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Etude Marche Acces Financement PME
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Rpublique du Sngal
................
Un Peuple - Un But - Une Foi
MINISTERE DES MINES, DE L'INDUSTRIE, DE LA TRANSFORMATION
ALIMENTAIRE DES PRODUITS AGRICOLES ET DES PME
............................
DIRECTION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
Etude sur loffre et la demande de financement
des PME au Sngal
Conclusions et recommandations Rapport final
FINANCEMENT : KFW COOPERATION FINANCIERE ALLEMANDE
REALISATION: CABINET VA CONSEILS
Dakar, 30 avril 2010
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 2
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Dmographie
APDA Agence de Promotion et de Dveloppement de lArtisanat
APIX Agence Nationale de Promotion des Exportations et des Grands Travaux
BAD
BCEAO
Banque Africaine de Dveloppement
Banque Centrale des Etats de lAfrique de lOuest
BDEF Banque de Donnes Economiques et Financires de lAgence Nationale de la
Statistique et de la Dmographie
BEI
BTP
Banque Europenne dInvestissement
Btiment et Travaux Publics
CNCAS Caisse Nationale de Crdit Agricole du Sngal
CUCI Centre Unique de Collecte de lInformation
FAGACE Fonds Africain de Garantie et de Coopration Economique
GARI Fonds Rgional de Garantie pour les Investissements Prives en Afrique de lOuest
FNPEF Fonds National de Promotion de lEntreprenariat Fminin
FNPJ Fonds National de Promotion de la Jeunesse
IDA Association Internationale pour le Dveloppement
KFW Coopration Financire Allemande
MPME Micro Petite et Moyenne Entreprise
NINEA Numro dIdentification Nationale des Entreprises et Associations
OHADA
ONECCA
Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
Ordre des Experts Comptables et Comptables Agrs
ONG Organisation Non Gouvernementale
PAMIF
PEP Africa
PMIA
PROMER
Programme dAppui la Microfinance
Private Enterprise Partnership for Africa
Projet de Modernisation et dIntensification Agricole
Programme de Promotion des Micro-Entreprises Rurales
SAGIC Support for Accelerated Growth and Increased Competitiveness
SC Supply Chain ou Chane dApprovisionnement ou Chane de valeur
SFD Systmes Financiers Dcentraliss
SFI Socit Financire Internationale
SONAC Socit Nationale dAssurance du Crdit et du Cautionnement
SYSCOA Systme Comptable Ouest Africain
TOB Taxe sur les Oprations Bancaires
UE Union Europenne
UMOA Union Montaire Ouest Africaine
UEMOA Union Economique et Montaire Ouest Africaine
USAID Agence des Etats-Unis pour le Dveloppement International
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 3
Table des matires
0. INTRODUCTION 5
1. BREF RESUME 6
2. OBJECTIFS POUR LETUDE DE MARCHE 10
3. APERU ECONOMIQUE DU SENEGAL 12 3.1. Aperu macroconomique et importance des PME 12 3.2. Dveloppement du secteur bancaire et financier 13
3.2.1. Forces du secteur bancaire et financier 13 3.2.2. Faiblesses du secteur bancaire et des services financiers 15
4. LE SECTEUR DES PME AU SENEGAL 21 4.1. Dfinition de la PME 21 4.2. La PME artisanale 21 4.3. La PME du secteur du Btiment et Travaux Publics 22 4.4. Niveau de dveloppement des PME 23
5. ETUDE DE LOFFRE DE SERVICES FINANCIERS 24 5.1. Rappel des objectifs et mthodologie 24 5.2. La PME selon la dfinition des banques et SFD 24 5.3. Portefeuille de prts PME des banques et SFD 25
5.3.1. Portefeuille des banques et produits offerts aux PME 25 5.3.2. Portefeuille des SFD et produits offerts aux PME 28
5.4. Le taux de rejet des demandes de crdit 31 5.5. Technologie de crdit des banques 31 5.6. Problmes lis aux crdits PME du point de vue des banques et des SFD 32 5.7. Autres produits financiers non bancaires 32
5.7.1. Le crdit bail 32 5.7.2. Le capital investissement 33 5.7.3. Les institutions de garantie 34 5.7.4. Le march financier rgional 35
5.8. Programmes de financement publics pour PME 35 5.9. Les partenaires techniques et financiers 37 5.10. Conclusions de ltude sur loffre de services financiers aux PME 39
6. ETUDE DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT 41 6.1. Rappel des objectifs de ltude 41 6.2. Aperu des rgions tudies 41 6.3. Mthodologie de lenqute 42
6.3.1. Le Fichier de base 42 6.3.2. La base de sondage de lenqute 43 6.3.3. Mthode de sondage et limitations 43 6.3.4. Mthode de tirage 43 6.3.5. Droulement de lenqute 44
6.4. Caractristiques socio-conomiques des PME 44 6.4.1. Typologie des PME enqutes 44 6.4.2. Effectif des groupes 46 6.4.3. Age des promoteurs 49 6.4.4. Les effectifs 49 6.4.5. Secteurs dactivits par groupe 49 6.4.6. Evolution des activits au cours des 2 dernires annes 50 6.4.7. Les performances conomiques et financires 50 6.4.8. Les obstacles au dveloppement des PME 52
6.5. Formes et sources actuelles de financement 53 6.5.1. Mode de financement du lancement des entreprises 54 6.5.2. Financement du dveloppement 54
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 4
6.6. Besoins actuels de financement 61 6.7. Projet de dveloppement et besoins de financement 63 6.8. Lpargne des entreprises 64 6.9. Autres services bancaires 65 6.10. Capital investissement 65 6.11. Autres Services non financiers 65 6.12. Perspectives ouvertes par la Stratgie de Croissance Acclre 67
7. CONCLUSIONS ESSENTIELLES DE LETUDE DE LA DEMANDE 68
8. IMPLICATIONS ET RECOMMANDATIONS 70 8.1. Implications pour le gouvernement 70 8.2. Implications pour lautorit montaire et de supervision 73 8.3. Implications pour les intermdiaires financiers 75 8.4. Implications pour les partenaires techniques et financiers 76
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 5
0. Introduction
Ce rapport est le produit de deux tudes menes pour le compte de la Direction des PME (DPME) grce
au financement de la KFW au Sngal. La premire tude sest penche sur loffre de services
financiers, la dtermination du niveau de financement et lidentification des mcanismes et des
services financiers novateurs capables dtre mis en march pour accrotre le volume de crdits ainsi
que la rentabilit des MPME. Elle a permis de raliser un diagnostic des services financiers existants,
de fixer la situation des PME au plan de laccs au financement et dapprcier la qualit et la diversit
de loffre financire destine la PME au Sngal.
La deuxime a port sur la demande de financement des PME au Sngal, notamment This,
Ziguinchor, Saint Louis, Kaolack et Dakar. Elle a permis de collecter des donnes objectives et les
apprciations des entrepreneurs installs dans ces cinq rgions du Sngal sur la situation actuelle
des PME dans le domaine de laccs au financement et leur plan de dveloppement pour les trois
prochaines annes. La taille de lchantillon est de 703 entreprises et la distribution des entreprises
sondes par rgion tient compte des critres suivants : limportance du tissu conomique, la
typologie, la localisation gographique (urbain versus rural), les grappes prioritaires et le secteur
(formel versus informel).
Les analyses croises ont permis didentifier les contraintes majeures laccs au financement et de
proposer des pistes de solutions avec des implications de programmation ou dintervention pour les
acteurs concerns : lEtat en premier lieu et les structures dencadrement, les entreprises, la BCEAO, les
fournisseurs de services financiers et les partenaires techniques et financiers. La structure du rapport
pouse la dmarche suivie.
Cette tude vient en appui au processus dlaboration de la Lettre de Politique Sectorielle (LPS) de la
PME entrepris par le Ministre des Mines, de lIndustrie et de la PME travers la Direction des PME au
Sngal. Sa pertinence sest impose face au dficit de statistiques et de donnes de rfrences
relatives laccs au financement des PME au Sngal. Mene paralllement aux travaux de
prparation de la LPS en cours, ltude vise clairer les choix finaux en termes dorientation, mais
aussi servir de point de dpart pour la construction dune base de connaissances nationales sur le
sujet qui proccupe au premier plan les entrepreneurs au Sngal : laccs au financement de manire
durable et appropri afin de faire jouer pleinement ce puissant levier damlioration de la
comptitivit.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 6
1. Bref rsum
Caractristiques socio-conomiques des PME :
Les entreprises enqutes sont constitues en majorit de petites entreprises (89%). Les entreprises
artisanales y sont reprsentes hauteur de 29%. La socit individuelle est la forme juridique
prdominante. Par ailleurs, les enqutes rvlent quenviron 36% des PME enqutes sont de type
familial. Les socits capitaux reprsentent environ 15% de la population enqute. On observe
une corrlation entre la taille de lentreprise et sa forme juridique.
Lanalyse dynamique du tissu des PME a permis didentifier 4 groupes homognes qui reprsentent
les diffrents segments de march des intermdiaires financiers. Dans ces groupes se ctoient des
entreprises de toutes tailles, de toutes formes juridiques et de tous secteurs, mme si le poids relatif
des mtiers varie dun groupe lautre. Les secteurs de lartisanat et du petit commerce reprsents
essentiellement par les entreprises des groupes 1 et 2, dites informelles, constituent les cibles
privilgies des Systmes Financiers Dcentraliss (SFD). Dans les mmes secteurs, des entreprises
ayant atteint une certaine taille cohabitent avec celles des BTP et bien dautres secteurs dans le
portefeuille des banques. Les entreprises du groupe 3 (les PME semi-structures ou mergentes)
reprsentent le champ de comptition entre les institutions de microfinance matures et les banques
commerciales. Les banques sont dj trs prsentes sur le segment des entreprises du groupe 4 (les
PME Structures) avec des offres plus sophistiques comprenant les transferts, le crdit
documentaire, les escomptes de traites, la domiciliation de salaire, le ramassage de chques et les
cautions de march.
