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HAL Id: tel-02899528 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02899528 Submitted on 15 Jul 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Influences des matières organiques sur les propriétés physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage en vue d’une valorisation dans les travaux publics Fawzi Hamouche To cite this version: Fawzi Hamouche. Influences des matières organiques sur les propriétés physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage en vue d’une valorisation dans les travaux publics. Génie civil. Ecole nationale supérieure Mines-Télécom Lille Douai, 2018. Français. NNT: 2018MTLD0002. tel- 02899528

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HAL Id: tel-02899528https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02899528

Submitted on 15 Jul 2020

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Influences des matières organiques sur les propriétésphysiques et le comportement mécanique des sédimentsde dragage en vue d’une valorisation dans les travaux

publicsFawzi Hamouche

To cite this version:Fawzi Hamouche. Influences des matières organiques sur les propriétés physiques et le comportementmécanique des sédiments de dragage en vue d’une valorisation dans les travaux publics. Génie civil.Ecole nationale supérieure Mines-Télécom Lille Douai, 2018. Français. �NNT : 2018MTLD0002�. �tel-02899528�

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N° d’ordre :

IMT LILLE DOUAI

UNIVERSITE DE LILLE

THÈSE

présentée en vue d’obtenir le grade de

DOCTEUR en

Discipline : Génie Civil & Environnemental

par

Fawzi HAMOUCHE

DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE LILLE DÉLIVRÉ PAR IMT LILLE DOUAI

Titre de la thèse : « Influences des matières organiques sur les propriétés physiques et le comportement

mécanique des sédiments de dragage en vue d’une valorisation dans les travaux publics »

Soutenue le 22/11/2018 devant le jury d’examen :

Présidente : Nadia SAIYOURI, Professeur, Université de Bordeaux. Rapporteur : Ouali AMIRI, Professeur, Université de Nantes. Rapporteur : Damien RANGEARD, Maitre de conférence HDR, INSA de Rennes. Membre : Nor-Edine ABRIAK, Professeur, IMT Lille Douai. Membre : Vincent PICANDET, Maitre de conférence HDR, Université de Bretagne Sud. Directeur de thèse : Rachid ZENTAR, Professeur, IMT Lille Douai.

Laboratoire d’accueil : Département Génie Civil & Environnemental de IMT Lille Douai.

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3

« Dans vingt ans, tu seras plus

déçu par les choses que tu n’auras pas faites que par celles que tu auras accomplies. Alors, largues les amarres, sors du port, attrape les alizés par les voiles. Explore. Rêve. Découvre. »

Mark Twain.

Maktub, Paolo Coelho (1994).

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4

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5

REMERCIEMENTS

J’exprime ma gratitude à mon directeur et encadrant de thèse, Professeur Rachid ZENTAR

pour la confiance qu’il m’a accordée, de m’avoir encadré et conseillé tout au long de ces années

et surtout pour son investissement permanent et ses encouragements très précieux.

Je remercie Monsieur Alain-Louis SCHMITT, Directeur de l’IMT Lille Douai et Chef du

département Génie Civil et Environnemental, pour m’avoir accueilli dans son laboratoire et mis

à ma disposition les moyens techniques et financiers pour effectuer ce travail.

Je remercie également la Région Hauts-de-France pour son soutien financier.

Je tiens à remercier Nadia SAIYOURI, Professeur à l’Université de Bordeaux, de m’avoir

fait l’honneur de présider le jury de ma thèse. Il me tarde de remercier vivement les Professeurs

Ouali AMIRI et Damien RANGEARD de m’avoir fait l’honneur d’être les rapporteurs de ma

thèse, pour leurs expertises et l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail. Merci également aux

Professeurs Nor-Edine ABRIAK et Vincent PICANDET d’avoir acceptés de prendre part au

jury afin d’évaluer mon travail.

Je remercie toute l’équipe du département Génie Civil et Environnemental de l’IMT Lille

Douai, professeurs, enseignants-chercheurs, doctorants, techniciens pour m’avoir aidé, épaulé,

écouté et conseillé tout au long de ces années. Merci tout particulier au Professeur Mahfoud

BENZERZOUR, Monsieur Frédéric BECQUART, Madame Carole DELCHAMBRE,

Mokrane, Ilyas, Amine, Walid et Océane pour leurs conseils et leurs encouragements.

Un merci, aussi distingué que la concernée, s’adresse à ma future épouse, Lillia, pour son

soutien attentif au quotidien durant toutes ces longues années.

Je remercie bien évidemment mes parents d’avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui

et pour leur soutien malgré la distance. Un grand merci à mon oncle Mourad, mes frères Fouad,

Fares, ma sœur Chahrazed et mon ami d’enfance Ryadh pour leurs soutiens et leurs

encouragements.

J’exprime ma reconnaissance envers toutes les personnes qui ont, de près ou de loin,

contribué à la réalisation de ce travail.

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7

TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................... 5

TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................................... 7

LISTE DES FIGURES .......................................................................................................................... 12

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... 15

INTRODUCTION GÉNÉRALE ........................................................................................................... 17

CHAPITRE I : Synthèse Bibliographique ..................................................................... 21

1. Introduction ................................................................................................................................... 23

2. Notions sur les sédiments de dragage ............................................................................................ 24

2.1. Définition : ............................................................................................................................ 24

2.2. Origines et nature : ................................................................................................................ 24

2.2.1. Les sédiments fluviaux : ................................................................................................ 25

2.2.2. Les sédiments marins : .................................................................................................. 25

2.3. Composition : ........................................................................................................................ 26

2.3.1. La phase minérale : ........................................................................................................ 27

2.3.2. La phase liquide :........................................................................................................... 28

2.3.3. Les polluants : ............................................................................................................... 29

2.3.4. La phase organique : ...................................................................................................... 31

2.4. Réglementation relative aux sédiments : ............................................................................... 32

2.4.1. Réglementation au niveau international : ...................................................................... 32

2.4.2. Réglementation au niveau national : ............................................................................. 33

2.4.3. Réglementation aux USA : ............................................................................................ 35

2.4.4. Réglementation canadienne : ......................................................................................... 36

2.4.5. Réglementation allemande : .......................................................................................... 36

2.5. Voies de valorisation des sédiments dans le génie civil : ...................................................... 37

2.5.1. Valorisation des sédiments en technique routière : ....................................................... 38

3. Les matières organiques dans les sédiments : ............................................................................... 39

3.1. Définition : ............................................................................................................................ 40

3.2. Origines des matières organiques : ........................................................................................ 41

3.2.1. Origine naturelle : .......................................................................................................... 41

3.2.2. Origines anthropiques :.................................................................................................. 41

3.3. Milieu d’évolution des matières organiques :........................................................................ 43

3.3.1. Dans les réservoirs terrestres : ....................................................................................... 43

3.3.2. Dans les milieux fluviaux et marins : ............................................................................ 43

3.4. Cycles d’évolution des matières organiques : ....................................................................... 43

3.4.1. Minéralisation : .............................................................................................................. 44

Page 9: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

8

3.4.2. Humification : ................................................................................................................ 44

3.5. Principales phases d’évolution des matières organiques : ..................................................... 45

3.5.1. Les matières organiques vivantes : ................................................................................ 45

3.5.2. Les matières organiques fraiches : ................................................................................ 46

3.5.3. Les matières organiques transitoires (labiles) : ............................................................. 46

3.5.4. Les matières organiques stables : .................................................................................. 46

4. Méthodes de caractérisation des matières organiques : ................................................................. 48

4.1. Méthodes thermiques : .......................................................................................................... 48

4.1.1. Détermination de la teneur pondérale des MO par calcination (XP P94-047) : ............ 48

4.1.2. Détermination de la perte au feu des boues et des sédiments (NF EN 15169) : ............ 49

4.1.3. Détermination de la teneur en MO par perte au feu des sols organiques : .................... 49

4.1.4. Détermination de la teneur en COT par combustion sèche (NF EN 15936) : ............... 50

4.1.5. Dosage en COT après combustion sèche (NF ISO 10694) : ......................................... 50

4.2. Méthodes chimiques : ............................................................................................................ 51

4.2.1. Méthode de détermination de la teneur en MO (NF P94-055) : .................................... 51

4.2.2. Dosage du COT dans les déchets, les boues et les sédiments (NF EN 13137) : ........... 51

4.2.3. Oxydation chimique des MO avec l’eau oxygénée (NBN 589-207-3) ......................... 52

4.2.4. Détermination qualitative de la teneur en acide fulvique (NF EN 1744-1+A1) :.......... 53

4.2.5. Dosage du carbone organique par oxydation sulfochromique (NF ISO 14235) : ......... 53

4.2.6. Méthode Walkley-Black : .............................................................................................. 54

5. Effets des matières organiques sur les propriétés des sols : .......................................................... 54

5.1. Choix des matériaux des études : .......................................................................................... 54

5.1.1. Matériaux ayant une teneur en MO naturelle : .............................................................. 55

5.1.2. Matériaux ayant une teneur en MO reconstituée : ......................................................... 55

5.2. Effet des matières organiques sur les propriétés physiques des sols : ................................... 57

5.3. Effets des matières organiques sur les performances mécaniques des sols : ......................... 59

5.3.1. Paramètres de compactage et de portance : ................................................................... 60

5.3.2. Paramètres de compressibilité : ..................................................................................... 61

5.3.3. Résistance au cisaillement : ........................................................................................... 62

6. Systèmes de classification des matériaux : .................................................................................... 64

6.1. Le système de classification aux Etats-Unis : ....................................................................... 64

6.1.1. Le système de classification AASHTO : ....................................................................... 64

6.1.2. Le système de classification USCS : ............................................................................. 65

6.2. Le système de classification Internationale (ESCS) : ............................................................ 67

6.3. Le système de classification Français selon le Guide de terrassement routier (GTR) : ........ 68

7. Conclusions du chapitre : .............................................................................................................. 70

CHAPITRE II : Démarche, Matériaux de l’Etude et Caractérisations ......... 73

1. Introduction : ................................................................................................................................. 75

2. Démarche scientifique de l’étude : ................................................................................................ 75

Page 10: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

9

3. Pré-étude pour le choix des matériaux : ........................................................................................ 77

3.1. Méthodes d’élimination des MO : ......................................................................................... 78

3.1.1. Oxydation des MO à l’eau oxygénée : .......................................................................... 78

3.1.2. Séparation physique (Méthode du tri) : ......................................................................... 86

3.2. Méthode d’amendement organique : ..................................................................................... 88

3.2.1. Stratégie de création des mélanges : .............................................................................. 88

4. Matériaux de l’étude : .................................................................................................................... 90

4.1. Le sédiment marin : ............................................................................................................... 91

4.2. Le Compost industriel : ......................................................................................................... 92

4.3. Le déchet minéral (Argiles Silteuses Calcaires (ASCal)) : ................................................... 94

5. Caractérisation des matériaux de l’étude : ..................................................................................... 94

5.1. Caractérisation physique : ..................................................................................................... 94

5.1.1. Teneur en eau : .............................................................................................................. 95

5.1.2. Analyse granulométrique : ............................................................................................ 95

5.1.3. Masse volumique des particules solides : ...................................................................... 98

5.1.4. Détermination de la teneur en MO : .............................................................................. 99

5.1.5. Valeur au bleu de méthylène (VBS) : .......................................................................... 100

5.1.6. Limites d’Atterberg : ................................................................................................... 101

5.1.7. Surface spécifique (Méthode BET) : ........................................................................... 104

5.2. Caractérisation chimique : ................................................................................................... 105

5.2.1. Détermination du pH : ................................................................................................. 105

5.2.2. Détermination de la conductivité électrique : .............................................................. 105

5.3. Analyse minéralogique : ...................................................................................................... 106

5.3.1. Spectrométrie de fluorescence des rayons X : ............................................................. 106

5.3.2. Diffraction aux rayons X : ........................................................................................... 107

5.4. Caractérisation environnementale : ..................................................................................... 108

5.5. Comportement mécanique : ................................................................................................. 109

5.5.1. Caractérisation de compactage et de portance : ........................................................... 109

5.5.2. Compressibilité et résistance au cisaillement : ............................................................ 112

5.6. Classification des matériaux de l’étude : ............................................................................. 120

6. Conclusions du chapitre : ............................................................................................................ 122

CHAPITRE III : Méthodes de Caractérisation des MO ...................................... 125

1. Introduction : ............................................................................................................................... 127

2. Bilan des essais de caractérisation des MO : ............................................................................... 127

2.1. Quantification de la teneur en MO par méthodes thermiques : ........................................... 128

2.1.1. Détermination de la teneur pondérale des MO par calcination : ................................. 128

2.1.2. Détermination de la perte au feu des déchets, des boues et des sédiments : ............... 130

2.1.3. Détermination de la teneur en COT par combustion sèche (NF ISO 10694) : ............ 134

2.2. Quantification de la teneur en MO par méthodes chimiques : ............................................ 137

Page 11: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

10

2.2.1. Méthode de détermination de la teneur en MO (NF P94-055) : .................................. 137

2.2.2. Détermination du COT par oxydation sulfochromique (NF ISO 14235) : .................. 139

2.2.3. Détermination de l’azote et le rapport C/N (Méthode interne LDM) : ........................ 140

2.2.4. Oxydation chimique des MO avec l’eau oxygénée (NBN 589-207-3) : ..................... 141

2.2.5. Méthode de Walkley-Black : ....................................................................................... 142

2.2.6. Détermination de la teneur en acide fulvique (NF EN 1744-1+A1) : ......................... 143

2.2.7. Détermination de la teneur en acides fulviques et acides humiques : ......................... 145

3. Synthèse générale : ...................................................................................................................... 146

4. Conclusions du chapitre : ............................................................................................................ 148

CHAPITRE IV : Influences des MO sur les Propriétés Physiques et

Mécaniques des sédiments de dragage ........................................................................... 149

1. Introduction : ............................................................................................................................... 151

2. Rappel du choix des matériaux de l’étude : ................................................................................. 151

3. Influences des MO sur les propriétés physiques : ....................................................................... 153

3.1. Analyse granulométrique (NF ISO 13320) : ....................................................................... 153

3.2. Masse volumique des particules solides : ............................................................................ 154

3.3. Surface spécifique BET : ..................................................................................................... 156

3.4. Limites d’Atterberg (NF P94-051) : .................................................................................... 157

3.4.1. Limite de liquidité : ..................................................................................................... 157

3.4.2. Limite de plasticité : .................................................................................................... 158

3.4.3. Indice de plasticité : ..................................................................................................... 159

3.5. Valeur au bleu de méthylène (NF P94-068) : ...................................................................... 160

4. Influences des MO sur les caractéristiques mécaniques : ............................................................ 162

4.1. Essais de compactage et de Portance : ................................................................................ 162

4.1.1. Effets de MO sur la densité sèche et la teneur en eau à l’optimum Proctor: ............... 164

4.1.2. Effets de MO sur l’indice de Portance Immédiat (IPI) : .............................................. 166

4.2. Essais œdométriques : ......................................................................................................... 169

4.2.1. Effets de MO sur l’indice des vides : .......................................................................... 170

4.2.2. Effets de MO sur la pression de pré-consolidation : ................................................... 171

4.2.3. Effets de MO sur l’indice de compression et l’indice de recompression : .................. 171

4.3. Résistance au cisaillement : ................................................................................................. 173

5. Conclusions du chapitre : ............................................................................................................ 177

CHAPITRE V : Approche opérationnelle de la valorisation des sédiments

dans laconstruction routière…………………………………………........................….....179

1. Introduction : ............................................................................................................................... 181

2. Impact de la teneur en eau et la teneur en MO sur la préparation des sédiments : ...................... 182

2.1. Réduire la teneur en eau des sédiments dragués : ............................................................... 183

2.1.1. Séchage à l’air libre ou lagunage en bassin : ............................................................... 183

2.1.2. Utilisation de sacs géotextiles : ................................................................................... 184

Page 12: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

11

2.1.3. La filtration : ................................................................................................................ 184

2.1.4. Utilisation de la chaux : ............................................................................................... 185

2.1.5. Séchage thermique : .................................................................................................... 186

2.1.6. Etude technique et économique pour le choix de procédé de déshydratation : ........... 186

2.2. Réduire la teneur en MO des sédiments dragués :............................................................... 188

2.2.1. Traitement à la chaux : ................................................................................................ 188

2.2.2. Traitement au ciment : ................................................................................................. 189

2.2.3. Calcination : ................................................................................................................ 189

2.2.4. Etude technique et économique pour le choix de procédé pour éliminer les MO : ..... 190

3. Impact du taux des MO sur la classification des sédiments dans une optique de valorisation dans

la technique routière : .......................................................................................................................... 191

3.1. Les systèmes de classification américains : ......................................................................... 191

3.1.1. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’AASHTO : ....................... 191

3.1.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’ASTM D2487 : ................ 193

3.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon ESCS : ........................................ 195

4. Impact du taux des MO sur les propriétés mécaniques : ............................................................. 198

4.1.1. Impact des MO sur le compactage et la portance : ...................................................... 199

4.1.2. Impact du taux des MO sur le tassement : ................................................................... 200

4.1.3. Impact du taux des MO sur la résistance au cisaillement : .......................................... 202

5. Impact du taux des MO sur la valorisation comme PST ou couche de fondation : ..................... 204

5.1. Etude d’acceptabilité des mélanges en PST : ...................................................................... 205

5.2. Etude d’acceptabilité des mélanges en couche de fondation : ............................................. 206

6. Conclusion du chapitre: ............................................................................................................... 209

CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES ...................................................................... 211

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 216

NORMES ............................................................................................................................................ 224

ANNEXES .......................................................................................................................................... 226

COMMUNICATIONS ET PUBLICATIONS .................................................................................... 228

RÉSUMÉ ............................................................................................................................................. 230

ABSTRACT ........................................................................................................................................ 230

Page 13: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

12

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Origine des sédiments marins ou fluviaux [7]. ..................................................................... 25

Figure 2 : Quantités de sédiments marins dragués en France en 2010 [11]. ......................................... 26

Figure 3 : Composition massique des sédiments. .................................................................................. 26

Figure 4 : Unités structurales de base des argiles [12]. ......................................................................... 27

Figure 5 : Représentation schématique du complexe argilo-humique [13]. .......................................... 28

Figure 6 : Les catégories d’eau dans le sol [14]. ................................................................................... 29

Figure 7: Différents microenvironnements au sein d'un agrégat de sol [14]. ........................................ 32

Figure 8 : Organisation réglementaire sur la gestion des sédiments [22]. ............................................. 33

Figure 9 : Mise en œuvre de la route du Freycinet 12 à base de sédiments de dragage GPMD [22]. ... 39

Figure 10 : Origines des matières organiques. ...................................................................................... 41

Figure 11: Processus d’évolution des matières organiques. .................................................................. 44

Figure 12: Principales phases d’évolution des matières organiques. .................................................... 47

Figure 13 : Schéma explicatif d’oxydation des MO. ............................................................................. 53

Figure 14 : Méthode de l'eau oxygénée. ................................................................................................ 56

Figure 15 : Courbe de compactage du sol en fonction de la quantité de MO [71]. ............................... 60

Figure 16 : L’évolution des indices de compression en fonction de la teneur en MO. ......................... 61

Figure 17 : Diagramme de plasticité pour le système de classification USCS en accord avec ASTM. 66

Figure 18 : Diagramme de plasticité pour le système de classification ESCS [98]. ............................ 67

Figure 19 : Structure générale du système de classification GTR [32]. ................................................ 68

Figure 20 : Démarche scientifique de l’étude. ....................................................................................... 77

Figure 21 : (a) Bain marie ; (b) Dispositif d'oxydation des MO............................................................ 79

Figure 22 : Oxydation des MO du sédiment avec l’eau oxygénée. ....................................................... 80

Figure 23 : Oxydation des MO du compost avec l’eau oxygénée. ........................................................ 80

Figure 24 : ATG du sédiment brut. ....................................................................................................... 81

Figure 25 : ATG du sédiment traité. ...................................................................................................... 82

Figure 26 : Analyse des diffractogrammes du sédiment brut et du sédiment traité. ............................. 84

Figure 27 : Méthode du tri. ................................................................................................................... 86

Figure 28 : Texture de sédiment avant et après le traitement. ............................................................... 87

Figure 29 : Courbes granulométriques du sédiment brut, le sédiment traité et la matière noire. .......... 87

Figure 30 : Matériaux reconstitués par méthode d'amendement organique. ......................................... 89

Figure 31 : Localisation géographique des zones dragués et immergés du GPMD. ............................ 91

Figure 32 : Centre de traitement des sédiments non immergeables – Port Ouest – GPMD. ................. 92

Figure 33 : Préparation des sédiments de l'étude. .................................................................................. 92

Figure 34 : Composition du compost. ................................................................................................... 93

Figure 35 : Préparation de compost. ...................................................................................................... 93

Figure 36 : Localisation du site de prélèvement des ASCal. ................................................................. 94

Figure 37 : Courbes granulométrique des matériaux de l’étude. ........................................................... 96

Figure 38 : Classification granulométrique des matériaux de l’étude. .................................................. 97

Figure 39 : Masse volumique des particules solides des matériaux de l’étude. .................................... 98

Figure 40 : Les valeurs de VBS pour les matériaux de l’étude. .......................................................... 101

Figure 41: Classification des matériaux de l’étude en fonction de leur valeur au bleu de méthylène. 101

Figure 42 : Les états de consistance d’un sédiment............................................................................. 101

Figure 43 : Limite de liquidité du sédiment et l’ASCal. ..................................................................... 103

Figure 44 : Phases cristallines du sédiment et l’ASCal. ...................................................................... 108

Page 14: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

13

Figure 45 : Mode opératoire de l’essai Proctor normal. ...................................................................... 110

Figure 46 : (a) Courbes Proctor normal du sédiment et d’ASCal ; (b) Courbes d’IPI. ....................... 111

Figure 47 : (a) Courbes Proctor Modifié du sédiment et d’ASCal ; (b) Courbes d’IPI. ...................... 112

Figure 48 : Composition du consolidomètre. ...................................................................................... 113

Figure 49 : La procédure de préparation des échantillons par pré-consolidation. ............................... 114

Figure 50 : Les étapes de préparation des échantillons pour l’essai œdométrique. ............................. 115

Figure 51 : La teneur en eau utilisée pour le compactage. .................................................................. 116

Figure 52 : Courbes œdométriques du sédiment et l'ASCal. ............................................................... 117

Figure 53 : (a) Courbes de résistance au cisaillement en fonction du déplacement horizontal pour le

sédiment et l’ASCal; (b) la résistance au cisaillement en fonction de la contrainte normale pour le

sédiment et l’ASCal. ............................................................................................................................ 119

Figure 54 : Méthodes de caractérisation des MO. ............................................................................... 127

Figure 55 : Creusets calcinés de matériaux de l’étude. ....................................................................... 128

Figure 56 : Résultats des essais de détermination de la teneur en MO selon la norme XP P 94-047. 129

Figure 57 : Résultats des essais de détermination de la teneur en MO selon la norme NFEN15169. . 130

Figure 58 : ATG du sédiment brut. ..................................................................................................... 131

Figure 59 : ATG du sédiment calciné.................................................................................................. 132

Figure 60 : Evolution du taux de MO en fonction du temps selon la norme NF EN 15169. ............. 133

Figure 61 : Les valeurs de carbone organique total des matériaux étudiés selon NF ISO 10694. ...... 135

Figure 62 : Les valeurs du facteur conventionnel calculées par différents travaux de recherche. ...... 136

Figure 63 : Corrélation entre MO et COT (Méthodes thermiques). .................................................... 136

Figure 64 : (a) Oxydation du carbone organique ; (b) Dosage du carbone organique. ....................... 138

Figure 65 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés selon la norme NF P94-055. .......................... 139

Figure 66 : Les valeurs de COT des matériaux étudiés selon NF ISO 14235 et NF ISO 10694. ........ 140

Figure 67 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés selon la norme NBN 589-207-3. .................... 141

Figure 68 : (a) Oxydation des MO ; (b) Dosage des MO. ................................................................... 143

Figure 69 : Composition des MO stables. ........................................................................................... 144

Figure 70 : Détermination de teneur en acide fulvique des matériaux étudiés. ................................... 144

Figure 71 : Acides humiques et acides fulviques. ............................................................................... 145

Figure 72 : Synthèse des essais de caractérisation de MO. ................................................................. 146

Figure 73 : Matériaux de l'étude. ......................................................................................................... 152

Figure 74 : Mélanges du sédiment et d’ASCal. ................................................................................... 152

Figure 75 : (a) Courbes granulométrique des mélanges du sédiment ;................................................ 153

Figure 76 : Masse volumique des mélanges en fonction de la teneur en MO. .................................... 154

Figure 77 : Masse volumique absolue en fonction de la teneur en MO. ............................................. 155

Figure 78 : Valeurs de Surface spécifique (BET) des mélanges du sédiment et d’ASCal. ................. 156

Figure 79 : Limite de liquidité des matériaux (mélanges du sédiment et mélanges d’ASCal). ........... 157

Figure 80 : Limites de liquidité des échantillons de cette étude et d’autres travaux. .......................... 157

Figure 81 : Valeurs de limite de plasticité des échantillons de l’étude et d’autres travaux. ................ 158

Figure 82 : Indice de plasticité en fonction de la teneur en MO. ........................................................ 159

Figure 83 : Valeur au bleu de méthylène des mélanges. ..................................................................... 160

Figure 84 : Préparation et compactage des échantillons. ..................................................................... 162

Figure 85 : (a) Courbes de compactage (Proctor Normal) des mélanges du sédiment ; (b) Courbes de

compactage (Proctor Normal) des mélanges d’ASCal ; (a) Courbes de compactage (Proctor Modifié)

des mélanges du sédiment ; (c) Courbes de compactage (Proctor Modifié) des mélanges d’ASCal. . 163

Figure 86 : (a) La densité sèche à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la teneur en

MO pour les mélanges du sédiment ; (b) La densité sèche à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en

fonction de la teneur en MO pour les mélanges d’ASCal ; (c) La teneur en eau à l’optimum Proctor

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14

(Normal et Modifié) en fonction de la teneur en MO pour les mélanges du sédiment ; (d) La teneur en

eau à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la teneur en MO pour les mélanges

d’ASCal. .............................................................................................................................................. 165

Figure 87 : Mesure de l’IPI sur un mélange d’ASCal. ........................................................................ 166

Figure 88 : (a) L’IPI à l’optimum Proctor Normal en fonction de la teneur en eau pour les mélanges du

sédiment ; (b) L’IPI à l’optimum Proctor Normal en fonction de la teneur en eau pour les mélanges

d’ASCal ; (c) L’IPI à l’optimum Proctor Modifié en fonction de la teneur en eau pour les mélanges du

sédiment ; (d) L’IPI à l’optimum Proctor Modifié en fonction de la teneur en eau pour les mélanges

d’ASCal. .............................................................................................................................................. 167

Figure 89: (a) Indice de portance immédiat à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la

teneur en MO pour les mélanges du sédiment ; (b) Indice de portance immédiat à l’optimum Proctor

(Normal et Modifié) en fonction de la teneur en MO pour les mélanges d’ASCal ............................. 168

Figure 90 : IPI (%) en fonction de ρdOPN (t/m3). ................................................................................. 168

Figure 91: (a) Courbes œdométriques pour les mélanges du sédiment ; (b) Courbes œdométriques pour

les mélanges d’ASCal. ........................................................................................................................ 169

Figure 92: Effet des MO sur l’indice des vides des mélanges du sédiment et d’ASCal. .................... 170

Figure 93: Effet des MO sur la contrainte de pré consolidation pour les mélanges du sédiment et

d’ASCal. .............................................................................................................................................. 171

Figure 94: (a) Effet de MO sur l’indice de Cc ; (b) Effet de MO sur l’indice de Cr ........................... 172

Figure 95: Etapes de préparation des mélanges................................................................................... 173

Figure 96 : (a) Courbes de cisaillement direct pour les mélanges du sédiment ; (b) Courbes de

cisaillement direct pour les mélanges d’ASCal. .................................................................................. 174

Figure 97 : (a) Contrainte de cisaillement en fonction de la contrainte normale effective pour les

mélanges du sédiment ; (b) Contrainte de cisaillement en fonction de la contrainte normale effective

pour les mélanges d’ASCal. ................................................................................................................ 175

Figure 98 : Effet de MO sur l’angle de frottement effectif. ................................................................ 176

Figure 99 : Approche opérationnelle de valorisation des sédiment de dragage. ................................. 182

Figure 100 : Séchage à l’air libre. ....................................................................................................... 183

Figure 101 : Sacs géotextiles [155]. .................................................................................................... 184

Figure 102 : La filtration [152]. ........................................................................................................... 185

Figure 103 : Effet de la chaux sur le séchage par évaporation [157]. ................................................. 186

Figure 104 : Degré de déshydratation par procédé. ............................................................................. 187

Figure 105 : Coût des différents procédés. .......................................................................................... 187

Figure 106 : Utilisation de chaux pour stabiliser le pH. ...................................................................... 188

Figure 107 : Coût des procédés de traitement des MO........................................................................ 190

Figure 108 : Diagramme de plasticité pour la classification selon le système USCS. ........................ 193

Figure 109 : Classification des mélanges selon le systeme de classification ESCS. ........................... 196

Figure 110 : Classification des mélanges du sédiment et d’ASCal selon le GTR [32]. ...................... 198

Figure 111 : Talus en sédiment de dragage. ........................................................................................ 201

Figure 112 : Paramètre géométrique d’un talus. ................................................................................. 203

Figure 113 : Différentes couches d'une route. ..................................................................................... 204

Figure 114 : Critère de l’IPI pour les différentes couches de chaussée [111]. .................................... 206

Figure 115 : Structure de la chaussée à base du sédiment marin. ....................................................... 207

Figure 116 : Disposition de la chaussée contenant une couche de fondation en sédiment. ................. 208

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15

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [24]. ............................. 34

Tableau 2 : Contaminants organiques et autres(en mg/kg de MS) [24]. ............................................... 35

Tableau 3 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [27]. ............................. 36

Tableau 4 : Seuils de pollution des contaminants minéraux (St Laurent) (en mg/kg deMS) [28]. ....... 36

Tableau 5 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [29]. ............................. 37

Tableau 6 : Filières de valorisation des sédiments marins. ................................................................... 37

Tableau 7 : Filières de valorisation des sédiments marins. ................................................................... 38

Tableau 8 : Relation entre l’indice de compression et la teneur en MO................................................ 62

Tableau 9 : Tableau récapitulatifs de l’état de l’art concernant l’évolution de la résistance au cisaillement

en fonction de la teneur en MO. ............................................................................................................ 63

Tableau 10 : Tableau estimatif du comportement géotechnique des catégorie selon le système de

classification USCS [96]. ...................................................................................................................... 67

Tableau 11 : Valeurs du carbone minéral du sédiment brut et le sédiment traité. ................................. 83

Tableau 12 : Résultats des analyses FX sur le sédiment brut et le sédiment oxydé. ............................. 85

Tableau 13 : Résultats de calcination à 450 °C. .................................................................................... 87

Tableau 14 : Données de formulation des mélanges du sédiment. ........................................................ 89

Tableau 15 : Données de formulation des mélanges d'ASCal. .............................................................. 90

Tableau 16 : Vérification de la teneur en MO des mélanges. ................................................................ 90

Tableau 17 : Mesure de la teneur en eau des matériaux de l’étude. ...................................................... 95

Tableau 18 : Récapitulatif des granulométries des matériaux de l’étude. ............................................. 97

Tableau 19 : Masse volumique des particules solides des matériaux de l’étude. .................................. 99

Tableau 20 : Teneur en MO des matériaux de l’étude. ....................................................................... 100

Tableau 21 : Valeurs de limite de plasticité pour le sédiment et l’ASCal. .......................................... 103

Tableau 22 : Limite de plasticité du sédiment et l’ASCal. .................................................................. 104

Tableau 23 : Surface spécifique BET des matériaux de l’étude. ......................................................... 104

Tableau 24 : Valeurs du pH des matériaux de l’étude. ........................................................................ 105

Tableau 25 : Valeurs de la conductivité électrique des matériaux de l’étude. .................................... 106

Tableau 26 : Résultats de l’analyse par fluorescence X pour le sédiment et l’ASCal. ....................... 107

Tableau 27 : Valeurs limites en lixiviation niveau 1 ........................................................................... 109

Tableau 28 : Contraintes de compactage ( Proctor normal et Proctor Modifié). ................................. 117

Tableau 29 : Résultats des essais œdométriques sur le sédiment et l’ASCal. ..................................... 117

Tableau 30 : Résultats des essais œdométrique pour le sédiment de GPMD. ..................................... 118

Tableau 31 : Les valeurs de l’indice des vides, la cohésion et l’angles de frottement du sédiment et

l’ASCal. ............................................................................................................................................... 119

Tableau 32 : Tableau récapitulatif des résultats des essais de caractérisation. .................................... 120

Tableau 33 : La classification des matériaux de l'étude selon différents systèmes de classification. 121

Tableau 34 : Teneur en MO de quelques sédiments marins étudiés par d’autres travaux. .................. 129

Tableau 35 : Ecart-type entre trois essais de mesure de teneur en MO pour les essais thermiques. ... 131

Tableau 36 : Valeurs de N et rapport C/N pour les matériaux de l’étude. .......................................... 140

Tableau 37 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés selon la méthode Walkley-Black. ................ 143

Tableau 38 : Rapport AH/COT et AF/COT pour le sédiment, l’ASCal et le compost. ...................... 145

Tableau 39 : Distribution granulométrique des mélanges du sédiment et de l’ASCal. ....................... 154

Tableau 40 : Masse volumique absolue de quelques sols. .................................................................. 155

Tableau 41 : Relation entre masse volumique absolue et la teneur en MO. ........................................ 156

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16

Tableau 42 : Relation entre la limite de liquidité et la teneur en MO. ................................................ 158

Tableau 43 : Relation entre la limite de plasticité et la teneur en MO. ............................................... 159

Tableau 44 : Relation entre l’indice de plasticité et la teneur en MO. ................................................ 160

Tableau 45 : Classification de l’argile d’un sol selon VBS. ................................................................ 161

Tableau 46 : Comportement des sols selon leur indice de compression. ............................................ 172

Tableau 47 : Effet de MO sur le compressibilité des matériaux. ........................................................ 173

Tableau 48 : Caractéristiques initiales des mélanges avant la réalisation de l'essai de cisaillement. .. 174

Tableau 49 : Classification des mélanges du sédiment et d’ASCal selon le système de classification des

sols AASHTO...................................................................................................................................... 192

Tableau 50 : Impact des MO sur la classification et l'ouvrabilité des mélanges selon le système de

classification USCS. ............................................................................................................................ 195

Tableau 51 : Classification des mélanges étudiés selon l’USCS et l’ESCS. ....................................... 196

Tableau 52 : Classification des mélanges selon le GTR. .................................................................... 197

Tableau 53 : Paramètres physiques des mélanges du sédiment et d’ASCal. ....................................... 197

Tableau 54 : Paramètres d’état hydrique des mélanges du sédiment et d’ASCal. .............................. 199

Tableau 55: Tableau de calcul des tassements .................................................................................... 202

Tableau 56 : Equilibre des talus en fonction des valeurs théoriques du coefficient de sécurité . ........ 202

Tableau 57 : Valeurs du Fs selon le taux des MO et la configuration des talus. ................................. 203

Tableau 58: Classes de PST ................................................................................................................ 205

Tableau 59: Valeurs d'IPI pour les mélanges du sédiment .................................................................. 206

Tableau 60 : Principaux paramètres du sédiment d’Achour et celui de la présente étude. ................. 207

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17

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Les problématiques environnementales telles que le réchauffement climatique poussent

les pays industriels, dans le monde en général et en Europe en particulier, à exiger une transition

vers un modèle économique circulaire permettant des actions couvrant l’ensemble du cycle de

vie des produits : de la production à la création de marchés des matières premières

«secondaires» (c’est-à-dire dérivées de déchets) [1]. La gestion des déchets est l’un des

principaux domaines dans lesquels des progrès supplémentaires sont à la fois nécessaires et

réalisables : l’augmentation de la prévention, du réemploi et du recyclage des déchets figure au

nombre des objectifs essentiels tant sur le plan d’action que sur le volet législatif relatif aux

déchets. En 2020, l’Etat et les collectivités territoriales devront réemployer ou orienter vers le

recyclage ou les autres formes de valorisation au moins 70 % des matières et déchets produits

sur les chantiers de construction ou d’entretien routiers [1].

Dans le domaine du BTP, l'augmentation de la demande de matériaux granulaires

combinée aux contraintes environnementales pour l'ouverture de nouvelles carrières impose

une meilleure gestion des ressources naturelles. Chaque année, en France, le domaine du génie

civil utilise plus de 400 millions de tonnes de matériaux dont 96 % sont d'origine naturelle [2].

Dans ce contexte, la valorisation des déchets tels que les sédiments dragués pourrait constituer

une solution alternative [2]–[12].

En France, le secteur de la construction routière est le plus grand consommateur de

matériaux granulaires, avec une consommation annuelle d'environ 200 millions de tonnes [2].

Ainsi, la valorisation des sédiments dragués dans la construction de routes pourrait constituer

une solution intéressante. Dans le domaine routier, les caractéristiques souhaitées des matériaux

varient et dépendent de la catégorie de route, de la structure de la route, du type et de la quantité

de liants utilisés.

Le sédiment dragué consiste généralement en une phase minérale, une phase organique

(sous diverses formes) et une phase liquide (eau). Il est généralement admis que la présence de

matières organiques (MO) dans les sédiments, même en petites quantités, affecte leurs

propriétés physiques et mécaniques [5], [7], [9], [10], [13]–[16]. Dans les applications routières,

selon différents guides développés par différents pays, la teneur en MO dans les matériaux est

limitée entre 2 % et 4 % pour les chaussées et entre 5 % et 7 % pour une utilisation dans les

remblais [17]. L'argument utilisé pour la limitation de la quantité de MO est généralement lié à

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18

leur évolution dans le temps, ce qui était supposé augmenter la plasticité, l’indice des vides et

donc la compressibilité des matériaux. Dans ce contexte, il a été jugé important d'explorer dans

quelle mesure les teneurs en MO affectent les paramètres physiques et mécaniques et comment

ces paramètres évolueront avec l'évolution de la teneur en MO.

Pour mener à bien ce travail, il est impératif de bien caractériser et identifier, d’abord, les

MO dans les matériaux pour ensuite évaluer leurs impacts sur les propriétés physiques et

mécaniques. Comme première étape, il est important de mettre en place une méthodologie pour

sélectionner ou reconstituer des échantillons à différentes teneurs en MO. Pour les propriétés

étudiées dans ce travail, nous nous sommes focalisés sur les paramètres physiques et

mécaniques liés à l’utilisation des matériaux dans la technique routière. Enfin, les effets des

MO sur les propriétés physiques et mécaniques ont été évalués ainsi que leurs impacts sur la

classification des matériaux selon les différents systèmes de classification. Le travail de

recherche présenté dans ce manuscrit de thèse, est organisé en cinq chapitres :

Dans le chapitre I, nous avons élaboré un état de l’art relatif à la règlementation et au

mode de gestion actuel des sédiments. Dans un deuxième temps, un focus sur les méthodes de

caractérisation des MO est réalisé. Dans un troisième temps, une synthèse des travaux qui

abordent les impacts des MO sur les propriétés physiques et mécaniques des sols et quelques

travaux sur les sédiments a été présentée. Enfin, les différentes méthodologies utilisées dans la

littérature scientifique pour le choix des matériaux d’étude et les systèmes de classification des

matériaux ont été présentés.

Dans le chapitre II, nous avons abordé, dans un premier temps, la démarche scientifique

de l’étude et une pré-étude pour le choix des matériaux reconstitués. La pré-étude a permis de

dévoiler les avantages et inconvénients de chaque méthode pour le choix d’une méthode plus

adaptée à cette présente étude. Dans un second temps, une caractérisation extensive des

matériaux de l’étude a été entreprise.

Dans le chapitre III, nous avons dressé un bilan complet des essais de caractérisation des

MO : essais thermiques et chimiques sur la base des matériaux utilisés dans cette étude. Une

étude comparative a été entreprise à la suite de l’obtention des résultats des différents essais.

Dans le chapitre IV, nous avons étudié l’impact des MO sur les propriétés physiques

(distribution granulométrique, masse volumique absolue, surface spécifique, limites

d’Atterberg et la valeur au bleu de méthylène) et mécaniques (paramètres de compactage,

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19

portance, compressibilité, la résistance au cisaillement) des matériaux ayant une teneur en

matières organiques allant de 0 % jusqu’à 15 %.

Dans le chapitre V, en fonction des résultats obtenus dans le chapitre III, le chapitre IV et

les informations collectées dans le chapitre I, une approche opérationnelle de valorisation des

sédiments dans la construction routière est présentée. Cette approche aborde l’impact du taux

des MO sur la classification des matériaux et l’étude de certaines variantes dans le cycle de

valorisation.

Nous terminons ce manuscrit par une conclusion générale et quelques perspectives.

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20

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CHAPITRE I :

Synthèse Bibliographique

1. Introduction ....................................................................................................................... 23

2. Notions sur les sédiments de dragage ............................................................................... 24

2.1. Définition : ................................................................................................................. 24

2.2. Origines et nature : .................................................................................................... 24

2.3. Composition : ............................................................................................................ 26

2.4. Réglementation relative aux sédiments : ................................................................... 32

2.5. Voies de valorisation des sédiments dans le génie civil : .......................................... 37

3. Les matières organiques dans les sédiments : ................................................................... 39

3.1. Définition : ................................................................................................................. 40

3.2. Origines des matières organiques : ............................................................................ 41

3.3. Milieu d’évolution des matières organiques : ............................................................ 43

3.4. Cycles d’évolution des matières organiques : ........................................................... 43

3.5. Principales phases d’évolution des matières organiques : ......................................... 45

4. Méthodes de caractérisation des matières organiques : .................................................... 48

4.1. Méthodes thermiques : ............................................................................................... 48

4.2. Méthodes chimiques : ................................................................................................ 51

5. Effets des matières organiques sur les propriétés des sols : .............................................. 54

5.1. Choix des matériaux des études : .............................................................................. 54

5.1.1. Matériaux ayant une teneur en MO naturelle : ................................................... 55

5.1.2. Matériaux ayant une teneur en MO reconstituée : ............................................. 55

5.2. Effet des matières organiques sur les propriétés physiques des sols : ....................... 57

5.3. Effets des matières organiques sur les performances mécaniques des sols : ............. 59

6. Systèmes de classification des matériaux : ....................................................................... 64

7. Conclusions du chapitre : .................................................................................................. 70

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22

Chapitre 1

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23

Chapitre 1

1. Introduction

La lutte contre la pollution et la gestion des déchets, sont depuis quelques années, une

priorité européenne et mondiale [2]. La question environnementale est placée au cœur des

débats scientifiques et a permis d’initier la valorisation des déchets dans plusieurs domaines, y

compris dans le secteur du génie civil. Ce dernier fait partie de l’un des plus grands

consommateurs de matériaux naturels. Ce qui fait de la valorisation des déchets dans ce secteur,

une véritable nécessité. Les sédiments dragués, considérés comme des déchets, représentent un

réel atout offrant plusieurs possibilités d’utilisation. Néanmoins, la présence de MO dans les

sédiments, même en petites quantités, pourrait affecter les propriétés physiques et mécaniques

des sédiments de dragage.

Ce chapitre bibliographique est consacré, d’abord, à décrire la problématique de gestion

des sédiments dragués, les différents constituants et les polluants existants dans ces matériaux.

Les réglementations en vigueur pour la gestion des sédiments seront également discutées. Dans

un deuxième volet, les MO contenues dans les sédiments seront abordées, en mettant le focus

sur leurs origines, leurs types, les méthodes de caractérisation et leurs effets connus sur quelques

propriétés physiques et mécaniques.

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24

Chapitre 1

2. Notions sur les sédiments de dragage

2.1. Définition :

Selon Hardy et Assié [3], les sédiments sont des matériaux solides particulaires, qui,

véhiculés par l’eau, finissent par décanter sur le fond. Ils proviennent de l’érosion du bassin

versant, des berges, du ruissellement sur les surfaces imperméabilisées et de rejets de toute

nature, naturels ou des rejets locaux dus à l’activité humaine. Une autre définition a été proposée

par Boutin [4], en considérant les sédiments comme correspondant à des particules fines

minérales avec quelques petits éléments de roche auxquels sont mélangés des débris d’origine

végétale ou animale. Pour Beauchamp [5], les sédiments peuvent être définis comme étant des

matériaux fins issus de l’usure des continents. Ces actions d’usure sont d’ailleurs de nature

physique (fragmentation) ou chimique (lessivage) suivi d’un transport et d’un dépôt assuré par

un fluide vecteur. Enfin, dans le dictionnaire géologique, les sédiments sont définis comme

« un ensemble constitué par la réunion de particules plus ou moins grosses ou de matières

précipitées ayant, séparément, subi un certain transport » [6].

2.2. Origines et nature :

Dans le jargon géologique, on distingue deux principales origines : les sédiments

d’origine endogène ou exogène [7]. Les sédiments d’origine endogène sont les produits

autochtones du milieu. Cette production primaire engendre des débris de macrophytes (plantes

aquatiques, cadavres de microphytes et d'animaux). Les sédiments d’origine exogène sont le

produit d’un apport externe au milieu immédiatement voisin. Cet apport peut être d'origine

naturelle (érosion des sols, décomposition de la matière végétale), ou anthropique (apports de

matière en suspension, de MO, de nutriments ou de micropolluants en raison des rejets

agricoles, industriels et domestiques) qui apportent des polluants organiques (Hydrocarbures,

HAP, PCB,…), inorganiques (métaux lourds) [7] (Figure 1).

L’origine des sédiments a une forte influence sur leur nature. Selon leurs origines, on peut

distinguer : les sédiments fluviaux et les sédiments marins.

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25

Chapitre 1

2.2.1. Les sédiments fluviaux :

Le réseau fluvial français comporte plus de 525 000 km de cours d’eau dont 8 500 kms

considérés comme navigables [8]. La diminution de la profondeur de navigation ou les risques

d’inondation nécessitent des opérations d’entretien [9]. Les opérations de curage sont à la

charge de l’Etat au travers les :

- Voies Navigables de France (VNF) pour les cours d’eaux navigables ;

- Ports Autonomes Fluviaux (exemple le port autonome de Paris) ;

- Etablissements publics comme la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ;

Selon une enquête réalisée par le service de navigation de la région Hauts-de-France, environ

6 millions de m3 de sédiments fluviaux sont dragués chaque année. La destination de ces

quantités de sédiment est en fonction de leur degré de pollution, 70 % sont mis en dépôt ou en

cordons sur les berges, 10 % sont valorisés dans le domaine public, 7 % sont épandus et le reste

aboutit à plusieurs fins (remblais, clapage, etc.) [10].

2.2.2. Les sédiments marins :

Selon les enquêtes et statistiques réalisées par le centre d’Etudes Techniques Maritimes

et Fluviales (CETMEF), la quantité de sédiments marins dragués en France en 2010 représente

un total de 18,6 millions de tonnes de matières sèches, soit une diminution de 44 % par rapport

Figure 1 : Origine des sédiments marins ou fluviaux [7].

