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UNIVERSITÁ DEGLI STUDI DI MILANO - Facoltà di Agraria Étude des dynamiques agronomiques et environnementales de la province de Cibitoke, Burundi UNIVERSITÀ DEGLI STUDI DI MILANO, BRESCIA E PAVIA Centro Interuniversitario per la Cooperazione allo Sviluppo Agro- alimentare e Ambientale Marco Pistocchini Stefano Bocchi

Étude des dynamiques agronomiques et environnementales de ... · Concludo ringraziando la dott.sa Sara Costa per la traduzione in lingua francese. Dott. Marco Pistocchini Prof. Stefano

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UNIVERSITÁ DEGLI STUDI DI MILANO - Facoltà di Agrar ia

Étude des dynamiques agronomiques

et environnementales de la province de Cibitoke, Burundi

UNIVERSITÀ DEGLI STUDI DI MILANO, BRESCIA E PAVIA

Centro Interuniversitario

per la Cooperazione allo Sviluppo Agro-alimentare e Ambientale

Marco Pistocchini Stefano Bocchi

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INDEX LISTE DES ACRONYMES ii

PRÉFACE iii

1. INTRODUCTION 1

2. ZONE ÉTUDIÉE 3

2.1 Burundi 3

2.2 Province de Cibitoke 5

3. L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES AGRICOLES 9

3.1 La révolution agricole du XVIIIème siècle ______ 9

3.2 Le colonialisme et la crise Malthusienne 10

3.3 L’agriculture postcoloniale_____________ 10

3.4 L’agriculture à Cibitoke dans les années quatre-vingt 11

4. MATÉRIELS ET MÉTHODES 13

4.1 Les questionnaires________ _13

4.2 GPS et l’échantillonnage des terrains 13

4.3 SIG et cartographie ____________________ 15

5. RÉSULTATS ET DISCUSSION 18

5.1 Résultats des questionnaires 18

5.2 Résultats des profils et des échantillons de sol __ 36

6. CONCLUSIONS 44

7. ANNEXES 48

8. BIBLIOGRAPHIE 60

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ii

LISTE DES ACRONYMES BTC : Burundi Tobacco Company

CADI : Action Committee for Integral Development

COGERCO : Compagnie de Gérance du Coton

COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit

CBB : Coopération Belgo-Burundaise

CTB : Coopération Technique Belge

DPAE : Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations

GIS : Geographical Information System

GPS : Global Positioning System

HIPCI : Heavily Indebted Poor Countries Initiative

IFAD : International Fund for Agricultural Development

IRAZ : Institute de Recherche Agronomique et Zootechnique

ISABU : Institut des Sciences Agronomique du Burundi

MINAGRIE : Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage

OCIBU : Office du Café du Burundi

ONG : Organizzazioni Non Governative

OTB : Office du Thé du Burundi

PAM : Programma Alimentare Mondiale

PRASAB : Project for Agricultural Rehabilitation and Sustainable Land

Development Burundi

PRDMR : Programme de Relance et de Développement du Monde Rural

PTRPC : Programme Transitoire de Reconstruction Post-Conflit

UNDP : United Nations Development Program

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iii

PREFAZIONE

Il seguente lavoro, inserito all’interno del progetto Geolab-Burundi, costituisce una sintesi

della tesi di laurea “Studio delle dinamiche agronomiche ed ambientali della provincia di

Cibitoke, Burundi” ed è stato realizzato con lo scopo di ottenere un documento di semplice

ed immediata lettura per coloro che operano direttamente sul campo e sono coinvolti

dall’ambito di questa ricerca. In particolare, questa monografia è stata realizzata per

l’associazione “A. De. Spes.”, l’ente che ha permesso lo svolgimento della tesi in loco, in

Burundi, e che è responsabile del progetto, di cui l’attività di tesi costituisce uno studio

preliminare. Per la realizzazione dell’intero lavoro, si desidera innanzitutto ringraziare la

dott.sa Fides Marzi Hatungimana, vicepresidente dell’A.De.Spes, correlatrice di tesi, in

quanto ideatrice del progetto e vero tramite per il lavoro di cooperazione, nonché il

presidente dell’A.De.Spes, Ottavio Framarin, per l’ospitalità, l’accoglienza e l’organizza-

zione dei lavori sul campo. Per il lavoro svolto in campo è stato necessario l’aiuto del

sociologo Bapfekubusa Samuel e dell’avvocato Ahishakiye Désiré, ai quali spetta un sentito

grazie.

Si desidera ringraziare inoltre i collaboratori del Geolab per i consigli e la strumentazione

fornita in fase di realizzazione.

Infine, il lavoro è stato reso possibile anche grazie al contributo della Facoltà di Agraria, che

ha finanziato il viaggio in Burundi e che permette, ogni anno, agli studenti che ne hanno la

possibilità, di effettuare un’esperienza di vita che va oltre al normale lavoro di ricerca.

Pertanto si ringrazia la Preside Claudia Sorlini, e i Professori Bassi D., Crovetto G.M. e

Pretolani R. che hanno approvato la missione e permesso il suo finanziamento.

Concludo ringraziando la dott.sa Sara Costa per la traduzione in lingua francese.

Dott. Marco Pistocchini

Prof. Stefano Bocchi

PRÉFACE Le présent travail fait partie du projet Geolab-Burundi et constitue un abrégé du mémoire de

maîtrise « Étude des dynamiques agronomiques et environnementales de la province de

Cibitoke, Burundi ». Il a été réalisé dans le but de créer un document dont la lecture puisse

être simple et immédiate, au bénéfice de tous ceux qui travaillent sur le champ et qui sont

concernés par ce travail de recherche.

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Cette monographie a été crée en particulier au profit de l’association « A. De. Spes »,

l’organisme qui a permis le déroulement de l’activité au Burundi, responsable du projet dont

ce travail de recherche représente une étude préliminaire. Pour la réalisation du travail

intégral, je veux avant tout témoigner ma reconnaissance à la docteur Fides Marzi

Hatungimana, vice-présidente de « A.De.Spes » et codirectrice de maîtrise en tant que

créatrice du projet et véritable intermédiaire dans le travail de coopération. Je veux aussi

présenter mes remerciements au président de «A.De.Spes » Ottavio Framarin pour son

hospitalité, son accueil et l’organisation des travaux sur les champs. Pour la réalisation de ces

derniers, fondamentale a été l’aide du sociologue Bapfekubusa Samuel et de l’avocate

Ahishakiye Désiré auxquels j’adresse mes remerciements les plus sincères.

Je remercie également les collaborateurs du Geolab pour les conseils et l’instrumentation

fournis pendant l’exécution du projet.

Enfin, je tiens à remercier vivement la Faculté d’Agronomie de Milano qui a également

contribué à la réalisation de ce travail et qui a financé le voyage au Burundi. Chaque année,

elle permet aux étudiants qui en ont la possibilité, de vivre une expérience de vie qui va au

delà d’une normale activité de recherche. Je présente donc mes remerciements à Claudia

Sorlini, doyenne de la faculté et aux professeurs D. Bassi, G.M. Crovetto et R. Pretolani qui

ont approuvé la mission et autorisé son financement.

Je conclus en remerciant la docteur Sara Costa pour l’œuvre de traduction en français.

Dr. Marco Pistocchini

Prof. Stefano Bocchi

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Introduction

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1. INTRODUCTION

Afin d’élaborer une méthodologie d’analyse, monitorage et intervention agronomique dans les

réalités complexes des secteurs agricoles dans les pays en voie de développement, il faut prévoir la

connaissance des contextes qui constituent un point de repère et un modèle d’enquête.

L’étude suivante, menée au Burundi dans la province de Cibitoke, vise à réaliser une analyse du

secteur agricole et de ses dynamiques après le conflit qui a bouleversé le pays de 1993 à 2005.

L’analyse réalisée représente le premier travail de recherche et d’enquête nécessaire pour la

connaissance du territoire. Ce dernier constitue un aspect essentiel pour la coopération

internationale, indispensable afin de promouvoir un procédé de développement local autocentré et il

s’insère dans les plans de développement de certaines organisations qui interviennent au niveau

local (Association A.De Spes, projet Geolab-Burundi etc.)

Pour ce qui concerne la composante du développement des activités locales, le projet de l’A.De.

Spes prévoit la réalisation d’un centre de documentation et de formation pour les agriculteurs,

lequel sera introduit au sein d’une exploitation agricole pilote.

L’absence d’analyses détaillées des conditions agronomiques et socio-économiques de différentes

zones agricoles qui aujourd’hui caractérise les plans de développement financés par des

organisations internationales et structurés sur certaines associations locales, pose la nécessité d’une

étude approfondie de la réalité examinée.

La réalité des pays en voie de développement n’admet pas de généralisations, par contre elle

entraîne à adopter une méthodologie d’enquête intégrée qui puisse permettre de saisir les

spécificités locales. Conformément à cette logique, la méthode bottom up a été adoptée à l’aide de

contacts et de liens établis avec les institutions comme ISABU (Institut des Sciences Agronomiques

du Burundi), MINAGRIE (Ministère de l'Agriculture et de l'Élevage) , DPAE (Direction

Provinciale de l’Agriculture et Élevage), CTB (Coopération Technique Belge au Burundi) et les

diverses réalités agricoles locales parmi lesquelles on cite le « Centre de Formation Agricole

Rural » de la congrégation de frères Beneiyorefu de Cibitoke et les associations des agriculteurs.

Tout cela a permis en outre de percevoir la complexité du territoire concerné par les interventions.

L’étude a intéressé la province de Cibitoke car ses caractéristiques orographiques et topographiques

la rendent représentative du Burundi tout entier et parce qu’elle constitue une zone d’étude de haut

intérêt grâce à la variabilité des conditions qui se rencontrent. La province se trouve a l’extrémité

nord-ouest du pays, dans une région frontalière avec la République démocratique du Congo et le

Rwanda et se compose de trois différentes régions naturelles: la plaine de l’Imbo, la région du

Mumirwa et celle du Mugamba. À présent, les données du contexte agricole disponibles pour cette

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Introduction

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province sont limitées et malgré la plaine de l’Imbo, par ses caractéristiques offre un potentiel

agricole élevé, les études réalisées sur la zone sont insuffisantes et ne sont pas actualisées.

Le but spécifique a été la réalisation d’une base de données d’informations préliminaires,

nécessaires à la mise en œuvre du projet qui a pour but d’accroître les potentialités agricoles mises

en évidence.

L’analyse a été faite en utilisant les données préliminaires obtenues par l’usage des questionnaires

adressés aux agriculteurs. Pour surmonter les limites de cette technique qui, dans sa forme la plus

traditionnelle, ne permet pas de corréler l’enquête sociale avec le contexte géographique spécifique,

la géoréférenciation des régions étudiées a été réalisée au moyen d’un GPS.

Le travail a été conduit au niveau de deux zones différentes de la province: la commune de Mabayi,

faisant partie de la zone de Mugamba et représentative d’une agriculture montagneuse et la

commune de Rugombo, dans la plaine de l’Imbo, symbole d’une agriculture de plaine.

De plus, des échantillons de sol provenant d’une sélection de terrains concernés par l’enquête ont

été collectés afin de remarquer d’éventuelles criticités agronomiques qui nécessiteraient des

interventions spécifiques lors de la réalisation du projet.

L’étude a permis de dénicher les principaux problèmes qui accablent le secteur agricole et qui sont

liés par voie directe à la réalité socio-économique du pays.

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Zone étudiée

3

2. ZONE ÉTUDIÉE

2.1 Burundi

Image n°1: Carte politique du Burundi. Frontières des provinces et des principales routes

Limites et territoire La république du Burundi, état africain situé dans la région des grands lacs, dépourvu d’accès à la

mer, confine au Nord avec le Rwanda, à l’est avec la Tanzanie et à l’ouest avec la République

démocratique du Congo. Ces frontières coïncident avec des limites naturelles: le lac Tanganyka à

l’ouest, le fleuve Kanyaru, les lacs Cyohoha et Rwer au Nord et le fleuve Malagarazi au sud-ouest.

Le pays se situe entre 2°20’ et 4°27’de latitude Sud et entre 28°50’ et 30°53’ de longitude Est. Il

s’étend sur une superficie de 27.834 Km2 dont 24.650 occupés par des terres émergées et 2.184

couverts d’eau. À cause de sa situation géographique et des ses reliefs, le Burundi appartient à deux

grands bassins hydrographiques: le bassin du Congo (14.034 Km2) qui approvisionne en eau le lac

Tanganyika et le bassin du Nil (13.800 Km2) dont l’eau coule dans le lac Kagera. La fosse du lac

Tanganyica fait partie d’un système de rift-valleys qui séparent la plaque africaine de celle

somalienne, marquant ainsi la ligne qui conjugue la mer Rouge au Mozambique. Ce système-ci est

le facteur responsable de la grande variabilité géomorphologique du territoire.

On peut identifier :

- Les terres basses de l’Ouest

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Zone étudiée

4

- La dépression de Kumoso

- La dépression de Bugesera, située au Nord-ouest, qui constitue la région frontalière avec le

Rwanda;

- Les terres élevées de la crête Congo-Nil, une importante chaine montagneuse comprenant

les régions naturelles de Mugamba et de Bututsi (couvrant approximativement 15% de la

superficie du pays).

- Les plaines centrales qui regroupent la zone située entre les crêtes Congo-Nil à l’Ouest, la

dépression de Kumoso à l’Est et le massif Inanzerwe-Kibimbi au Sud. L’altitude varie de

1500 m (vallée du Ruvubu) à plus de 1850 m à l’Ouest et au Sud.

Le climat Le Burundi jouit, de 773 m jusqu’à 2670 m d’altitude, d’un climat tropical modéré. Quatre saisons

peuvent être identifiées, avec alternance de pluie à de périodes sèches. La première saison humide,

en tant que « saison agricole », s’étend de la mi-septembre à la mi-janvier; il suit une période sèche

de la mi-décembre à la mi-février et la grande saison des pluies entre la mi-février et le mois de mai.

De juin à septembre la grande saison sèche, en tant que « deuxième saison agricole », conclut le

cycle.

Les précipitations annuelles moyennes sont de 1500 mm, passant de 800 mm/an dans la plaine de

l’Imbo à 2000 mm/an sur les crêtes du Congo-Nil. Les altitudes inférieures sont caractérisées au

contraire, par une température plus élevée et des précipitations inférieures. La température annuelle

moyenne varie avec l’altitude de 17°C à 23°C.

La population Le Burundi compte une population d’environ 8.691.000 habitants (The World Factbok, 2008) dont

46,3% ayant entre 0 et 14 ans, 51,2% entre 15 et 64 ans alors que seulement 2,5% a plus de 65 ans.

Le taux de croissance de la population est de 3,59%, l’espérance de vie moyenne pour les hommes

est de 51,29 ans tandis que les femmes atteignent l’âge de 52,12 ans.

