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2ème Trimestre 2011 I Numéro 14 L’information et la formation du personnel › P19 Poussières cancérigènes : le cuir aussi ! › P25 L’obligation de reclassement Inaptitude médicale

Entreprise et Santé - numéro 14

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Numéro 14 du magazine Entreprise et Santé

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L’information et la formation du personnel

› P19

Poussières cancérigènes : le cuir aussi !

› P25

L’obligationde reclassement

Inaptitude médicale

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Sommaire2ème Trimestre 2011 I Numéro 14

Vos droits,vos devoirs

La recherche de reclassement doit être effective

Votre santé, votre emploi

A chacun sa sacoche, les EPI seront bien portés

5 entreprises primées à Vervins

4 Brèves 5 Interview

Interview de François-Yves Jolibois, Directeur de JADE

8 En direct

Quand la sécurite s’exporte !

11 à 18 Dossier

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...

19 Investir

L’information et la formation du personnel

26 Aux alentours

Tous impliqués pour réussir le PRST2

22 Zoom sur

Prévenir les troubles musculo-squeletti-ques chez les maçons

Ergonomie &Organisation24

Un aménagement de poste vaut mieux qu’une longue maladie

Technique &Environnement 25

Poussières cancérigènes : le cuir aussi !

Territoirede Santé27

Avec LE CEDEST :l’avenir, c’est aujourd’hui !

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D ans le précédent numéro d’Entreprise et Santé, nous avons consa-cré le dossier central à l’évolution de la réglementation en matière de substances et produits chimiques.

Page 11, vous trouverez la suite de ce dossier : « L’étiquette nous parle ! Apprenons son nouveau langage... ». Nous vous livrons cinq exemples concrets d’actions sur les risques chimiques menées avec les Services de Santé au Travail.

Page 8 à 10, deux témoignages percutants dans la rubrique « En direct » : Quand la Sécurité au travail s’exporte... Quand la sécurité commence à l’apprentissage....

Page 19, la rubrique « Investir » nous rappelle les enjeux de la formation du personnel. Celle-ci a une place fondamentale en Santé au Travail.

Page 20, la rubrique « Vos droits, vos devoirs » aborde un sujet pour lequel les enjeux juridiques sont très importants : l’obligation de reclassement, lors d’une procédure d’inaptitude médicale. Attention : celle-ci doit être réelle et concrète.

Page 21, la rubrique « Votre santé, votre emploi » relate une expérience en milieu de travail pour personne handicapée. Le port des équipements de protection individuelle reste une question récurrente.

Page 24, un témoignage pour la rubrique « Ergonomie et Organisation » : un léger aménagement de poste peut faire beaucoup. C’est le

cas de cette lingère repérée en consultation de médecine du travail, pour tendinite.

Page 25, rubrique « Technique et Environnement » : les poussières de cuir sont reconnues comme étant cancé-

rogènes depuis peu.

Page 22, arrêtons-nous un instant sur le métier de maçon avec la rubrique « Zoom sur ... ».

Page 5, François-Yves Jolibois a accepté une interview. Son métier : les travaux d’accès difficile. Sa vie : la du risque.

Ce nouveau numéro répond à votre at-tente : vous livrer des informations et des exemples pratiques et utiles. Parce que la santé de son personnel concourt au développement de l’entreprise. Bonne lecture !

Raphaël MulliezDirecteur de publication pour

les Services de Santé au Travail

Édito

N°14 I 2 ème trimestre 2011

Entreprise et SantéLe magazine des Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture)Contact : [email protected] éditions de l’encre viveTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail118 rue Solférino - BP 13 65 59 015 Lille CedexTél : 03 20 57 43 14www.cisst.frG.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail79 rue Jean Baptiste Lebas - BP 185 62 404 Béthune CedexTél : 03 21 01 65 36www.gisset.orgDirecteur de publication : Raphaël MulliezComité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge,Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy,François Deserable, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau,Méthodes et Médiation - LilleResponsables de rédaction : Matthieu Méreau et Séverine LhommeEquipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sabine Bertaux-BrandicourtSecrétariat de rédaction : Nathanaëlle DebaeneCréation et mise en page: Séverine Maka3e AILE - Roubaix Crédit photos :Purestockx, Fotolia, IStockphoto, PhovoirCouverture et p5,6 et 7 : Jade p8 et 9 : Fives FCB - p4 : MTA - p20 : Apei Henin-Carvin - p22 et 23 : ASMIS - p26 : Sabine Bertaux-BrandicourtCoordination, Fabrication, Diffusion :Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59 000 LilleTél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77Fax : 03 20 14 06 16Impression :Imprimerie Léonce Deprez - RuitzDépôt légal à parutionN° ISSN en coursTirage : 90 000 exemplaires

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Brèves Interview

Agenda

Assises Régionales de Santé au Travail de Picardie

Trois thèmes, trois lieux et trois dates à noter sur vos agendas :

> Somme : La Pénibilité, Amiens, le Mercredi 12 octobre 2011.

> Aisne : Le maintien dans l’emploi, Saint Quentin, le Jeudi 13 octobre 2011.

> Oise : La prévention des produits can- cérogènes, mutagènes et reprotoxiques (C.M.R.), Creil, le Mardi 18 octobre 2011.

Le règlement REACH concerne la protection de la santé face aux produits chimiques.Réponse : dossier central.

La recherche de reclassement doit être réelle et ef-fective après la deuxième visite médicale de la pro-cédure de détermination d’une inaptitude médicale au poste de travail.Réponse : Vos droits, vos devoirs, page 20.

Dans le BTP, 9 maladies professionnelles sur 10 sont des TMS.Réponse : Zoom sur le maçon, pages 22 et 23.

Dans le cadre du Programme « Entreprises de Picardie en Santé », 38 entreprises de Thiérache ont engagé des actions d’informations auprès de leurs salariés, pour la prévention des maladies cardiovasculaires et des cancers. Au total, plus de 1000 salariés ont ainsi bénéficié, sur leur temps de travail, de séances d’in-formation réalisées par le Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA). Au cours de ces séances, sont abordés le tabac et l’alcool. Ces actions rejoignent les objectifs du projet de territoire « Task Force Alcool de Laon Hirson ». C’est dans ce cadre général, qu’une soirée d’échanges a eu lieu le 7 avril 2011 à la sous préfecture de Vervins, sous le haut patronage de Pier-re Bayle, préfet de l’Aisne.

Au cours de cette soirée, 5 entreprises lauréates ont été tirées au sort :

- IDEAPACK à Marle (entreprise emballage cartons)- FONDERIE DE SOUGLAND à Saint Michel- MAISON DE RETRAITE de Saint Vincent de Paul à Origny en Thiérache- ATEMAX Nord Est (équarrissage) à Vénérolles- MAIRIE de SAINT MICHEL

Grâce à une dotation de SANOFI, chacune d’en-tre elles s’est vu remettre un chèque cadeau d’un montant de 400 €, en présence de madame Eléodie Schès, sous-préfète de l’arrondissement de Vervins, et du Professeur Mickael Naassila, Président de la Task Force Alcool. Bravo aux lauréats !

A noter qu’en Picardie Maritime, 53 entreprises sont engagées dans le Programme Entreprises de Picardie en Santé avec le Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS). Porté par l’ARAMIE (Association Régionale des Associations de Médecine Interentreprises de Picardie), le Programme Entreprises de Picardie en Santé bénéficie du soutien financier de l’Agence Ré-gionale de Santé de Picardie, du Conseil Régional de Picardie, de SANOFI et de l’Association pour la Pré-vention des Risques Professionnels.

VRAI FAUX ?

VRAI FAUX ?

VRAI FAUX ?

Madame Eléodie Schès,sous-préfète de l’arrondissement de Vervins

Prévention Alcool Tabac

5 entreprises primées à Vervins

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François-Yves Jolibois Directeur de JADE, Accès difficile

En 1998, à l’âge de 25 ans, François-Yves Jolibois a créé « JADE, Accès Difficile ». Sportif et entrepreneur dans l’âme, il a su allier sa passion (l’escalade) et le travail (travaux du bâtiment). Son parcours est étonnant. Son discours est carré. L’homme est avant tout un animateur d’équipe, soucieux de la performance collective et de la réussite individuelle. Son métier : la du risque. Sa vie : rester un passionné. Pour lui : travail, sécurité et qualité ont un sens commun. Rencontre avec un homme qui va de l’avant... et prend de la hauteur !

Interview

Venant du monde sportif, je sais que l’on n’est performant que si on se sent bien.

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François-Yves Jolibois, Directeur de JADE, Accès difficileInterview

1/ Vous avez créé une entreprise spécialisée dans les travaux d’accès difficile. Pourquoi avoir

créé une entreprise ?

Depuis tout petit, j’ai toujours voulu faire les choses, plutôt qu’en parler... Je pré-fère mettre en place et animer. Alors, la création d’entreprise est venue tout na-turellement. Au départ, je pensais créer un Centre de Loisirs. A l’arrivée, j’ai créé une entreprise du bâtiment. Depuis que je suis tout petit, j’ai une passion spor-tive : l’alpinisme. De ma passion, j’en ai fait un métier.

2/ Votre positionnement, sur les travaux d’accès difficile, n’est pas né du hasard...

C’est une suite d’opportunités. J’ai d’abord eu, un jour, une demande de conseil pour réaliser un parcours d’ac-crobranche. Je suis alors dans le monde du sport et du loisir. Je me suis retrouvé à former les encadrants à la pose de sys-tème de sécurité pour se déplacer dans les arbres. Puis, j’ai travaillé dans la formation à la pose de système de sé-curité. Tout naturellement, j’ai travaillé, ensuite, à la formation aux travaux en hauteur. De là, j’ai suivi des formations

aux métiers du bâtiment. Et « JADE, ac-cès difficile » est née. C’est la demande qui a fait naître l’entreprise. Sans aucun commercial. Avec le bouche à oreille.

3/ Pour vendre, il faut un argu-ment. Quel est le vôtre ?