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26

Chapitre 1

à celle enregistrée en 2009 qui était de 33,56 millions de tonnes (une différence due

principalement aux travaux qui ont eu lieu en 2009 dans les grands ports maritimes du Havre

et de Marseille et non renouvelés en 2010) [11]. Les sédiments marins sont issus principalement

des 7 grands ports maritimes de France (Figure 2) notamment les ports de Dunkerque, Le

Havre, Rouen, Nantes, La Rochelle, Bordeaux et Marseille qui représentent à eux seuls

15,2 millions de tonnes de sédiments dragués soit 82 % du total dragué [11].

2.3. Composition :

La composition de la matrice sédimentaire est très hétérogène. C’est une des difficultés

majeures pour l’étude des sédiments. Les sédiments de dragage sont constitués de trois phases

(Figure 3) avec la présence de métaux lourds, polluants et micropolluants organiques :

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

Mil

lio

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Figure 2 : Quantités de sédiments marins dragués en France en 2010 [11].

Figure 3 : Composition massique des sédiments.

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27

Chapitre 1

2.3.1. La phase minérale :

Cette fraction est principalement formée de minéraux provenant de l’écorce terrestre et

de débris de coquilliers. Elle se compose principalement de carbonates, de silicates et d’argiles.

Ces dernières sont, en effet, responsables de multiples phénomènes physico-chimiques. Leur

structure en feuillets, leur donne la capacité de fixer de l’eau ou des microparticules. En plus,

les argiles sont constituées de molécules de silicates des calciums hydratés à morphologie

phylliteuse (en feuillets : kaolinite, illite, smectite, chlorite, …) ou fibreuse (sépiolite,

attapulgite, paligorskite, …). D’après Unikowski [12], la structure du premier groupe se

présente sous forme de feuillets composés de deux unités de base : le tétraèdre de silice et

l’octaèdre d’alumine (Figure 4).

Chaque unité de base (particule) est le plus petit empilement typique de feuillets qu’on peut

isoler en laboratoire. Elle est constituée de la superposition d’un nombre variable de ces

feuillets, leur nombre étant en fonction des forces d’interaction. Cette propriété, dénommée

hygrophylie, est à l’origine de la captation massive d’eau des argiles, avec parfois un

phénomène de gonflement relativement important. C’est pourquoi d’ailleurs nous serons

amenés à effectuer quelques essais tels que : l’essai de bleu de méthylène ou encore les limites

d’Atterberg, pour évaluer la fraction argileuse contenue dans les matériaux de notre étude.

L’association argiles-matières organiques, aussi appelée complexe argilo-humique, a la

propriété d’être fortement adsorbant, ce qui lui permet d’augmenter la capacité de fixation des

cations [13]. Ces interactions sont provoquées par le phénomène d’adsorption entre les

éléments, les ponts d’eau, et les cations de liaison, tels que l’aluminium et le fer qui ont tendance

Figure 4 : Unités structurales de base des argiles [12].

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28

Chapitre 1

à se lier étroitement avec les particules de sol et les éléments organiques [13]. Ce sont ces

liaisons qui vont permettre à l’humus, chargé négativement, de s’associer aux particules

argileuses (Figure 5). L’arrangement du complexe argilo-humique est basé sur l’hypothèse

d’une présence d’un noyau argileux entouré par les composés organiques répartis en couches

selon leur nature (l’humine proche de l’argile, puis les acides humiques, puis les molécules à

caractère aliphatique tels que les acides fulviques, les polysaccharides et les protéines), qui va

donc permettre de créer des liens entre les particules minérales [13]. Les MO seront discutées

plus amplement à la fin du chapitre.

2.3.2. La phase liquide :

C’est une fraction très variable dépendant de plusieurs facteurs, tels que les conditions de

dragage et la position des dépôts. Selon son degré de liaison avec le matériau, l’eau est

disponible à différents niveaux dans cette dernière. Il convient de distinguer communément

quatre catégories (Figure 6) :

L’eau libre : est l’eau remplissant les macroporosités des sédiments. Elle est libre de

circuler et de percoler sous l’action de la pesanteur. Elle peut être éliminée par une

simple décantation [14].

L’eau capillaire : est présente dans les microporosités du milieu. Les forces inter

capillaires de l’ordre d’environ 12 atm indisposent cette eau à la gravitation par la loi

de Jurin [14]. Cependant, elle est accessible par évaporation ou par succion.

L’eau liée : est fixée à la surface des grains des sédiments par des forces

intermoléculaires. Elle comprend deux catégories : l’eau "hygroscopique" et l’eau

pelliculaire [14].

Figure 5 : Représentation schématique du complexe argilo-humique [13].

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29

Chapitre 1

L’eau de constitution : ou eau chimiquement liée entre dans la composition chimique

du matériau. Cette eau n’est accessible que par des procédés thermiques poussés [14].

La teneur en eau massique dans les sédiments de dragage varie de quelques pourcents à

plusieurs dizaines de pourcent. Cette variation est liée au mode de dragage et à la nature des

sédiments.

2.3.3. Les polluants :

Dès l’émergence de filières de valorisation des matériaux tels que les sédiments, s’est

posée la problématique des contaminants en présence. A fortiori, du fait de leur nature fine, de

la présence de MO, de l’activité microbiologique, les sédiments ont tendance à emmagasiner

des substances dont certaines présentent un caractère toxique prononcé de nature organique

(HAP, PCB, TBT, …) et inorganique (éléments traces métallique : Cd, Cr, Cu, Hg, Pb, Zn, As,

Mo) [15]. Les principales propriétés physico-chimiques des sédiments qui contrôlent les

interactions entre le sédiment dragué et les contaminants sont selon Alzieu [15] :

La quantité et le type de particules fines (pélites) ;

Le pH du milieu ;

Le potentiel d’oxydoreduction ;

La quantité et la nature des ions présents ;

La composition en matière organique (spécialement les acides humiques) ;

La salinité.

L’origine de cette pollution est entre autre les retombées d’activité industrielles, pollution

atmosphérique, ordures ménagères, etc. La valorisation des sédiments pollués n’est pas le but

recherché dans cette étude, néanmoins, une bonne connaissance des différents éléments

potentiellement présents dans les sédiments est nécessaire, afin de pouvoir les mesurer et

Figure 6 : Les catégories d’eau dans le sol [14].

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30

Chapitre 1

vérifier le respect des seuils exigés par les réglementations en vigueur dans les échantillons

étudiés.

2.3.3.1. Les polluants inorganiques :

Leur origine est liée à l’activité humaine de stockage des déchets industriels, déchets

urbains, les pratiques agricoles et la pollution liée aux retombées atmosphériques par

l’utilisation de combustibles fossiles. Les principaux métaux lourds qui pourraient être trouvés

dans les sédiments sont : le cadmium, le chrome, le cuivre, le plomb, le mercure, le nickel, le

sélénium, l’arsenic et d’autres éléments spécifiques. Ces polluants peuvent être fixés sur la

phase minérale et la phase organique des sédiments.

2.3.3.2. Les polluants organiques :

2.3.3.2.1. Le tributylétain (TBT) :

Plusieurs types de peintures sont utilisés afin de protéger les navires contre la fixation

d’organismes vivants sur leur coque. Ces peintures contiennent une matière active appelée le

TBT ou tributylétain (TBT). A raison de 5 μg/cm2/jour, ces matières sont dispersées du fait des

opérations de stationnement et d’entretien [15]. Dans les sédiments, les TBT font partie de la

famille des composés organostanniques et peuvent exister sous deux différentes formes

organiques dégradées : le monobutylétain (MBT) et le dibutylétain (DBT). Toutefois, le TBT

est une molécule dégradable par action photolytique ou microbiologique et est stable car sa

durée de demi-vie peut aller jusqu’à 19 ans selon des études en mésocosmes. Enfin le (TBT)

peut avoir des impacts négatifs sur la flore et la faune aquatiques lorsqu'il est présent en fortes

quantités. On citera par exemple l’influence sur la calcification de certaines huitres, les

problèmes de croissance ainsi que de reproduction des poissons [15].

2.3.3.2.2. Les polychlorobiphényles (PCB) :

Les polychlorobiphényles désignent une famille de composés organochlorés de formule

chimique C10H10−nCln et regroupant pas moins de 209 congénères (en fonction du nombre

d’atomes de chlore). Il est important de signaler que les PCB sont utilisés comme additifs dans

les peintures, les encres et possèdent les propriétés suivantes : composés semi-volatils,

hydrophobes et persistants [15]. Les PCB sont issus des rejets urbains, des décharges de

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31

Chapitre 1

matériaux usagés et sa présence dans les sédiments de dragage et accentuée par la finesse et la

présence de MO [16]. Leur toxicité a été prouvée comme étant à l’origine de bon nombre

d’anomalies chez les êtres vivants : hypertrophie hépatique, effets cancérigènes, chloro-acné,

altération des fonctions reproductrices, etc [15].

2.3.3.2.3. Les hydrocarbures polyromatiques (HAP) :

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des noyaux aromatiques

associés à des atomes de carbone [15] ; [16]. Ils pourraient avoir pour origine :

La sécrétion par des organismes vivants (biosynthèse)

L’utilisation de carburants d’origine fossile tel que le pétrole et ses dérivés (essence,

gazole, etc.) ou encore le charbon ;

La pyrolyse des MO à haute température, feu de forêts, combustion des charbons et

pétroles.

2.3.4. La phase organique :

Les sédiments contiennent généralement des composés organiques d’origines naturelles

[17], [18]. Ils proviennent, soit de débris végétaux, soit de micro-organismes, ou encore de

colloïdes humiques (Figure 7). Cette phase est constituée de polymères naturels jouant un rôle

important en tant que complexant. Ils peuvent constituer entre 80 % et 90 % de la fraction

organique totale [19]. On distingue deux grands groupes de substances humiques : les acides

humiques (insolubles dans l’eau mais solubles dans les milieux alcalins), et les acides fulviques

sont solubles dans les acides et les bases [20]. Bien que la phase organique occupe seulement

entre 5 % et 20 % de la masse totale des sédiments, elle joue, néanmoins, un rôle très important,

car elle gouverne une grande partie des phénomènes d’interactions moléculaires. Les MO

régulent la mobilité et donc la biodisponibilité d’un grand nombre de contaminants, en

particulier les composés organiques non ioniques [21]. En plus de la composition complexe et

variable des sédiments, plusieurs autres paramètres tels que leur pH, leur potentiel redox, leur

salinité, leur teneur en oxygène et en sulfure, gèrent la répartition des contaminants entre les

différentes phases d’un sédiment, ainsi que leur biodisponibilité. Les MO seront discutées plus

amplement à la fin du chapitre I.

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32

Chapitre 1

2.4. Réglementation relative aux sédiments :

Quel que soit le degré de pollution des sédiments, ces derniers sont considérés comme

étant des déchets selon le décret no 2002-540 du 18 avril 2002 (Figure 8 [22]). Les règles mises

en place visent en général la prévention et la protection de l’environnement marin des

opérations de dragage et d’immersion.

2.4.1. Réglementation au niveau international :

La convention OSPAR : signifiant littéralement Oslo-PARis, est la « convention pour

la protection du milieu marin de l’Atlantique nord-est » apparue en 1992. Elle est issue de la

fusion de la convention d’Oslo de 1972 traitant de la pollution d’origine marine par les

opérations d’immersion, et de la convention de Paris, traitant de la pollution d’origine terrestre.

Cette convention fixe des lignes directrices sur la prévention et la suppression de la pollution

provenant de sources telluriques mais ne définit pas de seuil de tolérance. Aussi, cette

convention fixe la prévention et la suppression de la pollution pour les opérations d’immersion

et d’incinération en mer dont l’immersion peut être autorisée. Enfin, OSPAR a publié en 2009

un guide sur la gestion des sédiments de dragage, qui définit notamment des critères pour le

choix des sites d’immersion. Les dispositions de la convention OSPAR permettent de mettre en

place des mesures de prévention et de recherche pour une meilleure gestion des déchets avec

l’établissement d’une surveillance permanente du milieu marin. Elle vise en outre à déterminer

pour les éléments métalliques et les substances les plus toxiques, les valeurs et les seuils guides

permettant de caractériser les sédiments qui méritent une attention particulière [23].

Figure 7: Différents microenvironnements au sein d'un agrégat de sol [14].

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33

Chapitre 1

Le protocole de Londres (1996) : version actualisée de la convention de Londres sur

la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets, mentionne les «

déblais de dragages » [23].

La convention de Barcelone (1995) : adoptée le 16 février 1976 amendée en 1995. Ce

texte reprend la même catégorie qu’OSPAR : « matériaux de dragage », cette convention vise

à protéger l’environnement marin et côtier de la Méditerranée tout en encourageant les plans

régionaux et nationaux à contribuer au développement durable [23].

Ces trois instruments juridiques organisent les immersions selon un principe général commun

d’interdiction d’immersion de toutes substances. Des catégories d’exception sont énumérées

(système de liste inversée), selon lesquelles l’immersion est subordonnée à l’obtention d’une

autorisation matérialisée, un permis délivré par une autorité nationale compétente. Cette

dernière est désignée par l’Etat. Le texte pionner est celui de la convention OSPAR, les deux

autres s’en inspirent.

2.4.2. Réglementation au niveau national :

Les articles L. 214-1 à 6 du Code de l’environnement soumettant les opérations de

dragage sous régime de déclaration ou autorisation du préfet.

La circulaire 2000-62 du 14 Juin 2000 relative aux conditions d’utilisation du référentiel

de qualité des sédiments marins, les normes de caractérisation applicables.

Figure 8 : Organisation réglementaire sur la gestion des sédiments [22].

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34

Chapitre 1

L’arrêté du 9 Août 2006 fixe les niveaux de référence à prendre en compte lors d’une

analyse des sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire.

Il définit les seuils N1 et N2 de référence pour huit métaux lourds et sept congénères de PCB.

- Modification par l’arrêté ministériel du 23 Décembre 2009 : fixant les seuils

du TBT.

- Modification par l’arrêté ministériel du 17 Juillet 2014 : fixant les seuils de 16

types de HAP [24].

L’arrêté du 28 Octobre 2010 consolidé par l’arrêté du 27 Juin 2014 (Figure 8) : est relatif

aux installations de stockage de déchets inertes ; Selon le même arrêté, un déchet inerte est un

déchet qui ne subit aucune modification physique, chimique ou biologique importante.

Parallèlement aux tests de lixiviation, le présent arrêté définit des valeurs de seuils des

contaminants minéraux et organiques au-delà desquels, le déchet ne peut être considéré comme

inerte. Cet arrêté définit les seuils à respecter pour les paramètres physiques (pH, température,

etc.), en contenu total (COT, BTEX, etc.) et sur le lixiviat (métaux, chlorures, indices phenols,

etc). Rappelons qu’il existe également l’arrêté du 9 Septembre 1997 modifié par l’arrêté du 12

Mars 2012 fixant les seuils de stockage de déchets non dangereux ainsi que l’arrêté du 30

Décembre 2002 modifié par l’arrêté du 10 Octobre 2012 définissant les seuils de stockage des

déchets dangereux [24].

Tableau 1 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [24].

Le protocole H14 : Il s’agit d’un protocole d’indexation de la dangerosité des sédiments

marins comme continentaux. Il est applicable aux matériaux dépassant le seuil S1 (Arrêté du

9 Août 2006), pour au moins un contaminant dangereux. Elle se base sur la mise en place d’une

batterie de tests ecotoxicologiques. Il permet également de ne pas donner un attribut dangereux

à des matériaux dépassant le seuil N1(Geode), c’est à dire immergeables [24].

Réglementation As Ba Cd Cr Cu Mo Ni Pb Sb Se Zn Hg

Arr. 28 octobre

2010 0,5 20 0,04 0,5 2 0,5 0,4 0,5 0,06 0,1 4 0,01

14 juin 2000

(GEODE)

N1 25 1,2 90 45 37 100 276 0,4

N2 50 2,4 180 90 74 200 552 0,8

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35

Chapitre 1

Tableau 2 : Contaminants organiques et autres(en mg/kg de MS) [24].

2.4.3. Réglementation aux USA :

Aux Etats-Unis d’Amérique, chaque Etat a sa propre règlementation, par exemple dans

l’État du Maryland, c’est le Maryland Department of the Environnement (MDE) qui décide.

Dans l’État du New Jersey, c’est le « New Jersey Department of Environnemental Protection

(NJDEP) » qui décide suivant différents textes de loi tel que : « Waterfront Development Law,

Rules on Coastal Zone Managment,Water Pollution Control Act [25], [26] ». Généralement, les

tests sur les sédiments se font avant même que les sédiments ne soient dragués et

l’échantillonnage est réglementé. Le rejet en mer des sédiments dragués est régulé par le

« US Army Corp of Engineers (USACE) » et le « US Environnemental Protection Agency

(USEPA) [24] ». Les matières draguées peuvent être utilisées pour l’alimentation en sable des

plages ou au placement dans les terres immergées selon l’article 404 de la Loi sur

l’assainissement de l’eau (CWA). Même si les matériaux de dragage sont réglementés dans la

catégorie des déchets solides dans certains États, il existe des exceptions à cette classification

en fonction des résultats des tests de caractérisation et des utilisations finales. Plusieurs voies

de valorisation sont alors préconisées [27].

- Remblaiement des plages lorsque Dmax (63μm) ≤ 75 % ;

- Habitations et outils de protection marines, îles artificielles;

- Matériaux de remplissage structurel ou non ;

- Usage sur des terres agricoles, etc.

Arr. 28 Octobre 2010

Chlorure 800

Fluorure 10

Mercure 0,01

Sulfate 1 000

Indice phénols 1

COT (Eluat) 500

FS 4 000

COT 30 000

BTEX 6

PCB 1

Hydrocarbures 500

HAP 50

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36

Chapitre 1

Le Tableau 3 montre un extrait de seuils de certains éléments pour l’état du Wisconsin. Une

déclaration-autorisation est nécessaire une fois ces seuils dépassés :

Tableau 3 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [27].

2.4.4. Réglementation canadienne :

Trois seuils régissent la gestion des sédiments au Canada. En effet, les seuils N1, N2 et N3

correspondent respectivement aux seuil sans effets, effets mineurs, effets néfastes (Tableau 4).

Pour des seuils inférieurs au niveau N2, les sédiments sont potentiellement utilisables dans des

ouvrages moyennant dans certains cas une étude complémentaire. Pour des seuils compris en

N2 et N3, ils peuvent alors être destinés à des sites pollués [28].

Tableau 4 : Seuils de pollution des contaminants minéraux (St Laurent) (en mg/kg de MS) [28].

2.4.5. Réglementation allemande :

Les risques d’inondation comme la gestion des sédiments concernent globalement la

sécurité nationale en Allemagne et aux Pays-Bas, afin de stopper et réduire l’érosion, mais aussi

la protection des îles germaniques de la Frise et de North Frisian en constituant une barrière

naturelle contre les inondations. La gestion des sédiments et des boues de dragage est régie par

le décret sur la qualité du sol du 18 avril 2013. Celle-ci met en acte le « Environmental

Protection Act » et le « Soil Protection Act » instaurant la nécessité de permis dans certains cas.

Elle définit trois seuils limités par rapport au devenir des volumes à éliminer : l’élimination en

mer ou la réutilisation en mer [29].

Hg Cd Pb Cr Cu Zn Ni Toluène Fluorène Cyanides

Chlorure 14 1 400 600 1500 250 1000 2300 1100

Hg Cd Pb Cr Cu Zn Ni

N1 0,05 0,2 23 55 28 100 35

N2 0,2 0,9 42 55 28 150 35

N3 1 3 170 100 86 540 61

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37

Chapitre 1

Le Tableau 5 montre des valeurs seuils en vue d’une valorisation de type industriel :

Tableau 5 : Contaminants minéraux et seuils de pollution (en mg/kg de MS) [29].

2.5. Voies de valorisation des sédiments dans le génie civil :

Les quantités importantes de sédiments générées chaque année doivent être gérées dans

des conditions respectueuses de l’environnement. Cette filière d’élimination est favorisée par

la loi française pour que seuls les déchets ultimes soient conservés en installation de stockage.

Actuellement, la quasi-totalité des matériaux de dragage est immergée en mer.

Le choix d’une filière de valorisation dépend de plusieurs critères comme les

caractéristiques intrinsèques du sédiment (degré de contamination, valeur agronomique etc.),

l’impact sur l’environnement, le coût, la réglementation en vigueur, l’acceptabilité sociétale.

Plusieurs voies de valorisation peuvent être envisagées (Tableau 6 et Tableau 7) :

Tableau 6 : Filières de valorisation des sédiments marins.

Hg Cd Pb Cr Cu Zn Ni Ti Co PCB

Seuils 4,8 4,3 530 180 190 40 100 900 190 40

Filière Conditions Réglementation

applicable Référentiel

Valorisation en

technique

routière

Sédiment inerte

ou non

dangereux

- Guide de Terrassement Routiers.

- Guide acceptabilité de matériaux

alternatifs en techniques routière.

- Evaluation environnementale.

- Guide technique CFTR

traitement des sols à la chaux et

/ou liants aux liants hydrauliques-

Application à la réaction des

assises de chaussées.

Valorisation en

aménagement

paysager

Sédiment inerte

ou étude

spécifique selon

EN 12920+A1

- Arrêté du 28 octobre

2010 relatif aux

installations de stockage

de déchets inertes.

Valorisation en

renforcement

des berges

Sédiment inerte

ou acceptable en

immersion

- Code de

l’environnement pour le

rejet dans les eaux de

surface (article 214-1).

- Arrêté du 28 octobre 2010 relatif

aux installations de stockage de

déchets inertes.

- Arrêté du 9 août 2006 dit arrêté

«Geode».

Remblaiement

de carrière Sédiment inerte

- Arrêté du 22

septembre 1994 relatif

aux exploitations de

carrières (article 12.3).

- Arrêté du 28octobre 2010 relatif

aux installations de stockage de

déchet inertes.

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38

Chapitre 1

Tableau 7 : Filières de valorisation des sédiments marins.

L’objectif de notre travail est d’étudier les impacts des MO sur les propriétés physiques

et le comportement mécanique des sédiments de dragage en vue d’une valorisation en technique

routière.

2.5.1. Valorisation des sédiments en technique routière :

En France, environ 400 millions de tonnes de granulats sont consommées annuellement

par l’industrie routière, et environ 70 millions de tonnes de déchets et sous-produits sont

valorisés en techniques routières [30]. 71 % sont des déchets des travaux publics,

principalement issus de la route. Les 29 % restants sont des déchets du bâtiment, environ

10 millions de tonnes [31]. Dans ce contexte, la valorisation des sédiments en technique routière

représente, par conséquent, une opportunité intéressante d’un point de vue économique et

technique.

En plus d’une consommation importante, le domaine routier permet d’exploiter des

matériaux de nature très variée et répondant à des caractéristiques mécaniques peu élevées, de

quelques MPa, en fonction de la position du matériau dans la structure routière. L’utilisation

des quantités importantes de sédiments générés chaque année en travaux publics est une

solution intéressante pour contribuer à la gestion durable des sédiments (éviter la mise en dépôt)

et à la préservation des ressources naturelles. Sachant que les sédiments sont considérés comme

des déchets, pour l’utilisation en génie civil, on doit s’assurer qu’ils ne présentent pas de risques

pour la santé humaine et pour l’environnement. Une étude des caractérisations

Filière Conditions Réglementation

applicable Référentiel

Couverture

d’installation de

stockage de

déchets

Sédiment inerte

ou non

dangereux selon

type

d’utilisation

-Arrêté du 9 septembre

1997 relatif au stockage

de déchets «non

dangereux ».

-Arrêté du 28 octobre 2010 relatif

aux installations de stockage de

déchet inertes.

Travaux

maritimes

Sédiment inerte

ou étude

spécifique selon

EN 12920+A1

-Arrêté du 28 octobre 2010 relatif

aux installations de stockage de

déchet inertes.

Produits de

construction

Sédiment inerte

ou étude

spécifique selon

EN 12920+A1

-Arrêté du 28 octobre 2010 relatif

aux installations de stockage de

déchet inertes.

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39

Chapitre 1

environnementales, géotechniques et mécaniques des sédiments est indispensable pour une

utilisation en technique routière.

D’après le GTR [32], la présence de MO au-delà d’un certain taux dans les sédiments de

dragage leur confèrent des résistances mécaniques insuffisantes pour un emploi direct en

couche de chaussée. En effet, la teneur en MO des matériaux utilisés en couche de chaussée ne

doit pas dépasser 3 % et pour les matériaux de remblai, entre 5 % et 7 %. L'argument utilisé

pour la limitation de teneur en MO est généralement lié d’une part à l'évolution des MO dans

le temps et d’autre part, à l’augmentation de l’indice des vides qui génère par la suite une

compressibilité plus importante du matériau. Dans ce contexte, comme première étape de

valorisation des sédiments dragués dans le domaine routier, il a été jugé important d'explorer

dans quelle mesure les MO influencent les paramètres physiques et les caractéristiques

mécaniques des sédiments de dragage.

Plusieurs études ont montré la faisabilité de valorisation des sédiments marins ou fluviaux

en technique routière. L’IMT Lille Douai a abouti à travers des recherches, à la réalisation d’une

route expérimentale à base de sédiments marins en 2005, pour valider l’étude menée au

laboratoire, et pour vérifier la faisabilité de sa mise en place sur chantier, et ainsi suivre

l’évolution de la structure pendant une année aux niveaux mécaniques et environnementales

[33]. En 2013 une réelle route de 550 mètres à base de sédiments marins a été réalisée au port

de Dunkerque dans le cadre de la thèse d’Achour [22] (Figure 9).

3. Les matières organiques dans les sédiments :

Les sédiments sont parmi les réservoirs de MO les plus importants en termes de stock et

parmi les plus dynamiques : le cycle s'y effectue à l’échelle de temps humaine (>100 ans) [34].

Figure 9 : Mise en œuvre de la route du Freycinet 12 à base de sédiments de dragage au GPMD [22].

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40

Chapitre 1

Les sédiments se trouvent dans un milieu inondé, peu riche en oxygène, à l'intérieur duquel les

MO peuvent provenir de deux sources :

- Les microorganismes aquatiques riches en azote : planctons, méiofaunes, bactéries, qui

synthétisent 50 Gt par an de carbone organique [35] ;

- Des restes de plantes vasculaires apportés par les rivières vers le milieu marin.

Bien que les MO occupent seulement entre 5 % et 15 % de la masse totale des sédiments

elles jouent, néanmoins, un rôle très important, car elles gouvernent une grande partie des

phénomènes d’interactions moléculaires. Elles régulent la mobilité et donc la biodisponibilité

d’un grand nombre de contaminants, en particulier les composés organiques non ioniques [21].

En plus de la composition complexe et variable des sédiments, plusieurs autres paramètres tels

que leur pH, leur potentiel redox, leur salinité, leur teneur en oxygène et en sulfure, gèrent la

répartition des contaminants entre les différentes phases d’un sédiment, ainsi que leur

biodisponibilité.

3.1. Définition :

Les MO sont une composante omniprésente dans les réservoirs terrestres (sols,

sédiments) [36] et aquatiques (eaux de surface et eaux souterraines) [37] ; [38]. Elles regroupent

l’ensemble des constituants organiques morts ou vivants, d’origine végétales, animales ou

microbiennes, transformés ou non et d’autres éléments anthropiques souvent très toxiques

solubles ou adsorbés sur les matières en suspension (les HAP : hydrocarbures polycycliques

aromatiques, pesticides, solvants chlorés, PCB) [39]. Les MO sont constituées d’un grand

nombre d’espèces chimiques qui peuvent être de tailles, de compositions chimiques, et de

formes physiques complexes et variées [40]. La complexité des composants, l’origine et

l’environnement par lesquels se caractérisent les MO, soulignent les multiples possibilités de

cette matrice organique à réagir, ainsi que les nombreux mécanismes la régissant [41] ; [42].

Cependant, toutes les MO sont composées essentiellement de carbone, d’hydrogène,

d’oxygène, d’azote, de soufre et de phosphore issus principalement de résidus végétaux et

animaux et de l’activité métabolique des micro-organismes.

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41

Chapitre 1

3.2. Origines des matières organiques :

Le globe terrestre regroupe différents types de MO qui peuvent avoir différentes origines.

On distingue deux origines : naturelle ou anthropique (Figure 10).

3.2.1. Origine naturelle :

Les MO d’origine naturelle sont appelées « Matières organiques fraîches ». Elles sont

principalement d’origine végétale (débris végétaux), mais dérivent également de la biomasse

bactérienne [43]. Elles sont composées de substances plus ou moins complexes, résistantes à la

dégradation bactérienne. Les sucres représentent les principaux composés de MO fraîches, avec

la cellulose qui est le biopolymère le plus abondant, les protéines, les lignines et les cires [43];

[13].

La composition et les propriétés des composants des végétaux sont les principaux facteurs

qui influencent la constitution de MO dans les sols et les procédés d’humification dans les

écosystèmes terrestres [44] ; [45]. Les feuilles et les aiguilles de résineux qui tombent, les

branches mortes, les écorces et les fruits contribuent aux apports de MO fraîches à la surface

du sol. En sous-sol, les apports de MO sont importants. Les racines en forment la fraction la

plus importante. Cet apport se fait de deux façons, soit par largage de MO par des racines

vivantes, soit par les débris de racines mortes [46].

3.2.2. Origines anthropiques :

Les composés anthropiques des MO proviennent principalement de trois ensembles

d’activités humaine : activités industrielles, activités agricoles et activités urbaines [47].

Figure 10 : Origines des matières organiques.

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42

Chapitre 1

3.2.2.1. Origine industrielle :

Ces composés constitués des espèces aminées (industries des poudres et explosifs), mais

aussi des hydrocarbures (aliphatiques ou aromatiques mono ou polycycliques, halogénés ou

non). Par ailleurs, les hydrocarbures représentent une toxicité importante : elles regroupent les

fuites des cuves de stockage, les huiles de vidange et les résidus des usines de traitement de

produits pétroliers. En plus de ces substances industrielles, l’industrie produit des

polychlorobiphényles (PCB), un produit utilisé dans la fabrication des encres d’imprimerie et

les peintures, ainsi que comme isolants dans les transformateurs électriques. On peut trouver

d’autres produits issus principalement du dégraissage de pièces métalliques, de la fabrication

d’adhésifs et du nettoyage de vêtements tels que les Composés Organiques Volatils (COV).

3.2.2.2. Origine agricole :

Ce sont des composés issus de l’activité agricole : environ 500 matières chimiques

actives [48]. Parmi eux, les pesticides, les HAP, et les PCB. Une étude effectuée par Barriuso

et al. [47], montre que, pour la France, les volumes annuels de pesticides utilisés sont les plus

élevés (70 000 tonnes), suivis par les HAP (5 000 à 20 000 tonnes) et les PCB (<40 tonnes).

Cependant, malgré des flux importants, il semble que les stocks de pesticides dans les sols

soient relativement faibles par rapport aux composés organochlorés connus pour leur

persistance dans l’environnement [49]. Les textes de loi actuels requièrent des produits

phytosanitaires biodégradables, contrairement aux produits antérieurs, très persistants [48] ;

[50].

3.2.2.3. Origine urbaine :

Les activités urbaines produisent de plus en plus de produits polluants, parmi ces activités,

on trouve le traitement des déchets et les transports. Le traitement des déchets et des eaux usées

est polluant, avec en particulier la production de lixiviats de décharges, de boues de stations

d’épuration, ou de composés issus de l’incinération de déchets urbains [51]. En effet, de

manière non exhaustive, les déchets peuvent être mis en décharge, compostés ou incinérés. De

plus, le traitement des eaux induit la production de boues possédant un vaste spectre de

composés (hydrocarbures aliphatiques ou aromatiques, organochlorés, détergents [51]. Ces

boues peuvent être compostées, épandues après stabilisation, ou incinérées. L’utilisation des

composts par l’agriculture, ainsi que l’épandage des boues sur des terrains comporte un risque

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43

Chapitre 1

limité de transfert de pollution vers les sols agricoles. Par ailleurs, l’incinération des boues mais

surtout des déchets ménagers peut générer des dioxines [52]. Les transports sont responsables

d’une pollution : sous forme particulaire, avec des polluants adsorbés sur des particules, sous

forme gazeuse, avec des COV de type hydrocarbures aromatiques (BTEX) [47]. Les transports

sont également à l’origine de PCDD, de PCDF, de PCB et d’HAP. Les PCDD et les PCDF sont,

en particulier, émis par les carburants plombés et contenant des halogènes [53].

3.3. Milieu d’évolution des matières organiques :

3.3.1. Dans les réservoirs terrestres :

Les MO dans les réservoirs terrestres sont principalement issues de plantes vasculaires,

ce qui renvoie à identifier des signatures isotopiques de la composition et des composés

caractéristiques des végétaux supérieurs aériens. Les plantes vasculaires terrestres contiennent

des teneurs élevées en macromolécules pauvres en azote et relativement réfractaires à la

dégradation microbienne [54]. Ces MO varient en taille et en composition, depuis les débris

dérivés de plantes jusqu’aux molécules adsorbées sur les limons et les argiles arrachés aux sols

[55] ; [56].

3.3.2. Dans les milieux fluviaux et marins :

Les sédiments (fluviaux et marins) représentent le réservoir de MO (fluviatiles et

marines). Les MO parviennent à l’interface eau-sédiment majoritairement sous forme

particulaire, elles subissent des processus de décomposition et enfin seront détruites par

oxydation dans la tranche bio turbé. Les MO marines sont alimentées par le matériel organique

transporté par les fleuves, ce matériel organique est un mélange hétérogène et complexe de

particules dont les caractéristiques chimiques et l’origine des sources sont différentes,

comprenant du phytoplancton d’eau douce, des débris végétaux, des fragments de bois, et des

sols [57] ; [58]. La composition du matériel transporté change également avec les saisons,

suivant les années et le type de bassin versant [59].

3.4. Cycles d’évolution des matières organiques :

Les MO évoluent suivant deux processus : la minéralisation et l’humification

(Figure 11) :

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44

Chapitre 1

3.4.1. Minéralisation :

On distingue deux types de minéralisation : une minéralisation primaire et une

minéralisation secondaire. En premier temps, la MO fraiche est découpée en petits morceaux et

mélangée à la fraction minérale par la faune du sol. Ensuite, la biomasse microbienne va

transformer la MO fraiche en dioxyde de carbone (CO2), en eau et en éléments nutritifs : c’est

la minéralisation primaire. Cette minéralisation fournit des quantités de nutriments très

variables selon la nature et la quantité de MO apportée au sol (résidus de culture, litière des

arbres et des arbustes, amendements et engrais organiques). La minéralisation secondaire

correspond à la dégradation de l’humus. Cette minéralisation lente fournit une quantité

d’éléments nutritifs régulière et assez indépendante des apports récents. Elle ne dépend que de

l’activité de la biomasse microbienne. La minéralisation secondaire correspond à une perte de

l’humus (Figure 11) [60].

3.4.2. Humification :

La formation des produits stables « formation de l’humus, ou humification », consiste en

des recombinaisons et polymérisations de molécules organiques plus ou moins complexes. La

composition biochimique des MO joue un rôle important dans la détermination du processus

d’humification (Figure 11). Une des principales étapes de ce processus est l’incorporation

d’azote (N) dans les macromolécules humiques, menant à un stockage de l’azote sous forme

organique dans le sol. La qualité des humus dépendra des conditions physico-chimiques comme

Le pH et la teneur en oxygène [60].

Figure 11: Processus d’évolution des matières organiques.

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45

Chapitre 1

3.5. Principales phases d’évolution des matières organiques :

Parmi les constituants les plus réactifs des sols, la matière organique présente une triple

particularité en raison à la fois de sa forte affinité pour les éléments traces métalliques, de son

caractère labile et de sa multiplicité de formes : à la fois sous forme solide, soluble ou encore

de MO vivantes. C’est pourquoi on parle plutôt des MO des sols.

3.5.1. Les matières organiques vivantes :

Les MO vivantes représentent la totalité de la biomasse en activité (racines, vers de terre,

microflore du sol), animale, végétale, fongique et microbienne. Elles englobent :

La biomasse microbienne :

Elle est constituée de champignons, de bactéries et d’algues. Les champignons

interviennent dans la dégradation des débris végétaux. Les mycorhizes (champignons associés

aux plantes) ont un rôle essentiel dans la nutrition des plantes. Leur pouvoir d’absorption de

nutriments est supérieur à celui des cultures pour certains éléments (phosphore, azote). Les

bactéries participent aux processus de transformation des MO (minéralisation et humification).

Elles sont indispensables aux cycles du carbone et de l’azote du sol (bactéries fixatrices

d’azote). Les algues accélèrent la dégradation de la roche-mère.

La faune du sol :

La faune du sol regroupe les animaux vivants sur et dans le sol : fourmis, termites, vers

de terre, iules, scolopendres, nématodes, ... A eux seuls, les vers de terre représentent plus de la

moitié de la biomasse animale (500 kg à 5 t/ha) [61]. L’activité de la faune du sol permet :

La fragmentation des MO fraîches : dégradation accélérée des débris végétaux ;

Un labour biologique : mélange des MO avec la terre, création de porosité, formation

d’agrégats stables (structure grumeleuse) [61].

La biomasse végétale :

Dans le sol, la biomasse végétale est constituée par les racines. La production de ces

dernières contribue à l’apport de MO au sol. Pour exemple, la canne à sucre produit chaque

année 7 t/ha de matière sèche de racines. Les exsudats racinaires peuvent représenter eux

jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes par hectare. De compositions variées (sucres, acides

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46

Chapitre 1

aminés, acides organiques, vitamines, hormones, enzymes,…), ils constituent la nourriture des

micro-organismes vivants autour des racines, micro-organismes ensuite impliqués dans divers

mécanismes comme la nutrition des plantes et la protection des racines contre les agents

pathogènes [61].

3.5.2. Les matières organiques fraiches :

Les MO fraiches regroupent la litière (débris végétaux à la surface du sol) mais aussi, les

racines mortes, les exsudats racinaires, les déjections et les cadavres d’animaux. Les MO

fraîches vont servir de support et d’aliments à la faune et à la biomasse microbienne. Les résidus

végétaux constituent la première source de MO des sols [61] (Figure 12).

3.5.3. Les matières organiques transitoires (labiles) :

Elles résultent de la décomposition des MO fraîches. La majeure partie des nutriments

issus de la minéralisation des MO provient de cette fraction (Figure 12).

3.5.4. Les matières organiques stables :

L’humus provient de l’assemblage de certains produits transitoires et de matières

minérales en de nouvelles molécules de plus en plus complexes. L’humus est en fait un mélange

de trois composants : acides fulviques, acides humiques et humines.

L’humus est un composé organique stable, il représente 60 % de matières présentes dans

les déchets sédimentaires. Selon son pH, on distingue trois fractions dans les substances

humiques :

Les acides humiques (AH) : ce sont des gros édifices moléculaires de substances

humiques insolubles dans l’eau à pH acide (pH < 2). Ils sont solubles dans l’eau à pH basique

(pH ≥ 13). Les acides humiques qui sont des macromolécules de poids moléculaires élevés

(> 200 000 Da) représentent la fraction difficilement biodégradable des substances humiques

totales [62]. Cette fraction constitue la majeure partie des MO [63]. Ils peuvent constituer entre

80 % et 90 % de la fraction organique totale [19]. Selon l’état de stabilisation des MO, on trouve

deux types d’acides humiques :

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47

Chapitre 1

Acides humiques bruns : Sont peu colorés, à molécule de taille moyenne et peu

condensés. Ils se lient difficilement avec l’argile pour former des complexes argilo-

humiques peu stables et floculent lentement par le calcium à concentration élevée

[64].

Acides humiques gris : Sont très foncés, à grosse molécule, très condensés et

forment avec l’argile un complexe argilo-humique très stable. Ils floculent aisément

par le calcium à faible concentration [64].

Les acides fulviques (AF) : qui sont des macromolécules moins évoluées que les acides

humiques et de faible dimension. Ils représentent la fraction des substances humiques solubles

dans l’eau à tout pH. Ils représentent la fraction des MO moyennement biodégradable [62]. La

production d’acides fulviques dans un milieu organique stabilisé peut demeurer considérable,

mais en général, ils évoluent rapidement soit par condensation pour donner naissance aux gros

édifices humiques, soit par liaison aux acides humiques déjà formé[64], ce qui donne un indice

du degré d’évolution de MO, soit par biodégradation rapide.

La fraction non humifiée (FNH) ou humine : qui est formée de petites molécules qui

possèdent des structures moléculaires identifiées, à l’inverse des acides humiques et fulviques.

Ses différents constituants sont des sucres, des lipides et des acides aminés. Elle représente la

fraction des MO la plus réactive (à l’exception des lipides saturés et des sucres synthétisés par

Figure 12: Principales phases d’évolution des matières organiques.

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48

Chapitre 1

les micro-organismes du sol pour leur métabolisme) [62]. L’humine représente 50 % à 70 %

des MO totales. Elle se devise en :

Humine héritée : Proche des MO fraiches, elle est constituée de lignine

peu transformée incorporée au sol par action mécanique et réalise avec l’argile

que des liaisons peu stables.

Humine d’insolubilisation : provient de la précipitation irréversible de

précurseurs solubles. Elle réalise avec l’argile des liaisons stables.

Humine microbienne : résulte d’une néoformation par les micro-

organismes du sol dans les milieux biologiquement actifs. Elle forme avec

l’argile des complexes stables mais labiles qui se détruisent par biodégradation

de l’humus.

4. Méthodes de caractérisation des matières organiques :

Un bilan des essais normalisés et d’autres méthodes appliquées pour identifier les MO a

été dressé sur les approches thermico-chimiques de caractérisation. Ainsi, les MO ont été

étudiées du point de vue de leur biodégradabilité et de leur composition moléculaire. Dans cette

partie, nous présentons les principales normes (françaises, belges, européennes, américaines et

quelques méthodes particulières) couramment utilisées pour caractériser les MO dans les sols,

les boues, les déchets ou les sédiments :

4.1. Méthodes thermiques :

4.1.1. Détermination de la teneur pondérale des MO par calcination (XP P94-047) :

La méthode la plus couramment utilisée est la calcination des matériaux selon la norme

XP P 94-047. Cette norme s’applique à la détermination de la teneur massique en MO de la

fraction granulométrique inférieure ou égale à 2 mm d’un échantillon de sol ou d’un matériau.

Dans un échantillon de sol préalablement broyé, séché à faible température et calciné à haute

température (450 °C) pendant 3 h : les MO sont détruites et dégagées sous forme de gaz

carbonique (CO2) et de vapeur d'eau. Après combustion, il ne reste que la fraction minérale du

sol dans le récipient. La teneur en MO est calculée selon l’équation ci-dessous :

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49

Chapitre 1

𝐂𝐌𝐎𝐂 =𝟏

𝐧∑

(𝐦𝟏 −𝐦𝟐 )

(𝐦𝟏 −𝐦𝟎 ) Équation 1

Avec : n: nombre de creusets

m0 : masse creuset vide

m1 : masse creuset + échantillon avant calcination

m2 : masse creuset + échantillon calcinés

4.1.2. Détermination de la perte au feu des déchets, des boues et des sédiments (NF EN 15169) :

La norme NF EN 15169 spécifie une méthode de détermination de la perte au feu. Le

mode opératoire est applicable à tous les types de déchets, boues et sédiments :

Une prise d’essai est chauffée dans un four jusqu’à (550 ± 25) °C. La différence de masse avant

et après le processus de chauffage est utilisée pour calculer la perte au feu (Équation 1).

La détermination de la perte au feu est effectuée sur un échantillon préalablement séché selon

l'EN 14346 ou directement sur l’échantillon non séché après une étape de séchage intermédiaire,

ou encore en se référant à la matière sèche.

La perte au feu est souvent utilisée afin d’évaluer la teneur des déchets, des boues et des

sédiments en MO non volatiles. Il convient de noter que la teneur en carbone élémentaire et la

volatilisation de matériaux organiques ou des réactions chimiques au sein de composés

inorganiques sont comprises, le cas échéant, dans la perte au feu.

4.1.3. Détermination de la teneur pondérale des MO par perte au feu des déchets et sols organiques (ASTM D2974) :

La norme ASTM D2974 spécifie deux méthodes thermiques de détermination de taux de

MO contenues dans les tourbes et les sols organiques.

- La méthode A : Sur un échantillon de sol préalablement broyé et séché à faible

température et calciné à 440 °C jusqu'à ce que l’échantillon soit complètement réduit en

cendres (pas de changement de masse qui se produit après une nouvelle période de

chauffage) ;

- La méthode B : Sur un échantillon de sol préalablement broyé et séché à faible

température et calciné à 750 °C jusqu'à ce que l’échantillon soit complètement réduit en

cendres.

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50

Chapitre 1

4.1.4. Détermination de la teneur en carbone organique total (COT) par combustion sèche (NF EN 15936) :

La présente norme NF EN 15936 spécifie la méthode de détermination de la teneur en

carbone organique total (COT) dans des échantillons de boues, de bio-déchets traités, de sols et

de sédiments contenant plus de 1 g de carbone par kg de matière sèche (0,1 %).

Sous l’action conjuguée d’une élévation de température (au-delà de 1000 °C) et d’un courant

d’oxygène, le carbone inorganique (essentiellement des carbonates) est décomposé et le

carbone organique est oxydé ce qui conduit à la production en particulier de CO2. Les gaz de

combustion produits sont véhiculés par l’hélium, gaz porteur inerte. Le CO2 est séparé de l’eau

vapeur par fixation sur un adsorbant et l’azote moléculaire par séparation chromatographique.

La teneur en MO est évaluée d'une façon conventionnelle par application d'un facteur de 1,724

(facteur de VAN BEMMELEN) à la teneur en carbone organique ainsi déterminée selon

l’Equation 2. Selon Allison [65], cette valeur constitue une approximation de la proportion du

CO dans les MO des sols et ce facteur est assez variable d’un sol à l’autre.

𝐌𝐎 (%) = 𝟏, 𝟕𝟐𝟒 × 𝐂 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 Équation 2

4.1.5. Dosage en carbone organique et du carbone total après combustion sèche (NF ISO 10694) :

La présente norme internationale NF ISO 10694 décrète une méthode de dosage du

carbone organique et du carbone total du sol après combustion sèche sur des faibles prises

d’essai. Le carbone présent dans le sol est oxydé en dioxyde de carbone (CO2) par chauffage à

une température d’au moins 900 °C dans un flux de gaz contenant de l’oxygène, et exempt de

gaz carbonique. La quantité de gaz carbonique dégagée est ensuite mesurée par titrimétrie. La

teneur en carbone organique est déterminée à partir de cette dernière valeur après correction en

raison des carbonates présents dans l’échantillon. Si ces derniers sont éliminés au préalable, on

effectue le dosage du carbone organique directement.

La présente norme internationale est applicable à tous les types d’échantillons de sol séchés à

l’air.