On peut distinguer différents groupes ethniques : Hutu (Bantu) 85%, Tutsi 14%, Twa (Pygmée) 1%,

environ 3000 Européens et 2000 Asiatiques. 67% de la population pratique la foi chrétienne (62%

catholiques et 5% protestants), 23% les confessions animistes traditionnelles tandis que 10%

embrasse la religion musulmane.

La capitale est Bujumbura (378.800 habitants environ); le Burundi est une République unitaire

subdivisée en 17 provinces ou arrondissements. Chaque province peut être à son tour subdivisée en

de nombreuses communes, zones et collines; on dénombre au total 129 communes, 375 zones et

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Zone étudiée

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2923 collines. Les provinces sont des divisions administratives dirigées par un gouverneur nommé

par le président de la République, tandis que les communes sont administrées par un conseil

municipal qui compte 25 membres. Le conseil est élu au suffrage universel direct et il bénéficie

d’un mandat de 5 ans. À son tour, chaque commune est divisée en 2-3 zones. Le Burundi fait partie

de l’ONU, de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) et il est membre associé de la

Communauté Économique Européenne.

Carte n°1: Provinces du Burundi

2.2 La province de Cibitoke La province de Cibitoke est caractérisée par trois différentes régions naturelles qui représentent la

diversité des paysages du Burundi. Elle s’étend sur une superficie de 1635,52 Km2, soit 5,9% de

l’extension totale du pays.

La province compte une population d’environ 485.768 habitants, 5,6% de la population totale, avec

une densité moyenne de 297 habitants au Km2. En 1982 la réforme administrative a entraîné la

division de la province de Bubanza en deux parties (Bubanza et Cibitoke) et la création de six

c

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Zone étudiée

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nouvelles communes à partir des trois déjà présentes : Buganda, Bukinanyana et Rugombo

(Monographie Provinciale).

Tableau n°1: Communes, superficies, population et collines de la province de Cibitoke

Commune Superficie Population Densité (hab./km 2) N° Collines Buganda 186,28 77960 419 7

Bukinanyana 331,94 82661 249 21 Mabayi 347,54 69634 200 17 Mugina 297,38 90382 304 10 Murwi 256,62 97419 380 11

Rugombo 215,70 67712 314 9 Province de Cibitoke 1635,52 485768 297 75

Source: Projet d’appui au développement agricole en province de Cibitoke, coopération belgo-burundaise,

(2008)

Carte n°2 : Communes de la province de Cibitoke

Le climat est déterminé par les régions naturelles présentes dans la province:

1. L’Imbo Nord qui comprend la commune de Rugombo et une grande partie de la commune

de Buganda.

2. Mimirwa qui englobe la commune de Murwi, une grande partie de la commune de Mugina

et une petite portion de la commune de Buganda, Magayi et Bukimamyana.

3. Mugamba, qui comprend la commune de Mabayi et une grande partie de la commune de

Bukinany.

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Zone étudiée

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Imbo nord

L’Imbo Nord s’étend sur une superficie de 43.960 ha, 26% du territoire de la province. Le fleuve

Kabulantwa, frontière naturelle avec la commune de Buganda, le sépare de la région centrale de

l’Imbo. La moyenne des précipitations annuelles, de 1962 à 1985 dans la station de Cibitoke, est de

944,11 mm (Appendice A, Tableau 1), tandis que la témperature annuelle moyenne, de 1975 à

1984, est de 23,8°C. L’altitude varie entre 770 m et 1000 m (Sottiaux et al., 1984).

Tableau n°2: Température minimale, maximale et moyenne à Cibitoke: 1975-1984

1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 Moyenne Température Minimale 17 17,3 17,7 16,2 17,1 16,8 18,6 16,2 16,2 16,1 16,8

Température Maximale 30,2 30,6 30,2 30,9 30,4 30,6 30,4 30,5 32 31,9 30,8 Température Moyenne 23,6 23,9 23,9 23,6 23,8 23,7 24,6 24,4 24,1 24 23,8

Source: Tessens E. (1989)

Image n°2. Région naturelle de la plaine de l’Imbo

Du point de vue pédologique, un caractère général propre des terrains de la plaine de l’Imbo est la

stratification de la texture dans les profils et les unités cartographiques: de sols sablonneux

jusqu’aux sols argileux. Dans la plaine, le matériel parental dominant est alluvial (lacustre, fluvial)

néanmoins des basaltes peuvent être aussi trouvés. Les matériels d’origine récente abritent, en

général, des sols caractérisés par une saturation en bases élevée.

Tout le long des principaux cours d’eau (Rusizi, Nyamagana, Nyakagunda et Muhira), les terrains

alluviaux accumulent les dépôts fluviaux. Les pentes sont nulles ou modérées (0-10%).

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Zone étudiée

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Mugamba

La région naturelle de Mugamba s’étend au sein de la province de Cibitoke sur 56.500 ha, soit 35%

de la superficie de la province. L’altitude varie entre 1750 m et 2600 m. La moyenne des

précipitations annuelles, relevées à la station pluviométrique de Mabayi entre 1962 et 1986, est de

1894 mm (Appendice A, Tableau 2), tandis que les précipitations annuelles moyennes dans la

région de Mugamba sont inférieures à 18 mm. Les sols caractérisant cette région naturelle sont aussi

présents dans les zones collinaires plus élevées de la région naturelle de Mumirwa. Le matériel

parental dérive de l’altération des roches acides; les sols ont généralement une origine antique et

une saturation en bases limitée.

Image n°3. Région naturelle de Mugamba

Au niveau des forêts ombrophiles à l’intérieur du Parc Naturel de Kibira il est possible qu’on trouve

des horizons riches en humus, souvent assez profonds avec une saturation en bases élevée.

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Évolution des systèmes agricoles

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3. L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES AGRICOLES

Avant l’introduction d’espèces étrangères au XVII-XVIIIème siècle (maïs et haricots américains en

particulier), le système agricole burundais était fondé sur l’exploitation du sorgho (Sorgum vulgare)

et du millet des oiseaux (Elusine coracana) qui constituaient, avec les haricots verts, les petits pois,

les patates, le taro et différentes variétés de courges, la diète dominante des populations locales. Le

système agricole était dominé par deux céréales qui étaient cultivées en employant le fumier de

vache. Le beurre et le lait aussi faisaient partie de la diète fondamentale. Tous les matins, les

animaux étaient menés par un pâtre aux pâturages où ils restaient jusqu’au coucher du soleil, avant

de rentrer passer la nuit dans les étables. Le fumier y était ramassé pour être ensuite éparpillé sur les

champs cultivés, un système qui a assuré l’entretien de la fertilité des sols et la persistance du

système agricole des siècles durant.

3.1 La révolution agricole du XVIIIème siècle

L’introduction du maïs et des haricots a entraîné des changements considérables. Si l’ancien

système agricole prévoyait la plantation du sorgho et du millet des oiseaux au début de la saison des

pluies et leur cueillette à son terme, l’arrivée du maïs et des haricots a permis de réaliser deux

récoltes par an, grâce à la brièveté du cycle cultural du maïs (3 mois environ) et des haricots (5

mois). Il semble donc que le calendrier cultural, employé actuellement par les agriculteurs

burundais, ait été fixé au cours du XVII siècle. Il se compose de trois périodes: la première partie de

la saison des pluies (du mois de septembre au mois de décembre), la deuxième partie de la saison

des pluies (du mois de février au mois de juin) et la saison sèche (de juillet à septembre). Les deux

saisons de culture étaient appelées agatasi (septembre-janvier) et impeshi (février-juin). La

progressive diffusion du double cycle cultural a toutefois provoqué l’appauvrissement des réserves

du sol en éléments nutritifs minéraux. La quantité de fumier n’était plus guère suffisante pour

satisfaire aux nouvelles exigences en minéraux. Le doublement de la quantité de fumier épandu sur

les terrains sujets au double cycle cultural, a créé des systèmes plus intensifs, la distribution du

fumier étant à la base de l’accroissement de la productivité. Au fur et à mesure que cette situation

s’imposait, on assistait à une extension progressive du déséquilibre économique entre les

propriétaires fonciers, les éleveurs et ceux qui ne l’étaient pas. Les agriculteurs dépourvus de bétail

ont pu néanmoins profiter du fumier produit par les animaux, récupéré pendant le pâturage et

employé pour l’entretien de leurs champs. Le système dit ubugadire (acquisition du fumier contre

de la main d’œuvre) permettait une sorte de rééquilibre, susceptible de limiter les inégalités sociales

et permettait de cultiver la plupart des champs suivant le nouveau calendrier et cycle cultural.

L’adoption et le développement du maïs et des haricots américains, eurent un impact significatif sur

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Évolution des systèmes agricoles

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la méthode de travail, la requête de main d’œuvre, la composition de la diète et la sécurité

alimentaire. Pendant ce temps, le Burundi a vu sa population s’accroître progressivement avec une

densité qui, fin XIXème siècle, était exceptionnellement élevée par rapport au reste de l’Afrique.

3.2 Le colonialisme et la crise Malthusienne

Le malthusianisme réfère à une doctrine économique qui, s’inspirant des théories de Thomas

Malthus, impute la diffusion de la pauvreté et de la faim dans certaines zones à la pression

démographique. Vers la fin du XIXème siècle, le procédé d’intensification de la production agricole

a été drastiquement interrompu, établissant ainsi le début d’une profonde crise. Pourquoi? Les

premiers Européens qui visitèrent le pays en 1856, apportèrent avec eux différentes maladies qui

accablèrent la population: entre 1881 et 1905 des maladies d’origine parasitaire, la peste bovine et

l’aphte épizootique, ont été responsables d’une forte réduction des têtes de bétail. Le manque de

nourriture frappa le pays et la famine atteint beaucoup de régions. La peste bovine en particulier,

contaminant le bétail, entama le capital accumulé par les agriculteurs et réduisit le fumier disponible

pour l’entretien des champs, causant la chute des rendements. En même temps, le pays fut colonisé.

En 1916 la région du Burundi fut conquise par un contingent de l’armée belge. Sept ans plus tard, la

Société des Nations confia à la Belgique le nouvel État du Ruanda-Urundi qui réunissait à peu près

l’actuel Rwanda et Burundi.

Les Belges administraient le pays par voie indirecte, au moyen du gouvernement de l’aristocratie

locale tutsi. Ce système entraîna une hausse abrupte des impôts pesant sur la population, au profit

de l’administration directe autochtone et indirecte colonialiste. Un impôt associé à la culture

obligatoire du café fut introduit avec le système des corvées. La culture du café se répandit très

rapidement à cause de la nécessité d’argent comptant, indispensable pour le payement des nouveaux

impôts. On définit donc comme endogène la crise de l’ancien système agricole qui a affecté le

Burundi : elle n’est donc pas issue de l’occupation coloniale, bien que sa longue durée ait été

conséquence directe de « l’œuvre colonialiste ». Les colonisateurs n’aperçurent pas les causes

profondes de la crise et essayèrent inutilement d’intégrer le système agricole local au marché

mondial. Le pays s’est relevé seulement au début des années cinquante.

3.3 L’agriculture postcoloniale

C’est à partir de ce moment qu’un boom démographique a été enregistré. La densité de population

atteignit 200 habitants au Km2, le triple de celle de l’époque précoloniale, mais, en dépit de cette

situation, le Burundi atteint l’autosuffisance alimentaire. De 1950 à 1970 les terres cultivées ont

augmentées de 50% et la production de nourriture a triplé grâce à la multiplication des cycles

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Évolution des systèmes agricoles

11

culturaux, à la diffusion des systèmes mixtes et au développement de l’exploitation des bananes.

L’autonomie alimentaire est demeurée jusqu’au début de la guerre civile, en 1992. Le schéma

commun des exploitations domestiques prévoyait la présence de petits bananiers tout autour des

habitations. Au delà, se trouvaient les cultures de maïs, haricots (ou sorgho) suivies par des terrains

avec une seule cueillette par an et des champs où les patates et le manioc alternaient tous les 2-3 ans

avec de la jachère. Les pâturages étaient situés à la limite des fermes, normalement à la base des

collines. La situation actuelle est bien plus complexe. Pendant les années soixante et soixante-dix, la

hausse de la main d’œuvre et du nombre d’habitants à rassasier a entraîné l’expansion des zones

cultivées au détriment des zones extensives et des pâturages. À partir de 1950, la diffusion de

l’exploitation des bananes est un des symboles les plus évidents de l’évolution des systèmes

agricoles au Burundi. Dans les régions les plus peuplées, les bananeraies couvraient les collines,

appuyant l’économie paysanne. Les plantations de bananes, avec celles de café, sont rapidement

devenues la principale source de revenue et donc le meilleur système pour mettre en valeur des

terrains. Ces avantages étaient dû autant à la capacité photosynthétique élevée, qu’à la diversité des

produits dérivés. Contrairement à la plupart des transformations agricoles du XVIIIème siècle, qui

débouchaient sur une croissance de l’emploi, la révolution des bananes était basée sur

l’augmentation de la production par unité de surface, permettant ainsi de soutenir un accroissement

démographique trois fois plus grand.

3.4 L’agriculture à Cibitoke dans les années quatre-vingt

L’évolution historique décrite ici, a également caractérisé la province de Cibitoke. L’identification

du système agricole a été assez difficile à cause des difficultés dans l’identification des cultures

présentes au niveau des parcelles (cultures pures ou cultures mixtes). En 1986, la superficie des

terrains non agricoles dans la province, s’élevait presque à 24.000 ha (15% du total) dont environ

20.000 étaient et sont toujours occupés par le Parc Naturel du Kibira, dans la région de Mugamba.

La superficie cultivée occupait 46.000 ha alors que les terrains agricoles disponibles, mais non

exploités, couvraient environ 90.000 ha. La plaine de l’Imbo avec 48,4% de terres cultivées, était la

zone la plus favorable aux exploitations. Le pourcentage de terres cultivables dans la zone

montagneuse de Mumirwa, était égal à 27,4% et diminuait dans la zone de Mugamba (13,2%). Les

cultures vivrières dominantes présentes sur le territoire étaient: haricots, maïs, sorgho, manioc,

colocases et bananes (Appendice B, Tableau 3). En ce qui concerne la production disponible, parmi

les produits les plus importants il y avait : bière de bananes, manioc, maïs, colocases et haricots.

