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République du Sénégal
Un peuple-Un but-Une foi
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
DIRECTION GENERALE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
INSTITUT AFRICAIN DE MANAGEMENT
Courriel : [email protected] Site Web : www.groupeiam.com
Dakar-Mermoz- Route de la Pyrotechnie
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Master 2Option : Banque et Ingénierie Financière
THEME : ETUDE DES IMPAYES DANS LES INSTITUTIONS
DE MICROFINANCE PAR LA METHODE SCORING : CAS DU
PAMECAS
PRESENTE PAR : ENCADRE PAR :
MAMADOU MOUSTAPHA DIAGNE PR. MBAYE SENE
Année académique : 2014-2015
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
SOMMAIREINTRODUCTION GENERALE............................................................................................................11
PREMIERE / PARTIE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE…………………13
SECTION 1 : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE……………………………………………...13
SECTION II / PROBLEMATIQUE DE L’ETUD……………………………………………………..18
SECTION III / OBJECTIF ET INTERET DE L’ETUDE.....................................................................20
SECTION IV / HYPOTHESE DE RECHERCHE................................................................................21
CHAPITRE II / CADRE METHODOLOGIQUE..................................................................................22
SECTION 1 : CADRE DE L’ETUDE....................................................................................................22
SECTION III/ METHODES D’INVESTIGATION..............................................................................25
DEUXIEME PARTIE / CADRE ORGANISATIONNEL
CHAPITRE III/ PRESENTATION DE PAMECAS (Partenariat pour la mobilisation de l’Epargne et du Crédit au Sénégal).............................................................................................................................26
SECTION I / PRESENTATION DU GROUPE....................................................................................26
CHAPITRE IV/ L’ETUDE DES RISQUES DANS LES INSTITUTIONS DE MICRO-FINANCE...30
SECTION I/ DEFINITIONS ET TYPOLOGIE DES SFD...................................................................30
SECTION II/ LE CADRE REGLEMENTAIRE DE LA MICRO-FINANCE......................................33
SECTION III/ PERFORMANCES DU SECTEUR DE LA MICRO-FINANCE..................................34
SECTION IV/ LA NOTION DE RISQUE DANS LES IMF.................................................................36
TROISIEME PARTIE / CADRE ANALYTIQUE
CHAPITRE V / LES TRAVAUX SUR LA GESTION DES IMPAYES DANS LES IMF..................39
SECTION I/ LES DIFFERENTES CAUSES DES IMPAYES.............................................................39
SECTION II/ EVALUATION OBJECTIVE DU COUT DES IMPAYES ET DES CREANCES IRRECOUVRABLES.............................................................................................................................41
SECTION III / TECHNIQUES DE GESTION DES IMPAYES...........................................................42
CHAPITRE VI/ APPLICATION DU CREDIT SCORING SUR LA BASE DE DONNEES............51
SECTION I/ ANALYSE DES DONNEES DU PORTEFEUILLE.......................................................51
SECTION II/ PRODUCTION DU MODELE DE SCORING...............................................................52
RECOMMANDATIONS.......................................................................................................................63
CONCLUSION......................................................................................................................................64
DEDICACE
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 2
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Je dédie ce mémoire à :
Mon père Ousmane DIAGNE et ma très chère maman Ramatoulaye DIAGA pour leurs
témoigner toute ma reconnaissance pour leur amour, leurs prières, leurs efforts
consentis pour ma réussite et mon éducation. Qu’Allah le tout puissant vous assiste et
vous donne longue vie et santé de fer.
Mon frère Amadou DIAGNE, et mes sœurs, Ndeye Awa DIAGNE, Maimouna
DIAGNE et Fatou Kiné DIAGNE en témoignage de mon amour pour eux.
A Monsieur Babacar SENE, une personne qui est pour moi une source de motivation.
A Aminata SOUMARE, une personne qui m’est chère et qui m’a beaucoup soutenu.
Par cette dédicace je vous témoignerai toujours ma gratitude pour tout.
QUE DIEU VOUS PROTEGE
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 3
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
REMERCIEMENTS
Je ne saurais commencer mes remerciements sans au préalable rendre grâce à ALLAH, le Tout Puissant et Miséricordieux et son Prophète (PSL), pour sa bénédiction et sa grâce.
Mes remerciements s’adressent ensuite à mon encadreur Monsieur Mbaye SENE, pour toutes ses directives, sa disponibilité ainsi qu’aux orientations apportées pour la réalisation de ce mémoire.
A Monsieur Mamadou M. KA, professeur IAM pour sa disponibilité et ses directives.
A Pape Saliou Fall, agent au niveau de Microcred, pour son aide et ses conseils.
A Madame Sow, Responsable AVIFAM.
A Madame Ndiaye, Direction financière PAMECAS Fadja
A mes amis, Ousseynou FALL, Ismail KASSE, Daouda FAYE, Ass Malick MBEUGUE.
AVANT PROPOS
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 4
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
L’IAM, établissement supérieur de formation professionnelle, s’est donné comme mission
principale, depuis sa création en 1996, de mettre à la disposition du Continent Africain des
Ressources Humaines suffisamment bien outillées pour relever le cadre des affaires et
contribuer au développement de nos pays.
Dans le cadre de l’exécution de ses stratégies pédagogiques, l’Institut Africain de
Management (IAM) promeut ses meilleurs étudiants en les envoyant en stage/ Emploi dans les
domaines suivants: Marketing – intelligence d’affaires, Gestion des Ressources Humaines,
Management de la Qualité, Finances, Ingénierie Financière, Transport Logistique, Ingénierie en
Informatique, comptabilité, communication, audit et contrôle de gestion. L’objectif principal de
ce stage/ Emploi est d’approfondir par la pratique des connaissances acquises lors de leur
cursus académique. Une telle mission, dans l’élaboration de son contenu comme dans son
exécution suppose une forte collaboration avec des entreprises modèles, connues pour leur
attachement à de bonnes pratiques, à l’instar de la Structure que vous managez avec
dévouement et efficacité.
En choisissant le groupe IAM, vous tirez profit des avantages que procure un riche réseau de
dimension internationale, vous avez surtout les atouts pour bâtir vous-même votre propre
réseau.
37 programmes d’échanges couvrant plusieurs pays en Asie, en Europe, en Afrique, et
en Amérique
7 implantations géographiques panafricaines : Dakar, Bamako, Ouagadougou,
Libreville, Cotonou, Abidjan, Conakry.
15 programmes d’échanges académiques
5 programmes de bourses inter-étatiques
1000 entreprises partenaires à travers le monde
15 réseaux universitaires internationaux ou IAM est membre très actif (INSEAM,
EFMD, AUF, AABS, AFAQ…
28 nationalités représentées
5 langues internationales enseignées
5 programmes de double diplomation
10000 diplômes à travers le monde,
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 5
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Des étudiants de diverses nationalités se côtoient au sein de l'IAM, preuve de sa reconnaissance
internationale et de la qualité des enseignements qui y sont donnés.
Les étudiants en fin de formation disposent d'un niveau d'enseignement et d'une qualité
d'encadrement pouvant les amener à orienter leur recherche vers les besoins qui naissent dans
leur environnement ou exprimés par les populations et les entreprises.
Le programme d’immersion de l’IAM est de tradition, un programme de développement de la
personnalité et de la responsabilité des auditeurs par leur incubation dans des milieux africains
d’origine.
Il est censé leur inculquer en sus l’esprit d’appartenance et une grande famille, le sens de la
solidarité et du travail en équipe. Ses aspects fondamentaux du programme peuvent se traduire
à travers trois valeurs cardinales à promouvoir :
L’identité africaine
L’intégration africaine
La responsabilité des élites africaines
Le programme d’immersion, en s’appuyant sur des éléments classiques de sa mise en œuvre
pédagogique innove en impliquant d’avantage les auditeurs en amont. Ils devront s’impliquer
profondément dans des travaux de recherche collective concernant les trois axes cardinaux
évoqués ci-dessus ainsi que dans ses expériences de vie susceptible d’être rapporté à tout au
moment de l’incubation finale sur le site d’origine choisi cette année.
Si le programme d’immersion travaille principalement à l’insertion et la transformation
harmonieuse des nouveaux entrants dans Dakar et d’autres régions, il doit également établir
l’esprit d’appartenance entre nouveaux entrants et anciens. Ce qui suppose conséquemment que
les liens se renforcent entre anciens, qu’ils soient caciques (encadreurs étudiants) ou ancêtre
(encadreur de l’administration ou du corps Professional).
IAM VISION 2020
A l’horizon 2020, être la première Business School d’Afrique de l’Ouest et du centre formant
les global leaders adossés à l’africanité et préparés à la Gouvernance des nouvelles économies
numérique et verte.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 6
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
TABLEAU DES SIGLES DES ABREVIATIONS
Sigles DéfinitionsAOF Afrique Occidentale Française
BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CES Communauté des États Sahélo-sahariens
CRD Centre de Ressource et de Documentation
DID Développement International Desjardins
DMF Direction de la Micro-Finance
DRS-SFD Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés
GEC Groupement d’Epargne et de Crédit
IMF Institution de Micro-Finance
MEC Mutuelles d’Epargne et de Crédit
PAMECAS Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et du Crédit au Sénégal
PAR Portefeuille à Risque
PARMEC Projet d’Appui à la Réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit
SFD Systèmes Financiers DécentralisésSIG Systèmes d’Informations et de GestionsSSCC Structure Sous Convention Cadre
UA Union Africaine
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 7
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Tableaux
Numéros Titre des tableauxTableau 1 Nombre de MEC agrées de 1999 à 2008
Tableau 2 Nombre de GEC reconnus de 1999 à 2008
Tableau 3 Définition des variablesTableau 4 Statistiques descriptives de l’échantillon (bon et mauvais payeur)Tableau 5 Statistique descriptives des clients sainsTableau 6 Statistique descriptives des clients ayant fait défautTableau 7 Tableau de significativité des variablesTableau 8 Grille de notation interne
Tableau 9 Taux de bon classement
Tableau 10 Cinq (5) meilleurs clients de PAMECAS Parcelles Assainies
Tableau 11 Cinq (5) plus mauvais clients de PAMECAS
Figures
Numéros Titre des figuresFigure 1 Processus du Credit Scoring
Figure 2 Evolution du nombre de membres/clients et d’emprunteurs actifs
Figure 3 Etapes du processus de crédit chez PAMECAS
RESUME
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 8
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
L’objectif de cette recherche est de développer un modèle de Crédit Scoring en utilisant un
échantillon de demandeurs de crédit de l’institution de micro-finance PAMECAS.
Le credit scoring est généralement considéré comme une méthode d’évaluation du niveau du
risque associé à un dossier de crédit potentiel. Cette méthode implique l'utilisation de
différentes techniques statistiques pour aboutir à un modèle de scoring basé sur les
caractéristiques du client.
Le modèle de scoring estime le risque de crédit en prévoyant la solvabilité du demandeur de
crédit. Les institutions financières utilisent ce modèle pour estimer la probabilité de défaut qui
va être utilisée pour affecter chaque client à la catégorie qui lui correspond le mieux: bon
payeur ou mauvais payeur. Les seules données disponibles pour construire le modèle de scoring
sont les dossiers acceptés dont la variable à prédire est connue. Ce modèle ne tient pas compte
des demandeurs de crédit rejetés dès le départ ce qui implique qu'on ne pourra pas estimer leurs
probabilités de défaut, ce qui engendre un biais de sélection causé par la non-représentativité de
l'échantillon.
ABSTRACT
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 9
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
The aim of this research is to develop a scoring model using a sample of the institution
PAMECAS borrowers.
Credit scoring is generally considered as a method of evaluation of a risk associated with a
potential loan applicant. This method involves the use of different statistical techniques to
determine a scoring model. Like any statistical model, scoring model is based on historical
data to help predict the creditworthiness of applicants.
Financial institutions use this model to assign each applicant to the appropriate category : Good
payer or Bad payer. The only data used to build the scoring model are related to the accepted
applicants in which the predicted variable is known. The method has the drawback of not
estimating the probability of default for refused applicants which means that the results are
biased when the model is build on only the accepted data set.
INTRODUCTION GENERALE
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 10
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
En Europe, en 1849, Friedrich Wilhelm Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopérative d’épargne et de crédit, une institution qui a pour rôle d’offrir des services d’épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L’épargne collectée permet ensuite de consentir des crédits à d’autres clients. Ces organismes sont dits mutualistes car ils mutualisent l’épargne de certains de leurs membres pour le prêter à d’autres membres.
La micro-finance a bénéficié par la suite au niveau international d’une très grande popularité
avec notamment les travaux de Muhammad Yunus dans les années 70, économiste à
l’université de Chittagong au Bangladesh. Avec la Grameen bank, Muhammad Yunus
développe le microcrédit au Bangladesh et ouvre la voie à de nombreuses autres expériences
menées dans le monde entier.
Le Sénégal à l’instar des autres pays de l’Afrique a connu une éclosion des initiatives de
création des mutuelles d’épargne et de crédit sous diverses formes pour répondre au mieux aux
multiples besoins des populations défavorisées. Dans l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA), la micro-finance a connu un développement particulier. Le mouvement
s’est amorcé à partir de la crise bancaire des années 80 en prenant appui sur une tradition
séculaire de finance informelle. En effet, pour permettre à une frange importante de la
population, qui était exclue du système bancaire classique, d’accéder à des services financiers,
la BCEAO a décidé de promouvoir des nouveaux intermédiaires financiers dont les systèmes
financiers décentralisés (SFD) ou institutions de micro-finance (IMF).
Les activités des institutions financières ont évolué considérablement au cours des 15 à 20
dernières années. Aux opérations de dépôt et de prêt, qui demeurent pour les instituions
financières des activités de premier plan, se sont greffés d’autres domaines comme
l’investissement et la négociation, l’assurance, le courtage et les fonds communs de placement.
Les institutions financières sont au cœur des circuits et mécanismes financiers. Partenaires
habituelles des entreprises, des particuliers mais aussi des associations ou des collectivités
locales, elles sont quotidiennement confrontées à la prise de décision en avenir risqué.
Face à cette nouvelle situation, des réglementations internationales ont été mises en place ainsi
que l’adoption par les banques de méthodes avancées de gestion des risques pour veiller et
améliorer l’environnement bancaire. Le risque est une exposition à un danger potentiel,
inhérent à une situation ou une activité, ce danger bien identifié est associé à un événement ou
une série d’événements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s’ils se produiront mais
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 11
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
on sait qu’ils sont susceptibles de se produire. En finance, le risque se définit comme étant
l’incertitude sur la valeur future d’une donnée actuelle (actif financier). Il correspond à une
possibilité de perte monétaire due à une incertitude que l’on peut quantifier.
Le secteur financier joue un rôle important dans l'économie où il sert d'intermédiaire entre
l'épargne, la consommation, l'investissement et la production (Bofondi et Lotti, 2006).
Par ailleurs, vu la lourde conséquence du risque du crédit, les établissements bancaires
considèrent la minimisation de ce risque comme l'une de leurs principales préoccupations. Pour
se faire, l'étape d'évaluation de ce risque s'avère cruciale. Un des moyens de réduire les
asymétries d’information et les coûts de transaction est d’utiliser le Credit Scoring. Le Credit
Scoring peut être globalement défini comme un ensemble de modèles de décision et les
techniques sous-jacentes qui aident les prêteurs dans la décision d’octroi des crédits de
consommation. Il est principalement utilisé par les banques formelles des pays développés pour
prédire la probabilité de défaut sur les crédits individuels de consommation. Même si
l’application du Credit Scoring est vieille de plus de soixante ans, il convient de signaler qu’il
est relativement nouveau pour la micro-finance notamment dans les pays en développement
(Schreiner, 2004). Ainsi, pour l'octroi de crédit, une banque calcule généralement le score de
chaque dossier demandeur de crédit et elle décide de refuser ou d'accorder le crédit. Les
dossiers acceptés sont suivis par la banque contrairement aux refusés qui sont rejetés
initialement. Paradoxalement, un client accepté par une banque, estimé comme "bon payeur",
peut avoir des défaillances et devenir "mauvais payeur" et un client refusé car estimé comme
"mauvais payeur" peut être un "bon payeur". Ce système d’évaluation est appelé Credit
Scoring.