Formes et sources de financement actuelles :
Ltude rvle que les crdits interentreprises demeurent la premire source de financement des
PME au Sngal. Elle confirme galement la tendance baissire des concours bancaires dans le
financement des entreprises au profit des oprations sur titres de crances sans risque.
Les sources de financement des PME sont fonction des stades de dveloppement des activits. Les
fonds propres et les ressources provenant de la famille ou damis constituent les sources premires
de financement des PME au dmarrage. Les institutions de financement ninterviennent qu hauteur
de 5%. Les autres modes (rachat auprs d'un parent ou d'un ami ou par hritage) sont peu utiliss au
Sngal. Ils reprsentent respectivement 5% et 4%. Le march des franchises est extrmement faible
et ne compte que pour 2%. Il nexiste pas de socits de capital risque capable de prendre en charge
les besoins de financement de lamorage estims environ 15% de la demande globale.
Pour le financement de leur dveloppement, les prfrences sont fonction du niveau de
structuration de la PME et des conditions daccs aux ressources. Les PME moins structures
sadressent aux institutions de microfinance qui organisent leur clientle par rapport au volume de
crdit sollicit. A linverse des SFD, le niveau dengagement des banques dpend du volume de
chiffres daffaires confis. Le march est structur tel que les SFD concentrent leurs offres sur les
PME dites informelles et semi structures (environ 55%), les banques se positionnant sur le segment
des PME structures qui reprsentent environ 20 % de la population globale des PME.
En dehors des institutions financires, certaines entreprises ont bnfici daides et de subventions
de partenaires techniques et financiers. La famille joue un rle non ngligeable pour les PME
structures. Les autres instruments du march financier (crdit bail, capital investissement, march
boursier) sont peu connus, mme sils suscitent beaucoup dintrt chez les entreprises mergentes
et structures.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 7
Accs limit aux crdits de banques commerciales et march financier :
Bien que les rseaux des banques et SFD se soient considrablement accrus ces dernires annes, le
financement des PME est insuffisamment assur par le secteur bancaire et financier. Au cours des
deux dernires annes (2007-2008), seuls 30 % des entreprises sondes ont sollicit et obtenu des
prts.
Les PME sont de plus en plus exclues du systme bancaire au dtriment des grandes entreprises et
des oprations sur les titres de crances qui ont connu une acclration considrable dans le bilan
des banques. Les crdits bancaires sont fortement concentrs sur trois secteurs qui totalisent 78%
des concours : les industries manufacturires (24%), le commerce (26%) et les services (28%). Le
secteur agro-sylvo-pastoral na reu que 3% des concours bancaires. Les SFD concentrent leur offre
de services financiers sur trois secteurs galement : le commerce, les services divers et lartisanat. Le
commerce prdomine largement (environ 60 80% du portefeuille). Bien que les SFD disposent de
ressources et de capacits limites, ils arrivent couvrir 60% des besoins valus environ 170
milliards de FCFA exprims par leur clientle PME. Le secteur bancaire ne finance que le tiers des
besoins exprims estims environ 595 milliards de FCFA fin dcembre 2007. Le gap global de
financement des PME fin dcembre 2007 peut tre valu environ 460 milliards de FCFA dont 390
milliards de FCFA pour le secteur bancaire.
Pour les PME structures, il existe cependant une prime la formalisation. Les entreprises des
groupes plus formels ont pu bnficier de concours financiers plus importants, de plus de 18 mois
ainsi que de crdits fournisseurs denviron un mois contre seulement 5 jours pour le groupe des
entreprises informelles. Celles-ci se contentent des prts de faible montant de moins de 18 mois
auprs des institutions de microfinance.
Obstacles principaux obtenir des crdits bancaires et prts des SFD :
Le premier obstacle laccs au financement rside dans le niveau de rentabilit des activits des
PME. Autant les entrepreneurs engags dans le commerce rclament un volume plus important de
crdit, autant les PME intervenant dans des secteurs moins rentables prouvent de la mfiance
demander du crdit. Pour les entrepreneurs aviss, la dcision de solliciter un prt est avant tout
dtermine par la rentabilit de laffaire et le cot du crdit. Pour les institutions financires, la
dcision doctroyer un crdit dpend avant tout de la viabilit du projet financer. Lexigence de la
garantie, souvent cite comme la raison principale dun rejet de demande de crdit, ne serait pas le
dterminant principal, mais rpond la ncessit de se prmunir contre le risque dinsolvabilit
lorsque la viabilit du projet nest pas dmontre. Elle permet aussi de se conformer la
rglementation bancaire. Ainsi, la viabilit du projet financer apparat-t-elle comme le trait
commun entre les intermdiaires financiers et les PME avises. Ce constat confirme lapproche selon
laquelle la question de lamlioration de laccs au financement des entreprises ncessite une
intervention conjugue sur loffre et la demande.
Le deuxime facteur de blocage rside dans la mfiance des entrepreneurs. En effet, les PME jugent
les institutions de financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de
fonctionnement. En outre, elles trouvent le cot du financement trop lev. Cette problmatique
est cependant voque sans que les entrepreneurs fassent la part relle entre le taux dintrt
souvent rcrimin et le cot global effectif. Les enqutes ont rvl lexistence dune confusion
gnralise chez les PME entre le taux dintrt et le cot du crdit. La contrainte rside dans les
cots cachs qui en dfinitive psent lourdement sur la trsorerie des entreprises qui ont bnfici
de concours bancaires et des SFD. Les taux demprunt souhaits, librement exprims par les
entrepreneurs interrogs, tournent autour de 11%, un taux qui nest pas loin des conditions actuelles
du march. Ceci confirme que le taux dintrt nest pas un point de blocage majeur.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 8
Peu de transactions sont bancarises. Lespce reste le mode de rglement privilgi des entreprises
informelles. Cependant les instruments de paiement sont plus diversifis pour les groupes des PME
structures ou mergentes. Dans ces groupes, lutilisation de lespce prdomine, mais elle est
associe soit au chque ou au virement bancaire.
Labsence dune offre spcifique pour le segment PME explique pour une part la faiblesse des
concours bancaires aux PME. Lenqute rvle que dans la majorit des cas, les banques ne
disposent pas de produits, ni de systmes danalyse de risques et dorganisation ddis la clientle
PME. Les PME et les grandes entreprises sont loges la mme enseigne. La segmentation de la
clientle par march place les PME dans le lot de la clientle des entreprises, avec un classement qui
ne tient essentiellement compte que du volume de chiffre daffaires confi. Pour les banques, les
PME en gnral et les entreprises intervenant dans les secteurs de lagriculture et de la pche en
particulier, constituent des cibles risques, affichant un taux brut de dgradation du portefeuille plus
lev qui menace leur rentabilit. Les PME dplorent les conditions de prts quelles jugent
inappropries.
La rglementation bancaire plus contraignante vis--vis des prts la PME concourt en faire une
cible peu attractive pour les banques. Les ratios prudentiels, notamment les mcanismes de
pondration des risques ainsi que les rgles de provisionnement des crdits en souffrance tendent
dcrdibiliser les PME et poussent les banques adopter des stratgies de transformation de leur
surliquidit qui progressivement excluent les PME.
De mme, labsence dune politique globale et dun cadre de concertation entre les divers acteurs
contribue rduire lefficacit des divers programmes dappui au dveloppement des PME. Les
actions prvues dans le cadre de la mise en uvre de la lettre de politique sectorielle des PME
devraient apporter les corrections ncessaires. Des dcalages existent galement entre le tissu
conomique et le cadre stratgique (SCA) dune part, le cadre lgal (la loi dorientation) et les
mcanismes de fonctionnement du march financier dfinis par lautorit montaire et de contrle,
dautre part. Les systmes dincitation et les facilits mises en place par lEtat et les partenaires
techniques et financiers manquent la fois de densit et de convergence.
Quant au march des services non financiers, il est peu dynamique. Seul le tiers des entreprises
enqutes font appel aux services de conseil aux entreprises, notamment la comptabilit, la gestion,
la stratgie, le marketing et ventes, la fiscalit, la technologie et linformatique. Les sollicitations sont
plus grandes pour les entreprises mergentes et les PME structures. Cependant, celles qui ont eu
solliciter ces services se dclarent plutt satisfaites des prestations, une indication de la qualit des
prestataires de services dappui et de conseil.
Besoins de financement
Les besoins de financement des PME sarticulent en 3 grandes catgories : le financement du stock
(environ 30 pour cent), le financement des investissements (environ 40 pour cent) avec un taux plus
lev pour les PME structures qui cherchent se dvelopper. Il sy ajoute un besoin non ngligeable
pour dmarrer une nouvelle activit (environ 15 pour cent) mais qui ne trouve pas toujours une
offre de financement.
Le potentiel de dveloppement du march des SFD est considrable, tant est que les SFD font preuve
de plus de mtier et de savoir-faire dans laccompagnement des petites entreprises. Les entreprises
individuelles qui forment lessentiel de la clientle des SFD enregistrent le plus grand nombre de
crations nouvelles. Le potentiel de croissance est moins important pour le march cible des
banques. Pour dvelopper les concours du secteur bancaire et ventuellement des fonds
dinvestissement, il est absolument ncessaire de massifier le march des entreprises structures.
Cela passera par une collaboration troite avec la Stratgie de Croissance Acclre (SCA) qui prvoit
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 9
des investissements privs de lordre de 765 milliards de FCFA pour les 4 prochaines annes. Ce
programme devrait se traduire par la cration de nouvelles entreprises, innovantes et fort potentiel
sur des filires dans lesquelles le Sngal souhaite se dvelopper.