L’exploitation des bananes a continué son expansion au cours des années quatre-vingt, jusqu’à

atteindre 30% des parcelles cultivées. Pendant la saison agatasi, les cultures pures occupaient 38%

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Évolution des systèmes agricoles

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de la superficie cultivée, tandis que les associations de deux ou plusieurs cultures occupaient les

62% restant. La deuxième saison culturale (impeshi) a vu le pourcentage des monocultures

s’accroître jusqu’à 43% du total et jusqu’à 69% dans la plaine de l’Imbo. Au cours de la première

saison culturale, la principale association de deux cultures était représentée par maïs et haricots,

celle à trois cultures par haricots, maïs et manioc (Appendice B, Tableau 4). L’association de

manioc et d’une autre culture était la plus diffusée pendant la deuxième saison culturale;

l’association de trois espèces était composée par bananes, haricots et une troisième culture

(Appendice B, Tableau 5). Pendant la durée de la saison sèche, l’association habituelle était haricots

et bananes. 90% des terrains cultivés dans la plaine de l’Imbo étaient destinés aux cultures

alimentaires, les 10% restant à des cultures de rente (café et coton). Dans la zone de Mumirwa,

aussi bien que dans celle de Mugamba, 96% de la superficie était destinée aux cultures vivrières, les

4% restant au café tandis que la culture du coton était absente. La plus grande extension de cultures

de rente dans la plaine de l’Imbo est due au plus grand nombre de champs publics par rapport aux

zones de Mumirwa et Mugamba. Dans la plaine seulement 39% des terrains appartenaient aux

agriculteurs, contre 48% de la zone de Mumirwa et 73% dans la zone de Mugamba. Le coton

cultivé dans la plaine de l’Imbo appartenait à l’espèce Gossypium hirsutum, variété 1021 849. La

crise du secteur cotonnier commença après les années cinquante à cause de facteurs économiques et

sociaux, s’ajoutant aux facteurs climatiques. Le manque d’une entreprise textile traditionnelle a

conduit de nombreux agriculteurs à abandonner l’exploitation du coton, en la substituant par les

cultures vivrières. C’est seulement dans les années quatre-vingt qu’une reprise a eu lieu (en 1985 les

terres cultivées en coton couvraient 3432 ha, ayant une production de 4121t, plus de la moitié

nationale). Une autre culture de rente était le café, cultivé dans la plaine de l’Imbo par environ un

quart des agriculteurs. La principale différence entre les différentes zones cultivées concerne la

dimension des champs: dans la plaine de l’Imbo 46,8% des agriculteurs possédaient plus d’un

hectare de terrain (80,3% de la superficie totale) tandis que dans la zone de Mumirwa ce

pourcentage s’est baissé au 13,8% (27,3% de la superficie totale). Chaque noyau familial cultivait

de 4 à 5 champs pendant la première saison culturale et de 5 à 6 champs pendant la deuxième.

Chaque terrain faisait en moyenne 2000 m2 (Imbo), 1300 m2 (Mumirwa) et 1000 m2 (Mugamba).

La croissance démographique a rapidement entraîné la réduction des terres cultivables, bien

qu’avant le début de la guerre civile de 1993 la gestion publique du secteur agricole ait garanti une

sécurité alimentaire répandue sur tout le territoire. Cela, à travers les revenus destinés aux

agriculteurs employés dans l’exploitation des cultures de rentes et à travers la formation agricole et

le soutien technique aux agriculteurs employés dans l’exploitation de cultures vivrières.

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Matériels et méthodes

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4. MATÉRIELS ET MÉTHODES Afin d’atteindre l’objectif de ce travail de recherche, deux zones représentatives de la topographie

et de l’orographie de la province de Cibitoke, évoquant toutes deux les différentes variétés de

cultures présentes sur le territoire, ont été choisies comme sujets d’étude: les localités de Mabayi,

Butahana et Mageyo dans la commune de Mabayi et les localités de Cibitoke, Mparambo et

Rugombo dans la commune de Rugombo.

4.1 Les questionnaires Pour rassembler les données et les informations relatives aux agriculteurs, aux cultures et à la

typologie des techniques culturales utilisées, un questionnaire à réponse multiple (Appendice C) a

été adopté. Il a été rédigé suivant le modèle du programme mondial de recensement de l’agriculture

de la FAO pour l’année 2010. Les questions ont été élaborées considérant les conditions

agronomiques, climatiques et pédologiques propres de la région sous examen. Dans un deuxième

temps, le questionnaire a été corrigé et perfectionné à l’aide d’un étudiant en sociologie résident

dans la province étudiée et responsable des entretiens en langue locale, nécessaires afin de garantir

aux agriculteurs une compréhension optimale des questions posées.

Des agronomes locaux, le responsable du secteur de production végétal du DPAE et le directeur du

C.F.R (Centre de Formation Rurale) de Cibitoke ont été soumis aussi aux entretiens afin de

compléter les données rassemblées grâce à une vision plus générale et complète du secteur agricole.

4.2 GPS et l’échantillonnage des terrains

La connaissance du territoire au niveau de la coopération internationale, représente un aspect

essentiel afin de promouvoir un procédé de développement local autocentré. Un projet de

coopération au développement, doit être capable de saisir la complexité du territoire local où il

intervient. Pour parer aux limites introduites par l’emploi des questionnaires qui, sous leur forme la

plus traditionnelle, ne permettent pas de corréler l’enquête sociale avec le contexte géographique

spécifique, le projet à prévu la géoréférenciation des zones étudiées au moyen d’un GPS.

Le GPS est un système de localisation à couverture globale et continu, développé pour le domaine

militaire. Le principe de fonctionnement se fonde sur une méthode de localisation sphérique qui

mesure le temps nécessaire pour qu’un signal radio parcourt la distance entre le satellite et un

récepteur. La connaissance du temps nécessaire au signal pour atteindre le récepteur et de la

localisation exacte d’au moins quatre satellites pour reconstruire une position tridimensionnelle,

permettent de localiser le récepteur dans l’espace. Ce procédé de trilatération, employant

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Matériels et méthodes

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uniquement des informations concernant la distance, bien que semblable à la triangulation, s’en

différencie par l’absence d’emploi d’informations relatives aux angles. Cette étude a prévu

l’utilisation d’un récepteur GPS Garmin « Geco 201 » à fréquence simple.

Pour pouvoir acquérir les coordonnées, il suffit de se localiser sur le point qu’on veut géoréférencer,

contrôler qu’il n’y ait pas de constructions ou de la végétation qui pourraient cacher le signal,

allumer le récepteur GPS et attendre qu’il acquière le signal des satellites. Plus le nombre de

satellites est élevé, moins grande sera l’erreur de localisation. Les coordonnées de tous le sommets

de chaque champs ont été mesurées afin d’en déterminer la superficie totale. La géoréférenciation a

été réalisée sur cinq champs de cinq agriculteurs différents dans la commune de Rugombo et quinze

terrains appartenant à douze autres agriculteurs. À cause de la grande dispersion des terrains qui,

dans certains cas, étaient accessibles seulement après quelques heures de route, il a été impossible

de géoréférencer toutes les zones de propriété ou en location aux agriculteurs interrogés. Afin

d’obtenir des données agronomiques autrement non repérables, on a donc choisi de prélever et

analyser des échantillons de terrain localisés dans les champs géoréférés.

Voici la logique suivie pour réaliser l’échantillonnage:

Des échantillons de terrains, différenciés par altitude et orographie, ont été collectés. Au cas où les

terrains étaient topographiquement identiques, l’échantillonnage a été réalisé sur la base des

techniques culturales telles que la fumure ou la distribution de pesticides. Les terrains des rizières

inondées au contraire, n’ont pas pu être intégrés à l’échantillonnage. La collecte des échantillons a

été réalisée par l’application de la technique du transept. Dans les terrains analysés on a par

conséquent tracé des transepts correspondants aux diagonales du polygone imaginaire représentant

la forme du terrain. Au long de ces transepts, cinq échantillons ont été prélevés à la profondeur de 5

cm; les quatre échantillons à coté des sommets ont été identifiés à la distance d’environ 3 cm des

sommets imaginaires du terrain. Le cinquième échantillon, dont la position a été obtenue par

l’intersection des diagonales, se situe aux environs de la zone centrale du champ. La distance entre

chaque prélèvement était donc variable selon les dimensions du terrain. Les échantillons ont ensuite

été assemblés et homogénéisés à l’aide d’un tamis avec une maille de 2 mm qui a permis d’éliminer

d’éventuels résidus de végétation ou des petites pierres. Le procédé exposé ci-dessus a été appliqué

afin d’avoir un échantillonnage représentatif de la réalité et pour en permettre la réplication. Les

analyses ont été successivement réalisées en double par L.C.A (Laboratoire de Chimie Agricole) de

l’ISABU. Bien qu’il soit rare de trouver des études pédologiques concernant les terrains de la zone

de Mugamba, il existe actuellement de nombreuses études relatives à la plaine de Rusizi. C’est

pourquoi il a été décidé d’ouvrir, de décrire et d’échantillonner par horizon un profil pédologique

dans la commune de Mabayi, pour au total six échantillons. Cela a permis en outre une comparaison

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Matériels et méthodes

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avec la cartographie des terrains élaborée par la FAO. Les profils ont été ouverts manuellement à

l’aide d’une pelle. Après le nettoyage du profil, réalisé avec une spatule, la profondeur a été

mesurée et le profil a été photographié avec un mètre allongé jusqu’au fond. Cela a permis de

réaliser une étude plus détaillée, une fois les analyses de laboratoire accomplies. Certaines

propriétés physiques et morphologiques telles que la mesure de la profondeur et de l’épaisseur du

profil, la présence d’apparats radicaux, les reliefs du squelette et d’éventuelles concrétions ou des

bigarrures ont été notées pour chacun des profils. L’évaluation de la texture a été réalisée

manipulant entre les doigts la terre humide et relevant ainsi des sensations liées à la plasticité,

l’adhésivité ou à l’abrasivité. Etant donné ce procédé basé sur des sensations, il est possible que les

résultats obtenus ne soient pas entièrement objectifs.

4.3 SIG et cartographie

Les systèmes S.I.G, connus comme Systèmes d’Informations Géographiques et l’emploi de la

cartographie participative, peuvent représenter des instruments de support des aides au

développement. Le Système d’Information Géographique peut être expliqué à partir d’une analyse

sémantique des mots qui composent l’expression:

• Système: implique l’existence de parties qui interagissent entre elles;

• Information: les différentes parties produisent de l’information, elles élaborent des données

dont l’interprétation permet d’enrichir les connaissances relatives à un certain domaine.

• Géographique: l’information doit être rapportée et reliée au territoire, c'est-à-dire elle doit

être géoréférencée ou géoréférable.

(Faretto, 2000 cité en Lovisolo & Vitale, 2006).

Conformément à la définition au sens large du terme, les Systèmes d’Information Géographiques

sont un complexe intégré de hardware, software, données géographiques et ressources humaines

spécialisées dont l’ensemble est caractérisé par un énorme potentiel en vue d’une grande variété

d’applications. Il s’agit d’un système s’articulant autour des fonctions de superposition des cartes et

de collection, gestion, mémorisation, élaboration et présentation des données géographiques

(Maguire, 1989 cité en Lovisolo & Vitale, 2006).

Afin de réaliser une base de données dédiée, il est premièrement nécessaire de rechercher et

d’acquérir les données qui constitueront l’archive digitale du système. La quête du matériel

cartographique informatique a été réalisée par Internet. Les données relatives au Burundi sont rares;

les cartes à l’échelle de détail ou de demi-détail, capables de mettre en relief les différentes

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Matériels et méthodes

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caractéristiques géographiques au niveau régional et provincial et capables de permettre

l’élaboration d’informations telles que la superposition des couches ou les opérations de buffering,

sont souvent difficiles à repérer.

Voici la cartographie spécifique relative au Burundi qu’on a pu récupérer:

• Cartographie relative aux terrains et cartographie hydrographique des Pays de

l’Afrique centrale (Congo, Ruanda et Burundi). SOTERCAF (Compilation of a SOil

and TERrain database for Central AFrica).

• Cartographie relative au procédé de dégradation des sols GLASOD (GLobal

Assessment of SOil Deterioration).

• FAO Africover. Ci-dessous la cartographie publique employée:

Burundi – Boundaries, Roads, Towns, Rivers. Afin d’obtenir les cartes relatives à l’usage et

couverture des sols (Multipurpose Lancover database) et celles relatives à la géomorphologie et à

la lithologie (Full Resolution Data Set), il a fallu, au contraire, adresser une requête écrite légitimant

les raisons d’emploi de cette cartographie spécifique.

Le software employé a été MapWindow 4.2 (2006); les données collectées ont été organisées sous

forme d’une base de données du système, successivement élaborées, comparées aux données

obtenues par GPS et finalement actualisées et intégrées. Une analyse spatiale des données a été

aussi effectuée: étant une élaboration des informations qui origine de leur collocation spatiale

contenue dans la base de données, elle représente une fonction remarquable du SIG.

Spécifiquement, des mesures de la superficie des champs appartenant aux agriculteurs interrogés

ont été prises, des éléments ont été reclassifiés et des superpositions de couches thématiques ont été

effectuées (carte des sols et carte d’usage et couverture des sols). Enfin, employant la fonction

graphique des SIG, le dessin de la cartographie digitale, sous forme de papier, a été réalisé à travers

la création de cartes thématiques et l’utilisation de la fonction du zooming.

La création d’une base de données est un élément fondamental autant en vue de la future

planification et gestion du territoire (politique de développement régional, gestion et monitorage des

ressources naturelles, études d’impacts) que pour permettre la réalisation de cartographies, de

présentations et de communications (études thématiques, présentations d’activités, de résultats et de

domaines d’action).

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Résultats et discussion

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5. RÉSULTATS ET DISCUSSION

5.1 Résultats des questionnaires L’étude présente a permis d’interroger trente agriculteurs dont huit propriétaires fonciers, dix-huit

agriculteurs appartenant à quatorze associations représentatives d’un échantillon de 318 agriculteurs

et quatre locataires qui ne font partie d’aucune association.

a) Données sur les agriculteurs

40% des agriculteurs interrogés sont des femmes, 60% des hommes. Ces pourcentages ne

représentent pourtant guère le monde du travail dans le secteur agricole tel qu’il est: les femmes

employées dans le secteur sont en effet plus nombreuses que les hommes, lesquels s’orientent vers

d’autres travails, surtout dans le secteur des constructions.

L’âge des agriculteurs interrogés varie entre 15 et 64 ans, de la manière suivante : entre 15 et 30 ans

(10%), entre 31 et 45 ans (53,3%) et entre 46 et 64 ans (36,7%).

Le taux d’analphabétisme est élevé : 26,7% des agriculteurs interrogés n’ont fréquenté aucun

institut scolaire.

La plupart des agriculteurs a eu accès à l’école primaire (56,7%). Peu sont ceux qui ont pu

fréquenter l’école secondaire ou qui ont une formation supérieure.

La plupart des agriculteurs interrogés ont une famille à charge, laquelle est généralement assez

nombreuse: moins de 5 membres (23% des cas), entre 6 et 10 membres (57,8%) et entre 11 et 15

membres (19,2%); 13% des agriculteurs sont veufs et sont seuls pour subvenir aux besoins de leur

famille.

L’agriculture est l’activité principale de 40% des interrogés, tandis que 46,7% pratiquent aussi

l’élevage. Dans 13,3% des cas, à coté de l’agriculture s’ajoute une nouvelle activité autre que

l’élevage: le commerce.

