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GESTION DURABLE DES TERRES EN TUNISIE
BONNES PRATIQUES AGRICOLES
Edité et Compilé par :
TAAMALLAH Houcine
Avec la contribution de :
OULED BELGACEM Azaiez
HAMROUNI Hédi
NAGAZ Kameleddine
OUCHI Hammouda
LAKHDHAR Hichem
Juin 2010
Remerciement
Les auteurs tiennent à remercier tout d'abord les agriculteurs et les exploi-
tants qui ont occupé pour longtemps les zones arides et semi-arides de la
Tunisie et qui ont, à travers leur savoir faire, marqué le paysage de ce pays
par de bonnes pratiques agricoles et de gestion durable des terres et qui ont
permis le partage de ces pratiques à plus grande échelle.
Ils tiennent aussi à remercier ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce do-
cument à travers la mise à la disposition de toutes les informations et les
données nécessaires pour la synthèse des techniques traditionnelles et des
méthodes de la dégradation des terres en Tunisie selon le format des études
de cas de WOCAT.
Lors de la révision et l'amélioration du document, Les auteurs ont sollicité les
commentaires d'un certain nombre d'experts dans différents domaines. Des
remerciements particuliers sont adressés aux professeurs Khatelli Houcine,
Mongi Sghaier, Neffati Mohamed et Dr. Ouessar Mohamed de l'Institut des Ré-
gions Arides de Médenine et M. Hamrouni Hédi de la DGACTA - Ministère de
l’Agiculture, des ressources hydrauliques et de la pêche - Tunisie, pour la ré-
vision du manuscrit.
Préface
Le Directeur Général de l’Aménagement
et de Conservation des Terres Agricoles
Mr. Habib Farhat
Table de matière
Préface................................................................................................................ 1
Chapitre I : Pratiques de gestion et de conservation des eaux
et des sols ...................................................................
3
Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruissellement............ 5
Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour »................ 9
Les « tabias» : système typique de retenue des eaux de ruissellement des sites
plats....................................................................................................................
13
Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias....................... 17
Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruissellement dans le Sahel
tunisien................................................................................................................
21
Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats»................ 25
Valorisation des eaux de crues à travers la technique des « Mgouds ».................. 29
Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole............... 33
Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux
potables...............................................................................................................
37
Collecte des eaux pluviales dans des citernes....................................................... 41
Chapitre II : Pratiques de lutte contre l’ensablement et de fixa-
tion des dunes mo-
biles......................................................................
45
Fixation des dunes de sables avec les feuilles de Palmes...................................... 47
Lutte contre l’ensablement et Fixation mécanique des dunes mobiles.................. 51
Fixation biologique des dunes mobiles................................................................ 55
Reforestation et Fixation biologique des dunes.................................................... 59
ii
Chapitre III : Pratiques de gestion et d’amélioration des par-
cours...................................................................................
63
Plantation d’arbustes fourragers.......................................................................... 65
Création de réserves fourragères sur pieds.......................................................... 69
Resemis d’espèces pastorales locales................................................................... 73
Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones................. 77
Amélioration pastorale par la mise en repos......................................................... 81
Mise en défens des parcours dégradés................................................................. 85
Chapitre IV : Techniques et pratiques agronomiques............. 89
Travail minimum des sols pour une agriculture de conservation........................... 91
Le semis direct appliqué dans les terres céréalières vulnérables à l’érosion.......... 95
Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride.................................................. 99
Conduite de l’irrigation déficitaire à l’eau salée.................................................... 103
Conclusion 107
Intoduction
L’Agenda 21, comme adopté lors de la Séance plénière de Nations unies à Rio
de Janeiro en 1992, était un changement majeur des politiques globales de dé-
veloppement durable. L’introduction du Chapitre 14 de l’Agenda 21 indique
que vers l'année 2025, 83 % de la population mondiale (estimée à 8.5 milliards)
vivront dans des pays en voie de développement. Pourtant, la capacité des res-
sources disponibles et des technologies pour satisfaire les besoins en nourri-
tures et en produits agricoles de cette population en croissance reste incer-
taine. L'agriculture doit relever ce défi, principalement par la production crois-
sante sur les terres déjà exploitées tout en évitant l’exploitation des terres
marginales qui sont inappropriées pour les cultures. De nouveaux rajustements
majeurs sont nécessaires dans les politiques agricoles, environnementales et
macro-économiques, aux niveaux tant nationaux qu'internationaux aussi bien
dans des pays en voie de développement que développés et le recours aux
« bonnes pratiques agricoles » est nécessaire.
C’est dans ce cadre que la gestion durable des terres s’impose et qu’un pro-
gramme d’identification des bonnes pratiques agricole a été lancé par la FAO en
se basant sur l’approche WOCAT (World Overview of Conservation Approaches
and Technologies).
Selon la FAO, le concept de bonnes pratiques agricoles a évolué ces dernières
années dans un contexte économique et alimentaire qui change et se mondia-
lise rapidement. Cette évolution est également liée aux préoccupations et en-
gagements de nombreuses parties prenantes pour assurer production et sécu-
rité alimentaires, sûreté et qualité des aliments, et un environnement durable.
Les bonnes pratiques agricoles s’appuient sur les recommandations et les con-
naissances disponibles pour favoriser une production de l’exploitation agricole
et des processus qui s’en suivent durables en termes environnemental, écono-
mique et social, tout en générant des produits agricoles alimentaires et non
alimentaires sains et sûrs. Une approche largement acceptée utilisant les pra-
tiques et principes généraux de « bonnes pratiques agricoles » guide le débat
sur les politiques et actions nationales. En outre, cette approche favorise des
stratégies permettant à toutes les parties prenantes de participer à l’application
de bonnes pratiques agricoles dans la chaîne alimentaire, tout en assurant la
protection et la conservation des terres contre les différentes formes de dégra-
dation.
2
C’est dans ce cadre que le projet LADA (Land Degradation Assessment in Dry-
lands), financé par le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) et mis en
oeuvre par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et
exécuté par la FAO, a lancé un inventaire des principales bonnes pratiques
agricole en Tunisie en se basant sur la méthode WOCAT.
Cependant et avant de présenter les différentes bonnes pratiques, il y a lieu de
rappeler que la Tunisie, avec une superficie de 164 000 km2, a toujours été le
carrefour de l’Orient, de l’Europe et de l’Afrique et a su tirer profit de toutes les
civilisations qui se sont succédées sur son territoire qui ont marquées, par leurs
empreintes, le paysage de la Tunisie et son patrimoine naturel et culturel. Ce-
pendant, la Tunisie reste toujours un pays essentiellement agricole et
l’agriculture reste toujours l’une des priorités nationales. Les conquêtes qui se
sont succédées sur le territoire de ce pays ont engendré une réduction de la
couverture végétale naturelle et une érosion et une dégradation des terres. Les
superficies des forêts ont passé de plus de trois millions d’hectares à 368
milles hectares à la veille de l’indépendance (1956). De même, les superficies
agricoles qui étaient de l’ordre de 1,2 millions d’hectares dans les années 1920
pour une population de 2 millions d’habitants est passée actuellement à plus 5
millions d’hectares pour une population de plus de 10 millions de personnes.
L’accroissement des superficies cultivées s’est accompagné par un défriche-
ment important de la végétation naturelle et une surexploitation des ressources
naturelles accélérant ainsi la dégradation des terres.
Consciente de la menace qui pèse sur ses ressources naturelles, la Tunisie a
procédé à la mise en œuvre d’un ensemble de stratégies pour la gestion de ses
ressources naturelles en se basant sur des techniques et des approches de ges-
tion des terres que se soit basées sur des acquis de recherche ou des tech-
niques héritées et consolidées par des travaux de recherche.
Rappelons finalement que selon WOCAT, une technologie (fond vert dans le
manuel) est définie comme étant les mesures techniques (agronomiques ou
autres) permettant de réduire et de contrôler la dégradation des terres tout en
améliorant la production agricole alors qu’une approche (fond marron claire)
constitue la manière nécessaire pour introduire, mettre en œuvre, appliquer et
diffuser une technologie quelconque. De ce fait, à chaque technologie est asso-
ciée une approche.
Il ne s’agit pas de présenter dans cet ouvrage, un inventaire exhaustif des dif-
férentes approches et technologies de bonnes pratiques en Tunisie mais on
s’est limité à vingt quatre focalisant principalement sur celles où la Tunisie
constitue une référence dans le domaine principalement pour les techniques et
les approches se rapportant à la valorisation des eaux de ruissellement et la
conservation des eaux et des sols et à la lutte contre les ensablements et à
l’amélioration des parcours.
3
Quatre chapitres ont été identifiés :
- Les pratiques de gestion et de conservation des eaux et des sols avec 10
technologies et approches.
- Les pratiques de lutte contre l’ensablement et de fixation des dunes mobiles
avec 4 technologies et approches.
- Les pratiques de gestion et d’amélioration des parcours avec 6 technologies
et approches.
- Techniques et pratiques agronomiques avec 4 technologies et approches.
Chapitre I : Pratiques de gestion et de conservation
des eaux et des sols
Technologie de GDT: Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruissellement, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 5
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruisselle-ment Pays : Tunisie - Nom local de la technologie : الجسور
Définition
Il s’agit de la forme la plus ancienne et la plus connue des systèmes tunisiens
de collecte et de valorisation des eaux de ruissellement. Les « Jessour » se
trouvent aujourd’hui surtout dans les montagnes de la chaîne de Matmata
(Sud-est tunisien). Cette forme très ancienne et laborieuse de terrassement
des ravins sert à la culture des oliviers, figuiers et dattiers. Des céréales et
des cultures maraîchères sont cultivées partiellement en intercalaire sur de
petites surfaces.
Description
Il s’agit de construire une digue en terre parfois consolidée avec des pierres
dans les talwegs et les dépressions afin de retenir les eaux de ruissellement
et les matériaux de charriage. Du fait de la sédimentation après chaque
crue, de nouvelles couches de terre se déposent derrière les digues. Avec le
temps, un nivellement de la pente initiale des talwegs se fait d’une façon
naturelle. Après quelques couches de sédimentation, il faut surélever la
digue en terre pour dépasser dans certains cas les 5 mètres de hauteur.
L’eau en excès est évacuée par un déversoir latéral (menfess) ou central
(masref) renforcé en pierres sèches dont le seuil se trouve à environ 30 à 80
cm au-dessous du niveau du jisr (singulier de Jessour).
Dans ce système, le talweg est entièrement aménagé d’amont en aval et les
« jessour » en aval profitent du déversement des eaux de ceux situés en
amont.
Gauche : Vue d’ensemble d’une zone amé-nagée en Jessour dans la zone de Beni Khe-dache – Medenine – Tunisie (Photo Taâmal-lah Houcine)
Droite : Jisr en terre nouvellement construit avec son déversoir qui apparaît au fond et à gauche de l’image dans la zone de Ksar Jouamaâ – Medenine – Tunisie (Photo Taâ-mallah Houcine)
Emplacement : Beni Khedache – Medenine Zone de la technologie : Chaîne de Matmata (≃ 400 000 ha) Pratique de conservation : Jessour pour la conservation des eaux et des sols Niveau d’intervention : Préventive et curative Origine : pratique traditionnelle Utilisation des terres : Agriculture derrière les ouvrages et pastoralisme dans les implu-viums Climat : Aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Valorisation des eaux ruis-sellement et conservation des eaux et des sols Compilé par: TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruissellement, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 6
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Arboriculture (Oliviers,
Figuiers,
pêchers, etc.)
Céréalicultures et cultures
maraichères
en intercalaire
Aride Erosion hydrique
Plantation arboricole
pour la
fixation des sols
Aménagement des talwegs
pour retenir
et valoriser les eaux de
ruissellement
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): Principale cause de la dégradation des terres : Pente forte et pluies agressives et torrentielles causant d’énorme perte en eau et en sol (érosion hydrique) Principales fonctions techniques :
Protection des sols contre l’érosion hydrique Conservation des eaux et des sols Amélioration des propriétés physiques et chimiques
des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la productivité des terres
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : automne - printemps
Texture du sol : Limoneuse à limono-sableuse
Fertilité du sol : moyenne
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : bonne
Capacité de rétention d’eau du sol : moyenne à bonne
Profondeur de l’eau dans le sol : élevée
Disponibilité de l’eau de surface : ruissellement
Qualité de l’eau : bonne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles : agriculteurs
Densité de population : faible
Croissance annuelle de la population : 1 %
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : va-lorisation des eaux des impluviums pour chaque parcelle. Le conflit sur le droit d’usage de l’eau n’apparaît qu’à échelle glo-bale de la toposéquence où il y a un conflit d’intérêt amont aval.
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : important
Accès aux services et infrastructures : difficiles
Economie de marché
Mécanisation : difficile mais parfois possible
Cheptel / Elevage : valorisation des impluviums
Densité d’élevage : faible
But / usage des forêts/bois : Autres terres :
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Jessour comme système d’exploitation des eaux de ruissellement, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010
Dessin technique
Digues en terre parfois consolidées avec des pierres en cascades dans les talwegs et les dépressions des montagnes.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
1. Dans un talwegs, procéder à la confection d’un ensemble de tabia en terre en cascade généralement manuelle d’une hau-teur de 1 à1,5 m de hauteur en laissant un déversoir central ou latéral.
2. Après quelques couches de sédimentation, surélever la digue en terre. La hauteur de la digue peut dépasser dans certains cas les 5 mètres de hauteur.
3. Valoriser le Jisr par l’installation de cultures arboricoles et céréalières qui bénéficieront des apports des eaux de ruissel-lement
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar tunisien : DT)
% sup-porté par exploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 57 jours)
570 50 %
Equipement
Matériaux
- Pierres sèches (28 DT/m3) - Remblés(1 DT/m3)
280 500
50 % 50 %
Agriculture
- Plantation aroricole 250 40 %
TOTAL 1600 48,5 %
Activités d’entretien/récurrentes Les activités d’entretien sont minimes et se limitent au travaux agricoles ordinaires (binage, taille, etc.) Cepen-dant lors des évènements pluvieux exceptionnels des dé-gâts peuvent être occasionnés et des travaux de répara-tion sont nécessaires. Ces travaux, dont le coût peut varier en fonction de l’intensité des évènements pluvieux sont à la charge des exploitants.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (US$ ou monnaie lo-cale)
% sup-porté par ex-ploitant
Main d’oeuvre (__personne jours) %
Equipement
- %
Matériaux
- %
Agriculture
- %
TOTAL 100%
Remarques : Le coût est estimé par une unité moyenne (Jisr) au sein du talweg qui peut comprendre 3 à 4 unités. Un Jisr peut être de dimensions variables en fonction de la largeur du Talweg et les estimations du coût de réalisation concerne un Jisr moyen (15 m de long et 2 à 2,5 m de hauteur).
Digue en terre
Menfess
Jisr
Technologie de GDT: Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruissellement, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 8
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Bonne maîtrise et gestion des eaux de ruissellement - - -
Dépendance des conditions climatiques généralement dé-favorables
+ + +
Protection et conservation des sols contre l’érosion - -
Mécanisation difficile
+ + +
Amélioration de la productivité des terres marginales
+ +
Contribution à la recharge des nappes souterraines
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Conservation de traditions agricoles ancestrales
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation de la biodiversité
+ + +
Conservation des espèces arbiricoles locales
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Protection des sites en aval contre les inondations - -
Le secteur aval sera privé d’eau en cas d’aménagement intégral du bassin versant
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+
Commentaires: amélioration de la productivité à l’hectare répondant en partie au besoin de la famille
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre faible élevé
Entretien/récurrent - élevé (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est largement répandue dans la chaîne de Matmata et les agriculteurs ont la tradition de réaliser ces ou-vrages depuis des siècles. Ils maîtrisent bien les différentes opérations de réalisation et d’entretien et ont conservé cette tra-dition jusqu’à l’heure actuelle puisque les rendements obtenus à l’hectare sont adéquats et contribuent au revenu des mé-nages surtout au cours des années pluvieuses.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Gestion adéquate des eaux de ruissellement entretien régulier des ouvrages en cas d’inondation
Abandon et dégradation de ce système Encouragement des agriculteurs pour la réparation des « jessour » dégradés
Bonne productivité à l’hectare choisir les bonnes pratiques culturales pour améliorer les caractéristiques du sol
Exode rural des jeunes et établissement des montagnards dans la plaine Créer les infrastructures nécessaires (voies, électricité, eau potable, etc.) pour stabiliser la population sur place
Conservation du patrimoine génétique arboricole autochtone éviter l’érosion génétique des espèces autochtones par l’abandon de cette technique
Recherche de technologies mécanisées à application facile Instau-ration de modalités législatives et financières pour encourager les agriculteurs à réparer manuellement les « jessour »
Référence(s)-clef(s):
1. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
2. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
Personne(s) contact(s):
OUESSAR Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 9
Titre : Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour »
Pays : Tunisie
nom local de l’approche :
المحافظة على المياه والتربة باعتماد تقنية الجسور Définition
Les « jessour » sont développés dans les zones montagneuses de Gabès, Mede-
nine et Tataouine où l’altitude varie entre 400 et 600 m et une pluviométrie an-
nuelle variant entre 100 et 150 mm. Dans cette zone, on compte aux alentours de
35 000 jisr qui reçoit chacun annuellement un supplément d’eau de ruissellement
de l’ordre de 300 à 500 mm. Outre l’amélioration de la production agricole, ces
unités jouent un triple rôle :
Recharge des nappes souterraines
Contrôle des inondations et protection des infrastructures en aval
Contrôle de l’érosion éolienne en limitant les dépôts de fins sédiments
dans la plaine où les vents sont très actifs.
