lors d’un déménagement, offre au jeune Hocine des produits de développement et devient en quelque sorte son mentor (il lui a d’ailleurs dédié son album). Dans la petite maison familiale de Bir Mourad Raïs, son père lui fabriquera un agrandisseur en bois. On se croirait aux premiers âges de la photo ! Hocine en a gardé un amour irréductible de l’argentique. Pas question de lui parler des progrès du numérique qu’il veut bien reconnaître mais sans s’y recon-naître. Il assène : «Celui qui n’a jamais fait d’ar-gentique ne pourra jamais comprendre la photo. D’ailleurs, il ne pourra pas même exceller dans le numérique.» Il continue à développer lui-même ses photographies, soucieux de maîtriser toute la chaîne, depuis la prise de vue jusqu’à la fixation.

C’est dans cette alchimie de la passion qu’il a concocté son album, le truffant de photos atta-chantes, parfois étonnantes telles ces prises de vue en octobre 2005 de la Place des Martyrs à Alger, quasiment vide en plein jour pour cause d’éclipse solaire. Au même endroit, l’ombre d’un jeune foot-balleur en noir et blanc nous propose une leçon de photographie que le grand maître Henri Cartier-Bresson n’aurait pas dédaignée. Que dire aussi de ces tranches de vie dans La Casbah où la joie enfan-tine côtoie la désolation architecturale ? Hocine Zaourar nous entraîne aussi vers Berrouaghia, Constantine, Azzefoun et autres lieux urbains ou champêtres de notre vaste Algérie. Des scènes de rues aux paysages grandioses, l’album nous «dé-voile» un pays (comme l’affirme son titre), mais également le regard, tour à tour amusé, critique et tendre, d’un photographe qu’on a du mal à imaginer dans ses guêtres, pas si anciennes que cela, de ba-roudeur de l’image. Auteur des textes, Omar Zelig relève ce décalage finalement heureux : «Pourtant, on peut tenter de dire des mots particuliers à propos de ces images particulières parce qu’elles nous livrent aussi quelque chose de notre renaissance dans le nouveau millénaire et qu’elles sont l’œuvre de Hocine Zaourar, celui qui avait fixé pour le monde et pour l’éternité l’horreur absolue de notre descente aux enfers.» De renaissance, on peut donc retenir aussi celle d’un artiste qui, au-delà de l’ac-tualité et de la compétition médiatique, se réappro-prie la plénitude de son art. C’est aussi Hocine Zaourar qui passe «de l’ombre à la lumière», comme l’affirme le sous-titre de l’album. A. Ferhani

*Hocine Zaourar, «L’Algérie dévoilée, de l’ombre à la lumière», Préface de Pascal Convert. Textes de Omar Zelig. Ed. Aglaë, Alger, 2013.

À L'AFFICHEHOCINE ZAOURAR PARCOURS ATYPIQUE D’UN PHOTOREPORTER

PH

OT

O :

H.

Z.

/LA

VI

E E

N R

OS

E.

CA

SB

AH

D’A

LGE

R.

20

04

.

PH

OT

O :

H.

Z.

/ JO

UR

D’É

CL

IPS

E !

PL

AC

E D

ES

MA

R T

YR

S.

ALG

ER

. O

C-

●●●

FAUTE DE POUVOIR S’EN PRENDRE À LA PHOTOGRAPHIE, ON S’EN EST PRIS AU PHOTOGRAPHE, L’ACCUSANT D’AVOIR TRAFIQUÉ LA PRISE DE VUE, D’AVOIR RÉDIGÉ UNE FAUSSE LÉGENDE, ET AUTRES GRIEFS. PENDANT DES ANNÉES, ZAOURAR S’EST BATTU, PARFOIS DEVANT LA JUSTICE, POUR DÉMONTER LES AMALGAMES ET LES MENSONGES.

Des photos parfois étonnantes telles ces prises de vue en octobre 2005 de la Place des Martyrs à Alger, quasiment vide en plein jour pour cause d’éclipse solaire

Page 17: El Watan 22.03.2014

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 22 mars 2014 - 13

BAHREÏN

Malika BelbeyL’excellente comédienne algé-rienne, Malika Belbey, recevra cette semaine un hommage lors du 13e Festival des pays arabes du Golfe de la radio et de la télévision, prévu du 24 au 28 mars à Bahreïn. Diplômée de l'Institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan à Alger, la comé-dienne qui s’est fait connaître par plusieurs feuilletons de télévision a débuté au théâtre, interprétant des rôles difficiles. Elle commence à s’imposer aussi sur le grand écran. Elle est ainsi à l’affiche du dernier long métrage de Mohamed Chouikh, L’Andalou (2014) où elle interprète un rôle principal. De l’avis de nom-breux spécialistes, cette comédienne n’a pas encore exprimé tout son po-tentiel artistique. Mais pour l’ins-tant, bravo !

GHARDAÏA

Au tapis !

C’est l'une des plus anciennes fêtes nationales puisqu’elle existe depuis 47 années maintenant. Sans doute pour la première fois de son histoire, elle n’aura pas lieu. Il s’agit de la tra-ditionnelle fête nationale du tapis qui devait se dérouler du 23 au 27 mars courant à Ghardaïa. Selon l’APS, elle a été reportée à une date ultérieure, information communi-quée par le secrétaire général de la wilaya. L’agence précise : «Le re-port de la date de cette fête nationale est dicté par la situation qui prévaut dans la région où plusieurs familles ont été endeuillées par les échauf-fourées entre groupes de jeunes de différents quartiers de la ville. Ces échauffourées ont été marquées par le décès de sept jeunes depuis le dé-but des événements en décembre dernier, ainsi que des actes de van-dalisme, de saccage et d’incen-die…». Cette rencontre annuelle est d’un apport important pour toute la région, permettant aux artisans ta-pissiers de se faire connaître et d’écouler leur produit. Si la situation perdure, c’est tout un pan de l’éco-nomie locale qui risque de s’effon-drer. Sans compter l’aspect touris-tique, puisque la Fête du tapis attirait des visiteurs de tout le pays et même de l’étranger.

BAB EZZOUAR

Printemps canadien

Pour célébrer le printemps, la chan-teuse canadienne Mélanie Gall sera aujourd’hui au Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar. Elle y présentera, à 15h, un spectacle pour enfants intitulé «La souris de l’opé-ra», puis à 18h un concert de chan-sons. Les deux manifestations au-ront lieu au 2e étage du Centre, à proximité de l’espace Orchestra-land. Mélanie Gall exerce aussi bien dans les chansons à texte que sur le registre lyrique. Acclamée dans le monde entier, elle s’est produite en Amérique du Sud, aux Caraïbes et en Europe pour son répertoire de chansons françaises de Piaf ou en-core Brel. Installée à New York, Mélanie Gall a chanté au Lincoln Center et au Carnegie Hall, deux des salles les plus réputées de la ville. Sa venue a été organisée par l’ambas-sade du Canada.

BAÂZIZ

Animateur TV

Si vous vous demandiez où revoir Baâziz, le chanteur rebelle apparu à la fin des années 80’, vous pouvez le voir chaque vendredi après-midi sur la chaîne privée Chourouq TV où il anime une émission dans laquelle il accueille d’autres artistes. Récem-ment, il recevait Lotfi du groupe Raïna Raï, ainsi que son épouse. Ambiance décontractée, confi-dences, humour, l’improvisation en mode «Raïna Raï» de la chanson Sebhane Allah yaltif d’El Anka s’est avérée surprenante. Si les nombreux admirateurs de Baâziz apprécieront son nouveau talent d’animateur, il est certain qu’ils l’attendent avant tout là où ils ont appris à l’aimer : la chanson. Pour rappel, Baâziz, né en 1963 à Cherchell, avait été long-temps interdit d’antenne sur la télé-vision publique. Il a été l’initiateur de Algérie mon amour, chanson in-terprétée par plusieurs chanteurs al-gériens durant la tragédie vécue par le pays.

RECTIFS

Images et légendes

Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Dans notre édition du 8 mars dernier (voir l’article d’ouverture, «Musique andalouse, sereine re-vanche»), une erreur de légende avait fait passer la chanteuse Lila Borsali (ci-dessus) pour sa consœur Lamia Maâdini. Comme les erreurs sont rarement solitaires, c’est tout aussi malencontreusement que la photo de l’auteure de l’article, Fazilet Diff, également chanteuse, s’est trouvée en illustration aux cô-tés des maâlmate, ce qu’elle n’avait, bien sûr, pas demandé.

À LA VOLÉEBRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES

ANECDOTE MUSIQUE

La face cachée des disquesIl est établi que l’album de musique le plus vendu au monde est Thril-ler de Michael Jackson. Le deuxième est celui du groupe britannique Pink Floyd, intitulé Dark side of the Moon. Avec ce record de ventes, il présente un autre en matière de longévité. En effet, alors qu’il est sorti en 1973, il est resté pendant 800 semaines, c'est-à-dire plus de 15 ans, dans le Top 200 des meilleurs classements américains. Durant cette période, ce sont 50 millions d’exemplaires qui se seraient vendus dans le monde.

Tamaghra waman (La fête de l’eau) est de re-tour aujourd’hui pour sa 5e édition. Organisée par la commune de Toudja, le mouvement asso-ciatif, l’Association Gehimab et les Amis du Musée de l’Eau, elle a été précédée par une nuit d’observations astronomiques avec l’Associa-tion Sirius. La journée s’annonce riche en festivités entre tourisme, écologie et culture. A partir de 9h, les invités se regrouperont devant le Musée de l’Eau pour une visite de cet établissement ainsi que de la source de Toudja. Suivra l’exposition

«Chemins d’eau» avec des œuvres de peintres de Toudja et ceux de l’Association Rivage (Marseille) aux lieux-dits L’Had Oukli et Qa`a n’Temri. En route pour un déjeuner champêtre à base de produits locaux, les visiteurs passeront par les jardins de Toudja. L’après-midi débutera par un concert de l’orchestre Ahbab Sadek Abdjaoui, suivi d’une série de conférences té-moignages en hommage à feu M’hand Kasmi à qui est dédiée cette édition. Au programme éga-lement : démonstration d’escalade, randonnée et atelier d’astronomie.

Rencontre : Toudja à l’eau !CINÉMA

«Il Portaborse»Dans le cadre du cycle «Nouveau cinéma ita-lien», l’Institut culturel italien d’Alger propose, mardi prochain à 15 heures, le film Il portaborse (1991, V.O, 92’) de Daniele Luchetti avec le grand acteur Nanni Moretti dans le rôle principal. L’histoire d’un professeur de lettres qui est le nègre d’un écrivain et se consacre à la rénovation de sa maison. Il ne voit sa femme que le week-end dans un hôtel, car elle est obligée de travailler au loin. Ils rêvent d’avoir un enfant et de restaurer leur demeure… Salle Polyvalente de l’Institut.

La prestigieuse Tate Gallery de Londres, haut lieu de l’art contemporain, an-nonce une grande exposition intitulée «Henri Matisse, les papiers décou-pés». Programmée pour le 17 avril prochain, elle s’étendra jusqu’au 7 sep-tembre. Il s’agit d’une véritable rétrospective des œuvres de l’artiste réalisées par découpage. Plus de 120 «papercut-outs» dont la fameuse série «Les Nus bleus» et les illustrations du livre Jazz seront présentés lors de cette manifes-tation qui risque d’attirer les foules, d’autant que l’accès à la Tate Gallery est gratuit. Henri Matisse (1869-1954) a été dessinateur, peintre et sculpteur. Chef de file du courant fauviste, il a été au cœur de la naissance de l’art mo-derne. En 2009, son tableau, «Les Coucous, tapis bleu et rose» s’est vendu à 32 millions d’euros, un véritable record sur le marché de l’art.

A la faveur de la 8e édition du festi-val, une Maison du Conte a été créée à Oran. Cet espace vise à valoriser le conte populaire en Algérie, a indiqué Zoubida Kouti, présidente de l’asso-ciation Le Petit Lecteur. La Maison du Conte regroupera toutes les par-ties concernées par l’art de la narra-tion, entre conteurs professionnels et amateurs du pays. Elle constituera un centre de collecte et d’archivage de ce patrimoine oral

aujourd’hui menacé de disparition. Elle sera exploitée par des conteurs algériens, mais aussi étrangers pour l’écriture et la production de spec-tacles à travers des ateliers de forma-tion, a précisé la conteuse Djamila Hamitou, initiatrice du projet. Rappelons que le Festival du Conte qui a connu encore un succès mar-quant est organisé par l’association Le Petit Lecteur en partenariat avec l’APC d’Oran.

GRANDE EXPOSITION D’ART

Matisse à la Tate Gallery

PH

OT

OS

: D

. R

FESTIVAL DU CONTE D’ORAN

Création d’une Maison du Conte

Page 18: El Watan 22.03.2014

El Watan - Arts & Lettres - 1

PAR WALID BOUCHAKOUR

Dans le chaâbi, on oppose souvent la fidélité aux maîtres à l’innovation. Quelle est votre position ?Moi, je reste fidèle à la démarche du créateur du genre et je m’inscris dans sa continuité en matière d’innova-tion. Bien sûr, les textes doivent être restaurés et j’en fais grand cas. Transmis oralement, ou mal transcrits, on retrouve des passages totalement opposés à la phi-losophie du texte. Cela vient d’une maîtrise insuffi-sante de la langue arabe et d’une carence en dialectes maghrébins (les «langues maternelles», selon l’ex-pression d’El Anka). Le premier à innover était El Anka qui n’a pas conti-nué à chanter comme Nador. Il a innové en matière d’instrumentation et d’interprétation. Ceux qui pensent qu’il a singé ses maîtres se trompent et trompent l’auditoire. Que ce soit pour les rythmes ou pour les structures musicales, on retrouve chez lui un entrelacement de toutes les musiques du monde. Dans

ses enregistrements des années 70’, on trouve déjà des harmonies et des accords. El Anka s’est abreuvé de gasba, de ghaïta, de fhel mais aussi de jazz, de mu-sique orientale, de tout ce qui s’écoutait en son temps. La question est : qui peut délimiter les frontières de l’innovation en matière de chaâbi ? Personnellement, je peux m’inspirer sans problème de musique clas-sique. Pour l’istikhbar de Hiziya, par exemple, je suis parti de la Lettre à Elise de Beethoven. Où est le pro-blème ? Les puristes du chaâbi peuvent en penser ce qu’ils veulent. Ils représentent une minorité qui ne veut rien entendre de nouveau. Pour paraphraser Amine Zaoui, «On ne peut pas prendre deux douches avec la même eau». Moi je chante pour tous les Algé-riens, les Maghrébins et, pourquoi pas, les Arabes.

Le chaâbi a-t-il vocation à s’enfermer à Alger ?El Anka a fait le tour de l’Algérie et il a chanté un

peu partout dans le monde. Pourquoi l’enfermer à Al-ger ? De plus, aujourd’hui, l’institutionnalisation du chaâbi lui donne un caractère national. Le chaâbi ne peut plus être assimilé à une image d’Alger, qui n’existe plus d’ailleurs. Un Algérien de n’importe quelle wilaya peut se porter candidat au festival chaâ-bi. C’est un grand acquis. Cela a pris du temps mais ça me conforte dans ma démarche. Ceux qui pensent qu’El Anka a imposé son style facilement se trompent lourdement. Les gens de l’andalou le surnommaient El herrasse (Le transgresseur de règles). Sa réponse était la suivante : «Que celui dont le père est Zyriab m’intente un procès !». Il faut rappeler à ce propos qu’El Anka nageait dans deux eaux. C’était un artiste populaire qui se confondait dans la foule mais il fai-sait partie du cercle des poètes. Il avait des accoin-tances avec les Issiakhem, Kateb Yacine, Jean Sénac… Il ne voulait pas rester en marge de la marche culturelle du pays.

N’y a-t-il pas erreur à considérer le chaâbi comme patrimoine culturel ?

Grossière erreur ! Cet art populaire lyrique ne peut pas être contenu dans le temps. Vous avez des textes du XVIe siècle qu’on dirait écrits ce matin. Cet art est arrivé à son apogée. Seuls les moyens ont changé. J’ai commencé avec les bandes magnétiques et aujourd’hui j’ai accès à toutes les musiques d’un simple clic de souris. J’en veux à ceux de ma généra-tion qui n’ont pas fait l’effort de se mettre à niveau. Nous avons tous eu les mêmes chances au départ. Moi, j’ai choisi de faire des études, d’être un «fils à maman». D’autres ont voulu faire les durs, grand bien leur fasse. Mais aujourd’hui je sais cliquer et je vois que dans le monde le chaâbi est considéré comme un art lyrique majeur.

Comment sortir du problème de l’accès aux textes rares, du fameux «mefqoud»?

Mefqoud veut dire disparu. Disparu comme l’At-lantide. Au bout d’un moment, il faut comprendre que c’est un mythe. Untel dit qu’il a une qacida mefqouda, une rareté. Après de longues démarches, on se rend compte que soit il n’a rien, soit il a un texte complètement altéré. Les textes sont accessibles, il faut savoir les trouver. Au Maroc, bien qu’il n’y ait

pas une grande adhésion de la jeunesse au melhoun, vous avez une chaire de melhoun à l’Université de Rabat qui authentifie et restaure les textes. Chez nous, sur un classique de Ben Khelouf, vous prenez cinq in-terprètes et vous découvrez cinq textes différents. Ce n’est pas normal ! On devrait estampiller les textes et les protéger à l’ONDA. Nous sommes encore au stade de la simple collecte. Quelle est l’utilité d’un recueil de textes anciens sans notes explicatives ? On doit res-taurer les textes comme on restaure La Casbah, avec les matériaux qui lui sont propres. C’est le rôle de l’université.