13,3% de la production agricole est destinée exclusivement aux besoins familiaux, dans 26,7% des

cas elle est affectée à la vente.

En ce qui concerne les associations d’agriculteurs, la production agricole a une double fonction: une

partie est destinée à l’usage familial et l’autre à la vente. Les produits ainsi obtenus, sont employés

à l’achat des semences pour la saison suivante.

Lorsque la production est destinée à l’usage familial, dans 78% des cas, elle ne permet pas de

satisfaire les besoins alimentaires de la famille.

Les aliments produits au niveau local et échangés au marché sont à la base de l’alimentation; la

farine de manioc et les haricots sont les plus communs, composants le régime de 90% des

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Résultats et discussion

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agriculteurs. Les différences les plus évidentes sont imputables autant au revenu qu’à la position

géographique: dans la commune de Mabayi parmi les aliments de base, ni le riz ni le poisson ne

sont présents; ils sont par contre fréquents dans la commune de Rugombo. Les bananiers au

contraire, sont caractérisés par une répartition plus homogène sur le territoire.

La diffusion de produits différents de ceux traditionnels est très limitée, autant à cause du prix élevé

des semences (1 Kg de semences de tomates est 60 fois plus chèr qu’un Kg de semences d’haricots)

qu’en raison de la méfiance de la population envers l’expérimentation de nouveaux aliments.

Graphique n°6: Principaux composants du régime alimentaire

b) Données sur la distribution des terrains

Le questionnaire a aussi permis de collecter des informations relatives à la distribution des terrains,

bien que l’analyse de la propriété foncière ait été complexe; selon les résultats des questionnaires,

60% des agriculteurs interrogés appartiennent à une association d’agriculteurs. Chaque association

est composée par un nombre d’agriculteurs variable selon les dimensions des champs en location

aux associations; dans certains cas toutefois, les agriculteurs eux-mêmes mettent en commun leurs

terrains afin d’atteindre une superficie labourable d’étendue significative.

33% des agriculteurs membres d’une association sont aussi propriétaires d’une parcelle de terrain

cultivée par eux-mêmes et la plupart des agriculteurs ont quelques mètre carré de terrain autour de

leur habitation. Ce partenariat est peut être pour les petits producteurs le seul moyen pour éviter

d’être exclus du monde rural auquel ils appartiennent. Ces groupements ne représentent pourtant

guère une simple somme d’agriculteurs, ils constituent plutôt des unités pour une nouvelle société

civile africaine, ayant un rôle fondamental dans les procédés de décentralisation et de démocratie

locale.

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Farine de manioc

Haricots Bananes Batates Riz Maïs Pommes de terre

Viande Poisson Oignons Tomates Autres légumes

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Résultats et discussion

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Graphique n° 7 : Principales catégories d’agriculteurs

L’analyse des résultats a mis en évidence une diminution des parcelles de terrain appartenant aux

agriculteurs: de 56% (considérant la moyenne entre la zone géographique de Mugamba et l’Imbo) à

46%. La cause peut être attribuée à la croissance démographique de la population qui, depuis 1986 a

plus que doublée, en passant de 226.572 à 485.768 habitants.

Le pourcentage d’agriculteurs ne possédant aucun terrain propre a augmenté par rapport à la période

antérieure le conflit. Pendant les années précéndant la guerre, environ 35% de la superficie agricole

disponible était cultivée, tandis que les zones naturelles occupaient plus de la moitié de la superficie

totale. Actuellement, les zones naturelles dans la province de Cibitoke couvrent seulement 25% de

la superficie totale (Graphique n°5), dont 80% sont occupés par le Parc Naturel du Kibira. Dans les

environs de la commune de Rugombo, après le début du conflit, qu’a entraîné la fin de la

production et la détérioration de la qualité des cultures de rente, un procédé d’appropriation des

terres s’est instauré. Avant l’éclat du conflit, les cultures de rente présentes sur le territoire étaient

gérées par les agronomes de l’Etat, tandis qu’ensuite les parcelles ont été confiées aux agriculteurs

ou données par l’État aux associations d’agriculteurs.

25% des agriculteurs qui ne sont propriétaires d’aucune parcelle, ne font pas non plus partie d’une

association. Ces agriculteurs, de ce fait moins sauvegardés, constituent 13% du total des

agriculteurs interrogés. La question foncière s’est posée au centre du débat concernant le

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Résultats et discussion

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rapatriement des réfugiés et la réintégration dans la société de tous ceux qui ont abandonné leur

propriété foncière. Après la fin des hostilités, la moitié de propriétaires fonciers ont acquis ou

obtenu des terrains, tandis que le restant 50% en possedaient déjà. Au contraire, les locataires, tout

comme avant le conflit, n’en avaient pas. D’après les entretiens, il paraît que les problèmes suscités

par la redistribution des terrains sont resolus, étant donnée l’absence d’exploitants dans l’attente de

terrains. Ces problèmes politiques, impliquant la securité alimentaire, ont entraîné le réequilibrage

de la possession des terrains non exploités. Le contexte présent et futur du Burundi, en raison

d’évidents problèmes de rentabilité sociale et economique, n’admetterait pas l’existence de terrains

en friche.

Carte n°3: Utilisation du sol dans la province de Cibitoke

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Résultats et discussion

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Carte n°4: Zones naturelles

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Résultats et discussion

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c) Données concernant l’élevage

50% des agriculteurs interrogés possèdent au moins un animal, souvent de petite taille, tel que les

volailles et les caprins. 10% ne possèdent pas d’animaux propres, mais ils en ont la charge: il s’agit,

pour une grande partie, de bovins appartenant à l’association. Les seuls agriculteurs qui utilisent le

fumier en tant qu’engrais ou amendement, sont ceux qui ont pu recevoir une formation de base;

cependant, la carence de moyens de transport tels que les charrettes et les brouettes en complique la

distribution et l’épandage. De ce fait, les agriculteurs prefèrent utiliser les engrais chimiques qui

sont toutefois plus chers et plus difficiles à repérer. Le système d’élevage du bétail plus répandu est

le ranching qui prévoit la stabulation libre des bestiaux à l’intérieur d’étables de dimensions

limitées. Ce dernier est le seule système d’élevage bovin présent dans la commune de Mabayi, où il

n’existe aucune superficie disponible pour le pâturage des animaux. Dans la commune de Rugombo

au contraire, la moitié des éleveurs pratiquent le pâturage semi-nomade; ces systèmes de production

extensive sont aujourd’hui en baisse à cause de la réduction des pâturages et de l’augmentation de la

densité de la population. La tendance actuelle vise à associer l’élevage extensif à la stabulation

permanente.

La technique d’élevage caprin la plus pratiquée, prévoit le pâturage libre sédentaire; très nombreux

sont aussi les volailles qu’on fait circuler librement au milieu des maisons. Les ovins et les porcs

sont peu répandus, tandis que les lapins et les équins sont complètement absents.

d) Données concernant les cultures, l’utilisation du sol, les techniques et les systèmes

culturaux.

La plupart des terrains agricoles sont destinés aux cultures, tandis que seulement 13% sont réservés

aux pâturages et aux prairies permanentes. L’occupation des terrains la plus répandue est par des

cultures annuelles, cultivées par tous les agriculteurs interrogés, alors que les cultures permanentes

sont présentes seulement dans 30% des cas. La question foncière émerge à nouveau des données

relatives aux terrains en jachère et aux pairies permanentes et dans leur pourcentages qui sont très

faibles, 13% et 3% respectivement.

Les cultures annuelles dominantes sur le territoire sont les céréales. Le maïs (Zea Mais L.) est

cultivé par 80% des agriculteurs interrogés et on peut le trouver sous différentes variétés dont huit

en expansion et trois en régression (Baragengana, 2000); deux variétés traditionnelles appelées

«nakanjegeri et nakagori» se sont bien conservées grâce à leur goût caractéristique apprécié par la

population. Le riz (Oryza sativa L.), absent dans la commune de Mabayi, est présent dans 17% des

cas et on en énumère 17 variétés en expansion, tandis que le sorgho (Sorghum vulgare) est présent

seulement dans 3% des cas, avec 3 variétés en régression. Dans la province de Cibitoke on cultive

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Résultats et discussion

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aussi le blé qui est complètement absent dans les communes de Mabayi et de Rugombo où on a

réalisé les entretiens. Le maïs et le sorgho font aussi partie de l’alimentation des animaux et ils sont

commercialisés et employés pour la production de la bière et de la bouillie dans les zones rurales.

C’est pourquoi le mais, bien qu’il soit la culture la plus répandue (Graphique n°9), est consommé

comme aliment seulement par 27% des agriculteurs interrogés (Graphique n°6).

En ce qui concerne les plantes fourragères les plus importantes, cultivées par 14% des agriculteurs

interrogés, Trypsacum et Penissetum sont multipliées par bouture. Elles sont employées pour

combattre le processus d’érosion des terrains.

Graphique n°8 : Principales catégories de cultures annuelles

83% des agriculteurs cultivent des plantes à tubercules. Elles sont cultivées suivant un procédé

artisanal, dépourvu de règles précises. Leur cuillette est faite manuellement, grâce à des systèmes

ordonnés. La culture la plus utilisée est le manioc (Manihot esculenta) dont on en cite 8 variétés.

Les patates douces suivent avec 50% des cas et trois variétés authoctones qu’il faudrait améliorer,

les pommes de terre (Solanum tuberosum L.) pour 17% des cas, l’igname (Dioscorea L.) et les

colocases (Colocasia esculenta L.) cultivées par le 10% restant des exploitants interrogés. Les

pommes de terre bénéficient de plus d’attentions (maintenance, fumure) s’agissant d’une plante

exigeante du point de vue de la fertilité; les semences produites par ISABU en outre, sont très

sensibles aux maladies.

67% des agriculteurs interrogés cultivent les fabacées: il s’agit presque exclusivement des haricots

(Phaseolus vulgaris), plus rarement des petits pois (Pisum sativum L.). Les haricots constituent

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Céréales Espèces maraîchères

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Résultats et discussion

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l’aliment fondamental de la diète locale et ils représentent plus de la moitié des apports en

protèines. Les agriculteurs y accordent une grande valeur et la population en conserve les semences.

Il semble qu’elle soit la seule semence que les agriculteurs se réfusent à changer; c’est pourquoi les

différentes variétés locales sont bien conservées pour, au total, 16 variétés en expansion, tandis que

plus de trois ont été abandonnées.

Les espèces maraîchères sont présentes dans 47% des cas: couvrant 23% des cas, les choux-fleurs

(Brassica Oleracea L.) et les oignons (Allium cepa L.) sont les espèces plus répandues. Puis

viennent les aubergines (Solanum melongena L.) et les tomates (Solanum lycopersicum L.) dans

13% des cas, et les poivrons (Capsicum sp. L.) et les carottes (Daucus carota L.) dans 10% des cas.

On peut aussi trouver de la laitue (Lactuca sativa L.), des épinards (Spinacia oleracea L.) et de l’ail

(Allium sativum L.). La diffusion limitée des espèces maraîchères est imputable autant au coût élevé

des semences qu’à la méconnaissance de la population des nouvelles cultures ou des espèces

recemment importées, ce qui en empêche la diffusion.

Graphique n°9 : Principales cultures présentes dans la province de Cibitoke

En ce qui concerne les cultures oléagineuses, les arachides (Arachis hypogaea L.) et le palmier à

huile (Elaeis guineensis) avec 13% des cas totaux, sont les plus répandues. 7% des exploitants

interrogés cultivent le soja (Glicine max L.) et 3% le ricin (Ricinus communis L.), bien que dans le

mileu considéré elle soit une espèce spontanée. Aucun des agriculteurs interrogés ne cultive le

tournesol (Helianthus annus L.) bien qu’il soit présent dans certaines zones de la plaine de l’Imbo.

Le palmier est destiné non seulement à l’exportation mais il est aussi utilisé pour la fabrication

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Résultats et discussion

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d’objets artisanaux à emploi domestique, comme produit alimentaire ou boisson (huile, vin) et

comme article pour l’alimentation des bestiaux. Le palmier à huile produit cinq à sept fois plus

d’huile que les arachides, le tournesol et le soja, ce qui explique qu’il soit apprécié par la

population. Bien que l’avocatier soit une espèce très répandue sur le territoire, en raison du prix

élevé de son huile, les agriculteurs prefèrent utiliser celui de palmier ou de coton.

Les cultures permanentes, surtout les plantations de bananes, représentent une composante

fondamentale dans le panorama agricole local. 63% des agriculteurs cultivent de cultures

permanentes ayant pour but, dans 47% des cas, la production de fruits. Les cultures permanentes

restantes sont employées pour la production d’huile. Parmi les arbres fruitiers les plus diffusés, on

cite les bananes (50%); la banane cultivée (Musa spp.) est une espèce erbacée éternelle, native du

Sud-Ouest asiatique, appartenant à la famille de Musaceae. Les bananes vivrières font toutes partie

du sous-genre Eumusa. On connaît 25 variétés de bananes en expansion. Les bananes vivrières

peuvent être subdivisées, selon leur génome, en plusieurs groupes. Elles sont consommées fraîches,

frites et grillées ou sont utilisées pour la production de vin et de liqueurs.

Les autres arbres fruitiers sont l’avocat (Persea americana) présent dans 30% des cas, la mangue

(Mangifera indica), la papaye (Carica papaya L.) dans 20% des cas, l’ananas (Ananas comosus) et

les agrumes (10% au total). Les terrains occupés par les cultures arbustives et arboricoles se

trouvent pour la plupart dans la zone naturelle de Mumirwa, tandis que les cultures herbacées sont

plus abondantes dans la plaine de l’Imbo, dans les zones situées au fond de la vallée, à proximité

des agglomérations et tout le long des routes principales (Graphique n°5-6).

Quant aux cultures de rente, on remarque le coton, le café et le thé. Depuis les années quatre-vingt

et quatre-vingt-dix, les terrains destinés aux cultures de rente ont diminué, autant en raison de leur

perte de valeur sur le marché mondial, que de la chute des prix, en particulier le coton et le café

devenus ainsi non compétitifs et non rentables. L’amélioration de la culture du thé a aussi été

partiellement abandonnée. La station agronomique de Buhoro, où on cultive le thé sur une étendue

de quelques kilomètres, est restée cependant active.

Le coton (Gossypium hirsutum L.) est cultivé en grande partie dans la plaine de l’Imbo. Il fournit de

l’huile alimentaire et cosmétique, des produits pour l’alimentation des bestiaux et des objets

artisanaux. Son itinéraire technique, avec la protection phytosanitaire et la fumure ainsi que sa

commercialisation sont pris en charge par la COGERCO (Compagnie nationale de gérance du

coton).

