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Epidémie communautaire de staphylococcus aureus porteur du gène codant pour la leucodine de Panton Valentine (PVL) Département des Yvelines, janvier 2014 Congrès EPITER – Rennes, 11 avril 2014

Epidémie communautaire de staphylococcus aureus porteur du ... · – surveillance prospective de cas àpartir du mois de janvier 2014 Examen clinique des cas identifiés (instant

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Epidémie communautaire de staphylococcus

aureus porteur du gène codant pour la

leucodine de Panton Valentine (PVL)

Département des Yvelines, janvier 2014

Congrès EPITER – Rennes, 11 avril 2014

Le staphylocoque doré

• Agent pathogène : B. gram +, 44 espèces de Sa.

S.Aureus -> la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine

• Prévalence : 1er rang des IN, 2ème rang des TIAC

• Distribution : monde entier

• Réservoir : ubiquitaire, Homme (flore humaine, surtout présent dans le nez et sur la peau), animaux (ruminants) � Environnement

• Exposition : 30% l’hébergent de façon permanente, 50% de façon

intermittente, 20% ne sont jamais porteurs

• Durée d’incubation : colonies de Sa peuvent être portées pendant une

période indéterminée, 30min-8h (alimentaire)

• Mode de transmission : directe (lésion) et croisée (intermédiaire)

• Pouvoir pathogène : opportuniste, à l’origine d’infections suppuratives cutanées (production de pus) ou d'infections avec production de toxines

Source : microbewiki.kenyon.edu

La leucocidine de Panton (et) Valentine

• Emergence du Sa résistant à la méticilline en milieu communautaire (SARM Co)

– Clone « ST8 - USA 300 » aux Etats unis

– Clone « ST 80 » en Europe

• SARM Co : expression de la leucocidine de

Panton Valentine +++

• Notion de populations à risqueSource : Lancet

• En France : prévalence des S. aureus PVL (+) reste faible

• 3 % des S.aureus (CNR, etude Onerba de 2008)

• Recrudescence d’épidémies, d’ampleur limitée, depuis les années 2000

• Recommandations de prise en charge visant à limiter la diffusion et l’impact clinique des

SARM/SASM Co (USA, GB, Canada, Pays Bas et la France en 2009)

Signal sanitaire

� 2 décembre 2013

L’agence régionale de santé Ile de France a été informée de l’existence d’une

épidémie d’infections cutanées à type de furoncles et/ou d’abcès touchant les

résidents d’un même foyer d’hébergement avec une notion de recrudescence récente

du nombre de cas

� 1 cas hospitalisé au CH de Rambouillet et confirmé à Sa PVL(+) par le CNR des

staphylococcies à Lyon

Objectifs et Méthode

� Orienter et évaluer les mesures de contrôle individuelles, collectives

et environnementales afin d’enrayer le phénomène épidémique le

plus précocement possible

� Définition de « cercles plus ou moins à risque de transmission » du Sa PVL

� Population cible

– résidents des foyers d’hébergement concernés,

– employés des établissements professionnels ou exercent les cas (ESAT)

– entourage proche des cas

� Recherche active de cas

– recherche rétrospective de cas d’abcès ou furoncles depuis le 1er janvier

2008

– surveillance prospective de cas à partir du mois de janvier 2014

� Examen clinique des cas identifiés (instant T0)

– Mesures de gestion proportionnées au risque de transmission du Sa PVL

Définition de cas

� Cas confirmé : toute personne de la population d’étude présentant une infection cutanée suppurative à type abcès ou furoncle ayant nécessité une hospitalisation

pour drainage chirurgical ET chez laquelle une souche de Sa PVL(+) a été isolée

depuis le 1er janvier 2008.

� Cas probable

� Cas possible

� Cercles de transmission

• 1er cercle : les cas les plus à risque (lésions en cours)

• 2nd cercle : les cas (lésions anciennes récidivantes ou non)

• 3ème cercle : les contacts proches (résidentiels, familiaux et professionnels)

Courbe épidémique

• Au total, 12 adultes depuis 2008 présentant des infections

cutanées pour un total de (+/-) 23 lésions cutanées

– Notion de récidives chez certains cas (1, 4 et 6)

– Recrudescence du nombre de cas fin 2013 et début 2014

CAS GROUPES INFECTIONS CUTANEES A TYPE FURONCLES OU ABCES DANS DES FOYERS D'HEBERGEMENTS, YVELINES, 20 14 (n= +/- 23)lesions cutanées avec le numéro du cas

1er épisode

1110

9 92 3 6 1 81 3 4 1 5 4 4 4 7 1 6 6 7 12

Oct

Dec

Avr

Mai

Juil

Nov

Dec

Sep

Juin

Aou

Oct

Dec

Jan

Fev

Mar

2013 20142012

Récidive 4

2008 2009 2010 2011

Récidive 3

Récidive 1

Récidive 2Récidive 3Récidive 3

Nom

bre

de c

as

Description des cas

• Age médian : 42 ans [22-54]

• Sexe-ratio H/F = 0,33

• Infections cutanées suppuratives (n=23)

– 13 abcès, 6 furoncles, 2 panaris, 2 autres

– 100 % des lésions ont nécessité un passage aux urgences

– 25 % de mises à plat chirurgicale

• 3 cas confirmés à Sa PVL(+)

