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Jacques THOMAS À la recherche de la parole perdue II e édition corrigée et remaniée Éditions de La Hutte BP 8 60123 Bonneuil-en-Valois Site Web : www .editionsdelahutte.com Adresse e-mail : [email protected]

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  • Jacques THOMAS

    la recherchede la parole perdue

    IIe dition corrige et remanie

    ditions de La HutteBP 8

    60123 Bonneuil-en-Valois

    Site Web : www.editionsdelahutte.com

    Adresse e-mail : [email protected]

  • Du mme auteur :

    Jrusalem traditionnelle et sotriqueJean-Cyrille Godefroy, Paris, 1995

    Tableaux de loges et Gravures maonniquesDervy, Paris, 2005

    En collaboration :

    Le livre dor du Compagnonnage(avec Frdrik Tristan) Jean-Cyrille Godefroy, Paris, 1997

    sotrisme et Spiritualit Maonniques(sous le pseudo de Jacob Tomaso, avec douard Maisondieu et Jean

    Lhomme), Dervy, Paris, 2002

    Nouveau dictionnaire thmatique illustr de la Franc-Maonnerie(sous le pseudo de Jacob Tomaso, avec douard Maisondieu et Jean

    Lhomme), Dervy, Paris, 2004

  • IPRSENTATION

    En dpit des affirmations de saint Jean lvangliste ou de cellesde saint Paul, le chemin qui conduit la contemplation Divine nestpas trac clairement par une doctrine pratique ni mmejalonn ce qui ntonnera personne.

    Lglise, les glises, nen soufflent mot. Cependant, en dehorsde ces deux aptres, dautres tmoignages tels ceux de Platon,Plotin, Origne ou Maimonide, donnent des rcits dexpriencesmystiques intenses dont on comprend bien quelles ne sont pas desmythes et que lon sent la porte de l homme de dsir , commele nommait Louis-Claude de Saint-Martin ; mais ces descriptionsrestent des instantans sans avant ni aprs .

    Dun autre ct, un peu coupe de ses origines chrtiennes,aprs des sicles dvolution, voire mme de contre-volution, lafranc-maonnerie traditionnelle tente de renouer avec la haute spi-ritualit, lintrieur de ses systmes de hauts grades, o la Parole

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  • perdue , thme rcurrent offert sous divers aspects aux spcula-tions, claire quelque peu le domaine dune recherche spirituelletoujours en qute ditinraire et mme dune simple porte.

    Le travail ici prsent, aprs bientt quarante ans consacrs approfondir le sens de ma dmarche, voudrait trs modestementdcaper un peu le sujet, et montrer que tout nest pas aussi flou quily parat de prime abord, et que de rels encouragements sont offerts qui veut les voir.

    On stonnera peut tre de certains dveloppements concernantdes sujets qui semblent sloigner de notre objectif principal, mais quien fait sont essentiels, parce que reprsentant des tapes fondamen-tales de linitiation maonnique, tapes souvent ignores, souvent ngli-ges. Pic, Reuchlin et les kabbalistes chrtiens (peu vus, peu lus), parexemple comptent parmi les plus importants parmi ces sujets, demme que certains grades, comme celui de lArche royale ou le Matrecossais de Saint-Andr, ce qui justifie pleinement nos yeux dyconsacrer quelques pages, afin de mieux expliciter notre dmarche.

    LLiinniittiiaattiioonn mmaaoonnnniiqquuee eesstt-eellllee uunn mmyytthhee ??

    Avant dentrer dans le dtail, disons quen gnral, on vient enMaonnerie sans savoir o lon va. Quelques annes plus tard, oncroit savoir mais vingt ans aprs, on ne sait plus trop. Pourquoi ?Parce que le parcours propos, sil est bien balis et relativementefficace dans les premiers grades, perd de vue son itinraire quandlobjectif apparat plus lointain, plus lev, peut-tre aussi duneautre essence.

    Une certitude, la franc-maonnerie transforme les tres quellereoit. Ceci est vrai quelle que soit lobdience frquente, quel quesoit le rite suivi.

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    la recherche de la parole perdue

  • On devient franc-maon, profondment, au Rite mulationautant quau Rite cossais Rectifi ou au Rite Franais, aussi bien auGrand Orient qu la Grande Loge nationale franaise ou laGrande Loge unie dAngleterre.

    Cest plus tard, selon les options choisies, rituelles ou/et ob-dientielles, que viendront les diffrences.

    Mais le corpus maonnique des deux premiers grades,Apprenti/Compagnon, agissant comme un rvlateur sur celui quisimplique, restructure la psych du pratiquant dans ses valeursmorales, spirituelles et philosophiques. Ceci est incontestable,mme si cette transformation nest pas toujours bien accepte pardes pouses qui sentent schapper, smanciper, un conjoint aupa-ravant bien cadr ni par certains patrons qui stonnent parfois delapproche nouvelle que manifestent leurs collaborateurs sur dessujets courants, des pratiques habituelles dans les entreprises, maisquelquefois assez loigns de la bonne moralit, du fair-play ou toutsimplement de la bonne ducation.

    Il ne faut pas le cacher.

    ce niveau, on peut dire que linitiation maonnique est uneralit assez facile dceler. Elle forme ce quon pourrait appelerl homme de dsir pour reprendre la terminologie de Louis-Claude de Saint-Martin.

    Je ne connais personne maffirmait rcemment mon Parrain(qui nest pas pour autant ni un saint ni un grand homme mais unsolide Maon trs expriment) sur qui la Maonnerie na pasprovoqu une transformation de la personnalit.

    Mais, mme si elle est fondamentale et dune importance ind-niable dans le parcours spirituel, nous sommes, on doit le relever,

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    Prsentation

  • en prsence dune initiation de premier niveau, dun accs relative-ment facile.

    La quasi-totalit des systmes initiatiques , initiations tribales ouinitiations compagnonniques, pour ne citer que les plus rpandues,vont dans ce sens. Avec des champs daction plus ou moins tendus,certes, mais avec les mmes procds. Associes une formation pro-fessionnelle forte, elles donnaient, elles donnent encore leursadeptes, une certaine supriorit par rapport au monde dit profane.

    Ds le grade de Matre, on aborde une autre pdagogie unautre objectif. Daucuns prtendront peut-tre que lobjectif reste lemme et que ce grade, tout comme les suivants, ne sont que des clai-rages particuliers, des mises en valeur de certains aspects dune mmerecherche. Cest un peu facile, et cest sans doute pourquoi le vieuxMaon sessouffle force de regarder le mme flacon dans tous lessens, sans savoir si ce quil contient vaut la peine dtre dgust.

    ...

    Le grade de Matre est n de laction concerte des membres dela Royal Society, acquis aux thories de Francis Bacon exprimes autravers de La Nouvelle Atlantide qui investirent les Loges anglaises la naissance du XVIIIe sicle, provoquant une refondation dusystme en mme temps quune remise en forme administrative svre avec la cration de la Grande Loge dAngleterre.

    De noachique, la Maonnerie devint salomonienne avec unbut, ambitieux sans tre pour autant trs lev spirituellement,sapprocher au plus prs de La Vrit, la manire des liens deBensalem, travaillant avec passion dans la Maison de Salomon .

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    la recherche de la parole perdue

  • GGrraaddeess hhaabbiittuueelllleemmeenntt pprraattiiqquuss eenn FFrraannccee

    Ceci constitue lensemble des hauts grades habituellement pratiqus en France. Dau-ters existent cependant dans certaines villes, notamment Paris : la SRIA (Societasrosicruciana in Anglia), les Criptic Degrees, etc. Chaque systme est indpendant. Ilnexiste aucune quivalence ni passerelle, pour un grade donn, dun systme unautre.* Et le complment : nautonier de lArche Royale (Arc mariner).** Les grades nots ici sont ceux rellement praiqus. Les autres sont transmis parcommunication .

    mulation York & Franais Rectifi RAASd dcosse

    Apprenti Apprenti Apprenti Apprenti Compagnon Compagnon Compagnon CompagnonMatre Matre Matre Matre

    Matre cossais de Saint-Andr

    Vnrable matre install

    Matre de Marque*

    Vnrable matreinstall de laMarque

    Maon de l ArcheRoyale

    3e Principal

    2e Principal

    1er Principal

    1er ordre :lu secret

    2e ordre :Grand lucossais

    3e ordre :Chevalier dorient

    4e ordre :Souverain princeRose-Croix

    5e ordre :(cercle dtudes)

    cuyer novice

    Chevalierbienfaisant de laCit Sainte

    4e Matre secret

    9e lu des neuf

    12e Grand matrearchitecte

    14e Grand lu dela vote sacre

    18e ChevalierRose-Croix

    30e ChevalierKadosh

    31e Grand insp.inquisiteurcommandeur

    32e Sublime princedu royal secret

    33e Souverain gr.insp. gnral**

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    Prsentation

  • LLee ggrreeffffoonn mmyyssttiiqquuee

    En ralit, avant lacquisition du grade de Matre, la Maonneriene comportait quun seul grade. On tait initi apprenti et, aprs sonapprentissage, on tait reu Compagnon ou Matre (appellationnayant rien voir avec celle de Matre de Loge), vraisemblablementau cours dune crmonie dont on ne connat pratiquement rien,mais dont on sait quand mme quelle comportait la transmissiondun mot et probablement un relvement du candidat. Ce relve-ment, issu des coutumes opratives (on en retrouve des traces dansles crmonies compagnonniques) semble li la ncessit de semettre plusieurs pour mettre debout une statue quand elle estacheve. Rappelons que la majorit des statues, statues colonnes enparticulier, taient tailles couches ; on ne les relevait que pour lafinition.

