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Acide Acrylique Vert : Arkema proche du stade commercial Spiruline : l'Eure-et-Loir se lance Reportage : Valagro, une plateforme R&D diversifiée Dossier : Peinture - le biosourcé s'invite dans les formules
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7 SEPTEMBRE 2011 N°
ACIDE ACRYLIQUE VERT
Arkema proche du stade commercial
REPORTAGE
Valagro, une plateforme R&D diversifiée
SpirulineL’Eure-et-Loir
se lance
Le biosourcé s’invitedans les formules
DossierPEINTURES
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3FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
Éditorial
3
Industrialisation Qui va régler l’addition ?
Sylvie LatieuleRédactrice en [email protected]
n saura bientôt si une nouvelle vague de démonstrateurs ou plateformes
industrielles de production de produits biosourcés va déferler sur le territoire
français dans un horizon de 5 à 7 ans. L’Ademe boucle le 15 septembre son
appel à manifestation d’intérêt (AMI), lancé en avril, portant sur les produits
biosourcés. Sous cette sémantique se cachent trois types de produits pour
lesquels les pouvoirs publics souhaitent voir des débouchés industriels : les intermédiaires
chimiques qui sont souvent des me toode produits d’origine pétrolière (par exemple de l’acide
succinique, l’acide adipique ou l’épichlorhydrine), les matériaux de type bioplastiques ou biocom-
posites et les produits fonctionnalisés destinés à des usages spécifiques. C’est surtout dans cette
dernière catégorie que l’on mise sur de l’innovation en rupture avec l’élaboration de molécules
dotées de nouvelles fonctionnalités, valorisant les caractéristiques propres des matières premières
végétales, comme leur forte teneur en oxygène. Beaucoup d’acteurs se demandent aujourd’hui où
se positionner – me too ou innovation en rupture - pour rencontrer le plus de succès. L’Ademe ne
tranchera pas. Tous les projets seront éligibles, pour peu qu’ils entrent dans le cahier des charges.
Les projets seront jugés sur leurs aspects collaboratifs, ainsi que sur leurs bénéfices économiques,
sociaux et sociétaux, technologiques ou environnementaux.
Pour l’heure, c’est encore le black out sur les candidats à cet AMI ou sur le
nombre de lauréats qui percevront des aides. Pour commencer, les postu-
lants ont joué la discrétion. Quant à l’Ademe, elle ne pourra s’exprimer que
lorsqu’elle aura instruit tous les dossiers et que ses conclusions auront été
validées par le Commissariat à l’Investissement. Peut-être en début d’année
prochaine.
Alors que le programme des investissements d’avenir, avec ses 35 milliards
d’euros de dotation, subventionne massivement des projets de recherche et d’enseignement supé-
rieur, l’Ademe a vocation à aider des projets plus proches de l’industrialisation. L’Agence distribuera
3 milliards d’euros à partager entre des projets sur les produits biosourcés, les énergies renouvela-
bles, les réseaux électriques intelligents, l’économie circulaire et le véhicule du futur. Du coup, cela
fait beaucoup de lauréats qui percevront tantôt des subventions, tantôt des avances remboursa-
bles. Impossible de savoir ce qu’il restera in finedans l’escarcelle des projets élus.
Pendant ce temps, les États-Unis continuent d’arroser le secteur de leurs billets verts. Et le Canada
passe à son tour à l’offensive. BioAmber s’est vu gratifié d’une aide de 35 M$ pour installer sa
première unité commerciale d’acide succinique sur le site de Sarnia dans l’Ontario. En France,
BioMéthodes, lauréat du prix ChemStart’up, est invité à installer un pilote à Lacq, moyennant un
chèque de 200 000 euros. C’est déjà une belle somme. Mais pour rester dans la course, il faudra
bien que les financeurs publics et privés se décident à changer d’échelle.
O
L’Ademe a vocationà aider des sujetsplus proches de l’industrialisation.
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4 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
Sommaire N°07 - Septembre 2011
DossierPEINTURES Le biosourcé s’invite dans les formules
RepèresACIDE ACRYLIQUE VERTArkema proche du stadeindustriel
LIN TECHNIQUEComment sécuriser les approvisionnements ?
PRIX CHEMSTART’UPBiométhodes, lauréat 2011
DISTRIBUTIONSensibiliser à la chimie duvégétal
14 ACTUALITÉSGlobalBioenergiesengage un partenariatavec Synthos
Dow et Mitsui partenaires auBrésil
POET reçoit 105 M$ dugouvernement américain
Süd-Chemie en phase dedémonstration
Recherche & Développement Focus
08
06 28
24 37
Tiré par la demandemarketing, le secteurs’intéresse de plus enplus aux agrores-sources et aux pro-duits dits « naturels ».Les premières pein-tures « vertes » arri-vent sur le marchégrand public.Pourtant, les peintures100% agrosourcéesne devraient pas voirle jour avant quelquesannées.
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SPIRULINEL’Eure-et-Loir se lance
PRODUITSVegetan FL Creation masquel’odeur des autobronzants
41Carnet /Agenda
NominationsFormations/Manifestations
42 IndexListe des sociétés
REPORTAGEValagro, une plateforme R&Ddiversifiée
MATÉRIAUXBiomatpro associe CNRS etInra
VerteVitrine
Photo de couverture: AkzoNobel
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© Global Bioenergies
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6 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
■ Ramasser les crottes de chien ? Ungeste écolo ! Pet Pick-Ups commercialise« le premier sac pour déjection caninebiodégradable ». Ces sacs sont fabriquésavec un film de Bio-Flex F 1130, un PLA deFKuR. Charles Armistead, p-dg deManchester Packaging Company qui afourni le film imprimé a souligné : « Leprocessus de conversion simple sur noslignes de PEbd avec une bonneimprimabilité ont été les facteurs décisifs
dans le choix des matériaux de FKuR ».Le fabricantdu bioplastiqueprécise par ailleurs quele Bio-Flex F 1130possède une résistance à l’eausupérieure auxformationsbasées sur l’amidon.
Du pot de yaourt au taille-crayons en passant par le canapé,les produits biosourcés s’invitent dans les objets de notre quotidien.
Vitrine
■ Le Scube est un nouveau véhicule tri-porté électrique, conçu notamment pourle transport de sacs de golf. Proposé par legroupe Dehondt, il possède unecarrosserie en composite où le renfort estassuré par du Nattex, un roving en fibres
continues de lin, mis en oeuvre par unprocédé breveté du groupe. Il est capablede transporter une personne et offre unecapacité de chargement de 110 kg. Ilpossède une autonomie de plus de 40 kmà 23 km/h de moyenne.
Exit la golfette
Un sac pour déjection canineen biorésine
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■ Danone est passé au bioplastique PLAIngeo pour les pots de ses yaourtsActivia en Allemagne. Cet emballage est
le résultat d’uneétroitecollaborationentre Danone etNatureWorks,producteurd’Ingeo. Cettesubstitution vapermettred’améliorerl’empreinte carbonede ce produit de 25 %
et de réduire de 43 %l’utilisation de ressources fossiles pource type d’emballage, selon une analysedu cycle de vie (ACV) menée par l’Institutpour l’énergie et la rechercheenvironnementale d’Heidelberg (IFEU).
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Du bioplastique dansle yaourt
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7FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
Z O O MDu lin pour s’isoler
Natur’lin, société picarde, membre duPôle de compétitivité IAR, propose un iso-lant biosourcé à base de co-produits delin. Natur’lin Isolant, outre sa conceptionnaturelle, impose des qualités et des per-formances largement égales aux produits
sur le marché. Ilpermet de réaliserà la fois l’isolationthermique et pho-nique de la mai-son.
Information sélectionnée par le sitewww.agrobiobase.com
■ Un corps biodégradable et une lamerecyclable, c’est ainsi que Qosmedix définit cesdeux nouveaux taille-crayons de maquillage.Ces deux modèles avec des trous de 8 mm et12 mm de large, sont composés de PLA à basede maïs et d’acier pour la lame. De plus, unbâtonnet de nettoyage en polystyrènerecyclable est inclus dans ces taille-crayons. Ces
deux produits viennent compléter la gamme de produits eQo-friendly du fournisseur desindustries de la cosmétique, des soins de la peau, du spa, etc.
■ Acheter un canapé plus écologique,c’est aujourd’hui possible. La société Ô Nature propose surInternet une large gamme de produits.Ils se caractérisent par une structure enbois et rotin, dont la décoration estapportée par un tissage de fibres dejacinthe d’eau. Les coussins sontconfectionnés en mousse polyuréthaneArcadia à base de polyols d’originevégétale. Ils sont recouverts d’un tissuen coton bio et chanvre.
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■ Eco2Garden est la première ligne de gazon synthétique écologique de la sociétéSommer Needlepunch. Réalisé à 100 % en PLA, ce produit offre une réductionsignificative des émissions de gaz à effet de serre avec - 60 % de CO2 dégagé et - 50 %d’énergie consommée. Ce gazon a été conçu pour équiper les terrasses, balcons,vérandas, jardins d’hiver … Il est conditionné en rouleau. Sa pose peut être réalisée avec du ruban adhésif double-face.
Le taille-crayons passe au vert
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© Sommer Needlepunch
Premier gazon synthétique d’origine naturelle
Entrez dans l’ère dumobilier écologique
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■ Critiqué pour la mauvaise empreinte environnementale de
ses capsules de café, le groupeNespresso va devoir faire face à laconcurrence de capsules à 100 %d’origine végétale (et 20 % moinschères) de la société Ethical CoffeeCompany (ECC). L’entreprise tarbaiseVégéplast, spécialisée dans la mise aupoint de bioplastique à partird’amidon de maïs, a été retenue pourfabriquer ces capsules qui sontcommercialisées depuis le mois demai par le groupe Casino (Casino,Monoprix, Leaderprice). À noter queces capsules végétales sontcompatibles avec les machines à caféNespresso.
Végéplast concurrence Nespresso
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Le portefeuille de produits biosourcés d’Arkema pourrait s’agrandiravec le démarrage en 2015 d’une unité de production d’acideacrylique d’origine végétale. Mais cet acide sera-t-il proposé dans desgrades partiellement ou totalement biosourcés ? L’étape de pilotage etl’analyse du marché permettront de trancher, selon Marie-PierreChevalier en charge de la BU Acryliques.
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RRepères[ENTRETIEN]
FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
ACIDE ACRYLIQUE VERT
Le BU Acryliques d’Arkema développe
un projet de chimie du végétal. En quoi
consiste-t-il ?
Arkema est l’un des premiers producteursmondiaux d’acide acrylique. Nous avonsréalisé l’an passé une acquisition impor-tante auprès de Dow Chemical. Elle a étéaccompagnée de plusieurs plans d’investis-sements, aux Etats-Unis et en France sur lesite de Carling. Aujourd’hui, cet acide acry-lique est produit à partir de matièrepremière pétrolière. L’objectif est d’arriverà développer parallèlement une filièrevégétale.
À quand remonte ce projet de filière
végétale ?
Les toutes premières réflexions sont anté-rieures à la création d’Arkema, en 2004.Dans le cadre de notre recherche « bluesky » visant à promouvoir une chimiecompétitive et durable, nous avons étéamenés à nous interroger sur nos matièrespremières. Il est apparu que pour réduirenotre empreinte environnementale etdiversifier nos approvisionnements, lesmatières renouvelables pouvaient présen-ter un certain intérêt. Nos équipes de cher-cheurs ont alors trouvé une bonneadéquation entre le glycérol et nos activitésacryliques. Ce produit présente l’avantaged’être accessible en quantité suffisante àl’échelle mondiale. Dans les pays euro-péens, il est un co-produit du biodiesel.
Dans les pays asiatiques, il est un dérivé del’huile de palme. Cette accessibilité de lamatière première est une condition indis-pensable pour envisager de développerune filière stable et durable.
Où en est aujourd’hui ce projet ?
Nous avons achevé l’étape de recherchequi nous a permis de comprendre la chimiequi se cache derrière la production d’acideacrylique à partir du glycérol, puis de déve-lopper le procédé. Nous avons réalisé enlaboratoire nos premières fabrications pourpermettre à nos clients de tester cettenouvelle matière première dans la synthèsede leurs propres produits. A ce jour, notreacide acrylique a été testé par nos clientssur 80% de leurs applications. Les résul-tats ont montré qu’il n’y avait pas de diffé-rence avec un acide acrylique d’originefossile. Nous avons ensuite construit unpilote qui est actuellement en service sur lesite de Carling. Il nous permet d’optimiserle procédé, de préparer son industrialisationet de valider l’économie de cette nouvellefilière. Pour ce qui concerne l’industrialisation etla commercialisation future des produitsissus de cette filière, deux options se profi-lent : la première conduisant à un acideacrylique 100% biosourcé et la seconde,conduisant à un schéma de production oùde l’acide acrylique d’origine pétrolière etbiosourcée se rejoignent pour produire un
acide acrylique partiellement biosourcé,dans un pourcentage qui reste à définir.Nous étudions actuellement l’économiecomparée de ces deux voies et nousessayons d’analyser les besoins de nosclients. Pour l’heure, ils ont du mal à seprononcer en faveur d’un produit partielle-ment ou totalement biosourcé.
Comment valoriser commercialement
un produit qui ne serait que partielle-
ment biosourcé ?
Nous pensons que l’exemple de l’électricitéverte* pourrait être extrapolé à travers lacréation d’un « certificat » vert pour lesproduits partiellement biosourcés. Si l’inté-rêt de nos grands clients se confirme pource type de produits, nous sommes prêts àengager avec eux des discussions auprèsdes autorités européennes, pour la mise enplace d’un tel concept.
À quand la construction d’une première
unité industrielle ?
Justement, l’unité pilote est aussi là pournous permettre de réaliser un dimension-nement de la première unité industrielle.Malgré des similitudes entre les deuxfilières, il subsiste des différences quidoivent être étudiées. Certaines caracté-ristiques propres à la filière « glycérol »pourraient notamment se révéler gênanteset nécessiter des étapes de purificationsupplémentaires à prendre en compte dans
Arkema proche du stade industriel
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9FormuleVerte - N°7 - Septembre 2011
le dimensionnement. Aussi, nous envisa-geons un démarrage de notre premièreunité industrielle à partir de 2015.
Où sera-t-elle construite ?
En théorie, on pourrait construire des usinespartout dans le monde, à partir du momentoù il y a du glycérol disponible. Mais il estassez probable que la première usined’acide acrylique biosourcée sera construiteen Europe, car c’est dans les pays euro-péens que la demande pour ce type deproduit est la plus forte.
Jusqu’où pourriez-vous aller dans la pro-
duction d’acide acrylique vert ?
Cela dépendra de la réponse du marché etdes coûts des matières premières. La difficultéque nous rencontrons actuellement est quecertains clients considèrent qu’en tant quesous-produit du biodiesel, le glycérol ne vautrien. En conséquence, ils en attendent desréductions de prix. C’est un raccourci un peurapide car le glycérol, qu’il provienne de lafilière huile de palme et oléochimie ou biodie-sel, a bien une valeur. De toute façon, notrebut n’est pas de convertir toutes les unitésd’acide acrylique d’Arkema dans le monde. Lavoie biosourcée est une voie complémentairedestinée à donner une sécurité à l’ensemblede la filière par sa capacité à utiliser desmatières premières d’origine plus diverses,tout en étant fondée sur des ressourcesrenouvelables. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE
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*Dans ce domaine de l’électricité, il existe uncertain nombre de labels qui permettent degarantir que dans l’électricité que l’on achète, il y aune part définie d’électricité produite dans un plusgrand respect de l’environnement, notamment àpartir de ressources renouvelables.
L’industrie du papier utilise de nombreuxproduits chimiques dont les estersacryliques.
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10 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères[ENTRETIEN]
La fibre de lin suscite un intérêt crois-
sant dans le renfort de matériaux
composites. Mais est-ce que cette fibre
saura répondre aux exigences
techniques de donneurs d’ordre aussi
exigeants que l’automobile ou
l’aéronautique ?
La fibre de lin est de nature exceptionnelle.Elle résulte de 10 000 ans de sélections quiont permis de l’adapter à des applicationstextiles. Aujourd’hui, nous pensons qu’ellepeut avoir d’autres débouchés et noustravaillons à la définition d’un lin tech-nique qui pourrait être exclusivement dédiéaux composites. Cela va passer dans unpremier temps par la sélection de variétés,parmi toutes celles qui sont connues. Dèsseptembre ou octobre 2011, nous envisa-geons de déposer notre première variétécomposite. Dans un deuxième temps, desvariétés nouvelles pourraient être élaboréesà partir de nouveaux croisements. Parallè-lement, nous travaillons à l’organisationd’une véritable filière fédérant des semen-ciers, des producteurs des transformateurs,des logisticiens, des industriels et descentres de recherche, à travers le réseauFimalin. Ensemble nous avons élaboréune charte du lin technique pour rassurerles industriels dans leurs développements.
