Examen de l’entrée d’une ancienne carrière, Commune de Saint …infoterre.brgm.fr/rapports/RP-57399-FR.pdf · 2009-07-20 · Examen de l’entrée d’une ancienne carrière,

Examen de l’entrée d’une ancienne carrière,

Commune de Saint-Pierre-Canivet(Calvados)

Avis du BRGMRapport final

BRGM/RP-57399-FR Juin 2009

Examen de l’entrée d’une ancienne carrière,

Commune de Saint-Pierre-Canivet (Calvados)

Avis du Brgm Rapport final

BRGM/RP-57399-FR Juin 2009

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM

P. PANNET, E. TIRARD

Vérificateur : Nom : R. VANDROMME

Date : 23/06/2009

Signature :

Approbateur : Nom : L. ARNAUD

Date : 24/06/2009

Signature :

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000.

Mots clés : Carrière, cavité, calcaire Bathonien, expertise, stabilité, commune de Saint-Pierre-Canivet, Calvados, Basse-Normandie. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : P. Pannet, E. Tirard (2009) – Examen de l’entrée d’une ancienne carrière, commune de Saint-Pierre-Canivet (Calvados). Avis du Brgm. Rapport BRGM/RP-57399-FR, 33 p., 3 ill., 10 ph., 1 ann. © BRGM, 2009, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Examen de l’entrée d’une ancienne carrière, Commune de Saint-Pierre-Canivet (14)

BRGM/RP-57399-FR – Rapport final 3

Synthèse

A la demande de la DIREN de Basse-Normandie, le BRGM s’est rendu sur la commune de Saint-Pierre-Canivet le 2 juin 2009, sur le site d’une ancienne carrière souterraine située au lieu dit « les carrières ».

Il s’agissait pour le BRGM, d’évaluer la stabilité générale de l’entrée de la cavité et de définir les recommandations adéquates, en vue de la réalisation de travaux (pose d’une barrière).

La visite sur site effectuée par le BRGM le 2 juin 2009 a permis d’évaluer l’état général de l’entrée de la cavité. Cette dernière présente peu de risque d’effondrement généralisé, mais plusieurs zones présentant des instabilités sérieuses (blocs en suspension, piliers faibles, fissures ouvertes) ont été observées.

A l’issue de ses investigations, le BRGM propose donc les recommandations suivantes :

- avant toute opération : faire intervenir une entreprise spécialisée qui devra calibrer et réaliser la mise en place d’un pilier de soutènement à l’entrée de la cavité entre le pilier central et le sud du porche (à proximité du pilier à bras). L’entreprise devra auparavant définir si le bloc instable soutenu en partie par le pilier à bras doit être purgé, et faire réaliser les travaux le cas échéant. Cette entreprise devra également définir la manière de conforter et d’étayer les piliers existants. Cela permettra la mise en sécurité des personnes amenées à réaliser d’autres travaux de confortement d’une part, et des membres du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie lors des périodes de comptage des chauves-souris d’autre part ;

- lors de la réalisation des travaux de pose de la barrière, le BRGM recommande d’étayer le toit de la cavité à proximité du chantier, afin d’éviter tout risque de déstabilisation du toit et de chutes de blocs, notamment liés à l’abattement du mur de Hague ;

- il est également recommandé à toute personne pénétrant dans la carrière de

porter un casque de protection afin de réduire les risques d’accidents liés aux chutes de blocs mais également de limiter le nombre d’intervenants. Il est d’autre part recommandé d’éviter de stationner directement sous le front de taille ou directement dans les premiers mètres de l’entrée de la cavité ;

- il serait opportun de réaliser une visite de sécurité par examen visuel une fois

par an avec prise de photographies pour examen comparatif de l’évolution de l’état général de l’entrée de la carrière et du front de taille ;


4 BRGM/RP-57399-FR – Rapport final

- à terme, il serait éventuellement envisageable de poser des grillages de protection ou de purger la falaise si le risque s’avérait trop important. Toutefois, si l’accès au site reste interdit à toute personne n’ayant pas un rôle technique, l’enjeu reste faible.