Ainsi nous avons choisi d’axer notre étude sur l’étude des impayés par la méthode du credit
scoring dans les institutions de micro-finance.
Une première partie intitulée cadre théorique et méthodologique qui nous permettra d’aborder
les fondements théoriques du sujet ainsi qu’à la démarche méthodologique qui sera adoptée.
La deuxième partie sera le cadre conceptuel, où nous aborderons l’étude des risques dans les
IMF dans un premier chapitre. Puis un second chapitre qui sera axé sur les causes et gestion des
impayés dans les IMF.
Et enfin la troisième partie intitulée cadre analytique qui s’articulera autour de deux chapitres.
Le premier sera consacré à la présentation du groupe PAMECAS, et le second sera strictement
accordé à la pratique du modèle.
Une fois l’analyse de tous ces aspect, nous ferons la présentation des résultats de l’étude et à la
formulation des recommandations.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 12
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Le chapitre sera fera un survol de la littérature pertinente sur notre sujet. Dans ce chapitre, nous
discuterons de l'origine et de l'évolution de la micro-finance ainsi qu’à l’avènement du
microcrédit. Nous aborderons brièvement quelques techniques de gestion d’impayés,
notamment le modèle de la Grameen Bank avec la caution solidaire puis à l’historique et
l’importance du crédit scoring. Ensuite nous présenterons notre problématique d’étude dans la
deuxième section, puis l’objectif et l’hypothèse de recherche.
SECTION 1 : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
L'activité de microcrédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montant à des
populations entrepreneurs qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques.
La micro-finance quant à elle fait référence à l’offre de services financiers aux populations
pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n’ont pas accès aux services des institutions
financières classiques afin de satisfaire les besoins de leur consommation ou de leurs activités
économiques et professionnelles.
Dans la plupart des pays en voie de développement, les pauvres constituent la plus grande
majorité de la population. Ceci dit, un nombre considérable de cette population n’a toujours
pas accès à des services financiers de base. Malgré leur classe sociale, les pauvres peuvent
avoir besoin non seulement de crédits, mais aussi d’instruments d’épargne, de services de
transfert de fonds et d’assurance.
Dans le domaine bancaire comme dans les autres secteurs de l’économie, il est entendu que
l’on doit prendre des risques calculés pour réaliser des profits. Par conséquent, les Institutions
de Micro-finance (IMF) sont de plus en plus exposées à un risque de défaillance élevé
notamment du fait de l’incapacité de leurs partenaires à fournir des garanties. D’où la nécessité
de garantir la sécurité et le bon fonctionnement de ces établissements financiers.
I/ ORIGINE ET EVOLUTION DE LA MICRO-FINANCE
Pour commencer la revue de la littérature, il faut mentionner Muhammed YUNUS qui
découvre que l’adage selon lequel « on ne prête qu’aux riches» n’est pas qu’un adage, mais
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 13
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
également la raison fondamentale qui empêche les paysans pauvres de développer une activité
qui les rendrait autonomes et leurs permettrait ainsi de s’offrir à un avenir meilleur.
Conscient du gouffre existant entre les théories économiques et la réalité vécue par les pauvres
sur le terrain, Yunus crée le « microcrédit».
Ainsi en 1983, Muhammad Yunus fonde la Grameen Bank pour offrir aux pauvres un accès à
une petite somme de monnaie qui pourrait briser le cercle infernal de la pauvreté en permettant
le lancement d’une petite entreprise (en général à partir du secteur informel).
Il s’agit d’autoriser la moitié la plus fragile de la population du globe à rejoindre le courant
principal de l’économie mondial et à acquérir la capacité de participer aux libres marchés.
Ainsi, la Grameen Bank préconise que le crédit est un droit humain.
Surnommé le banquier des pauvres Yunus fait l’analyse que, « la pauvreté découle de
l’incapacité des travailleurs à bénéficier des fruits de leur labeur parce qu’ils n’ont pas le
contrôle du capital. L’aide sociale distribuée par de nombreux pays industrialisés permet aux
démunis de survivre mais pas d’éradiquer la pauvreté. Ce n’est pas le travail qui permet
d’éradiquer la misère mais le capital dérivé de ce travail ».
Malgré ce grand pas en avant que Muhammad Yunus a fait sur la micro-finance, il faudrait
remonter dans les années 1849 pour connaitre la naissance du microcrédit avec notamment les
travaux du bourgmestre prussien Friedrich Wilhelm Raiffeisen.
C’est en Rhénanie en 1849 que Friedrich Wilhelm Raiffeisen crée la première société
coopérative d’épargne et de crédit, une institution offrant des services d’épargnes à la tranche
de la population pauvre n’ayant pas l’accès aux services financiers des banques classiques.
Le mécanisme était de consentir des crédits à des clients grâce à l'épargne collectée.
II/ QUELQUES TECHNIQUES DE GESTIONS D’IMPAYES
A/ LE MODELE DE LA GRAMEEN BANK : CAUTION SOLIDAIRE
Le modèle de la Grameen Bank se définit par rapport à un public cible pauvre et sans garanties
matérielle. L’absence de garanties est donc compensée par la caution solidaire.
En effet avec la Grameen Bank, l’emprunteur doit rejoindre un groupe d’emprunteurs
solidaires. Les bénéficiaires s’organisent en groupe de cinq où chacun des débiteurs se sent
responsable vis-à-vis des quatre autres puisque l’obtention de crédit des uns dépendait des
autres. Les membres du groupe s’engagent solidairement sur la base de la connaissance
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 14
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
mutuelle et de la confiance à rembourser le crédit de l’ensemble du groupe. Le principe est tel
que, le premier prêt est accordé à deux membres du groupe, et une fois le remboursement fait
les deux autres bénéficieront un prêt à leur tour. Ainsi à l’échéance du remboursement de ces
derniers, le dernier membre considéré comme chef de groupe recevra son prêt.
En cas de défaillance de l’un des membres, les autres membres du groupe ont l’obligation de le
rappeler à ses obligations et le cas échéant, se substituer à lui pour assurer entièrement le
remboursement.
Dans le cas où le groupe est défaillant, les membres seront privés de prêts futurs.
Cette technique de prêt a été établit pour réduire le risque d’impayé.
C’est sur cette lancée que Mesquita Dorothée explique que « le fait d’offrir des prêts au fur et à
mesure des remboursements des membres permet à l’IMF de ne prêter que si elle recouvre une
partie de ses fonds cela favorise une formation de groupe homogène car les agents vont
s’examiner avant de choisir». Cette technique permet donc d’encourager une surveillance et le
respect donc des obligations de tout un chacun.
Les efforts de l’équipe du Professeur Yunus sont couronnés une première fois en 1983 lorsque
la Grameen Bank se voit accorder le statut officiel de banque par les autorités bengalies. Très
vite, le succès de la Grameen Bank fît un écho mondial entrainant l’élargissement de la
notoriété de la banque dépassant ainsi les frontières du Bangladesh. Concernant les pays où il
y’a une forte densité de la population faibles, il est beaucoup plus problématique de réunir les
conditions de rentabilité pour créer des services et commerces de proximité. Il n'empêche que
la Grameen Bank a démontré que non seulement les pauvres étaient en mesure de rembourser
leurs crédits, mais aussi qu'ils peuvent payer des intérêts élevés et que l'institution peut donc
couvrir ses propres coûts. Des initiatives se développent dans d’autres pays du Sud, mais
également au Nord. C’est dans cette même lancée que Yunus et son équipe continuent de
développer la Grameen Bank et diversifient leurs activités, toujours dans l’esprit d’aider les
pauvres à entrer dans le monde. Malgré une pleine expansion de ce secteur avec une rude
concurrence, on se rend compte qu’une institution ne peut pas se permettre uniquement à
l’octroi de prêt en groupe. Alors que lorsqu’il s’agit de sommes plus importantes, les
emprunteurs sont obligés de recourir à un prêt individuel. De plus, en l’absence de garanties
matérielles, l’incitation à rembourser pour les membres du groupe solidaire repose sur la
promesse d’accès à un prêt futur (généralement d’un montant plus élevé que le précédent). Or
ce système ne peut fonctionner que s’il n’y a pas de système financier concurrent sur la zone
qui puisse aussi offrir un service identique.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 15
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Même si le principe des groupes d’emprunteurs solidaire présente un certain blocage face aux
prêts individuels, force est de constater qu’il présente beaucoup d’avantages notamment du côté
des ménages et celui des banques et IMF. Parmi ces avantages on peut citer :
- Accès facilité au crédit pour les ménages ne disposant pas de garanties matérielles
- Réduction des coûts de gestion pour les banques et les IMF : économies d’échelles
- Sélection et suivi des emprunteurs par un système de proximité et de connaissance qui
réduit les asymétries d’information habituelles entre l’emprunteur et la banque.
Bien que dans la philosophie de Yunus l’absence de garanties est compensée par la caution
solidaire, on ne peut nier l’importance de ces garanties étaient donnée qu’elles permettent, dans
le cas où il y’a non remboursement du prêt, d’essuyer les pertes des institutions vers
l’emprunteur donc d’inciter le remboursement. Face à cette situation il faut souligner que même
s’il y’a présence de garanties, elles peuvent ne pas être suffisamment conséquentes pour couvrir
ces pertes.
Malgré les critiques et les limites que présente la caution solidaire, l’analyse approfondie des
alternatives possibles montrent souvent que la caution solidaire demeure un outil nécessaire au
regard du public cible des IMF qui l’utilisent, néanmoins la situation économique des cibles de
la micro-finance ne nous permet pas de nous fier à cette stratégie. Dès lors, l’étude des
stratégies de gestion des impayés basées sur l’étude du portefeuille de crédit devient alors
fondamentale.
B/ HISTORIQUE ET IMPORTANCE DU CREDIT SCORING
Le credit scoring consiste à départager au mieux une population donnée en classes différentes.
Ce principe de discrimination a été introduit dans les modèles statistiques par Fisher (1936).
Durand (1941) était le premier à utiliser ces techniques de discrimination pour départager les
bons et les mauvais demandeurs de crédit en utilisant certaines caractéristiques de ces derniers.
Le credit scoring fût ensuite appliqué aux entreprises pour prévoir leur défaillance à partir de
ratios financiers. Beaver (1968) a utilisé une technique de classification supervisée (l'analyse
discriminante uni-variée) pour prévoir, a priori, les entreprises en difficulté. Altman (1968) s'est
aussi intéressé à l'activité d'octroi de crédit aux entreprises.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 16
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Plus récemment, s’est développé un autre aspect du score : on n’attend plus seulement qu’il
serve à discriminer entre emprunteurs qui vont payer et emprunteurs qui seront probablement
défaillants, on espère aussi qu’il permette de mettre en évidence le fait qu’il soit ou non
intéressant de prêter. Dans cette veine, DIONNE, ARTÍS et GUILLÉN (1996) intègrent les
gains et coûts du crédit dans leur score et WALLIS (2000) définit le credit scoring comme une
méthode d’estimation de l’intérêt, et non du risque, d’un crédit.
Pour VAN PRAAG (1995), le credit-scoring est un outil d’aide à la décision et de délégation
mais ne doit pas prendre la décision. En effet, il souligne qu’aucun score n’est infaillible : il est
souvent figé et n’intègre pas ou peu d’aspects qualitatifs (notamment du fait des difficultés à les
obtenir et à les coder correctement).
C’est à partir des années 1980 que le crédit scoring fût appliqué aux particuliers. Actuellement,
la plupart des institutions financières sont dotées d’un système de notation interne ou font
recours à des organismes de notation externes pour évaluer et prédire si un emprunteur sera bon
ou mauvais payeur.
Ces systèmes de notation utilisent des modèles statistiques qui aboutissent à un score d’octroi
de crédit à partir d'un seuil fixé par l'institution financière, selon sa tolérance au risque. Ce
score est déterminé pour chaque demandeur de crédit et il sera utilisé par les banquiers pour
l'aide à la décision.
La méthode du Scoring est de nos jours, beaucoup plus adaptée au système de prêt individuel et
permet aux IMF bien gérées et possédant une base de données adéquate, d’améliorer leur
efficacité et d’accroître ainsi leur productivité.
Graphique 1: Processus du Credit Scoring
« Le terme Crédit Scoring désigne un ensemble d'outils d'aide à la décision utilisés par les
organismes financiers pour évaluer le risque de non remboursement des prêts. Un score est une
note de risque, ou une probabilité de défaut ». Selon Mark Schreiner « L’évaluation statistique
est l’utilisation de connaissances quantitatives des résultats de remboursement et des
caractéristiques des prêts remboursés dans le passé et enregistrés dans une base de données
électronique afin de pronostiquer les résultats de remboursement des futurs prêts». Avec cette
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 17
Prêts précédents Modèle de notation de crédit
Nouvelles demandes de prêts
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
méthode on se base sur les crédits précédemment octroyés pour prédire la performance des
crédits futurs.
En effet, la décision de l’octroi du crédit dans les IMF repose sur l’évaluation préalable de
l’agent de crédit.
Ce dernier, en fonction de son expérience, de l’historique de remboursement du client et de
l’évaluation de sa solvabilité, parvient à distinguer intuitivement les mauvais clients des bons
avant de présenter le dossier de crédit au comité. De ce fait, il devient alors impératif d’exclure
du portefeuille ces clients jugés insolvables, et permettre ainsi de gérer le temps de façon
optimale pour le recouvrement. Comme le préconise Mark Schreiner, l’agent de crédit doit
prendre son temps pour tirer de ses expériences « un sixième sens » lui permettant de distinguer
les bons clients des mauvais.
Malgré l’efficacité de cette évaluation basée sur la subjectivité, on ne peut nier le fait que le
score peut engendrer un manque à gagner. Etant donné que la technique de score se base sur
l’historique des prêts, cette technique pourrait entrainer la réduction de la taille du portefeuille
de l’agent et peut donc réduire l’accès au crédit des membres potentiels. Le futur n’est pas
forcément déductible du passé, le cours des événements s'infléchit parfois et un changement des
conditions économiques ne répond plus aux mêmes déterminismes. Le fait que toutes les
caractéristiques de la candidature du prêt et du risque ne soient pas quantifiables constitue par
ailleurs une limite de ce principe. A cela s’ajoutent bien évidement les coûts spécifiques qui
découlent de la démarche de scoring : celui de la collection des données, des travaux
informatiques, les coûts des procédures opérationnelles et la mise en œuvre des résultats du
scoring.
SECTION II / PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE
S’adressant traditionnellement aux personnes dites «vulnérables» car issues des populations les
plus pauvres d’un pays, la micro-finance est un concept qui permet d’élargir l’accessibilité au
crédit. Etant donné que la majeure partie de la population est exclue des circuits bancaires
classiques à cause des conditions de crédit souvent lourdes, la micro finance demeure l’unique
moyen de mettre des services financiers au service des pauvres.
Le microcrédit est un crédit de faible montant, avec intérêts, accordé à des micro-
entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique, leur permettant ainsi de
démarrer ou de faire prospérer leur activité.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 18
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Puissant outil de développement avec le potentiel d'atteindre les populations pauvres, de
financer leurs projets, de créer la demande pour de nouveaux biens et services, et de contribuer
à la croissance économique, la micro-finance joue un rôle essentiel dans l’économie durable en
réduisant la vulnérabilité des pauvres aux chocs économiques.
Contrairement aux idées reçues des systèmes bancaires classiques, il est bien possible que les
personnes à faible revenu parviennent au remboursement de leurs prêts de façon fiable, et par
conséquent contribuer ainsi au développement de leurs pays.