Que contient cette charte ?
Cette charte prévoit une traçabilité globalede la production, une normalisation etgarantit une sécurité des approvisionne-ments en qualité et en quantité. La chartreprévoit ainsi l’utilisation de semences spéci-fiques. Elle stipule le respect des pratiquesculturales, à travers une mesure précise
Responsable de la recherche et de l’innovation pour lacoopérative Terre de Lin, et membre du réseauFimalin, Jean-Paul Trouvé témoigne de la volonté desagriculteurs normands de s’engager dans une filière dulin technique.
LIN TECHNIQUE
Comment sécuriser les approvisionnements ?
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a compté jusqu’à 300 000 ha d’exploita-tions. Ce lin est ensuite traité au niveau de5 sites pour la coopératives Terre de Lin(mais il existe une trentaine de teillages enFrance), dotées d’installations industriellesqui permettent d’isoler la fibre à partir dela paille. Pour le moment, la demande enfibres de lin composite reste très faible.Mais en décembre prochain, nous contrac-tualiserons nos premiers approvisionne-ments pour réaliser des stocks. À un horizonde 2 à 3 ans, si les industriels nous ledemandent nous pouvons nous organiserpour produire 10 000 t/an de fibres de lincomposite, à comparer à une production delin textile de 120 à 150 000 t/an.
Pourrez-vous traiter la fibre de lin tech-
nique dans les mêmes unités que la
fibre textile ?
Le procédé de transformation du lin estsimple. Des agriculteurs nous fournissentdes balles rondes de paille de lin qui a subiau préalable une opération de rouissage. Unpassage dans des broyeurs permet de casserle bois qui occupe le centre de la tige etdégage les faisceaux de fibres. Ensuite, unpassage en teilleuse retire le bois et lespoussières et libère les faisceaux. Pour finir,le peignage divise les faisceaux. Aujourd’huil’opération de teillage est très agressive etpeut entraîner des pertes de qualité auniveau de la fibre. Nous travaillons sur denouveaux procédés qui permettraientd’améliorer cette étape. Des améliorationssont également à attendre sur le peignage.Conformément à la charte, tous les lotsdevront être qualifiés. Chez Terre de Linnous disposons déjà d’un laboratoire decontrôle et d’application. Nous envisageonsd’investir dans des équipements supplé-mentaires spécifiques au lin technique. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE
des intrants. Le lin présente l’avantaged’être une plante naturellement écologiquequi ne consomme que peu d’intrants. Il doitaussi être produit sans génération dedéchets. Tous les co-produits devront êtreutilisés y compris les poussières. Pour ce quiest de la garantie de volumes, nousprévoyons une contractualisation de laculture sur la base d’approvisionnementspluriannuels. C’est une chose que nousavons déjà mise en place dans le domainedu lin textile et il n’y a pas de raison quecela change avec le lin technique.
Néanmoins y a-t-il suffisamment de
surfaces agricoles et d’exploitants pour
envisager une application industrielle
du lin à grande échelle ?
La Normandie est la première région fran-çaise pour la production de fibres de lin,avec une spécialité dans les fibres longues.De Cherbourg à Strasbourg, on compteenviron 6000 exploitations agricoles quicouvrent 60 000 ha. Dans le passé, la France
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12 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères[ENTRETIEN]
En quoi consiste ce procédé de
bioraffinage Optalysis ?
Le procédé de Biométhodes consiste à sépa-rer de façon optimale les trois composantsdu bois ou des pailles que sont la lignine,l’hémicellulose et la cellulose pour permet-tre ensuite une valorisation de ces troisfractions, notamment à travers la produc-tion d’un grand nombre de moléculeschimiques. La quasi-totalité des procédés detraitement de la biomasse lignocellulo-sique ont été développés dans la perspec-tive de produire des biocarburants. Ils ontensuite été adaptés à la production demolécules chimiques. Notre procédé visedepuis le début à récupérer toutes les frac-tions de la biomasse lignocellulosique enconservant les structures chimiques natives.
Techniquement, qu’est-ce qui distingue
votre procédé des procédés existants ?
La plupart des procédés utilisés par les pape-tiers ou les énergéticiens conjuguent pres-sion, haute température et vapeur pourbriser la rigidité des fibres végétales, alors
que les technologies purement enzyma-tiques n’ont pas encore fait leurs preuves.Dans notre procédé, nous travaillons dansdes conditions douces, à 50 °C, en présenced’acide phosphorique, alors que les autresprocédés utilisent plus communément del’ammoniac, de l’acide sulfurique ou d’autresproduits agressifs. Notre traitement permetde fondre les constituants de la biomasselignocellulosique qui sont ensuite séparés etrécupérés sous forme de gels. Dans cettepremière étape de prétraitement, la celluloseest notamment récupérée sous formeamorphe et non pas sous forme cristalline,comme dans les procédés classiques. Laseconde étape du procédé consiste en unehydrolyse enzymatique pour obtenir desmolécules organiques. L’avantage d’utiliserde l’acide phosphorique dans la phase deprétraitement est que la présence de tracesde phosphates n’a pas d’action inhibitrice surl’hydrolyse enzymatique ou sur les micro-organismes qui seront utilisés pour laproduction de biocarburants ou de produitschimiques. Au contraire, ces traces peuvent
La société a été retenue parmi 7 candidats pourrecevoir le prix ChemStart’up 2011, doté d’une aide de200 000 euros. Elle devrait consacrer ces fonds à laconstruction à Lacq (64) d’un pilote de sa technologieOptalysis. Gilles Amsallem, p-dg, discute avec despartenaires industriels pour concrétiser ce projet.
PRIX CHEMSTART’UP
Biométhodes, lauréat 2011jouer un rôle de « booster biologique ». Grâceà la conjonction de ces deux étapes - prétrai-tement et hydrolyse enzymatique -, notreprocédé est beaucoup plus efficace, plusperformant et beaucoup plus économiqueque tous les procédés existants.
Avez-vous encore des verrous
technologiques à lever ?
La force de ce procédé est que tout le travailscientifique est achevé. Nous avons déjàtesté en laboratoire puis à grande échellel’étape de prétraitement en partenariatavec l’Institut Fraunhofer de Karlsruhe enAllemagne. Le travail scientifique sur lesenzymes est aussi bouclé et nous réali-sons actuellement des lots de productionpré-industrielle de ces types d’enzymes.Grâce à un financement de 12,5 M$ quenous avons obtenu aux États-Unis, nousentrons dans une phase d’industrialisa-tion effective de notre procédé. Nos travauxsont donc plus bien plus avancés que ceuxde la plupart des entreprises du secteurqui sont encore dans la phase de recherchetrès amont sur des micro-organismes géné-tiquement modifiés. Le parti pris de Biomé-thodes a toujours été de confier les travauxde recherche aux universitaires et de seconsacrer au développement industriel.
Est-ce ce même procédé qui va faire
l’objet d’un démonstrateur en Virginie ?
En Virginie, nous développons une bioraffine-rie pour la production de biocarburants et delignine. En France, notre projet vise à installerune bioraffinerie d’intermédiaires chimiques,qui pourraient entrer dans la compositionde différents composés, comme des plas-tiques, des polyuréthanes, des nylons, ou desrésines pour colles et peintures. Ce projetnécessite un partenariat industriel et noussommes actuellement en discussion avec desgroupes français et étrangers. Nous espéronsles faire aboutir avant la fin 2011. Le pilotenécessitera ensuite une année de constructionet deux ans de tests, avant d’envisager laconstruction d’une unité industrielle. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE
DEUX ANS D’ASSOCIATION AVEC LE PRIX PIERRE POTIER
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13FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères[ENTRETIEN]
À quels niveaux les industriels peuvent-
ils intervenir dans la promotion de la
chimie du végétal ?
Il existe deux niveaux d’action pourpromouvoir la chimie du végétal. Toutd’abord, la synthèse de molécules commel’éthanol, la vanilline et l’acide succiniqueà partir de biomasse. Cependant, cettedémarche de développement de nouveauxproduits par la chimie du végétal va s’effec-tuer pour des raisons économiques et aurythme de la raréfaction des énergiesfossiles. D’autre part, la promotion de lachimie du végétal peut intervenir au niveaudes distributeurs de produits chimiquescar ils sont le maillon entre l’utilisateur etle producteur. Ils doivent pouvoir donnerdes réponses à des contraintes réglemen-taires, économiques ou même à la pressiondu consommateur en proposant auprèsde l’utilisateur final la substitution deproduits par d’autres synthétisés à partir debiomasse. Mais il faut faire bien attentionaux propositions car les produits chimiquesbiosourcés peuvent voir leur nocivité ouleur impact environnemental augmentercomme certains solvants ou dispersants.
Sur ce thème, quelles sont les actions
entreprises par Brenntag ?
Nous avons deux approches concernantles produits issus de la chimie verte (incluantdonc celle du végétal). Tout d’abord, uneapproche « marché » avec une gammeincluant des produits EcoCert ou Eco-Labelselon l’application : cosmétique, détergence,peintures, etc. Dans un deuxième temps,une approche orientée « produits », qui sontmarketés sur différents marchés. À ce jour,les ventes sont réalisées essentiellementavec l’industrie cosmétique et celle de la
détergence, qui proposent de plus en plus desproduits avec des formulations naturelles. Enrevanche, certains secteurs comme la phar-macie ne se sentent pas encore concernés parl’intégration de tels ingrédients dans leursproduits. C’est pour cette raison que nouseffectuons des actions de sensibilisation à lachimie du végétal. Nous faisons descampagnes de mailing et organisons desjournées où des responsables techniquesinterviennent. Je pense que Brenntag estl’un des distributeurs de produits chimiquesgénéralistes les plus en pointe sur la promo-tion de la chimie du végétal.
Yannick Billet, chef de marché chezBrenntag SA, fait part de son point de vuesur l’intérêt des produits issus du végétalsur le marché de la chimie et des actionsmenées pour la promouvoir.
DISTRIBUTION
Sensibiliser à la chimie du végétal
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Comment va évoluer l’intérêt pour les
produits issus de la chimie du végétal ?
Je pense que nous sommes à l’aube de lachimie du végétal. Le développement de cessecteurs tient avant tout à un problèmeéconomique. Il faut que les produitsbiosourcés soient compétitifs par rapport àceux issus du pétrole. Aujourd’hui, lesurcoût pour certains produits comme lesalcools gras est accepté à cause d’un diffé-rentiel de prix moins important. Le pétroledevenant rare, je pense que les alterna-tives issues de la chimie du végétaldevraient se multiplier. Par ailleurs, noussommes de plus en plus sollicités sur lesproduits issus de la chimie bio, c’est-à-direprovenant de l’agriculture biologique, parles industriels de la cosmétique et de l’agro-alimentaire. C’est notamment pour celaque Brenntag SA vient de créer une fonc-tion de chef de produit entièrement dédiéeà notre gamme d’origine naturelle. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR DINHILL ON
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14 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères [ACTUALITÉS]
Global Bioenergies va collaborer avec le Polonais Synthos pour produire dubutadiène issu de ressources renouvelables, et le laisse entrer dans son capital.
La jeune société GlobalBioenergies, spécialisée
dans les bioprocédés deconversion des sucres enhydrocarbures, franchit unenouvelle étape dans son déve-loppement. Peu de tempsaprès son entrée à la Bourse deParis, le 15 juin dernier, elle aentamé un nouveau partena-riat avec le Polonais Synthos,spécialisé dans la productionde caoutchouc synthétique.Les deux partenaires vontdévelopper un procédé deconversion de ressourcesrenouvelables en butadiène.Un marché porteur puisque lebutadiène est actuellementproduit « exclusivement àpartir de pétrole », selon GlobalBioenergies. Le groupe françaissera chargé de la fabricationdu butadiène à l’échelle labo-ratoire, tandis que Synthosgèrera l’industrialisation duprocédé. Dans le cadre du
partenariat, le groupe polonaisentrera à hauteur de 3,6 % aucapital de Global Bioenergies,ce qui représente un investis-sement de 1,4 million d’euros.La société française recevra enoutre un financement derecherche, des paiements àhauteur de plusieurs millionsd’euros pour financer le déve-loppement et des redevances.
Les deux groupes se réparti-ront les droits d’exploitationdu butadiène biologique pourla fabrication du caoutchouc.D’après Global Bioenergies,« environ 10 millions de tonnessont produites chaque année,dont deux tiers sont destinés àla fabrication du caoutchoucsynthétique ». La start-up française conser-vera les droits exclusifs sur lesautres applications du buta-
BUTADIÈNE
diène comme le nylon, le latex,les plastiques ABS et certainsautres polymères. « Le fait quenous conservions les droitsd’exploitation sur un marchéde 10 Mrds $ permettra uneimportante génération devaleurs pour nos action-naires », indique MarcDelcourt, p-dg de Global Bioe-nergies. Il souligne par ailleursque « ce programme butadièneest très similaire à celui quenous avons mené sur l’isobutène ». Jusqu’alors, la start-up fran-çaise, créée en 2008, étaitessentiellement spécialiséedans la production d’isobu-tène à partir de ressourcesrenouvelables. Ce partenariatlui permet d’ajouter une cordeà son arc et de cibler un autresecteur qui représenterait,selon elle, un marché mondialde 30 Mrds $ (21 Mrds €). ■
AUDREY FRÉEL
Global Bioenergies engage un partenariat avec Synthos
La recherche restehébergée dans des locauxdu Génopole d’Evry.
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coentreprise. Les deux groupessouhaitent construire lapremière unité commercialede butanediol (BDO) biosourcéen Europe. Localisée en Italie,cette unité possédera unecapacité approximative de18 000 tonnes par an etdevrait être opérationnelle fin2012. Elle sera implantée surun site existant de Novamontqui sera converti en site deproduction de BDO. Selon lestermes de l’accord, Novamontfournira le capital nécessaire à
la construction de cette unitéet utilisera le BDO produitpour la fabrication de ses plas-tiques biodégradables. Lasociété californienne conser-vera tout de même une optionpour une partie du BDO. Ellefournira de son côté l’ingénie-rie de base pour la mise enœuvre de son procédé deproduction de BDO ainsi quele transfert de technologie.Jusqu’à présent, Genomaticaproduisait du BDO à l’échellepilote. ■ A.F.
BUTANÉDIOL
Genomatica vient designer une lettre d’inten-
tion avec le spécialiste italiendes biopolymères et des plas-tiques biodégradables Nova-mont, visant à créer une
Genomatica passe à l’échelle industrielle
Unité de fermentationopérée par Genomatica.
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GENOMATICA SE LANCE DANSLE BIOBUTADIÈNE
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RRepères[ACTUALITÉS]
Weber, directeur de la divi-sion Future Business de BASF.« Notre objectif est de devenirle premier producteur àl’échelle commerciale sur lemarché avec une unité defermentation d’une capacitéde 25 000 tonnes sur le site dePurac, près de Barcelone, enEspagne », ajoute GerardHoetmer, p-dg de CSM. Cetteunité devrait ouvrir ses portesau plus tard en 2013. Les deuxgroupes annoncent déjà unedeuxième unité d’une capa-cité de 50 000 t/an. ■ A.F.
BASF et Purac, filiale dugroupe néerlandais
CSM, ont engagé des négocia-tions dans le but de créer unecoentreprise pour la produc-tion d’acide succiniquebiosourcé. Les deux groupescollaborent dans ce domainedepuis 2009 à travers uncontrat de recherche. Ilssouhaitent désormais passerà la vitesse supérieure. « Noussommes maintenant capablesde produire de larges volumesdisponibles pour des clientsexternes », confirme Thomas
...et BASF passe à l’échellecommerciale avec CSM
ACIDE SUCCINIQUE
BioAmber construit une unitéindustrielle en Ontario...
Vue du site chimique deSarnia dans l’Ontario.
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ment à un accord signé enfévrier. BioAmber envisageaussi de produire du 1,4 butanediol (BDO)biosourcé sur le site, utilisantune technologie exclusivelicenciée par DuPont. Àterme, la capacité de produc-tion de BDO pourrait attein-dre 23 000 t/an. Pour l’heure,le groupe américain neproduit que 3 000 t/and’acide biosuccinique, dansson installation française deBazincourt-Pomacle.Les autorités canadiennes ontapporté au projet 35 millions dedollars dans le cadre de lareconversion de ce site en uncluster de chimie durable. Enretour, il va contribuer à la créa-tion de 150 emplois pendant lesphases de construction, puis40 emplois à temps completaprès le démarrage. Des recru-tements supplémentaires sontattendus avec la constructionde l’unité de bio-BDO. ■ S.L.
