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Erasmus - 25 ans de bonnes pratiques

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Etude de bonnes pratiques des universités.

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Erasmus

25 ans de bonnes pratiques

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Nous fêtons en 2012 le 25ème anniversaire d’Erasmus. Devenu emblématique au sein du programme européen Education et Formation Tout au Long de la Vie (EFTLV) qui comprend aussi Leonardo da Vinci, Grundtvig et Comenius, Erasmus est désormais la « marque » de la mobilité internationale avec près de 3 millions d’étudiants mobiles à ce jour.

La France occupe depuis plusieurs années les premières marches du podium. Ainsi en 2011, ce sont plus de 30 000 étudiants français qui ont profité de cette expérience académique unique. Et les universités ont joué et jouent de plus en plus un rôle clé pour les sensibiliser, les préparer, les accompagner vers ce parcours de formation européen dont plusieurs études1 démontrent la valeur incontestable, notamment en termes d’insertion professionnelle.

Pourquoi certaines universités sont-elles particulièrement dynamiques dans le cadre du programme Erasmus ? Y a-t-il une stratégie particulière? Comment se décline-t-elle en termes organisationnel et opérationnel ?

Voici quelques-unes des interrogations auxquelles l’Agence 2e2f a souhaité répondre à travers la réalisation de cette étude, conduite par la mission Prospective entre octobre 2010 et mars 2011. Elle visait à décrypter, par le prisme de la politique des relations internationales, la situation de près d’un quart des universités françaises. Dix-neuf universités ont donc été visitées dans onze régions françaises, permettant aux équipes de l’Agence 2e2f de rencontrer plus de deux cents acteurs des relations internationales.

>Introduction

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> L’objectif était d’analyser les bonnes pratiques mais aussi les freins éventuels à un déploiement optimal de la mobilité. Au fil de ses visites, l’Agence a donc rencontré tous les acteurs qui l’accompagnent tant du point de vue politique, qu’orga-nisationnel. Mais les bénéficiaires eux-mêmes ont aussi été interrogés afin de recueillir leur ressenti et leurs propositions. Au moment où la Commission Européenne prépare son futur programme « Erasmus pour tous » et s’est donné pour objectif de doubler le nombre de personnes partant en mobilité à l’étranger pour la prochaine programmation 2014-2020, il était aussi important d’analyser les pratiques mises en place sur le terrain et de mettre en lumière les plus innovantes pour qu’elles puissent être démultipliées. En effet, l’Union européenne a fixé un objectif de 20% de diplômés de l’enseignement supérieur bénéficiaires d’une mobilité transnationale.

Plus généralement, cette étude de terrain illustre quelques-unes des stratégies d’établissements pour faire en sorte que la mobilité internationale devienne une réalité pour un nombre plus grand de jeunes.

Antoine GODBERT

I n t r o d u c t i o n

1 - « The professional value of Erasmus Mobility » ACA, « Employers’view on studies abroad » SvensktNäringsliv (Confederation of Swedish enterprise), VALERA”- Commission européenne, Etude “Mobilité étudiante Erasmus : apports et limites des études existantes” CIEP, mars 2012.

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> Introduction

Méthodologie

Contexte

Chapitre 1 : la mobilité au cœur des stratégies internationales des universités

Chapitre 2 : s’organiser pour mettre en œuvre la mobilité internationale

Chapitre 3 : Sensibiliser, informer, accompagner, les maîtres mots d’une mobilité réussie

Chapitre 4 : Le financement : une question centrale pour la mobilité internationale

Chapitre 5 : La mobilité ? Les enseignants et les personnels administratifs aussi

Chapitre 6 : La mobilité, c’est l’affaire de tout le territoire

Conclusion, et après ?

25 ans de mobilité, 25 dates qui ont compté…

Glossaire des bonnes pratiques

Eléments bibliographiques, remerciements

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P. 08

P. 11

P. 21

P. 29

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P. 43

P. 49

P. 53

P. 62

P. 66

P. 68

Sommaire

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Le point de départ de cette étude est le « Palmarès Erasmus » publié par l’Agence en juillet 2010 et actualisé tous les ans sur son site Internet. Ce palmarès innove en mesurant pour la 1ère fois les universités les plus dynamiques en termes de mobilité Erasmus (mobilité d’études sortante rapportée à l’effectif global de l’université). Il s’agit donc du premier classement en valeur relative, permettant de contourner le biais induit par les gros contingents d’étudiants envoyés par les universités de grande taille. Des établissements de taille modeste, dynamiques en termes de mobilité, peuvent ainsi se retrouver en haut du classement.

Effectué sur plusieurs années, ce classement a permis de dégager certaines tendances. Au-delà de ces indicateurs chiffrés et de leurs limites (le fait de n’avoir pris en compte que la mobilité études et pas la mobilité stage par exemple), l’Agence a souhaité décrypter, à la lumière de la politique des relations internationales, la situation dans un certain nombre d’universités pour avoir une « photographie » de la réalité des pratiques mises en place. Ce sont ainsi 19 universités de profils différents en termes de taille, de contexte socio-économique, de disciplines représentées, de dynamique de mobilité Erasmus, qui ont fait l’objet d’une visite.

A chaque rencontre, plus d’une trentaine de personnes ont accepté de jouer au jeu des questions/réponses. L’Agence a rencontré tour à tour le vice-président des relations internationales pour avoir une vue d’ensemble de la politique de l’université, le responsable des relations internationales afin de mieux appréhender la mise en oeuvre de la mobilité dans l’université ; les enseignants correspondants Erasmus, ainsi que des bénéficiaires : étudiants bien sûr, mais aussi enseignants et personnels administratifs.

>Méthodologie

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> L’Agence s’est également attelée à mieux cerner la politique d’accompagnement des collectivités ou des partenaires de l’université qui soutiennent activement la mobilité de l’établissement.

Des questionnaires différenciés ont été élaborés pour chacune des catégories d’acteurs rencontrés afin de servir de trame aux discussions.

Université d’Auvergne-Clermont-1

Université de Savoie

Université Stendhal Grenoble 3

Université de Nice Sophia-Antipolis

Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (UAPV)

Université d’Angers

Université François Rabelais de Tours

Université de Nantes

Université Michel de Montaigne Bordeaux 3

Université Montesquieu Bordeaux 4

Université de Bretagne Sud

Université Lille 1

Université Nancy 2

Université de Reims Champagne-Ardennes

Université Panthéon-Assas Paris 2

Université Paris 13Université Pierre et Marie Curie Paris 6

Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)

Université Paul CézanneAix-Marseille 3

M é t h o d o l o g i e

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L’international est devenu aujourd’hui une composante indispensable dans la définition d’une stratégie universitaire. Pour preuve : les évaluations de l’AERES* prennent en compte la dimension internationale et se prononcent sur la stratégie internationale de l’établissement. En plus de l’environnement de plus en plus mondialisé dans lequel les universités Françaises évoluent, cette prise en compte est aussi le fruit d’un contexte politique européen et national qui les a poussées dans ce sens.

Européen tout d’abord, avec le processus de Bologne qui, depuis 1999, œuvre à la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur. Réunissant aujourd’hui 47 pays, cet espace européen représente 5600 institutions d’enseignement supérieur et 31 millions d’étudiants. Il cherche avant tout à favoriser la mobilité, la lisibilité et l’attractivité de l’espace européen de l’enseignement supérieur.

National ensuite par les différentes évolutions que connait le monde de l’Enseignement supérieur et de la recherche depuis quelques années. La loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) réforme leur gouvernance et leur confie des compétences élargies ainsi qu’une plus grande autonomie. Cette loi poursuit trois objectifs : « rendre l’université attractive », « sortir de la paralysie de la gouvernance

>Contexte

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actuelle » et « rendre la recherche universitaire visible à l’échelle internationale ». Au-delà de l’excellence académique, l’un des critères d’attractivité réside dans la capacité de l’université à nouer des partenariats de qualité avec des établissements étrangers et à être présente dans des réseaux internationaux.

La LRU a très vite été complétée par d’autres initiatives, telles que l’opération Campus lancée en 2008 avec pour objectif de restructurer des campus anciens et créer ainsi des sites de formation et de recherche répondant aux standards internationaux. C’est aussi la mise en place des Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) qui constituent de nouveaux instruments de coopération. Regroupées, les universités d’un même site jouissent d’une visibilité plus importante, notamment à l’international, et peuvent activer et mutualiser un certain nombre d’actions et de partenariats. C’est dorénavant dans le cadre des PRES que les actions de promotion internationale ou encore les programmes d’accueil d’étudiants et d’enseignants chercheurs sont le plus souvent décidés.

Enfin, les Initiatives d’Excellence viennent accompagner cette métamorphose du paysage universitaire français. La dimension internationale des jurys a également incité les universités françaises à « internationaliser » leur candidature et donc leurs projets.

L’environnement, qu’il soit national ou européen, incite donc les établissements d’enseignement supérieur à développer l’internationalisation de la formation et de la recherche. Les universités ont conscience de ce nouvel enjeu et y répondent par l’élaboration de véritables stratégies internationales. Cette dimension est en effet un élément de plus en plus important de l’attractivité des universités vis-à-vis des étudiants internationaux mais aussi des étudiants français.

*AERES : Agence chargée de l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur et de recherche depuis 2007

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Chapitre1La mobilité au cœur des stratégiesinternationales des universités

La stratégie internationale des universités repose généralement, pour ne pas dire toujours, sur le développement de la mobilité étudiante. Grâce au programme Erasmus, l’Europe est le premier espace d’échange et de coopération. Sa notoriété et son succès depuis 1987 en ont fait l’outil privilégié pour développer la mobilité. Ainsi, l’expérience acquise dans le cadre de ce programme en termes d’organisation des périodes de mobilité, de formalisation et de reconnaissance des acquis sert parfois de « modèle » pour développer et structurer les coopérations extra-européennes. Le « modèle » Erasmus est exporté et transféré.

Si les stratégies passées consistaient à afficher le plus grand nombre de conventions, quitte à ce que certaines, voire beaucoup, soient inactives, la tendance observée est au recentrage sur des zones de coopération priorisées. L’espace européen, avec Erasmus qui facilite les échanges, fait bien sûr systématiquement partie des zones ciblées. Selon les universités et les contextes locaux (jumelages, partenariats économiques, etc…) d’autres zones à forte orientation stratégique peuvent être visées comme l’Asie du Sud Est, la Chine, le Moyen Orient, la Russie, les Etats-Unis, etc.

Les stratégies en termes de mobilité sortante peuvent prendre plusieurs formes : • Un programme d’échange « classique » consistant à s’échanger des étudiants pendant un ou deux semestres entre établissements partenaires ;• Un cursus intégré, où la mobilité est inscrite dans la maquette d’enseignement et est donc obligatoire. Cette forme, difficile à mettre en place, tend néanmoins à se développer ;

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• Une formation double/multi-diplômante ou donnant lieu à la délivrance d’un diplôme conjoint.

En termes de stratégie, ces cursus intégrés, doubles-diplômes, diplômes multiples ou conjoints permettent de donner de la profondeur aux accords de coopération et sont un gage de pérennité des partenariats transnationaux. Ils sont les vecteurs naturels d’une mobilité étudiante de qualité, motivée et préparée bien en amont de cette expérience internationale. Cette intégration de la mobilité dans le cursus constitue également un levier de choix pour convaincre les responsables de formation ou de filière encore rétifs à ce type d’expérience pour leurs étudiants. En effet, le décryptage fin des contenus de l’université partenaire, nécessaire à l’élaboration de diplômes en partenariat transnational, favorise la confiance mutuelle entre les équipes. Des stratégies parfois segmentées au sein même d’un établissement.