Sommaire

1. Introduction...............................................................................................................7

2. Situation générale.....................................................................................................9

2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ...........................................................................9

2.2. CONTEXTES GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE................................10

3. Eléments recueillis - Faits constatés....................................................................13

4. Diagnostic ...............................................................................................................17

5. Conclusions et recommandations ........................................................................19

6. Bibliographie...........................................................................................................21



Liste des illustrations Illustration 1: Situation de la zone d'étude..................................................................................... 9 Illustration 2 : Visualisation de la parcelle sur laquelle se trouve l’entrée de la cavité. (source : dossier Natura 2000) .................................................................................................... 10 Illustration 3 : Extrait de la carte géologique au 1/50 000 (© BRGM). Feuille n°176 – Falaise. ........................................................................................................................................ 11

Planches photographiques Photo 1 : Vue de l’accès à la carrière.......................................................................................... 25 Photo 2 : Vue de l’entrée de la cavité.......................................................................................... 25 Photo 3 : Réseau de fractures au niveau du toit de la cavité.. .................................................... 26 Photo 4 : Traces d’oxydation rougeâtres à l’intérieur d’une fissure (on remarque aussi un léger décrochement)............................................................................................................... 26 Photo 5 : Fissures mécaniques jointives sur le pilier central....................................................... 27 Photo 6 : Pilier central en forme de diabolo. ............................................................................... 27 Photo 7 : Bloc en décrochement soutenu par un pilier à bras. ................................................... 28 Photo 8 : Blocs chutés sous le porche d’entrée de la cavité. ...................................................... 28 Photo 9 : Vue d’ensemble du mur de Hague. ............................................................................. 29 Photo 10 : Bloc fraichement chuté issu du front de taille. ........................................................... 29

Table des annexes Annexe 1 : Extraction de la base de données des cavités (www. Bdcavite.net), commune de Saint-Pierre-Canivet .............................................................................................. 31



1. Introduction

A la demande de la DIREN de Basse-Normandie, le BRGM s’est rendu sur la commune de Saint-Pierre-Canivet le 2 juin 2009, sur le site d’une ancienne carrière souterraine située au lieu dit « les carrières ».

Ce site est un site classé « Natura 2000 » depuis l’année 2007. L’objectif principal de cette action est de préserver la biodiversité par la conservation d’habitats naturels ainsi que de la faune et la flore sauvages. Cette ancienne carrière abrite en effet chaque année une dizaine d’espèces différentes de chiroptères lors de leur hibernation. Toutes sont des espèces protégées.

Il a été prévu de faire :

- une recherche bibliographique ;

- une visite de terrain (observation de l’entrée de la carrière) ;

- la rédaction d’un rapport, comprenant un avis naturaliste et les recommandations nécessaires.

La visite du site a été effectuée en présence d’un membre du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie (Laetitia Faine).

Le but de cette visite était d’évaluer la stabilité générale de l’entrée de la cavité afin d’émettre des recommandations pour la réalisation prochaine de travaux : écroulement d’un mur de Hague et pose d’une barrière interdisant l’entrée à l’intérieur de la carrière à toute personne non habilitée, mais permettant aux chiroptères de se déplacer.

Le présent rapport est public et pourra être communiqué à toute personne qui le demande dès que les décisions administratives liées à ce sujet seront entérinées (un exemplaire est envoyé à la DIREN de Basse-Normandie, trois autres étant archivés au BRGM – SGR Haute-Normandie et à Orléans). La page de synthèse en début de rapport, comme le rapport lui-même, pourront être accessibles à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numérique du BRGM.



2. Situation générale

2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La commune de Saint-Pierre-Canivet est située à environ 5 kilomètres au Nord-Ouest de Falaise et 30 kilomètres au Sud-Est de Caen. Elle est également localisée à la transition entre la bordure occidentale du bassin Parisien et l’extrémité orientale du Massif Armoricain, deux entités géologiques très différentes. D’un point de vue géomorphologique, la commune de Saint-Pierre-Canivet appartient à la plaine ouverte du haut pays de Falaise, prolongement de la campagne méridionale de Caen.

Illustration 1: Situation de la zone d'étude

L’entrée du site examiné, à savoir une ancienne carrière souterraine se situe au niveau du lieu dit « Les carrières » au centre-est de la commune aux coordonnées X= 413.225 et Y= 2.439.625 (Lambert II étendu, précision 25 m).



Aujourd’hui ce site est un site classé « Natura 2000 ». Cette action a pour but de préserver la biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. En effet, il accueille chaque année 9 espèces de chiroptères d’importance régionale pour leur hibernation.

L’entrée de la carrière est située aux abords de la route départementale 247, au cœur d’une dépression.