Comment jugez-vous la nouvelle génération de chanteurs apparue dans le festival chaâbi ?

Je n’ai pas de jugement à donner mais je ne suis pas satisfait de la démarche. On oublie que le chaâbi ce n’est pas seulement une voix et un mandole, mais aus-si des musiciens. Un jeune de Annaba est auditionné avec ses musiciens et il est retenu pour le concours. Au final, on le met devant un orchestre-pilote qu’on lui impose et qui, souvent, n’arrive pas à le suivre. Il de-vrait jouer avec son orchestre. Ainsi, on gagnera des chanteurs mais aussi des musiciens. En réunissant les meilleurs musiciens, on pourra avoir un véritable or-chestre national constitué des meilleurs éléments. Nous touchons là un problème plus profond. Nous n’avons pas la culture du musicien. Sur les pochettes de disque, par exemple, on ne retrouve pas les noms des musiciens, comme cela se fait partout. En Algérie, je suis le premier à avoir mis le nom des musiciens sur mes albums malgré les réticences des éditeurs. Il y a une autre erreur dans ces auditions. Quand le candidat se présente, on lui demande : tu chantes comme quel chanteur ? Implicitement, le jeune comprend qu’il doit chanter comme El Anka, Guerrouabi ou Ammar Ezzahi. C’est une brimade !

Vous avez fait partie de l’aventure artistique de ce qu’on a appelé «néo-chaâbi». Qu’en reste-t-il ?

Quand j’ai sorti Ya dra, on a parlé de new chaâbi. En 1986, j’avais joué un texte de Sidi Lakhdar Ben Khelouf dans un arrangement moderne. C’était dans une émission de Bendaâmache qui a parlé à cette occa-sion de chaâbi new look. Après, on a parlé de néo-chaâbi... Sur le fond, il faut s’entendre sur le sens à donner à ce genre. Moderniser le chaâbi, ce n’est pas simplement introduire un clavier, une basse ou une batterie. Tout est dans l’arrangement. Si on n’exploite pas les possibilités des nouveaux instruments, cela reste très insuffisant. Avec de nouveaux arrangements, on peut insuffler de la fraîcheur dans le chaâbi, renou-veler l’habillage tout en restant fidèle à la mélodie.

Dans votre coffret Nectar men wast eddar, on re-trouve des textes anciens avec un habillage nou-veau…

Pour ce coffret de cinq disques, je me suis imposé un cahier des charges. Dans un des disques, on re-trouve des chansons que j’ai déjà éditées avec une dis-tribution nouvelle. Pour le reste, il s’agit de textes de poètes algériens et de musiques du domaine public que j’ai un peu adaptés à ma manière. Pour l’album précé-dent (Ya chari dala), je m’étais amusé. J’avais même utilisé des cuivres à la Glenn Miller et cela a plu. Bien sûr, je continue à jouer les standards du chaâbi mais ne me demandez pas de les chanter comme Guerrouabi ou El Anka. Je n’ai pas l’intelligence de pouvoir imiter mes maîtres. Sous d’autres cieux, les imitateurs de ta-bleaux se terrent, car la loi les punit et qu’il y a des spécialistes pour les débusquer.

Bien que votre musique s’inscrive dans la mo-dernité, vous refusez l’étiquette de chanteur de variétés…

Je fais du chaâbi, car mes textes sont dits dans nos langues maternelles. Le langage de mes chansons peut paraître contemporain mais il est ancien. Les mots que j’utilise viennent du parler des années 70’. Je reste proche du verbe de Mahboub Bati. D’autre part, je parle de sujets qui me touchent et touchent la société. Quand je vois des jeunes qui écrivent de longues qaci-date à la manière classique avec des sujets métaphy-siques, je crains pour eux.

Quoi qu’il en soit, il y a un bouillonnement artis-tique dont il sortira de bonnes choses. Désormais, avec l’avènement du statut de l’artiste, on jugera un chan-teur sur le nombre de ses créations non sur le nombre d’albums. W. B.

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 22 mars 2014 - 14

À VRAI DIRE À VRAI DIREP

HO

TO

: D

. R

.

REDA DOUMAZ CHANTEUR ET MUSICIEN CHAÂBI

«Mefqoud veut dire disparu. Disparu comme l’Atlantide. Au bout d’un moment, il faut comprendre que c’est un mythe.»

«Ailleurs, les imitateurs se cachent»

«JE PEUX M’INSPIRER SANS PROBLÈME DE LA MUSIQUE CLASSIQUE. POUR L’ISTIKHBAR DE HIZIYA, PAR EXEMPLE, JE SUIS PARTI DE LA LETTRE À ÉLISE DE BEETHOVEN. OÙ EST LE PROBLÈME ? LES PURISTES DU CHAÂBI PEUVENT EN PENSER CE QU’ILS VEULENT. ILS REPRÉSENTENT UNE MINORITÉ QUI NE VEUT RIEN ENTENDRE DE NOUVEAU.»

A la vie comme à la scène, Reda Doumaz est un personnage singulier dans le paysage du chaâbi. Après des études supérieures dans le commerce international, il aurait pu embrasser une carrière de haut cadre, mais les muses du chaâbi l’ont ravi à l’administration. Sa carrière musicale est marquée du sceau de l’innovation avec de véritables tubes tels que El ain ezzrqa ou Mal watni et des textes anciens revisités de manière inédite. Déroutant les puristes du genre, certains iront jusqu’à lui contester l’étiquette chaâbi. Rencontré dans un café de son quartier, Hussein Dey, il nous parle de sa vision de cette pratique artistique qui suscite un engouement non démenti depuis des décennies, non seulement dans son giron algérois mais dans toute l’Algérie.

Sa conception du chaâbi, de l’actualité et des perspectives...

de ce genre musical…

REPÈRES

Page 19: El Watan 22.03.2014

El Watan - Arts & Lettres - 1P

HO

TO

S :

D.

R.

/ L

'ÉC

RIV

AIN

E S

ÉN

ÉG

AL

AIS

E F

AT

OU

DIO

ME

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 22 mars 2014 - 15

À LA PAGEEN VUE

Le SILA se pointe

Les dates de la 19e édition du Salon international du livre d’Alger viennent d’être annoncées sur le site de la manifestation. Le ministère de la Culture a, en effet, validé les propositions du Comité d’organisation. C’est la deuxième année consécutive que l’événement est annoncé en mars, marquant ainsi un progrès notable de ce point de vue par rapport aux éditions précédentes. L’idéal serait que cette annonce ait lieu au plus tard un mois après la clôture du dernier salon. On sait aujourd’hui que la version 2014 du SILA aura lieu du jeudi 30 octobre au samedi 8 novembre, toujours au Palais des Expositions (Pins Maritimes, Alger).La durée traditionnelle du salon (dix jours) a été conservée, de même que la période de déroulement de l’an dernier. La canicule qui avait marqué le 17e salon, en novembre 2012, avec son lot de malaises dans des pavillons aux aérations supérieures bizarrement condamnées, avait dissuadé les organisateurs du SILA de conserver cette période que les positionnements antérieurs du mois de Ramadhan avaient conduit un moment à retenir. A cet argument climatique, est venu s’ajouter celui de la proximité de la rentrée scolaire et sociale. Le niveau consécutif de dépenses des ménages ne pouvait coïncider favorablement avec leur désir d’acquérir des ouvrages. Plusieurs autres aspects du calendrier ont été envisagés, comme la simultanéité des vacances scolaires qui facilitera la fréquentation des élèves et des enseignants ainsi que la venue de personnes résidant à l’intérieur du pays. D’un point de vue symbolique, on peut noter aussi que l’anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale coïncidera avec le 3e jour de la manifestation et prendra une importance particulière puisqu’il s’agira du soixantième (1954-2014). Autre coïncidence, celle de la journée de l’Achoura. Cette fête religieuse fériée devrait permettre d’attirer le lectorat travailleur et les familles. La fréquentation de cette catégorie qui dispose déjà de deux week-ends dans le SILA devrait être soutenue à un niveau comparable à celui de 2013. Enfin, la tenue du SILA, fin octobre-début novembre, correspond à un bon positionnement dans l’agenda mondial des salons du livre. Cet aspect profite en partie à sa visibilité et permet surtout de s’assurer d’une plus grande participation des éditeurs exposants. Ce timing judicieux ne suffira pas cependant à réunir toutes les conditions de réussite. Une des clés de celle-ci réside dans la qualité de l’organisation. Si, de ce point de vue, une amélioration substantielle a été enregistrée, notamment en matière d’orientation et d’accueil, il est certain que de nouvelles avancées sont attendues. Autre aspect décisif : la programmation culturelle et son attractivité. Une des remarques relevées de manière récurrente est l’absence de «vedettes» et d’animations s’adressant à des lectorats populaires. Si l’on doit veiller à un niveau élevé des contenus, il ne faut pas non plus négliger une demande que de nombreux salons dans le monde prennent aussi en charge. Enfin, n’oublions pas que cette prochaine édition précède la 20e, en 2015, moment particulier pour le moins. A. L.

Plus de vingt-deux écrivains et intellectuels d’Afrique, de l’océan Indien et des Caraïbes

Polyphonie africaine

Dès qu’on parle littérature africaine, quelques noms s’imposent à l’esprit : Camara Laye, Léopold Sédar Senghor, Kateb

Yacine, Ahmadou Kourouma, Wole Soyinka, Rachid Boudjedra, Alain Mabanckou, Eugène Ébodé, etc. Mais la littérature de notre continent recèle aussi des talents moins connus mais dignes succes-seurs de la génération qui a donné aux lettres africaines un retentisse-ment universel.C’est dans cette optique de décou-verte que s’inscrit l’ouvrage de Nathalie Philippe intitulé Paroles

d’auteurs*. Le livre permet à plus de vingt-deux écrivains et intellec-tuels d’Afrique, de l’océan Indien et des Caraïbes, de s’exprimer. Cette anthologie, qui se lit dans une continuité heureuse, nous fait va-drouiller dans différents pays, met-tant en avant des imaginaires riches aux reliefs contrastés. L’auteure qui connaît bien le sujet par son travail universitaire et son investissement dans le magazine on-line «Cultures Sud», plongent les lecteurs dans des œuvres inédites et des uni-vers fascinants. Ce long voyage contient nombre de surprises. Les propos recueillis s’avèrent pleins de poésie et d’une vision du monde pertinente qui rompt avec les dis-cours formatés qu’on entend d’ha-bitude dans les médias ou certaines

revues littéraires. La première à prendre la parole dans cette chorale symphonique est la philosophe, essayiste et romancière ivoirienne Tanella Boni. Cette infatigable in-tellectuelle qui vit en exil ne cesse de dénoncer la condition faite aux femmes en Afrique à travers ses différents écrits. Son essai au titre évocateur, Que vivent les femmes ? (Ed. Karthala, 2001), extirpe la femme africaine de l’emprise des stéréotypes et idées reçues qui empoisonnent son quotidien. Son souhait est d’écrire un essai «sur la bêtise humaine que l’on croise, en mots et en actes, tous les jours sur le continent africain».Le périple de l’ouvrage continue et prend la route du Sahel pour faire halte au bord du fleuve Niger où

nous attend Adamou Idé. Ce poète nigérien écrit dans une langue fran-çaise très précieuse et cela se lit dans son dernier roman, Camisole de paille (Ed. La Cheminante). Dans son livre, il raconte l’histoire de Fatou, jeune femme née dans un petit village du Niger. Nathalie Philippe écrit à propos de l’œuvre d’Adamou Idé : «L’humour et l’art de la caricature permettent de dé-peindre en couleur la gravité des situations qu’il évoque dans ses écrits».Le lecteur découvre ensuite le penseur camerounais Achille Mbembé, intellectuel de réputa-tion mondiale dans le domaine des études postcoloniales. Il apporte par son propos et son regard ori-ginal des analyses qui ne plaisent

pas beaucoup dans les anciennes métropoles d’empires. Dans son ouvrage, Sortir de la grande nuit, essai sur l’Afrique décolonisée, il affirme notamment : «Les raisons pour lesquelles les études postcolo-niales ont pris du retard en France sont à la fois culturelles, politiques et épistémologiques. Une fois la décolonisation achevée, la France est en effet rentrée dans une sorte d’hiver impérial. Celui-ci s’est traduit par un recentrement hexa-gonal de la pensée qui l’a tenu à l’écart des nouveaux voyages pla-nétaires de la pensée».De son côté, le Béninois Jacques Dalodé, ingénieur de formation, est décrit comme un jeune écrivain de plus de soixante ans. Il donne quelques pistes de compréhen-sion sur son roman, Très bonnes nouvelles du Bénin (Ed. Galli-mard, 2011). Cet écrivain souhaite notamment que son «livre fasse découvrir quelques éléments d’un petit coin d’Afrique, le Bénin, et qu’il soit expressif même pour ceux qui n’y ont jamais été».La Sénégalaise Fatou Diome a eu un parcours très difficile avant de parvenir à publier en France, Le ventre de l’Atlantique et Celles qui attendent. Son œuvre est marquée par la nostalgie du pays natal et les conditions de vie difficiles des exi-lés africains en Europe.Après ces pérégrinations afri-caines, le lecteur se retrouve à Haïti en compagnie de l’écrivain Louis-Philippe Dalembert. Né en 1962 à Port-au-Prince, son œuvre a été traduite dans plusieurs lan-gues. Son dernier roman, Noires blessures (Ed. Mercure de France) parle des thématiques de domina-tion dans les pays qui ont connu l’esclavage. Le Guadeloupéen Ernest Pépin fait partie de ce long périple, car il possède une œuvre très riche. Nathalie Philippe le pré-sente comme un poète et romancier dont «l’œuvre prolifique et patri-moniale, empreinte de créolité, de retours aux sources africaines de la Caraïbe et de ses traditions magi-co-religieuses, interroge l’état ac-tuel de la société guadeloupéenne et plus largement caribéenne dans son ensemble».Enfin, le voyage se termine dans l’océan Indien, aux îles Maurice, où l’on retrouve Ananda Devi qui a construit une œuvre très riche com-posée d’une quinzaine d’ouvrages, dont le dernier s’intitule Les jours vivants, roman qui évoque l’amour de jeunesse d’une vieille dame. Cette anthologie a le mérite de faire connaître des auteurs peu mé-diatiques qui créent des œuvres de qualité dans la discrétion.

Slimane Aït Sidhoum*Nathalie Philippe, «Paroles d’auteurs». Ed. La Cheminante, (Ciboure, France), 2013.

Talent ne rime pas toujours

avec médiatisation.

ANTHOLOGIE «PAROLES D’AUTEURS» DE NATHALIE PHILIPPE

Page 20: El Watan 22.03.2014

El Watan - Arts & Lettres - 1El Watan - Arts & Lettres - Samedi 22 mars 2013 - 16

1516 : Salim Toumi, roi d’Alger, était assassiné dans son bain. 2014 : Samir Toumi, auteur d’Alger le cri, met de la vie dans sa baignoire. Le premier Toumi avait signé l’alliance avec les Ottomans venus en sauveurs avant de lui ravir le pouvoir et la vie. Le deuxième Toumi signe l’alliance entre l’entreprise et l’art en transformant les locaux de sa société en espace d’exposition (baptisé La Baignoire). Mais la comparaison s’arrête là, car l’art n’est pas près de ravir le pouvoir à l’entreprise. D’au-cuns craindraient même que, pour cette union, l’art offre

son âme en guise de dot. Mais le mieux est d’aller voir par soi-même. Le siège, situé au 3, rue des Frères Oukid (Port-Saïd) est investi par seize jeunes artistes pour l’ex-po Picturie générale 2. Après une première édition, l’an passé, à l’école Artissimo, le collectif de plasticiens, pour la plupart issus de l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger, récidive avec autant de fraîcheur et d’anticonformisme. Entre installation, peinture, photo et vidéo, les exposants nous offrent un aperçu du foisonnement créatif de la nouvelle scène artistique algérienne. S’ils ne s’enfer-ment pas dans une thématique déterminée, les plasti-ciens proposent pour la plupart des œuvres branchées sur les préoccupations de la société où ils vivent. A peine entré dans l’appartement, le visiteur est interpellé par le triptyque haut en couleur de Walid Bouchouchi. Intitulé «In Ball We Trust» (détournement de la devise améri-caine «In God We Trust» qu’on peut traduire par «En Dieu, nous croyons»), l’artiste représente le dieu-ballon entouré de deux reproductions de l’image de l’enfant en prière, icône kitsch connue de par ses nombreuses re-productions en posters et autres calendriers. Le ton est donné ! S’ils font du figuratif, nos jeunes artistes ne sont pas là pour faire de la figuration. Il ne s’agit pas de faire joli mais bel et bien d’interpeller le spectateur et de susciter la réflexion sur son vécu.Au centre de la salle on retrouve une intrigante sculp-ture en terre cuite de Mehdi Djelil intitulée «Amer ras-sek». Une tête à l’expression souffrante surmontée d’une couronne en cire à demi fondue : est-ce le bouf-fon du roi, comme le laisse entendre l’explication de l’auteur, ou est-ce le roi des bouffons comme le laisse supposer son trône ? Quoi qu’il en soit, nous sommes

du côté sombre de la bouffonnerie. On retrouve en effet cette représentation dans une deuxième sculpture où le personnage a la tête tranchée avec la langue pendante. Dans une autre salle, nous découvrons une grande instal-lation signée Rafik Khacheba. Face à un tableau idyl-lique de paysage printanier en 16/9, une télécommande dorée posée sur un fauteuil en bois sec entouré d’un amas de feuilles mortes. Les fleurs épanouies semblent se faner en sortant de l’écran. Mensonge cathodique ? L’auteur pose la ques-tion «Qui ment à qui ?» en guise de titre et explique que le printemps en question est celui du monde arabe.Djamel Agagnia pose plus généralement la question de la manipulation des masses avec son installation repré-sentant un groupe de figurines, affublés de code-barres, affichant des visages fatigués aux traits usés. D’où le

titre «Coup de barre». Du politique au métaphysique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons grâce aux sérigra-phies de Mourad Krinah. Intitulée «Dust» (Poussière), cette série représente des personnalités célèbres et in-fluentes (Andy Warhol, La Reine d’Angleterre…) rede-venues poussière avec des têtes de mort en lieu et place de leurs figures. On citera également l’installation «As-trolabe» de Sofiane Zouggar, les collages de Mounir Gouri et les tableaux de Fela Tamzali à base d’éléments impersonnels : la Femme, l’Enfant, le Chien… Toujours dans la peinture, Maya Ben Chikh El Fegoun ose le nu avec des personnages féminins entourés de gras co-chons. Côté photo, on retrouve Meriem Touimer et Fatima Chafaâ ainsi qu’un montage vidéo d’Assila Cherfi. Sortant de l’exposition, nous avons la réponse à la question initiale. Non, ces artistes n’ont pas vendu leur âme à l’entreprise. Bien au contraire, les œuvres ex-posées tranchent délibérément avec l’art «vendable» et politiquement correct. Nadira Laggoune-Aklouche, qui signe le texte de présentation du catalogue, gracieuse-ment édité par Barzakh, parle d’une «réappropriation du champ du pouvoir symbolique» de la part de ces ar-tistes qui tentent de se repositionner sur le plan esthé-tique, mais aussi politique et social, après la parenthèse tragique de la décennie noire. A l’image de l’épicerie, la picturie propose des «produits» hautement hétéroclites mais, dans le lot, il ressort surtout une farouche volonté d’expression. W. B.