Aujourd’hui les IMF proposent essentiellement des microcrédits, mais certaines offrent
également d’autres types de services : épargne, micro-assurance.
Comme pour toute institution financière, les IMF ont un rôle d’intermédiation financière c'est-
à-dire, collecter les fonds des agents en excédentaires pour les agents ayant besoin de
financement.
Étant donné que le crédit est l’activité majeure des IMF, sa bonne gestion devient alors un
élément fondamental pour la rentabilité et la pérennité de ces dernières. Ainsi, bien qu’elles
soient exposées à divers types de risques, le risque d’impayé est, pour la plupart du temps
considéré comme la principale cause de faillite des IMF. Aujourd’hui, la majorité des micro-
crédits ne sont pas garantis, cela dit la défaillance peut facilement s’étendre d’un petit nombre
de crédits à une très grande quantité du portefeuille.
Allant dans la même optique, John Hull (2007) dans gestion des risques et institutions
financières nous dit que : « Les entreprises sont dans l’obligation de tenir compte des risques,
si elles veulent survivre et pérenniser leurs activités. Dans ce cadre, l’activité principale du risk
manager, est d’avoir une connaissance sans faille du portefeuille actuel de risques qu’il encourt
et de planifier son évolution future». Dès lors nous pouvons ressortir la question à savoir
comment une IMF doit –elle administrer la fonction crédit pour une bonne gestion des
risques de défaillance ou de non remboursement de ses clients en mettant en place un
système de notation interne solide et efficace afin d’agir sur la pérennité et la rentabilité
de l’institution?
Cette interrogation nous permettra entre autre d’estimer les probabilités de défaut, c'est-à-dire
la qualité du portefeuille, et aussi de ressortir les avantages pour une IMF qui évalue et note ses
clients au préalable.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 19
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Dans notre travail, nous nous contenterons de nous limiter uniquement à la gestion du non
remboursement. Par conséquent, il nous faudrait au préambule, connaître les principales causes
des impayés avant de mettre en place un système de contrôle.
Suite à notre problématique, et aux conséquences d’une gestion quantitative des impayés, notre
démarche se focalisera sur l’atteinte des objectifs de recherche que nous énonçons dans la
section suivante.
SECTION III / OBJECTIF ET INTERET DE L’ETUDE
I/ OBJECTIFS DE RECHERCHE
Aujourd’hui avec l’instabilité de l’environnement bancaire classique, les banques sont de plus
en plus prudentes quant à la sélection de leurs clients. Par conséquent, la micro-finance devient
alors beaucoup plus intéressante, présentant ainsi une alternative pour la population non
bancarisée. Les meilleures pratiques internationales à travers le monde suggèrent que la
pérennité est un but accessible pour les institutions de micro-finance.
1/ Objectif global
Ainsi, ce travail de recherche nous permettra de mieux analyser et de comprendre les causes et
les coûts des impayés auxquels sont exposées les institutions de micro finance, et de contribuer
ainsi à la maîtrise du risque d’impayé pour assurer la solidité financière de l’institution.
2/ Objectifs spécifiques
Notre objectif global renferme des objectifs spécifiques qui nous permettrons :
D’analyser les causes des impayés
D’évaluer le coût des impayés pour l’institution
D’étudier les différentes méthodes de contrôle des impayés
De présenter un modèle pour le suivi du portefeuille
II / INTERET DE L’ETUDE
De nos jours, à la différence des banque classiques, la micro-finance en plus d’avoir une
mission financière de par ses activités c'est-à-dire la collecte des dépôts et le financement des
agents, elle a une mission sociale de par sa cible, autrement dit elle permet à des personnes qui
ne pouvaient prétendre à un financement, de réaliser leur projet.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 20
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Malgré son incarnation de l’aspect social, la micro-finance vise la rentabilité et la pérennité
comme toute entreprise. Ceci dit, ses activités doivent donc dégager un surplus ce qui lui
permettra une stabilité financière et ainsi continuer à exister.
Ainsi avec l’instabilité qui règne dans le secteur bancaire, aussi bien qu’au Sénégal que sur le
plan mondial il est fondamental d’assainir le secteur de la micro-finance afin qu’il puisse
continuer à améliorer la vie sociale de la population exclue du système financier classique.
Vue la grande contribution que l’on note du secteur de la micro-finance au financement de
l’économie et à la réduction de la pauvreté, l’intérêt de cette recherche réside sur le surplus
qu’on essayera d’apporter sur l’utilité et les enjeux liés à la gestion du risque d’impayé dans
une IMF.
SECTION IV / HYPOTHESE DE RECHERCHE
I / Hypothèse principale
Dans le secteur bancaire classique, les plus grandes banques dans le cadre de leur processus de
développement, tiennent compte de la notation qu’elles accordent à leurs clients. Ainsi, dans
notre recherche nous formulons l’hypothèse selon laquelle :
La mise en place d’un système de notation spécifique pour chaque IMF demeure la
meilleure évaluation d’un risque d’impayé en utilisant des scores préalablement définis.
II/ Hypothèses secondaires
C’est sur cette lancée que la problématique que nous avons évoqué nous permettra à vérifier ou
infirmer les hypothèses secondaires suivantes :
Une bonne analyse de la demande de crédit, par la mise en place d’un système de
notation spécifique comme mode de gestion de l’IMF permettrait de distinguer les bons
des mauvais payeurs.
Le montant du prêt influence significativement sur la probabilité de défaut ; c'est-à-dire
que l’évaluation du risque d’impayé serait d’avantage optimale si l’IMF procédé à une
large analyse de son clientèle afin d’octroyer à chaque client un montant qui lui serait
plus facile à rembourser.
Plus le montant de l’amortissement est élevé, plus le client tend vers une situation de
non-remboursement.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 21
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
CHAPITRE II / CADRE METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, nous allons voir comment procéder pour la mise en œuvre de cette étude
portant sur la micro-finance. Ainsi, il s’agira pour nous de définir en premier lieu le cadre dans
lequel se portera l’étude, en deuxième lieu la délimitation du champ d’étude, ensuite l’étude
des méthodes d’investigation et enfin on survolera les difficultés qu’on a eu à rencontrer durant
le long de ce travail.
SECTION 1 : CADRE DE L’ETUDE
I / Géographie, population et découpage administratif du Sénégal
Le Sénégal, en forme longue la République du Sénégal, est un pays d'Afrique de l'Ouest. Il est
bordé par l'océan Atlantique à l'ouest, la Mauritanie au nord et à l'est, le Mali à l'est et
la Guinée et la Guinée-Bissau au sud. La Gambie forme une quasi-enclave dans le Sénégal,
pénétrant à plus de 300 km à l'intérieur des terres.
D’une superficie de 196722 km2 le Sénégal est organisé en quatorze régions dont les chefs-
lieux sont les principales villes : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kédougou, Kaolack, Kolda,
Louga, Matam, Saint Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès, Ziguinchor.
Selon ces sources, la population du Sénégal – qui comptait environ 1 million d'habitants
en 1900 et 2,8 millions au moment de l'indépendance en 1960 s'élèverait aujourd'hui à
13.508.715 personnes. Plus de 40% de cette population vit dans les centres urbains. La
population de Dakar qui est la capital administratif et économique est estimée à près de 3
millions en 2014. Avec plus de 25% de la population, la forte densité de Dakar demeure un
facteur de déséquilibre économique.
II/ Le contexte socio-économique et les politiques macro-économiques
Le pays fait partie de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Intégré
aux principales instances de la communauté internationale, le Sénégal fait également partie de
l'Union africaine (UA) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CES).
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 22
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Le Sénégal est une république démocratique (présence de plusieurs partis politiques). Le
régime est semi-présidentiel car à l'indépendance, le Sénégal a adapté le modèle politique
français de 1958 comme d'autres pays africains qui étaient membres de l'AOF.
Sénégal possède la quatrième économie de la sous-région ouest-africaine après le Nigeria,
la Côte d'Ivoire et le Ghana. Compte tenu de sa situation géographique et de sa stabilité
politique, le Sénégal fait partie des pays africains les plus industrialisés avec la présence
de multinationales qui sont majoritairement d'origine française et dans une moindre
mesure américaine.
Par ailleurs, la balance commerciale reste déficitaire en raison du poids exercé sur le
budget par les importations de bien d’équipement, de pétrole et de riz.
III/ La pauvreté au Sénégal
Malgré une bonne performance économique et d'une croissance soutenue au cours des
dernières années, le niveau de vie des Sénégalais reste très bas. Une production agricole
insuffisante, l'insuffisance des ressources affectées aux services sociaux et la faible
capacité de l'économie à créer des emplois durables contribuent à aggraver la pauvreté,
qui touche déjà plus de 54% de la population. Ainsi, la survie et l’accès aux services
sociaux de base constitue un défi majeur pour la plus grande partie de la population. C’est
sur cette lancée que le Programme de bourses de sécurité familiale, mis en œuvre par le
chef de l'Etat, Macky Sall est une des réponses multidimensionnelles à la lutte contre la
pauvreté et devrait permettre d’accélérer l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement au Sénégal.
IV/ La micro-finance au Sénégal
Ces deux dernières décennies le secteur de la micro-finance en Afrique de l’ouest a connu une
évolution fulgurante. Au Sénégal, avec l’essor de la dynamique associative et de la lutte contre
la pauvreté le nombre d’institutions a connu une hausse considérable.
Cette forte croissance du secteur de la micro finance au Sénégal est accompagnée par des
mutations marquées par la volonté de tous les acteurs (Etat, Institutions, ONG, bailleurs,
associations, etc.) de créer un environnement favorable pour le développement du secteur.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 23
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
C’est dans ce cadre que les autorités monétaires deviennent dès lors obligées de définir des
normes de conduites plus rigoureuses pour contourner les déroutes.
Cette volonté s’est traduite, au niveau de l’Etat, par la définition de la Lettre de Politique
Sectorielle (LPS) ; la mise en place d’un ministère chargé de la Micro-finance et d’organes
(Direction de la Micro-finance (DMF), Centre de Ressource et de Documentation (CRS), etc.)
pour la promotion du secteur. Au niveau des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD),
l’innovation (développement de nouveaux produits et/ou de nouvelles techniques, utilisations
des NTIC dans les relations avec leurs clients, etc.) et la recherche de la viabilité est au cœur de
leurs actions. C’est en 1995 que les textes réglementaires régissant la conduite des SFD ont été
améliorés par la mise en place de la LOI-PARMEC. Cependant, des perturbations ont survenu
dans l’évolution des SFD, notamment en ce qui concerne la non-application des dispositions
réglementaires et législatives de la défaillance des Systèmes d’Informations et de Gestions
(SIG) reflétée par le manque de transparence des états financiers de la plupart des SFD et
l’indisponibilité de l’information financière en temps réel. C’est ce non respect de ces règles de
conduites qui ont poussé au Sénégal d’adopter, en 2008, la nouvelle loi qui régit les Systèmes
Financiers Décentralisés : loi N°2008-47 portant sur la réglementation des SFD de Sénégal,
accompagnée par le décret N°2008-1366 du 26 Novembre portant application de la loi
relative à la règlementation des SFD du Sénégal.
SECTION II/ DELIMITATION DU CHAMPS DE L’ETUDE
Notre étude sur l’étude des impayés dans les institutions de micro-finance, se fera au Sénégal
plus précisément à Dakar.
Dans le souci de mieux situer notre thème, nous l’avons délimité de la manière suivante :
Dans le domaine de la pratique, le sujet se limite au modèle scoring en vue d’élaborer
un système prédictif des défaillances liées au remboursement chez les clients du groupe
de PAMECAS.
Notre travail de recherche s’étend sur une période de 2ans allant de 2013 à 2015
Enfin, notre étude portera essentiellement sur l’agence de PAMECAS Parcelles Fadja
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 24
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
SECTION III/ METHODES D’INVESTIGATION
Pour la réalisation de ce mémoire nous avons procédé dans un premier temps à la consultation
documentaire, ensuite à des entretiens avec des responsables de la DSRSFD et de l’agence de
PAMECAS, et enfin l’utilisation d’Excel dans un premier temps, ensuite Eviews pour la
modélisation du portefeuille par le Crédit Scoring.
1/ La consultation documentaire
Pour cette étape de notre investigation, on a essentiellement réuni le maximum de supports et
d’informations ayant un lien avec notre thème. Autrement dit, on a étudié quelques ouvrages et
revues qui ont étudié la gestion des impayés dans les IMF.
Ainsi, cette documentation nous a permit de mieux cerner et appréhender de manière profonde
le concept de micro-finance, la notion d’impayé dans les IMF ainsi qu’aux différents outils
permettant de la gérer.
2/ Les entretiens
Pour consolider nos informations, nous avons eu à réaliser quelques entretiens au niveau de la
Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés, à
rencontrer quelques responsables du personnel au niveau de PAMECAS afin de savoir de
manière concrète comment les IMF font face à la notion d’impayé.
3/ Les difficultés rencontrées
Concernant les difficultés que nous avons eu à rencontrer dans la réalisation de ce mémoire,
elles se situent à deux niveaux :
Dans un premier temps, la méfiance des responsables des institutions que nous avons eu à
approcher par rapport à l’obtention d’une base de données. Retardant ainsi considérablement
l’aboutissement de ce projet de fin d’étude.
Dans un second lieu, le problème lié à la rareté des livres qui parlent de la gestion des impayés
en micro-finance, contrairement aux banques classiques. Ainsi, les articles et les documents ont
cependant été nos principales sources d’information.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 25
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
CHAPITRE III/ PRESENTATION DE PAMECAS (Partenariat pour la mobilisation de
l’Epargne et du Crédit au Sénégal)
Dans ce chapitre intitulé présentation du groupe PAMECAS, nous essayerons de faire
l’historique et la mission du groupe dans un premier temps, puis au processus d’octroi de crédit
dans un second lieu.
SECTION I / PRESENTATION DU GROUPE
I / HISTORIQUE, MISSIONS ET VISION
1 / Historique
-Création en 1995, du Projet d’appui aux Mutuelles d’Epargne et de Crédit au Sénégal,
résultant de la coopération bilatérale canado-sénégalaise. La naissance et la viabilité du projet
ont été assurées par un partenariat performant entre le financement de l’ACDI (Agence
Canadienne de Developpement Internationnal) et l’expertise exécutive du DID
(Developpement Internationnal Desjardins).
Après une première phase d’émergence pendant laquelle le concept de démocratisation de
l’accès au crédit et à l’épargne a été testé auprès des populations de Dakar, les résultats sont
apparus très largement au delà des attentes des promoteurs.
En effet, l’épargne visée était de 400.000.000 Fcfa en 5 ans, pour environ 12 000 membres. Or,
au bout de cette période les résultats affichaient 3 milliards FCfa pour plus de 40000 membres.
Le concept de base étant la proximité participative pour tous les milieux, les leaders d’opinion
furent démarchés individuellement... Ils s’impliquèrent systématiquement pour la cause du
crédit et de l’épargne pour tous en nommant un représentant au comité de pilotage de la future
caisse locale.
-En 1998, le projet devient l’Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de
l’Epargne et le Crédit au Sénégal. Elle propulse les caisses sur la voie de la consolidation et de
la rentabilité avec une autonomie financière totale atteinte dès 2000. Plus de 98% des caisses
ayant atteint cette autonomie seulement 2 ans après leur démarrage, et au maximum 3 ans
supplémentaires pour les autres.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 26
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
2 / Missions
Faciliter l'accès à l'Epargne et au Crédit, quels que soient les moyens des souscripteurs et leurs
secteurs d'activité.
Participer à l'amélioration de leur bien-être économique, social et celui de leur communauté.
Promouvoir l'esprit de solidarité, de responsabilité et de gestion démocratique auprès de nos
membres.