Àtravers sa filiale Bluewa-ter Biochemicals, l’Améri-
cain BioAmber a choisi le sitecanadien de Sarnia en Onta-rio pour y implanter sapremière unité de productionnord-américaine d’acide bio-succinique. D’une capacitéinitiale de 17 000 t/an, ellesera opérationnelle en 2013.Par la suite, à l’horizon 2014,BioAmber pourrait doubler sacapacité à 35 000 t/an grâce àl’introduction dans le processde la dernière génération delevures de Cargill, conformé-
LEVURES
DSM rachète C5 Yeast
Le groupe néerlandaissouligne qu’il mène de frontdes recherches dans laconversion des sucres en C5et en C6. Rien qu’aux États-Unis, le marché des enzymeset levures pour les biocarbu-rants de deuxième généra-tion est annoncé à plus de unmilliard de dollars pour 2020.DSM collabore actuellementavec plusieurs sociétés dansle développement de carbu-rant de deuxième génération,avec plusieurs unités dedémonstration attenduespour 2014. ■ S.L.
Le groupe néerlandaisDSM envisage l’acquisi-
tion de la société C5 Yeast(Bergen op Zoom, Pays-Bas)auprès de Royal Cosum. DSMentend intégrer les technolo-gies de C5 Yeast avec ses acti-vités dans le domaine deslevures et des enzymes pourla production de biocarbu-rants de deuxième généra-tion. Par cette acquisition,DSM recupère notamment denouvelles enzymes brevetéespour la conversion de sucresen C5 en éthanol, en particulier l’arabinose.
Myriant lance une IPO à 125 M$■ Myriant, société spécialisée dans l’acide succinique, a lancé une
offre publique initiale (IPO) de 125 millions de dollars (86,1 M€)
d’après Chemical Week. Le nombre d’actions et les détails financiers
n’ont pas été communiqués.
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MÉTHIONINE
Arkema et CheilJedangchoisissent la Malaisie
RRepères [ACTUALITÉS]
cité de 80 000 tonnes par an,cette dernière devrait êtremise en service fin 2013.Arkema produira via la plate-forme de thiochimie duméthyl mercaptan qui pourraêtre utilisé comme matièrepremière par CheilJedangpour la production de la bio-méthionine. Une partie duméthyl mercaptan sera aussiutilisée pour produire dudisulfure de diméthyle(DMDS). Il disposera d’unecapacité de 50 000 t/an deDMDS et de mercaptans. ■ A.F.
Arkema et son partenairesud-coréen CheilJedang
ont choisi la Malaisie pour yconstruire leur plateforme dethiochimie et leur unité debio-méthionine. Elles serontimplantées sur le site deKerteh, dans l’état de Tereng-ganu. « Les infrastructures,utilités et matières premièresnécessaires y sont facilementaccessibles », précise le groupefrançais. « Le port de vrac dela ville et les ports de conte-neurs voisins de Kuantan et deKemaman permettront enoutre de faciliter les aspectslogistiques des productions »,ajoute-t-il. Annoncé en avrildernier, ce projet de400 millions d’euros repré-sente l’un des plus grandsinvestissements du chimistefrançais depuis ses débuts.Dans le cadre de ce projet,Arkema détiendra en grandepartie la plateforme de thio-chimie tandis que CheilJe-dang gérera l’unité debiométhionine. D’une capa-
La méthionine a desdébouchés en alimentationanimale.
Clariant s’allie à KitoZyme
■ Dans le cadre d’un récent partenariat « long-terme », Clariant
proposera dans sa gamme d’ingrédients pour les formulations
cosmétiques des biopolymères de Kitozyme. Proposés dès octobre
2011 sous les noms Vitipure, Zenvivo ou Velsan, ces produits sont des
dérivés de chitosane, chitine-glucane, deux polymères naturels
extraits de sources végétales et proposé dans des grades ultrapurs,
avec une traçabilité garantie.
Brésil : un centre technologique pour Cargill■ Cargill a aussi ouvert au Brésil
un centre technologique de
20 000 m2 pour ses spécialités
agroalimentaires. D’un investisse-
ment de 20 M de reals (8,7 M€), ce
dernier est localisé à Campinas
(São Paulo). Le centre permettra
aussi de développer des ingré-
dients et des applications pour
les marchés du papier, du textile
ou encore des biopolymères. Il
pourra aussi servir d’autres
marchés en Amérique du Sud,
tels l’Argentine et le Venezuela.
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RRepères[ACTUALITÉS]
monomères et polymèresissus de la biomasse. Dénom-més Furanics, ils permettentde produire des matériaux etcarburants « à des prix etperformance compétitifs parrapport aux alternatives àbase de pétrole ». Ce partena-riat permettra d’explorer lepotentiel commercial desmatières plastiques conçues àpartir de ces composés. Celui-ci aura lieu en plusieursétapes. Les deux groupescommenceront d’abord parproduire une gamme de poly-amides issus de monomèreset polymères biosourcés. Ladivision Solvay Specialty Poly-mers testera ensuite ces poly-amides dans diversesapplications comme dansl’automobile ou les matériauxélectroniques. Via cet accord,Avantium franchit une étapesupplémentaire dans la miseen œuvre de la technologieYXY. En juin dernier, le groupenéerlandais avait levé 30 M€
auprès d’investisseurs. ■ A.F.
POLYAMIDES
Le géant belge a engagé unpartenariat avec la société
de recherche néerlandaiseAvantium portant sur ledéveloppement d’unenouvelle génération de poly-amides « verts » pour la fabri-cation de plastiques. Les deuxgroupes ont aussi signé unaccord exclusif de plusieursannées pour la commerciali-sation de ces polyamides.Dans le cadre de cette collabo-ration, Avantium mettra àcontribution sa technologiebrevetée YXY. Celle-ci sedécline sous une gamme de
Solvay et Avantium entament une collaboration
Solvay booste sa rechercheen chimie verte.
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olva
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Des solutions durables pour l’énergie verte.
Amyris accroît sa production
Technip collabore avec Solvay en Chine■ Solvay vient de signer un contrat avec l’ingénieriste français Tech-
nip pour la construction de son unité d’épichlorhydrine à Taixing, en
Chine. Elle utilisera le procédé Epicérol, mis au point à partir de glycé-
rol, d’origine végétale. La mise en œuvre de cette unité avait été
annoncée en décembre 2010. Le centre opérationnel de Technip à
Shanghai (Chine) gérera ce projet, qui devrait être finalisé fin 2013.
■ La société annonce la mise
en service de sa troisième unité
à échelle industrielle pour la
production de Biofene (farné-
sène renouvelable). C’est la
première unité du groupe aux
États-Unis, après le Brésil et l’Eu-
rope. L’unité est située à Deca-
tur, dans l’Illinois, sur un site
appartenant à une filiale de Tate
& Lyle. Biofene s’inscrit dans la
large gamme de produits renou-
velables d’Amyris qui comprend
notamment le squalane, des
huiles, des lubrifiants et du
biodiesel.
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RRepères [ACTUALITÉS]
BIOPLASTIQUES
Le groupe japonais a ainsisigné un protocole d’ac-
cord avec Dow pour s’engagerdans la création d’une plate-forme de biopolymères auBrésil. Les marchés ciblés sontceux de l’emballage souple,de l’hygiène et du médical.Avec pour objectif d’édifier la« plus grande unité intégréeau monde de biopolymèresproduits à partir d’éthanoldérivé de canne à sucre », dixitles deux partenaires.Mitsui a prévu un investisse-ment initial de 200 millions dedollars. Ce qui lui permettradans un premier temps d’ac-
quérir 50 % du capital de SantaVitória Açúcar e Álcool. Cettesociété actuellement entière-ment détenue par Dow, et quiredeviendra donc coentreprise,est implantée dans l’État brési-lien du Minas Gerais et produitdéjà de la canne à sucre. Lafinalisation de la transactionest attendue avant la fin del’année, après le feu vert desautorités de la concurrence.Sans attendre, Dow et Mitsuipréparent la première phasedu projet qui consistera àconstruire une unité d’éthanol,d’une capacité de 240 000 t/an.Les travaux de construction
sont programmés pour démar-rer au troisième trimestre. Etles premières productions debioéthanol sont entrevues audeuxième trimestre 2013, selonun porte-parole de Dow. Laseconde phase est plus floue. Nile calendrier ni les détails nesont encore pleinement arrêtés.La seule certitude réside dans lefait qu’en aval du bioéthanolseront construites une unitéde bioéthylène et une de poly-éthylène. Les médias japonaisont déjà estimé des investisse-ments d’environ 2 Mrds $ pourla totalité du projet. Une esti-mation jugée surévaluée par
Mitsui et que Dow a refusé decommenter même s’il a indi-qué que ce projet représenteraitson plus grand investissementau Brésil. ■
JULIEN COTTINEAU
Les deux entreprises envisagent de produire dubioéthanol puis des dérivés, notamment du polyéthylène vert.
Les sociétés vont construireun complexe à base decanne à sucre.
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La sociétéaméricaine
NatureWorksannonce qu’à lasuite d’un largeprogramme d’in-vestissementréalisé sur son sitede Blair, dans leNebraska, elle serabientôt en mesurede proposer desquantitéscommerciales delactide de hautepureté, riche enforme meso. Lelactide étant un diestercyclique de l’acide lactiquequi existe sous trois formesstéréo-isomériques dont laforme méso. Natureworksestime qu’elle sera la seulesociété au monde à proposerdès 2012 des échantillons et
LACTIDES
NatureWorks passe au stadeindustriel
dès 2013 desvolumescommerciaux àl’échelle dequelques milliersde tonnes.Commercialisésous le nomIngeo M700lactide, cecomposé pour-rait trouver desapplicationscomme comono-mère, intermé-diaire ou additifpour de
nombreuses applications.Actuellement, les lactidesproposés sont surtout lesisomères L ou D ou les formesracémique dont les points defusions sont bien plus élevésque celui de Ingeo M700 infé-rieur à 60 °C. ■ S.L.
Dow et Mitsui partenaires au Brésil
Natureworks estl’un des leadersmondiaux du PLA.
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orks un tiers de la demande asia-
tique pour les amines prove-nant uniquement de laChine », explique Bob Merge-vich, directeur de l’activitéChimie de surface d’AkzoNo-bel. AkzoNobel emploie 6 700 personnes en Chine ety a enregistré un chiffre d’affaires de 1,3 Mrd €, pourdes ventes totales de 14,64 Mrds €. Cette acquisi-tion lui permet de donner uncoup de fouet à ses activitésTensioactifs et de consoliderses positions en Asie. ■ A.F.
TENSIOACTIFS
Le groupe néerlandais metle cap sur Boxing Oleo-
chemicals, un producteurchinois de tensioactifs despécialité. Cette opération derachat devrait être finaliséeau dernier trimestre de 2011.Créé en 1993, le groupechinois a enregistré 100 M€
de ventes en 2010. Il feradésormais partie de l’activitéChimie de surface d’AkzoNo-bel. « La demande en amineset dérivés devrait augmenterde façon significative au coursdes prochaines années, avec
AkzoNobel acquiert BoxingOleochemicals
AkzoNobel acquiert une technologie d’IBT■ AkzoNobel va acquérir le brevet de la technologie ZetaFraction,
développée par la société new-yorkaise Integrated Botanical Techno-
logies (IBT). Ce procédé permet d’isoler des composants intracellu-
laires tels que des molécules bioactives, des plantes terrestres ou
marines sans avoir recours à des solvants. Le détail de cette technolo-
gie ainsi que les termes financiers n’ont pas été communiqués.
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20 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères [ACTUALITÉS]
Largement soutenu par le gouvernement américain, POET va pouvoirconstruire une unité industrielle d’éthanol de 2e génération.
Le ministère américain del’Énergie (DoE) a décidé
d’allouer un prêt de 105 M$(74,6 M€) au leader américainde l’éthanol. Cette enveloppeest destinée à contribuer auprojet « Liberty ». Il consiste àconstruire aux États-Unis lapremière usine à échellecommerciale d’éthanol cellu-losique pour la production debiocarburants. Le groupe n’apas attendu l’aide du gouver-nement pour se lancer dèsl’an dernier dans la construc-tion de cette usine dont lamise en service est program-mée pour 2013. Le groupeavait initialement investi 40 M$, ces dix dernièresannées, pour développer sonprocédé et bâtir une unitépilote sur son site de Scotland,dans le Dakota du Sud (États-Unis). La future usine est, elle,en construction sur un autresite américain, à Emmets-burg, dans l’Iowa, et nécessi-
tera au total une enveloppebien plus conséquente.L’usine, qui devrait employer40 salariés, sera dotée de capa-cités de près de 95 millions delitres d’éthanol par an. Soitdeux fois moins que les capa-cités de l’usine adjacente dePOET sur le site d’Emmets-burg, laquelle utilise du maïscomme matière première. Leslignes de production d’éthanol
cellulosique utiliseront desrésidus de maïs, comme desépis de maïs et des feuilles. Le projet est crucial pour legroupe. D’une part, puisqu’ils’inscrit dans la droite lignéede la feuille de route du gouver-nement américain (RenewableFuels Standard), qui table sur136 Mrds de litres par an debiocarburants produits auxÉtats-Unis en 2022 (contre 50 Mrds en 2010), dont plus de60 Mrds de litres issus d’éthanolcellulosique. D’autre part, cette
ÉTHANOL CELLULOSIQUE
usine sera le point de lance-ment du déploiement de POETdans l’éthanol cellulosique. Ses27 unités de production d’étha-nol à travers le pays devraienttoutes disposer de lignes de production d’éthanol cellulo-sique d’ici à 2022.À cet horizon, POET estime qu’ilsera en mesure de produire,directement ou indirectement,plus de 13 Mrds de litres de cebioéthanol. 3,8 Mrds de litresseront produits directementdans ses 27 usines américaines,via son procédé actuel, et 5,3 Mrds de litres serontproduits à partir de futursprocédés qui utiliseront desmatières premières comme desrésidus de blé, de riz (enve-loppes) ou encore de bois. Enfin,POET prévoit que 4,2 Mrds delitres proviendraient de produc-tions indirectes, via des licencesallouées à d’autres producteursd’éthanol. ■
JULIEN COTTINEAU
POET reçoit 105 M$ du gouvernement américain
La nouvelle usine de POETutilisera des résidus dumaïs.
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construire sa première bioraf-finerie d’éthanol cellulosiqueà échelle commerciale àNevada, dans l’Iowa (États-Unis), où un terrain vientd’être acquis. DDCE table surune mise en service en 2013,dans le cadre d’un investisse-ment de plus de 200 millionsde dollars (137 M€). Cet étha-nol sera produit à partir derésidus de maïs, (épis séchés,feuilles et tiges). Les capacitésde broyage pourraient être de300 000 tonnes par an pour laproduction d’un éthanol degrade carburant. ■ J.C.
Le projet de DuPontDanisco Cellulosic Étha-
nol (DDCE) passe à la vitessesupérieure. Cette coentre-prise, filiale de DuPont depuisl’acquisition de la majorité ducapital de Danisco, va
DuPont construit sa 1eunité
Le joint-venture se consacreà l’éthanol cellulosique.
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ÉTHANOL CELLULOSIQUEBIORAFFINERIE
Repris en début d’annéepar le Suisse Clariant,
Süd-Chemie a poursuivi sonprojet dans le bioéthanolmalgré la fusion. Le chimisteallemand a démarré cet été laconstruction de son unité dedémonstration d’éthanolcellulosique à Straubing, dansle Sud-Est de l’Allemagne.D’ici la fin 2011, cette unitédevrait être en mesure deproduire 1 000 tonnes par ande bioéthanol produit à partirde paille de blé. Ce projet de
28 millions d’euros, co-financé à hauteur de 10 M€par le gouvernement fédéralde Bavière et le ministère alle-mand de l’Éducation et de laRecherche, permettra d’éta-blir en Allemagne la plusgrande unité locale de bioé-thanol de seconde génération.Cette avancée fait suite à lavalidation sur unité pilote duprocédé de Süd-Chemie pourla production d’éthanol via laconversion de déchets cellulo-siques agricoles. ■ J.C.