Description
Les « jessour » sont confectionnés par les agriculteurs et les coûts de réalisation
sont subventionnés en partie par l’état. Cependant, malgré les rôles très impor-
tants joués par ces ouvrages, un délaissement progressif a été enregistré ces
dernières années dû principalement à l’émigration pour la recherche d’autres
activités plus rémunératrices. C’est ainsi que l’état a accordé une importance ca-
pitale pour l’encouragement des agriculteurs à entretenir et à créer d’autres ou-
vrages à travers ses programmes de développement régionaux et locaux. Ces
ouvrages sont réalisés soit mécaniquement (si la topographie le permet) soit ma-
nuellement avec la main d’œuvre familiale ou à travers le recrutement des ou-
vriers.
Quelques études ont montré également que la création de coopératives de ser-
vices ou l’organisation des agriculteurs en groupements socioprofessionnels
permet une durabilité et une viabilité du système en plus des solutions apportées
par la recherche pour faciliter l’entretien de ces ouvrages.
gauche : Vue d’ensemble d’une zone aména-gée en Jessour dans la zone de Beni Khe-dache – Medenine – Tunisie (Photo Taâmal-lah Houcine)
droite : Jisr en terre derrière lequel quelques pieds d’oliviers dans la zone d’El Bhaira – Me-denine – Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement : Sud Est tunisien (Chaine de Matmata) Utilisation des terres : Parcours et arboricul-tures derrière les jessours Climat : Aride Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Les « Jessour » comme système d’exploitation des eaux de ruisselle-ment Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessours », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 10
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Coût élevé de réalisation des ouvrages (jessour) - Entretien limité des ouvrages - Emigration de la population et recours à des activités non agricoles plus rémunératrices Buts/Objectifs - encourager davantage la population pour entretenir les « jessour » - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles en aval - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé des opérations de création et d’entretien des « jessour »
Encourager davantage la population à créer et à entretenir ces ouvrages
Techniques Zones à accès difficile et la mécanisation n’est pas toujours possible
Instaurer des programmes de recherche permettant d’identifier des techniques et moyens plus facile pour la réali-sation de ces ouvrages
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Aucune structure socioprofessionnelle permettant d’aider les agriculteurs à créer ou maintenir ces ouvrages
La création de coopératives et d’organisation socioprofession-nelles peut encourager les agriculteurs à maintenir viable ce système
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 50 % Agriculteurs 50 %
TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements de la conservation des eaux et des sols en concertation avec les agriculteurs choisissent la technologie et les agriculteurs l’exécutent soit avec la main d’œuvre familiale soit à travers le recrutement d’ouvriers. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments conservation des eaux et des sols conjointement avec la population cible. Approche conçue par : approche ancestrale améliorée par la recherche scientifique Structures de mise en œuvre : Agriculteurs sous la supervision de l’arrondissement conservation des eaux et des sols (Com-missariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions et des projets de conservation des eaux et des sols.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager davantage la population et les agriculteurs dans la phase de mise en oeuvre.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de conservation des eaux et des sols.
Recherche Intégration Les exploitants doivent être intégrés dans les phases de la recherche adaptative
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de conservation des eaux et des sols sont menées prin-cipalement par les hommes et les femmes ne sont intégrées que si l’ouvrage est réalisé avec la main d’œuvre familiale Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 11
Organigramme :
L’état (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche) réserve annuellement un budget pour la création et l’entretien des ouvrages de con-servation des eaux et des sols dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle lo-cale, les arrondissements de CES et les délégations, avec la participa-tion de la population et les agri-culteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des technologies ap-propriées et intègrent la popula-tion dans le processus de réalisa-tion et d’entretien des ouvrages qui participent à raison de 60% du budget dans les différentes opéra-tions.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Service de conseils : Les projets de création et d’entretien des ouvrage de CES sont entrepris et financés par les agriculteurs à raison de 60% du budget et l’état contribue avec 40%. La mise en œuvre est réalisée soit mécaniquement (si la topographie le permet) soit manuellement avec la main d’œuvre familiale ou des ouvriers recrutés. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Développement Agricole. Recherche : Les institutions de recherche tel que l’Institut des Régions Arides de Medenine continuent leurs activités pour affi-ner les techniques actuelles et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de création ou d’entretien des « jessour » sont financés à concur-rence de 50% par les agriculteurs et 50% par l’état. La participation des privés est très limitée à quelques ONGs qui opèrent dans le domaine de gestion des ressources naturelles. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens et le travail mécanique se paie à raison de 40 DT l’heure. Intrants : Remblais, et les pierres sèches pour la réalisation des déversoirs. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la conservation des eaux et des sols et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réalisation des projets de gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture, des Ressources
Hydraulique et de la pêche
Projets de développement Arrondissements de la conservation
des eaux et des sols (CRDA)
Exploitants et agriculteurs
Création et entretiens des ouvrages
Direction Générale de
l’Aménagement et de la conservation
des terres Agricoles (DGACTA)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessours », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 12
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de l’effet des ouvrages sur la rentabilité des cultures.
Techniques Suivi de la stabilité des ouvrages après achèvement du projet.
Socio-culturels Conservation d’une technologie ancestrale
Economiques/ de production Amélioration de la productivité des terres marginales dans les piedmonts et les montagnes
Superficie traitée Chaîne montagneuse de Matmata jusqu’au Djebel Nafoussa en Lybie
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale localisée dans la chaîne de montagne de Matmata
Gestion de l’approche Les arrondissements de Conservation des Eaux et des Sols sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des eaux et des sols et protection des infrastructures en aval contre les inondations. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services de CES Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les risques d’inondation et amélioration des revenus de la population cible. Réduction de la pauvreté : La technologie appliquée permet de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastructures et à l’amélioration des revenus des agriculteurs contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de lutte contre l’érosion hydrique à l’échelle de la toposéquence. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Les subventions accordées peuvent encourager les agriculteurs à créer et à entretenir ces ouvrages permettant à long terme de conserver tout d’abord cette technologie et avoir des rendements agricoles contribuant à l’augmentation des revenus. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration des revenus des agriculteurs Protection des l’infrastructures agricole et urbaine Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée, si les ouvrages sont entretenus, permet d’améliorer à long terme les revenus des exploitants.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Lutter contre les différentes formes de l’érosion hydrique et participer à une meilleure gestion des ressources naturelles Réserver un budget adéquat pour l’application de cette approche en fonction de l’intensité du phénomène et créer d’autres mécanismes de financement pour encoura-ger les agriculteurs à appliquer la technologie en question.
Délaissement progressif de la technologie pour chercher d’autres activi-tés non agricoles plus rémunératrices Encourager les agriculteurs pour entretenir ces ouvrages et chercher d’autres activités génératrices de revenus (apiculture, plantes aromatiques et médicinales, etc.).
Amélioration des revenus des exploitants Procéder à des entretiens réguliers de ces ouvrages afin de valoriser les eaux de ruissellement d’une façon convenable et de maintenir le niveau de production à des seuils acceptables.
Coût élevé des opérations de création et d’entretien chercher d’autres mécanismes de financement pour encourager les exploitants
L’application de cette approche permet une meilleure conservation des eaux et des sols, une protection des infrastructures en aval et une réduc-tion des tempêtes de sables améliorant ainsi les conditions de vie de la population Les traitements devront couvrir tout le bassin versant pour avoir une meilleure fonctionnalité du système
Référence(s) – clef(s) :
3. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
4. Chahbani B. 1996. Nouvelles méthodes pour le dimensionnement des ouvrages de petite hydraulique dans le centre et le sud tunisien. Revue
des regions arides N° 9. p 33-46
5. Chahbani B. 2000. New techniques for the control and valorisation of runoff water in arid regions. UNU desertification series N° 2. p 124-137
Personne(s) contact(s):
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 13
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Les « tabias» : système typique de retenue des eaux de ruissellement des sites plats Pays : Tunisie - Nom local de la technologie : طابية
Définition
Les tabias représentent le système typique de retenue des eaux de ruisselle-
ment des sites plats à sols profonds dans le semi-aride et l’aride inférieur.
Elles sont construites en terres et se trouvent dans les zones de piedmonts
des différentes chaînes de montagnes. Elles ont été reconstituées à une
époque relativement récente à partir des expériences des « Jessour » que les
paysans montagnards ont transposés lors de leur migration vers le piedmont
et la plaine.
Description
La tabia est formé d’une longue banquette principale en courbe de niveau avec à
chaque extrémité, à angle droit, une banquette latérale. Le bassin de retenue
d’eau est entouré sur trois côtés et ouvert sur le côté amont pour capter les
eaux de ruissellement destinées à l’alimentation des cultures installées dans la
retenue. Cette superficie cultivée a en général une largeur d’environ 30 m et une
longueur de 50 à 150 m selon le site. Elle est plantée en 3 à 4 rangées d’arbres
(10x10m). Les banquettes ont une hauteur d’environ 1 à 1,5m et sont formées
avec le déblai du bassin de retenue. Sur la surface nivelée du bassin de retenue,
l(eau de ruissellement est captée et retenue d’une manière régulière jusqu’à une
hauteur de 20 à 30 cm avant de se déverser par l’intermédiaire de déversoirs
latéraux ou centraux dans une tabia située en aval. En fonction de la superficie
de l’impluvium, on peut superposer plusieurs ouvrages.
Gauche : Vue d’ensemble d’une zone amé-nagée par des tabias dans la zone de Sidi Bouzid – Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Droite: Tabia nouvellement aménagé der-rière laquelle se trouvent des plantations d’oliviers dans la zone de Menzel Bouzaiene – Sidi Bouzid – Tunisie (Photo Taâmallah Houcine).
Emplacement : Menzel Bouzaiene – Sidi Bou-zid Zone de la technologie : Centre et Sud de la Tunisie (zone du semi-aride et de l’aride inférieur) Pratique de conservation : Tabias comme système type de retenue des eaux de ruis-sellement Niveau d’intervention : Préventive et curative Origine : pratique traditionnelle Utilisation des terres : Agriculture derrière les ouvrages Climat : Semi aride et Aride inférieur Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias Compilé par : TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010
(commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Les « tabias » système typique des retenue des eaux de ruissellement des sites plats, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 14
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Arboriculture
(Oliviers, Figuiers,
pêchers, etc.)
Céréalicultures
et cultures maraichères
en intercalaire
Semi aride et
Aride inférieur
Erosion
hydrique
Plantation
arboricole pour la
fixation des
sols
Aménagement
des piedmonts
pour
valoriser les eaux de
ruissellement
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): Principale cause de la dégradation des terres : Pente et pluies agressives et torrentielles causant d’énorme perte en eau et en sol (érosion hydrique) Principales fonctions techniques :
Protection des sols contre l’érosion hydrique Conservation des eaux et des sols Amélioration des propriétés physiques et chimiques
des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la productivité des terres
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : automne - printemps
Texture du sol : Argilo-limoneuse à Limo-neuse
Fertilité du sol : moyenne
Matière organique du sol : moyenne à faible
Drainage/infiltration du sol : bonne
Capacité de rétention d’eau du sol : moyenne à bonne
Profondeur de l’eau dans le sol : élevée
Disponibilité de l’eau de surface : ruissellement
Qualité de l’eau : bonne
Biodiversité : moyenne
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles : agriculteurs
Densité de population : moyenne à faible
Croissance annuelle de la population : 1 %
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : va-lorisation des eaux des impluviums pour chaque parcelle.
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : important
Accès aux services et infrastructures : facile
Economie de marché
Mécanisation : possible
Cheptel / Elevage : valorisation des impluviums comme parcours pour le cheptel
Densité d’élevage : faible
But / usage des forêts/bois : Autres terres :
<0.5 0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Jessour », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 15
Dessin technique
Remblais de terres (banquette) dans les piedmonts avec un déver-soir latéral ou central. Derrière cette banquette on procède à la plantation d’olivier et des cultures arboricoles avec parfois des cul-tures maraîchères et céréalières.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
4. Dans une zone de piedmont, procéder, manuellement ou mé-caniquement, à la confection d’une banquette de 50 à150 m de long avec à chaque extrémité une banquette latérale de 40 à 50 m.
5. Confectionner un déversoir central ou latéral en pierres sèches pour protéger la banquette contre les dégâts qui peu-vent être causer par les évènements pluvieuses extrêmes.
6. Valoriser la tabia par l’installation de cultures arboricoles (3 à 4 rangées d’arbres) et céréalières qui bénéficieront des ap-ports des eaux de ruissellement
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar tunisien : DT)
% sup-porté par exploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 30 jours)
300 50 %
Equipement
Matériaux
- Pierres sèches (28 DT/m3) - Remblais (1 DT/m3)
140 600
50 % 50 %
Agriculture
- Plantation aroricole 400 40 %
TOTAL 1440 47,2 %
Activités d’entretien/récurrentes L’entretien régulier des tabias est une condition primor-diales pour une exploitation productive. Un mauvais en-tretien a une influence négative sur la croissance des plantes, les rend vulnérables aux dégâts des eaux et met en danger le système en aval. La rupture d’une tabia, libé-rant de grande quantité d’eau, entraîne toujours la rupture des systèmes solidement construits en aval. Pour un entretien correct, il faut respecter les principes suivants :
Travaux réguliers du sol après chaque crue Nivellement après sédimentation : pour garder une
hauteur de retenue uniforme de 30 cm les sédi-ments en excès doivent être régulièrement dé-blayés
Réparation immédiate des dégâts Colmatage des galeries des petits rongeurs dans la
banquette
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien : DT)
% sup-porté par ex-ploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 5 jours)
50 100 %
Equipement
- %
Matériaux
- Réparation en cas des dégâts 100 100 %
Agriculture
- taille, labour, etc. 200 100 %
TOTAL 350 100%
Remarques :
Banquette de déviation
Déversoir central
Impluvium
Banquette en terre
Technologie de GDT: Les « tabias » système typique des retenue des eaux de ruissellement des sites plats, Pays : Tunisie
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Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Bonne maîtrise et gestion des eaux de ruissellement - - -
Dépendance des conditions climatiques généralement dé-favorables
+ + +
Protection et conservation des sols contre l’érosion - -
Entretien parfois coûteux
+ + +
Amélioration de la productivité des terres marginales
+ +
Contribution à la recharge des nappes souterraines
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Conservation de traditions agricoles locales
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation de la biodiversité
+ + +
Conservation des espèces arbiricoles locales
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Protection des sites en aval contre les inondations - -
Le secteur aval sera privé d’eau en cas d’aménagement intégral du bassin versant
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+
Commentaires: amélioration de la productivité à l’hectare répondant en partie au besoin de la famille
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre faible élevé
Entretien/récurrent - élevé (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est largement répandue dans le centre et le Sud tunisien et les agriculteurs ont la tradition de réaliser ces ouvrages depuis des siècles. Ils maîtrisent bien les différentes opérations de réalisation et d’entretien et ont conservé cette tradition jusqu’à l’heure actuelle puisque les rendements obtenus à l’hectare sont adéquats et contribuent à l’augmentation des revenus des agriculteurs surtout au cours des années pluvieuses.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Gestion adéquate des eaux de ruissellement entretien régulier des ouvrages en cas d’inondation.
Abandon et dégradation de ce système Encouragement des agriculteurs pour la réparation des tabias dégradées.
Bonne productivité à l’hectare choisir les bonnes pratiques culturales pour améliorer les caractéristiques du sol.
Opérations d’entretien multiples et coûteuses subventionner les opérations de réparation lors des pluies exceptionnelles qui provo-quent des ruptures des tabias.
Conservation du patrimoine génétique arboricole autochtone éviter l’érosion génétique des espèces autochtones par l’abandon de cette technique.
Manque de moyens financiers pour une application correcte de la technologie Instauration de modalités législatives et financières pour encourager les agriculteurs à réparer ces ouvrages lors des évènements pluviométriques exceptionnels.