Soutenir nos membres dans tous leurs secteurs d’activités.
3 / Vision
Démocratiser l’offre de services financiers au Sénégal, afin d’améliorer durablement la qualité
de vie des populations
II / STRATÉGIES ET ORGANISATION
1 / Stratégies
Développer des mutuelles d'épargne et de crédit rentables et pérennes. Mobiliser le potentiel
financier de chacun : épargne locale et ressources extérieures. Concevoir et mettre en œuvre
des politiques performantes: administratives, comptables et financières. Promouvoir et gérer les
meilleurs services financiers, accessibles et adaptés. Garantir en permanence la qualité de nos
équipes par la formation du personnel et de nos dirigeants. Coopérer au niveau local, sous
régional et international.
2 / Organisation
L’union est sous le Contrôle et la Surveillance continus de 3 organes :
Le Conseil d'Administration de la Mutuelle chargé du fonctionnement et de la bonne gestion.
Le Comité de Crédit chargé de la distribution du crédit d'après les politiques et procédures
associées.
Le Conseil de Surveillance responsable du contrôle de toutes les opérations et de la gestion de
l’institution
Un personnel qualifié assure la gestion quotidienne de l’institution.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 27
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
III / CLIENTÈLE ET PARTENAIRES
1/ Clientèle
Le réseau PAMECAS accueille toutes les franges de la population sénégalaise. Nos membres
sont des :
- commerçants,- pêcheurs,- salariés du secteur public et privé,- agriculteurs, éleveurs,-
retraités, transporteurs,- élèves et étudiants,- micro entreprise,- groupement et associations ...
Le PAMECAS finance toutes les activités légales génératrices de revenus et les besoins
sociaux de ses membres. Nos souscripteurs interviennent dans tous les secteurs
de développement :
- Agriculture : pêche, produits agricoles, élevage
- Commerce : petit commerce, commerce général, transformation et commercialisation de
produits...
-Artisanat d’art, de production, de services.
- Manufacture : confection, construction, couture...
-Achat d’équipements professionnels et domestiques
- Services : transports, télé services...
- Social, santé...
Pour le réseau PAMECAS il n’y a pas de petite épargne ; le but étant de décomplexer
l’ensemble des moins nantis afin qu’il progresse par l’accès aux services financiers à leur
portée.
2/ Partenaires
Développement International Desjardins est une filiale des Caisses Desjardins, la plus
importante institution financière du Québec (Canada). Acteur incontournable dans le domaine
de la mise en place et du renforcement de réseaux coopératifs financiers.
DID est présent aux côtés des moins nantis en leur favorisant l’accès aux services financiers,
dans plus de 25 pays (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Antilles, Europe Centrale et de l’Est.)
Les ressources humaines de DID se distinguent par leur haut niveau de compétence et de
crédibilité, et leur aptitude au transfert de savoir-faire.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 28
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
IV / PROCESSUS D’OCTROI DE CREDIT
Le réseau PAMECAS s’appuie sur une analyse économique détaillée de l’activité de chaque
client pour évaluer sa capacité de paiement et ainsi adapter au mieux la mensualité et le
montant du crédit. Il est important de noter que le client demandeur de crédit n’a pas
l’obligation préalable d’épargner. L’octroi d’un crédit à un client suit un processus qui
commence avec la demande de crédit. Dans ce processus, c’est l’agent commercial qui
constitue le relais fondamental entre le client et l’institution. En effet, l’agent commercial est
chargé d’étudier la demande de crédit du client, d’évaluer son activité, d’analyser les données
obtenues, de monter le dossier et de le présenter au comité de crédit pour le défendre. Le
Comité de Crédit est l’instance décisionnelle qui approuve, modifie ou rejette une demande de
crédit. Le comité de crédit est constitué de 3 niveaux définis en fonction du montant du crédit
proposé. Le dossier approuvé par le comité de crédit est transmis à un conseiller clientèle pour
les suites administratives se terminant avec le décaissement du crédit. Après ces étapes, l’agent
commercial procède à des contrôles réguliers chez le client pour s’assurer de la bonne
utilisation du financement mais aussi pour recouvrer la créance en cas de retard de paiement.
IV/ LES ETAPES DU PROCESSUS DE CREDIT
1 2 3 4
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DEMANDE DU CLIENT
EVALUATION DE L’ACTIVITE DU CLIENT
ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
PROPOSITION DEGAGEE PAR L’AGENT DE CREDIT
DUREE MAXIMALE 5 JOURS
PASSAGE EN COMITE DE CREDIT
DECAISSEMENT SUIVI, CONTROLE ET RECOUVREMENT
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
CHAPITRE IV/ L’ETUDE DES RISQUES DANS LES INSTITUTIONS DE MICRO-
FINANCE
A partir des années 2000 l’accès aux services financiers s’est accru de manière fulgurante
dans l’union économique et monétaire ouest Africaine (UEMOA) et la communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cependant, le nombre d’institutions
de micro-finance (IMF) en difficulté et en situation de faillite a augmenté au cours de la même
période.
Dans ce chapitre, nous présenterons le secteur de la micro-finance au Sénégal dans un premier
temps, puis de la notion de risque dans les IMF en second lieu.
SECTION I/ DEFINITIONS ET TYPOLOGIE DES SFD
I/ Définition
La micro-finance fait référence à l’ensemble des techniques qui permettent à l’offre de services
financiers à des familles très pauvres exclues du système financier classique, dans le but de
développer une activité productrice ou de satisfaire les besoins de leur ménage.
Tout comme les banques classiques, les principaux services financiers des institutions de
micro-finance sont l’épargne et le crédit, viennent s’ajouter maintenant les assurances et les
services de transfert.
Appelé aussi Système Financier Décentralisé (SFD), une institution de micro-finance est une
entité financière qui doit couvrir ses dépenses et dégager une marge qui lui permettra d’être
compétitive et ainsi continuer à offrir ses services.
En plus de la BCEAO qui exerce un rôle d’accompagnement et de suivi de la mise en œuvre de
la réglementation par le contrôle de toute information provenant des SFD (rapports d’activités,
états financiers…) on a aussi la loi PARMEC qui :
-réglemente l’organisation, la gouvernance et le fonctionnement des institutions et réseaux
mutualistes.
- donne un cadre de supervision simple et léger sous la tutelle du Ministère des Finances et de
l’économie.
- prévoit des dispositions très avantageuses pour les institutions mutualistes.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 30
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
II/ Typologie des SFD au Sénégal
Au Sénégal, le secteur de la micro-finance tend de plus en plus vers une intégration dans le
système financier classique. Cette évolution est dominée par la recherche de la pérennité et de
la viabilité, mais surtout par la recherche d’un équilibre entre les missions sociales et
financières, principal défi de la micro-finance. Le crédit constituant la principale source de
revenu des SFD, sa réussite dépend, en grande partie de la viabilité de l’institution. Le plus
grand risque en matière de micro-finance est d’octroyer un crédit et ne pas se faire rembourser.
L'évolution des systèmes financiers décentralisés (SFD) est marquée par trois périodes :
- Une première période caractérisée par la crise bancaire à la fin des années 80. Ce qui a permis
la mise en place de réformes importantes pour assainir le secteur bancaire ainsi qu’à
l’apparition des premières structures d’épargne et de crédit. Un dispositif transitoire relatif à
l’organisation et aux conditions d’agrément et de fonctionnement des structures mutualistes
d’épargne et de crédit a été la plus grande réforme au cours de cette période.
- Une deuxième période entre 1993 et 2003 caractérisée par la mise en place d’un cadre
juridique régissant les SFD, marquée principalement par l’émergence du secteur et la mise en
place du cadre juridique régissant les institutions.
- Une troisième période caractérisée par la professionnalisation et la consolidation du secteur à
partir de 2003. Elle a permis de maîtriser d’avantages les risques avec le renforcement de la
surveillance du secteur.
En effet, pour permettre à une grande partie de la population qui était exclue du système
financier classique, d’accéder à des services financiers, la BCEAO a décidé de mettre en place
des nouveaux intermédiaires financiers dont les Systèmes Financiers Décentralisés.
Selon les indicateurs des systèmes financiers décentralisés (SFD) de la BCEAO, le pays
comprenait en fin 2014, 218 IMF et 551 points de services pour 3 165 397 clients/membres. Le
montant total des dépôts s’élève à 229 484 millions FCFA et l’encours des crédits à 268 454
millions FCFA.
Ainsi nous pouvons classifier les SFD en :
Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC)
Groupement d’Epargne et de Crédit
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 31
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Organisation et Structure signataire de la convention Cadre
A/ Les Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC)
Pour favoriser la création et le développement des IMF, le premier jalon a été posé à travers
l’arrêté n°1702 du 23 Février 1993 fixant des dispositions transitoires relatives à l’organisation
aux conditions d’agrément et de fonctionnement des structures mutualistes d’épargne et de
crédit.
Par définition une mutuelle d'épargne et de crédit est « un groupement de personne doté de la
personnalité morale, sans but lucratif et à capitale variable, reposant sur les principes d'union,
de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de
ses membres et de leur consentir du crédit». En outre, ces structures d’épargne et de crédit
bénéficient d’un agrément délivré par le Ministère de l’Economie et des Finances.
Tableau n°1 : nombre de MEC agrées de 1999 à 2008
Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
IMCEC 173 216 236 260 313 217 244 269 316 350
Source : rapports d’activités de la Cellule AT/CPEC
B/ Les Structures ou organisations Sous Convention Cadre
Les structures sous convention cadre sont des organisations sans but lucratif et ayant pour objet
d'effectuer sur le territoire Sénégalais, la collecte de l'épargne et /ou des opérations de crédits.
Elles fonctionnent sous la base d’une convention-cadre signée avec le Ministère de l’Economie
et des Finances pour une durée de cinq ans renouvelables. C’est partir de 2011 que
parallèlement aux GEC, les SSCC ont subit aussi une mutation juridique en MEC ou en SA.
C/ Les Groupements d’Epargne et de Crédit
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 32
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Les GEC sont des regroupements de personnes qui, contrairement aux Mec ne remplissent pas
les conditions exigées pour être reconnus comme des institutions financières mutualistes de
base, mais effectuent des activités d’épargne et de crédit. La reconnaissance des GEC a
commencé au Sénégal en 1998, avec 39 GEC reconnus. Mais c’est à partir de 2000 que l’on
note une forte progression du nombre de GEC, avec 404 reconnaissances octroyées en 2004,
puis avec le retrait de reconnaissance de nombreux GEC, il est dénombré 316 en 2008.
Toutefois, avec l’évolution de la réglementation dans l’UEMOA et les nouvelles barrières à
l’entrée qui imposées par la BCEAO on a assisté en 2011 à la suppression ou à la mutation
juridique soit en Mutuel d’Epargne soit en Société Anonyme.
Tableau n°3 : Nombre de GEC reconnus de 1999 à 2008
Années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
GEC 39 148 278 331 384 401 404 315 315 316 316
Source : rapports d’activités de la Cellule AT/CPEC
SECTION II/ LE CADRE REGLEMENTAIRE DE LA MICRO-FINANCE
Dans le but de favoriser la pérennité des IMF un cadre juridique a été mis en place. Ce cadre
comprend les institutions de la BCEAO et la Loi PARMEC.
L’année 2008 a été marquée par la loi n°2008-47 du 03 septembre qui constitue le cadre de
référence légal des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit au Sénégal.
La publication de cette loi a été faite le 31 janvier 2009 et ses principales innovations portent
essentiellement sur :
La possibilité de créer des SFD de type Société Anonyme
L’extension de la nouvelle réglementation à l’ensemble des SFD
Le renforcement du dispositif prudentiel et des sanctions applicables
La suppression des dispositifs sur la reconnaissance des Groupements d’Epargne et
de Crédit
L’instauration d’un régime unique d’autorisation d’exercice
L’intervention de la Banque Centrale et de la Commission Bancaire dans la
surveillance des institutions qui ont atteint un certain niveau d’activité
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 33
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Et enfin la certification obligatoire des comptes par un commissaire des comptes
pour les SFD d’une certaine taille financière.
Au Sénégal, la loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des institutions mutualistes
d’Epargne et de Crédit, appelée « loi PARMEC », a pour vocation de favoriser l’émergence
d’un système financier intermédiaire entre le mode de financement informel et celui des
banques et établissements financiers.
La Loi PARMEC :
Réglemente l’organisation, la gouvernance et le fonctionnement des institutions et
réseaux mutualistes ;
Prévoit des dispositions très avantageuses pour les institutions mutualistes (BOYE et
AL ; 2006 ; page 244) ;
Donne un cadre de supervision simple et léger sous la tutelle du Ministère des Finances
et de l’Economie et de la Banque Centrale.
SECTION III/ PERFORMANCES DU SECTEUR DE LA MICRO-FINANCE
L’évolution du secteur de la micro-finance au cours du second semestre 2014 est marquée par :
L'augmentation, quasiment dans les mêmes proportions que le semestre précédent, des
membres/clients (+5,6%) des SFD qui passe de 2 076 827 à 2 193 268, soit un taux de
pénétration de la population totale de 15,84% au 31 décembre 2014. Les usagers
individuels de sexe féminin constituent 41,11% du sociétariat national ;
La poursuite de la dynamique de croissance des dépôts (+6,1%) dont l'encours est passé
de 205,33 à 218 milliards FCFA. Les dépôts à terme représentent 32% (contre 30% en
juin 2014), soit près de 70 milliards FCFA. L’encours de l’épargne des femmes en 2014
se chiffre à 60 milliards FCFA, soit 27,5% des dépôts. Le nombre d’épargnants
volontaires à sensiblement augmenté par rapport au semestre précédent et se chiffre à 1
742 985 (80% du sociétariat global)
Une hausse sensible de l’encours de crédit (+10,6%) qui passe de 232,4 à 257 milliards
FCFA. Les crédits octroyés aux SFD par les banques et autres structures de
refinancement ont également augmenté dans les mêmes proportions, passant de 41,8
à 45 milliards FCFA ; dont l’encours de crédit femmes, quant à lui, est estimé à près de
68 milliards FCFA, soit 26,45% de l'encours global.
Figure : Evolution du nombre de membres/clients et d’emprunteurs actifs
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 34
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Source : Direction de la Micro-finance, (Décembre 2014), enquête auprès d’un échantillon de
20 SFD
A travers ce graphique, on constate une tendance haussière du nombre de membres et
d’emprunteurs actifs de 2005 à 2014.
Par rapport à la couverture des différentes régions administratives du pays par les SFD, la
situation au 31 décembre 2014 se présente comme suit :
- 27% des points de services sont localisés à Dakar contre 16,5% à Thiès, 9,7% à Louga,
8,16% à Saint-Louis et 8,2% à Ziguinchor ;
- les régions les plus faiblement couvertes sont : Kédougou (0,6% des points de services),
Kaffrine (1,81%), Sedhiou (3,17%), Kolda (3,32%) et Matam (3,63%) ;
- 48,7% des dépôts sont mobilisés à Dakar contre 14,7% à Thiès, 7% à Ziguinchor et 5,2%
à Kaolack (voir rapport en pdf - figure 5);
40,3% de l’encours de crédit restent concentrés au niveau de la région de Dakar contre
14% à Thiès, 8% à Kaolack, 6,7% à Diourbel et 5,3% à Ziguinchor (voir rapport en pdf -
figure 6).
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 35
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
SECTION IV/ LA NOTION DE RISQUE DANS LES IMF
I/ DEFINITION DE LA NOTION DE RISQUE
L’émergence en matière de demande de crédit, le développement des échanges
internationaux et la complexité croissante des produits financiers mis sur le marché rendent les
institutions financières de plus en plus vulnérables face à des risques qu'elles s'offraient le luxe
d'ignorer dans le passé. En effet, le principal rôle des institutions de micro-finance demeure
l’octroi de crédits aux agents économiques qui ont besoins de financement. Tout crédit
comporte le risque que l'emprunteur ne respecte pas ses obligations de remboursement.