À SUIVREEXPOSITION

RECHERCHE

PICTURIE GÉNÉRALE 2

TOPONYMIE ET ONOMASTIQUE

Un aperçu du foisonnement créatif

de la nouvelle scène artistique algérienne.

Belle récidive

Mon nom est (une) personne

Les plasticiens proposent pour la plupart des œuvres branchées sur les préoccupations de la société

Les recherches en toponymie (noms de lieux) et ono-mastique (noms de personnes) connaissent une certaine dynamique ces dernières années avec l’émergence de nouveaux chercheurs dans plusieurs universités du pays, la publication d’études diverses et l’organisation de ren-contres scientifiques.Récemment, la Société savante algérienne d’onomas-tique a fini par recevoir du ministère de l’Intérieur son récépissé de dépôt de statuts, ce qui l’autorise à com-mencer son activité en attendant l’agrément. La création de cette société savante est de nature à développer da-vantage la discipline et surtout à permettre à ses cher-cheurs de disposer d’un cadre d’échange et de travail in-dépendant. Il existe en la matière un potentiel important, d’autant que l’Algérie présente des terrains d’une richesse avé-

rée, autant dans le passé que dans le présent où les noms de personnes se sont ouverts à des références lointaines accessibles à la faveur de la mondialisation et des nou-velles technologies de communication. Les questions d’état civil ont mis à jour les tendances relatives à la dé-

nomination des enfants, de même que des situations par-fois conflictuelles entre administrations communales et citoyens. Au-delà donc de l’intérêt purement acadé-mique, l’onomastique renvoie à des situations concrètes et il existe une véritable demande de compréhension et d’éclaircissement. La présentation, lors du dernier Salon international du livre d’Alger, d’une publication de réfé-rence a permis de rendre visible une partie du travail qui s’effectue en Algérie et au Maghreb, cette dimension ré-gionale étant indispensable du fait de la similitude des pratiques et représentations entre les pays de cet en-semble. Il s’agit de l’ouvrage collectif intitulé «Le nom propre maghrébin de l’homme, de l’habitat, du relief et de l’eau», dirigé par Ouerdia Sadat-Yermeche et Farid Benramdane. Il regroupe les communications du Col-loque international organisé en novembre 2010 par le Haut-Commissariat à l’Amazighité en partenariat avec le CRASC (Centre de recherche en anthropologie so-ciale et culturelle). Nous reviendrons sur ces aspects, fondamentalement culturels, au fil de nos éditions. A. F.

La dénomination des lieux et des êtres,

un domaine passionnant d'étude...

Page 21: El Watan 22.03.2014

GROUPE MAZOUZ

Une progression de 23% pour ce début 2014

L ’ensemble de la gamme VP du groupe Mazouz est disponible depuis l’ouverture du salon de

l’automobile d’Alger au niveau de la Safex. La reine du stand n’est autre que la Cherry QQ, le véhicule qui s’est vendu à plus de 20 000 unités en 2013, se classant ainsi à la première place du podium de sa catégorie. Le groupe Mazouz, qui vient de s’adapter au LFC pour 2014, a introduit la nouvelle Cherry QQ avec le double airbag et l’ABS. «Nous avons beaucoup de commandes sur le modèle QQ qui conti-nue d’attirer les petites bourses. Notre formule de crédit par facilité de payement continue d’intéresser nombre de clients», nous dira la nouvelle chargée de la communication et du marketing du groupe, Louchi Radia. La Fulwin consolide son succès auprès de la clientèle alors que la 4x4 Tiggo continue sa progres-sion. Concernant l’autre marque du groupe, Mazda, cette dernière vient de lancer à l’occasion de ce salon le nouveau BT50 «avec son design qui relie l’aspect commercial et celui d’un VP dans un seul véhicule». «Un engouement particulier de la part des visiteurs a été constaté pour le 4x4 japonais, le CX5», poursuit le communiqué. «Dans sa stra-tégie de commu-nication et de marketing, GM Trade accom-pagne chaque achat par des offres spéciales dans un souci

de satisfaire davantage sa clientèle, tels qu’une assu-rance tout risque remisée à 70%, une garantie de 3 ans pour chaque véhicule et des Bluetooth personna-lisés», ajoute la missive de GM Trade. Pour Mohamed Baïri, PDG du Groupe Ival dont le groupe Mazouz est actionnaire, les activités de l’année 2013 sont plus que positives. «Nous sommes satisfaits du moment que certaines des marques que nous distribuons sont leaders grâce à des modèles comme la Chery QQ ou Iveco qui a réalisé une pro-gression de 23% lors des deux premiers mois de l’année en cours», dira-t-il. Pour Mohamed Baïri, ces chiffres annoncés sont «le résultat de la mise à niveau du réseau de distribution, notamment l’amé-lioration du SAV de véhicules industriels et la disponibilité des pièces de rechange. Cette partie du business dispose d’un magasin de stockage de 10 000 m² pour les marques chinoises, 4000 m² pour la marque Iveco et 2000 m² pour la marque japonaise Mazda. Actuellement, le groupe Mazouz

emploie 1500 per-sonnes dont 800 employés spé-cialisés dans le SAV». Mohamed Baïri annonce l’acquisition par son groupe de la marque d’engins de TP new Hol-lande, propriété du groupe italien Fiat. N. K.

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 18

A U T O M O B I L E

PH

OT

OS

: B

. S

OU

HIL

LAURENT DECLERCK. Directeur du projet

«La Peugeot 308 inspire la confi ance»L

e directeur du projet de la nouvelle 308, Laurent Declerck, était l’invité de marque du stand Peugeot Algérie pour

cette 17e édition du Salon de l’automobile d’Alger. Elue début mars «Car of the Year» en Europe, cette voiture qui n’a aucune res-semblance avec l’ancienne version continue de plaire aux clients et aux visiteurs du stand du lion. Pour contrecarrer le leadership de la Golf 7 sur ce segment, il fallait un véhicule qui s’inspire des lignes germaniques. D’ail-leurs, le conférencier le reconnaît en décla-rant que Peugeot est la plus germanique des marques françaises. «La Peugeot 308 inspire la qualité et son I-cockpit est une révolution dans le monde de l’automobile», ajoutera l’invité de Peugeot Algérie. «La nouvelle 308, qui respecte les caractéristiques incontour-nables de la berline, avec des dimensions compactes, le plaisir de conduite, un design extérieur épuré et technologique, qui inspire la robustesse et la qualité, a nécessité 750 millions d’euros d’investissement pour son développement, 3 000 000 de km parcourus à travers les différentes conditions de rou-lage», a-t-il tenu à souligner. Il précise que

pas moins de 1500 ingénieurs et techniciens du groupe PSA, ainsi que des équipes de recherche et développement des fournisseurs ont travaillé pour finaliser ce projet qui a duré 4 années. Le cahier des charges de cette nou-velle berline du segment C avait comme but une qualité au meilleur niveau. «Cette ambi-tion a guidé les designers et les ingénieurs dès le début du projet», dira-t-il. Produite à l’usine Peugeot de Sochaux, la nouvelle Peugeot 308 s’appuie sur le savoir-faire de Peugeot en liaison au sol et sur les qualités de la nouvelle plateforme EMP2. Elle est animée par de nouvelles motorisations avec de faibles émissions de CO2 et par une réduction de poids (-140kg). «Tout a été est conçu pour vivre une expérience de conduite sensorielle et intuitive : un volant compact pour des sen-sations dynamiques intenses, un combiné tête haute pour lire les informations sans quitter la route des yeux, une console centrale haute valorisante et un grand écran tactile de 9,7 pouces», affirme-t-il. Aux jeux des questions-réponses, le conférencier reconnaîtra que dans ce segment, la Golf 7 est un point de repère incontournable. Nadir Kerri

Une Web TV pour auto-utilitaire.com

L e site internet auto-utilitaire.com vient de lancer une web TV afin de suivre

en direct et en intégralité les meilleurs moments du Salon de l’automobile d’Al-ger 2014.A travers des vidéos réalisées par des pro-fessionnels de l’audiovisuel, auto-utili-taire.com vous présente quotidiennement les stands des marques automobiles pré-sentes au salon cette année, avec un zoom particulier sur les nouveautés 2014 pour chaque marque. L’ambiance, les visiteurs, les promotions du salon... toutes ces in-formations sont disponibles grâce à une couverture audiovisuelle quotidienne sur le site auto-utilitaire.com. Aussi, des entretiens sont réalisés avec les respon-sables des marques mettant en avant les évolutions technologiques et techniques sur les nouveautés 2014.Pour suivre quotidiennement en direct le 17e Salon de l’automobile d’Alger, vous pouvez vous rendre chaque jour sur HYPERLINK «http://www.auto-utili-taire.com» www.auto-utilitaire.com, ou bien sur notre chaîne sur HYPERLINK «http://www.youtube.com/autoutilitaire» \t «_blank» www.youtube.com/autouti-litaire.

Les «guides» du salon

C omme à chaque édition, Majalet Essayerat, de notre confrère Bellil

Belkacem, vient de publier un magazine spécial Salon de l’automobile d’Alger Guide Salon. Un magazine de haute qualité au service des visiteurs avec une présentation de toutes les nouveautés du salon 2014 et un plan pour les orienter selon les exposants. Réalisé avec Ahmed Ammour, journaliste spécialisé dans le domaine de l’information automobile, le Guide Salon se veut un numéro unique et une référence pour les visiteurs. Dans un autre registre, Midi Libre, le quotidien national d’informations générales vient d’éditer Midi Libre Auto, une édition spéciale pour le Salon de l’automobile d’Alger réalisée par notre ami Ali Zidane. Cette nouvelle édition, la première pour Midi Libre, est riche en nouveautés et en informations sur le marché, mais aussi sur Toyota, le leader mondial de l’auto-mobile. N. K.

Il n’est pas venu exposer des véhicules à la 17e édition du Salon de l’automobile. Il est présent à cette manifestation pour sensibiliser les consommateurs grâce à son site Web pour mieux s’informer avant d’aller s’offrir la voiture de son rêve.  «Mon objectif exclusif c’est de servir le consommateur», nous dit d’emblée Amine Dekali, le fondateur et gérant du site webstar.com-auto. Il explique : «Comme le marché algérien de l’automobile est très

concurrentiel - il y a plus de 60 marques installées officiellement  dans notre pays -, pour le consommateur l’information devient vitale.» C’est ainsi qu’Amine reprend dans son site toutes les dernières informations sur le marché de l’automobile. «Mon site constitue une banque de données où sont stockées les dernières nouveautés sur les véhicules neufs», dit-il, précisant que pour recueillir ses informations sur les véhicules neufs, «faisons la tournée des

concessionnaires». Le gérant de

ce site dit par ailleurs recevoir les

informations sur les véhicules en

temps réel, comme c’est le cas

lors de ce salon s’agissant des

remises sur les prix des

véhicules. Visité par plus de

500 000 internautes par mois,

son site ne met en avant aucune

marque précise de voiture.

«Nous sommes libres, même si

nous n’existons que grâce à la

publicité», conclut-il. R. B.

UN SITE POUR MIEUX FAIRE SON CHOIX

KIV/MORRIS GARAGES La MG3 «Confort» à 999 000 DA

L e représentant de la marque anglaise MG (Morris Garage) en Algérie, KIV, propose, pour cette 17e

édition du Salon de l’automobile, des prix remisés sur l’ensemble de sa gamme. C’est ainsi que, selon un communiqué parvenu à notre rédaction, la MG3 dans sa finition Confort est cédée à 999 000 DA. Elle est dotée du bloc moteur 1.3 litre développant 88 CV avec une boîte à vitesse manuelle à 5 rapports. Elle offre une série d’équi-pements de style, de confort et de sécurité, comme les deux airbags, l’ABS-EBD, le nouveau système de contrôle de freinage en virage, Radio MP3, vitres av/ar électriques, climatisation manuelle, verrouil-lage centralisé des portes (sans télécommande), ordinateur de bord et rétroviseurs électriques. Le

client de cette nouvelle voiture anglaise peut bénéficier éga-

lement du port USB pour chargeur de télé-

phone, volant réglable en hauteur et profon-deur, siège conduc-

teur réglable manuelle-

ment 4 positions, réglage manuel du niveau des feux. Dans sa finition Deluxe, ce véhicule est doté du moteur 1.5 litre de 110 CV. Il est facturé à 1 240 000 DA pour la version dotée d’une boîte à vitesse manuelle et à 1 340 000 DA pour celle en boîte automatique. Cette finition est équipée, en plus de la Confort, de jantes en alliage 15 pouces, d’avertisseur sonore de la ceinture de sécurité conducteur et passager, de la climatisation automatique, du verrouillage centralisé des portes avec télécommande, Radio CD MP3 + USB + Port Ipod + 6 haut-parleurs, commandes de la radio au volant, affichage de recommandation de passage de vitesse sur écran, volant réglable en hauteur et profondeur sur la version BVA, pare-soleil conducteur et passager avec miroir de courtoisie, boîtier de rangement pour lunettes, siège conducteur réglable manuellement 6 positions et banquette arrière fractionnable 40/60. Des remises de 100 000 DA sont également offertes aux autres modèles de la marque, à l’image du MG 350, MG5, MG6, MG 550 et MG750. Dans un autre registre, Tahar Alem vient d’être désigné en sa qualité de nouveau direc-teur général de la marque MG (Morris Garage) en Algérie, représentée par KIV (Khodja Importation Vehicules). Tahar Alem a occupé plusieurs postes de responsabilité chez plusieurs marques automobiles comme Peugeot Algérie, Renault Algérie, GBH, Cima Motors, GMS, Ford Algérie et récemment chez Toyota Algérie. Tahar Alem compte mettre sa longue expérience au service de la mythique marque britannique, MG propriété d’un groupe chinois, et distribuée en Algérie par le KIV. Le nouveau patron de MG prépare déjà une nouvelle stratégie de déve-loppement de la marque en Algérie. N. K.

Une berline à la hauteur des espérences

Belle performance

Page 22: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 19

C U L T U R E

T É L É V I S I O N

SERGE LAMA, LE GRAND SHOWPour fêter ses 50 ans de carrière et ses 71 ans, Serge Lama est mis à l’honneur ce soir. Le chanteur est entouré d’artistes qu’il a choisis : Patrick Bruel, Charles Aznavour, Laurent Gerra, Tal, Christophe Maé, Patrick Fiori, Emmanuel Moire, Bénabar, Pascal Obispo, Maurane, Marie-Paule Belle, Sofia Essaïdi…

DEUX PETITES FILLESEN BLEUEn rentrant d’une soirée, Simon et Julie Malherbe découvrent leur baby-sitter évanouie. Leurs adorables jumelles de 6 mois ont été kidnappées. Ils reçoivent rapidement une importante demande de rançon : sept millions d’euros. Un mystérieux commanditaire appelé l’Albatros est à la tête de l’organisation.

11.6Tony Musulin est convoyeur de fonds depuis dix ans. Le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, il appuie doucement sur l’accélérateur de son fourgon blindé. A l’arrière de son véhicule, 11,6 millions d’euros...