Référence(s)-clef(s):
6. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
7. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
Personne(s) contact(s):
OUESSAR Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 17
Titre : Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias
Pays : Tunisie
nom local de l’approche :
طوابيافظة على المياه والتربة باعتماد تقنية الالمح Définition
Les tabias sont développés dans les piedmonts des Djebels et les plaines à pente
légère (n’excédant pas les 3 %) du centre et du sud tunisien où la pluviométrie
annuelle est relativement faible. Les zones aménagées en tabias reçoivent annuel-
lement un supplément d’eau de ruissellement permettant une agriculture pluviale
très rentable. Outre l’amélioration de la production agricole, ces unités jouent un
triple rôle :
Recharge des nappes souterraines
Contrôle des inondations et protection des infrastructures en aval
Contrôle de l’érosion hydrique.
Description
Les tabias sont confectionnés par les agriculteurs et les coûts de réalisation sont
subventionnés en partie par l’état. Cependant et comme pour les « jessours »,
malgré les rôles très importants joués par ces ouvrages et les encouragements de
l’état, un délaissement progressif a été enregistré ces dernières années dû prin-
cipalement à l’émigration pour la recherche d’autres activités plus rémunéra-
trices. C’est ainsi que l’état a accordé une importance capitale pour
l’encouragement des agriculteurs à entretenir et à créer d’autres ouvrages à tra-
vers ses programmes de développement régionaux et locaux. Actuellement, ces
ouvrages sont réalisés et entretenus mécaniquement.
gauche : Chantier de création mécanique de Tabia dans la région de zone de Tataouine - Tunisie (Photo Ouessar Mohamed)
droite : Zone aménagée en Tabias dans le piedmont du Djebel de Matmata - Medenine - Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement : Centre et Sud tunisien Utilisation des terres : Agriculture (arboricul-ture et cultures céréalière et fourragère) der-rière la tabia et parcours dans les impluviums Climat : Semi-aride et aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Les « tabias» : système typique de retenue des eaux de ruissellement des sites plats. Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tuni-sie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 18
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Coût élevé de réalisation des ouvrages (tabias) - Entretien limité des ouvrages - Emigration de la population et recours à des activités non agricoles plus rémunératrices Buts/Objectifs - encourager davantage la population pour entretenir les tabias - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles en aval - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé des opérations de création et d’entretien des tabias
Encourager davantage la population à créer et à entretenir ces ouvrages
Techniques Le dimensionnement de ces ouvrages n’est pas parfois res-pecté engendrant des dégâts au niveau de la tabia en cas de surdimensionnement des ouvrages
Instaurer des programmes de recherche permettant d’identifier des techniques et moyens plus efficace pour la réalisation de ces ouvrages
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Aucune structure socioprofessionnelle permettant d’aider les agriculteurs à créer ou maintenir ces ouvrages
La création de coopératives et d’organisation socioprofession-nelles peut encourager les agriculteurs à maintenir viable ce système
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 50 % Agriculteurs et exploitants 50 %
TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements de la conservation des eaux et des sols en concertation avec les agriculteurs choisissent la technologie et les agriculteurs l’exécutent soit méca-niquement, soit avec la main d’œuvre familiale soit à travers le recrutement d’ouvriers. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments conservation des eaux et des sols conjointement avec la population cible. Approche conçue par : approche ancestrale améliorée par la recherche scientifique Structures de mise en œuvre : Agriculteurs sous la supervision de l’arrondissement conservation des eaux et des sols (Com-missariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions et des projets de conservation des eaux et des sols.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager davantage la population et les agriculteurs dans la phase de mise en oeuvre.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de valorisation des eaux de ruissellement.
Recherche Intégration Les exploitants doivent être intégrés dans les phases de la recherche adaptative
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de conservation des eaux et des sols sont menées prin-cipalement par les hommes et les femmes ne sont intégrées que si l’ouvrage est réalisé avec la main d’œuvre familiale Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 19
Organigramme :
L’état (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche) réserve annuellement un budget pour la création et l’entretien des ouvrages de con-servation des eaux et des sols dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle lo-cale, les arrondissements de CES et les délégations, avec la participa-tion de la population et les agri-culteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des technologies ap-propriées et intègrent la popula-tion dans le processus de réalisa-tion et d’entretien des ouvrages qui participent à raison de 60% du budget dans les différentes opéra-tions.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Service de conseils : Les projets de création et d’entretien des ouvrage de CES sont entrepris et financés par les agriculteurs à raison de 50% du budget et l’état contribue avec 50%. La mise en œuvre est réalisée en général d’une façon mécanique et par-fois avec la main d’œuvre familiale ou des ouvriers recrutés. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Développement Agricole. Recherche : Les institutions de recherche continuent leurs activités pour affiner les techniques actuelles et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de création ou d’entretien des tabias sont financés à concurrence de 60% par les agriculteurs et 40% par l’état. La participation des privés est très limitée à quelques ONGs qui opèrent dans le domaine de gestion des ressources naturelles. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens et le travail mécanique se paie à raison de 40 DT l’heure. Intrants : Remblais, et les pierres sèches pour la réalisation des déversoirs. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la conservation des eaux et des sols et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réalisation des projets de gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture, des Ressources
Hydraulique et de la pêche
Projets de développement Arrondissements de la conservation
des eaux et des sols (CRDA)
Exploitants et agriculteurs
Création et entretiens des ouvrages
Direction Générale de
l’Aménagement et de la conservation
des terres Agricoles (DGACTA)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des tabias, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 20
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de l’effet des ouvrages sur la rentabilité des cultures.
Techniques Suivi de la stabilité des ouvrages après achèvement du projet.
Socio-culturels Conservation d’une technologie ancestrale
Economiques/ de production Amélioration de la productivité des terres en agriculture pluviale
Superficie traitée plaine et piedmont du centre et du sud tunisien
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale dans le centre et le sud du pays
Gestion de l’approche Les arrondissements de Conservation des Eaux et des Sols sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des eaux et des sols et protection des infrastructures contre les inondations. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services de CES Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les risques d’inondation et en améliorant les revenus de la population cible. Réduction de la pauvreté : La technologie appliquée permet de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastructures et à l’amélioration des revenus des agriculteurs contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de lutte contre l’érosion hydrique à l’échelle de la toposéquence. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Les subventions accordées peuvent encourager les agriculteurs à créer et à entretenir ces ouvrages permettant à long terme de conserver tout d’abord cette technologie et avoir des rendements agricoles contribuant à l’augmentation des revenus. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration des revenus des agriculteurs Protection des l’infrastructures agricole et urbaine Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée, si les ouvrages sont entretenus, permet d’améliorer à long terme les revenus des exploitants.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Procéder à une agriculture pluviale là où les conditions climatiques ne le permettent pas et lutter contre les différentes formes de l’érosion hy-drique Réserver un budget adéquat pour l’application de cette ap-proche créer d’autres mécanismes de financement pour encourager les agriculteurs à appliquer la technologie en question.
Délaissement progressif de la technologie pour chercher d’autres activi-tés non agricoles plus rémunératrices Encourager les agriculteurs pour entretenir ces ouvrages et chercher d’autres activités génératrices de revenus (apiculture, plantes aromatiques et médicinales, etc.).
Amélioration des revenus des exploitants Procéder à des entretiens réguliers de ces ouvrages afin de valoriser les eaux de ruissellement d’une façon convenable et de maintenir le niveau de production à des seuils acceptables.
Coût élevé des opérations de création et d’entretien chercher d’autres mécanismes de financement pour encourager les exploitants.
L’application de cette approche permet une meilleure conservation des eaux et des sols, une protection des infrastructure améliorant ainsi les conditions de vie de la population Les traitements devront couvrir tout le bassin versant pour avoir une meilleure fonctionnalité du système
Référence(s) – clef(s) :
8. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
9. Chahbani B. 1996. Nouvelles méthodes pour le dimensionnement des ouvrages de petite hydraulique dans le centre et le sud tunisien. Revue
des regions arides N° 9. p 33-46
10. Chahbani B. 2000. New techniques for the control and valorisation of runoff water in arid regions. UNU desertification series N° 2. p 124-137
Personne(s) contact(s):
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruissellement dans le Sahel tunisien, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 21
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruisselle-ment dans le Sahel tunisien
Pays : Tunisie
Nom local de la technologie :
: تقنية المحافظة على المياه والتربة بالساحل التونسي اةالمسق
Définition
Les meskats représente la technique traditionnelle de captage d’eau pour
l’arboriculture du centre de la Tunisie. Ils ont eu leur apogée et leur plus
grande diffusion géographique à l’époque romaine. Mais jusqu’à nos jours,
les meskats sont conservés dans les plantations d’oliviers du Sahel bien
qu’actuellement, on ait tendance à les abandonner à cause du développe-
ment important de la population.
Description
Un impluvium (meskat) d’une pente variant de 3 à 10%, apporte les eaux
de ruissellement vers les parcelles (Mankaa) de l’amont. Les eaux supplé-
mentaires passent vers les parcelles en aval. Les parcelles sont limitées par
de petites banquettes et reliées entre-elles par des déversoirs. Le rapport
entre l’impluvium et la superficie cultivée est de l’ordre de 2.
Pour réussir le système Meskats, quatre facteurs au moins devront être res-
pectés :
La pente ne doit en aucun cas dépasser les 16 % pour éviter les dé-
gâts occasionnés par les eaux de ruissellement
Le sol doit avoir une profondeur dépassant 1 m de profondeur avec une
texture limono-sableuse, une bonne infiltration et une bonne capacité
de rétention en eau.
Les superficies cultivées (Mankaa) devront être réservées à l’olivier.
Les impluviums (Meskats) peuvent être valorisés comme parcours afin
d’améliorer les revenus des agriculteurs.
Gauche: Des Meskats derrière lesquelles sont plantés des pieds d’oliviers dans la zone de Msaken - Sousse - Tunisie (Photo Taamallah Houcine)
Droite: Vue d’ensemble d’une zone aména-gée par des Meskats dans la zone du Sahel de Sousse – Sousse – Tunisie (Photo Ouessar Mohamed)
Emplacement : Sahel de Sousse – Tunisie Zone de la technologie : Sahel Tunisien : (300000 ha) Pratique de conservation : Meskats pour la conservation des eaux et des sols Niveau d’intervention : Préventive et curative Origine : pratique traditionnelle Utilisation des terres : Agriculture derrière les ouvrages et pastoralisme dans les implu-viums Climat : Semi-aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Valorisation des eaux ruis-sellement et conservation des eaux et des sols Compilé par: TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruissellement dans le Sahel tunisien, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 22
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Arboriculture (Oliviers)
Parcours Semi-aride Erosion hydrique
Plantation arboricole
Aménagement des sols pour
retenir et
valoriser les eaux de
ruissellement
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): Principale cause de la dégradation des terres : Agressivité des pluies torrentielles engendrant d’énorme perte en eau et en sol (érosion hydrique) Principales fonctions techniques :
Protection des sols contre l’érosion hydrique Conservation des eaux et des sols Amélioration de la productivité des terres
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide (>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : automne - printemps
Texture du sol : َ Limoneuse à limono-argieluse
Fertilité du sol : moyenne
Matière organique du sol : moyenne
Drainage/infiltration du sol : bonne
Capacité de rétention d’eau du sol : Importante
Profondeur de l’eau dans le sol : > 1 m
Disponibilité de l’eau de surface : ruissellement
Qualité de l’eau : bonne
Biodiversité : moyenne
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles : agriculteurs
Densité de population : faible
Croissance annuelle de la population : 1 %
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : va-lorisation des eaux des impluviums pour chaque parcelle.
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : important
Accès aux services et infrastructures : Faciles
Economie de marché
Mécanisation : possible
Cheptel / Elevage : valorisation des impluviums
Densité d’élevage : faible
But / usage des forêts/bois : Autres terres :
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruissellement dans le Sahel tunisien, Pays : Tunisie
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Dessin technique
Impluvium à pente douce, apporte les eaux de ruissellement vers les parcelles. Les eaux supplémen-taires passent vers les parcelles en aval. Les parcelles sont limitées par de petites banquettes et reliées entre-elles par des déversoirs. La longueur des tabias est fonction d’une part de la taille des parcelles et d’autre part de la topographie et de la morphologie du terrain.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
7. Dans une pente douce, procéder à la confection d’un en-semble de tabia en terre en cascade généralement manuelle d’une hauteur de 1 à1,5 m de hauteur en laissant un déver-soir latéral pour que l’eau passe des parcelles amont vers les parcelles situées en aval.
8. Valoriser les parcelles par l’installation de cultures oléicoles qui bénéficieront des apports des eaux de ruissellement. Les impluviums servent de zones de pâturage pour le cheptel.
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar tunisien : DT)
% sup-porté par exploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 20 jours)
200 60 %
Equipement
Matériaux
- Remblés(1 DT/m3) 200 60 %
Agriculture
- Plantation arboricole 1000 40 %
TOTAL 1400 45 %
Activités d’entretien/récurrentes Comme pour tous différents travaux de CES, les activités d’entretien sont minimes et se limitent au travaux agri-coles ordinaires (binage, taille, etc.) Cependant lors des évènements pluvieux exceptionnels des dégâts peuvent être occasionnés et des travaux de réparation sont néces-saires. Ces travaux, dont le coût peut varier en fonction de l’intensité des évènements pluvieux sont à la charge des exploitants.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (US$ ou monnaie lo-cale)
% sup-porté par ex-ploitant
Main d’oeuvre (__personne jours) %
Equipement
- %
Matériaux
- %
Agriculture
- %
TOTAL 100%
Remarques :
Impluvium (Meskat)
Parcelles (Mankaa)
Technologie de GDT: Les « Meskats » : système d’exploitation des eaux de ruissellement dans le Sahel tunisien, Pays : Tunisie
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Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Bonne maîtrise et gestion des eaux de ruissellement - - -
Dépendance des conditions climatiques généralement dé-favorables
+ + +
Protection et conservation des sols contre l’érosion
+ + +
Amélioration de la productivité des terres
+ +
Contribution à la recharge des nappes souterraines
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Conservation de traditions agricoles ancestrales
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation des espèces arboricoles locales
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Protection des sites en aval contre les inondations
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+
Commentaires : amélioration de la productivité à l’hectare répondant en partie au besoin de la famille
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre faible élevé
Entretien/récurrent - faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est largement répandue dans le sahel tunisien et les agriculteurs ont la tradition de réaliser ces ouvrages depuis des siècles. Ils maîtrisent bien les différentes opérations de réalisation et d’entretien et ont conservé cette tradition jusqu’à l’heure actuelle puisque les rendements obtenus à l’hectare sont adéquats et contribuent au revenu des ménages sur-tout au cours des années pluvieuses.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Gestion adéquate des eaux de ruissellement entretien régulier des ouvrages en cas d’inondation
Abandon et dégradation de ce système Encouragement des agriculteurs pour la réparation des « Meskats » dégradés
Bonne productivité à l’hectare choisir les bonnes pratiques culturales pour améliorer les caractéristiques du sol
Conservation du patrimoine génétique arboricole autochtone éviter l’érosion génétique des espèces autochtones par l’abandon de cette technique
Référence(s)-clef(s):
11. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
12. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
Personne(s) contact(s):
OUESSAR Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats», Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 25
Titre : Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats»
Pays : Tunisie
nom local de l’approche :
اةالمحافظة على المياه والتربة باعتماد تقنية المسق Définition
Les Meskats sont développés dans les collines et les plaines à pentes douces du
sahel tunisien où la pluviométrie annuelle est de l’ordre de 300 à 400 mm. Les
zones aménagées en Meskats reçoivent annuellement un supplément d’eau de
ruissellement permettant une agriculture pluviale très rentable. Comme pour les
différents ouvrages de conservation des eaux et du sol, ces unités jouent mul-
tiples rôles :
Amélioration de la production agricole
Recharge des nappes souterraines
Contrôle des inondations et protection des infrastructures en aval
Contrôle de l’érosion hydrique.
Description
Les tabias sont confectionnés par les agriculteurs et les coûts de réalisation sont
subventionnés en partie par l’état. Cependant et comme pour les « jessours » et
les tabias, malgré les rôles très importants joués par ces ouvrages et les encou-
ragements de l’état, un délaissement progressif a été enregistré ces dernières
années dû principalement à l’émigration pour la recherche d’autres activités non
agricoles plus rémunératrices. C’est ainsi que l’état a accordé une importance
capitale pour l’encouragement des agriculteurs à entretenir et à créer d’autres
ouvrages à travers ses programmes de développement régionaux et locaux. Ac-
tuellement, ces ouvrages sont réalisés et entretenus mécaniquement.
gauche : Vu d’ensemble des Meskats dans la zone de Moknine – Sousse - Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
droite : Technique de Meskats pour la culture de l’amandier dans la zone de Boumerdes – Sahel de la Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement : Sahel tunisien Utilisation des terres : Agriculture (arboricul-ture : oliviers et amandiers) derrière les mes-kats et parcours dans les impluviums Climat : Semi-aride Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Les « meskats » : sys-tème d’exploitation des eaux de ruissellement dans le sahel tunisien. Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tuni-sie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats», Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 26
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Entretien limité des ouvrages - Emigration de la population et recours à des activités non agricoles plus rémunératrices Buts/Objectifs - encourager davantage la population pour entretenir les Meskats - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles en aval - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Délaissement progressif et un manque d’entretien de la technique des meskats
Encourager davantage la population à créer et à entretenir ces ouvrages
Techniques Pas de normes claires pour la création et le dimensionne-ment de ces ouvrages ce qui peut engendrer des dégâts lors des évènements pluvieux exceptionnels.