Süd-Chemie en phase dedémonstration
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22 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
RRepères [ACTUALITÉS]
BIOKÉROSÈNE
Depuis le 15 juin, lacompagnie allemande
Lufthansa, en partenariatavec l’avionneur Airbus, adémarré l’exploitation dequatre rotations quotidiennesentre Hambourg et Francfort(Allemagne). L’avion utiliséest un Airbus A321, dont l’undes moteurs est alimenté enun mélange à 50 % de biocar-burants. Une prouesse due augroupe finlandais Neste Oilqui a obtenu la certificationcet été de son biocarburantpour l’aéronautique. Sonprocédé NExBTL (biomass-to-liquids) permet de convertirplusieurs types de matièrespremières en biokérosène,comme des huiles végétalesmais aussi des graisses
animales récupérées auprèsd’abattoirs. Le biocarburantutilisé aujourd’hui par Luft-hansa est un mélange d’es-ters et d’acides grashydrotraités. Autre projetlancé : celui de la sociétéSkyNRG avec Finnair. Lacompagnie aérienne finlan-daise a fait voler le 20 juilletun Airbus A319 entreAmsterdam (Pays-Bas) etHelsinki (Finlande). Troisautres vols similaires, un parsemaine, sont programmés.Ces vols, qui sont à la fois lesplus longs vols commerciauxen biocarburants et lespremiers vols commerciauxcontinentaux dans le monde,utilisent un mélange 50/50de kérosène standard et de
biocarburant issu d’huilesvégétales recyclées. Fondéepar les groupes Air FranceKLM, North Sea Group etSpring Associates, SkyNRGfournit pour l’heure desbiocarburants à base d’huilesde cuisson obtenues auprèsde restaurants. D’autrescompagnies se sont déjàengagées avec SkyNRG.Thomson Airways, quiprévoit d’opérer un vol hebdo-madaire, à partir du 28 juillet,depuis Birmingham jusqu’àPalma et Alicante (Espagne)pendant un an. Et KLM qui
démarrera en septembre unprogramme de 200 vols utili-sant un mélange kérosène-biokérosène entre Paris etAmsterdam. Fourni parSkyNRG, ce biokérosène seraproduit à partir d’huiles decuisson usagées par DynamicFuels. Ce groupe américainconstruit actuellement uneusine spécifique à Geismar,en Louisiane (États-Unis) pourune capacité prévisionnellede près de 284 millions delitres de biokérosène, dans lecadre d’un investissement de150 millions de dollars.L’usine convertira non pas deshuiles, cette fois, mais desgraisses animales. ■ J.C.
L’Airbus A321 a été choisipour valider le biokérosènesur des vols commerciaux.
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Production d’algues chezCellana.
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Cellana, anciennementappelée HR BioPetroleum
(HRBP), prévoit de lancer uneunité de production d’algues àéchelle commerciale à l’hori-zon 2014. La sociétéhawaïenne possède déjà uneunité pilote basée à Kona(Hawaï). Celle-ci est le fruitd’une coentreprise, nomméeCellana, initiée en 2007 entreHRBP et Shell en 2007. HRBP a
ALGUES
Une future unité industriellepour Cellana
acquis la totalité des parts deCellana en janvier 2011.« Nous cultivons des souchesd’algues capables de produire60 tonnes de biomasse corres-pondant à 3 800 gallons (14 385 litres) par an », indiqueMartin Sabarsky, p-dg deCellana. Il ajoute que Cellanaproduit actuellement « desquantités expérimentales deplus d’une tonne par mois desouches d’algues » sur le sitepilote. L’unité commercialesera implantée à Maui (une îlede l’archipel d’Hawaï) près dela centrale électrique dugroupe Maui Electric Companyavec qui Cellana a signé unprotocole d’entente en 2008. Lesite utilisera le CO2 dégagé parla centrale pour « nourrir » lesalgues et permettre leur déve-loppement. ■ A.F.
Premiers vols commerciaux
Shell et Cosan créent un géant brésilien ■ Shell et Cosan viennent de
fonder leur coentreprise valori-
sée à plusieurs milliards de
dollars. Début 2010, les deux
partenaires annonçaient même
une valeur de 12 Mrds $ pour ce
projet. Baptisée Raízen, elle se
positionnera comme un des
géants de la production d’éthanol
sur le deuxième plus grand
marché mondial derrière les
États-Unis. Raízen disposera de
capacités de 2 milliards de litres
par an, via les 23 unités d’éthanol,
produits à partir de canne à sucre
que détient Cosan dans le pays.
■ Elevance RenewableSciences, start-up américaine
spécialiste de la conversion
d’huiles végétales, vient
d’acheter l’usine Delta BioFuels,
à Adams County, dans l’Illinois
(États-Unis). Elevance souhaite la
transformer en bioraffinerie. Ce
projet nécessitera un investisse-
ment de plus de 225 millions de
dollars (155 M€) et devrait géné-
rer 165 emplois sur cinq ans..
Cargill forme une coentreprise au Brésil■ Cargill vient de signer un accord de coentreprise avec USJ Group,producteur brésilien de sucre, d’éthanol et de bioélectricité. Chaque
société possédera 50 % des parts. La coentreprise sera composée de
deux usines appartenant à USJ, situées à Quirinópolis dans l’État de
Goiás (Brésil). À terme, ces deux installations traiteront 7,5 millions de
tonnes de canne à sucre par an. Elles généreront aussi 120 MWh
d’électricité à partir de résidus fibreux de canne à sucre.
Elevance va créer une bioraffinerie aux États-Unis
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Une filière prometteuse
Le Pôle IAR et ses adhérents œuvrent audéveloppement de la chimie du végétalen participant à l’innovation dans ledomaine du coating. Les réglementationseuropéennes ainsi que les attentes desconsommateurs offrent naturellement denouvelles perspectives aux peintures d’ori-gine biosourcée. En effet, l’attention crois-sante portée au respect de l’environnement,le souhait des consommateurs d’utiliserdes produits bons pour la santé incitent audéveloppement de bioproduits. Agissantensemble en faveur de l’innovation végé-tale, le Pôle IAR et ses adhérents œuvrent auquotidien pour l’élaboration et la promotionde produits biosourcés, d’alternatives végé-tales aux composants des peintures, vernis,mais aussi des solvants ou produitsnettoyants.
L’innovation dans le domaine ducoating
La formulation de nouvelles peintures viseà remplacer liants, pigments, additifs pardes constituants biosourcés. Ainsi, Novance(du groupe Sofiprotéol) propose sous samarque Novemul des peintures compre-nant des matières premières issues d’huilesvégétales, des résines d’alkydes sur basesolvants et des émulsions aqueuses partiel-lement biosourcées. Les « Waidiers », égale-ment adhérents du Pôle IAR, ont contribuéà l’élargissement de l’offre des pigmentsvégétaux par la mise au point de pigmentsde plante, notamment de l’indigo végétal.De même, Roquette offre une alternativevégétale avec le Polysorb ID 37, plastifiant100 % biosourcé, pouvant être utilisé dansla formulation d’encre ou de peinturesindustrielles. Cette contribution au développement de lafilière du coating biosourcé se traduit égale-ment par la recherche de produits déca-pants ou nettoyants respectueux del’environnement. Ainsi, le Pôle IAR a accom-pagné la société EnviroPlus dans sarecherche d’une solution de nettoyagemobile pour les peintures utilisant desproduits écologiques. Celle-ci a été réaliséeavec le soutien d’ARD, centre de référence
dans l’innovation et la valorisation du Végé-tal. Ainsi, c’est bien sur l’ensemble de lafilière du coating que le Pôle et ses adhé-rents interviennent par le développementde nouveaux ingrédients végétaux entrantdans la composition des peintures et desnettoyants..Promouvoir les peintures végétales
En effet, si l’innovation permet le dévelop-pement de produits biosourcés, il est capi-tal que l’alternative végétale soitbien visible. C’est à cette fin qu’IAR a misen place l’Agrobiobase, (www.agrobio-base.com), vitrine des bioproduits, quipermet notamment de connaître l’ensem-ble des nouveautés dans ce domaine. Ysont ainsi répertoriés des produits telsque des liants et résines végétales, despigments et des colorants naturels, desadditifs, ou encore des vernis d’originevégétale. Cette vitrine des bioproduitspermet d’accroître la visibilité internatio-nale des produits offrant une alternativevégétale.L’action du Pôle IAR se traduit égalementpar le soutient qu’il apporte aux projets telsque Techflax. Porté par Vandeputte Oleo-chemicals et labellisé par IAR, celui-ci a
pour objet la « Valorisation non alimen-taire des co-produits issus du fractionne-ment de la graine de lin ». Il vise ainsi àdévelopper des polyols ayant des appli-cations dans les peintures et les adhésifs.De plus, IAR est présent lors d’événementsayant trait à la chimie du végétal, et plusparticulièrement au coating. Aussi, c’esttout naturellement, qu’accompagné departenaires tels que DRT, Enviro Plus,ITERG, NOVANCE, ROQUETTE et Vande-putte Oleochemicals, il est présent à Paris,pour Eurocoat 2011. ■
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Publi-information
Engagé depuis six ans dans la valorisation et l’innovation du végétal, lePôle IAR s’engage aux côtés de ses adhérents dans la mise en œuvre de
projets de Recherche et d’Innovation, notamment dans le domaine ducoating (peintures, vernis, encres d’imprimerie, colles…).
À VOS AGENDAS !
Le Pôle IAR soutient la filière du coating biosourcé
ALAIN LEMOR, CHEF DE SERVICE R&D AU SEIN DE NOVANCE INNOVATION
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24 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
& RechercheDéveloppement [CENTRE D’EXCELLENCE]
REPORTAGE
Notre objectif est de menertoute action de recherchepour substituer le carbonefossile par du carbone
renouvelable », indique Frédéric Bataille,directeur de recherche du départementChimie de la lignocellulose au sein de Vala-gro Carbone Renouvelable Poitou-Charentes. Implantée sur le campus del’université de Poitiers (Vienne), cette struc-ture de recherche privée regroupe uneéquipe de 25 salariés permanents autourde la recherche de technologies ou deprocédés innovants dédiés à la promotionde la croissance verte régionale. Valagro a été fondée en 1992 sous formed’une association lors de la mise en appli-cation de la première PAC (Politique AgricoleCommune) qui prévoyait de mettre 10 %
statut associatif est qu’il ne permet pasd’avoir de fonds propres, et par conséquentla croissance est limitée », explique FrédéricBataille. Avant d’ajouter : « Ce n’est qu’en2008 que nous avons décidé de créer lasociété anonyme d’économie mixtelocale (SAEML) Valagro Carbone Renouvela-ble Poitou-Charentes pour permettre à laplateforme de se développer ». Récemmentaugmenté, son capital s’élève aujourd’hui à4,64 millions d’euros, détenu à 65 % par laRégion, le reste l’étant via des banques etdes industriels locaux ou de grands groupes.Outre ces moyens financiers, la plateformedispose d’une halle technologique de 1 000 m2 et d’un équipement évalué àhauteur de 3 M€, l’ensemble de ces capaci-tés lui permettant de dégager un chiffred’affaires de 2,5 M€ en 2010. « Ces ventessont réalisées à 70 % avec des industriels et
des terres cultivées en jachères pour résou-dre les problèmes européens de surpro-duction agroalimentaire. Cependant, cesjachères pouvaient être cultivées dans lamesure où les produits récoltés trouve-raient un usage industriel et non alimen-taire. Dans ce contexte, Valagro a été crééavec l’aide de l’Europe, de l’État français etde la Région Poitou-Charentes avec pourmission de mener toute action de recherchepour la valorisation non alimentaire desproduits de l’agriculture. Au fil du temps, lamission a évolué vers le carbone renouve-lable avec préservation des produits noblesde l’agriculture pour des usages alimen-taires. Dans de telles conditions, l’activité derecherche s’est amplifiée, ce qui a eu pourconséquence de montrer les limites d’unstatut juridique associatif. « Le problème du
La recherche menée par la plateforme Valagro vise àéconomiser le carbone fossile et à le substituer par ducarbone renouvelable dans les procédés industriels.Depuis sa création, la structure a su diversifier sesactivités et ses compétences afin d’accompagner aumieux les industriels dans leurs démarches d’innovationet de développement.
LE POITOU-CHARENTES, UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ RÉGIONALValagro Carbone Renouvelable Poitou-
Charentes est partenaire du « Pôle des éco-
industries de Poitou-Charentes », réseau
regroupant les acteurs régionaux impli-
qués dans les éco-activités et l’éco-indus-
trie : sociétés privées, chercheurs et
formateurs. Créée en 2005 et labellisée en
2008 comme pôle de compétitivité régional,
cette structure vise à identifier et suivre
les programmes de recherche innovants,
accompagner les projets de développe-
ment industriel et promouvoir le réseau
sur le plan régional, national et internatio-
nal. En R&D, le Pôle a défini comme axe
stratégique de réduire les émissions de gaz
à effet de serre par l’innovation, notam-
ment par des technologies permettant la
réduction de l’emploi du carbone fossile et
sa substitution. Sur le plan économique, il
favorise le développement régional via le
regroupement de compétences, et via
la labellisation des projets de R&D des
entreprises et structures de recherche
dans tous les domaines de la croissance
verte (chimie verte, énergies renouvela-
bles, éco-mobilité, écologie industrielle).
«
Valagro, une plateforme R&D diversifiée
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Une halle technologique de 1 000 m2 permetà Valagro de travailler sur ses différentsthèmes de recherche.
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25FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
[CENTRE D’EXCELLENCE] &RechercheDéveloppement
à 30 % via des conventions ou des appels àprojets », précise Frédéric Bataille.Les activités de recherche de Valagro suiventune procédure bien précise. Dans unpremier temps, l’association historique-ment créée est chargée de vérifier la faisa-bilité scientifique d’un projet. Lorsqu’elle estpossible, la SAEML Valagro étudie les faisa-bilités technologique, économique et envi-ronnementale (analyse du cycle de vie,bilan carbone). Une fois la technologie oule procédé mis au point, Valagro dépose lebrevet en vue d’un développement indus-triel. « Généralement, nous cédons la licenceà l’exploitant et touchons des royalties. Nouspouvons également vendre le brevet à unesociété indépendante de Valagro », préciseFrédéric Bataille. Avant d’ajouter : « Seulsnos travaux sur l’éco-éthanol sont exploitéspar notre filiale EcoEthanol PC ». L’ensembledes brevets est, en priorité, mis au servicedu développement industriel de la régionPoitou-Charentes. À ce jour, Valagro possèdeplus d’une quarantaine de brevets, détenusen copropriété ou entièrement.
Différents domaines d’expertise
Valagro est organisé selon différentsthèmes de recherche : oléochimie, chimiede la lignocellulose, chimie des polymèreset biotechnologies. « La moitié de nosrecherches portent sur les éco-carburants, lereste étant réparti entre les éco-produits et leséco-matériaux », précise Frédéric Bataille. Enoléochimie, les activités se répartissent à30 % dans l’énergie, et à 70 % dans lesbioproduits et nouveaux monomères. Cesrecherches ont permis, par exemple, laconstruction d’une unité de productiond’esters pour biodiesel à La Rochelle(Charente-Maritime). Valagro a pu dévelop-per un procédé permettant de passer de latrituration à l’estérification en une seuleétape, au lieu de passer par une étapeintermédiaire de raffinage. « Cette unitéutilise la technique de trituration réactive encontinu, en utilisant l’éthanol comme solvantet comme réactif. Ce procédé permet d’éco-nomiser de l’eau, et de ne pas avoir à purifierles effluents », précise Antoine Piccirilli,directeur de recherche Chimie des lipides etoléochimie de Valagro. Autre exemple derecherche conduite à un stade de dévelop-pement industriel : les fluides isolants pour
transformateurs. Pour remplacer les huilesminérales comme les PCB, la SAEML adéveloppé une huile biodégradable et noninflammable. « Nous avons utilisé un dérivéde l’acide oléique, produit à partir de colza.Cette huile est en cours de production àéchelle industrielle pour intégrer les transfor-mateurs d’EDF », indique Antoine Piccirilli.En chimie de la lignocellulose, Valagroeffectue des travaux dans la valorisation desdéchets industriels en cherchant denouveaux gisements utilisables (déchetsverts des collectivités, paille de céréales,sarments de vigne, etc.). Elle peut réaliserégalement des transformations chimiques,comme la fonctionnalisation des fibresvégétales pour des applications dans lesmédias lignocellulosiques (isolants, adsor-bants). La recherche menée par la plate-forme a notamment permis de mettre aupoint un procédé de liquéfaction debiomasse déstructurée, visant à produiredes carburants de deuxième générationpar voie thermochimique. « Le procédé deValagro démontre une efficacité plus impor-tante que la pyrolyse, souvent utilisée dansce cas », affirme Frédéric Bataille. En outre,la plateforme de recherche a mis au pointun procédé pour une unité pilote de produc-tion de jus sucré et d’éthanol 2G à Melle(Deux-Sèvres) qui va être mise en servicepar la SAS EcoEthanol Poitou-Charentes aupremier trimestre 2012. « Ce pilote a pourobjectif de valider les travaux effectués enlaboratoire en réalisant les bilans de matière,d’énergie, de déchets et effluents, et écono-miques pour voir si le procédé est viableindustriellement », précise FabiennePerrona, directrice technique d’EcoEthanolPC. Avant d’ajouter : « Ce procédé utilise troisbrevets de Valagro, pour le prétraitement dela biomasse, le recyclage des enzymes et ladétoxification du bois traité ». La plate-forme effectue également des recherchessur les éco-carburants de troisième généra-tion, comme ceux utilisant les micro-algues.« Nous cherchons à optimiser le procédé etles conditions de culture pour des micro-algues d’eau douce », précise Antoine Picci-rilli. Valagro effectue également des travauxdans le domaine de la chimie des poly-mères, essentiellement sur les plastiques.« Nos recherches portent sur la formula-tion de matériaux biodégradables ou dura-bles, le développement de biopolymères et
bioadditifs, la préparation de charges oude renforts des matériaux et leur caractéri-sation mécanique, thermique, rhéologiqueet physique », détaille Cédric Dever, directeurde recherche Chimie des polymères deValagro. Ces travaux ont notamment aboutien 2005 à la création de la société Futura-Mat, site de production d’écomatériaux.Dans le domaine des biotechnologies, laplateforme cherche en priorité à mettreau point des procédés de transformation dedéchets ou de coproduits via la microbiolo-gie et l’enzymologie, et sans avoir recours àdes solvants chimiques.Concernant les recherches actuelles, laplateforme cherche à valoriser les déchetsménagers en énergie. Ainsi, Valagrotravaille sur la méthanisation par voiesèche grâce à un prototype de fermen-teur anaérobie. « Ce procédé pourraitpermettre de récupérer, à partir de biogaznon purifié, du méthane pour le carburantautomobile, et même de produire de l’hy-drogène par vaporeformage », indiqueCédric Dever. Enfin, Valagro cherche égale-ment un moyen de valoriser le dioxyde decarbone comme réactif de la chimie dufutur pour la production de polycarbo-nates ou la synthèse d’alcools. Avec toutesces pistes de recherche et l’intérêt croissantdes industriels de s’orienter vers des procé-dés et des technologies moins impactantessur l’environnement, nul doute que laplateforme Valagro Carbone RenouvelablePoitou-Charentes a encore de beaux joursdevant elle. ■
À POITIERS, DINHILL ON
Valagro possède une salle blanche dédiée àses recherches en biotechnologies.