Les entreprises sont dsireuses daccder davantage de crdits dans des conditions plus favorables.
Elles dplorent les conditions de prts quelles jugent inappropries. De manire spcifique, elles
dclarent ne pas tre en mesure de fournir les garanties exiges par les institutions prteuses. Les
mcanismes de garantie comme le FAGACE et le Fonds GARI qui interviennent au niveau rgional
sont inaccessibles et trop coteuses pour les PME. En plus, les entreprises du groupe 4 qui
constituent la clientle cible des banques font rfrence la longueur des processus de prise de
dcision et au cot lev du crdit.
Les clients attendent de la part des institutions prteuses, une rduction des cots daccs, le
financement des investissements, la simplification des procdures et dans une moindre mesure, la
suppression ou la rduction des garanties. Les prfrences des PME sont essentiellement guides par
le niveau du taux dintrt et celui de lapport personnel exig par linstitution prteuse. Les
entreprises reprsentant le champ concurrentiel entre les banques et les systmes financiers
dcentraliss sont en plus sensibles aux facteurs scurit et accessibilit alors que les PME
structures sont intresses par les montants plus importants quelles peuvent obtenir auprs des
banques.
Conclusions essentielles de l'tude:
Des dcalages existent entre le tissu conomique et le cadre lgal des PME qui privilgie les
entreprises formelles. Il en est de mme entre lapproche bancaire et la stratgie de croissance du
pays. Les secteurs dactivits qui prdominent et qui absorbent lessentiel des crdits lconomie
sont peu articuls avec les ples de dveloppement retenus dans le cadre stratgique de croissance
(la SCA), notamment lagriculture, la pche, le textile. Par ailleurs, le cadre rglementaire existant
nest pas suffisamment attractif pour inciter les banques allouer des ressources aux secteurs
structurants de lconomie.
Somme toute, les conditions pour une intensification de loffre de financement aux PME ne semblent
pas encore runies. Dabord, la rentabilit des PME, lexception de quelques entreprises
intervenant dans les secteurs du commerce, de lindustrie manufacturire et des services, demeure
faible. A cela sajoute la mfiance avre de la majorit des PME vis--vis du secteur financier.
Ensuite, les cots de transactions pour les fournisseurs de services financiers sont jugs trop levs
et les ressources longues manquent pour financer les investissements. Enfin, la rglementation trop
contraignante favorise une allocation des capitaux vers les oprations plus rentables et moins
risques au dtriment du financement des PME.
Les recommandations faites pour amliorer laccs au financement des PME au Sngal sadressent
au gouvernement, mais aussi aux autres acteurs du secteur, notamment les intermdiaires
financiers, lautorit montaire et de contrle des institutions financires et les partenaires
techniques et financiers du Sngal. Il apparat vident, compte tenu des meilleures pratiques et des
expriences russies dans la rgion et dans dautres pays mergents, que les solutions aux
disfonctionnements relevs ncessitent une approche globale et intgre permettant la fois de
structurer et de stimuler la demande de financement des PME et de renforcer les capacits des
institutions financires laborer des offres plus adaptes aux PME. LEtat et les Partenaires
Techniques et Financiers ont un rle capital : impulser la croissance travers la ralisation de la
Stratgie de Croissance Acclre, se consacrer la leve des contraintes identifies sans chercher
se substituer aux acteurs de mtiers, et de concert avec lautorit montaire, entreprendre des
rformes visant la fois diversifier loffre de financement et rendre le secteur de la PME plus
attractif.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 10
Certaines banques, conscientes du potentiel que reprsente le segment des PME pour leur
dveloppement et aussi de leur limitation en termes de connaissance du secteur, sont dsireuses
d'acqurir des comptences nouvelles leur permettant d'offrir des produits et services comptitifs
dans des conditions de risques et de rentabilit amliores. Elles ont dj dvelopp des
programmes ou des partenariats cet effet en attendant de voir un flchissement de la politique de
lautorit montaire en faveur du financement des PME.
Larrive de nouveaux acteurs disposant de savoirfaire avr dans le financement des PME dans des
environnements similaires devrait galement crer une dynamique nouvelle favorable
lamlioration de loffre pour les PME formelles et semi-structures. Il est vident que le dclic
pourrait aussi venir de linstitution dmission et de contrle qui pourrait mieux encadrer les crdits
aux PME en assouplissant les rgles et en collaborant au renforcement de linfrastructure des
entreprises afin damliorer la transparence, lidentification des risques et la communication des
progrs raliss par le secteur financier dans le financement des PME.
Les ressources longues ncessaires pour satisfaire les besoins dinvestissement des entreprises
manquent considrablement dans le systme financier. La dynamisation de loffre de crdit bail
apparat comme une premire rponse. Lassouplissement des rgles prudentielles par lautorit de
supervision en est une autre. Une troisime piste porte sur laccs des banques et des SFD du
Sngal au march financier rgional pour mobiliser des ressources stables des taux comptitifs
pourvu quelles dveloppent le savoir-faire ncessaire.
Enfin, le march du capital investissement est valu environ 15 pour cent des besoins totaux de
financement exprims par les PME. Ce march devrait crotre rapidement avec la mise en uvre de
la Stratgie de Croissance Acclre qui va sans doute se traduire par la cration de nouvelles
entreprises fort potentiel dans les grappes de comptitivit retenues par le Gouvernement du
Sngal.
Lenjeu pour le gouvernement est de dfinir une politique globale et dentreprendre les reformes
ncessaires pour amliorer lenvironnement des affaires et la comptitivit des entreprises, crer les
incitations ncessaires pour la fois encourager laffection des ressources dans les secteurs
structurants de lconomie, faciliter la diversification de loffre de financement et accompagner le
secteur bancaire pour la mobilisation des ressources et savoir-faire indispensables pour un
financement durable des PME.
2. Objectifs pour ltude de march
Les objectifs gnraux cibls sont de:
Apporter un clairage actualis sur la demande et loffre de services financiers aux PME et
ladquation de loffre par rapport la demande actuelle et potentielle des PME ;
Fixer la situation des PME au plan de laccs au financement, en collectant des donnes
objectives et des apprciations des institutions fournisseurs de capitaux et de services financiers
sur la situation actuelle et leur plan pour les trois prochaines annes ;
Evaluer la faisabilit dinstruments envisags pour la fois conforter le march des services
financiers au Sngal et diversifier loffre pour les PME au Sngal, notamment le
dveloppement du capital investissement, le crdit bail, et laffacturage.
Alimenter la base de donnes de lobservatoire des PME au Sngal.
Les objectifs spcifiques pour lanalyse de loffre de financement sont de:
Prsenter un aperu du secteur bancaire et financier sngalais : volution rcente, produits et
services proposs, prsentation sommaire des indicateurs financiers ;
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 11
Apprcier les besoins de financement des PME : problme de financement, estimation du
volume des besoins financiers ;
Evaluer le rle des banques et des institutions financires non bancaires dans le financement des
PME (fonds de roulement, investissements, autres), notamment la part des PME dans le
portefeuille de crdit de ces institutions, les produits proposs et les perspectives de
dveloppement ;
Apprcier les contraintes majeures au financement des PME, telles quelles sont exprimes par
les intermdiaires financiers ;
Comparer la situation aux meilleures pratiques dans dautres pays comparables o les PME ont
un accs plus facile aux services financiers ;
Proposer les vhicules et instruments susceptibles damliorer de manire significative, laccs
au financement des PME ;
Faire des recommandations pour la mise en uvre des instruments envisags.
Ltude de loffre de financement sest appuye sur les entretiens semi-structurs, questionnaire
lappui, avec quelques directeurs de dpartement ou chargs de clientle PME dans 6 banques et 3
institutions de microfinance de la place de Dakar.
Les objectifs spcifiques pour ltude de la demande de financement se dclinent ainsi :
Dterminer le niveau actuel daccs aux services financiers et de manire accessoire, les services
non financiers des MPME, en collectant des donnes objectives et des apprciations sur loffre
de services financiers, leurs besoins et leurs plans dinvestissements sur les trois prochaines
annes ;
Permettre de disposer de donnes objectives pour servir la formulation des politiques et
actions denvergure nationale ;
Servir de donnes de base pour la constitution dune base de donnes (rpertoire des
entreprises) des PME au Sngal.
Les donnes ont t collectes par enqute sur base de questionnaires auprs de 703 entreprises
tires au hasard dans les rgions de Dakar, Kaolack, This, Saint Louis et Ziguinchor. Lenqute
quantitative a t complte par des discussions diriges (focus groups) organises dans les rgions
de This, Kaolack, Saint Louis et Ziguinchor.
Les difficults rencontres concernent (i) la quasi-absence de statistiques fiables concernant les PME
au Sngal; (ii) la non actualisation du fichier des entreprises et la multiplicit des registres ; et (iii) la
rticence des banques rpondre aux questionnaires envoys. Certaines discussions Focus groups
programmes nont pu se tenir Dakar et This par manque dintrt manifeste des interlocuteurs.
Cest aussi le lieu de remercier et de rendre hommage aux nombreux entrepreneurs et artisans, de
mme quau personnel des institutions bancaires et non bancaires et des organismes dencadrement
et des statistiques que nous avons rencontrs Dakar, This, Saint Louis, Kaolack et Ziguinchor
pour leur disponibilit et leur sens du partage. Nous esprons quils seront rcompenss la lecture
de ce rapport. Le soutien continu de la Direction des PME, de la FKW et du GTZ, a t dterminant
pour accder aux entreprises de lchantillon, ainsi que les associations et organisations
professionnelles, la Banque Centrale, les banques et les Institutions de Microfinance.
Pour mener cette tude, le cabinet sest adjoint une quipe de consultants compose de MM.