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51

Chapitre 1

4.2. Méthodes chimiques :

4.2.1. Méthode de détermination de la teneur en MO (NF P94-055) :

La norme NF P94-055 a pour objet la détermination de la teneur massique en MO d’un

sol, par méthode chimique. Elle s’applique à tout échantillon de sol naturel intact ou remanié,

à l’exclusion des granulats.

Selon la norme NF P94-055, une prise d'essai de masse connue d'un échantillon de sol est

mélangée à une solution de dichromate de potassium additionnée d'acide sulfurique.

Les MO qui se trouvent dans la prise d'essai ont été oxydées par la solution. Le dichromate de

potassium restant après la phase d'oxydation est dosé par une solution de sulfate double

d'ammonium et de fer. Une fois l'oxydation réalisée, on procède au dosage de la quantité de

produit qui a réagi avec le carbone contenu dans l'échantillon.

La teneur en MO exprimée par pourcentage et déterminée sur les prises d’essai selon l’équation

suivante :

𝐌𝐎 (%) = 𝟏𝟎𝟒, 𝟓(𝐕𝟏 − 𝐕𝟐 )

𝐦 Équation 3

Avec : MO : Matières Organiques

m : Masse de la prise d’essai

V2: Volume résultant du titrage de l’essai témoin

V1: Volume résultant du titrage de l’essai sur les matériaux de l’étude.

4.2.2. Dosage du carbone organique total dans les déchets, les boues et les sédiments (NF EN 13137) :

La norme NF EN 13137 décrit deux méthodes de détermination de la teneur en carbone

organique total dans les déchets, boues et sédiments : l'une, par calcul de la différence entre les

résultats des mesures du carbone total (CT) et du carbone inorganique total (CIT), et l'autre, par

traitement à l'acide du déchet et mesure du dioxyde de carbone libéré lors de la combustion.

Le carbone organique dans les déchets, ainsi que dans les sédiments, se présente sous des

formes variées. Etant donné la diversité des composés carbonés organiques possibles, le dosage

quantitatif de chacun des constituants organiques d'origine naturelle et anthropogénique n'est

pas possible. De ce fait, il est nécessaire de recourir au mesurage de grandeurs cumulées dont

l'une est le carbone organique total (COT).

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52

Chapitre 1

La première méthode :

Le carbone total (CT) présent dans l'échantillon non séché est transformé en dioxyde de

carbone par combustion dans un flux de gaz contenant de l'oxygène et exempt de dioxyde de

carbone. Pour garantir une combustion complète, des catalyseurs et/ou modificateurs peuvent

être utilisés.

La quantité libérée de dioxyde de carbone peut être mesurée par l'une des techniques :

spectrométrie infrarouge, gravimétrie, conductimètre.

Le CIT est déterminé séparément à partir d'un autre sous-échantillon par acidification et purge

du dioxyde de carbone libéré. Celui-ci se mesure par l'une des techniques susmentionnées. Le

COT s'obtient par différence entre les résultats des mesures du CT et du CIT.

La seconde méthode :

Dans ce mode opératoire, les carbonates de l'échantillon non séchés sont tout d'abord

éliminées par traitement de l'échantillon à l'acide. Le dioxyde de carbone libéré lors de l'étape

suivante de combustion se mesure au moyen de l'une des techniques mentionnées dans la

première méthode et conduit directement à la valeur du COT.

4.2.3. Oxydation chimique des MO avec l’eau oxygénée (NBN 589-207-3)

Les MO peuvent être oxydées chimiquement et ainsi être éliminées selon la norme NBN

589-207-3. Une oxydation implique toujours deux composants : la matière à oxyder et l’agent

oxydant. L’agent oxydant comme dans notre cas est H2O2 accepte les électrons et est ainsi

réduit. La matière à oxyder élimine quant à elle les électrons. L’oxydation des MO est réalisée

progressivement par la formation des produits intermédiaires.

Lors de l’oxydation complète des MO, ces dernières sont transformées à terme en produits

inorganiques, en eau et en dioxyde de carbone (Figure 13).

Selon la norme NBN 589-207-3, le traitement à l’eau oxygénée consiste à introduire

l'équivalent de 500 ml d'une solution à 35 % d'eau oxygénée pour 100 g de sol inférieur à 2 mm,

en trois fois : d'abord 300 ml, puis après deux heures, 100 ml, et enfin après une heure, 100 ml.

Le traitement doit être réalisé dans un bain marie à 100 °C.

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53

Chapitre 1

La teneur en MO est déterminée selon l’équation ci-dessous :

𝐌𝐎 (%) =(𝐦𝟎 − 𝐦𝟏 )

𝐦𝟎 × 𝟏𝟎𝟎 Équation 4

Avec : MO : Matières Organiques

m0: Masse de la prise d’essai avant oxydation

m1: Masse de la prise d’essai après oxydation

4.2.4. Détermination qualitative de la teneur en acide fulvique (NF EN 1744-1+A1) :

La norme NF EN 1744-1+A1 spécifie une méthode de détermination de la teneur en acide

fulvique qui peut être présent dans les sables.

Les acides fulviques sont des constituants des substances humiques qui ont des effets néfastes

sur les propriétés telles que retarder l'hydratation des ciments. Les acides fulviques se dissolvent

dans l'acide chlorhydrique en donnant une couleur jaune. L'intensité de la couleur croît lorsque

la concentration en acides fulviques augmente. Les composés du Fe (III) donnent une couleur

brune dans l'acide chlorhydrique. Cette couleur est éliminée en convertissant les composés du

Fe (III) en composés incolores du Fe (II) en utilisant une solution de chlorure stanneux.

4.2.5. Dosage du carbone organique par oxydation sulfochromique (NF ISO 14235) :

La norme NF ISO 14235 spécifie une méthode de détermination du carbone organique

présent dans le sol.

Figure 13 : Schéma explicatif d’oxydation des MO.

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54

Chapitre 1

Le carbone organique présent dans le sol est oxydé dans un mélange d´une solution de

bichromate de potassium (en excès) et d´acide sulfurique à une température de 135 °C. Les ions

bichromates, qui colorent la solution en rouge, sont réduits en ions Cr3+ qui colorent la solution

en vert. L´intensité de ce vert est mesurée par spectrocolorimétrie. Partant de l´hypothèse que

l´oxydation d´un atome de carbone organique produit quatre électrons, il existe une relation

entre le Cr3+ formé et la quantité de carbone organique. La méthode est calibrée en utilisant le

glucose comme source de carbone oxydable.

4.2.6. Méthode Walkley-Black :

La méthode Walkley-Black repose sur le principe que le bichromate de potassium oxyde

le carbone contenu dans le sol. Le bichromate de potassium change de couleur selon la quantité

de produits réduits et ce changement de couleur peut être comparé à la quantité de carbone

organique présent dans le sol.

Cette méthode permet de mesurer le carbone organique. Elle ne peut être utilisée si les sols

contiennent plus de 20 % de MO.

5. Effets des matières organiques sur les propriétés des sols :

5.1. Choix des matériaux des études :

Le choix des matériaux de ces études est une étape primordiale dans le processus

d’analyse d’un phénomène ou l’impact d’un paramètre. Dans le cas de notre étude, la question

du choix de méthodologie s’est posée dès le début. En effet, les MO se caractérisent par leurs

formes variés et complexes, mais aussi par leurs nombreuses interactions avec d’autres

composants du sol, tels que les argiles. D’autres éléments contenus dans les sédiments tels que

les polluants peuvent également interagir avec les MO.

Afin d’analyser les avantages et les inconvénients de chaque méthodologie utilisée dans

la littérature, un état de l’art concernant les méthodes de préparation des échantillons est dressé :

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55

Chapitre 1

5.1.1. Matériaux ayant une teneur en MO naturelle :

Dans ces travaux, les chercheurs utilisent des sols prélevés sur un périmètre très important,

on trouve par exemple l’étude effectuée par Soane [66] sur 58 sols écossais de teneur en MO

différentes. L’objectif de l’étude de Soane [66] était d’analyser l’impact des MO sur la

compressibilité et la résistance au cisaillement des sols écossais. Dans ce cas d’étude, il est à

noter que le nombre important de points d’analyses permet d’avoir une représentativité très

confortable, en revanche, dans le cas où les sols analysés présentent une composition

minéralogique et granulométrique différente cela fausserait l’interprétation des résultats. Sen

et al. [67] ont également utilisé 10 sols de teneurs en MO et de classification différentes. Les

résultats présentent quelques incohérences.

5.1.2. Matériaux ayant une teneur en MO reconstituée :

Plusieurs travaux de recherche étudient l’impact des MO sur les propriétés physiques et

mécaniques en utilisant des matériaux ayant une teneur en MO reconstituée. Parmi ces travaux,

on trouve l’étude menée par Rashid et Brown [68]. Cette étude utilise un sédiment avec une

teneur en MO naturelle de 2 %, puis à partir de ce matériau ils ont créé 3 autres matériaux à

0 % ; 3 % et 4 %. Rashid et Brown [68] ont manipulé deux types de méthodes pour reconstituer

leurs échantillons, la première est une méthode d’élimination des MO et la seconde est une

méthode d’amendement (ajout de MO).

5.1.2.1. Méthodes d’élimination :

Les méthodes d’élimination des MO peuvent être chimiques ou physiques. Les méthodes

chimiques utilisent un oxydant (KCl, H2O2, eau de Javel, acide sulfurique) pour éliminer

complétement les MO ou en détruire une partie. Les méthodes physiques utilisent un dispositif

mécanique (centrifugation, flottation, tri, …) pour séparer les constituants organiques du

matériau analysé.

5.1.2.1.1. Méthodes chimiques :

Oxydation avec de l’eau oxygénée :

Cette méthode a été utilisée dans plusieurs études afin d’éliminer ou modérer le taux de

MO dans le matériau analysé [68], [69].

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56

Chapitre 1

Selon la norme NBN 589-207-3, la méthode de dégradation consiste à introduire l'équivalent

de 500 ml d'une solution à 35 % d'eau oxygénée pour 100 g de sédiment inférieur à 2mm, en

trois fois : d'abord 300 ml, puis après deux heures, 100 ml, et enfin après une heure, 100 ml. Le

traitement doit être réalisé dans un bain marie à 100 °C. Les MO peuvent être oxydées

chimiquement et ainsi être éliminées. Une oxydation implique toujours deux composants : la

matière à oxyder et l’agent oxydant. L’agent oxydant comme dans notre cas est H2O2 accepte

les électrons et est ainsi réduit. La matière à oxyder élimine quant à elle les électrons.

L’oxydation des MO est réalisée progressivement par la formation des produits intermédiaires.

Lors de l’oxydation complète des MO, ces dernières sont transformées en produits

inorganiques, en eau et en dioxyde de carbone (Figure 14).

Utilisation de solution de KCl pour l’élimination de MO :

Le traitement au Chlorure de potassium consiste à mélanger l'équivalent de 50 ml de

solution de KCl avec 10 g de l’échantillon dans un bain marie à 100 °C. Le traitement se fait

en trois étapes : d'abord 10 ml, puis après 20 minutes, 20 ml et enfin 20 ml après 25 minutes.

La solution de KCl bascule le pH du matériau vers un pH basic ce qui permettra aux acides

fulviques de se dégrader sous la chaleur dans un milieu basique.

Utilisation de l’eau de Javel pour l’élimination de MO :

La norme NF U44-164 explique la méthode de destruction de MO par attaque à l’eau de

javel. De 5 à 10 litres d'eau de javel sont nécessaires par 1000 g d’échantillon. L'eau de javel a

l'avantage d'attaquer ni les matières plastiques ni le calcaire.

Figure 14 : Méthode de l'eau oxygénée.

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57

Chapitre 1

5.1.2.1.2. Méthodes physiques :

Tri (séparation physique) :

Cette méthode de traitement consiste à faire un tri des particules de différentes densités

en lavant le matériau. Après quelques minutes d’agitation, nous remarquons la montée en

surface d’une matière de densité faible. On prélève la matière de densité faible et on répète

l’opération plusieurs fois (lavage +agitation+ extraction) jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de matière

noire de densité faible dans le matériau.

Centrifugation :

Cette méthode est principalement utilisée pour la séparation dissous/particulaire des

effluents difficilement filtrables (par exemple : lisiers, lixiviats, matières de vidanges). La force

de centrifugation (souvent exprimée par le coefficient de centrifugation en nombre de g) et le

temps de centrifugation déterminent l’efficacité de la séparation [70]. Il s’agit d’un procédé

rapide et compact, mais très consommateur d'énergie (150 à 300 kWh/tMS).

5.1.2.2. Méthodes d’amendement :

Le principe de cette méthode consiste à mélanger avec des proportions préalablement

calculées un matériau de teneur en MO faible avec un deuxième matériau riche en MO pour

obtenir un troisième matériau de teneur en MO souhaitée.

Les composts et les tourbes de forte teneur en MO sont les matériaux d’amendement les plus

utilisés [68], [71], [72]. Il peut y avoir aussi un ajout d’acide humique pour faire varier la teneur

en MO des échantillons.

5.2. Effet des matières organiques sur les propriétés physiques des sols :

Des études antérieures sur les effets des MO sur les propriétés physiques et géotechniques

des sols et peu de sédiments ont révélé que les MO agissent sur certaines propriétés physiques

[68], [69], [71], [73]–[77]. Cependant, les impacts enregistrés sur les paramètres physiques

semblent dépendre du type, de la nature du constituant de la phase minérale (quantité et types

d'argiles) et de la phase organique (matière organique soluble, matière organique insoluble)

[76], [78]. De plus, le mode de préparation des échantillons dans les études pourrait également

induire des impacts importants sur les mesures enregistrées.

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58

Chapitre 1

La préparation d'échantillons utilisée par Rashid et Brown [68] consiste à traiter un

sédiment marin avec de l’eau oxygénée pour réduire sa teneur en MO de la valeur initiale (2 %)

à une teneur en MO égale à zéro. Pour un échantillon avec une teneur en MO plus élevée,

l'enrichissement en substances humiques naturelles est effectué pour atteindre une teneur en

MO d'environ 4 %. Rashid et Brown [68] ont enregistré une augmentation d'environ 8 % de la

limite de liquidité et de même pour la limite de plasticité lorsque la teneur en MO varie de 2 %

à 4 %. Quant à l'indice de plasticité, Rashid et Brown [68] ont remarqué que ce paramètre est

presque constant. La diminution de la teneur en MO avec l'utilisation de l’eau oxygénée (de

2 % à environ zéro) a induit une diminution de la limite liquidité d'environ 12 % et un impact

négligeable sur la limite de plasticité. Ceci induit une diminution substantielle de l'indice

plastique.

Booth et Dahl [69] ont préparé des échantillons en mélangeant des matériaux originaux

contenant 3,2 % de carbone organique avec des proportions différentes du même matériau traité

au peroxyde d'hydrogène. A l’issue des essais de limites d’Atterberg, ils ont observé une

diminution d'environ 40 % de la limite de liquidité, 13 % de la limite de plasticité et 17 % en

ce qui concerne l’indice de plasticité pour une diminution de 2,6 % du contenu organique. Si

on suppose que la teneur en MO pourrait être déduite de la teneur en carbone organique (en

utilisant un rapport de 1,7), ceci induit une variation de la limite de liquidité de 40 % pour une

diminution de 4,5 % de teneur en MO.

Malkawi et al. [71] ont étudié les effets d'une large gamme de teneur en MO en ajoutant de

la tourbe au sol illitique. La teneur en MO a été réduite en utilisant la méthode de Walkey Black.

Ils ont observé que la surface spécifique des mélanges riches en MO est plus faible d’environ

15 % par rapport à celle d’un matériau faible en MO. La limite de liquidité enregistre une

augmentation de 80 % à environ 100 % pour une augmentation de la teneur en MO comprise

entre 0 % et 30 %, tandis que la valeur de la limite de plasticité passe de 45 % à environ 85 %.

De ce fait, ils obtiennent pour ces matériaux testés une diminution spectaculaire de l'indice de

plasticité.

L'étude de Zeng et al. [78] impliquant des échantillons enrichis par un composant soluble

ou insoluble de MO. Ils ont montré que la variation de la limite de liquidité (augmentation ou

diminution) dépend de la valeur de la limite de liquidité du matériau d'origine et du type de

composants organiques (solubles ou insolubles).

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59

Chapitre 1

Stanchi et al. [79], ont effectué des essais sur différents sols avec différentes teneurs en

en MO. Les résultats ont montré que les limites d'Atterberg sont bien corrélées au carbone

organique total (COT) dans la fraction inférieure à 0,425 mm. Ils ont également observé les

effets marqués des MO du sol sur la limite de liquidité et la limite de plasticité.

D'après les résultats de recherche obtenus par différentes études, il est clair qu'il est

difficile de pouvoir généraliser clairement l'effet des MO sur les caractéristiques physiques d'un

matériau donné. Il semble que cet effet soit lié à la nature de la phase minérale, à la nature des

MO et plus probablement aux méthodologies de préparation des échantillons utilisées.

5.3. Effets des matières organiques sur les performances mécaniques des sols :

Les effets des MO sur les propriétés du sol sont, depuis longtemps, une problématique

très étudiée par plusieurs travaux de recherche. En effet, les MO ont été considérées comme

ayant des effets significatifs sur les caractéristiques mécaniques des sols, comme la diminution

de la résistance au cisaillement ou de l’aptitude au compactage [72], [75], [80]–[83].

Les mécanismes impliqués dans l'interaction entre les composants minéraux du sol et les

MO en ce qui concerne le comportement mécanique du sol sont complexes.

Soane [66] a énuméré six mécanismes possibles :

Les Forces de liaison entre les particules et dans les agrégats ;

Augmentation de l'élasticité ;

Effet de dilution ;

Effet de cimentation entre les particules ;

Augmentions des échanges ioniques ;

Effet sur la cohésion et l’angle de frottement.

Une grande partie des recherches menées ont porté sur le comportement mécanique des

sols hautement organiques. Cependant, on sait relativement peu de choses sur le comportement

mécanique des sédiments marins dragués avec une quantité de MO dépassant les seuils prescrits

par le GTR [32] pour une utilisation en technique routière.

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60

Chapitre 1

5.3.1. Paramètres de compactage et de portance :

La densité apparente finale d’un sol compacté dépend de la nature de celui-ci, de la teneur

en eau et de l’énergie de compactage. Le compactage permet de resserrer la texture du sol, de

réduire ses déformations, d’améliorer sa portance et sa résistance. Pour un sol donné et pour un

mode de compactage déterminé, il existe une seule teneur en eau WOPN (%) correspondant à la

densité maximale ρdOPN (t/m3). S’il n’y a pas assez d’eau, la lubrification entre les grains n’est

pas assurée. S’il y a trop d’eau, les grains solides glissent les uns sur les autres et ne peuvent

plus se placer afin d’occuper la place minimale. De plus, l’eau prend la place des vides et

absorbe une partie de l’énergie de compactage. Pour une couche de forme, la teneur en eau

optimale et la densité correspondante sont déterminées par l’essai Proctor normal.

Malkawi et al. [71] ont étudié l'impact des MO sur les paramètres de compactage (WOPN,

ρdOPN) sur cinq sols illitiques ayant une teneur en MO de 0 %, 5,5 %, 10,3 %, 16,4 % et 21,2 %

(Figure 15). Ils ont montré que l'augmentation du taux de MO engendre une baisse significative

de ρdOPN (t/m3) de l’ordre de 30 % et une augmentation de WOPN (%) de l’ordre de 32 %. Les

résultats obtenus de différents chercheurs [72], [81], [84], [85] confirment l’impact des MO sur

les paramètres de compactage. Néanmoins, on doit noter qu’il y a peu d’études qui évoquent

l'influence des MO sur les paramètres de compactage des sédiments marins bruts (non traités)

et traités aux liants hydrauliques.

Figure 15 : Courbe de compactage du sol en fonction de la quantité de MO [71].

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61

Chapitre 1

5.3.2. Paramètres de compressibilité :

La compressibilité des matériaux est une caractéristique très importante à mesurer avant

toute projection d’ouvrage. Les MO, même en faibles proportions, peuvent affecter la

compressibilité des matériaux. Plusieurs auteurs ont étudié l'impact des MO sur la

compressibilité de sols naturels et de sols traités [68], [80], [84], [86], [87].

Develioglu et Pulat [80] ont effectué différents essais sur des mélanges d'argiles de

Kuttanad (Inde) ayant une teneur en MO de 0 %, 4 %, 7 % et 11 %. Les essais ont permis de

tracer les courbes de compressibilité unidimensionnelle par rapport au taux de MO des

matériaux étudiés. Develioglu et Pulat [80] ont observé que l’effet des MO peut non seulement

augmenter l’indice des vides, mais aussi l’indice de compression (Figure 16). Selon les résultats

obtenus, Develioglu et Pulat [80] ont observé que l'augmentation du taux de MO de 0 % à 11 %

a triplé d'une part la compressibilité de ce type de matériau et d’autre part, il a influencé

négativement les contraintes de pré-consolidation.

Une autre étude a été effectuée par Rashid et Brown [68] sur trois sédiments de la Baie de

Nouvelle-Écosse, ayant des taux de MO de 0 %, 2 % et 4 %. Rashid et Brown [68] ont observé

que l'augmentation du taux de MO de 0 % à 4 % a doublé la compressibilité de ce type de

matériau (Tableau 8).

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0 5 10 15

Ind

ice

de

com

pre

ssio

n (

Cc)

Teneur en MO (%)

(Develioglu, I., Pulat, H.F., 2017)

(Rashid. M. A., Brown. J. D., 1975)

(Rabbee et al. 2012)

Figure 16 : L’évolution des indices de compression en fonction de la teneur en MO.

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62

Chapitre 1

Tableau 8 : Relation entre l’indice de compression et la teneur en MO.

5.3.3. Résistance au cisaillement :

La résistance des sols mesurée expérimentalement et les théories de rupture permettent

d'étudier la stabilité des fondations superficielles ou profondes, des ouvrages de soutènement,

des remblais, des talus naturels ou de déblais et des barrages en terre. La résistance au

cisaillement d’un sol dépend de nombreux facteurs, tels que la nature et l’état du sol, mais aussi

l’intensité des efforts exercés et la manière dont ces efforts sont appliqués. Dans les sols saturés,

cette résistance est liée uniquement au squelette solide du sol, puisque l’eau interstitielle n’offre

aucune résistance aux efforts de cisaillement ou de distorsion. Elle ne dépend, de ce fait, que

des contraintes effectives qui s’exercent aux points de contact des particules solides. Elle est

donc directement influencée par les conditions d’application de ces efforts, conditions qui

commandent la répartition des contraintes totales appliquées entre la phase liquide (pression

interstitielle) et la phase solide (contrainte effective) du sol.

Selon la littérature scientifique, l’effet des MO sur la cohésion et l’angle de frottement

dépend fortement de la nature des MO contenues ou incorporées dans les matériaux, la méthode

de préparation des échantillons (MO ajoutées, MO oxydées, …), la teneur en eau, la pression

appliquée, le type du sol (Tableau 9). De plus, les tendances observées dans la littérature sont

multiples et variées. Par exemple, sur des échantillons de masse volumique égale à 1,25 t/m3,

Davies [88] a observé que la résistance au cisaillement des échantillons remaniés augmente

avec l’enrichissement en MO. Stewart et Hartge [89] ont également observé que la cohésion et

l’angle de frottement augmentent avec l’augmentation de la teneur en MO des sols sableux

précédemment compactés et avec la même porosité. Une tendance similaire est observée par

Zhang et Hartge [90] sur des sols sableux qui ont le même indice des vides initial. Al-Adili et

Al-Soudany [91] ont effectué l'essai de résistance au cisaillement sur deux types de sols

(argileux et limoneux) ayant des teneurs en MO de 5 %, 10 %, 15 % et 20 %. D'après leurs

Etude Matériau Méthode utilisée dans la

préparation des matériaux Equation de corrélation R²

Develioglu

et Pulat [73] Sédiments

marins

MO naturellement

continues dans les

échantillons testés.

Cc = 0,025 MO (%) + 0,03 0,94

Rashid et

Brown [64] Sédiments

marins

Amendement +oxydation

des MO Cc = 0,05 MO (%) + 0,2 0,99

Rabbee et

al. [86] Sols

organiques Amendement Cc = 0,02 MO (%) + 0,2 0,79

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63

Chapitre 1

résultats, nous remarquons une relation directe entre le taux de MO, la variation de la cohésion

et de l'angle de frottement.

Ces résultats ont pu montrer que les MO peuvent augmenter l'angle de frottement dans les deux

types de matériaux étudiés (argileux et limoneux). Néanmoins, les résultats obtenus par Rabbee

et al. [86] montrent une légère diminution de l'angle de frottement pour des sols organiques

avec des teneurs en MO augmentées à l’aide d’un compost à forte teneur en MO. Ohu et al.

[92] ont également remarqué une tendance différente sur leur échantillons : un sol argileux, un

sol sablo-limoneux et un sol argilo-limoneux dont la teneur en MO initiale est égale à 3 %. Un

compost à forte teneur en MO a été utilisé dans leurs travaux pour créer trois mélanges pour

chaque type de sols : 3 %, 10 % et 17 % de MO. Ohu et al. [92] ont observé que la résistance

au cisaillement des mélanges crées diminue avec l’augmentation de la teneur en MO

incorporées. D’après Ekwue [81], la résistance au cisaillement du sol augmente ou diminue

avec l'augmentation de la teneur en MO selon la forme et l’origine des MO contenues dans le

sol. Les MO de l'herbe accroissent la résistance au cisaillement puisqu'elles améliorent la

stabilité des agrégats du sol, mais les augmentations sont limitées dans le temps.

Tableau 9 : Tableau récapitulatifs de l’état de l’art concernant l’évolution de la résistance au cisaillement en

fonction de la teneur en MO.

Etude Matériaux

Méthode de préparation

des matériaux utilisés

Résistance au

cisaillement

/MO

Davies [88] sols limoneux argileux

MO naturellement

continues dans les

échantillons testés.

+/+

Stewart et

Hartge [89] sols sableux

Echantillons compactés de

même porosité +

Amendement

+/+

Zhang et

Hartge [90] sols sableux Amendement +/+

Al-Adili et Al-

Soudany [91]

Sols argileux et

limoneux Amendement +/+

Rabbee et al.

[86] Sols organiques Amendement -/+

Ohu et al. [92]

sol argileux, sol sablo-

limoneux, sol argilo-

limoneux

Amendement -/+

Ekwue [81] sol sablo-limoneux

Amendement (MO

fraiches) +/+

sol sablo-limoneux Amendement (compost) -/+

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64

Chapitre 1

6. Systèmes de classification des matériaux :

Plusieurs systèmes de classification de matériaux sont établis dans différents pays. Ils sont

nés du besoin des ingénieurs civils de disposer des informations suffisamment fiables sur le

comportement des matériaux pour pouvoir prendre des décisions rapides et efficaces, surtout

dans les domaines de construction routière.

Les systèmes de classification des matériaux ont pour but de ranger les sols en catégories

présentant les mêmes caractéristiques géotechniques ou des caractéristiques similaires. Ils

permettent de grouper de très nombreux échantillons recueillis au cours d’une campagne de

sondages et d’établir des coupes géotechniques du terrain.

Il existe de très nombreux systèmes de classification des matériaux :

Les uns sont basés sur l’aptitude du matériau pour un emploi particulier du génie civil.

Ces classifications présentent en général l’inconvénient de ne pouvoir être étendues à

d’autres usages que celui pour lequel elles ont été établies ;

Les autres sont basés sur certains essais d’identification. Parmi ces systèmes, plusieurs

se réfèrent uniquement à la granularité du sol (diagramme triangulaire) et d’autres

utilisent simultanément la granularité et la plasticité du sol.

Dans ce qui suit, nous allons passer en revue les systèmes de classification des matériaux

utilisés dans quelques pays tels que les Etats-Unis, la France, l’Inde et d’autres pays.

6.1. Le système de classification aux Etats-Unis :

Aux États-Unis, l'American Association of State Highway and Transportation Officials

(AASHTO) et l'American Society for Testing Materials (ASTM) sont les principales

organisations qui classent les matériaux. Des systèmes de classification supplémentaires ont été

mis au point par d'autres organisations, par exemple certains ministères de l'État [93].

6.1.1. Le système de classification AASHTO :

AASHTO est l'association qui représente les départements de transport de 50 états aux

États-Unis. Elle représente les cinq modes de transport: air, autoroutes, transport en commun,

rail et eau. La classification des matériaux de l'AASHTO est basée sur les exigences de

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65

Chapitre 1

construction liées à chaque mode de transport. AASHTO M-145 classe le sol en 7 catégories,

de A-1 à A-7, sur la base de l'analyse de la taille des particules et les limites d'Atterberg [94]

(Annexe 1). La huitième catégorie (A-8) se compose de sols très organiques (tourbe ou terre

noire) habituellement trouvés dans des zones marécageuses manifestement instables. Les sols

appartenant à cette catégorie sont caractérisés par leur faible densité, une haute compressibilité,

une haute teneur en eau et naturellement par une haute teneur en MO. La classification de ce

type du sol est basée sur une inspection visuelle et ne dépend pas des résultats de l'analyse

granulométrique ou des limites d'Atterberg.

6.1.2. Le système de classification USCS :

Le système de classification ASTM D2487 (American Society for Testing Materials)

classe les sols selon le système unifié de classification des sols basé sur la distribution

granulométrique et les limites d'Atterberg [95]. Ce système utilise les résultats d’essais

classiques d’identification des sols :

Les critères granulométriques :

- Les pourcentages de gravier, sable et particules fines (tamisât à 2 mm et 0,08 mm) ;

- La forme de la courbe granulométrique : coefficient d’uniformité et coefficient de

courbure.

- Ce système de classification distingue deux principaux types de sols [96]: Les sols fins

(passant au tamis de 75 µm ≥ 50 %) et les sols grossiers (passant au tamis de 75 µm <

50 %).

Les caractéristiques de plasticité : WL (%), IP (%) et la ligne A d’équation :

IP = 0,73 (WL-20) (relation de Casagrande [73]).

La présence des MO dans les matériaux : USCS considère que la limite de

liquidité d'un sol contenant des quantités importantes de MO diminue considérablement

lorsque ce sol est séché à l’étuve. Le sol est considéré comme étant organique si le ratio

entre la valeur de la limité de liquidité du sol séché et la valeur de la limité de liquidité

du sol brut est inférieur à 0,75 (Annexe 2). La comparaison de la limite de liquidité d'un

échantillon avant et après séchage à l’étuve peut donc être utilisée comme une mesure

qualitative de la teneur en MO d'un sol.

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66

Chapitre 1

Comme pour le système de classification AASHTO, le système de classification ASTM

tient également compte des sols hautement organiques, qu'il les qualifie de tourbe [96],

[97]. Les sols sont classés comme hautement organiques en raison de leur couleur

foncée et de leur odeur particulière (c'est-à-dire qu'ils ne font pas appel à une mesure ou

un essai particulier) [95]. Les sols organiques et peu organiques sont classés en fonction

de leurs caractéristiques physiques (distribution granulométrique, limite de liquidité,

indice de plasticité), comme étant des sous-catégories de sols fins. Ces derniers sont

classés sur la charte de plasticité comme étant des argiles organiques ou des limons

organiques, sur la base de leur indice de plasticité et de leur limite de plasticité

(Figure 17).

Pour les sols inorganiques fins, ce système de classification les classe en fonction de leur limite

de liquidité et leur indice de plasticité sur le diagramme de plasticité illustré sur la Figure 17.

Une fois les matériaux classés en catégories, leur compressibilité, leur résistance au cisaillement

et leur ouvrabilité dans la construction routière peuvent être qualifiées (Tableau 10).

Figure 17 : Diagramme de plasticité pour le système de classification USCS en accord avec ASTM D 2487

[94].

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67

Chapitre 1

Tableau 10 : Tableau estimatif du comportement géotechnique des catégorie selon le système de classification

USCS [96].

6.2. Le système de classification Internationale (ESCS) :

Un système de classification des sols est également fourni par l'organisation internationale

de normalisation suivant les ISO 14688-1 et ISO 14688-2. Comme dans les systèmes de

classification ASTM et AASHTO, la norme ISO 14688-2, qui traite des principes de

classification, indique que ce système appelé (ESCS) utilise la distribution granulométrique et

l’indice de plasticité pour classer les sols. Cependant, ce système inclut également la teneur en

MO comme une caractéristique clé utilisée dans la classification des sols. Plus précisément, une

distinction est faite entre les sols faibles en MO (teneur en MO entre 2 % et 6 %), les sols de

teneur en MO moyenne (teneur en MO entre 6 % et 20 %) et sols riches en MO (teneur en MO

supérieure à 20 %) [98], [99].

Catégorie Compressibilité

Résistance

au

cisaillement

Ouvrabilité

dans la

technique

routière

ML Moyenne Acceptable Faible

MH Forte Faible Faible

CL Moyenne Acceptable Bonne

OL Moyenne Faible Faible

OH Forte Faible Faible

CH Forte Faible Faible

Figure 18 : Diagramme de plasticité pour le système de classification ESCS [98].

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68

Chapitre 1

Comme pour le système USCS, ce système de classification utilise également le diagramme de

plasticité pour classer les matériaux mais en leur donnant une appellation différente aux

catégories (Figure 18).

6.3. Le système de classification Français selon le Guide de terrassement routier (GTR) :

Cette classification est la seule présentant un réel intérêt pratique et utilisée dans les

travaux de terrassement. Son utilisation est détaillée dans le Guide technique pour la réalisation

des remblais et des couches de forme. C’est pour cette raison qu’elle est désignée par

classification GTR [32].

Cette classification définit des classes de sols corrélées avec l’aptitude au compactage des

matériaux en fonction des conditions de chantiers et leur comportement mécanique ultérieur.

Elle tient compte des mêmes caractéristiques de base que la classification USCS, mais elle est

beaucoup plus précise pour la quantité des MO et les particules argileuses (à travers l’essai de

bleu de méthylène) qui ont une grande influence sur la conduite des terrassements, et tient

compte de l’altérabilité des matériaux au cours du temps.

Figure 19 : Structure générale du système de classification GTR [32].

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69

Chapitre 1

Selon le Guide de Terrassement Routier (GTR), les matériaux ayant une teneur en MO

supérieure à 3 % sont classés en classe F avec les sous-produits industriels. Cette catégorie est

ensuite divisée en plusieurs sous-catégories selon le taux de MO contenu dans les matériaux,

l’origine et la prévenance des matériaux. Les matériaux ayant une teneur en MO comprise entre

3 % et 10 % sont classé comme étant F11 et les matériaux ayant une teneur en MO supérieure à

10 % sont classés comme étant F12 [32]. Les principes généraux de cette classification sont

présentés sur la Figure 19.

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70

Chapitre 1

7. Conclusions du chapitre :

Les sédiments de dragage et de curage représentent des volumes importants à gérer dans

le monde (quelques milliards de m3). En France, c’est plusieurs dizaines de millions de m3 que

les gestionnaires des ports et des voies navigables doivent gérer. Les sédiments de dragage ou

de curage sont généralement constitués d’une phase minérale, d’une phase organique (sous

différentes formes) et d’une phase liquide généralement de l’eau. Au regard des résultats connus

sur les sols, la présence de MO dans un sédiment, même en faibles proportions, peut affecter

les caractéristiques physiques, chimiques et le comportement mécanique. La présence de MO

dans les sédiments représente, dans certains cas, un obstacle dans le processus de valorisation.

C’est pourquoi, il est important d’étudier les impacts des MO sur le comportement des

sédiments et de même les méthodes de caractérisation de ces MO.

L’état de l’art entrepris sur les MO dans les sédiments amène à conclure que la

composition physico-chimique des MO est très complexe et variée. La composition des MO

dépend essentiellement de l’origine, du type, du taux de minéralisation et d’humification ainsi

que de la multiplicité d’interaction entre MO et différents composants des sédiments. Les MO

présentes dans les sols, les déchets et les sédiments (en particulier) sont ainsi très hétérogènes

et complexes. Cette variabilité s’observe bien évidemment entre deux sédiments différents par

leur type (marins et fluviaux), mais également sur le même sédiment. Ce qui rend très complexe

la caractérisation des MO dans les sédiments.

L’état de l’art entrepris sur la caractérisation des MO dans les sols ou les sédiments a

conduit à la classification des essais en deux familles :

Les essais thermiques (calcination, perte au feu, ...) : ces essais ont pour but de donner

une estimation de teneur en MO dans les sols, les déchets, les boues et les sédiments.

L’ensemble de ces essais se basent essentiellement sur le même principe : calciner une

masse sèche d’un échantillon dans une plage thermique comprise entre 440 °C et

550 °C, la teneur en MO de cet échantillon est égale à la perte en masse ;

Les essais chimiques : la plupart des essais chimiques utilisent des acides plus ou moins

forts (acide sulfurique, acide chlorhydrique, acide orthophosphorique, acide

nitrique, …) et d’autre réactifs tels que l’eau oxygénée. L’utilisation de ces réactifs dans

les essais chimiques n’est pas anodine, certains composants de MO se dissolvent que

dans un milieu acide à l’image de l’acide fulvique. D’autres composants tels que l’acide

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71

Chapitre 1

humique ne peut se dissoudre que dans un milieu basique. Quelques essais chimiques

tels que : NF P94-055 ou Walkley-Black nous permettent d’avoir une estimation

quantitative de la teneur en MO ou de carbone organique présent dans l’échantillon

analysé. Les autres essais chimiques répertoriés dans le bilan élaboré dans ce rapport,

nous donnent seulement des informations qualitatives ;

Pour les travaux envisagés dans notre étude, le choix des matériaux de l’étude est une

étape primordiale dans le processus d’analyse des impacts des MO sur les propriétés physiques

et mécaniques. Dans notre cas d’étude, la question du choix de méthodologie s’est posée dès le

début de notre recherche. En effet, les MO se caractérisent par leurs formes variées et

complexes, mais aussi par leurs nombreuses interactions avec d’autres composants du sol, tels

que les argiles. D’autres éléments contenus dans les sédiments tels que les polluants peuvent

également interagir avec les MO. Sur la base de l’état de l’art deux méthodes principales

s’illustrent : la méthode par amendement des MO et la méthode par traitements chimiques. Dans

la suite des travaux, plusieurs méthodologies vont être examinées et une méthodologie

spécifique de préparation de matériaux sera donc mise en place. Peu de travaux ont été recensés

dans l’état de l’art concernant l’impact des MO sur les propriétés physiques et mécaniques des

sédiments. Sur les sols, ces travaux ont été nettement plus nombreux. Sur la base de ces travaux,

il est clair qu’il est difficile de pouvoir généraliser l’effet des MO sur les caractéristiques

physiques et mécaniques des sédiments.

Dans ce qui suit, après la présentation de la démarche scientifique de l’étude, le choix des

matériaux est entrepris à travers une pré-étude. A partir des résultats obtenus de la pré-étude,

une caractérisation extensive des matériaux choisis est réalisée. En ce qui concerne les

méthodes de caractérisation des MO, un chapitre spécifique est consacré à la comparaison de

la sensibilité, de la pertinence et de la fiabilité des méthodes de caractérisation des MO dans les

sédiments. A l’issue du bilan complet des essais de caractérisation des MO, une campagne

d’essais physiques et mécaniques est entrepris sur les échantillons formulés selon la méthode

choisie dans la pré-étude en ayant une teneur en MO allant de 0 % jusqu’à 15 %. Les résultats

obtenus de ces essais et les discussions engagées sur l’impact des MO sur les propriétés

physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage font l’objet d’un autre

chapitre spécifique. Enfin, un dernier chapitre est consacré à l’approche opérationnelle de

valorisation des sédiments dans la construction routière qui aborde l’impact du taux des MO

sur la classification des matériaux étudié et l’étude de certaines variantes dans le cycle de

valorisation.

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72

Chapitre 1

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CHAPITRE II :

Démarche, Matériaux de l’Etude et

Caractérisations

1. Introduction : ..................................................................................................................... 75

2. Démarche scientifique de l’étude :.................................................................................... 75

3. Pré-étude pour le choix des matériaux : ............................................................................ 77

3.1. Méthodes d’élimination des MO : ............................................................................. 78

3.2. Méthode d’amendement organique : ......................................................................... 88

4. Matériaux de l’étude : ....................................................................................................... 90

4.1. Le sédiment marin : ................................................................................................... 91

4.2. Le Compost industriel : ............................................................................................. 92

4.3. Le déchet minéral (Argiles Silteuses Calcaires (ASCal)) : ....................................... 94

5. Caractérisation des matériaux de l’étude : ........................................................................ 94

5.1. Caractérisation physique : ......................................................................................... 94

5.2. Caractérisation chimique : ....................................................................................... 105

5.3. Analyse minéralogique : .......................................................................................... 106

5.4. Caractérisation environnementale : ......................................................................... 108

5.5. Comportement mécanique : ..................................................................................... 109

5.6. Classification des matériaux de l’étude : ................................................................. 120

6. Conclusions du chapitre : ................................................................................................ 122

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74

Chapitre 2

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75

Chapitre 2

1. Introduction :

Chaque année, la région Hauts-de-France drague environ quatre millions de m3 de

sédiments, un volume qui représente 8 % de matériaux dragués sur le plan national [33]. Dans

une démarche de développement durable menée par la région, plusieurs études ont été lancées

pour valoriser les sédiments dragués dans les travaux de génie civil. Le but de cette étude est

de caractériser et identifier les MO et par la suite, comprendre leurs influences sur les propriétés

physiques et mécaniques des sédiments dragués. Les protocoles de caractérisation des MO dans

les matrices solides, sont souvent laborieux et inadaptés au terrain et nécessitent en général du

matériel sophistiqué. Bien qu’il soit important d’établir un bilan de ces protocoles actuels de

caractérisation (appliqués pour la caractérisation des sols), pour développer un outil modulable,

pouvant à la fois caractériser les MO mais aussi renseigner sur ses influences sur les propriétés

des sédiments.

Le chapitre I a permis de réunir les facteurs liés aux sédiments et à la phase organique contenue

dans les sédiments de dragage. D’après l’état de l’art, le caractère nuisible des MO sur les

propriétés physiques et mécaniques a été amplement identifié par plusieurs études menées sur

les sols de type argileux et organiques, néanmoins, très peu d’entre elles qui se sont intéressées

à l’étude d’impacts des MO sur les propriétés physiques et mécaniques des sédiments de

dragage en vue d’une valorisation en technique routière.

2. Démarche scientifique de l’étude :

Notre étude se place, ainsi cité auparavant, dans une démarche de valorisation des

sédiments, en améliorant la connaissance du comportement des matériaux peu à non pollués,

pour les valoriser efficacement et facilement, dans le secteur routier, en utilisant des techniques

permettant un équilibre entre coût et efficacité. Notre démarche scientifique se compose de cinq

étapes (Figure 20):

Etape 1 (Pré-étude pour le choix des matériaux) :

Selon la littérature scientifique, les sédiments de dragage sont caractérisés par un taux de

MO compris entre 5 % et 15 % [33], [68], [77], [100], [101]. La présence des MO empêche la

valorisation des sédiments dans la technique routière, parce que dans ce domaine, selon

différents guides développés dans différents pays, le taux des MO est limité entre 2 % et 4 %

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76

Chapitre 2

pour les couches de forme et entre 5 % et 7 % pour les remblais [77], [83]. Dans ce contexte,

nous avons été amené à chercher une solution pour supprimer complètement ou, du moins,

baisser la teneur naturelle en MO du sédiment sans avoir changé sa composition minéralogique,

chimique ou granulométrique. A partir des méthodes présentées dans le chapitre I pour le choix

des matériaux, une pré-étude a été effectuée sur un sédiment marin, un déchet inorganique et

un compost industriel (avec une forte teneur en MO) en utilisant deux méthodes d’élimination

des MO (oxydation à l’eau oxygénée et le tri) et une méthode d’amendement organique.

Etape 2 (Caractérisation des matériaux de l’étude) :

Des essais de caractérisation physiques, minéralogiques, environnementaux et

mécaniques ont été effectués sur les matériaux de l’étude (sédiment, matériau à faible teneur en

MO, matériau à forte teneur en MO).

Etape 3 (Méthodes de caractérisation des MO) :

En s’appuyant sur les informations présentées dans le chapitre I, la troisième étape de

notre démarche met le focus sur les méthodes de caractérisation des MO dans les sols, les

déchets, les boues et les sédiments. Un bilan de ces méthodes a été dressé dans le but de

comparer leurs résultats et développer un outil modulable, pouvant caractériser les MO selon

le domaine d’application. Cette étape est indispensable pour comprendre les influences des MO

sur les propriétés physiques et mécaniques des sédiments dragués.

Etape 4 (Effets des MO sur les propriétés physiques et le comportement

mécanique) :

Les résultats du bilan présenté dans la troisième partie de la démarche scientifique ainsi

que les résultats des méthodes utilisées dans la première étape, permettent de reconstituer de

nouveaux matériaux à partir de ceux caractérisés (sédiment, matériau à faible teneur en MO,

matériau à forte teneur en MO). En s’appuyant sur le guide de terrassement routier et la

littérature scientifique, une campagne d’essais physiques et mécaniques a été effectuée sur les

matériaux reconstitués.

Etape 5 (Impacts sur la classification des matériaux) :

Après l'analyse des effets des MO sur le comportement physique et mécanique des

matériaux étudiés, leur possibles effets sur la classification des matériaux ont été également

discutés dans cette étape. En se basant sur les paramètres physiques des matériaux reconstitués

Page 78: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

77

Chapitre 2

(distribution granulométrique, indice de plasticité et la valeur de bleu de méthylène) et sur leur

état hydrique à travers les essais de compactage et de portance pour enfin investiguer l’effet des

MO sur la classification des mélanges reconstitués.

Figure 20 : Démarche scientifique de l’étude.

3. Pré-étude pour le choix des matériaux :

Un sédiment marin provient du Grand Port Maritime de Dunkerque (GPMD) a été utilisé

dans cette pré-étude. Le choix de ce sédiment est motivé par trois critères : la disponibilité, la

représentativité et la proximité géographique du lieu de prélèvement. Selon les enquêtes et

statistiques réalisées par le CETMEF, la quantité de sédiments marins dragués en France en

2010 représente un total de 18,6 millions de tonnes de matières sèches. Le sédiment marin de

GPMD a été le sujet de plusieurs travaux de recherche visant sa valorisation dans le domaine

du Génie Civil [22], [24], [33], [76], [101], il est ainsi représentatif de beaucoup d’autres

sédiments dragués dans d’autres ports français et européens. Le choix de ce sédiment a été

également motivé par la proximité géographique du GPMD, sachant bien que ce port est

considéré comme étant le port le plus grand de la région Hauts-des-France et le troisième plus

grand port à l’échelle nationale.

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78

Chapitre 2

Cette pré-étude vise à analyser les méthodes permettant d’avoir des matériaux ayant des

teneurs en MO entre 0 % et 15 %. Le choix de ce domaine de teneurs en MO (0 % 15 %) est

justifié par la limitation actuelle du taux de MO par différents guides dans différents pays pour

un emploi direct des matériaux en couche de chaussée lorsque leur teneur en MO ne dépasse

3 % et en remblai lorsque leur teneur en MO est comprise entre 5 % et 10 %.