Dans chaque université, le service (ou la direction) des relations internationales s’occupe de la mobilité des étudiants, qu’ils soient partants ou entrants. Mais si la mobilité est souvent l’un des premiers objectifs affichés en termes de stratégie internationale, elle ne suffit pas à avoir une stratégie globale. Les services des Relations Internationales n’ont souvent qu’une vision tronquée de l’activité internationale de leur université, car ils disposent d’une information parfois parcellaire, n’incluant pas les mobilités initiées dans un cadre de recherche. Les deux volets « mobilité-formation » et « mobilité-recherche » sont souvent étanches et, dans de très nombreux cas, le volet recherche est confié soit à une direction de la recherche, soit aux « n » centres de recherche que compte l’université. Cela peut poser des problèmes de pilotage de la stratégie internationale et rend difficile la possibilité d’avoir une vision globale des activités internationales de l’établissement. Or, la recherche est un vecteur important dans le développement d’une stratégie à l’international. C’est souvent grâce à elle que se forment les

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> accords de partenariats. Aussi il paraît surprenant, d’un point de vue stratégique, d’observer un tel clivage entre les relations internationales pour motif de formation et celles à vocation de recherche.

Certaines universités essaient toutefois d’avoir une meilleure lisibilité des accords existants à travers la mise en place d’un système d’information regroupant l’ensemble des actions à l’international pour accroître la lisibilité des accords et renforcer la synergie. Pour ce faire, un travail qualitatif est mené autour des partenariats internationaux permettant d’avoir une vision globale mais fine des accords existants au sein des différentes filières (échanges d’étudiants, mobilité d’enseignants, conférences, mise en place de doubles diplômes, publications etc.) et de favoriser la synergie et le développement d’actions communes.Pour pallier cette segmentation et avoir une meilleure visibilité, beaucoup d’universités mettent en place des Vice-présidents en charge des relations internationales.

Université de SavoieM. Eric Brunat, VPRI,

« Erasmus est un facteur d’intégration extraordinaire »« L’international est un facteur de réussite de l’étudiant »

« »

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CITATIONS

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ZOOM SUR LES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT DE LA MOBILITÉ

Le développement ou la dynamisation de la mobilité Erasmus peut recouvrir des réalités très différentes. - Certaines universités ont à cœur de développer la mobilité étudiante sortante (et entrante) d’un point de vue quantitatif en s’efforçant :• d’augmenter le nombre global d’étudiants en partance• d’équilibrer ou de rééquilibrer le nombre d’étudiants entrants et sortants : - au global sur l’université - de manière plus fine : par accord interuniversitaire entre lesjeunes entrants et en partance par domaine, par pays, par université partenaire...ce qui implique un suivi et un pilotage très fin.

- D’autres privilégient l’aspect qualitatif, ce qui peut les amener à : • diversifier les filières concernées par la mobilité : en particulier dans les filières traditionnellement moins « mobiles ». A titre d’exemple, dans le domaine de la santé, la mobilité est limitée par des freins structurels : réforme des études de santé en cours, poursuite de la réforme LMD, aspects juridiques complexes à gérer en termes de responsabilité pour soigner un patient à l’étranger, contexte privilégiant fortement les partenariats de recherche...• cibler des niveaux peu enclins à la mobilité : notamment les masters et les doctorants. Aujourd’hui en effet, la majeure partie des séjours Erasmus se déroulent dans le cadre de la licence. • développer des partenariats de niche : sur des champs très spécifiques permettant de favoriser des partenariats sur des thématiques de recherche communes et de mettre en lumière les spécificités disciplinaires et les domaines d’excellence de l’université.• promouvoir l’équité sociale : des mobilités accessibles à tous les étudiants y compris et en particulier à ceux issus de familles modestes, en ajustant ou réajustant le montant de la bourse.

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• asseoir et pérenniser des partenariats d’excellence existants en envoyant de très bons éléments, agissant en tant qu’ « ambassadeurs » de l’université.• intégrer la mobilité Erasmus dans des formations à forte valeur ajoutée en l’inscrivant dans les maquettes de formation• développer d’autres formes de mobilités, plus professionna-lisantes, à travers les stages Erasmus. Ces mobilités peuvent être mieux acceptées et sont à forte valeur ajoutée dans certaines filières, notamment scientifiques.Et pour nombre d’entre elles, il s’agit d’une combinaison de ces différents cas de figure.

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es• Intégrer la mobilité Erasmus dans les formations à haute valeur ajoutée (Université Panthéon-Assas Paris 2)

La stratégie de l’Université Panthéon-Assas est d’inclure ses formations d’excellence (doubles-diplômantes et cursus intégrés) dans le cadre du programme européen Erasmus. Elle a ainsi observé une augmentation de 57% des étudiants Erasmus (entrants et sortants) depuis 2005-2006. De plus le programme Erasmus occupe une place de premier ordre dans la stratégie de mobilité internationale de Panthéon-Assas : les étudiants Erasmus représentent 60 % de la mobilité étudiante globale de l’établissement.

Les doubles cursus avec des universités réputées (Oxford, Cambridge, la Sapienzan, etc…), le diplôme « Juriste européen » avec la Humboldt Universität de Berlin et le King’s College de Londres, ou encore les « Universités d’été » regroupant des équipes tri-nationales d’étudiants juristes, d’enseignants et d’experts concourent à la politique d’incitation à la mobilité et à son développement ; 40 % des mobilités totales de l’université se font dans le cadre des cursus intégrés et des doubles diplômes.

• Permettre une mobilité pour tous et dans toutes les filières (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse - UAPV)

L’ambition de l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse est d’être attractive et reconnue au niveau international pour la qualité de ses formations et de sa recherche. Pour y arriver, l’université développe sa politique d’ouverture à l’international autour de cinq objectifs majeurs :1) améliorer l’accueil et l’accompagnement des étudiants, des enseignants-chercheurs et des chercheurs étrangers ;2) dynamiser la mobilité étudiante sortante, ainsi que la mobilité des personnels de l’université ;3) renforcer les coopérations et la politique partenariale ;4) renforcer et promouvoir l’offre de formation en langues vivantes ;5) optimiser les outils de la politique internationale.

L’UAPV veut favoriser et valoriser la mobilité étudiante sortante (études et stages) dans tous les domaines de formation y compris au niveau doctorat, tout en s’assurant qu’elle est accessible aussi aux étudiants des catégories modestes. La volonté de l’université est d’augmenter d’un point de vue qualitatif les mobilités. Il ne s’agit pas nécessairement d’augmenter le nombre d’étudiants partants mais bien de s’assurer que les mobilités sont

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accessibles à tous, réussies, gages d’insertion et développées dans toutes les filières et à tous les niveaux de formation. L’université entend mettre l’accent sur la qualité, la dynamisation et la diversification des filières concernées. Cette diversification sur les filières traditionnellement moins mobiles est observable et mesurée notamment en sciences, histoire et droit.

• Considérer la mobilité comme une priorité (Université Lille 1)

Le renforcement de la mobilité constitue une priorité pour l’université Lille 1: il s’agit à la fois d’améliorer l’accueil des étudiants internationaux et aussi de développer la mobilité sortante des étudiants en leur donnant davantage l’envie et l’opportunité d’effectuer un séjour d’études ou un stage à l’étranger. Lille 1 a notamment mis en place les actions suivantes :- Mise en place de parcours internationaux qui comportent des modules d’enseignement interculturel, un renforcement du niveau en langues étrangères et un séjour à l’étranger ;- L’élargissement de l’utilisation des langues étrangères en particulier à travers la participation des professeurs invités aux enseignements et l’introduction de Masters enseignés partiellement ou totalement en anglais ;- La mise en place de diplômes internationaux et le développement de doubles diplômes ou diplômes conjoints, notamment grâce à Erasmus Mundus, permettant de structurer et renforcer le partenariat ;- Une aide et un accompagnement de la mobilité des étudiants à travers une meilleure information ;- Une implication très forte de l’université dans de nombreux réseaux européens notamment Nord européens.

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• Intégrer totalement la politique des relations internationales dans la gouvernance de l’université (Université Pierre et Marie Curie – Paris 6)

L’université Pierre et Marie Curie Paris 6 (UPMC) a fait le choix d’avoir une politique de relations internationales réellement intégrée, cela signifie que le Vice-Président des Relations internationales (VPRI) a un rôle essentiel dans la gouvernance de son université. Il s’agit d’intégrer l’international et la mobilité en amont de la formation mais aussi de la recherche. Le VPRI se retrouve donc en lien permanent avec le VP Formation et le VP Recherche.L’UPMC voit l’international comme un outil de renforcement de son attractivité, de sa visibilité et de son rayonnement ; elle compte ainsi plus de 20% d’étudiants étrangers.

Les deux piliers (recherche et formation) de l’université sont considérés avec le même intérêt par la Direction des relations internationales. Ainsi la DRI gère de nombreux partenariats de recherche au service des laboratoires et des chercheurs et, la mobilité est affichée comme un objectif prioritaire pour les étudiants comme pour les enseignants.Afin d’assurer toutes ces missions, la DRI de l’UPMC est composée de 24 personnes avec un bureau d’accueil et de gestion de la mobilité, un bureau d’ingénierie de projets, un bureau de Français langue étrangère et un bureau des affaires financières qui gère notamment les bourses ainsi que les programmes Erasmus Mundus et Tempus. Cette direction compte également un chargé de mission et un chargé de communication. Cette organisation permet d’avoir un pilotage des relations internationales à tous les niveaux de l’université ainsi qu’une vision globale de toute l’activité internationale.

• Se démarquer en optant pour une stratégie articulée autour d’axes originaux (Université Montesquieu – Bordeaux IV)

L’université Montesquieu – Bordeaux IV développe sa stratégie à l’international en fonction d’objectifs :- Axe gestionnaire avec des formations délocalisées qui doivent être financées par les partenaires extérieurs ;- Axe géopolitique qui regroupe les pays ciblés par l’université. Il peut s’agir de pays francophones pour des raisons historiques et linguistiques, de pays anglophones en réponse à la demande, ou d’une autre région du monde pour des enjeux de positionnement stratégique.- Axe éthique pour favoriser la coopération avec les universités des pays en voie de développement.

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Chapitre2

S’organiser pour mettre en œuvrela mobilité internationale

La mise en œuvre de la mobilité internationale dans les universités françaises requiert une volonté politique qui se traduit par la structuration des relations internationales et par les moyens mis à disposition.

La responsabilité politique de la mobilité donne une première indication sur la façon dont elle est mise en œuvre. La plupart des universités ont maintenant un vice-président en charge des relations internationales. Celles qui n’en ont pas nommé l’explicitent par la nature transversale de l’international qui apparaît, plus ou moins bien, dans les portefeuilles des autres vice-présidents. En outre, le portefeuille des RI peut être confié soit à un vice-président fonctionnel responsable d’un service des relations internationales, soit à un vice-président délégué auprès du VP CEVU ou du VP Formation, soit enfin à un chargé de mission.

L’organisation administrative est un autre élément éclairant. La mise en œuvre de la mobilité peut être confiée à un service des relations internationales (SRI) ou à une direction des relations internationales (DRI). L’autonomie, les responsabilités, les missions, les délégations, mais aussi les moyens humains et financiers sont autant de paramètres de différenciation entre un service et une direction. Ces différences peuvent être une clé de lecture quant à l’ambition d’une université en termes de relations internationales.

Enfin, un dernier élément est le degré de centralisation dans l’organisation des relations internationales. Il existe différents modes d’organisation : de l’administration centrale qui gère tout

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ou presque, à une administration décentralisée dans chaque faculté/composante de l’université. Par ailleurs, le droit de regard sur les questions internationales traitées dans les Unités de formation et de recherche (UFR) ou les laboratoires n’est pas toujours acquis pour les SRI.

Une centralisation forte permet d’avoir un pilotage et un suivi de la mobilité appréciables mais peut aussi être contreproductif, en reléguant au second plan d’autres actions d’internationalisation des formations. En effet, le service des relations internationales est parfois trop occupé à gérer la mobilité et peut être amené à délaisser d’autres actions à forte valeur ajoutée pour l’université : aide à l’ingénierie de projet, développement de doubles-diplômes etc.