Instaurer des programmes de recherche permettant d’identifier des techniques et moyens plus efficace pour la réalisation de ces ouvrages
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Aucune structure socioprofessionnelle permettant d’aider les agriculteurs à créer ou maintenir ces ouvrages
La création de coopératives et d’organisation socioprofession-nelles peut encourager les agriculteurs à maintenir viable ce système
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 50 %
Agriculteurs et exploitants 50 % TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Comme pour toutes les technologies de conservation des eaux et des sols, les ingénieurs et les techniciens des arrondissements de la conservation des eaux et des sols en concertation avec les agri-culteurs choisissent la technologie et les agriculteurs l’exécutent soit mécaniquement, soit avec la main d’œuvre familiale soit à travers le recrutement d’ouvriers. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments conservation des eaux et des sols conjointement avec la population cible. Approche conçue par : approche ancestrale améliorée par la recherche scientifique Structures de mise en œuvre : Agriculteurs sous la supervision de l’arrondissement conservation des eaux et des sols (Com-missariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions et des projets de conservation des eaux et des sols.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager davantage la population et les agriculteurs dans la phase de mise en oeuvre.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de valorisation des eaux de ruissellement.
Recherche Intégration Les exploitants doivent être intégrés dans les phases de la recherche adaptative
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de conservation des eaux et des sols sont menées prin-cipalement par les hommes et les femmes ne sont intégrées que si l’ouvrage est réalisé avec la main d’œuvre familiale Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats», Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 27
Organigramme :
L’état (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche) réserve annuellement un budget pour la création et l’entretien des ouvrages de con-servation des eaux et des sols dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle lo-cale, les arrondissements de CES et les délégations, avec la participa-tion de la population et les agri-culteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des technologies ap-propriées et intègrent la popula-tion dans le processus de réalisa-tion et d’entretien des ouvrages qui participent à raison de 50% du budget dans les différentes opéra-tions.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : la technologie est ancestrale et les agriculteurs maîtrise bien l’application de cette technologie. Cependant, pour bien maîtriser les différentes opération de création et d’entretien, des sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Service de conseils : Les projets de création et d’entretien des ouvrage de CES sont entrepris et financés par les agriculteurs à raison de 50% du budget et l’état contribue avec 50%. La mise en œuvre est réalisée en général d’une façon mécanique et par-fois avec la main d’œuvre familiale ou des ouvriers recrutés. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Développement Agricole. Recherche : Les institutions de recherche continuent leurs activités pour affiner les techniques actuelles et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de création ou d’entretien des tabias sont financés à concurrence de 50% par les agriculteurs et 50% par l’état. La participation des privés est très limitée à quelques ONGs qui opèrent dans le domaine de gestion des ressources naturelles. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens et le travail mécanique se paie à raison de 40 DT l’heure. Intrants : Remblais. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la conservation des eaux et des sols et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réalisation des projets de gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture, des Ressources
Hydraulique et de la pêche
Projets de développement Arrondissements de la conservation
des eaux et des sols (CRDA)
Exploitants et agriculteurs
Création et entretiens des ouvrages
Direction Générale de
l’Aménagement et de la conservation
des terres Agricoles (DGACTA)
Technologie de GDT: Conservation des eaux et des sols suivant la technique des « Meskats», Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 28
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de l’effet des ouvrages sur la rentabilité des cultures.
Techniques Suivi de la stabilité des ouvrages après achèvement du projet.
Socio-culturels Conservation d’une technologie ancestrale
Economiques/ de production Amélioration de la productivité des terres en agriculture pluviale
Superficie traitée plaine et piedmont du sahel tunisien
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale du sahel tunisien
Gestion de l’approche Les arrondissements de Conservation des Eaux et des Sols sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des eaux et des sols et protection des infrastructures contre les inondations. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services de CES Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les risques d’inondation et en améliorant les revenus de la population cible. Réduction de la pauvreté : La technologie appliquée permet de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastructures et à l’amélioration des revenus des agriculteurs contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de lutte contre l’érosion hydrique à l’échelle de la toposéquence. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Les subventions accordées peuvent encourager les agriculteurs à créer et à entretenir ces ouvrages permettant à long terme de conserver tout d’abord cette technologie et avoir des rendements agricoles contribuant à l’augmentation des revenus. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration des revenus des agriculteurs Protection des l’infrastructures agricole et urbaine Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée, si les ouvrages sont entretenus, permet d’améliorer à long terme les revenus des exploitants.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Procéder à une agriculture pluviale là où les conditions climatiques ne le permettent pas et lutter contre les différentes formes de l’érosion hy-drique Réserver un budget adéquat pour l’application de cette ap-proche et créer d’autres mécanismes de financement pour encourager les agriculteurs à appliquer la technologie en question.
Délaissement progressif de la technologie pour chercher d’autres activi-tés non agricoles plus rémunératrices Encourager les agriculteurs pour entretenir ces ouvrages et chercher d’autres activités génératrices de revenus (apiculture, plantes aromatiques et médicinales, etc.).
Amélioration des revenus des exploitants Procéder à des entretiens réguliers de ces ouvrages afin de valoriser les eaux de ruissellement d’une façon convenable et de maintenir le niveau de production à des seuils acceptables.
Manque de manuel et de procédure rigoureuses pour appliquer la tech-nologie en question Instaurer des programmes de recherche per-mettant l’élaboration de manuel pour le dimensionnement des meskats.
L’application de cette approche permet une meilleure conservation des eaux et des sols, une protection des infrastructure améliorant ainsi les conditions de vie de la population Les traitements devront couvrir tout le bassin versant pour avoir une meilleure fonctionnalité du système
Référence(s) – clef(s) :
13. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
14. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
Personne(s) contact(s):
OUESSAR Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 29
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Valorisation des eaux de crues à travers la technique des « Mgouds » Pays : Tunisie
Nom local de la technologie :
استغالل مياه الفيضانات باعتماد تقنية المقود
Définition
Il s’agit, au moyen de travaux plus ou moins compliqués de détourner tout ou
une partie des eaux de ruissellement d’un bassin versant qui ont fini par se ras-
sembler dans un lit d’oued vers des champs d’épandage préalablement préparés
et ceci par l’intermédiaire soit de simples saignées (Mgoud) se branchant direc-
tement sur le lit soit de véritables réseaux (canaux en terre à ciel ouvert : épan-
dage collectif.
Description
Le système au bord d’une importante dépression, d’un ravin ou d’un oued pré-
lève de l’eau par l’intermédiaire de petits canaux ou banquettes de diversion.
Les tabias édifiées par les exploitants se situent presque toujours en dehors des
cours aquifères. Il n’y que les banquettes de diversion relativement facile à faire
qui sont souvent construites quelques mètres à l’intérieur de la zone aquifère de
l’oued. On prévoit que ces banquettes cassent lors des crues exceptionnelles
pour protéger tout le système pour être reconstruites par la suite à peu de frais.
Pour ces ouvrages, il n’y a pas de relation concrète entre l’importance de
l’impluvium et la superficie cultivée. En général, la rapport entre impluvium et
superficie cultivée est largement supérieur à 20 ce qui entraîne des différences
prononcées d’alimentation. Les mgouds sont par conséquent alimentés par de
grands bassins versants (généralement supérieur à 100 ha) et il n’y a que les
précipitations importantes qui provoquent un ruissellement dans les cours
d’eau. Une seule pluie qui réactive l’oued peut remplir la retenue et fournir des
réserves d’eau pour toute une période de végétation alors que de faibles préci-
pitations ne produisent pas d’écoulement dans les ravins ou les oueds et les
ouvrages restent à secs.
Gauche : Vue d’ensemble d’un Mgoud cons-truit avec du béton avec plusieurs ouver-tures dans la zone de Sidi Bouzid – Tunisie (Photo Ouessar Mohamed)
Droite : Mgoud en terre aménagé pour dé-vier les eaux charriées par les oueds vers les zones de cultures dans la zone de Sidi Bou-zid – Tunisie (Photo Ouessar Mohamed).
Emplacement : Sidi Bouzid - Tunisie Zone de la technologie : Centre et Sud de la Tunisie (zones du semi-aride et de l’aride) Pratique de conservation : Valorisation des eaux de crues par la technique des mgouds Niveau d’intervention : Préventive et curative Origine : pratique traditionnelle Utilisation des terres : Agriculture derrière les ouvrages Climat : Semi aride et Aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Valorisation des eaux ruis-sellement et conservation des eaux et des sols Compilé par : TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010
(commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Valorisation des eaux de crues à travers la technique des « Mgouds », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 30
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Arboriculture (Oliviers,
Figuiers,
pêchers, etc.)
Céréalicultures et cultures
maraichères
en intercalaire
Semi aride et Aride
Erosion hydrique
Plantation arboricole
pour la
fixation des sols
Aménagement des
piedmonts
pour valoriser les
eaux de
ruissellement
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): Principale cause de la dégradation des terres : Pente et pluies agressives et torrentielles causant d’énorme perte en eau et en sol (érosion hydrique) Principales fonctions techniques :
Protection des sols contre l’érosion hydrique Conservation des eaux et des sols Amélioration de la productivité des terres
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) Topographie Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : automne - printemps
Texture du sol : Argilo-limoneuse à Limo-neuse
Fertilité du sol : moyenne
Matière organique du sol : moyenne à faible
Drainage/infiltration du sol : bonne
Capacité de rétention d’eau du sol : moyenne à bonne
Profondeur de l’eau dans le sol : élevée
Disponibilité de l’eau de surface : ruissellement
Qualité de l’eau : bonne
Biodiversité : moyenne
0-20
20-50
50-80
80-120
>120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles : agriculteurs
Densité de population : moyenne à faible
Croissance annuelle de la population : 1 %
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : va-lorisation des eaux des impluviums pour chaque parcelle.
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : important
Accès aux services et infrastructures : facile
Economie de marché
Mécanisation : Travail régulier du sol et entretien des tabias en cas cassures
Cheptel / Elevage : valorisation des sous produits agricoles pour l’alimentation du cheptel
Densité d’élevage : faible
But / usage des forêts/bois : Autres terres :
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 31
Dessin technique
Il s’agit de prélever une partie des eaux de ruissellement d’un oued ou d’un ravin pour irriguer les par-celles avoisinantes. Ces parcelles sont généralement exploitées en arboriculture derrière des tabias.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
9. Dans un oued ou un ravin localisé dans une zone de piedmont ou de plaine à pente douce, procéder (généralement au moyen d’engins mécaniques) à la confection d’ouvrage d’épandage (mgoud) permettant le prélèvement d’une ou de toute les eaux charriées pour irriguer les parcelles avoisi-nantes.
10. Les mgouds charrient les eaux vers des parcelles ex-ploitées en arboricultures et en céréalicultures derrière des tabias qui sont aménagées comme indiquer dans la technolo-gie Tabias.
11. Valoriser la tabia par l’installation de cultures arbor i-coles (3 à 4 rangées d’arbres) et céréalières qui bénéficieront des apports des eaux de ruissellement.
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar tunisien : DT)
% sup-porté par exploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 60 jours)
600 0 %
Equipement
Matériaux
- Pierres sèches (28 DT/m3) - Remblais (1 DT/m3)
280 800
0 % 0 %
Agriculture
- %
TOTAL 1680 0 %
Activités d’entretien/récurrentes L’entretien des mgouds est une condition primordiale pour une bonne productivité des exploitations. Un mauvais entretien a une influence négative sur la croissance des plantes, les rend vulnérables aux sécheresses. L’entretien ne concerne que la réparation des banquettes à l’intérieur des cours d’eau réserver pour la déviation des eaux de crues qui sont conçues pour casser lors des évènements pluvieux exceptionnels. Ces réparations ne sont pas coûteuses et devraient être réalisées au cours de la saison sèche.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien : DT)
% sup-porté par ex-ploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 10 jours)
100 0 %
Equipement
- %
Matériaux
- Réparation en cas des dégâts 200 0 %
Agriculture
- %
TOTAL 300 0 %
Remarques :
50 -150 m
Banquette principale
Oued
Mgoud
Environ 30 m
Déversoir
Banquette latérale
Technologie de GDT: Valorisation des eaux de crues à travers la technique des « Mgouds », Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 32
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Bonne maîtrise et gestion des eaux de ruissellement - - -
Dépendance des conditions climatiques généralement dé-favorables
+ + +
Protection et conservation des sols contre l’érosion
+ + +
Amélioration de la productivité des terres marginales
+ +
Contribution à la recharge des nappes souterraines
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Conservation de traditions agricoles locales
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation de la biodiversité
+ + +
Conservation des espèces arboricoles locales
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Protection des sites en aval contre les inondations - -
Le secteur aval sera privé d’une partie ou de la totalité des eaux en cas d’aménagement intégral du bassin versant
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+
Commentaires : amélioration de la productivité à l’hectare répondant en partie au besoin de la famille
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre élevé élevé
Entretien/récurrent - élevé (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est largement répandue dans le centre et le Sud tunisien et l’état procède à la réalisation de ces ouvrages depuis des décennies. Les exploitants sont appelés à préparer et entretenir des tabias permettant de maîtriser ces eaux de crues. Actuellement les agriculteurs ont adopté cette technologie puisque les rendements obtenus à l’hectare sont adéquats et contribuent à l’augmentation de leurs revenus surtout au cours des années pluvieuses.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Gestion adéquate des eaux de crue entretien régulier des ou-vrages en cas de pluies exceptionnelles.
Mauvaise distribution des eaux de crues entre les parcelles (celles qui se trouvent en amont reçoivent la majeure partie des eaux de crues) multiplier ce système tout le long des ravins ou des oueds.
Bonne productivité à l’hectare choisir les bonnes pratiques culturales pour améliorer les caractéristiques du sol après les inondations.
Opérations d’entretien peu coûteuses multiplier ce type d’ouvrages dans les oueds ou les ravins.
Référence(s)-clef(s):
15. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
16. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
17. Ennabli N. 1993. Les aménagements hydrauliques et hydro-agricoles traditionnels en Tunisie. Imprimerie officielle de la république tuni-
sienne Tunis - Tunisie. 255pp.
Personne(s) contact(s):
OUESSAR Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 33
Titre : Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole
Pays : Tunisie
nom local de l’approche : تحويل مياه سيول األودية لري الزراعات Définition
Il s’agit de provoquer une irrigation naturelle des champs en se basant sur la dé-
viation des eaux de crues d’un oued ou d’un ravin via un prélèvement partiel ou
total des eaux à travers les mgouds. Ces eaux déviées vont irriguer des parcelles
cultivées en arboricultures, céréalicultures et cultures fourragères derrière des
tabias aménagées pour retenir ces eaux.
Comme pour les tabias et les jessours, ces unités jouent un triple rôle :
Recharge des nappes souterraines
Contrôle des inondations et protection des infrastructures en aval
Contrôle de l’érosion hydrique.
Description
Les mgouds sont confectionnés par les services de développement moyennant un
budget réservé à cet effet alors que les tabias recevant les eaux déviées sont
confectionnés par les agriculteurs dont les coûts de réalisation sont subvention-
nés en partie par l’état. Il est estimé que la technique des mgouds peut mobiliser
plud de 25 millions de m3 d’eau par année (Mamou, 1997). En effet, cette tech-
nique, très répandue au centre et au sud, a été adoptée par la stratégie National
de mobilisation des ressources en eaux du ministère de l’agriculture comme une
technique qui permet une bonne gestion des ressources en eau en réservant un
budget pour la développer dans les programmes futurs de développement régio-
nal et local.
gauche : Mgoud construit en pierres qui dé-verse les eaux de crues dans les parcelles des agricultuers dans la région de Sidi Bouzid - Tunisie (Photo Ouessar Mohamed)
droite : Ouvrage d’épandage consolidé avec des seuils en pierres sèches dans la zone Bou Hedma - Sidi Bouzid - Tunisie (Photo Ouessar Mohamed)
Emplacement : Centre et Sud tunisien Utilisation des terres : Agriculture (arboricul-ture et cultures céréalière et fourragère) der-rière les tabias. Climat : Semi-aride et aride Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation agricole. Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tuni-sie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 34
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Technologie réalisée pour de grands bassins versants et les mgouds ne fonctionne que pour les grandes averses - Mauvaise maîtrise de la technologie - Buts/Objectifs - Amélioration de la productivité des terres et des revenus des agriculteurs - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles en aval - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Technologie ne peut être réalisée que dans le cadre des pro-grammes de développement de l’état
Encourager la population à s’organiser en groupements socio-professionnels pour pouvoir créer des mgouds sur leur propre budget
Techniques Le dimensionnement de ces ouvrages n’est pas parfois res-pecté engendrant des dégâts au niveau des tabias chez les agriculteurs
Instaurer des programmes de recherche permettant de bien dimensionner ces ouvrages.