Ndiappe Ndiaye, Expert en statistiques et spcialiste des enqutes, Oumar Sy, Spcialiste des
Relations Banque/Entreprise et Tamsir Fall, Economiste et spcialiste en Microfinance. Quils
trouvent ici nos remerciements et notre reconnaissance pour la qualit de leurs contributions.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 12
3. Aperu conomique du Sngal
3.1. Aperu macroconomique et importance des PME
Bien quil soit pauvre en ressources naturelles, le Sngal possde la quatrime conomie de la sous-
rgion ouest africaine aprs le Nigria, la Cte dIvoire et le Ghana. Sa situation gographique, ses
infrastructures et de sa stabilit politique en sont les atouts majeurs. En effet, le Sngal se situe
l'avance la plus occidentale du continent africain dans l'Ocan Atlantique, au confluent de l'Europe,
de l'Afrique et des Amriques, et un carrefour de grandes routes maritimes et ariennes. Le pays
dispose galement des meilleures infrastructures de tlcommunication et de communication de la
rgion ouest africaine.
Le tissu conomique et industriel est prsent comme lun des plus importants de la zone UEMOA.
L'essentiel de la richesse produite se concentre dans les services, le tourisme, le BTP, et se localise
Dakar et dans sa priphrie. Au cours de la dcennie 1995-2005, le Sngal a stabilis sa situation
macroconomique et a enregistr une croissance suprieure celle des autres pays de l'UEMOA
grce au dynamisme de lactivit dans les services et la construction, qui a compens la baisse de
production dans le secteur agricole. Aprs la contreperformance de 2006, lactivit conomique sest
redresse en 2007 avec un taux de croissance relle du PIB estim 4,8% contre 2,3% en 2006. En
20071, lagriculture a contribu hauteur de 12,5% la formation du PIB. La pche qui reste
cependant un des secteurs cls de l'conomie, a subi les consquences de la dgradation des
ressources halieutiques et de l'augmentation rcente de la facture nergtique. La part de lindustrie
se monte 20,8%. Le secteur des services demeure le plus important avec une contribution de 54%.
Au cours de 2008, la croissance a de nouveau subi un ralentissement conscutif aux difficults du
secteur industriel, au ralentissement des activits du secteur priv, notamment le BTP et aux effets
induits de la crise alimentaire et nergtique. Linflation a atteint plus de 6%, soit le niveau le plus
lev depuis la dvaluation du franc CFA de 1994.
Dans le contexte de double crise financire et conomique qui marque le dbut de lanne 2009, le
principal dfi auquel fait face le Sngal consiste acclrer la croissance conomique et faire
reculer la pauvret dans le cadre du document de stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) et de
la Stratgie de croissance acclre (SCA). Ce cadre consacre le secteur priv, comme le moteur de la
croissance et donne les orientations pour amliorer la comptitivit des entreprises dans les secteurs
et les marchs sur lesquels le Sngal a choisi dexceller. Le Sngal sest galement engag
amliorer le climat des affaires pour le rendre plus propice l'initiative prive en acclrant les
rformes structurelles et de gouvernance. En cela, le dernier rapport Doing Business confirme des
avances pour le Sngal, mais il indique un recul dans le domaine de laccs au crdit (149 me
place en 2009 contre 141 en 2008).
Le secteur priv sngalais est compos dune mosaque dentreprises et dentrepreneurs o
cohabitent en effet, un secteur moderne structur, dune part, et un secteur de lconomie
populaire, principalement urbaine, communment appel " informel " et peu structur au niveau de
lorganisation interne des entreprises la composant, dautre part. Selon certaines estimations, le
secteur informel reprsente environ 60% du PIB, emploie 90% de la main d'uvre et gnre un
cinquime des investissements.
1 Source : BCEAO, Rapport Zone Franc 2007, Banque de France.
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Au Sngal, selon une tude rcente ralise par la Direction des PME, ces dernires constituent
plus de 90 pour cent du tissu conomique. En dpit de cette supriorit numrique, elles ne
contribuent que pour moins de 33 pour cent la croissance et au chiffre daffaires et 42 pour cent
la cration demplois.
Aussi, limportance stratgique des petites et moyennes entreprises (PME) dans lconomie
sngalaise amne-t-elle les acteurs concerns, au premier plan, lEtat, porter une attention
particulire sa promotion et aux conditions dans lesquelles sopre leur financement, ce dernier
tant identifi, travers de nombreuses tudes auprs des promoteurs et dirigeants de PME, comme
lobstacle majeur au dveloppement de leur entreprise.
Le gouvernement reconnat galement au secteur financier un rle important dans l'intermdiation
financire, laccs au financement tant identifi comme un levier puissant de dveloppement de
lconomie relle et de la croissance. Lefficacit de lconomie est dautant plus grande lorsque les
flux financiers sont aligns sur les flux physiques, ce qui permet dviter les drapages srieux qui
sont lorigine de la crise financire actuelle. Les PME gnrant 33 pour cent du PIB, on devrait
normalement anticiper des concours financiers dans le mme ordre.
3.2. Dveloppement du secteur bancaire et financier
Le secteur bancaire et financier du Sngal est prsent comme lun des plus dynamiques de la sous-
rgion. A fin 2007, il comporte 17 banques et 3 tablissements. Ce secteur cohabite avec une
industrie de la microfinance qui a connu un essor remarquable au cours des 10 dernires annes bien
quaucune institution de microfinance du Sngal nait encore atteint la taille lui permettant de
figurer dans le top 50 du classement mondial. Ainsi, le niveau de financement de lconomie reste-t-il
faible (environ 20 pour cent du PIB). Il traduit les griefs persistants que les PME ont vis- vis de ce
secteur qui, leurs yeux est trop frileux et ne prte quaux grandes entreprises.
3.2.1. Forces du secteur bancaire et financier
La premire force du secteur rside dans le maillage du march et des intervenants. La PME, quelle
que soit sa taille ou sa localisation, peut trouver une offre, mme si celle-ci nest pas souvent
adapte. Les banques classiques ont principalement une offre destine la grande entreprise, aux
particuliers et aux PME structures. Les Toutes Petites Entreprises non structures constituent la
clientle de base des Systmes Financiers Dcentraliss (SFD). La Petite Entreprise semi-structure
constitue le champ de comptition entre les banques et les SFD.
La deuxime force rside dans lextension du rseau bancaire et la production de crdits la
clientle. Selon le rapport de la Commission bancaire, le rseau bancaire (agences et bureaux) sest
toff de 23 pour cent dans lUnion pour atteindre 1 043 units fin 2007. Le Sngal a enregistr la
plus grande perce. Le nombre dagences et de guichets est pass de 172 en 2006 214 contre 151
en 2005. Le nombre de comptes de la clientle a affich une nette progression pour atteindre 609
658 fin 2007. Les crdits accords la clientle (particuliers, professions librales et entreprises)
atteignent 1 281 milliards de FCFA en 20072 contre 1 099 milliards de FCFA en 2005. Ce formidable
lan est le fruit de la vitalit des banques anciennement installes (SGBS, CBAO, ECOBANK) qui ont
poursuivi une politique agressive dextension de rseaux. A cela sajoute la forte pousse des
groupes plus rcents tels que la Banque Atlantique, la Banque Sahlo-saharienne et la BRS. Larrive
de nouveaux acteurs financirement solides comme les banques marocaines BMCE et Attijariwafa
2 Source : banque de France Rapport Zone Franc, 2007.
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Bank, les banques nigrianes comme Access Bank, Diamond Bank et UBA sur le march devrait
confirmer cette tendance en 2009.
Pour ce qui concerne les SFD, les concours de crdit affichent une nette progression fin 2007, soit
22% en 2007 par rapport 2006 (11%), un doublement par rapport 2005. A fin 2007, les SFD ont
apport des concours hauteur de 110 milliards de FCFA en 2007 contre 90 milliards de FCFA en
2006 et 81 milliards de FCFA en 2005. En 2008, le secteur a allou des ressources de lordre de 133
milliards de FCFA, ce qui reprsente une progression de 21% par rapport au niveau atteint en 2007.
Encadr n 1 : La production des SFD bien quayant progress, reste encore trs faible par rapport au
secteur bancaire. En 2007, elle ne reprsente que 8,5% du financement bancaire. Cependant, du
point de vue du financement des PME, la part de march des SFD progresse bien plus vite que celle
du secteur bancaire et le volume des concours accords par les SFD fin dcembre 2007, soit 100
milliards de FCFA, correspond la moiti des engagements du secteur bancaire sur le segment des
PME estims 201,8 milliards3 de FCFA fin dcembre 2007.
Graphique no 1: Evolution des crdits la clientle des banques et des SFD
(En milliards de FCFA)
Source : Rapport 2007 de la BCEAO et rapport 2007 de la Direction de la Rglementation et de la supervision, Ministre des Finances.
Le secteur reste largement domin aujourdhui par 3 grands rseaux (CMS, ACEP, PAMECAS) qui
eux seuls concentrent 85% de la clientle, 90% de lencours des dpts et 92 % de lencours de
crdit.
La troisime force trouve sa justification dans le relvement rcent en deux phases du niveau requis
pour le capital social des banques. En application de l'article 23 de la loi bancaire, le capital social
minimum applicable aux banques et tablissements financiers de l'UMOA est respectivement port
10 milliards de FCFA et 3 milliards de FCFA, compter du 1er janvier 2008, contre 1 milliard et 300
millions de FCFA. Le relvement du capital social des banques et des tablissements financiers
marque la volont des autorits montaires damliorer la solvabilit des intermdiaires financiers,
de protger les pargnants, damliorer la liquidit des banques et de crer un environnement
favorable la prise de risques, notamment laugmentation des possibilits de financement de
lconomie, particulirement les PME. Cette augmentation des fonds propres par le relvement
obligatoire du capital social permet une meilleure couverture des risques pondrs tels que dcide
3 Estimation faite partir du fichier CUCI et des entretiens avec les chargs de comptes. Voir tableau no5.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 15
par la BCEAO dans le cadre du dispositif prudentiel. La totalit des banques et tablissements
enquts ont confirm leffet positif de cette mesure.