La taille de l’université influe nécessairement sur l’organisation et le pilotage des relations internationales. Au sein des universités de petite taille, le service des relations internationales a un rôle central dans la mise en œuvre de la mobilité. Il orchestre le suivi administratif, la gestion des départs, des arrivées et des retours, et organise des réunions et événements pour promouvoir la mobilité. C’est souvent un fonctionnement assez centralisé. Les enseignants correspondants soulignent que le fait d’être une université de petite taille facilite la communication entre le SRI et les composantes, et permet d’avoir une très bonne réactivité de part et d’autre. La jonction entre « l’administratif » et le « pédagogique » est à la fois bien délimitée en termes de responsabilité et fluide en termes de fonctionnement.

Le SRI s’appuie sur des correspondants RI (ou Erasmus) nommés dans les différentes filières. Ce type de correspondants existe dans toutes les universités même s’ils ont été parfois récemment mis en place ou déployés uniquement dans certaines filières (en santé, le correspondant semble plus rare). Pour que cela fonctionne, « les missions doivent être bien formalisées et de ce fait la répartition des prérogatives simple et claire : le projet pédagogique est du domaine du correspondant (appelé aussi enseignant référent) et les questions administratives et financières sont du ressort du service des relations internationales », comme l’indique une correspondante Erasmus de l’université d’Avignon.

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Au sein des universités de grande taille dont les sites sont éclatés sur le territoire, des relais administratifs sont souvent installés dans les composantes. Les étudiants désireux de s’engager dans une mobilité peuvent ainsi être conseillés, orientés et parfois rassurés, sans avoir besoin de traverser la ville. Parfois l’atomisation des sites, la diversité des filières ou des composantes a entraîné une grande diversité des pratiques en matière de coopération internationale, chacun fonctionnant en relative « autonomie ». Certaines universités viennent d’opérer une réorganisation pour aller vers plus de cohérence générale. Les actions initialement éclatées peuvent faire désormais l’objet d’un pilotage plus structuré et plus central ainsi que d’une mutualisation des moyens. La difficulté en la matière est de trouver le juste équilibre pour laisser place à l’initiative et en même temps s’assurer d’une cohérence globale des différentes actions et dispositifs déployés au sein de l’université en matière de mobilité.

Aujourd’hui, de nombreux SRI sont soit en phase de réflexion sur leur organisation, soit occupés à la mise en place d’une nouvelle organisation pour accompagner au mieux la volonté politique. Tous ces mouvements font suite aux évolutions des contextes national et européen avec la LRU, les investissements d’avenir er l’émergence des PRES.

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Les universités françaises ont pris conscience que leur positionnement à l’international devenait un enjeu crucial, et qu’elles devaient se doter de moyens adaptés. En effet, dans un contexte fortement concurrentiel, où les accords de coopération, surtout avec certains pays ou établissements de renom, se tendent, il est essentiel de mettre en avant ses atouts. La qualité de l’accueil et de l’intégration des étudiants et des enseignants étrangers a un impact sur les partenariats internationaux et les établissements y attachent de plus en plus d’attention.Ils développent à cet égard des initiatives diversifiées et originales favorisant l’intégration sociale, culturelle et académique des étudiants internationaux notamment à travers des dispositifs de parrainage et souvent avec l’aide des associations étudiantes.

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ZOOM SUR LA FONCTION DE CORRESPONDANT ERASMUS

Le correspondant « international » (souvent appelé Erasmus) au sein de la composante / filière joue un rôle essentiel. Il est chargé de susciter l’appétence pour la mobilité, d’aider l’étudiant à construire son parcours pédagogique, d’en assurer le suivi et de veiller à la reconnaissance des acquis. Il peut sensibiliser les jeunes aux coopérations de recherche internationale et à l’intérêt d’effectuer son séjour à l’étranger dans une université partenaire spécifique.Toutefois, on constate que l’appellation « correspondant international » recouvre une grande diversité de réalités.

Ainsi, on peut distinguer plusieurs types de correspondants : 1) Administratif 2) Pédagogique3) Géographique, sur une seule zone, voire un seul pays et une seule université4) en charge d’Erasmus uniquement5) en charge de l’ensemble des partenariats à l’international6) gérant les étudiants « sortants » uniquement ou les deux flux (entrants et sortants).

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• Mettre en place un contrat d’objectif et de moyen pour l’international (Université d’Auvergne - Clermont I) :

L’université d’Auvergne Clermont I a mis en place un Contrat d’Objectif et de Moyen (COM) pour accompagner sa politique volontariste en matière de relations internationales. Conclu entre l’équipe de gouvernance de l’université et la Présidence, il prévoit, comme son nom l’indique, des objectifs et des moyens notamment pour les actions liées à la stratégie internationale de l’université. Le COM, négocié par chaque composante avec la direction de l’université et inscrit dans le budget voté par le Conseil d’administration, définit les actions, les cibles chiffrées à atteindre, les indicateurs et les moyens alloués. L’université d’Auvergne a été une des premières universités à s’emparer de ce dispositif prévu par la LRU.

• Créer un conseil de politique internationale (Université Paul Cézanne Aix-Marseille III) :

L’université accorde une place essentielle à la politique internationale dans son projet d’établissement. Elle a ainsi mis en place en 2008 un conseil de politique internationale (CPI) présidé par le Président de l’université, et composé de la vice-présidente des relations internationales, de la Direction des relations internationales et des responsables d’UFR. Ce conseil est le lieu de débat, de réflexion et d’orientation pour décider des priorités en matière de stratégie des relations internationales.

• Etablir un comité de pilotage pour une synergie « International / Recherche » (Université Stendhal Grenoble 3)L’université Stendhal a mis en place un comité de pilotage stratégique pour l’international (COPISTRA) qui se réunit trois fois par an. Composé du vice-président des relations internationales, des services RI et recherche, de la direction de l’école doctorale et des responsables d’UFR, il a pour objet de développer les synergies entre les équipes de recherche et le service international.Cette instance est distincte du niveau opérationnel qui comprend une commission de sélection mensuelle composée du SRI et des coordinateurs pédagogiques. Elle a pour objet de sélectionner les étudiants et de décider de leur affectation à l’étranger qui est suivie au plus près par le SRI.

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• Recentrer le pilotage tout en étant plus proche des étudiants (Université Paul Cézanne Aix-Marseille III)La multitude et la dispersion des sites, la diversité des pratiques et des actions en matière de relations internationales au sein des trois facultés de l’université, dotées chacune d’une forte identité, ont constitué des défis à relever pour aller vers plus de cohérence générale et d’efficacité. C’est dans cet esprit de centralisation et de coordination générale que la réorganisation, actée en septembre 2010, s’est mise en place et est effective depuis janvier 2011.La Direction des relations internationales (DRI) composée de 15 personnes au total assure un rôle de pilotage général des actions internationales, initialement dispersées. Cette réorganisation a été une occasion de relocaliser la direction dans un lieu plus central, pour une meilleure visibilité par les étudiants. Cette volonté de pilotage général s’accompagne d’un réel souci de proximité avec les étudiants, concrétisé par la création de deux bureaux des relations internationales au sein des deux campus principaux. Ces relais administratifs, jugés essentiels au regard de la taille de l’université et de sa dispersion géographique, permettent à l’étudiant de disposer des informations relatives aux opportunités de mobilité et de bénéficier d’un conseil pour inscrire celle(s)-ci au mieux dans son cursus. Ces bureaux de proximité sont chargés de l’accueil et de l’envoi des étudiants.

• Renforcer sa visibilité et mutualiser les moyens (Université de Grenoble) :Le campus de Grenoble, avec près de 61 000 étudiants, regroupe les 3 universités grenobloises : Université Stendhal, Université Joseph Fourier, Université Pierre Mendès France ainsi que l’Institut National Polytechnique et l’Institut d’études politiques de Grenoble. L’université de Savoie située à Chambéry est également membre du PRES « Université de Grenoble » qui vise à rendre l’université plus lisible, notamment à l’international. C’est au niveau du PRES qu’un certain nombre d’actions et de partenariats sont menés. La Commission des RI de l’Université de Grenoble, composée des vice-présidents RI et des DRI des différentes universités membres, se réunit mensuellement pour décider d’actions conjointes : actions de promotion internationale (présence sur les Salons, notamment), programmes d’accueil (GUEST, France-Brésil) et signature de conventions dès qu’elles peuvent concerner plus d’un établissement.

• Savoir accueillir pour pérenniser ses partenariats (Université Stendhal Grenoble 3)L’université Stendhal apporte un soin particulier à sa politique d’accueil,

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gage de pérennité de ses partenariats, en déployant des actions diversifiées :- la participation au réseau « Jeunes ambassadeurs ». Organisé par les chambres de commerce et d’industrie locales et la région Rhône-Alpes, ce programme favorise l’accueil et l’intégration des étudiants étrangers dans la vie économique et culturelle de la région durant leur cursus. Les futurs ambassadeurs sélectionnés bénéficient d’un accueil sur mesure, d’informations spécifiques et de contacts privilégiés avec les décideurs économiques et institutionnels. En retour, ils ont pour mission de faire valoir leurs connaissances sur Grenoble dans leur pays d’origine, de répondre aux demandes des entreprises françaises, de favoriser et de faciliter leurs contacts avec les partenaires étrangers.- la mise à disposition d’un guide d’accueil disponible sur le site web de l’établissement réalisé pour l’ensemble des universités grenobloises. Ce type de guide tend à se déployer dans de nombreuses universités.- un projet de site Internet en anglais, parallèle et complémentaire aux pages relations internationales de l’université, en vue de développer l’attractivité de l’université au niveau international

Par ailleurs, au niveau du PRES Université de Grenoble, plusieurs initiatives favorisent l’intégration de près de 8000 étudiants étrangers sur les différentes universités et établissements du Campus. L’association Eponyme qui gère l’Espace de Vie Etudiante a créé API (Academic Programs International), un pôle d’intégration des étudiants internationaux qui propose une aide et un accompagnement dans les démarches administratives, des informations, de la documentation, des espaces de rencontres. Par ailleurs des initiatives associatives permettent d’optimiser l’accueil : - IntEGre (pour International Etudiants de Grenoble) est une association dynamique d’étudiants Grenoblois accueillant les étudiants internationaux à l’Université de Grenoble, et facilitant les échanges culturels par le biais d’activités, sorties, soirées et découvertes du patrimoine local et national ...- un dispositif de parrainage qui permet aux étudiants étrangers de se faire accompagner par un étudiant français à leur arrivée en France. L’essentiel de ce travail se fait donc au moment des rentrées universitaires.- Un système à vocation linguistique appelé « Tandem » qui consiste à mettre l’étudiant en contact avec une personne qui apprend sa langue.

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Chapitre3

Sensibiliser, informer, accompagner :les maîtres mots d’une mobilité réussie

[Note de la rédaction : l’analyse de ce chapitre s’est concentrée sur la mobilité Erasmus, les mobilités liées à la recherche n’entrent pas dans le champ de cette étude.]

L’une des missions principales d’un service des relations internationales est de développer l’appétence des étudiants pour la mobilité. Même si dans de nombreux cas, la demande est supérieure à l’offre, la promotion de la mobilité permet aux étudiants comme aux enseignants de mesurer sa plus-value et d’en signaler les passages obligés. Ainsi les missions de promotion et d’information prennent une place toute particulière dans les activités des SRI. Les instruments disponibles sont à la fois nombreux et suffisamment diversifiés pour toucher des publics complémentaires.

Les pages internationales des sites Internet des universités sont accessibles au plus grand nombre et présentent en général les possibilités de mobilité, les établissements partenaires, le mode opératoire pour déposer sa candidature ou encore des témoignages d’anciens étudiants ayant réalisé une mobilité.

Les SRI organisent également de très nombreuses réunions, de la réunion de pré-rentrée des différentes filières à la réunion d’information générale, organisée en principe au début du second semestre, en présentant de façon plus précise les principes du programme Erasmus et ses modalités.

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C’est lorsqu’elle est réalisée par les enseignants, pendant leurs cours, que la promotion de la mobilité internationale est la plus efficace. La parole de l’enseignant a une portée plus importante que n’importe quelle brochure ou site Internet. Elle assure et rassure sur le fait que l’année passée à l’étranger constitue un atout et qu’elle sera pleinement reconnue. Mais pour cela, il est nécessaire que les enseignants soient eux-mêmes convaincus ce qui n’est pas encore toujours le cas. A ce titre, la promotion de la mobilité enseignante prend tout son sens.