Illustration 2 : Visualisation de la parcelle sur laquelle se trouve l’entrée de la cavité. (source : dossier Natura 2000)

2.2. CONTEXTES GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE

D’un point de vue géologique, d’après la carte à 1/50 000 de Falaise (P. GIGOT, L. DUPRET, J. LE GALL, 1999, Illustration 3) et les données BSS (Banque de données du Sous-Sol, accessible au public), la carrière est concernée par trois formations calcaires identifiées. Ces formations datent du Jurassique.

On note ainsi de bas en haut :

- le Calcaire de Caen (j3Ca) du Bathonien inférieur à moyen : calcaires bioclastiques fins. Cette formation est majoritairement représentée par un



calcaire à grain fin, blanc ou beige, tendre, peu fossilifère pouvant renfermer des silex. Quelques coupes peuvent être visibles dans la région, notamment dans le secteur d’Aubigny, Saint-Pierre-Canivet, où le calcaire de Caen a été extrait ;

- la formation du Calcaire de Rouvres (j3Ro) du Bathonien moyen : calcaires bioclastiques grossiers à oolites dispersées. Dans l’ancienne carrière de Saint-Pierre-Canivet, le calcaire de Caen passe à son sommet, à 2 mètres au dessus du niveau exploité pour la pierre de taille, au calcaire de Rouvres. Ce dernier, plus grossier contient des oolites blanches dispersées et se présente en gros bancs de 0,3 à 1 mètre d’épaisseur montrant un litage oblique très plat. D’une puissance de 5 mètres, il se termine par une surface durcie perforée ;

- la formation du Calcaire de Bon-Mesnil (j3M) du Bathonien moyen : calcaires et sables oolitiques. Le faciès dominant de la formation est un calcaire oolitique plus ou moins consolidé organisé en bancs d’épaisseur métrique, à litage oblique plan ou faiblement arqué, montrant des sens de propagation vers le Nord-Est. On y trouve tous les intermédiaires entre de véritables sables oolitiques non consolidés et des oosparites à bioclastes et à pelloïdes, à texture de grainstone.

Illustration 3 : Extrait de la carte géologique au 1/50 000 (© BRGM). Feuille n°176 – Falaise.



A proximité de la carrière, on note également la présence des lœss weichseliens (OE). Ces derniers sont abondants en couverture des calcaires jurassiques.

Les bancs exploités pour la pierre de taille appartenaient majoritairement au calcaire de Caen et accessoirement au calcaire de Rouvres. Les autres bancs, de moins bonne qualité géotechnique alimentaient souvent des fours à chaux.

D’un point de vue structural, la zone d’étude se localise à environ 3 kilomètres au Nord-Est de la zone bocaine, zone de basse altitude formée par un synclinal traversant la région du Nord-Ouest au Sud-Est et mettant à l’affleurement des terrains cambriens de la chaine varisque. Cette zone a connu de nombreux rejeux tectoniques. De ce fait, on trouve également à proximité de cette zone des failles affectant la couverture mésozoïque.

D’un point de vue hydrologique, le ruisseau du Cassis traverse Saint-Pierre-Canivet du Nord au Sud et la rivière du Laizon, affluent de la Dives, borde la commune au Nord-Ouest. On compte également de nombreux autres petits ruisseaux.

Les aquifères rencontrés dans la région se distinguent en deux catégories : les aquifères de grande extension et les aquifères locaux de faible étendue géographique. Dans la région de Saint-Pierre-Canivet, les formations calcaires bajo-bathoniennes constituent un aquifère multi-couche dans lequel les modes de circulation dépendent de la porosité liée au faciès ainsi que de la fracturation. Les formations calcaires de Fresné-la-Mère, de Caen, de Rouvres et Bon-Mesnil forment un grand ensemble producteur à la faveur d’une bonne porosité et d’une fracturation bien développée au droit des vallées sèches.

Les bases des cavités et des mouvements de terrain du MEEDDAT, gérées par le BRGM, ont été consultées en préalable à la visite de terrain.

D’après la base de données nationale des cavités souterraines du MEEDDAT (Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire), gérée par le BRGM (Bdcavité), librement accessible au public sur internet (http://www.bdcavités.net/), 41 cavités de différents types avec en majorité des carrières sont actuellement recensées sur la commune dont 8 sont proches du site examiné (Annexe 1).

La base nationale du recensement des mouvements de terrain du MEEDDAT (Bdmvt, http://www.bdmvt.net/), gérée par le BRGM, ne fait apparaître aucun effondrement sur la commune de Saint-Pierre-Canivet.