– SASM / souche connue par le CNR (furonculoses familiales)

• Majorité des cas vivent en foyer collectif / autonomie (75% contre 25%)

• Facteurs de risque identifiés

– Population moins sensibilisée aux mesures d’hygiène standard

– Diabétiques (n=2)

– Tolérance à la douleur +++

Foyer Les patios

n=40 résidents

Salle 3n=18

Salle 2n=20

Blanchisserie

n=8Conditionnement

EVn=6

MARn=6

CUIS

n=5

Esa

tLe

Per

ray

(n=

63

usag

ers)

Appartn=3

x

x

x

x

Cas confirmé Sa PVL+

Cas probable

Cas possible

Cas anciens

x Contacts avérés (intimes)

Esat Le Chênes 1 et 2, Rambouillet (n=100 usagers)

Esat La Mare, Trappes(n=xx usagers)

DOMLIEU DE VIE

Lieu PRO

9

11

7

12

10

86 5

4

32

1

DOM

X

X

X

Autres liens identifiés au sein de l’ESAT Le Perray(2h par semaine) :•Cas 1 et 10 : atelier AFIJ•Cas 5 et 9 : atelier JOURNAL•Cas 8 et 4 : atelier BOUGIES

Cas récidivants n°= 1,3,4,6,7,9

Cas récents (Janv-fev)n°=7,8,9,11

Répartition spatiale

TA de 24 %

TA de 20 %

TA de 25 %

Mesures de Gestion proportionnées au risque…

• Au sein du foyer

– Nombre de cas important (TA=24%)

– Foyer de vie fermé (=Lieu de vie): proximité sociale forte

– Probabilité de portage important pour les autres résidents

• Au sein de l’ESAT – Nombre de cas important / majorité des cas proviennent du Foyer

-> Hypothèse de transmission au sein du foyer puis diffusion au sein de l’ESAT

– Collectivité ouverte : proximité sociale moindre

– Probabilité de transmission croisée (partage d’objets lors des ateliers) ?

– Source de recontamination potentielle pour le foyer ?

� Décontamination systématique de l’ensemble des résidents sans dépistage

� Mesures d’hygiène collective et individuelle : 3 niveaux de prise en charge

� Mesures d’hygiène collective et individuelle +++

� Décontamination systématique ? Dépistage collectif ?

Salle 3Salle 2**

Esat Le Perray(n=63 usagers)

CERCLE 1 : �DECONTAMINATION

�LINGE QUOTIDIEN

�LOCAUX INDIVIDUELS QUOTIDIEN

�MESURES SPECIFIQUES LOCAUX

COLLECTIFS **

CERCLE 2 �DECONTAMINATION

�LINGE à J0 + REGULIER

�LOCAUX INDIVIDUELS UNE FOIS

CERCLE 3 �MESURES HYGIENE STANDARD

�NETTOYAGE LOCAUX COLLECTIFS

Esat Le Chênes 2,

Rambouillet (n=100 usagers)

9

11

NIVEAUX D’ACTION

Foyer Les patios(n= 40 résidents)

Conditionnement

12

Mesures de contrôle en fonction du

risque

Discussion

• Etapes essentielles

� Investigation : documenter les cas et délimiter des cercles de transmission plus ou

moins à risque

�cas récidivants, lésions en cours (examen clinique à T0 )

� Gestion : adapter au terrain les recommandations

�nécessité d’harmoniser les mesures curatives individuelles et préventives

� Surveillance : identifier de nouveaux cas et de nouvelles chaines de transmission

pour évaluer les mesures de gestion mises en place

• Points difficiles - discussion

� Public peu sensible aux mesures d’hygiène standard

� Interface milieu de vie/ milieu du travail : opérateur différents ; enjeux différents

� Organisation structurelle non adaptée à des mesures de gestion renforcées de

l’hygiène et à de la décontamination individuelle

� Pertinence de la stratégie des recommandations actuelles du « search and

destroy » ? -> manque d’étude en population générale

Pouvoir pathogène

http://www.microbes-edu.org/

http://www.atlasdermato.com

http://www.docteurclic.com

HCSP : recommandations 2009

• Traitement antibiotique : pas systématique

– En complément du drainage chirurgical

– Dans les circonstances suivantes

� Présence de signes généraux

� Signes locaux sévères (taille > 5 cm +++)

� Vulnérabilité (Immunodépression, âges extrêmes)

� Echec du drainage

� Extension locale

• Décontamination du portage :

– Cas : après échec du traitement, rechute ou récidive

– Cas groupés : systématiquement

– Sujets contact porteurs du SARMCo après dépistage

• Signalisation de cas groupés : 3 cas en 1 mois

HCSP : attitudes pratiques

Source : HCSP_recommandations 2009

Modalités de signalement

Calendrier prévisionnel – Plan d’action -

Communication et outils

• Fiches de signalements• Présentations PPT• FAQ d’une page Recto/Verso

Cas groupés d’infections cutanées àStaphylococcus aureus en milieu communautaire, janvier 2014

Département des Yvelines, Les Essarts le Roi

Point d’information – 27et 28 janvier 2014 - Quel plan d’action ?