Enfin, les conseils individualisés permettent d’informer les candidats au départ mais aussi de vérifier leur motivation et de s’assurer de l’existence d’un vrai projet. L’écoute et la disponibilité des correspondants, bien que chronophage, constituent, selon les étudiants, des conditions déterminantes pour garantir le départ et une mobilité réussie.

Si le programme Erasmus est maintenant connu et est un programme de référence en matière de mobilité, il pèse sur lui encore de quelques défauts de jeunesse qu’une bonne promotion peut atténuer, voire faire disparaître. Ainsi, le programme est parfois perçu comme trop festif et pas assez académique. Le long- métrage « l’Auberge espagnole » a véhiculé cette image, même si paradoxalement il a largement contribué à la notoriété d’Erasmus auprès du grand public. En effet, certains étudiants mettent en place une stratégie d’évitement en estimant avoir plus de chance d’obtenir la validation de leur année en allant à l’étranger plutôt qu’en restant dans leur université d’origine. Ces stratégies nuisent à l’image du programme, en particulier aux yeux des enseignants. La reconnaissance de la mobilité représente également un enjeu majeur dans la mise en œuvre du programme Erasmus. Théoriquement la reconnaissance de la mobilité étudiante est assurée grâce au système ECTS (European Credits Transfer System), mais il existe encore, parfois, une mauvaise utilisation de ces crédits.

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• Régler les questions administratives, un préalable (Université de Pau et des Pays de l’Adour) :

Dans chaque UFR, il existe une personne qui est chargée des questions administratives pour la mobilité (en complément des questions pédagogiques traitées par le correspondant Erasmus de la composante).Tous les candidats au départ reçoivent une fiche « étudier en Europe, programme Erasmus en 10 leçons » qui récapitule toutes les étapes de préparation à une mobilité. Elle constitue également un élément rassurant pour les familles.L’étudiant reçoit également une liste croisant les universités partenaires, l’UFR et la discipline avec le courriel de l’enseignant français avec lequel le candidat intéressé doit prendre contact.Outre la fiche pratique, la mise en place d’une « fiche logement » est très appréciée. L’hébergement est souvent une préoccupation logistique mais aussi financière de l’étudiant et de ses proches. La fiche logement permet ainsi de recueillir des informations pratiques sur le logement des étudiants revenus de mobilité (précisant leurs coordonnées) pour en faire bénéficier les candidats au départ.

• Créer des centres de ressources linguistiques, clé de voûte de la préparation (Université François-Rabelais de Tours) :

Les Centres de Ressources en Langues (CRL), créés en 2008, et au nombre de 4 actuellement, ont connu un vif succès et constituent un facteur d’explication de la montée en puissance de la mobilité sortante selon M. Giacometti (VPRI). L’Université prévoit leur déploiement sur de nouveaux sites pour permettre à tous les étudiants et personnels d’y avoir accès.Ces centres permettent à chaque étudiant d’étudier à son rythme et à son niveau grâce à des supports multimédia. L’enseignant établit une analyse des besoins de l’étudiant au cours d’un entretien individuel puis il définit un programme lui permettant de progresser à son rythme. L’étudiant, alors maître de son apprentissage, travaille en autonomie guidée. Des séances de conversation ou débats aident à pratiquer la langue orale. Ce dispositif souple permet aux candidats au départ d’être préparés et confortés dans leur pratique d’une langue étrangère avant un départ hors de l’hexagone.

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• Préparer et réussir sa mobilité grâce à une UE libre (Université François-Rabelais de Tours)

L’université François Rabelais de Tours a mis en place une unité d’enseignement (UE) libre « préparer et réussir sa mobilité internationale» ouverte à tous ceux qui projettent une mobilité. Elle prévoit notamment des cours de préparation linguistique en anglais ou en espagnol et un module d’interculturalité ainsi qu’une implication en tant que « parrain » d’un étudiant étranger. L’UE de 23 heures sur le semestre est créditée de 3 ECTS. Environ 60 étudiants participent chaque semestre à cette UE (40 pour la langue anglaise et 20 pour l’espagnol).Par ailleurs, l’université promeut auprès des futurs étudiants Erasmus les Cours Intensifs ERASMUS de Langue (CIEL) qui permettent de préparer au mieux leur séjour tant sur le plan linguistique que culturel lorsque les mobilités s’effectuent vers un pays dont la langue est peu diffusée et enseignée.

• Préparer à la mobilité internationale avec une UE dédiée (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse)

L’UAPV a mis en place une UE d’ouverture « préparation à la mobilité internationale » en 2006 pour les étudiants de licence ayant un projet de période d’études à l’étranger l’année suivante. Cette unité d’enseignement, facultative, est composée de cours magistraux et d’un travail personnel des étudiants.Les objectifs poursuivis sont de :- construire son projet personnel de mobilité internationale

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- favoriser une intégration réussie dans le pays et l’université d’accueil- favoriser une intégration sociale dans le pays d’accueil- développer son autonomie- rendre conscient le candidat à la mobilité des enjeux de la rencontre interculturelle- tirer profit de cette expérience de mobilité internationale pour devenir un médiateur interculturel (tel que défini par le cadre européen de compétences pour les langues).

• Informer, suivre et échanger grâce aux réseaux sociaux (Université Stendhal Grenoble 3)

Les réunions d’information ciblées, organisées dans toutes les UFR conjointement avec le(s) correspondant(s) pédagogique(s) et le service des relations internationales, dès la L1, sont déclinées par zones géographiques pour donner une information précise sur les universités partenaires et leur offre de formation respective. A cela s’ajoutent des rappels lors de cours magistraux, des courriels ciblés informant des accords interuniversitaires, des affiches etc…L’information est également largement relayée auprès des responsables de formation.Deux dispositifs originaux ont été mis en place par l’UFR Etudes anglophones : - un moment de rencontre conviviale entre les étudiants sortants et ceux qui viennent de rentrer de leur mobilité- une page Facebook pour les étudiants sélectionnés afin de communiquer avec ceux qui sont sur place. C’est l’occasion pour les candidats au départ d’avoir une information directe par leurs pairs, tant sur le plan pédagogique que sur les aspects logistiques. Créée cette année et gérée par les étudiants, cette page est très active et est appréciée des jeunes.Le suivi administratif assuré par le SRI complète celui exercé par le correspondant pédagogique en fonction des besoins des étudiants. Il s’opère généralement par mail et est souvent lié au contrat d’étude. Une initiative innovante a été mise en place en 2011 dans la filière études anglophones. Il s’agit d’un suivi via Skype pour les étudiants désireux d’échanger avec leur responsable pédagogique. Cette initiative, qui permet de maintenir le lien, est très bien accueillie par les jeunes.

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• Sélectionner en toute transparence (Université Montesquieu - Bordeaux IV)

L’université Montesquieu – Bordeaux IV a su mettre en place un système de sélection parmi les plus transparents et les plus objectifs grâce à une sélection entièrement gérée par la DRI.

Le dossier de candidature est évalué par la DRI selon 2 critères : académique, pour 60% de la note, et linguistique, pour 40% de la note.Pour la note académique, il faut tout d’abord que le semestre 1 de l’année en cours soit validé. Chaque semestre est noté sur 300 points. Pour chacun des semestres, à la note sur 300 sont ajoutés 5, 10 ou 15 points selon la mention AB, B ou TB, ou sont retranchés 2, 4 ou 8 points selon que l’étudiant a été ajourné, ajourné mais accepté à continuer ou qu’il a redoublé.

Pour la langue, une note inférieure à 10/20 est éliminatoire.

La DRI établit un classement avec les notes compilées et organise une réunion de pré affectation au mois d’avril. Les étudiants choisissent leur destination au fur et à mesure de leur classement et selon les choix qu’ils avaient faits. En juillet, une dernière réunion permet aux étudiants partants de rencontrer ceux qui rentrent d’une mobilité. C’est l’occasion d’échanger les bonnes adresses, les bons plans et autres astuces pour mieux s’intégrer une fois arrivé sur place.

Enfin, pour la reconnaissance à leur retour, c’est le SRI qui s’occupe de la conversion des notes. Ils utilisent pour cela un tableau de conversion et ont très peu de réclamations de la part des étudiants.

• Accompagner grâce à des relais dans les composantes (Université de Savoie)

Un travail important d’accompagnement des relais dans les composantes a été mené par la DRI sur le contrat d’études avec des réunions spécifiques soulignant l’importance du document (auprès des étudiants et des enseignants). Il a permis d’observer de grosses améliorations et notamment une réduction du pourcentage de contrats d’études mal complétés passant il y a 8 ans de 50% à moins de 5% aujourd’hui. La question se pose de décentraliser à nouveau ces contrats d’études.Ce travail a aussi apporté aux étudiants une relation de proximité avec la DRI et a développé une réelle confiance dans l’encadrement qui leur était proposé.

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Université d’Avignon et des pays de Vaucluse (UAPV)Elena, étudiante en L3 communication ayant réalisé une mobilité à l’université de La Haye

« l’expérience est très enrichissante d’un point de vue culturel mais aussi académique. C’est l’occasion de suivre des cours qui n’existent pas dans mon université d’origine et qui apportent une plus-value à ma formation ».

CITATIONS

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Chapitre4

Le financement : une question centrale pour la mobilité internationale

Les bourses Erasmus, dont le montant a légèrement augmenté en 2011-12 (160 euros/mois), ont pour objet d’être un cofinancement du surcoût engendré par une période d’études ou de stage réalisée dans un pays européen plutôt qu’au sein de l’Hexagone. Outre la bourse elle-même, les étudiants Erasmus bénéficient de la gratuité d’inscription dans l’université partenaire, ce qui représente en fonction des pays, une économie substantielle. En cours d’année, l’Agence 2e2f procède à une redistribution des fonds non utilisés (due notamment à des annulations de mobilités par rapport à la candidature). La bourse de l’étudiant peut ainsi augmenter de quelques dizaines d’euros par mois. Ce supplément constitue en général une bonne surprise pour les étudiants, mais ne peut être prévu au moment du départ ou même de la préparation.

Quelques rares universités rencontrées ont indiqué qu’elles ne disposaient pas d’un nombre suffisant de bourses et que certains de leurs étudiants bénéficiaient uniquement du statut Erasmus (la gratuité de l’inscription et la reconnaissance académique). D’une manière générale, les universités déclarent que le niveau de bourse Erasmus ne doit pas être revu à la baisse afin de rester significatif même si des cofinancements permettent d’abonder ce montant.

Des bourses complémentaires existent dans les différentes régions françaises, elles sont délivrées par le Conseil Régional dans toutes les régions visitées, le Conseil Général et la Mairie parfois, et des fonds universitaires spécifiquement dédiés plus rarement. A cela s’ajoutent les bourses délivrées par le Ministère de l’enseignement supérieur : bourses de mobilité internationale (400 euros par mois) pour les boursiers sur critères sociaux.

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En effet, les cofinancements ont augmenté sensiblement ces dernières années, ils représentent des enveloppes conséquentes, notamment déployées par les Régions. Toutefois certaines universités se préoccupent aujourd’hui du tassement des fonds octroyés alors même que le nombre de candidats au départ s’accroît. La réforme des collectivités territoriales donne peu de visibilité sur le devenir de ces financements et on constate que dans certaines régions les conditions d’éligibilité se durcissent. Par exemple, en Champagne-Ardenne, la bourse de la Région ne sera plus cumulable en 2011 avec la bourse Erasmus ; en Rhône-Alpes, les conditions d’attribution sont également resserrées. Certaines aides, émanant notamment des conseils généraux, ont été suspendues, ces derniers se recentrant sur leur cœur de mission. C’est un mouvement de fond qui a été ressenti assez largement dans les visites et dont il faudra mesurer l’impact sur la mobilité.Au global, ces financements complémentaires, souvent octroyés sur critères sociaux (ce qui n’est pas le cas pour Erasmus) permettent aux étudiants de milieux modestes de partir étudier à l’étranger dans de bonnes conditions. De tels cofinancements n’existent pas dans tous les pays, ils ont un rôle de promotion de l’équité sociale.