Le choix de méthodologie pour reconstituer des échantillons est une étape primordiale

dans le processus d’analyse d’un phénomène ou l’impact d’un paramètre. Cependant, chaque

méthodologie peut présenter quelques avantages et inconvénients. Dans notre étude, nous avons

utilisé quelques méthodes citées dans la littérature scientifique et présentées dans le chapitre I.

Ces méthodes se rangent en deux catégories distinctes :

- Méthodes d’élimination (oxydation chimique ou séparation physique) des MO ;

- Méthode d’amendement des MO.

3.1. Méthodes d’élimination des MO :

A partir de notre étude sur les méthodologies de choix de matériaux (chapitre I), nous

avons choisi d’appliquer deux méthodes d’élimination :

- Oxydation des MO à l’eau oxygénée « H2O2 » selon la norme NBN 589-207-3 ;

- Méthode de séparation physique dite « tri ».

Quelques essais complémentaires ont été réalisés sur le sédiment traité (analyse

thermogravimétrique, diffraction aux rayons X, spectrométrie de fluorescence des rayons X)

pour nous permettre de choisir la méthode la plus appropriée à notre étude. Le compost

(matériau à forte teneur en composés organiques), à son tour, a été aussi traité à l’eau oxygénée.

3.1.1. Oxydation des MO à l’eau oxygénée :

Selon la norme NBN 589-207 § 3, le traitement à l’eau oxygénée consiste à oxyder une

masse correspondante à 10 g de sédiment avec un volume équivalent à 50 ml d’une solution à

base de 35 % d’eau oxygénée. Le traitement doit être réalisé dans un bain marie à 100 °C

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79

Chapitre 2

(Figure 21 (a)). Les 50 ml de solution d’eau oxygénée ont été ajoutés en trois fois : d’abord 10

ml puis 20 ml après 15 minutes et enfin 20 ml après 15 mn (Figure 21 (b)).

Dans cet essai, les 10 g de sédiment ont été traités d’abord avec 50 ml de la solution à base de

35 % d’eau oxygénée. Différents phénomènes ont été observés après chaque ajout de H2O2 :

- Ebullition du sédiment traité ;

- Dégagement de CO2.

Dix échantillons du sédiment ont été traités avec différentes quantités de solution à base de

35 % d’eau oxygénée (50 ml, 100 ml, 150ml, 200 ml, 250 ml, 300 ml, 350 ml, 400 ml, 450 ml,

500 ml). Une fois l’oxydation achevée (pas de dégagement de CO2), les échantillons oxydés

ont été séchés dans une étuve à baisse température (40 °C) pour éliminer l’eau et pesés après

séchage. La teneur en MO des échantillons est déterminée selon l’Équation 4 :

𝐌𝐎 (%) =(𝐦𝟎 − 𝐦𝟏 )

𝒎𝟎 × 𝟏𝟎𝟎 Équation 4

La Figure 22 illustre les résultats obtenus :

(a) (b)

Figure 21 : (a) Bain marie ; (b) Dispositif d'oxydation des MO.

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80

Chapitre 2

Selon les résultats obtenus (Figure 22), nous observons une augmentation des pertes en masse

(perte en teneurs en MO) avec l’augmentation des volumes de H2O2 utilisés pour l’oxydation

des MO. Après l’ajout de 500 ml d’eau oxygénée, une baisse d’environ 2,5 % par rapport à la

teneur en MO initiale du sédiment est notée. A titre comparatif, un traitement à l’eau oxygénée

a été appliqué sur le compost (Figure 23). Au vu de la teneur en MO initiale du compost, le

traitement à l’eau oxygénée semble plus efficace. Nous obtenons après utilisation de 500 ml

d’eau oxygénée une perte de masse d’environ 13,5 % (la perte de masse est 5 fois plus

importante que celle enregistrée sur le sédiment). Cette différence d’efficacité du traitement

nous mène à supposer que l’efficacité de l’eau oxygénée dépend de la teneur en MO initiale et

aussi du type des MO.

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

0 10 20 30 40 50 60

Perte

en

ma

sse

%

Volume H2O2/ Masse sédiment (ml / g)

Figure 22 : Oxydation des MO du sédiment avec l’eau oxygénée.

0

5

10

15

20

25

30

0 20 40 60 80 100 120

Perte

en

ma

sse

%

Volume H2O2/ Masse compost (ml / g)

Figure 23 : Oxydation des MO du compost avec l’eau oxygénée.

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81

Chapitre 2

3.1.1.1. Analyse du traitement H2O2 sur la phase minérale du sédiment :

Pour étudier, d’une part, l’impact de ce traitement sur la phase minérale du sédiment et

d’autre part, la correspondance entre le pourcentage de la perte de masse après oxydation et le

taux de dégradation des MO contenues dans le sédiment, trois autres essais complémentaires

(Analyse thermogravimétrique, DRX et la spectrométrie de fluorescence par rayon X) ont été

effectués sur le sédiment. Ces essais ont été appliqués sur deux types de sédiments :

- Sédiment brut ;

- Sédiment traité avec l’eau oxygénée (concentration de 35 %).

3.1.1.1.1. Analyse Thermogravimétrique (ATG) :

L’analyse thermogravimétrique (ATG) nous permet de suivre la perte en masse d’un

composé en fonction d’un cycle thermique de chauffage jusqu’à 1000 °C ou plus.

Cet essai a été réalisé dans le but d’observer les phénomènes générés dans les différentes formes

du sédiment pendant le cycle thermique de 105 °C à 1000 °C. Les résultats de l’analyse ATG

sur le sédiment brut et le sédiment traité sont illustrés sur la Figure 24 et la Figure 25.

Figure 24 : ATG du sédiment brut.

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82

Chapitre 2

Pour le sédiment brut (Figure 24), on remarque :

Une déshydratation : Perte de l’eau absorbée vers 100 °C 300 °C ;

Une détérioration très importante de carbone organique correspond selon la littérature

scientifique [33], [102]–[104] à la détérioration des MO entre 300 °C et 500 °C ;

Dégagement du dioxyde de carbone CO2 et décomposition de la phase calcite entre

650 °C et 750 °C.

Pour le sédiment traité à l’eau oxygénée (Figure 25), on remarque :

Une déshydratation plus importante que celle observée sur le sédiment brut : perte de

l’eau absorbée entre 100 °C et 200 °C. Ceci est dû au traitement à l’eau oxygénée.

Détérioration de carbone organique entre 300 °C et 550 °C : elle est moins importante

que celle du sédiment brut (varie entre 2 % et 3 %).

Dégagement du dioxyde de carbone CO2 et décomposition de la phase calcite entre

550 °C et 760 °C : le dégagement de CO2 et la décomposition de la phase calcite ont été

plus importants que ceux du sédiment brut, c’est probablement le traitement à l’eau

oxygénée qui a attaqué les substances humiques. D’après Reddy et Hoch [105] la

présence des substances humiques empêche ou ralentit la décomposition de la phase

calcite.

Figure 25 : ATG du sédiment traité.

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83

Chapitre 2

En comparant la Figures 24 à la Figures 25, nous observons qu’il y a une différence au niveau

des éléments dégagés ou détériorés entre le sédiment brut et le sédiment traité :

- Dans le sédiment traité, la détérioration de carbone organique et la déshydratation ont été

moins importants que dans le sédiment brut, ceci peut être interprété par le fait que les

MO ont été préalablement détériorées suite au traitement.

- Un changement de pente aux alentours de 600 °C (température de fusion de la dolomite

d’environ 610 °C [22], [33]). La masse du carbone minéral est liée à la perte de masse

mesurée entre cette température et la phase de stabilisation. Les pourcentages de

carbone minéral pour les échantillons examinés sont calculés entre 610 °C et le point de

stabilisation (Tableau 11).

Tableau 11 : Valeurs du carbone minéral du sédiment brut et le sédiment traité.

Les valeurs de carbone minéral du sédiment brut et du sédiment traité sont comparables. Ce

résultat permet de comprendre que la composition minéralogique du sédiment n’a pas été

modifiée suite au traitement. Néanmoins, une vérification détaillée avec les essais adéquats

(DRX, FX) est nécessaire.

3.1.1.1.2. Diffraction aux rayons X :

Cet essai consiste à déterminer les minéraux par diffraction aux rayons X, en utilisant un

diffractomètre muni d’un monochromateur à anticathode de cuivre qui sert à émettre la

radiation Kα du cuivre. En se référant à la loi de Bragg, cet essai utilise la propriété de la

diffraction d’un faisceau monochromatique de rayons X par les plans réticulaires.

Le traitement à l’eau oxygénée réagit probablement sur la phase minérale du sédiment traité.

Pour vérifier cela, une diffraction aux rayons X a été effectuée sur le sédiment brut et le

sédiment traité (Figure 26).

Paramètre Sédiment brut Sediment traité

Carbone mineral (%) 2,05 2,03

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84

Chapitre 2

L’analyse des diffractogrammes met en évidence la présence de Quartz (phase dominante), de

Calcite et d’Hematite comme principales phases dans les deux sédiments. Une légère

diminution d’intensité des piques de Quartz (Q) et de Calcite (Ca) dans le sédiment traité à l’eau

oxygénée par rapport à celle du sédiment brut. Cette légère différence peut être le résultat :

- D’une hétérogénéité dans la composition minéralogique de la phase minérale des

échantillons analysés.

- De l’interaction entre la phase minérale et l’eau oxygénée.

3.1.1.1.3. Spectrométrie de fluorescence des rayons X :

La spectrométrie de fluorescence des rayons X permet de déterminer la quantité

d’éléments chimiques présents dans les matériaux. Le spectre des rayons X émis par la matière

est caractéristique de la composition de l’échantillon, en analysant ce spectre, on peut en déduire

la composition élémentaire, c’est-à-dire les concentrations massiques en élément.

Le Tableau 12 présente les résultats de la spectrométrie de fluorescence des rayon X. Les

principaux éléments constituants la phase minérale des sédiments étudiés sont l’oxygène, le

silicium et le calcium, ce qui est en concordance avec les constituants minéralogiques identifiés

par l’essai de la diffraction aux rayons X.

0

50000

100000

150000

200000

250000

5 15 25 35 45 55 65 75 85

Q

Q

Q Q Q Q QQ Q QQ

Ca

He Ca Ca CaHe HeHeM

Q

Ca : Calcite Q: Quartz

He: Hematite M: Muscovite

Sédiment brut

Sédiment traité

M M

M M

Ca He

Q

M Ca

M He Q Q Q Q Q Q Q Q He Ca Ca M

Figure 26 : Analyse des diffractogrammes du sédiment brut et du sédiment traité.

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85

Chapitre 2

Le sédiment traité avec l’eau oxygénée présente une proportion en oxygène plus importante

que celle présente dans le sédiment brut. D’autre analyses confirment cette augmentation de la

proportion de l’oxygène dans le sédiment traité et permettent de faire lien avec la diminution

en carbone total dans le matériau. Les autres éléments confirment les observations faites à la

diffraction aux rayons X, c’est-à-dire, une dominance de trois éléments, à savoir : Si, O, et Ca.

Pour les éléments minimes, il est très délicat d’en tirer des conclusions.

Tableau 12 : Résultats des analyses FX sur le sédiment brut et le sédiment oxydé.

Les résultats d’oxydation des MO avec l’eau oxygénée et les essais complémentaires effectués

sur les sédiments ont montré que cette méthode présente plusieurs inconvénients :

- En raison des volumes très conséquents de H2O2 utilisés pour une baisse moins

importante de teneur en MO (2,5 %) ;

- L’impact de traitement sur les phases cristallines du sédiment.

Elément Sédiment brut Sédiment traité

C (%) 7,56 5,66

O (%) 46,66 48,10

Na (%) 1,38 1,10

Mg (%) 0,92 0,90

Al (%) 3,23 3,60

Si (%) 21,80 19,50

P (%) 0,09 0,18

S (%) 1,20 1,60

Cl (%) 1,29 1,00

K (%) 1,10 1,10

Ca (%) 10,53 12,30

Ti (%) 0,18 0,18

Mn (%) Traces Traces

Fe (%) 3,60 4,30

Cu (%) Traces Traces

Zn (%) Traces Traces

Br (%) Traces Traces

Sr (%) Traces Traces

Zr (%) Traces Traces

Ba (%) Traces Traces

Pb (%) Traces Traces

Total 99,54 99,52

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86

Chapitre 2

3.1.2. Séparation physique (Méthode du tri) :

Cette méthode de traitement consiste à faire un tri des particules de différentes densités

en lavant le sédiment. Après quelques minutes d’agitation, nous remarquons la montée en

surface d’une matière noire de densité faible. On prélève manuellement la matière noire et on

répète l’opération plusieurs fois (lavage + agitation + extraction) jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de

matière noire dans le sédiment (Figure 27).

Après séparation de la matière noire, cette dernière et le sédiment traité ont été calcinés selon

la norme XP P94-047 dans un four à une température de 450 °C pour une durée de 3 h. La

teneur en MO est calculée à partir des pesées effectuées. La valeur de la teneur en MO est

calculée selon l’Équation 1 :

𝐂𝐌𝐎𝐂 =𝟏

𝐧∑

(𝐦𝟏 −𝐦𝟐 )

(𝐦𝟏 −𝐦𝟎 ) Équation 1

Avec : n : nombre de creusets

m0 : masse creuset vide

m1 : masse creuset + échantillon avant calcination

m2 : masse creuset + échantillon calcinés

Les résultats de la calcination sont regroupés dans le Tableau 13 :

Figure 27 : Méthode du tri.

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87

Chapitre 2

Tableau 13 : Résultats de calcination à 450 °C.

Les résultats obtenus montrent que la matière noire contient un pourcentage important de MO,

ce qui explique la baisse de la teneur en MO du sédiment traité (Figure 28).

Selon la norme ISO 13320, une granulométrie laser a été effectuée sur les trois matériaux

(Figure 29) pour étudier l’impact de cette méthode sur la composition granulométrique du

sédiment. D’après les courbes granulométriques, nous constatons que la composition

granulométrique du sédiment après traitement est totalement différente à celle du sédiment brut

(témoin).

Paramètre Sédiment brut Sédiment traité Matière noire

Teneur en MO (%) 8,02 2,51 73,19

Figure 28 : Texture de sédiment avant et après le traitement.

0

20

40

60

80

100

0,1 1 10 100 1000 10000

Pa

ssa

nt

(%)

Taille des particules (µm)

Sédiment témoinSédiment traité (chercheur d'or)MO

Figure 29 : Courbes granulométriques du sédiment brut ( témoin), le

sédiment traité et la matière noire.

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88

Chapitre 2

Dans le cadre de notre étude, cette méthode s’est vite avérée très difficile à mettre en place en

raison des volumes importants de matériaux nécessaires à l’étude de comportement mécanique

tel que l’essai Proctor.

3.2. Méthode d’amendement organique :

Les résultats obtenus par les méthodes d’élimination nous amènent à conclure que cette

méthodologie qui a pour but de supprimer, ou du moins, faire baisser la teneur en MO initiale

du sédiment semble présenter quelques limites. A partir de ce constat, nous avons été obligé de

nous orienter vers un autre type de méthodologie. Il s’agit de la méthode d’amendement

organique qui consiste à mélanger avec des proportions préalablement calculées un matériau de

teneur en MO faible avec un deuxième matériau riche en MO pour obtenir un troisième matériau

de teneur en MO souhaitée. Les caractéristiques du matériau organique seront présentées dans

la partie caractérisation des matériaux de l’étude.

Pour faire un parallèle avec l’étude sur le sédiment, nous avons utilisé, dans des travaux

complémentaires, un matériau inerte et faible en MO avec une granulométrie comparable à celle

du sédiment pour créer d’autres types de mélanges. Ce matériau inorganique sera également

présenté dans la partie caractérisation des matériaux de l’étude.

3.2.1. Stratégie de création des mélanges :

D’après le GTR [32], la présence de MO au-delà d’un certain taux dans les sédiments de

dragage leur confèrent des résistances mécaniques insuffisantes pour un emploi direct en

couche de chaussée. En effet, la teneur en MO des matériaux utilisés en couche de chaussée ne

doit pas dépasser 3 % et entre 5 % et 10 % pour les matériaux de remblai. De ce fait, les teneurs

en MO pour les mélanges du sédiment et les mélanges à base du matériau inorganique ont été

établies de telle sorte à balayer une large plage de teneur en MO :

- Pour les mélanges à base du sédiment : Trois autres matériaux à 10 % ; 12,5 % et

15 % de teneur en MO ont été créés (Figure 30).

- Pour les mélanges à base du matériau inorganique : Six autres matériaux à 2,5 % ;

5 % ; 7,5 % ; 10 % ; 12.5 % et 15 % de teneur en MO ont été créés (Figure 30). Ces

derniers mélanges sont utilisés pour conforter les résultats sur les mélanges à base du

sédiment et aussi permettre d’analyser les effets des MO sur les propriétés physiques et

mécaniques entre 0 % et 8 % de teneur en MO.

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89

Chapitre 2

3.2.1.1. Mode opératoire de la création des mélanges du sédiment :

Selon l’essai normalisé de détermination de la teneur en MO (XP P94-047), le sédiment

présente une teneur en MO égale à 8,02 % et celle du matériau organique est égale à 42,13 %,

donc en associant les deux matériaux selon les données répertoriées dans le Tableau 14 nous

arrivons à créer des mélanges du sédiment à des teneurs en MO croissantes :

Tableau 14 : Données de formulation des mélanges du sédiment.

3.2.1.2. Mode opératoire de la création des mélanges du matériau

inorganique :

Selon l’essai normalisé de détermination de la teneur en MO (XP P94-047), le matériau

inorganique présente une teneur en MO de l’ordre de 1 % et celle du matériau organique aux

alentours de 42 %, donc en en associant les deux matériaux selon les données répertoriées dans

le Tableau 15 nous arrivons à créer des mélanges à des teneurs en MO croissantes :

Mélanges S 10 % S 12,5 % S 15 %

Masse sédiment (g) 100 100 100

Masse compost (g) 6,17 15,09 25,66

Masse totale (g) 106,17 115,09 125,66

Figure 30 : Matériaux reconstitués par méthode d'amendement organique.

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90

Chapitre 2

Tableau 15 : Données de formulation des mélanges d'ASCal.

3.2.1.3. Vérification de la teneur en MO des mélanges :

Afin de nous assurer de l’exactitude des formulations crées, nous avons effectués une

vérification des teneurs en MO pour tous les mélanges en utilisant l’essai de calcination à

450 °C selon la norme XP P94-047. Les résultats de calcination sont répertoriés dans le

Tableau 16 :

Tableau 16 : Vérification de la teneur en MO des mélanges.

Bien que les formulations ont été créés sur la base des résultats obtenus de l’essai de calcination

(XP P94-047) sur les matériaux de l’étude (sédiment, ASCal, compost), nous observons des

différences modérées entre les valeurs de teneur en MO préalablement calculées pour la

formulation et celles déterminées par l’essai de calcination à 450 °C. Les raisons de cette

variabilité seront expliquées dans le chapitre III.

4. Matériaux de l’étude :

Après une pré-étude effectuée sur plusieurs matériaux en analysant différentes méthodes,

le choix définitif issu des travaux a été dressé sur trois matériaux : un sédiment marin, un

compost industriel et un déchet minéral de broyage.

Mélanges A 2,5 % A 5 % A 7,5 % A 10 % A 12,5 % A 15 %

Masse ASCal (g) 100 100 100 100 100 100

Masse compost (g) 3,09 10,01 17.93 27,07 37,75 50,40

Masse totale (g) 103,09 110,01 117,93 127,07 137,75 150,40

Mélanges Teneur en MO calculée (%) Teneur en MO mesurées (%)

S 10 % 10 9,82

S 12,5 % 12,5 13,7

S 15 % 15 16,9

A 2,5 % 2,5 2,3

A 5 % 5 4,9

A 7,5 % 7,5 7,6

A 10 % 10 10,4

A 12,5 % 12,5 13,4

A 15 % 15 15,9

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91

Chapitre 2

4.1. Le sédiment marin :

Le sédiment de dragage utilisé dans cette étude provient du Grand Port Maritime de

Dunkerque (GPMD) (Figure 31). Ce dernier se situe sur la Mer du Nord, à 10 kilomètres de la

frontière belge, et à 40 kilomètres de Douvres, côté britannique. Le GPMD est un port côtier de

haute mer très proche du dispositif de séparation des trafics du Pas de Calais. Le dispositif de

séparation des trafics est le plus fréquenté du monde avec pas moins de 600 navires par jour.

Le GPMD est placé au troisième rang national au vu de son activité commerciale annuelle.

Le GPMD qui se compose de deux parties : le port Ouest et le port Est, s’étend sur 17 kilomètres

de façade en fond de mer avec une superficie d’environ 7000 hectares. Le port dispose de deux

entrées maritimes : la plus ancienne entrée située à l’est, accueille des navires de 14,2 mètres

de tirant d’eau et est contrôlée par des écluses. L’autre à l’ouest, plus récente, est soumise à la

marée et permet d’accueillir des navires ayant jusqu'à 22 mètres de tirant d’eau. En ce qui

concerne l’activité sédimentaire, environ 1,5 à 2 millions de tonnes de boues sont draguées

chaque année [30]. Le Port Ouest du GPMD est équipé d’un centre de traitement des sédiments

non immergeables.

Le centre de traitement se compose de trois lagunes de décantation, un bassin pour la

gestion des eaux et un dispositif de remplissage par refoulement hydraulique. Le centre de

traitement permet la décantation des sédiments dans de bonnes conditions. Son aménagement

a été prévu pour permettre l’intervention des machines de chantier pour le retournement des

andains et le chargement des vases asséchées. Le transfert de ces dernières vers les différentes

filières de valorisation se fait plus facilement via des camions (Figure 32).

Figure 31 : Localisation géographique des zones dragués et immergés du GPMD (Modifiée de [22].

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92

Chapitre 2

Dans le cadre des travaux menés dans cette thèse, le programme expérimental a été réalisé

sur des sédiments provenant des trois lagunes de décantation. Les sédiments marins ont été

dragués et refoulés dans les bassins en 2014 et 2017. Ils ont été prélevés depuis les lagunes de

décantation du port ouest à la pelle à main à des profondeurs différentes par rapport à la surface,

puis homogénéisés, séchés à l’étuve, concassés et stockés dans des fûts hermétiques

(Figure 33).

Figure 33 : Préparation des sédiments de l'étude.

4.2. Le Compost industriel :

Comme expliqué dans la démarche scientifique de l’étude, la création de nouveaux

mélanges ayant des teneurs en MO croissantes nécessite l’utilisation d’un matériau riche en

MO. Le compost est un support de culture naturel formé de terre végétale enrichie de produits

Figure 32 : Centre de traitement des sédiments non immergeables – Port Ouest – GPMD –(Modifiée de [22]).

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93

Chapitre 2

de décomposition (fumier, débris de végétaux décomposés, …) qui apportent les MO. Le

compost est une substance foncée, brune noirâtre et fragmentée (Figure 34).

Au vu de la nature hétérogène, variée est complexe des composants du compost (fumier, débris

de végétaux décomposés, …), il est nécessaire de préparer le matériau avant d’entamer les

essais de caractérisation. Trois étapes de préparation ont été effectuées sur le

compost (Figure 35) :

Séchage à l’étuve à une température de 40 °C pour des durées allant de 24 h à 48 h selon

la teneur en eau contenue dans le matériau. Cette étape est indispensable pour un

broyage efficace du matériau.

Broyage dans un blender : Le compost séché a été finement broyé jusqu’à l’obtention

d’une poudre facile à utiliser dans les essais et les formulations des différents mélanges

à teneurs en MO différentes.

Tamisage : Le matériau finement broyé a été ensuite tamisé en vue de l’élimination de

ses constituants à grains grossiers et pointus.

Figure 34 : Composition du compost.

Figure 35 : Préparation de compost.

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94

Chapitre 2

4.3. Le déchet minéral (Argiles Silteuses Calcaires (ASCal)) :

La société des carrières du Boulonnais exploite sur Ferques (Département 62) le plus

grand site carrier de France (Figure 36). Il s’agit de près de 6 millions de tonnes par an de

granulats calcaires à destination du BTP et de l’industrie [106]. Or, près de la moitié de ces

granulats sont lavés pour satisfaire les spécifications des utilisateurs.

A l’issue de cette étape de lavage, sont générées environ 300 000 tonnes par an [106]. Les

Argiles Silteuses Calcaires (ASCal) se caractérisent par leur faible teneur en MO.

5. Caractérisation des matériaux de l’étude :

5.1. Caractérisation physique :

Les paramètres physiques mesurés sont en relation directe avec le secteur de valorisation

envisagé pour les sédiments de dragage. En effet, dans le domaine routier, un certain nombre

d’essais constitue un préalable pour classer les matériaux. Les essais de caractérisation

physique comportent la détermination de la teneur en eau, la distribution granulométrique, la

valeur au bleu méthylène (VBS), les limites d’Atterberg et la teneur en MO.

Figure 36 : Localisation du site de prélèvement des

ASCal.

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95

Chapitre 2

5.1.1. Teneur en eau :

L’état hydrique du matériau est défini par sa teneur en eau. Cette dernière dépend du mode

d’extraction des sédiments, du mode de stockage et éventuellement du mode de traitement. La

teneur en eau W (%) est définie par le rapport de la masse de l’eau évaporée lors de l’étuvage

sur la masse des grains solides :

𝐖(%) =𝐌𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥′𝐞𝐚𝐮 é𝐯𝐚𝐩𝐨𝐫é𝐞

𝐌𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞𝐬× 𝟏𝟎𝟎 Équation 5

Les mesures de la teneur en eau ont été réalisées selon la norme NF P 94-050 avec un séchage

en étuve à 105 °C. Le séchage en étuve est effectué sur des prises d’essai du sédiment et

d’ASCal séchées naturellement. Quant au compost, les mesures ont été effectuées sur le

matériau brut avant le broyage. Les résultats moyens obtenus sont reportés dans le Tableau 17 :

Tableau 17 : Mesure de la teneur en eau des matériaux de l’étude.

Comme indiqué dans le Tableau 17, on observe une homogénéité des mesures pour le même

matériau. Pour le sédiment de dragage, en raison du traitement in situ (séchage naturel dans les

casiers), il présente une faible teneur en eau par rapport à celle généralement mesurée sur des

sédiments fraichement dragués (> 100 %).

5.1.2. Analyse granulométrique :

L’analyse granulométrique constitue le premier paramètre d’entrée dans les tables de

classification des matériaux routiers tel que le GTR [32]. Cet essai permet essentiellement de

déterminer la grosseur et les pourcentages pondéraux respectifs des différentes familles de

grains d’un échantillon. Les techniques d’analyse granulométriques sont basées sur plusieurs

principes : séparation mécanique (tamisage) ou par l’intermédiaire d’un fluide, gaz ou liquide,

variation de résistance électrique, imagerie, diffraction ou absorption de rayonnements. Dans

cette étude, les analyses granulométriques ont été effectuées avec la méthode de granulométrie

au rayon laser.

Classification Sédiment ASCal Compost

N° de l’essai 1 2 3 1 2 3 1 2 3

W (%) 21,13 19,41 20,03 0,86 0,82 0,72 22,97 23,11 22,98

W moyenne (%) 20,19 0,80 23,02

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96

Chapitre 2

5.1.2.1. Granulométrie au rayon laser :

Cet essai sert à mesurer le rayon des particules et à déterminer leur fréquence statistique

en fonction de leurs tailles. Cette technique permet d’identifier des particules avec des tailles

comprises entre 0,04 µm et 2000 µm. Le principe de l’essai est basé sur la diffraction de la

lumière. Il s’appuie sur la théorie de Fraunhofer qui utilise les hypothèses suivantes [107] :

- Considérer les particules sphériques non poreuses et non opaques. Ces particules ont un

diamètre supérieur à la longueur d’onde et sont animées d’un mouvement aléatoire.

- Les particules diffractent la lumière de la même efficacité indépendamment de leur

taille. Lorsqu’un faisceau laser éclaire une particule, on peut observer des franges de

diffraction. Selon Fraunhofer, l’intensité du rayonnement diffracté et l’angle de

diffraction sont en fonction de la taille des particules.

- Plus la particule est grosse, plus elle dévie les lumières, et plus l’angle de déviation par

rapport à la propagation sera faible.

Selon la norme ISO 13320, les échantillons ont été préparés pour l’essai comme décrit ci-

dessous :

- Les trois matériaux ont été tamisés à 1600 μm par voie humide. Le tamisât et l’eau de

lavage recueillis sont laissés décanter au moins 12 h. Le surnageant est siphonné sans

entraîner de particules.

Une prise d’échantillon de chaque matériau a été mise dans la cellule d’analyse granulométrique

à voie humide. La Figure 37 illustre les courbes granulométriques des échantillons. Les valeurs

obtenues résultent d’une moyenne de trois mesures. Il est important de signaler qu’aucun refus

n’a été mesuré pour les différents matériaux :

0

20

40

60

80

100

0,1 1 10 100 1000 10000

Pa

ssa

nt

(%)

Taille des particules (µm)

Compost ASCal Sédiment

Figure 37 : Courbes granulométrique des matériaux de l’étude.

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97

Chapitre 2

A partir des courbes granulométriques illustrées sur la Figure 37, il convient de noter que la

distribution granulométrique de tous les échantillons est répartie entre 0,4 μm à 1 mm. Les

granulométries réalisées sur les trois matériaux à voie sèche montrent qu’il y a une différence

de familles granulométriques pour les matériaux. En effet, le compost est globalement plus

grossier que les deux autres matériaux. Pour le sédiment et l’ASCal, une bonne concordance

est observée pour les particules de diamètre égal ou inférieur à 10µm (Tableau 18).

Tableau 18 : Récapitulatif des granulométries des matériaux de l’étude.

Le triangle des textures (Figure 38) nous permet de classer nos matériaux en fonction de leurs

familles granulométriques (Tableau 18). Le sédiment et l’ASCal sont classés comme étant des

sols fins limoneux et le compost comme étant un matériau « limoneux sableux ».

Classification Type de grains Sédiment ASCal Compost

Argile Grains<2 µm 20 24 2

Limon 2 µm < Grains < 63 µm 56 72 30

Sable 63 µm < grains 24 4 68

Figure 38 : Classification granulométrique des matériaux de l’étude.

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98

Chapitre 2

5.1.3. Masse volumique des particules solides :

La masse volumique des particules solides est le quotient de la masse de ces particules

solides (mS) par leur volume solide (vS) (Équation 6) :

𝝆𝒔 =𝒎𝒔

𝒗𝒔 Équation 6

La masse volumique des particules solides a été déterminée selon la norme NF P 94-054 en

utilisant un pycnomètre à Hélium de type Accupyc 1330 (Micromeritics). Cet appareil vient

remplacer les pycnomètres à liquide avec l’avantage d’éviter le gonflement du matériau étudié

et donc permettre une détermination plus précise [108].

La Figure 39, illustre les mesures qui ont été effectuées sur les trois matériaux après avoir été

séchés à 40 °C et finement broyés.

La masse volumique des particules solides de l’ASCal est égale à 2,72 t/m3 tandis que

celle du sédiment est de l’ordre de 2,55 t/m3. On suppose que cette différence de masse

volumique est liée au fait que, les sédiments contiennent un pourcentage de MO plus important

que celui de l’ASCal. Cette supposition est confortée au regard de la valeur de la masse

volumique de l’amendement organique (1,92 t/m3). Le Tableau 19 illustre la moyenne des vingt

mesures effectuées sur les matériaux de l’étude :

1,4

1,8

2,2

2,6

3

0 5 10 15 20

ρs

(t/m

3)

Numéro d'essai

Figure 39 : Masse volumique des particules solides des matériaux de

l’étude.

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99

Chapitre 2

Tableau 19 : Masse volumique des particules solides des matériaux de l’étude.

5.1.4. Détermination de la teneur en MO :

Dans cette partie, avant de réaliser une étude spécifique sur la mesure de la teneur en MO

dans les matériaux de l’étude, deux essais ont été sélectionnés pour déterminer la teneur en

MO :

La norme XP P94-047 : cette méthode dédiée aux sols consiste à mesurer la perte de

masse d'un échantillon préalablement séché, après calcination dans un four à une température

de 450 °C pour une durée de 3 h minimum. La teneur en MO est calculée à partir des pesées

effectuées. La valeur de la teneur en MO est calculée selon l’Équation 1 :

𝐂𝐌𝐎𝐂 =𝟏

𝐧∑

(𝐦𝟏 −𝐦𝟐 )

(𝐦𝟏 −𝐦𝟎 ) Équation 1

Avec : n : nombre de creusets

m0 : masse creuset vide

m1 : masse creuset + échantillon avant calcination

m2 : masse creuset + échantillon calcinés

La norme NF EN 15169 : Cette méthode est dédiée à la détermination du taux de MO

dans tous les types de déchets, boues et sédiments. Selon cette méthode, les échantillons séchés

sont chauffés dans un four à 550 °C pendant 1 h. La différence de masse avant et après le

processus de calcination est utilisée pour calculer la perte au feu. Le calcul est fait selon

l’Équation 1.

Pour réaliser ces essais, une prise d’échantillon de 30 g de chaque matériau a été séchée puis

finement broyée. Trois creusets de 5 g pour chaque échantillon ont été calcinés à 450 °C pour

une durée de 3 h selon la norme XP P94-047 et 550 °C durant 1 h selon la norme NF EN 15169.

Après avoir pesé les creusets calcinés et calculé les teneurs en MO selon l’Équation 1, les

valeurs obtenues sont présentées dans le Tableau 20 :

Paramètre Sédiment ASCal Compost

ρs (t/m3) 2,55 2,72 1,92

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100

Chapitre 2

Tableau 20 : Teneur en MO des matériaux de l’étude.

L’analyse des données du Tableau 20 montre une bonne cohérence des résultats entre les

différents échantillons et les méthodes d’essais. Pour les résultats obtenus après une calcination

à 450 °C, le sédiment présente une perte de masse (attribuée à la décomposition des MO) de

l’ordre de 8 %. Cette valeur augmente à 10 % avec une température de calcination de 550 °C.

Pour l’ASCal, la mesure de la perte de masse après la calcination varie entre 1 % et 2 %. Pour

le compost, à 550 °C, la perte de masse après calcination est d’environ 66 %, ce qui fait de lui

un matériau très riche en MO.

5.1.5. Valeur au bleu de méthylène (VBS) :

L’essai au bleu de méthylène permet d’apprécier l’activité argileuse contenue dans le

matériau et permet sa classification selon le GTR [32]. L’activité argileuse entraine des

phénomènes de retrait-gonflement, de plasticité ou de cohésion voir des implications sur le

comportement chimique. L’essai est réalisé suivant la norme NF P94 068. La valeur au bleu de

méthylène exprime la quantité de bleu de méthylène absorbée par les particules argileuses d’un

sol. La valeur au bleu de méthylène est notée VBS et exprimée en gramme de bleu de méthylène

par gramme de matériau, tel que mentionné par l’Équation 7 :

𝐕𝐁𝐒 =𝐁

𝐦𝟎× 𝟏𝟎𝟎 Équation 7

Où : B : Masse de bleu de méthylène introduite (solution à 10 g/l) avec 𝐵 =𝑽

𝟏𝟎𝟎

m0 : Masse sèche de la prise d’essai avec 𝑚0 =𝒎𝒉𝟏

𝟏+𝑾

Classification Sédiment ASCal Compost

N° de l’essai 1 2 3 1 2 3 1 2 3

MO (%) [XP P94-047] 7,84 8,16 8,06 1,08 1,12 1,13 41,79 42,51 42,09

MO (%) moyenne [XP P94-047] 8,02 1,11 42,13

MO (%) [NF EN 12879] 10,76 10,63 10,26 2,36 2,45 2,42 65,43 66,01 65,30

MO (%) moyenne [NF EN 12879] 10,55 2,41 65,58

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101

Chapitre 2

Les valeurs du bleu de méthylène pour le sédiment, l’ASCal et le compost sont faibles et

comparables (Figure 40). Ce qui permet d’affirmer que l’activité des argiles est faible

(Figure 41).

Pour illustration, la Figure 41 montre les seuils de classification des sols définis dans le GTR

[32] en fonction de la valeur au bleu de méthylène :

5.1.6. Limites d’Atterberg :

En 1911, l’ingénieur agronome suédois Atterberg a défini les limites de teneur en eau qui

séparent le passage du sédiment d’un état de consistance à un autre. Ces teneurs en eau

particulières sont appelées limites de consistance ou limite d’Atterberg (Figure 42).

1,09

1,42

1,03

0,8

0,9

1

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

VB

S (

g/1

00

g d

e M

.S)

Sédiment ASCal Compost

Figure 40 : Les valeurs de VBS pour les matériaux de l’étude.

Figure 41: Classification des matériaux de l’étude en fonction de leur valeur au bleu de méthylène [32].

Figure 42 : Les états de consistance d’un sédiment.

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102

Chapitre 2

L’essai de limites d’Atterberg est considéré comme un élément important d’identification des

sols, qui permet déjà de prévoir certaines propriétés et déterminer les différents états de

consistances. Cet essai est effectué selon la norme Française NF P94-051.

- Limite de liquidité (WL) : Teneur en eau d’un sol remanié au point de transition entre

l’état liquide et l’état plastique.

- Limite de plasticité (WP) : Teneur en eau d’un sol remanié au point de transition entre

l’état plastique et l’état solide.

- Indice de plasticité (IP) : Différence entre les limites de liquidité et de plasticité

(Équation 8). Cet indice définit l’étendue du domaine plastique.

𝐈𝐏 = WL WP Équation 8

5.1.6.1. Limite de liquidité :

N’ayant pas pu effectuer l’essai sur le compost, au vu de la nature de ses composants

(présence de débris végétaux décomposés), l’essai de limite de liquidité est effectué sur le

sédiment et l’ASCal.

Après échantillonnage et homogénéisation des matériaux de l’étude, une masse m égale à 250 g

de chaque matériau a été mise à imbiber dans un récipient d’eau à la température ambiante,

pendant 24 h. Une fois imbibés, les matériaux sont tamisés par voie humide au tamis de 400 μm.

L’eau de lavage et le tamisât sont recueillis dans un bac. Après une durée de décantation de

24 h, l’eau claire du bas est siphonnée sans entrainer de particules solides et la totalité du tamisât

est malaxée afin d’obtenir une pâte homogène et presque fluide.

A l’aide d’une spatule, une masse d’environ 70 g de pate (tamisât de chaque matériau) a été

étalée dans la coupelle d’une façon symétrique en plusieurs couches afin d’éviter d’emprisonner

des bulles d’air. La pâte recouvre le fond de la coupelle sauf une partie d’environ 3 cm. Une

rainure a été réalisée au milieu de la coupelle sur la pâte étalée. Une série de chocs à la cadence

de 2 coups par seconde a été actionnée sur la coupelle. Ensuite, on note le nombre de chocs

pour laquelle la rainure effectuée sur le matériau se ferme sur une longueur de 1cm, La valeur

de WL (%) convient par définition à la teneur en eau qui correspond à une fermeture de 1 cm à

25 coups. Les valeurs de WL (%) des matériaux étudiés sont illustrées dans la Figure 44 :

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103

Chapitre 2

Les résultats de la Figure 43 montrent une différence notable entre la limite de liquidité du

sédiment (WL= 43 %) et l’ASCal (WL= 28 %).

5.1.6.2. Limite de plasticité :

La limite de plasticité WP (%) est déterminée par la méthode du rouleau et définie comme

la teneur en eau du cylindre qui se brise en 2 ou 3 morceaux au moment où son diamètre atteint

3 mm. N’ayant pas pu effectuer l’essai sur le compost, au vu de la nature de ses composants

(présence de débris végétaux décomposés), l’essai du rouleau est effectué uniquement sur le

sédiment et l’ASCal. La valeur de WP (%) est égale à la moyenne de trois séries d’essais

(Tableau 21).

Tableau 21 : Valeurs de limite de plasticité pour le sédiment et l’ASCal.

Les résultats du Tableau 21 montrent aussi une différence notable entre la limite de plasticité

des deux matériaux (sédiment et ASCal).

Paramètres Sédiment ASCal

N° de l’essai 1 2 3 1 2 3

WP (%) 32,4 32,5 31,4 21,8 21,6 21,1

WP (%) moyenne 32,1 21,5

20

25

30

35

40

45

50

5 25

Ten

eu

r e

n e

au

(%

)

Nombre de coups

ASCal

Sédiment

Figure 43 : Limite de liquidité du sédiment et l’ASCal.

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104

Chapitre 2

5.1.6.3. Indice de plasticité :

L’indice de plasticité IP (%) caractérise l’étendue de la zone ou le sol étudié a un

comportement plastique. Il s’exprime donc par la relation (Équation 8) :

𝐈𝐏 = WL WP Équation 8

Selon le guide de terrassement routier (GTR) [32], l’indice de plasticité est considéré comme

l’un des paramètres clés nécessaires pour la classification des sols. En effet, l’indice de plasticité

présage les risques de déformation du matériau. Aussi, lorsque l’indice de plasticité d’un

matériau est grand, on observe que ce matériau peut-être très sensible aux conditions

atmosphériques (gonflement par humidification de la terre et retrait par dessiccation important).

Les valeurs de l’indice de plasticité du sédiment et l’ASCal sont répertoriées sur le Tableau 22 :

Tableau 22 : Limite de plasticité du sédiment et l’ASCal.

Même si les valeurs de WL (%) et WP (%) pour les deux matériaux sont notablement différentes,

la valeur de l’indice de plasticité IP (%) pour les deux matériaux est comparable.

5.1.7. Surface spécifique (Méthode BET) :

La surface spécifique est le rapport entre la surface d’un solide et sa masse ou son volume.

La valeur de la surface spécifique d’un matériau dépend de la méthode de mesure utilisée. Les

surfaces spécifiques des matériaux étudiés ont été déterminées avec la méthode BET. Cette

méthode est basée sur la détermination de la quantité de gaz d’adsorption nécessaire pour

couvrir la surface externe du solide et celle de ses pores internes accessibles par une

monocouche complète d’adsorbat. La norme NF EN ISO 18757 détaille le matériel utilisé et le

mode opératoire.

Les mesures de surface spécifique BET sont présentées dans le Tableau 23 :

Tableau 23 : Surface spécifique BET des matériaux de l’étude.

Paramètres Sédiment ASCal

WL (%) 43 28

WP (%) 32,1 21,5

IP (%) 10,9 6,5

Paramètres Sédiment ASCal Compost

Surface Spécifique (BET) (m²/g) 6,7 9,5 0,9

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105

Chapitre 2

La comparaison des valeurs de surface spécifique obtenue pour le sédiment et l’ASCal montrent

une tendance similaire, tandis que le compost présente à nouveau une valeur plus petite.

5.2. Caractérisation chimique :

5.2.1. Détermination du pH :

La détermination du pH a été effectuée à l’aide d’un pH-mètre selon la norme NF EN

15933. Une prise d'essai de 5 g de chaque matériau a été mise en contact avec 25 ml d’eau

distillée. A l’aide d’une table d’agitation les solutions ont été agitées pendant 1 h, puis nous les

avons laissées décanter pendant 1 h. Avant de mesurer le pH des matériaux, un étalonnage est

réalisé à l’aide de solutions de pH connues encadrant la valeur à déterminer. Les mesures du

pH sont présentées dans le Tableau 24 :

Tableau 24 : Valeurs du pH des matériaux de l’étude.

Les valeurs du pH pour le sédiment et l’ASCal sont comparables, tandis que le compost présente

un pH acide.

5.2.2. Détermination de la conductivité électrique :

Les mesures de la conductivité électrique des matériaux ont été effectuées avec un

conductimètre selon la norme XP CEN/TS 15937. Le mode opératoire de cet essai consiste à :

- Prélever une prise d'essai de 5 g sur chaque matériau et la mettre dans un flacon ;

- Ajouter 25 ml d’eau distillée à chaque prise d’échantillon ;

- Mettre les solutions en agitation pendant 1 h ;

- Laisser décanter les solutions pendant 1 h ;

- Enfin, prendre les mesures de la conductivité électrique.

Les mesures de la conductivité électrique présentées dans le Tableau 25 :

Paramètres Sédiment ASCal Compost

pH 8,1 8,4 5,3

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106

Chapitre 2

Tableau 25 : Valeurs de la conductivité électrique des matériaux de l’étude.

Le sédiment présente une conductivité électrique plus importante que celles de l’ASCal et le

compost. En effet, mesurer la conductibilité électrique permet de savoir s'il y a des électrolytes

dans la solution du matériau analysé. Le pH du sédiment se situe vers les extrémités de l'échelle

de pH (Tableau 24) ce qui explique le fait qu’il y ait beaucoup d'électrolytes présents dans la

solution du sédiment et par conséquent la solution du sédiment aura une forte conductibilité

électrique (Tableau 25).

5.3. Analyse minéralogique :

Une bonne connaissance des minéraux présents dans les échantillons étudiés est

indispensable pour mieux connaître le matériau et anticiper l’influence de certains minéraux

qui risquent d’engendrer des problèmes dans le processus de valorisation. Dans cette partie,

nous effectuerons des analyses de spectrométrie de fluorescence des rayon X et de la diffraction

aux rayons X :

5.3.1. Spectrométrie de fluorescence des rayons X :

La spectrométrie de fluorescence des rayons X permet de déterminer la quantité des

constituants minéralogiques présents dans les matériaux de l’étude. Le spectre des rayons X

émis par la matière est caractéristique de la composition de l’échantillon, en analysant ce

spectre, on peut en déduire la composition élémentaire, c’est-à-dire les concentrations

massiques en élément. Les proportions des différents éléments sont obtenues en associant les

proportions des autres éléments mesurés par fluorescence des rayon X au pourcentage de

carbone total (calculé selon l’Équation 9) :

𝐂𝐓𝐎𝐓𝐀𝐋 = 𝐂𝐌𝐢𝐧é𝐫𝐚𝐥 + 𝐂 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 Équation 9

Avec : CMinéral : Carbone minéral calculé avec l’essai ATG

COrganique : Carbone organique calculé selon la norme NF ISO 10694

Paramètres Sédiment ASCal Compost

Conductivité électrique (mS/cm) 8,2 1,6 3,5

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107

Chapitre 2

Les résultats d’analyse sont présentés dans le Tableau 26 :

Tableau 26 : Résultats de l’analyse par fluorescence X pour le sédiment et l’ASCal.

L’analyse du Tableau 26 met en évidence la présence de Quartz (phase dominante) pour le

sédiment et de Calcite (phase dominante) pour l’ASCal.

5.3.2. Diffraction aux rayons X :

Cet essai consiste à déterminer les minéraux par diffraction aux rayons X, en utilisant un

diffractomètre muni d’un monochromateur à anticathode de cuivre qui sert à émettre la

radiation Kα du cuivre. En se référant à la loi de Bragg, cet essai utilise la propriété de la

diffraction d’un faisceau monochromatique de rayons X par les plans réticulaires. N’ayant pas

pu effectuer l’essai sur l’amendement organique, au vu de la nature de ses composants (présence

de débris végétaux décomposés), la détermination des phases cristallines par diffraction aux

rayons X est effectuée uniquement sur le sédiment et l’ASCal (Figure 44).