Encadr n 2 : Pour lquipe de consultants, lautorit montaire nest pas alle assez loin. Dans des
pays de grandes banques comme le Nigeria et au Maghreb, le capital minimum requis est port 25
milliards de Nairas, quivalent de 125M pour le Nigria, 10 milliards de dinars, quivalent de 100M
pour lAlgrie, 25 millions de dinars, quivalent de 135M en Tunisie et 200 millions de dirhams,
quivalent de 180M au Maroc. Ce niveau de fonds propres permet non seulement aux banques de
sengager plus activement dans le financement de lconomie, mais aussi de partir la conqute
despaces rgionaux et internationaux en vue dlargir leur march. Au Sngal, il sagira de doter les
banques dune base solide de capitaux et de fonds propres leur permettant daffirmer leur
engagement pour le financement de lconomie, notamment les PME et les nouvelles crations
anticipes dans le cadre de la mise en uvre de la Stratgie de Croissance Acclre (la SCA) et de
participer activement au march financier unifi de lUnion. La relative facilit avec laquelle les
banques se conforment la nouvelle mesure au Sngal indique quil y a de la marge et que les
banques misent sur une rentabilit long terme de leurs investissements. Les reformes futures,
notamment le nouvel accord de capital, devront prendre en compte cette ncessit en relevant
davantage le niveau du capital minimum requis.
3.2.2. Faiblesses du secteur bancaire et des services financiers
Pour les banques, une offre fortement concentre sur les crdits court terme, et qui exclut
quasiment le secteur agricole, y compris la pche et la cible PME. La rpartition des crdits la
clientle montre une nette prfrence aux crdits court terme qui reprsentent 45% des concours
la clientle. Lexploitation des donnes issues des diffrents entretiens et du rapport 2007 de la
Commission bancaire de lUMOA confirme que les banques octroient plus de crdits court terme,
avec lescompte qui occupe 4,8%, le dcouvert 18,8% et les autres crdits court terme 31%, parmi
lesquels les avances sur marchs publics occupent la quasi-totalit.
Encadr n 3 : Le taux de bancarisation4 reste faible 11,6%, ce qui place le Sngal au second rang
dans la zone5, derrire le Togo. Ce taux est trs en de de celui des pays mergents : la Tunisie
(60%), le Maroc (40% avec un objectif de ralisation de 62% lhorizon de 2013), la Zambie (33%), le
Botswana (54%), la Namibie (55%) et lAfrique du Sud (63%). Si les causes sont multiples, ce ratio
indique toutefois quune large frange de la population est exclue du systme financier.
Les crdits long terme sont faibles et reprsentent 5% des crdits la clientle. Ils sont
essentiellement constitus de crdits immobiliers et concernent pour plus de 70% les grandes
entreprises. Les PME occupent moins de 20% de ces crdits, soit une enveloppe qui tourne autour de
12,5 milliards de FCFA sur un total de 64,5 milliards de FCFA toutes entreprises confondues.
4 Le taux de bancarisation correspond au rapport entre le nombre de comptes de particuliers (545 689 fin dcembre
2007) et leffectif de la population active (4,7 millions dhabitants fin dcembre 2007). 5 La moyenne du taux de bancarisation de la zone se situe 6,1%.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 16
Graphique no 2 : Rpartition des concours bancaires selon leur nature
Source : Rapport 2007 de la BCEAO
Les crdits bancaires sont fortement concentrs sur trois secteurs qui totalisent 78% des concours
aux entreprises :
les industries manufacturires (24%),
le commerce (26%),
les services (28%).
Le secteur agriculture-sylviculture-pche na reu que 3% des concours bancaires.
Une offre de crdits la PME limite par la rglementation prudentielle. Le dispositif prudentiel de
la BCEAO limite les actions commerciales des banques qui deviennent de plus en plus slectives dans
la dfinition de leur stratgie. En effet, les banques sont tenues de respecter un certain nombre de
ratios prudentiels et de rglementation parmi lesquels le ratio de couverture des risques, le ratio de
structure du portefeuille ou encore celui de la couverture des emplois moyen et long terme par des
ressources stables et la rgle de provisionnement des crances douteuses.
Le ratio de structure du portefeuille se dfinie comme le rapport entre dune part, lencours des
crdits bnficiant des accords de classement dlivrs par la BCEAO la banque dclarante, et
dautre part, le total des crdits bruts ports par ltablissement concern. Les accords de classement
constituent linstrument de contrle qualitatif et posteriori des crdits distribus par les banques et
tablissements financiers. Ce dispositif laisse en effet aux banques et tablissements financiers,
l'entire responsabilit des crdits qu'ils accordent avec en prime la possibilit de se refinancer pour
les crdits classs. La mise en place de ce dispositif en 1992 reflte un changement significatif de la
politique de lautorit montaire marque jadis par une approche plus directive et slective du
crdit. Jusquen 1989, il fallait une autorisation pralable de la BCEAO pour accorder un crdit de 30
millions de FCFA un client. Les ramnagements introduits en 2002 visent assouplir le dispositif et
moduler les mcanismes en fonction de la taille des entreprises conformment aux critres retenus
par l'OHADA tout en mettent laccent sur les documents attestant de la bonne tenue des tats
financiers. Par exemple, la composition du dossier fournir l'appui d'une demande d'accord de
classement est module en fonction de la taille de l'entreprise concerne, conformment aux
dispositions de l'Acte Uniforme sur le droit comptable de l'OHADA qui dfinissent un systme normal
pour les entreprises moyennes et grandes, un systme allg pour les petites entreprises et un
systme minimal de trsorerie pour les trs petites entreprises.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 17
Ainsi, pour sassurer de la bonne qualit des crdits donc octroys par les tablissements assujettis,
le ratio de structure de portefeuille doit tre, tout moment, gal ou suprieur 60%. Selon la
BCEAO, peu de banques respectent ce ratio quelles trouvent trop contraignant leurs yeux.
Le ratio de couverture des emplois moyen et long terme par des ressources stables vise prvenir
une transformation excessive des ressources court terme des banques en emplois moyen ou long
terme et contribue assurer lquilibre de la structure financire des tablissements de crdit.
Encadr no 4 : A fin Dcembre 2007, seules 56,3% des banques en activit se conforment au ratio de
couverture des emplois moyen terme par des ressources stables, contre 62% un an plus tt. Cette
volution confirme la raret des ressources stables dans les banques et justifie en partie la faiblesse
des crdits moyen et long terme dans le total des concours accords la clientle.
La rgle de couverture des risques ainsi que le mode de provisionnement des crances douteuses
constituent les dispositifs qui, selon les institutions financires enqutes, semblent avoir une
incidence directe sur leurs stratgies vis--vis du crdit aux PME. La rgle de couverture des risques
est dfinie par un rapport minimum respecter, dit "rapport fonds propres effectifs sur risques
pondrs". Les risques au bilan et hors bilan des banques sont affects des coefficients de
pondration6 qui varient de 0% 100% en fonction de la catgorie ou de la qualit de la contrepartie.
Les concours aux PME non garantis par des hypothques fermes ou ne bnficiant pas de laccord de
classement de la Banque Centrale sont affects dun coefficient de 100%. Les risques sur les tats et
leurs dmembrements sont affects dun coefficient de 0%, traduisant ainsi le degr de confiance
dans la contrepartie mme si cette apprciation est aujourdhui contestable.
Le dispositif de provisionnement des crances en souffrance fait partie des rglementations
comptables des banques et tablissements financiers. La constitution de la provision est facultative
lorsquil sagit de risques directs ou dengagements par signature pris sur lEtat et ses
dmembrements. La provision doit couvrir au moins 50% du total des risques le troisime exercice et
100% le quatrime exercice pour les risques privs non garantis par lEtat assortis de garanties
relles. En revanche, les risques privs non garantis par lEtat et non couverts par des garanties
relles doivent tre provisionns 100% au cours de lexercice pendant lequel les crances sont
dclasses en crances douteuses ou litigieuses. Cest souvent le cas de la majorit des PME.
Encadr no 5: La plupart des PME ne sont pas en mesure de fournir des garanties relles. De mme,
elles mconnaissent le dispositif des accords de classement et ses avantages : bnficier de taux de
crdit plus favorables et amliorer la gestion financire des entreprises. Les banques peu
enthousiastes vis--vis des procdures quelles jugent trop contraignantes tendent exclure les
concours aux PME du champ des accords de classement. Ainsi, ces rgles pnalisent-elles un degr
lev laffectation de ressources aux PME. Elles tendent galement confirmer la thse selon
laquelle la PME est une cible hauts risques. Le contexte a chang et aujourdhui beaucoup de PME,
particulirement celles intervenant dans les filires et les secteurs prioritaires, sont encadres par
des programmes spcialiss qui travaillent amliorer leur structuration ainsi que leur productivit,
ladoption de dmarche qualit et la matrise des risques de march (mise en relation commerciale
en aval et en amont, dveloppement de march, etc.). Ces efforts mriteraient dtre valoriss par la
mise en place de mcanismes de pondration plus favorables pour les PME de cette catgorie.
6 La pondration signifie une augmentation du poids du risque dans le ratio de couverture des risques de la banque, ce qui
a pour effet de rduire les chances de la banque de se conformer au standard de Ble II, notamment lexigence minimale de
fonds propres. En effet, selon le ratio McDonough, les fonds propres de la banque doivent tre suprieurs 8% des risques
pondrs composs de risques de crdits (75%) + risques de march (5%) + risques oprationnels (20%).