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Carte n°5 et 6 : Communes, fleuves et utilisation du sol dans la province de Cibitoke

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Résultats et discussion

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Le thé (Camelia sinensis) et le café dans ses variétés robusta (Coffea canephora) et arabica (Coffea

arabica) sont de cultures de rente de grande valeur car elles produisent le capital necessaire à

l’importation de produits différents, indispensables pour le développement du pays. La population

travaille en tant que simple main-d’œuvre; elle n’est pas consultée au sujet des programmes ni de la

fixation des prix, ce qui fait que 7% seulement des agriculteurs interrogés a déclaré qu’il cultive le

café ; aucun agriculteur n’a affirmé cultiver le thé.

Les techniques culturales employées, démontrent que la mécanisation du secteur agricole est

complètement insuffisante; ce retard de développement est aussi mis en évidence par le manque de

moyens et de structures.

Tous les agriculteurs interrogés utilisent différents outils manuels pour la préparation des terrains:

pour les haricots on réalise des labours superficiels, tandis que le maïs et le manioc requièrent un

labour plus profond. Le labour du terrain est fait au moyen d’une pioche. L’emploi de la traction

animale pour les labours, étant une pratique qui n’a jamais été diffusée, est très limité. Les autres

opérations culturales exécutées en grande partie par les agriculteurs, sont la fumure et le désherbage

(dans respectivement 70% et 94% des cas).

L’irrigation est une techinque peu répandue sur le territoire, même dans les zones où elle est

nécessaire. 20% seulement des agriculteurs en bénéficient. Si on considère tous les agriculteurs qui

effectuent au moins une fumure, la majorité, corréspondant aux 38%, joint aux engrais mineraux de

l’engrais organique. 33% utilisent exclusivement l’engrais organique, tandis que 28%, n’ayant pas

d’animaux dont ils puissent exploiter les déchets, utilisent exclusivement des engrais mineraux. La

quasi-totalité des agriculteurs réalisent le désherbage et la lutte aux mauvaises herbes

manuellement, au moyen d’une pioche ou d’autres outils. Seulement 3% des agriculteurs peuvent se

permettre, dans la lutte aux mauvaises herbes, l’emploi de produits chimiques à coté du désherbage

manuel.

La technique d’arrosage par ruissellement, exploitant des canaux, est la plus répandue sur le

territoire, surtout en rizière. Au contraire, l’irrigation par aspersion est complètement absente. Dans

la commune de Rugombo, les canaux sont cependant très limités. Certains agriculteurs irriguent en

transportant manuellement l’eau des fleuves à travers des bidons ou des citernes. Il s’agit seulement

du 10% du total des agriculteurs interrogés.

e) Conservation des semences, marché et travail

L’étude a aussi approfondi des aspects relatifs à l’acquisition et à la conservation des semences.

L’auto-production et l’échange sur le marché sont les systèmes les plus répandus, implicant 70%

des exploitants interrogés. 23% achètent ou reçoivent les semences des entreprises semencières; il

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Résultats et discussion

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s’agit en grande partie de semences de coton ou de semences améliorées. 17% des agriculteurs ont

déclaré qu’ils utilisent des semences provenant d’organismes internationaux ou d’organisations

locales. Les résultats des questionnaires et des interviews ont montré que beaucoup de

connaissances traditionnelles, jadis utilisées pour la conservation des semences, ont été perdues à

cause de la guerre et du rapide échange générationnel.

Ci-dessous on peut trouver les techniques traditionnelles employées pour la conservation des

semences:

- Les semences étaient mélangées à de la cendre, du piment ou des substances semblables afin

de limiter l’action des micro-organismes et des insectes.

- Les haricots étaient fait sécher accrochés aux parois externes des habitations. Dans la

commune de Mabayi cette pratique traditionnelle est toujours très répandue.

- Afin de conserver les épis de maïs dépouillés de leurs glumes, jadis on utilisait un sécheur

structuré en étagères, au dessous duquel était allumé un feu dont la fumée protegait les épis

des insectes. Le sécheur était situé à l’intérieur d’une chambre de la maison pour que le maïs

soit protégé de la pluie. Cette pratique permettait de conserver le produit pendant 2-3 ans.

Avant que la guerre éclate, il existait de nombreux greniers, par la suite detruits et pillés. Cette

situation a poussé les agriculteurs à cacher leurs récoltes, à ne pas les conserver de peur d’en

être dépouillé ou à les consommer fraîches.

À présent, 14% des agriculteurs ne conservent pas les semences, alors que 53% en préservent,

même si en doses inférieures par rapport à celles de jadis, à l’intérieur de sacs dans la maison

d’un des membres de l’association. 10% seulement des agriculteurs interrogés utilisent des

sytèmes traditionnels pour la conservation des semences; en revanche, 23% emploient des

produits chimiques, 7% desquels recourent à l’aide du DDT.

Image n°5 : Consérvation traditionnelle des haricots

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Résultats et discussion

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88% des propriétaires fonciers ne peuvent pas se permettre de payer un salarié et emploient par

conséquent de la main-d’œuvre familiale. Faute de main d’œuvre suffisante pour gérer

l’exploitation agricole, les propriétaires fonciers laissent en fermage une partie de leurs terrains

aux associations d’agriculteurs. Les membres de l’association utilisent une première fraction de

la cueillette pour leur autoconsommation, tandis que la deuxième partie est vendue sur le

marché local. Avec les produits de la vente, les agriculteurs peuvent ainsi acheter des nouvelles

semences et des nouveaux outils. Cet argent est habituellement géré par le président de

l’association ou par un comité composé par quelques-uns des membres les plus âgés. Une partie

du produit de la vente ou une fraction de la récolte sont destinées au payement du loyer.

Un des prolèmes les plus courants pour la population, est le manque d’outils pour executer les

labours dans les champs. Les résultats démontrent en effet que 70% des agriculteurs emploient

leur propre matériel pour le labour des terrains. 10% seulement d’entre eux se servent du

matériel fourni par le propriétaire des terrains, alors que 7% reçoivent en équipement des

moyens et des outils agricoles de coopératives ou d’organisations agricoles privées. 14% des

agriculteurs travaillent en utilisant des outils en commun avec d’autres exploitants. Afin de

comprendre les difficultés économiques auxquelles les agriculteurs et les propriétaires doivent

faire face dans l’achat de nouveaux outils, il serait judicieux d’examiner l’analyse des coûts des

matières premières et des principaux produits provenant des récoltes. Les prix des produits

agricoles, sujets à une grande variabilité, dépendent des quantités disponibles et suivent la lois

de l’offre et de la demande. La realité ici considerée est différenciée de telle sorte qu’on peut

réaliser seulement des estimations approximatives. Les revenus de la récolte de maïs et des

haricots ont été éstimés puisqu’elles sont les cultures vivrières qui fournissent le produit brut le

plus élevé, après la bière de bananes. En outre, elles sont les cultures sur lesquelles on a obtenu,

au moyen du questionnaire, les informations les plus complètes. La moitié de chaque récolte n’a

pas été prise en considération car on suppose qu’elle était destinée à l’autoconsommation. Au

bénéfice, il faut soustraire les coûts des semences et le montant de la location des terrains. On

obtient ainsi une estimation des bénéfices nets de chaque récolte, partagés entre tous les

membres de l’association. Si on considère deux récoltes par an, la donnée finale est presque égal

à 521000 Fbu qui, répartis entre une moyenne de 20,5 agriculteurs par association, résultent égal

à 25000 Fbu/an corréspondant à 70 Fbu/jour. Si on compare cette somme au salaire minimum

interprofessionnel garanti (SMIG) qui est égal à 160 Fbu par jour, il s’ensuit que le bénéfice net

journalier d’un agriculteur ne suffit ni à économiser ni à capitaliser de l’argent.

Jadis, la culture du coton concourait, avec 37% du total, au revenu d’un agriculteur au point que,

en 1973, le revenu agricole des habitants de la province de Cibitoke, égal à 1753 Fbu/an

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Résultats et discussion

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dépassait considérablement le revenu agricole d’autres provinces (1378 Fbu à Ngozi, 930 Fbu à

Muramvya, 713 Fbu à Muyinga et 679 Fbu dans le Mosso), (Cazenave & Pierrot, 1978). La

diminution de la production du coton a entraîné, par conséquent, une baisse remarquable du

revenu des agriculteurs. S’il est possible de satisfaire aux besoins alimentaires comme jadis,

actuellement il faut souvent acheter une partie des aliments afin de varier le régime alimentaire.

Il est donc impossible d’acheter des nouveaux outils agricoles (une pioche coute 5000 Fbu

environ), des pesticides et des engrais chimiques. Dans ce contexte, l’économie informelle, à

coté de l’agriculture, devient une source importante d’emploi et de revenu. Les résultats font

aussi émerger des différences considérables entre les prix des produits les plus répandus.

Considérons, par exemple, un kilogramme de maïs: il est moyennement plus cher dans la

commune de Mabayi que dans celle de Rugombo; en effet on passe de 880 Fbu par Kg dans le

premier cas à 620 Fbu par Kg dans le deuxième. Cet écart est imputable autant aux plus grandes

difficultés liées à la culture du mais dans les zones montagneuses par rapport à la plaine, qu’au

prix du trasport des champs au marché, qui est plus élevé. En revanche, les bananes coûtent

moins cher dans la commune de Mabayi (4480 Fbu/régime) où on en trouve plus, par rapport à

la commune de Rugombo où un régime vaut en moyenne 5580 Fbu.

Les haricots valent environ le même prix dans les deux communes: 1080 Fbu/Kg, tandis que le

riz, absent dans la commune de Mabayi, coûte en moyenne 860 Fbu/Kg. Les cultures

maraîchères, à cause du prix élevé des semences, sont peu répandues. Un kilogramme de

semences de tomate peut coûter jusqu’à 64000 Fbu/Kg. La plupart des agriculteurs interrogés

travaillent à plein temps pendant toute l’année ; 37% ont déclaré qu’ils travaillent 1-2 jours par

semaine. Il s’agit pourtant de salariés qui, durant le temps restant, se dédient principalement à

l’entretien de petites parcelles de propriété. Dans 6% des cas seulement, les agriculteurs ont un

travail temporaire, saisonnier.

Le travail se déroule généralement le matin, de sept heures jusqu’à treize heures, afin de profiter

de toute la lumière disponible. Les agriculteurs restent occupés de quatre à dix heures, en

moyenne presque sept heures par jour. 40% des interrogés nécessitent en plus de trente jusqu’à

soixante minutes pour les déplacements entre leur maison et le lieu de travail. Pour 43% des

interrogés il faut en moyenne moins de 30 minutes, alors que 17% nécessitent de soixante à

cent-vingt minutes. Les plus grandes difficultés logistiques, dues aux distances et aux pentes

élevées, ont été relevées dans la commune de Mabayi.

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f) Problématiques et potentialités L’incessante poussée démographique entraîne la réduction progressive des terres disponibles, fait

qui, dans un petit pays, constitue un élément capital. La dimension limitée et insuffisante des

champs est un problème perçu par beaucoup d’agriculteurs interrogés; 20% d’entre eux déclarent

qu’ils ont des difficultés financières à payer le loyer.

43% des agriculteurs soumis aux entretiens se plaignent de l’absence d’engrais organique et des

bestiaux; pourcentage qui correspond à la presque totalité des exploitants ne possédant aucun

animal.

Nombreux sont les agriculteurs qui ne peuvent pas se permettre d’acheter des produits tels que les

pesticides et les produits de traitement chimiques; cette situation facilite la contagion et la diffusion

rapide de phytopathologies au même moment où la culture est attaquée. Cependant, d’après

seulement 16% des agriculteurs interrogés, la présence de maladies et d’animaux nuisibles aux

cultures représente un problème crucial. 30% d’entre eux affirment ne pas avoir assez d’outils pour

employer ces types de produits. Par ailleurs, le prix des semences, l’absence de semences

sélectionnées et leur mauvaise distribution, sont des problèmes partagés par 23% des exploitants.

Avant le déclenchement de la guerre en 1993, la province de Cibitoke et surtout la plaine de l’Imbo

jouissaient d’organisations agricoles suffisamment développées: la DPAE, le Centre de Formation

Rurale (CFR) de Mparambo, appartenant au plus grand projet Imbo-Nord (Imparambo), la

COGERCO, la BTC (Burundi Tobacco Company), le Projet maraîcher, le Projet semences

sélectionnées. Dans chaque commune il y avait au moins un centre de dépulpage ou un centre

CADI (Comité d’Action pour le Développement Intégral). Enfin, c’est en 1985 que, dans la

commune de Mabayi, les travaux pour le Projet de développement rural intégré de Buhoro avaient

débuté. Nombreux sont aujourd’hui les agriculteurs qui estiment recevoir une assistance insuffisante

autant à cause de la disparition, après le conflit, de certaines de ces structures, qu’à cause de la

baisse de l’efficacité et du niveau d’organisation, faute de moyens et de financements.

La DPAE s’occupe non seulement de la planification, de la programmation et de l’évaluation des

activités de plein air, mais aussi de la coordination des interventions au niveau du secteur agricole et

de l’élevage. Elle dispose de ressources humaines suffisantes: des ingénieurs agronomes et

industriels coordonnent les activités avec de médecins vétérinaires; la formation des agriculteurs est

au contraire assignée aux moniteurs agricoles qui ont reçu une instruction primaire. Malgré tout ces

effectifs, il existe de facteurs qui empêchent de garantir une assistance diffuse et suffisante pour

tous. Parmi ces facteurs on peut citer l’absence de moyens de transport (les moniteurs députés à

l’assistance sur les collines ne disposent que d’un vélo), la pénurie de matériel dans les bureaux (la

direction provinciale entière est dotée d’un seul ordinateur et d’une seule photocopieuse, tandis que

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Résultats et discussion

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les articles et les fournitures des bureaux sont complètement absents) et la carence de formation des

assistants zonaux et des moniteurs. À tout cela vient s’ajouter une nouvelle difficulté: la réduction

des interventions, concernant le secteur agricole, de la part de O.N.G telles que Concern World

Wide et L.V.I.A (Association internationale de bénévolat laique) qui ont diminué leurs activités et

de la part de la FAO et du PAM (Programme Alimentaire Mondial) qui participent seulement en cas

d’urgence. Tous ces problèmes sont amplifiés dans la commune de Mabayi où les centres DPAE

répartissant les semences et l’assistance sont plus péniblement rejoint. Dans le cas où ce sont les

O.N.G qui distribuent les semences, il manque souvent le transfert de notions. Ce manque de

formation technique, qui permettrait aux agriculteurs d’augmenter les produits grâce aux progrès

dans la gestion des ressources disponibles et des techniques culturales, constitue un des problèmes

les plus remarquables selon 27% des agriculteurs interrogés.

Un obstacle supplémentaire, est le manque de structures adéquates pour la consérvation des produits

agricoles après leur cueillette, pour leur stockage, leur transformation et commercialisation. C’est

seulement récemment que les coopératives agricoles, qui ont jadis garanti ce type de structures et de

procédés, sont en train de se reconstituer. L’incapacité de transformer les produits agricoles entraîne

une grande limitation au niveau du régime alimentaire ainsi qu’une accumulation des surplus. Les

agriculteurs, au lieu de conserver les produits, preférent les échanger entièrement sur le marché

local: on empêche ainsi une croissance du marché et des prix, soumettant les producteurs même aux

risques climatiques et environnementaux.