Elément Sédiment ASCal

C (%) 7,56 3,10

O (%) 46,66 53,29

Na (%) 1,38 Traces

Mg (%) 0,92 0,77

Al (%) 3,23 4,55

Si (%) 21,80 7,94

P (%) 0,09 Traces

S (%) 1,20 Traces

Cl (%) 1,29

K (%) 1,10 0,77

Ca (%) 10,53 27,71

Ti (%) 0,18 0,19

Mn (%) Traces

Fe (%) 3,60 1,55

Cu (%) Traces

Zn (%) Traces

Br (%) Traces

Sr (%) Traces Traces

Zr (%) Traces Traces

Ba (%) Traces

Pb (%) Traces

Total 99,54 99,87

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108

Chapitre 2

L’analyse des diffractogrammes obtenus pour les matériaux de l’étude, met en évidence la

présence de Quartz (phase dominante), de Calcite et d’Hematite comme principales phases dans

le sédiment. Pour l’ASCal, on note la phase dominante la Calcite, on observe la présence de

Quartz, Kaolinite et de Muscovite.

5.4. Caractérisation environnementale :

En plus des caractéristiques physiques et mécaniques nécessaires pour étudier

l’acceptabilité d’un sous-produit ou d’un déchet comme matériau alternatif en technique

routière, le comportement environnemental du matériau représente le paramètre impératif à

identifier.

5.4.1.1. Essai de lixiviation :

Cet essai permet d’évaluer la fraction mobilisable et la quantité d’éléments traces

relargués suivant la norme NF EN 12457-2. Cet essai a été effectué à l’état initial sur

l’échantillon avec un rapport L/S = 10 (la quantité d’eau initiale du sédiment est retirée de la

quantité d’eau nécessaire). La solution récupérée du sédiment a été analysée par ICP-AES

(Inductivety Coupled Plasma-Atomic Emission Spectrometry) pour identifier les éléments

traces métalliques. Les chlores et les sulfates ont été identifiés par chromatographie ionique.

Les résultats de l’essai de lixiviation sont présentés dans le Tableau 27.

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

140000

160000

180000

5 15 25 35 45 55 65 75 85

Q

Q

Q Q Q Q Q Q Q QQCa

Ca Ca Ca CaHe HeHeOO

Ca : Calcite Q: Quartz

He: Hematite O: Orthoclase K: Kaolinite

M: Muscovite

Ca

Ca Ca Ca Ca Ca CaCa Ca Ca

Q

Q Q QQ Ca CaK K K K K K KM M M M M

Sédiment

ASCal

Figure 44 : Phases cristallines du sédiment et l’ASCal.

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109

Chapitre 2

Tableau 27 : Valeurs limites en lixiviation niveau 1 ( permettant de justifier l’utilisation des sédiment en

technique routière.

D’après les résultats de l’essai de lixiviation (Tableau 27), on constate que les valeurs du

sédiment ne dépassent pas les seuils du niveau 1 définis par le guide d’acceptabilité des

matériaux alternatifs en technique routière. Pour les limites à respecter pour une utilisation en

technique routière, les résultats sont inférieurs aux seuils.

5.5. Comportement mécanique :

L’identification du comportement mécanique des matériaux de l’étude consiste à

déterminer leur aptitude au compactage, leur capacité de portance, leur aptitude au tassement

et leur résistance au cisaillement. Ces caractères sont considérés comme étant les plus

importants vis-à-vis de la filière de valorisation visée dans cette étude (les travaux routiers).

5.5.1. Caractérisation de compactage et de portance :

L’opération de compactage a pour effet de réduire les tassements du sol, augmenter sa

portance, accroitre sa résistance au cisaillement et améliorer son comportement sous l’action

de l’eau.

Elément

Quantité relarguée cumulée à L/S= 10 l/kg ( Essai de lixiviation) NF EN 12457-2

Valeurs en (mg/kg de MS) pour le

sédiment Valeurs limites à ne pas dépasser en lixiviation

pour la valorisation en Technique routière

As 0,08 2

Ba 0,8 100

Cd 0,0025 1

Cr <0,001 10

Cu 0,56 50

Mo 0,39 10

Ni <0,012 10

Pb <0,006 10

Sb 0,06 0,7

Se 0,13 0,5

Zn <0,003 50

F <2 150

Cl 4567 15000

SO4-2 6247 20000

HAP 3,70 50

PCB 0,08 1

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110

Chapitre 2

5.5.1.1. Essai Proctor normal et l’Indice de Portance Immédiat :

En France, l’essai fait l’objet de la norme NF P94-093. Il consiste à compacter suivant

un processus bien précis un sol en plusieurs couches dans un moule puis à mesurer sa teneur en

eau W (%) et sa densité sèche ρd (t/m3). La courbe ρd = f(w) présente un maximum qui

correspond à la teneur en eau et la densité optimale de compactage (WOPN et ρdOPN).

Pour cet essai, on utilise un moule en acier appelé « moule CBR », placé sur une embase et

muni d’une rehausse. Un disque d’espacement est disposé au fond du moule. Les différentes

pièces étant assemblées, le matériau, préalablement malaxé avec une certaine quantité d’eau,

est introduit dans le moule en 3 couches (Figure 45).

Entre chaque ajout, on procède à un compactage de la couche avec une dame d’une énergie

égale à 5 N.cm/cm3 en respectant le protocole suivant : 56 coups par couche, appliqués par

séries de 7 (Figure 46). A la fin de l’essai, la rehausse est retirée et on arase la surface du moule.

Connaissant sa masse et son volume (dimensions normalisées : D = 152 mm ; H = 126,6 mm),

on peut déterminer la masse volumique humide ρh du matériau compacté. La teneur en eau,

obtenue par étuvage à 40 °C, permet ensuite de calculer sa masse volumique sèche ρd. En faisant

varier les teneurs en eau, on trace la courbe ρd = f(w) et on détermine son maximum.

N’ayant pas pu effectuer l’essai sur le compost, au vu de la nature de ses composants (présence

de débris végétaux), l’essai Proctor normal a été effectué sur le sédiment et l’ASCal. Les

courbes de compactage selon l’essai Proctor normal sont illustrées sur la Figure 46 (a).

Figure 45 : Mode opératoire de l’essai Proctor normal.

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111

Chapitre 2

Des mesures de poinçonnement sur les éprouvettes compactées du sédiment et de l’ASCal sont

réalisées afin d’estimer la capacité de portance en calculant l’Indice de Portance Immédiat (IPI)

selon la norme NF P 94 078. L’IPI permet d’évaluer l’aptitude d’un matériau à supporter

directement sur sa surface la circulation des engins de chantier.

L’analyse des résultats expérimentaux illustrés sur la Figure 46 (a) montre que le sédiment

présente une teneur en eau à l’optimum Proctor normal (WOPN) égale à 20,2 % avec une densité

sèche à l’optimum Proctor normal (ρdOPN) de 1,63 (t/m3). Pour l’ASCal, la valeur de WOPN est

de 15,3 % et ρdOPN est égale à 1,87 t/m3. La capacité de portance exprimée par l’indice de

portance immédiat (IPI) est de l’ordre de 17 % pour le sédiment et 18 % pour l’ASCal

(Figure 46 (b)).

5.5.1.2. Essai Proctor Modifié et l’Indice de Portance Immédiat :

L’utilisation de matériaux en couche de fondation nécessite, tout d’abord, l’identification

de leurs paramètres de compactage suivant l’essai Proctor Modifié.

Cet essai est réalisé sur 5 échantillons de chaque matériau (préalablement malaxés avec une

certaine quantité d’eau) est introduit dans le moule en 5 couches. Entre chaque ajout, on procède

à un compactage de la couche avec une dame et une énergie égale à 24 N.cm/cm3 en respectant

le protocole suivant : 56 coups par couche, appliqués par séries de 7.

Figure 46 : (a) Courbes Proctor normal du sédiment et d’ASCal ; (b) Courbes d’IPI du sédiment et

d’ASCal.

1,30

1,50

1,70

1,90

2,10

5 10 15 20 25 30 35

Den

sité

séc

he ρ

d(t

/m3)

Teneur en eau (%)

Sédiment Sr (Sédiment)=1

Sr (ASCal)=1 ASCal

(a)

0

5

10

15

20

25

30

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

Teneur en eau (%)

Sédiment ASCal

(b)

100 % 100 %

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112

Chapitre 2

Après avoir effectué le compactage sur le sédiment et l’ASCal selon l’essai Proctor Modifié,

les mesures de l’IPI ont été prises sur les éprouvettes compactées selon la norme NF P 94 078.

Les résultats du compactage et de portance sont présentés sur la Figure 47.

A partir de la Figure 47 (a), le sédiment présente une teneur en eau à l’optimum Proctor Modifié

(WOPM) égale à 18 % et avec une densité sèche à l’optimum Proctor Modifié (ρdOPM) de

1,7 (t/m3). Pour l’ASCal, la valeur de WOPM est de 10 % et ρdOPM est égale de 2,1 t/m3. La

capacité de portance exprimée par l’indice de portance immédiat (IPI) est de l’ordre de 23 %

pour le sédiment et 22 % pour l’ASCal (Figure 47 (b)).

5.5.2. Compressibilité et résistance au cisaillement :

5.5.2.1. Préparation des échantillons :

Afin de caractériser le comportement mécanique des matériaux de l’étude, par des essais

œdométriques et de cisaillement, de par leur état initial, une préparation des matériaux est

nécessaire afin d’obtenir des matériaux assez fermes, par l’application de charges modérées,

pour accélérer la consolidation des matériaux. Ainsi, les échantillons peuvent être taillés aux

dimensions requises pour chaque essai et ne se déforment pas sous leur poids propre. Une

Figure 47 : (a) Courbes Proctor Modifié du sédiment et d’ASCal ; (b) Courbes d’IPI du sédiment et d’ASCal.

1,30

1,50

1,70

1,90

2,10

5 10 15 20 25 30 35

Den

sité

séc

he ρ

d(t

/m3)

Teneur en eau (%)

Sédiment Sr (Sédiment)=1

Sr (ASCal)=1 ASCal

(a)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

Teneur en eau (%)

Sédiment ASCal

(b)

100 % 100 %

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113

Chapitre 2

première méthode de préparation a été testée sur les matériaux de l’étude, cette méthode

consiste à pré-consolider les échantillons dans un consolidomètre cylindriques en plexiglass de

diamètre 70 mm qui permet un drainage par le bas et par le haut (Figure 48).

Cette première méthode de préparation des échantillons a été également utilisée dans d’autres

travaux de recherche tels que dans l’étude de Dubois et al. [33]. La procédure de préparation

des échantillons consiste à :

- Réaliser une bonne homogénéisation des échantillons par un malaxage mécanique

pendant une heure avec un malaxeur spécifique ;

- Pour une bonne mise en place des matériaux dans les consolidomètre, leur teneur en eau

doit être égale à 1,5 leur WL (%) ;

- Vérifier la teneur en eau des échantillons homogénéisés au moment du remplissage ;

- Peser les consolidomètres avant et après remplissage des matériaux ;

- Mettre en place les matériaux en plusieurs couches afin de permettre aux bulles d’air

dans le matériau de s’évacuer ;

- Les consolidomètres sont remplis au ¾ de leur hauteur totale afin d’éviter la perte de

matériau au moment d’exercer la contrainte unidimensionnelle et également pour

Figure 48 : Composition du consolidomètre.

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114

Chapitre 2

obtenir des échantillons assez fermes et grands pour réaliser les essais mécaniques

(Figure 49) ;

- Appliquer un programme de chargement sur les échantillons en débutant par appliquer

une contrainte égale à la pression exercée par le piston du consolidomètre, puis on

augmente la contrainte selon des incréments de pression fixés à chaque palier au double

de la pression précédente pour enfin atteindre une contrainte supérieure à la pression de

pré-consolidation estimée à 100 kPa. Le nouveau palier de chargement ne peut

commencer que lorsque le tassement dû au précèdent chargement ne soit stabilisé. Le

tassement peut durer entre un jour et plusieurs jours. Cela dépend du type de matériau

et la pression exercée.

Plusieurs problèmes ont été constatés pendant le déroulement de cette première méthode :

- La durée très importante pour l’obtention d’un échantillon homogène et ferme ;

- La quantité parfois insuffisante de matériau consolidé.

Figure 49 : La procédure de préparation des échantillons par pré-consolidation.

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115

Chapitre 2

Au vu des nombreux problèmes que pose cette méthode de préparation, nous avons opté pour

une seconde méthode. Cette dernière consiste à utiliser l’énergie de compactage Proctor normal

pour consolider les matériaux afin d’avoir rapidement des échantillons homogènes et fermes.

Les échantillons peuvent être taillés aux dimensions requises pour chaque essai. Cette méthode

de préparation est effectuée suivant trois étapes (Figure 50) :

Etape 1 : Préparation des matériaux à une teneur en eau égale à 95 % du ρdOPN

(Figure 51).

Etape2 : Compactage des matériaux et vérification de ρdOPN (t/m3) et WOPN (%) ;

Etape 3 : Prélèvement des échantillons et mise en place des cellules.

Figure 50 : Les étapes de préparation des échantillons pour l’essai œdométrique.

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116

Chapitre 2

5.5.2.2. Essai œdométrique :

L’essai œdométrique est effectué selon la norme XP P94-090-1. Il permet le suivi du

tassement d’un matériau en fonction d’un chargement progressif.

L’analyse de la courbe 𝑒 = log (𝜎′) permet de déterminer la pression de pré consolidation σ’P,

l’indice de compression CC et l’indice de recompression CS.

Les paliers de chargement ont été définis en accord avec la norme XP P94-090-1. Les phases

de chargement et déchargement appliquées sont comme suit :

- Une première phase de chargement, avec des incréments de pression fixés à chaque

palier au double de la pression précédente pour enfin atteindre une contrainte supérieure

à la pression de pré-consolidation estimée à 533 kPa (Tableau 28). Les paliers sont :

1,8 kPa ; 37,5 kPa ; 75 kPa ; 150 kPa ; 300 kPa et 600 kPa ;

- Une phase de décharge, jusqu’à 150 kPa en suivant les mêmes incréments de pression ;

- Un rechargement, avec les mêmes incréments de pression jusqu’à 1200 kPa ;

- Le déchargement jusqu’à 150 kPa en suivant les incréments de pression fixés à chaque

phase, c’est à dire 1200 kPa ; 600 kPa ; 300 kPa et 150 kPa.

Figure 51 : La teneur en eau utilisée pour le compactage.

Compactage

1.2

1.3

1.4

1.5

1.6

1.7

1.8

14 16 18 20 22 24 26 28

Den

sité

sèc

he

ρd (

t/m

3)

Teneur en eau W (%)

ρd opn

(t/m3)

95% ρd opn

(t/m3)

Wop

n (

%)

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117

Chapitre 2

Tableau 28 : Contraintes de compactage ( Proctor normal et Proctor Modifié).

A partir des résultats de mesures présentés sur la Figure 52, on remarque des allures assez

comparables de courbes œdométriques, d’indices de compression et d’indices de

recompression.

A partir de la Figure 52, les valeurs de CC, CS et σ’P sont répertoriées sur le Tableau 29 :

Tableau 29 : Résultats des essais œdométriques sur le sédiment et l’ASCal.

Masse de la

dame (kg)

Hauteur

de chute

(cm)

Nombre de

coups

Par couche

Nombre

de

couches

Energie de

Compactage

kJ/m3

Essai

Proctor

Normal 2,490 30,50

25 (Moule

Proctor) 3 587

56 (Moule

CBR) 3 533

Modifié 4,540 45,70

25 (Moule

Proctor) 5 2680

56 (Moule

Proctor) 5 2435

Elément Sédiment ASCal

Indice des vides initial (e0) 0,56 0,46

σ’P (KPa) 60 50

CC 0,162 0,11

CS 0,017 0,012

0,3

0,4

0,5

0,6

1 10 100 1000 10000

Ind

ice d

es

vid

es

(e)

Log (kPa)

Sédiment ASCal

Figure 52 : Courbes œdométriques du sédiment et l'ASCal.

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118

Chapitre 2

A partir des résultats du Tableau 29, on peut observer que les contraintes de pré consolidation

sont comprises entre 50 kPa et 60 kPa. Ces valeurs restent très faibles par rapport à la valeur de

la contrainte exercée pendant le compactage ainsi que pendant l’essai œdométrique. Pour

l’indice de compression, on enregistre des valeurs comprises entre 0,11 et 0,16 et enfin pour

l’indice de recompression, on observe des valeurs comprises entre 0,012 et 0,017. Sur le

Tableau 30, on observe que les valeurs de CC et CS de cette présente étude sont comparables

avec celles enregistrées par Khezami [109] et Wang [110] sur deux sédiments marins de

GPMD. Or, pour l’indice des vides et la pression de pré-consolidation, les valeurs varient du

simple au double.

Tableau 30 : Résultats des essais œdométrique pour le sédiment de GPMD.

5.5.2.3. Résistance au cisaillement :

Dans toute étude de stabilité des pentes naturelles et de talus la résistance du sol au

cisaillement doit être connue. L’essai consiste à appliquer un effort de cisaillement à un

échantillon placé dans une boîte, constituée de deux demi boîtes indépendantes. La boîte est

placée sur un bâti et après avoir désolidarisé les deux demi-boîtes, en enlevant les vis de

jonction, un moteur permet l’entraînement du dispositif de déplacement latéral, qui permet de

déplacer la demi-boîte inférieure, alors que l’autre demi-boîte reste fixe.

Le cisaillement est appliqué selon un plan horizontal, et la force de cisaillement est mesurée en

continu. L’étude de la résistance au cisaillement direct d’un sol comprend au minimum trois

essais à des contraintes normales différentes, permettant de suivre l’évolution des résistances

au cisaillement en fonction de contraintes axiales choisies.

Les essais à la boîte de Casagrande ont été réalisés à contraintes normales fixées de : 150 kPa ;

300 kPa et 600 kPa, permettant de se placer dans le domaine normalement consolidé. Les essais

ont été réalisés avec une vitesse de déplacement de 0,9 mm/min sur le sédiment et l’ASCal.

Avant le cisaillement, les échantillons ont été préparés suivant les mêmes étapes que pour

l’essai œdométrique.

Matériaux e0 σ’P (KPa) CC CS

Sédiment (cette étude) 0,56 60 0,162 0,017

Sédiment GPMD étudié par Khezami [109] 1,01 35,48 0,154 0,012

Sédiment GPMD étudié par Wang [110] 1,34 34,10 0,190 0,019

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119

Chapitre 2

L'analyse des résultats de l'essai de cisaillement direct est présentée sur la Figure 53(a) et

Figure 53 (b). La forme des courbes de cisaillement direct est globalement similaire pour tous

les échantillons testés (Figure 53 (a)).

Il est à noter que la forme des courbes de cisaillement des matériaux testés correspond à celle

des échantillons normalement consolidés. Pour extraire les paramètres liés à la résistance au

cisaillement, un graphique de la contrainte de cisaillement par rapport à la contrainte normale

effective correspondant à la rupture est présenté sur la Figure 53 (b).

A partir des résultats obtenus, on observe que la cohésion effective est presque égale à zéro.

Les valeurs d’angle de frottement interne (φ’) pour le sédiment et l’ASCal sont comparables à

des valeurs classiques de matériaux fins (Tableau 31).

Tableau 31 : Les valeurs de l’indice des vides, la cohésion et l’angles de frottement du sédiment et l’ASCal.

On peut noter des valeurs de (φ’) d’ASCal sont moins importantes que celles du sédiment. La

teneur en MO différentes des deux matériaux pourrait expliquer cette différence.

Elément Sédiment ASCal

Indice des vides initial (e0) 0,56 0,48

C’(kPa) 0 0

φ' (°) 24,27 20,11

(a) τ = 0,45 σ + 0,001R² = 0,99

τ = 0,36 σ - 0,01

R² = 1,00

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

τ(M

Pa

)

σ (MPa)

Sédiment ASCal

(b)

σ'= 0.6 MPa (ASCal)

σ'= 0.3 MPa (Sédiment)

σ'= 0.3 MPa (ASCal)

σ'= 0.15 MPa (Sédiment)

σ'= 0.15 MPa (ASCal)

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 2 4 6 8 10 12 14

τ(M

Pa

)

Déformations horizontales (mm)

σ'= 0.6 MPa (Sédiment)

Figure 53 : (a) Courbes de résistance au cisaillement en fonction du déplacement horizontal pour le sédiment et

l’ASCal; (b) la résistance au cisaillement en fonction de la contrainte normale pour le sédiment et l’ASCal.

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120

Chapitre 2

5.6. Classification des matériaux de l’étude :

Les résultats obtenus à partir des essais de caractérisation physique et mécanique nous

permettent de classer les matériaux de l’étude selon les systèmes de classification évoqués dans

le chapitre I. Le récapitulatif des résultats obtenus sont présentés dans le Tableau 32 :

Tableau 32 : Tableau récapitulatif des résultats des essais de caractérisation physiques et mécaniques.

Selon le système de classification AASHTO, le sédiment est classé comme étant un sol

argileux. Cette classification prend en compte les caractéristiques présentées par le sédiment en

terme de distribution granulométrique. Quant à l’ASCal, selon l’AASHTO, ce matériau est

classé comme étant un sol limoneux (Tableau 33).

Le système de classification USCS classe le sédiment et l’ASCal comme étant un organique

Elément Sédiment ASCal

W (%) 20,19 0,80

Grains<2 µm 20 24

2 µm < Grains < 63 µm 56 72

63 µm < grains 24 4

Passant à travers

le tamis No.10 (%) 100 100

Passant à travers

le tamis No.40 (%) 99,37 99,84

Passant à travers

le tamis No.200 (%) 79,03 98,23

GI 10 6

MO (%) 450 °C 8,02 1,11

ρS (t/m3) 2,55 2,72

VBS (g/cm3) 1,09 1,42

WL (%) 43 28

WP (%) 32,1 21,5

IP (%) 10,9 6,5

SS BET (m²/g) 6,7 9,5

WOPN (%) 20,2 15,3

ρdOPN (t/m3) 1,63 1,87

IPI OPN 17 18

WOPM (%) 18 10

ρdOPM (t/m3) 1,7 2,1

IPI OPM 23 22

Indice des vides initial (e0) 0,56 0,48

σ’P (KPa) 60 50

CC 0,162 0,13

CS 0,017 0,02

C’(kPa) 0 0

φ' (°) 24,27 20,11

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121

Chapitre 2

peu plastique pour le premier, et sol limoneux peu plastique pour le second matériau. Cette

classification prend en compte la distribution granulométrique des matériaux de l’étude et leurs

limites d’Atterberg. Ces dernières ont été utilisées dans le diagramme de plasticité pour classer

les matériaux (Tableau 33).

Idem pour le système de classification ESCS, ce système utilise le diagramme de plasticité pour

classer les matériaux. Le nom des catégories est différent mais la nature de la classification reste

la même (Tableau 33).

Tableau 33 : La classification des matériaux de l'étude selon différents systèmes de classification.

Enfin, pour le GTR, le sédiment appartient à la sous-classe F11, regroupant les sols organiques

avec une teneur en MO entre 3 % et 10 %. Du point de vue granulométrique, le sédiment et

l’ASCal sont des sols fins, assimilés à la classe « A » définie par des matériaux dont le diamètre

maximal est inférieur à 50 mm et dont la proportion de fine (passant à 80 μm) est supérieur à

35 %. La sous-classe est déterminée en fonction de l’activité argileuse (VBS) et du caractère

plastique (IP). Ainsi, il est possible de classer le sédiment selon ses paramètres de nature en

sous classe A1F11 . Selon les paramètres de nature de l’ASCal, ce dernier est classé en classe A1

(Tableau 33).

D’après le GTR [32], ces matériaux peuvent être utilisés en remblai sans traitement, ils changent

brutalement de consistance pour de faibles variations de teneur en eau. Le temps de réaction

aux variations de l’environnement hydrique et climatique est relativement court, mais la

perméabilité pouvant varier dans de larges limites selon la granulométrie, la plasticité et la

compacité, le temps de réaction peut tout de même varier assez largement. Pour une utilisation

en couche de forme, le GTR préconise un traitement au liant hydraulique.

Système de classification Sédiment ASCal

AASHTO

Catégorie A-7-5 A-4

Classification Sol argileux Sol limoneux

USCS

Catégorie OL ML

Classification Sol organique peu plastique Sol limoneux peu plastique

ESCS

Catégorie Sil CiL

Classification sol limoneux moyennement plastique sol argileux peu plastique

GTR

Catégorie F11A1m A1m

Classification Limon organique peu plastique Limon peu plastique

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122

Chapitre 2

6. Conclusions du chapitre :

La pré-étude présentée au début du chapitre II montre que les méthodes d’élimination des

MO sont très difficiles à mettre en place en raison des volumes importants de matériaux

nécessaires à l’étude de comportement mécanique tel que l’essai Proctor. Tandis que la méthode

d’amendement semble avoir des qualités très intéressantes en ce qui concerne la reconstitution

de grandes quantités d’échantillons et la maitrise de leur teneur en MO.

La caractérisation physique, chimique, minéralogique, mécanique et environnementale

des matériaux de l’étude nous a fourni des informations sur chaque matériau. Ces informations

seront utilisées dans les chapitres suivants afin d’analyser les influences des MO sur les

propriétés physiques et mécaniques des sédiments de dragage.

La caractérisation physique a montré que le sédiment et l’ASCal sont des sols limoneux,

au vu de leur granulométrie et leur VBS comprise entre (0,2 et 2,5). Les essais de limites

d’Atterberg ont montré que le sédiment et l’ASCal sont des matériaux peu plastiques. Les

résultats obtenus dans cette partie de caractérisation a permis de classer les matériaux selon leur

granulométrie, leur activité argileuse (VBS) et leur caractère plastique (IP), Ainsi, le sédiment

est classé en sous classe A1F11 et l’ASCal en classe A1.

L’étude du comportement mécanique des matériaux de l’étude nous a permis, d’une part,

d’examiner leur aptitude au compactage, leur capacité de portance, leur aptitude au tassement

et leur résistance au cisaillement, et d’autre part, à compléter la classification en sous classe

selon le GTR. Les résultats obtenus montrent que le sédiment présente une capacité de portance

relativement correcte au vu des valeurs recommandées par le GTR. A partir des résultats

d’essais de compacité et de portance, le sédiment et l’ASCal sont classés en fonction de leur

état hydrique. Ainsi, le sédiment est classé en sous classe A1F11 et l’ASCal en classe A1. A partir

des résultats d’essai œdométrique, il est possible d’observer le caractère compressible du

sédiment.

Les analyses minéralogiques nous ont donné une idée sur les principaux minéraux et

composants présents dans les matériaux, ceci permettra de savoir comment réagissent ces

derniers dans un environnement bien déterminé.

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123

Chapitre 2

L’évaluation de l’impact environnemental a été réalisé par l’essai de lixiviation en se

référant à la norme NF EN 12457-2. En analysant les résultats obtenus en fonction des

conditions d’admission, on constate que les valeurs du sédiment ne dépassent pas les seuils du

niveau 1 définis par le guide d’acceptabilité des matériaux alternatifs en technique routière.

Pour les limites à respecter pour une utilisation en technique routière, les résultats sont

inférieurs aux seuils.

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124

Chapitre 2

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CHAPITRE III :

Méthodes de Caractérisation des Matières

Organiques

1. Introduction : ................................................................................................................... 127

2. Bilan des essais de caractérisation des MO : .................................................................. 127

2.1. Quantification de la teneur en MO par méthodes thermiques : ............................... 128

2.1.1. Détermination de la teneur pondérale des MO par calcination : ...................... 128

2.1.2. Détermination de la perte au feu des déchets, des boues et des sédiments : .... 130

2.1.3. Détermination de la teneur en COT par combustion sèche (NF ISO 10694) : 134

2.2. Quantification de la teneur en MO par méthodes chimiques : ................................ 137

2.2.1. Méthode de détermination de la teneur en MO (NF P94-055) : ...................... 137

2.2.2. Détermination du COT par oxydation sulfochromique (NF ISO 14235) : ...... 139

2.2.3. Détermination de l’azote et le rapport C/N (Méthode interne LDM) : ............ 140

2.2.4. Oxydation chimique des MO avec l’eau oxygénée (NBN 589-207-3) : .......... 141

2.2.5. Méthode de Walkley-Black : ............................................................................ 142

2.2.6. Détermination de la teneur en acide fulvique (NF EN 1744-1+A1) : .............. 143

2.2.7. Détermination de la teneur en acides fulviques et acides humiques : .............. 145

3. Synthèse générale : ......................................................................................................... 146

4. Conclusions du chapitre : ................................................................................................ 148

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126

Chapitre 3

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127

Chapitre 3

1. Introduction :

Les protocoles de caractérisation des MO dans les matrices solides, sont souvent laborieux

et inadaptés au terrain et nécessitent en général du matériel sophistiqué. Ce chapitre présente

un bilan des méthodes de caractérisation des MO les plus fréquemment utilisées dans les sols,

les déchets, les boues et les sédiments. Plusieurs techniques peuvent être retenues dans un seul

protocole : la densimétrie dans des liqueurs denses organiques ou minérales, oxydation,

flottation dans l’eau, calcination, tamisages, sédimentation, décantation, élutriation,

centrifugation. Dans notre étude, un bilan a été établi pour recenser tous les essais normalisés

et d’autres méthodes appliquées pour identifier d’une manière globale ou spécifique les MO.

Ce bilan a été dressé sur les approches thermico-chimiques de caractérisation. Ainsi, les MO

ont été étudiées du point de vue de leur biodégradabilité et de leur composition moléculaire.

2. Bilan des essais de caractérisation des MO :

A partir du chapitre bibliographique, nous avons sélectionné dix essais normalisés et

méthodes non normalisées de caractérisation des MO. La Figure 54 illustre les essais

sélectionnés :

Figure 54 : Méthodes de caractérisation des MO.

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128

Chapitre 3

2.1. Quantification de la teneur en MO par méthodes thermiques :

2.1.1. Détermination de la teneur pondérale des MO par calcination :

Selon la norme XP P 94-047, cette méthode donne une indication sur le taux de MO du

sol. Sur un échantillon du sol préalablement broyé et séché à basse température et puis calciné

pendant 3 heures à haute température (450 °C) : les MO sont détruites et dégagées sous forme

de gaz carbonique (CO2) et de vapeur d'eau. Après combustion, il ne reste que la fraction

minérale du sol dans le récipient. La teneur en MO est calculée selon l’équation ci-dessous :

𝐂𝐌𝐎𝐂 =𝟏

𝐧∑

(𝐦𝟏 −𝐦𝟐 )

(𝐦𝟏 −𝐦𝟎 ) Équation 1

Compte tenu de la variabilité des matériaux, l’idéal est de mettre en place un minimum

de 3 répétitions par traitement (Figure 55). Trois échantillons de cinq grammes de chaque

matériau (sédiment, ASCal, Compost) ont été préparés de façon aussi homogène que possible :

d’abord, séchés à basse température pour évaporer l’eau contenue dans les échantillons, ensuite

les creusets contenants les matériaux ont été calcinés durant 3 heures à haute température

(450 °C). Les matériaux sont ultérieurement pesés creuset par creuset pour déterminer la valeur

de « m2 » pour chaque échantillon. Ainsi, la teneur en MO est calculée selon l’Equation 1.

Figure 55 : Creusets calcinés de matériaux de l’étude.

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129

Chapitre 3

La Figure 56 illustre les résultats obtenus pour chaque mesure :

Les valeurs de teneur en MO déterminées par l’Équation 1 mettent l’ASCal en position du

matériau le plus faible en MO avec une teneur moyenne en MO égale à 1,11 %. Quant au

compost, sa teneur moyenne en MO est égale à 42,13 %. Et enfin, la teneur moyenne en MO

du sédiment est égale à 8,02 %. Cette dernière valeur de MO (%) est comparable à celles

calculées par d’autres travaux de recherche sur des sédiments marins du GPMD (Tableau 34)

[22], [110], [111].

Tableau 34 : Teneur en MO de quelques sédiments marins étudiés par d’autres travaux.

D’après Hoogsteen et al. [112], un grand nombre de facteurs peuvent influencer la précision de

cet essai, tels que le type de four, la masse de l'échantillon, la teneur en argile des échantillons,

la durée et la température de calcination. Selon les résultats obtenus de l’essai ayant été réalisé

dans les mêmes conditions (four, température, durée, masse de l’échantillon) on observe que la

précision de la méthode dépend aussi de la teneur en MO initiale du matériau calciné. En effet,

on remarque sur les trois essais de calcination effectués sur le compost un écart-type de l’ordre

de 0,36 %, tandis que pour le sédiment et l’ASCal, on enregistre un écart-type de 0,16 % et

Paramètre

Sédiment

( cette

étude)

Sédiment

marin de

Wang [110]

Sédiment marin

de Achour [22]

Sédiment marin

de Tran

[111]

MO moyenne (%) 8,02 6,27 8,82 8,60

0 10 20 30 40 50

Sédiment

Compost

ASCal

7,84

41,79

1,08

8,16

42,51

1,13

8,06

42,09

1,12

Teneur en MO (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Essai n°3 Essai n°2 Essai n°1

Figure 56 : Résultats des essais de détermination de la teneur en

MO selon la norme XP P 94-047.

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130

Chapitre 3

0,03 % respectivement. Au regard de ces écarts-type faibles on peut aussi conclure que l’essai

dans des conditions de laboratoire maitrisées donne des résultats très comparables.

2.1.2. Détermination de la perte au feu des déchets, des boues et des sédiments :

La norme NF EN 15169 spécifie une méthode de détermination de la perte au feu. Le

mode opératoire est applicable sur les déchets, les boues et les sédiments. La teneur en MO est

calculée selon l’Equation 1.

Comme pour l’essai précèdent, trois échantillons de cinq grammes de chaque matériau

(sédiment, ASCal, Compost) ont été préparés de façon aussi homogène que possible : d’abord,

séchés à basse température pour évaporer l’eau contenue dans les échantillons, ensuite les

creusets contenant les matériaux ont été calcinés durant 1 heure à haute température (550 °C).

La différence de masse avant et après le processus de chauffage est utilisée pour calculer la

perte au feu.

La Figure 57 illustre les résultats obtenus pour chaque mesure :

A partir des résultats illustrés sur la Figure 57, nous observons que les valeurs de MO sont plus

importantes que celles enregistrées dans l’essai précédent conformément à la norme XP P 94-

047. En effet, une importante perte de masse est enregistrée lorsque la température appliquée

sur les échantillons augmente de 450 °C à 550 °C, ce constat est encore plus visible sur le

0 20 40 60 80

Sédiment

Compost

ASCal

10,26

65,3

2,36

10,76

66,01

2,45

10,63

65,43

2,42

Teneur en MO (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Series3 Essai n°2 Essai n°1Essai n°3

Figure 57 : Résultats des essais de détermination de la teneur en MO selon la norme NF EN 15169.

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131

Chapitre 3

compost, où on enregistre une très grande perte en comparaison aux autres matériaux (le

sédiment et l’ASCal). Les valeurs moyennes de MO pour le sédiment, l’ASCal et le compost

sont respectivement égales à : 10,55 % ; 2,41 % et 65,58 % pour ce présent essai. Idem pour

cette méthode, nous observons que l’écart-type est plus important lorsque le matériau testé a un

taux de MO très élevé (Tableau 35).

Tableau 35 : Ecart-type entre trois essais de mesure de teneur en MO pour les essais thermiques.

L’écart-type très important dans le compost peut être expliqué par le fait que les MO contenues

dans l’échantillon calciné ne soient pas de même nature, ou du même état d’évolution, par

exemple les MO stables sont plus difficiles à détruire.

Pour visualiser l’impact de l’augmentation de la température sur les matériaux, une

analyse thermogravimétrique (ATG) permet de suivre la perte en masse d’un composé en

fonction d’un cycle thermique de chauffage jusqu’à 1000 °C. Cette analyse a été effectuée sur

deux échantillons du sédiment : un sédiment brut (non calciné) et un sédiment calciné à 450 °C

selon la nome XP P 94-047. Les résultats de l’analyse ATG sont illustrés sur la Figure 58 et la

Figure 59.

Essai Sédiment ASCal Compost

XP P 94-047 0,16 % 0,03 % 0,36 %

NF EN 15169 0,25 % 0,05 % 0,38 %

Figure 58 : ATG du sédiment brut.

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132

Chapitre 3

Pour le sédiment brut (Figure 58), on observe quatre étapes dans l’intervalle de températures

entre 105 °C – 750 °C :

Une première étape (105 °C – 200 °C) : on observe une perte de masse de 0,25 % due

probablement à une déshydratation;

Une deuxième étape (200 °C – 400 °C) : on observe une perte de masse de 1,17 % due

probablement à la détérioration des acides humiques et acides fulviques [113];

Une troisième étape (400 °C – 550 °C) : on enregistre une perte de masse de l’ordre de

3 % due à une importante détérioration du carbone organique total. Selon la littérature

scientifique [33], [102]–[104], [114] dans cet intervalle de température, les MO

subissent une détérioration très importante. Le pic de détérioration de carbone organique

total est à 450 °C;

Une quatrième étape (550 °C – 750 °C) : on enregistre une perte de masse de 8,68 %

accompagnée d’un dégagement du dioxyde de carbone CO2 et d’une décomposition de

la phase Calcite entre 650 °C et 750 °C.

Pour le sédiment calciné (Figure 59), on remarque trois étapes dans l’intervalle de températures

entre 105 °C – 750 °C :

Figure 59 : ATG du sédiment calciné.

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133

Chapitre 3

Une première étape (105 °C – 470 °C) : on observe une perte de masse de 0,05 % due à

la déshydratation. Aucun pic de détérioration du carbone organique total n’a été observé

dans cet intervalle de température.

Une deuxième étape (470 °C – 650 °C) : on observe une perte de masse de 5 %, un

dégagement du dioxyde de carbone CO2 et un début de décomposition de la phase

Calcite.

Une troisième étape (650 °C – 750 °C) : On remarque un pic de dégagement de CO2 et

une perte de masse de 3,44 % due à la décomposition de la phase Calcite.

L’analyse thermogravimétrique effectuée sur le sédiment brut et le sédiment calciné a permis

de constater quelques dissimilitudes de comportement face à l’augmentation de température.

Entre 400 °C et 550 °C, l’intensité des éléments dégagés est différente entre les deux

échantillons. D’après l’étude de Pallasser et al. [114], l’intervalle de température entre 400 °C

et 550 °C correspond à la zone où les MO subissent une détérioration thermiques très

importante. La température efficace pour la détérioration complète des MO change d’un

matériau à un autre.

En plus de la température, il y a le facteur « temps » qui contribue à l’augmentation de la perte

de masse de l’échantillon calciné.

Figure 60 : Evolution du taux de MO en fonction du temps selon la

norme NF EN 15169.

0 20 40 60 80 100

Sédiment

Compost

ASCal

11,76

73,2

3,11

11,58

73,2

3,05

11,17

73,02

2,8

10,79

70,65

2,81

10,55

65,58

2,41

Teneur en MO (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

1 h 2 h 3 h 4 h 5 h

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134

Chapitre 3

A partir de la Figure 60, une augmentation de la perte de masse peut être observée au passage

d’une calcination d’une heure à cinq heures. Cette augmentation est de l’ordre de 22,5 % pour

l’ASCal et 10 % pour le sédiment. Quant au compost, une augmentation de 10 % de la perte de

masse est enregistrée entre 1 h et 3 h avec une stabilisation entre 3 h et 5 h. Ceci peut être

expliqué par le fait que les MO contenues dans les matériaux peuvent être de natures différentes

ou dans des états d’évolution différents, nécessitant un traitement thermique rapide (une heure)

ou plus ou moins long (cinq heures). D’après Mustin [13], cet essai donne des résultats

maximalistes (10 % à 18 % de plus) et il est nécessaire d’exploiter ces résultats avec prudence,

en comparant cette procédure à d’autres essais de caractérisation.

2.1.3. Détermination de la teneur en carbone organique total et carbone total par combustion sèche (NF ISO 10694) :

L’essai décrit par la norme NF ISO 10694 consiste à déterminer, par combustion sèche,

la teneur en carbone organique total (COT) et le carbone total d’un échantillon. L’analyse

s’effectuant sur de très faibles prises d’essais, 25 mg de chaque matériau, cela implique

l’utilisation d’une microbalance et le broyage des matériaux à moins de 250 µm afin d’éviter

les problèmes d’hétérogénéité de l’échantillon. L'analyse par combustion utilise deux tubes

installés en série dans une enceinte calorifugée, chaque tube peut être chauffé indépendamment.

Le premier tube est le siège de la réaction d'oxydation et le deuxième celui de la réaction de

réduction. Pour s'affranchir des problèmes de fractionnement isotopique, il faut que la

combustion soit totale. L'échantillon est conditionné dans des capsules d’étain qui ont la

propriété d’augmenter rapidement la température de 300 °C. Enfin, le tube est conditionné à

l’aide de catalyseurs de la réaction d’oxydation (oxydes de cuivre et de chrome), et de façon à

ce que l'échantillon tombe dans la zone la plus chaude du tube. Sous l’action conjuguée d’une

élévation de température (au-delà de 1000 °C) et d’un courant d’oxygène, le carbone minéral

(essentiellement des carbonates) est décomposé et le carbone organique total est oxydé ce qui

conduit à la production en particulier de CO2. Les gaz de combustion produits sont véhiculés

par l’hélium, gaz porteur inerte. Les valeurs du carbone organique total et le carbone total sont

illustrées sur la Figure 61.

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135

Chapitre 3

D’après les résultats obtenus (Figure 61), il est possible d’observer que le taux du carbone

minéral dans le compost est négligeable par rapport à celui du carbone organique total

(29,73 %), ce qui permet de confirmer la nature très organique du compost.

Pour l’ASCal, sa forte teneur en carbone minéral (7,94 %) est liée à une présence très importante

de la Calcite (cf., résultats DRX) quant à sa teneur en carbone organique total, elle est égale à

0,246 %, une très faible teneur qui confirme son caractère inorganique. Enfin, pour le sédiment,

les valeurs de carbone minéral et carbone organique total le placent dans une position

intermédiaire entre le compost (matériau très organique) et l’ASCal (matériau inorganique).

Pour exprimer la teneur en carbone organique total d’un échantillon en taux de MO, un

facteur de conversion de 1,724 est très couramment utilisé. Selon les travaux de Sprengel [115],

les MO représentent 58 % du carbone organique total, ce qui signifie que le rapport MO/COT

serait donc égal à 1,724. Ce facteur est devenu d’usage universel depuis 1826 malgré les

nombreuses études ultérieures montrant qu'il serait trop bas pour la plupart des sols. De récents

travaux de recherche sur les sols estiment le rapport MO/COT entre 1,4 et 2,5 [116]–[118].

La Figure 62 montre la disparité entre les valeurs du facteur conventionnel qui provient des

données empiriques publiées au cours des 138 dernières années [119]–[141].

Figure 61 : Les valeurs de carbone organique total des matériaux étudiés selon la norme NF ISO 10694.

0 10 20 30 40

Sédiment

Compost

ASCal

6,4

29,83

8,19

4,15

29,73

0,246

2,25

0,1

7,944

Proportion (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Carbone minéral

carbone organique total

Carbone total

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136

Chapitre 3

A partir de la Figure 62, il possible d’observer que les facteurs les plus importants (>2) ont été

déterminés à partir des essais effectués sur des sols très organiques (tourbes...). Selon Pribyl

[141], la valeur du facteur conventionnel s’est avérée comprise entre 1,9 et 2.

A partir des résultats obtenus de l’essai de détermination du carbone organique total (NF ISO

10694) et l’essai de perte au feu à 550 °C (NF EN 15169), il est possible d’observer une relation

linéaire entre les valeurs des deux paramètres (Figure 63).

Facteur conventionnel

Tra

vau

x d

e re

cher

che

Cameron et Breazeale (1904) [117] Gotner (1916) [118]

Robinson (1927b) [121]

Alexandre et Byers (1932) [124]

De Leenheer et al. (1957) [127]

Ranney (1969) [130]

Somani et Sexena (1983) [132]

Lowther et al. (1990a) [134]

Cambardella et al. (2001) [137]

Read et Ridgell (1922) [119]

Broadbent (1953) [126]

Warington et Peake (1880) [116]

Always et Harmer (1927a) [120]

Robinson et al. (1929) [122] Lunt (1931) [123]

Barshad and Rojas-Cruz (1950) [125]

Ball (1964) [128] Howard (1965) [129]

Christensen et Malmros (1982) [131]

David (1988) [133]

Howard et Howard (1990b) [135] Gale et Cambardella (2000) [136]

Figure 62 : Les valeurs du facteur conventionnel calculées par différents travaux de recherche

[141].

Figure 63 : Corrélation entre MO et COT (Méthodes thermiques).

MO (%) = 2 COT (%) + 2

R² = 1

MO (%) = 1,9 COT (%) + 1

R² = 0,99

MO (%) = 1,724 COT (%)

R² = 1

MO (%) = 1,3 COT (%) + 1,7

R² = 0,99

0

10

20

30

40

50

60

70

0 5 10 15 20 25 30 35

Ten

eu

r e

n M

O (

%)

Carbone organique total (%) (selon N ISO 10694)

Présente étude ( 550° C /NF EN 15169)

Dean [114] (550° C/NF EN 15169)

Sprengel [112]

Présente étude ( 450° C /XP P 94-047)

(1)

(2) (3)

(4)

(1)

(2)

(3)

(4)

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137

Chapitre 3

L’équation de cette relation linéaire permet de déterminer le facteur conventionnel pour les

matériaux testés dans la présente étude. La valeur du facteur conventionnel est égale à 2. Suivant

le même essai de détermination des MO (NF EN 15169), l’étude de Dean [142] sur des

sédiments permet de déterminer un facteur conventionnel égal à 1,9. La présente étude et l’étude

de Dean [142] confirment les conclusions de Pribyl [141].

Le degré de température de calcination et la durée de calcination peuvent également influencer

le rapport entre la teneur en MO et le taux de carbone organique total, ce qui peut être traduit,

au final, par le changement de la valeur du facteur conventionnel. Une corrélation linéale peut

être aussi observée sur la Figure 63 entre les résultats de l’essai thermique à 450 °C (XP P94-

047) et les teneurs en carbone organique total (NF EN 15169). A partir de cette relation, on peut

distinguer une diminution de la valeur du facteur conventionnel de 2 à 1,3 sur les mêmes

matériaux lorsque la température de calcination change de 550 °C à 450 °C et la durée de

calcination augmente de 1 h à 3 h. Une tendance similaire est observée par David [136] sur 196

sols où il a obtenu un facteur conventionnel compris entre 1,5 et 1,95 après avoir déterminé la

teneur en MO suivant l’essai de calcination à 450 °C pendant 12 h.