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 18
Une absence de structures et de ressources ddies aux PME dans lorganisation des banques :
Les enqutes ont mis en exergue une segmentation de loffre de concours qui ne tient pas compte de
la spcificit des PME. En effet, la segmentation de la clientle par march place les PME dans le lot
de la clientle des entreprises, avec un classement qui ne tient essentiellement compte que du
volume de chiffre daffaires confi.
Au plan de laction commerciale et en labsence dtats financiers fiables, la bonne qualit de la
relation PME requiert du temps pour les investigations clients. La ralit est que les chargs
daffaires, qui en plus de la clientle PME, ont en charge la clientle des entreprises sont surchargs.
En consquence, Ils apportent trs rarement leur coute et leur disponibilit au client. Par ailleurs,
les activits de conseil sont pratiquement inexistantes du fait non seulement de lindisponibilit des
chargs de clientle, mais aussi des limites techniques. Il sy ajoute que les chargs ne disposent pas
doutils et de systmes leur permettant damliorer leur productivit.
Les techniques dapprciation des risques pris par les banques vis--vis des entreprises, y compris les
PME, sont uniformes. Elles ne tiennent pas compte des enjeux disproportionns dune grande
entreprise une PME ; les grandes entreprises et les PME sont traites la mme enseigne. Mme si
on note la mise en place de chargs de clientle PME, Il y a en revanche rarement de ressources et
de produits spcifiques ddis la clientle PME avec un systme de notation et de tarification qui
refltent les risques pris.
La tarification des crdits destins aux PME manque de structuration. La plupart des banques
sondes ne disposent pas de systmes de dtermination des cots ni de contribution des concours
PME la rentabilit de la banque.
En labsence dun systme de rating ddi la PME, la pratique bancaire consiste appliquer une
prime de risque arbitraire (gnralement plus leve pour la PME) au taux de base bancaire (TBB) qui
se situe entre 8 et 9%. La prime pour la PME se situe, en gnral, entre 40 et 50% du Taux de Base
Bancaire. La chert du taux est explique par le fait que la PME constitue une cible trs risque, car
structurellement fragile et trs coteuse. Labsence dinformations fiables oblige des travaux
alternatifs de reconstitution et de validation des lments de patrimoine et de rentabilit qui
ajoutent au cot des transactions. La banque passe donc ces cots la clientle PME.
Pour ce qui concerne la mesure de la rentabilit ou de la profitabilit de la relation vis--vis de la
clientle des entreprises, le modle utilis est standard et ne tient pas compte de la spcificit des
PME. Lefficacit du modle suppose que la banque dispose dune base de donnes rgulirement
renseigne et fiable, ce qui nest pas le cas avec les PME dont linformation financire est juge de
mauvaise qualit.
Les SFD non plus nont pas de systme de tarification spcifique pour la PME. Les mmes taux
sappliquent aussi bien aux crdits PME quaux prts aux particuliers. Ils sont moduls en fonction de
la dure : court ou moyen terme.
Encadr no 6 : Ailleurs o le mme problme sest pos, le salut est venu des socits de notation
publique des entreprises qui ont permis aux institutions financires de dvelopper en interne leur
propre systme dvaluation des risques et de tarification appel scoring . En Inde par exemple, le
crdit scoring a permis daccrotre considrablement le volume des crdits aux PME tout en
sauvegardant la qualit des portefeuilles. Cet outil, jadis rserv la clientle des Particuliers, est une
technique statistique qui associe sur une base dynamique, des informations financires avec dautres
sources commerciales pour estimer le risque de non-paiement dune entreprise. Cette mthode
permet de travailler grande chelle, dans des conditions de transparence et des cots unitaires
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 19
moindres sur les demandes de petits crdits tout en amliorant le processus de dcision. Elle est
souvent lie lexistence de socits de notation dentreprises qui collectent, traitent et distribuent
les informations sur une base commerciale. Les tudes ont montr aux Etats Unis que lintroduction
du crdit scoring a eu comme impact la multiplication par cinq du volume de crdits aux PME. Les
cots ont t rduits de manire significative ; ils ne correspondent quau 10me du niveau auquel ils
taient avant ladoption de la technique.
Une stratgie de transformation des banques qui progressivement exclut la PME. Selon le rapport
2007 de la BCEAO, les missions de titres ont progress de 85 % en 2007, aprs une diminution de
prs de 18 % en 2006, passant de 382,8 milliards de FCFA 708,3 milliards de FCFA. Des titres de
crances ngociables ont t mis par adjudication (avec le concours de la BCEAO) par les Trsors
nationaux du Burkina Faso (deux oprations pour un total de 46,9 milliards de FCFA), du Mali (deux
oprations pour un total de 53,1 milliards de FCFA), du Niger (deux oprations pour un total de 30
milliards de FCFA), du Sngal (67,2 milliards de FCFA) et de Cte dIvoire (133,5 milliards de FCFA).
Le montant total de ces missions sest tabli 330,6 milliards de FCFA contre 198 milliards de FCFA
pour lexercice prcdent. Elles ont t souscrites par les banques. Cette tendance justifie lviction
des entreprises, notamment les PME du systme bancaire.
En effet, dfaut, de trouver une clientle PME rpondant aux critres de notation interne et
dligibilit conformment aux accords de classement et marques par des taux de dgradation de
portefeuille PME relativement plus levs, les banques placent leurs excdents de liquidit7 dans le
march montaire et le march obligataire qui sont des actifs quasiment sans risques.
Graphique no 3 : Evolution des emplois bancaires en milliards de FCFA
Source : Rapport 2007 de la BCEAO
Opportunit et ncessit de diversification des produits et instruments de financement. Les fonds
propres des entreprises suivent une tendance baissire non compense par les concours des
banques aux entreprises et aux PME. En effet, alors que les actifs des entreprises ont progress, la
contribution des capitaux propres dans le financement des actifs des entreprises, tous secteurs
confondus, a rgress de 4,98 points, passant de 28,92% en 2004 23,94% en 2007. En valeur
absolue, les capitaux propres se montent 1 656,3 milliards de FCFA en 2004 contre 1 456,5 milliards
de FCFA en 2007. Lrosion des fonds propres pourrait tre interprte comme le rsultat de la
dgradation de la capacit des entreprises crer de la richesse.
7 Lanalyse de la structure du bilan consolid des banques et tablissements financiers du Sngal, montre un niveau de liquidit satisfaisant : plus de 100% pour les 3 dernires annes contre 75% prvu dans le dispositif prudentiel applicable aux
banques et tablissements financiers de l'UEMOA.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 20
Pendant ce temps, les dettes financires voluent trs lgrement, confirmant ainsi les difficults
des entreprises, parmi lesquelles les PME, accder au financement bancaire malgr la surliquidit
des banques. Les dettes financires, de lordre de 20,2% en 2004, sont passes 21,74% en 2007,
soit une augmentation de 1,54%. En valeur absolue, elles quivalent 1 017,3 milliards de FCFA en
2004 contre 1 503,6 milliards de FCFA en 2007.
Graphique no 4 : Evolution des ressources en milliards de FCFA
Source : Banque des Donnes Economiques et Financires/ANSD
La baisse des fonds propres est compense par la pousse du crdit fournisseur qui confirme son
rang de premire source de financement des entreprises au Sngal. Alors quon observe une
tendance baissire des crdits bancaires et financiers court terme dans le financement du besoin
en fonds de roulement des entreprises (401 milliards de FCFA en 2007 contre 453,4 milliards de FCFA
en 2004), les crdits interentreprises progressent denviron 60%, passant de 2 109,4 milliards de
FCFA en 2004 3 356,6 milliards de FCFA en 2007.
Les crdits de renforcement de fonds de roulement sont presque inexistants et le crdit bail fin
2007 se situe 0,67% des concours globaux.
Ces tendances, si elles se confirment, laissent entrevoir des opportunits dintervention pour de
nouveaux vhicules et instruments de financement, tels que le crdit bail, laffacturage et le capital
investissement. On sacheminerait alors vers une libralisation du march avec le passage dune
conomie dendettement celle de marchs financiers. Les prmisses dune dsintermdiation8 de la
banque apparaissent comme cela a t observ dans des pays comparables comme la Tunisie, le
Maroc, le Kenya, le Ghana, et lAfrique du Sud.
8 La dsintermdiation correspond une transformation du paysage financier et la prsence ct des banques dun
systme financier dynamique qui implique la fin du monople des banques dans la fonction de collecte de lpargne. Ceci
permettrait de lever lobstacle majeur au dveloppement de lindustrie du crdit-bail au Sngal et dans lUnion, celui de
son financement et de sa comptitivit.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 21
4. Le secteur des PME au Sngal
4.1. Dfinition de la PME
Le Gouvernement du Sngal a adopt le 6 fvrier 2008, la loi dorientation qui dfinit deux grandes
catgories de PME: la Petite entreprise et la Moyenne entreprise. Elle prvoit galement des
dispositions spciales pour les entreprises artisanales et celles du secteur du Btiment et des Travaux
Publics (BTP).
La Petite Entreprise est caractrise par :
un effectif compris entre un (1) et vingt (20) employs,
la tenue d'une comptabilit allge ou de trsorerie certifie par la structure de gestion agre
(SGA) selon le SYSCOA ;
un chiffre d'affaires annuel hors taxe n'atteignant pas les limites suivantes prvues dans le cadre
de limpt, savoir:
cinquante (50) millions de FCFA pour les Petites Entreprises qui effectuent des
oprations de livraisons de biens ;
vingt cinq (25) millions de FCFA pour les entreprises qui effectuent des oprations de
prestations de services ;
et cinquante (50) millions de FCFA pour les entreprises qui effectuent des oprations
mixtes telles que dfinies par les textes relatifs l'impt.
