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Enseignement et changements sociaux en Iran, du 7e au 20e siècles by Ehsan NaraghiReview by: Constant HamèsArchives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 82 (Apr. - Jun., 1993), p. 294Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30118546 .

Accessed: 10/06/2014 10:50

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

contexte pr6cis : la situation du judaisme et de

l'Eglise vers 1930>>. Qu'<< en un demi-sidcle les choses (aient) beaucoup chang6 >>, nul n'en doute. Raison de plus, serais-je tent6e d'ajou- ter. L'itindraire intellectuel et spirituel d'un juif converti, a une 6poque oji l'antis6mitisme faisait rage, oji Hitler 6tait sur le point d'ac- c6der au pouvoir et ot les pires menaces pla- naient d6ji sur ce judafsme d'Europe orientale dont l'A. parle avec si peu de charit6 et d'a- mour, efit certainement pr6sente davantage d'int6r~t et aurait pu avoir valeur de document historique. Tel quel, d6contextualis6, ce texte apparait pour ce qu'il est: une relecture chrd- tienne de cette forme tres specifique de la spi- ritualit6 juive que fut le hassidisme des premieres generations.

R6gine Azria.

82.63 NARAGHI (Ehsan).

Enseignement et changements sociaux en Iran, du VIIe au XXe sidcles. Paris, Ed. de la M.S.H. 1992, 224 p.

Dans une introduction courte mais vivante, l'auteur rappelle le cheminement de ses pa- rents, promoteurs i Kachan, au d6but de ce sid- cle, d'un enseignement religieux <<traditionnel > et d'un enseignement la'c mo- derne. Lui-mfme signale l'absence de contra- diction, dans son esprit, entre ces deux systdmes. II 6tait done bien plac6, aprds des 6tudes en Iran, en France, en Angleterre, puis aprbs l'occupation d'un poste de responsabilit6 a l'universitd de Tdhdran, en sciences sociales, pour prdsenter la situation iranienne de l'en- seignement, tant < traditionnel >> que < mo- derne >. (Dommage que ces deux derniers concepts soient utilis6s sans discussion).

Aprbs avoir, en quelques rapides chapitres, rappel6 l'histoire de l'islamisation du monde irano-perse, l'auteur s'attelle A expliquer l'or- ganisation et le fonctionnement des diff6rents niveaux de l'enseignement religieux, surtout depuis l'instauration du chiisme, sous les Sa- favides (ddbut du XVIe sidcle). Il est amend a avancer un constat g6n6ral troublant: La configuration que l'islam chi'ite a prise voila cinq sidcles n'a pratiquement pas chang6 jus- qu'a nos jours, de sorte que l'on trouve dans l'Iran de l'aprbs-r6volution islamique d'in- contestables prolongements a l'action mende par les Safavides (p. 30). Une partie de la r6ponse a ce constat nous semble ftre donn6e quelques chapitres plus loin, a propos de la composition sociale des 6tudiants du cycle a traditionnel > : < (...) pour la plupart, les ca-

dres dirigeants politicojuridiques de l'Iran is- lamique actuel sont des fils de paysans et sont issus de ces 6coles (...). A l'6poque du chah, les cadres, les technocrates et les responsables politiques 6taient plut6t des laics, issus de la classe moyenne urbaine >>. (p. 65). Voila une opposition socio-culturelle et socio-6conomi- que qui 6claire l'existence de deux systdmes d'enseignement.

La < modernisation >> de l'enseignement est alors 6voqu6e, avec la p6n6tration de l'6cole europ6enne en Iran et la scolarisation en Eu- rope d'6tudiants iraniens. Il s'agit de la partie de l'ouvrage la plus fouill6e et elle prend soin de suivre a la fois l'6volution historique et po- litique du d6veloppement de l'enseignement qui se laicise surtout sous Reza Chah Pahlavi (1921-1941), contemporain du la'ciste Ataturk de la Turquie voisine. L'analyse s'appuie, cha- que fois qu'elle le peut, sur des donn6es chif- fr6es (nombre d'6coles, d'6tudiants, ventilation suivant les matidres, dvolution suivant les an- n6es etc.) et vient apporter, sous l'angle du probldme des enseignements, une explication suppl6mentaire a la r6volte-r6volution qui a emport6 le laicisme autoritaire des Pahlavi.

Pour l'A., l'6quilibre iranien doit reposer sur un compromis entre savoir religieux et savoir laic ; rompre cet 6quilibre au profit exclusif de l'un ou de l'autre ne peut que d6boucher sur des conflits graves. < Laicit6 et religion chi'ite devraient donc, eu 6gard a leurs propres prin- cipes, mener le mfme combat: celui de la connaissance, qui ne saurait tol6rer aucune ex- clusion > (p. 214).

Pr6sent6 de fagon soignde, I'ouvrage s'ac- compagne, en annexe, de photos anciennes et d'illustrations aussi documentaires qu'esthdti- ques. Index.

Constant Hambs.

82.64 NICAULT (Catherine).

La France et le sionisme, 1897-1948. Une rencontre manquie ?, Paris, Calmann-L6vy, 1992, 319 p. (Coll. Diaspora).

C.N. analyse les tensions et les conflits qui d6chirent a la fin du XIXe sidcle jusqu'a la cr6ation de l'Etat d'Israel en 1948, les milieux chr6tiens et juifs a propos du sionisme politi- que, mouvement fond6 par Theodore Herzl.

Ignor6 d'abord par la diplomatie frangaise, le sionisme devient au d6but du XXe sidcle un acteur dont elle doit tenir compte dans sa po- litique au Proche-Orient. Protectrice tradition- nelle des chr6tiens du Levant et des Lieux

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