L’argument est dans le nom. Jade est le nom d’une pierre précieuse. Car l’im-portant, c’est la qualité du travail. Dans notre métier, les gens ne retiennent pas les moyens d’accès. La base pour réussir, c’est la qualité du travail réalisé. Et cette qualité diminuera, à terme, les risques et les coûts, car il faudra intervenir moins souvent...

4/ Votre vie, c’est donc le risque ?

Pas du tout... C’est la maîtrise du risque. On n’est pas là pour se mettre en danger ! On est là pour faire un travail de qualité. Et pour cela, il faut des postes de travail adaptés à l’homme. La sécurité va avec. On a l’image du cordiste avec ses protections individuelles. On sait aussi mettre en place des protections collectives, avec, par exemple, les nacel-les ou les échafaudages. Il faut penser conditions de travail. Et cela passe par la conception du poste de travail. C’est comme cela pour la pose ou l’utilisation d’un système de sécurité. Le personnel l’utilise si cela ne le gêne pas et s’il se sent en confiance. Tout cela concourt à la qualité du travail fait.

Un système de sécurité bien pensé fait gagner du temps et de la qualité. Donc de l’argent.

Nous faisons également de la veille rè-glementaire et technologique. Et nous veillons aux procédures de certification. Il faut aussi penser à la formation du per-sonnel. Ou du client, qui utilise un sys-tème de sécurité que nous posons. Cette formation est essentielle. Dans notre en-treprise, elle représente une charge très importante. En fait, c’est un investisse-ment. Nous posons des systèmes de sé-curité chez des clients pour leurs travaux de maintenance et d’entretien. Il faut être capable de les former à la bonne utilisation de ces systèmes. Sinon, tout cela devient dangereux... En outre, les clients nous apportent énormément. On apprend à leur contact, notamment dans le secteur industriel.

La maîtrise du risque fait partie de la culture de l’entreprise. Et la culture de l’entreprise passe par la formation. Rai-son de plus pour investir dans la forma-tion.

5/ Quel est votre principal conseil en matière de sécurité et de santé au travail ?

Il faut investir dans le matériel et la formation. Le matériel seul, c’est insuf-fisant. La formation seule, ce n’est pas mieux. C’est l’addition matériel et forma-tion qui est gagnante. Et faire confiance aux capacités des gens.

6/ L’évaluation du risque a-t-elle un sens particulier dans votre activité ?

Avant chaque intervention, nous faisons un Plan de Prévention. Dans notre lan-gage, c’est le PDP. Tous les risques sont passés au scanner : situations, produits, matériels, etc. Notre question est : quel va être le meilleur poste de travail ? Et l’on va choisir : protection collective et/ou individuelle...

Nous devons toujours analyser le poste de travail pour trouver la meilleure dis-position pour travailler. Et mettre à dis-position équipement et formation. L’un va avec l’autre.

Enfin, personnellement, je fais confiance à l’intelligence situationnelle. Celle-ci re-pose sur l’autonomie, qui s’acquiert avec la conjugaison de la formation et de l’ex-périence.

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7/ Et le stress ? Quelle est l’am-biance dans votre entreprise ?

On n’a pas trop de soucis avec le risque psychosocial. Je pense que mon médecin du travail peut le confirmer. J’échange avec lui quand il vient actualiser sa fi-che d’entreprise. Il faut dire que nous avons une population jeune et un métier intéressant, par l’activité et le type de sites où nous intervenons. Par exemple, le Château de Versailles... Ou bien, des parcs d’attractions ! L’activité est très variée.

Et je mise sur l’autonomie. L’autono-mie, c’est très important par rapport au stress. On n’est pas là pour mettre la pression. Et tout cela passe par la for-mation du personnel. C’est aussi un état d’esprit. L’entreprise est plus proche du Club Sportif que de la multinationale. Et elle échappe à la pression des actionnai-res, car c’est une entreprise familiale.

Venant du monde sportif, je sais que l’on n’est performant que si on se sent bien. Et alors, la qualité est là, au ren-dez-vous.

8/ Et la Santé au Travail ? Est-ce que cela compte pour votre en-treprise ?

Evidemment. La sécurité et la santé sont extrêmement importantes dans no-tre activité. Investir sur la sécurité et la santé ne fait pas perdre de l’argent. Cela en fait gagner. Quelqu’un en bonne santé est d’une part plus productif, d’autre part plus présent. C’est simple et efficace. Et cela évite le turn-over. Avec la CAR-SAT1 j’ai obtenu une réduction du taux de cotisation AT-MP au regard de tout ce nous avons entrepris pour la sécurité et la prévention. Nous avons notre Service de Santé au Travail. Aujourd’hui, une en-treprise a tout ce qu’il faut pour aller vers

« toujours plus de santé et de sécurité ». Il y a aussi les procédures d’accréditation et de certification (MASE, Démarche de progrès de l’OPPBTP2).

Toutes ces préoccupations rejoignent un objectif commun : la qualité. Celle-ci permet de gagner du temps et de l’ar-gent. Pour cela, il faut savoir raisonner à moyen et long terme. Et non pas, comme trop souvent aujourd’hui, à court terme.Mais il faut aller plus loin. Il faut rai-sonner hygiène et environnement. Par exemple, mon parc de véhicule a aug-menté avec la croissance de l’entreprise. Par équipe, la consommation de gasoil a diminué. Car nous avons investi sur des véhicules avec régulateur de vitesse. Et les conducteurs ont adapté leurs com-portements au volant. Tout cela consti-tue un ensemble.

9/ Quelle est votre plus grand risque au travail ?

Le plus grand risque, c’est la route. Notre personnel est jeune... C’est une préoccu-pation permanente.

10/ Quel est votre bonheur en arrivant au travail ?

La satisfaction de mes gars, quand je les vois contents d’avoir réalisé un bon chan-tier. Quand je les vois tous ensemble, commerciaux ou hommes de chantier, autour d’un café, se raconter des histoi-res... de chantier. Avec tant de plaisir !

François-Yves Jolibois est né à Colombes et a grandi à Lille. Le bac en poche, il mi-gre à Caen, ville où se trouve la seule faculté de sport qui permet l’option escalade. Il se forme à la gestion des as-sociations, car il pense créer un Centre de Loisirs. Il passe les diplômes d’encadrant de différents sports (escalade, ski, kayak,...). Après diffé-rents emplois, il se forme aux métiers du bâtiment, avec notamment un stage de ma-çon chez les Compagnons du Devoir.

1998 Création de Jade

Travaux d’accès difficile30 salariés permanents en 2011 Lauréat de Nord Entreprendre Lauréat AG2R-ESC Lille Lauréat Elf-EDHEC

2003 Création de Ancravie

Système de sécurité avec brevet européen

2006 Création de A3S

Formation aux techniques et travaux en hauteur

2009 Création d’une agence à

Marseille (Formation) Création d’une agence à

Grenoble (Travaux)

Exemples d’intervention :

CHÂTEAU DE VERSAILLES, BASI-LIQUE DE SAINT QUENTIN, BASI-LIQUE DE BOULOGNE, EGLISE DU SACRÉ CŒUR à Lille, TOUR EDF à Lille, PYLONE TDF à Bergerac (300 m.), DASSAULT, SNECMA...

BIOGRAPHIEexpress

1 Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail

2 Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment

et des Travaux Publics.

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A Villeneuve d’Ascq, Fives FCB est un bureau d’étude spécia-lisé dans la conception et la

mise en route de cimenterie « clé en main ». Dernier projet « phare » : une cimenterie implantée en Egypte, à 200 kilomètres au sud du Caire, conçue et construite pour le groupe grec Titan. A terme, elle produira 4000 tonnes de ciment par jour. « Un travail de longue haleine avec le client, les nombreux sous-trai-tants, pour un résultat qui fait date : 6 500 000 et demi d’heures tra-vaillées, sans accident avec arrêt », nous dit, avec passion, madame Amina Nouidjem, responsable Sé-curité Environnement pour ce pro-jet. Après le docteur Anne Dou-blet, le docteur Chantal Mille, suit aujourd’hui Fives FCB, pour POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord.

Une politique volontariste

Depuis 2008, il y a un coordinateur Sécurité au sein du groupe FCB. Ceci concrétise une politique Sécu-rité commune. « Cette politique Sé-curité, c’est le respect de l’homme, de la santé au travail, de l’environ-nement... et elle doit servir autant

le salarié de FCB, que les salariés locaux », nous précise Amina Noui-djem.

La participation, gage de réussite

« La sécurité n’a pas de religion, pas de frontières, pas de nationalité ». Au-delà de cette phrase « choc », Amina Nouidjem situe l’objectif opé-rationnel de la démarche. Chacun doit être associé et doit participer. A commencer par le responsable Sé-curité de FCB, celui du client et ceux des sous-traitants. Information, for-mation et suivi quotidien sont les maîtres mots de cette participation permanente, qui se décline au ni-veau de chaque salarié ou visiteur entrant sur le chantier.

Au départ, la formation

Le chef de projet et les différents res-ponsables sur site ont été formés se-lon un « pack stratégique ». Ce pack comprend une formation à l’analyse des risques et aux actions de préven-tion susceptibles d’être menées sur le terrain. C’est un véritable accom-pagnement du chantier qui se met en place dès sa conception.

Objectifs clairs, indicateurs clairs, suivi quotidien

Sur la base d’objectifs très clairs de sécurité, une visite du chantier a lieu le matin et l’après midi, avec ré-capitulatif chaque soir... « Ce qui est important, c’est de corriger et tirer des enseignements tout de suite, en pistant les situations récurrentes », nous précise Amina Nouidjem.

Chaque matin, le « brief sécurité »

Chaque matin, chaque équipe se réunit 5 à 15 minutes sur les ques-tions de sécurité. Des informations générales sont données. En temps réel, et au quotidien, l’information sécurité circule, au regard de ce qui se passe sur le chantier.