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& RechercheDéveloppement
[GROUPEMENT DE RECHERCHE]
MATÉRIAUX
La réunion a eu lieu mi-juinau siège de l’Inra à Paris. Unecentaine de chercheurs venusde laboratoires du CNRS et de
l’Inra se sont retrouvés pour la « réuniond’ouverture du GDR {ndlr, groupement derecherche} Biomatpro ». L’occasion pourFrançois Houllier, directeur général déléguéde l’Inra, de se féliciter de GDR de ce typequi associe les deux organismes derecherche. Du côté du CNRS, Gérard Deleris,chargé de mission à l’Institut de Chimiepour Aviesan – Interface INC-Alliance, arappelé « l’importance d’instrumentscomme le GDR, qui permettent de structu-rer une communauté scientifique et setraduisent par la mise en place de projets,structures, etc. ». La parole est ensuite reve-nue à Alain Buléon, de l’unitéde recherche Inra Biopolymèresinteractions assemblages (BIA)de Nantes, et Joël Barrault duLaboratoire CNRS de catalyse enchimie organique (LACCO) dePoitiers. Ces deux chercheursvont diriger et animer ce GDR.Ainsi, Alain Buléon a défini lesobjectifs généraux de ce groupe-ment. A commencer par « leverles verrous technologiques pourl’utilisation optimisée des agrores-sources, en particulier les
Biomatpro fait état d’une douzaine voireune vingtaine d’équipes concernées parchaque thème. Des équipes pouvant êtreimpliquées dans plusieurs thèmes.Afin de mener ces recherches, le GDR aobtenu des financements de l’Inra et duCNRS pour 2011. Le premier, via son dépar-tement Cepia (caractérisation et élaborationdes produits issus de l’agriculture), permet-tra le financement d’une demi-bourse dethèse, un post-doc et deux financementsincitatifs. Au total, 40 000 euros permet-tront de mener « des actions concernant : leprétraitement des lignocelluloses, lesenzymes de déstructuration dans les assem-blages modèles de biopolymères ; les maté-riaux issus de biopolymères ; et lavalorisation des phénols ». De son côté, leCNRS apporte 55 000 euros, via un appel àprojets collaboratifs. Chaque projet decoopération multidisciplinaire associant sipossible des équipes de sites ou d’orga-nismes différents recevra une enveloppeinférieure ou égale à 6 000 euros. Pour lesannées à venir, les deux dirigeants deBiomatpro envisagent plusieurs actions.D’abord, l’organisation « d’ateliers deréflexion sur les avancées et défis touchantaux prétraitement des lignocelluloses, etaux solvants biosourcés incluant les liquidesioniques et permettant de mettre en œuvredes réactions sur divers substrats lignocellu-losiques », selon Alain Buléon. Une« demande de fléchage de deux bourses de
thèses cofinancées pour l’année2012 » est prévue. Par ailleurs,les deux dirigeants du GDRBiomatpro ont évoqué l’idée « del’insertion d’actions spécifiquesdans les programmes régionauxet nationaux », voire l’organisa-tion d’ateliers ou de formationsciblés, avec comme thème, parexemple, « l’enzymologie pourles chimistes ». L’objectif étantde tirer profit des spécialités dechacun. ■
AURÉLIE DUREUIL
plantes ». Un deuxième objectif, qui relèvede la constitution du GDR entre les deuxorganismes de recherches, vise à « fédérerles équipes de recherche de l’Inra et du CNRSpour améliorer la connaissance des rela-tions entre la structure des plantes et leursutilisations pour la fabrication de nouveauxmatériaux et de nouvelles molécules ». Leschercheurs vont également « proposer desvoies de transformations adaptées à la foisaux agroressources et aux cibles visées ».Enfin, le GDR tentera de « stimuler le déve-loppement d’une chimie et d’une enzymolo-gie du végétal qui intègrent, le plus en amontpossible, la plante dans son intégralité ».Les travaux seront répartis sous quatre« grands thèmes » : catalyse et biocata-lyse ; relations biosynthèse/bioraffinage ;élaboration de matériaux ; élaboration denouvelles molécules biosourcées. Chaquecatégorie sera animée par un duo de cher-cheurs associant Inra et CNRS. Ces cher-cheurs auront pour mission de « recenser lesforces en présence au sein du GDR, les ques-tions scientifiques à aborder en priorité et lescompétences manquantes ; faire le lien entrele bureau du GDR et les équipes impliquéesdans le thème ; organiser et animer, en liai-son avec le bureau, des ateliers ou évène-ments spécifiques pendant la durée du GDR ;et remonter les principaux résultats acquispour un état des lieux/rapport annuel »,détaille Alain Buléon. Le premier recense-ment effectué avant le lancement de
Les deux organismes derecherches collaborentsur les agromatériaux ausein d’un groupement derecherche. L’objectif estd’allier les compétencesde chacun pour travaillersur les produits etmatériaux du futur.
Biomatpro associe CNRS et Inra
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07 FV 26 R&DBIOMATPRO BAT_Mise en page 1 05/09/11 17:36 Page26
Conférence plénièreanimée par Philippe Leclerc, journaliste spécialisé
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Le marché mondial de la biomasseQuelles perspectives internationales pourla valorisation non alimentaire de la biomasse ?
Enjeux et perspectives nationalesQuelles politiques dans le domaine de la biomasse
Quel impact de la réglementation et de lanormalisation sur le développement de ces marchés ?
Enjeux locauxQuel rôle pour les acteurs locaux dans
ATELIER BIOCOMBUSTIBLESAnimateur Frédéric DOUARD,rédacteur en chef de Bioénergie PromotionQuelle place pour la biomasse agricole ?Quels besoins en R&D ?
ATELIER AGROMATÉRIAUXAnimateur Philippe LECLERC, journaliste
Quelles applications industrielles ?Quels sont les freins à l’innovation ?
ATELIER BIOMOLÉCULESAnimateur Sylvie LATIEULE,rédactrice en chef de Formule VerteQuelle place pour la France sur ces marchés ?Quelles opportunités pour les entreprises régionales ?
Avec la participation de Claude ROY, Conseil généralde l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux(CGAAER) et d’experts du marché de la biomasse.
Colloque organisé par :
Avec le soutien de :
Agromatériaux
du marché de la valorisation
rédacteur en chef de Bioénergie Promotion
Des ateliers
pour rencontrer
des spécialistes
des différents
marchés
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28 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
Dossier
Tiré par la demande marketing, lesecteur s’intéresse de plus en plusaux agroressources et aux produitsdits « naturels ». Les premièrespeintures « vertes » arrivent sur lemarché grand public. Pourtant, lespeintures 100 % agrosourcées nedevraient pas voir le jour avantquelques années.
PEINTURES Le biosourcé s’invitedans les formules
« 100 % naturelle », si elle ne sèche pas, sielle jaunit dans le temps, etc. ». Pour d’au-tres, les échéances sont plus lointaines.« Le changement se fera en plusieursétapes. Entre aujourd’hui et trois ans, nousdevrions avoir des résines 100 % végétalespour le secteur décoratif avec des perfor-mances équivalentes aux résines pétro-sourcées actuellement utilisées. Il faudraentre 3 et 6 ans pour disposer de poly-mères issus du végétal pour les peinturesindustrielles. Puis entre 6 et 9 ans pourremplacer la partie minérale par desmatières renouvelables », prévoit HenriPlaneix, directeur R&D de Mäder, fabri-cant de peintures qui proposeaujourd’hui la gamme Geopur, « 1e
gamme sur la base de résine totalementagrosourcée ». Car toutes les catégoriesde matières premières composant lespeintures ne sont pas au même niveaude développement. Et les avancéesconcernent avant tout les peintures d’in-térieur destinées au grand public.
Lentement mais sûrement,nous devons rechercherdavantage d’autres sourcesde matières premières et en
optimiser l’usage », affirme AndrewTrapani, directeur Technique EMEA deDow Coatings Materials. Les ingré-dients pétrosourcés font ainsi petit àpetit de la place à ceux issus de l’agro-industrie et aux substances « natu-relles ». Les fabricants s’intéressent deplus en plus à cette question. « De nom-breuses sociétés ont créé des servicesautour de la chimie du végétal »,constate Michel Larivière, vice-prési-dent de l’AFTPVA (association françaisedes techniciens des peintures, vernis,encres d’imprimerie, colles et adhésifs).Si le marché des peintures compte dé -sormais des produits partiellement bio-sourcés, les acteurs du secteurprévoient qu’il faudra encore quelques
années avant d’obtenir des formula-tions totalement « vertes ». Patrick Ver-lhac, directeur technique du fabricantde peintures Onip, présent sur les mar-chés professionnel et grand public,estime que « d’ici 2 à 5 ans, on trouverades produits qualitatifs. Aujourd’hui, onpeut trouver des peintures dont 90 % nesont pas issus de la pétrochimie, mais lesperformances techniques ne sont paséquivalentes. Le végétal oui, mais il nefaut pas faire n’importe quoi. Nous nevoulons pas vendre une peinture
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LES PRINCIPAUX COMPOSANTS DES PEINTURES LES SOLVANTS : de plus
en plus de l’eau et des
co-solvants.
LE LIANT : généralement une
résine polymère qui permet
de lier les différents compo-
sants entre eux.
LES PIGMENTS : le principal
aujourd’hui étant le dioxyde
de titane. Ils peuvent être
minéraux ou organiques.
LES ADDITIFS : la catégorie la
plus diversifiée, puisqu’on
trouve plusieurs types d’addi-
tifs : les agents mouillants,
dispersants, épaississants, sic-
catifs, anti-peau, anti-UV, etc.
LES CHARGES : il s’agit généra-
lement de minerai broyé tel
que la craie, le carbonate de
calcium, etc.
07 FV 30 DosPeinture BAT_Mise en page 1 05/09/11 18:03 Page28
[PEINTURES]
Les résines polymères qui servent deliant font la course en tête. Ces résines« vont permettre d’adhérer au supportet lier les différents composants », selonStéphane Texier, responsable commer-cial de Coatings & Polymers de CrodaFrance. Ces polymères représentent« de 10-15 % à presque 50 % de la pein-ture, plus elle est brillante », selon AlainLemor, responsable R&D de NovanceInnovation, du groupe Sofiprotéol.
Les résines alkydes, les plus en avance
Pour ses peintures décoratives Tollens,MaterisPaints inclut entre 10 et 30 %de ces résines qui permettent de lierles différents composants entre euxmais également apportent des perfor-mances d’adhérence sur les supports.Pour sa gamme Elements de Tollenslancée au printemps 2011, le fabricanta utilisé une émulsion d’alkyde végé-tal. « Il s’agit d’une résine d’origine végé-tale mais qui a subi des opérationsindustrielles de transformation », noteThierry Jeannette, responsable Déve-loppement et innovation de Materis-Paints. Parmi, les trois grandestechnologies de peintures, l’émulsionalkyde semble être celle où la part devégétal peut être la plus grande. Selonune étude de Francis Viez, dirigeant deDVI Labo, « lorsque l’on fait uneapproche matière première renouvela-ble, on constate, sur une peinture sati-née blanche murale intérieure, que la
Dossier
29
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part issue dupétrole est assez procheentre une peinture glycérophtaliquebase solvant et une peinture base dis-persion acrylique, (respectivement 35 %et 26 %) mais qu’elle se réduit demanière significative avec une peinturebase alkyde émulsion (7%) ». Ainsi, dansle cas de peinture glycérophtalique, lapart issue du végétal représente 30 %,pour 39 % dans les dispersions acry-liques et 58 % dans les émulsions d’al-kyde (l’étude de DVI Labo inclus l’eaudans la part végétal). Dans cette der-nière catégorie, des résines ont notam-ment été développées par les sociétésVandeputte et Novance. « Nous avionsdéjà des alkydes issus de la modifica-tion de polyester avec des huiles végé-tales. À partir de 2007, nous avonsenregistré des demandes de nos clientspour proposer des liants exclusivementd’origine végétale. Il y a un peu plus d’unan nous avons initié un développementavec le fabricant de peintures Maestriapour de tels liants. Nous avons ainsiobtenu un polymère 100 % d’originevégétale. Cependant, pour le mettre en
phase aqueuse nous étions obligésd’utiliser des matières issues de lapétrochimie. Au final, nousavions un liant à 95 % d’originevégétale. Aujourd’hui, nous uti-lisons des tensioactifs d’originevégétale et proposons ainsi un liantà 100 % d’origine végétale », détailleAlain Lemor. En effet, une offre se déve-loppe autour de surfactants permet-tant de passer en phase aqueuse unerésine alkyde conventionnelle. Crodapropose des émulsifiants partiellementbiosourcés pour les fabricants derésines alkydes. « Nous travaillonsactuellement pour obtenir des émulsi-fiants 100 % biosourcés », précise Sté-phane Texier, responsable des ventesCoatings & Polymers de Croda France.Aujourd’hui, outre la gamme de Mate-risPaints, on trouve sur le marché lesgammes Colours nature de Castoramaet enVie de Leroy Merlin qui utilisent
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30 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
[PEINTURES]Dossier
solvants plus légers. Un investissementen R&D qui portera ses fruits à moyenterme », estime Daniel Gronier(DGChem). Un sujet sur lequel planchenotamment Philippe Brunet, directeurgénéral de la société Peinture InnoveBourgogne, spécialisée dans les pro-duits pour l’industrie. « Nos produitssont très techniques pour protéger aussibien les sols industriels que les trains. Ils’agit de peintures bi-composant, soitdes polyuréthanes, soit des époxy. Un denos axes de travail s’oriente sur les bio-solvants, afin de les substituer aux sol-vants issus du pétrole. Aujourd’hui, l’offreest assez maigre. Il reste encore beau-coup à développer en matière de sol-vant pour arriver à une substitutioncomplète ». Le dirigeant indique ainsin’avoir pas encore « trouvé d’équiva-lent en termes de caractéristiques chi-miques (solvabilité, densité), ni de prixéquivalent ». Sur ce thème des solvantsbiosourcés, il estime à deux ansl’échéance pour constater une évolu-tion importante.