La richesse des dispositifs à l’œuvre sur les territoires et leur plus-value ne doit pas cacher l’extrême hétérogénéité des montants des bourses, des conditions d’éligibilité, des modus operandi d’une région à l’autre. Un étudiant présentant le même profil a peu de chances de recevoir exactement la même aide selon la région et le département dans lequel il réside. Il existe toute une palette de dispositifs qui vont d’une logique décentralisée où l’université joue un rôle d’informateur et l’étudiant effectue des demandes individuelles auprès des organismes financeurs, à une logique parfaitement intégrée, dite de « guichet unique » où l’université intègre et gère les différentes sources de financement.

Dans le premier cas, la Région, le Conseil Général et les autres contributeurs gèrent leurs propres financements, notifient et affectent les bourses aux jeunes. Dans le dernier cas, ils octroient l’enveloppe globale à l’université qui délivre les fonds, en fonction des critères établis par ceux-ci et leur rend compte. La charge administrative pour l’université n’est évidemment pas la même dans un cas comme dans l’autre.

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En général, les établissements essaient d’articuler au mieux toutes ces sources de financement dans un souci d’équité et apprécient la liberté qui leur est donnée d’attribuer les bourses Erasmus à leur guise : par exemple en les concentrant sur les étudiants non bénéficiaires d’autres financements. Malgré ces dispositifs, certains étudiants pensent qu’une mobilité à l’étranger est coûteuse, et de ce fait s’autocensurent, estimant que ce type d’expérience n’est, au regard de leurs moyens, pas pour eux.

Quelques universités sont préoccupées en ce qui concerne l’accès de la mobilité pour les étudiants issus des classes moyennes qui, dans la plupart des cas, bénéficient uniquement d’une bourse Erasmus, insuffisante pour partir à l’étranger plusieurs mois. Certaines universités constatent qu’en conséquence ce sont soit les jeunes issus de milieux aisés qui bénéficient d’une mobilité internationale car le surcoût, ne constitue pas un frein, soit ce sont les élèves boursiers sur critères sociaux, cumulant plusieurs sources de financement (Erasmus, bourse sur critères sociaux, bourse de mobilité internationale du ministère de l’enseignement supérieur et bourse régionale, voire départementale).

Le choix de destination au regard du standard de vie constitue aussi un élément déterminant pour de nombreux étudiants interrogés. Au-delà de l’attrait du pays et de son intérêt académique, le niveau de vie et le coût estimé du séjour constituent des éléments importants de prise de décision. En fonction des financements dont il dispose, l’étudiant peut envisager une mobilité dans un pays plutôt qu’un autre. Les étudiants rencontrés partis vers des destinations moins courues ont ainsi fait part de leur grande satisfaction en termes de qualité de vie mais aussi de découverte culturelle et d’intérêt académique. Ils deviennent de bons ambassadeurs pour promouvoir ces universités partenaires.

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• Financer la mobilité grâce à une fondation (Université d’Auvergne - Clermont I) :

L’université d’Auvergne a mis en place un dispositif d’incitation à la mobilité avec un système d’aide financière abondé par le budget relations internationales de l’université et la Fondation de l’Université d’Auvergne. Inaugurée à Clermont-Ferrand le 20 juin 2008 par Valérie Pécresse, la Fondation, une des premières en France, a mis en place des aides financières destinées à renforcer la mobilité des étudiants (du DUT au doctorat), des post-doctorants et des enseignants-chercheurs de l’Université d’Auvergne. Ces bourses de mobilité s’adressent principalement aux étudiants non-boursiers ne pouvant bénéficier des aides financières classiques. L’attribution des aides est effectuée en fonction de la qualité du dossier pédagogique pour privilégier l’excellence. Les étudiants bénéficiaires se voient attribuer jusqu’ à 400 euros mensuels dans le cadre de leur mobilité internationale. Les post-doctorants et les enseignants-chercheurs de l’Université d’Auvergne peuvent disposer d’une aide allant jusqu’à 3000 euros annuels.

• Mettre en place un guichet unique pour les financements, l’exemple aquitain : Aquimob (Université de Bordeaux)

Le dispositif Aquimob (Aquitaine Mobilité) est né d’une volonté partagée du Conseil Régional d’Aquitaine, de l’université de Bordeaux et de l’université de Pau et des Pays de l’Adour. L’objectif principal est d’articuler au mieux les aides régionales et les autres financements de mobilité. Aquimob regroupe donc l’ensemble des bourses de mobilité disponibles :- Bourses Erasmus versées par l’Agence 2E2F aux établissements d’enseignement supérieur - Bourses de mobilité du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche versées par le CROUS ;- Bourses Aquitaine Cap Mobilité de la Région Aquitaine ;- Bourses propres aux établissements d’Enseignement supérieurAvant de commencer les démarches, il faut que l’étudiant mette en place un projet pédagogique de mobilité d’étude ou de stage avec l’aide du SRI de son établissement. Il doit ensuite compléter un dossier sur le site Internet du dispositif et retourner le dossier par voie postale avec les pièces justificatives. Les mobilités doivent s’inscrire dans le cadre d’Erasmus ou d’autres programmes de mobilité (CREPUQ, mobilité sous convention, mobilité individuelle avec application du système ECTS...). Il y a trois périodes

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de dépôt, approximativement de juin à septembre ; de novembre à janvier et de mars à mai.Le critère principal d’attribution dépend des conditions de ressources du foyer fiscal de l’étudiant ainsi que d’une règle de non-cumul.

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Université de Reims (URCA)M. Gellé, Vice-Président CEVU chargé des relations internationales déclare

« l’international n’est pas un programme mais une culture à développer dans l’université à tous les niveaux ».

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Chapitre5

La mobilité ? Les enseignants et les personnels administratifs aussi

La mobilité des personnels enseignants (depuis 1997) et administratifs (depuis 2007) n’est pas aussi « naturelle » que la mobilité étudiante, elle peut se réaliser au sein d’une université bien sûr, mais aussi d’une entreprise. Le principal problème étant la reconnaissance, tant pour les enseignants que pour les personnels BIATSS.

En 2010-2011, 2480 enseignants français sont partis dans ce cadre. Au cours des entretiens, la plupart des enseignants rencontrés ont fait le lien direct entre mobilité enseignante et étudiante. Même si ces deux types de mobilités ont des objectifs et des logiques différentes, elles apparaissent corrélées. Les enseignants ont souvent précisé que la mobilité enseignante restait le fait d’un « noyau dur d’enseignants », très volontaires. Ils ont un rôle déterminant dans la mobilité étudiante en tant que « prescripteur » de cette expérience. Ce sont eux qui mettent en place les partenariats entre leur université et d’autres établissements européens. Ce sont eux encore, souvent, qui interviennent en tant que coordinateur et qui participent à la sélection des étudiants. Ils vont déterminer les cours qu’ils vont suivre, les modules à valider pour une reconnaissance académique à travers les ECTS. C’est pourquoi, la mobilité enseignante est souvent encouragée et est décrite comme intéressante à plusieurs niveaux : - les enseignants rompus à la mobilité sont plus à même de décrire et de promouvoir les apports qui peuvent être « tirés » d’une telle expérience ;

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- la connaissance de l’université partenaire, de ses cursus et des équipes sur place permet de fournir aux jeunes une information fine et contextualisée. Ces expériences favorisent un relationnel de qualité avec les pairs européens et permettent également d’échanger sur les pratiques pédagogiques, et d’aplanir les éventuelles difficultés de reconnaissance académique ;- La mobilité enseignante permet des partenariats plus approfondis et plus solides qui peuvent déboucher sur la mise en place de « co-diplômation » ou doubles-diplômes.

La mobilité des administratifs, quant à elle, est décrite comme indispensable pour consolider la culture internationale de l’établissement. Elle est également perçue comme un moyen d’améliorer la compréhension et, de facto, l’accueil des étudiants entrants par les responsables administratifs des différentes composantes. En 2010-2011, 466 personnels administratifs ont réalisé une mobilité qui leur a permis de :- Acquérir des connaissances ou des savoir-faire, ainsi que des compétences utiles dans leur travail actuel et dans leur développement personnel ;- Aider au développement de la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises.La mobilité peut prendre différentes formes : courte période de détachement, visite d’observation en situation de travail, visite d’études, participation à un atelier ou une conférence, etc.

Si la plus-value d’une mobilité est reconnue, qu’elle soit enseignante ou destinée au personnel administratif, elle se heurte à quatre freins : - La disponibilité : les emplois du temps et les plannings sont chargés, les enseignants ne peuvent pas se faire remplacer et doivent rattraper leurs cours, les administratifs sont parfois dans l’incapacité de déléguer ou ne peuvent pas être déchargés. De plus, pour les enseignants, la « semestrialisation » semble avoir encore compliqué les choses. Certains enseignants interrogés estiment aussi que les heures d’enseignement effectuées dans le cadre d’Erasmus devraient être prises en compte dans les heures de service et prônent une flexibilité accrue pour ce type de mobilité.

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- La maîtrise des langues étrangères : En fonction de la nature de la mission, le niveau de compétences linguistiques requis peut différer. En effet, une mission d’enseignement à l’étranger nécessite une meilleure maîtrise linguistique qu’un stage d’échanges ou d’observation.

- L’aspect financier : Le montant des subventions a été diminué en 2009 au regard d’une demande croissante , elles sont jugées insuffisantes pour couvrir ce type de mobilité.

- La reconnaissance : c’est l’un des principaux freins dans la mesure où aucune reconnaissance n’est formalisée, comme elle peut l’être pour les étudiants avec les crédits ECTS. Un personnel administratif de retour de mobilité avec de nouvelles compétences n’a souvent pas de reconnaissance formelle (financière ou en termes de responsabilité). De la même façon, aucune reconnaissance n’est mise en place pour les enseignants malgré les apports pour l’établissement.

Ainsi, les enseignants sont davantage enclins à partir dans le cadre d’accords de recherche car ceux-ci sont valorisés dans le parcours d’enseignant-chercheur et ils disposent de crédits plus intéressants.

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La mobilité des enseignants et du personnel administratifs souffre donc de plusieurs freins et parfois d’un faible engagement de la part de l’université, mais tous ceux qui en ont fait l’expérience témoignent de sa plus-value, tant d’un point de vue personnel que pour l’université et les étudiants.

>ZOOM SUR LES POSSIBILITÉS DE MOBILITÉ POUR LES ENSEIGNANTS

Erasmus permet aux enseignants chercheurs d’effectuer une période d’enseignement d’une durée de 1 jour (au moins 5 heures d’enseignement) à 6 semaines dans un établissement d’enseignement supérieur d’un autre pays participant au programme EFTLV.Une durée minimum de 5 jours ouvrables est fortement recommandée. Les objectifs des missions d’enseignement Erasmus sont les suivants:• encourager les établissements d’enseignement supérieur à élargir et à enrichir l’éventail des cours qu’ils offrent, ainsi que leur contenu ;• permettre aux étudiants qui ne sont pas en mesure de participer aux programmes de mobilité de bénéficier des connaissances et de l’expertise des enseignants d’établissements d’enseignement supérieur établis dans d’autres pays européens;• promouvoir l’échange d’expertise et d’expériences concernant les méthodes pédagogiques;• créer des liens entre établissements d’enseignement supérieur et entreprises ;• motiver les étudiants et les équipes à devenir mobiles et à les assister lors de leur préparation à la mobilité

Les missions d’enseignement peuvent être effectuées par le personnel enseignant des établissements d’enseignement supérieur ou par du personnel invité d’entreprises. Dans tous les cas, les activités des personnels effectuant une mission d’enseignement doivent être intégrées dans le cursus de l’établissement d’accueil.