Notons également qu’aucune intervention antérieure du BRGM sur ce site n’a été recensée.



3. Eléments recueillis - Faits constatés

La visite a eu lieu le 2 juin 2009 en compagnie d’un membre du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie, qui gère le site.

En surface, la parcelle dans laquelle se trouve l’entrée de la carrière est laissée en jachère et clôturée.

Généralités :

Le site examiné est une ancienne carrière souterraine qui a été exploitée pour la pierre de taille. Il n’y a plus d’activité recensée dans cette carrière depuis 1970.

L’avis donné par le BRGM ne porte que sur l’entrée de la dite carrière.

L’accès à la carrière se fait en descenderie et débouche sur une arche longue de plus de 6 mètres (Photo 1). A l’entrée de cette arche se trouve une grille munie d’un cadenas, empêchant toute personne n’ayant pas un rôle technique d’accéder à la carrière. De plus, un arrêté municipal interdisant le franchissement de cette grille est bien visible.

Derrière cette arche se trouve un espace pseudo-circulaire, ouvert, bordé par un front de taille d’une quinzaine de mètres de hauteur. Il s’agit d’une parcelle en friche où l’on observe une végétation arborée importante. L’origine de cet espace clos, mais à ciel ouvert, est inconnue. A l’Ouest de cet espace plat se trouve l’entrée de la carrière souterraine (Photo 2), large de plus de 15 m, au pied du front de taille.

La surface concernée par l’étude s’étend sur environ 15 mètres de large pour 8 mètres de profondeur. La hauteur de plafond est d’environ 1,70 mètre.

L’épaisseur de recouvrement au dessus du toit de la cavité est assez importante (environ 15 mètres).

A première vue, bien que l’entrée soit très large et soutenue par très peu de piliers, son état général parait sain. Cependant, plus en détail, on peut observer des témoins d’une dégradation avancée sur plusieurs endroits.

Observations localisées :

On peut observer au niveau du toit de l’entrée de la cavité un réseau important de fractures orienté majoritairement N20° (Photo 3). L’origine de cette fissuration ne semble pas d’origine tectonique. En effet, les accidents majeurs de la région présentent une orientation N130-N140. D’autre part, cela correspond à l’orientation du front de taille à cet endroit. Ces fractures peuvent présenter localement une ouverture supérieure au centimètre.



D’autre part, on remarque une humidité et un suintement omniprésents sur les parois à l’entrée de la cavité. On peut affirmer que ce suintement provient d’une circulation de l’eau depuis le réseau de fractures en raison de la présence de traces d’oxydation rougeâtres à l’intérieur de certaines fissures (Photo 4).

En ce qui concerne les piliers, il est à noter que certains d’entre eux présentent des fissures mécaniques. Elles témoignent du fait que les piliers subissent des contraintes supérieures à leur résistance. Notamment, le pilier central (Photo 5) présente des fissures jointives en forme de « V » témoignant de sa dégradation progressive. Il est également à noter que la forme du pilier (diabolo) montre qu’il a déjà subit auparavant des étapes de fragilisation. En effet, la taille du pilier est d’environ 2.5 m x 2 m aux extrémités pour seulement 1 m x 0.5 m au centre (Photo 6).

Ce pilier, est de plus, le seul existant à proximité du front de taille pour soutenir le porche de la cavité sur toute sa longueur.

Dans la zone « Sud » de l’entrée de la cavité, on peut observer des blocs en train de se décrocher du toit, dont un, de taille importante est soutenu par un pilier à bras formé par l’empilement de deux blocs rocheux (Photo 7). Ce pilier, de 70 centimètres de large pour 1,50 mètre de haut ne semble pas très stable. En effet, il est probable que le pilier finisse par céder sous l’effet de la charge exercée par le bloc. D’autre part le bloc semble en cours de décrochement sur sa partie non soutenue par le pilier.

Des chutes de blocs conséquentes sont également observables sous une partie du porche d’entrée de la cavité situé plus au Nord. Le volume total de blocs chutés à cet endroit peut être estimé entre 10 et 20 m3 (Photo 8). Il peut toutefois s’agir pour partie de blocs issus du front de taille.

Plus à l’intérieur de la cavité, se trouve une fissure délimitant un cercle de plus d’un mètre de diamètre et donc un bloc en suspension qui pourrait représenter les prémices d’une cloche de fontis. Sa formation pourrait engendrer à terme un effondrement du toit de la cavité.