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Aucune structure socioprofessionnelle permettant d’aider les agriculteurs à créer ou maintenir ces ouvrages
La création de coopératives et d’organisation socioprofession-nelles peut encourager les agriculteurs à maintenir viable ce système
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par :
Etat et les projets de développement 100 % Agriculteurs et exploitants 0 %
TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT :
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements de la conservation des eaux et des sols en concertation avec les agriculteurs choisissent la technologie et l’exécutent soit mécaniquement, soit avec la main d’œuvre à travers le recrutement d’ouvriers. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments conservation des eaux et des sols conjointement avec la population cible. Approche conçue par : technique traditionnelle améliorée par la recherche scientifique Structures de mise en œuvre : Arrondissement conservation des eaux et des sols (Commissariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation -
Planification intégration Intégrer les agriculteurs dans la planification des actions mise en œuvre de la technologie.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Intégrer les agriculteurs dans la phase de mise en oeuvre.
Suivi/évaluation intégration Intégrer les exploitants dans le suivi et l’évaluation des actions de mise en œuvre des ouvrages d’épandage.
Recherche Intégration Les exploitants doivent être intégrés dans les phases de la recherche adaptative
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de conservation des eaux et des sols sont menées prin-cipalement par les hommes et les femmes ne sont intégrées que si l’ouvrage est réalisé avec la main d’œuvre familiale Participation de groupes désavantagés :
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 35
Organigramme :
L’état (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche) réserve annuellement un budget pour la création et l’entretien des ouvrages de con-servation des eaux et des sols dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle lo-cale, les arrondissements de CES et les délégations, avec la participa-tion de la population et les agri-culteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des technologies ap-propriées et intègrent la popula-tion dans le processus de réalisa-tion et d’entretien des ouvrages qui participent à raison de 60% du budget dans les différentes opéra-tions.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : La formation ne concerne que les techniciens qui sont appelés à la mise en œuvre de la technologie en question. La formation des agriculteurs ne concerne que les dispositions à prendre en cas des apports d’eau au niveau de leurs champs.
Service de conseils : La création des mgouds est financée en totalité par l’état dans le cadre des projets de développement régional. Les agriculteurs sont appelés à créer et maintenir les tabias qui vont recevoir les eaux de crues. Ils participent à rai-son de 50% du budget et l’état contribue avec 50%. La mise en œuvre des mgouds est réalisée en général d’une façon mécanique et parfois manuellement. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Développement Agricole. Recherche : Les institutions de recherche continuent leurs activités pour affiner les techniques actuelles et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de création ou d’entretien des mgouds sont financés en totalité par l’état. La participation des privés est très limitée à quelques ONGs qui opèrent dans le domaine de gestion des ressources naturelles. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens et le travail mécanique se paie à raison de 40 DT l’heure. Intrants : Remblais, et parfois des pierres sèches pour la consolidation des déversoirs. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la conservation des eaux et des sols et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réalisation des projets de gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture, des Ressources
Hydraulique et de la pêche
Projets de développement Arrondissements de la conservation
des eaux et des sols (CRDA)
Exploitants et agriculteurs
Création et entretiens des ouvrages
Direction Générale de
l’Aménagement et de la conservation
des terres Agricoles (DGACTA)
Technologie de GDT: Déviation des eaux de crues des oueds pour la valorisation en agricole, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 36
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de l’effet des ouvrages sur la rentabilité des cultures.
Techniques Suivi de la stabilité des ouvrages après achèvement du projet.
Socio-culturels Conservation d’une technologie ancienne
Economiques/ de production Amélioration de la productivité des terres en agriculture pluviale
Superficie traitée plaine et piedmont du centre et du sud tunisien
Nombre d’exploitants impliqués la population locale en bordure des oueds et des ravins dans le centre et le sud du pays
Gestion de l’approche Les arrondissements de Conservation des Eaux et des Sols sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des eaux et des sols et protection des infrastructures contre les inondations. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services de CES Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les risques d’inondation et en améliorant les revenus de la population cible. Réduction de la pauvreté : La technologie appliquée permet de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastructures et à l’amélioration des revenus des agriculteurs contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de lutte contre l’érosion hydrique à l’échelle de la toposéquence. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration des revenus des agriculteurs Protection des l’infrastructures agricole et urbaine Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée, si les ouvrages sont entretenus, permet d’améliorer à long terme les revenus des exploitants.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Procéder à une agriculture pluviale là où les conditions climatiques ne le permettent pas et lutter contre les différentes formes de l’érosion hy-drique Réserver un budget adéquat pour l’application de cette ap-proche.
Délaissement progressif de la technologie étant donné son coût élevé pour un seul exploitant Encourager les agriculteurs pour créer et entretenir ces ouvrages.
Amélioration des revenus des exploitants Procéder à des entretiens réguliers de ces ouvrages afin de valoriser les eaux de crues d’une façon convenable et de maintenir le niveau de production à des seuils accep-tables.
Coût élevé de l’opération de création des mgouds et toutes les nouvelles création sont à la charge de l’état chercher d’autres mécanismes de financement pour encourager les exploitants.
L’application de cette approche permet une meilleure conservation des eaux et des sols, une protection des infrastructures améliorant ainsi les conditions de vie de la population Les traitements devront couvrir tout le bassin versant pour avoir une meilleure fonctionnalité du système.
Référence(s) – clef(s) :
18. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
19. Chahbani B. 1996. Nouvelles méthodes pour le dimensionnement des ouvrages de petite hydraulique dans le centre et le sud tunisien. Revue
des regions arides N° 9. p 33-46
20. Chahbani B. 2000. New techniques for the control and valorisation of runoff water in arid regions. UNU desertification series N° 2. p 124-137
Personne(s) contact(s):
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 37
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Les citernes : moyens de col-lecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eau potable Pays : Tunisie - Nom local de la technologie : والمواجل الفساقي
Définition
Les citernes sont construites dans le but d’approvisionner la communauté
rurale en eau pour les différents usages domestiques (y compris
l’alimentation en eau potable) ou pour l’abreuvement du cheptel dans les
zones de parcours. Il s’agit de creuser une fosse de quelques m3 à quelques
dizaines voir centaines de m3 de volume et le construire avec des pierres et
du ciment pour collecter et stocker les eaux de pluies.
Description
Le principe de la collecte des eaux de ruissellement dans des citernes est simi-
laire à celui des lacs collinaires mais à échelle réduite. Cependant et contraire-
ment au lacs collinaires, les citernes sont enterrées et construites en pierres et
en ciment pour réduire les pertes par infiltration et évaporation.
Les citernes sont composées de deux parties :
- Un bassin de décantation permettant la décantation des déchets solides
(argiles, sables, etc.) pour éviter le transvasement de la fosse de col-
lecte des eaux.
- Une fosse cubique ou circulaire de quelques m3 de capacité creusée
dans le sol et construite en pierres et en ciment pour empêcher les
pertes par infiltration.
Deux types de citernes peuvent être distinguées :
- Les citernes traditionnelles : elles sont généralement de forme circulaire
et sont creusées dans une zone imperméable et construite avec des
pierres et du gypse ou du ciment. Leur volume ne dépasse pas les 4 m3.
- Les citernes modernes : sont généralement de forme cubique et cons-
truites avec des pierres et du ciment. Leur volume dépasse les 30 m3.
L’impluvium devrait être imperméable et propre pour favoriser le ruissellement
et la collecte des eaux.
Gauche : Citerne pour la collecte des eaux pluviales dans une zone rurale pour l’abreuvement du cheptel avec un bassin de décantation dans le Gouvernorat de Sidi Bouzid – Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Droite: Citerne pour la collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux po-table près d’une habitation rurale dans la zone de Ksar Jedid – Medenine - Tunisie (Photo Taâmallah Houcine).
Emplacement : Zones arides et semi-arides Zone de la technologie : Principalement Centre et Sud de la Tunisie Pratique de conservation : Collecte des eaux pluviales dans des citernes Niveau d’intervention : Préventive et curative Origine : pratique traditionnelle Utilisation des terres : Climat : Semi aride et Aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Valorisation des eaux ruis-sellement et conservation des eaux Compilé par : TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010
(commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 38
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Semi aride et Aride
Erosion hydrique
Aménagement de collecte et
de
valorisation des eaux de
ruissellement
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): Principale cause de la dégradation des terres : Principales fonctions techniques :
Alimentation en eaux potables Protection des sols contre l’érosion hydrique Conservation des eaux
Fonctions techniques secondaires :
-
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture :
Texture du sol :
Fertilité du sol :
Matière organique du sol :
Drainage/infiltration du sol :
Capacité de rétention d’eau du sol :
Profondeur de l’eau dans le sol :
Disponibilité de l’eau de surface :
Qualité de l’eau : très bonne
Biodiversité :
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : bonne
Sensibilité aux extrêmes climatiques :
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles :
Densité de population : moyenne à faible
Croissance annuelle de la population : 1 %
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau :
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation :
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché
Mécanisation :
Cheptel / Elevage : valorisation des eaux pour l’abreuvement du cheptel
Densité d’élevage : faible
But / usage des forêts/bois : Autres terres :
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 39
Dessin technique
Construction de citernes de quelques m3 à quelques dizaines de m3 de capacité pour collecter et stocker les eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables et pour l’abreuvement du cheptel dans les zones rurales et dans les parcours.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
12. Dans une zone à pente légère, procéder, manuellement ou mécaniquement, à la confection d’une citerne d’une capa-cité de quelques m3 à quelques dizaines ou centaines de m3.
13. Procéder à la construction de murs en pierres et en ciment pour éviter les pertes par percolation profonde et par évaporation.
14. Construire un bassin de décantation avant la citerne permettant la décantation des déchets solides pour éviter le transvasement de la citerne.
15. Nettoyer et stabiliser l’impluvium.
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar tunisien : DT)
% sup-porté par exploitant
Main d’oeuvre (20DT/personne x 30 jours)
600 75 %
Equipement
Matériaux
- Pierres sèches (28 DT/m3) 56 75 %
Agriculture
%
TOTAL 656 75 %
Activités d’entretien/récurrentes L’entretien des citernes est limité au nettoyage de l’impluvium d’une manière régulière. Un nettoyage des bassins de décantation et de stockage est également né-cessaire annuellement pour éviter le transvasement de ces unités. Ces dernières peuvent être également fracturées engendrant une perte des eaux par percolation et des ré-parations sont également indispensables
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien : DT)
% sup-porté par ex-ploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 4 jours)
40 100 %
Equipement
- %
Matériaux
- Réparation en cas de dégâts 60 100 %
Agriculture
%
TOTAL 100 100%
Remarques : La subvention de l’état est de 25 % du coût global de la citerne ou de 100 Dinar Tunisien par m3 du volume de l’unité
Impluvium
Impluvium
Trop plein
Trop plein
Bassin de décantation
Bassin de décantation
Citerne traditionnelle
Citerne Moderne
Eau stockée
Eau stockée
Technologie de GDT: Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 40
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Bonne maîtrise et gestion des eaux de ruissellement - - -
Dépendance des conditions climatiques généralement dé-favorables
+ + +
Protection et conservation des sols contre l’érosion
+ + +
Approvisionnement en eau potable pour la population rurale et pour le cheptel
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Conservation de traditions locales pour la collecte des eaux pluviales
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Alléger la pression sur les ressources en eaux souter-raines
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Alléger la charge sur la Société Nationale de Distribu-tion des Eaux.
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ +
Commentaires : Approvisionnement en eaux potable dans les sites non desservis par le réseau de la Société Nationale de Distribution des Eaux
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre élevé élevé
Entretien/récurrent faible faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est largement répandue dans le centre et le Sud tunisien et les agriculteurs ont la tradition de construire ces citernes depuis l’époque romaine. Ils maîtrisent bien les différentes opérations de réalisation et d’entretien et ont conservé cette tradition jusqu’à l’heure actuelle principalement dans les zones à accès difficiles et les sites non desservis par le réseau de la Société Nationale de Distribution des Eaux.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Gestion adéquate des eaux pluviales entretien régulier des citernes.
Abandon et dégradation de ce système Encouragement la popu-lation pour créer de nouvelles citernes et entretenir celles déjà exis-tantes.
Coût de création et d’entretien faible Accorder des taux de subvention plus élevés pour la création de nouvelles citernes.
Conservation d’une technologie ancestrale procéder à la vulgarisation et à l’encadrement de la population pour créer de nouvelles unités.
Référence(s)-clef(s):
21. Khlifa Alaya, Werner Viertmann & Thorsten Waibel. 1993. Les Tabias. Eds. Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
22. Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman (eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa.
ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
Personne(s) contact(s):
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Collecte des eaux pluviales dans des citernes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 41
Titre : Collecte des eaux pluviales dans des citernes
Pays : Tunisie
nom local de l’approche : حصاد المياه باالعتماد على تقنية الفساقي Définition
Les citernes sont construites soit par l’état dans les zones enclavées où
l’approvisionnement en eaux potables et difficile voire impossible par le ré-
seau de la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux
(SONEDE) soit par des particuliers pour collecter les eaux de pluies. Ces ou-
vrages sont destinés à l’abreuvement du cheptel dans les zones de parcours
et l’alimentation en eau potable des populations non desservies par le réseau
SONEDE. Description
Ennabli (1993) a indiqué que la technique des citernes a été utilisée pour
collecter et distribuer les eaux les époques préromaine et romaine. Carthage
recevait ses eaux potables à partir de Djebel Zaghouan via un aqueduc de 50
km de long à partir d’une citerne de 50 000 m3. La même procédure a été
suivie dans plusieurs autres villes du centre et du nord du pays (Kef, Sbeitla,
Tebourba, Sousse, etc.). Plus de 200 citernes se trouvent dans le centre de la
Tunisie. La plus importante est celle des Aglabites à kairouan qui a été cons-
truite au 19ème siècle avec une capacité de 58 000 m3.
L’utilisation des citernes contribue dans une large mesure au développement
de l’élevage dans les zones où les ressources en eau profonde sont limitées.
Il a été estimé qu’en Tunisie, on peut mobiliser entre 10 et 16 millions de m3
d’eau par année en utilisant la technique des citernes (Ennabli, 1993).
Cette technique est très répandue dans les parcours du Dahar permettant
l’abreuvement du cheptel pendant la saison sèche. Elle permet également
d’améliorer les revenus des populations si les eaux collectées sont utilisées
pour les irrigations d’appoint.
gauche : Chantier de rehaussement des palis-sades en feuilles de palmes pour la fixation des sables Mobiles à Tozeur - Tunisie (Photo Taâ-mallah Houcine)
droite : Protection des périmètres irrigués contre les sables mobiles à Douz - Kebili - Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement : Centre et Sud tunisien Utilisation des terres : Climat : Semi-aride et Aride Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Les citernes : moyens de collecte des eaux pluviales pour l’alimentation en eaux potables Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tuni-sie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Collecte des eaux pluviales dans des citernes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 42
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Abandon de la technologie par la population principalement au niveau des zones desservies par le réseau SONEDE - - Buts/Objectifs - encourager la population à créer et à entretenir les citernes - Réduire la pression sur les ressources en eaux profondes - Subvenir aux besoins en eaux potables des ruraux afin d’améliorer leur qualité de vie
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques
Techniques Manque d’entretien des citernes Sensibiliser la population et les agriculteurs pour créer et en-tretenir ces unités
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Abandon de la technologie Sensibiliser la population aux effets bénéfiques directs et indi-rects de ces unités dans le domaine de la collecte des eaux pluviales
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par :
Etat et les projets de développement 25 % Exploitants et population 75 %
TOTAL 100 %
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Pour les grandes unités, les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments de Génie rural choisissent la technologie et les entrepreneurs ou les ouvriers recrutés l’exécutent alors que pour les petites unités, les exploitants ou la population décident sur le choix et l’emplacement et la main d’œuvre familiale ou des ouvriers recrutés l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments de Génie rural conjointement avec la population cible. Approche conçue par : ancestrale Structures de mise en œuvre : Arrondissements de Génie rural (Commissariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Sensibilisation et motivation de la population et des exploitants des effets béné-fiques de la technologie.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions collecte des eaux de ruissellement dans types d’unités.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager la population et les agriculteurs à travers l’augmentation des taux de subvention (actuellement de 25%).
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation de ces actions.