L’information, une volonté sans faille

Avant d’entrer sur le site, un visiteur ou un sous-traitant doit participer à une réunion de 1 à 3 heures. Celle-ci porte sur toutes les questions de sécurité et les consignes à respecter. Ce n’est qu’au terme de cette réu-

Dans le quartier de Fives, à Lille, les lettres FCB raisonnent encore... FCB comme Fives Cail Bab-cock. Elles sont un des symboles du passé industriel du quartier. Aujourd’hui, Fives FCB appartient à un groupe international de plus de 6000 salariés à travers le monde. A Villeneuve d’Ascq, près de Lille, Fives FCB est un bureau d’étude de 200 personnes, dont le savoir-faire vient de permettre la construction d’une cimenterie « clé en main » en Egypte. 6 millions et demi d’heures travaillées sans accident avec arrêt.

En direct

6 500 000 heures travaillées sans accident

Quand la sécurite s’exporte !

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nion, que lui sont remis le badge et les équipements de protection indi-viduelle qu’il devra porter en perma-nence.

Les sous-traitants : une attention particulière

24 heures avant l’intervention d’un sous-traitant, il est procédé à une visite sur site pour analyse des ris-ques. Cette analyse est lue et vali-dée par l’ingénieur du site. Pour une excavation par exemple, le respect de l’information et la formation du personnel, le balisage et les consi-gnes de sécurité, les permis de tra-vail feront l’objet d’attention parti-culière.

L’infirmier, une mine d’informa-tions utiles

Au niveau de l’infirmerie, chaque in-cident est tracé dans un registre : les maux de tête, les malaises, autant que les blessures bénignes. Ceci permet d’établir des statistiques mensuelles, avec des indicateurs portant sur les différents types d’ac-

cidents et les différents métiers. Par exemple, le risque oculaire est élevé chez les pontiers et les élingueurs. Les actions préventives sont ajus-tées en temps réel en fonction de ces statistiques.

Savoir anticiper, suivre et

« En complément, un audit mensuel est réalisé par une entreprise exté-rieure », nous précise Amina Nouid-jem. Chaque mois, les résultats en-courageants étaient objectivés. Le but est d’anticiper. « Par exemple, en pleine canicule et en période de ramadan, les salariés savaient anti-ciper. De même, devant les résultats encourageants, il faut reconnaître les efforts de chacun. Un challenge sécurité avec remise de certificats et cadeaux symboliques, par le res-ponsable de site, a eu lieu chaque semaine pendant un an et demi ».

Outre une diminution des coûts de chantier, « on laisse une preuve de sécurité et de respect de l’homme ». Pour Amina Nouidjem, c’est très important. « Dans un pays où les

accidents de la route sont légion, de nombreux ouvriers portent à pré-sent le casque sur leur motocyclette. D’autres nous ont témoigné faire at-tention chez eux au régulateur sur la bouteille de gaz.... Pour nous, ce ne sont pas des détails. C’est une culture de sécurité et de santé qui avance... ».

> FIVES FCB

Bureau d’études, Centre d’essai

200 salariés, Villeneuve d’AscqAmina Nouidjem, responsable Sécurité Environnement

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

> Parlons Santé au Travail

Le docteur Mille, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, rappelle « les difficultés pour le médecin du travail de suivre des salariés expatriés, faute de pouvoir réa-liser les études de poste qui se-raient bien utiles compte tenu du fait qu’il s’agit souvent de poste de sécurité. Peut-être pourrait-on imaginer des étu-des de poste par webcam ? » Et de préciser : « Les risques au sein de l’entreprise sont no-tamment les expositions aux poussières de ciment, le bruit, la manutention, le risque de chute, les produits chimiques, les risques infectieux en fonc-tion des pays... A l’embauche, puis à chaque consultation, une information sur les vaccinations et des conseils sanitaires sont donnés avec une écoute atten-tive des salariés. Une plaquette sur les missions à l’étranger est remise. Un plan de formation sur les maladies infectieuses va être mis en place dans les prochains mois, afin de com-pléter la sensibilisation des sa-lariés sur leur santé au travail. L’expérience acquise lors de ce chantier permettra certaine-ment de développer une culture de la sécurité au travail dans les sites où cela ne va pas en-core de soi ».

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En direct

Pour Christian Mulet, le lien est évident. « Nous avons 320 jeu-nes en formation aux métiers

de mécaniciens et de carrossiers-peintres. En moyenne, ils passent une semaine sur trois au C.F.A. Le reste du temps, ils sont en entre-prise. Ils sont donc confrontés, au quotidien, aux problèmes de sécu-rité et santé au travail. Et ils sont à un moment clé : l’entrée dans la vie professionnelle ». Et d’ajouter : « Nos Bac Pro en mécanique sont de futurs responsables. Il constituent donc une cible privilégiée ».

Un C.F.A. demandeur

Christian Mulet précise : « Nous som-mes sensibilisés. Avec le Document Unique d’Evaluation des Risques, les professeurs sont actifs dans l’établis-sement. Et « la bonne parole de la sé-curité » fait partie de l’enseignement,

dans les ateliers et dans les labora-toires ». Il est donc naturel et logique que le Service de Santé au Travail in-tervienne sur les gestes et postures, le risque chimique et le bruit. « De plus, quand c’est un intervenant extérieur très concret, le discours a davantage de crédit ».

Le Service de Santé au Travail dit « oui »

Pour la Santé au Travail de Saint Quentin (MTA), l’intérêt apparaît évi-dent. Mickaël Gérard, technicien de prévention au pôle Prévention de MTA, nous présente l’action : « Il s’agit de donner des informations avant la vie active. Cela est d’autant plus impor-tant que, souvent, on travaille comme on a appris ». En 2010, des modules de sensibilisation ont eu lieu au sein du C.F.A. de Laon, auprès d’une classe de 15 jeunes en contrat d’apprentissage.

En associant la théorie au cours et la pratique en atelier, une demi-journée est consacrée à la santé au travail, l’évaluation des risques et le bruit, une demi-journée au risque chimique et une demi-journée aux Gestes et Postures. Devant les retours positifs, plusieurs perspectives s’ouvrent : as-socier les tuteurs en entreprise, déve-lopper une action auprès des apprentis dans d’autres spécialités comme bou-langers, coiffeurs. San oublier qu’en 2011, une action similaire est entre-prise au C.F.A. de La Capelle.

> MTA : Le groupe « GARAGES »

Les Services de Santé au Travail développent des actions concer-tées par métiers ou branches d’activité. Pour cela, des groupes pluridisciplinaires se mettent en place.

Citons les membres du groupe « Garages », à la Santé au Travail de Saint Quentin (MTA) :

Coordonnateur : Françoise VERMEERSCH, Médecin du Travail

Participants : Dominique BOUILLET - Technicienne en Ergonomie Stéphanie BUISINE - Ingénieur Responsable pôle PréventionFrançoise CHAPELET - Médecin du TravailJean-Paul DUFOSSEZ - Médecin du TravailMickaël GERARD – Technicien préventionVéronique GIBBE - Médecin du TravailBrigitte MARIO - FormatriceLaurence SAMAIN - Technicienne en Ergonomie, Formatrice

Depuis 2005, 200 garagistes de l’Aisne ont reçu la visite d’un Intervenant San-té Travail. Dans le cadre de ses mis-sions, le médecin du travail doit établir la fiche d’entreprise, dans laquelle sont identifiés les risques auxquels sont ex-posés les salariés. En fait, rien de plus normal ! Mais, cette année là, le Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA) avait décidé de faire une appro-che d’ensemble des garages. Or, dans les garages, il y a des apprentis. Et, re-tombée inattendue, le Service de Santé au Travail a été sollicité en 2009, lors de la restitution collective du bilan des vi-sites d’entreprise par Christian Mulet, directeur du Centre de Formation des Apprentis de La Capelle.

> C.F.A. de La Capelle

25 Salariés, La CapelleChristian Mulet, Directeur

Santé au Travail de St Quentin (MTA)

Quand la sécurité commence à l’apprentissage...

Mécaniciens et carrossiers-peintres

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Numéro 142ème trimestre 2011

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L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...Dans le numéro 13 d’Entreprise et Santé, nous avons abordé les changements de réglementation qui concernent la classification, l’emballage et l’étiquetage des subs-tances et produits chimiques. Après la théorie, voici la pratique... Dans ce numéro, entrons dans les coulisses de cinq exemples d’actions. Et jetons un coup d’œil sur le règlement « REACH ».

Risques chimiques

Partie 2 :La pratique

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L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...Partie 2 : La pratique

Le Grand Port Maritime de Dunkerque, s’est lancé dans une campagne d’information auprès de ses salariés. But : les informer sur les risques liés à la manipulation des produits chimiques et explosifs... Nous sommes en 2010, et la nouvelle réglementation, relative à l’éti-quetage, s’applique dès le 1er janvier 2011. Pas de temps à perdre, donc !

S’étendant sur 7000 hectares, le Grand Port Maritime de Dun-kerque, 7° port du Range Nord

Européen, qui va du Havre à Ham-bourg. Plus de 150 produits dangereux y sont répertoriés, cela va des huiles, graisses, aux peintures, colles, sol-vants et détachants.

Les 460 salariés de Dunkerque Port appartiennent à de nombreux corps de métiers. Citons pour exemple : électriciens, mécaniciens, magasi-niers, haleurs, BTP, surveillants de tra-vaux... Sans oublier la capitainerie ! Au total, 17 départements constituent l’organisation générale du Grand Port Maritime de Dunkerque.

Des produits en circulation sur-veillée

Chaque produit dangereux, qui sort du magasin général du Port, fait l’objet d’une fiche de sortie. Le suivi de ces

fiches permet d’avoir des statistiques d’exposition par métier et par salarié. Les Fiches de Données de Sécurité dans une version synthétique, sont à disposition du personnel sur le sys-tème de gestion documentaire infor-matisé ou encore annexées aux plans de prévention mentionnant des pro-duits dangereux. Le tout est mis à jour régulièrement comme le Document Unique d’Evaluation des Risques. Pour Stéphanie Berton, infirmière de Santé au Travail au Service Social du Travail de la Région Nord (S.S.T.R.N.) qui tra-vaille au département PRIST (comme Prévention des RIsques et Santé au Travail), dirigé par Fabrice DUPONT : « C’est un travail de longue haleine ! ».