A l’intérieure de la zone concernée par cet avis (environ 8 mètres en profondeur par rapport à l’entrée) se trouve un mur de Hague (Photo 9). Dans le cadre de la réalisation des travaux, il est prévu d’abattre ce mur. Or, nous n’avons pas pu constater lors de notre visite si ce mur avait un réel impact sur la stabilité et le soutien du toit de la cavité.

Observations extérieures :

La parcelle en friche présente en son sol de nombreux blocs chutés. Certains d’entre eux dépassent le mètre cube (Photo 10).

Ces blocs proviennent du front de taille qui présente de nombreuses traces d’altération et des risques d’éboulements localisés, avec des blocs supérieurs au mètre cube prêts à se décrocher.

On peut également y observer des fissures ouvertes.



Hors étude, on pourra signaler également que l’arche partiellement bétonnée à l’entrée de la carrière présente des signes de dégradation. En effet, des blocs de petite taille provenant de cette arche sont observables au sol et d’autres semblent prêts à se détacher du plafond.

Un coffrage en béton a été réalisé au dessus de la grille d’entrée. On observe à cet endroit une érosion prononcée du matériel encaissant de l’arche. Ce phénomène est probablement le résultat de modifications de circulations de fluides à l’intérieur du réseau de fractures du calcaire.



4. Diagnostic

D’un point de vue global, la cavité ne présente pas de risque majeur d’effondrement généralisé à court terme.

Toutefois, plusieurs zones de l’entrée de la cavité présentent un aléa à forte probabilité d’occurrence concernant les chutes de blocs issus du toit. L’extérieur de la cavité présente également un risque de chutes de blocs à forte probabilité d’occurrence en provenance du front de taille. Dans une moindre mesure, la cavité est également soumise à un aléa concernant la rupture des piliers à long terme.

La première instabilité potentielle est donc constituée par les chutes de blocs provenant du toit de la cavité. Ce phénomène est dû en partie à la présence du réseau de fractures (décompression latérale principalement et tectonique) associée à l’infiltration d’eau depuis la surface. En effet, la présence d’eau dans une fissure, qui plus est soumise au phénomène de gel/dégel, aggrave voire provoque le risque de chutes de blocs et d’effondrements.

Cet aléa de chutes de blocs est aussi dû à la présence d’un unique pilier sur les 15 m de longueur d’ouverture de la cavité. Le taux de défruitement à cet endroit est énorme donc augmente l’aléa pour des problèmes de portance.

Bien que les observations ne soient pas précises, la destruction du mur de Hague pourrait entrainer une instabilité du toit et provoquer une chute de blocs. D’autre part, les flux d’air circulant dans la cavité vont se trouver modifiés. Il est possible que cela accélère la dégradation de la cavité plus en profondeur, notamment à cause des phénomènes de gel/dégel.

La seconde instabilité potentielle en terme de probabilité d’occurrence concerne la fragilisation des piliers qui affecte notamment celui soutenant l’entrée. Ce phénomène de foudroyage entraine une instabilité du toit de la cavité marquée entre autre par l’apparition de fissures sur et autour des piliers.

De plus, bien que l’état général des piliers ne soit pas critique, ce phénomène de foudroyage conduit à terme à la rupture des piliers, qui aurait pour conséquence un effondrement généralisé du toit à cet endroit.

A l’extérieur de la cavité, l’instabilité majeure est caractérisée par le risque de chutes de blocs provenant de l’ancien front de taille. Ainsi plusieurs parties de la falaise montrent des signes, à surveiller, qui pourraient évoluer. Un bloc d’un volume supérieur à 1m3 provenant du front de taille jonche le sol et d’autres de mêmes dimensions semblent prêts à se décrocher.



D’autre part, la présence de fractures plus ou moins ouvertes dans une zone soumise aux aléas climatiques entraine la dégradation et l’altération progressive du calcaire, ce qui présente un risque supplémentaire ou aggravant de chutes de blocs.

D’une manière générale, on retiendra que la carrière (comme toute autre carrière), en l’absence de tout confortement ou intervention est amenée à évoluer et se dégrader au grès des phénomènes climatiques ou de facteurs anthropiques.



5. Conclusions et recommandations

La visite sur site effectuée par le BRGM le 2 juin 2009 permet d’évaluer l’état général de l’entrée de la cavité. Celle-ci présente peu de risque d’effondrement généralisé, mais plusieurs zones d’instabilités sérieuses ont été observées (blocs en suspension, piliers faibles, fissures ouvertes).

