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Mais aujourd'hui, la multiplication des terrains abritant des faisans communs amène une diversité de situations : populations en forte progression, en baisse ou stables, parfois sur des milieux semblables. Les causes et l’ampleur de ces fluctuations sont parfois mal connues : pertes hivernales ou estivales plus ou moins importantes, vieillissement des populations amenant une faible reproduction, dispersion, densité- dépendance, capacité d’accueil, maladies, prédation. C’est pourquoi une étude basée sur un suivi par radiopistage de faisans sauvages a été entreprise entre 2013 et 2016 en collaboration entre l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et les fédérations départementales des chasseurs de l’Eure, de l’Eure-et-Loir et de l’Oise. Les points forts de ces travaux vous sont présentés dans ce document. ACTUALISER LES CONNAISSANCES POUR REPONDRE AUX ATTENTES DES GESTIONNAIRES Depuis le milieu des années 1970, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et les Fédérations Départementales de Chasseurs mènent des études sur le faisan, avec notamment une investigation poussée sur un terrain du département d’Eure-et-Loir abritant à l’époque une population naturelle. Cette étude a permis d’acquérir un socle de connaissances sur le fonctionnement d’une population sauvage. Par la suite, à l’initiative de ces organismes, de nombreux essais de repeuplement ont été entrepris avec succès un peu partout en France conduisant au développement de populations sauvages. Faisan commun Suivi de faisans sauvages par radiopistage : mieux connaître pour mieux gérer

Faisan commun - fdc60.fr€¦ · Un faisan sur deux survit dans l'année La prédation : première cause de mortalité Des carnivores très actifs Victime d'une faucheuse •Une ponte

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Page 1: Faisan commun - fdc60.fr€¦ · Un faisan sur deux survit dans l'année La prédation : première cause de mortalité Des carnivores très actifs Victime d'une faucheuse •Une ponte

Mais aujourd'hui, la multiplication des terrains abritant desfaisans communs amène une diversité de situations :populations en forte progression, en baisse ou stables,parfois sur des milieux semblables. Les causes etl’ampleur de ces fluctuations sont parfois malconnues : pertes hivernales ou estivales plusou moins importantes, vieillissement despopulations amenant une faiblereproduction, dispersion, densité-dépendance, capacité d’accueil, maladies,prédation.

C’est pourquoi une étude basée sur un suivi parradiopistage de faisans sauvages a été entreprise entre 2013 et2016 en collaboration entre l’Office national de la chasse et de la faunesauvage et les fédérations départementales des chasseurs de l’Eure, de l’Eure-et-Loir et de l’Oise.

Les points forts de ces travaux vous sont présentés dans ce document.

ACTUALISER LES CONNAISSANCES POUR REPONDREAUX ATTENTES DES GESTIONNAIRES

Depuis le milieu des années 1970, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et lesFédérations Départementales de Chasseurs mènent des études sur le faisan, avec notammentune investigation poussée sur un terrain du département d’Eure-et-Loir abritant à l’époque unepopulation naturelle. Cette étude a permis d’acquérir un socle de connaissances sur lefonctionnement d’une population sauvage. Par la suite, à l’initiative de ces organismes, denombreux essais de repeuplement ont été entrepris avec succès un peu partout en Franceconduisant au développement de populations sauvages.

Faisan commun

Suivi de faisans sauvages par radiopistage :mieux connaître pour mieux gérer

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Une étude d'envergure• Un suivi sur 3 ans pour mesurer notamment la survie et les causes de mortalité

des faisans, l’utilisation du milieu, les déplacements, la reproduction et les causesd’échec de nids.• Des études sur 7 terrains dans trois départements : l’Eure-et-Loir, l’Eure et l’Oisesur une superficie totale de 5000 hectares environ composée en moyenne de 86%de cultures, 10% de bois et 4% de milieux divers.• 250 faisans sauvages, 70% de poules et 30% de coqs, ont été capturés dans leur

milieu puis relâchés sur place et suivis par radiopistage tout au long de l’année.Des faisans ont même pu être suivis pendant trois saisons de reproduction consécutives.

• Un taux de survie annuelle de 55% en moyenne avec de faibles variations (de 50à 57% sur trois années).• Une survie annuelle variable selon le département (44% dans l’Eure, 53% dansl’Oise, et 61% en Eure-et-Loir).• Une survie annuelle similaire entre coqs et poules (57% et 54%), mais différenteselon la saison : les coqs survivant mieux que les poules au printemps et en été,et moins bien en automne-hiver.