Une information ouverte à tous

Stéphanie Berton a conçu des modules d’information, en liaison avec le doc-teur Ave Vigneron, médecin du travail au CEDEST (CEntre de DEveloppement Santé Travail) et David Triopont, Inter-venant de Prévention sur les Risques

Professionnels (I.P.R.P.) au S.I.S.E. (Société d’Ingénierie Sociale d’Entre-prise) qui précise : « Cinq modules de 3 heures ont eu lieu en 2010. Soit 32 salariés sensibilisés, grâce à des expli-cations et des travaux pratiques. Sont abordés l’étiquetage, les consignes de sécurité et de prudence, le risque can-cérogène, mutagène et toxique pour la reproduction (C.M.R.), les fiches de données de sécurité et les fiches de sortie de produits du magasin général ». Des documents sont remis aux partici-pant à la fin du module.

En 2011, trois modules ont déjà eu lieu. A présent, Stéphanie Berton les anime seule : « C’est très vivant. Et les retours sont positifs, car les salariés voient très concrètement les précautions pratiques à prendre. Au travail et chez eux ! ».

Grand Port Maritime de Dunkerque

PISTONS LES PRODUITS DANGEREUX !

RESTONS VIGILANTS !

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Sans le savoir, vous prenez peut-être, au rayon alimen-tation de votre magasin, une découpée, impri-mée et façonnée à l’imprimerie VG GOOSSENS, située à Marcq-en-Baroeul, près de Lille. De cette entreprise, sortent des emballages pour des grands noms de l’agro-alimentaire. Chez VG GOOSSENS, on imprime « sur du 300 g/m² ». C’est à dire du carton. Mais attention, les rè-gles sont strictes. Car l’emballage doit préserver les qua-lités gustatives et sanitaires de l’aliment. La sécurité du consommateur est préservée jusqu’aux techniques d’im-pression de l’emballage...

«En agro-alimentaire, la réglementation est stric-te. Par exemple, il faut

utiliser des produits d’impression à bas niveau de migration, ainsi que des graisses végétales. Mais il y a aussi et surtout une volonté forte de la direction générale du groupe. Les mots d’ordre sont : d’abord la sécurité, puis la qualité et la pro-duction. Les priorités sont claires : risque de chute, T.M.S., bruit et risque chimique ». Ces propos sont tenus par Olivier Mésangeau, res-ponsable Qualité Hygiène Sécurité et Environnement chez VG GOOS-SENS.

La nouvelle réglementation, comme levier

« Depuis quelques années, l’Ins-pection du Travail nous a alertés sur l’arrivée de la nouvelle régle-mentation relative au classement, à l’emballage et l’étiquetage des produits chimiques » poursuit

Oliver Mésangeau. « Nous avons alors décidé de former nos opé-rateurs sur le risque chimique en général et l’étiquetage en parti-culier. Tout naturellement, nous nous sommes adressés auprès du docteur Christine Rose, méde-cin du travail à POLE SANTE TRA-VAIL Métropole Nord et monsieur Samuel Chochoy, toxicologue au Centre Inter-Services de Santé au Travail (C.I.S.S.T.) ».

Une action ciblée, dans une continuité d’initiatives

L’action a été menée sur le secteur le plus critique : l’offset. Il concerne 35 salariés et consomme 80 % des produits chimiques de l’entreprise. En 2010, la formation a concerné les opérateurs offset, par groupe de 10 personnes, en deux fois deux heures, avec de nombreux visuels et schémas. Au programme : la présentation du risque chimique, la réglementation, les Fiches de

Données de Sécurité, les actions de prévention, les équipements de protection individuelle, le nouvel étiquetage. Pour Olivier Mésan-geau, « la présence de Samuel Chochoy est précieuse, car il a une expérience importante et il illustre avec des exemples concrets. Cela parle aux salariés ».

Cette action entre dans la conti-nuité d’autres initiatives. Par exemple, le C.I.S.S.T. a réalisé une analyse globale de l’ensemble des imprimeries de la région. « Nous avons pu situer notre entreprise et son process de fabrication. Et nous referons des analyses atmosphéri-ques, avec monsieur Chochoy. Le docteur Rose réalise un suivi an-nuel avec prise de sang, auprès des opérateurs. Ce sont toutes ces « petites choses mises bout à bout » qui préservent la santé de nos salariés » conclut Olivier Mé-sangeau.

Imprimerie VG GOOSSENS

QUAND LA SECURITE DU CONSOMMATEUR REJOINT CELLE DU SALARIE

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L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...Partie 2 : La pratique

Devant la complexité de la question du risque chimique, et de la réglementation qui en dé-coule, le Service de Santé au Travail d’Amiens a décidé de se mobiliser pour la réalisation d’une « à outils », permettant de mener une ac-tion d’information et de sensibilisation dans tout type d’entreprise. Il est vrai qu’à Amiens, on avait un peu d’avance avec la conception du logiciel Evarist (information, évaluation et pré-vention du risque chimique). Alors, le groupe de travail s’est remis... au travail !

Leslie Bruxelle Valck est Conseillè-re en Prévention (I.P.R.P. Inter-venant en Prévention des Ris-

ques Professionnels) au Service de Santé au Travail à Roye (ASMIS). Elle a coordonné le groupe de travail : « L’action découle du Plan Santé Tra-vail 2010 – 2014, au sujet de la mise en œuvre des réglementations euro-

péennes CLP (Classification, emballage et étiquetage) et REACH (Classification et précautions). Elle résulte également d’une demande importante des entre-prises adhérentes ». La conception et l’écriture des supports ont démarré au début de 2010, époque à laquelle peu de documents d’information étaient diffusés.

Aborder la complexité

Pour le docteur Agnès Chatelain, mé-decin du travail : « Toutes ces notions sont très techniques. Elles demandent déjà au préventeur une phase d’appren-tissage pour se familiariser avec cette nouvelle réglementation. Alors pour les employeurs et les salariés, un accom-pagnement était vraiment nécessaire pour s’approprier ces notions ». Après validation du fond, une documentation générale est mise au point sur support papier (brochure, fiches conseils, lis-tes) ou numérisé (internet, intranet, clés USB, cd-rom).

Une diffusion adaptée en fonction des utilisateurs

Des fiches techniques sont à dispo-sition du médecin du travail et des conseillers en prévention, pour fa-ciliter leurs interventions. En outre, un diaporama permet d’intervenir en C.H.S.C.T. (Comité d’Hygiène Sécurité

et des Conditions de Travail). Des dé-pliants sont à disposition des entrepri-ses et des salariés. « La complémen-tarité des supports aide et renforce l’action des médecins du travail » nous précise Céline Douchet, assistante de prévention Risques Chimiques.

Une « cible » ultime et commune : l’entreprise

Tous les adhérents du Service de San-té au Travail d’Amiens (ASMIS) sont potentiellement intéressés par le ris-que chimique. Ces supports sont à leur disposition. En général, les industries chimiques sont déjà informées. Les petites et moyennes entreprises, dont l’activité expose les salariés aux ris-ques chimiques, constituent un cœur de cible très important. Citons à titre d’exemple : les garages, les pressings, les entreprises de nettoyage, les ar-tisans, etc. Pour Laurent Trainaud, Conseiller en Prévention (I.P.R.P.), « une des missions d’avenir est d’in-former et de conseiller l’entreprise et le salarié ; on peut donc répondre à une intervention ponctuelle ; le CHSCT peut être un relais intéres-sant ; on peut aussi accompagner une entreprise dans un projet de préven-tion. La documentation est un premier pas. L’important, c’est l’action ».

Groupe Pluridisciplinaire « Risque Chimique »

LA « BOITE A OUTILS » S’ADAPTE A TOUTES LES SITUATIONS !

> Un Groupe pluri-disciplinaire

Voici la composition du groupe de professionnels qui ont conçu la « boite à outils », au sein du Ser-vice de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) :- Dr Agnès Chatelain et Dr Dominique - Avinée Lefebvre, médecins du travail- Céline Douchet, assistante risque chimique- Laurent Trainaud et Leslie Bruxelle Valck, conseiller en prévention (Intervenants en Prévention des Risques Profes-sionnels)- Sokva Prak, chargée de com-munication- Elisabeth Cordonnier, infogra-phiste / documentaliste

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Après visite des entreprises de leurs secteurs, plusieurs professionnels du Service de Santé au Travail de Calais-Boulogne-Le Touquet ont fait un constat simple mais crucial : de nombreux employeurs étaient peu informés face aux risques chimiques. L’existence des fiches de données de sécurité et les enjeux du nouvel étiquetage (applicable progressi-vement dès janvier 2011) étaient très peu connus. Il fallait faire quelque chose, adapté aux données locales. En route pour l’aventure...

Le constat posait une question corollaire : pourquoi ? Plu-sieurs éléments de réponse

furent identifiés. L’un d’entre eux est la complexité, à la fois du risque chimique et de la réglementation. « Conjuguée au manque de temps et de moyens, notamment dans les PME et les TPE, cette complexi-té nous a conduit à concevoir des supports d’information simples, didactiques, précis et complets » nous précisent Emily Bouraki, mé-decin du travail, et Nathalie Defa-chelles, assistante en santé au tra-vail, au nom du groupe de travail dénommé GARC, comme Groupe Action Risque Chimique. A chacun, sa porte d’entrée dans cet ensem-ble documentaire.

Le cd-rom

Ce cd-rom est d’abord un outil fa-cilitant le travail d’évaluation des risques. Il aide à réaliser des fiches de poste et comprend un guide à l’évaluation des risques chimiques. Il permet, à l’employeur, de faire les fiches individuelles d’exposition ; ces fiches sont très rares dans les petites entreprises. La liste actuali-sée des salariés exposés et l’attes-tation d’exposition sont également réalisables. Enfin, un fichier très ludique permet d’aborder la ques-

tion des pictogrammes, si impor-tants pour commencer à situer un produit ou une substance.