    Avec la mise en place du grade de Matre, on a coup lenseigne-ment du corpus maonnique pour placer un grade de Compa-gnon1, qui autrement navait plus sa place. La formule adopte pourle troisime grade (dveloppement dun psychodrame) a provoqu lamise en place dun mot de matre mais aussi dune mystique lie la fois ce mot et au dveloppement de la Kabbale chrtienne.

    On pourrait dire quon a institu l un second niveau dinitiation.Est-ce tout ?

    NON.

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    1. La coupure effectue ne se positionne pas exactement de la mme faon dun rite lautre et certains lments qui figurent au grade de compagnon dans un rite se retrouventau 1er grade dans un autre et inversement

    la recherche de la parole perdue

  • Le mot de Matre a donn lieu de multiples tudes, toutes plussavantes les unes que les autres centres sur les diffrentes variantesde ce mot, dans leur tat actuel, qui nest quune collection de motscorrompus, incompris.

    Gunon signalait, il y a un certain temps dj, que ce mot taitune question

    La question, formule en hbreu de cuisine2 cest : questle fils quon peut vocaliser ma haben . Ma = quoi (il aurait tprfrable de dire Mi = qui).

    Ha = le ;

    Ben = fils.

    La rponse, tant lancien mot : Jhovah le Pre3 (qui auraitd tre YHVH, plus correcte).

    Mais le h hbreu se prononce un peu de la gorge ; cest unegutturale douce. Et dans lunivers maonnique, par corruption, leh sest transform en K . Do : Makaben do, par corrup-tion, Makben puis Makbenah, puis Makbenak.

    Tout ceci se conoit fort bien. Mais on doit dire galementque de nombreux kabbalistes chrtiens4 insistaient sur le fait que

    2. Les rfrences au judasme sont fort abondantes en Maonnerie, malheureusement ellessont souvent fautives, parce que corrompues par de mauvaises transmissions, ou tablies pardes Maons insuffisamment forms lhbreu et larchologie. (voir Le Tuileur de Wuil-laume entre autres).

    3. Jehovah, il faut le noter ntant quune appellation incorrecte invente partir dune lecturefantaisiste des voyelles du nom divin YHWH. (voir p. 112 et s.)

    4. Voir le livre de Franois Secret, Les kabbalistes chrtiens de la Renaissance, un texte fonda-mental.

    Prsentation

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  • Haben signifie le Fils, mais que le Beit quand il na pas de pointen son centre se dit V et que lon peut lire ven ce qui peut serapprocher de pierre (Nb)).

    Donc, le Fils, cest la Pierre ! et cest le Pre (Jhovah) Desspculations extrmement intressantes qui se sont beaucoupdveloppes et qui durent5

    Ces spculations ont connu une fortune exceptionnelle, mais sesont dgrades un point quaujourdhui leurs significations dori-gine sont pratiquement perdues.

    Mais la Maonnerie sest trouve dote dun Mot nouveau,oppos un Mot ancien, cest--dire dun mot substitu face unmot oubli, interprt comme une parole perdue cense tre unjour retrouve.

    Avec ce thme on a construit tout un systme, ponctu dunefoule de grades, symboliques ? Certes.

    Thtraux ? Srement.

    Justifis ? Peut tre.

    Mais de l passer quarante ans chercher un Mot subs-titu , cela semble un peu lger.

    5. Voir les ouvrages de Jean Hani, La divine liturgie ; Le symbolisme du Temple chrtien.

    la recherche de la parole perdue

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  • Heureusement, certains jalons permettent de penser que, loindu concept bonne moralit enseigne sous le voile des symboles il y a une voie spirituelle, un troisime niveau dinitiation pourrait-on dire, difficile daccs, mais pas inaccessible.

    Lobjectif de ce livre est den faciliter si possible la dcou-verte.

    Cest aussi, pour lauteur, une faon dinciter les nouveauxvenus sur le chantier ne pas ngliger certains aspects jugsparfois secondaires, alors quils sont de grande importance6.

    6. On lira avec profit larticle Hauts Grades dans le Nouveau dictionnaire thmatique illustr(Lhomme, Maisondieu, Tomaso).

    Prsentation

  • ANNEXE 5

    Johann REUCHLIN (1517)DE ARTE CABALISTICA

    De Arte Cabalistica peut tre considr comme une remise enuvre du De Verbo Mirifico publi galement par Reuchlin, en1496, deux ans aprs la mort de Pic de la Mirandole.

    Le livre met en scne trois personnages :

    Philolaus, jeune philosophe pythagoricien ;

    Marane, mahomtant converti ;

    Simon, un juif rudit qui expose aux deux autres la doctrinede la kabbale.

    On notera deux points forts :

    un thme : la transposition du Ttragramme YHVH en Pen-tagrammate YHSVH par adjonction du v ;

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  • un vocabulaire inspir des noplatoniciens : (disciples-pytha-gorici, leurs disciples-pythagoraci, leurs imitateurs pythagoristae) :

    ceux qui reurent la tradition Cabalici ;

    leurs disciples Cabalici ;

    leurs imitateurs Cabalistae.

    Franois Secret crit que Reuchlin organise sa kabbale partirdu texte o Dieu dit : Voici quAdam est devenu comme lun denous. Maintenant, quil navance pas la main, et quil ne prenne pasde larbre de vie.

    LLiivvrree II

    Au trs saint Lon X, souverain pontife Jean Reuchlin serecommande genoux.

    Si cette ddicace fut bien accueillie Rome, elle nempcha paspour autant la condamnation de louvrage.

    Juriste clbre, hellniste de talent, Reuchlin fut lun des ruditsminents de son poque. Hbraste depuis 1475 avec FlaviusMithridate75, il se perfectionna avec Calman en 1486, puis avecObadia Sforno, Rome et avec Jacob ben Loens, mdecin de lem-pereur, qui lui fit faire don dune bible en hbreu, enrichie dufameux Targum Onkelos.

    Sa visite labbaye de Sponheim, dont la bibliothque recelaitde fabuleux ouvrages en grec et en hbreu, fut dterminante pour

    la recherche de la parole perdue

    75. Le mme qui initia Pic de la Mirandole la Kabbale, ce qui permet d'affirmer queReuchlin n'tait pas lve de Pic, mais son condisciple.

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  • sa pense. Il se consacre alors aux tudes hbraques et publielanne mme le De Verbo Mirifico.

    Parce quil est pratiquement impossible de rsumer une doc-trine comme celle de Reuchlin sans la dformer, il a t jug prf-rable, plutt quune analyse classique, de faire un relev, au fil despages et en dehors de tous les dveloppements alambiqus quicomposent le livre, dun certain nombre de conclusions, de thses,qui clairent bien les conceptions de lauteur.

    En voici donc quelques-unes.

    P. 2876 Il ny a pas un don de Dieu plus dsirable que cet art(la Kabbale) plus propre pour obtenir limmortalit et qui permettemieux la mens (esprit, pense, souffle divin, la mens correspond la partie suprieure de lme) de lhomme de monter plus prsde la dification.

    Au moyen de quelques symboles, avec un grand art, aprs avoirrejet tout ce qui est terrestre, nous y cueillerons la forme de laforme, jusqu ce que nous soyons monts la premire forme quiest toute forme et sans forme.

    P. 29 Tout ce qui a vie tend vers le haut il nest aucun de sestres qui ne se dresse dune certaine faon, tourn vers le ciel,comme si sa vue il accumulait de la puissance.