La Moyenne Entreprise rpond quant elle aux critres suivants :
un effectif infrieur ou gal deux cent cinquante (250) employs ;
la tenue d'une comptabilit selon le systme normal en vigueur au Sngal (SYSCOA) et certifie
par un membre inscrit l'ordre national des experts comptables et comptables agrs
(ONECCA) ;
chiffre d'affaires annuel hors taxe infrieur 5 milliards de FCFA.
4.2. La PME artisanale
Lartisanat se dfinit en fonction de lactivit exerce, du procd de fabrication du produit fini, de la
nature de lunit de production et de la qualification du chef dentreprise. Les activits artisanales
reconnues sont des activits de production, de transformation, de rparation ou de services,
lexception toutefois des activits agricoles, de pche, de transport et des activits exclusivement
commerciales ou spcifiquement intellectuelles. Au terme du DECRET N 87-1275 du 10 Octobre
1987 relatif au statut dentreprise artisanale et aux titres de qualification artisanale, une entreprise
artisanale est celle dirige par un Chef ayant une qualification et un titre de matre-artisan de mme
que des compagnons et des personnes en apprentissage. Ont droit au titre de matre-artisan, les
chefs dentreprise qui justifient dune qualification professionnelle leve reconnue par la
commission prvue par le dcret et dont lentreprise est immatricule au rpertoire des entreprises
artisanales. Les compagnons sont des employs qualifis qui travaillent dans une entreprise
artisanale et qui justifient dune qualification professionnelle reconnue. Leur nombre ne devra pas
dpasser 5.
La filire artisanale est un puissant levier de lconomie sngalaise. Le dernier Recensement
National des Units Artisanales du Sngal (RNUAS) ralis en aot 2004 indique un nombre de
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 22
122 902 units rpartis en 120 corps de mtiers contre 77 927 units en 1992, soit un quasi
doublement en 12 ans. Ces units emploient environ 380 000 personnes, contribuent dans
lconomie pour plus de 12% du PIB et font vivre 33% des mnages9 sngalais. Ces units sont
inscrites au Registre des Chambres de Mtiers qui est parallle au Registre du Commerce. Ces
entreprises ne sont pas thoriquement assujetties au registre du commerce (RC) et au numro
didentification nationale des entreprises et associations (NINEA). Cependant, plusieurs units
artisanales y sont contraintes, une des conditions pour accder aux marchs publics tant la
production du Certificat dimmatriculation au NINEA et du quitus fiscal en cours de validit.
Les discussions cibles organises dans les quatre rgions (hors Dakar) nous permettent dindiquer
quenviron 30 40% des units artisanales figurent dans le registre du commerce, toutefois sous des
rubriques diverses, le registre du commerce nayant pas une catgorie spciale pour les activits
artisanales.
4.3. La PME du secteur du Btiment et Travaux Publics
La loi identifie trois catgories dacteurs conomiques qui se distinguent par la nature du mtier, la
qualification du personnel technique et de chantier, le niveau du chiffre daffaires, et les moyens mis
en uvre. Leur volution et leur classification obissent aux dispositions du DECRET n 83 856 du
10 avril 1983, portant qualification et classification des entreprises, entrepreneurs, artisans de
btiments et de travaux publics et lArrt Interministriel No. 000093 du 14 janvier 2004 relatif la
qualification et la classification des entreprises, entrepreneurs et artisans de btiments et des
travaux publics. Pour participer un march public, ces units sont tenues de produire une
dclaration dimmatriculation au Registre du Commerce et au Crdit Mobilier ou un acte
dinscription au Rpertoire des Entreprises Artisanales dlivre par lUnion Nationale des Chambres
de Mtiers du Sngal et un certificat dimmatriculation au NINEA. Les discussions Focus Group ont
rvl les malaises causs par la double inscription (registre des mtiers et Registre du Commerce)
impose de fait par le code des marchs publics.
La qualit de PME est attribue sur demande expresse de l'entreprise, si elle rpond aux conditions
relatives sa classification. Cette qualit attribue pour une dure de cinq (5) ans peut tre retire
l'entreprise aprs constatation du non-respect des engagements ou en cas de fraude avre. Il est
institu cet effet, un Comit de Suivi des mesures daide et de soutien accordes aux PME. Ce
comit a pour mission de veiller la mise en uvre des mesures et engagements lappui des PME.
Encadr no 7: Il faut noter que la dfinition officielle de la PME prend en compte uniquement les
PME dites formelles qui oprent en conformit avec la rglementation, tiennent une comptabilit et
communiquent rgulirement les informations financires. Ces entreprises constituent le corpus du
fichier CUCI de lAgence Nationale de la Statistique et de la Dmographie. En ralit, une frange
importante du tissu des entreprises au Sngal est compose dentreprises oprant dans linformel
et donc en marge de la rglementation. Pour autant, selon certaines estimations, le secteur informel
reprsente environ 60% du PIB et emploie 90% de la main d'uvre. Il y aurait ncessit ajuster la
loi pour ladapter aux ralits du secteur et mettre en place un systme dinformation sur
lvolution du secteur et de laccs au financement des PME.
9 Source : Etude-complmentaire du Sous secteur de lartisanat dart au Sngal, Stratgie de Croissance Acclre.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 23
4.4. Niveau de dveloppement des PME
Les PME tant des niveaux de dveloppement et d'activits diffrents, un schma de classification
en trois catgories, bas sur des critres observables lis la taille et la phase de dveloppement de
lentreprise, aux comptences du promoteur et lattractivit du march de lentreprise, a t
propos :
- Catgorie 1 : celles qui sont en cration dans des crneaux porteurs mais dont les promoteurs n'ont
pas proprement parler d'exprience antrieure.
- Catgorie 2 : celles qui existent mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un savoir-faire de
leurs promoteurs mais dont le potentiel de croissance est relativement limit.
- Catgorie 3 : celles qui sont en dveloppement et qui ont dj atteint un niveau d'activits plus
important avec des perspectives de dveloppement, une vision claire des dirigeants, etc.
Il faut observer que ces critres nont pas t appliqus de manire homogne travers les trois
catgories retenues. De mme, nous ne disposons pas de mesure sur leur niveau respectif de
discrimination. Ils ne permettent donc pas de faire des regroupements en blocs homognes.
Au moment o la direction des PME sapprte lancer une vaste enqute des PME au plan national,
il est souhait que ce schma de classification, de mme que celui que nous proposons dans cette
tude soient pris en compte pour laborer une grille dfinitive de dtermination du niveau de
dveloppement des PME au Sngal.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 24
5. Etude de loffre de services financiers
5.1. Rappel des objectifs et mthodologie
Ltude de loffre de services financiers vise raliser un diagnostic des services financiers existants,
fixer la situation des PME au plan de laccs au financement et apprcier la qualit et la diversit de
loffre financire destine la PME. Il sagit galement de proposer les vhicules et instruments
susceptibles damliorer de manire significative, laccs au financement des PME au Sngal.
Lapproche mthodologique adopte sappuie sur :
Lexploitation des rapports annuels de la BCEAO, de la Commission Bancaire et ceux des
banques, y compris les notes de conjoncture de la BCEAO ;
Lexploitation du dernier rapport de la BDEF (Banque de Donnes Economiques et Financires de
lAgence Nationale de la Statistique et de la Dmographie) ;
Des entretiens directs, questionnaire lappui, avec quelques exploitants ou gestionnaires de
clientle de banques et IMF, spcialiss dans la gestion des comptes PME de la place de Dakar ;
Le benchmarking avec la situation de pays comparables o les PME ont un accs plus facile aux
services financiers.
Les entretiens semi-structurs se sont drouls au cours des mois de mars et avril 2009. Lintrt de
cette approche est quelle repose sur des enqutes quantitatives, en ayant la possibilit dchanger
avec les exploitants et chargs de clients sur toutes les situations qui les interpellent. Il sagit
galement de demander aux diffrentes personnes sondes de faire de brefs exposs illustrs par
des exemples rels. Lchantillon a port sur 10 banques et les trois institutions de microfinance qui
dominent le secteur de la microfinance. Seules 6 banques ont accept lentretien aprs plusieurs
contacts sans suite. Les trois institutions de microfinance ont pleinement collabor la ralisation
des enqutes. Le questionnaire denqute est joint en annexe 7 de ce rapport.
5.2. La PME selon la dfinition des banques et SFD
En gnral dans les banques, la segmentation de la clientle par march place les PME dans le lot de
la clientle des entreprises, avec un classement qui tient essentiellement compte du chiffre daffaires
confi et du niveau dorganisation, y compris le style de mangement du dirigeant. Trs peu de
banques se rfrent la loi dorientation pour dfinir la PME.
Le niveau de chiffres daffaires retenu ou le plafond varie dune banque lautre. Il se situe autour
de 3 milliards de FCFA. Cependant la pratique de la sous-segmentation est courante pour tenir
compte des niveaux de dveloppement des PME et aussi de la spcificit des secteurs dactivits. Le
premier palier concerne les entreprises dont le chiffre daffaires confi est infrieur 500 millions de
FCFA. Les autres paliers sont dfinis selon une amplitude de 500 millions de FCFA.
Les institutions de microfinance en revanche dfinissent la PME en fonction du niveau de
financement recherch. La petite entreprise correspond celle dont les besoins de financement se
situent dans une fourchette dtermine : moins de 3 15 millions de FCFA. En labsence dtats
financiers, les agents de crdit sont forms pour reconstituer le patrimoine des entreprises partir
dentretiens suivis de validation sur le terrain.