La mesure du risque de crédit est maintenant devenue primordiale pour plusieurs entreprises,
notamment à cause de certains facteurs tels que l’augmentation au niveau mondial du nombre
de faillite des établissements de crédit, la tendance pour les gros emprunteurs de s’éloigner des
institutions financières, le marché très compétitif, la dépréciation de la valeur des actifs réels
qui réduit inévitablement la valeur des garanties et la croissance fulgurante des instruments
hors bilan qui sous-tendent une exposition au risque supplémentaire. C’est pourquoi le risque
de crédit est de nos jours le défi premier du secteur de la gestion des risques.
En effet, la distribution de crédit implique une prise de risque, principalement risque de
défaillance de l'emprunteur, qui est inhérente à cette activité. Son bon fonctionnement suppose
non seulement que ce risque soit quantifié, ou réduit par le jeu des garanties, mais aussi qu'il
puisse être couvert par des marges appropriées.
De façon générale, le risque est lié à la notion d'incertitude (variabilité des gains ou pertes)
mais également au fait qu'il a des conséquences négatives : on parle rarement du risque de
gagner!
Le risque de crédit est un terme générique définissant la probabilité qu'un débiteur soit dans
l'incapacité de faire face au remboursement du crédit octroyé par un établissement de crédit.
En d'autres termes, le risque de crédit désigne, en première approximation, comme le risque de
perte lié au changement de la qualité de la signature d’une contrepartie. Toutes les institutions
financières (ainsi que tous les acteurs du marché) accumulent une grande quantité de risque de
crédit : soit directement par l’intermédiaire de leurs portefeuilles de créances, soit
indirectement sous la forme de risques de contrepartie dans leurs portefeuilles d’actifs.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 36
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
II/ TYPOLOGIE DES RISQUES
L'émergence des moyens de communication, le développement des échanges internationaux et
la complexité croissante des produits financiers mis sur le marché rendent les institutions
financières de plus en plus vulnérables face à des risques qu'elles s'offraient le luxe d'ignorer
dans le passé.
1/ Les risques institutionnels
Les risques institutionnels sont liés à la mission et à l’organisation de l’institution, ils peuvent
être soit des risques associés à sa mission sociale, soit ils sont liés à sa mission commerciale ou
bien à sa dépendance des organisations internationales.
a/ Risque sur la mission sociale
Toutes les IMF développent une mission sociale qui repose sur l’offre de services financiers
abordables à une grande partie de la population qui sont dans l’incapacité d’acquérir aux
services financiers classiques. Ceci dit, cette mission sociale les expose à des risques énormes
si les groupes cibles ou les parts respectives de clientèle ne sont pas bien définis, et si des
mécanismes de suivi ne sont pas mis en place pour assurer une meilleure adéquation des
services financiers fournis aux besoins réels de leur clientèle actuelle et potentielle.
b/ Risque sur la mission commerciale
La mission commerciale des IMF est de d’octroyer des services financiers à un public bien
défini de manière à permettre à l'organisation d’assurer sa pérennité et de devenir autonome.
On parle de risque commercial quand les taux d'intérêt des IMF ne sont pas assez élevés pour
couvrir les charges et si elles ne sont pas gérées efficacement comme une entreprise
commerciale.
c/ Risque sur la dépendance
Le succès d'une institution de micro-finance est défini comme la capacité de cette dernière à
fournir, de façon indépendante, des services financiers à un nombre important de personnes à
faibles revenus, et ce de façon durable. De nos jours, nombreuses sont les IMF qui sont
soutenues par des organisations internationales. Elles deviennent alors dépendantes de ces
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 37
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
organisations, ce qui les rend vulnérables et moins autonomes sur leur politique commerciale
et sociale.
2/ Les risques opérationnels
Les risques opérationnels sont liés aux pertes résultantes de procédures internes inadéquates ou
non appliquées, des systèmes ou d’événements externes. Ces évènements de risque sont les
risques de défaillances des clients, les fraudes internes ou externes, les problèmes liés à la
gestion du personnel, l’interruption totale ou partielle des systèmes ou des processus et les
dommages qui pourraient toucher les actifs physiques. Parmi tous ces évènements, le risque de
crédit demeure le principal risque qui doit être en priorité gérer afin que l’IMF puisse assurer sa
pérennité. Il concerne en la perte de revenus ou de capital survenue lorsqu’un client n’honore
pas ses engagements. La vulnérabilité financière d'une IMF se résume aux risques réels subis
par ses emplois (actifs ou patrimoine) ou ses ressources (passifs ou dettes).
3/ Les risques de gestion financière
Les risques de gestion financière sont l’ensemble des risques liés au domaine financier,
autrement dit les risques réels subis par les emplois (actifs ou patrimoine) ou ses ressources
(passifs ou dettes), les risques d’intégrité du système d’information ainsi que les risques
d’inefficience.
4/ Les risques externes
C’est l’ensemble des risques liés à l’environnement externe de l’institution : les dispositions
réglementaires, la concurrence, la macroéconomie…
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 38
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
CHAPITRE V / LES TRAVAUX SUR LA GESTION DES IMPAYES DANS LES IMF
La micro-finance représente un ensemble très diversifié de dispositifs offrant des capacités
d’épargne, de prêt ou d’assurance à une très grande fraction de la population exclue des
systèmes classique. Le problème qui se pose alors pour les SFD est comment assurer un bon
remboursement du crédit face à des emprunteurs sans garantie.
Le crédit est le processus le plus important dans les SFD. Cette importance provient
généralement du fait que les prêts représentent plus de la moitié des actifs des SFD. Dès lors,
son non remboursement devient alors la principale source de faillite des IMF. En effet,
l’impayé est un retard de remboursement mesurant le pourcentage du risque d’un portefeuille
de crédit, entrainant ainsi à la détérioration de la qualité du portefeuille, ce qui est à l’origine
d’importantes pertes qui finissent par causer la faillite de l’institution.
Ceci dit, pour quantifier ce risque, il est donc nécessaire de mettre en place des systèmes de
surveillances des impayés et des créances irrécouvrables. Il est donc important de connaitre les
causes de ces non remboursements, de les contrôler et de les suivre.
SECTION I/ LES DIFFERENTES CAUSES DES IMPAYES
Afin de procéder à une meilleure prise en charge des impayés, il est fondamental pour une
institution de micro-finance de recenser et identifier les principales causes. Les causes des
impayés que nous considérons ici sont les facteurs qui conduisent à une situation de non respect
d'échéance de prêt. Pour ce qui nous concerne, nous allons déceler les causes internes, externes
et celles liées à l’emprunteur.
I / LES CAUSES INTERNES
La plupart des causes sont internes, c'est-à-dire liées à l’IMF, et sont sous le contrôle du
gestionnaire dans la mesure où c’est l’IMF qui doit développer une culture de remboursement
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 39
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
auprès de ses clients, et doit être à mesure d’anticiper sur les évènements qu’elle ne contrôle
pas. En effet, ces causes peuvent découler soit :
D’une erreur d’évaluation de dossier de crédit
Une mauvaise enquête sur les membres
Un retard dans le déblocage des fonds
Les contrats et actes de garanties ne suivent pas la procédure d’octroi de crédit
Soit
D’une insuffisance ou manque de suivi
Manque d’informations financières sur l’activité du client
Les agents de crédit ne suivent pas la politique de recouvrement
II / LES CAUSES EXTERNES
Ce sont les causes liées à la conjoncture, la réglementation politico-juridique, et aux
catastrophes naturelles :
1/ Catastrophes naturelles
Tremblements de terre, incendies, inondations, sécheresse entraînant des ravages dans
l’économie et dans les activités des micro-entrepreneurs
2/ Changements de politique gouvernementale
Mesures à l’encontre des vendeurs de rue, nouvelle taxe, etc..
3/ Crise individuelle
Une maladie ou un décès qui plonge la famille dans une situation économique très difficile
4/ Situation économique locale, nationale et mondiale
Même les petits commerçants sont souvent dépendants de produits importés. Ce type de
facteurs demande une prise en compte et un suivi constants. Bien que l’institution ne puisse pas
les maîtriser, ils peuvent influer sur la qualité du portefeuille et le programme doit être capable
de les neutraliser par sa conception, sa méthodologie et ses procédures de recouvrement.
En effet, la volatilité des taux d’intérêt qui ne dépend pas des IMF peut interférer sur la qualité
du portefeuille, et aussi s’il y’a une absence de stabilité politique dans le pays.
Outre que ces causes, on peut citer aussi la défaillance ou insuffisance de technologie, qui
demeure la base du système d’information et de gestion.
III / LES CAUSES LIEES A L’EMPRUNTEUR
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 40
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
En ce qui concerne l’emprunteur, une mauvaise gestion du prêt qui lui a été consenti par
l’institution l’incapacité de ce dernier à pouvoir atteindre les objectifs fixés et donc n’aura pas
les recettes prévues pour pouvoir rembourser ses dettes.
Mais aussi, il peut y’avoir une situation de mauvaise foi de l’emprunteur, c'est-à-dire que le
client disparait volontairement, décider simplement de ne pas honorer ses engagements ou
utiliser le prêt accordé à d’autres fins outres que celles déclarées.
SECTION II/ EVALUATION OBJECTIVE DU COUT DES IMPAYES ET DES
CREANCES IRRECOUVRABLES
La viabilité et la pérennité d'une institution de micro-finance dépend de sa capacité à recouvrer
ses dettes. Une bonne gestion des impayés est devenue de nos jours, la priorité de toute IMF
soucieuse de poursuivre sa mission sociale et d’aide au développement.
Les créances, si elles sont irrécouvrables, engendrent des charges supplémentaires pour l’IMF
ce qui impacte la solidité financière de cette dernière. On parle de créance irrécouvrable lorsque
l’emprunteur ne rembourse pas le prêt accordé par l’IMF soit volontairement ou
involontairement.
I/ REDUCTION DES PRODUITS / AUGMENTATION DES CHARGES
Le ralentissement de la rotation du portefeuille et le retard des intérêts sont les principales
causes qui sont susceptibles de réduire les produits de l’IMF. En effet, pour tout crédit accordé,
l’IMF espère percevoir des intérêts dans la mesure où les produits nets d’intérêts sont constitués
des intérêts perçus sur les facilités consenties par la structure, diminués des intérêts payés par la
structure sur les dépôts ainsi que de ses autres charges.
Ceci dit, lorsque l’IMF perçoit ces produits en retard, cela entraine un préjudice à l'institution
dans le calcul de son bénéfice en fin d'exercice. Quand le compte du débiteur soit dormant c’est
à dire sans mouvements, l'institution se retrouve donc dans une situation d'accumulation de
produits fictifs qu'elle n'est pas sûre de percevoir sur ce compte. Dans ce cas, elle est face à une
réduction des marges d'exploitation.
Les non remboursements impactent fortement la rotation du portefeuille, dans la mesure où
lorsqu'il y a des impayés, l'institution devient plus prudente et se retrouve donc limitée pour
continuer à consentir d'autres prêts à d'autres clients. Ainsi les capacités d'octroi de crédit de
l'institution étant affectées, les demandes de certains bons payeurs ne vont pas être satisfaites,
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 41
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
ce qui impactera automatiquement la productivité du portefeuille et, par la suite, la rentabilité
de l'institution.
En ce qui concerne les charges, le recouvrement des impayés nécessite l'engagement des frais
pour l'institution. En cas de non régularisation de la situation de l’emprunteur, l’IMF fait
souvent recourt au règlement judiciaire en saisissant le tribunal, ou requiert le service d'un
huissier pour faire des saisies conservatoires ce qui constitue des charges supplémentaires.
II/ LA MENACE SUR LA VIABILITE DE L'INSTITUTION A LONG TERME
Les problèmes de recouvrements permanents sont une menace pour la pérennité et la
viabilité de l’IMF.
Mal gérées, les situations d’impayés affectent la crédibilité de l'institution, non seulement
auprès de ses différents partenaires, mais aussi auprès des autorités monétaires. Bien que la
plupart des impayés sont causés par de mauvais emprunteurs mais faudrait aussi noter
l’incapacité des institutions de crédit qui n'ont pas mis en œuvre une méthodologie efficace
pour anticiper ces impayés. Ainsi Une institution qui accumule des impayés à long terme, voit
ses fonds propres diminuer en provisionnant ces impayés. Et donc, sa capacité à prendre des
engagements aura une tendance baissière ce qui va réduire sa productivité et la pousser ainsi
vers la faillite.
SECTION III / TECHNIQUES DE GESTION DES IMPAYES
Une institution de micro-finance viable est celle qui affiche de très forts taux de remboursement
(au moins 90 %). Il faut donc non seulement des techniques de prévention et de gestions des
risques très efficaces au niveau des institutions, mais aussi une synergie d’action entre les
emprunteurs et ces dernières à travers la communication, l’éducation financière…
Faute de disposer d’informations complètes à son sujet, il peut arriver qu’une IMF accepte de
prêter des fonds à un client à risque. L’anti sélection peut engendrer une baisse de la qualité du
portefeuille dans la mesure où les clients à haut risque ne peuvent pas rembourser, ou ne
rembourseront pas leurs prêts.
C’est dans ce sens que les SFD ne s’engagent pas dans un processus d’octroi de crédit sans
définir préalablement des outils de prévention des défauts de paiement des emprunteurs et de
réduire les problèmes d’incertitude et d’asymétrie d’information. En effet, les principaux
moyens mis en place par les IMF pour minimiser les risques de crédit depuis leur engagement
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 42
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
dans l'expérience de microcrédit sont : « l'approche du crédit collectif » et « l'approche
incitative pour le crédit individuel » qui substituent les incitations des emprunteurs pour
rembourser aux procédures de collecte d'informations et au suivi.
I/ L’APPROCHE DU CREDIT COLLECTIF
Dans cette approche nous avons la technique du groupe solidaire et celle des banques
villageoises.
Pour compenser l’absence de garantie matérielle, les emprunteurs se constituent en groupes de
cinq personnes et se portent « caution solidaire » : si un des membres du groupe ne rembourse
pas son crédit, les autres devront rembourser à sa place. Grace à la caution solidaire,
les emprunteurs n’ont pas besoin de présenter une garantie physique pour obtenir un crédit.
Le crédit solidaire a servi de matrice à beaucoup d’initiatives de micro- crédit dans le monde.
Le produit a été bien évidemment adapté et transformé mais comporte néanmoins quelques
inconvénients et particulièrement la limitation du montant des prêts. Ainsi, pour des
montants de prêts plus élevés, le principe même de la caution solidaire serait en effet remis en
cause.
Pour ce qui est de la technique « banque villageoise » (village banking), elle s'appuie sur des
groupes dont le nombre des membres est plus grand que celui des groupes de caution solidaire.
Avec cette approche, c'est le groupe entier qui bénéficie du crédit, et c'est au sein du groupe que
la redistribution prend lieu entre les différents membres, selon des modalités et des règles qui
sont propre au groupe.
Tout comme pour le crédit solidaire, cette technique a aussi des limites dans la mesure où un
mauvais payeur dans un groupe peut entraîner l’exclusion de tous les membres et conduire
l’institution à passer à côté d’une bonne clientèle, ce qui peut réduire sa part de marché.
II/ L’APPROCHE DU CREDIT INCITATIVE
Contrairement à l’approche du crédit solidaire, ici l'emprunteur n'est pas obligé de faire partie
d'un groupe et d'obéir à ses règles internes pour pouvoir solliciter un prêt. Cette approche est
toutefois plus équitable que la procédure de prêt de groupe, car avec cette méthode, chacun des
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 43
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
membres assume ses responsabilités, les crédits sont individuels et personnels, et le prêteur
traite chaque client en fonction de sa solvabilité à lui et non pas en fonction de la solvabilité du
groupe.