    PREMIER CONCEPT : LES QUATRE MONDES

    Dans ce monde sensible, tout mixte (Murkab) consiste en 4lments

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    76. La pagination est celle de l'dition Pards.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

  • quil gise ou repose comme la pierre

    quil vgte et croisse comme la plante,

    quil se meuve en divers lieux (quil vive comme les brutes et lescoquillages)

    quil parle selon la raison

    Daprs le livre Rouah Hen (LEsprit de Grce) on nomme :

    Ha Dommem, le rgne minral ;

    Ha Somah, le rgne vgtal ;

    Ha hay, le rgne animal ;

    (ve) Hamedabber, le rgne humain.

    DEUXIME CONCEPT : LE PROCESSUS DE DIFICATION EN HUITNIVEAUX

    P. 31 partir dun objet prsent, le SENS EXTERNE, par unintermdiaire sien, passe la PENSE (sensio) INTERNE, celle-ci lIMAGINATION, limagination au JUGEMENT (existimatio), le juge-ment la RAISON, la raison lINTELLECT, lintellect la MENS, lamens la LUMIRE qui illumine lhomme (numration fonda-mentale vis--vis de lobjet de ce travail).

    TROISIME CONCEPT : PLACE DE LHOMME

    Lhomme qui marche en terre sur ses pieds qui a des mains mi-chemin entre ses pieds et sa tte et une tte en compagnie desanges dans le ciel peut saisir les trois notions de la Dit Keter,Hokma et Binah par sa pense, selon ses capacits.

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    la recherche de la parole perdue

  • Dieu a fait lhomme capable de se ployer autant vers les ralitssuprieures que vers les infrieures : cest pourquoi dans larbre dessephirot, Thiphret Microcosmon le microcosme, occupe lecentre.

    La vue est le seul sens mobile et il permet lhomme deregarder le ciel, pour le salut de lme ou la terre pour le salut (lasauvegarde) du corps.

    On notera que tout au long de son livre, Reuchlin expose desides, pratiquement comme si ses interlocuteurs en avaient djconnaissance, comme si tous ses lecteurs parlaient lhbreu et sansprendre la peine de justifier ni lorigine ni le bien-fond de ses affir-mations. Lexplication de certains thmes, de plus, peut arriver cin-quante pages plus loin.

    UNE MTHODE DE TRAVAIL SPIRITUEL : LEFFORT EN CONTINU

    P. 32 J.R. expose que de la recherche sans repos nat uneapplication passionne desprit pour la disposition des ralits surna-turelles par le moyen des vrits morales, naturelles et mathmati-ques, qui enfin permet lascension en sret jusqu la premire entit.

    QUATRIME THME : DFINITION DES TROIS TATS

    Simon explique le processus dlvation par le passage par troistats :

    lobjet, le diaphane, et le sens extrieur ;

    le sens interne et le jugement brut ;

    le jugement humain, la raison et lintellect le troisime tattant la mens, que J.R. compare Sekel, Sandalphon et Mettatron.

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    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

  • En fait ces trois tats ne sont que les tapes dun processus deperception, dintgration qui comprend :

    lobjet ;

    le diaphanon, cest--dire la particule qui permet le transportde limage (le photon, dirions-nous) ;

    le sens extrieur ;

    le sens intrieur ;

    limage perue (phantasia) ;

    le jugement brut ;

    le jugement humain ;

    la raison ;

    lintellect ;

    la mens.

    Les noms de ces trois tats sont :

    le sens ;

    le jugement ;

    lintellect.

    Dans le premier tat le corps cesse et lme commence :lanimal.

    Dans le second lme cesse et la raison commence : lhomme.

    Dans le troisime tat la raison cesse et la mens commence : Dieu.

    la recherche de la parole perdue

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  • J.R. cite lappui de ses dires :

    Psaume 81-6 : Vous tes des Dieux, des fils du Trs Haut ;

    Trois Patriarches (pour trois tats) : Abraham, Jacob, Isaac.

    Il indique (p. 35) que chacun des deux intervalles se ddoubleen suprieur et infrieur et chaque tat se ramne deux termes cequi donne 10 degrs lchelle. Par eux nous pouvons monter,dabord par le Sens puis par la Science puis par la Foi.

    J.R. cite alors le Spher Yetsira : comprends dans la Sagesse,gote dans lintellect et replace le Crateur sur son Trne.

    Il assimile quelque peu les 10 degrs de lchelle aux10 sephitot :

    Vous avez ainsi 10 numrations grce auxquelles lhommeralise lapprhension des choses

    De mme que Dieu dans le monde, la mens dans lhommeporte le Diadme et est justement appele Keter, la Couronne.

    Comme le dit Aristote, elle seule est divine, elle seule vient lhomme de lextrieur.

    CINQUIME THME : LHOMME DOIT TRAVAILLER DANS LE BONCHEMIN

    Nous sommes conduits lapprhension des ralits les plushautes et divines par un courant naturel.

    Par un effort selon nos capacits, nous pouvons apprhenderces ralits.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

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  • SIXIME THME : LES DIX DIRECTIONS DINVESTIGATION

    Simon explique la ncessit de sinstruire, de se cultiver, de sepurifier, de se bien conduire avant de commencer ltude, et pourchaque chose connatre :

    la substance esem

    la quantit kammah

    la qualit eykut

    la relation histarfut

    quand matay

    o anah

    ltat massb

    lhabitus lo

    lagent yifal

    le patient yitpael

    SEPTIME THME : REFUS DE LLOQUENCE

    On retrouve chez J.R. la mme conviction que chez Pic (p. 40).Toutes les sciences ntant encore que lantichambre de LASCIENCE, pour aborder la mtaphysique, le syllogisme est inadquat,cette science, cette connaissance des choses mtaphysiques tantplus infuse divinement quacquise humainement.

    P. 45 La Kabbale est la rception symbolique de la rvlationdivine, transmise pour permettre la contemplation de Dieu et desformes spares qui assurent le salut.

    P. 46 Refus de lloquence idem Pic.

    la recherche de la parole perdue

    278

  • P. 47 On na besoin ni de sens ni de logique pour apprendrela Kabbale qui se situe dans la troisime rgion.

    Ce que la mens communique, nous le situons au-dessus de lascience.

    HUITIME THME : NATURE DE LA KABBALE

    Quest-ce qui a t rvl ? La foi ! cest la rvlation premire,cest la restauration de tout le genre humain aprs la ruine premire.Nous lappelons YESUAH, et les latins SALUS : (p. 48).

    P. 50 Adam jugea que la peine de mort ne devait pas tre cor-porelle, puisque aprs avoir mang de larbre il ne stait pas sentimourir. La faute, cest la transgression de la loi qui se transmet degnration en gnration. Pour lexpier, la faible pense delhomme na pu trouver la voie. Il fallait pour cela le concours de larvlation divine.

    Le verset Gn 3, 22 dit : Et maintenant, il ne faudrait pas quilavance la main et quil prenne aussi de larbre de vie. Ce versetindique, prcise J.R., et maintenant ce qui laisse penser quela condamnation nest pas pour toujours (affirmation rapprocherde la conclusion n 2 dans les 13 conclusions de Pic qui furentcondamnes).

    P. 52 Raziel expliqua Adam comment recevoir par allgoriela parole Divine, o il ny a pas un mot, une lettre, un accent qui nesoit plac en vain ( rapprocher de la conclusion n 33, 1re srie desconclusions kabbalistiques de Pic).

    Pour Reuchlin, la Kabbale remonte Adam.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

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  • cet instant Simon dit quil hsite rvler la Kabbale, carprcise-t-il, daprs le Talmud, les secrets de la Loi ne seront pastransmis, sinon un matre sage, un homme de conseil, un mageintelligent.

    Mais il conclut : Nanmoins, par votre grande ardeur tous lesdeux, qui tes enflamms dun feu divin, je consens tout vousrvler dabord, le sens du discours de Dieu en Gn III, 22 :

    Voici, Adam est comme lun de nous ce qui indique lexis-tence dun Adam cleste montr aux anges du ciel et un secondAdam terrestre, repouss par Dieu, fait de boue et chass du jardin.

    NEUVIME THME : ESPRENCE DU SALUT PAR LE MESSIE

    Raziel explique Adam que le pch sera rachet par unhomme de sa descendance dont le nom contiendra YHVH et quenune foi droite et une offrande pacifique il tendra la main et prendrade larbre de vie : 1e salut.

    Pour Reuchlin, la premire annonce du salut est la premireKabbale.

    Alors Adam offrit un jeune taureau : premier sacrifice ; puis ileut un premier enfant, pervers et dprav : Can ; et un deuxime :Abel. ces deux enfants, il transmit cette Kabbale (.promesse desalut) qui fut tout de suite aime par Abel et mprise par Can.Abel pensait que ctait lui qui permettrait cette restitution et que le fruit de larbre tait sa vie, aussi se laissa-il tuer par Can (avec lebois).