Pendant que les banques commerciales se focalisent sur les grandes entreprises et les PME dune
certaine taille, les Systmes Financiers Dcentraliss sarticulent autour des Toutes Petites (TPE) et
Petites Entreprises (PE) qui pour lessentiel oprent dans linformel.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 25
5.3. Portefeuille de prts PME des banques et SFD
5.3.1. Portefeuille des banques et produits offerts aux PME
Oprations avec la clientle au 31 dcembre 2007
Au 31 dcembre 2007, le secteur bancaire sngalais compte 609 658 clients. Le portefeuille se monte
plus de 1 281 milliards de FCFA contre des dpts de lordre de 1 660 milliards de FCFA la mme
date, soit un taux de transformation de moins de 80%. La Socit Gnrale de Banques au Sngal
(SGBS), la Compagnie Bancaire de lAfrique de lOuest (CBAO) et la Banque Internationale pour le
Commerce et lIndustrie du Sngal (BICIS) occupent le trio de tte au regard du volume de crdit
octroy, de lpargne mobilise, du total bilan et de la clientle.
Tableau no 1 : Situation des ressources et emplois des banques 2005 2007
En marge des institutions financires, il convient de souligner la prsence du Fonds de Promotion
Economique (FPE) qui intervient quasiment comme un tablissement financier.
Encadr no 8: Les oprations bancaires avec la clientle fin dcembre 2007 se montent 1 281
milliards de FCFA. Sur la base la fois des entretiens avec les banquiers et de la revue documentaire,
la part des entreprises dans le portefeuille global des banques peut tre estime en moyenne 45%
fin 2007, soit un montant de 576,5 milliards de FCFA. Dans cette enveloppe, les PME occupent 35%
en moyenne, soit un montant de 202 milliards de FCFA.
Loffre de crdit
Le court terme prdomine et reprsente en moyenne 50% des concours accords lconomie. Le long
terme se maintient 5% tandis quon observe une amlioration sur les engagements moyen terme :
34% en 2005 contre 40% en 2007. La part du crdit bail demeure toujours insignifiante (environ 1%),
mme si on observe une lgre reprise des activits avec larrive de nouveaux acteurs aux cts des
banques qui ne lont pas pour autant abandonn.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 26
Tableau no 2 : Evolution de loffre de crdits bancaires
Produits offerts
Les institutions financires octroient des crdits classiques pour la quasi-totalit sauf la Banque
Islamique du Sngal (BIS) qui offre des produits spcifiques (sinspirant de la finance islamique). En
direction de la PME, le financement propos touche essentiellement les secteurs du commerce, des
btiments, travaux publics, services et concerne :
lexploitation (facilits de caisse, dcouvert, crdits de campagne, avances sur marchs ou
prfinancement de marchs, mobilisation de crances) ;
les investissements corporels ;
le commerce extrieur (crdit documentaire, etc.) ;
les cautionnements de marchs publics et privs (cautions avance de dmarrage, cautions de
bonne excution, les traites avalises) ;
les cautions en douanes.
Loffre exclut cependant laffacturage. Loffre de crdit bail est trs limite.
Les transferts de fonds internationaux font galement partie de loffre bancaire. Toutes les banques
offrent des services de transfert rapide dargent en association avec lun des grands groupes de
transfert d'argent international comme Western Union, MoneyGram, Money Express ou Tlgiros. Ces
services sont pour une large part destins capter les transferts des migrs dont les flux annuels sont
estims 555 milliards de FCFA en 2008. Ce service attire galement les institutions de microfinance.
Les tablissements financiers quant eux offrent des produits tels que le crdit bail mobilier, le crdit
bail immobilier et les ventes crdits. Laffacturage est inexistant au Sngal.
Montant
La majorit des banques sondes indiquent quelles nont pas de plafond pour les concours la PME.
Elles peuvent octroyer des crdits de plusieurs millions, voire des milliards de FCFA. Les montants sont
fonction de la viabilit du projet et de la solvabilit du client. Certaines banques de taille relativement
petite se distinguent de par leur positionnement sur le march. Elles mettent des produits la
disposition des PME semi-structures dans des secteurs cibls. Ces prts sont gnralement plafonns :
(10 20 millions de FCFA) avec des procdures simplifies de dcaissement.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 27
Tarification
Le systme de tarification est de type classique pour la quasi-totalit des banques. Seule la Banque
Islamique du Sngal applique une tarification inspire de la finance islamique qui prend en compte les
pesanteurs socioculturelles lies lusure travers des produits comme moudaraba ,
moucharaka , mourabaha , ijara , etc.
Les taux sont fixs en ajoutant une marge au taux de base bancaire : 7 9% selon les banques. Sur un
chantillon de 7 banques, les taux pratiqus sur les crdits court et moyen terme se situent entre 8 et
14%. Pour les crdits long terme qui occupent une place limite par rapport au portefeuille global des
banques, les taux semblent tre fixs en fonction du pouvoir de ngociation du demandeur. Une
moyenne de 8 13%10 se dgage. Les frais de dossier ou commissions varient de 0,5% 3% du montant
accord. En outre, pour les garanties relles proposes, dautres frais de notaire de 2 3% sont imputs
la PME.
Dure
Leffort dans le financement du long terme demeure apprciable mais reste modeste pour permettre
aux PME de renforcer de faon significative leur outil de production. Une tude mene pour le compte
du Programme de Mise Niveau11 au Sngal montre que :
36% des banques accordent des crdits pouvant atteindre 7 ans ;
29% ne donnent pas des crdits de plus de 5 ans ;
21% se limitent une dure de 2 ans maximum.
La dure du crdit pour le crdit-bail ne dpasse pas 3 ans en moyenne.
Dlai approximatif de traitement dune requte de crdit
Globalement, le dlai de raction demeure apprciable au regard des exigences de scurisation des
crdits. En effet, plus de 80% des banques sondes ont un temps de raction compris entre 1 et 4
semaines. Par ailleurs, 42% des banques traitent les dossiers dans un dlai de deux (2) semaines
maximum. Les lenteurs sont lies en gnral la qualit de montage technique et financier des projets
soumis aux banques dune part et la prsentation et lapprciation des garanties dautre part.
Egalement, la matrise technique limite des spcificits de la PME pourrait tre un facteur de blocage
au niveau de lanalyse technique par le charg de clientle.
Elments de dossier
La majorit des banques requirent la prsentation des documents suivants:
les tats financiers (2 ou 3 derniers exercices pour la quasi-totalit) ;
ltude de faisabilit ;
le business plan ou dossier de projet ;
le plan de trsorerie ;
le compte de rsultat.
Dautres documents sont galement demands, notamment le plan dexcution, les factures pro
forma, les documents juridiques (statuts, registre de commerce, etc.), les contrats de marchs, etc. En
supplment, les tablissements financiers demandent des relevs bancaires.
10
Cf. Etude sur la diversification des instruments de financement des PME, intgrant entre autres lpargne des
migrs/CEPOD/CMD Conseils. 11
Source : Rpertoire des institutions et structures dappui/Programme de Mise niveau au Sngal.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 28
Garanties
Pour la couverture des risques, les banques ont recours des :
srets relles : gage, nantissement de fonds de commerce, matriels professionnels,
warrants, hypothque (promesse dhypothque, hypothque de 1er rang, etc.);
srets personnelles (caution simple, caution solidaire, lettre de confort) ;
garantie financire (apport en trsorerie).
Des initiatives sont en cours pour dvelopper des produits de garantie et dassurances de filire.
Cest le cas de la Socit Nationale dAssurance du Crdit et du Cautionnement (SONAC) au Sngal.
5.3.2. Portefeuille des SFD et produits offerts aux PME
Le rseau des SFD sest considrablement densifi au cours de ces 10 dernires annes. Les SFD sont
implants dans toutes les rgions du Sngal, avec une dominance des rgions de Dakar, This,
Kaolack et Saint Louis. Cette tendance se confirme en 2008.
Au 31 dcembre 2006, la cellule dAssistance Technique aux Caisses Populaires dEpargne et de
Crdit- AT/CPEC du Ministre des finances charge de la tutelle avait recens :
443 mutuelles dpargne et de crdit (MEC) comprenant les institutions de base affilies
des rseaux et les caisses unitaires ;
11 rseaux ou structures fatires (ACEP, CMS, UM-PAMECAS, UMEC, UMECU, REMECU,
RECEC, INTERCREC, URMECS, UIMCEC, REMEC NIAYES) ;
385 groupements dpargne et de crdit (GEC) ;
7 structures sous convention (ACTIONS PLUS, ASACASE, CAURIE MICROFINANCE-CRS, FDEA,
FENAGIE - Pche, PAME/AGETIP, SAFEFOD).
Le secteur reste largement domin aujourdhui par 3 grands rseaux (CMS, ACEP, PAMECAS) qui
eux seuls concentrent 85% de la clientle, 90% de lencours des dpts et 92 % de lencours de
crdit.
Les concours de crdit affichent une nette progression fin 2007, soit 22% en 2007 par rapport
2006 (11%), un doublement par rapport 2005. Les oprations de crdit avec la clientle fin
dcembre 200712 se montent 109,68 milliards de FCFA contre 81,16 milliards de FCFA fin 2005.
Le taux de pntration de la population active sest galement amlior passant de 13% fin 2005
19% fin 2007
12
Les concours la clientle fin 2008 se montent 132,5 milliards de FCFA, soit une progression de 21% rapport leur niveau un an plus tt (109,68 milliards de FCFA). Lpargne galement sest amliore de 14% passant de 90 milliards de
FCFA fin 2007 102,8 milliards de FCFA fin 2008.
Etude sur loffre et la demande de financement des PME au Sngal Page 29
Tableau no 3 : Les concours accords par les IMF la clientle 2 005 2 006 2 007
266 900 281 000 302 400 833 844 844
682 949 803 517 940 344 13 17 19
62 438 74 002 91 415 81 163 90 043 109 683
- -
94 673 123 376 159 188 85,73% 72,98% 68,90%
TOTAL ACTIF (en millions de F.CFA)
Taux de pntration de la population activeEncours d'pargne en millions de F.CFA
Encours crdits / Total Act