LES JARDINS SUSPENDUS DE BABYLONELes Jardins suspendus de Babylone font partie des sept merveilles du monde antique. Pourtant, aucun indice archéologique ne permet d’attester leur existence réelle. La chercheuse Stephanie Dalley pense qu’il y a eu erreur sur leur localisation. Selon elle, ils jouxteraient le palais du roi…

HAWAII 5-0Après être venue en aide à Kono dans sa quête pour retrouver Adam, l’équipe revient à Hawaii. Steve est alors sollicité sur une nouvelle affaire par le gouverneur concernant la sécurité nationale, à laquelle participe également Lou Grover. La tension entre les deux hommes est très vive ce qui ne simplifie pas le déroulement de l’enquête dont le but est de…

20:55 Divertissement 20:45 Divertissement 20:45 Divertissement 20:55 Film 20:50 Culture infos 20:50 Série TV

THE VOICECe soir, les neuf talents de chaque équipe retenus lors des battles s’affrontent à nouveau. Répartis en groupes de trois, ils interprètent à tour de rôle la chanson de leur choix. A l’issue de leurs prestations, leur coach désigne les deux qui pourront continuer l’aventure, le troisième quittant définitivement la compétition.

ÉCHAPPÉES BELLESSophie débute son périple à Strasbourg où elle visite la cathédrale, le quartier de la Petite France et le siège du Parlement européen. Puis elle se rend à Rosheim, connu pour son carnaval «vénitien», Colmar et son fameux musée d’Unterlinden, Soufflenheim…

20:35 Culture infos 20:45 Série TV 20:50 Culture infos 20:55 Série TV 20:50 Série TV

DOCTOR WHOLe Docteur n’a d’autre choix que de faire alliance avec le professeur Song. Cette femme mystérieuse peut en effet s’avérer d’une aide précieuse contre les ombres qui sont à nouveau en marche. Mais des secrets, enfouis depuis trop longtemps parmi les livres, rejaillissent avec violence. Contre toute attente, le Docteur obtient parallèlement...

AU CŒUR DE L’ENQUÊTESi la France est le premier producteur d’huîtres en Europe, ce marché est sous étroite surveillance. En effet, ces mollusques étant le plus souvent consommés crus, le non-respect des règles sanitaires peut s’avérer dangereux. Sur le littoral, les gendarmes rencontrent parfois des producteurs peu scrupuleux. Pendant plusieurs semaines…

NEW YORK, SECTION CRIMINELLEUne présentatrice de talk-show, Sylvia Rhodes, a été assassinée à son domicile. Elle a manifestement été frappée à mort avec une bouteille de champagne. Logan et Wheeler enquêtent, et s’intéressent vite à la relation qu’elle entretenait avec Jordie Black, une star du rock sur le déclin. Ils découvrent que Milo…

LES SIMPSONMaggie est malencontreusement enfermée dans la voiture des Simpson. Impossible de l’aider : la clé du véhicule est restée à l’intérieur. Marge, qui cherche à libérer sa fille, tombe sur un énorme jeu de clés dans un des tiroirs de la cuisine. Elle ne tarde pas à découvrir que chacune d’elles ouvre l’une des portes de Springfield.

ILS ONT MARQUÉLES FRANÇAISMiley Cyrus, Justin Bieber, Michael Jackson ou encore Britney Spears ont été des enfants stars qui ont grandi bien trop vite. Jean Dujardin et Marion Cotillard - les Frenchies qu’Hollywood apprécie, vivent une véritable success story. Quant au groupe One Direction, il est le boys band en vogue chez les plus jeunes.

BatnaDe notre envoyé spécial

L e maestro Rachid Saouli a voulu associer la zourna à la musique symphonique. Il l’a fait ! Lors de la céré-monie de clôture des

2es Journées nationales de la mu-sique classique, mercredi soir à la Maison de la culture de Batna, Rachid Saouli a dirigé un orchestre formé des élèves des différents instituts régionaux de formation musicale (Batna, Annaba, Oran, Bouira, Biskra, Alger, Constantine). «La zourna avec un orchestre, c’est inédit. C’est de la musique tradi-tionnelle mais faite d’une manière académique avec un orchestre sym-phonique. Il est toujours possible de faire un solo oud ou nay avec l’orchestre. C’est une affaire du compositeur-arrangeur», a précisé Rachid Saouli. Le saxophoniste Hocine Bouifrou a arrangé et exé-cuté une zourna authentique et a repris Arsam Wahran de Blaoui El Houari. Un extrait de Mosaïques, de Rachid Saouli et Lamouni li gharou meni, du Tunisien Hedi

Jouini ont été également joués par l’ensemble. «Nous avons fait quelques répétitions. Je dois avouer que c’était peu. Mais nous avons pu obtenir un résultat. Il y a une certaine différence de niveau. Ce genre d’exercice est une pédagogie pour les élèves. La plupart n’ont ja-mais joué dans un grand ensemble. L’expérience leur manque. Il était difficile pour certains d’entre eux de dépasser le trac. Il leur faut plus de scène et plus de travail», a estimé Rachid Saouli. «Dans un orchestre, il faut savoir lire, écouter et suivre le mouvement du chef», a-t-il ajouté.

Rachid Saouli travaille sur un pro-jet de fusionnement du malouf avec la musique symphonique. Un projet qui sera prêt pour «Constan-tine, capitale de la culture arabe 2015». «Les jeunes que vous avez vus sur scène sont l’espoir de l’Algérie. Leur effort doit être en-couragé et mis en valeur», a plaidé Youcef Boukhenteche. Le chanteur est monté sur scène pour interpré-ter une suite en mode mezmoum, Yam men saken sadri, Lahdh al ghazala et un mkhiless. «Je n’ai jamais quitté le monde la chanson. J’ai beaucoup d’amis musiciens qui

me demandent de faire des choses. Je suis enchanté par tout cela. Moi, je ne vais pas solliciter la télévision pour passer dans des émissions. Et je refuse de faire des demandes d’interview pour les journaux. Par le passé, les artistes étaient sol-licités. Ce n’est plus le cas», a-t-il regretté. Youcef Boukhenteche prépare un nouvel album qui sera composé de chansons chaouies. Dans la première partie de la soirée, le maestro Meliani El Hanafi a dirigé l’orchestre pour interpréter notamment une valse du composi-teur russe Dmitri Chostakovitch. Ce dernier, grand amateur de Proko-fiev, est connu par ses symphonies, surtout la Première (composée en 1926 à l’âge de 20 ans !) et par ses œuvres de musique de chambre. L’orchestre, mené par Meliani, a repris également un intermezzo de l’Italien Pietro Mascagni. Mascagni est entré dans l’histoire mondiale de la musique avec le fabuleux opéra Cavalleria Rusticana. L’Or-chestre national algérien que dirige Abdelkader Bouazzara devrait pen-ser à jouer cet opéra en Algérie compte tenu de sa valeur musicale, lyrique et émotionnelle.

Fayçal Métaoui

Une fresque musicale à Batna

20:50 Divertissement

JOURNÉES NATIONALES DE LA MUSIQUE CLASSIQUE

Zourna, mezmoumet Mascagni pour la clôture

● La zourna s’est bien adaptée à la musique symphonique mercredi soir à Batna.

PH

OT

OS

: D

. R

.

Bons baisers d’Ukraine

D es ambassadeurs de l’Ukraine

étaient au Théâtre natio-nal algérien, mercredi soir. Ils ont représenté fièrement et digne-ment leur pays. Et ce, musicalement et lyri-quement. Le maestro Volodymir Sheiko, la soprano Tamara Kalinkina, le ténor Mykola Shuliak ont bien joué. Pas à la «roulette russe». Mais à un jeu de rôles d’une grande mélomanie. Emme-nant l’Orchestre symphonique national (OSN) avec la participation du pianiste Mourad Belhocine.

«CHANT DE SIRÈNE»

Le passage de la soprano Tamara Kalinkina a été remar-qué. Moulue dans robe satinée couleur chair telle une sirène, sa voix de cristal célèbre Verdi (Il Trovatore Aria di Leonora), Puccini (Gianni Schicchi Aria di Lauretta ou encore avec et toujours Puccini, La Bohème Aria di Mimi). Elle a une présence, une prestance et de la grâce. Et, elle a son «truc» à elle. Ce côté «rock’n’roll». Elle n’est pas statique et guindée. Au contraire, elle danse, joue avec le public. Une certaine théâtralité. Ayant du coffre… fort, elle raconte des histoires, des émotions… Elle sera accueillie en hôte de l’Algérie. Une standing ovation : bravo ! En guise de remerciement, Tamara Kalinkina s’agenouille avec déférence, se relève et envoie des baisers au public qui l’a déjà adoptée. Les notes pianistiques de Mourad Belhocine ont souligné la partition de l’OSN qui a fait sortir les «violons». Des notes bleues, brillantes et galvani-sées. De surcroît, la performance du ténor Mykola Shuliak a été expressive. Le bouquet final du concert a été un intermède aux sonorités algériennes. Jeudi, l’OSN et ses guest-stars se sont produits à Relizane. K. Smaïl

ORCHESTRE SYMPHONIQUE

Page 23: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 22

I D É E S - D É B A T S

L’ALGÉRIE À LA CROISÉE DES CHEMINS

Résistons !

●●●

Abdelhak Bererhi

Universitaire, ancien ministre de l’Enseignement supérieur

Cette contribution devait être publiée au début du mois de novembre 2012 ! J’ai préféré la faire paraître après les résultats des élections

locales, sachant que celles-ci ne sont qu’un leurre comme j’avais qualifié les élections législatives dans un précédent article. Son contenu est par conséquent bien antérieur à l’at-taque terroriste de Tigentourine et à l’intervention française au Mali. Après beaucoup d’hésitations, je me suis finalement résolu malgré tout à la publier aujourd’hui, considérant que la résistance citoyenne pour un changement démocratique est plus que jamais d’actualité dans une Algérie véritablement à la croisée des chemins. Sans aucun doute, l’Algérie est à la croisée des chemins tant au plan interne qu’externe. L’urgence d’un changement réel du système politique qui prévaut depuis l’indépendance s’impose de plus en plus. Anachronique, le pouvoir poursuit sa fuite en avant, n’ayant su tirer les leçons ni du passé ni de la conjoncture nationale et internationale actuelle particulièrement préoccupante. Une conjoncture pouvant, au niveau national, entraîner à tout moment une violence incontrôlable, une explosion de la rue, aux résultats incertains, voire dramatiques. Et ce, avec une possibilité d’ingérence et les risques d’une déstabilisation et d’une atteinte à l’unité nationale, voire à l’intégrité territoriale si chèrement défendues durant la guerre de Libération nationale et tout particulièrement durant les négociations d’Evian. Les exemples d’ingérence récente autour de nous sont suffisamment éloquents. Après l’Irak, le Soudan, le Yémen, la Tunisie, la Libye, la Syrie et pourquoi pas le Mali, l’Algérie ne risque-t-elle pas également de se voir programmée par les tenants de cette approche néocoloniale qui ne dit pas son nom, si la «situation» venait à l’exiger ? Malgré les ef-forts sécuritaires déployés, saurons-nous également appréhender et gérer les dangereux contrecoups qui ont commencé à se propager tout le long de nos vastes frontières (migrations de populations, armes, drogue, trafics de toutes sortes, terrorisme…) ?

UN CONSTAT ALARMANT

Le diagnostic a été fait et refait à profusion sur l’état de l’Algérie. Politologues, économistes, sociolo-gues, intellectuels, journalistes, ont dressé un tableau peu reluisant de l’état de notre pays sur tous les plans. La presse indépendante rapporte au quotidien des faits inquiétants ou des classements mondiaux périodiques de l’Algérie (indice du développement, corruption…) peu flatteurs.Les sondages sur les intentions de vote, les enquêtes d’opinion, les taux d’abstention records aux élec-tions illustrent on ne peut mieux le fossé grandissant entre pouvoir et citoyens.Au plan politique, on assiste à une sidération, à une désarticulation de la classe politique et à une dégra-dation de la vie politique. En même temps, on assiste à une atomisation de ce qui restait comme opposition et à une désaffection citoyenne de la chose politique. Sans être réducteur, le diagnostic peut se résumer schématiquement ainsi :- un pouvoir autoritaire anachronique, aux abois, au verbe démagogique et populiste coupé du peuple ; - un terrorisme islamiste plus que jamais présent et entreprenant, démontrant les limites, voire l’amora-lité dans la manière dont a été conduit le processus de «réconciliation nationale» ;

- une insécurité devenue endémique avec une exa-cerbation des fléaux sociaux ;- une économie sans vision prospective enfermée dans la rente éphémère des hydrocarbures, avec une corruption exubérante, endémique à tous les niveaux et une bureaucratie toujours présente. Une économie important à tour de bras biens, produits et équipements, mais aussi des services, tout en laissant se poursuivre la fuite des cerveaux vers des cieux plus cléments. Une économie avec une agri-culture qui marque le pas malgré les fonds investis, et avec une industrie naufragée, à l’agonie. Une économie puisant à profusion dans le fonds de régu-lation, alors que d’autres pays, y compris non pro-ducteurs d’hydrocarbures, ont constitué des fonds souverains pour leurs générations futures ;- une école désarticulée, malade, préparant les futurs exclus de la société ;- une université à la recherche incessante de son cap, classée à une place peu reluisante dans le concert universitaire mondial ; - une santé moribonde ;- une injustice sociale criante et insupportable, émaillée de suicides, d’immolations et de harga, avec une misère insoutenable et une paupérisation galopante ;- une jeunesse désemparée et déboussolée, en mal de repères et de valeurs crédibles, dans une atmosphère de dérives sociales de toutes sortes ; - une justice à la recherche de sa liberté ;- au plan externe, une épée de Damoclès dangereu-sement suspendue, d’un éventuel droit et devoir d’ingérence, aux risques majeurs encourus bien connus. Et les cadres et les responsables honnêtes et compétents dont beaucoup sont marginalisés, cer-tains ayant été touchés injustement dans leur dignité ou ayant eu à subir les affres des procès d’intention et de la chasse aux sorcières, sont malheureusement noyés dans l’ivraie du système.Ce sont là, énumérés, les points de rupture entre un système obsolète et un peuple ; points de rupture, car il y a bien une crise de l’Etat, de son système et de ses institutions. Cette crise intervient à un moment où les aspirations des peuples à une vie meilleure, à la démocratie et à la justice sont deve-nues universelles. Elles se sont exprimées avec force ces derniers temps à travers «le printemps arabe». Le peuple algérien, qui aspire depuis longtemps à ce changement, l’a initié en 1988, puis en 1992, sans succès, malgré de grandes souffrances, notamment celles de la décennie rouge. On peut dire, sans se tromper, que l’Algérie vit dans une bulle dont l’explosion peut déboucher sur un réveil aux conséquences qui pourraient être drama-tiques.Tout milite tant au plan national, régional qu’inter-national en faveur d’un changement urgent, un chan-gement à induire pacifiquement mais résolument, avec comme seule motivation, l’amour de la patrie.

QUE FAIRE ET COMMENT FAIRE ? RÉSISTONS !

Ecrire, décrire, témoigner, analyser, constituent déjà un premier acte de résistance qui maintient en permanence un état de veille politique indispen-sable, nécessaire mais pas suffisant. Certes, se taire, c’est s’isoler, c’est abdiquer, c’est mourir un peu. Cependant, l’écrit seul, aussi courageux et pertinent fût-il, ne risque-t-il pas de nous confiner dans la confortable attitude de la «conscience tranquille» ? Résister, c’est aussi agir. Comment dès lors rétablir la confiance et l’espoir citoyens ? Résistons en constituant des noyaux, des poches de résistance citoyenne pacifiques, sous forme de groupes de réflexion, de sensibilisation et d’action participant aux luttes sociales, justes et légitimes. En septembre 2008, j’avais évoqué la nécessité d’une démarche collective, d’une réflexion solidaire plus efficiente que des prises de position ou des actions isolées (...). Aujourd’hui, dans un contexte interne de plus en plus préoccupant, avec un facteur externe interven-tionniste de plus en plus entreprenant, la notion de «résistance» s’impose et prend toute sa signification salvatrice. Aussi, sortons du découragement et du défaitisme avec le : «Il n’y a rien à faire», et du fatalisme avec le «Est-ce que ça vaut le coup ?», ou du désabusé «Est-ce que ça sert à quelque chose ?» ; sortons éga-lement de l’illusoire confort du «Il vaut mieux ça plutôt qu’un saut dans l’inconnu» échaudés, il est vrai, par dix années de feu, de larmes et de sang.

Que de personnalités politiques, de cadres, de retrai-tés et autres citoyens ne se croisent plus que dans les cimetières pour enterrer un proche ou un ami ou à l’occasion de commémorations ou de mariages. Il faut rompre ce cloisonnement intercitoyen qui s’est constitué peu à peu avec le temps par un pou-voir décapant et chloroformant. D’aucuns parlent d’impasse politique, d’autres de «trahison». Ne por-tons pas de jugements de valeur, laissons l’histoire faire la décantation. L’heure est plutôt à la mobilisa-tion de toutes et de tous, car l’Algérie risque d’aller droit dans le mur. Aussi, tombons nos casquettes partisanes, nos casquettes syndicales et même associatives. Sortons de notre silence et de notre isolement. Agissons sans précipitation, patiemment, pacifiquement, en identifiant, sans préjugés, tous les partenaires républicains. Organisons-nous en groupes citoyens républicains partout, dans les quartiers, les lieux de travail, les universités… en suscitant en particulier l’intérêt et l’adhésion des jeunes. Hommes politiques, moudjahidine restés sur leur faim, intellectuels, hommes de culture, journalistes, cadres, universitaires, étudiants, tra-vailleurs…, tous engagés et préoccupés uniquement par l’avenir du pays, peuvent et doivent déclencher ce processus, en contribuant à la mise en œuvre et à l’animation de ces groupes. Çà et là, des réflexions et des propositions se font, des groupes se mettent actuellement en place. Démultiplions-les. Le Web peut jouer un rôle important dans cette phase. Puis, faisons les converger, sans prééminence de l’un par rapport aux autres avec comme seul souci, la consti-tution d’une force de réflexion, de sensibilisation et d’action, une force crédible pour contribuer au chan-gement que le peuple réclame à travers sa malvie quotidienne et ses cris de désespoir incessants. Le prix du changement est à la résistance dans l’action dans une convergence républicaine puissante et pacifique. Cette convergence sera l’aboutissement d’un mouvement citoyen organisé, mouvement qui avait vu un début de structuration à partir de l’année 2000 (mouvement des archs, forums citoyens, forum social, collectifs d’initiative démocratique…), et qui, malheureusement, ne put aboutir malgré des débuts prometteurs.