    Pour le remplacer, Adam et ve eurent Seth et un petit-filsnos, qui se transmit la Kabbale.

    la recherche de la parole perdue

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  • P. 58 nos (noch), signifie Homme. Gn IV, 20, dit : Seth,lui aussi naquit un fils quil appela du nom dnoch. Alors on com-mena dvoquer le nom de YAHVEH.

    On sattendait ce quil soit appel au moyen de la lettre v quivaut 300, cest--dire Berahamim, cest--dire misricorde (300) etpar m qui par notarikon (notarique) dsigne Mtok, cest--diremilieu, et quil fallait comprendre v au milieu des quatre lettresYHWH. Comme le nom fut attribu sans les anges, ils placrentleur espoir dans un autre.

    Ce sont les anges qui attriburent leur nom aux patriarches Au3e temps, vint No il reut lordre de faire une arche de bois. Ilespra donc kabbalistiquement en larbre (Job 14-7.) pour unarbre, il reste de lespoir . Cet oracle lui apprit que la Vie avait tpromise lhomme dans larbre. Mais aprs son ivresse, ce fut laconfusion Babel Babylone

    De ses trois fils, Sem, Cham et Japhet, Sem semblait tre celuiqui avait t dsign pour tre le rdempteur par les quatre lettres.Mais le temps navait pas encore t accompli comme lannonaIophiel lui-mme Sem.

    La pense de ces sicles fut suspendue jusqu Abram dont le pr-cepteur Zadkiel lui transmit la kabbale Aprs, le reste est connu.

    Isaac : il coupa lui-mme le bois du sacrifice. La prophtie avaitenseign, en effet, que la faute originelle serait rpare par larbre etIsaac qui connaissait la tradition tait consentant au sacrifice. Enredescendant du Moriah la voix de Dieu dit : En ta postritseront bnies toutes les nations ce qui signifiait que le salut taitremis une gnration venir.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

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  • Le prcepteur dIsaac fut Raphal. sa avait en chassant perdula bndiction paternelle ; lautre fils tait promis de grandes choses.

    Jacob, le premier de tous les mortels, vit la porte du ciel ouverteen haut de lchelle o se tenaient les quatre lettres YHWH. Ilajouta v luvre par notarique, faisant SMN, lonction Beithel.

    Son prcepteur fut lange Peliel qui linstruisit et lui dit quil neserait pas le rdempteur, mais quil viendrait de la tribu de Judajusqu ce que vienne SHILOH.

    P. 62 Cest pourquoi Mose qui tait de la tribu de Lvi savaitquil ntait pas SHILOH (ce qui, en chalden, signifie Oint).

    P. 63 Le matre de Mose fut Mettatron qui linstruisit sur lafaon dont serait rpare la chute originelle (Mettatron, envoy deSada).

    Cette tradition passa au collge des prophtes, tous lis par uncertain lien dassociation au sauveur lui-mme. (Suit une page decitations bibliques dannonces du messie.)

    David savait quil ntait pas le messie puisquil dit : jai prparun candlabre pour mon messie (Ps CXXXI, 17).

    Et Salomon, que des femmes entranrent rechercher desDieux trangers ntait pas parfait avec le Seigneur. Tous les kabba-listes dsignent pour le salut, un autre Salomon et un autre Temple, jamais indestructible (p. 66), do attente du Messie par tous lesprophtes.

    DIXIME THME : TRANSMISSION DE LA KABBALE

    Aprs les prophtes, lattente du Messie et la pratique de lakabbale arriva aux scribes de la Loi et aux anciens quon appelait

    la recherche de la parole perdue

    282

  • Ttes des pres puis aux hommes du Grand Conseil, puis Esdras qui la transmit (la Kabbale) Simon le Juste.

    Antigonus

    Joseph, fils de Joetzer

    Joseph, fils de Johanan de Jerusalem

    Josua fils de Parahiah

    dont un disciple fut un certain Jsus de Nazareth, au temps desMaccabee et non pas celui des chrtiens, et Nithai dArbeles etJuda fils de Tabaiet, Simon fils de Sota et Smia et Absalion.

    Aprs eux, Hillel et Sama, puis Rabban Johanan ben Sdachaiqui forma 5 disciples, Eliaesder (Eliezer) fils dHircan, Josu filsdHanania, Joseph Cohen, Simon fils de Nathanael et Eleasdar filsdArach. De Rabbum qui vcut 120 ans, Rabbi Gamaliel tint saKabbale et de lui, Simon, son fils.

    Aprs lui tous des Thanam et de notre temps (p. 68), lecompte Pic de la Mirandole, qui le premier apprit le nom dekabbale aux Latins.

    P. 69 : Simon dit avoir connu Pic Paris quand il tait chass deson pays et en parle avec loges.

    ONZIME THME : DOCUMENTS POUR LTUDE DE LA KABBALE

    P. 70 Simon dit quil y eut dinnombrables kabbalistes ; cer-tains reurent seulement la tradition orale, dautres la reurent et encrivirent.

    P. 71. Suit une longue numration, biblique et autre, indi-quant les livres perdus : 1 Mac XII, 21 ; Nb XXI ; 14, etc.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    283

  • Il cite aussi les 70 livres dEsdras

    mais, dit le Yetsira de notre pre Abraham, que certainsattribuent M Aquiba .

    Simon indique aussi comme livres de rfrence :

    le Zohar, de R. Simeon ben Jocha ;

    le Bahir ;

    les livres mis jour par Abraham Alaphia ;

    les commentaires de Rambam ;

    les portes de lumire de Joseph Ibn Gikatilla ;

    le jardin de la noix, par Rabi Joseph bar Abraham de Castille,qui est compos de trois volumes, lun sur les mots, le second surles lettres, le troisime sur les points. Reuchlin cite, ce qui prouvequil avait aussi connaissance du Guide des gars : Ainsi la kabbaleest ce fruit dor et divin, entour de fils dargent

    DOUZIME THME : LOPPOSITION TALMUD/KABBALE

    Reuchlin fait le distinguo entre Breschit et Mercaba. Bereschit,sagesse de la nature, Mercaba, sagesse de la divinit, p. 76.

    Lun traite de Olam haze, le monde prsent, monde sensible,lautre de Olam habba, le monde venir, monde intellectuel.Tandis que le talmudiste, reste dans le monde sensible, le kabbalistefait passer dans le monde intellectuel tout acte, tout dessein, travail,attention et toute 1intensit de sa mens.

    Cette opposition, pour J.R., nexclut pas des points de ren-contre entre talmudistes et kabbalistes, encore que les premiers se

    la recherche de la parole perdue

    284

  • limitent la crainte servile tandis que les seconds vont jusqulamour filial.

    suivre la Kabbale on acquiert deux perfections : celle ducorps et celle de la mens qui fait avancer le plus, au moyen de cer-tains symboles, vers les tres suprieurs et les ralits divines.

    Pour les talmudistes, Dieu faonna la forme et la matire parneuf paroles (p. 79) Wayomer lohim (Gn 1, 3 1, 29). Pour leskabbalistes il y a deux mondes, le corporel et lincorporel, le visibleet linvisible, le monde sensible et celui de la mens. Bereschit, com-mence par B qui vaut 2 et confirme lexistence des deux mondes, leciel et la terre, ce qui est au plus haut et ce qui est au plus bas. Lemonde sensible enveloppe lautre comme le blanc entoure le jaunedun uf.

    Dans le second, les neuf sphres sont mues par lEmpyreauquel Mettatron commande, alors que dans le premier, les neufchurs des anges sont mus par Dieu.

    Par la parole novnaire, il y opre toutes les distinctions qui luisont propres (p. 82) ; on nomme tout tour, le feu Seraph, lairChroub, leau Tharsis, la terre Ariel.

    Tout ce qui est en bas est copie de ce qui est en haut ; do deuxparadis : le cleste et le terrestre.

    Lhomme qui pratique la vertu, quand il sera dbarrass dufardeau de son corps tnbreux pourra voir tout le bien que leDieu trs clment, trs grand et trs bon lui montrera.

    Et cest ce quon appelle en Kabbale, comme dans le Talmud,lspaclaria ha me ira, la spculation illuminante la connaissance

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    285

  • intuitive de Dieu, qui nest pas de mme nature que celle appeleIspaclaria sheeinah ha me ira, la contemplation qui nest pas bati-fique, qui nest pas illuminante.