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ZOOM SUR LES POSSIBILITÉS DE MOBILITÉ DES PERSONNELS

Cette mobilité s’adresse à tout personnel d’un établissement d’enseignement supérieur (personnels enseignants, administratifs, techniques, etc.). Elle leur permet d’effectuer, sur une durée d’une à six semaines, une mobilité de formation dans un établissement, une entreprise ou un organisme de formation d’un autre pays d’Europe. La mobilité dure de 1 à 6 semaines vers une entreprise ou un établissement d’enseignement supérieur dans un autre pays européen.

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Université François Rabelais de Tours Thomas parti en Suède déclare

« la mobilité m’a changé, je me sens plus européen depuis mon séjour, ça ouvre de nouveaux horizons qu’on n’aurait pas imaginés au départ ».

Sophie partie en Pologne « Cette expérience a été décisive pour mon recrutement au CNRS ou je suis désormais chargé des projets internationaux ».

CITATIONS

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• Mettre en place un modèle de convention pour une coopération pérenne (Université de Reims Champagne Ardennes) :

Le service des relations internationales de l’URCA soucieux de structurer au mieux les expériences transnationales des enseignants a établi un modèle de convention pour les aider à monter leur projet et à l’inscrire dans le cadre d’une coopération plus globale et pérenne. Les coordinateurs et correspondants rencontrés indiquent que « la mobilité internationale apparaît comme un objectif explicite de la politique de l’université et qu’une dynamique est ressentie depuis 3-4 ans. Les mentalités évoluent ».

• Accueillir des enseignants chercheurs pour inciter les siens à être plus mobiles (Université Panthéon-Assas Paris 2) :

La mobilité enseignante est réellement encouragée au sein de l’université. Les enseignants sont très mobiles notamment pour la participation à des colloques, la recherche et dans une moindre mesure dans le cadre d’Erasmus. Toutefois, la mobilité Erasmus enseignante a augmenté de 45,5 % entre 2005-06 et 2009-10 passant de 11 personnes à 16. Tous les enseignants rencontrés ont d’ailleurs participé à une ou plusieurs mobilités à l’étranger au cours des cinq dernières années. La politique d’accueil des enseignants chercheurs européens ou internationaux est également très dynamique et apparaît comme un stimulus important pour favoriser la mobilité sortante des enseignants et des étudiants.

• Favoriser la mobilité des personnels administratifs (Université François-Rabelais de Tours) : La mobilité du personnel administratif dans le cadre d’Erasmus s’est fortement développée à partir de 2008 / 2009 passant de 3 personnes à 14 personnes concernées en 2009-10 dans différents services : valorisation, scolarité, audiovisuel, responsables de stages etc.Le service des relations internationales abonde le financement dédié à ces mobilités que l’université entend encore déployer. Toutefois, elle doit lever les freins liés à la disponibilité et aux compétences linguistiques des personnels concernés. Pour y remédier l’université indique qu’il peut être fructueux de coupler les visites avec des mobilités enseignantes et étudiantes.

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• Considérer la mobilité comme un outil de management des ressources humaines (Université d’Angers) :

La mobilité des administratifs s’est beaucoup développée suite à des interventions du VPRI lors de réunions administratives, à la demande du Directeur Général des Services. Désormais ce type de mobilité est « entrée dans les mœurs ». De nombreux services ont fait cette expérience : service communication, reprographie, SCUIO, responsable administratif de la composante de droit, service hygiène & sécurité et service juridique. Toutefois, la barrière linguistique reste la difficulté mise en avant pour ce public ; l’université envisage de mettre en place un soutien en anglais dédié pour surmonter ce frein.

Etre mobile pour enseigner, mais pas seulement (Université de Nancy 2) :

Les enseignants de l’université de Nancy 2 savent valoriser leur mobilité d’enseignement. Au-delà bien sûr de la plus-value à enseigner à l’étranger et dans une langue étrangère, souvent couplée à l’accueil d’un collègue de l’université partenaire, les enseignants nancéens mettent à profit leur séjour pour ramener un peu plus qu’une expérience personnelle. Ainsi ils profitent de leur visite pour rencontrer leurs étudiants en mobilité dans l’université partenaire, mais surtout ils font du démarchage d’entreprises pour trouver de futurs lieux de stage pour leurs étudiants.

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Chapitre6

La mobilité, c’est l’affaire de tout le territoire

Partout, les collectivités territoriales sont fortement impliquées pour faire rayonner l’enseignement supérieur et l’université. Que cela soit sur leur territoire ou au niveau international, leurs actions dépassent le simple soutien financier. De nombreuses initiatives sont mises en place conjointement ; l’université et ses étudiants constituant en effet le devenir du territoire et le terreau de futures compétences pour le bassin d’emploi.

Pour les collectivités, il s’agit de faire rayonner le territoire (ville, département ou région), de développer l’attractivité de l’établissement et également de marquer l’attention qu’elles portent à la jeunesse à travers leurs actions. L’accompagnement financier, développé dans tous les territoires visités est jugé essentiel par tous les établissements consultés mais d’autres initiatives sont à souligner. On distingue ainsi différentes initiatives assez répandues de « liaison secondaire-supérieure » (Journées Portes ouvertes intégrant la présentation des opportunités de mobilité internationale, participation au Salons de l’étudiant en région…) jusqu’à des initiatives plus originales spécifiquement dédiées à mettre en lumière la politique d’ouverture internationale de l’établissement (« forum annuel sur la mobilité internationale » organisé avec les collectivités territoriales et le monde économique à Avignon, « Quinzaine des ambassadeurs européens » ou « Journée internationale de l’étudiant » à Reims).

Certains établissements sont soucieux notamment d’articuler leurs actions avec les priorités de la région ou de la ville notamment en ce qui concerne le ciblage de destinations (régions prioritaires, jumelages etc.).

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• Fédérer autour d’événements festifs (Université de Reims)

Initiée par le CRIJ il y a 3 ans, en collaboration avec le Rectorat, la Région et l’Université, la « Quinzaine des ambassadeurs européens » a pour objectif de sensibiliser les lycéens à la plus-value d’une mobilité européenne. Une quarantaine de lycées demandent chaque année la venue d’une délégation composée d’un expert et d’ambassadeurs Erasmus (étudiants entrants).La « Journée internationale de l’étudiant », organisée chaque année en mai, par l’Université en partenariat avec le CRIJ, la Ville de Reims, la médiathèque, la ludothèque d’Épernay, le club de pétanque de Reims, le Conseil régional et les associations étudiantes a pour objet de sensibiliser tous les Rémois à l’interculturel. C’est désormais un rendez-vous incontournable.

• Valoriser l’expérience internationale (Université de Lille 1)

Une manifestation intitulée « Blériot » est mise en place chaque année. Il s’agit d’un évènement festif de grande ampleur sous le haut patronage du président du Conseil régional et permettant de réunir les anciens bénéficiaires d’une mobilité internationale et d’une bourse Blériot et les candidats au départ.Fort du succès de cette initiative, une réflexion est en cours pour « décentraliser » ce type d’évènement dans les différents secteurs géographiques permettant notamment d’être au plus près, géographiquement parlant, des jeunes. Un « blog Blériot », abrité sur le site internet du Conseil régional, permet par ailleurs aux bénéficiaires d’exposer librement leur ressenti concernant leur expérience internationale. Il est largement consulté par les candidats au départ.

• Faire des étudiants entrants Erasmus des ambassadeurs du programme dans les lycées (Université d’Auvergne, Clermont 1)

Le Conseil régional d’Auvergne a mis en place un dispositif original depuis une quinzaine d’années afin d’améliorer l’attractivité internationale du pôle universitaire auvergnat et l’ouverture des lycées au monde : la mise à disposition d’étudiants étrangers auprès des lycées publics et privés de la région. Pour les étudiants étrangers accueillis au sein d’une université auvergnate, ce programme leur permet de dispenser des cours de leur langue maternelle (uniquement anglais, espagnol, italien et allemand) sur la base de 7 heures hebdomadaires et de disposer d’un financement significatif (de 400 euros à 530 euros mensuel ainsi que la couverture de leurs frais de déplacement). Le budget total est de 200 000 euros pour 60 étudiants

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bénéficiaires par an, essentiellement sous convention Erasmus. Les étudiants sélectionnés par la Région sont ainsi des ambassadeurs du programme dans les établissements secondaires auvergnats y compris les plus reculés. Ils peuvent développer les compétences linguistiques et culturelles des lycéens mais aussi leur appétence pour la mobilité. Pour constituer les équipes entre établissements bénéficiaires et étudiants nouvellement arrivés, la Région organise une grande réunion qui permet de mettre en contact l’étudiant et le professeur coordinateur du lycée. Cette initiative, très appréciée par les étudiants et par les lycéens, rencontre un succès grandissant depuis sa mise en place.

• Rendre sa ville attractive et s’impliquer (Clermont-Ferrand)

La municipalité de Clermont-Ferrand est impliquée, par l’intermédiaire de sa mission des relations internationales, dans l’aide à la mobilité internationale des clermontois et l’accueil des étudiants étrangers. Elle propose ainsi une aide financière à la mobilité et organise par ailleurs, chaque année, le rallye des étudiants étrangers leur permettant de découvrir la ville. Cette manifestation qui s’inscrit dans la semaine « Clermont fête ses étudiants », remporte un grand succès et permet aux étudiants de s’intégrer plus rapidement et de lier des contacts.

• Accueillir des étudiants étrangers sur un territoire (Université de Savoie)

En plus du Conseil régional et de l’APS (Assemblée des Pays de Savoie), l’université de Savoie travaille en étroite articulation avec les collectivités et la société civile qui contribuent à l’accueil des étudiants étrangers à travers des événements diversifiés :- « Le Tour du monde au Manège » : il s’agit de la plus grosse opération publique de la ville qui se tient sur deux jours en mars et représente la première manifestation étudiante et multiculturelle du territoire. C’est un événement annuel organisé au centre de congrès de la ville depuis 1997 avec le soutien de l’Office de tourisme et de la Ville, au cours duquel les étudiants Erasmus de l’Université présentent au grand public (5000 à 6000 visiteurs) leur pays d’origine sous un angle choisi : sportif, musical, politique, etc. Un concours détermine quel sera le pays mis à l’honneur l’année suivante. L’inspection académique est également associée, avec la venue de classes et l’organisation d’activités à l’intention de ces dernières.- Une soirée « Welcome Party » organisée pour l’accueil des étudiants étrangers avec le technopôle Savoie Technolac.

C h a p i t r e 6

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- L’opération « Parrains du monde » organisée par le Conseil Général 73 qui permet chaque année à une quarantaine d’étudiants étrangers, en contrat de stage quadripartite (étudiant, université, conseil général, collège ou lycée d’accueil), de donner des cours de langues ou de parler de leur pays dans plus d’une trentaine d’établissements secondaires du département de la Savoie. L’objectif de cette opération est triple : favoriser l’apprentissage des langues et la découverte d’autres cultures pour les collégiens savoyards, assurer une meilleure intégration des étudiants étrangers de l’Université de Savoie et mettre en place des actions de sensibilisation auprès d’un large public.

• Renforcer les coopérations internationales des collectivités par le financement de la mobilité (Université de Bordeaux)

Les accords qui lient mobilité et coopération sont également de plus en plus liés aux priorités/actions de la coopération décentralisée des collectivités territoriales. L’un des avantages réside dans la possibilité d’obtenir des financements pour les mobilités vers ces destinations.

• Analyser et valoriser son engagement régional (Ile de France)

La région Ile de France a, pour fêter ses 10 ans d’accompagnement de la mobilité internationale à travers son dispositif AMIE (Aide à la mobilité internationale des étudiants), édité un livret recensant le profil des 15 000 Franciliens qui ont pu bénéficier de l’aide régionale pour partir dans le cadre d’Erasmus ou d’autres dispositifs depuis une décennie. Ce guide propose une vision détaillée, à travers des analyses par établissement, des dix premières années de cet engagement régional, répondant à une demande en forte croissance, avec un budget qui a été multiplié par presque 10 passant de 750 000 euros à 7,2 millions d’euros.