Le complément « papier »

Un document imprimé donne des informations sur les Fiches de Données de Sécurité, l’étiquetage, les consignes de premier secours, avec des conseils précis sur la pharmacie de base à avoir en en-treprise. Les C.M.R. (produits à ris-ques cancérogènes, mutagènes et toxiques sur la reproduction) sont expliqués, avec les spécificités de leur réglementation. Les notions de Valeurs Limites d’Exposition (VLE) et de Valeurs Moyennes d’Exposi-tion (VME) sont présentées. Enfin, le lecteur est orienté vers des sites internet qui peuvent lui être utiles.

Le diaporama

En complément, un diaporama est à disposition des professionnels du Service de Santé au Travail, pour leur faciliter les interventions en entreprises. Ils peuvent ainsi ex-pliquer et sensibiliser, en accom-pagnant des projets de prévention pour aller au-delà des différents supports présentés ci-dessus.

L’ensemble abouti à une pochette très complète. Mais déjà, se profile le projet de faire une évaluation de l’exposition aux Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dans les garages de ville et ceux des entreprises. De l’information à l’ex-pertise ciblée, il n’y a qu’un pas.

Groupe Action Risque Chimique

TOUT COMMENCE PAR L’INFORMATION

> GARC comme....

Tout ce travail de réflexion, de recherche, d’information et d’actions s’est fait grâce à la mise en place d’un Grou-pe Action Risque Chimique, au sein du Service de San-té au Travail de Boulogne- Calais-Le Touquet.

En voici les acteurs :- Docteur Emily Bouraki, médecin du travail- Jeanne Marie Anot, Na-thalie Defachelles, Nadège Fontaine, Virginie Lapôtre, Aurore Pécron, assistantes en santé au travail.

Page 16: Entreprise et Santé - numéro 14

Pour Aurélie Vermesse, directrice du site Maders Colors de Maroeuil, « l’in-formation et la formation sont des atouts majeurs pour la réussite d’une politique de prévention du risque en milieu industriel. Avant de travailler avec l’AST 62/59, nous avions eu des formations peu efficaces ! ». Et de préciser, dans la foulée : « L’explica-tion est simple. La collaboration avec notre médecin du travail, le docteur Nathalie Kraus, est très opérationnel-le. Avec un ingénieur de son Service de Santé au Travail, elle a initié une démarche d’accompagnement adap-tée à nos processus de fabrication, nos postes de travail et notre per-sonnel ».

Premier temps : observer

La démarche a démarré par une visite sur site d’Erwan Daniel, IPRP1 à l’AST 62/59, afin d’observer le processus de fabrication et l’ensemble des postes. Des analyses de composés organiques volatils dans l’air ont été réalisées grâce à un détecteur PID2, agrafé au vêtement de travail de l’opérateur, afin de suivre l’exposition en temps réel et ainsi repé-rer les phases de travail polluantes de certains postes. Ces résultats ont en-suite été analysés en commun.

Deuxième temps : créer un sup-port d’information

A partir de cette « photographie de la situation », Erwan Daniel a réali-sé un diaporama sur les produits et leurs étiquetages, les risques et les moyens de protection individuelle et collective. Un zoom particulier a été consacré à l’identification et la signi-

fication des nouveaux pictogrammes que les salariés peuvent découvrir sur les matières premières. Aline Simon, animatrice Hygiène Sécurité Environ-nement, témoigne : « L’important, c’est d’avoir un support complètement adapté à notre situation. En plus, ce support était très visuel et comprenait des exercices ludiques et concrets ».

Troisième temps : échanger et dialoguer

Avec ce support, six équipes de 10 sa-lariés (fabrication, conditionnement, laboratoire et réception) ont dialo-gué avec Aline Simon et Erwan Da-niel. Cela a permis des échanges très précieux entre personnels de services différents. Une réunion de CHSCT a eu lieu, en présence du docteur Na-thalie Kraus, ce qui a permis de fai-re une synthèse. Et Aline Simon de préciser : « L’intervention d’une per-sonne extérieure, venant du Service de Santé au Travail, avec le suivi de notre médecin du travail, est capitale. Cela apporte impartialité et crédibilité. D’autant que monsieur Daniel, IPRP à l’AST 62/59, s’est particulièrement impliqué. Le but est de nous faire pro-gresser sur la sécurité et la santé, en faisant comprendre l’importance des équipements de protection individuel-le ou collective. Nos sommes toujours en contact avec eux pour des amé-liorations de postes et d’équipements, qui sont en cours... ».

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...Partie 2 : La pratique

Trois millions de de peintures décoratives sont produites, chaque année, chez Maders Colors à Maroeuil, près d’Arras. Soit 10 000 tonnes de peintures, pour une entreprise de 100 sala-riés, dont 60 sont à la production. Il y a peut-être une peinture venant de Maroeuil sur votre façade ou un de vos murs... Fabriquer de la peinture, c’est les risques chimiques. Voici une coopéra-tion exemplaire entre une entreprise et son Service de Santé au Travail, à savoir l’Association Santé Travail 62/59.

Mader Colors

LA PREVENTION EN COULEURS !

1 IPRP : Intervenant de Prévention des Risques Professionnels 2 PID : Détecteur par Photo-Ionisation

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L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...

Pour en savoir plus, contacter votre Service de Santé au Travail

> Fiche détachableEntreprise & Santé N° 14

LE SYSTEMEREACH

Système intégré d’enregistrement, d’évaluation, d’autorisation et de restriction des substances chimiques.

OBJECTIF

CONSEQUENCES

CHAMP D’APPLICATION

TEXTE DE REFERENCE

DATE D’ENTREE EN VIGUEUR : 1 juin 2007

Au niveau européen, améliorer la protection de la santé humaine et de l’environne-ment tout en maintenant la compétitivité et l’esprit d’innovation de l’industrie chimique.

1. Les entreprises qui fabriquent et importent des substances chimiques ont l’obligation d’évaluer les risques résultant de leur utilisation et à prendre les mesures nécessaires pour gérer tout risque identifié

2. La charge de la preuve de la sécurité des substances chimiques fabriquées ou commercialisées appartient à l’industrie

3. Une Agence Européenne des Produits Chimiques est mise en place

Le règlement concerne toutes mes substances telles quelles ou dans les mélanges fabriqués, importés, mis sur le marché, utilisés.

Règlement CE n° 1907/2006 du Parlement Européen et du Conseil du 18 décembre 2006 concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH) et instituant une Agence Européenne des Produits Chimiques (E.C.H.A.).

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Investir

Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à consulter votre Service de Santé au Travail.

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !A propos d’actions...

> Fiche détachableEntreprise & Santé N° 14

LE SYSTEMEREACH

Système intégré d’enregistrement, d’évaluation, d’autorisation et de restriction des substances chimiques.

Avec le règlement européen « REACH » l’industriel a la responsabilité d’évaluer et de gérer les risques posés par les produits chimiques et de fournir des informations de sécurité adéquates aux utilisateurs.

Les risques concernent la santé humaine et l’environnement. L’Union Européenne peut prendre des mesures de restriction concernant des substances extrêmement dangereuses, quand une action complémentaire se révèle nécessaire.

L’enregistrement des substances est obligatoire auprès de l’Agence Européenne des produits chimiques. Les substances n’ayant pas été enregistrées ne peuvent pas être mises sur le mar-ché européen.

1. ENREGISTREMENT L’industriel concerné suit une procédure d’enregistrement obligatoire des substances et produits chimiques auprès de l’Agence Européenne des Produits Chimiques.

2. EVALUATIONUne procédure obligatoire est mise en place pour l’évaluation les risques présenté par la substance ou le produit.

3. AUTORISATIONAu regard du respect et des résultats de ces procédures, l’autorisation de mise sur le marché est prise au niveau européen.

4. RESTRICTIONSAu regard des informations disponibles et dans le cadre de procédures précises, l’Union Européenne peut prendre des mesures de restriction de mise sur le marché pour des substances ou produits estimés dangereux pour la santé humaine ou l’environnement.

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Investir

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Pour nombre d’entreprises, la formation du personnel est un véritable investissement. On parle alors d’investissement immatériel. L’information et la formation du personnel, pour la sécurité et la santé au travail, sont donc des investissements. En sachant que le code du travail en fait une obliga-tion à charge de l’employeur. Votre Service de Santé au Travail est là pour vous aider. Rencontre avec Sébastien Verschueren, juriste à la Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV, Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes).

Plusieurs modèles mesurent le retour sur investissement d’une formation. Les coûts directs et

indirects de la formation sont com-parés aux gains liés aux évolutions de connaissances, d’apprentissages et de comportements. En matière de sécurité et de santé au travail, ces gains sont nombreux. Certes, il peut s’agir d’éviter un trouble, une mala-die, un accident. Il peut également s’agir d’améliorer le bien-être au travail et la santé des salariés.

Les obligations générales

La loi est formelle (articles L4141-1 à L4141-4 du Code du Travail). L’em-ployeur doit organiser et dispenser une information des travailleurs sur les risques pour la santé et la sé-curité. La formation doit être prati-que et appropriée au bénéfice des travailleurs. L’étendue de l’obliga-tion d’information et de formation à la sécurité varie selon la taille de l’établissement, la nature de son ac-tivité, le caractère des risques qui y sont constatés et le type d’emploi des travailleurs. Le financement des actions de formation à la sécurité est à la charge de l’employeur. Il ne peut imputer ce financement sur la participation prévue au titre de la formation professionnelle continue que pour des formations relatives à l’évolution des compétences des sa-lariés et celles relatives aux actions de prévention (article L. 6313-1. du Code du Travail).