    Tout tant double, il y a deux Ghenne(s) ; pour Gikatilla le lieuqui les comprend sappelle ARKA. On y trouve 7 ralits :

    la Ghenne ;

    les Portes de la Mort ;

    lOmbre de la Mort ;

    le Puits de Perdition ;

    la Fange dImpuret ;

    la Perdition ;

    la Fosse.

    Puis Reuchlin explique la double vie Spirituelle/Corporelle et ladouble mort, Spirituelle/Corporelle.

    De mme que pour lARKA, on trouve galement pour la Jru-salem den haut, 7 ralits :

    la Montagne du Seigneur ;

    le Saint ;

    la Voie Sainte ;

    le Parvis du Sanctuaire ;

    le Palais du Seigneur ;

    la Maison du Seigneur ;

    la Porte du Seigneur.

    la recherche de la parole perdue

    286

  • Simon ajoute : les talmudistes, eux, voient la libration commeune guerre, nous, nous voyons la libration par larrive du Messie,la Voie tant jalonne par 7 permutations vers la vertu de Dieu :

    Vertu de grce (qui est la vertu anglique).

    Vertu gratifie et infuse par elle.

    Vertu du prophte sur qui reposera lEsprit du Seigneur(RUAH).

    Esprit de Sagesse et dIntelligence.

    Esprit de conseil et de force.

    Esprit de Science et de Crainte. (p. 88).

    TREIZIME THME : LES DEUX LOIS

    Aprs avoir cit de nombreuses prophties messianiques (p. 90)(Isae notamment), Reuchlin affirme que la Loi ancienne est decrainte, la Nouvelle de Charit, qui est lAmour droit venu dun curintgre, que le mystre du septime jour est luvre du messie, qui sefait par son nom et commence par UH et par IH77, que cest par lacontemplation et non par lactivit quon se dirige vers le salut.

    QUATORZIME THME : LE NOM DU MESSIE

    Il explique ensuite longuement, le nom du Messie, qui outre leTtragramme, devra aussi inclure SHIN ; par le notarique, on obtientSHEM YHWH NIQRA, cest--dire le nom ttragrammate nomm, carC = 300 = misricorde = Berahamim = avec misricordes.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    287

    77. Tout au long du livre, on trouve des orthographes diffrentes pour certains mots, parexemple IHUH pour YHWH.

  • Le Jugement est en partie Rigueur et en partie Clmence leSauveur a pour nom illustre Clmence, il sera compos de toutesles lettres signifiant la seule misricorde, et rien dautre. Pourslever, suivre les degrs de lchelle de Jacob, il ny a quun seulpasseur, le Messie.

    QUINZIME THME : LES TROIS MONDES

    Il y a trois mondes :

    le premier, en bas, monde sensible, dirig par Mettatron ;

    le deuxime, suprme, monde intelligible, dirig par leMessie ;

    le troisime, surcleste, divin, dirig par Adona.

    Le troisime est compos des cieux et des choses surclestes ;le deuxime, des lments et des choses composes, le premier, parla nature humaine et les individus appels Olam ha katan.

    Lensemble constitu par les 7 demeures terrestres et les7 demeures clestes, forme le monde du ciel et de la terre.

    Le troisime monde est celui de la Dit constitu de ce que lesSraphins ont appel SAINT SAINT SAINT TTRAGRAMMATE.

    Il est HAD, UN.

    a dsigne le principe, et HAD d hh signifie UN, soit, principe delUN, renfermant toutes choses.

    Son manation est lEsprit, le Verbe, la Voix :

    Ruah Dabar Qol

    la recherche de la parole perdue

    288

  • Ces trois qui sont UN ont rapport entre eux comme :

    UN

    UNISSANT

    UNI

    Ce monde est le premier, sans commencement, le dernier, sansterme : cest lEN SOF, infinitude, la chose la plus haute, incompr-hensible et ineffable.

    SEIZIME THME : CONCLUSION DU PREMIER LIVRE

    Dbarrass du poids du monde, le kabbaliste slance dans lasplendeur o il atteint la lueur (lumen) puis la lumire(lux) et par l,sa mens est transporte jusquaux ralits surclestes. Bien qutantencore lhte de sa peau mortelle, il est en compagnie des anges. Lekabbaliste, aid des anges, peut faire des choses admirables (mira-cles), nayant rien de commun avec la magie malfique qui tend tou-jours perdition.

    LLIIVVRREE IIII

    Le second livre met en scne Philolaus-le-jeune et Marrane quidialoguent aprs avoir quitt Simon de faon lui permettre declbrer tranquillement le Sabbat.

    Les deux hommes devisent, louant Simon et la philosophiejuive. Pythagore, seul (p. 104), peut rivaliser avec, dit Philolaus, maisil a reu son enseignement des juifs cest donc lui aussi un kabba-liste. Marrane cite lappui de cette thse, Platon (Time 22-b.) etNumnius : Platon et Pythagore expliqurent en grec tout ce queles brahmanes, les mages, les gyptiens et les Juifs avaientdcouvert.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    289

  • Puis (p. 110), ils rsument leur journe :

    kabbale = rception ;

    le syllogisme est le pire ennemi de la Connaissance divinecest la confusion, cest la tour de Babel. La Connaissance dpendde la mens et non de la raison, qui en raisonnant peut se tromper.

    Cinq voies y conduisent :

    la mens (Nous) ;

    le discours ;

    lopinion ;

    limagination ;

    le sens.

    Seul le discours peut syllogiser.

    Suit un rquisitoire vigoureux contre les sophistes, les discou-reurs, etc., puis une apologie de la foi, sans justification, et une inci-tation ne pas prsenter de raisons justifiant les affirmations(croyances).

    Vient ensuite un nouveau discours sur les trois mondes. Toutest par trois :

    les corps et les grandeurs ;

    ce qui habite et surveille les corps et grandeurs ;

    les origines et principes des habitants et gardiens.

    Citant Aristote, nos deux philosophes demandent : quelle estla chose par laquelle est attribue ltre ?

    la recherche de la parole perdue

    290

  • La rponse mane des pythagoriciens, de Platon, de Socratecest la Ttractys, cest--dire l Ide lIde qui, dans la mensdivine, transmettait, et que la source tait lide exemplaire trans-mise, et que la nature prennelle tait lIde essentielle des chosesreues.

    tout comme la voix est dabord dans celui qui profre, secon-dement dans le son, troisimement dans tout auditeur, la sphresuprieure influe dans le monde intellectuel, ces deux chursinfluant sur les churs infrieurs (p. 125).

    * Dieu

    * * 1er monde

    * * * 2e monde

    * * * * 3e monde

    Dieu est lUN. LUN, partir duquel, au moyen duquel, danslequel et vers lequel toutes choses sont, sont ordonnes, durent sontcontenues sont remplies et retournent

    Linfini, lUN et le nombre sont les premiers principes deschoses, cest--dire la Puissance mme. Or tout est dans la Puis-sance mme qui comprend toutes choses mentales, rationnelles,intelligibles, sensibles, vitales, substantielles adhsibles et adhsives,des choses qui sont mais encore des choses qui ne sont pas encore.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    291

  • LUN est le principe du nombre, 2 est le premier nombre. Lenombre 2 , produit par lUN reste dessence divine et est aussiDieu. Ces trois choses, puisquelles sont principe et premier, nesortent pas de lessence de Dieu, et sont un seul Dieu : une Trinit.

    Si on y ajoute lessence qui se distingue delle, il y aura une qua-ternit formelle qui est linfini, lUN et le nombre 2 . Cest la subs-tance, la perfection et la fin de tout nombre, car 1 + 2 + 3 + 4font 10 et au-del de 10 il ny a rien (p. 129). Pythagore appela ceprincipe des choses du nom de TTRACTYS, du grec ttras, quater-nit et actys le caractre formel du soleil ou le rayon.

    Suit une longue dissertation (p. 140 et sq.) sur Esculape etHercule, en temps que Sauveurs (mais considrs lchelle depetites communauts et non du genre humain) et qui se terminepar : Croyez-moi, tout salut est imparfait que le temps brise. Le seulsalut est celui qui rend le caduc ternel ce qui implique que lesalut ne peut venir que de Dieu.

    la recherche de la parole perdue

    292

  • Lhomme est plac entre le bien et le mal, comme dans le traitinfrieur de lY de Pythagore. Dun ct la raison qui nous montrechaque chose, nous rend bienheureux, de lautre, la course auplaisir des sens qui nous rend misrables thorie qui fut souventillustre par le symbole de lY dans lart roman. Elle sert dintroduc-tion un expos sur Pythagore et ses concepts, notamment lamtempsycose.

    Vient ensuite un panorama des rsurrections cites dans laBible, ancien et nouveau testaments, et une explication desnombres et de la Ttractys.