Il est important de souligner que l’augmentation de la valeur du facteur conventionnel est liée

à la surestimation de la teneur en MO suite à la dégradation thermique d’une partie du carbone

minéral en plus de la dégradation complète du COT. En effet, selon les résultats de l’essai de

détermination de la teneur en carbone minéral et organique (NF EN 15169), l’ASCal présente

une très faible teneur en COT (environ 0,2 %) et un taux du carbone organique d’environ 7,9 %,

mais au vu des résultats de l’essai thermique de détermination des MO à 550 °C, la valeur de

la perte en masse est supérieure à 2 %. Cette dernière valeur est plus importante que celle

observée sur l’essai thermique de détermination des MO à 450 °C où la perte en masse est égale

à 1,1 %. Les dernières observations et les analyse ATG permettent de déduire que la calcination

à 550 °C détruit une partie du carbone inorganique en plus d’une dégradation complète du COT

aux alentours de 400 °C.

2.2. Quantification de la teneur en MO par méthodes chimiques :

2.2.1. Méthode de détermination de la teneur en MO (NF P94-055) :

L’essai décrit par la norme NF P94-055 consiste à déterminer, par un procédé chimique,

la teneur en carbone organique d’un échantillon. La teneur en MO est exprimée par pourcentage

et est déterminée sur les prises d’essai selon l’équation suivante :

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138

Chapitre 3

𝐌𝐎 (%) = 𝟏𝟎𝟒, 𝟓 (𝒗𝟏 −𝒗𝟐 )

𝒎 Équation 3

Avec : MO : Matières Organiques

m : Masse de la prise d’essai

v2: Volume résultant du titrage de l’essai témoin

v1: Volume résultant du titrage de l’essai sur les matériaux de l’étude.

200 grammes de chaque matériau (sédiment, ASCal, Compost) ont été, d’abord, séchés à 50 °C

pendant une durée allant entre 1 et 8 jours, ensuite 50 g de matériau séché ont été broyés et le

résultat du broyage est passé au tamis de 315 µm. 1g du passant est prélevé de chaque matériau

et introduit dans un ballon. Le contenu du ballon est mélangé avec 10 ml de solution de

dichromate de potassium additionnée à 15 ml d'acide sulfurique. Une étape de chauffage est

entreprise pour déclencher l’oxydation du carbone organique contenu dans les matériaux (teinte

brune voir Figure 64 (a)).

Après avoir oxydé le carbone organique, l’opération de dosage peut être entamée, par l’ajout

de 7 à 8 ml d’acide orthophosphorique, 5 à 10 gouttes de diphénylamine et une quantité

suffisante de sulfate double d’ammonium et de fer jusqu’à l’obtention d’une solution de couleur

verte émeraude qui signifie la fin de l’essai (Figure 64 (b)). Une quantité similaire de sable est

testée comme étant un matériau témoin.

(a) (b)

Figure 64 : (a) Oxydation du carbone organique ; (b) Dosage du carbone organique

dans les matériaux de l’étude.

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139

Chapitre 3

Selon les résultats obtenus dans cette méthode (Figure 65), les taux de MO des matériaux de

l’étude sont de l’ordre de 2,8 % pour l’ASCal, 9,4 % pour le sédiment et 53,3 % pour le

compost. Dans cette méthode, la détermination de la teneur en MO par oxydation (voie humide)

est en réalité une mesure du pouvoir réducteur du matériau et tout composant susceptible

d’interagir avec les MO et influencera, par conséquent, le résultat obtenu. Il est par ailleurs

intéressant de comparer la teneur des MO calculées par cette méthode avec celle obtenue par

les méthodes thermiques. Une augmentation de l’ordre de 17 % pour le sédiment et d’une fois

et demi pour l’ASCal, tandis que pour le compost, on enregistre une baisse de 14 % par rapport

à la valeur de taux de MO obtenue via l’essai de calcination à 450 °C.

2.2.2. Détermination du carbone organique par oxydation sulfochromique (NF ISO 14235) :

La norme NF ISO 14235 spécifie une méthode de détermination du carbone organique

présent dans le sol. Ce dernier est oxydé dans un mélange d´une solution de bichromate de

potassium (en excès) et d´acide sulfurique à une température de 135 °C. Les ions bichromates,

qui colorent la solution en rouge, sont réduits en ions Cr3+ qui colorent la solution en vert.

L´intensité de ce vert est mesurée par spectrocolorimétrie. Partant de l´hypothèse que

l´oxydation d´un atome de carbone de matière organique produit quatre électrons, il existe une

relation entre le Cr3+ formé et la quantité de carbone organique. La méthode est calibrée en

utilisant le glucose comme source de carbone oxydable. Les résultats des analyses de carbone

organique sont illustrés sur la Figure 66. A partir de cette dernière, on peut observer une

0 10 20 30 40 50 60 70

Sédiment

Compost

ASCal

9,4

53,29

2,8

Teneur en MO (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Figure 65 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés selon la norme NF P94-055.

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140

Chapitre 3

variabilité au niveau des valeurs obtenues par l’essai thermique de détermination de carbone

organique par combustion et l’essai chimique par oxydation sulfochromique. En effet, plus le

matériau est riche en MO, plus l’écart entre les résultats obtenus dans les deux essais est

important.

2.2.3. Détermination de l’azote et le rapport C/N (Méthode interne LDM) :

Les valeurs de l’azote total et le rapport C/N ont été déterminés selon la norme NF ISO

10694. Il est à noter que le ratio C/N renseigne le degré d’évolution des MO [143] dans les

matériaux.

Tableau 36 : Valeurs de N et rapport C/N pour les matériaux de l’étude.

On observe que pour le sédiment et le compost, le ratio C/N est supérieur à 20 (Tableau 36), ce

qui permet à ces matériaux une décomposition plus rapide et plus facile [143].

Méthodes Paramètre Sédiment ASCal Compost

NF ISO 10694 N (%) 0,163 0,023 0,613

C/N 25,5 10,7 24,8

0 10 20 30 40

Sédiment

Compost

ASCal

3,35

21,36

0,95

4,15

31,49

0,246

Teneur en CO (%)

Ma

téria

ux d

e l'

étu

de

NF ISO 10694

NF ISO 14235

Figure 66 : Les valeurs de carbone organique des matériaux étudiés

selon la norme NF ISO 14235 et la norme NF ISO 10694.

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141

Chapitre 3

2.2.4. Oxydation chimique des MO avec l’eau oxygénée (NBN 589-207-3) :

Les MO peuvent être oxydées chimiquement et ainsi être éliminées. Une oxydation

implique toujours deux composants : la matière à oxyder et l’agent oxydant. Ce dernier, dans

ce cas est H2O2, il accepte les électrons et est ainsi réduit la masse.

100 grammes d’échantillon de chaque matériau (sédiment, ASCAL, Compost) ont été oxydés

par 100 ml de solution de peroxyde d’hydrogène (H2O2) pendant 1 h en remuant régulièrement

puis en répétant la même opération trois fois. Après oxydation, les échantillons ont été séchés

à l’étuve puis pesés à 0,1 g près. La perte de masse constitue, en effet, le taux de MO du matériau

testé.

Lors de l’essai, différents phénomènes peuvent être observés à l’œil nu une fois que la

température d’eau atteint 100 °C et que le volume d’eau oxygénée soit ajouté par dose de 10 ml

pour éviter le débordement de la matière en raison des réactions chimiques, après chaque ajout

de solution de H2O2 une ébullition de la solution (H2O2 + matériau testé), un dégagement de

CO2 et évaporation d’eau.

La température du bain-marie constitue l’un des facteurs importants influant le résultat de

l’essai, par son rôle d’accélérateur d’oxydation des MO, une température de 100 °C est

nécessaire pour casser les liaisons entre le carbone, l’hydrogène et l’oxygène.

0 10 20 30 40

Sédiment

Compost

ASCal

3,47

29,33

1,04

Teneur en MO (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Figure 67 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés

selon la norme NBN 589-207-3.

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142

Chapitre 3

A partir de la Figure 67, on observe que les taux de MO des matériaux de l’étude sont de l’ordre

de 1,04 % pour l’ASCal, 3,4 % pour le sédiment et 29,3 % pour le compost. Dans cette méthode,

la détermination de la teneur en MO par oxydation chimique avec l’eau oxygénée est d’un point

de vue quantitatif moins efficace que la méthode chimique décrite par la norme (NF P94-055),

où on note des valeurs plus ou moins importantes. Cette variation de taux de MO entre les deux

essais chimiques est, en partie, due à la nature de la solution oxydante employée dans l’essai :

- Solution de dichromate de potassium et l'acide sulfurique (NF P94-055) ;

- H2O2 à 35 % de concentration (NBN 589-207-3).

D’autre part, cette variation du taux de MO entre les deux essais chimiques est aussi due au

degré d’évolution des MO. Il est à noter que le ratio C/N renseigne le degré d’évolution des

MO [143]. On observe que pour le sédiment et le compost, le ratio C/N est supérieur à 20

(Tableau 36), ce qui permet à ces matériaux une décomposition plus rapide et plus facile. Outre

le degré d’évolution des MO, la nature des MO contenues dans les matériaux, leur composition

et la force des liaisons minéral/matières organiques sont également parmi les facteurs impactant

les résultats de cet essai.

2.2.5. Méthode de Walkley-Black :

La méthode Walkley Black (WB) est utilisée pour déterminer chimiquement le taux de

MO contenues dans un matériau. Cette méthode est efficace uniquement pour les matériaux

ayant une teneur en MO qui ne dépasse pas les 12 %. Seulement le sédiment et l’ASCal ont été

analysés avec cette méthode.

Un volume spécifique de solution de dichromate de potassium réagit avec 1g de sédiment et 1g

d’ASCal afin d'oxyder les MO pour donner une solution de matériau de couleur verte

(Figure 68 (a)). L'étape d'oxydation est ensuite suivie d'un titrage de la solution de dichromate

en excès avec du sulfate ferreux qui donne un volume de sulfate ferreux en ml et une solution

de matériau de couleur violette une fois le dosage achevé (Figure 68(b)). Le taux de MO est

donc calculé en utilisant la différence entre le volume total de dichromate ajouté et le volume

titré après la réaction. La procédure WB entraîne également la production de chromate, qui est

classé comme produit chimique dangereux et nécessite une élimination réglementée

conformément aux règlementations.

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143

Chapitre 3

Le Tableau 37 illustre les résultats obtenus :

Tableau 37 : Les valeurs de MO des matériaux étudiés selon la méthode Walkley-Black.

Les taux de MO des matériaux de l’étude sont de l’ordre de 0,68 % pour l’ASCal et de 5,5 %

pour le sédiment. Dans cette méthode, la détermination de la teneur en MO par oxydation

chimique permet d’avoir d’autres taux de MO pour les mêmes matériaux.

2.2.6. Détermination de la teneur en acide fulvique (NF EN 1744-1+A1) :

Les MO stables proviennent de l’assemblage de certains produits transitoires et de

matières minérales en de nouvelles molécules de plus en plus complexes. L’humus est en fait

un mélange de trois composants : acides fulviques, acides humiques et humines (Figure 69).

La norme [NF EN 1744-1+A1] spécifie une méthode de détermination qualitative de la teneur

en acides fulviques qui sont des constituants de l’humus. Les acides fulviques se dissolvent

dans l'acide chlorhydrique en donnant une couleur jaune. L'intensité de la couleur croît lorsque

la concentration en acides fulviques augmente. Les composés du Fe (III) donnent une couleur

brune dans l'acide chlorhydrique. Cette couleur est éliminée en convertissant les composés du

Paramètre Sédiment ASCal Compost

MO (%) 5,55 0,68

(a) (b)

Figure 68 : (a) Oxydation des MO ; (b) Dosage des MO.

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144

Chapitre 3

Fe (III) en composés incolores du Fe (II) en utilisant une solution de chlorure stanneux. Pour

cet essai, un gramme d’échantillon de chaque matériau (sédiment, ASCAL, Compost) a été

utilisé. La Figure 70 illustre les résultats obtenus :

Sur la Figure 70 on observe des concentration différentes d’acide fulviques allant de la plus

faible dans l’ASCal à la plus forte dans le compost.

Un autre essai de quantification d’acides fulvique est nécessaire pour vérifier l’exactitude de

ces concentrations.

Figure 69 : Composition des MO stables.

Figure 70 : Détermination de teneur en acide fulvique des matériaux étudiés.

Page 146: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

145

Chapitre 3

2.2.7. Détermination de la teneur en acides fulviques et acides humiques :

Selon une méthode interne du laboratoire LDM, les acides fulviques et humiques contenus

dans les matériaux de l’étude ont été quantifiés. La Figure 71 montre les résultats. Il est à noter

que les valeurs d’acides humiques et les acides fulviques contenus dans les matériaux testés ne

sont pas comparables. On enregistre un très important taux d’acides humiques dans le compost,

et de même pour les acides fulviques. Quant au sédiment, un taux de 1,19 % d’acides humiques

et de 0,17 % d’acides fulviques sont enregistrés. La valeur d’acides fulvique obtenue confirme

la tendance observée dans l’essai précèdent (NF EN 1744-1+A1), une valeur d’acides fulviques

la plus faible des trois matériaux (0,001 %).

Les valeurs d’acides fulviques et humiques du sédiment (Figure 71) sont comparables à la perte

de masse enregistrée sur l’essai de l’ATG entre 200 °C 400 °C et confirment la détérioration

des acides humiques et acides fulviques dans cette plage thermique.

Dans la présente étude, les pourcentages d’acides humiques et fulviques par rapport à la teneur

en carbone organique total sont illustrées sur le Tableau 38.

Tableau 38 : Rapport AH/COT et AF/COT pour le sédiment, l’ASCal et le compost.

Paramètre Sédiment ASCal Compost

AH/COT 28,67 65,04 50,79

AF/COT 4,09 0,4 9,75

0 5 10 15 20

Sédiment

Compost

ASCal

1,19

15,1

0,16

0,17

2,9

0,001

Teneur (%)

Ma

téria

ux d

e l

'étu

de

Acides fulviques

Acides humiques

Figure 71 : Acides humiques et acides fulviques.

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146

Chapitre 3

Les résultats obtenus se sont pas comparables, ils varient du simple au double. D’après Kalisz

et al. [144], les acide humiques et les acides fulviques représentent respectivement 24 % et

12 % du carbone organique total.

3. Synthèse générale :

Les résultats des essais thermiques dépendent fortement et principalement de deux

paramètres : la température et le temps. Quant aux essais chimiques, leurs résultats sont

influencés par le type d’agent oxydant utilisé dans l’essai. Les valeurs obtenues des essais

thermiques et chimiques varient du simple au triple (Figure 72 (b)). Il est possible d’observer

que la disparité des valeurs de MO entre les essais est corrélée avec le taux de présence des MO

dans le matériau testé (Figure 72 (a)). Le compost étant riche en MO, sa teneur en MO varie

fortement selon l’essai utilisé (Figure 72 (b)).

Les analyses thermogravimétriques effectuées sur les matériaux ont montré qu’une

calcination à une température qui dépasse 450 °C affecte non seulement les MO, mais aussi

fortement le carbone minéral et l’eau des argiles, ce qui explique l’augmentation des pertes en

masse enregistrées une fois cette température de calcination est dépassée. L’essai thermique de

calcination à 450 °C (selon la norme XP P94-047) semble être le plus adéquat avec le domaine

d’application visé par cette étude, ainsi que les attentes des chercheurs et les industriels. D’un

point de vue pratique, cet essai présente une certaine facilité d’exécution et permet d’éviter

Figure 72 : Synthèse des essais de caractérisation de MO.

0 10 20 30 40 50 60 70

XP P94-047

NF EN 15169

NF P94-055

NBN 589-207-3

Walkley black

Teneur en MO (%)

Sédiment Compost ASCal

Ess

ais

ther

miq

ues

Ess

ais

chim

iqu

es

0 10 20 30 40 50 60 70

ASCal

Compost

Sédiment

Teneur en MO (%)

Walkley black NBN 589-207-3NF P94-055 NF EN 15169XP P94-047

(a) (b)

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147

Chapitre 3

d’avoir des résultats surestimés [119], [134] (en raison de la température choisie) dus à la

détérioration du carbone minéral contenu dans les matériaux calcinés.

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148

Chapitre 3

4. Conclusions du chapitre :

Les méthodes thermiques ont l'avantage d'être plus rapides que la plupart des autres

méthodes et sont facilement adaptées pour analyser un grand nombre d'échantillons en même

temps. Néanmoins, les méthodes thermiques sont également largement influençables par deux

paramètres essentiels : le temps et la température de calcination.

Les résultats (variables et différents) obtenus dans les méthodes chimiques, montrent cette

extrême difficulté d’identification de MO. L’agent oxydant semble avoir un rôle important et

représente l’une des causes de cette variabilité des résultats. D’autre part, la teneur en MO du

matériau analysé peut également représenter un facteur de variabilité de ces méthodes, en effet,

lorsque le matériau est riche en MO, l’agent oxydant, dans certaine méthode, n’est pas capable

de détruire toutes les MO contenues dans le matériau, cela concerne à titre d’exemple la

méthode d’oxydation à l’eau oxygénée ou encore la méthode de Walkley Black. De plus, le

type des MO, le degré d’évolution des MO et la liaison entre la phase organique et la phase

minérale peuvent jouer un rôle très important lors du traitement par méthodes chimiques.

Les résultats obtenus lors des essais thermiques et chimiques varient du simple au triple,

ce qui rend le choix d’une méthode de caractérisation de MO plus difficile. Cependant, les

méthodes thermiques semblent avoir l’avantage d’être faciles à réaliser dans un laps de temps

court et avec des moyens plus ou moins disponibles dans tous les laboratoires. Au vu des

résultats obtenus des différents essais et le domaine d’application visé par cette étude, l’essai

thermique de calcination à 450 °C (selon la norme XP P94-047) semble être le plus adéquat

avec les attentes des chercheurs et les industriels.

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CHAPITRE IV :

Influences des Matières Organiques sur les

Propriétés Physiques et Mécaniques des

Sédiments de Dragage

1. Introduction : ................................................................................................................... 151

2. Rappel du choix des matériaux de l’étude : .................................................................... 151

3. Influences des MO sur les propriétés physiques : ........................................................... 153

3.1. Analyse granulométrique (NF ISO 13320) : ........................................................... 153

3.2. Masse volumique des particules solides : ................................................................ 154

3.3. Surface spécifique BET : ......................................................................................... 156

3.4. Limites d’Atterberg (NF P94-051) : ........................................................................ 157

3.4.1. Limite de liquidité : .......................................................................................... 157

3.4.2. Limite de plasticité : ......................................................................................... 158

3.4.3. Indice de plasticité : .......................................................................................... 159

3.5. Valeur au bleu de méthylène (NF P94-068) : .......................................................... 160

4. Influences des MO sur les caractéristiques mécaniques : ............................................... 162

4.1. Essais de compactage et de Portance : ..................................................................... 162

4.1.1. Effets de MO sur la densité sèche et la teneur en eau à l’optimum Proctor:.... 164

4.1.2. Effets de MO sur l’indice de Portance Immédiat (IPI) : .................................. 166

4.2. Essais œdométriques : ............................................................................................. 169

4.2.1. Effets de MO sur l’indice des vides : ............................................................... 170

4.2.2. Effets de MO sur la pression de pré-consolidation : ........................................ 171

4.2.3. Effets de MO sur l’indice de compression et l’indice de recompression : ....... 171

4.3. Résistance au cisaillement : ..................................................................................... 173

5. Conclusions du chapitre : ................................................................................................ 177

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150

Chapitre 4

Page 152: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

151

Chapitre 4

1. Introduction :

Dans une optique de valorisation des sédiments dans la technique routière, les paramètres

géotechniques des matériaux doivent être impérativement contrôlés et comparés à ceux exigés

par les réglementations.

Des études antérieures au sujet des effets des MO sur les propriétés physiques et géotechniques

des sols et peu de sédiments ont révélé que les MO agissent sur certaines propriétés physiques

[68], [69], [71], [73]–[77]. Cependant, les impacts enregistrés sur les paramètres physiques

semblent dépendre du type et de la nature des constituants de la phase minérale (quantité et

types d'argiles) en tant que phase organique (MO solubles, MO insolubles) [76], [78]. De plus,

le mode de préparation des échantillons dans les études pourrait également induire des impacts

importants sur les mesures enregistrées. D'après les résultats de recherche obtenus par

différentes études (chapitre I), il est clair qu'il est difficile de généraliser clairement l'effet des

MO sur les caractéristiques physiques d'un matériau donné.

Ce chapitre est dédié à l’étude de l’influences des MO sur les propriétés physiques et

mécaniques des mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal (la méthode de reconstitution

a été détaillée dans le chapitre II). Concernant les propriétés physiques, nous aborderons les

essais granulométriques, l’essai de la masse volumique absolue des particules solides, l’essai

déterminant la surface spécifique BET, l’essai déterminant les limites d’Atterberg et enfin la

valeur au bleu de méthylène. Pour l’influence des MO sur les caractéristiques mécaniques, nous

analyserons leurs impacts sur les paramètres de compactage et de portance, sur la

compressibilité et enfin sur la résistance au cisaillement.

2. Rappel du choix des matériaux de l’étude :

Dans le chapitre II, nous avons été amené à chercher une solution pour supprimer

complètement ou, du moins, baisser la teneur naturelle en MO du sédiment sans avoir changé

sa composition minéralogique, chimique ou granulométrique. A partir des méthodes présentées

dans le chapitre I pour le choix des matériaux, une pré-étude a été effectuée sur un sédiment

marin, l’ASCal et le compost (Figure 73) en utilisant deux méthodes d’élimination des MO

(oxydation à l’eau oxygénée et le tri) et une méthode d’amendement organique. Les résultats

obtenus par les méthodes d’élimination permettent de conclure que cette méthodologie semble

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152

Chapitre 4

présenter quelques limites. A partir de ce constat, nous nous sommes orientés vers un autre type

de méthodologie. Il s’agit de la méthode d’amendement organique qui consiste à mélanger avec

des proportions préalablement calculées un matériau de teneur en MO faible avec un deuxième

matériau riche en MO pour obtenir un troisième matériau de teneur en MO souhaitée. Les

teneurs en MO pour les mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal ont été établies de telle

sorte à balayer une large plage de teneur en MO :

- Pour les mélanges à base du sédiment : Trois autres matériaux à 10 % ; 12,5 % et

15 % de teneur en MO ont été créés (Figure 74).

- Pour les mélanges à base d’ASCal : Six autres matériaux à 2,5 % ; 5 % ; 7,5 % ; 10 % ;

12,5 % et 15 % de teneur en MO ont été créés (Figure 74). Ces derniers mélanges sont

utilisés pour conforter les résultats sur les mélanges à base du sédiment et aussi

permettre d’analyser les effets des MO sur les propriétés physiques et mécaniques entre

0 % et 8 % de teneur en MO.

Figure 73 : Matériaux de l'étude.

Figure 74 : Mélanges du sédiment et d’ASCal.

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153

Chapitre 4

3. Influences des MO sur les propriétés physiques :

3.1. Analyse granulométrique (NF ISO 13320) :

La Figure 75 (a) et la Figure 75 (b) illustrent les résultats des analyses granulométriques

des différents échantillons. Il convient de noter que la distribution granulométrique des

sédiments et de l’ASCal est comparable. L'ajout de MO au sédiment ou à l’ASCal entraîne les

courbes granulométriques vers la droite.

Ce résultat était prévisible car la distribution granulométrique du compost est plus grossière que

celle du sédiment et de l’ASCal. Il est à noter que les distributions granulométriques données

sur la Figure 75 (a, b) sont de type volumique. Sur la base des distributions massiques, les

fuseaux seront encore plus resserrés.

Le Tableau 39 montre les valeurs de d10, d50 et d90 déterminées à partir des courbes

granulométriques (d10, d50 et d90 correspondent respectivement au diamètre relatif à 10 % ; 50 %

et 90 % du passant). De ces données, il est intéressant de noter que le d50 est inférieur à 20 μm,

ce qui signifie que les matériaux testés sont des matériaux fins. En outre, le d90 est en général

inférieur à 0,28 mm, ce qui signifie que l’essai des limites d'Atterberg a été effectué sur

l'ensemble des fractions du matériau. Le sédiment et l’ASCal ont une distribution

granulométrique comparable, cela nous permet de mettre en comparaison l'effet de la teneur en

Figure 75 : (a) Courbes granulométrique des mélanges du sédiment ;

(b) Courbes granulométriques des mélanges de l’ASCal.

0

20

40

60

80

100

0,1 1 10 100 1000 10000

Pa

ssa

nt

(%

)

Diamètre des particules (µm)

CAA 2.5%A 5%A 7.5%A 10%A 12.5%A 15%

0

20

40

60

80

100

0,1 1 10 100 1000 10000

Pa

ssa

nt

(%)

Diamètre des particules (µm)

ASCal Compost

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154

Chapitre 4

MO sur les propriétés physiques et les performances mécaniques dans les mélanges du sédiment

et les mélanges d’ASCal.

Tableau 39 : Distribution granulométrique des mélanges du sédiment et de l’ASCal.

3.2. Masse volumique des particules solides :

Les essais ont été effectués sur des échantillons séchés et finement broyés. Les mesures

de la masse volumique absolue ρS (t/m3) ont été mises en place selon la norme NF P 94-

054. L'effet des MO sur la masse volumique des particules solides a été reporté sur la Figure 76.

Pour les mélanges d’ASCal, les valeurs de la masse volumique absolue diminuent de 2,70

à 2,37. La valeur la plus basse correspond au mélange qui contient 15 % de MO (teneur en MO

calculée lors de la création du mélange). Pour les mélanges du sédiment, les valeurs diminuent

de 2,55 à 2,43. Aussi, nous observons que la valeur la plus basse correspond au mélange qui

contient 15 % de MO. Il est à noter que la valeur de ρS mesurée sur le mélange du sédiment

avec 5 % de MO (ce matériau a été créé du sédiment traité au peroxyde d'hydrogène pour

diminuer sa valeur initiale de teneur en MO) correspond à la valeur mesurée sur le mélange

d’ASCal. Les résultats obtenus permettent de montrer que les MO apportées par l’ajout du

compost ont produit des tendances similaires dans les deux séries de mélanges. Cette diminution

Matériaux Mélanges du sédiment Mélanges d’ASCal

d10 (µm) 1 1,2 0,9 1

d50 (µm) 7 20 7 20

d90 (µm) 180 280 40 280

Figure 76 : Masse volumique des mélanges en

fonction de la teneur en MO.

2,35

2,4

2,45

2,5

2,55

2,6

2,65

2,7

2,75

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ma

sse

vo

lum

iqu

e a

bso

lue ρ

s (t

/m3)

Teneur en MO (%)

Mélanges AMélanges SMélanges d’ASCal Mélanges du sédiment

ρs (t/m3) = -0,02 MO(%) + 2,71

R² = 0,96

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155

Chapitre 4

de la masse volumique absolue des particules solides peut être expliquée par le fait que les MO,

généralement, caractérisées par leur masse volumique très faible créent ce que Soane [66]

appelle l’effet de dilution. Ce dernier signifie l’action de diminution de la masse volumique des

mélanges suite à l’ajout du compost (connu pour sa faible masse volumique absolue par rapport

à celle des sols minéraux). Le Tableau 40 montre les valeurs de la masse volumique absolue

des particules solides pour quelques sols :

Tableau 40 : Masse volumique absolue de quelques sols.

Les résultats obtenus dans cette étude sont en accord avec ceux publiés par d’autres chercheurs

(Figure 77). En effet, Booth [69] et McDonald [145] ont travaillé séparément sur des sédiments

marins dont la teneur en MO varie entre 1 % 5,5 % pour le premier sédiment et entre 1 %

14 % pour le seconde sédiment.

Booth [69] et McDonald [145] ont affirmé que les MO contenues dans ces matériaux affectent

leur masse volumique absolue selon une relation linéaire (Tableau 41).

Type de sol Masse volumique absolue ρS (t/m3)

Sols minéraux 2,5 2,7

Sols organiques 1,2 2,0

Figure 77 : Masse volumique absolue en fonction

de la teneur en MO.

2,35

2,4

2,45

2,5

2,55

2,6

2,65

2,7

2,75

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ma

sse

vo

lum

iqu

e a

bso

lue ρ

s (t

/m3)

Teneur en MO (%)

Cette étude

McDonald, 2004

Booth et dahl, 1986

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156

Chapitre 4

Tableau 41 : Relation entre masse volumique absolue et la teneur en MO.

3.3. Surface spécifique BET :

La surface spécifique BET est déterminée selon la norme NF EN ISO 18757. Elle est en

générale liée à la forme, au diamètre des particules et à la porosité. Les valeurs de la surface

spécifique BET du sédiment et de l’ASCal sont comparables. Cependant, le compost présente

une surface spécifique BET inférieure à celle du sédiment et l’ASCal (comme indiqué dans le

chapitre II). La valeur de la surface spécifique BET du compost pourrait être attribuée à sa

distribution granulométrique plus grossière.

Les valeurs de la surface spécifique BET mesurées sur les différents mélanges sont illustrées

dans la Figure 78. La surface spécifique BET diminue avec l'augmentation de la teneur en MO

dans les échantillons. La tendance observée dans la présente étude semble être en accord avec

les résultats obtenus par Malkawi et al. [71] sur des matériaux ayant une teneur en MO

inférieure à 15 %. Quant aux matériaux ayant une teneur en MO supérieure à 15 %, Malkawi

et al. [71] ont observé une augmentation de la surface spécifique BET. Malkawi et al. [71]

expliquent qu’en petite teneur en MO, les mélanges ont tendance à s’agréger, ce qui explique

les diminution de la surface spécifique BET.

Etudes Equation de corrélation R²

Présente étude ρS (t/m3) = 2,71 – 0,02 MO (%) 0,96

Booth et Dahl, 1986 [69] ρS (t/m3) = 2,62 – 0,025 MO (%) 0,91

McDonald, 2004 [145] ρS (t/m3) = 2,68 – 0,019 MO (%) 0,82

Figure 78 : Valeurs de Surface spécifique (BET)

des mélanges du sédiment et d’ASCal.

0

2

4

6

8

10

12

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Su

rfa

ce S

pécif

iqu

e (

m2/g

)

Teneur en MO(%)

Mélanges d'ASCalMélanges du Sédiment

Ss (m2/g) = -0,43 MO(%) + 9,3

R² = 0,89

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157

Chapitre 4

3.4. Limites d’Atterberg (NF P94-051) :

3.4.1. Limite de liquidité :

Pour explorer les effets de la teneur en MO sur la limite de liquidité, les résultats

expérimentaux des essais effectués sur les mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal sont

rapportés respectivement sur la Figure 79(a) et la Figure 79(b).

D'après ces résultats (Figure 79), il semble que les valeurs de la limite de liquidité augmentent

avec l’enrichissement des deux séries de mélange en MO. A partir des résultats illustrés sur la

Figure 79, les valeurs de WL (%) à 25 coups ont été déterminées et illustrées sur la Figure 80 :

20

30

40

50

60

70

5 25

Ten

eu

r e

n e

au

(%

)

Nombre de coups

SS 5%S 10%S 12.5%S 15%

20

30

40

50

60

70

5 25

Ten

eu

r en

ea

u (

%)

Nombre de coups

A

A 2.5%

A 5%

A 7.5%

A 10%

A 12.5%

A 15%

Sédiment ASCal (b) (a)

Figure 79 : Limite de liquidité des matériaux (mélanges du sédiment et mélanges d’ASCal).

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Lim

ite d

e l

iqu

idit

é (

%)

Teneur en MO (%)

Mélanges A Mélanges S

Malkawi et al.,1999 Adejumo, 2012

Mélanges d’ASCal Mélanges du sédiment

Figure 80 : Limites de liquidité des échantillons de cette étude et d’autres travaux.

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158

Chapitre 4

Il apparaît sur la Figure 80 que la relation entre l'augmentation de la teneur en MO et

l'augmentation de la limite de liquidité est linéaire. Une augmentation de 1 % de la teneur en

MO induit une augmentation de 2 % à 3 % de la valeur de la limite de liquidité (Tableau 42).

Tableau 42 : Relation entre la limite de liquidité et la teneur en MO.

Les comparaisons des résultats obtenus dans cette étude avec ceux d'autres recherches montrent

qu'une tendance similaire est généralement observée [68], [71], [74], [85]. En termes de

comparaisons quantitatives des résultats, tout au long du coefficient de régression, comme

indiqué sur le Tableau 42, une tendance similaire est également observée.

3.4.2. Limite de plasticité :

Sur la Figure 81, les résultats expérimentaux de la méthode d'essai de rouleau (selon la

norme NF P94 068) montrent une augmentation des valeurs de limite de plasticité avec

l’augmentation de la teneur en MO. Ces résultats sont en accord avec plusieurs études [71],

[75], [85], [101].

Etudes Equation de correlation R²

Cette étude ( mélanges sédiment) WL(%) = 3,08 MO (%) + 15,61 0,96

Cette étude ( mélanges ASCal) WL(%) = 1,89 MO(%) + 25,13 0,99

Malkawi et al., 1999 WL(%) = 0,68 MO(%) + 81,40 0,70

Adejumo, 2012 WL (%)= 1,02 MO(%) + 42,0 0,98

0

10

20

30

40

50

60

70

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Lim

ite d

e p

last

icit

é (

%)

Teneur en MO (%)

Mélanges A Mélanges S

Malkawi et al.,1999 Adejumo, 2012

Mélanges du sédiment Mélanges d’ASCal

Figure 81 : Valeurs de limite de plasticité des

échantillons de l’étude et d’autres travaux.

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159

Chapitre 4

Dans cette étude, il est à noter que l'augmentation des valeurs de limite de plasticité avec

l'augmentation de la teneur en MO est dans le même ordre que l'augmentation des valeurs de

limite de liquidité (Tableau 43). Les résultats des essais de Malkawi et al. [71] sur des matériaux

ayant des teneurs en MO comprises entre 1 % et 15 %, présentent une tendance similaire à cette

étude (Tableau 43). Adejumo [85] a aussi observé une corrélation linéaire entre la teneur en

MO et la limite de plasticité mais avec moins d’impact que celui enregistré dans la présente

étude.

Tableau 43 : Relation entre la limite de plasticité et la teneur en MO.

3.4.3. Indice de plasticité :

L'augmentation similaire de la limite de liquidité et de la limite de plasticité avec

l'augmentation de la teneur en MO conduit à des valeurs inchangées de l'indice de plasticité.

Les résultats présentés sur la Figure 82 et le Tableau 44 confirment cette tendance.

Dans le Tableau 44, la corrélation proposée par Malkawi et al. [71] entre l’indice de plasticité

et la teneur en MO semble avoir un coefficient de détermination « R² » très faible de l’ordre de

0,15. Cette valeur représente la qualité de la prédiction de la corrélation proposée. De ce fait,

Etudes Equation de corrélation R²

Cette étude ( mélanges du sédiment) WP (%) = 3,00 MO (%) + 4,32 0,96

Cette étude ( mélanges d’ASCal) WP (%) = 1,80 MO (%) + 16,70 0,95

Malkawi et al., 1999 [71] WP (%) = 1,10 MO (%) + 44,50 0,95

Adejumo, 2012 [85] WP (%) = 0,52 MO (%) + 25,10 0,97

0

10

20

30

40

50

60

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ind

ice d

e p

last

icit

é (

%)

Teneur en MO (%)

Mélanges A Mélanges S

Malkawi et al., 1999 Adejumo,2012

Mélanges d’ASCal Mélanges du sédiment

Figure 82 : Indice de plasticité en fonction de la teneur en

MO.

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160

Chapitre 4

les travaux de Malkawi et al. [71] confirme l’impact neutre de la teneur en MO sur l'indice de

plasticité. Les résultats d'Adejumo [85] ne semblent pas pouvoir étayer la conclusion ci-dessus.

Tableau 44 : Relation entre l’indice de plasticité et la teneur en MO.

3.5. Valeur au bleu de méthylène (NF P94-068) :

Cet essai exprime la quantité de bleu de méthylène absorbée par les particules de chaque

mélange. Pour effectuer cet essai, une prise de 200 g de chaque mélange a été passée au tamis

de 2 mm. Une prise d’échantillon d’environ 60 g de chaque mélange a été diluée dans 500 ml

d’eau distillée puis agitée pendant 5 minutes. Des quantités croissantes de bleu de méthylène

par doses successives ont été introduites, jusqu'à ce que les particules argileuses en soient

saturées : il apparaît alors un début d'excès qui marque la fin de l'essai et que l'on détecte par le

test dit à la tâche. Ce dernier consiste à former, avec une goutte de la suspension et sur du papier

filtre normalisé, une tache qui est un dépôt de sol coloré en bleu soutenu, entouré d'une zone

humide, en général incolore. Les quantités de bleu de méthylène ajoutées aux solutions varient

entre 60 ml et 100 ml. La Figure 83 montre les valeurs au bleu de méthylène. Ces valeurs

résultent d’une moyenne de trois mesures :

Etudes Equation de corrélation R²

Cette étude ( mélanges du sédiment) IP(%) = 0,09 MO (%) + 8,42 0,06

Cette étude ( mélanges d’ASCal) IP(%) = 0,08 MO (%) + 11,29 0,06

Malkawi et al., 1999 [71] IP(%) = - 0,16 MO (%)+ 34,70 0,15

Adejumo, 2012 [85] IP(%) = 0,50 MO (%)+ 17,65 0,98

0

0,5

1

1,5

2

2,5

0 2 4 6 8 10 12 14 16

VB

S (

g/1

00

g d

e M

.S)

Teneur en MO (%)

Mélanges AMélanges S

Mélanges d’ASCal Mélanges du sédiment

Figure 83 : Valeur au bleu de méthylène des mélanges.

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161

Chapitre 4

D'après ces résultats, il semble que les valeurs au bleu de méthylène sont légèrement affectées

par la teneur en MO (dans la gamme de la teneur en MO étudiée dans ce travail de recherche).

En effet, les argiles (qui font partie de la composition minéralogique des deux matériaux à

savoir le sédiment et l’ASCal) sont de fins cristaux, de forme hexagonale, constituées de

feuillets chargés négativement (colloïde électronégatif) à leur surface ce qui leur confère un

pouvoir adsorbant des cations (chargés positivement) à leur surface. Les MO à leur tour

déchargent des cations H+ qui viennent se coller sur la surface des feuillets. Les argiles sont très

hydrophiles, c’est-à-dire qu’elles ont la capacité de se lier facilement avec l’eau. Parallèlement,

les MO ont une capacité importante de rétention d’eau, ceci a favorisé la saturation des argiles,

d’où l’augmentation du volume de bleu de méthylène absorbé.

A partir des données illustrées sur la Figure 83, on peut observer que les valeurs au bleu de

méthylène ont été légèrement affectées par l’augmentation de la teneur en MO mais sans avoir

d’impact direct sur la classification des sols selon le GTR (Tableau 45).

Tableau 45 : Classification de l’argile d’un sol selon VBS.

Selon les travaux de Otçu et al. [146], on observe une corrélation positive entre la valeur au

bleu de méthylène et l’indice de plasticité. D’autre part, nous avons observé dans cette étude

que la teneur en MO n’est pas corrélée avec l’indice de plasticité. De ce fait, l’absence d’impact

important de la teneur en MO sur la valeur au bleu de méthylène semble être évident.

Valeurs de VBS Matériaux

VBS ≤ 0,2 Sols sableux (sol insensible à l’eau)

0,2<VBS ≤ 2,5 Sols limoneux ( sol peu plastique et sensible à l’eau)

2,5<VBS ≤ 6 Sols limono-argileux (sol de plasticité moyenne)

6<VBS ≤ 8 Sols argileux

VBS >8 Sols très argileux

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162

Chapitre 4

4. Influences des MO sur les caractéristiques mécaniques :

4.1. Essais de compactage et de Portance :

L'utilisation dans le domaine routier de matériaux nécessite une évaluation de leurs

paramètres mécaniques pour vérifier leur adaptabilité pour une utilisation future. Ainsi, on

effectue des essais Proctor, qui permettent de reproduire le compactage du matériau, et vont

déterminer la densité sèche ρd (t/m3) et la teneur en eau optimale WOPN (%). Ces valeurs sont

en rapport avec la compacité optimale, et donc un matériau plus résistant. On associe ce type

d’essai à la mesure de portance, permettant de contrôler la bonne tenue du matériau après la

mise en place, sous le passage des engins de chantier. La campagne d’essais a été réalisée sur

l’ensemble des mélanges du sédiment et d’ASCal (Figure 84). Pour mettre en avant la

variation de ρd en fonction de W (%), cinq (5) échantillons de teneurs en eau différentes (5 %

30 %) de chaque mélange ont été préparés et conservés avant l’essai dans des sacs

hermétiques pendant 24 h. Après avoir attendu 24 h, nous compactons les cinq échantillons

et enregistrons les mesures nécessaires pour tracer la courbe de ρd (t/m3) en fonction de W (%).

Ainsi, la campagne d’essais a été ensuite poursuivie sur l’ensemble des mélanges.

Les résultats de la compagne d’essais Proctor (normal et modifié) sur les mélanges du sédiment

et d’ASCal ont été respectivement présentés sur la Figure 85 (a), la Figure 85 (b), la

Figure 85 (c) et la Figure 85 (d).

Figure 84 : Préparation et compactage des échantillons.

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163

Chapitre 4

Sur les Figures 85 (a, b, c, d), on observe que les courbes de compactage sont décalées vers la

droite et vers le bas suivant l’évolution de la teneur en MO des matériaux étudiés. Ce résultat

est confirmé pour les deux types de mélanges et du compactage. En termes de variation de

ρd (t/m3) en fonction de W (%), la même forme de courbe est enregistrée indépendamment de

la quantité de MO contenue dans les échantillons étudiés. On remarque aussi que le coté humide

de toute les courbes de compactage, indépendamment de la teneur en MO et du matériau brut

Figure 85 : (a) Courbes de compactage (Proctor Normal) des mélanges du sédiment ; (b) Courbes de

compactage (Proctor Normal) des mélanges d’ASCal ; (a) Courbes de compactage (Proctor Modifié) des

mélanges du sédiment ; (c) Courbes de compactage (Proctor Modifié) des mélanges d’ASCal.

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

2,2

5 10 15 20 25 30 35

ρd

(t/m

3)

W (%)

(a)

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

2,2

5 10 15 20 25 30 35

ρd

(t/m

3)

W (%)

(b)

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

2,2

5 10 15 20 25 30 35

ρd

(t/m

3)

W (%)

(c)

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

2,2

5 10 15 20 25 30 35

ρd

( t/

m3)

W (%)

(d)

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164

Chapitre 4

utilisé dans les mélanges, est parallèle aux courbes de saturation (Sr= 100 %) respectives de

chaque mélange. Sur le côté sec des courbes, on observe un effet très important de W (%) sur

ρd (t/m3) pour tous les échantillons compactés, indépendamment de la teneur en MO et du

matériau brut utilisé dans les mélanges. Au vu des courbes de compactage, l’aptitude au

compactage diminuait proportionnellement à l’augmentation de la teneur en MO.

Malkawi et al. [71] ont également observé que les MO ajoutées (compost) au sol argileux

inorganique illitique à huit teneurs en MO (0 % ; 5 % ; 10 % ; 12,5 % ; 15 % ; 17,5 % ; 20 % et

30 % en masse) augmentent considérablement la teneur en eau nécessaire pour le compactage

et diminuent la densité sèche optimale. Une tendance similaire a été observée par Ekwue [81]

sur un autre type de sol (argileux siltieux) avec quatre teneurs en MO (0 % ; 4 % ; 8 % et 12 %

en masse). Sur un sol silico-argileux inorganique, Al-Kifae et Hamad [72] ont également

observé une tendance similaire.

4.1.1. Effets de MO sur la densité sèche et la teneur en eau à l’optimum Proctor (Normal/ Modifié) :

Sur les Figures 86 (a, b), on observe que ρd OPN/OPM (t/m3) décroît avec l'augmentation de

la teneur en MO, tandis que sur la Figure 86 (c, d), on remarque que les valeurs de WOPN/OPM (%)

augmentent avec l'augmentation de la teneur en MO. De ce fait, on peut faire le lien entre ce

qu’il a été observé concernant l’impact des MO sur la limite de liquidité, car cette dernière

augmente avec l’augmentation de la teneur en MO et le fait que l’ajout de MO augmente le

besoin en eau nécessaire pour un compactage idéal. D’après Soane [66], les MO augmentent la

capacité de rétention en eau ce qui explique en conséquence l’augmentation de WOPN/OPM (%)

et WL (%).

On remarque également que l'évolution des caractéristiques de compactage (ρd OPN/OPM ;

WOPN/OPM) est linéaire dans la gamme de teneurs en MO explorées sur les mélanges du sédiment

(5 % 15 %) et de la même façon sur les mélanges d’ASCal entre 1 % et 15 %.

On note que pour une quantité modérée de MO (jusqu'à 8 %), l’évolution de l'énergie du

compactage (Proctor normal/Proctor modifié) engendre une diminution relativement constante

de ρd OPN/OPM pour les mélanges étudiés. Cependant, pour une teneur élevée en MO (>10 %),

les effets de l’évolution de l'énergie du compactage semblent être réduits. Ce dernier résultat

est probablement dû au fait que les MO en excès dans les échantillons, absorbent en partie de

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165

Chapitre 4

l'énergie transmise lors du compactage, ce qui limite l'impact de l'énergie du compactage sur la

densité sèche des échantillons.

Les résultats obtenus ci-dessus pour les mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal

pourraient être étayés par différents travaux de recherche. Malkawi et al. [71] ont conclu que

ρd= -0,02 MO + 1,7

R² = 0,99

ρd= -0,03 MO + 1,8

R² = 0,99

1,2

1,4

1,6

1,8

2

2,2

4 6 8 10 12 14 16

ρd

OP

N/O

PM

(t/

m3)

Teneur en MO (%)

Proctor Normal Proctor Modifié

(a)

ρd = -0,03 MO + 1,9

R² = 0,98

ρd = -0,04 MO + 2,1

R² = 0,99

1

1,2

1,4

1,6

1,8

2

2,2

0 2 4 6 8 10 12 14 16

ρd

OP

N/O

PM

(t/

m3)

Teneur en MO (%)

Proctor Normal Proctor Modifié

(b)

WOPM = 0,71 MO + 13,5

R² = 0,97

WOPN = 0,46 MO + 16,3

R² = 0,96

5

10

15

20

25

30

0 2 4 6 8 10 12 14 16

W O

PN

/OP

M(%

)

Teneur en MO (%)

Proctor Modifié Proctor Normal

(c)

WOPN = 0,58 MO + 13,7

R² = 0,85

WOPM = 0,95 MO + 8,4

R² = 0,96

5

10

15

20

25

30

0 2 4 6 8 10 12 14 16

W O

PN

/OP

M(%

)

Teneur en MO (%)

Proctor Normal Proctor Modifié

(d)

Mélanges d’ASCal

Mélanges d’ASCal

Mélanges du sédiment

Mélanges du sédiment

Figure 86 : (a) La densité sèche à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la teneur en MO pour

les mélanges du sédiment ; (b) La densité sèche à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la

teneur en MO pour les mélanges d’ASCal ; (c) La teneur en eau à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en

fonction de la teneur en MO pour les mélanges du sédiment ; (d) La teneur en eau à l’optimum Proctor

(Normal et Modifié) en fonction de la teneur en MO pour les mélanges d’ASCal.