UNE CONFÉRENCE NATIONALE POUR UN PROJET POUR L’ALGÉRIE

Cette convergence débouchera sur une Conférence nationale, véritables assises républicaines. Il faudra sortir des sentiers battus et tirer les leçons des ren-dez-vous manqués, des multiples appels citoyens républicains restés sans échos, des tentatives de ras-semblements démocratiques sans lendemain.Tirons les leçons de ce non-aboutissement. Réflé-chissons ensemble dans un esprit collectif débar-rassé de l’individualisme et de la culture du leader-ship si préjudiciables. Dépassons faux clivages et procès d’intention. Dialoguons pour jeter les bases d’un projet pour une Algérie républicaine, une Algérie authentiquement démocratique (le CCDR avait ébauché un projet pour l’Algérie avec la par-ticipation efficiente du défunt, notre ami Hamid Aït Amara, et des conférences-débats tant politiques que socioéconomiques avaient été engagées). Un projet où le maître-mot sera celui d’une refondation pro-fonde et totale du système. Un projet prônant la pérennisation de la Répu-blique par des garanties constitutionnelles, et l’édification de nouvelles institutions civiles, éma-nation de la volonté d’un peuple souverain. Un projet dont le citoyen sera la clef de voûte et la société civile un interlocuteur incontournable. Un projet où la jeunesse sera le fer de lance, une jeunesse réconciliée avec son histoire, la femme l’égale de l’homme, avec une citoyen-neté retrouvée et une solidarité nationale renforcée. Un projet pour un développement durable au service de l’homme et des générations futures. Un projet qui redonne espoir au peuple, un peuple qui a été réduit dans sa majorité à lutter au quotidien pour sa survie, traité par le mépris, réduit à se préoc-cuper uniquement de son panier, blasé du politique qui l’a déçu avec l’érosion du temps, un peuple s’enflammant seulement le temps d’une rencontre de football ou d’un exploit sportif international ; un peuple pourtant acteur décisif pour l’indépendance du pays, un peuple enthousiaste, réceptif et prêt à tout durant les premières années de l’Algérie libre. Enfin, un projet s’appuyant sur les acquis de la

Révolution du 1er Novembre et les valeurs républi-caines.

LES GRANDS AXES DE LA PLATEFORME

Reposant sur ces principes de base, l’esquisse de cette plateforme pourrait s’appuyer de façon non exhaustive sur les axes suivants :- une démocratisation de la vie politique dans un Etat de droit, ouvert sur le progrès, la modernité et l’universalité, un Etat où le temporel et le spirituel sont séparés dans un respect mutuel, où la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est consacrée. La liberté de la presse et l’indépendance de la justice constitueront des garanties essentielles de la démocratie ; - un renforcement de la lutte contre le terrorisme et les fléaux sociaux, ainsi que celui de la sécurité du citoyen. Une politique économique, véritable redres-sement, favorisant l’investissement productif pour sortir de la funeste dépendance des hydrocarbures ; - une économie orientée vers une diversification féconde (redéploiement de l’industrie, des PME, de l’agriculture), source de création de richesses et de nouvelles perspectives pour l’emploi ; - une économie engagée résolument dans le déve-loppement durable, respectant biodiversité et envi-ronnement, œuvrant pour une transition énergétique préservant les générations futures ;- une refondation économique avec son pendant de réformes financières adéquates et de la mise en œuvre d’instruments efficaces et crédibles pour lutter contre la corruption et la bureaucratie. Bref, une économie capable de relever les défis de la compétitivité mondiale, pour répondre aux besoins nationaux et faire face aux aléas de la concurrence et des marchés internationaux ;- une politique d’aménagement du territoire effi-ciente, avec une régionalisation dynamique féconde. Une école formant non seulement le futur acteur du développement, mais aussi le futur citoyen répu-blicain, un citoyen fier de son identité plurielle, imprégné de l’histoire de son pays et de sa révolu-tion, ouvert sur la connaissance, le progrès et l’uni-versalité et à l’abri des manipulations idéologiques et politiques. Les ressources humaines sont le pilier du développement, car «il n’est de richesse que d’hommes» ;- une université intégrée au développement, une université vivier fécond du savoir, de la connaissance et de l’innovation, une université miroir de la société, de la mémoire et de l’histoire, une université carre-four d’idées et de débats ;- une restauration de l’enseignement technique et une réhabilitation de la formation professionnelle.- une valorisation de la formation et de l’éducation permanente ; - une politique de santé publique performante, proche des préoccupations des citoyens et des acteurs de son fonctionnement ;- une justice sociale à l’écoute des préoccupations des citoyens ; - une refonte du sport national à tous les niveaux (éducation physique-école, sport-université, sport-travail, sport-santé, sport-compétition, formation et recherche) ;- une politique culturelle enracinée dans l’histoire et dans la Révolution de Novembre, avec une valo-risation soutenue de notre patrimoine culturel. Une culture décomplexée, libérée et ouverte sur l’uni-versalité ;- une justice indépendante, marquée du sceau de la rigueur et de l’impartialité ;- une politique extérieure symbolisant une Algérie forte, respectable et respectée, à la voix écoutée, maîtresse de son destin, une Algérie œuvrant pour la paix dans le monde, pour une Afrique forte et solidaire, pour l’édification du grand Maghreb, pour un monde arabe libéré et soudé, pour un par-tenariat méditerranéen de paix, de prospérité mais aussi d’éthique et de justice politique, et pour une coopération universelle diversifiée où partenariat, co-responsabilité et réciprocité prévaudront. A travers tous les paliers de ce projet, la jeunesse aura une place de choix. Patriotisme, engagement, compétence et intégrité seront le dénominateur commun pour les acteurs de la mise en œuvre de ce redressement national, excluant tout clanisme, régionalisme, favoritisme et népotisme.

PH

OT

O :

D.

R.

Page 24: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 23

I D É E S - D É B A T S

UN PACTE RÉPUBLICAIN ET UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE

La Conférence nationale débouchera sur un consensus qui sera consigné dans un pacte national républicain ou une charte nationale d’un véritable projet de société. Une transition démocratique, patriotique, pacifique, excluant tout règlement de comptes et toute atteinte à l’unité nationale, une transition souple et réaliste pourrait mettre en œuvre cette démarche citoyenne consensuelle pour amorcer le changement démocratique avec toutes les conséquences y afférant : révision constitution-nelle, lois sur les partis, sur la vie associative, le code communal et wilayal… lois sur l’information, les libertés syndicales… la vie associative… ; bref, une démocratisation de la vie politique. C’est à une véritable refondation politique du système que nous devons nous atteler. En effet, concer-nant l’élection présidentielle 2014, le problème n’est pas celui d’être contre un quatrième mandat. Le problème majeur, c’est celui du changement de système, système de la cooptation et du consensus. Même s’il n’y a pas de quatrième mandat, pour une raison ou pour une autre, si le système perdure nous aurons encore une fois droit au choix d’un candidat «moins mauvais», avec un lâcher de lièvres qui n’attendent que le coup de starter, pour peu qu’ils se partagent les miettes du pouvoir. Les urnes, transparentes physiquement, resteront plus que jamais opaques et même si elles ne sont remplies qu’au tiers, elles seront à la proclamation des résul-tats aux trois quarts pleines. La démarche idéale et la plus logique serait d’avoir des élections libres. Cependant, le risque d’un résultat sanction reste réel, la Tunisie, l’Egypte et la Libye en sont un exemple éloquent. D’où une solution intermédiaire, la plus sage, est celle de la mise en œuvre d’une transition «douce», pour préparer une alternative démocratique avec un programme, une équipe et un homme, qui prendront d’abord pendant une période déterminée, équivalente éventuellement à un mandat, des mesures et des actions urgentes pour rétablir la confiance et l’espoir chez les citoyens. Ensuite, comme cela a été dit précédemment, mettre en œuvre un programme politique avec la mise en place d’institutions crédibles. Le tout repo-sant sur une gouvernance animée par des femmes et des hommes choisis pour leur engagement, leur compétence et leur intégrité. Tout cela pour dire que ceux qui ont fait et défait jusqu’à présent «les rois», doivent réagir et envisager une démarche de sauvegarde de l’Algérie. Sinon, à terme, si le même processus de gestion du pays se poursuivait, la des-cente aux enfers serait alors inéluctable. L’explo-sion de la «bulle» d’une rue longtemps contenue malgré les soubresauts sociaux risque de mener le pays au chaos, avec une déstabilisation régionale

terrifiante, «un Maghrebistan» sanglant, débou-chant sur une intervention directe, sans état d’âme, des puissances étrangères dans le seul but de pré-server leurs intérêts. Cette transition pour préparer l’alternative démocratique peut revêtir plusieurs formes. Le CCDR en son temps avait proposé, dans son manifeste du 16 avril 2002, une démarche pour une alternative démocratique, rapportée par la presse indépendante et dont avaient été desti-nataires tous les partis démocrates, des associa-tions de la société civile, et l’institution militaire. D’autres formulations partisanes, associatives ou individuelles avaient été également proposées. Par ailleurs, le CCDR avait inscrit son action pour la présidentielle de 2004 «dans un processus de transition démocratique progressive» en apportant son soutien à Ali Benflis, sur la base de l’engage-ment de ce dernier «d’inscrire sa candidature dans une perspective d’alternative républicaine» (cf. communiqué du CCDR du 22 novembre 2003). Ce qui est certain, c’est que le problème et la solu-tion ne peuvent pas être ceux d’un homme, car il n’y a pas d’homme providentiel ; le problème est celui du changement d’un révolu système et d’une démarche démocratique privilégiant la formule — un programme, une équipe, un homme. Si les données politiques restent en l’état, aucune illusion à se faire pour 2014 qui ne pourra être qu’une étape supplémentaire pour le maintien du statut quo, et ce, quel que soit le locataire «élu» d’El Mouradia. Même si nouvel «élu» il y a, quelle que soit sa «bonne volonté» d’ouverture et de bonne gouver-nance, il ne franchira jamais certaines lignes qui lui seront tracées, préservation du système oblige, à moins d’un «cataclysme politique» imprévu ! Aussi, plutôt qu’attendre un «miracle» fictif et utopique, attelons-nous résolument à la tâche pour une formulation consensuelle nationale pour le changement, pour une alternative démocratique gage de sauvegarde pour notre pays. Cette propo-sition n’est ni un appel ni un manifeste. C’est une démarche soumise à discussion, pour aboutir à un changement démocratique et pacifique, avec des étapes privilégiant dialogues et débats citoyens, prélude à une vraie démocratie participative. La presse indépendante aura à jouer un rôle majeur en faisant connaître notre action, en la commen-tant, en l’enrichissant, en démultipliant le débat à travers des tribunes citoyennes. Le Web sera un outil important non seulement pour la constitution des groupes, mais aussi pour le débat intra et inter-groupes, et pour aider à la convergence.

LA TÂCHE SERA RUDE

Il est certain que la tâche sera ardue, rude, très rude. Elle sera rude sur un double plan :- au plan interne, compte tenu de la désaffection citoyenne, de la défiance et de l’indifférence des citoyens à l’égard du politique, ainsi que de

l’isolement, voire du découragement de beaucoup d’hommes politiques, intellectuels, universitaires et autres. Le pouvoir a réussi avec le temps à pro-voquer l’usure, à semer le doute chez le citoyen devenu méfiant et suspicieux à l’égard de toute proposition et de tout projet d’où qu’ils viennent, aussi honnêtes et indépendants fussent-ils ; - au plan externe, par l’attitude des pays occiden-taux prêts à intervenir directement à tout moment, et, ou à coopérer avec des régimes fussent-ils islamistes, pour peu que leurs intérêts soient pré-servés ; et pour cause, un régime démocratique est moins facile à manipuler et à manœuvrer ! Pensant pouvoir instrumentaliser l’islamisme, ces pays jouent avec le feu. L’exubérance salafiste et les me-nées criminelles des djihadistes sont l’expression la plus visible du danger islamiste qui nous guette. Ces pays ne semblent pas avoir tiré de leçon d’un passé récent particulièrement douloureux. La dé-claration du président égyptien, le frère musulman Morsi, «la démocratie est un chemin sur la route de

la charia», est des plus édifiantes ! Il est vrai que cette attitude des puissances occidentales ne voyant que leurs intérêts géostratégiques et économiques remonte notamment au fameux pacte du Quincy (1945), pacte toujours d’actualité, sans parler des accords secrets de Sykes-Picot (1914) pour le partage du Moyen-Orient en zones d’influence (le fameux projet du GMO en est le continuum natu-rel), accords sources de bien d’injustices et d’émer-gence de dictatures arabes. Dictatures auxquelles les puissances occidentales apportèrent un soutien constant durant plusieurs décennies pour préserver leurs intérêts et, affirmaient-ils, pour faire barrage au terrorisme islamiste. Comme du reste les bases de la future Al Qaîda furent jetées en Afghanistan, avec le soutien apporté aux taliban pour combattre les Soviétiques, avec les conséquences mondiales

dramatiques que l’on sait, avec un terrorisme isla-miste devenu un chancre transnational. L’Algérie qui paya un lourd tribut à ce fléau n’avait reçu aucun soutien. Touchés à leur tour dans leur chair et leurs intérêts, les puissances occidentales finirent par reconnaître sa dimension internationale et se décidèrent alors de le combattre. Aujourd’hui, elles apportent leur soutien aux révoltes arabes pour la démocratie, tout en affirmant, répétons-le, coopé-rer avec n’importe quel régime, pour peu que leurs intérêts soient saufs. Et l’ONU de rester soumise au diktat du veto dont elle est toujours l’otage. Et la Ligue arabe de montrer toujours son incons-tance, son incurie, sa stérilité et son incapacité à défendre une cause arabe aussi juste fût-elle ; la Palestine et les souffrances endurées par le peuple palestinien en sont l’exemple le plus édifiant. Concernant l’Algérie, les satisfecit ont fusé après les législatives et les locales, et la simple annonce de réformes politiques a été qualifiée d’avancées démocratiques ! C’est tout dire ! La récente visite du président Hollande fut d’un grand «réconfort» pour le pouvoir en place, avec en contrepartie des dividendes politiques et économiques conséquents. L’année 2014 ne sera qu’une étape, quel que soit le locataire d’El Mouradia. Le facteur externe est à prendre sérieusement en considération. Il a toujours été présent dans notre vie politique sans trop apparaître. Aujourd’hui, après l’Afghanistan, l’Irak, le Soudan…., avec les révoltes arabes et les soulèvements africains, l’intervention étrangère sera plus directe pour la préservation des intérêts des grandes puissances. Par le passé, il y avait le projet du «grand Sahara pétrolier», aujourd’hui il y a celui du grand Sahel et la séparation artificielle, Afrique blanche et Afrique noire, le GMO… C’est à une sorte de «Yalta» du XXIe siècle auquel on assiste, un processus sans pitié pour les faibles avec une répartition des rôles et des tâches entre les puissants. Dans un tel contexte, il va de soi que notre démarche pour un changement démocratique ne recevra pas que des encouragements ! Oui, le chemin du changement et de la démocratisation sera ardu, très ardu ! Cependant, malgré tous ces aléas et les embûches potentielles, citoyens répu-blicains résistons ! Ne baissons pas les bras et ne sombrons pas dans les maux funestes que sont le fatalisme et la résignation, avec leurs corollaires, le désespoir et l’indifférence. Mobilisons-nous pour élaborer ce Projet pour l’Algérie, un projet détermi-nant pour son avenir, dans un monde en ébullition, où les plus forts dictent leur loi. Organisons-nous et faisons converger nos forces et nos efforts démo-cratiquement, pacifiquement, mais résolument pour le changement tant espéré. Un changement à notre portée si nous nous y engageons, si nous y mettons le prix. Le temps et l’histoire y travaillent inexorablement. Citoyennes, citoyens républicains, osons ! Résistons pour sauver l’Algérie ! A. B.