    Lexpos tourne autour de la dmonstration suivante (p. 176) :de mme que le UN est lorigine du monde mental, ainsi le 2 serapour nous le dbut du monde des corps, qui ne serait point cor-porel, sil ne consistait en ces quatre signes : le point, la ligne, lasurface et lpaisseur, lexemple de la figure cubique qui contientle 1, le 2, le 3 et le 4.

    Le 1, en position fixe cre le point ; la ligne tire dun point un autre se fait de 2 ; la surface nat de 3 lignes, lpaisseur de 4le devant, le derrire, le dessus et le dessous aprs le quinaire, quiest la pyramide quatre angles (il est probable que Reuchlin, ou letraducteur, fasse ici une confusion, et quil veut dire une pyramide base carre, toute la dmonstration qui suit, sinon, ne serait pasvalable) et qui est le principe du monde intelligible, vient le cube, deloctonaire 6 ctes, que nous proposons comme architecte aumonde sensible. Car parmi les principes des choses on ne rappellejamais le septenaire, car il est Vierge et nenfante rien, etc., etc.,thorie complique, difficile suivre.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    293

  • Plus importante est la fin du discours : les symboles primor-diaux ne dsignent que la Matire et la Forme. Pour les unir, il fautun troisime terme. Ce nest ni la Privation, comme le disait Aristote,ni le Mouvement, mais, comme le dirent Socrate et Platon : DIEU !

    Il y a donc trois principes des choses : DIEU lIDE la MATIRE

    Ce que Pythagore nommait : lINFINI le 1 le 2

    Qui se rapportent aux mondes : SURSUPRME INTELLECTUEL SENSIBLE

    Pythagore avait dsign, pour source de linfini, de lunit laforme, et de laltrit, la matire : linfini dans le monde sursuprmeet incomparable, lUN ou lidentit dans le monde intellectuel, et le 2 ou laltrit dans le monde sensible. La matire est en effet laMre de la diffrence . SI lUN est lUnit, 2 est forcment autre , donc la diffrence. Mais Dieu unit Matire et Forme parla Loi impose la nature mme.

    La Loi de nature scelle avec une seule forme, plusieurs matirescomme un notaire, avec leffigie dun anneau, plusieurs cires. Dslors toutes formes scelles dans la nature ne sappellent plus Ides,cest--dire Espces, mais TA EIDE cest--dire formes, commeces empreintes dans la cire, insparables de la matire. Ainsi nousest dcouverte maintenant lorigine de ce monde sensible, queproduit le mariage clbr par la loi de la nature, de la pyramide etdu cube.

    Les bases carres de leurs figures, unies sans interruption, fontle dodcadre, symbole pythagoricien, qui dsigne lunivers mme,compos de matire et de forme, ce dont se souvient justementAlcinous, propos de la doctrine de Platon : Dieu se servit dudodcadre pour lunivers, savoir lorsquil fabriqua le monde. Si

    la recherche de la parole perdue

    294

  • vous superposez en effet un cube octangulaire, une pyramideleve des quatre cts dun triangle quilatral vous avez construitavec art (aujourdhui nous dirions le schma directeur) le principedu dodcadre, o le cube, est dessous, comme la mre, et la pyra-mide dessus

    la forme tient lieu de mle et de pre et la matire tient lieude femelle et de mre, et le troisime tre est leur produit .

    Nous avons l, la Pierre cubique pointe et vraisemblablementtenons-nous son origine ou une des explications qui sest greffe surcet objet.

    Si nous mettons, sur chaque face de notre cube, une pyramidenous aurons en effet un dodcadre, condition toutefois demettre, non pas des triangles quilatraux, comme lindiqueReuchlin, mais des triangles trs lgrement plus plats ; ayantcomme hauteur (pour un ct = 1) 2 et qui donnent, cest indis-pensable, des pyramides dont les cts sont inclins 45, chaquect se situant alors dans le prolongement, sur le mme plan quuntriangle issu dune pyramide difie sur un ct perpendiculaire celui servant de base la premire pyramide.

    Nous navons alors que 12 plans, 12 plans en losange tandisque des triangles quilatraux donneraient 24 plans triangulaires. Ilest fort possible que la faiblesse de langle form par 2 trianglesaccols par larte du cube ait chapp Reuchlin, qui, sil ntaitpas bon gomtre, na pas su dterminer si ce dfaut tait de nature , ou d une construction malhabile. Signalons, pourclore le sujet, que le dodcadre ainsi obtenu nest pas le 5e corpsplatonicien, aux 12 faces pentagonales, mais un solide dapparence

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    295

  • rgulire, qui, sur le plan de la dfinition philosophique, sinscritbien dans la notion de quintessence attribue habituellement audodcadre, puisque celui-ci est vraiment le principe de lunion dela forme et de la matire, et quil est donc le principe de la Crationdu Cosmos.

    Le Livre deux se termine sur un rsum de la doctrine pythago-ricienne et des symboles et allgories quon y trouve et que nousne dvelopperons pas, leur prsence ici ne se justifiant pas vraiment,compte tenu de leur peu dapparentement avec la Kabbale.

    la recherche de la parole perdue

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  • LLIIVVRREE IIIIII

    Tout au dbut (p. 210), Reuchlin fait dire Simon : part letrs peu de chose que, les annes passes, Jean Pic de la Mirandoleet Paul Rici publirent laissant penser peut-tre quil tient pourlgres les connaissances exprimes dans les ouvrages de ces deuxphilosophes. Il reprend nanmoins plusieurs reprises des conclu-sions de Pic, notamment la 33 de la 1re srie quil met dans labouche de Rambam : Toute chose est renferme dans la Loidivine des juifs, soit dans le sens littral, soit allgorique, par lemoyen des modes dexpression, des calculs arithmtiques, lesfigures gumatriques des lettres, traces ou transmues, dans lesconcordances harmoniques tires des formes de caractres rsultantdes conjonctions, des sparations, de leur caractre tordu, de leurpetitesse, de leur grandeur, de leurs couronnes, fermetures, ouver-tures et ordre.

    Puis, de nouveau, il expose la doctrine (sa doctrine conviendraitmieux) de la kabbale.

    DIX-SEPTIME THME : LES CINQUANTE PORTES DELINTELLIGENCE

    Mose nen connut que 49 dit Simon ; Slomon 48.

    Ces 50 portes sont celles de la connaissance des choses, distri-bues en cinq conditions :

    lments ;

    composs dlments ;

    mes ;

    corps clestes ;

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    297

  • incorporels supra-clestes.Chacune peut tre considre de 10 faons ; genres trs gnraux ; genres particuliers ; espces gnrales ; espces trs particulires ; choses indivisibles ; matires ; formes ; diffrences ; proprits ; accidents.

    Simon cite encore Pic (conclusion 68, 2e srie) :

    Qui saura ce quest le dnaire en arithmtique, connatra lanature du premier nombre sphrique, saura le secret des 50 portes

    de lintelligence, du grand jubil,de la 1 000e gnration et ilexplique cette proposition, par lafigure ci-contre, sorte de cerclemagique o le chiffre de droite,moins 5, plus le chiffre de gauchesitu sur le mme diamtre donne5.

    Notons que, dans cet expos,Reuchlin associe sans quivoqueTtragramme et Ttractys.

    298

    la recherche de la parole perdue

  • DIX-HUITIME THME EXPLICATION SUR LES PREMIRES PORTES

    Au dbut, il ny avait que le nom de Dieu et sa Sagesse, cest--dire Dieu, son Nom Ttragramme et sa Sagesse.

    La tradition que nous avons reue comporte ces trois seulesportes, dont la premire, celle de la cration, ne fut pas du toutouverte notre matre MOSE.

    Aprs Dieu, la seconde porte est le monde archtype. Cemonde, (terre) est la troisime porte.

    La matire est 1a 4e porte ; le vide (la privation) la 5e porte,labme (le penchant naturel) la 6e et ainsi, pour chacune desuvres des six jours, les portes suivantes. En effet, les sceaux des4 lments indiquent 4 portes.

    Le pur lment du feu est appel Tnbres.

    Le pur lment de lair est appel Esprit.

    Le pur lment de leau est appel Humidit lmentaire.

    Le pur lment de la lumire est appel Forme substantielle.

    Dans la longue numration qui suit, le ciel visible est la 19e, lestoiles, la 39e lhomme tant la 50e.

    La premire, la plus haute, cest Dieu : personne ne la connat.

    DIX-NEUVIME THME : LES TRENTE-DEUX SENTIERS

    Aprs les 50 portes de lintelligence, viennent les explicationssur les 32 sentiers (de la sagesse).