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166

Chapitre 4

les particules organiques deviennent rigides lorsqu'elles sont comprimées, mais lorsqu'elles

absorbent l'eau, elles sont molles et spongieuses, ce qui explique la forme des courbes de

compactage pour les échantillons compactés à une teneur en MO plus élevée. Ekwue [81] a

observé que l'addition d’un matériau organique à un sol sableux limoneux et à un sol argileux

réduisait la densité sèche maximale et augmentait la teneur en eau optimale ainsi que les courbes

de compactage du sol argileux présentaient des valeurs plus faibles de densité sèche que le loam

sableux. Zhang et al. [147] ont observé, après l'ajout du compost à trois sols de composition

différente (sable, limon et argile), que l’aptitude au compactage diminuait proportionnellement

à l’augmentation de la teneur en MO.

4.1.2. Effets de MO sur l’indice de Portance Immédiat (IPI) :

En ce qui concerne la portance, l’indice de portance immédiat (IPI) a été mesuré selon la

norme NF P 94 078 sur deux éprouvettes compactées différemment pour chaque type de

mélange (Figure 87). Le premier type d’éprouvette a été compacté selon la méthode décrite

dans l’essai Proctor normal et le second type d’éprouvette a été compacté selon l’essai Proctor

modifié. L’IPI est classiquement mesuré pour évaluer l’aptitude d’un sol ou d’un matériau

artificiel à résister à la circulation des engins de chantier.

La Figure 88 (a, b, c, d) montre les courbes de l’IPI mesuré sur les deux types

d’éprouvettes compactées. En comparant l’allure des courbes, celles-ci sont décalées vers le

bas suivant l’évolution de la teneur en MO des matériaux étudiés. Ce résultat est valide pour

les deux types de mélanges et du compactage.

Figure 87 : Mesure de l’IPI sur un mélange d’ASCal.

Page 168: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

167

Chapitre 4

Les valeurs d’IPI à l’optimum Proctor (normal et modifié) des mélanges du sédiment et

d’ASCal sont présentées, respectivement, sur la Figure 89 (a) et la Figure 89 (b). On peut

remarquer que lorsque le mélange du sédiment ou de l’ASCal a une teneur en MO plus

importante (15 %), sa capacité de portance chute de 60 % par rapport à celle du matériau brut

utilisé dans la création des mélanges.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

W (%)

S S 7,5%S 10% S 12,5%S 15%

(a)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

W (%)

A A 2.5%A 5% A 7.5%A 10% A 12.5%A 15%

(b)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

W (%)

S S 7,5%S 10% S 12,5%S 15%

(c)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5 10 15 20 25 30 35

IPI

(%)

W (%)

A A 2.5% A 5%

A 7.5% A 10% A 12.5%

A 15%

(d)

ASCal

ASCal

Sédiment

Sédiment

Figure 88 : (a) L’IPI à l’optimum Proctor Normal en fonction de la teneur en eau pour les mélanges du

sédiment ; (b) L’IPI à l’optimum Proctor Normal en fonction de la teneur en eau pour les mélanges d’ASCal ;

(c) L’IPI à l’optimum Proctor Modifié en fonction de la teneur en eau pour les mélanges du sédiment ;

(d) L’IPI à l’optimum Proctor Modifié en fonction de la teneur en eau pour les mélanges d’ASCal.

Page 169: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

168

Chapitre 4

Sur les éprouvettes compactées suivant l’essai Proctor modifié, on note une diminution

spectaculaire de la capacité portante (environ 80 %) pour l'échantillon de teneur en MO la plus

élevée (15 %) par rapport à celle du matériau brut utilisé dans les mélanges.

La capacité portante d’un matériau dépend fortement de son squelette granulaire et de la façon

dont ses grains se réorganisent lors du compactage.

Le caractère spongieux des particules organiques empêche d’avoir une compacité

optimale, et par conséquent, un matériau moins résistant. Les résultats obtenus permettent

l’observation d’une relation forte entre la capacité de portance et la compacité des matériaux

étudiés (Figure 90).

0

5

10

15

20

25

30

1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4

IPI

à l

'Op

tim

um

Pro

cto

r n

orm

al

( %

)

Densité séche à l'optimum Proctor normal (t/m3)

Figure 90 : IPI (%) en fonction de ρdOPN (t/m3).

IPIOPN (%) = -1,01 MO (%) + 21,5

R² = 0,90

IPIOPM (%) = -2,78 MO (%) + 44,4

R² = 0,94

0

5

10

15

20

25

30

0 5 10 15 20

IPI

OP

N/O

PM

(%)

Teneur en MO(%)

Epouvettes compactées selon le Proctor Normal

Epouvettes compactées selon le Proctor Modifié

IPIOPN (%) = 20,1e-0,14 MO (%)

R² = 0,95

IPIOPM(%) = 24,4e-0,12 MO (%)

R² = 0,99

0

5

10

15

20

25

30

0 5 10 15 20

IPI

OP

N/O

PM

(%

)

Teneur en MO (%)

Epouvettes compactées selon le Proctor Normal

Epouvettes compactées selon le Proctor Modifié

(b) (a)

Figure 89: (a) Indice de portance immédiat à l’optimum Proctor (Normal et Modifié) en fonction de la teneur

en MO pour les mélanges du sédiment ; (b) Indice de portance immédiat à l’optimum Proctor (Normal et

Modifié) en fonction de la teneur en MO pour les mélanges d’ASCal

Page 170: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

169

Chapitre 4

4.2. Essais œdométriques :

Pour cet essai, les mêmes étapes de préparation telles qu’effectuées sur le sédiment et

l’ASCal ont été appliquées sur les mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal.

Les paliers de chargement sont les mêmes que ceux appliqués sur le sédiment et l’ASCal :

- Une première phase de chargement, avec des incréments de pression fixés à chaque

palier au double de la pression précédente pour enfin atteindre une contrainte supérieure

à la pression de pré-consolidation estimée à 533 kPa. Les paliers sont donc : 1,8 kPa ;

37,5 kPa ; 75 kPa ;150 kPa ; 300 kPa et 600 kPa ;

- Une phase de décharge, jusqu’à 150 kPa en suivant les mêmes incréments de pression ;

- Un rechargement, avec les mêmes incréments de pression jusqu’à 1200 kPa ;

- Le déchargement jusqu’à 150 kPa en suivant les incréments de pression fixés à chaque

phase, c’est à dire 1200 kPa ; 600 kPa ; 300 kPa et 150 kPa.

La relation entre la contrainte verticale effective (σ'v) et l’indice des vides (e) à la fin de

la consolidation primaire a été tracée pendant les étapes de chargement et de déchargement pour

les mélanges du sédiment et d’ASCal (Figure 91).

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1 10 100 1000 10000

e

σ′v (kPa)

A 10% Raw A

A 5% A 15%

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1 10 100 1000 10000

e

σ′v (kPa)

S 10% Raw S

S 7.5% S 12.5%

S 15%

Sédiment ASCal

Figure 91: (a) Courbes œdométriques pour les mélanges du sédiment ; (b) Courbes œdométriques pour les mélanges d’ASCal.

Page 171: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

170

Chapitre 4

D'après la Figure 91, on peut voir que les MO ajoutées au sédiment et à l’ASCal déplacent les

courbes de compressibilité vers des valeurs d’indice des vides plus élevées. De plus, on peut

voir également qu'avec une plus grande quantité de MO, la pente dans le domaine sur consolidé

comme dans le domaine normalement consolidé augmente avec des valeurs croissantes de MO.

4.2.1. Effets de MO sur l’indice des vides :

En ce qui concerne l'évolution de l’indice des vides « e » avec la teneur en MO, la

Figure 92 montre la relation entre les deux paramètres cités ci-dessus. On peut voir que l’indice

des vides augmente avec l'augmentation de la teneur en MO et cela est valable dans les deux

mélanges. La tendance obtenue est bien confirmée par d’autres études similaires. Adejumo [85]

a observé que l’indice des vides initial des sols argileux organiques augmentait avec

l'augmentation de la teneur en MO. Une tendance similaire a été également observée par

Develioglu et Pulat [80] sur un autre type de sol (sols organiques) à quatre niveaux de teneur

en MO (0 % ; 4 % ; 7 % et 11 % en masse).

0

0,5

1

1,5

2

2,5

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ind

ice

des

vid

es

Teneur en MO (%)

Mélanges S

(Develioglu, I., Pulat, H.F., 2017)

(Adejumo, 2012)

Mélanges AMélanges d’ASCal

Mélanges du sédiment

Figure 92: Effet des MO sur l’indice des vides des mélanges du sédiment et d’ASCal.

Page 172: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

171

Chapitre 4

4.2.2. Effets de MO sur la pression de pré-consolidation :

Sur la Figure 93, la pression de pré-consolidation estimée à partir des courbes

œdométriques illustrées sur la Figure 91. Comme on peut le voir, la pression de pré-

consolidation diminue avec l'augmentation de la teneur en MO pour les mélanges du sédiment,

tandis qu’une légère stabilité est observée pour les mélanges d’ASCal. Comme évoqué

précédemment dans le chapitre II, l’essai Proctor normal est supposé induire une contrainte de

compression statique égale à 600 kPa, néanmoins la comparaison des résultats obtenus sur la

Figure 93 en termes de pression de pré-consolidation permet de constater que les valeurs

enregistrées sont plus faibles que la contrainte appliquée pendant le compactage. Cette

réduction de la pression de pré-consolidation a déjà été observée dans des essais œdométriques

sur les mâchefers [148]. De ce fait, on peut déduire que l'énergie transmise à l'échantillon est

partiellement absorbée par la déformation récupérable des MO qui induira une diminution de

l'efficacité du processus de compactage.

4.2.3. Effets de MO sur l’indice de compression et l’indice de recompression :

L'indice de compression (Cc) pour chaque échantillon a été mesuré sur la partie linéaire

de la courbe de compressibilité dans le domaine normalement consolidé. L'indice de

40

50

60

70

80

90

100

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Co

ntr

ait

e d

e P

réco

nso

lid

ati

on

σ'p

(k

Pa

)

Teneur en MO (%)

Mélanges S Mélanges AMélanges d’ASCal Mélanges du sédiment

Figure 93: Effet des MO sur la contrainte de pré consolidation pour les mélanges du sédiment et

d’ASCal.

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172

Chapitre 4

recompression (Cs) est mesuré sur la partie linéaire de la courbe de compressibilité dans le

domaine sur-consolidé. L'évolution des valeurs obtenues par rapport à la quantité de MO est

représentée sur la Figure 94 (a) et la Figure 94 (b) respectivement pour l'indice de compression

et l'indice de recompression.

A partir des résultats obtenus, on peut voir que les deux paramètres augmentent avec

l'augmentation de la teneur en MO. Ce résultat est en accord avec les résultats de plusieurs

auteurs [80], [147]. McDonald [145] explique que l’augmentation de la compressibilité est le

résultat de l’augmentation de la capacité de rétention d’eau engendrée par l’ajout des MO, ce

qui permet d’avoir une plus grande mobilité des particules, notamment en ce qui concerne les

plaquettes minérales argileuses.

En termes d'interprétation des valeurs absolues des résultats obtenus, Sowers [149] a classé le

comportement de compressibilité des sols en fonction de l'indice de compression en trois

catégories (Tableau 46).

Tableau 46 : Comportement des sols selon leur indice de compression.

Etat Indice de compression

Légère ou faible compressibilité 0 0,19

Modéré ou intermédiaire 0,20 0,39

Haute compressibilité >0,40

0,1

0,125

0,15

0,175

0,2

0,225

0,25

0,275

0,3

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ind

ice d

e C

om

press

ion

«C

Teneur en MO (%)

Mélanges S Mélanges A

0

0,025

0,05

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Ind

ice d

e r

eco

mp

ress

ion

«C

Teneur en MO (%)

Mélanges S Mélanges AMélanges d’ASCal Mélanges du sédiment Mélanges du sédiment Mélanges d’ASCal

(a) (b)

Figure 94: (a) Effet de MO sur l’indice de compression ; (b) Effet de MO sur l’indice de recompression.

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173

Chapitre 4

De la Figure 94 (a) et le Tableau 46, il semble que les mélanges du sédiment se répartissent en

deux catégories : de 5 % à 7,5 % de MO, les échantillons sont considérés comme des matériaux

de légère ou faible compressibilité et de 10 % à 15 % de MO, d’une compressibilité modérée

ou intermédiaire. Pour les mélanges d’ASCal, on observe que les échantillons de 1 % à 10 %

sont considérés comme matériaux de légère ou faible compressibilité et l’échantillon d’ASCal

de 15 % de MO comme étant d’une compressibilité modérée ou intermédiaire (Tableau 47).

Tableau 47 : Effet de MO sur le compressibilité des matériaux.

4.3. Résistance au cisaillement :

Les essais à la boîte de Casagrande ont été réalisés à contraintes normales fixées de :

150 kPa ; 300 kPa et 600 kPa, permettant de se placer dans le domaine normalement consolidé.

Les essais ont été réalisés avec une vitesse de déplacement de 0,9 mm/min sur les mélanges du

sédiment et d’ASCal. Avant le cisaillement, les échantillons ont été préparés suivant les mêmes

étapes que pour l’essai œdométrique (Figure 95).

Matériaux Indice de compression Etat

Sédiment 0,162 Légère ou faible compressibilité

S 7,5 % 0,175 Légère ou faible compressibilité

S 10 % 0,21 Modéré ou intermédiaire

S 12,5 % 0,23 Modéré ou intermédiaire

S 15 % 0,29 Modéré ou intermédiaire

ASCal 0,112 Légère ou faible compressibilité

A 5 % 0,137 Légère ou faible compressibilité

A 10 % 0,19 Légère ou faible compressibilité

A 15 % 0,26 Modéré ou intermédiaire

Figure 95: Etapes de préparation des mélanges.

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174

Chapitre 4

Le Tableau 48 regroupe les caractéristiques initiales des mélanges avant la réalisation de l’essai.

Tableau 48 : Caractéristiques initiales des mélanges avant la réalisation de l'essai de cisaillement.

La forme des courbes de cisaillement direct est globalement la même pour tous les mélanges

du sédiment et d’ASCal (Figure 96 (a ; b)). Encore une fois, il est à noter que la forme des

courbes de cisaillement correspond à la forme des échantillons normalement sur consolidés

plutôt que sur des échantillons consolidés.

Matériaux Indice des vides initial ρd (t/m3) Sr

Sédiment 0,47 1,55 97,51

S 7,5 % 0,49 1,50 98,74

S 10 % 0,53 1,43 96,13

S 12,5 % 0,58 1,37 98,22

S 15 % 0,69 1,28 97,84

ASCal 0,40 1,78 96,78

A 5 % 0,45 1,60 99,01

A 10 % 0,50 1,49 97,51

A 15 % 0,57 1,32 96,44

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 2 4 6 8 10 12 14

Rési

sta

nce a

u c

isa

iell

em

en

t( M

Pa

)

Déplacement horizontale (mm)

Raw SED 0.15 MPa Raw Sed 0.3 MPaRaw Sed 0.6 MPa S7.5% 0.15 MPaS7.5% 0.30 MPa S7.5% 0.60 MPaS10% 0.15MPa S10% 0.3MPaS10% 0.6 MPa S12.5% 0.15MPaS12.5% 0.3MPa S12.5 0.6MPaS15% 0.15MPa S15% 0.3MPaS15% 0.6MPa

s' = 0.30 MPa

s' = 0.60 MPa

s' = 0.15 MPa

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 2 4 6 8 10 12 14

Rési

sta

nce a

u c

isa

ille

men

t(M

Pa

)

Déplacement horizontale (mm)

A 15% 0.15 MPa A 15% 0.3 MPaA 15% 0.60 MPa Raw A 0.15 MPaRaw A 0.3 MPa Raw A 0.6 MpaA 5% 0.15 MPa A 5% 0.3 MPaA 5% 0.6 MPa A 10% 0.15 MPaA 10% 0.3 MPa A 10% 0.6 MPa

s' = 0.60 MPa

s' = 0.30 MPa

s' = 0.15 MPa

Sédiment Sédiment

Sédiment

ASCal ASCal ASCal

(a) (b)

Figure 96 : (a) Courbes de cisaillement direct pour les mélanges du sédiment ; (b) Courbes de cisaillement direct pour

les mélanges d’ASCal.

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175

Chapitre 4

Le graphique de la contrainte de cisaillement par rapport à la contrainte normale effective

correspondant à la rupture est présenté sur la Figure 97 (a) et Figure 97 (b) respectivement pour

les mélanges du sédiment et les mélanges d’ASCal. A partir des résultats obtenus, il semble que

la cohésion effective soit presque égale à zéro.

La variation de l'angle de frottement effectif (φ’) par rapport à la teneur en MO est donnée

à la Figure 98. L'angle de frottement effectif diminue avec des teneurs en MO comprises entre

5 % et 10 %. De 12,5 % de la teneur en MO, nous avons observé une augmentation de l'angle

de frottement. Landva et Pheeney [150] ont conclu que les fibres du sol peuvent produire un

effet de renforcement sur la matrice du sol, augmentant ainsi la résistance au cisaillement du

sol. Un phénomène similaire pourrait être l'explication de l'augmentation de l'angle de

frottement observée dans cette étude.

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Rés

ista

nce

au

cis

ail

lem

ent(

MP

a)

Contrainte verticale effective (MPa)

Raw Sed S7.5% S10% S12.5% S15%

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Rési

sta

nce a

u c

isa

iile

men

t (M

pa

)

Contrainte verticale effective (MPa)

A15% Raw AA5% A10%

ASCal

(c) (d)

Sédiment

Figure 97 : (a) Contrainte de cisaillement en fonction de la contrainte normale effective pour les mélanges

du sédiment ; (b) Contrainte de cisaillement en fonction de la contrainte normale effective pour les

mélanges d’ASCal.

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176

Chapitre 4

20

21

22

23

24

25

0 5 10 15 20

An

gle

de f

ro

ttem

en

t in

tern

e (

°)

Teneur en MO (%)

Mélanges S Mélange AMélanges du sédiment Mélanges d’ASCal

Figure 98 : Effet de MO sur l’angle de frottement effectif.

Page 178: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

177

Chapitre 4

5. Conclusions du chapitre :

Les travaux de recherche présentés dans ce chapitre, consistent à étudier l’influence des

MO sur les propriétés physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage en

vue d’une valorisation en technique routière.

En se basant sur les travaux antérieurs, les guides d’application et les résultats obtenus, nous

avons effectué sur les mélanges d’ASCal et du sédiment un certain nombre d’essais physiques

et mécaniques, quelques conclusions ont été tirées :

Concernant les essais de limites d’Atterberg, les MO augmentent la limite de plasticité

et la limite de liquidité des mélanges étudiés. Une augmentation de 1 % de teneur en

MO engendre simultanément un accroissement de 2 % à 3 % de la valeur de limite de

liquidité et de limite de plasticité. Quant à l’indice de plasticité, dans les mélanges

étudiés, les MO n’affectent pas leur valeur en raison de la similitude d’impacts des MO

sur les limites de liquidité et de plasticité.

Selon le GTR, l’augmentation modérée des VBS reste sans aucun effet sur la

classification des mélanges étudiés (sols limoneux). Les valeurs mesurées varient entre

1,42 et 1,98. Ces valeurs se retrouvent dans la même classe des matériaux selon le GTR

dont les VBS sont comprises entre 0,2 et 2,5.

Concernant les essais de compactage, l’augmentation du taux des MO de 5 % à 15 %

engendre une diminution de l’aptitude des matériaux au compactage et une perte

d’environ 15 % de la densité sèche à l’optimum Proctor normal et d’environ 20 % de la

densité sèche à l’optimum Proctor modifié du sédiment. On note également que pour

une quantité modérée de MO (jusqu'à 8 %), l’évolution de l'énergie du compactage

(Proctor normal/Proctor modifié) engendre une diminution relativement constante de ρd

OPN/OPM pour les mélanges étudiés. Cependant, pour une teneur élevée en MO (>10 %),

les effets de l’évolution de l'énergie du compactage semblent être réduits. Ce dernier

résultat est probablement dû au fait que les MO en excès dans les échantillons, absorbent

en partie l'énergie transmise lors du compactage, ce qui limite l'impact de l'énergie du

compactage sur la densité sèche des échantillons.

Concernant les essais de portance, l’augmentation de taux de MO de 5 % à 15 % cause

une perte en portance d’environ 60 % pour un sédiment compacté à l’énergie Proctor

normal et d’environ 80 % lorsqu’il est compacté à l’énergie Proctor modifié.

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178

Chapitre 4

Néanmoins, même à une teneur en MO équivalente à 12,5 %, les matériaux étudiés

présentent une portance moyenne de 10 ce qui pourrait être acceptable pour certaines

filières de valorisation.

Les essais œdométriques réalisés sur les mélanges du sédiment et d’ASCal, suivant une

méthodologie spécifique de préparation d’échantillons, ont permis d’observer l’impact

des MO sur l’indice des vides, la pression de pré-consolidation, l’indice de compression

et l’indice de recompression. A propos de l’indice des vides, l’augmentation du taux des

MO de 5 % à 15 % engendre un accroissement de l’indice des vides des mélanges

étudiés. Cette augmentation de l’indice des vides est expliquée par le caractère

spongieux des particules organiques incorporées dans les mélanges. Quant à la pression

de pré-consolidation, une réduction spectaculaire de pressions est produite par la

présence des MO dans les mélanges étudiés. En effet, la comparaison des résultats

obtenus en termes de pression de pré-consolidation permet de constater que les valeurs

enregistrées sont plus faibles que la contrainte appliquée dans la méthodologie

spécifique de préparation d’échantillons. De ce fait, on peut déduire que l'énergie

transmise à l'échantillon est partiellement absorbée par la déformation récupérable des

MO qui induira une diminution de l'efficacité du processus de compactage. En ce qui

concerne l’indice de compression et l’indice de recompression, la présence des MO dans

les matériaux étudiés permet de doubler leur aptitude à la compressibilité et au

gonflement pour une teneur en MO allant de 0 % jusqu’à 15 %.

A propos de la résistance au cisaillement, l’étude menée sur les mélanges du sédiment

et d’ASCal a montré que l'angle de frottement effectif augmente avec l’augmentation

du taux des MO entre 0 % et 15 %. Cette augmentation de l’angle de frottement effectif

est expliquée par le fait que les particules organiques peuvent produire un effet de

renforcement sur la matrice du matériau, augmentant ainsi sa résistance au cisaillement.

Au vu des similitudes observées entre les tendances obtenues dans les essais

œdométriques et de cisaillement de cette présente étude et celles obtenues par d’autres

travaux, la méthodologie utilisée pour préparer les échantillons aux essais œdométriques

et aux essais de cisaillement direct semble être adéquate.

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CHAPITRE V :

Approche opérationnelle de la valorisation

des sédiments dans la construction routière

1. Introduction : ................................................................................................................... 181

2. Impact de la teneur en eau et la teneur en MO sur la préparation des sédiments : ......... 182

2.1. Réduire la teneur en eau des sédiments dragués : ................................................... 183

2.1.1. Séchage à l’air libre ou lagunage en bassin :.................................................... 183

2.1.2. Utilisation de sacs géotextiles : ........................................................................ 184

2.1.3. La filtration : ..................................................................................................... 184

2.1.4. Utilisation de la chaux : .................................................................................... 185

2.1.5. Séchage thermique : ......................................................................................... 186

2.1.6. Etude technique et économique pour le choix de procédé de déshydratation : 186

2.2. Réduire la teneur en MO des sédiments dragués : ................................................... 188

2.2.1. Traitement à la chaux : ..................................................................................... 188

2.2.2. Traitement au ciment : ...................................................................................... 189

2.2.3. Calcination : ..................................................................................................... 189

2.2.4. Etude technico-économique pour le choix de procédé pour éliminer les MO : 190

3. Impact du taux des MO sur la classification des sédiments dans une optique de

valorisation dans la technique routière : ................................................................................. 191

3.1. Les systèmes de classification américains : ............................................................. 191

3.1.1. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’AASHTO : ........... 191

3.1.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’ASTM D2487 : ..... 193

3.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon ESCS : ............................ 195

4. Impact du taux des MO sur les propriétés mécaniques :................................................. 198

4.1.1. Impact des MO sur le compactage et la portance : .......................................... 199

4.1.2. Impact du taux des MO sur le tassement : ....................................................... 200

4.1.3. Impact du taux des MO sur la résistance au cisaillement : .............................. 202

5. Impact du taux des MO sur la valorisation comme PST ou couche de fondation : ........ 204

5.1. Etude d’acceptabilité des mélanges en PST : .......................................................... 205

5.2. Etude d’acceptabilité des mélanges en couche de fondation : ................................. 206

6. Conclusion du chapitre: .................................................................................................. 209

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180

Chapitre 5

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181

Chapitre 5 1. Introduction :

Le choix du domaine routier pour la valorisation des sédiments est motivé par :

- Les besoins croissants en matériaux que ce domaine réclame chaque année ;

- Les possibilités d’utiliser dans ce domaine une large gamme de matériaux avec des

natures différentes ;

- Les caractéristiques physiques et mécaniques relativement modestes que ce domaine

impose pour certains usages dans la route ;

D’un point de vue économique, la valorisation des sédiments en technique routière permet :

- D’économiser les matériaux standards de carrières ;

- D’améliorer la gestion des sédiments qui est considéré (en sortie) comme un déchet ;

- D’inscrire l’usage de ces matériaux dans une démarche économie circulaire.

Au-delà du chapitre bibliographique où les sédiments (dont fait l’objet ce travail de recherche)

ont été définis et les problématiques de gestions ont été énumérées. Dans ce présent chapitre,

l’objectif principal est d’inscrire les travaux de recherche illustrés dans les chapitres 2 et 4 dans

une démarche de valorisation opérationnelle des sédiments. Un focus sur les impacts des MO à

chaque niveau de cette démarche globale sera discuté.

La démarche opérationnelle pour la valorisation des sédiments est organisée dans ce chapitre

selon le schéma proposé à la Figure 99. Cette démarche intègre après l’opération de dragage :

- Une première étape de caractérisation pour préciser l’état et la nature du matériau ;

- Une deuxième étape qui consiste, si nécessaire, de mettre en place un pré-traitement du

matériau ;

- Une troisième étape qui consiste à faire une caractérisation géotechnique et

environnementale des matériaux ;

- Une quatrième étape qui justifie ou pas, à travers la classification et un certain nombre

d’indicateurs l’acceptabilité ou pas des matériaux dans le domaine des travaux routiers ;

- Une cinquième étape qui intègre une étape de formulation et/ou de dimensionnement

des structures.

A différents niveaux de cette démarche opérationnelle de valorisation, les coûts sont évalués à

travers différentes solutions techniques que l’on peut avoir à disposition.

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182

Chapitre 5 On peut rappeler que l’objectif final de cette approche n’est pas de recenser toutes les solutions

techniques existantes, ni d’imputer un coût exact à la solution proposée. On sait tous, qu’en

fonction du lieu, de l’environnement, du coût de l’énergie, de la disponibilité ou pas de l’espace,

du timing du projet et la pertinence d’une solution dans un environnement donné peut s’avérer

impossible à utiliser dans un autre environnement.

Figure 99 : Approche opérationnelle de valorisation des sédiment de dragage.

2. Impact de la teneur en eau et la teneur en MO sur la préparation des

sédiments :

Les sédiments, objet de ce travail de recherche, ont été dragués (cf. chapitre 1) dans le

Grand Port Maritime de Dunkerque au nord de la Région Hauts-de-France. Par la configuration

du bassin versant dont sont issus les sédiments, la dynamique des courants marins,

l’aménagement du port et du territoire, l’accumulation des sédiments dans le port, dans certains

endroits peut dépasser 1 cm de dépôt par jour. Aussi, de par les éléments de contexte cités ci-

dessus, les sédiments de dragage du GPMD sont de nature fine (en grande partie) et organique.

Selon le moyen utilisé pour le dragage de ces matériaux, l’état hydrique des sédiments

dragués est sensiblement impacté. Les sédiments fins du port de Dunkerque sont principalement

gérés à l’état de boue avec une teneur en eau dépassant les 150 %. Cependant, les teneurs en

eau habituelles des matériaux routiers (pour assurer un compactage efficace) n’excèdent pas, la

plupart du temps, 30 % (même pour des matériaux fins). Il est, alors, important pour des fins

de valorisation des sédiments de dragage dans la technique routière d’entreprendre avant la

phase de préparation des matériaux routiers, des opérations de prétraitement au vu de leur état

initial inapproprié au domaine de valorisation. Ces opérations de prétraitement visent plusieurs

objectifs :

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183

Chapitre 5 2.1. Réduire la teneur en eau des sédiments dragués :

En raison de l’état initial (boue) des sédiments dragués, les opérations de déshydratation

ou de réduction de la teneur en eau des sédiments dragués permettent :

- Une réduction des tonnages à gérer ;

- Un meilleur conditionnement ;

- Une amélioration des propriétés géotechniques des matériaux ;

- Une acceptation des matériaux en filière ;

- Un gain pour le gestionnaire ou ses clients concernent les coûts de transport et du

stockage.

Plusieurs procédés de déshydratation sont utilisés :

2.1.1. Séchage à l’air libre ou lagunage en bassin :

Cette technique concerne principalement les produits de dragage extraits par drague

hydraulique. Les sédiments dragués sont versés dans les lagunes de décantation. Sous l’effet de

leur poids propre, les particules tendent à tomber et se déposer au fond. La décantation est

marquée par la clarification du liquide et la formation d’une boue concentrée au fond [19].

L’eau issue de la décantation est ensuite siphonnée et filtrée avant d’être utilisée dans d’autres

usages ou évacuée dans la nature. Les boues décantées au fond des lagunes subissent un séchage

à l’air libre et un labourage mécanique pour accélérer le processus du séchage. A l’issue de

Figure 100 : Séchage à l’air libre.

Page 185: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

184

Chapitre 5 cette opération, les sédiments dragués peuvent avoir une teneur en eau jusqu’à 35 %

(Figure 100).

2.1.2. Utilisation de sacs géotextiles :

Cette technique concerne principalement les produits de dragage extraits par drague

hydraulique. Les sédiments dragués sont pompés et versés dans des sacs géotextiles. Des

polymères écologiquement fiables sont ajoutés à la boue, ce qui accélère le processus du

drainage de l’eau à travers des petites pores reparties sur toute la surface du sac géotextile [151]

(Figure 101).

2.1.3. La filtration :

Cette technique est considérée comme un procédé mécanique de déshydratation des boues

résiduaires. Elle est très utilisée dans le prétraitement des sédiments. Les boues injectées dans

la machine, subissent trois types de déshydratations : une déshydratation par gravité, une

déshydratation par petite pression et enfin une à haute pression [152] (Figure 102). Pour la

réalisation de la filtration, on a recours à des systèmes de filtrations comme le filtre presse ou

le filtre à bandes passantes.

Figure 101 : Sacs géotextiles [155].

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185

Chapitre 5

Figure 102 : La filtration [152].

2.1.4. Utilisation de la chaux :

L’utilisation de la chaux dans le traitement des sédiments permet l’asséchement du

matériau sur place, une floculation des argiles, ainsi que l’amélioration des caractéristiques

mécaniques. La présence de la chaux génère une réaction chimique exothermique qui entraine

une évaporation d’une partie de l’eau contenue dans les sédiments. Cette technique de chaulage

n’est efficace que si le sédiment a une faible teneur en eau initiale.

L’efficacité du traitement à la chaux dépend du dosage appliqué (Figure 103) [153].

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186

Chapitre 5

2.1.5. Séchage thermique :

Ce type de séchage repose sur deux méthodes :

Le séchage direct : les boues sont au contact de la source chaude et de l’air est injecté

directement pour permettre leur combustion. Il est, ensuite, nécessaire de procéder à un

traitement spécifique de cet air, chargé en polluants de toutes sortes [154].

Le séchage indirect : les boues sont chauffées par un fluide caloporteur circulant dans des

tuyaux parfaitement isolés. Cette technique permet un séchage total [154].

2.1.6. Etude technique et économique pour le choix de procédé de déshydratation :

Les procédés de déshydratation exposés précédemment présentent quelques avantages et

inconvénients. L’étude technique pour établir le procédé le plus adéquat, nécessite la

connaissance d’un certain nombre de paramètres tels que le degré de déshydratation obtenu à

la fin de l’opération et le coût.

D’après la Figure 104, la technique de lagunage présente le plus grand degré de déshydratation

après la technique de séchage thermique. Le lagunage est utilisé pour des grands volumes mais

son succès dépend fortement des conditions météorologiques (notamment du vent), de la

granulométrie et de la fréquence de retournement des sédiments. Tandis que les techniques de

Figure 103 : Effet de la chaux sur le séchage par évaporation [157].

Page 188: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

187

Chapitre 5 chaulage, la filtration et l’utilisation des sacs géotechniques permettent d’avoir une

déshydratation moyenne mais engagent des moyens très importants.

Les coûts exprimés dans la Figure 105 concernent uniquement les montants

d’exploitation directs et non les investissements engagés pour la mise en œuvre des différentes

installations. La Figure 105 montre une variation très importante des coûts nécessaires pour la

déshydratation des sédiments de dragage. Le séchage thermique représente la technique la plus

coûteuse en raison de la consommation énergétique très importante, les coûts élevés de

maintenance, et les coûts du traitement des gaz dégagés. La technique de lagunage permet

d’avoir un très bon rapport (rendement/coût) en raison des coûts observés sur la Figure 105 et

le degré de déshydratation rapporté sur la Figure 104.

0 100 200 300 400

Lagunage

Séchage thermique

Filtration

Chaulage

Sac géotextiles

Cout HT (€)/t MS

Figure 105 : Coût des différents procédés.

Figure 104 : Degré de déshydratation par procédé.

0 20 40 60 80 100

Lagunage

Séchage thermique

(450°C)

Filtration

Chaulage 6%

Sacs géotextiles

Matière Sèche (%)

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188

Chapitre 5 2.2. Réduire la teneur en MO des sédiments dragués :

Comme évoqué dans les chapitres précédents, les MO représentent, selon les différents

guides, une source d’influence sur les performances physiques et mécaniques des matériaux.

Dans ce qui suit, nous allons exposer les principaux procédés et pratiques de traitement déjà en

place pour y remédier. De plus, en fonction des observations des chapitres 2 et 4, la pertinence

de ces traitements peut être analysée.

2.2.1. Traitement à la chaux :

Cette technique permet le traitement des matériaux en place en grandes quantités. L’ajout

de chaux en quantités raisonnables modifie, à court terme, les paramètres géotechniques

affectés par la présence des MO dans le matériau [32], [155], [156] :

- Diminution de l’indice de plasticité ;

- Augmentation de l’indice de portance immédiat ;

- Diminution de la densité de l’optimum Proctor et augmentation de la teneur en eau

optimale.

L’ajout de la chaux permet aussi d’augmenter le pH du matériau (aux delà de 12). Cette valeur

du pH est nécessaire pour l’accomplissement de quelques réactions chimiques telles que la

réaction pouzzolanique.

7

8

9

10

11

12

13

14

0 1 2 3 4 5 6 7

pH

Dosage en chaux (%)

Sédiment brut (0h)Sédiment brut (24h)S 10% (0h)S 10% (24h)

Figure 106 : Utilisation de chaux pour stabiliser le pH.

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189

Chapitre 5 Il est important de savoir que la présence des MO dans les matériaux induit un besoin en chaux

plus important pour atteindre un niveau de pH donné. La Figure 106 montre que pour un

matériau ayant une teneur en MO de 10 %, la quantité de chaux ajoutée pour stabiliser le pH

est nettement plus important que pour un matériau ayant une teneur en MO moins élevée.

2.2.2. Traitement au ciment :

Comme pour la chaux, le traitement peut également être fait en utilisant les ciments

courants (classes CEM I à V). Leurs caractéristiques sont définies par la norme NF EN 197-1.

Le traitement au ciment permet d’avoir quelques améliorations telles que l’augmentation de la

cohésion des grains du sédiment engendrée par la dissolution des différentes phases du clinker

qui provoque la formation des hydrates à la surface des grains du sédiment [157]. Le traitement

au ciment permet également d’atténuer l’effet de la présence des MO sur la plasticité du

matériau, cette évolution rhéologique revient à la formation d’hydrates, essentiellement les

silicates de calcium hydratés et des aluminates de calcium hydratés [158].

Le traitement à la chaux présente des privilèges dans le traitement des matériaux fins du fait

des coûts. Néanmoins, le ciment présente des avantages techniques d’avoir un effet plus rapide

et de meilleures résistances mécaniques que la chaux.

Les ciments ont été progressivement remplacés par les liants hydrauliques routiers, plus

appropriés aux conditions et aux exigences de mise en œuvre des matériaux de partie supérieure

de terrassement (PST), de remblais et de couches de forme [159].

2.2.3. Calcination :

Cette technique permet à la fois l’élimination directe des MO et les effets engendrés par

leur présence. Or, les procédés cités précédemment s’occupent uniquement d’améliorer un ou

quelques paramètres impactés par la présence des MO dans le matériau. Il est important de

rappeler que cette méthode peut être très énergivore et nécessite des installations sophistiquées

pour le traitement des gaz et doit être parfois associée à des traitements chimiques

complémentaires.

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190

Chapitre 5 2.2.4. Etude technique et économique pour le choix de procédé pour réduire ou

éliminer les MO :

Comme mentionné dans l’introduction de ce chapitre, le choix d’une solution par rapport

à une autre peut être motivé par différents critères, on peut citer:

- La filière de valorisation ;

- La quantité de matériau traitée ;

- Les conditions météorologiques ;

- Les propriétés géotechniques initiales et celles souhaités après traitement ;

- Les recommandations des guides ;

- Le coût de traitement.

Sur le plan des coûts engendrés, les sommes exprimées dans la Figure 107 concernent

uniquement les montants d’exploitation directs et non les investissements engagés pour la mise

en œuvre des différentes installations.

Au regard des coûts mentionnés dans la Figure 107, il apparait illusoire d’utiliser le procédé de

calcination uniquement pour éliminer les MO, surtout si un préjudice environnemental n’est

pas à craindre. Dans le cadre de l’étude engagée dans ce travail, les critères environnementaux

pour une valorisation en technique routière (au regard de la règlementation actuelle), s’avèrent

vérifiés.

0 100 200 300 400 500 600

Calcination 450°C

Utilisation de chaux

Utilisation du ciment

Cout HT (€)/t MS

Figure 107 : Coût des procédés de traitement des MO.

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191

Chapitre 5 3. Impact du taux des MO sur la classification des sédiments dans une

optique de valorisation dans la technique routière :

Comme évoqué dans le chapitre I, les systèmes de classification des sols ont été instaurés

pour répondre aux besoins des ingénieurs civils en terme de renseignements concernant le

comportement des sols. Ces renseignements sont nécessaires pour pouvoir prendre des

décisions rapides et efficaces, notamment dans le domaine de la construction routière. Les

systèmes des classifications fournissent les moyens de décrire les matériaux à travers leurs

propriétés en les regroupant en catégories. Les matériaux appartenant à la même catégorie,

présentent les mêmes caractéristiques géotechniques ou des caractéristiques très similaires. La

classification des matériaux repose généralement sur les caractéristiques physiques. Les

paramètres les plus souvent utilisés sont la teneur en MO, les limites d’Atterberg et l’analyse

granulométrique.

Les résultats obtenus dans le chapitre IV sur les sédiments et l’ASCal permettent

d’examiner l’impact des MO sur les principaux paramètres physiques nécessaires pour la

classification des matériaux et l’assimilation de leur comportent géotechnique pour un usage

routier.

Nous allons mettre le focus, dans ce qui suit, sur les paramètres clés utilisés par les

principaux systèmes de classification (Américains, International et Français) pour visualiser

l’impact des MO sur la classification des mélanges.

3.1. Les systèmes de classification américains :

Aux États-Unis, l'American Association of State Highway and Transportation Officials

(AASHTO) et l'American Society for Testing Materials (ASTM) sont les principales

organisations qui classent les matériaux. Des systèmes de classification supplémentaires ont été

mis au point par d'autres organisations, par exemple certains ministères de l'État.

3.1.1. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’AASHTO :

L’AASHTO est l'association qui représente les départements de transport de 50 états aux

États-Unis. Elle représente les cinq modes de transport : air, autoroutes, transport en commun,

rail et eau. La classification des mélanges du sédiment et d’ASCal selon les recommandations

de l'AASHTO est basée sur les exigences de construction liées à chaque mode de transport.

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192

Chapitre 5 AASHTO M-145 classe les matériaux en 7 catégories, de A1 à A-7, sur la base de l'analyse

granulométrique et les limites d'Atterberg. L’indice de groupe (GI) est utilisé pour évaluer la

qualité d’un matériau. Un GI proche de zéro indique un bon matériau, alors qu’une valeur de

GI égale ou supérieure à 20 indique un matériau très mauvais.

Selon le système de classification américain AASHTO, les différents mélanges sont classés

comme étant des sols argileux (pour les mélanges du sédiment) et limoneux (pour les mélanges

d’ASCal) (Tableau 49). La qualité des sols limoneux-argileux peut varier de médiocre à bonne

dans chaque groupe de classification. Pour plus de détails, le GI est ajouté au symbole de sous-

groupes (Tableau 49) pour indiquer les propriétés plastiques des fines passant au tamis de

0,075 mm (n° 200). En général, plus la valeur du GI est élevée, plus la performance du matériau

analysé est mauvaise pour une utilisation en couche de fondation. A partir du Tableau 49, les

valeurs du GI varient entre 8 11 pour les mélanges du sédiment et entre 6 11 en ce qui concerne

les mélanges d’ASCal. Au vu des valeurs du GI, les mélanges du sédiment et d’ASCal auraient

des performances intermédiaires pour une utilisation en couche de fondation. De ce fait, la

limitation d'utilisation des matériaux peu organiques à organiques dans la construction routière

n’est pas justifiée dans la gamme des teneurs en MO explorée dans cette étude.

Tableau 49 : Classification des mélanges du sédiment et d’ASCal selon le système de classification des sols

AASHTO.

Matériaux WL

(%)

WP

(%)

IP

(%)

Passant à

travers

le tamis

No.10 (%)

Passant à

travers

le tamis

No.40 (%)

Passant à

travers

le tamis

No.200 (%)

GI Classification

S 5 % 29 17 12 100 99.51 79.11 8 A-6 Sol argileux

S 7.5 % 43 32 11 100 99.37 79.03 10 A-7-5 Sol argileux

S 10 % 48 34 14 100 99.24 73.51 11 A-7-5 Sol argileux

S 12.5 % 52 40 12 100 99.04 69.54 10 A-7-5 Sol argileux

S 15 % 62 50 12 100 98.76 66.43 10 A-7-5 Sol argileux

A 1.1 % 28 21 7 100 99.84 98.23 6 A-4 Sol limoneux

A 2.5 % 30 22 8 100 99.07 94.15 7 A-4 Sol limoneux

A 5 % 34 22 12 100 97.87 92.09 11 A-6 Sol argileux

A 7.5 % 38.5 28 10.5 100 97.25 88.39 10 A-4 Sol limoneux

A 10 % 44 35 9 100 96.15 84.71 10 A-5 Sol limoneux

A 12.5 % 49 41 8 100 94.57 80.84 10 A-5 Sol limoneux

A 15 % 54 44 10 100 91.21 77.17 11 A-5 Sol limoneux

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193

Chapitre 5 3.1.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon l’ASTM D2487 :

Le système de classification USCS selon ASTM D2487 (American Society for Testing

Materials) classe les sols en fonction de la teneur en MO, la distribution granulométrique et les

limites d'Atterberg (Limite de liquidité et l’indice de plasticité). Les sols organiques et peu

organiques peuvent être classés en sous-catégorie des sols fins si leur distribution

granulométrique le permet (le pourcentage du passant au tamis de 75 µm doit être supérieur ou

égal à 50 %).

Les sols fins sont classés sur le graphe de plasticité en 6 catégories distinctes, sur la base de leur

indice de plasticité et de leur limite de plasticité (Figure 108).

Etant donné que le rapport (𝑊𝐿− 𝑊 )

(𝑊𝐿− 𝑊𝑛 ) est inférieur à 0,75 pour les mélanges du sédiment et

d’ASCal, ces mélanges sont classés selon l’USCS comme étant des sols organiques. Pour les

Figure 108 : Diagramme de plasticité pour la classification selon le système USCS.

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194

Chapitre 5 sous-groupes, la classification est faite en s’appuyant sur les caractéristiques physiques (limite

de liquidité et indice de plasticité) obtenues dans le chapitre IV. Les mélanges étudiés sont

classés en sous-groupes comme indiqué ci-après (Figure 108) :

- Les mélanges du sédiment : nous observons que les mélanges du sédiment ayant une

teneur en MO comprise entre 5 % et 10 % sont classés comme étant des sols organiques

peu plastiques (OL). Les mélanges du sédiment ayant une teneur en MO supérieure à

10 % sont classés comme étant des sols organiques fortement plastiques (OH).

- Les mélanges d’ASCal : nous remarquons que la variation de la teneur en MO dans les

mélanges d’ASCal engendre plusieurs changements de catégories. Les mélanges

d’ASCal ayant une teneur en MO inférieure à 3 % sont classés comme étant des sols

limoneux-argileux peu plastiques (CL-ML). Les mélanges d’ASCal ayant une teneur en

MO comprise entre 5 % et 12,5 % sont classés comme étant des sols organiques peu

plastiques (OL), tandis que le mélange d’ASCal ayant une teneur en MO à 15 % est

classé comme étant un sol organique fortement plastique (OH).

A partir du Tableau 50, le système de classification USCS estime que la compressibilité des

mélanges du sédiment est moyenne lorsque leur teneur en MO ne dépasse pas 10 % et devient

forte lorsque leur teneur en MO dépasse 12,5 %. Les essais œdométriques (Figure 95 (a))

effectués sur les mélanges et les travaux de Sowers [149] (Tableau 46) permettent de classer

les mélanges du sédiment selon leur indice de compression. Les mélanges du sédiment se

répartissent en deux catégories: de 5 % à 7,5 % de MO, les échantillons sont considérés comme

des matériaux de légère ou faible compressibilité et de 10 % à 15 % de MO, d’une

compressibilité modérée ou intermédiaire. Quant aux mélanges d’ASCal, le système de

classification USCS estime que leur compressibilité est moyenne lorsque leur teneur en MO est

inférieure ou égale 12,5 % et devient forte lorsque leur teneur en MO est égale à 15 %. Comme

pour les mélanges du sédiment, un état de compressibilité différent (moins important) est

observé à partir des essais œdométriques et les travaux de Sowers [149] (Tableau 46). En effet,

les mélanges d’ASCal ayant une teneur en MO inférieure ou égale à 12,5 % sont considérés

comme matériaux de légère ou faible compressibilité et l’échantillon d’ASCal de 15 % de MO

comme étant d’une compressibilité modérée ou intermédiaire.