●●●

Par Kamel Sidi Saïd

Consultant en communication

L e comportement des médias au cours d’une campagne électorale est réel-

lement d’une très grande importance. Indépendance éditoriale, intégrité et professionnalisme sont la pierre angu-laire d’une saine couverture médiatique des élections. C’est pourquoi il faut qu’il existe une diversité de supports médiatiques accessibles aux différentes sensibilités.Aujourd’hui, tout le monde aura com-pris l’importance capitale des médias lors de l’élection présidentielle, car ils parlent tous de ce scrutin, de la télé à la presse écrite en passant par internet avec ses réseaux sociaux.Il est clair qu’on peut aborder les médias avec confiance, même s’il y a une cer-taine méfiance vis-à-vis de nouveaux médias. Ainsi, on peut penser que plus qu’un rôle d’information, les médias ont aussi un rôle d’influence.Pour la très particulière présidentielle de 2014, on peut se poser les questions de savoir quel est le media qui sera le plus influent lors de ce scrutin ? La

télé ? La presse écrite et électronique ? Les réseaux sociaux ? Avec le foison-nement des chaînes privées et la déci-sion de certains candidats de se doter d’une chaîne TV pour cette campagne uniquement (une étrange et mauvaise décision), la télé sera-t-elle ce media qui saura capter tous les phares de cette particulière présidentielle ?Il est important de rappeler que l’his-toire de ce media avec l’élection pré-sidentielle a connu son heure de gloire aux Etats-Unis en 1960 lors du pre-mier face-à-face entre deux candidats qui, depuis, est devenu un rituel et le moment fort de l’élection présidentielle aux USA. En effet, ce premier débat opposait Nixon à Kennedy, les téléspec-tateurs ont découvert un fougueux jeune dynamique en la personne de JFK qui revenait de vacances, et un pâle Nixon qui sortait d’une intervention chirurgi-cale, Kennedy est sorti victorieux de ce débat, alors qu’à la radio, Nixon avait pris le dessus. Plus près de nous, lors de l’élection présidentielle française de 2012, la télé a été le media le plus influent avec des débats télévisés très suivis, notamment sur France 2 (télé publique et non gouvernementale), lors de la fameuse émission «Des paroles et des actes», qui a vu 5,6 millions de

téléspectateurs suivre la prestation de Sarkozy et 5,5 millions suivre celle de Hollande. Cette campagne électorale de 2014 peut constituer un test pour ces chaînes afin de mesurer leur audience et surtout voir quelles sont celles qui adhèrent aux principes d’une couverture équitable et équilibrée de ce scrutin, surtout que les candidats considèrent la télé comme leur media de campagne préférentiel.Une chose est certaine, les chaînes privées ont réussi à capter le téléspecta-teur avec des débats d’avant-campagne souvent houleux et passionnants et une certaine liberté de ton, ce qui n’est pas le cas de l’ENTV qui peine à devenir cette grande chaîne de télé publique et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent du côté du boulevard des Martyrs...

LA PRESSE ÉCRITE ET ÉLECTRONIQUE

Un survol de la presse nationale permet de noter une remarquable diversité. Il est vrai comme dans la plupart des grandes démocraties, la presse écrite est parfois politiquement alignée, si certains jour-naux sont clairement à connotation de gauche, droite, islamiste, républicaine, gouvernementale ou autres, cela n’est

pas nécessairement un problème lorsque l’éthique est respectée.Des journaux vont couvrir leur cin-quième présidentielle (depuis 1995), ce qui n’est pas rien pour notre jeune et héroïque presse qui a payé le prix fort pour la sauvegarde de la République et à l’occasion de ce scrutin, elle saura porter haut et fort les valeurs de libertés et de démocratie.Il est certain que nos médias de la presse écrite et électronique seront un maillon fort et important des débats qui seront sûrement passionnants de cette cam-pagne électorale, et c’est par cette presse que les électeurs auront l’opportunité de voir l’alternative qui s’offre à eux.

LES RÉSEAUX SOCIAUX

Va-t-on assister à une révolution média-tique lors de cette campagne ? Cette pré-sidentielle va-t-elle consacrer internet comme media-roi pour s’informer ? Il serait totalement absurde de pré-tendre que la prochaine campagne se fera sur les réseaux sociaux, mais il serait également stupide de ne pas reconnaître leur rôle émergent dans le débat politique ainsi que leur influence. Facebook, Twitter, Tumblr, Fousquare et Instagram sont de nouveaux supports de communication pour les politiques, des

lieux d’échanges et de regroupement pour les militants et des vitrines qu’il faut soigner pour séduire et convaincre l’électorat. C’est en grande partie grâce à internet qu’Obama a remporté l’élec-tion de 2008. Il a misé sur une très jeune équipe en créant pour sa campagne un grand département News media. D’ail-leurs, le président Obama est qualifié de président ultraconnecté, l’homme du futur.Aujourd’hui, on constate une efferves-cence sur facebook où toutes les sensi-bilités s’expriment sur ce scrutin avec les like et autres pages dédiées. Ainsi, beaucoup de nos politiques, dont cer-tains candidats à cette présidentielle, ont su exploiter tout le potentiel d’internet et des réseaux sociaux en créant leurs propres sites et pages pour annoncer leur campagne et leur programme.Il est vrai que les réseaux sociaux constituent de grands espaces de liberté, et du point de vue démocratique, internet reste encore ce qui peut nous arriver de mieux, même si la connexion n’est pas souvent au rendez-vous !L’ensemble des médias et la presse nationale auront un rôle majeur lors de cette cam-pagne, ils aborderont tous l’élection prési-dentielle, et leur audience en cette occasion ne va pas ressembler à un encéphalogramme plat, bien au contraire... K. S. -S.

La présidentielle et les médias

«Les urnes, transparentes physiquement,

resteront plus que jamais opaques et

même si elles ne sont remplies qu’au tiers, elles seront à la proclamation des

résultats aux trois quarts pleines.

Page 25: El Watan 22.03.2014

5 8

3 23

48 6

7 1

6

4 5

2

6 54 9

5 1

6 7

1 2

6

4 3

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 24

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : REPROUVER / CARAPACE / NOTES / LUT / NAT / NESS / ATTENDUE / RE / RES / PASSAGE / AGOUTI / ETALA / XE / ISERE / RA / BOITA / AMI / NEE / FIER. VERTICALEMENT : DECONTRACTION / PATATES / ASIE / ARRETE / SALETE / OAS / NIAGARA / CUP / ND / GO / VALEUREUX / AI / RECUSEE / TERME / RETS / SAI / AIR.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :

NERVURE - NEVILLE BRAND

Jeux proposés par gym C Magazine

REGLE DU JEU

Une grille est composée de plusieurs carrés. Chaque carré contient tous les chiffres de 1 à 9. Chaque ligne comme chaque colonne contient aussi tous les chiffres de 1 à 9. Certains chiffres vous sont donnés, à vous de trouver les autres. Pour cela, procédez par déduction et élimination.

Solution

Sudoku précédent

Sudoku N° 68

Définitiondu mot encadré

Tout Codé N° 3769

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

8 9 2 3 6 4 7 1 55 7 4 1 8 9 6 2 33 6 1 7 2 5 9 4 8

6 4 8 2 1 8 3 9 79 8 3 4 7 6 1 5 21 2 7 9 5 3 4 8 6

7 1 8 6 9 2 5 3 42 3 6 5 4 1 8 7 94 5 9 8 3 7 2 6 1

SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.SATISFAISANTE 2.ABRUTIR. ABORDER 3.UR. LA. MER. IDE 4.VENENEUX. AVALES 5.EGO. DORER. EVENT 6.GE. MI. ERABLES 7.ARIANE. ELU. RN 8.SIG. LITRE. SOC 9.DOSA. SACRE. VIDE 10.EMU. FEVE. THEME 11.RESCAPE. TSARINE 12.RUINER. ETC 13.ATTISAT. AVION 14.BRU. SS. AM. LASER 15.CASSE. BREVES. ST.

VERTICALEMENT : 1.SAUVEGARDER. ABC 2.ABREGER. OMETTRE 3.TR. NO. ISSUS. TUS 4.IULE. MAIA. CRI 5.STANDING. FAUSSE 6.FI. EO. SEPIAS 7.ARMURE. LAVENT 8.EXERCICE. AR 9.SAR. RA. TR. TRAME 10.AB. BERETS 11.NOUVELLE. HABILE 12.TR. AVEU. VER. OAS 13.EDILES. SIMIENS 14.EDEN. RODENT. ES 15.PRESTANCE. ECART.

Opposé à d'autres pour l'obtention d'un avantage ne pouvant revenir qu'à un seul.1

2

14

2

5

8

6

5

2

2

11

2

10

2

5

8

14

2

6

14

3

4

11

16

4

4

15

4

5

4

11

14

5

4

9

2

11

14

2

5

12

4

9

8

10

2

15

14

11

3

7

14

11

2

2

8

11

6

9

2

8

15

7

8

14

11

7

2

9

2

11

14

5

8

2

11

8

5

2

15

2

2

4

15

2

11

9

11

14

6

13

8

14

14

9

6

2

9

2

4

14

2

11

2

13

8

15

2

7

17

15

7

2

5

2

15

1

5

2

11

14

2

5

3 5 7 12 2

1 2 10

P

X

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

HORIZONTALEMENT : 1.Accoutrements pesants et encombrants 2.Gros rongeur. Nettoyées à fond 3.Stupide. Sied. Surface modeste. Non-dits 4.Inattendu. Grugé 5.Rappel flatteur. Petites outres 6.Pratique courante. Ville de Nigeria. Rage 7.Cinéaste russe. Pour appeler 8.Chemin de halage. Petite patronne. Sur une borne. Surface 9.Charnière utile. Sorte de cale. Serait obligé 10.Faire dégénérer. Fin de soirée. Cube de jeu 11.C’est-à-dire, en bref. Restes de poissons. Se croisent en ville 12.Indiquera. Premier impair. Légumineuse 13.Hors de. Manchon cylindrique. Pronom 14.Eau à écumer. Prénom allemand. Ardoise. Chevalier mystérieux 15.Coule en France. A l'égard de. Vieux plis.

VERTICALEMENT : 1.Très fréquente. Moitié 2.Absence de formation d'un tissu. De la famille 3.Eructeras. Etripe 4.Eaux à venir. Action généreuse. Lac des Pyrénées 5.Astate. Cocottent. Pianiste français. Chef d'œuvre 6.Ragoût de lapin. Punirent avec rigueur 7.Stop. Chevronné 8.Fin de verbe. Canard. Cheval destiné à la reproduction 9.Avant culpa. Enserrer 10.Il serre la vis. Pays 11.Sans effets. Article. Salut à César. Ville de Mésopotamie 12.Tour symbolique. Diviser par des troubles 13.Manche de pongiste. Transpirera. Coule en Afrique 14.Obtenue. Palmipède. Entre deux options 15.Endosser. Débris de verre.

Quinze sur N° 376915

Fléchés Express N° 3769

coursespagnol

dirigea

emboîter

groupede maisons

paroleinfâme

forçatsur mer

abandonner

imprévu

voiliers à unseul mât

pare

coule enEthiopie

de devoir

clartés

mollusquedit couteau

capitaleafricaine

reflète

guidèrent

précis

pilotede ligne

terre en mer

personnebavarde

extinctionde douleur

réfléchi

balai

sainte

pilastrecornier

quarts depesetaforce

morale

aspect

baienippone

rejet gazeux

ni chaudni froid

américain

en passantpar

enlevas

SOLUTION N° 3768HORIZONTALEMENTI- EMASCULEES. II- NEOLOGISME. III- RO - IC-TUS. IV. ENTONNER. V- EPIE - ALE. VI- ILS - AGIR. VII- MI - AJONC. VIII- EVICTION. IX- ERS - AMUSE. X- SE - GUET - TU.

VERTICALEMENT1- ENVENIMEES. 2- ME - LIVRE. 3-AORTES - IS. 4. SLOOP - OC. 5- CO - NIL - TAU. 6- UGINE - AIME. 7- LICE - AJOUT. 8- ESTRAGONS. 9- EMU - LIN - ET. 10- SESTERCE.

HORIZONTALEMENTI- Grand chagrin. II- Endroit dégarni d’arbres dans une forêt. III- Interdite à Pékin - Electrode. IV- Bois - Vitrine du quotidien. V- Cri d’assaillants - Note - Touché. VI- Nazis - Symbole chimique - Article de Madrid. VII- Fréquentatif. VIII- Faire enrager - Entre trois et quatre. IX- Largeur d’étoffe - L’Europe unie - Fromage. X- Flânera - Obsolète.

VERTICALEMENT1- Intelligible. 2- Filou. 3- Vaniteuses - Préposition. 4- Attache - Epaulard. 5- Fin de verbe - Berné - Chimiste autrichien. 6- Nid d’espions - On la fait en boudant. 7- Mince - Le propre de l’Homme. 8- Principe odorant - Ardoise. 9- Gonflement pathologique - Allure de cheval. 10- Dernier.

IIIIIIIVVVIVIIVIIIIXX

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Mots CroisésPar M. IRATNI

N°3769

Page 26: El Watan 22.03.2014

PRÉSENTATION DU BILAN DU SITRAIN

Siemens Algérie

● La Terre a évité une tempête magnétique géante, qui aurait coûté plus de 1800 milliards d’euros.

A cteur majeur en Algérie depuis 50 ans et leader dans le secteur de l’industrie, Siemens a présenté

hier, lors d’une conférence de presse, un bilan de la première année d’activité de son centre de formation Sitrain, agréé par la direction de l’enseignement et la formation professionnelle, dédié aux métiers de l’in-dustrie ainsi que les nouveaux programmes qui seront introduits pour l’année 2014/2015. Le centre constitue le pôle de formation de Siemens dans le monde et en Algérie. Les modules s’appuient sur un processus d’amélioration continue ainsi que sur une expérience capitalisée à l’échelle internationale. On a dispensé 75 sessions de formation, dont plus d’une trentaine réali-sées sur le site client. Ce centre a été classé deuxième sur le continent africain, après celui de l’Afrique du Sud. Parmi les clients qui ont bénéficié de la formation, figurent Cevital, Seaal et Gica. Par ailleurs, la division Industry Automation du secteur Industry de Siemens, en partenariat avec le minis-tère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

scientifique et de l’USTHB, a mis en place un master en automatisation industrielle et process. Il a débuté lors de l’année universitaire 2008/2009 et en est à sa sixième promotion. Siemens, qui met à la disposition de l’USTHB des automates sur lesquels les étudiants peuvent être formés, participe à l’élaboration des pro-grammes d’enseignement et leur mise à jour, dispense certains cours et est membre du jury des soutenances. Les majors de promotion sont généralement recrutés au sein de l’entreprise. De cette manière, Siemens par-ticipe activement à la formation des jeunes et facilite ainsi leur insertion dans le monde du travail. Parmi les principales réalisations de Siemens Algérie figure la centrale thermique de Cap Djinet créée en 1986. En outre, l’opérateur allemand a réalisé, en consortium avec les sociétés Vinci et Caf, la première ligne du métro d’Alger sous la direction de Siemens France. Quant à la santé, Siemens a équipé les plus grands hôpitaux publics algériens en IRM et scanners.

Kamel Benelkadi

Une nouvelle analyse des données du Solar Terres-trial Relations Observatory

(Stereo) par des experts chinois et américains a révélé un scénario presque catastrophe. Selon eux, en 2012, une tempête solaire gigan-tesque aurait frappé tous les sys-tèmes électroniques de la planète si elle s’était produite juste neuf jours plus tôt. La Terre l’aurait-elle échappé belle, le 23 juillet 2012 ? Il sem-blerait, en tout cas, qu’elle ait évité une tempête magnétique géante… Selon des chercheurs américains et chinois, en juillet 2012, plu-sieurs éjections de masse coronale (CME) faisant suite à d’intenses éruptions solaires se sont suc-cédé rapidement. Ces nuages de particules magnétiques ont été projetés dans l’espace vers les autres planètes dont la Terre, du moins presque. En effet, d’après les scientifi ques, ces éjections ont manqué notre planète de peu. Si l’événement s’était produit à peine neuf jours plus tôt, la tempête solaire aurait frappé la Terre de plein fouet, perturbant probable-ment le réseau électrique, rendant les satellites et GPS aveugles et interrompant les vies extrêmement électroniques de millions de per-sonnes. Les scientifi ques pensent que ces explosions solaires au-raient enveloppé la Terre de feux d’artifi ce magnétiques. Un scé-nario semblable à celui qui s’est produit lors de l’éruption solaire la plus importante de l’histoire, observé par l’astronome Richard Carrington en 1859.

UN COÛT DÉMESURÉ

Les données solaires de Stereo, les satellites jumeaux, ont montré que, le 23 juillet 2012, une énorme éjection de masse coronale a jailli d’un côté du Soleil à une vitesse

de 2896 à 3540 km par seconde, soit quatre fois la vitesse d’une tempête magnétique classique. Stereo-A, situé à quelque 143 millions de kilomètres du Soleil, a enregistré une vitesse de 1200 km par seconde lorsque l’orage solaire est passé près du satellite avant de continuer dans l’espace. Il a ainsi franchi l’orbite de la Terre mais, heureusement, aucune des planètes ne se trouvait sur son chemin. «Si la tempête avait frappé la Terre, cela aurait été probablement comme en 1859, mais les effets, aujourd’hui avec nos technologies modernes, au-raient été démultipliés», affi rme Janet Luhmann, de l’université de Berkeley, dans un communiqué. Selon une étude récente, le coût des conséquences de l’événement aurait pu s’élever à 2600 milliards de dollars (1870 milliards d’eu-ros). «Un super-orage solaire est un événement peu probable, mais avec de graves conséquences qui posent de sévères menaces pour les infrastructures de la société moderne. Un tel événement solaire extrême nécessiterait 4 à 10 ans de reconstruction», prévient Ying Liu

du China’s State Key Laboratory of Space Weather. Cet orage magnétique serait en fait le résultat de deux éjections de masse coronale séparées d’à peine 10 à 15 minutes, relâchant l’équivalent en énergie d’un mil-liard de bombes à hydrogène. Leur très grande vitesse aurait, elle, été acquise grâce à une autre CME qui est apparue quatre jours auparavant. En effet, celle-ci aurait éliminé tous les matériaux sus-ceptibles de les ralentir. «Ces vicieux et sinueux lacets d’énergie magnétique, issus de l’éjection de masse coronale, explosent depuis le Soleil vers le reste du système solaire, empilant les matériaux devant eux. Et, lorsque ce double marteau frappe la Terre, il déforme le champ magnétique de la Terre dans toutes les directions, relâ-chant son énergie à tous les coins de la planète», précise Janet Luh-mann. Considéré par la majorité comme des événements assez rares, ce genre de tempête magnétique se produit constamment dans le sys-tème solaire, bien qu’elle ne soit pas toujours observée.