Le Sauveteur Secouriste du Travail

Sébastien Verschueren rappelle : « La loi impose aussi à chaque en-treprise d’avoir, parmi son person-nel, au moins un sauveteur secou-riste du travail pour vingt salariés ; la formation dispensée applique un programme selon le référentiel de l’INRS (Institut National de Recher-che et de Sécurité). Il ne s’agit pas seulement d’enseigner les gestes qui sauvent, mais aussi de préparer le secouriste aux actions de prévention en fonction des risques dans l’entre-prise. La loi insiste sur le caractère de travaux dangereux. Il faut savoir anticiper les situations de premier secours ». Il faut les ris-ques à la source. (Article R4224-14 a R4224-16 du code du travail).

Autres formations

D’autres formations n’ont pas d’obli-gations légales. Elles sont tout aussi importantes. Citons par exemple les formations P.R.A.P. (Prévention du Risque lié aux Activités Physiques). Pour Sébastien Verschueren, ces formations « amènent les salariés à anticiper les risques, d’abord pour leur propre santé et sécurité, mais aussi pour celle de l’entreprise ». Ces actions peuvent s’inscrire dans le Plan de Formation de l’établisse-ment. Elles sont éligibles au Droit Individuel de Formation.

L’information et la formation du personnel

Les formations sont organiséespar groupe de huit à dix.

Sécurité et Santé au Travail

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Vos droits, vos devoirs Votre santé, votre emploi

Inaptitude médicale au poste de travail

La recherche de reclassement doit être effectivePour l’entreprise, recevoir un avis d’inaptitude médicale au poste de travail peut tourner au cauchemar juridique, si l’employeur n’a pas effectué de recherche réelle de reclassement pour le salarié. En effet, en cas de recours, la légitimité du licenciement sera remise en cause. Rencontre avec Jacques Deblauwe, médecin référent juridique à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

Dans l’état actuel des textes, la délivrance d’un avis d’inapti-tude médicale à un poste de

travail relève d’une procédure pré-cise basée sur deux visites médi-cales, espacées de quinze jours et réalisées par le médecin du travail de l’entreprise. L’inaptitude médi-cale n’est définitive qu’au terme de la deuxième visite, si le médecin du travail la confirme.

E&S : Pouvez-vous préciser la notion de licenciement pour inaptitude médicale ?

JD : Si vous me le permettez, il n’existe pas de licenciement pour inaptitude médicale. Il existe le

licenciement pour impossibilité réelle de reclassement suite à une inapti-tude médicale. Cette notion du code du travail est confirmée par la juris-prudence de la Cour de Cassation. C’est en accord avec l’obligation de résultat, en matière de sécurité et de santé au travail, qui s’impose à l’employeur.

E&S : Pouvez-vous préciser les relations entre inaptitude médi-cale et poste de travail ?

JD : Le médecin du travail ne se prononce pas sur le ou les poste(s) disponible(s). Il se prononce médi-calement sur les activités possibles pour le salarié. Le médecin du tra-vail se prononce donc sur l’activité de travail possible et sa compatibi-lité à un poste de travail proposé. La recherche d’un poste de travail, existant ou à créer, relève exclusi-vement de la responsabilité de l’em-ployeur.

E&S : Pouvez-vous nous préciser la notion de recherche réelle de reclassement ?

JD : Juridiquement, la recherche réelle de reclassement est concréti-

sée par ce qui a été fait par l’em-ployeur après la deuxième visite. Cela est très important. Le licen-ciement éventuel ne peut intervenir qu’après l’échec de cette recherche. Le dialogue entre l’employeur, le sa-larié et le médecin du travail est une des clés de la réussite.

E&S : Avez-vous un exemple marquant ?

JD : Oui. Dans une entreprise du bâtiment de 10 personnes. Le chef de chantier, ancien et expérimenté, souffre d’une maladie de la colonne vertébrale. L’inaptitude médicale n’est pas loin... Nous apprenons qu’il est passionné d’informatique. Après une formation à la D.A.O.1, il intègre le bureau d’étude, au sein duquel son expérience de terrain est fort appré-ciée.... Un exemple comme celui-ci éclaire le fait qu’il faut savoir éga-lement anticiper cette obligation de recherche de reclassement. 1 D.A.O. : Dessin Assisté par Ordinateur

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Votre santé, votre emploi

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A chacun sa sacoche,les EPI seront bien portés

Constatant que les salariés de son entreprise adaptée ne portaient pas toujours leurs

équipements de protection, la direc-trice, Brigitte Monseu a confié une mission à Sandrine Saingenest. Cet-te dernière, secrétaire à l’AST 62/591, a réalisé un mémoire sur ce sujet dans le cadre de sa formation d’Assistante Santé Travail. Le Dr Brigitte Michals-ki, médecin du travail, aujourd’hui à la retraite, a suivi le travail de San-drine Saingenest, notamment dans la méthodologie.

S’approprier ses EPI

Sandrine s’est rendue sur le site de Courrières où elle a rencontré les dix-sept salariés et leurs encadrants. Constatant que les EPI n’étaient pas mis systématiquement, elle a inter-rogé les ouvriers sur les chantiers. Chacun avait une explication plus ou moins convaincante : « Ce n’est pas très pratique ! », « Je les ai prêtés à un collègue », « Je les ai égarés », « Ils sont restés dans le camion... » Afin de les sensibiliser à l’importan-ce du port des EPI pour leur santé

et leur sécurité, Sandrine Sain-genest a réuni les salariés et leur a pré-senté un diaporama adapté à ce public sur les conséquences du non-port des protections. Puis, il a été décidé de doter chacun d’une sacoche à son nom, contenant les casques et bouchons auditifs, les lu-nettes contre les éclats de bois et les sciures, les gants pour les produits phytosanitaires et ceux pour l’abat-tage-élagage, etc. Les gants, qui ont été au contact des produits phyto-sanitaires, sont rangées sans être au conctact des autres équipements de protection individuelle. Des casiers individuels et nominatifs ont été aménagés dans les vestiaires pour que chacun puisse ranger et retrou-ver son équipement facilement. Des contrôles inopinés sur les chantiers ont permis de constater que le port des EPI était devenu systématique.

Cette action, réalisée grâce à des réunions de travail avec les respon-sables de l’établissement, les enca-drants et les salariés a porté ses fruits.

Brigitte Monseu

s o u h a i t e l’étendre aux cinquante

usagers de l’ESAT de Monti-gny (Apei Henin-Carvin), afin de

doter ces personnes souffrant d’une déficience mentale d’une sacoche EPI personnalisée et d’un casier in-dividuel afin qu’elles aussi soient d’avantage incitées à porter les équi-pements de protection lorsqu’elles travaillent à l’entretien des espaces verts.

Le Dr Andrée Legrand, médecin du travail qui suit aujourd’hui l’établis-sement, souligne l’intérêt de cette action de prévention : « la fournitu-re de ces pochettes individualisées, accompagnée d’une action de com-munication ciblée envers ce public, facilite le port des EPI. » Madame Brigitte Monseau tient a remercier l’AST 62/59 pour le financement de ses sacoches.

Comment inciter le personnel d’une en-treprise adaptée, à porter systémati-quement les équipements de protection individuelle (EPI) ? L’entreprise adaptée de Courrières (Apei Henin-Carvin), spé-cialisée dans les espaces verts, a trouvé une solution : doter chaque salarié d’une sacoche personnelle contenant les EPI nécessaires à son activité et d’un casier pour les ranger dans son vestiaire. Ainsi, chacun peut les retrouver facilement au moment de commencer sa journée de travail.

La sacoche personnaliséecontenant les EPI.

1 AST 62/59 : Association Santé Travail

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Zoom sur

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)

Prévenir les troubles musculo-squelettiques chez les maçons

Les maçons sont directement soumis aux facteurs de ris-ques des Troubles Musculo-Squelettiques (notamment épaule et coude) et aux pro-blèmes lombaires. A Amiens, au siège de l’ASMIS, une ving-taine d’entreprises a participé à une réunion d’information et d’échanges, le 14 avril 2011, sur la prévention des affections lombaires et des TMS dans « les travaux de maçonne-rie ». Au total, une quarantaine de personnes. Deux réunions d’information étaient organi-sées au cours de l’après-midi avec une présentation de ma-tériels et d’équipements par des fournisseurs. A 14 heures, la session était orientée de pré-férence vers les entreprises de plus de 50 salariés. A 16 heu-res, la session était orientée vers les entreprises de moins de 50 salariés. Car la taille de l’entreprise influe sur la nature des chantiers et des moyens de prévention disponibles.

La préoccupation des facteurs de risques TMS étant commune à l’ASMIS (Association pour la

Santé au Travail et la Médecine In-ter-entreprise de la Somme) et l’OP-PBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Tra-vaux Publics), c’est dans ce contexte qu’un groupe de travail s’est consti-tué afin de sensibiliser et d’accom-pagner les entreprises BTP et leurs salariés dans la prévention de ces risques professionnels. Par exem-ple, une étude portant sur les diffé-rentes pratiques de mise en œuvre de blocs de maçonnerie en élévation a été réalisée par ce groupe.

3 thèmes majeurs

Cette journée était l’occasion d’un dialogue direct avec les entreprises et leurs salariés autour de trois thè-mes majeurs :

- les études statistiques, - les études de poste et les pistes de prévention adaptées afin d’améliorer - les conditions de travail en rédui-sant les risques professionnels, - les propositions d’accompagnement des entreprises par l’ASMIS et l’OP-PBTP.

Chaque exposé était illustré de don-nées et d’exemples concrets, obser-vés et vécus sur le terrain.

Les données médicales

Ayant une expérience de plusieurs années dans le suivi de santé des entreprises du BTP, le docteur Yvon Lefebvre, médecin du travail à l’AS-MIS, a présenté le résultat d’études statistiques de prévalence par af-fections et professions. Les chiffres font « froid dans le dos ». La fré-quence des troubles ou des patholo-

C’est au pied du mur qu’on voit le maçon.