Recherche - -
Différences de participation entre hommes et femmes : Les hommes et les femmes participent ensemble dans la mise en œuvre de cette approche. Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Collecte des eaux pluviales dans des citernes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 43
Organigramme :
Le Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche à travers le Commissariat Régional au Développement Agri-cole (Arrondissement de Génie Rural) réserve un budget pour la création et l’entretien des grandes citernes dans les zones de par-cours et encourage les exploitants et la population locale pour créer de petites unités à travers des subventions de 25 % du coût glo-bal de l’unité.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : Etant donné l’abandon de cette technologie par la population, les organismes de développement doivent accorder une attention particulière à la sensibilisation des intéressés de l’utilité économique de la technologie en question.
Service de conseils : Les projets d’alimentation en eaux potables sont réalisés par la Société Nationale d‘Exploitation et de Dis-tribution de l’Eau pour les zones urbaines et l’arrondissement de Génie Rural (CRDA) pour les zones rurales. Les citernes constituent un moyen d’alimentation en eau potable au niveau des zones enclavées. Les Arrondissements de Génie Rural sont chargés de réaliser les grandes unités dont leur gestion pourrait être réalisée par des Groupements de Développement Agri-cole (GDA) alors que les petites unités sont réalisées par des particuliers dans leur propre terre. Les Ingénieurs et les techni-ciens des CRDA contrôlent la création et l’entretien de ces unités. Recherche : Les institutions de recherche continuent leurs activités pour affiner les techniques actuelles et trouver d’autres moyens pour améliorer les revenus des exploitants en se basant sur la valorisation des eaux collectées dans ces unités (irriga-tion d’appoint). Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Le secteur public finance les grandes unités et subventionne les petites unités à raison de 25 % du coût global de la citerne ou à raison de 100 Dinar Tunisien par m3. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens. Intrants : Pierres sèches, ciment, graviers, sables et engins si le creusage de ces unités se fait mécaniquement. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la valorisation des ressources naturelles et la protection de l’environnement en plus des ONGs.
Ministère de l’Agriculture,
des ressources hydrau-lique et de la pêche
Projets de développement Arrondissements des forêts (CRDA)
Communautés locales et agriculteurs
Appropriation de la technologie Exploitants et population locale
Direction Générale des Forêts (DGF)
Création et Entretien des citernes
Technologie de GDT: Collecte des eaux pluviales dans des citernes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 44
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation des effets agronomiques en cas de l’utilisation des eaux collectées en irrigation d’appoint.
Techniques Suivi des opérations d’entretien des unités en question.
Socio-culturels Conservation d’une technologie ancestrale
Economiques/ de production Evaluation économique de la technologie
Superficie traitée Zones arides et semi arides du centre et du sud tunisien
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale et les exploitants sont impliqués dans la création de ces types d’unités
Gestion de l’approche Les arrondissements de Génie Rural (CRDA) sont responsables de gestion de l’approche
Impacts de l’approche
Amélioration de la gestion durable des terres : Valorisation des eaux de ruissellement, conservation des sols et protection des infrastructures contre les phénomènes d’inondation.
Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services de développements et des exploitants.
Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Alimentation en eau potable et abreuvement du cheptel dans les zones enclavées et utilisation des eaux collectées pour l’irrigation d’appoint contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie de la population.
Réduction de la pauvreté : Cette approche permet d’améliorer les conditions de l’élevage dans les zones à accès difficiles, l’approvisionnement en eau potable des population non desservie par le réseau SONEDE, la réduction de la dégradation des sols et la protection des in-frastructures contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.
Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie par les services de développement et par la population locale et application de cette approche pour collecter et valoriser les eaux de ruissellement sur la majeure partie du territoire national.
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Pour les grandes citernes (citernes publics), toute la population a le droit de valori-ser et d’utiliser les eaux pour leur alimentation et pour l’abreuvement du cheptel alors que pour les petites unités, le droit d’utilisation de l’eau est réservé au propriétaire.
Impacts à long terme des subventions : Les subventions accordées permettent de maintenir viable cette technologie et d’améliorer les revenues et les conditions de vie de la population.
Conclusions
Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT : Approvisionnement et alimentation en eau potable de la population et abreuvement du cheptel dans les zones en-
clavées Contribution à la protection des l’infrastructures agricole et urbaine contre les inondations (maisons, parcelles, les
routes et les pistes agricoles) Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : Avec des entretiens réguliers des citernes, la technologie est durable et engendre des effets bénéfiques immédiats.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Approvisionnement en eaux potable des populations non desservis par le réseau SONEDE et abreuvement du cheptel dans les zones de parcours Encourager la création et l’entretien des citernes.
Abandon progressif de la technologie vu l’extension du réseau SONEDE (taux d’approvisionnement national supérieur à 90%) trouver des mécanismes d’encouragement pour créer des citernes dans les zones urbaines pour alléger la pression sur les ressources en eaux profondes.
Les agriculteurs et la population sont conscients de l’importance de ces unités augmenter les taux de subvention des créations des citernes.
L’application de cette approche contribue à une meilleure maîtrise des eaux de ruissellement intégrer la création des citernes dans les plans d’aménagement ruraux.
Référence(s) – clef(s) :
1. Ennabli N. 1993. Les aménagements hydrauliques et hydro-agricoles traditionnels en Tunisie. Imprimerie officielle de la république tunisienne
Tunis - Tunisie. 255pp.
2. Netij Ben Mechlia & Mohamed Ouessar. 2004. Water Harvesting systems in Tunisia. In Oweis Theib, Ahmed Hachem & Adriana Bruggeman
(eds). 2004. Indigenous Water harvesting systems in West Asia and North Africa. ICARDA, Aleppo, Syria, vi + 173pp. En.
Personne(s) contact(s):
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
45
Chapitre II : Les pratiques de lutte contre
l’ensablement et de fixation des dunes mobiles
Technologie de GDT: Fixation des dunes de sables avec les feuilles de Palmes Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 47
Titre : Fixation des dunes de sables avec les feuilles de Palmes Pays : Douz - Kebili – Tunisie
Nom Local de la technologie: تثبيت الكثبان الرملية باستعمال سعف النخيل Definition
Il s’agit de barrières en feuilles de palmes ou de tôles ondulées en ciment
(ou n’importe quel matériel inerte disponible dans la région) installées per-
pendiculairement à la direction dominante des vents s’ils sont unidirection-
nels ou en carroyage pour des vents multidirectionnels Description
Deux techniques de stabilisation mécanique sont presqu’exclusivement utili-
sées par les techniciens forestiers dans le sud tunisien. Il s’agit de la contre
dune et du carroyage.
La contre dune est un obstacle linéaire placé perpendiculairement aux vents
dominants pour bloquer la progression des dunes de sable vers les infras-
tructures. Elle est érigée selon la consistance du terrain, soit directement à
même le sol dans un fossé de 30 à 40 cm de profondeur, soit sur une levée de
terre appelée localement tabia. Celle-ci est surmontée par une palissade en
feuilles de palmes ou en plaques ondulées de ciment.
La tabia, qu’on confectionne, selon les régions, tantôt manuellement, tantôt
mécaniquement, prend généralement la forme d’un trapèze dont la petite
base est égale à 60 cm, la grande base à 160 cm et la hauteur à 100 à 120
cm.
Si le vent est multidirectionnel, on utilise également le carroyage qui est un
quadrillage de dimensions variables des dunes mobiles à l’aide des brise-vent
inertes faits selon la disponibilité des matériaux de clayonnage en feuilles de
palmes ou en plaques de fibrociment et servant à fixer les dunes sur place.
Le recours à l’utilisation des feuilles de palmes est exclusif à Kébili, Tozeur,
Rjim Maatoug et quelques zones du Sud-Est en raison de la disponibilité de ce
type de matériau sur place. Le prélèvement se fait principalement à partir des
oasis du Nefzaoua et du Djerid.
Gauche : Protection de nouvelle oasis contre l’ensablement en utilisant des feuilles de palmes (Photo Taâmallah Houcine)
Droite : Contre dune en utilisant un croyage en feuille de palme dense (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement: Douz - Kebili Zone de la technologie : 40 000ha Pratique de conservation : Lutte contre l’ensablement et Fixation des dunes mobiles Niveau d’intervention : intervention curative Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : Agriculture oasienne, parcours Climat : Saharien Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Protection des infrastruc-tures (financement de l’état) Compilé par : TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Fixation des dunes de sables avec les feuilles de palmes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 48
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Oasis : cultures en
étages
(Palmier, arboriculture,
Fourrages et
maraichages
Parcours Saharien Aride
Erosion éolienne
Fixation des dunes
mobiles par
des feuilles de palmes
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Dégradation de la couverture végétale, texture légère des sols, techniques culturales parfois inadaptées Principales fonctions techniques :
- Protection de la surface du sol contre l’érosion éolienne
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Hiver, Printemps
Texture du sol : sableuse
Fertilité du sol : moyenne à pauvre
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : faible
Profondeur de l’eau dans le sol : 3 à 4 m
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : (2.7.5) Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles :
Densité de population :
Croissance annuelle de la population :
Propriété foncière : terres collectives
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : L’eau provient de forages
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation: uniquement pour les travaux à l’entreprise
Cheptel / Elevage : extensif (parcours)
Densité d’élevage : variable en fonction des saisons
But / usage des forêts/bois : protection
Autres terres: (2.8.11 seulement pour les autres terres)
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Fixation des dunes de sables avec les feuilles de Palmes Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 49
Note: Des vents unidirectionnels néces-sitent l’utilisation tabias perpendi-culaires à la direction dominante des vents alors que des vents mul-tidirectionnels nécessitent le re-cours à un carroyage en utilisant des feuilles de palmes ou des pro-duits végétaux inertes disponibles dans la région. La densité de clayonnage (carreaux de 5, 10, 20, 50 m ou plus) dépend de la vitesse des vents.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
16. Confection d’une tabia mécaniquement ou manuelle-ment
17. Installer en ligne (planter sur le dos de la tabia) les feuilles de palmes manuellement à raison de 20 palmes par mètre linéaire pour avoir une bonne perméabilité de l’air.
18. Consolider transversalement ces feuilles de palmes par d’autres comme indiqué dans la figure
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (150 per-sonnesxjoursx10DT)
1500
0%
Equipement (transport) 1500 0%
Matériaux (feuilles de palmes 1500 0%
Agriculture
- %
TOTAL 4500 0%
Activités d’entretien/récurrentes
1. Travaux de rehaussement : une fois les feuilles de palme en-sevelis, la même opération est nécessaire pour que la barrière joue son rôle de protection et de fixation des sables mouvants.
2. Cette opération de rehaussement sera répétée jusqu’à a t-teindre le profil d’équilibre qui est lui-même dépendant de l’intensité des vents
NB. Dans la majorité des cas l’opération de rehaussement une seule fois.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (50 per-sonnesxjoursx10DT)
500
0%
Equipement (transport) 1500 0%
Matériaux (feuilles de palmes 1500 0%
Agriculture
- %
TOTAL 3500 0%
Remarques : La lutte contre l’ensablement est une opération coûteuse et ne peut être réalisé que dans le cadre des pro-jets de développement réalisés par l’état. Cependant, si un agriculteur veut procéder à la protection de ex-ploitation, la subvention accordée par l’état est de 25 % du coût global de l’opération ou de 3,5 Dinar Tuni-sien par mètre linéaire des brise-vent mécaniques
140 cm
100 cm
140 cm
35 cm
60 cm
160 cm
Tabia en
terre
Feuilles de palmes
Technologie de GDT: Fixation des dunes de sables avec les feuilles de palmes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 50
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Protection des infrastructures urbaine et routière - -
Coût élevé de l’opération
+ + +
Protection des infrastructures agricoles
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Amélioration du savoir faire en matière de lutte contre l’ensablement
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation des eaux et des sols
+ + +
Protection de la couverture végétale naturelle
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Diminution des nuages de poussières et des tempêtes de sables
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Protection des constructions et puits contre les ensablements
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre Faible élevé
Entretien/récurrent faible élevé (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est acceptée par la population et les techniciens des services de développement locaux ne trouvent pas de problèmes à la réalisation de chantier de fixation mécanique des dunes même au niveau des terres privées et parfois certains agriculteurs utilisent cette technologie pour protéger leur parcelle contre les ensablements.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Protection immédiate des infrastructures contre les dépôts de sables et la dynamique des dunes Respecter la porosité de la barrière (nombre de palmes par mètre linéaire)
Coût de l’opération relativement élevé Investigation sur d’autres matériaux de fixation des dunes et procéder à des travaux à l’entreprise
Technologie facile à appliquer sur les sites ensablés (technologie ne nécessitant pas de très grandes connaissances pour s’en approprier) Bien tenir compte de la direction dominante des vents
Les tabias sont fragiles et sont facilement endommagées par le cheptel (camélidés, ovins, caprins) Mise en défens de la zone traitées pour une courte période permettant une légère stabilité de la tabia.
Matériaux de fixation des dunes (feuilles de palmes) disponibles à l’échelle locale réserver la totalité de production locale à la protection et à la lutte contre l’ensablement
Référence(s)-clef(s):
3. Khatteli H. & Taâmallah H. 1996. Inventaire et évaluation technique des actions de lutte contre l’ensablement dans les six gouvernorats du sud
Tunisien. Publications de L’ISESCO « La lutte contre l’ensablement et pour la stabilisation des dunes », 1996.
4. Khatteli H. 1996/ Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique : analyse de processus et recherche de moyens de lutte. Thèse de Doctorat.
Université des Sciences Agronomiques de Ghent. Belgique. 170 p.
5. Mekrazi N. 2003. Les moyens de lutte contre l’ensablement dans la Jeffara Tunisienne (Sud-est tunisien) : évaluation et impacts sur l’évolution
du milieu. Mémoire de DEA en Géologie de l’environnement à La faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis. 121p.
Personne(s) contact(s):
KHATTELI Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Lutte contre l’ensablement et Fixation mécanique des dunes mobiles Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 51
Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Lutte contre l’ensablement et Fixation mécanique des dunes mobiles Pays : Tunisie
nom local de l’approche : مقاومة زحف الرمال وتثبيت الكثبان الرملية Définition L’ensablement qui constitue une manifestation morphologique de la désertifica-tion est le résultat d’une accumulation éolienne intensive. Ce phénomène a con-cerné le sud tunisien depuis la deuxième moitié du vingtième siècle et s’est dé-clanché suite à une surexploitation d’un milieu caractérisé par sa fragilité et sa sensibilité aux différents types d’usages. L’extension des labours et des cultures sur des sols sableux à texture fine et la dégradation des steppes ont facilité le transport des matériaux fins par le vent qui se sont accumulés par la suite dans d’autres endroits sous différentes formes d’accumulation éolienne. Ces accumu-lations dunaires provoque une diminution de la productivité et constituent une entrave pour le développement agricole et urbain. La lutte contre ce phénomène a débuté après l’indépendance du pays (1956) et les arrondissements des forêts (chargés des interventions forestières) ont com-mencé les travaux de lutte contre l’ensablement afin de protéger les voies d’accès, les agglomérations et les projets de développement agricole. Ainsi, diffé-rents moyens mécaniques ont été utilisés : l’utilisation des feuilles de palmes entre autres. Description Les arrondissements des forêts procèdent à la fixation mécanique des dunes en utilisant entre autres les feuilles de palmes. La procédure adoptée peut être sous deux formes :
à l‘entreprise où un entrepreneur sera chargé de traiter les zones ensa-blées selon un cahier de charge bien défini (en respectant les procédures techniques de fixations des dunes : nombre de feuilles de palmes par mètre linéaire, orientation des palissades, écartement des palissades, etc.).
en régie où des chantiers composés par des ouvriers recrutés directement par les arrondissements des forêts et qui seront contrôlés par les ingé-nieurs et les techniciens des commissariats régionaux du développement agricole (CRDA)
gauche : Chantier de rehaussement des palis-sades en feuilles de palmes pour la fixation des sables Mobiles à Tozeur - Tunisie (Photo Taâ-mallah Houcine)
droite : Protection des périmètres irrigués contre les sables mobiles à Douz - Kebili - Tunisie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement : Sud Ouest tunisien (Djerid et Nefzaoua) Utilisation des terres : Oasis Climat : Aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Fixation des dunes de sables avec les feuilles de Palmes Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Lutte contre l’ensablement et fixation des dunes mobiles, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 52
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Coût élevé des techniques de lutte contre l’ensablement - Superficie important des zones ensablées - Moyens financiers insuffisants pour répandre à toutes les demandes de la population - aucun avantage économique direct ne peut être généré Buts/Objectifs - encourager la participation de la population dans la lutte contre l’ensablement - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles des phénomènes d’ensablement - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé des opérations de fixation des dunes Encourager la population à participer à la lutte contre l’ensablement et aux travaux de fixation des dunes mobiles
Techniques Zones menacées par les ensablements sont très larges Sensibiliser la population et les agriculteurs pour une gestion rationnelle des ressources naturelles à travers l’utilisation de techniques adéquates
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales aucun avantage économique direct ne peut être généré à travers cette technologie
Sensibiliser la population aux effets bénéfiques indirects de la fixation des dunes et de la lutte contre l’ensablement
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 100 % %
TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des eaux
et des sols
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et choi-sissent la technologie et les entrepreneurs ou les ouvriers recrutés l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments des forêts conjointement avec la population cible. Approche conçue par : Ingénieurs et techniciens des arrondissements des forêts Structures de mise en œuvre : Arrondissements des forêts (Commissariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions et des projets de lutte contre l’ensablement.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager la population et les agriculteurs à travers leur recrutement dans les chantiers de lutte contre l’ensablement.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de lutte contre l’ensablement.