Page 196: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

195

Chapitre 5 Tableau 50 : Impact des MO sur la classification et l'ouvrabilité des mélanges selon le système de classification

USCS.

En ce qui concerne la résistance au cisaillement, le système de classification USCS estime que

les mélanges ayant une teneur en MO supérieure à 2,5 % ont une faible résistance au

cisaillement, bien que les essais de boite de cisaillement présentés dans le chapitre IV montrent

une augmentation de la résistance au cisaillement. L’USCS estime une faible ouvrabilité dans

la technique routière pour les mélanges ayant une teneur en MO supérieure à 2,5 %.

3.2. Impact des MO sur la classification des mélanges selon le système de classification international (ESCS) :

Le système de classification des sols (ESCS) est également fourni par l'Organisation

internationale de normalisation dans l’ISO 14688-1:2017 et l’ISO 14688-2:2017. Il utilise la

distribution granulométrique et l’indice de plasticité pour classer les sols. Ce système fait une

distinction entre les sols faibles en MO (teneur en MO entre 2 % et 6 %), les sols de teneur en

MO moyenne (teneur en MO entre 6 % et 20 %) et sols riches en MO (teneur en MO supérieure

à 20 %).

Matériaux Catégorie Compressibilité

Résistance

au

cisaillement

Ouvrabilité

dans la

technique

routière

S 5 % OL

Moyenne

Faible Faible

S 7,5 % OL

S 10 % OL

S 12,5 % OH Forte

S 15 % OH

A 1,1 % CL

Moyenne

Acceptable Bonne A 2,5 % CL

A 5 % OL

Faible Faible

A 7,5 % OL

A 10 % OL

A 12,5 % OL

A 15 % OH Forte

Page 197: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

196

Chapitre 5

La classification des mélanges issue de ce système (Figure 109) est similaire à celle déterminée

par le système américain USCS avec une spécificité pour le système ESCS concernant les

appellations des sous-groupes (Tableau 51).

Tableau 51 : Classification des mélanges étudiés selon l’USCS et l’ESCS.

Matériaux Classification USCS Classification ESCS

S 5 %

OL

CiL

S 7,5 % SiL

S 10 %

S 12,5 % OH SiH

S 15 %

A 1,1 % CL

CiL A 2,5 %

A 5 %

OL A 7,5 %

SiL A 10 %

A 12,5 %

A 15 % OH SiH

Figure 109 : Classification des mélanges selon le systeme de classification ESCS.

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197

Chapitre 5 3.2.1.1. Impact des MO sur la classification des mélanges selon le Guide

Français de Terrassement Routier (GTR) :

Selon le Guide de Terrassement Routier (GTR), les matériaux ayant une teneur en MO

supérieure à 3 % sont classés à part en classe F avec les sous-produits industriels. Cette catégorie

est ensuite divisée en plusieurs sous-catégories selon le taux de MO contenu dans les matériaux,

l’origine et la provenance des matériaux.

Les matériaux ayant une teneur en MO comprise entre 3 % et 10 % sont classés comme étant

F11 et les matériaux ayant une teneur en MO supérieure à 10 % sont classés comme étant F12.

Les mélanges étudiés appartiennent à la classe F et plus particulièrement à la sous-classe F11 et

F12 (Tableau 52).

Tableau 52 : Classification des mélanges selon le GTR.

Du point de vue granulométrique, les deux types de mélanges se classent comme étant des sols

fins, assimilés à la classe « A » dont le diamètre maximal est inférieur à 50 mm et la proportion

de fine (passant à 80 μm) est supérieure à 35 % (Tableau 53).

Tableau 53 : Paramètres physiques des mélanges du sédiment et d’ASCal.

Matériaux S

5%

S

7,5%

S

10%

S

12,5%

S

15%

A

1,1%

A

2,5%

A

5%

A

7,5%

A

10%

A

12,5%

A

15%

Classification

du GTR

selon la

teneur en

MO (%) des

matériaux

F11 F11 F11 F12 F12 F11 F11 F11 F11 F11 F12 F12

Matériaux IP (%) VBS

(g/cm3)

Passant à

80 µm (%)

S 5 % 12 0,93 79,11

S 7,5 % 11 1,09 79,03

S 10 % 14 1,39 73,51

S 12,5 % 12 1,38 69,54

S 15 % 12 1,49 66,43

A 1,1 % 7 1,42 98,23

A 2,5 % 8 1,46 94,15

A 5 % 12 1,59 92,09

A 7,5 % 10.5 1,64 88,39

A 10 % 9 1,79 84,71

A 12,5 % 8 1,93 80,84

A 15 % 10 1,98 77,17

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198

Chapitre 5 La sous-classe est déterminée en fonction de l’activité argileuse (VBS) et du caractère plastique

(IP) de la fraction granulométrique de taille inférieure ou égale à 80 µm. Ainsi, il est possible

de classer les mélanges selon leurs paramètres de nature en sous-classes A1F11 (Figure 110).

Les travaux de Limsiri [160] sur les argiles organiques démontrent la possibilité d’utilisation

de ces matériaux dans la technique routière, même si, les principaux systèmes de classification

estiment que l’usage de ces matériaux dans la construction routière n’est pas adaptée au vu de

leurs caractéristiques physiques et mécaniques inappropriées.

4. Impact du taux des MO sur les propriétés mécaniques :

L'ouvrabilité, l'aptitude au compactage et la portance du matériau sont des paramètres très

importants pour étudier l’acceptabilité de ce matériau à être utilisé dans la construction routière.

Les matériaux utilisés dans la construction routière nécessitent l'excavation, le transport, la mise

en place et le compactage. Ces opérations doivent être prises en compte dans la construction

Figure 110 : Classification des mélanges du sédiment et d’ASCal selon le GTR [32].

Page 200: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

199

Chapitre 5 routière, ce qui est important pour estimer le coût et le temps requis pour l’opération. La

capacité des engins à fonctionner efficacement et l'effet des éventuels traitements sur les

performances mécaniques du matériau affecte également les coûts.

Comme pour les paramètres physiques, les résultats obtenus dans le chapitre IV permettent

d’examiner l’impact des MO sur les principaux paramètres mécaniques primordiaux pour le

calcul de la portance, le tassement et la résistance au cisaillement.

4.1.1. Impact des MO sur le compactage et la portance :

L'utilisation dans le domaine routier de matériaux nécessite une évaluation de leurs

paramètres mécaniques pour vérifier leur adaptabilité pour une utilisation future. Ainsi, on

effectue des essais Proctor, qui permettent de reproduire le compactage du matériau, et pour

déterminer la densité sèche ρd (t/m3) et la teneur en eau optimale WOPN (%). Ces valeurs sont

en rapport avec la compacité optimale, et donc un matériau plus résistant. On associe ce type

d’essai à la mesure de portance, permettant de contrôler la bonne tenue du matériau après la

mise en place, sous le passage des engins de chantier.

Du point de vue de l’état hydrique, les mélanges du sédiment et d’ASCal sont classés

selon leur indice de Portance Immédiat IPI à l’optimum Proctor normal et leur teneur en eau à

l’OPN (Tableau 54).

Tableau 54 : Paramètres d’état hydrique des mélanges du sédiment et d’ASCal.

Matériaux IPI WOPN

( %)

Sous

classes

S 17 18,62 A1m

S 7,5 % 12 20,18 A1m

S 10 % 10,5 20,74 A1m

S 12,5 % 9 22,40 A1m

S 15 % 7 23,10 A1h

A 7 15,28 A1m

A 2,5 % 8 15,04 A1m

A 5 % 12 16,74 A1m

A 7,5 % 10,5 18,11 A1h

A 10 % 9 18,11 A1h

A 12,5 % 8 19,51 A1h

A 15 % 10 26,66 A1h

Page 201: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

200

Chapitre 5 D’après les résultats obtenus des essais de compactage et de portance (Tableau 54) ainsi que le

tableau de classification selon l’état hydrique fourni par le GTR [32], les mélanges sont classés

en deux sous classes A1m et A1h.

- A1h : ces sols sont difficiles à mettre en œuvre en raison de leur portance faible. Ils sont

sujets au matelassage. Le matelassage est à éviter au niveau de l’arase-terrassement

[32] ;

- A1m : ces sols s’emploient facilement mais sont très sensibles aux conditions

météorologiques qui peuvent très rapidement interrompre le chantier à cause d’un excès

de teneur en eau ou au contraire conduire à un matériau sec difficile à compacter [32].

D’après le GTR [32], ces matériaux peuvent être utilisés en remblai sans traitement, ils changent

brutalement de consistance pour de faibles variations de teneur en eau. Le temps de réaction

aux variations de l’environnement hydrique et climatique est relativement court, mais la

perméabilité pouvant varier dans de larges limites selon la granulométrie, la plasticité et la

compacité, le temps de réaction peut tout de même varier assez largement.

Pour une utilisation dans la partie supérieure des terrassements, le GTR préconise un traitement

au liant hydraulique routier.

4.1.2. Impact du taux des MO sur le tassement :

Selon le GTR [32], la présence des MO dans un matériau destiné à la construction d’un

remblai routier présente certaines contraintes directement liées à la compressibilité. Ces

difficultés se présentent sous la forme de tassements et un gonflement latéral ou frontal

indiquant une amorce de rupture du remblai en cours de construction.

Selon les essais œdométriques effectués sur les mélanges du sédiment, l’augmentation du taux

des MO de 7,5 % à 15 % double l’aptitude du sédiment au tassement et un peu moins pour le

gonflement comme illustrée par les valeurs de l’indice de compression ou de l’indice de

gonflement (Tableau 55).

Si on se base sur la pression de pré-consolidation telle que mesurée dans l’essai œdométrique

au laboratoire (on rappelle que cette mesure a été faite après compactage selon la procédure

Proctor normal) jusqu’à une hauteur de l’ordre de 5,5 m, les contraintes verticales dues au poids

du remblai restent inférieures à la pression de pré-consolidation induite par le compactage. De

ce fait, le matériau ne peut subir que des déformations faibles entre son état de contrainte

Page 202: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

201

Chapitre 5 actuelle et l’état de consolidation normale. Pour des hauteurs de remblai plus importantes, on

peut se retrouver dans le cas où les contraintes induites par le poids du remblai sont supérieures

à la pression de pré-consolidation produite par le compactage. Dans ce cas, on peut s’attendre

à des tassements dans le domaine normalement consolidé du matériau. Pour évaluer l’impact

des valeurs des indices de compression, un calcul simplifié est réalisé sur la base du remblai tel

que montré sur la Figure 111. Ce remblai à une hauteur de 7 m (ce qu’est déjà un remblai de

hauteur significative) et on suppose qu’il est constitué du même matériau sur toute son épaisseur

et réalisé par compactage de couches successives. Il est à rappeler que l’objectif de ce calcul

est non pas de faire un calcul précis et complexe mais d’évaluer les différences selon les deux

matériaux différents par leurs caractéristiques. Aussi pour l’édification de tels remblais d’autres

configurations plus avantageuses pour limiter les tassements peuvent être préconisées (remblai

en multicouche, renforcement du matériau, …).

Pour le calcul des tassements, nous avons subdivisé le remblai en plusieurs tranches d’un mètre

et considéré que nous n’avons pas d’effet d’une saturation partielle sur les coefficients

introduits dans les calculs.

Sur la base de la configuration du remblai telle que présentée dans la Figure 111 et les

paramètres utilisés du Tableau 55, le tassement prédit pour le cas où le matériau utilisé est le

S 7,5 % est de l’ordre de 0,8 cm et dans le cas du matériau S 15 % est de l’ordre de 1 cm. Cela

montre encore une fois que le taux des MO dans les configurations étudiées a peu d’influence

sur le dimensionnement ou le comportement enregistré du remblai.

Figure 111 : Talus en sédiment de dragage.

Page 203: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

202

Chapitre 5 Tableau 55: Tableau de calcul des tassements

4.1.3. Impact du taux des MO sur la résistance au cisaillement :

Plusieurs travaux ont affirmé l’effet des MO sur la résistance au cisaillement pour les sols

ayant une très importante teneur en MO. Dans le cas de notre étude sur les sédiments de dragage,

nous avons observé suite aux essais de boite de cisaillement effectués dans le chapitre IV que

l'angle de frottement effectif diminue avec des teneurs en MO comprises entre 5 % et 10 %.

Au-delà de 10 % de teneur en MO, une augmentation de l'angle de frottement effectif est

observée. Landva et Pheeney [150] ont conclu que les fibres du sol peuvent produire un effet

de renforcement sur la matrice du sol en augmentant ainsi la résistance au cisaillement du sol.

Un phénomène similaire pourrait être l'explication de l'augmentation de l'angle de frottement

observée dans cette étude. A partir des résultats obtenus, il semble que la cohésion effective

soit presque égale à zéro.

Pour étudier l’impact du taux des MO sur la stabilité des talus contre les glissements, nous

allons calculer le coefficient de sécurité Fs. Ce paramètre permet d’apprécier la marge de

sécurité vis-à-vis de la rupture [161].

En se référant aux valeurs du coefficient de sécurité, on peut évaluer l’état de stabilité des talus

comme le montre le Tableau 56 :

Tableau 56 : Equilibre des talus en fonction des valeurs théoriques du coefficient de sécurité [161].

Paramètres S 7,5 % S 15 %

Contrainte de pré consolidation ( kN/m²) 90 80

Indice des vides initial 0,58 0,8

Coefficient de compression 0,175 0,29

Coefficient de recompression 0,02 0,025

Masse volumique absolue des particules solides (t/m3) 2,55 2,43

Contrainte effective à d’état initial ( kN/m²) 91,62 87,88

Contrainte effective à d’état final ( kN/m²) 179,62 175,88

∆h (m) 0,008 0,01

Coefficient de sécurité Etat de l’ouvrage

Fs<1 instable

Fs=1 Stabilité limite

1<Fs<1,25 Sécurité contestable

1,25<Fs<1,4

Sécurité satisfaisante pour les ouvrages peu

importants. Pour les talus des carrières à ciel

ouvert, la sécurité du talus est contestable.

Fs>1,4 Sécurité satisfaisante

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203

Chapitre 5 L’impact du taux des MO sur la stabilité des talus est étudié sur un talus de forme géométrique

simple (Figure 112). Le coefficient de sécurité est calculé suivant l’équation suivante :

𝐹𝑠 =tan 𝜑′

𝑡𝑎𝑛 𝛽 Équation 10

Les valeurs du coefficient de sécurité selon les configurations des talus (1/2 ; 1/3 ;1/4) sont

mentionnées sur le Tableau 57.

Tableau 57 : Valeurs du Fs selon le taux des MO et la configuration des talus.

A partir des résultats du Tableau 57, il est possible d’observer que la stabilité des talus n’est

pas satisfaisante qu’à partir d’une configuration de 1/4. Il est noté que l’augmentation des taux

des MO de 5 % jusqu’à 15 % n’affecte pas l’état initial de l’ouvrage.

Matériaux

Fs pour

Talus en

2/1

Fs pour

Talus en

3/2

Fs pour

Talus en

1/1

Fs pour

Talus en

1/2

Fs pour Talus

en 1/3

Fs pour

Talus en 1/4

S 0,23 0,64 0,78 0,88 1,39 1,95

S 7,5 % 0,21 0,58 0,70 0,80 1,25 1,76

S 10 % 0,19 0,54 0,66 0,74 1,17 1,64

S 12,5 % 0,20 0,56 0,69 0,77 1,22 1,71

S 15 % 0,21 0,60 0,71 0,81 1,27 1,80

Etat de

l’ouvrage Instable

Sécurité

contestable

Sécurité

satisfaisante

Figure 112 : Paramètre géométrique d’un talus.

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204

Chapitre 5 5. Impact du taux des MO sur la valorisation comme PST ou couche de

fondation :

Le rôle de la structure multicouche de la chaussée est de repartir la pression exercée par

le pneumatique. Elle se compose de trois parties principales (Figure 113) :

- Plate-forme : elle se compose du sol-support ou partie supérieure de terrassement

(PST) surmonté généralement par une couche de forme qui assure pendant les travaux

la protection du sol-support contre la pluie et les effets de cycle gel-dégel, ainsi que

l’assurance d’une bonne qualité du nivellement pour la circulation des engins. Après la

fin des travaux, la couche de forme permet une bonne répartition des caractéristiques

mécaniques des matériaux constituant le sol ou le remblai et d’améliorer la portance à

long terme (Figure 113).

- Corps de chaussée : elle englobe la couche de base et la couche de fondation. Cette

couche assure le rôle de réception des charges produites par le trafic et la transmission

vers la plate-forme afin de maintenir les déformations à un niveau admissible

(Figure 113).

Figure 113 : Différentes couches d'une route.

Page 206: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

205

Chapitre 5 - Couche de surface : elle englobe la couche de roulement et éventuellement une couche

de liaison. Cette couche permet transmettre les contraintes vers le corps de chaussée et

sa protection contre les infiltrations des eaux (Figure 113).

5.1. Etude d’acceptabilité des mélanges en PST :

Dans cette partie, nous abordons l’acceptabilité des mélanges du sédiment et d’ASCal

dans la réalisation de la partie supérieure de terrassement (PST) et l’arase des terrassements

(ARj) d’une route. La détermination de la classe de la partie supérieure des terrassements

symbolisée par un numéro n° i (PST) nécessite la connaissance de la classe géotechnique du

sol naturel en place et de son état hydrique si ce dernier est sensible à l’eau [32].

Selon le GTR, seuls les matériaux ayant une teneur en MO inférieure à 10 % sont acceptés pour

être utilisés dans la PST mais au vu de la classification géotechnique et l’état hydrique des

mélanges du sédiment et d’ASCal, ces derniers peuvent être utilisés dans la PST. Le Tableau 58

répertorie les classes de PST :

Tableau 58: Classes de PST

Suivant le Tableau 58, les mélanges du sédiment et d’ASCal peuvent être valorisé en PST selon

deux classes : PST n°1 et PST n°2.

Matériaux IPI WOPN (%) PST n°i

S 17 18,62 PST n°2

S 7,5 % 12 20,18 PST n°2

S 10 % 10,5 20,74 PST n°2

S 12,5 % 9 22,40 PST n°2

S 15 % 7 23,10 PST n°1

A 7 15,28 PST n°2

A 2,5 % 8 15,04 PST n°2

A 5 % 12 16,74 PST n°2

A 7,5 % 10,5 18,11 PST n°1

A 10 % 9 18,11 PST n°1

A 12,5 % 8 19,51 PST n°1

A 15% 10 26,66 PST n°1

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206

Chapitre 5 5.2. Etude d’acceptabilité des mélanges en couche de fondation :

Pour être valorisés en couche de fondation, les sédiments doivent satisfaire plusieurs

critères. Selon les recommandations de la norme NF P 98 115, afin d’assurer la circulation

normale des engins sur le chantier, les valeurs souhaitables de l’IPI ne doivent pas être

inférieures à 35 % pour la couche de fondation (Figure 114).

Les valeurs d’IPI obtenues dans le chapitre IV sont illustrées sur le Tableau 59 :

Tableau 59: Valeurs d'IPI pour les mélanges du sédiment

A partir des résultats du Tableau 59 et les recommandations de la norme NF P 98 115

(Figure 114), il est possible d’observer que les mélanges du sédiment en état initial ne

présentent pas les performances mécaniques nécessaires pour qu’ils puissent être utilisés en

couche de fondation. Pour améliorer les propriétés géotechniques, les matériaux doivent être

traités.

Les travaux de recherche menés par Achour [22] montrent la possibilité d’utiliser en

couche de forme un sédiment marin ayant des paramètres physiques et mécaniques similaires à

ceux de S 10% (Tableau 60). A l’issue de cette étude, une route de 550 mètres de longueur et

7 mètres de largeur a été construite à partir des sédiments du GPMD (IPI en état initial= 31).

Matériaux S S 7,5 % S 10 % S 12,5 % S 15 %

IPI 17 12 10,5 9 7

Figure 114 : Critère de l’IPI pour les différentes couches de chaussée [111].

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207

Chapitre 5 Tableau 60 : Principaux paramètres du sédiment d’Achour et celui de la présente étude.

Avant l’utilisation du sédiment en couche de forme, il a subi quelques traitements (Figure 115):

- Ajout d’une couche de sable de dragage de 20 cm de l’épaisseur en dessous de la couche

du sédiment marin de 10 cm d’épaisseur.

- Le sédiment et le sable de dragage ont été traités à la chaux à une proportion de 1%

(6 kg/m²).

- Un LHR à une proportion de 6% (36 kg/m3) a été ajouté au trois constituants après les

avoir malaxés.

Propriétés Sédiment de R. Achour [22] Sédiment de notre étude

Grain < 2µm (%) 12 18.87

2µm< grains<63 µm (%) 53 56,74

63 µm <grains (%) 35 24,39

Teneur en MO (%) 9,4 10

Masse volumique absolue (g/cm3) 2,75 2,51

Valeur au bleu de méthylène (g/cm3) 3,7 1,39

Indice de plasticité (%) 32,5 14

Indice de portance immédiat 31 15

Figure 115 : Structure de la chaussée à base du sédiment marin.

1/3 Sédiment marin

+

2/3 Sable de dragage

Couche de base (6cm)

Couche de roulement (5cm)

Cou

che

de

fon

dati

on

Traitement à la chaux +

Malaxage +

Traitement à 6% du

LHR +

Malaxage

30 cm

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208

Chapitre 5 Pour améliorer la portance des mélanges du sédiment, nous optons pour un traitement (chaux +

LHR) similaire à celui utilisé dans l’étude d’Achour [22] et un système en multicouche

ressemblant à celui utilisé dans les travaux de Limsiri [160] sur les sols argileux très organiques.

La Figure 116 illustre la disposition de la chaussée contenant une couche de fondation en

mélange du sédiment. Cette disposition permet de compenser l’affaiblissement de la portance

engendré par la présence des MO.

Figure 116 : Disposition de la chaussée contenant une couche de

fondation en mélange du sédiment.

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209

Chapitre 5 6. Conclusion du chapitre:

Dans ce chapitre, nous avons développé une approche opérationnelle de valorisation des

sédiments ayant une teneur en MO plus importante que celle recommandée par les guides

routiers, ainsi que la qualification précise des solutions proposées de traitement et d’utilisation.

Ce travail a permis de tirer plusieurs conclusions :

- Les teneurs limites de MO dans les matériaux routiers ne sont pas les mêmes pour tous

les différents systèmes de classification.

- Selon les différents systèmes de classification explorés dans cette étude, les matériaux

étudiés se classent dans des catégories très similaires indépendamment du taux de MO

(dans la gamme des valeurs explorées dans cette étude).

- D’après la classification GTR, les matériaux de l’étude peuvent être utilisés en remblai

sans traitement.

- Selon le système de classification AASHTO, l’augmentation de la teneur en MO des

mélanges n’a pas d’effet sur leur classification.

- Selon les deux systèmes de classification USCS et ESCS, l’augmentation de la teneur

en MO engendre des changements dans la classification des matériaux de l’étude mais

ils restent utilisables dans quelques filières routières sans traitement.

- La présence des MO dans les sédiments engendre des tassements très faibles, dans les

configurations de remblais envisagés, en comparaison à d’autres matériaux.

- En raison de l’impact très modérée des MO sur les angles de frottement des matériaux

et des cohésions, la stabilité des talus n’est que très peu voire non affectée.

- Pour une utilisation en couche de fondation ou de formes, des études récentes ont montré

que le caractère organique des sédiments utilisés dans des formulations adaptées,

n’affecté pas les propriétés d’usage. Des chantiers à l’échelle réelle ont été menés avec

succès.

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210

Chapitre 5

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211

CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET PERSPECTIVES

La présente étude a été réalisée dans le but de déterminer l’impact des matières organiques

sur les propriétés physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage, ainsi que

la pertinence des essais de caractérisation des matières organiques et, enfin, pour développer

une approche opérationnelle de valorisation des sédiments dans la construction routière, en

abordant l’impact du taux des matières organiques sur la classification des matériaux et l’étude

de certaines variantes dans le cycle de valorisation.

L’état de l’art (chapitre I) entrepris sur les matières organiques dans les sédiments amène

à conclure que la composition physico-chimique des matières organiques est très complexe et

variée. La composition des matières organiques dépend essentiellement de l’origine, du type,

du taux de minéralisation et d’humification ainsi que de la multiplicité d’interaction entre

matières organiques et différents composants des sédiments.

Les matières organiques présentes dans les sols, les déchets et les sédiments (en particulier)

sont ainsi très hétérogènes et complexes. Cette variabilité s’observe bien évidemment entre

deux sédiments différents par leur type (marins et fluviaux), mais également sur le même

sédiment. Ce qui rend très complexe la caractérisation des matières organiques dans les

sédiments. De plus, l’état de l’art entrepris sur la caractérisation des matières organiques dans

les sols ou les sédiments a conduit à la classification des essais en deux familles : Essais

thermiques et essais chimiques.

En ce qui concerne le choix des matériaux de l’étude, un travail de recherche a été fait pour

regrouper les principales méthodologies utilisées dans la littérature scientifique en fonction des

besoins de notre étude.

A l’issue de la pré-étude présentée au début du chapitre II concernant la méthodologie

utilisée pour le choix des matériaux de l’étude, la méthode d’amendement semble avoir des

qualités très intéressantes en ce qui concerne la reconstitution de grandes quantités

d’échantillons et la maitrise de leur teneur en matières organiques. Par ailleurs, la

caractérisation physique a montré que le sédiment et l’ASCal sont des sols limoneux, au vu de

leur granulométrie et leur VBS comprise entre (0,2 et 2,5). Les essais de limites d’Atterberg ont

montré que le sédiment et l’ASCal sont des matériaux peu plastiques. Les résultats obtenus dans

cette partie de caractérisation a permis de classer les matériaux selon leur granulométrie, leur

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212

activité argileuse (VBS) et leur caractère plastique (IP), Ainsi, le sédiment est classé en sous

classe A1F11 et l’ASCal en classe A1. En ce qui concerne le comportement mécanique des

matériaux de l’étude, le sédiment et l’ASCal présentent une capacité de portance relativement

correcte au vu des valeurs recommandées par le GTR ce qui permet de les classer

respectivement en sous classe A1F11 et A1. A partir des résultats d’essai œdométrique, il est

possible d’observer le caractère compressible du sédiment et d’ASCal.

L’évaluation de l’impact environnemental a été réalisé par l’essai de lixiviation en se référant à

la norme NF EN 12457-2. En analysant les résultats obtenus en fonction des conditions

d’admission, on constate que les valeurs du sédiment ne dépassent pas les seuils du niveau 1

définis par le guide d’acceptabilité des matériaux alternatifs en technique routières. Pour les

limites à respecter pour une utilisation en technique routière, les résultats sont inférieurs aux

seuils.

Concernant les essais de caractérisation des matières organiques, les résultats obtenus des

essais thermiques et chimiques varient du simple au triple et rendent le choix d’une méthode de

caractérisation des matières organiques plus difficile. Toutefois, les méthodes thermiques ont

l'avantage d'être plus rapides que la plupart des autres méthodes et sont facilement adaptées

pour analyser un grand nombre d'échantillons en même temps. Néanmoins, les méthodes

thermiques sont également largement influençables par deux paramètres essentiels : le temps et

la température de calcination. Les résultats (variables et différents) obtenus dans les méthodes

chimiques, montrent cette extrême difficulté d’identification des matières organiques. L’agent

oxydant semble avoir un rôle important et représente l’une des causes de cette variabilité des

résultats. D’autre part, la teneur en matières organiques du matériau analysé peut également

représenter un facteur de variabilité de ces méthodes, en effet, lorsque le matériau est riche en

matières organiques, l’agent oxydant, dans certaine méthode, n’est pas capable de détruire

toutes les matières organiques contenues dans le matériau, cela concerne à titre d’exemple la

méthode d’oxydation à l’eau oxygénée ou encore la méthode de Walkley Black. De plus, le

type des matières organiques, le degré d’évolution des matières organiques et la liaison entre la

phase organique et la phase minérale peuvent jouer un rôle très important lors du traitement par

méthodes chimiques.

Au vu des résultats obtenus des différents essais et le domaine d’application visé par cette étude,

l’essai thermique de calcination à 450 °C (selon la norme XP P94-047) semble être l’essai le

plus adapté aux attentes des chercheurs et des industriels.

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213

En ce qui concerne les effets des matières organiques sur les propriétés physiques, les

résultats obtenus des principaux essais physiques présentés dans le chapitre IV permettent de

tirer un certain nombre de conclusions : les matières organiques augmentent simultanément la

limite de plasticité et la limite de liquidité des mélanges étudiés. Quant à l’indice de plasticité,

dans les mélanges étudiés, les matières organiques n’affectent pas leur valeur en raison de la

similitude d’impacts des matières organiques sur les limites de liquidité et de plasticité. Pour le

VBS, une augmentation modérée est engendrée par la présence des matières organiques dans

les mélanges étudiés. Cette augmentation des VBS reste sans aucun effet sur la classification

des mélanges étudiés.

A propos des effets des matières organiques sur le comportement mécanique des mélanges

étudiés, les résultats des essais de compactage, de portance, les essais œdométriques et les essais

de cisaillement présentés dans le chapitre IV permettent de tirer un certain nombre de

conclusions : l’augmentation de taux de matières organiques de 5 % à 15 % cause une perte en

portance d’environ 60 % pour un sédiment compacté à l’énergie Proctor normal et d’environ

80 % lorsqu’il est compacté à l’énergie Proctor modifié. Néanmoins, même à une teneur en

matières organiques équivalente à 12,5%, les matériaux étudiés présentent une portance

moyenne de 10 ce qui pourrait être acceptable pour certaines filières de valorisation. Pour les

essais œdométriques réalisés sur les mélanges du sédiments et d’ASCal, suivant une

méthodologie spécifique de préparation d’échantillons, l’augmentation du taux des matières

organiques de 5 % à 15 % engendre un accroissement de l’indice des vides des mélanges

étudiés. Cette augmentation de l’indice des vides est expliquée par le caractère spongieux des

particules organiques incorporées dans les mélanges. Quant à la pression de pré-consolidation,

une réduction spectaculaire de pressions est produite par la présence des matières organiques

dans les mélanges étudiés. En effet, la comparaison des résultats obtenus en termes de pression

de pré-consolidation permet de constater que les valeurs enregistrées sont plus faibles que la

contrainte appliquée dans la méthodologie spécifique de préparation d’échantillons. De ce fait,

on peut déduire que l'énergie transmise à l'échantillon est partiellement absorbée par la

déformation récupérable des matières organiques qui induira une diminution de l'efficacité du

processus de compactage. En ce qui concerne l’indice de compression et l’indice de

recompression, la présence des matières organiques dans les matériaux étudiés permet de

doubler leur aptitude à la compressibilité et au gonflement pour une teneur en matières

organiques allant de 0 % jusqu’à 15 %. Enfin, pour la résistance au cisaillement, l’étude menée

sur les mélanges du sédiment et d’ASCal a montré l'angle de frottement effectif augmente avec

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l’augmentation du taux des matières organiques entre 0 % et 15 %. Cette augmentation de

l’angle de frottement effectif est expliquée par le fait que les particules organiques peuvent

produire un effet de renforcement sur la matrice du matériau, augmentant ainsi sa résistance au

cisaillement.

Dans le chapitre V, nous avons développé une approche opérationnelle de valorisation

des sédiments ayant une teneur en matières organiques plus importante que celle recommandée

par les guides routiers, ainsi que la qualification précise des solutions proposées de traitement

et d’utilisation. Ce travail a permis de tirer plusieurs conclusions notamment de l’impact des

matières organiques sur la classification des mélanges étudies car selon les différents systèmes

de classification explorés dans cette étude, les matériaux étudiés se classent dans des catégories

très similaires indépendamment du taux des matières organiques (dans la gamme des valeurs

explorées dans cette étude) et peuvent être utilisés en remblai sans traitement. Dans la filière de

valorisation remblai, la présence des matières organiques dans les sédiments engendre des

tassements très faibles. De plus, la présence des matières organiques dans les mélanges étudié

cause un impact très modéré sur les angles de frottement effectifs, les cohésions et par

conséquent la stabilité des talus qui n’est que très peu voire non affectée. Pour les autres filières

de valorisation dans le domaine routier telles que les couches de fondation ou de forme, des

études récentes ont montré que le caractère organique des sédiments utilisés dans des

formulations adaptées, n’affecté pas les propriétés d’usage. Des chantiers à l’échelle réelle ont

été menés avec succès.

A partir de ce travail, nous avons déterminé les impacts du taux des matières organiques

sur les propriétés physiques et le comportement mécanique des sédiments de dragage, ainsi que

l’influence de la teneur en matières organiques sur le classification et l’acceptabilité des

matériaux étudiés dans les différentes filières de la construction routière. A ce stade, d’autres

débouchés s’ouvrent en donnant les perspectives ci-dessous :

Les conclusions tirées du bilan des essais thermiques et chimiques de caractérisation

des matières organiques nous ont permises de distinguer les disparités des résultats entre

les méthodes en terme du taux des matières organiques. Les méthodes thermiques sont

fortement influencées par la température et la durée de calcination, ainsi que les

méthodes chimiques par l’efficacité du l’agent oxydant. A ce stade de l’étude, il est

nécessaire d’explorer encore plus les disparités des résultats et analyser les taux des

matières organiques à des températures de calcination inférieures à 400 °C.

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Pour aller plus loin dans la compréhension des effets engendrés par la présence des

matières organiques dans les sédiments, il est important d’analyser l’impact de chaque

composant des matières organiques (acides humiques, acides fulvique) sur les propriétés

physiques et le comportement mécanique des sédiments et établir un bilan spécifique

des essais de caractérisation de ces composants.

Pour optimiser les résultats obtenus dans cette étude, l’analyse de l’aspect de durabilité

et du vieillissement des matières organiques dans les différentes filières du domaine

routier est très importante. Cette étude permettra d’appréhender les variations d’impacts

sur les propriétés physiques et mécanique qui pourraient être engendrées par le

vieillissement des matières organiques dans le temps.

Finalement, établir un projet de route avec des sédiments de dragage ayant une teneur

en matières organiques supérieure à 3 % en assurant l’analyse des effets sur les

principaux propriétés physiques (limites d’atterberg, VBS, …), les effets sur le

comportement mécanique (tassement, stabilité, …), l’aspect de durabilité et le

vieillissement des matières organiques dans les sédiments.

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224

NORMES

NBN 589-207 § 3. 1969. Essais des sables de construction – Teneur en matières organiques -

§3 – Procédé de laboratoire à l’eau oxygénée.

NF EN 197-1. Avril 2012. Ciment - Partie 1 : composition, spécifications et critères de

conformité des ciments courants.

NF EN 12457-2. Décembre 2002. Caractérisation des déchets - Lixiviation - Essai de

conformité pour lixiviation des déchets fragmentés et des boues - Partie 2 : essai en bâchée

unique avec un rapport liquide-solide de 10 l/kg et une granularité inférieure à 4 mm (sans ou

avec réduction de la granularité).

NF EN 15169. Mai 2007. Caractérisation des déchets - Détermination de la perte au feu des

déchets, des boues et des sédiments.

NF EN 15933. Mai 2005. Qualité du sol : Détermination du pH.

NF EN 1744-1+A1. Février 2014 Essais visant à déterminer les propriétés chimiques des

granulats - Partie 1 : analyse chimique.

NF EN ISO 18757. Juin 2006. Céramiques techniques - Détermination de la surface spécifique

(aire massique) des poudres céramiques par adsorption de gaz à l'aide de la méthode BET.

NF ISO 10694. Juin 1995. Qualité du sol - Dosage du carbone organique et du carbone total

après combustion sèche (analyse élémentaire).

NF ISO 13320-1. Septembre 2000. Analyse granulométrique. Méthodes par diffraction laser.

Partie 1 : principes généraux.

NF ISO 14235. Septembre 1998. Qualité du sol. Dosage du carbone organique par oxydation

sulfochromique.

NF P94-050. Octobre 1991. Sol : reconnaissance et essais – Détermination de la teneur en eau

pondérale des sols – méthode par étuvage.

Page 226: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

225

NF P94-051. Mars 1993. Sol : reconnaissance et essais – Détermination des limites

d’Atterberg– limite de liquidité à la coupelle – limite de plasticité au rouleau.

NF P94-054. Octobre 1991. Sols : reconnaissance et essais – Détermination de la masse

volumique des particules solides des sols.

NF P94-055. Décembre 1993. Sols : reconnaissance et essais - Détermination de la teneur

pondérale en matières organiques d'un sol - Méthode chimique.

NF P94-068. Novembre 1993. Sol : reconnaissance et essais – mesure de la quantité et de

l’activité de la fraction argileuse – détermination de la valeur au bleu de méthylène d’un sol par

l’essai à la tâche.

NF P94-071-1. Août 1994. Sols : reconnaissance et essais - Essai de cisaillement rectiligne à la

boîte - Partie 1 : cisaillement direct.

NF P94-078. Décembre 1992. Indice CBR après immersion, indice CBR immédiat, indice

portant immédiat, mesure sur échantillon compacté dans le moule CBR.

NF P94-093. Décembre 1993. Détermination des caractéristiques de compactage d’un sol :

essai Proctor normal, essai Proctor modifié.

XP CEN/TS 15937. Juin 2013. Boues, biodéchets traités et sols - Détermination de la

conductivité électrique spécifique.

XP P94-090-1. Décembre 1997. Sols : reconnaissance et essais - Essai œdométrique - Partie 1:

essai de compressibilité sur matériaux fins quasi saturés avec chargement par paliers.

XP P94-047. Décembre 1998. Sol : reconnaissance et essais –Détermination de la teneur

pondérale des matières organiques des sols - Méthode par calcination.

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226

ANNEXES

Annexe 1 : Classification des sols et des mélanges sol-agrégat [94]

Classification

générale

Matériaux ( ≤ 35 % de passant au tamis de

75 µm)

Matériaux (> 35 % de

passant au tamis de

75 µm)

Catégorie A-1

A-3

A-2

A-4 A-5 A-6

A-7

Sous catégorie A-1-

a

A-1-

b

A-

2-4

A-

2-5

A-

2-6

A-

2-7

A-7-

5,

A-7-

6

Analyse

granulométrique:

passant (%)

2 mm (No.10) 50

max

425 µm ( No.40) 30

max

50

max

51

min

75 µm (No. 200) 15

max

25

max

10

max

35

max

35

max

35

max

35

max

36

min

36

min

36

min

36

min

Caractéristiques du

passant à 425 µm

Limite de liquidité 40

max

41

min

40

max

41

min

40

max

41

min

40

max

41

min

Indice de plasticité 6 max 10

max

10

max

11

min

11

min

10

max

10

max

11

min

11

min

Type de

constituant

important du

matériau

Fragments

de pierre,

gravier et

sable

Sable

fin

Gravier ou sable

limoneux ou argileux

sols

limoneux

Sols

argileux

Notation générale

en tant que

fondation

Excellent à bien Passable à pauvre

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227

Annexe 2 : Tableau de classification des matériaux selon le système de classification USCS [96]

Critères d'attribution de symboles de groupe et de noms de groupes à l'aide de tests de

laboratoire

Classification des sols

Symbole

du groupe

Nom de

groupe

SOLS GROSSISÉS

Plus de 50 % retenus sur

le No.200 Sieve

Gravels

Plus de 50 % de la

fraction grossière

retenues sur le tamis

No.4 ( 4.76 mm)

Gravier

propre

Moins de 5 %

de fines

Cu ≥ 4 et 1 ≤ Cc ≤ 3 GW Gravier

bien calibré

Cu < 4 et/ou Cc < 1 or Cc

> 3 GP

Gravier mal

classé

Gravier avec

poussière

Plus de 12 %

de fines

Sols classés comme as

ML (limon peu

plastique) ou MH

( limon fortement

plastique)

GM gravier

limoneux

Sols classés comme

CL( Argile peu

plastique) ou CH ( argile

fortement organique)

GC Gravier

argileux

Sables

50 % ou plus de la

fraction grossière

passe à travers le

tamis No.4 (

4.76 mm)

Sables

propres

Moins de 5 %

de fines

Cu ≥ 6 and 1 ≤ Cc ≤ 3 SW Sable bien

calibré

Cu < 6 et /ou Cc < 1 or

Cc > 3 SP

Sable mal

calibré

Sables avec

fines

Plus de 12 %

de fines

Sols fins classé comme

ML (limon peu

plastique) ou MH

( limon fortement

plastique)

SM Sable

limoneux

Sols fins classés comme

CL ( argile peu

plastique) ou CH

( Argile fortement

plastique)

SC Sable

argileux

SOLS À GRAINS FINS

50 % ou plus de la

fraction grossière passe

à travers le tamis no.

200 (75 µm)

Limon et argile

Limite de liquidité <

50 %

Inorganique

IP > 7 et en dessus de la

ligne "A" CL

Peu

Argileux

IP < 4 et en dessous de la

ligne "A" ML Limon

Organique

Limite liquide-séchée à

l’étuve <0.75 OL

Argile

organique

Limite de liquide - non

séchée OL

Limon

organique

Limon et argile

Limite de liquidité ≥

50 %

Inorganique

IP en dessus de la ligne

"A" CH

Fortement

Argileux

IP en dessous de la ligne

"A" MH

Limon

élastique

Organique

Limite liquide-séchée à

l’étuve < 0.75 OH

Argile

organique

Limite de liquide - non

séchée OH

Limon

organique

SOLS TRÈS ORGANIQUES PT Tourbe

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228

COMMUNICATIONS ET PUBLICATIONS

Communications dans des congrès nationaux et internationaux avec comités de sélection et actes

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Caractérisation des Matières Organiques dans le sédiment de

dragage par méthodes thermiques, XIVème journées nationales génie côtier- génie civil,

Toulon, France, Du 29 juin au 1er juillet 2016, pp 7

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Caractérisation des Matières Organiques dans le sédiment de

dragage : impacts sur les propriétés de l’eau et de l’environnement, 4 ème Colloque International

Terre & Eau 2016, Annaba, Algérie, 16, 17 & 18 Mai 2016, pp 4

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Influence des matières organiques sur les propriétés physiques

des sédiments de dragage, 34èmes Rencontres Universitaires du Génie Civil, RUGC 2016,

Université de Liège, Belgique, 25 au 27 mai 2016, pp 7

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Impacts of organic matter on physical properties of dredged

sediments: Comparison of organic matter characterization methods. , 5th International

Symposium on Sediment Management (I2SM 2016), Montréal, CANADA, 10 au 13 Juillet

2016, pp 6

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Caractérisation des Matières Organiques dans les sédiments de

dragage par méthodes thermiques et chimiques, 35èmes Rencontres de l’AUGC, Nantes,

France, 21 au 24 mai 2017, pp 6

F. HAMOUCHE , R. ZENTAR, Effect of humic substances on few Physical Properties of

Dredged Marine Sediment in the context of beneficial use in civil engineering sector , XIV th

International Symposium on Environment, Catalysis and Process Engineering , Douai, France,

Du 5 au 7 décembre 2017, pp 2

R. ZENTAR, F. HAMOUCHE , Effect of organic matter on the Atterberg limits of dredged

marine sediment, XIV th International Symposium on Environment, Catalysis and Process

Engineering, Douai, France, 5 au 7 décembre 2017, pp 2

F. HAMOUCHE , R. ZENTAR, Effect of organic matter on the compressibility parameters of

dredged marine sediment in the context of beneficial use in civil engineering sector,

WasteEng2018 Conference, Prague, République tchèque, Prague - Czech Republic, July 2-5,

2018.

F. HAMOUCHE, R. ZENTAR, Effect of organic matter on the relationship between the

compression index and the atterberg limits (liquid limit and plastic limit) of dredged marine

sediment, 6th International Symposium on Sediment Management (I2SM 2018), Chiapas,

Mexico 2018, San Cristóbal de Las Casas, Mexique, Du 19 au 23 juin 2018.

R. ZENTAR, F. HAMOUCHE , Effect of organic matter on the compressibility parameters of

dredged marine sediment in the context of beneficial use in civil engineering sector, 6th

International Symposium on Sediment Management (I2SM 2018), Chiapas, Mexico 2018 , San

Cristóbal de Las Casas, Mexique, Du 19 au 23 juin 2018.

Publication d’articles dans revues avec comité de lecture

F. Hamouche et R. Zentar, « Effects of Organic Matter on Physical Properties of Dredged

Marine Sediments », Waste Biomass Valor, p. 1‑13, juin 2018.

F. Hamouche et R. Zentar, « Effects of Organic Matter on Mechanical Properties of Dredged

Sediments for Beneficial Use in Road Construction », Environmental Technology, 2018.

F. Hamouche et R. Zentar, The relationship between organic matter content and the immediate

bearing index of dredged sediments. Revista internacional de contaminacion ambiental, 2018,

vol. 34, p. 323-326.

Page 230: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

229

Page 231: Fawzi Hamouche To cite this version - Accueil - TEL

230

RÉSUMÉ

En France, le secteur de la construction routière est le plus grand consommateur de

matériaux granulaires, avec une consommation annuelle d'environ 200 millions de tonnes. Avec

la pénurie de matériaux standards, la valorisation des sédiments dragués pour la construction

routière pourrait constituer une solution intéressante.

Les sédiments dragués se composent généralement d’une phase minérale, une phase

organique (sous diverses formes) et une phase liquide (eau). La présence des Matières

Organiques (MO) dans les sédiments, même en petites quantités, affecte leurs propriétés

physiques et mécaniques.

L'objectif principal de cette thèse est de proposer une méthode simple de caractérisation

des matériaux organiques adaptée au domaine routier et d'étudier les effets de la teneur en MO

sur les propriétés physiques et mécaniques des sédiments dragués. Pour y parvenir, une

méthodologie spécifique pour reconstituer des mélanges avec différentes quantités de MO est

proposée et une évaluation est faite des essais existants pour la caractérisation des MO.

L'investigation des effets de la teneur en MO sur les paramètres physiques et mécaniques

(considérés comme des paramètres clés dans le domaine de la construction routière) montre que

même pour des teneurs en MO supérieures aux limites imposées dans les guides d’utilisation

des matériaux standards, les sédiments restent compatibles avec la valorisation dans la

technique routière.

ABSTRACT

In France, the road construction sector is the greatest consumer of granular materials, with

a yearly consumption of about 200 million tons. With the shortage of standard materials, the

valorization of dredged sediments for road construction could constitute an interesting solution.

Dredged sediments generally consist of a mineral phase, an organic phase (in various forms)

and a liquid phase (water). The presence of Organic Matter (OM) in sediments, even in small

amounts, affects their engineering properties.

The main objective of this study is to propose a simple method of characterization of

organic materials adapted to the road construction and to study the effects of OM content on

the physical and mechanical properties of dredged sediments. To this end, a specific

methodology for reconstituting mixtures with different amounts of OM is proposed and an

evaluation is made of existing tests for OM characterization.

The investigation of the effects of OM content on physical and mechanical parameters

(considered as key parameters in the field of road construction) shows that even for OM

contents greater than the limits imposed in the guidelines for the use of standards materials, the

dredged sediments remain compatible with the valuation in the road construction technique.