TURQUIE Twitter cadenasséLa commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, Neelie Kroes, a vivement dénoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, l’annonce du blocage par la Turquie de l’accès à Twitter. «L’interdiction de Twitter en Turquie est sans fondement, inutile et lâche», a affirmé la commissaire européenne. «Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme une censure. Ce qui est bien le cas», a-t-elle indiqué, en choisissant de réagir précisément sur son compte Twitter. Au nom de la Commission européenne, Stefan Füle, le commissaire chargé de l’élargissement et donc des négociations

d’adhésion avec la Turquie, a estimé que la décision des autorités turques «jette le doute sur l’engagement pris par la Turquie de respecter les normes et les valeurs européennes». «La liberté d’expression, droit fondamental dans toute société démocratique, implique le droit de recevoir et de donner des informations et des idées sans ingérence des autorités publiques», a insisté M. Füle. «Bâillonner internet, les médias sociaux et la liberté de la presse, ne pas respecter l’indépendance des magistrats, ne sont pas de bonnes recettes pour que la Turquie puisse relever les défis du XXIe siècle et certainement pas la bonne façon de rapprocher la Turquie de l’UE», a affirmé de son côté le président du Parlement européen, Martin Schulz. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé jeudi d’interdire Twitter après la publication sur les réseaux sociaux d’enregistrements d’écoutes téléphoniques qui le mettent directement en cause dans un scandale de corruption.

Le fils du président de Guinée équatoriale mis en examenDes magistrats financiers français ont mis en examen Teodorin Obiang, le fils du président de Guinée équatoriale dans le cadre de leur enquête sur les biens mal acquis. Il est soupçonné de blanchiment de fonds publics étrangers. «Nous avons toujours dit qu’il ne cherchait pas à se soustraire à la justice. Il fallait que cet interrogatoire de première comparution se déroule dans des conditions compatibles avec les fonctions qu’il exerce et avec l’immunité qui s’y rattache», a précisé Me Emmanuel Marsigny, l’avocat de Teodorin Obiang. Cette mise en examen a été notifiée lors d’une audition organisée par visio-conférence, a-t-il ajouté.Selon Me Marsigny, lors de l’audition Teodorin Obiang a refusé de répondre aux questions sur le fond, toujours au nom de son «immunité de juridiction totale à l’étranger», qui n’a pas été levée par les autorités de son pays. Depuis décembre 2010, des magistrats financiers sont chargés d’enquêter sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains — Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang et le défunt président gabonais Omar Bongo — ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. Les magistrats avaient lancé à l’été 2012 un mandat d’arrêt international contre Teodorin Obiang après son refus de répondre à une convocation des juges.

Bouteflika ira-t-il au bureau de vote ?Un autre débat s’est instauré autour de la prochaine élection présidentielle. Il s’agit aujourd’hui de savoir si Bouteflika se déplacera dans un bureau de vote pour accomplir son devoir électoral sous les feux des caméras du monde ? Si les sponsors du Président actuel veulent imposer l’idée que Bouteflika n’est pas obligé de faire la campagne électorale, il n’en demeure pas moins qu’il sera dans l’obligation de faire le déplacement vers l’urne. Un acte qu’il sera difficile de réaliser au vu du protocole qui entoure cette opération qui nécessitera bien évidemment certains efforts physiques que le Président, malade faut-il le souligner, n’est pas en mesure d’accomplir, comme le prouve sa sortie au Conseil constitutionnel où il a fallu toute une gymnastique pour «décrocher» une image d’un candidat incapable de s’exprimer d’une voix audible.

Rencontre sur l’Alzheimer«Du diagnostic à la prise en charge de la maladie d’Alzheimer», tel est le thème de la rencontre des experts algériens et étrangers en neurologie qui aura lieu aujourd’hui à Alger. Organisée par les laboratoires Novartis, cette réunion permettra de faire le point sur la prise en charge de cette pathologie qui touche, selon la Société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique, (SANNC) 100 000 personnes en Algérie. Il s’agit d’une maladie neuro-dégénérative, d’évolution chronique, progressive et irréversible provoquée par la destruction des cellules nerveuses. Cette maladie provoque des troubles de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. L’amélioration du niveau de vie, associée à une meilleure prise en charge médicale de la population algérienne a entraîné une augmentation de la longévité et donc une augmentation des maladies liées à l’âge, telles que la maladie d’Alzheimer.

Journées sur la contrefaçonPlusieurs opérateurs économiques de divers secteurs d’activité, des experts et des juristes, venant de Dubaï, Genève et France, se retrouveront demain à l’hôtel Hilton à Alger pour débattre de la contrefaçon qui a tendance à prendre de l’ampleur. Plusieurs conférences sont au programme de ces journées qui sont organisées sous le patronage des ministres de l’Industrie, du Commerce et de l’Agriculture.

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61

008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse - Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publi-

cité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar - Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62

Fax : 021 67 19 88. R.C : N° 02B18857 Alger. Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte

devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084 ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour

de Sidi Yahia, Hydra. Tél :023573258/59

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprime-rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar.

Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran) Tél : 041 41 23 62 -

Fax : 041 40 91 66

Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune

réclamation. Reproduction interdite de tous articles sauf accord de la rédaction.

PH

OT

OS

: D

. R

.

UNE TEMPÊTE SOLAIRE A FAILLI CAUSER LE CHAOS SUR TERRE

Apocalypse now ?

Page 27: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 26

S P O R T S

Mekseb remporte l’étape, Lebas gagne le Tour

DERBY DE LA SOUMMAM

Un match sous haute tension

AZZEDINE LAGAB.Coureur du G S P

L’Algérien qui s’illustre

Parmi les quatre équipes algé-riennes prenant

part à cette édition 2014 du Grand Tour d’Algé-rie de cyclisme (GTAC 2014) — GSP, Ooredo, Cevital et Sovac — c’est la formation du Groupe-ment sportif des pétroliers (GSP) qui est la plus en vue. Pour cette édition, le GSP, qui ne s’est pas pré-paré dans les meilleures conditions, s’est contenté de présenter les plus en

forme et a lancé certains espoirs, encadrés par quelques chevronnés tels que Madani, Benyoucef et Lagab. D’ailleurs, c’est ce dernier nommé qui émerge nettement du lot : il a porté le maillot jaune à deux reprises, se présentant comme un véritable concurrent des coureurs des formations les plus huppées, à l’image des teams marocain, italien et même éry-thréen. Interrogé par nos soins, Lagab n’a pas manqué de relever la difficulté de l’épreuve : «Le temps ne nous a pas permis de nous préparer convenablement. J’aurais aimé que ce Tour se déroule au mois d’avril, puisque notre saison débute un peu en avance en raison du déroulement ce Grand Tour d’Algérie. Personnellement, je ne me suis pas assez préparé. Malgré cela nous somme sur la bonne voie.» Et le coureur du GSP d’aborder le volet technique : «Pour ce Tour d’Algé-rie, nous savions bien que les Érythréens ne nous feraient pas de cadeau. Les deux étapes de montagne, dont celle de Blida avec le col de Chréa, étaient garanties pour eux et donc synonymes de maillot jaune. Ma satisfaction, c’est que l’entraîneur a donné des chances aux jeunes, qui nous ont agréablement surpris. Ce Tour d’Algérie me permet aussi de préparer les prochaines échéances mondiales.» «Je tiens à remercier la population de Mouzaïa qui m’a offert à deux reprises le maillot jaune», a conclu Azzedine Lagab. Youcef T.

HAKIM HAMZA. DTS du GSP

«On vise le Mondial»L e directeur technique sportif (DTS) de l’équipe du GSP,

Hamza Hakim, a fait une petite évaluation de la presta-tion de son team à l’occasion de ce Grand Tour d’Algérie de cyclisme en relevant certaines satisfactions : «Nous visions le maillot jaune pour ce Tour d’Algérie. Mais les nombreuses difficultés, notamment les étapes de montagne, qui ont fait les affaires des Érythréens, réputés être de bons grimpeurs. J’aurais aussi aimé que nous nous entraidions entre Algé-riens pour aider Lagab ou un autre coureur à s’illustrer. Je reste toutefois satisfait de la prestation générale de mes cou-reurs. Le parcours est encore long, c’est pour cela que j’ai mis quelques athlètes au repos pour mieux préparer le Tour de Constantine» Le DTS du GSP précise que son objectif est de décrocher des places qualificatives pour les prochains Mondiaux de la discipline. Y. T.

TOUR INTERNATIONAL DE CYCLISME DE SÉTIF (3e ET DERNIÈRE ÉTAPE)

L e stade de l’Unité maghrébine va vibrer ce soir à l’occasion

du derby de la Soummam qui opposera le MOB et la JSMB dans le cadre de la 24e journée du championnat. En effet, ce match se déroulera sous haute tension dans la mesure où les hostilités entre les deux clubs ont déjà commencé mercredi dernier, à l’occasion de la réunion ayant regroupé les services de sécurité, les représentants de la DJS et les dirigeants des deux clubs. En effet, la répartition des places et le nombre de billets pour chaque équipe a suscité la co-lère des responsables ainsi que les supporters de la JSMB, qui n’ont pas accepté la manière dont les responsables du MOB ont réparti les billets et les places à l’occasion de ce rendez-vous. La tribune couverte «A» semble la pomme de la discorde entre les deux clubs. D’ailleurs, après avoir refusé de réserver cette tribune au club voisin dans un premier temps, les dirigeants du MOB ont accepté de la céder jeudi dernier, avant de changer d’avis suite à la pression exercée par les supporters du MOB sur leurs dirigeants. Ce qui a suscité l’indignation et la colère des dirigeants de la JSMB, qui accusent leurs homo-logues de n’avoir pas respecté l’accord conclu à l’aller où les supporters adverses ont eu droit à 6200 billets avec notamment l’occupation de la tribune cou-verte «A». Sur le plan sécuritaire, pas

moins de 600 policiers sont mobilisés pour ce derby en raison des risques de déborde-ments. Enfin, les responsables

de la DJS ainsi que ceux de l’OPOW ont assuré que toutes les conditions sont réunies afin que ce match se déroule

dans de bonnes conditions en évitant des perturbations avant, durant et après le match. L. Hama

La troisième et dernière étape du Tour international de Sétif, en-trant dans le cadre du Grand Tour

d’Algérie de cyclisme, a été âprement disputée avec pas moins de 20 coureurs qui ont franchi la ligne d’arrivée avec le même chrono : 2h 28m 9s. Couru sur une distance de 110 km entre Sétif et Bir Hdada avec retour à Sétif, cette troisième et dernière étape du Tour international

de Sétif a contraint les organisateurs à recourir à la photo finish pour départa-ger les 20 coureurs, ce qui a permis de désigner l’Erythréen Mekseb Debesay comme vainqueur de l’étape, suivi de son compatriote Yonas Tekesté et du Néerlandais Thomas Rabou de la forma-tion Singapour Continental Cycling. Le coureur Hannachi Abdelbassat, meilleur Algérien de cette étape, a terminé pour

sa part à la 5e place avec le même chrono que ses prédécesseurs. Après cette étape, la dernière du Tour international de Sétif, le maillot jaune de reste la propriété du Français Thomas Lebas, qui s’est permis le luxe de rem-porter un second maillot, celui à pois du meilleur grimpeur. Idem pour le vain-queur de l’étape, l’Erythréen Mekseb Debesay qui s’est adjugé le maillot rouge du meilleur sprinteur. Le maillot blanc du meilleur espoir et le bleu de la combativité sont revenus respectivement au Russe Shaïmuratov Artur (Team 21) et à l’Algérien Khaled Gueriche (Ooredoo). A noter que cette étape a connu trois abandons et 62 coureurs au départ.Pour ce qui est du classement général, la formation japonaise Bridgeston a fait un coup double en remportant ce Tour inter-national de Sétif par équipe, alors que son coureur, le Français Thomas Lebas, conserve le maillot jaune et remporte ce Tour international, 5e épreuve du Grand Tour d’Algérie de cyclisme avec un chrono de 7h 53m 47s.La 6e épreuve est programmée pour cet après-midi, à l’occasion du Critérium de la ville de Sétif qui se disputera sur un circuit fermé 3,2 km au centre-ville de Sétif avec 40 tours, pour une distance totale de 128 km. Youcef T.

L e choc Manchester United - Bayern Munich est l’affiche des quarts de finale de la Ligue des cham-

pions après le tirage effectué hier à Nyon, alors que le Real Madrid affrontera le Borussia Dortmund pour la revanche de la demi-finale 2013 (aller 1er-2 avril, retour 8-9 avril). Les autres quarts de finale sont un affrontement entre Espagnols (FC Barcelone-Atletico Madrid) et entre le PSG et Chelsea. L’équipe citée en premier accueille le match aller. Le tenant du titre, le Bayern Munich, aura l’occasion de revisiter ses vieux démons contre les Red Devils pour une revanche de la finale 1999. Le Bayern, qui

menait 1 à 0 depuis la 6’, avait alors vu Manchester marquer deux fois dans les arrêts de jeu pour un des renversements de situation les plus célèbres et specta-culaires de l’histoire du football. Les générations ont toutefois changé et le Bayern de Ribery et Robben partiront favori face à MU où Sir ALex Ferguson a été remplacé par un David Moyes qui peine à tenir la barre. Dans un autre grand match, le Real Madrid affrontera le finaliste 2013, le Borussia Dortmund, qui l’avait éliminé au bout du suspense en demi-finales la saison dernière. Après l’aller gagner 4-1, le Borussia avait

souffert au Santiago Bernabeu (2-0) dans une fin de match épique. Le Paris SG d’Ibrahimovic défiera le Chelsea de José Mourinho dans un duel jouable pour les deux équipes, alors que le Barça aura les faveurs du pronostic contre l’Atletico Madrid, qui réalise une saison extraordi-naire et peut créer la surprise. AFP

■ PROGRAMME DES QUARTS DE FINALE

FC Barcelone - Atletico Madrid Real Madrid - Borussia Dortmund Paris SG - Chelsea

LIGUE DES CHAMPIONS

Choc MU-Bayern en tête d’affi che des quarts

PH

OT

O :

SA

MI

K.

PH

OT

O :

SA

MI

K.

Le Tour a connu, hier, une étape des plus disputées

PH

OT

O :

D.

R.

A quelques heures du derby MOB-JSMB, la tension entre les deux clubs est palpable

Page 28: El Watan 22.03.2014

El Watan - Samedi 22 mars 2014 - 27

S P O R T S

◗ JSMB : LES VERTS ET ROUGE AMOINDRISContrairement à leur adversaire du jour qui se présentera avec un eff ectif au complet, les Verts et Rouge de la JSM Béjaïa seront amoindris par l’absence de trois joueurs pour cause de blessures. Il s’agit de Laribi, Megateli et Chehaima qui vont pousser le coach Hamouche à chercher des solutions pour contrer cette équipe du MOB et arracher la victoire qui demeure l’objectif premier des coéquipiers de Zafour. Ce dernier sera de retour à la compétition offi cielle, où il prendra part à cette rencontre dans l’axe défensif aux côtés de Mebarakou. Par ailleurs, vu l’importance de ce rendez-vous pour son équipe, le staff technique compte incorporer une équipe off ensive avec notamment la titularisation de Challali, le bourreau des Canaris lors du premier derby face à la JSK, il y a de cela deux semaines. L. Hama

◗ MOB : L’EFFECTIF AU COMPLETLe staff technique du MO Béjaïa bénéfi ciera de l’ensemble de son eff ectif à l’occasion de la rencontre qui aura lieu ce soir au stade de l’Unité maghrébine face à la JSMB, dans un grand derby qui promet beaucoup, vu que les deux équipes visent le même objectif. Ainsi donc, le coach Amrani aura l’embarras du choix pour alignerr une équipe en mesure d’arracher les trois points de la victoire pour se mettre défi nitivement à l’abri et aborder la suite du parcours avec un moral au beau fi xe. Toutefois, des changements sont prévus dans l’équipe-type avec notamment l’incorporation de Rahal, qui fera son retour à la compétition après une absence de plus d’un mois pour cause de blessure. La direction pour sa part,

pour bien motiver ses poulains, a promis une forte prime aux joueurs en cas de victoire. L. H.

◗ RCA : TOUT LE GROUPE PRÉSENT

C’est sur un air de démobilisation que les joueurs du RCA ont préparé le périlleux déplacement à Béchar. Une situation qui a fait réagir vivement le coach Cherif El Ouazzani en début de semaine. Il avait menacé de faire appel aux espoirs du club pour palier le manque de motivation affi ché par certains éléments. N’empêche qu’au départ, tout le monde avait répondu présent pour ce long et périlleux déplacement dans la ville de Saoura. Sur place, le coach arbéen n’aura que l’embarras du choix pour former son groupe des 18. Le staff technique du RCA vise une place sur le podium, reste à savoir si les joueurs sont animés de la même ambition. Au soir de cette confrontation avec la redoutable équipe sudiste, on saura si le coach et ses joueurs sont sur la même longueur d’onde. M. A.