Recherche - Les exploitants ne doivent pas être intégrés dans cette phase
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de lutte contre l’ensablement sont menées principale-ment par les hommes et les femmes ne sont intégrées que dans la phase fixation biologique des dunes Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Lutte contre l’ensablement et Fixation mécanique des dunes mobiles Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 53
Organigramme :
L’état à travers ses différents dé-partements ministériels (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche et Mi-nistère de l’environnement et du développement durable) réserve un budget pour la fixation des dunes dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle lo-cale, les arrondissements des fo-rêts, les municipalités et les délé-gations, avec la participation de la population et les agriculteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des tech-nologies appropriées et intègrent la population dans le processus de réalisation et d’entretien des ou-vrages.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Le contenu principal est centré l'élaboration des tabias et l’installation des feuilles de palmes (densité, orientation, distance entre la tabia et l’infrastructure à protéger.
Service de conseils : Les projets de lutte contre l’ensablement sont entrepris et financés par l’état. La mise en œuvre est réali-sée soit par des entrepreneurs qui utilisent une main d’œuvre qualifiée et recrutée en dehors de la zone du projet soit en régie où les arrondissements des forêts utilisent de la main d’oeuvre locale généralement non qualifiée pour résorber le problème de chômage. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Déve-loppement Agricole. Recherche : Les institutions de recherche tel que l’Institut des Régions Arides de Medenine continuent leurs activités pour affi-ner les techniques actuelles et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de fixation des dunes sont financés en totalité par l’état. La parti-cipation des privés est très limitée au niveau de la protection de petites parcelles chez quelques agriculteurs. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui de 9 Dinars Tunisiens. Intrants : Feuilles de palmes sèches, tracteur pour la réalisation des tabias et le transport des feuilles de palmes Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la lutte contre la désertification et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réali-sation des projets de fixation des dunes et la gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture,
des ressources hydraulique
et de la pêche
Projets de développement Arrondissements
des forêts (CRDA)
Délégations et
municipalités
Communautés locales et agriculteurs
Appropriation de
la technologie
Création et entretiens des ouvrages
Ministère de
l’environnement et du déve-
loppement durable
Direction Générale des
Forêts (DGF)
Agence National de Protec-
tion de l’Environnement
(ANPE)
Technologie de GDT: Lutte contre l’ensablement et fixation des dunes mobiles, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 54
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de la dynamique des sables après intervention.
Techniques Suivi de la stabilité des tabias et des feuilles de palmes après achèvement du projet.
Socio-culturels Appropriation des agriculteurs et de la population de la technologie
Economiques/ de production aucun avantage économique direct
Superficie traitée Zone aride et désertique du sud tunisien
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale est touchée par le phénomène d’ensablement et dunes mobiles à des degrés diffé-rents
Gestion de l’approche Les arrondissements des forêts sont responsables de gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des sols et protection des infrastructures contre les phénomènes d’ensablement. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services des forêts dans les zones menacées par les sables mobiles Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les tempêtes de sables et la dynamique éolienne Réduction de la pauvreté : Cette approche ne permet pas d’avantage économique direct. Cependant et à long terme, la technologie appliquée permet de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastructures contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de fixation mé-caniques des dunes à l’échelle de la parcelle. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Pas de subventions accordées pour des travaux de fixation à échelle de la région. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Protection des l’infrastructures agricole et urbaine (maisons, parcelles, les routes et les pistes agricoles) Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée ne permet pas une fixation définitive des sables tant qu’elle n’est pas suivie d’une fixation biolo-gique des dunes mobiles objet d’une autre approche.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
La lutte contre les mouvements des sables et des dunes mobiles est inté-grée dans tous les projets d’aménagement du territoire et de valorisation des ressources naturelles Réserver un budget adéquat pour l’application de cette approche en fonction de l’intensité du phénomène.
Il n’y pas de technologie universelle qui pourra être appliquée partout Bien choisir les caractéristiques techniques en fonction de l’intensité du phénomène éolien et du type de l’infrastructure à protéger.
Les agriculteurs et la population sont conscients de l’importance de lutte contre les phénomènes d’ensablement et la fixation des dunes créer des mécanismes de financement pour encourager les agriculteurs à lutter contre l’ensablement à l’échelle de la parcelle
Coût élevé des opérations de lutte contre l’ensablement intégrer la population et la société civile dans les processus de fixation des dunes
L’application de cette approche permet de réduire les tempêtes de sables et améliore les conditions de vie de la population focaliser sur les couloirs de sables
Référence(s) – clef(s) :
6. Khatteli H. & Taâmallah H. 1996. Inventaire et évaluation technique des actions de lutte contre l’ensablement dans les six gouvernorats du
sud Tunisien. Publications de L’ISESCO « La lutte contre l’ensablement et pour la stabilisation des dunes », 1996.
7. Khatteli H. 1996/ Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique : analyse de processus et recherche de moyens de lutte. Thèse de Doctorat.
Université des Sciences Agronomiques de Ghent. Belgique. 170 p.
8. Caroline King, Harriet Bigas & Zafar Adeel. 2006. Desertification and the international policy imperative. Proceeding of a joint international
conference. Algiers, Algeria 17-19 December 2006. UNU publications. 338 pp.
Personne(s) contact(s):
KHATTELI Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Reforestation et fixation biologique des dunes Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 55
Titre : Fixation biologique des dunes mobiles Pays : Douz - Kebili – Tunisie
Nom local de la technologie : التثبيت البيولوجي للكثبان الرملية Definition
L’opération de reboisement et de fixation biologique des dunes ne se fait
que lorsque la stabilisation mécanique est achevée. Il s’agit de planter des
barrières biologiques pour une fixation définitive de dunes de sables. Description
La fixation biologique des dunes mobiles se fait en trois étapes successives :
La production des plants en pépinière : les arrondissements des forêts
au niveau des Commissariats Régionaux au Développement Agricole
sont responsables de cette opération et chaque localité dans les gouver-
norats affectés par l’ensablement dispose au mois d’une pépinière fo-
restière. Les principales espèces forestières produites dans les pépi-
nières sont les suivantes : Acacia (cyanophylla, cyclops, salicina, ligulata,
horrida, tortilis) Lycium arabicum, Retama raetam, Rhus tripartitum, Cal-
ligonum azel, Prozopis juliflora, Parkinsonia aculeata, Eucalyptus (occi-
dentallis, torquata, astringina), Atriplex halimus, etc.
Plantation : Les dates de démarrage des opérations de plantations sont
déterminées en fonction des premières pluies efficaces (Octobre, No-
vembre). Toutefois quand celles-ci font défaut, on fait recours à
l’irrigation. La durée de plantation varie de 4 à 7 mois en fonction des
conditions climatiques. Le transport des plants sur les lieux de planta-
tion s’effectue selon les moyens de bord disponibles dans chaque region
(camion, camionnettes, tracteurs, etc.) et en fonction de l’accessibilité
des lieux. La trouaison se fait selon la nature du sol soit manuellement
(sols sableux) soit mécaniquement sur les sols à croûte avec des dimen-
sions de 50cm x 50 cm x 50 cm en moyenne. Les densités de plantation
sont variables en fonction de l’intensité des ensablements
Sauvegarde des plantations : les plantations réalisées sont systémati-
quement mises en défens et des arrosages réguliers sont assurés pour
aboutir à des taux de réussites acceptables. Cette opération devra être
assurée pendant une période allant de 3 à 5 ans.
Gauche : Protection de la route contre l’ensablement en utilisant un rideau de brise-vent biologique dans le gouvernorat de Kebili - Tunisie (Photo Taâmallah Hou-cine)
Droite : Plantation d’Acacia pour la fixation des sols et la lutte contre l’ensablement dans la zone de Saadane - Medenine - Tuni-sie (Photo Taâmallah Houcine)
Emplacement: Sud de la Tunisie Zone de la technologie : Zones arides et sahariennes (40 000ha) Pratique de conservation : Reforestation et Fixation biologique des dunes Niveau d’intervention : intervention curative Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : Parcours Climat : Aride et Saharien Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Protection des infrastruc-tures (financement de l’état) Compilé par : TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides - Medenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Fixation biologique des dunes mobiles, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 56
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Fixation des dunes
mobiles par
des plantation
forestières
Parcours Saharien Aride
Erosion éolienne
Fixation biologique
des dunes
mobiles par des
plantations
forestières
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Dégradation de la couverture végétale, texture légère des sols, techniques culturales parfois inadaptées Principales fonctions techniques :
- Protection de la surface du sol contre l’érosion éolienne
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Hiver, Printemps
Texture du sol : sableuse
Fertilité du sol : moyenne à pauvre
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : faible
Profondeur de l’eau dans le sol : 3 à 4 m
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : sensible
Sensibilité aux extrêmes climatiques : Sensible
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : procéder à des irrigations lors des sécheresses prolongées Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles :
Densité de population :
Croissance annuelle de la population :
Propriété foncière : terres collectives
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : L’eau provient de forages
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation: uniquement pour les travaux à l’entreprise
Cheptel / Elevage : extensif (parcours)
Densité d’élevage : variable en fonction des saisons
But / usage des forêts/bois : protection
Autres terres: (seulement pour les autres terres)
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Reforestation et fixation biologique des dunes Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010 57
Note: Il s’agit de procéder à des plan-tations forestières après une fixation préliminaire des sables mobiles avec des feuilles de palmes pour aboutir à une stabi-lisation définitive. La densité des plants est variable en fonction de l’intensité du phénomène éolien et des moyens mise en œuvre.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
3. Production de plants forestiers dans des pépinières
4. Transfert et plantation des plants dans des zones préalable-ment fixer par des moyens mécaniques avec une densité va-riable en fonction de l’intensité des ensablements sans aucun piquetage préalable. Les espèces utilisées devront être résis-tantes à la sécheresse et aux ensablements mais leur mélange dans un même site n’obéit pas à des cr itères fixes.
5. Les plants installés devront être irrigués et protéger contre les différentes formes de dégâts (vents, pâturages, etc.) par feuilles de palmes.
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (150 per-sonnesxjoursx10DT)
1500
0%
Equipement (transport et arrosage) 1500 0%
Matériaux (sachets, terreau, semences, etc.)
500 0%
Agriculture
- %
TOTAL 3500 0%
Activités d’entretien/récurrentes
6. Protection individuelle des plants contre le vent et le froid avec des feuilles de palmes ou toute sorte de branchage.
7. Arrosage des plants à raison de 15 à 20 litres par plant soit avec des citernes à traction animale (500 l) ou mécanique (3000 à 5000 l).
NB. Ces opérations de sauvegarde des plantations (arrosage, regarnis désherbage et binage) sont assurées pendant une pé-riodes de 3 à 5 ans.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (50 per-sonnesxjoursx10DT)
1000
0%
Equipement (transport, Arrosage) 1000 0%
Matériaux (feuilles de palmes pour protection des plants)
500 0%
Agriculture
- %
TOTAL 2500 0%
Remarques : La fixation biologique est une opération coûteuse et ne peut être réalisé que dans le cadre des projets de développement réalisés par l’état.
Fixation mécanique avec des feuilles en palmes
Fixation biologique avec des plantations forestières
Direction des vents domi-nants
Technologie de GDT: Fixation biologique des dunes mobiles, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 58
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Protection des infrastructures urbaine et routière - -
Coût élevé de l’opération
+ + +
Protection des infrastructures agricoles
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Amélioration du savoir faire en matière de lutte contre l’ensablement
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation des eaux et des sols
+ + +
Protection de la couverture végétale naturelle
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Diminution des nuages de poussières et des tempêtes de sables
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Protection des constructions et puits contre les ensablements
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre Faible élevé
Entretien/récurrent faible élevé (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est acceptée par la population et les techniciens des services de développement locaux ne trouvent pas de problèmes à la réalisation de chantier de fixation biologique des dunes même au niveau des terres privées et parfois certains agriculteurs utilisent cette technologie pour protéger leur parcelle contre les ensablements.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Fixation définitive des dunes de sables mobiles Mieux protéger les jeunes plants contre les différentes formes de dégâts (froid, cha-leur, pâturages, etc.)
Coût de l’opération relativement élevé Essaye d’augmenter le taux de réussite des plantations au démarrage et procéder à des travaux à l’entreprise
Technologie facile à appliquer sur les sites ensablés (technologie ne nécessitant pas de très grandes connaissances pour s’en approprier) Bien tenir compte de la direction dominante des vents
Les plants après plantation sont facilement endommagés Mise en défens des zones traitées pour une période de 3 à 5 années.
Techniques de production des plants dans les pépinières et de plantation au champs et d’entretien sont maîtrisées par les ingé-nieurs, les techniciens et les ouvriers Fournir gratuitement aux exploitants des plants pour protéger leur parcelle et vulgari-ser les techniques de plantation et d’entretien
Des problèmes de gestion des périmètres plantés après fixation définitive des dunes se posent principalement pour les terres collec-tives Identifier des modalités et de programmes de gestion ra-tionnelle pour éviter de revenir à la situation du départ (zones ensa-blées).
Référence(s)-clef(s):
9. Khatteli H. & Taâmallah H. 1996. Inventaire et évaluation technique des actions de lutte contre l’ensablement dans les six gouvernorats du sud
Tunisien. Publications de L’ISESCO « La lutte contre l’ensablement et pour la stabilisation des dunes », 1996.
10. Khatteli H. 1996. Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique : analyse de processus et recherche de moyens de lutte. Thèse de Doctorat.
Université des Sciences Agronomiques de Ghent. Belgique. 170 p.
11. Ministère de l’agriculture. 1985. Stratégie nationale de la lutte contre la désertification. 203 p.
Personne(s) contact(s):
KHATTELI Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
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Titre : Reforestation et Fixation biolo-gique des dunes Pays : Tunisie
nom local de l’approche : التكثيف الغابي ومقاومة زحف الرمال Définition Les travaux de plantation d’espèces fixatrices de sables constituent la fixation définitive des dunes mobiles. Ces travaux réalisés par les arrondissements des forêts (chargés des interventions forestières) ont pour objectifs la protection des voies d’accès, les agglomérations et les projets de développement agricole. Description Les arrondissements des forêts procèdent à la fixation biologique des dunes en utilisant des plants résistants à la sécheresse à la dynamique des sables. La pro-cédure adoptée peut être sous deux formes :
à l‘entreprise où un entrepreneur sera chargé de traiter les zones ensa-blées selon un cahier de charge bien défini (en respectant les procédures techniques de fixations biologiques des dunes : nombre de plants par hectare, taux de réussite, écartement entre les plants, durée de l’intervention, etc.).
en régie où des chantiers composés par des ouvriers recrutés directement par les arrondissements des forêts et qui seront contrôlés par les ingé-nieurs et les techniciens des commissariats régionaux du développement agricole (CRDA)
gauche : Chantier de plantation et d’irrigation de jeunes plants pour la fixation des sables Mobiles et la protection des infrastructures routières à Medenine - Tunisie (Photo Taâmal-lah Houcine)
droite : Plantation et protection de jeunes plants pour fixation des sables mobiles à Boughrara - Medenine - Tunisie (Photo Taâ-mallah Houcine)
Emplacement : Sud tunisien Utilisation des terres : Parcours Climat : Aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Fixation biologique des dunes mobiles Compilé par : Taâmallah Houcine Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Reforestation et Fixation biologique des dunes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 60
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Coût élevé des techniques de reboisement - Superficie important des zones ensablées - Moyens financiers insuffisants pour répandre à toutes les demandes de la population - aucun avantage économique direct ne peut être généré Buts/Objectifs - encourager la participation de la population dans la lutte contre l’ensablement au niveau de leur parcelle - Protéger les infrastructures urbaines, rurales et agricoles des phénomènes d’ensablement - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé des opérations de fixation des dunes Encourager la population à participer à la lutte contre l’ensablement et aux travaux de fixation des dunes mobiles
Techniques Zones menacées par les ensablements sont très larges Sensibiliser la population et les agriculteurs pour une gestion rationnelle des ressources naturelles à travers l’utilisation de techniques adéquates
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales aucun avantage économique direct ne peut être généré à travers cette technologie
Sensibiliser la population aux effets bénéfiques indirects de la fixation des dunes et de la lutte contre l’ensablement
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par :
Etat et les projets de développement 100 % %
TOTAL 100%
Spécialiste de
la conserva-
tion des
eaux, des
sols et des
forêts
Agriculteurs
et popula-
tion cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT :
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et choi-sissent la technologie et les entrepreneurs ou les ouvriers recrutés l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments des forêts conjointement avec la population cible. Approche conçue par : ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts Structures de mise en œuvre : Arrondissements des forêts (Commissariat Régional au Développement Agricole)
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Self-mobilisation Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les agriculteurs dans la planification des actions et des projets de fixation biologique des dunes mobiles.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager la population et les agriculteurs à travers leur recrutement dans les chantiers de fixation biologique des dunes.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de fixation biolo-gique des dunes mobiles.