En raison de différentes régions naturelles qui la caractérisent, la province de Cibitoke a un climat

très différencié. Dans 58% des cas, les conditions climatiques sont défavorables à la pratique de

l’activité agricole. Dans la commune de Mabayi, si les abondantes pluies assurent une disponibilité

hydrique suffisante, elles peuvent provoquer l’instabilité des versants, l’amorce d’éboulements et de

phénomènes érosifs quand elles deviennent trop intenses. De plus, les mines d’or, causant

l’enlèvement de la végétation sur les versants en favorisent l’instabilité.

Image n°6 : Un exemple de désordre hydro-géologique

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21% des agriculteurs qui cultivent des terrains en pente, considèrent les précipitations comme

excessives. Il s’agit en effet, dans 20% des cas, de superficies en forte pente, alors que 68% des

terrains sont caractérisés par des déclivités douces ou modérées.

Image n°7 : Canal anti érosif dans une plantation de ananas.

29% des sols sont sujets à une érosion intense, 14% à une érosion modérée, 20% à une érosion

légère, tandis que 35% des agriculteurs ne la considèrent même pas comme un facteur susceptible

d’intéresser leurs terrains. Néanmois, l’intensité des précipitations, l’absence de matière organique,

de couverture végétale ainsi que les pentes abruptes sont tous de facteurs susceptibles de renforcer

les phénomènes érosifs.

La quasi totalité des champs n’est pourtant protegée par aucune technique ni aucun système anti-

érosif (Image n°11).

La commune de Rugombo est située dans la plaine de l’Imbo, zone non concernée par les

problèmes liés aux terrains en pente et aux précipitations intenses. Au contraire, ce sont les rares

pluies, surtout pendant les mois de juin, juillet et août, qui déterminent de conditions de sécheresse

et de stress hydrique. Cela constitue un problème pour 37% des agriculteurs. 56% des exploitants

dans la commune de Rugombo ressentent le défaut d’irrigation. Afin de comprendre ce qu’étaient

jadis les disponibilités et les ressources hydriques dans la commune de Rugombo, les canaux

d’irrigation présents ont été géo-référencés. D’après les résultats, la plaine semble être dotée de

ressources hydriques suffisantes pour une irrigation efficace; la canalisation dans la zone est

toutefois limitée et une grande partie de ces canaux sont hors d’usage depuis longtemps. La

distribution de l’eau avant le conflit comprenait donc une zone plus étendue que celle

d’aujourd’hui.

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Carte n°7 : Ressources hydriques dans la plaine de l’Imbo

Graphique n°8 : Canaux d’irrigation

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Les agriculteurs qui ne peuvent pas se servir de l’irrigation, creusent, souvent manuellement, des

petits canaux pour acheminer l’eau jusqu’à leurs parcelles. La première intervention necessaire pour

déclencher le développement de la zone devrait donc être le rétablissement des canaux d’irrigation

hors d’usage et l’agrandissement du réseau hydrique qui, actuellement, rejoint seulement une partie

de la plaine. L’extension du réseau hydrique devrait être accompagnée par l’installation de citernes

accumulant les eaux de pluie, dans la perspective de garantir une irrigation adéquate pendant toute

l’année.

5.2 Résultats des profils et des échantillons de sol

La province de Cibitoke est caractérisée par des conditions pédologiques très différenciées.

On peut y trouver non seulement de terres fertiles, mais aussi de sols stériles ou qui nécessiteraient

des interventions correctives radicales. Selon 28% des agriculteurs, les terrains qu’ils exploitent

sont caractérisés par une fertilité limitée, due à la détérioration provoquée par un grand

appauvrissement nutritif, alors que, d’après 14% d’entre eux la dégradation est modérée et pour

21% légère. La cartographie des terrains analysés au moyen du SIG, classe les sols de la province

de Cibitoke en trois catégories employant comme système de référence le « World Reference Base

for Soil Resources » (WRBSR) de la FAO, dans sa version non actualisée datant 1990.

Carte n°9 : Terrains dans la province de Cibitoke

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Les sols étudiés dans la commune de Mabayi, en particulier, ont été classés Haplic Acrisols, alors

que les parcelles analysées dans la commune de Rugombo ont été rangées dans les Dystric

Cambisols et dans les Gleyic Solonchaks en proximité du fleuve Rusizi (Graphique n°11). Les

résultats obtenus dans la commune de Mabayi coincident avec la classification FAO.

Profil n°1 : Localité : Mageyo Altitude : 1733 m Coordonnés géographiques: S 02°44.591’’ ; EO 29°14. 620’’ Utilisation du sol : ananas, jachère en 2008 Substrat géologique : rochers micacés acides Caractère pierreux : 1% Pierrosité : absente Érosion : intense Drenage : modeste Aspects superficiels: tanières ou terriers d’animaux terricoles

Image n°8 : Profil 1

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Horizon Profondeur Description Ap1 0-20 cm Peu humide; matériaux rocheux peu abondants, petite à moyenne taille, peu

altérés (semblables au quartz); mottes dues aux labours; limite inférieure claire, linéaire; racines communes, fines.

Ap2 20-38 cm Peu humide; matériaux rocheux rare, petite à moyenne taille, peu altérés (semblables au quartz); tanières ou terriers de petits animaux terricoles; limite inférieure graduelle et irrégulière; peu de racines, fines.

B 38-81 cm Peu humide; bigarrures 10YR 4/6; matériaux rocheux manquants; massifs; racines manquantes; limite inférieure inconnue.

Horizon diagnostique: argique 38-81 cm Classification : Haplic Acrisols

Tableau n°8 : Analyses de laboratoire du profil pédologique

Les sols situés dans la commune de Mabayi présentent un pH inférieur à 5 (Tableau n°9) qui

entrave la pousse des cultures. Ils nécessiteraient donc d’une correction adéquate du pH à l’aide de

chaux ou d’engrais. Néanmois, cela reste difficile à mettre en œuvre à cause de l’absence de

moyens et de matériaux. En dépit de cette criticité, ces sols contiennent, dans les horizons

superficiels, une quantité discrète de matière organique (2,9% en moyenne; Tableau n°9). L’azote

est présent en quantité plus élevée que dans les terrains agricoles traditionnels; elle concorde, en

ligne générale, avec la quantité mésurée dans les sols de montagne, égale à 0,24%. Le rapport C/N,

égal à 6,7, est considéré comme faible par rapport à la valeur optimale pour que les micro-

organismes entrainent une minéralisation rapide.

D’après les résultats, il est possible de sélectionner les parcelles qui présentent les meilleures

caractéristiques du point de vu agronomique. Il s’agit de terrains fréquemment engraissés avec des

engrais organiques car ils appartiennent aux agriculteurs disposant de fumier ou qui produisent du

compost à partir de déchets agricoles. Parmi ces parcelles, il y en a une, appartenant à un maraîcher,

avec un pH plus élevé que la moyenne (pH en eau égal à 6,9): la proportion majeure de texture

grossière par rapport à celle d’autres parcelles, pourrait en être la cause.

Un autre terrain d’un éleveur, montre à l’opposé une grande quantité de phosphore, due à la

minéralisation du phosphore organique. L’azote, avec 0,35% est légèrement plus abondant par

P1 Horizon

pH en H20

pH en KCl

Conductibilité électrique (µS/cm) C org (g/kg) Matière organique (g/kg) N

(g/kg) C/N P ass. (mg/kg)

Capacité d’échange cationique

(meq/ 100g)

Ap 1 4,16 3,95 42,8 2,33 4,17 0,21 11 0,4 9,4 Ap 2 4,38 3,94 39,9 2,98 5,14 0,26 11 0 11,6 B 4,61 4,06 10,15 0,58 0,99 0,19 3 0 3,8

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Résultats et discussion

38

rapport à la moyenne d’autres échantillons. Ce fait est imputable au phénomène de la lixiviation vu

que l’azote, contrairement au phosphore, n’est pas immobilisé dans le terrain.

Échantillons pH en H 20 pH en KCl C org (g/kg)

Matière organique

(g/kg) N (g/kg) P ass. (mg/kg) C/N

1 Mabayi 4,44 4,005 1,61 2,78 0,213 0,1 7,17

2 Ruhororo 4,91 4,14 2,07 3,56 0,31 39 6,67

3 Ruhororo 5,1 4,04 1,75 3,01 0,26 22 6,73

4 Mabayi 4,8 4,04 2,19 3,77 0,29 8 7,55

5 Mabayi 4,77 4,04 2,78 4,79 0,35 1 7,94

6 Mabayi 5,72 4,58 2,11 3,63 0,34 21 6,20

7 Mabayi 5,82 4,56 2,42 4,17 0,35 36 6,91

8 Mabayi 6,9 5,32 0,16 0,27 0,06 21 2,66

9 Mabayi 6,55 5,17 0,29 0,49 0,03 11 9,66

10 Butahana 5,21 4,22 1,57 2,70 0,29 6 5,41

11 Butahana 5,16 4,23 1,64 2,82 0,22 10 7,45

Moyenne 5,39 4,39 1,69 2,91 0,247 15,91 6,76

Tableau n° 9 : Analyses de laboratoire des échantillons de la zone de Mabayi

Dans la commune de Rugombo, selon la classification FAO on trouve autant de Dystric Cambisols

que de Gleyic Solonchaks. Si la petite échelle graphique employée dans cette cartographie est utile

pour une étude générale, elle ne l’est pas pour une étude approfondie.

La variabilité structurale observée sur le champ, représentative du haut degré de variabilité

pédologique de la zone, ne permet pas de généralisations. Les échantillons prélevés au niveau de la

couche la plus superficielle, ne donnent pas la possibilité d’identifier la typologie de sol

corréspondant. Cela est évident dans le cas des champs situés dans la zone classifiée Gleyic

Solonchaks, où la conductibilité électrique, élement caractérisant ce type de sols, ne présente pas

une variabilité significative. Le premier profil examiné en localité Mparambo ne peut pas être

consideré partie des Gleyic Solonchaks, bien qu’il soit situé dans une zone ainsi définie par la FAO

(Graphique n°10).

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Résultats et discussion

39

Carte n°10 : Profil 2, localité Mparambo

Ci-dessous, les sols classés Gleyic Solonchaks:

- sols ayant un horizon salique débutant dans les 50 premiers cm du sol

- sols n’ayant aucun horizon diagnostique autre qu’un horizon histique, mollique, ochrique, takyrique, yermique, calcique, cambique, durique, gypsique ou vertique.

Pour qu’on horizon soit considéré salique, pendant certaines périodes de l’année, sa conductibilité

électrique, à la température de 25°C, doit être supérieure à 15 dS/m.

Les résultats des analyses permettent de noter que la conductibilité des trois horizons échantillonés,

dont les valeurs sont montrés dans le Tableau 9, n’est jamais supérieure à 15 dS/m (1 dS/m = 1000

µS/cm). La dénomination du profil est aussi douteuse à cause des difficultés dans la réalisation du

profil, de la quantité excessive de matiériaux rocheux trouvés et de la non désignation de couleur à

l’aide des tables de Munsell. Le profil a été réalisé dans un champs cultivé en coton, peu distant du

fleuve Rusizi, hors de son lit qui est probablement la zone la plus riche en sels, où on trouve les

Gleyic Solonchaks. Le haut degré de salinité qui en dérive, caractérise une zone plus petite que celle

indiquée par la FAO. Les valeurs obtenues des analyses de laboratoire ont permis des

considérations plutôt générales et ont été employées dans une comparaison avec les sols de la zone

de Mabayi.

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Résultats et discussion

40

Profil 2 : Localité : Mparambo Altitude : 860 m Coordonnées géographiques : S 02°84.898’’ ; EO 29°07.032’’ Utilisation du sol : coton Substrat géologique : dépôts fluviaux Caractère pierreux : 10% Pierrosité : absente Érosion : absente Drenage : bon

Image n°9 : Profil 2 Horizon Profondeur Description Ap 0-10 cm Horizon sec; matériaux rocheux rares, petits, peu altérés; limite inférieure

claire, ondulée; peu de racines, fines. A 10-32 cm Horizon sec; matériaux rocheux abondants, moyens, moyennement altérés;

structure polyédrique, massive; limite inférieure graduelle et irrégulière; racines communes, fines.

B 32-90 cm Horizon sec; matériaux rocheux en grande quantité, grands, moyennement altérés; structure polyédrique anguleuse, massive; limite inférieure inconnue; peu de racines, fines.

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Résultats et discussion

41

Tableau n°10 : Analyses de laboratoire du profil pédologique

En général, ces sols sont caractérisés par un pH légèrement plus élevé par rapport aux terrains situés

dans la commune de Mabayi (pH en H2O égal à 6,5; Tableau n°11). Ils sont toutefois moins riches

en matière organique (2,3% en moyenne; Tableau n°11), probablement à cause de la rapide

minéralisation due aux températures plus élevées, tandis que l’azote et le phosphore sont assez

abondants.

Échantillons pH en H 20 pH en KCl C org (g/kg)

Matériaux organique

(g/kg)

N (g/kg)

P ass. (mg/kg)

C/N

15 5,17 4,75 1,7 2,9308 0,28 13 6,071429

16 5,6 4,99 1,29 2,22396 0,2 15 6,45

17 6,6 5,86 1,03 1,77572 0,15 5 6,866667

18 6,71 6,13 1,22 2,10328 0,27 9 4,518519

19 6,29 5,56 0,62 1,06888 0,1 8 6,2

20 6,22 5,51 0,57 0,98268 0,15 4 3,8

21 6,65 5,57 0,94 1,62056 0,19 4 4,947368

22 6,22 5,85 1,15 1,9826 0,12 12 9,583333

23 7,47 6,88 2,31 3,98244 3 0,36 6,416667

24 7,37 6,66 2,26 3,89624 4 0,36 6,277778

25 7,17 6,22 1,85 3,1894 3 0,36 5,138889

26 7,08 6,12 1,82 3,13768 3 0,36 5,055556

27 6,45 5,485 1,18 2,03432 6 0,225 5,396284

Moyenne 6,538462 5,814230769 1,38 2,37912 1,574 5,5 12692 5,90173

Tableau n°11 : Analyses de laboratoire concernant les échantillons de sol de la zone de Cibitoke

Les données obtenues par les analyses de laboratoire ont ensuite été associées aux parcelles étudiées

à l’aide d’un GPS et d’un SIG. On a ainsi prouvé qu’avant d’intervenir directement sur le terrain, il

serait nécessaire de résaliser des études approfondies pour chaque cas. Le graphique suivant, par

exemple, illustre certaines parcelles étudiées, accompagnées d’éléments graphiques dérivés du

tableau des attributs.