A l’issue de ses investigations, le BRGM propose donc les recommandations suivantes :

- avant toute opération : faire intervenir une entreprise spécialisée qui devra calibrer et réaliser la mise en place d’un pilier de soutènement à l’entrée de la cavité entre le pilier central et le sud du porche (à proximité du pilier à bras). L’entreprise devra auparavant définir si le bloc instable soutenu en partie par le pilier à bras doit être purgé, et faire réaliser les travaux le cas échéant. Cette entreprise devra également définir la manière de conforter et d’étayer les piliers existants. Cela permettra la mise en sécurité des personnes amenées à réaliser d’autres travaux de confortement d’une part, et des membres du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie lors des périodes de comptage des chauves-souris d’autre part ;

- lors de la réalisation des travaux de pose de la barrière, le BRGM recommande d’étayer le toit de la cavité à proximité du chantier, afin d’éviter tout risque de déstabilisation du toit de la cavité et chutes de blocs, notamment liés à l’abattement du mur de Hague ;

- il est également recommandé à toute personne pénétrant dans la carrière de

porter un casque de protection afin de réduire les risques d’accidents liés aux chutes de blocs mais également de limiter le nombre d’intervenants. Il est d’autre part recommandé d’éviter de stationner directement sous le front de taille ou directement dans les premiers mètres de l’entrée de la cavité ;

- il serait opportun de réaliser une visite de sécurité par examen visuel une fois

par an avec prise de photographies pour examen comparatif de l’évolution de l’état général de l’entrée carrière et du front de taille ;

- à terme, il serait éventuellement envisageable de poser des grillages de

protection ou de purger la falaise si le risque s’avérait trop important. Toutefois, si l’accès au site reste interdit à toute personne n’ayant pas un rôle technique, l’enjeu reste faible.



6. Bibliographie

Document d’objectif Natura 2000 – Tome 1 – (janvier 2009) - Diagnostic socio-écologique, objectifs et mesures de gestion – Ancienne carrière de Saint-Pierre Canivet (FR2502013).

Carte géologique de la France au 1/50 000, feuille de Falaise (n° 176). Ed BRGM. P. GIGOT, L. DUPRET, J. LE GALL (1999).

Banque de donné du sous-sol gérée par le BRGM et disponible publiquement sur le site : http://infoterre.brgm.fr/

Base de données des cavités gérée par le BRGM pour le MEEDDAT (Ministère de l’Ecologie de l’Environnement du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire) : www.bdcavité.net .

Base de données des mouvements de terrain gérée par le BRGM pour le MEEDDAT : www.bdmvt.net .



Planches photographiques



Photo 1 : Vue de l’accès à la carrière.

Photo 2 : Vue de l’entrée de la cavité.



Photo 3 : Réseau de fractures au niveau du toit de la cavité..

Photo 4 : Traces d’oxydation rougeâtres à l’intérieur d’une fissure (on remarque aussi un léger décrochement).



Photo 5 : Fissures mécaniques jointives sur le pilier central.

Photo 6 : Pilier central en forme de diabolo.



Photo 7 : Bloc en décrochement soutenu par un pilier à bras.

Photo 8 : Blocs chutés sous le porche d’entrée de la cavité.



Photo 9 : Vue d’ensemble du mur de Hague.

Photo 10 : Bloc fraichement chuté issu du front de taille.



Annexe 1 : Extraction de la base de données des cavités (www. Bdcavite.net), commune de Saint-

Pierre-Canivet



Identifiant Nom Type Département Commune BNO0004592AA basse Longrais carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004593AA basse Longrais carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004594AA basse Longrais carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004589AA la fosse Marie carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004590AA la fosse Marie carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004591AA la fosse Marie carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004586AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004587AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004588AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004852AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004853AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004854AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004855AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004856AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004857AA les carrières carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004847AA lieu-dit le Buisson carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004848AA lieu-dit le Buisson carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004849AA lieu-dit le Buisson carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004850AA lieu-dit le Buisson carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004851AA lieu-dit le Buisson carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004595AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004596AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004597AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004598AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004599AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004602AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004603AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004604AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004605AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004606AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004607AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004608AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004858AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004859AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004860AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004861AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004862AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004863AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004864AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004865AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET BNO0004866AA carrière Calvados SAINT-PIERRE-CANIVET

Nombre de communes concernées : 41

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Critères de sélection :Commune : SAINT-PIERRE-CANIVET (14646)

Type de cavité : Tous les types

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