Additifs : une catégorie aucœur des développements
Et les limites rencontrées dans lesrésines et les solvants ne sont pas lesseules pour un fabricant qui voudraitproduire une peinture 100 % agrosour-cée. Une fois le liant et le solvant choi-sis, il faut encore trouver des additifsissus du végétal. Là, les choses se cor-sent face à la diversité des additifs. « Ilen existe de nombreux : pour préparer
la peinture, la stabiliser, la rendre plusou moins réactive, etc. Les grandesfamilles sont les agents dispersants etmouillants, les agents épaississants pourrégler la viscosité de la peinture durantson stockage et son application, desagents siccatifs, des anti-peau, anti-UV…Puis, il peut y avoir des additifs spéci-fiques au type d’application », détailleAlain Lemor, responsable R&D deNovance. Et pour chaque catégorie l’of-fre n’est pas équivalente. « Dans les dis-persants, on commence à voir desproduits issus du végétal. De même pourles épaississants. Il existe également destensioactifs issus du végétal. Pour lespeintures à l’eau, les biocides sont prin-cipalement pétrochimiques mais il sem-ble qu’il commence à y avoir une offrebiosourcée », constate Patrick Verlhac(Onip). Et si certains produits sont déjàsur le marché, ils ne satisfont pas for-cément les demandes des fabricantsde peintures. Pour sa gamme Elements,MaterisPaints a ainsi éprouvé des dif-ficultés à trouver des additifs d’originenaturelle. « Les épaississants d’originenaturelle ne sont pas tous de qualité suf-fisante. De même pour les dispersants.Il a été néanmoins facile de trouver desanti-mousses d’origine naturelle. Quantaux tensioactifs, nous avons eu beau-coup de mal à en trouver. Finalementles additifs représentent le poste où nousavons eu le plus à travailler », constateThierry Jeannette. Sur les agents épais-sissants, Francis Viez (DVI Labo) notecependant des travaux sur l’amidonmodifié et les alginates issus des algues.Pour les agents mouillants, il cite lepolyphosphate de sodium de LefrantRubco qui n’est pas pétrosourcé. ChezCroda, Stéphane Texier cite la mise surle marché d’un durcisseur pour résineépoxy biosourcé. Ainsi, les solutionsagrosourcées se développent petit àpetit en fonction des différentes caté-gories d’additifs.Enfin, les charges et les pigments com-posent deux catégories un peu à part.D’abord, les charges qui sont généra-lement des poudres issues de mineraisbroyés. « Elles permettent d’augmen-ter les matières minérales avec un coûtmoindre que les pigments », souligne
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ICI LA GAMMEELEMENTS DE TOLLENSPRODUITE PARMATERISPAINTS. ©
Mat
eris
/Tol
len
s
des émulsions d’alkyde végétal, selonFrancis Viez (DVI Labo) qui ajoute que« dans le domaine professionnel, lesociété Keria a lancé une gamme sur lemême concept ». Les peintures à based’émulsions d’alkyde végétal prennentdonc de l’avance par rapport à celles àbase de résines acryliques. Comme entémoigne Henri Planeix, directeur R&Dde Mäder, « pour les peintures décora-tives, les résines alkydes sont déjà par-tiellement biosourcées, par contre pourles autres secteurs, on ne trouve aucunerésine du type acrylique, époxy, agro-sourcée ». Pourtant, Daniel Gronier, diri-geant de DGChem, constate qu’il existeaujourd’hui dans ce domaine « dessociétés très impliquées, notammentArkema qui est en train de donner desorigines biosourcées à ses résines acry-liques ». Quant aux peintures glycé-rophtaliques, « certaines résines glycéroviennent du colza ou de l’huile de tour-nesol, mais on est en phase solvant »,note Patrick Verlhac, directeur tech-nique de la société Onip.Se pose en effet la question du solvant.Si l’utilisation de l’eau est de plus enplus fréquente, motivée par la régle-mentation notamment, il reste despeintures pour lesquelles des solvantsou co-solvants sont indispensables.« Aujourd’hui, il existe des solvants bio-sourcés, mais ils sont assez lourds et sontplutôt utilisés comme dégraissants etdans certains cas comme liants voirevecteurs de dispersion. Aujourd’hui, ungros travail est fait pour développer des
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[PEINTURES]Dossier
Alain Lemor, responsable R&D deNovance Innovation du groupe Sofi-protéol. En tant que minérais, ellesrépondent au guide des allégationsenvironnementales sur les produits« naturels ». Ce guide rappelle le règle-ment Reach qui définit les « substancesprésentes dans la « nature » : une subs-tance naturelle, telle quelle, non traitéeou traitée uniquement par des moyensmanuels, mécaniques ou gravitation-nels, par dissolution dans l’eau, par flot-tation, par extraction par l’eau, pardistillation à la vapeur ou par chauf-fage uniquement pour éliminer l’eauou qui est extraite de l’air par un quel-conque moyen ». Une définition quin’est pas toujours suivie par les fabri-cants, comme le souligne Jean-PierrePellegry, dirigeant d’Ipharos, produc-teur de peintures « naturelles ». Il apublié le Petit guide des peintures natu-relles ou « comment certains fabricantsont une notion un peu particulière dece qui est naturel ». Cependant, ce ne
sont pas les charges qui posent pro-blème. Du fait de leur composition,elles répondent généralement à la défi-nition de Reach. Il est par contre plusdifficile de trouver des pigments quirépondent à cette définition. En effet,si le pigment « incontournable pour lespeintures satinées et brillantes », selonFrancis Viez (DVI Labo), est bien d’ori-gine minérale, le dioxyde de titane(TiO2) subit « des opérations indus-trielles lourdes lors de sa synthèse »,indique Thierry Jeannette (Materis-
Paints). Il ajoute qu’« aujourd’hui, iln’existe aucun pigment blanc pour rem-placer le TiO2 ». Et Patrick Verlhac chezOnip ne se montre pas très optimiste :« Il s’agit d’un pigment essentiel à lapeinture et on ne trouvera pas ce genrede chose dans le végétal. » Pour les pig-ments organiques, les avis divergent.Ainsi, Francis Viez (DVI Labo) estimeque « les pigments organiques végé-taux sont techniquement faisables maisle prix fait que ce n’est pas commercia-lisable ». De son côté, Daniel Gronier
SI LES PEINTURESINDUSTRIELLESSONT PEUBIOSOURCÉESPOUR LEMOMENT, LESRECHERCHES SEPOURSUIVENT.
© P
IB
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07 FV 30 DosPeinture BAT_Mise en page 1 06/09/11 09:46 Page31
32 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
[PEINTURES]Dossier
(DGChem) semble confiant. « On voitémerger des plateformes d’acide succi-nique, un précurseur très utilisé en chi-mie de spécialités, notamment dans lasynthèse des pigments organiques dehautes performances (Quinacridoneset DPP {ndlr, dicéto-pyrrolo pyrrole}).On peut donc imaginer d’ici un à deuxans voir émerger une offre en pigments
organiques d’origine renouvelable »,pronostique-t-il.Une fois les différentes matières pre-mières sélectionnées, les fabricantspeuvent mettre en place la formula-tion de leur peinture. « Le process restele même. Une poudre qu’on dilue dansl’eau », indique Francis Viez (DVI Labo).Patrick Verlhac (Onip) le confirme : « Il
20/7/11 16:12 Page 1
BIENTÔT, LES PREMIÈRES PEINTURES ECOCERTAlors que les premiers dos-
siers de labellisation
devraient être déposés en
septembre, les « peintures
écologiques d’origine natu-
relle contrôlées par Ecocert »
devraient arriver sur le mar-
ché début 2012, estime
Valérie Lemaire, d’Ecocert
Greenlife. Ce référentiel vien-
dra compléter l’Ecolabel qui
existe aujourd’hui.
« Contrairement à ce label qui
cherche un niveau de qualité
environnemental supérieur
avec des limitations en
termes de produits et subs-
tances utilisées, nous nous
intéressons à chaque matière
première introduite, leur
naturalité et l’origine de cha-
cune d’elles. Nous voulons
également informer un peu
plus le consommateur »,
confie Anne Lafourcade,
expert indépendant ayant
participé à l’élaboration de la
labellisation Ecocert.
L’objectif étant notamment
de protéger le consommateur
en limitant les substances
dangereuses et les émissions
de COV tout en l’informant
sur le produit. Cette labellisa-
tion couvre toutes les étapes
de fabrication du produit : de
la matière première au pro-
duit fini. Les opérations de
production, le choix de l’em-
ballage et de l’étiquetage,
notamment ne seront pas
oubliés. Ce référentiel répond
à une demande des acteurs
du secteur. « Des petits fabri-
cants de peintures mais aussi
de gros acteurs ont fait une
demande de labellisation
avec des critères rigoureux
pour ces appellations de pro-
duits d’origine naturelle »,
indique Valérie Lemaire. Un
comité technique a été créé
avec la filière afin d’élaborer
les critères d’attribution de
cette labellisation. Les pre-
miers échanges ont débuté
fin 2008 et des consultations
de la filière ont été effectuées
en 2010 et 2011. Les premières
labellisations concerneront
des peintures murales, « car
c’est le domaine où nous
avons le plus de partenaires
actifs, mais nous sommes
prêts à finaliser les critères
pour les autres domaines »,
note Anne Lafourcade.
La question des critères ne
recueille pas l’unanimité. « Le
référentiel en cours de
réflexion propose un nombre
de dérogations trop impor-
tantes pour des produits chi-
miques », déplore un
producteur de peintures
« naturelles ». « Nous avons
fixé la barre suffisamment
haut pour pousser les fournis-
seurs vers des produits plus
respectueux de l’environne-
ment tout en laissant la possi-
bilité d’avoir des produits sur
le marché. Nous avons ainsi
pris des décisions sur les pro-
duits qui ne seront pas accep-
tés et ceux qui pourront l’être
en fonction des performances
techniques qu’ils apportent »,
indique Valérie Lemaire. Si les
substances CMR sont refu-
sées, pour les autres matières
premières, il faudra fournir
des informations sur la
matière et son procédé de
fabrication. Il n’est, par exem-
ple, « pas impossible » que
certaines peintures solvan-
tées soient labellisées. Et
pour les produits biosourcés,
le procédé sera également
scruté. « On peut gref-
fer trois carbones
issus du végétal sur
une molécule mais
si le greffage est pol-
luant ou toxique et si la syn-
thèse n’a pas d’intérêt
environnemental, la question
va se poser. On peut avoir un
pourcentage végétal plus fai-
ble mais un produit plus éco-
logique », conclut Valérie
Lemaire. © F
otol
ia
« IL FAUDRA ENTRE6 ET 9 ANS POURREMPLACER LAPARTIE MINÉRALEPAR DES MATIÈRESRENOUVELABLES »,HENRI PLANEIX,(MÄDER). s’agit généralement d’un mélange. Nous
n’avons pas besoin d’investir dans denouveaux équipements industriels. »Cependant, si aucun investissementn’est nécessaire pour la production, lesfabricants de peintures anticipent unehausse des prix liés à la matière pre-mière.
Un surcoût de 30 à 50 %minimum
Des montants qui peuvent bloquer aumoment des investissements. Entémoigne Philippe Brunet (PeintureInnove Bourgogne). « Le prix nous paraîtrédhibitoire. Aujourd’hui, le prix est tri-plé par rapport à des produits pétrochi-miques. Notamment sur les agrosolvantsoù nous sommes loin de ce que noustrouvons pour les produits chimiques.Pour les tensioactifs, les écarts de prixsont moindres mais le panel produit estencore réduit ». Henri Planeix (Mäder)le constate également. « Le coût d’unerésine biosourcée est doublé. Pour un potde peinture décorative, cela engendre unsurcoût de l’ordre de 30 à 50 % ».Néanmoins Alain Lemor (Sofiprotéol)se veut rassurant. « Pour un alkydevégétal en émulsion, nous sommes 50 %plus chers qu’un produit issu de la pétro-chimie. À terme, le prix devrait baisseravec l’augmentation des volumes ».Francis Viez (DVI Labo) constate poursa part que « les prix des peintures déco-ratives biosourcées sont supérieurs de20 à 30 % par rapport à des produitsissus de la pétrochimie. Mais la volati-lité du prix du pétrole est bien plusimportante que pour les produits agri-coles ». S’il reste encore des développe-ments à mener pour obtenir une plusgrande part de produits biosourcés etfaire baisser les prix, le marché des pein-tures décoratives semble bien engagerdans l’utilisation des agroressources. Etles peintures industrielles devraient pro-fiter des avancées faites pour le grandpublic pour suivre la même voie à pluslongue échéance. ■ AURÉLIE DUREUIL
© M
äder
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34
Publi-information
L’ASSOCIATION CHIMIE DU VÉGÉTALLa chimie du végétal,un axe stratégiquemajeur de la filièreChimie et matériaux.
Àl’instigation du Gouvernement,
une mobilisation d’ampleur a
été lancée pour redynamiser
l’industrie nationale en vue
d’assurer le développement
économique du pays.
Une démarche a été entreprise dans
le cadre de la Conférence Nationale
de l’Industrie pour permettre à
l’ensemble des acteurs d’une même
filière de faire des choix stratégiques
avec une visibilité suffisante autour
d’un socle commun.
Parmi les filières stratégiques
considérées par la Conférence
Nationale de l’Industrie, la filière
« chimie et matériaux » a identifié la
chimie du végétal comme un axe
stratégique majeur de son
développement.
Un groupe de travail spécifique sur
la chimie du végétal a donc été créé
sous l’égide du Comité stratégique
de Filière « chimie et matériaux »,
chargé d’élaborer des propositions
concrètes pour appuyer l’essor
industriel du domaine.
Au-delà des nombreux projets
d’innovation déjà engagés, deux
points apparaissent à court terme
majeurs pour assurer cet essor :
● Améliorer la vision de la
disponibilité et du coût de la
biomasse dans son ensemble. C’est
un point clef de la compétitivité de
la chimie du végétal ;
● Se structurer pour mieux porter
l’ambition nationale vers l’Europe et
obtenir des pouvoirs publics une
aide accrue aux développements
industriels.
FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
P.I.V.E.R.T., INDEED, deux projets d’Institut d’excellence dela chimie du végétal, viennent d’être labellisés par l’Etat. Unsigne fort qui montre que la chimie du végétal a toute saplace dans les Investissements d’avenir. La force de cesinitiatives repose sur une mise en réseaux des intelligencespour des applications industrielles de plus en plus éco-responsables. Mais ce n’est pas tout, P.I.V.E.R.T., INDEEDet peut-être IFMAS sont des gisements d’emplois et decréation de valeurs.
La chimie du végétaltire son épingle du jeu
L e 1er Juin 2011, bon nombre de régions
et de pôles retenaient leur souffle. Le
jury des IEED (Instituts d’Excellence en Éner-
gies Décarbonées) opérait une première
sélection d’initiatives présentant un fort
potentiel d’innovation et de rayonnement
international.
Deux projets liés à la chimie du végétal ont
dès à présent été sélectionnés : INDEED,
Institut national pour le développement des
écotechnologies et des énergies décarbo-
nées, à Lyon (Vallée de la chimie-Solaize,
Rhône), et P.I.V.E.R.T., Picardie innovations
végétales, enseignements et recherches tech-
nologiques à Compiègne, (Oise).
Véritables campus d'innovation technolo-
gique associant recherche publique et inno-
vation industrielle, ces IEED, financés dans le
cadre du Grand Emprunt, apporteront une
valeur ajoutée incontestable au développe-
ment des technologies vertes.
PIVERT, la bioraffinerie oléagineusede 3e génération.
L’objectif de P.I.V.E.R.T. est d’optimiser les
ressources oléagineuses afin de produire de
façon durable des produits alimentaires,
industriels et énergétiques. Derrière cet acro-
nyme se trouve le 1er, et pour l’instant le seul,
institut d’excellence exclusivement dédié à
la chimie du végétal.
Ce projet est porté par le pôle IAR, l’UTC et
Sofiprotéol, avec comme actionnaires indus-
triels Maguin, PCAS, Rhodia et SNC Lavalin.
Il réunira 26 partenaires publics et privés et
mobilisera 150 chercheurs et ingénieurs sur
un site à Compiègne. Ensemble, ils déve-
lopperont les bases technologiques de la
bioraffinerie oléagineuse du futur, en parti-
culier le fractionnement de la biomasse,
la biocatalyse, le métabolisme des lipides
ou encore l’assemblage de molécules.
L’association d’un centre de recherche et
d’innovation, d’une plateforme technolo-
gique et d’outils de démonstration facili-
tera le transfert de technologies jusqu’au
stade préindustriel.
Premier centre européen de recherche, d’in-
novation, d’expérimentation dans la chimie
du végétal à base de biomasse oléagineuse
(colza, tournesol, etc…), P.I.V.E.R.T. n’en oublie
C’est à Compiègne, sur les bords de l’Oiseque s’implantera P.I.V.E.R.T., le premiercentre de recherche européen sur lavalorisation de la biomasse oléagineuse.
©ChristianSC
HRY
VE
INVESTISSEMENTS D’AVENIR
07 FV 00-00 PUBLIACdV BAT_Mise en page 1 05/09/11 17:42 Page34
35FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
pas moins la formation, essentielle pour
répondre aux besoins des entreprises en
collaborateurs de haut niveau. P.I.V.E.R.T. déve-
loppera ainsi des programmes de e-learning
et des masters dans le domaine des agro-
sciences.
La dimension durable est bien évidemment
au cœur de la démarche. P.I.V.E.R.T. sera
construit dans une logique d’écologie indus-
trielle : les sous-produits de certaines activi-
tés serviront de matières premières à d’autres
productions et l’énergie ainsi que l’eau seront
recyclées. La future raffinerie du végétal s’ins-
crit également dans une logique sociale et
économique durable, avec pour enjeu de
pérenniser l’agriculture, de renforcer le tissu
industriel de Picardie et de créer des emplois
qualifiés. P.I.V.E.R.T. vise ainsi à contribuer à la
réalisation d’un chiffre d’affaires de 1 milliard
d’euros en 2020, permettant ainsi de créer
5000 emplois en dix ans. L’investissement
dans ce projet est de 220 millions d’euros,
financés en partie par le grand emprunt.