    Le premier sentier est la premire lumire. Cest la gloire pre-mire que nul ne peut approcher en son essence et sa vrit.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    299

  • Le second sentier est lintelligence sanctifiante, le fondement dela Sagesse ternelle qui est appele Foi.

    Le 3e, lintelligence parfaite, est lintention des principes.

    Le 4e, lintelligence pure, purifie les numrations kabbalistiques,corrige leur figuration, les dispose.

    Le 5e, lintelligence brillante, gloire seconde.

    Le 6e, lintelligence resplendissante qui est assise sur le trne desplendeur, et illumine les luminaires.

    Le 7e, lintelligence directrice, est le trne de gloire.

    Le 8e, lintelligence enracine, union harmonieuse, elle est lepropre de lintelligence mme.

    Le 9e, lintelligence triomphale ou ternelle : le paradis devolupt prpar pour les Saints.

    Le 10e, lintelligence dispositive, adapte la pompe pour lesSaints, afin de les revtir de lEsprit Saint, et cest ce quon appelleTipheret, au niveau des tres suprieurs

    et lnumration se poursuit jusqu la 32e, intelligencenaturelle.

    VINGTIME THME : LE NOM DVELOPP

    22 lettres + 50 portes = 72 anges qui composent le SCHEMHAM PHORASCH (mot sacr quon retrouve en franc-maonnerie, certains grades).

    72 anges, cest--dire 70 pour assister Mose, et 2 prposs aux2 colonnes de nue et de feu.

    la recherche de la parole perdue

    300

  • 70 anges dont Simon donne les noms et indique quils driventtous de Clmence, une des 10 numrations dont il dcrira larbre.

    Aprs avoir expliqu comment trouver les 72 noms partir desversets VAYSA 1~AYABO VALET (Ex 15) Simon rappelle que par leTtragramme on voque ces 72.

    y 10hy + 15why + 21hwhy + 26

    = 72

    ce qui justifie le terme de Nom Dvelopp, ou Explicite.

    VINGT ET UNIME THME : LA PRIRE

    Reuchlin prcise que la prire ne saurait attirer Dieu, mais que,tout comme les marins qui lancent un cble au rivage pour se hleren ayant limpression que cest la terre qui se rapproche, de mmela prire rapproche lhomme de Dieu.

    Sur ce fondement secret reposent tous les sacrements et les ritesdes crmonies.

    Cest ainsi que nous usons de signes, de caractres, de la voix,dhymnes et de cantiques, de churs et de tympanons, de cordes etautres instruments, non pour attendrir Dieu comme une femme nipour capter les anges, mais pour connatre en exaltant Dieu, lapetitesse de notre condition, avouer notre soumission.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    301

  • Suit alors cette description quon croirait sortie dun cahier duRoyal Arch :

    Voil pourquoi nous tendons nos paumes, nous ouvrons nosbras nous ployons nos genoux nous marquons du Thau les cham-branles des portes, avec du sang, regardons le serpent dairain, figu-rons les chrubins et autres images.

    Simon explique aprs cela certains des noms de Dieu :

    IAH, pour ses bienfaits, monde de la clmence ;

    EL, pour sa puissance et sa force ;

    Adona, monde de la svre justice.

    En ajoutant IAH ou EL lun des 72 noms, vous obtiendrez dit-il un nom particulirement remarquable (p. 238), lensembleformant le SCHEM HAM PHORASCH,cest--dire un seul nom quidveloppe le trs saint Ttragramme.

    Suivent alors les 72 noms, vocaliss (parmi lesquels on retrouveMichael, Ariel, Daniel) ; ce qui doit permettre de les invoquer. Ilne semble pas y avoir, dans cette liste, de noms sacrs utiliss enmaonnerie.

    Avec le Ttragramme et les 7278 noms danges une prire com-pose de versets des psaumes, quil serait intressant de pouvoir liredans le texte et comparer avec la traduction habituelle.

    la recherche de la parole perdue

    302

    78. P. 271. J.R. rappelle que le nom de maccabee MKBY vaut 72 et qu'il est le symbolemmorable du Nom de 72 lettres.(Maccabee = Mi Kamokha Ba'elim I (Adonal) qui estcomme toi parmi les puissants, Seigneur).

  • VINGT-DEUXIME THME : LES SEPHIROT

    Simon numre les 10 sephirot :

    Keter Couronne

    Hokma Sagesse

    Bina Prudence ou Intelligence

    Hesd Clmence ou Bont

    Gboura Gravit ou Svrit

    Tipheret Ornement

    Nezah Triomphe

    Hod Confession de louanges

    Ysod Fondement

    Malkut Royaume

    Au-dessus de Keter, il place EN SOF, infinitude et cestlAbme .

    Suit une spculation trs proche, elle aussi, du style des textesdu Royal Arch, traitant du Pre, du Fils et de lEsprit. Vous trou-verez ainsi cette lettre, cest--dire Beith qui fait toutes choses. Cestla raison pour laquelle Aleph reoit cette mme lettre en temps quela plus proche et particulirement fconde pour se lassocier, et ilest appel AB, pre de toute gnration et production. Il congdieensuite le Beith dans luniversalit des tres, dsirant atteindre sapropre fin partir de linfini AIN. Aussi en sassociant la lettre finaleNui n Beith engendre BEN, le Fils, qui est la premire productiondans la Dit, et le principe de laltrit aussi est-il appel Resit,principe, quoique ce soit la seconde manation partir de linfini

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    303

  • Reste, en troisime lieu le milieu entre Aleph et Nun, qui estYod, symbole du saint nom YAH. Si vous combinez les deux carac-tres de YAH alternativement au nom BEN, vous aurez Binah, intel-ligence, prudence ou providence, cest--dire la troisimenumration in divinis, quoi est attribu Adona, lEsprit, lme, leVu, le Mystre de la foi ces trois numrations suprieures osige le Saint, Saint, Saint Seigneur Sabaoth.

    Pour terminer, Simon dtaille les attributs des 7 sephirot inf-rieures (p. 250).

    VINGT-TROISIME THME : LA MDITATION

    Simon esquisse une mthode pratique :

    Bienheureux 1homme qui mdite la loi jour et nuit (Ps I, 2) (le talmud dit : celui qui tudie la Torah fait mieux que celui quiprie dans la Synagogue).

    Cest cette mditation (p. 252) qui fut transmise Mose, aprsle don de la loi dans le feu, aprs queussent t brises et rparesles tables de pierre.

    Mose ne rvla pas au peuple lart dordonner, de changer leslettres et interprter dlectablement les saintes critures. Cet art, ille transmit de bouche oreille Josu, aux 70 lus ; cest deux quele reut llite et cest du mot rception qu t appele laKabbale.

    VINGT-QUATRIME THME : LE JARDIN (GINNAT)

    Le mot jardin (en hbreu GNT) tng est expliqu commetant form de :

    G = Gymatteria ; N = Notarikon ; T = Temura.

    la recherche de la parole perdue

    304

  • La premire (partie des recherches kabbalistiques) se fait par lasupputation des nombres quon appelle Gymateria, cest--direGOMTRIE : cest comme la mesure numrique des caractres ter-restres. Elle relve cependant de cette arithmtique, qui en raisonde sa simplicit abstraite ne dpend pas des sens, et ainsi nest pasassujettie mme lartifice grossier des novices.

    La premire partie a donc t appele Gomtrie, pluttquArithmtique, quoique, en ralit, elles soient une seule etmme chose en cet Art.

    Dans le dveloppement propre au Notarikon (p. 270), Simonexplique que daucuns taient convenus de symboliser par la lettreYod cause de sa figure de point indivisible lineffable Ttra-gramme tant ainsi les kabbalistes ont coutume de marquer PARTROIS POINTS ce mme nom, cause des trois Elionot, les trois plushautes des 10 sephirot.

    Il est difficile de ne pas voir, dans ces thmes, lorigine de lasignification de la lettre G et de lutilisation des trois points maon-niques.

    VINGT-CINQUIME THME : LES QUATRE MONDES

    Simon donne des explications concernant les 4 mondes :

    De Aleph Yod sont signifis les ordres ou les churs desanges que les philosophes appellent intelligences spares. Cettedemeure est appele monde des anges : Olam ha malakim. DeCaph Zade, sont dsigns les ordres des cieux. Cest le monde desorbes ou des sphres : Olam ha Galgalim.

    De Zade Tau interviennent les quatre lments, avec leursformes, et ensemble tous les mixtes, tant vivants que non vivants :

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    305

  • cest le monde des lments : Olam ha Yesodot. En lui estlhomme appel petit monde : Olam ha Qatan.