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gies est très variable selon le métier exercé. La prise en charge précoce est capitale. Les gênes douloureu-ses intermittentes sont des signes précurseurs qui doivent attirer l’at-tention... Il ne faut pas attendre le stade des douleurs aigües, ni celui de douleurs chroniques associées à une limitation fonctionnelle pour agir. Avec beaucoup de didactisme, le docteur Yvon Lefebvre a expliqué deux pathologies majeures pour le maçon : la tendinite de l’épaule et la sciatique par hernie discale. La salle était silencieuse et attentive.

La réalité du travail

En présence de Catherine Col, chef d’agence de l’OPPBTP, mon-sieur Christian Guillon, conseiller en prévention à l’OPPBTP, et Elodie Amiot, ergonome à l’ASMIS, ont présenté, photos à l’appui, l’impor-tance des études de poste. Avec Christian Guillon, nous avons suivi la construction d’un mur, en visua-lisant au fur et à mesure les situa-tions de travail sujettes à risques. L’approvisionnement des blocs et des liants est examiné. Les accès,

la gestion des stocks intermédiai-res, le type de brouette ou de cha-riot élévateur ne sont pas anodin. La disposition au poste de travail lui-même peut faire l’objet d’amé-nagements appréciables : attention au rayon d’action, au poids des sacs de ciment, au transport du mortier, et à son transfert...

L’apport de l’ergonome

Elodie Hamiot présente les normes relatives aux espaces de travail et de voie de circulation. Une attention particulière est portée sur les zones de prise et de dépose des briques, parpaings ou blocs de maçonnerie. Les hauteurs de saisie et de dépose ont toutes leurs importances. Il y a des zones : acceptables, bonnes et pénibles. Il existe des solutions si on anticipe. Les contraintes posturales pénibles sont prévisibles, au regard de la hauteur de prise sur la palet-te, qui diminue alors que la hauteur de dépose sur le mur augmente... Il existe aussi des limites au trans-port manuel de charges (Code du travail, Normes, Recommandations de l’Assurance Maladie-Risques Professionnels). Il importe de les connaître, les analyser et les respecter. Les gestes et les postures doi-vent être resitués en fonction de l ’ a p p r o c h e globale du pos-te de travail.

Des conseils pratiques

A l’extérieur, avec Luigi Grisoni, conseiller en prévention des risques professionnels à l’AS-MIS et monsieur Chris-

tian Guillon, de l’OPPBTP, des exem-ples de solutions sont présentés. Une exposition avec démonstrations de matériel concrétise les pistes d’amélioration des situations de tra-vail évoquées lors des conférences. Il existe aujourd’hui de nouvelles pratiques et de nouveaux matériels qui sont plus respectueux de l’hom-me au travail.

Ils peuvent concerner l’outillage (ex. : type de truelle), le condition-nement des parpaings, les systèmes de construction (ex. : mortier, col-les, blocs), les travaux en élévation. Pour cela, l’OPPBTP et les Services de Santé au Travail sont là pour conseiller les entreprises et leurs salariés.

> 9 maladies professionnelles sur 10 sont des TMS

> Ces déclarations augmentent en moyenne de 16 % par an depuis 10 ans

> Elles représentent 2009 dans le BTP : 3,15 millions de journée per-dues

> Chiffres clés dans le BTP

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Ergonomie & Organisation Technique & Environnement

Résidence Fontaine Médicis

Un aménagement de poste vaut mieux qu’une longue maladie

Le poste de lingère comprend des tâches de tri, de lavage, et de repassage. Autant dire que

dans une EHPAD1, la lingère compte et ne chôme pas. Monsieur Richard Spehner, directeur, explique : « Une ergothérapeute travaillant à la rési-dence pour nos résidents, nous som-mes sensibilisé à l’ergonomie et nous connaissons les enjeux d’une bonne ergonomie ». Et, de fait, l’aménage-ment de poste de notre lingère s’ins-crit dans une continuité d’actions.

Une démarche « naturelle »

Monsieur Richard Spehner complè-te son propos : « Quand le docteur Ducarme nous a contactés, il nous a semblé naturel de faire quel-que chose sur le poste de lingère. Elle souffrait de la main droite. Or, elle devait exercer une pression constante sur le fer pour avoir de la vapeur ». Début 2011, une étude de poste a eu lieu avec le docteur Du-carme et Filliatreau, ergonome au S.I.S.E. (Société d’Ingénierie So-ciale des Entreprises). Après obser-vation de l’activité de repassage, le fer à repasser a été remis en cause, du fait de l’implantation du bouton « vapeur », difficilement accessible. Un nouvel équipement a été préco-nisé. « Cette dépense de 500 euros n’était pas prévue. Mais nous avons acheté un nouveau fer à repasser ; le bouton est maintenant intégré dans

le manche... La lingère repassant de 5 à 6 heures par jour, il était normal de faire cette dépense », précise Mon-sieur Spehner. A noter qu’une amé-lioration au niveau de la sécurité a été apportée avec la mise en place sur le nouvel fer à repasser d’un parre-vapeur.

Une démarche « globale »

Pour le docteur Ducarme, « il faut resituer ce changement d’équipe-ment dans une étude globale de la lingerie qui a été également ef-fectuée en 2009 avec le S.I.S.E. ». Cette première étude a été menée par madame Dubois, ergonome. Le tri du linge au sol, le lavage du linge, le repassage, le raccomodage occa-sionnel, et la distribution du linge ont été observés.

Les propositions ont été structurées selon trois axes : éviter les zones de travail au sol, faciliter le passage en-tre la pièce réservée au traitement du linge sale et la pièce réservée au traitement du linge propre, optimi-ser les espaces de travail en agis-sant sur le rangement. Des aména-gements ont été effectués. Restait le problème du fer à repasser. c’est chose faite. Et la tendinite qui était apparue... a disparu !

Maison de retraite médicalisée, « La résidence Fontaine Médicis » est implantée à Cucq, sur le littoral de la Manche. Rattaché au groupe DVD (comme Domus Vi-Dolcea), cet établissement compte 40 salariés. Au cours d’une visite médicale, le docteur Elisabeth Ducarme, de la Santé au Travail de Calais- Boulogne-Le Touquet (A.S.T.I.L. 62) diagnostique une tendinite chez une lingère. Sa préconisation : un aménagement de poste plutôt que des médicaments, des soins de kinési-thérapie et des arrêts de travail, voire, à terme, un reclassement. Et elle a été écoutée par l’entre-prise. Reportage.

1 EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour Person-

nes Agées Dépendantes.

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Technique & Environnement

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Le tannage1 consiste à rendre les peaux d’animaux imputresci-bles. Tous les agents tannants

sont dangereux pour l’appareil res-piratoire supérieur. Les agents tan-nants chimiques tels les sels de chrome, malgré leur dangerosité, sont plus utilisés, car plus rapides, que les agents tannants végétaux à base de tan, contenant des polyphé-nols (écorce de chêne, de châtai-gnier, noix de galle) et se retrouvent dans les poussières de cuir, pouvant engendrer des allergies et/ou un cancer des cavités sinusiennes.

Les artisans les plus exposés

Voici un exemple de professions pouvant être exposées aux poussiè-res de cuir : ouvriers du cuir (cor-

donniers, bottiers, sellier-bourrelier, etc.), fabricants de vêtements en cuir et fourreurs, tapissiers (ameu-blement, voitures), relieurs/gau-freurs, taxidermistes... Le risque d’inhaler ces particules est moindre dans l’industrie, notamment dans les opérations de tannage où l’humi-dité ambiante minimise la présence de poussière dans l’air. En revanche, les personnes les plus exposées se trouvent dans les PME/TPE par une méconnaissance des méfaits de ces poussières. Le Dr Fontaine prend l’exemple des cordonniers et no-tamment ceux des services de « ré-paration-minute » : « ces échoppes sont souvent limitées à de toutes petites surfaces, mal aérées, cer-taines ne comportent même pas de sanitaires... » Ceux qui réparent les

chaussures et autres accessoires de maroquinerie dans cette atmosphè-re confinée sont donc particulière-ment exposés à ces poussières can-cérogènes.Outre l’amélioration de la ventilation de ces ateliers, un conseil utile à suivre, par analogie avec les poussières de bois : se laver l’inté-rieur du nez en fin de journée de travail avec du sérum physiologique ou de l’ eau de mer.

Pour en savoir plus, voir le rapport sur le programme Matgéné (Matrices emplois - expositions en population générale).

« Les poussières de cuir sont aussi noci-ves que celles du bois, mais ne sont pas encore inscrites dans un tableau des ma-ladies professionnelles... », regrette le Dr Bernard Fontaine, médecin du travail à Lille (PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord). Pourtant, des études ont montré que l’exposition professionnelle aux par-ticules de cuir engendre un risque certain de cancer naso-sinusien. Le travail du cuir expose à ces poussières que ce soit lors de la fabrication directe d’articles en peau tels que vêtements, chaussures, sacs, accessoires automobiles, l’utilisa-tion en sellerie-bourrellerie ou encore en cordonnerie dans la réparation de chaus-sures... Les particules de cuir inhalées, inférieures à 100 microns, peuvent égale-ment contenir des éléments chimiques du fait des opérations de tannage.

Poussières cancérigènes : le cuir aussi !

1 Tannage : Vient de tan, écorce de chêne reduite en

poussière ; le tan est donc une poussière de bois.

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Aux alentours Territoire de Santé

2e Assises régionales pour la santé au travail

Tous impliqués pour réussir le PRST2Le Plan Régional de Santé au Travail 2 définit six objectifs prin-cipaux. Près de sept cents participants ont répondu à l’invitation de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence et de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE Nord Pas de Calais) et de ses partenaires, pour sa présentation à Lille Grand Palais le 29 mars dernier.