INDEED, l’usine du futur est aussibiosourcée
Autre projet majeur labellisé Institut d’Excel-
lence, l‘institut INDEED vise le développe-
ment de procédés nouveaux, faibles en
émission carbone pour permettre l’émer-
gence de l’usine du futur. Les objectifs affi-
chés sont en cohérence avec le Grenelle de
l’Environnement : réduction des émissions
de CO2, baisse de la consommation énergé-
tique des usines, diversification des sources
d’énergie et de matières premières. INDEED
a identifié trois programmes, les bioénergies,
les procédés bas carbone et l’économie circu-
laire qui s’appuieront sur trois plateaux de
compétences propres, l’évaluation environ-
nementale, la simulation multi-échelle et
l’analyse industrielle. La chimie du végétal y
occupe une place prépondérante, notam-
ment avec le développement de procédés
pour remplacer les énergies fossiles par la
biomasse et la conception de produits
nouveaux à partir de matières premières
renouvelables. La chimie du végétal bénéfi-
ciera également des travaux des plateaux de
compétences, en particulier dans la caracté-
risation des matières premières, le suivi des
réactions ou encore l’évaluation environne-
mentale des procédés. Porté par Axelera et
associant plusieurs partenaires académiques
et industriels dont Arkema, le CNRS, GDF-
SUEZ, IFP Energies nouvelles, le PEP-Centre
technique de la plasturgie, Rhodia et l'Univer-
sité de Lyon, INDEED accueillera 250 cher-
cheurs pour développer les technologies,
méthodologies et outils de l’usine du futur.
INDEED constitue également un vecteur
majeur de transformation et d’évolution
industrielle de la Vallée de la chimie et
répondra ainsi aux enjeux-clés du maintien
des unités productives en France, avec la
création de 2000 emplois sur 10 ans.
IFMAS, une opportunité majeurepour les revêtements et plastiquesvégétaux
Si les premiers résultats de l’appel à projets
démontrent l’intérêt majeur que représente
la chimie du végétal dans la recherche et l’in-
novation durable, cette reconnaissance pour-
rait être amplifiée dans les prochaines
semaines. En effet, le projet IFMAS (Institut
Français des Matériaux AgroSourcés), dont
le siège social sera basé à Villeneuve d’Ascq,
fait partie des six projets qui feront l’objet
d’un examen complémentaire. IFMAS vise
le développement de nouvelles technolo-
gies pour la production de matériaux inno-
vants à partir des ressources végétales locales
à haute valeur ajoutée, plus durables, plus
techniques, recyclables et générant moins de
CO2 (moins de 100 à 600 kt/an). Associant
l’ensemble des acteurs de la chaîne, du champ
à l’industriel utilisateur, IFMAS ambitionne de
créer une véritable filière amont-aval inno-
vante, leader sur le marché en plein dévelop-
pement des plastiques végétaux et des
peintures et revêtements biosourcés.
La synergie entre l’excellence scientifique, -
150 chercheurs et enseignants chercheurs,
associant le CNRS, l’INRA, l’École des Mines
de Douai, l’ENSCL, les Universités Lille 1 et
Artois-, et la puissance d’industriels de
premier plan, dont Roquette, Mäder et Flori-
mond Desprez, le permettrait. De nombreux
marchés sont déjà conquis, les peintures,
l’emballage, les transports, le bâtiment, la
santé. Les perspectives envisagées sont la
création de 5 000 nouveaux emplois à 10 ans
sur les filières de l’agriculture, de la chimie et
de la plasturgie pour un chiffre d’affaires
global entre 1 Md d’euros à 2 Mds d’euros.
À condition toutefois que l’État choisisse de
doter la France d’un institut supplémen-
taire en chimie du végétal. Une décision
attendue prochainement.
Cette reconnaissance de la chimie du végé-
tal pourrait enfin être accentuée dans les
prochains mois, avec le programme
« Démonstrateurs en énergies renouvelables
et chimie verte », piloté par l’ADEME qui
examinera les dossiers présentés à partir
de septembre 2011. ■
Pour tous ceux qui s’intéressent à la chimie du végétal www.chimieduvegetal.com
Le Gaïalène qui compose ce Freezbee estun bioplastique innovant à base d’amidonde maïs.
© Roquette
07 FV 00-00 PUBLIACdV BAT_Mise en page 1 05/09/11 17:43 Page35
36
Pouvez-vous présenter le Pôle Fibres en
quelques mots ?
Karl Gedda : Le pôle de compétitivité Fibresest un réseau d’innovation centré sur lesmatériaux et le développement durable,basé sur les matériaux fibreux. Le premierd’entre eux est le bois, sous ses différentesformes. Nous travaillons sur les challengesélaborés par le développement durable -l’objectif est notamment de mettre aupoint des matériaux qui soient de plus enplus renouvelables et des méthodes pouréco-concevoir les produits. Une des particularités du pôle est que l’in-novation (20 à 30 projets de R&D sontsoutenus par an) va de pair avec la structu-ration des filières, pour répondre auxproblématiques d’approvisionnement etde mutation. Les acteurs des filières concer-nées sont les fournisseurs de matièrespremières (fibres, mais également traite-ments : peintures, teintures, colles, résines...),les industries transformatrices (bois,papiers, composites et textiles) et les indus-tries des domaines intégrateurs du bâti-ment durable, du transport (voiture, train,avion), de la santé, etc.
Quels sont les challenges qui attendent le
Pôle Fibres ?
K. G. : Dans le cadre de la réflexion surl’après-pétrole, le souhait est de passer dufossile au renouvelable et de baisser l’im-pact environnemental des produits. Lesmatériaux fibreux ont des avantages nota-bles : lors de leur production, ils sont moinsénergivores que les métaux, par exemple.
Ces matériaux fibreux peuvent provenir dedeux approvisionnements : la pétrochi-mie et les ressources naturelles. Notreressource-clef, au sein du Pôle, est la forêt.Le bois a l’avantage de fournir à la fois desplanches et des fibres (panneaux, papiers,composites) mais également des molé-cules et de l’énergie. Dans les nœuds etles écorces des arbres, on trouve des extrac-tibles qui peuvent être utilisés dans lapharmacie, la cosmétique, la nutracétique.C’est aussi une source à même de répondreà des attentes de volume de la chimie despécialité (résines et colles, par exemple). Ilfaut rappeler que la forêt française, la troi-sième d’Europe en taille, reste globalementsous-exploitée, puisque moins de 50 % desa croissance annuelle est consommée.Actuellement, le bois est le deuxième défi-cit commercial de la France. Il est doncnécessaire d’adapter la forêt aux attentesd’une industrie durable à même de répon-dre à une société ancrée dans le respect del’environnement. L’un des projets du Pôle estla mise en place d’une plateforme deservices Ecolicel pour accompagner lerapprochement bois et chimie.
Pourquoi le Pôle Fibres co-organise-t-il le
congrès WoodChem ?
K. G. : WoodChem se tiendra à Strasbourgles 1er et 2 décembre 2011. Le congrès seral’occasion de donner un coup de projec-teur sur le bois en tant que source d’appro-visionnement de la chimie et de voir auniveau international où en sont lesnouvelles technologies et leurs applica-tions. Le colloque est aussi une occasion demobiliser les acteurs français sur ces chal-lenges techniques et économiques. C’est laseconde édition du congrès, que le Pôleorganise avec l’Université de Strasbourg,l’ECPM (Ecole européenne de chimie, poly-mères et matériaux) et la FFC (Fédérationfrançaise pour les sciences de la chimie). La
région Alsace, la communauté urbaine deStrasbourg et le conseil général du Bas-Rhin en sont les partenaires financiers.
Quels projets préparez-vous actuellement
au Pôle Fibres ?
K. G. : Outre les projets de R&D, noustravaillons à la création d’un Fonds de dota-tion, porté par le Pôle, dans une logiqued’écologie industrielle. Le Fonds est destinéà soutenir les efforts de recherche et d’inno-vation pour l’emploi et la réalisation dematériaux renouvelables et de produitséco-conçus. Nous adoptons une approchenovatrice, globale et préventive, pour obte-nir des matériaux à la fois renouvelables etdurables et des sites de production éco-efficients. Le Fonds sera doté de troismissions : sensibiliser les publics, notam-ment le grand public pour l’amener àmieux peser en tant que consommateurresponsable ; mobiliser industries etrecherche via l’excellence ; financer desprojets (institut, plateforme, chaire,…). LeFonds est ouvert aux autres pôles decompétitivité. Le lancement officiel estprévu lors du colloque WoodChem.
Publi-information
Le pôle de compétitivité Fibres organisera en décembre prochain lecongrès WoodChem, lieu d’échanges international sur la valorisationchimique et biochimique du bois. Karl Gedda, délégué général duPôle Fibres, rappelle les enjeux liés à cette thématique.
« Le bois est une sourced’approvisionnement pour la chimie »
Pôle de compétitivité FibresSiège social : 27, rue Philippe Séguin, BP 1041 - 88051 Epinal Cedex 9.www.polefibres.fr
Karl Gedda, déléguégénéral du Pôle Fibres.
© Agn
ès Szabo
© Pôle Fibres
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L’Eure-et-Loir se lance
années, cet agriculteur est à la recherched’une production complémentaire pouramortir l’utilisation de serres qu’il utilisemoins de trois mois par an, ainsi que de sachaudière à bois de 2 MW et de son foraged’irrigation. Une réunion organisée sur laspiruline par le cluster Agrodynamic etDéveloppement Durable en avril dernierlui a donné le déclic : pourquoi ne pasproduire de la spiruline dans des bassinschauffés pour contrer le handicap clima-tique d’un département comme l’Eure-et-Loire. À la suite de cette réunion,Agrodynamic a organisé un voyage d’étudechez des producteurs du Sud de la France.« J’y suis ensuite retourné plusieurs fois et j’aidécidé de me lancer dans l’aventure »,explique Dominique Guérin. Aujourd’hui, iltravaille au dimensionnement de ses instal-lations, et la détermination de tous les équi-pements nécessaires : système de brassage,pompes, filtres, essoreuse, extrudeuse… Carsi les installations de production de tabacpeuvent avoir des points communs aveccelles de la production de spiruline, il fautnéanmoins réaliser une part importante
a spiruline est une algue micro-scopique de couleur bleu-vert,utilisée de longue date parcertaines peuplades à travers le
monde. Elle est appréciée pour sa forteteneur en protéines végétales de l’ordre de55 % à 70 %, ainsi que pour ses nombreusesvitamines à commencer par le bêta caro-tène. Elle est aussi constituée de minérauxet d’oligo-éléments et contient une quantitéappréciable d’acide gamma-linolénique, dela famille des oméga-6. De plus, la spirulineest riche en phycocyanine, le seul pigmentbleu naturel pouvant servir de colorantalimentaire et auquel on attribue une acti-vité antioxydante. En conséquence, on luiprête de nombreuses vertus comme la capa-cité à réduire les lipides sanguins, un possi-ble traitement de la rhinite allergique etdes douleurs articulaires, un renforcementdu système immunitaire, même si aucuneétude clinique sérieuse n’est en mesure degarantir ces dires. Au-delà du domaine descompléments alimentaires, elle pourraitfaire l’objet de développement en cosmé-tique et en pharmacie, de par sa capacité àfournir un grand nombre d’ingré-dients valorisables industriellement. Tributaire de la chaleur et du soleilpour se développer, la spiruline ainvesti l’Afrique à partir des années1970, pour lutter contre la malnutri-tion. Puis en 1997, la production adémarré dans le Sud de la France.Aujourd’hui, c’est en Eure-et-Loirque la spiruline pourrait faire l’objetd’un nouveau développement à l’ini-tiative d’un producteur de tabac,Dominique Guérin (EARL S.Guerin),installé dans la commune du Gué-de-Longroi. Depuis quelques
d’investissements spécifiques et DominiqueGuérin envisage de dédier des serres et unséchoir à la spiruline qu’il devra mettre auxnormes pour produire dans un premiertemps en qualité alimentaire. Les premiers lots sont programmés pourmai 2012. La production de spirulinedemande cependant beaucoup de savoir-faire. « Si l’on ne maintient pas la productionau bon pH, un bassin peut tourner enquelques heures », illustre-t-il. Outre lesoutien de spiruliniers, Dominique Guérincompte s’appuyer sur le savoir d’un expert.Jean-Paul Jourdan a fait sa carrière dans lachimie avant de consacrer sa retraite à laspiruline en faveur des enfants du Tiers-Monde. De son côté, Xavier Marin, directeur
du Lycée d’enseignement agricole deNermont, envisage de créer une filièrealgicole. En plus de ces soutiens,Dominique Guérin reste épaulé par lecluster Agrodynamic qui a décidé,cet été, de lancer une mission d’exper-tise, en collaboration avec un autrecluster régional, Valbiom. Auprogramme de cette étude : des prisesde contact pour travailler sur lesdébouchés commerciaux de cettealgue. Dominique Guérin pourraitbien devenir le pionnier de la naissance d’une nouvelle filière enEure-et-Loir. ■ SYLVIE LATIEULE
37FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
Avec le soutien du cluster Agrodynamic, la productionde spiruline pourrait bien démarrer en Eure-et-Loir. Un producteur de tabac, Dominique Guérin, fait figurede pionnier dans le département.
SPIRULINE
FFocus[PRODUITS]
À PROPOS D’AGRODYNAMIC ETDÉVELOPPEMENT DURABLE
L’association Agrodynamic et Développe-
ment Durable a été créée en 2009 à
Châteaudun. Elle a pour objectif de créer
un réseau entre agriculteurs, coopératives,
industriels, artisans et centres de forma-
tion et de recherche pour la valorisation
des agro-ressources. L’association,
aujourd’hui composée d’une trentaine
d’entreprises, a obtenu un statut de
Grappes d’entreprises (cluster) en 2010.
Contact : Anne Bénazet - 06 47 08 33 [email protected]
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Étape de séchage d’une spiruline sous forme extrudée.
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38 FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011
[PRODUITS]FFocus
Le principal inconvé-nient des crèmes auto-bronzantes est l’odeur
désagréable due aux molé-cules générées lors du proces-sus de bronzage. En effet, unautobronzant colore la peaupar une réaction chimiqued’oxydation (réaction deMaillard) très superficielle,tout à fait différente du proces-sus de synthèse des pigmentsde mélanine responsables dubronzage naturel. Le principeactif utilisé est la Di-HydroxyAcétone (DHA), dont la propor-tion peut varier selon les auto-bronzants. Pour remédier à ceproblème d’odeur, la sociétéSoliance a conclu un partena-riat exclusif avec le fabricantde parfum anglais CPL
Aromas, pour créer la formula-tion Vegetan FL Creation, unesolution innovante qui permetde couvrir spécifiquement lesodeurs générées par la DHA.Grâce à l’expertise de CPLAromas, les molécules respon-
sables des mauvaises odeursont pu être identifiées par leprocédé de « Thermal desorp-tion » puis neutralisées spécifi-quement grâce à la technolo-gie «Aromaguard».Soliance a ainsi développé unmélange biosourcé avec de laDHA liquide, la fragranceAromaguard, des agro-ten-sioactifs (les alkyl polypento-sides) et un solubilisant pourcréer un pré-mix stable, prêt àl’emploi et facile à formuler,même à froid.Testé sur un panel de 12 volon-taires, Vegetan FL Creation amontré la même performancede coloration que la DHA seuleet 100 % des testeurs ontapprécié l’absence de mau-vaise odeur. ■
Vegetan FL Creation masquel’odeur des autobronzants
La société Soliance apporte des solutions biosourcéesinnovantes au monde de la cosmétique. FORMULATION Label OK Biobased
pour le polyéthylènede Braskem
■ Le plastique vert du
producteur brésilien Braskem
vient de recevoir une
certification de la part de
l’association belge
indépendante Vinçotte,
garantissant son origine
végétale. La gamme de
polyéthylène de Braskem, qui
comprend notamment du HDPE
(High Density Polyethylene) ou
du LLDPE (Linear Low Density
Polyethylene), a même reçu une
certification 4 étoiles de la
même association.
Le groupe Brésilien, seul
producteur au monde à fournir
du polyéthylène biosourcé en
quantités industrielles, est
désormais autorisé à utiliser sur
ses emballages et diverses
documentations le label « OK
Biobased ». L’association
Vinçotte qui délivre cette
certification est actuellement
l’une des meilleures références
mondiales dans le domaine.