P1 Horizon

pH en H20

pH en KCl

Conductibilité électrique (µS/cm)

C org (g/kg)

Matière organique (g/kg)

N (g/kg)

C/N P ass. (mg/kg)

Capacité d’échange cationique (meq/100g)

Ap 6,26

5,62

78,5

2,18

3,75

0,44

4,95

10 25,18

A 6,35 5,31 55,3 0,86 1,48 0,13 0,13 5 26,09

B 6,725 5,52 40,65 0,5 0,86 0,105 0,105 3 22,21

ÉCHANTILLONS pH en H 2O pH en KCl C % N % P % C/N MATIÈRE ORGANIQUE C.E. (µS/cm)

1 MP15-16 5,39 4,88 1,50 0,24 0,14 6,3 2,58 % 54,6

2 MP17-18 6,65 6 1,12 0,21 0,1 5,3 1,93 % 61,3

3 MP19-20 6,25 5,53 0,60 0,13 0,06 4,6 1% 32

4 MP21-22 6,42 5,70 1,05 0,16 0,08 6,6 1,8% 53

5-6 / / / / / / / / /

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Résultats et discussion

42

Tableau n°12 : Tableau des attributs

Carte n°11 : Champs et sols analysés dans le détail

PROPRIÉTÉ UTILISATION DU SOL DESCRIPTION 1 Locataire: membre Ass. Dutafanemunda Rizière à proximité du fleuve; bananes 2 Locataire: Gean Marie Nsengayumva Maraîchage (tomates) Champ irrigué; emploi d’engrais 3 Locataire: Nimbona Pascal En jachère Prairie en friche au premier labourage 4 Locataire: président Ass. Komezumubano Maïs, manioc Non irrigué; herbes aromatiques 5 Propriétaires: Congrégation Beneiyorefu Labouré (maïs) Grands espaces, non irrigué, non mécanisé 6 Propriétaires: Congrégation Beneiyorefu Labouré (maïs) Grands espaces, non irrigué, non mécanisé

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Conclusions

43

6. CONCLUSIONS Depuis le début de la guerre civile en 1993, le Burundi n’a plus réalisé aucun recensement général

de l’agriculture, seul instrument capable de fournir des données structurelles. Aujourd’hui, les

informations concernant le contexte agricole sont assez limitées et toutes les études accomplies dans

la zone considérée par notre travail de recherche remontent aux années précédent le conflit. Dans la

perspective de mettre en œuvre un projet de développement d’une zone, il est toutefois

indispensable d’en connaître toutes les caractéristiques fondamentales ainsi que les dynamiques.

Par conséquent, ce travail de recherche a été concentré sur l’analyse des principales caractéristiques

du secteur agricole dans la province de Cibitoke qui, par ses propriétés orographiques et

topographiques, est représentative du Burundi entier.

La réalité examinée reflète un monde profondément traditionnel où 90% de la population est

consacrée à l’activité agricole. De nombreuses données et informations ont été rassemblées utilisant

différents procédés. Une première phase a prévu le rassemblement d’informations cartographiques

organisées à l’intérieur d’un SIG dedié. Ces données ont ensuite été intégrées à l’aide d’une mission

sur le champ visant autant à améliorer la connaissance des terrains et des cultures, qu’à approfondir

l’analyse du système productif primaire au moyen d’une série d’interviews. Suivant une méthode

définie bottom-up, il a été ainsi possible d’instaurer des liens et des contacts avec les institutions et

les associations d’agriculteurs et de capter des criticités de la zone autrement difficilement

repérables. Grâce aux questionnaires on a aussi rassemblé des informations concernant la structure

des associations, des familles des agriculteurs, et leur alimentation. La problématique foncière, au

centre du débat sur la redistribution des terres, a été également examinée.

Dans un pays petit et depuis toujours très peuplé, la poussée de la population résulte dans une

pression démographique qui risque, non seulement de ne pas être soutenable, mais aussi d’aggraver

irréversiblement l’état de conservation des ressources naturelles.

Si on considère le point de vue malthusien, l’accroissement progressif de la population burundaise

nécessiterait d’être accompagné par une hausse productive correspondante et une majeure efficacité

et équité dans la distribution et l’utilisation des aliments. La montée productive peut être atteinte par

deux voies: augmentant les rendements productifs ou amplifiant la superficie cultivable. La hausse

intense des besognes alimentaires, en corrélation avec la dynamique démographique, représente le

premier défi au niveau de la sécurité alimentaire et du développement agricole. Dans un pays

caractérisé par une densité élevée de population et un taux de natalité excessif, le contrôle

démographique s’impose parmi les politiques d’interventions et les stratégies qui pourraient

contribuer à la satisfaction des besognes alimentaires. En raison du rôle central de l’agriculture au

niveau des stratégies de croissance économique et de lutte contre la pauvreté, il serait important de

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Conclusions

44

s’interroger sur l’action que le monde rural pourrait exercer dans le développement de la province.

Les associations des agriculteurs représentent le seul moyen que les petits agriculteurs ont pour ne

pas être exclus du monde rural auquel ils appartiennent. Ces groupements doivent constituer des

unités pour une nouvelle « société civile » et avoir un rôle important dans les procédés de

décentralisation et de démocratie locale d’autant plus qu’ils peuvent exercer une grande influence

sur les mécanismes du marché. En comparant les données obtenues des entretiens avec les

informations bibliographiques, on a estimé les récoltes des principales cultures vivrières à l’aide de

la connaissance de dimensions précises des parcelles, dérivées au moyen d’une géo-référenciation

des zones étudiées.

Pour le petit exploitant agricole le marché ne constitue pas l’objectif prioritaire de sa production.

L’absence des grandes agglomérations qui entraînent une forte demande de produits agricoles et le

manque des flux commerciaux importants, poussent les agriculteurs vers une production limitée à la

subsistance et au marché local. La pénurie de structures et de moyens de transformation des

produits qui impliquent une forte limitation dans le choix alimentaire et une accumulation des

surplus, entraînent les agriculteurs à ne pas conserver les produits mais à les consommer ou à les

échanger entièrerement sur le marché local. Les échanges commerciaux sont limités dans de petits

espaces et les montagnes, en tant que barrières naturelles, accentuent l’isolement des produits qui,

de telle manière, ne tirent aucun avantage des différenciations régionales. Il en résulte une grande

variabilité des prix des denrées agricoles dans l’espace aussi bien que parmi les communes et dans

le temps, parmi les différentes saisons: on empêche ainsi autant une croissance du marché qu’une

montée des prix et on assujettit les producteurs mêmes aux risques climatiques et

environnementaux. Les entretiens ont permis aussi de dégager d’autres criticités qu’il est utile de

considérer. La longue guerre civile a provoqué à la fois une rupture entre différentes générations et

l’affaiblissement des connaissances agronomiques localement développées, généralement

transmises de père en fils. Les choix agronomiques sont pris en charge par les jeunes agriculteurs

ayant une formation limitée (dans 30% des cas ils sont analphabètes et dans 57% des cas ils ont une

formation primaire) et responsables de familles très nombreuses (8-10 enfants à charge). D’ailleurs,

le système d’assistance locale auprès des agriculteurs ne parvient pas, par manque de moyens

(transports, formation des techniciens et instruments d’intervention), à subvenir à cette carence-là.

Le retard productif (yield gap cultural) résulte donc difficile à combler; les conditions de certains

terrains manifestant des criticités agronomiques remarquables sont également péniblement

améliorables (par exemple pH bas).

Les procédés culturaux employés ne sont même pas toujours adéquats. Le prix des instruments de

travail est tellement élevé que la pioche est, à l’époque actuelle, l’outil le plus répandu pour les

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Conclusions

45

interventions agronomiques telles que le labour des terrains et le désherbage. L’emploi des animaux

est très limité. Parmi les systèmes culturaux les plus évolués, les cultures de rente bénéficient d’une

ample gamme de procédés agronomiques, de la disponibilité de semences à l’assistance technique,

qui permettent d’accroître les rendements. La pression démographique grandissante avec les

phénomènes migratoires et les déséquilibres dans la répartition de la population, constituent les

forces de propulsion d’un développement qui s’explique dans l’action combinée de l’extension

(expansion des surfaces cultivées) et de l’intensification (hausse des rendements par unité de

superficie cultivée). Ses traits caractéristiques ont été annoncés par le succès de l’agriculture

industrielle et de la révolution verte au début des années soixante-dix. Ils comprennent la

maximisation de la production unitaire et l’uniformité des variétés cultivées, aussi bien que la

réduction des cultures multiples et la standardisation des systèmes culturaux par, en particulier,

l’emploi d’engrais synthétiques, d’antiparasitaires et de variétés végétales à haut rendement. Ces

progrès toutefois, dans beaucoup de pays en voie de développement tel que le Burundi, n’ont pas

éradiqué des problèmes tels que la persistance de la malnutrition et l’insécurité alimentaire. La

dégradation des ressources a lourdement entamé l’état de santé des écosystèmes. En particulier, on

dénote aujourd’hui la perte de l’agro-biodiversité et l’érosion des terrains causés par la déforestation

(contrastée en partie par le reboisement au moyen d’espèces adéquates telles que le Pennisetum et

autres). En plus, beaucoup d’impacts plus profonds et directs, provoqués par les changements

environnementaux, agiront sur les systèmes agricoles et alimentaires, entraînant une instabilité

supplémentaire des agrosystèmes. Il est donc nécessaire de comprendre qu’un plus grand

patrimoine de variabilité génétique, représenté par un plus large nombre d’espèces et de variétés

dans un terrain ou dans un écosystème, peut garantir des chances majeures de survie en condition de

changement. À la fin de notre étude il est aussi émergé une criticité concernant la conservation des

semences et des récoltes: beaucoup de techniques post-récolte ont été perdues. On peut donc

démontrer que la longue période de guerre a déterminé des conditions d’instabilité sociale et

économique ainsi que la perte d’éléments décisifs pour la transmission des savoirs et des sensibilités

traditionnelles. La récupération de ces connaissances traditionnelles et l’emploi de techniques

culturales adéquates, en condition de criticités agronomiques, de pénurie de produits chimiques et

d’input énérgetiques, représentent les seules solutions possibles afin de parvenir autant à une

optimisation des rendements qu’à une baisse des pertes post-cueillette et à un développement de

techniques de transformation et du marché des produits. La stratégie débutante pourrait prévoir la

réduction de pertes productives dues à des conjonctures négatives, dans la perspective d’assurer une

amélioration de la sécurité alimentaire dans un pays qui dépend encore largement des aides

externes.

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Conclusions

46

A la lumière des expériences précédentes positivement validées, le savoir traditionnel, en tant que

préservation et maintenance des variétés culturales locales, avec la formation des agriculteurs, se

posent comme les instruments déterminants pour bénéficier des avantages d’un véritable

développement durable.

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Appendici

47

7. ANNEXES

Annexe A – Série de précipitations

Tableau 1: Précipitations mensuelles et annuelles (mm) à Cibitoke: 1962-1986

Année Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Dé c Tot 1962 150 127,9 75,2 67,2 117,2 35,8 0 51 42,3 97,7 122,4 102,5 989,2

1963 87,4 68,9 86 337 202,4 0 16 3,8 17,3 21,9 106,3 139,4 1086,4 1964 122,5 161,5 139,8 109,8 23,5 2,5 0 0 32 153 133,3 79,7 957,6 1965 113,1 107,7 127,6 189,6 69,4 1,5 0 16,3 75,7 104,6 73,2 106,1 984,8

1966 162 154,9 168,2 130,6 19,6 16,4 0 38 69,7 95,3 69 115,1 1038,8 1967 57,9 71,7 68,4 141,8 191 7,6 3,9 0 57,4 93,8 119,5 151,8 964,8

1968 106,1 68,1 130,3 177,6 139,1 79 0 0 52,8 73,7 89,5 89,6 1005,8 1969 123,5 67,9 159,8 92,1 75,2 0 0 6 30,1 76,8 101,7 67,1 800,2

1970 137,3 61 165,7 203,8 67,1 17,4 7,8 4,6 30,2 31,3 124,2 102 952,4 1971 134,2 105,8 101,7 261,1 277,6 0 56,3 4,5 86,2 16,1 80,6 88,1 1212,2 1972 123,7 302,7 69,7 190,8 30,2 27 0 9 5,6 136,1 128,9 84 1107,7

1973 104,9 66 77,4 86,6 223 0 0 0 100,1 80 206 133,6 1077,6 1974 90,5 38 163,2 143 57,1 62 22,9 0,3 52,3 29,4 163,2 36,9 858,8

1975 156,9 109,8 104,3 98,9 22,5 1,7 19,2 0 54,1 32,4 22,9 77,5 700,2 1976 28,1 92 118,5 97 82,5 0 0 45,3 50,1 41,9 135,5 66,6 757,5 1977 170,5 81,2 129 99,6 145,1 7 0 23,3 58,2 35,2 132 111,8 992,9

1978 106 88 247 15 69,2 0 0 26 39,1 102,6 104,7 73,9 871,5 1979 73,5 119,4 133,8 184,3 153,5 17,2 0 0 1,9 75,8 62,4 68,2 890

1980 134,8 145,1 162,3 104,4 101 16,9 0 3,2 65,3 37,1 113,7 223,5 1107,3 1981 43,8 104,6 104,9 156,6 81,9 0 0 20 46 56,9 56,1 101,1 771,9

1982 97,5 94 25,7 138 162 12 0 2 10,5 113,5 106 95,5 856,7 1983 57 43,5 201,5 171 8 19 0 28 22 132 54 37 773 1984 156 84 136 61 4 0 10,4 27 1,2 40,9 179 118,3 817,8

1985 94,2 57,9 94 279,7 62,6 21,1 0 0,5 59,9 94,5 130,1 115,2 1009,7 1986 91 117,9 114,9 238,1 82 0,1 0 0 10,8 106,2 155,8 101,1 1017,9

Moyenne 108,89 101,58 124,2 151 98,66 13,77 5,46 12,35 42,83 75,15 110,8 99,424 944,11

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Appendici

48

Tableau 2: Précipitations mensuelles et annuelles (mm) à Mabayi: 1962-1986

Année Gen Feb Mar Apr Mag Giu Lug Ago Set Ott Nov Di c Tot 1962 338 108,3 422,1 299,7 188,8 65 4 39,3 107,1 227,4 122,7 187,1 2109,5 1963 172,8 149,9 270,2 342,4 318,1 31,2 11,5 8,4 46,1 61,6 196,8 275,4 1884,4 1964 95,7 161 261,1 350,9 83,3 92,1 46,8 13,5 27,6 169,4 156,9 175,7 1634

1965 154,3 173,7 338,4 144,8 135,6 3 0 8,6 99,9 213,7 218,4 320,9 1811,3 1966 110,8 130,3 310,6 247,9 64,7 2,6 0 74,2 94,8 145,6 262,4 171,3 1615,2

1967 103,4 85,4 141,9 242,9 316,3 27,3 7,2 25,6 238,9 186 206,4 195,8 1777,1 1968 138,2 261,7 288,3 240,7 146,2 67,6 33 0 81,2 182,3 117 251,3 1807,5