Survie

Reproduction

• La prédation principalement par des carnivores représente 61% des mortalitésdevant les accidents (16%), puis la chasse (14%), et enfin la maladie et lesintoxications (9%).• Son impact est plus important sur les poules en été tandis qu’il est plus fort pourles coqs en hiver.• La mortalité accidentelle due à la route et au machinisme agricole est plusfréquente en été qu’en hiver.

Un faisan sur deux survit dans l'année

La prédation : première cause de mortalité

Des carnivores très actifs

Victime d'une faucheuse

• Une ponte sur deux éclot (48%). Le succès des nids de première ponte est inférieurà celui des pontes de remplacement (44% et 56%).• Les causes connues d’échec sont attribuées environ deux fois sur trois à de laprédation (65%).• La taille des pontes est de 9,4 œufs en moyenne, 10 œufs pour les premièrespontes et 8,5 œufs pour les pontes de remplacement appelées aussi recoquetage.• L’amplitude de l’ensemble des pontes incubées a varié de 3 à 23 œufs et on a puobserver 5 nids de troisième ponte.

Seulement une ponte sur deux réussit

Un poussin éclos pour deux œufs pondus• Sur l’ensemble des pontes, qu’elles aient ou non abouti, le ratio est de 2 œufspondus pour 1 poussin éclos.• Le nombre de poussins éclos par poule présente au printemps est de 4 environet de 5,8 par poule présente en été.• Des observations confirment qu’une couvée de poussins peut être anéantie enune ou deux journées par très mauvais temps alors que d’autres ne perdentaucun jeune si les conditions sont favorables.• Les poules âgées d’au moins trois ans continuent à se reproduire sans faiblir.

chevauchementdes zones dereproductionet d'hivernage

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Domaines vitaux et déplacementsDes découvertes : du faisan casanier au faisan «migrateur»

Des carnivores très actifs (© P. Mayot)

L'utilisation du milieuDes confirmations : le faisan répond bien à l'aménagement du territoire

• Sur une année, les faisans ont évolué en moyenne sur 45 hectares avec des domaines vitaux de 52 hectares pour les poules et 32hectares pour les coqs.• La surface de ces domaines est très variable de quelques hectares à plus d’une centaine !• Les faisanes peuvent se déplacer de plus de deux kilomètres entre le lieu de refuge hivernal - le plus souvent un bois - et la zonede nidification - le plus souvent une zone ouverte cultivée ou herbacée - avec parfois un retour au point de départ à la fin del’élevage des jeunes. Cette « migration » peut se répéter sur plusieurs années et elle est effectuée le plus souvent en une oudeux journées.• Un peu plus des trois-quarts des déplacements vers les sites de reproduction ont lieu entre le début du mois de mars et mi-avril.

• En automne–hiver, les faisans affichent globalement une nette préférence pour lesbosquets, les haies, les cultures à gibier et les milieux non cultivés.• Les cultures sont fréquentées tout au long de l’année, mais en-dessous de leurreprésentation dans le milieu.

Les sites de nidification : une préférence pour les milieux herbagés et les friches• Les sites utilisés pour l’installation des nids

sont variés. On en distingue au moins 20différents avec une préférence pour lesherbages et les mélanges de fétuque-dactyle,mais aussi les bandes herbeuses et les friches.

zone dereproduction

zoned'hivernage

chevauchementdes zones dereproductionet d'hivernage

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A l'encontre des idées reçues• Les « vieilles » poules, suivies pendant trois saisons de reproduction se sont reproduites

normalement.• Les bois, les bosquets et les haies sont des refuges hivernaux privilégiés mais ne sont pas

vraiment recherchés pour l’installation des nids.• Comme les perdrix, les faisanes peuvent nidifier dans de grandes parcelles de céréales

à paille.• Globalement la mortalité en automne et en hiver n’est pas supérieure à la période

printanière et estivale.

• Les déplacements des faisans sauvages ne se font pas au hasard comme l’attestenotamment la fidélité interannuelle au site de reproduction et d’installation du nid.

Juillet 2017

Etude régionale Faisan• Chef de projet : Pierre Mayot (ONCFS)• Suivi sur le terrain

- ONCFS : Candice Barjat, Pierrick Ferret, Laure Lecardonnel, Pierre Mayot- FDC 27 : Jean Barbier, Julien Baudoin, Sylvain Bignon, Mathieu Lottin, Quentin Noyeau- FDC 28 : Valentin Baron, Julie David, Eric Mangin- FDC 60 : Nicolas Bestel, Maxime Bestel, Marion Delamarre, Kevin Le Tohic, Laurent Sautereau

Brochure- conception : P. Mayot (ONCFS)- réalisation : E. Bro (ONCFS)Crédits photosP. Mayot, services techniques FDC 27 et 60