    En fait, il sagit plutt dune combinaison de trois mondes plusun (3 + 1) qui nest pas aussi claire que la thorie des quatremondes que nous connaissons, et qui a t formule pour la pre-mire fois par Rici, de faon prcise (vers 1521), puis par Cordo-vere et reprise ensuite par Luria, et qui donne :

    Olam ha Atsiluth Monde de lmanation

    Olam ha Berah Monde de cration

    Olam ha Yetsira Monde de la formation

    Olam ha assiyah Monde de la forme (de laction)

    VINGT-SIXIME TFME INTERPRTATION DU SENS DES LETTRES

    Reuchlin donne les lettres normales et les lettres finales :

    a Symbole des choses les plus hautes, par exemple, les Haiotha qodes, premier niveau aprs Dieu.

    b Le deuxime degr des anges, partir de Dieu : Ophanim. g Les anges appels Aralim (grands, forts et robustes) troi-

    sime niveau.

    d Quatrime manation : Hasmalim. h Cinquime manation : Sraphim. w Sixime manation : Malachim (anges). z Septime manation : sceau des esprits bienheureux sup-

    rieurs : loim, dieux.

    j Huitime manation : Bn loim ; fils des dieux.

    la recherche de la parole perdue

    306

  • f Neuvime manation : chrubins. y Dixime manation : Issim ; nobles et patriciens. L se

    termine le monde anglique.

    k Le premier mobile partir de El Saday, qui est lange Met-tatron, intellect agent du monde sensible.

    Cercle des toiles fixes.

    l Premire sphre des plantes : Saturne = Sabbata. m Jupiter, que nous appelons Zadeq. Sphre de Mars : Madim. n Soleil = Semes. Vnus = Noga.

    s Mercure = Cocab. [ Lune = Iareah. p Lme intellectuelle, particulire et universelle. Les esprits animaux.

    x La matire des cieux et les lments. Forme des lments, feu, air eau terre.

    q Symbole des choses inanimes. d Symbole des vgtaux. c Symbole des choses qui ont des sens : reptiles, btes, pois-

    sons, oiseaux.

    t Symbole de lhomme.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    307

  • Simon explique que de nombreux sens sont cachs dans lal-phabet ; il donne une autre dfinition tablie par Rabi Jacob Cohenavec les lettres normales (p. 282) :

    air ;

    vie ;

    paix sagesse vue ;

    oue ;

    odorat conversation gavage ;

    couche ;

    richesse ;

    travail ;

    eaux ;

    passage esprit/courroux ;

    rire ;

    semence ;

    soupon ;

    torpeur ;

    grce ;

    puissance.

    VINGT-SEPTIME THME : LE NOM DU MESSIE

    Pour terminer, aprs un long expos sur les trois systmes deGNT, Simon explique que le nom de JSUS, YHSWH, est le SaintTtragramme rendu enfin prononable, par ladjonction du SHIN(misricorde) en son sein, et que lui seul peut tout.

    la recherche de la parole perdue

    308

  • Il ajoute (p. 308) que le Zelem, la croix, et le Ez, le bois, sont devaleur identique, et que lon peut (dans les critures) passer de lun lautre aisment.

    En fait, on a un peu limpression que ce final chrtien estune sorte de rattrapage destin faire passer louvrage aux yeux dupape.

    Sil fallait rsumer en quelques lignes la doctrine de Reuchlin,nous dirions que :

    sa kabbale est plus intellectuelle que mystique ;

    elle est trs fortement teinte de pythagorisme et de plato-nisme ;

    elle met laccent sur tout ce qui peut apparatre comme prfi-guration ou explication du christianisme, mais la conviction quonen dgage est nanmoins quil sagit dune doctrine kabbaliste des-prit judaque encore que dviationniste par certains cts.

    La correspondance entre certains des thmes de Pic et deReuchlin et ceux dvelopps par la Maonnerie des hauts grades estflagrante et mritait dtre mentionne.

    Rappelons encore pour terminer que, par rapport la Kabbalejuive, dont la grande rigueur appelle des chercheurs toujours trsexpriments, les spculations des kabbalistes chrtiens , cellesde Reuchlin en particulier, sont souvent la limite de linterprta-tion sollicite des textes et thories dorigines.

    Mais quelle extraordinaire moisson.

    Annexe 5 (Johann Reuchlin De Arte Cabalistica)

    309

  • la recherche de la parole perdue

    Sceau du roi de Jrusalem

  • BIBLIOGRAPHIE

    Bibliographie rduite quelques ouvrages ayant relation avec lesujet de ce livre.

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    Le symbolisme du temple chrtien Trdaniel, Paris, 1983

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    Omlie sur la gense, Cerf, Paris, 2003SKA, Introduction la lecture du Pentateuque, Lessius, Bruxelles,2000STEMBERGER, La symbolique du bien & du mal selon Jean, Seuil,Paris, 1970TEILHARD DE CHARDIN, La vision du pass, Seuil, Paris, 1957

    Le milieu divin, Seuil, Paris, 1957VIGOUROUX, Dictionnaire de la Bible, 10 volumes, Letouzey, Paris,1928

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    la recherche de la parole perdue

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    MMaaoonnnneerriieeDSAGULIER-GUILLY, Les pierres de la Franc-Maonnerie, Dervy,Paris, 1995GUNON, Aperu sur linitiation, d. Traditionnelles, Paris, 1946

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    KERVELLA, la Maonnerie cossaise dans la France de lAncienRgime, Rocher, Paris, 1999LE FORESTIER, Maonnerie occultiste & Templire au XVIIIe sicle,Aubier Montaigne, Paris, 1975

    La Franc-Maonnerie occultiste au XIIIe sicle & lOrdre deslus Cons, Table Dmeraude, Paris, 1987

    LHOMME, MAISONDIEU et TOMASO, Dictionnaire Thmatiqueillustr de la Franc-Maonnerie, Dervy, Paris, 2001

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    Bibliographie

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    Commento, Lge dhomme, Paris, 1989REUCHLIN, De arte cabalistica, Aubier Montaigne, Paris, 1973SAFRAN, La Kabbale, Payot, Paris, 1972SCHAYA, Lhomme et labsolu selon la Kabbale, Dervy, Paris, 1977

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  • SCHOLEM, Les grands courants de la mystique juive, Payot, Paris,1977

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    Bibliographie

    315

  • I. PRSENTATION ...................................................Linitiation maonnique est-elle un mythe ? ..........Le greffon mystique ...............................................

    II. APPROCHE DE LA BIBLE .................................La Bible ..................................................................La langue dorigine .................................................Les auteurs de la Bible ...........................................La relecture du Pentateuque ..................................Les redites ..............................................................Le style narratif .......................................................Linterprtation ......................................................Le Talmud .............................................................Josias ......................................................................

    III. LES OLD CHARGES ET LA LGENDE DUMTIER ......................................................................

    Le patchwork intellectuel .......................................Le mtier ................................................................La tentation rvisionniste .......................................La troisime voie ....................................................La Royal Society .....................................................

    TABLE DES MATIRES

    78

    1217192021242831324850

    575864808289

  • IV. LA PAROLE PERDUE ........................................Les sources bibliques .............................................La parole innominable ...........................................Les grandes tapes ..................................................Sagesse, Force et Beaut ........................................Le Grand lu .........................................................Le Temple des Matres cossais de Saint-Andr..

    Le Temple dtruit ..............................................Le Temple reconstruit .......................................

    La parole perdue et le feu sacr perdu ...............La dcouverte de la parole larche royale.............................................................Le triple Tau ......................................................Interprtations chrtiennes ................................Interprtations hbraques .................................Significations mystiques .....................................

    V. LE LOGOS OU LA PAROLE ? ...........................Les premiers versets ...............................................Le concept de Logos ..............................................Lglise ...................................................................

    Le problme ......................................................Le Logos dans saint Jean ....................................Philon et saint Jean .............................................Origine de la notion et du nom de Logos ..........Le Logos dans les Pres de lglise ....................Le Logos et ses antcdents ...............................Le Logos personnage dun rcit .........................De la Sagesse la Parole ....................................

    9598

    106119119136138142149150

    162163167168170175178180183184184188190194195200205

  • VI. QUELLE PAROLE ? ..........................................Le dveloppement de la spiritualit .......................

    VII. DE LA VERTU LA GRCE .........................

    ANNEXES ..................................................................1. Annexe I .............................................................2. La Kabbale .........................................................3. De la Kabbale juive la Kabbale chrtienne ......4. Pic de la Mirandole ...........................................5. Johann Reuchlin ...................................................Bibliographie ............................................................

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