Contrairement au crédit collectif, l'incitation au remboursement pour cette technique ne réside
pas dans la pression sociale exercée par les membres d'un groupe, mais dans la motivation de
l'emprunteur, il s'agit d'une simple procédure d'approbation et de renouvellement, du fait que
chaque client qui rembourse dans les termes du contrat a droit à solliciter un crédit d'un
montant plus élevé. Donc partant de cette logique, l'emprunteur est contraint d'être régulier
dans ses remboursements afin de ne pas être pénalisé et privé d'un second prêt.
III / L’ANALYSE FINANCIERE DES RATIOS COMME OUTIL DE GESTION DES
IMPAYES
Une analyse financière des ratios permet aussi de mettre en place des techniques préventives
pour éviter les impayés et améliorer ainsi les procédures de relance et de recouvrement.
Parmi ces ratios utilisés dans l’industrie de la micro-finance pour évaluer les prêts, nous avons
entre autre le ratio du taux de recouvrement, le ratio des paiements en retard et celui du
portefeuille à risque (PAR).
Allant dans la même optique Claude Royer fait une analyse détaillée et une description de ces
trois ratios dans calcul, analyse et gestion du portefeuille à risque (PAR).
Ainsi, à travers son document, Claude Royer présente et analyse trois ratios à savoir le ratio
des paiements en retard, le ratio du taux de recouvrement et celui du portefeuille à risque.
1 / LE RATIO DES PAIEMENTS EN RETARDS
C’est en utilisant la méthode des paiements retards que certaines IMF ont choisi de présenter la
qualité de leur portefeuille de crédit. Cette méthode consiste à faire le rapport entre le total des
paiements en retards et le total de l’encours des prêts.
Cependant, ce ratio est perçu comme inefficace dans la mesure où qu’il met en comparaison un
paiement et un solde, et donc les informations fournies par ce ratio sont de peu d’utilité pour les
gestionnaires.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 44
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
2/ LE RATIO DU TAUX DE RECOUVREMENT
Il y’a aussi le ratio du taux de recouvrement qui se calcul en divisant le montant des paiements
recouvrés pour la période par le montant des paiements dus pour cette même période. Ce ratio
établit donc la performance de recouvrement passée, c'est-à-dire sur ce que l’on se devait de
recouvrir.
Bien qu’il soit fréquemment utilisé dans le secteur de la micro-fiance, ce ratio pourrait
camoufler une situation potentiellement catastrophique pour les gestionnaires des réseaux de
micro-finance. En effet, avec ce ratio les gestionnaires savent ce qu’ils ont collecté c'est-à-dire
le recouvrement des performances passées, mais ils ne savent pas ce qui reste comme solde
impayé et donc, ignorent ainsi la situation future.
Cela dit, comme pour le ratio des paiements retards, le ratio du taux de recouvrement ne donne
pas une image exacte du portefeuille à risque.
3/ LE RATIO DU PORTEFEUILLE A RISQUE
Ainsi, Claude Royer démontre à travers son document que la méthode la plus appropriée pour
l’évaluation des risques dans les IMF demeure l’utilisation du portefeuille à risque(PAR). Ce
ratio est le rapport entre le total de l’encours des prêts retards et le total de l’encours de
l’ensemble des prêts. Le ratio du portefeuille à risque sert de base de comparaison entre les
meilleures institutions de micro-finance au niveau mondial grâce à sa capacité de fournir un
portrait de la situation du portefeuille de prêt à un moment bien déterminé.
Ainsi, les gestionnaires auront une vision du risque dans la situation présente mais aussi sauront
indiquer les risques éventuels que court l’institution.
Bien que ce ratio est un élément fondamental pour l’analyse du risque de crédit dans les IMF
dans la mesure où il indique la situation actuelle et informe des conséquences si rien n’est
entrepris, il est souhaitable de le combiner avec d’autres ratios pour avoir plus de précisions.
IV/ LE SCORING EN MICROFINANCE : UN OUTIL DE GESTION DES IMPAYES
L’analyse du risque crédit dans une institution de micro-finance (IMF) repose sur une approche
globale combinant des critères sociaux et économiques. Elle se traduit par une forte
responsabilisation des conseillers de clientèle dans le processus d’évaluation et de gestion du
risque et du comité de crédit dans le processus de prise de décision. Pour limiter le risque de
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 45
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
non remboursement, mais aussi le risque de surendettement des porteurs de projets, les parties
prenantes veillent à la prise en compte du risque au cours des différentes phases du montage
des dossiers.
Pour une institution de micro-finance, la gestion du risque que représente le crédit accordé est
un aspect fondamental de leur activité. L’IMF ne prête pas à tout le monde, il faut des garanties
de la part des emprunteurs. Le problème, c’est que souvent ces garanties présentées par les
emprunteurs ne sont pas suffisantes, l’institution a donc besoin de plus de données pour
pouvoir se décider à prêter de l’argent, d’où le besoin de faire un SCORING.
A/ DEFINITION DU CREDIT SCORING
Pour un emprunteur plus il a d’importantes garanties, plus ses chances d’obtenir un crédit
deviennent immenses. Ainsi, pour compenser l’absence de garanties de certains demandeurs de
crédit, les établissements financiers pratique le crédit Scoring, une technique de notation du
demandeur de crédit, qui a commencé à se populariser dans les années 90. C’est un ensemble
d’outils permettant à estimer si l’emprunteur est solvable, s’il a une bonne capacité de
rembourser son crédit. Cette évaluation du demandeur de crédit est faite sur plusieurs facteurs
notamment le salaire, le métier, l’âge, le nombre d’enfants….
L'objectif du crédit Scoring est dans ce sens de pouvoir établir une différenciation entre des
individus d'un même ensemble, pour identifier des probabilités de défaillances associable à
chacun d'eux en fonction de certains facteurs. Autrement dit, de procéder à une catégorisation
binaire entre « bons payeurs » d'un coté, et « mauvais payeurs » de l'autre.
Ainsi, l’IMF attribue, d’après un ensemble de critères qualitatifs, une note au futur emprunteur.
Ce score indique la qualité du dossier, il permet d’apprécier le niveau de risque pris par
l’institution si elle accepte d’octroyer un crédit.
B/ LA MISE EN PLACE DU SOCRING
Le Credit Scoring fût appliqué aux particuliers à partir des années 1980. Actuellement, la
plupart des institutions financières sont dotées d’un système de notation interne ou font recours
à des organismes de notation externes pour évaluer et prédire si un emprunteur sera bon ou
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 46
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
mauvais payeur. Ces systèmes de notation utilisent des modèles statistiques qui aboutissent à
un score d’octroi de crédit à partir d'un seuil fixé par l'institution financière, selon sa tolérance
au risque. Ce score est déterminé pour chaque demandeur de crédit et il sera utilisé par les
banquiers pour l'aide à la décision. Avec l’application du crédit Scoring, les IMF obtiennent
instantanément des informations précieuses sur leurs emprunteurs, ce qui leur permettra
d’évaluer le risque à accorder un crédit suivant le profil du client. En effet, la mise en place
d’une bonne démarche de Scoring nécessite plusieurs étapes fondamentales.
1/ Préparation des données
Le processus de crédit, commence d’abord par une phase de collecte d’informations auprès du
client, et auprès de sources externes, afin de former le dossier de crédit. Ces informations
portent sur la forme (la qualité de l’emprunteur, l’équilibre du montage financier, le respect de
la réglementation, etc.), le fond (la capacité de remboursement des emprunteurs, les éléments
d’appréciation du risque, etc.) et les garanties (cautions, hypothèques, etc.).
L’objectif principal de cette recherche est de développer un modèle statistique qui puisse
permettre de distinguer les bons emprunteurs des mauvais. Une des premières étapes est donc
de définir ce que nous entendons par bons et mauvais emprunteurs. Un emprunteur est
considéré comme bon s’il rembourse (ou a toujours remboursé) correctement son prêt et n’a
jamais été en retard de paiement pour trente (30) jours ou plus. Un mauvais emprunteur est un
emprunteur qui a connu au moins une fois un retard dans le remboursement de son prêt pour 30
jours ou plus. Il convient de mentionner que ces définitions découlent des discussions avec les
agents de crédit et l’équipe du service crédit de l’institution.
En premier lieu, l’IMF doit constituer à partir des données historiques des clients un fichier qui
contient des informations complètes sur des dossiers de crédits. Ce travail essentiel est
maintenant facilité par le stockage informatique, mais cela n’a pas toujours été le cas : les
variables du dossier de demande n’étaient pas forcément saisies car elles n’étaient pas toutes
jugées utiles pour la gestion du prêt. Le fichier doit identifier les caractéristiques qui seront
incluses comme variables dans le modèle, autrement dit les facteurs qui influent sur les futurs
impayés ainsi que le lien et la corrélation entre chaque variable et le facteur de risque.
2/ Classification du risque et politique de scoring
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 47
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
De l’ensemble des N données disponibles, on prend un échantillon de n individus.
Autrement dit, la classification qui se portera sur deux segments, à savoir un segment des
« prêts risqués » pour lequel le scoring affecte les demandes à rejeter, et un segment des « prêts
pas trop risqués » pour lequel seront affectées les demandes qui ne présentent pas trop de
risques selon le scoring.
Le scoring permet de prédire le risque et donc c’est à l'institution d'adopter des politiques
différentes pour chaque niveau de risque prévu ; par exemple les demandes classées dans le
segment très problématique seront rejetées automatiquement, les demandes du segment
excellent seront approuvées immédiatement.
3/ La quantification et la détermination des variables du crédit
Le banquier étudie le dossier du client et prend sa décision d’accorder ou non ce crédit en se
basant sur le score calculé. Avant la phase de modélisation, les données collectées sont
analysées pour déterminer les variables les plus pertinentes et discriminantes des clients.
Notons que la plupart des variables du modèle qui se dégagent du dossier de prêt sont de type
qualitatif et ne peuvent être intégrés directement dans un modèle statistique. Pour ce faire,
certaines transformations sont nécessaires (en variables dichotomiques, quantification par
Analyse des Correspondances Multiples (ACM), etc.).
4/ La phase de modélisation
Une fois la phase de préparation des données achevée, commence la phase de modélisation qui
permet le calcul des scores. Différentes techniques de scoring , qui sont explicitées dans la
section 3, pourront être appliquées pour la construction de la fonction de score.
Dans la pratique, le principe le plus simple du scoring, que les banques adoptent dans leur
processus d'octroi de crédit, est le suivant : une fois l'étape de collecte de données achevée, des
scores partiels sont attribués à chaque variable du dossier et le score final est obtenu par leur
sommation. La dernière étape du processus consiste à comparer ce score au seuil fixé par la
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 48
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banque. Si le score dépasse ce seuil alors la banque accorde le crédit sinon la demande est
rejetée.
C/ LES AVANTAGES DU SCORING
Un des moyens de réduire les asymétries d’information et les coûts de transaction est d’utiliser
le Credit Scoring. Dans certains cas, il y a conflit entre les résultats de l’analyse des agents de
crédit (recommandations) et la décision d’octroi de crédit des Comites de Crédit. Le modèle de
Scoring pourrait aider à faire face à ce problème en rendant le processus d’approbation du
crédit moins subjective. En plus, l’application du Scoring pourrait permettre a l’institution
d'économiser du temps et des ressources et ainsi améliorer l’efficience des opérations de crédit
en général, de celui des agents de crédit en particulier. Il est cohérent, explicite et peut être testé
avant d’être utilisé. Il peut améliorer la gestion du risque de crédit et présente le mérite de
quantifier la probabilité de défaut de remboursement (Schreiner, 2004).
1/ Cohérence de l'évaluation statistique
Toutes les techniques de scoring, sans exception, traitent de façon identique toutes les
candidatures potentielles. Deux personnes présentant les mêmes caractéristiques auront le
même niveau de risque estimé. Les pondérations des caractéristiques d'un client, dans une
fonction score, sont basées sur des données archivées sans l’influence de jugements subjectifs.
Dans un système d’évaluation subjective, les variations des jugements des agents responsables
du crédit sont possibles et parfois même dépendantes de leur humeur du moment. Cette
évaluation subjective dépend d'un procédé flou que même les agents de crédit auront du mal à
justifier. Alors que ce problème ne se pose pas dans l'évaluation statistique, des risques, qui est
connue et qui peut être communiquée.
2/ Amélioration de la productivité et de la rentabilité de l’institution
Le rejet, dès le départ, de certains clients jugés à risque permet de ne pas perdre de temps sur le
recouvrement de créances des clients en difficulté et libère du temps pour étendre les
prestations de la banque auprès d’un plus grand nombre de clients jugés bons payeurs. D'autres
parts, les techniques de scoring permettent une meilleure gestion du risque, traitent davantage
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 49
Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
de prêts toutes choses égales par ailleurs et donnent une couverture plus vaste, ce qui permet
aux banques de bénéficier d’une plus grande part de marché et d’augmenter leurs gains.
3/ Quantification du risque de crédit
Les responsables de prêts ont besoin d’énormément de temps et d'information pour être en
mesure d’utiliser des paramètres et des politiques de notation subjectives et pouvoir estimer le
risque. Par contre, la notation statistique de crédit prévoit le risque sur la base des
caractéristiques quantifiées enregistrées dans une base de données. Les relations entre le risque
et les caractéristiques du dossier de crédit de la clientèle sont exprimées sous la forme
d’ensembles de règles, dans une formule mathématique estimant le risque comme une
probabilité, et permettant une gestion plus aisée du risque.
4/ Facilité de gestion des portefeuilles
La notation constitue également un outil puissant, susceptible de permettre aux responsables
d’ajuster la composition et les orientations des portefeuilles en fonction de l’activité
économique, compte tenu d’un niveau souhaité de tolérance au risque.
D/ DESAVANTAGES DU CREDIT SCORING
Les techniques du crédit scoring présentent un certain nombre de faiblesses. En effet, l’avenir
peut être différent du passé, alors que les prédictions fondées sur la notation s'appuient
uniquement sur les événements passés. Les changements pouvant survenir sont susceptibles
d'affecter la qualité de prédiction du modèle.
1/ Réduction du portefeuille de l’institution
On déshumanise le crédit. Avec l’application de formules mathématiques complexes, prenant
en compte que des données, le demandeur est soit refoulé soit accepté, sans qu’il ne puisse
défendre son projet, son demande…C’est la raison pour laquelle le crédit scoring est très utilisé
dans les petits crédits à la consommation, dans les cartes de crédit. Il peut réduire l’accès au
crédit pour ceux qui n’ont pas d’historique de crédit (Credit record).
2/ Coût onéreux de mise en place
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 50
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La collecte et le traitement des données nécessaires au calcul d’un score entraînent des
surcoûts qui peuvent être importants pour les institutions financières les moins pourvues en
moyens humains et matériels. Cette charge provient des coûts engendrés par la collecte d'un
grand nombre de données de bonne qualité, des coûts de traitement automatisé, de stockage et
de la maintenance du système d'informations nécessaires, et enfin des coûts relatifs à la
formation des responsables de prêts, aux techniques de collecte des données supplémentaires,
qui s'avèrent nécessaires.
CHAPITRE VI/ APPLICATION DU CREDIT SCORING SUR LA BASE DE DONNEES
Dans ce chapitre nous tenterons de faire l’application du crédit scoring sur une base de données
du groupe PAMECAS. Dans la première section nous procéderons à l’analyse des données du
portefeuille, et dans la seconde section nous passerons à la production du modèle de scoring.
SECTION I/ ANALYSE DES DONNEES DU PORTEFEUILLE
I/ DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
Taille de l’échantillon: la taille de l’échantillon est de 100 dont 53% (53) de bons emprunteurs
et 47% (47) de clients ayant fait défaut.