1969 288,1 322,2 165,2 132,6 180,8 0 0 19 151,8 149,5 142,8 105,6 1657,6 1970 223,7 189,5 213,9 294,4 171,4 13 46 107,2 38,5 26,5 277,7 221,2 1823 1971 203,3 101,7 119,8 293,5 214,3 46,7 56,5 80,9 97,9 106,9 161,3 177,8 1660,6

1972 138,9 161,4 206,9 137,2 85,9 123,4 0 67,6 71,8 103,4 272,4 419,7 1788,6 1973 216,1 210,4 176,8 190,5 219 20 0 25,1 192,1 173,1 238,7 224,7 1886,5

1974 248,3 204,8 245 350 258,8 126,3 108 25,5 31,6 170,3 240,7 81 2089,8 1975 210,6 106,1 208,5 256,6 83,6 24,7 14,4 16 182 195 84,8 240,3 1622,6 1976 138,1 159 147,2 199,3 93,3 25,8 7 65,6 41,7 137,2 274,8 108 1397

1977 202,4 145,8 227,6 257,1 134,3 11,2 0 56,6 107 77 230,1 225,2 1674,3 1978 122,5 208,3 292,2 240,6 156,7 12 0 0 188,8 141,8 166,8 220 1749,7

1979 112 236,9 102,8 252,5 251,9 61,9 0 23,8 20,5 111,5 309,1 215,6 1698,5 1980 259 328 332 232 323,4 29 3 10 115,3 211 245 241,5 2329,2

1981 220 88 293,2 343,7 351 38 4 187 256,5 187,6 216,4 271,7 2457,1 1982 221 182 310 279 279 46,7 2 16 82,9 242,5 451 175,5 2287,6 1983 243 105 286,6 271,8 104,1 45 1,5 119,2 86 362,8 263,8 154 2042,8

1984 279,2 199,6 353,6 173,4 35 0 12,8 78,5 55,4 128,1 293,4 213,4 1822,4 1985 229 139,1 200 442,9 171,4 55,9 4 2 172,5 129,4 319,3 306 2171,5

1986 331 167,7 318 366,3 258,2 30,8 14 52 290 198,3 378 158 2562,3 Moyenne 199,9 173,1 249,3 263,3 185 39,9 15 44,9 115,1 161,5 233,9 213,5 1894,4

Source: Tessens E. (1989)

Annexe B- Données historiques sur l’agriculture

Tableau 3: Total des superficies cultivées en hectares en 1985-1986

Culture s Imbo

Mumirwa

Mugamba

Province Cibitoke Haricots 5985

10868

3050

19900

Maϊs 6975

7636

1809

16420 Manioc 6060

5651

1952

13663

Banane s 2655

7050

2574

12280 Colocas ia 722 3686 1840 6300

Sorg ho 1770 2174 39 3980

Arachide 2145 832 / 2980

Pommes de 840 775 415 2030

Riso 1290 340 / 1630

Piselli 1140 / 110 1520

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Appendici

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Tableau 4: Association de espèces au cours de la saison Agatasi

Source: Service national des études et statistiques, 1987

Surface (ha) Densité Cultures Imbo Mumirwa Mugamba Total

Haricots 465 870 70 1405 Maϊs 15 85 / 100

Manioc 290 1445 35 1770 1culture

Bananes 300 490 155 945

Haricots - Maϊs 475 860 / 1335 Haricots -Bananes 175 420 65 660

Maϊs - Manioc 455 105 60 620 2 cultures

Manioc - Bananes 140 450 / 590

Haricots - Maϊs - Manioc 740 770 230 1740

Haricots - Maϊs - Autres 570 65 / 635

Haricots - Bananes - Maϊs 410 605 20 1035 3 cultures

Manioc - Bananes - Colocasie / / 280 280

Haricots - Maϊs -2 Tubercules / 95 240 335

Haricots - Maϊs - Bananes – 65 355 35 455

Haricots - Maϊs - Bananes - Autres / 290 / 485 4 cultures

Haricots - Maϊs - Manioc - Autres / 335 110 445

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Appendici

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Tableau 5: Association de espèces au cours de la saison Impeshi

Source: Monografia di Cibitoke, Inchiesta agricola SNES Bubanza, 1983

Surface (ha) Densité Cultures

Imbo Mumirwa Mugamba Total

Haricots 250 800 140 1190

Maϊs 70 / / 70

Manioc 250 2040 50 2340 1culture

Bananes / 730 230 960

Haricots - Ma ϊs 205 130 / 335

Haricots - Bananes / 420 185 195

Colocases - Bananes / 330 455 785 2 cultures

Haricots - Autres 90 1180 100 1370

Haricots – Ma ϊs - Bananes 65 190 / 255

Haricots - Bananes - Autres 410 390 60 450

Haricots – Colocases - Bananes / 130 180 310 3 cultures

Manioc - Bananes - Autres / 290 / 290

Haricots - Maϊs -2 Tubercules / 105 / 105

Haricots - Maϊs - Bananes - Tubercules / 355 / 355

Haricots - Maϊs - Bananes - Autres 75 60 / 135 4 cultures

Haricots - Maϊs - Manioc - Autres 70 30 / 100

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Appendici

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Annexe C- Questionnaire

• Questionnaire

I – INFORMATIONS SUR L’AGRICULTEUR 1. Sexe: 1. � Masculin 2. � Féminin 2. Etat matrimonial 1. � Célibataire 2. � Marié 3. � Divorcé 4. � Veuf 3. Age: _______________________________________________________________ 4. Niveau d’instruction

1. � Aucun 2. � Alphabétisé 3. � Primaire 4.� Secondaire 5. � Supérieure

5. Composition familiale: nombre des personnes en c harge : __________________

Enfants Adultes Hommes Femmes

N. du questionnaire

Date d’entretien _____________________

Localité ___________________________

Lieu d’entretien ______________________________________________________________ Personne interviewée? 1.� Propriétaire 2.� Salarié 3.� Autre_______________________________________________________ Nom de la personne interviewée _____________________________________ Nom de l’enquêteur ______________________________________________

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Appendici

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6. Objectif principal de la production de l’exploit ation: 1. � Production principalement destinée à la consommation familiale 2. � Production principalement destinée à la vente 7. Si la production est principalement destinée à l a consommation familiale, 1. � Est suffisante pour satisfaire vos nécessites alimentaires 2. � N’est pas suffisante 8. Quels aliments sont à la base de votre alimentat ion typique? ______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ 9. Autres activités de production de l’entreprise ( exploitation agricole) 1.� Autres activités de production agricole 2. � Élevage 3. � Fonctionnaire 4. � Commerce de gros et de détail 5. � Activités de fabrication 6. � Autres: à préciser: ____________________________________________________________ 10. Est-ce que vous êtes le propriétaire du terrain ? 1.� Oui 2. � Non 11. Si oui, 1. � Avez-vous maintenu la propriété du terrain pendant la guerre ? 2. � L’ Avez-vous acheté/obtenu après la guerre ? 12. Si non, 1. � Avez-vous des terrains de propriété et vous les avez perdus pendant la guerre ? 2. � Vous n’avez jamais eu de terrains de propriété ? 13. (Si l’agriculteur est le propriétaire) Quel typ e de main d’œuvre utilisez-vous? 1. � salariale 2. � familiale

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14. Comment rémunérez-vous vos salariés, s’il s’agi t de main d’œuvre salariale ? 1. � en nature 2. � en argent 15. Temps de travail pendant l’année dans l’exploit ation : 1. � Emploi à temps plein 2. � 1-3 mois dans l’année 3. � 4-6 mois dans l’année 4. � 7 mois ou plus dans l’année 16.Temps de travail dans la journée : _______________________________________________________________________ II – INFORMATIONS SUR L’AGRICULTURE 17. Quelle est la surface de l’exploitation ? _______________________________________________________________________ 18. Avez-vous des animaux? 1.� Oui 2. � Non 19. Si oui, combien d’animaux avez-vous ? _______________________________________________________________________

Catégories Bovins à engraisser

Vaches laitières Ovins Chèvres Cochons Volaille Lapins Autres

Quantité

20. Système d’élevage 1. � Semi-nomade ou semi-pastoral 2. � Pastoral sédentaire 3. � Ranching

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Appendici

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21. Comment les terres sont-elles utilisées? 1. � Terres consacrées à des cultures temporaires 2. � Terres consacrées à des prairies temporaires 3. � Jachères temporaires. Expliquer les raisons (rotation ou exploitation impossible à cause du manque d’eau/ fertilité du sol): _____________________________________ 4. � Terres consacrées à des cultures permanentes 5. � Prairies et pâturages permanents 6. � Forêts ou autres terres boisées 7. � Autres terres

22. Quel type de cultures temporaires sont-elles pr ésentes ? A. � Céréales B. � Légumes et melons C. � Cultures oléagineuses D. � Racines/tubercules E. � Cultures pour épices F. � Cultures légumineuses G. � Cultures sucrières H. � Autres cultures A. Quel type de céréales sont-ils présents? 1. � Blé 2. � Maïs 3. � Riz 4. � Sorgho 5. � Avoine 6. � Millet 7. � Autres céréales:______________________________ B. Quel type de légumes et melons sont-ils présent s ? a. � Légumes à feuilles ou à tiges, parmi lesquels: 1. � Artichauts 2. � Asperges 3. � Choux 4. � Choux fleurs et choux brocoli

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5. � Laitues 6. � Épinards 7. � Chicorée 8. � Autres légumes à feuilles ou à tiges b. � Légumes à pépins, parmi lesquels: 1. � Concombres 2. � Aubergines 3. � Pastèques 4. � Tomates 5. � Autres légumes à pépins c. � Racines, bulbes et tubercules, parmi lesquels: 1. � Carottes 2. � Poireaux et autres légumes alliacés 3. � Oignons 4. � Ail 5. � Autres racines, bulbes et tubercules C. Quel type de cultures oléagineuses sont-elles pr ésentes? 1. � Soja 2. � Arachides 3. � Ricin 4. � Grain de lin 5. � Moutarde 6. � Carthame 7. � Sésame 8. � Tournesol 9. � Autres cultures D. Quel type de racines/tubercules sont-ils présent s? 1. � Pommes de terre 2. � Patates 3. � Cassava 4. � Ignames 5. � Autre racines et tubercules E. Quel type de cultures pour épices sont-elles pré sentes? 1. � Poivres et piments 2. � Anis, badine et fenouil 3. � Autres cultures F. Quel type de cultures légumineuses sont-elles pr ésentes? 1. � Haricots 2. � Pois chiches 3. � Pois 4. � Doliques 5. � Lentilles 6. � Lupins 8. � Féveroles G. Quel type de cultures sucrières sont-elles prése ntes? 1. � Betteraves sucrières 2. � Canne à sucre 3. � Sorgho sucré 4. � Autres cultures sucrières H. Autres cultures 1. � Cultures herbacées et autres cultures fourragères temporaires 2. � Tabac 3. � Cultures textiles temporaires (Coton, Kenaf, Jute, Agaves) 4. � Hévéa 5. � Cultures médicinales, aromatiques, pesticides ou assimilées 6. � Floriculture 23. Quel type de cultures permanentes sont-elles pr ésentes ? A. � Fruits et noix B. � Cultures oléagineuses permanentes

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C. � Cultures pour boissons et épices D. � Autres cultures A. Quel type de fruits et noix sont-ils présents? 1. � Avocats 2. � Dattes 3. � Figues 4. � Mangues 5. � Papayes 6. � Ananas 7. � Amandes 8. � Anacardes 9. � Fruits à pépins et à noyau 10. � Noisettes 11. � Pistaches 12. � Châtaignes 13. � Bananes et plantains 14. � Autres fruits tropicaux et subtropicaux B. Quel type de cultures oléagineuses permanentes s ont-elles présents ? 1. � Cocotiers 2. � Oliviers 3. � Palmiers à huile 4. � Avocats 5. � Autre arbres à fruits oléagineux C. Quel type de cultures pour boissons et épices so nt-elles présentes? 1. � Café 2. � Thé 3. � Cannelle 4. � Cacao 5. � Vanille 6. � Poivre 7. � Maté 8. � Clous de girofle 9. � Gingembre D. Autres cultures 1. � Cultures herbacées et autres cultures fourragères permanentes 2. � Cultures textiles permanentes 24. Quelles sont les techniques de culture pratiqué es ? 1. � Travaux préparatoires du terrain 2. � Fumure 3. � Désherbassions 4. � Irrigation 25. (S’il y a la fumure) Quel type d’engrais utilis ez-vous? 1. � Engrais minéraux 2. � Engrais organe-minéraux 3. � Engrais organiques 26. (S’il y a la désherbassions) Comment est-elle p ratiquée ? 1. � Manuellement 2. � Avec des outils 3. � Chimiquement 27. (S’il y a une forme d’irrigation sur l’exploita tion) Quel type de sources d’eau pour irrigation utilisez-vous? 1. � Fleuve/lac/étang (par gravité) 2. � Fleuve/lac/étang (par pompage)

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Appendici

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3. � Barrage/réservoir 4. � Puits profonds/puits tubulaires 5. � Puits peu profonds 6. � Eau utilisée traitée 7. � Approvisionnement en eau de la ville 9. � Autres (marais et bas-fonds, cultures de décrue) 28. Sources d’apport en semences par type de cultur e principale: 1. � Autoproduction 2. � Echanges au sein de la communauté 3. � Marché local 4. � Société semencière 5. � Don 29. Qui est celui qui s’occupe de l’acquisition des semences ou des outils? _______________________________________________________________________ 30. Où et comment est-ce que vous gardez les semenc es ? _______________________________________________________________________ 31. Quel est le coût/prix de: 1. � Un kg de semences de mais_________________________ 2. � Un kg de semences de riz___________________________ 3. � Un kg de semences de haricot________________________ 4. � Un louchet________________________________________ 5. � Un régime de banane________________________________ 32. Appartenance des machines et équipement utilisé s sur l’exploitation: 1. � Propriété de l’exploitant seul ou des membres de son ménage 2. � Propriété commune de l’exploitation et d’autres exploitations 3. � Matériel fourni par le propriétaire 4. � Matériel fourni par d’autres exploitants privés (à l’exclusion des coopératives) 5. � Matériel fourni par une coopérative 6. � Matériel fourni par un établissement privé de services agricoles 33. Temps de trajet jusqu’au marché périodique ou p ermanent de produits agricoles le plus proche: 1. � Moins de 30 minutes 2. � 30 – 60 minutes

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3. � 60 – 120 minutes 4. � Plus de 2 heures 34. La dégradation des sols: type et degré 1. � Erosion du sol (nulle/légère/modérée/sévère) 2. � Dégradation chimique (nulle/légère/modérée/sévère) � 3. � Dégradation physique (nulle/légère/modérée/sévère) 35. Quelles sont les principales difficultés rencon trées dans l’exploitation? _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

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