• Mettre en place des « bourses municipales Erasmus » (Paris)

La ville de Paris apporte un soutien financier intitulé « bourses municipales Erasmus » aux étudiants de la capitale participant à ce programme. Près de 1 000 étudiants sont aidés chaque année. L’objectif est de faire de Paris un pôle d’excellence en matière d’enseignement supérieur. Par ailleurs, la ville de Paris participe financièrement, avec le CROUS, à une politique de développement du logement étudiant, qui constitue une véritable problématique sur la capitale, notamment pour les étudiants Erasmus entrants.

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> CONCLUSIONEt après ?

De manière générale, on observe auprès des universités rencontrées une convergence en matière de politique des relations internationales en ce qui concerne le développement de la mobilité étudiante qui est un objectif essentiel, aux côtés du développement de cursus à mobilité obligatoire et d’une volonté de rapprocher la formation et la recherche dans leur dimension internationale. Même si l’état d’avancement diffère sensiblement d’un établissement à un autre, la volonté de structurer et de professionnaliser la mobilité se ressent dans les établissements visités. On relève dans toutes les universités rencontrées des chemins parfois très différenciés pour y arriver et de très nombreuses bonnes pratiques. Les disparités se font particulièrement ressentir au niveau du degré de centralisation/décentralisation de la gouvernance et des moyens humains accordés aux relations internationales. En matière de financement, on constate également des différences importantes d’un territoire à l’autre en fonction des soutiens accordés par les collectivités agissant comme véritable démultiplicateurs de la mobilité. Le rôle de l’établissement à l’égard de la redistribution des financements n’est pas neutre en termes de lisibilité et de simplicité d’accès à la mobilité car, en temps de crise, l’aspect financier d’une mobilité internationale est un point particulièrement sensible.

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La politique des relations internationales est au cœur de l’université et constitue un axe prioritaire du contrat avec l’État. Plus qu’un axe, c’est réellement une irrigation de l’ensemble de la politique de l’établissement qui doit avoir lieu à tous les niveaux. Elle se décline notamment, dans certaines universités, par la mise en place d’un comité stratégique pour l’international véritable lieu de débat et d’orientation, composé de la présidence, de la direction chargée des relations internationales, de la recherche et des responsables d’UFR ou de composantes en vue de développer les synergies entre les équipes de recherche et la direction internationale. Il est souhaitable de véritablement arrimer la politique des relations internationales à celle de la recherche.

Au-delà, une véritable réflexion doit être mise en place pour intégrer la mobilité à l’étranger dans les contenus des maquettes de formation. Ces cursus innovants à forte dimension européenne concourent bien évidemment à la politique d’incitation à la mobilité et à son développement, de même qu’ils constituent un élément d’attractivité pour les étudiants. Lorsqu’ils conduisent à la délivrance de doubles diplômes ou de diplômes multiples, ces cursus permettent de « donner de la profondeur » aux accords de coopération et sont un gage de pérennité des partenariats transnationaux. Ils deviennent les vecteurs naturels d’une mobilité étudiante de qualité. Cette intégration de la mobilité dans le cursus constitue également un levier de choix pour convaincre les responsables de formation ou filières encore rétifs à ce type d’expérience. En effet, le décryptage fin des contenus de l’université partenaire nécessaire à l’élaboration de diplômes en partenariat transnational favorise la confiance mutuelle entre les équipes.

De manière générale, le soin apporté à la politique d’accueil des étudiants ou enseignants étrangers est souligné comme un facteur de réussite de la mobilité sortante. En effet, la qualité de l’accueil et de l’intégration des entrants a un impact sur les coopérations en cours ou en devenir dans un contexte de concurrence forte entre les établissements, en particulier en ce qui concerne les accords avec certains pays.Les relations avec les partenaires étrangers doivent aussi se

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renforcer à travers un soutien accru aux colloques internationaux et à une politique dynamique d’accueil d’enseignants chercheurs venus d’autres horizons.

Le pilotage politique doit par ailleurs s’accompagner d’un réel souci de proximité avec les étudiants notamment avec la mise en place de services administratifs de site chargés des relations internationales dans les universités de grande taille avec des composantes éclatées géographiquement. La jonction entre « l’administratif » et le « pédagogique » doit être à la fois bien délimitée en termes de responsabilités et fluide en termes de fonctionnement. La Direction chargée des relations internationales orchestre et coordonne son fonctionnement. Elle a en effet un rôle clé en matière de pilotage des actions, d’aide à l’ingénierie des projets, d’articulation avec les autres services de l’université, de coordination et d’animation des correspondants chargés de relations internationales.

Au cours des entretiens, et après 25 années de pratique, nous avons pu déceler encore de nombreux freins à la mobilité auxquels il faut remédier :- un calendrier de rentrée universitaire asynchrone au niveau européen. A titre d’exemple, un cours en France pouvant se terminer le 15 février alors que celui de l’université d’accueil commence le premier du mois. L’étudiant entrant arrive alors tardivement dans son université d’accueil ce qui peut constituer un frein son intégration.- une mise en place du LMD contrastée selon les pays.- des exigences accrues émanant des universités partenaires notamment en termes de niveau linguistique des étudiants

La mobilité européenne, encore des freins à lever

C o n c l u s i o n

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> accueillis. En effet, l’autonomie des universités à travers l’Europe entraîne un rehaussement du niveau d’exigence sur la qualité de l’étudiant Erasmus accueilli. - la réputation « Auberge espagnole » d’Erasmus : le programme pâtit parfois d’une image festive et sa plus-value n’est pas toujours comprise par certains responsables de formation. En effet, pour certains étudiants, partir en Erasmus est une « stratégie d’évitement » des cours en France, jugés plus difficiles.- Le surcoût supposé d’une mobilité à l’étranger pour la famille. Malgré les bourses disponibles, certains étudiants issus de familles modestes, estiment que ce type d’expérience n’est pas pour eux.- la lourdeur des procédures administratives- le manque de reconnaissance formelle de la mobilité des personnels enseignant ou administratif - la reconnaissance, parfois insuffisante ou déséquilibrée, des missions assurées par le correspondant pédagogique dans les filières

A ces freins généraux s’ajoutent des obstacles inhérents au champ disciplinaire. Sur certaines filières techniques, scientifiques et médicales, la mobilité est relativement faible pour des raisons culturelles : - La mobilité n’est pas dans la culture des étudiants ni dans celle des responsables de formation, parfois rétifs à ce type d’expérience du fait de contenus pédagogiques légèrement différents d’un pays à un autre. Or l’étudiant n’est enclin à tenter l’expérience que lorsque son responsable de formation l’y encourage. Un travail de sensibilisation doit donc être mené directement auprès des responsables de Master par le Directeur de l’UFR.

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> Florilège des propositions des universités...

• DÉPLOYER UNE COMMUNICATION PLUS OFFENSIVE

- Bien communiquer sur les opportunités et la plus-value de la mobilité : effet positif du bouche à oreille qui fonctionne bien entre étudiants, disponibilité d’études d’impact.- Développer l’appétence pour la mobilité en communiquant sur sa plus-value notamment à travers l’organisation de Journées internationales, un levier qui permet de mobiliser et sensibiliser largement en interne et externe.- Travailler sur l’image du programme Erasmus pour lui donner une image encore plus qualitative : valoriser la plus-value d’une telle expérience à travers des exemples concrets, en incitant les établissements à intégrer ces mobilités dans des cursus à haute valeur-ajoutée.- Communiquer sur l’adaptation rapide des étudiants sur place.

• SENSIBILISER LES « PRESCRIPTEURS » DE LA MOBILITÉ ET ENCOURAGER LEUR MOBILITÉ

- Poursuivre la sensibilisation du corps enseignant à la mobilité et à son intérêt pour démultiplier la mobilité estudiantine.- Mener des actions de sensibilisation à destination des respon-sables de Master pour favoriser la mobilité de leurs étudiants.- Encourager la mobilité des personnels enseignants, la faciliter d’un point de vue organisationnel et la reconnaître formellement dans la carrière.- Développer la mobilité des personnels administratifs de tous les services pour favoriser une véritable culture de l’international au sein de l’établissement. - Offrir des possibilités de mobilité encore plus flexibles et mieux financées pour les enseignants et les personnels administratifs.- Assurer une juste reconnaissance, en termes de temps mis à disposition ou primes, des missions assurées par les correspondants internationaux.

Comment développer davantage la mobilité européenne ?

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• AGIR SUR LES MAQUETTES DE FORMATION

- Intégrer la mobilité dans les cursus à travers une réflexion et un travail autour des maquettes de formation. - Développer / renforcer l’enseignement en anglais, l’intégrer dans les maquettes de formation. - Développer ou poursuivre le développement de parcours de formation intégrant une ou des mobilités à l’étranger obligatoires notamment à travers la mise en place de doubles diplômes.

• RÉÉQUILIBRER LES PARTENARIATS À L’INTERNATIONAL

- S’inscrire et participer activement aux réseaux structurés existants.- Dynamiser la politique d’accueil d’enseignants chercheurs européens. - Offrir des possibilités de mobilité encore plus flexibles et mieux financées pour les enseignants et les personnels administratifs.- Augmenter le nombre d’enseignants étrangers accueillis au sein de l’université pour irriguer l’ensemble de l’université et des filières d’une culture de l’international et favoriser « l’esprit de mobilité ».- Renforcer les relations avec les partenaires internationaux à travers un soutien accru aux colloques internationaux, à une politique dynamique d’accueil d’enseignants chercheurs étrangers et l’accroissement du nombre de cotutelles.- Développer des dispositifs d’accueil des jeunes étudiants étrangers dans le cadre du réseau ESN « Erasmus Network Student » jugés très efficaces.- Proposer un financement pour l’accueil (pour structurer l’accueil, le suivi, le tutorat), offrir des bourses d’excellence (un bon accueil est un gage de pérennité et de développement de partenariats interuniversitaires). - Développer des accords de coopération supplémentaires avec les pays anglophones, destinations plébiscitées par les étudiants et, assurer en parallèle la promotion d’autres destinations- Développer les cursus en anglais pour attirer les étudiants de pays anglophones, la réciprocité étant une condition d’équilibre et de pérennité de ces partenariats.

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• AUGMENTER LE FINANCEMENT ERASMUS ET LE NIVEAU DES BOURSES

- Augmenter l’enveloppe globale Erasmus (aujourd’hui tous les étudiants sous statut Erasmus ne sont pas bénéficiaires d’une bourse).- Augmenter le financement accordé aux étudiants pour les mobilités études.- Augmenter le nombre de bourses pour la mobilité stage.- Disposer des financements dès le démarrage de la mobilité (frais importants lors de l’installation à l’étranger : caution, loyer etc.).

Et également :- Adapter les types de mobilités en fonction des filières ciblées. Sur certaines filières, la mobilité internationale à privilégier est une période de stage, mobilité professionnalisante, plutôt qu’une période d’étude. Pour développer les stages, en demande croissante, il apparait utile de développer / identifier des points relais pour les entreprises étrangères et de développer des dispositifs qui permettent de faciliter la recherche de stages. - Développer les mémoires en cotutelle pour permettre à l’étudiant de poursuivre la rédaction de celui-ci pendant son année à l’étranger. Le développement de masters en cotutelle est toutefois une procédure lourde à mettre en place.

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- Offrir un crédit de 12 mois de mobilité aux étudiants (« compte épargne mobilité ») utilisable tout au long de son parcours universitaire et ne pas limiter le statut Erasmus à une seule mobilité.- Mettre en place une « carte européenne d’étudiant ».- Développer les cellules d’accompagnement au montage de projet (+ aide financière à l’enseignant qui monte le projet + financement de mission + décharge horaire).

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> Enfin, voici quelques exemples d’actions que l’Agence 2e2f essaie de développer pour mieux accompagner les établissements dans leur projet de mobilité :

- Dématérialiser et alléger les documents de mise en œuvre du programme (les formalités actuelles sont jugées trop lourdes). - Disposer d’un formulaire de rapport final permettant une meilleure exploitation de ce dernier.- Disposer d’un référent - profil juriste - au sein de l’agence pour répondre aux questions liées aux règles du programme. Réactiver les rencontres entre responsables Erasmus des universités à l’image des « Journées de l’enseignement supérieur » mises en place par l’agence pendant quelques années.- Disposer d’études d’impact démontrant la valeur ajoutée du programme.- Disposer de nouveaux supports de communication sur le programme.