Genre: 24 % de l’échantillon sont des hommes contre 76% de femmes
Age: l’âge moyen est de 38 ans avec un minimum de 26 ans et un maximum de 63 ans
Montant du prêt: le montant moyen du prêt est 2.747.600 FCFA
Garantie : Les garanties réelles sont exigées par l’institution pour toutes les formes de crédit.
Dans certains cas, elles peuvent être combinées par d’autres formes de garanties comme le
salaire dans le cas où le client a un emploi parallèlement à son activité commerciale.
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Taux d’intérêt : Le taux d’intérêt est de 1,5% mensuel.
II/ Définition des variables
A partir du cadre théorique développé et de la disponibilité des données, nous avons identifié et
collecté des informations sur six (6) variables. Dans le tableau ci-dessous, ces variables sont
définies brièvement.
Tableau 3 : Définition des variables
Variables Définitions Observations
YD Défaut ou non du client 1 si défaut, 0 sinon
AGE Age de l’emprunteur En année
AMORT Amortissement En Francs CFA
DUREE Durée du prêt En mois
GENRE Genre de l’emprunteur 1 si homme, 2 si femme
MONTANT Montant du prêt En francs CFA
SECTION II/ PRODUCTION DU MODELE DE SCORING
I/ Spécification du modèle
Pour développer notre modèle et procéder à l’estimation des variables explicatives, nous avons
recouru au logiciel Eviews comme outil d’analyse statistique.
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Le modèle est une représentation formalisée d’un phénomène sous forme d’équations dont les
variables sont des grandeurs économiques ou financières. L’objectif du modèle est de
représenter les traits marquant d’une réalité qu’il cherche à styliser.
Le modèle est donc l’outil que le modélisateur utilise lorsqu’il cherche à comprendre et à
expliquer des phénomènes. Pour ce faire, il émet des hypothèses et explicite des relations.
La régression logistique recourt à l’approche du Maximum de Vraisemblance pour estimer les
paramètres du modèle. Le terme d’erreur est supposé suivre une distribution logistique.
Fonction du modèle Logit avec maximisation log vraisemblance
lnpi
1−pi= y i=a0+a1∑
t=1
n
x¿+εi
Avec :
pi= Prob ( y i=1) = Prob (ε i<a0+a1 x i)
y i=Variable endogène
x¿= Variable exogène
ε i = Erreur de spécification avec 1- (a0+a1 x i) avec pi ou 0 - (a0+a1 x i) avec 1-pi
Pour chaque client, on considère les variables :
Schéma 1 : Définition de la variable
0 Si le client est sain
YD
1 Si le client est défaillant
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Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
Schéma 2 : Définitions des hypothèses
H0
H
H1
Avec
H= Hypothèse
H0= Hypothèse 0
H1= Hypothèse 1
II/ Statistiques descriptives et estimation des paramètres du modèle Logit
La régression logistique est une technique prédictive. Elle vise à construire un modèle
permettant de prédire / expliquer les valeurs prises par une variable cible qualitative à partir
d’un ensemble de variables explicatives quantitatives ou qualitatives.
1/ Statistiques descriptive du modèle
Tableau 4 : Statistiques descriptives de l’échantillon (bon et mauvais payeur)
AGE AMORT DUREE GENRE MONTANT SALAIRE Mean 38.69000 84419.20 39.98000 1.760000 2747600. 294712.6 Median 38.50000 53051.50 40.00000 2.000000 2200000. 200000.0 Maximum 63.00000 847783.0 60.00000 2.000000 10000000 1700000. Minimum 24.00000 11538.00 6.000000 1.000000 100000.0 90000.00 Std. Dev. 9.276553 126051.2 18.60975 0.429235 2297467. 283192.3 Skewness 0.694035 4.767995 -0.210062 -1.217562 1.708586 2.925915 Kurtosis 2.729326 28.13250 1.492496 2.482456 5.917231 12.32078
Jarque-Bera 8.333335 3010.740 10.20446 25.82365 84.11373 504.6705 Probability 0.015504 0.000000 0.006083 0.000002 0.000000 0.000000
Observations 100 100 100 100 100 100
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Le coefficient de la variable n’est pas significatif.
Le coefficient de la variable est significatif.
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Tableau 5 : Statistique descriptives des clients sains
AGE AMORT DUREE GENRE MONTANT SALAIRE
Mean 38.26415 47736.28 38.73585 1.735849 2214717. 200190.8
Median 38.00000 31590.00 36.00000 2.000000 2000000. 150000.0
Maximum 63.00000 316974.0 60.00000 2.000000 10000000 725000.0
Minimum 24.00000 11538.00 12.00000 1.000000 100000.0 90000.00
Std. Dev. 9.677792 46998.06 18.97281 0.445099 1938442. 124147.8
Skewness 0.746665 3.858337 -0.027272 -1.069901 1.716862 2.155260
Kurtosis 2.770368 21.67100 1.338505 2.144689 6.709940 8.051640
Jarque-Bera 5.041106 901.3385 6.102821 11.72694 56.43201 97.38672
Probability 0.080415 0.000000 0.047292 0.002841 0.000000 0.000000
Observations 53 53 53 53 53 53
Tableau 6 : Statistique descriptives des clients ayant fait défaut
AGE AMORT DUREE GENRE MONTANT SALAIRE Mean 39.17021 125785.0 41.38298 1.787234 3348511. 401300.9 Median 39.00000 82597.00 48.00000 2.000000 2600000. 283060.0 Maximum 62.00000 847783.0 60.00000 2.000000 10000000 1700000. Minimum 27.00000 34414.00 6.000000 1.000000 330000.0 120864.0 Std. Dev. 8.881635 168523.0 18.29297 0.413688 2533012. 365068.2 Skewness 0.649515 3.534514 -0.426157 -1.403663 1.588669 2.072146 Kurtosis 2.678428 15.19515 1.776989 2.970270 4.796838 6.655310
Jarque-Bera 3.507157 389.1066 4.351802 15.43551 26.09303 59.80054 Probability 0.173153 0.000000 0.113506 0.000445 0.000002 0.000000
Observations 47 47 47 47 47 47
2/ Interprétation des résultats
Pour la variable AGE :
La moyenne de la variable AGE est presque égale à 38 ans pour les clients sains, et elle est de
39 ans pour les clients défaillants. Donc on peut dire que le paramètre âge influence
positivement la probabilité de défaut, autrement dit plus le client est âgé plus sa probabilité de
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défaut augmente. Quant à la valeur du Skewness, elle est autant positive pour les clients sains
que pour les clients défaillants alors on peut dire que la distribution est étalée vers la droite.
Pour la variable AMORT :
La moyenne de la variable AMORT est presque égale à 47.736FCFA pour les clients sains, et
elle est de 125.785 FCFA pour les clients défaillants. D’où on peut affirmer que
l’amortissement influence fortement sur la défaillance des emprunteurs. Tout comme la
variable AGE, le Skewness de la variable AMORT est positif sur les clients sains et sur les
clients ayant fait défaut donc on a une distribution étalée vers la droite.
Pour la variable DUREE :
La moyenne de la variable DUREE est plus élevée dans le tableau des clients défaillants que
sur celui des clients sains. La valeur du Skewness est négative pour les 2 cas alors on peut dire
que la distribution est étalée vers la gauche.
Pour la variable GENRE :
La moyenne de la variable GENRE est presque égale pour les 2 tableaux, elle tourne autour de
1,7. La valeur du Skewness est négative pour les 2 cas alors on peut dire que la distribution est
étalée vers la gauche. D’où une asymétrie d’informations.
Pour la variable MONTANT :
La moyenne de la variable MONTANT est égale à 2.214.717 FCFA pour les clients sains, et
elle est de 3.348.511 FCFA pour les clients défaillants. D’où on peut affirmer que le montant
des prêts influe fortement sur la défaillance des emprunteurs plus qu’il est plus élevé sur ces
derniers. Le Skewness de la variable Montant est positif autant sur les clients sains que ceux
ayant fait défaut donc on a une distribution étalée vers la droite. D’où une asymétrie
d’informations.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 56
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Pour la variable SALAIRE :
La moyenne de la variable SALAIRE est égale à 205.835 FCFA pour les clients sains, et elle
est de 401.300 FCFA pour les clients défaillants. D’où on peut affirmer que la variable salaire
influence sur les emprunteurs, c'est-à-dire que plus qu’il est élevé plus le client tend vers un
défaut. Ce phénomène peut être expliquer sur le plan économique du fait que plus le revenu est
élevé pour une personne, plus cette dernière a tendance à augmenter ses dépenses. La valeur du
Skewness de la variable SALAIRE est positif sur les clients sains et sur les clients ayant fait
défaut donc on a une distribution étalée vers la droite. D’où une asymétrie d’informations.
Tableau 7 : Tableau de significativité des variables
Dependent Variable: YDMethod: ML - Binary LogitDate: 10/11/15 Time: 17:01Sample(adjusted): 1 100Included observations: 100 after adjusting endpointsConvergence achieved after 1 iterationsCovariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob. AGE 0.021436 0.024150 0.887617 0.3747
AMORT 1.39E-05 4.96E-06 2.791700 0.0052DUREE 0.027262 0.015663 1.740566 0.0818GENRE -0.097101 0.503385 -0.192897 0.8470
MONTANT -4.82E-07 2.10E-07 -2.297811 0.0216SALAIRE 3.74E-06 1.50E-06 2.493542 0.0126
C -2.547234 1.436724 -1.772946 0.0762Mean dependent var 0.470000 S.D. dependent var 0.501614S.E. of regression 0.449868 Akaike info criterion 1.242510Sum squared resid 18.82149 Schwarz criterion 1.424872Log likelihood -55.12551 Hannan-Quinn criter. 1.316315Restr. log likelihood -69.13461 Avg. log likelihood -0.551255LR statistic (6 df) 28.01820 McFadden R-squared 0.202635Probability(LR stat) 9.32E-05Obs with Dep=0 53 Total obs 100Obs with Dep=1 47
AGE :
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Coefficient = 0.021436
z-statistic = 0.887617
Prob= 0.3747 > 5% donc on accepte H0
On peut dire que le coefficient de la variable AGE n’est pas significatif, cette variable sera
enlevée du modèle.
AMORT :
Coefficient = 1.39E-05
z-statistic = 2.791700
Prob= 0.0052 < 5% donc on accepte H1
Nous pouvons dire que le coefficient de la variable AMORT est significatif. Le signe de la
variable AMORT est pertinent, plus l’amortissement baisse et plus la probabilité de défaut
baisse.
DUREE :
Coefficient = 0.027262
z-statistic= 1.740566
Prob= 0.0818 > 5% donc on accepte H0
On peut dire que le coefficient de la variable DUREE n’est pas significatif, cette variable sera
enlevée du modèle.
GENRE :
Coefficient = -0.097101
z-statistic= -0.192897
Prob= 0.8470 > 5% donc on accepte H0
On peut dire que le coefficient de la GENRE n’est pas significatif, la probabilité de défaut de
paiement ne dépend pas du genre. Cette variable sera enlevée du modèle.
MONTANT :
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Coefficient = -4.82E-07
z-statistic= -2.297811
Prob= 0.0216 < 5% donc on accepte H1
Nous pouvons dire que le coefficient de la variable MONTANT est significatif. Le signe de
MONTANT est pertinent, plus le montant du prêt est bas plus la probabilité de défaut baisse.
SALAIRE :
Coefficient = 3.74E-06
z-statistic= 2.493542
Prob= 0.0126 < 5% donc on accepte H1
Nous pouvons dire que le coefficient de la variable SALAIRE est significatif. La variable sera
utilisée dans le modèle.
Notre modèle mis en place est globalement pertinent, les variables retenues à savoir :
l’amortissement, le montant du crédit et le salaire du client sont individuellement significatifs
au seuil de 5%.
Ainsi nous avons le modèle final sous forme linéaire :
Equation : Le modèle avec les variables significatives
YD = 1-@LOGIT(-(1.385603586e-05*AMORT - 4.821172474e-07*MONTANT +
3.742024865e-06*SALAIRE - 2.547234012))
On a la fonction suivante sous logit :
YD= 1.385603586e-05*AMORT - 4.821172474e-07*MONTANT + 3.742024865e-
06*SALAIRE - 2.547234012
Avec :
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YD : Score des clients de l’agence
AMORT : Amortissement
MONTANT : Montant du prêt
SALAIRE : Salaire du client
Tableau 8 : Taux de bon classement
Dependent Variable: YDMethod: ML - Binary LogitDate: 10/11/15 Time: 17:01Sample(adjusted): 1 100Included observations: 100 after adjusting endpointsPrediction Evaluation (success cutoff C = 0.5)
Estimated Equation Constant ProbabilityDep=0 Dep=1 Total Dep=0 Dep=1 Total
P(Dep=1)<=C 44 20 64 53 47 100
P(Dep=1)>C 9 27 36 0 0 0Total 53 47 100 53 47 100
Correct 44 27 71 53 0 53% Correct 83.02 57.45 71.00 100.00 0.00 53.00
% Incorrect 16.98 42.55 29.00 0.00 100.00 47.00Total Gain* -16.98 57.45 18.00
Percent Gain** NA 57.45 38.30
Estimated Equation Constant ProbabilityDep=0 Dep=1 Total Dep=0 Dep=1 Total
E(# of Dep=0) 32.46 19.27 51.74 28.09 24.91 53.00
E(# of Dep=1) 20.54 27.73 48.26 24.91 22.09 47.00
Total 53.00 47.00 100.00 53.00 47.00 100.00Correct 32.46 27.73 60.19 28.09 22.09 50.18
% Correct 61.25 58.99 60.19 53.00 47.00 50.18% Incorrect 38.75 41.01 39.81 47.00 53.00 49.82Total Gain* 8.25 11.99 10.01
Percent Gain** 17.56 22.63 20.10
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 60
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*Change in "% Correct" from
default (constant
probability) specification**Percent of
incorrect (default)
prediction corrected by
equation
Parmi les clients qui n’ont pas fait défaut, 44 ont une probabilité de défaut ≤ 50% et 9 clients
ont une probabilité de défaut > 50%.
Parmi les clients qui ont fait défaut, 20 ont une probabilité de défaut ≤ 50% et il y en a 27 qui
ont une probabilité défaut > 50%.
Pour les clients qui n’ont pas fait défaut 83,02% sont bien placés et 16,98% ne sont pas bien placés.
Pour les clients qui ont fait défaut 57,45 % sont bien placés et 42,55% ne sont pas bien placés.
Notre modèle Logit a un taux de bon placement de 71,00 % et un taux d’erreur de 29.00%.
Tableau 9 : Grille de notation interne
Probabilité de défaut Notation interne Niveau de risque Décision de crédit
0- 4,99999% A Très faible Accepté
5-24,9999% B Faible Accepté
25-49,9999% C Moyen Doute
50-100% D Défaut Rejeté
Tableau 10 : Cinq (5) meilleurs clients de PAMECAS Parcelles Assainies
YD MONTANT SALAIRE AMORT PROLOGIT RATING NIVEAU DE RISQUE DECISION
0 150 000 100 000 11 538 11,78% B FAIBLE ACCEPTE
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0 1 500 000 92 600 17 550 12,37% B FAIBLE ACCEPTE
0 580 000 100 000 17 550 12,68% B FAIBLE ACCEPTE
0 500 000 90 000 22 349 13,00% B FAIBLE ACCEPTE
0 2 000 000 92 647 23 400 13,28% B FAIBLE ACCEPTE
Dans ce tableau nous retrouvons les cinq (5) meilleurs emprunteurs de l’échantillon qui ont un
niveau de risque relativement faible.