Ce PRST2 réussira grâce à l’implica-tion de tous, des salariés à l’Etat, en passant par les chefs d’entre-

prises, notamment ceux des TPE-PME, les préventeurs, les services et asso-ciations de santé au travail, les inspec-teurs du travail, les partenaires sociaux. Jean-Michel Bérard, préfet de Région, évoque : « Entreprises et salariés de la région doivent être impliqués dans l’amélioration des conditions de travail favorisant la durabilité économique en s’appuyant sur le potentiel humain. »

« La Région Nord - Pas-de-Calais mon-tre l’exemple par ses engagements concrets en matière de prévention et de santé au travail. Celle-ci s’inscrit dans le temps grâce aux convictions et aux dé-fis relevés par les acteurs de la région », déclara Jean-Denis Combrexelle, direc-teur général du Travail au Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé. « L’enjeu de ce PRST2 est de lutter contre les inégalités en rattrapant le re-tard régional » souligna Pascal Forcioli, directeur adjoint de l’Agence Régionale de Santé Nord - Pas-de-Calais. Marie-Laure Balmes, directrice de la DIRECC-TE Nord - Pas-de-Calais, insista sur la pluridisciplinarité, les diagnostics en amont et le travail d’accompagnement, notamment auprès des PME-TPE. Pierre de Saintignon, vice président du Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais, a ren-chéri sur l’importance du partenariat et la collaboration de tous.

Le rôle de la CARSAT, entre réglemen-tation et conseils, se traduit par une expertise et des outils au service des en-treprises. Elle a contribué, avec d’autres partenaires, à réaliser l’Atlas régional de la santé au travail. La MSA 59-62

rejoint le PRST. « Le monde agricole est confronté à des maladies professionnel-les, notamment avec les produits phy-tosanitaires. Axe prioritaire, la pédago-gie... » constata le Dr Christine Devos.

Louis-Marie Hardy et le Dr Stéphanie Lubrez, pour les Services de Santé au Travail, rappelèrent que 85% des en-treprises adhérentes comptent moins de dix salariés. « Notre rôle est d’être à l’écoute du salarié et du chef d’entrepri-se. Autour des médecins du travail, des équipes pluridisciplinaires développent le diagnostic, la prévention, la commu-nication et la recherche ». Les parte-naires sociaux rappellent qu’ils sont les premiers concernés par les enjeux de la Santé au Travail. La qualité du dialogue social est à ce titre capital.L’ISTNF, l’ORST, l’ARACT, l’OPPBTP res-tent des partenaires importants.

Le Pr Paul Frimat, professeur de mé-decine du travail à la Faculté de Méde-cine de Lille, a fait la synthèse de ces Assises. Mots-clés les plus entendus : parité, durabilité, investissement, plu-ridisciplinarité, formation, évaluation... Questions en suspens : le financement de ces projets. Savoir-faire et bonne volonté suffiront-ils ?

> Les IntervenantsLuc HOSSEPIED, Journaliste, a assuré l’animation.Ouverture par Jean-Michel BERARD, Préfet de la Région Nord - Pas-de-Calais

Table-ronde : La santé au travail, un enjeu partagéPascal FORCIOLI, Directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) Nord – Pas-de-Calais, Marie-Laure BALMES, Directrice de la DIRECCTE Nord – Pas-de-Calais, Pierre DE SAINTIGNON, Vice-prési-dent du Conseil régional Nord - Pas-de-Calais

Table-ronde : Diagnostic régional de la santé au travailBruno CLEMENT-ZIZA, Responsable de la Mission Synthèse, DIRECCTE Nord – Pas-de-Calais,Letizia CHIARORE, Chargée d’études en gestion des risques professionnels, CARSAT Nord-Picardie, Dr. Ariane LEROYER, Maître de confé-rence des universités, praticien hospi-talier, Lille 2 / CHRU Lille, André-Marie LOOCK, Sous-directeur, CARSAT Nord-Picardie, Dr. Anne CHATFIELD, Médecin inspec-teur du travail Nord - Pas-de-Calais

Trois exemples de prévention, échanges avec le publicPhilippe LE FUR, Chef du pôle T, DI-RECCTE Nord - Pas-de-Calais,Florence TARLEE, Inspectrice du tra-vail Lens, DIRECCTE Nord - Pas-de-Calais,Laurent HUGLO, Ingénieur-conseil, CARSAT Nord-Picardie,Louis-Marie HARDY, Directeur général, Pôle Santé Travail Métropole Nord,Dr. Stéphanie LUBREZ, Médecin du travail, AST 62-59,Dr. Christine DEVOS, Médecin chef, MSA Nord - Pas-de-Calais,Marc SOLER, Chef d’agence, OPPBTP Nord Est,Christian ALLIES, Directeur, ARACT Nord - Pas-de-Calais

Présentation du 2e Plan Régional de Santé au Travail 2011-2014Philippe LEMAIRE, Directeur-adjoint, DIRECCTE Nord - Pas-de-Calais,André-Marie LOOCK, Sous-directeur, CARSAT Nord-PicardieDenis CAPPELAERE, UPABruno DECHERF, MEDEF, Vice-prési-dent de l’ORST Nord – Pas-de-CalaisYves-Alain DURTESTE, CFDT, Prési-dent de l’ORST Nord – Pas-de-CalaisJean-Pierre LAVIEVILLE, FOBernard LIEFOOGHE, CGPMEGérard WACQUET, CGT

Synthèse : Pr. Paul FRIMAT, Profes-seur des universités, praticien hospi-talier, Lille 2 / CHRU Lille

Clôture : Jean-Denis COMBREXELLE, Directeur Général du Travail, Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé

Jean-Denis Combrexelle, Directeur Général du Travail au Ministère du Travail,

de l’Emploi et de la Santé

Page 27: Entreprise et Santé - numéro 14

Territoire de Santé

26-27

Arrivée au CEDEST fin 2009, Véronique Alexandre en est la directrice depuis juillet 2010.

A un moment où, nous dit-elle, « nous sommes au milieu du gué dans un contexte national de pé-nurie de médecins... qui va encore s’aggraver ». Un médecin du travail assure aujourd’hui le suivi de 4000 salariés alors que la réglementation fixe le plafond à 3300 ! « Il y a un paradoxe », nous dit-elle, « entre le règlementaire, basé sur le suivi médical individuel, et l’arrivée des Plans Régionaux de Santé au Tra-vail, basés sur la prévention collecti-ve ». Au CEDEST une équipe a conçu un Projet de Service. Premier axe : « se préparer aux évolutions des médecins, dont la moyenne d’âge est de 59 ans... ». Deuxième axe : « se préparer aux approches collec-tives préfigurées dans les Plans de Santé, en attente de la réforme ». Troisième axe : « réfléchir efficacité dans une organisation par risque et/ou secteur d’activité, en intégrant de nouveaux métiers tels que les Infirmières de Santé au Travail aux côtés des Médecins du travail » et en développant encore davantage les partenariats entre les médecins et les acteurs de la pluridisciplinarité : psychologues, ergonomes, toxico-logues, assistantes santé travail, assistantes sociales. Inutile de dire qu’innovation, recherche et dévelop-pement sont devenus le moteur du CEDEST. Et les entreprises adhéren-tes répondent présentes. Le nombre d’intervention par approche collec-tive, au sein des entreprises, a plus que doublé en un an.

Flandres Maritime

Avec LE CEDEST : l’avenir, c’est aujourd’hui !Situé au cœur du Dunkerquois, le CEntre pour le DEveloppement de la Santé au Travail (CEDEST) anticipe l’avenir. L’enjeu est majeur. Le territoire comprend plusieurs installations « Séveso ». Et nombre d’entreprises adhérentes au CEDEST sont sous-traitantes d’installations sensibles, telles que, par exemple, le nucléaire ou la métallurgie. En dehors de toutes les activités d’un bassin de populations des plus denses.

Carte d’identité

- 4 000 entreprises adhérentes- Suivi de Santé au Travail de 56 000 salariés de tous secteurs d’activité confondus avec une forte connotation industrielle.- Centre de proximité : - 1 centre mobile - 55 sites d’entreprise - 11 centres annexes- 1 Centre principal : siège- 1 nouveau site en construction- 51 professionnels au service de la Santé au Travail : - 18 secrétaires médicales - 6 assistantes en santé travail - 20 médecins du travail, soit 15 équivalents temps plein

- 7 administratifs (1 directrice, 1 assistante de direction, 1 responsa-ble administratif et juridique, 1 assis-tante administrative, 1 responsable comptable, 1 assistante de gestion, 1 hôtesse d’accueil ).

- Partenaire dans le cadre de la pluridisciplinarité : SISE (Société d’Ingénierie Sociale d’Entreprise) : 1 IPRP, 7 assistan-tes sociales, 2 psychologues, 3 er-gonomes, 1 toxicologue, 1 chargée de sécurité.

Véronique Alexandre Directrice

Dunkerque

Grande Synthe

Gravelines

BourbourgBergues

Coudekerque-Branche

Hondschoote

Wormhout

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AST 62/59Association de Santé au Travail6 rue de la SymphorineParc des Bonnettes 62 008 ArrasTél : 03 21 15 12 32 / www.ast6259.fr

PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord118 rue SolférinoLille BP 136559015 Lille CedexTél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr

ASMISAssociation Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme77 rue DebaussauxCS 6013280001 Amiens Cedex 1Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net

ASTAVAssociation de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes62 rue Milhomme59300 ValenciennesTél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr

CEDESTCentre pour le Développement Santé au Travail4/10 rue Albert Thomas59210 Coudekerque-BrancheTél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net

MTAMédecine du Travail de l'Aisnerue Théodore MonodZA Bois de la Chocque02100 Saint-QuentinTél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org

ASTIL 62Association Santé Travail Interentreprises du Littoral430 Boulevard du Parc - BP 9462903 Coquelles CedexTél : 03 21 85 51 85

Centre Inter-Services de Santé au Travail118 rue Solférino59015 Lille Cedex

Groupement Inter Services Santé et Travail79 rue Jean-Baptiste Lebas62 404 Béthune Cedex

« LE » magazine de Santé au Travail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils

4 numéros par an diffusés auprès de 85 000 entreprises La vie en Santé au Travail des PME et des TPE

59

62

80

60

02Grâce au soutien de :

Une éditionCISST - GISSET

Avec le site :- Retrouvez des infos par branches d’activités- Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail- Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail

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