COSMÉTIQUES
Minasolve déploie sa gamme
M inasolve lance plu-sieurs bio-ingré-dients à base d’ex-
traits de noix de galle, certifiésconformes au référentiel Ecocert. MinaCare Elage est unagent éclaircissant de peau,présent à l’état naturel dans lesbaies et noix. MinaCare Galaceest un antioxydantnaturel, extrait de la noix de
galle. Ces lancements inter-viennent en complément dusuccès rencontré par la gammede solvants verts de Pennakem(eco THF, methyl THF, THFA).Minasolve appartient augroupe Minafin et a pour voca-tion d’assurer le développe-ment de l’activité dans les bio-ingrédients en s’appuyant surses 4 usines pilotes. ■
AGROALIMENTAIRE
Novamont partenaire de lamanifestation Cheese 11
En collaboration avec lamunicipalité de Bra,Ascom Bra, Slow Food
et S.E.A., Novamont participe àla promotion de l’événementCheese 2011, à travers la miseen place d’un système de col-lecte sélective et en mettant àdisposition des produits jeta-bles biodégradables et com-postables en Mater-Bi. Cheese2011 est la huitième biennaleinternationale consacrée àl’univers du fromage.Rappelons que le bioplastiqueMater-Bi, développé parNovamont, est un plastiquebiodégradable et compostable
Lanxess avance ses pions dans les biosourcés ■ Lanxess a lancé à la mi-année
son premier arôme naturel à
destination du marché améri-
cain des boissons. Baptisé Natu-
ral Choice, ce produit est un
mélange composé de citron, léci-
thine et cire d’abeille. Après une
participation dans Gevo et la
perspective de produire des
caoutchoucs à base de maïs,
Lanxess montre encore son inté-
rêt pour la chimie du végétal.
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R
Soliance aide à formuler lesautobronzants.
Novamont veut éduquer les consommateurs à l’occasion de Cheese 2011.
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conforme aux normes euro-péennes NF EN 13432 et NF EN14995. Tout en contenant unepart de végétal - ressourcesrenouvelables d’origine agri-cole - il est en mesure de garan-tir des prestations semblablesà celles des plastiques tradi-tionnels. ■
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FFocus[PRODUITS]
HYDRATATION
Du squalane renouvelable
Le squalane est l’un desémollients les plus per-formants du marché.
Cependant, il a été progressive-ment délaissé par les formula-teurs du fait de problèmes d’ap-provisionnement. En effet, lesqualane provient principale-ment du foie de requin, dontl’exploitation est aujourd’huitrès controversée, ou de l’huiled’olive sujette à des variationsde prix liées à son interdépen-dance avec l’huile alimentaire.Soliance s’est associé avec lasociété américaine Amyris, afinde développer un squalanerenouvelable. Cette solutionalternative permet de s’affran-chir des problèmes de disponi-bilité en délivrant un squalanede haute pureté, issu d’unesource fiable et renouvelable.Soliance a déjà commencé la
production de farnésène ouBiofene dans son équipementde fermentation industrielle, enutilisant le procédé biotechnolo-gique d’Amyris. Le Biofene seraensuite converti en squalanecommercialisé directement parSoliance. En complément dusite de Bazancourt-Pomacle,une production est prévue auBrésil et éventuellement dansd’autres lieux en Europe. ■
LUBRIFICATION
Distributeur automatique degraisse biosourcée
automatique est un systèmemonopoint à distribution élec-trochimique, déclenché aumoyen d’une vis d’activationpermettant de délivrer unvolume de lubrifiant de 120 cm3
en 1, 3, 6 ou 12 mois. Il assureune alimentation qui se tra-duit par : des économies delubrifiant, une maintenancediminuée, une meilleure dis-ponibilité des installationsavec des arrêts de productionréduits et une sécurité au tra-vail améliorée. CondalubeExtra EF distribue la graisse BioNatur Extrem EP2, développéeà partir de matières premièresrenouvelables. Elle est en outrebiodégradable et classée nondangereuse pour l’environne-ment. ■
Plus besoin de tuer desrequins pour produire dusqualane.
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L e Condalube Extra EF aété conçu pour le grais-sage des paliers à roule-
ments, paliers lisses et gui-dages présents dans lescarrières-sablières, travauxpublics et sur les matérielsd’abattage en forêt. Ce sys-tème de lubrification est idéalpour les installations soumisesà des impératifs de sécurité etfacilite la maintenance pourles opérateurs. Ce graisseur
Le Condalube Extra EF deCondat.
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PARIS Grande Halle de la Villette27 29 Septembre 2011
Un événement co-organisé par :
Association Française des Techniciens des Peintures, Vernis, Encres d’imprimerie, Colles et Adhésifs
Salon International & Congrèspour les industries des peintures,
encres d’imprimerie, vernis, colles et adhésifs
DEMANDEZ VOTRE BADGE SUR :www.eu rocoa t - expo. com
votre code invitation : PAR51
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Carnet /Agenda[FORMATIONS]
[MANIFESTATIONS]
UNIVERSITÉ DESTRASBOURGFrédérique CostesTél. : 03 68 85 49 [email protected]
10-12 OCTOBRE,STRASBOURGPolymères hydrosolubles ethydrogelsPublic : toute personnedésirant utiliser des polymères hydrosolubles ouleurs dérivés
17-21 OCTOBRE,ILLKIRCHGRAFFENSTADENProduction de moléculesbiologiquement actives :systèmes procaryotes eteucaryotesPublic : ingénieurs, techniciens et chercheursde laboratoire
6-8 DÉCEMBRE,SCHILITIGHEIMGénie fermentaire etbioréacteurs de laboratoirePublic : Toute personne mettant en œuvre desbioréacteurs de laboratoire
[NOMINATIONS]UNIVAR FRANCEI
Françoise ThéronDirectrice générale
Françoise Théron, 49 ans, est deve-
nue directrice générale d’Univar
France. Avant cette nomination, elle
occupait depuis 2005 la fonction de
directrice financière France et
Benelux du distributeur. Elle a égale-
ment travaillé au sein des labora-
toires Guerbet et de Manutan.
AXELERAI
Pierre-Henri Bigeard Président
Actuellement pré-
sident de l’IFP
Énergies Nou-
velles, Pierre-
Henri Bigeard est
devenu président
d’Axelera, le 17
juin pour deux ans. Il était jusqu’à pré-
sent vice-président chargé de l’inno-
vation et de l’entrepreneuriat du pôle
de compétitivité. Il gèrera notam-
ment les grands projets du pôle,
comme la plateforme collaborative
BIOGÉNIEI
Une nouvelle direction en EuropeLe groupe canadien annonce deux
nominations au sein de sa direc-
tion en Europe. Marco Venturi, 46
ans, est devenu vice-président prin-
cipal Europe. Il occupait dernière-
ment la fonction de directeur géné-
ral adjoint de Paprec Recyclage.
Après 11 années chez Biogénie,
Hervé Montaclair, 41 ans, a été élu
directeur général de Biogénie
France. Il était auparavant chargé
de projets et directeur technique
de Biogénie.
.
DANISCOI
Deux démissions àla directionQuelques semaines après la finalisa-
tion de l’acquisition de Danisco par
DuPont, Tom Knutzen, p-dg, et Søren
Bjerre-Nielsen, directeur financier de
Danisco, ont annoncé leurs démis-
sions. Leurs départs sont effectifs à
depuis le 17 juin dernier.
chimie-environnement Axel’One et
l’Institut national pour le développe-
ment des écotechnologies et des
énergies décarbonées (INDEED).
Pierre-Henri Bigeard est également
vice-président de l’Association pour
le développement durable de la val-
lée de la chimie à Lyon, membre du
World chemical engineering council
et administrateur de CPE Lyon et de
Rhônealpeénergie-Environnement.
AFNOR CERTIFICATIONI
Philippe RabutDirecteur général adjoint
Philippe Rabut a été nommé direc-
teur général adjoint d’Afnor
Certification. Il est rattaché auprès
de la directrice générale, Florence
Méaux. Et succède à Jacques Beslin
qui part à la retraite. Avant cette
nomination, P. Rabut a exercé des
postes à responsabilité au sein de
PSA et de Dekra Industrial. Il a aussi
présidé la Fédération professionnelle
du diagnostic immobilier de 2004
à 2009.
27-29 SEPTEMBRE, PARIS– LA VILLETTEEurocoat 2011 - l’innovationdes fournisseurs decoating, de matièrespremières et équipementswww.eurocoat-expo.com
29 SEPTEMBRE – 1ER
OCTOBRE, POITIERS –FUTUROSCOPE – PALAISDES CONGRÈS7e édition du Salon de la croissance verte et des éco-industrieswww.salon.croissanceverte.poitou-charentes.fr
5 OCTOBRE, LILLE2e soirée de la chimie :« Vers une chimie deformulation verte »École Supérieure de Chimiede Lille - Villeneuve d’AscqInscription :[email protected]
11-14 OCTOBRE, AMSTERDAM, PAYS-BASBiofuels 2011 : 6e Forumannuel sur l’industrie desbiocarburantswww.wraconferences.com/biofuels-2011-6th-annual-meeting/s4/a277/
20-22 OCTOBRE,SHANGHAI, CHINEAgrochemex 2011 : Salonsur l’industrie despesticides et de laprotection des cultureswww.agrochemex.net
25 OCTOBRE, LYON2e séminaire internationalsur les lipides pourl’industrie et la santéorganisé par l’institutCarnot Lisawww.lisa-carnot.eu/Rencon-tre-chercheurs-industriels.html
7-10 NOVEMBRE, MONTPELLIERAlg’n’ Chem 2011 - Algae,new resources for Industry ?Premier congrèsinternational sur les algueset la chimie vertewww.ffc-asso.fr/algnchem
16-17 NOVEMBRE,ANVERS, BELGIQUEBioenergy internationalExpo&Conference 2011www.biofuelsinternational expo.com
17-18 NOVEMBRE, DIJONColloque industrialisationdes composites fibresnaturelleswww.agrocomposites.fr/fr/actualites/colloque-industriali-sation-composites-fibres-naturelles
29 NOV.-2 DÉCEMBRE,PARIS VILLEPINTEPollutec Horizons – salondes solutions d’avenir auservice des enjeuxenvironnementaux eténergétiqueswww.pollutec.com
1ER-2 DÉCEMBRE, STRASBOURGWoodchem 2011 : colloquesur la valorisationchimique et biochimiquedu boiswww.woodchem.fr
12-14 DÉCEMBRE, VILLENEUVE D’ASCQColloque GCI 2011 : Agreener chemistry forindustrywww.ensc-lille.fr/actu/GCI/index_fr.html
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Index [SOCIÉTÉS]
AAfnor Certification p 41AFTPVA p 30Agrodynamic p 37Air France p 22AkzoNobel p 18Amyris p 17, 39Arkema p 8, 12, 16, 32Avantium p 17Axelera p 41
BBASF p 15BioAmber p 15Biogénie p 41Biomatpro 26Biométhodes p 12Boxing Oleochemicalsp 18Braskem p 38Brenntag p 13
CC5 Yeast p 15Cargill p 15, 16, 22Casino p 7Castorama p 31Cellana p 22CheilJedang p 16Clariant p 16, 20CNRS p 26Condat p 39Cosan p 22CPL Aromas p 38Croda p 31, 32
DDanisco p 20, 41Danone p 6Dehondt p 6Delta BioFuels p 22
DGChem p 32, 34DoE p 20Dominique Guérin p 37Dow Chemical p 8Dow p 18DSM p 15DuPont p 15, 20DVI Labo p 31, 32, 33,34
EEcocert Greenlife p 34Elevance RenewableSciences p 22Ethical CoffeeCompany p 7
FFimalin p 10Finnair p 22
G,HGenomatica p 14Gevo p 38Global Bioenergies p 14HRBP p 22
IIAR p 7IBT p 18Inra p 26Ipharos p 33
KKitoZyme p 16KLM p 22
LLanxess p 38Lefrant Rubco p 32Leroy Merlin p 31Lufthansa p 22
MMäder p 30, 32, 34MaterisPaints p 31, 32,33Maui ElectricCompany p 22Minasolve p 38Mitsui p 18Myriant p 15
NNatur’lin p 7NatureWorks p 6, 18Nespresso p 7North Sea Group p 22Novamont p 14, 38Novance p 32
OÔ Nature p 7Onip p 32, 33, 34
PPeinture Innove Bour-gogne p 34Pet Pick-Ups p 6POET p 20Polaris p 12
Q,RQosmedix p 7Raízen p 22Royal Cosum p 15
SSanta Vitória Açúcar eÁlcool p 18Shell p 22SkyNRG p 22Sofiprotéol p 31, 34Soliance p 38, 39Solvay p 17Sommer Needlepunchp 7Sophim p 12Spring Associates p 22Süd-Chemie p 20Synthos p 14
TTate&Lyle p 17Technip p 17Terre de Lin p 10Thomson Airways p 22
UUnivar p 41USJ Group p 22
VValagro p 24Végéplast p 7Vinçotte p 38
Liste des annonceursANNONCEURS PAGE
ABONNEMENT INFOCHIMIE 39
ACDV 34 - 35
AGROCOMPOSITES ENTREPRISES 16
ARKEMA 4eCOUV
ASSOCIATION PURE 11
CRODA 33
CVG 21
DRT – DERIVES RESINIQUES TERP. 2eCOUV
ENDRESS+HAUSER 17
EUROCOAT 40
FLOTTWEG 31
FORMULE VERTE 19
INTERFAS 13
ISO INGENIERIE 15
ITERG 29
POLE DE COMPETITIVITE FIBRES 9
POLE DE COMPETITIVITE FIBRES publi 36
POLE IAR 5
POLE IAR publi 23
REED / POLLUTEC 3eCOUV
VALBIOM 27
ETAI– Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONYTél. : 01 77 92 92 92 - Fax : 01 77 92 98 25SAS au capital de 47 111 184 ¤ Siret : 806 420 360 00117 Siège social : Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONY
email : taper l’initiale du prénom, le nompuis @etai.fr (ex. : [email protected])
Directeur de la publication :Christophe Czajka
Directeur général adjoint pôle magazinesspécialisés et salons professionnels : GillesdeGuillebon (94 04)
Rédactrice en chef : Sylvie Latieule (95 87)
Secrétaire de rédaction :Ariane Boixière-Asseray (95 85)
Rédaction : Aurélie Dureuil (95 81), DinhillOn (95 80), Julien Cottineau (95 86), AudreyFréel (95 83) (Chimie Pharma Hebdo)
Responsable Studio Magazines : ThierryMichel (96 30) assisté de Christian LeCoz (96 31)
Premier rédacteur graphiste : ThierryMeunier (96 29)
Publicité :Sandrine Papin (directrice depublicité Pôle Industrie - 96 43), Eric Leuenberger (directeur - 96 37), assistés de Martine Szuba (assistante tech-nique - 96 44)Représentants : – Rhône-Alpes : Become, Eric Bechetoille,19/21 chemin de Montauban, 69005 Lyon,Tél./Fax : 04 72 00 04 14, Mobile : 06 80 68 44 00– Allemagne: Axelle Chrismann, 10, Place du Général de Gaulle 92160 Antony Tél. : 01 77 92 92 59, Fax : 01 77 92 98 28– USA : Trade Media International corp., 421Seventh Avenue, New York, NY 10001-2002 USATél. : (1.212) 564-3380 - Fax : (1.212) 594-3841
Directeur Promotion et DiffusionJean-Baptiste Alline - [email protected]
Directrice Marketing/DiffusionMarie-Sophie Leprince [email protected]
Directeur des abonnementsPatricia Rosso - [email protected] des abonnements Marie-Christine Soyeux - 01 77 92 97 [email protected]
Autres publications et servicesInfo Chimie Magazine – Chimie Pharmahebdo – Industrie Pharma Magazine - Guidedes achats de la chimie– Plastiques &Caoutchoucs Magazine – Annuaire FrancePlastiques – Formes deLuxe– Galvano-Organo – Pétrole et Gaz Informations –Double Liaison
Dépôt légal Septembre 2011
Achevé d’imprimer sur lespresses de l’Imprimerie
deCorlet Imprimeur
ZI, route de Vire - BP 86 - 14110 Condé-sur-NoireauISSN 2117-4172
Entreprises et organismes cités dans ce numéro
07FV 42 INDEX BAT_Mise en page 1 06/09/11 10:19 Page42
2 2 : 5
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07 FV 00 COUV3 BAT_Mise en page 1 05/09/11 16:32 Page43
V
NOUS DÉVELOPPONS UNE CHIMIE QUI DONNE ENCORE PLUS DE PUISSANCE AU SOLEIL.
Pour donner plus de force à l’énergie solaire, une énergie propre et abondante, Arkema développe Evatane®, Kynar®, Luperox® Solar, Altuglas® et Apolhya® Solar, des solutions innovantes qui permettent d’augmenter le rendement des panneaux photovoltaïques et de prolonger leur durée de vie.
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AP PHOTOVOLT FR 210x285:Matrice Piano FR 230x300 09/08/11 14:42 Page107 FV 00 COUV3 BAT_Mise en page 1 05/09/11 16:31 Page44