Tableau 11 : Cinq (5) plus mauvais clients de PAMECAS
YD MONTANT SALAIRE AMORT PROLOGIT RATING NIVEAU DE RISQUE DECISION
1 2 000 000 1 387 000 218 368 99,66% D TRES ELEVE REJETE
1 10 000 000 1 316 000 247 760 99,70% D TRES ELEVE REJETE
1 8 250 000 1 700 000 416 252 99,99% D TRES ELEVE REJETE
1 10 000 000 360 544 847 783 100,00% D TRES ELEVE REJETE
1 10 000 000 360 544 847 783 100,00% D TRES ELEVE REJETE
Nous observons que les cinq (5) clients les plus défaillants ont une probabilité de défaut
supérieure à 99% cela montre qu’en aucun cas ces emprunteurs honorerons leurs engagements
auprès des banques.
3/ Vérification des hypothèses
Hypothèse 1 : Une bonne analyse de la demande de crédit, par la mise en place d’un système de
notation spécifique comme mode de gestion de l’IMF permettrait de distinguer les bons des
mauvais payeurs. Cette hypothèse est vérifiée par les résultats de la partie pratique dans
laquelle nous avons effectué le modèle de Logit et l’évaluation du taux de bon classement et
taux d’erreur des emprunteurs sains et défaillants.
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Hypothèse 2 : Le montant du prêt peut influencer significativement sur la probabilité de
défaut ; c'est-à-dire que l’évaluation du risque d’impayé serait d’avantage optimale si l’IMF
procédé à une large analyse de son clientèle afin d’octroyer à chaque client un montant qui lui
serait plus facile à rembourser. Nous pouvons dire que le coefficient de la variable MONTANT
est significatif, plus le montant du prêt est bas plus la probabilité de défaut baisse, donc cette
hypothèse est vérifiée.
Hypothèse 3 : Plus le montant de l’amortissement est élevé, plus le client tend vers une
situation de non-remboursement. D’après notre tableau de significativité des variables, nous
confirmons cette hypothèse dans la mesure où le coefficient de la variable AMORT est
significatif et que le signe de la variable AMORT est pertinent. C'est-à-dire que plus le montant
de l’amortissement est bas, plus la probabilité de défaut du client baisse.
RECOMMANDATIONS
Cette recherche avait pour objectif de développer un modèle de Crédit Scoring permettant de
prédire la probabilité de défaut des demandeurs de crédit. Pour ce faire, la régression logistique
a été utilisée comme outil statistiques et un échantillon de 100 emprunteurs de l’institution de
micro-finance PAMECAS a servi de base d’analyse.
Les résultats suivants découlent de la recherche :
Le modèle a un bon pouvoir de prédiction car il prévoit correctement 71,00% des cas si le point
de coupure est fixe à 0.5 « Cut off point », et un taux d’erreur de 29%.
Les résultats issus du modèle indiquent qu’il existe une relation entre certaines variables sur
lesquelles notre étude s’est portée, notamment la variable Amort (amortissement), la variable
Montant et la variable Salaire, dans la mesure où ces variables ont statistiquement significatives
et représentatives de l'événement de défaut.
Sur la base des résultats présentés ci-dessus, les recommandations suivantes peuvent être
formulées en vue d’améliorer l’évaluation et la gestion du risque de d’impayé au sein de
l’institution de micro-finance PAMECAS :
Il et nécessaire d’inclure ces fonctions scores dans le processus de gestion du risque de
défaillances des emprunteurs dans le groupe PAMECAS, et dans toutes les institutions
de micro-finance du Sénégal.
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Le risque de défaillance de l’emprunteur serait moins conséquent si l’IMF procédait à
une large analyse du montant des prêts demandés, c'est-à-dire octroyer les prêts en
fonction des revenus et de l’activité de l’emprunteur.
Faire de sorte que l’amortissement ne soit pas très élevé en tenant compte de la relation
à long terme, c'est-à-dire amortir le prêt sur une durée relativement adéquate afin de
réduire le risque ou les retards de paiement.
Instaurer la politique de garantie, dans la mesure où ces garanties pourraient essuyer les
pertes en cas d’insolvabilité (le risque est inférieur lorsque le crédit est cautionné par un
moyen quelconque).
Adopter une politique de diversification du portefeuille de crédit de l’agence en
élargissant les secteurs d’activité de sa clientèle.
Procéder à un suivi de l’activité du demandeur de crédit, afin d’éviter qu’il utilise le prêt
accordé à d’autres fins autres que celles déclarées.
CONCLUSION
La micro-finance a connu, au Sénégal, un développement fulgurant au cours de ces dernières
années grâce à son rôle important dans la lutte contre la pauvreté ; dans la mesure où elle
permet aux personnes à faible revenu d’accéder au financement, et de participer ainsi à
l’activité économique du pays. Vu son immense contribution dans le domaine social, il devient
alors fondamental d’assurer la pérennité de la micro-finance, d’où la nécessité de veiller à la
bonne santé financière des SDF.
C’est dans ce cadre que ce présent travail de recherche fait une étude sur les principaux risques
auxquels les institutions de micro-finance peuvent être confrontées. Cela nous a permis de
déceler les risques suivants : les risques opérationnels, les risques institutionnels, les risques de
gestion financière et les risques externes. Pour notre part, nous nous sommes intéressés
particulièrement à la gestion du risque d’impayé dans le secteur de la micro-finance. Sachant
que l’actif des IMF dépend en grande partie des prêts et des produits qu’elles génèrent,
l’impayé est le risque le plus fréquent au sein de ces institutions.
Le risque de crédit sur un prêt dépend de la probabilité de défaut et du taux de recouvrement.
Que l’institution exerce sur le domaine financier ou industriel, elle est exposée à des risques
qu’elle doit gérer. Ainsi, elle peut trouver un avantage en à prendre, toutefois, pour en tirer
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profit, elle doit évaluer son goût du risque, afin de trouver le juste équilibre entre les risques
acceptables et les possibilités qui s’y présentent.
Ainsi, nous avons voulu étudier les causes et la gestion des impayés dans les IMF, notamment
dans le contexte du Sénégal, en allant de l’hypothèse selon laquelle : La mise en place d’un
système de notation spécifique pour chaque IMF demeure la meilleure évaluation d’un risque
d’impayé en utilisant des scores préalablement définis. Cette hypothèse avait comme objectif
global de nous permettre de mieux analyser et de comprendre les causes et les coûts des
impayés auxquels sont exposées les institutions de micro finance, et de contribuer ainsi à la
maîtrise du risque d’impayé pour assurer la solidité financière de l’institution.
Par conséquent, nous serions très flattés de voir certaines ou l’entièreté de nos
recommandations prises en comptes par les IMF Sénégalaises, en espérant que notre
collaboration serait d’une aide capitale pour la viabilité de ces dernières.
En espérant que les recherches ultérieures se pencheront d’avantages sur tous les aspects qui
auront un impact positif sur la pérennité des IMF, un autre problème nous interpelle au terme
de notre analyse : le crédit scoring sera-t-il efficacement utilisé par les acteurs de la micro-
finance Sénégalais pour qu’il leurs soit profitable, et ainsi éradiquer les problèmes de non
recouvrement ?
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Altman, E. I., (1968), “Financial Ratios, Discriminant Analysis and the prediction of
corporate Bankruptcy”, The Journal of Finance, N4/1968, pp 589-609.
Bofondi, M. et F. Lotti : «Innovation in the retail banking industry: The diffusion of credit scoring». 2006. Review of Industrial Organization, no 28 (décembre), p. 343-358.
CGAP (Groupe Consultatif d’Assistance au Plus Pauvre) : « Mesure et contrôle des impayés, et calcul et fixation des taux d’intérêt», Aide mémoire, 2001.
DID : Claude Royer « Calcul, analyse et gestion du portefeuille à risque (PAR) ». Claude Royer est Directeur des produits de l’instrumentation DID.
DRS-SFD : « Données consolidées des systèmes financiers décentralisés »,2013.
Présenté par Mamadou Moustapha DIAGNE Page 66
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John Hull : « la gestion des risques et institutions financières,» 2007. C’est un professeur de finance à la Joseph L. Rotman School of Management, université de Toronto, Canada. Egalement consultant, il a été conseiller dans de nombreuses institutions financières en Amérique du Nord, en Europe et au Japon.
Mark Schreiner : «Scoring for micro-finance » ,2004.
Mesquita : « Avantages et limites du prêt de groupe : essai d’analyse de la convergence des modèles », Les cahiers de l’association Tiers-Monde, 2007.
Webographie
www.did.com
www.cgap.org/html/mfis_skills_microfinance_manag.html.
www.mixmarket.com
www.ap/sfd.sn
www.portailmicrofinance.org
www.microfinance.sn
Textes Législatifs et réglementaires
Loi N°2008-47 portant sur la réglementation des SFD de Sénégal, accompagnée par le
décret N°2008-1366 du 26 Novembre portant application de la loi relative à la
règlementation des SFD du Sénégal.
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L’arrêté n°1702 du 23 Février 1993 fixant des dispositions transitoires relatives à
l’organisation aux conditions d’agrément et de fonctionnement des structures
mutualistes d’épargne et de crédit.
Loi n°2008-47 du 03 septembre qui constitue le cadre de référence légal des institutions
mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit au Sénégal.
La loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des institutions mutualistes
d’Epargne et de Crédit, appelée « loi PARMEC », a pour vocation de favoriser
l’émergence d’un système financier intermédiaire entre le mode de financement
informel et celui des banques et établissements financiers.
ANNEXES
Tableau du rating
YD DUREE MONTANT SALAIRE AMORT AGE GENRE PROLOGIT RATING0 13 150 000 100 000 11 538 34 1 11,78% B0 60 1 500 000 92 600 17 550 39 2 12,37% B0 24 580 000 100 000 17 550 38 2 12,68% B0 24 500 000 90 000 22 349 31 2 13,00% B0 48 2 000 000 92 647 23 400 30 2 13,28% B0 36 2 000 000 95 000 24 578 34 2 13,57% B0 24 700 000 122 605 18 550 44 2 13,81% B0 60 900 000 127 000 19 457 29 2 14,16% B0 24 900 000 117 000 23 600 43 2 14,40% B0 60 1 800 000 127 644 21 060 27 1 14,46% B0 13 200 000 150 000 15 385 29 1 14,52% B0 13 200 000 150 000 15 385 27 1 14,52% B0 13 200 000 150 000 15 385 32 1 14,52% B
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Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
0 12 350 000 132 000 22 700 45 2 14,95% B0 60 2 200 000 125 000 25 740 36 2 15,15% B0 24 550 000 131 434 27 600 39 1 15,80% B0 19 2 200 000 142 000 25 740 41 2 15,99% B0 60 2 700 000 124 374 31 590 28 2 16,19% B0 24 2 500 000 134 000 29 528 63 1 16,29% B0 13 250 000 180 000 19 231 59 2 16,70% B1 60 1 600 000 124 061 34 414 46 2 16,71% B0 30 2 500 000 144 379 29 520 31 2 16,83% B0 36 100 000 163 700 24 751 31 2 16,91% B1 30 1 000 000 120 864 37 515 40 2 17,15% B1 30 1 000 000 120 864 37 515 40 2 17,15% B0 60 1 500 000 123 500 39 280 31 2 17,64% B1 24 900 000 125 000 41 025 38 2 18,08% B1 8 330 000 130 000 42 620 32 2 18,69% B0 20 1 500 000 217 000 19 549 24 2 18,78% B1 48 1 500 000 151 700 37 171 41 2 18,78% B1 60 2 000 000 137 540 41 303 35 1 18,84% B1 60 1 800 000 146 011 39 768 57 2 19,00% B0 60 2 000 000 215 000 23 400 39 2 19,49% B0 60 2 000 000 215 340 25 900 54 2 20,06% B1 60 2 000 000 159 539 41 303 35 1 20,13% B0 24 5 000 000 97 000 58 500 44 2 20,20% B0 60 3 000 000 200 000 35 110 29 2 21,21% B1 60 2 600 000 135 556 53 695 31 2 21,48% B1 60 2 000 000 167 524 45 300 29 2 21,54% B0 24 1 000 000 192 700 41 610 45 2 22,28% B0 60 3 450 000 200 000 40 365 35 2 22,45% B1 48 2 000 000 168 000 49 561 49 2 22,59% B0 60 2 200 000 208 000 41 319 42 2 23,21% B0 48 2 700 000 250 000 31 590 26 2 23,61% B0 19 900 000 178 844 50 910 52 2 23,64% B0 60 2 700 000 169 500 55 760 29 2 24,23% B0 12 1 200 000 127 000 68 011 31 2 24,42% B1 60 2 500 000 187 200 53 772 31 2 24,94% B0 16 850 000 178 344 56 439 53 2 25,01% C0 60 2 700 000 187 305 55 760 39 1 25,47% C1 60 3 000 000 189 975 61 662 39 2 27,25% C0 16 850 000 352 000 18 543 48 1 27,43% C0 60 5 750 000 175 600 67 275 58 1 27,73% C0 36 1 000 000 110 000 86 031 40 2 28,02% C1 60 3 000 000 204 644 61 900 39 2 28,42% C1 24 1 400 000 201 478 63 814 28 2 28,72% C0 60 2 700 000 237 000 55 914 32 2 29,20% C1 12 600 000 253 140 52 408 39 2 29,45% C1 24 900 000 300 000 41 265 29 2 29,88% C
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Etude des impayés dans les institutions de microfinance par la méthode Scoring : cas du PAMECAS
0 60 2 500 000 264 000 51 900 26 2 30,15% C1 6 3 400 000 213 000 70 216 54 1 31,49% C1 60 3 400 000 213 000 70 216 51 1 31,49% C0 24 1 500 000 213 000 70 400 58 1 31,55% C0 60 4 500 000 137 000 93 190 38 2 32,23% C1 48 2 500 000 241 156 65 467 46 2 32,35% C1 60 3 000 000 245 615 66 279 44 1 32,96% C0 48 1 500 000 147 600 95 600 31 1 33,84% C0 20 1 000 000 346 000 49 319 41 2 36,14% C1 59 3 500 000 238 000 78 531 33 2 36,16% C0 60 3 600 000 424 000 42 120 31 2 40,69% C1 60 4 000 000 283 060 82 597 32 2 41,49% C1 24 2 000 000 300 000 86 700 36 1 44,44% C1 60 4 500 000 279 000 92 933 28 2 44,63% C0 48 5 000 000 374 600 69 000 50 2 45,28% C0 60 6 500 000 142 999 134 000 29 1 46,12% C0 36 3 800 000 476 000 44 460 35 1 46,26% C1 36 3 000 000 300 000 95 092 44 2 47,33% C1 40 3 000 000 358 774 86 700 41 2 49,92% C1 40 3 000 000 358 774 86 700 41 2 49,92% C1 40 3 000 000 369 600 86 782 62 2 50,96% D1 60 4 000 000 370 605 88 597 33 2 51,68% D1 24 2 500 000 352 200 113 960 39 2 58,66% D1 19 2 200 000 402 400 124 440 27 1 66,44% D1 24 2 500 000 324 017 158 476 31 1 70,29% D1 60 6 500 000 434 321 134 221 46 1 71,87% D1 48 5 000 000 502 700 123 904 46 2 74,09% D1 11 1 000 000 611 700 94 946 27 1 74,22% D0 60 6 500 000 467 400 134 607 39 2 74,40% D0 36 3 000 000 725 000 75 000 44 2 76,94% D1 36 4 500 000 611 732 117 841 54 2 79,81% D1 60 4 500 000 776 648 92 922 44 2 83,84% D1 24 2 000 000 840 000 91 568 47 2 86,59% D1 60 10 000 000 777 377 206 517 31 2 96,17% D0 36 10 000 000 467 000 316 974 45 2 97,32% D1 24 4 000 000 1 310 280 182 335 41 2 99,25% D1 8 2 000 000 1 387 000 218 368 31 2 99,66% D1 48 10 000 000 1 316 000 247 760 57 2 99,70% D1 22 8 250 000 1 700 000 416 252 35 2 99,99% D1 48 10 000 000 360 544 847 783 31 2 100,00% D1 48 10 000 000 360 544 847 783 31 2 100,00% D
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