Quelles actions l’agence peut-elle développer pour vous accompagner dans la mobilité ?

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> • QUELQUES CONSEILS D’ÉTUDIANTS PARTIS - S’immerger dans la culture locale et ne pas rester entre Français. Il faut dès le début essayer de sortir de la solution de facilité qui est de rester entre Français ou entre Erasmus car après quelques jours c’est déjà trop tard !- Disposer d’une réserve d’argent suffisante avant son départ. Les frais d’installation sont toujours coûteux et les financements arrivent après quelques semaines.- Être et rester dans une démarche active en termes d’apprentissage, de relationnel etc. - Bien anticiper toutes les démarches administratives.- Bien préparer son départ d’un point de vue logistique et académique.- Être impliqué en tant que « parrain » d’un étudiant étranger accueilli dans l’établissement l’année précédant son départ.

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1957 > Le Traité de Rome fait peu référence à l’éducation. Il énonce simplement dans son article 3 que les États membres doivent contribuer à promouvoir une éducation et une formation de qualité.

1976 > Résolution du Conseil des ministres de l’Éducation au sujet d’un programme d’action pour l’éducation.

1980 > Lancement d’Eurydice, le réseau d’informations sur l’édu-cation en Europe.

1983-84 > Les déclarations de Stuttgart et de Fontainebleau établissent le concept de citoyenneté européenne qui promeut plus de coopération entre les établissements d’enseignement supérieur.

1986 > L’Acte unique européen (AUE) réaffirme la nécessité de

développer la dimension européenne de l’éducation.

1987 > Lancement d’ERASMUS (European Community Action

Scheme for the Mobility of University Students) avec 11 pays signataires.

1988 > Une résolution du Conseil invite les États membres de la Communauté à intégrer la dimension européenne de l’éducation dans les programmes scolaires, les manuels et la formation des professeurs (et ce dans toutes les disciplines concernées : littérature, langues, histoire,

géographie, sciences sociales, sciences économiques et arts plastiques).

1992 > Le Traité de Maastricht prévoit une contribution plus étendue de la Communauté européenne dans l’éducation et la formation professionnelle.

25 ans de mobilité,

> (Chronologie : principales étapes du dispositif de mobilité étudiante en Europe)

25 dates qui ont compté...

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Génération Erasmus, 25 ans de bonnes pratiques 65

1993 > Livre vert de la Commission sur la dimension européenne

de l’éducation.

1995 > Lancement de Socrates (programme d’action communau-taire dans le domaine de l’éducation) et de Leonardo da Vinci (programme d’action communautaire pour la formation professionnelle).

1996 > Erasmus finance des cours spécialisés dans les langues les moins répandues et les moins enseignées aux étudiants partant à l’étran-ger dans le cadre du programme. L’objectif de ces cours est de les préparer à leur période de mobilité à des fins d’études ou de stage grâce à une introduction linguistique et culturelle au pays hôte.

1997 > Le Programme Erasmus offre de nouvelles opportunités à travers les missions d’enseignement. La mobilité étudiante ne cesse de croître, 850 000 étudiants en ont déjà profité parmi les 24 pays participants.

1999 > La déclaration de Bologne, signée par 29 ministres de l’Édu-cation, instaure l’objectif d’établir un espace européen de l’enseignement supérieur d’ici 2010.

2000 > Le Conseil européen de Lisbonne invite les ministres de l’Éducation à se mettre d’accord sur un ensemble d’objectifs concrets futurs pour les systèmes d’éducation et de formation d’ici 2010.

2002 > Le Conseil européen de Barcelone invite les États membres à « promouvoir la dimension européenne dans l’enseignement et son inté-gration dans les compétences de base des élèves d’ici 2004 » et défi-nit l’objectif de faire du système éducatif et de formation européen une référence de qualité au niveau mondial d’ici 2010. C’est le programme « Éducation et formation 2010 ».La Commission européenne célèbre le millionième étudiant Erasmus.

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2003 > Lors du Conseil de Berlin, les ministres de l’Éducation de 40 États européens se mettent d’accord sur l’adoption de mesures visant à accélérer la mise en place d’un espace européen de l’enseignement supé-rieur, et décident notamment de rendre possible la comparaison entre les différents diplômes nationaux à l’horizon 2005.

2004 > Lancement du programme Erasmus Mundus.

2005 > Lors du sommet de Bergen, les ministres ont déclaré que, d’ici au sommet de Londres en 2007, ils chercheront à avancer dans les domaines suivants : la mise en œuvre de normes et lignes directrices visant à garantir la qualité, la mise en œuvre de cadres nationaux pour les qualifications ; la récompense et la reconnaissance des diplômes communs, notamment au niveau du doctorat ; la création de possibilités visant à promouvoir des voies d’apprentissage flexibles dans l’éducation supérieure, notamment des procédures pour la validation des acquis de l’expérience.

2007 > Lors de la conférence ministérielle de Londres en 2007, les ministres de l’Éducation adoptent une stratégie relative à la dimension extérieure du processus de Bologne pour améliorer l’information et pro-mouvoir l’attrait et la compétitivité de l’espace européen de l’enseigne-ment supérieur. Erasmus fête ses 20 ans : 1,7 million d’étudiants euro-péens ont déjà réalisé une mobilité dans ce cadre.

2007 > Désormais les étudiants ont la possibilité d’effectuer un

stage en entreprise via « Erasmus stage »

2007 > Mise en place de la Mobilité de formation. Elle s’adresse à tout personnel d’un établissement d’enseignement supérieur (personnels enseignants, administratifs, techniques, etc.) et permet d’effectuer, sur une durée d’une à six semaines, une mobilité de formation dans un éta-blissement d’enseignement supérieur partenaire, dans une entreprise ou dans un organisme de formation européen.

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2008 > Le 2 millionième étudiant Erasmus, Marcel Musabimana, a effectué sa mobilité durant l’année 2008/09. La Commission européenne a marqué l’événement et sélectionné un étudiant Erasmus de chaque pays participant qui symbolisait le deux millionième étudiant. Les étu-diants sélectionnés ont été invités à la conférence internationale Erasmus de Lund en Suède les 5 et 6 octobre 2009.

2010 > L’agence 2E2F publie son 1er Palmarès Erasmus des univer-sités. Ce Palmarès place les universités de Savoie, de Grenoble 3 et Lille 1 dans le groupe de tête http://www.2e2f.fr/erasmus-statistiques.php

2011 > La Commission européenne publie le 23 novembre 2011 sa proposition du futur programme d’éducation, de formation et de jeunesse : ERASMUS POUR TOUS : un programme plus ambitieux, plus simple et plus ouvert sur le monde.

2012 > Erasmus fête ses 25 ans à Bruxelles le 30 et 31 janvier. Tous les Etats membres organisent dans leur pays de nombreux évènements. En France, l’agence 2E2F lance officiellement l’évènement le 23 mars à Bordeaux et créée le Cercle Erasmus. Elle célèbre l’année Erasmus tout au long de l’année à travers une série d’évènements festifs et scientifiques et

des partenariats avec les médias régionaux, nationaux et internationaux. http://www.facebook.com/GenerationErasmus

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Glossaire de bonnes pratiques

• Mobilité dans la stratégie internationale des universités

- Intégrer la mobilité Erasmus dans les formations à haute valeur ajoutée (Université Panthéon-Assas Paris 2)- Permettre une mobilité pour tous et dans toutes les filières (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse - UAPV)- Considérer la mobilité comme une priorité (Université Lille 1)- Intégrer totalement la politique de relations internationales dans la gouvernance de l’université (Université Pierre et Marie Curie – Paris 6)- Se démarquer en optant pour une stratégie articulée autour d’axes originaux (Université Montesquieu – Bordeaux IV)

• L’organisation des relations internationales

- Mettre en place un contrat d’objectif et de moyen pour l’international (Université d’Auvergne - Clermont I)- Créer un conseil de politique internationale (Université Paul Cézanne Aix-Marseille III):- Etablir un comité de pilotage pour une synergie « International / Recherche » (Université Stendhal Grenoble 3)- Recentrer le pilotage tout en étant plus proche des étudiants (Université Paul Cézanne Aix-Marseille III)- Renforcer sa visibilité et mutualiser les moyens (Université de Grenoble)- Savoir accueillir pour pérenniser ses partenariats (Université Stendhal Grenoble 3)

• La mise en œuvre

- Régler les questions administratives, un préalable (Université de Pau et des Pays de l’Adour) : - Créer des centres de ressources linguistiques, clé de voûte de la préparation (Université François-Rabelais de Tours) : - Préparer et réussir sa mobilité internationale grâce à une UE libre (Université François-Rabelais de Tours)- Préparer à la mobilité internationale avec une UE dédiée (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse)

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- Informer, suivre et échanger grâce aux réseaux sociaux (Université Stendhal Grenoble 3)- Sélectionner en toute transparence (Université Montesquieu - Bordeaux IV)- Accompagner grâce à des relais dans les composantes (Université de Savoie)

• Le financement

- Financer la mobilité grâce à une fondation (Université d’Auvergne - Clermont I) :Mettre en place un guichet unique pour les financements, l’exemple aquitain (Université de Bordeaux)

• La mobilité des enseignants et du personnel administratif

- Mettre en place un modèle de convention pour une coopération pérenne (Université de Reims Champagne Ardennes)- Accueillir des collègues étrangers pour inciter ses enseignants chercheurs à être plus mobiles (Université Panthéon-Assas Paris 2) - Favoriser la mobilité des personnels administratifs (Université François-Rabelais de Tours)- Considérer la mobilité comme un outil de management des ressources humaines (Université d’Angers)- Etre mobile pour enseigner, mais pas seulement (Université de Nancy 2)

• Le rôle des collectivités territoriales

- Fédérer autour d’évènements festifs (Université de Reims)- Valoriser l’expérience internationale (Université de Lille 1)- Faire des étudiants entrants Erasmus des ambassadeurs du programme dans les lycées (Université d’Auvergne, Clermont 1) - Rendre sa ville attractive et s’impliquer (Clermont-Ferrand)- Accueillir des étudiants étrangers sur un territoire (Université de Savoie)- Renforcer les coopérations internationales des collectivités par le financement de la mobilité (Université de Bordeaux)- Analyser et valoriser son engagement régional (Ile de France)- Mettre en place des « bourses municipales Erasmus » (Paris)

P. 40

P. 47

P. 50

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Éléments bibliographiques

• Approches de la mobilité étudiante, Centre d’Etudes et de Recherche sur les Qualifications, Groupe de travail sur l’enseignement supérieur

• Etude Imera commandée par le Service Erasmus, Exemple de questionnaires déjà mis en pratique

• La mobilité internationale des étudiants, Le colloque annuel de la conférence des présidents d’universités

• The Impact of Erasmus on European Higher Education: Quality, Openness and Internationalization, the Center for Higher Education Policy Studies, International Center for Higher Education Research Kassel and Ecotec pour la Commission Européenne (DG Education et Culture)

• Données Statistiques Erasmus 2003-2006 (Socrates) et 2007-2008 (Formation tout au long de la vie), Agence Europe Education Formation France

• Encourager la mobilité des jeunes en Europe, Centre d’Analyses Stratégiques

• La mobilité étudiante, entre mythe et réalité, Institut National de Recherche Pédagogique

• Impact d’Erasmus sur les Etablissements d’Enseignement Supérieur, Center for Higher Education Policy Studies pour la Commission Européenne (DG Education et Culture).

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L’agence 2e2f remercie vivement les 19 universités visitées pour leur accueil, leur disponibilité et la qualité des échanges avec les équipes présidentielles, les enseignants, les personnels des services administratifs ainsi que les bénéficiaires Erasmus.

>Réagissez à l’étude : [email protected]

Édité avec le soutien financier de la Commission européenne. Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne. Septembre 2012.

Etude réalisée par Christelle Coët-Amette et Nicolas Jean. Mission Prospective.

Agence Europe-Education-Formation France.

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