◗ MCO : SANS AOUED ET NESSAKH !Pour diverses raisons, le Mouloudia d’Oran s’est rendu hier à Bordj Bou Arréridj sans deux de ses éléments clés, le milieu de terrain, Mohamed Amine Aoued, et l’arrière gauche, Chems Eddine Nessakh. Si ce dernier s’est plaint de quelques douleurs au niveau du dos, ratant plusieurs séances d’entraînement, le premier vient d’être suspendu par sa propre direction pour avoir critiqué, à travers la presse, ses dirigeants. Déjà dans l’œil du cyclone pour ses absences répétées et injustifi ées et son rendement loin d’être convaincant, le joueur en a rajouté une couche avec des déclarations incendiaires, jugées de

trop par sa direction qui vient de le suspendre en le privant du match de cet après-midi et aussi de la prime de victoire contre la JSS. Deux absences qui ont poussé l’entraîneur Belatoui à rappeler deux attaquants que sont Abdelatif Benamar et Mohamed Feddal. A. M.

◗ CABBA : QUE DE DÉFECTIONS !Après avoir joué toutes ses cartes de la saison, le CABBA n’a pas d’autre alternative que de gagner face à Chlef pour pouvoir garder un semblant d’espoir de rester dans la course au maintien. Pour cette rencontre, le nouveau coach Zohir Benaâniba va sûrement aligner des jeunes en l’absence de plusieurs piliers, tels que Hamdadou, Mesfar, Ammour, Saâdi et Yaya, pour diverses causes. Ce qui ne facilitera pas la tâche au nouvel entraîneur, qui cherche un déclic en cette fi n de saison. Y. B.

◗ JSK : ON NE CHANGE PAS UNE ÉQUIPE QUI GAGNELes Canaris tenteront, cet après-midi, de faire un coup double, à l’occasion du clasico face au MCA. En eff et, si elle venait à battre le MCA, la JSK rejoindra l’ESS à la 2e place. Pour ce clasico, Aït Djoudi a pratiquement reconduit le groupe qui est revenu vainqueur de Sétif lors de la dernière journée. D’ailleurs le coach de la JSK n’a cessé d’évoquer la bonne dynamique qui anime son groupe, notamment depuis la victoire à Sétif. Sur un autre plan, ce match a été placé sous haute sécurité qui sera considérablement renforcée dans et en dehors du stade pour éviter tout dérapage, avons-nous appris.  M. R.  

◗ JSS : SBEI, SEUL ABSENTLes Sudistes de la JSS aff ronteront cet après- midi, le RC Arbaâ sans Sbei, l’un de leurs

meilleurs éléments. Le jeune stoppeur a été blessé la semaine dernière face au MCO. C’est la seule défection qu’enregistre la JSS à l’occasion de ce match. Par ailleurs, les fans des Jaune et Vert sont très remontés contre leur équipe en raison de cette «correction», subie à Oran (1-4), mettant la pression sur les coéquipiers de Beldjilali, qui ont promis de se racheter à l’occasion de cette confrontation. A. B.

■ PROGRAMME DES RENCONTRES

Ligue 1 (24e J) : - Aujourd’hui :USMH - CRB (15h) CABBA - MCO (15h) JSS - RCA (15h) MCEE - CRBAF (16h) JSK - MCA (16h) USMA - ASO (18h) MOB - JSMB (18h) CSC - ESS 2-1

■ CLASSEMENT PTS J

1- USMA 51 23 2- ESS 43 24 3- JSK 40 23 4- MCA 38 23 — CSC 38 24 6- MCEE 35 23 7- RCA 34 23 — ASO 34 23 9- JSS 32 23 10— USMH 31 22 11- MOB 27 23 12- MCO 24 23 — CRB 24 23 14- CRBAF 20 23 15- CABBA 17 23 16- JSMB 16 22

LA VIE DES CLUBS DE LIGUE 1

24e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL DE LIGUE 2

L’ASMO prend provisoirement les commandes ● WAT 0 - ASMOUn derby équitable Stade Akid Lotfi (Tlemcen).Arbitres : Bensid, Boudebouz et Boudarene.Averts : Mebarki, Touil, Sidhoum (WAT). Belalem, Benayada (ASMO)Expuls : Sidhoum (83’) WAT. WAT : Benmoussa, Aguid, Layati, Rebai, Mebarki, Dif, Sidhoum, Tiouli (Cheraitia 74’), Touil (Meftah 77), Yaalaoui, Zerguine (Abdellaoui 87) Entr. : Yadel-KherrisASMO : Mezair, Youcef, Barka, Benayada, Zidane, Tahar, Boudoumi, Balegh, Bentiba, Benka-blia (Bahari 88), Belalem Entr. : Mouassa

Le derby tant attendu par la galerie des deux for-mations n’a pas été au rendez-vous des puristes. Un match à mettre aux oubliettes, tant l’enjeu s’est caractérisé par une énorme débauche d’énergie avec un engagement physique des plus équilibrés, à la limite de la correction, même s’il y a eu de temps à autre des écarts et des protestations des deux teams. L’ASMO reste néanmoins le plus grand bénéficiaire en réussis-sant à prendre un précieux point, contrairement au Widad qui voit, par ce semi-échec l’espoir de revenir dans la course à l’accession s’ameunui-ser. Du moins pour le moment. A. H.

● ASK 4 – USMB 1Blida chute lourdementStade Abed Hamdani (El Khroub)Arbitres : Benouza, Omari et Bouhassoune Buts : Djamouni (28’+56’), Mellouli (31’), Zel-lamy (95’) ASK. Hamia (60’) USMBAverts : Boudemagh, Herbache (ASK)ASK : Toual, Boudemagh, Abbas, Lahcen, Mel-

louli, Herbache (Zellamy 88’), Zemit, Djamouni, Ouhada (Bouhakak 84’), Djahel, Bouâfia (Kitouni 74’)Entr. : BechtatoUSMB : Kheladi, Badrane, Belahoua, Benacer, Bendiaf, Hamia, Boudina, Noubli, Maklouche, Belhadj (Oussmane 74’), BenhoucineEntr. : Benchouia

L’AS Khroub a étrillé, hier, l’USM Blida, pré-tendant à l’accession, sur le score de 3 à 1, dans un match à sens unique avec beaucoup d’enga-gement et de réalisme de la part des locaux. Djamouni a ouvert le festival de buts avant la demi-heure du jeu, quelques minutes après son coéquipier Mellouli corse la note d’une tête qui ne laisse aucune chance à Kheladi. En seconde période, le très inspiré Djamouni inscrit le troi-sième but de la soirée et s’offre un doublé. Hamia sauvera l’honneur de l’USMB en inscrivant un but à l’heure de jeu. Dans les arrêts de jeu, le remplaçant Zellamy clôt le festival de buts par une quatrième réali-

sation. Une victoire méritée pour les Rouges qui assurent d’une manière quasi certaine leur main-tien en Ligue 2. A. H.

● USMAn 1 - MCS 1 Les Bônois calent Stade du 19 Mai (Annaba)Arbitre : Boukhalfa, Halem et ZarhouniButs : Bakhti (85’) USMAn. Beloufa (30’) MCSAverts : Zemouchi (USMAn). Belaouel (MCS)Expul: Loucif 85’ (USMAn). Alloui 85’ (MCS) USMAn : Rahmani, Sayad, Zemouchi, Tiboutine, Amari, Kritès, Kenouni (Kenoun 66’), Loucif, Asloun, Doghmani, Derouaz (Bakhti 34’) Entr. : Mizlini MCS : Alloui, Elhadjar, Addadi, Belahouel, Fourloul, Kebaili, Youcef, Khaled, Baouche, Beloufa (Soudani 80’), HamicheEntr. : Cherif HadjarLes Annabis ont joué pour gagner, mais ils

manquaient de conviction face à des adversaires confinés en défense et jouant la contre-attaque, d’autant plus qu’ils s’étaient mis en grève durant toute la semaine. Après quelques essais, les Saïdis ne rateront pas la première occasion qui se présenta à eux à la 30’. En nette position de hors-jeu, Beloufa donne l’avantage à son équipe. Les protégés de Mizlini contesteront longtemps le but, en vain. Après la pause-citron, les locaux reviennent plus déterminés avec cependant cette même inefficacité chronique à l’origine de nom-breuses occasions ratées (49’, 56’, 67’,70’,78’) par le trio Doghmani-Kenoun-Bakhti. Ce dernier réussira finalement à trouver la faille à la 85’ pour égaliser. A. D.

L’affiche entre le WAT et l’ASMO n’a pas connu de vainqueur

◗ Ligue 2 (24e J) ESM - CAB 2-4WAT - ASMO 0-0 MSPB - OM 1-1 ABS - USC 3-1 ABM - NAHD 0-0 USMAn - MCS 1-1ASK - USMB 4-1 USMMH - USMBBA 0-0 (match arrêté à la 77’)

Classement Pts J 1. ASMO 41 24 2- . USMBA 40 23 --. USMB 40 24 --. NAHD 40 24 5. USC 38 24 6. WAT 36 23 7. O.M 35 24 8-. ABS 32 24 --. ASK 32 24 10. ABM 31 24 -- . MCS 31 24 12. USMMH 27 23 --. MSPB 27 24 14. USMAn 24 24 15. CAB 23 23 16. ESM 8 24

Résultats et classement

PH

OT

O :

DR

Page 29: El Watan 22.03.2014

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 22 mars 2014

Une dizaine de personnes choquées admises à l’hôpital

Un séisme de magnitude 4,3 sur l’échelle de Richter a secoué Oran,

jeudi à 23h27. L’épicentre a été localisé à 13 km au nord-ouest d'Arzew par le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) d’Alger. Effrayés par cette secousse tellurique qui a duré quelques secondes, de nombreux hab i tan t s

d’Arzew sont sortis dans la rue. Au service des urgences médico-chirurgicales (UMC) de l’hôpital d’El Mohgoun, une dizaine de personnes ont été admises. «Le choc est le p re m i e r m o t i f d e c e s admissions, notamment pour les personnes a t te in tes d’hypertension artérielle et de diabète» , apprend-on de sources médicales. La peur

était palpable ; des habitants ont fui leurs maisons, certains ont passé la nuit dehors. Aucune victime, aucun dégât matériel n’ont été enregistrés. Ce sont surtout les personnes occupant des bidonvilles, dont ceux de Haï Gourine ou encore de Haï El Akid Othmane (ex-Cap Carbon) qui ont passé la nuit à la belle étoile de crainte de voir leurs

habitations s’effondrer. Des femmes e t des enfants , effrayés, se ruaient vers les sorties des bâtiments. Selon des études menées par les sismologues du Centre de recherche sismique d’Oran (CRSO), la capitale de l’Ouest est classée zone à haut risque sismique, à l’ instar des régions du nord de l’Algérie.

M. Linda

UN SÉISME DE 4,3 A SECOUÉ ORAN

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

13°22°11°22°

8°21°12°27°

6°16°7°

19°2°

16°12°27°

Aujourd’hui Demain

Le Sénégal, si proche et si lointain…

Par Omar Berbiche

COMMENTAIRE

Les péripéties de l’élection présidentielle sénégalaise de février 2012 présentent de troublantes similitudes avec le scrutin présidentiel d’avril 2014. Comme pour

Bouteflika, la candidature de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, qui briguait à l’âge de 85 ans un troisième mandat de 7 ans, avait fait sortir les Sénégalais dans la rue pour s’opposer à ce vieux militant des droits de l’homme enivré par le pouvoir et dont le fils, parachuté ministre, se trouve actuellement en prison pour des affaires de trafic d’influence et de corruption. La validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel sénégalais et le rejet d’autres candidatures de l’opposition dont celle du chanteur très populaire Youssouf N’Dour avaient donné lieu, comme en Algérie, à des manifestations de rue violemment réprimées par la police. Le front politique anti-Wade en est sorti renforcé. Il se traduira par un séisme électoral jamais connu au Sénégal. Aucun candidat en lice n’avait obtenu la majorité au premier tour. Le candidat Wade qui avait affronté au second tour son ancien Premier ministre Macky Sall – lequel a bénéficié du report de voix de l’opposition – sera battu à plate couture par ce dernier avec près de 2/3 des voix exprimées. Wade reconnaît sa défaite et félicite le nouveau Président. Le monde entier a salué la leçon de démocratie offerte par le Sénégal. Cet acquis démocratique n’aurait pas été possible sans un scrutin régulier et un processus électoral à la mise en œuvre duquel l’opposition fut partie prenante à toutes les étapes de la préparation, de l’organisation et du contrôle du scrutin, garantissant ainsi une égalité des chances à tous les candidats. La comparaison entre le processus électoral au Sénégal et en Algérie s’arrête au coup de force des Conseils constitutionnels des deux pays. Et aux actions de protestation de la classe politique et de la société civile contre ces candidatures des systèmes en place. Pour le reste, tout le reste, l’élection présidentielle du 17 avril en Algérie est programmée par le pouvoir pour ne laisser place à aucune mauvaise surprise pour leur candidat du système et l’issue du scrutin. Même si sous la pression de la classe politique engagée dans ce scrutin, de la rue et de l’étranger, le système en arrive à se faire violence et à garantir un vote propre et régulier – chose surréaliste – cela ne changera pas grand-chose aux données du problème. Car pour beaucoup, l’élection est déjà scellée. Le chantage électoral à travers les généreuses mesures sociales populistes, concrétisées ou promises, annoncées avec un rythme effréné par le gouvernement, notamment depuis la nomination de Sellal au poste de Premier ministre, pèse lourdement sur ce scrutin. Il faut de la maturité politique pour déjouer ce piège du pouvoir qui cherche à faire passer, dans la conscience des citoyens, des droits sociaux légitimes pour des dons et des actes de générosité de Bouteflika. Mais il faut se garder d’insulter l’intelligence des Algériens. Par rapport aux précédentes campagnes électorales où les soutiens pour Bouteflika affluaient de toutes parts, le clan présidentiel en est réduit, cette fois-ci, à compter ses troupes. La marge de manœuvre de Bouteflika n’est plus ce qu’elle était. Et c’est ce qui inquiète ses conseillers ! Le Sénégal est à la fois si loin et si proche de l’Algérie.

météo

■ Le président américain Barack Obama devait recevoir, hier, les dirigeants des grands groupes internet pour discuter de son plan de remaniement de l'agence américaine du renseignement NSA, dont les pratiques sont décriées par tout le secteur. Parmi les invités à cette rencontre au sommet, le président du conseil d'administration de Google, Eric Schmidt, ou encore le fondateur et PDG de facebook, Mark Zuckerberg, qui a appelé la semaine dernière le Président pour exprimer son mécontentement à propos des dernières révélations au sujet de la NSA. La rencontre a été organisée pour poursuivre le «dialogue sur les questions de vie privée, de technologie et de renseignement», a fait savoir la Maison-Blanche. L'Exécutif

devait publier plus tard les noms des autres personnes participant à cette rencontre. Les révélations de l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, sur la surveillance pratiquée par les agences américaines de renseignement ont généré de vives tensions entre l'Administration

et la Silicon Valley. La semaine dernière encore, l'ancien journaliste du Guardian, Glenn Oswald, faisait état de l'usage à grande échelle de logiciels malveillants pour extraire des données privées de millions d'utilisateurs à travers le monde. Dans certains cas, la NSA aurait imité des pages de facebook pour injecter ces logiciels dans des ordinateurs. Google, facebook ou encore Yahoo ! ont catégoriquement démenti avoir ouvert leurs serveurs à la NSA, et multiplient les initiatives pour tenter de restaurer la confiance de leurs utilisateurs. Barack Obama a proposé une refonte des programmes de la NSA en janvier, mais ses propositions de réforme doivent encore être validées par l'agence et le Congrès avant d'être effectives.

OBAMA VEUT RÉFORMER LA NSA

L’AGENCE EST SECOUÉE PAR LE SCANDALE DE L’ESPIONNAGE

LA FIFA A DÉGAGÉ UN BÉNÉFICE NET DE 72 MILLIONS DE DOLLARS EN 2013

■ La Fédération internationale de football (FIFA) a enregistré des revenus de 1,386 milliard de dollars en 2013, qui lui ont permis de dégager un bénéfice net de 72 millions de dollars (52,21 millions d'euros), a annoncé hier son secrétaire général, Jérôme Valcke. «Nous avons encore connu une bonne année», a souligné M. Valcke lors d'une conférence de presse. Les revenus de l'instance dirigeante du ballon rond n'ont jamais été aussi élevés,

passant de 1,166 milliard en 2012 à 1,386 milliard l'année dernière, soit mieux qu'en 2010, année de la Coupe du monde en Afrique du Sud, où ils avaient atteint 1,291 milliard. Surtout, la FIFA a pu augmenter ses réserves ; elle a désormais 1,432 milliard en caisse, ce qui lui permet de faire face à des imprévus. «Nous devons encore faire face à une période importante comme le coût final de la Coupe du monde, qui n'est pas

encore connu», a précisé M. Valcke, qui a insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de baisse de revenus tirés de la Coupe du monde. Avec les droits de

télévision et de marketing, la FIFA s'attend à ce que la Coupe du monde 2018 en Russie fasse mieux que le Mondial-2014, celle du Qatar en 2022 encore mieux et, si

cela reste comme cela, celle du Mondial-2026

(dont le pays hôte n'est pas connu) encore davantage.

«Ce n'est pas lié à l'endroit où la Coupe du monde

est jouée, mais au football lui-même», a fait valoir Jérôme Valcke.

FINANCES