Recherche - Les exploitants ne doivent pas être intégrés dans cette phase
Différences de participation entre hommes et femmes : Les activités de fixation biologique des dunes réalisées en régie sont menées par les hommes et les femmes. Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
61
Organigramme :
L’état à travers ses différents dé-partements ministériels (Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche et Mi-nistère de l’environnement et du développement durable) réserve un budget pour la fixation biologique des dunes dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle locale, les arrondisse-ments des forêts, les municipalités et les délégations, avec la partici-pation de la population et les agri-culteurs, identifient les zones prioritaires et procèdent à l’application des technologies ap-propriées et intègrent la popula-tion dans le processus de réalisa-tion et d’entretien des plantations.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Le contenu principal est centré sur les techniques de pépinière et de plantation et d’entretien des plants aux champs.
Service de conseils : Les projets de fixation biologique sont entrepris et financés par l’état. La mise en œuvre est réalisée soit par des entrepreneurs qui utilisent une main d’œuvre qualifiée et recrutée en dehors de la zone du projet soit en régie où les arrondissements des forêts utilisent de la main d’oeuvre locale généralement non qualifiée pour résorber le problème de chô-mage. La vulgarisation de la bonne pratique est réalisée par les services techniques du Commissariat Régional du Développe-ment Agricole. Recherche : Les institutions de recherche tel que l’Institut des Régions Arides de Medenine continuent leurs activités pour identifier des espèces résistantes à l’ensablement et à l sécheresse et trouver d’autres technologies moins coûteuses et plus efficaces. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de fixation des dunes sont financés en totalité par l’état. La parti-cipation des privés est très limitée au niveau de la protection de petites parcelles chez quelques agriculteurs. Main d’œuvre : les ouvriers sont payés selon le salaire minimum agricole qui est de 9 Dinars Tunisiens. Intrants : Semences et souches des plants, terreaux, sachets en plastique, Moyens de transport pour amener les plants au champs et pour l’irrigation. Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de la lutte contre la désertification et la protection de l’environnement en plus des ONGs qui contribuent dans les études et la réali-sation des projets de fixation des dunes et la gestion des ressources naturelles.
Ministère de l’Agriculture,
des ressources hydraulique
et de la pêche
Projets de développement Arrondissements
des forêts (CRDA)
Délégations et
municipalités
Communautés locales et agriculteurs
Appropriation de
la technologie
Chantiers de fixation biologique
Ministère de
l’environnement et du déve-
loppement durable
Direction Générale des
Forêts (DGF)
Agence National de Protec-
tion de l’Environnement
(ANPE)
Technologie de GDT: Reforestation et Fixation biologique des dunes, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 62
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation des taux de réussite des plantations.
Techniques Evaluation de la stabilité des dunes après achèvement du projet.
Socio-culturels Appropriation des agriculteurs et de la population de la technologie
Economiques/ de production aucun avantage économique direct
Superficie traitée Zone aride et désertique du sud tunisien
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population locale est touchée par le phénomène d’ensablement et dunes mobiles à des degrés diffé-rents
Gestion de l’approche Les arrondissements des forêts sont responsables de gestion de l’approche
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des sols et protection des infrastructures contre les phénomènes d’ensablement. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par les différents services des forêts dans les zones menacées par les sables mobiles Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : Protection des infrastructures rurales et urbaines et amélioration des conditions de vie en minimisant les tempêtes de sables et la dynamique éolienne Réduction de la pauvreté : Cette approche ne permet pas d’avantage économique direct. Cependant et à long terme, la technologie appliquée permet une amélioration de production fourragère et en bois et de réduire la dégradation des sols et la protection des infrastruc-tures contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de fixation bio-logique des dunes à l’échelle de la parcelle. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Pas de subventions accordées pour des travaux de fixation à échelle de la région. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Fournir aux exploitants une production en fourrage pour l’alimentation du cheptel. Protection des l’infrastructures agricole et urbaine (maisons, parcelles, les routes et les pistes agricoles) Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée permet une fixation définitive des dunes de sables préalablement fixer par des moyens méca-niques.
Points forts et comment les renforcer / améliorer Points faibles et comment les surmonter
La lutte contre les mouvements des sables et des dunes mobiles est inté-grée dans tous les projets d’aménagement du territoire et de valorisation des ressources naturelles Réserver un budget adéquat pour l’application de cette approche en fonction de l’intensité du phénomène.
Les taux de réussite des plants sont généralement faibles et leur entre-tien est souvent coûteux Bien choisir les espèces à installer en fonc-tion des caractéristiques édaphiques et climatiques des sites.
Les agriculteurs et la population sont conscients de l’importance de lutte contre les phénomènes d’ensablement et la fixation des dunes créer des mécanismes de financement pour encourager les agriculteurs à lutter contre l’ensablement à l’échelle de la parcelle
Coût élevé des opérations de fixation biologique et de lutte contre l’ensablement intégrer la population et la société civile dans les pro-cessus de fixation des dunes
L’application de cette approche permet de réduire les tempêtes de sables et améliore les conditions de vie de la population focaliser sur les couloirs de sables
Problèmes de valorisation et de gestion des périmètres traités Ela-borer des plans de gestion en concertation avec les exploitants
Référence(s) – clef(s) :
12. Khatteli H. & Taâmallah H. 1996. Inventaire et évaluation technique des actions de lutte contre l’ensablement dans les six gouvernorats du
sud Tunisien. Publications de L’ISESCO « La lutte contre l’ensablement et pour la stabilisation des dunes », 1996.
13. Khatteli H. 1996/ Erosion éolienne en Tunisie aride et désertique : analyse de processus et recherche de moyens de lutte. Thèse de Doctorat.
Université des Sciences Agronomiques de Ghent. Belgique. 170 p.
14. Le Houerou H. N. & Pontanier R. 1987. Les plantations sylvo-pastorales dans la zone aride de la Tunisie. MAB 18. UNESCO.
Personne(s) contact(s):
KHATTELI Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
TAAMALLAH Houcine Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
63
Chapitre III : Les pratiques de gestion et
d’amélioration des parcours
Technologie de GDT: Plantation d’arbustes fourragers, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 65
Titre : Plantation d’arbustes fourragers Pays : Tunisie
Nom local de l’approche غراسة الشجيرات العلفية Définition
Le recours aux plantations d’arbustes fourragers aura lieu généralement si
la dégradation a atteint le seuil d’irréversibilité. La plantation des arbustes
est faite dans le but :
- Soit de combler un déficit dans le bilan fourrager annuel qui de la diffi-
culté d »alimenter les troupeaux et qui se pose en général à la fin de
l’année (fin d’automne et durant tout l’hiver).
- Soit pour la sauvegarde du cheptel en cas de sécheresse ou disette
- De conservation des eaux et des sols Description
Les principaux arbustes fourragers utilisés au Centre – Sud de la Tunisie sont :
Acacia cyanophylla, Atriplex nummularia et A. halimus, Opuntia ficus indica
var. inermis si l’on peut considérer comme arbuste. Ces espèces ont donné
des résultats spéctaculaires au Centre du pays elles ont par contre échoué
dans le Sud en raison de l’aridité extrême. Ce n’est que ces dernières années
que le recours aux espèces locales, plus adaptées aux conditions difficiles,
comme Periploca angustifolia, Rhus tripartitum, Retama raetam a pris de
l’ampleur.
Dans les parcours collectifs, les services forestiers se chargent à travers des
chantiers de l’irrigation et de l’entretien des plantations. Au niveau des par-
cours privés, l’Office d’Elevage et des Pâturages se charge d’apporter les
plants et fournir des subventions au bénéficiaire qui se charge de toutes les
opérations d’entretien et de protection.
L’exploitation par pacage direct ou recolte (cas du cactus) se fait après 3 à 4
ans pendant les périodes de soudure et de sécheresse.
Gauche : Plantation de cactus inerme dans les hautes steppes de la Tunisie Centrale (Kasserine) (Photo Ouled Belgacem Azaiez)
Droite : Plantation d’Acacia cyanophylla dans les parcours dégradés de Menzel Ha-bib, Sud de la Tunisie (Photo Ouled Belga-cem Azaiez)
Emplacement: Centre-Sud de la Tunisie Zone de la technologie : 100 ha Pratique de conservation : Niveau d’intervention : intervention préven-tive Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : Parcours Climat : Aride Supérieur et inférieur Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Création de réserves fourra-gères sur pieds Compilé par : OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides - Médenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pids, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 66
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Parcours Aride Semi aride
Dégradation de la
végétation
Surpâturage Mesure de gestion
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Dégradation de la couverture végétale par surpâturage Principales fonctions techniques :
- Amélioration de la productivité des parcours
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Automne, Printemps
Texture du sol : sableuse, limoneuse
Fertilité du sol : moyenne à pauvre
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : faible
Profondeur de l’eau dans le sol : 3 à 4 m
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : (2.7.5) Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles :
Densité de population :
Croissance annuelle de la population :
Propriété foncière : terres collectives et pri-vées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau :
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation:
Cheptel / Elevage : extensif (parcours)
Densité d’élevage : variable en fonction des saisons
But / usage des forêts/bois : protection
Autres terres: (2.8.11 seulement pour les autres terres)
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Plantation d’arbustes fourragers, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 67
Note: La plantation d’arbustes fourragers se fait en lignes parallèles avec un espacement de 5 m. Au niveau de la même ligne les pieds sont espa-cés 1 m pour la plupart des es-pèces (2 m pour les acacias). L’OEP n’intervient que chez les propriétaires ayant plus de 20 ha et un point d’eau pour l’irrigation des jeunes plantes.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
8. Elevage des plans en pépinière
9. Choix de la parcelle de plantation
10. Travail du sol et creusage des trous de plantation
11. Plantation et entretien
12. Suivi-évaluation de la plantation
Période d’installation : 3 à 4 années
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha par an
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (10DT/personne x 20 jours)
200 0 %
Equipement
Matériaux
Plantation et irrigation 300 0 %
TOTAL 500 0 %
Activités d’entretien/récurrentes
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Gardiennage 100 100 %
irrigation 100 0 %
entretien 100 0 %
TOTAL 300 33.33 %
Remarques : La contribution du bénéficiaire comporte l’entretien et l’irrigation et la protection de la plantation. La com-pensation est assurée par l’Office de l’Elevage et des Pâturages.
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pids, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 68
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Amélioration de la productivité des parcours - - -
Coût élevé
+ + +
Amélioration de la production animale
+ + +
Amélioration du revenu de l’éleveur
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Amélioration du savoir faire en matière d’amélioration pastorale
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation du couvert végétal - -
Plus de pression sur les parcours exploités
+ + +
Conservation de la biodiversité
+ + +
Conservation des eaux et des sols
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Amélioration du niveau de vie des éleveurs
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre Faible faible
Entretien/récurrent faible faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est acceptée par la population et les techniciens des services de développement locaux ne trouvent pas de problèmes à sa réalisation. La principale contrainte qui peut menacer la pérennité de l’adoption de la technique c’est la sub-vention accordée par l’Etat. La cessation de cette compensation pourrait être une cause du non respect de la population des conditions de réussite de la technique. La deuxième contrainte consiste en la réservation par les propriétaires des terres très marginales qui peut engendre une faible productivité de la plantation.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Technique permettant de stabiliser l’offre fourragère Sensibiliser et encourager la population à la pratiquer dans les terrains produc-tifs et non pas marginaux.
Technique relativement coûteuse pour une période relativement longue (3 à 4 ans) sensibiliser la population sur l’importance d’une exploitation rationnelle et une gestion durable de la planta-tion
Technologie permettant l’amélioration de la productivité des par-cours et la conservation de la biodiversité Respecter les condi-tions de son application et de son exploitation
Référence(s) – clef(s) :
1. Nefzaoui, A., Chermiti A. 1991. Place et rôles des arbustes fourragers dans les parcours des zones arides et semi-arides de la Tunisie. Options
méditerranéennes - 16: 119-125. 2. Zaafouri M. S., Akrimi N., Floret Ch., Pontanier R. 1994. Les plantations sylvo-pastorales en Tunisie présaharienne. Sécheresse, 5 : 265-75.
Personne(s) contact(s):
NEFZAOUI Ali ICARDA - Tunis - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pieds, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 69
Titre : Création de réserves fourra-gères sur pieds Pays : Tunisie
nom local de l’approche : إحداث مخزون علفي Définition
Dans les situations où la dégradation des parcours a atteint le seuil
d’irréversibilité et où la reconstitution de l’écosystème par une simple mise en
défens n’est plus possible, la réaffectation par plantation d’arbustes fourragers
s’impose. Cette approche vise à écourter la période de soudure chronique, aug-
menter rapidement le disponible fourrager, stabiliser les fluctuations inter-
annuelles et stimuler la dynamique de régénération naturelle.
Description
Les modalités d’établissement de telles plantations sont bien connues à l’Office
de l’Elevage et des Pâturages (OEP) qui pourrait être associé pour l’exécution de
ce volet. L’exécution se fera à l’entreprise (familiale de préférence). La participa-
tion des bénéficiaires consiste à préparer le sol, à mettre en terre les plants et
d’assurer leur irrigation et leur protection. La participation des bénéficiaires est
évaluée, sur ces bases, à 35 JT/ha et par an au moment de l’établissement et
10 JT/ha et par an pour le reste des opérations (irrigation, gardiennage, rempla-
cement éventuel des manquants). L'OEP apporte les plants et compense les
manques à gagner sur les superficies plantées en apportant l’assistance tech-
nique, le transfert de technologie et la prise en charge d’une partie du coût des
travaux de préparation du sol. Le coût global (y compris la participation des bé-
néficiaires) de cette opération, est actuellement situé aux alentours de
800 DT/an.
gauche : Plantation d’Acacia cyanophylla, Centre de la Tunisie (Photo OULED BELGACEM Azaiez)
droite : Plantation de cactus inerme à Kasserine – Tunisie Centrale (Photo OULED BELGACEM Azaiez)
Emplacement : Toute la Tunisie Utilisation des terres : Parcours Climat : Semi-aride, Aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Plantation d'arbustes fourragers Compilé par : Ouled Belgacem Azaiez Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pieds, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 70
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Surpâturage des parcours - Rareté et irrégularité des ressources fourragères - Risque d’érosion hydrique et éolienne - Terres marginales Buts/Objectifs
- Installer un élément de stabilité dans l’alimentation des petits ruminants - Valoriser les terres marginales - Protéger les sols contre les différentes formes d’érosion
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé de l’élevage des plants en pépinière, chantiers de transplantation et d’entretien (irrigation, …) des plantations
Encourager la population à participer davantage dans l’application de cette approche
Techniques Les exigences écologiques des espèces utilisées ne sont pas toujours respectées
Sensibiliser la population et les agriculteurs pour une gestion rationnelle des parcours à travers le respect de la charge ani-male
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Conflits entre usagers au niveau des parcours collectifs Sensibiliser la population aux effets bénéfiques de cette ap-proche et créer et renforcer les structures socioprofession-nelles.
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 100 %
% TOTAL 100%
Techniciens
forestiers et
de l'OEP
Eleveurs et
population
cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l'Office de l'Elevage et des Pâturages choisissent la technologie et l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments des forêts conjointement avec la population cible. Approche conçue par : ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l' l'Office de l'Elevage et des Pâtu-rages Structures de mise en œuvre : Arrondissements des forêts (Commissariat Régional au Développement Agricole) et Agences de l'Office de l'Elevage et des Pâturages
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Intégration Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les éleveurs dans la planification des programmes de restauration et de réhabilitation des parcours dégradés.
Mise en œuvre Intégration/motivation Encourager la population et les éleveurs à travers leur implication dans les travaux de plantation, d'entretien et de la protection des parcelles.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions d'amélioration pas-torale.
Recherche Non Les exploitants ne doivent pas participer dans cette phase
Différences de participation entre hommes et femmes : Cette approche pratiquée par l'Office de l'Elevage et des Pâturages au niveau des parcours privés ne distingue pas du genre du propriétaire quoique les hommes chefs des ménages, soient majori-taires. Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pieds, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 71
Organigramme :
L’Etat à travers le Ministère de l’Agriculture, des ressources hy-draulique et de la pêche a déve-loppé depuis l'année 1990 une stratégie nationale intégrée pour la conservation et la gestion des res-sources naturelles entre autre celle relative à l'amélioration pastorale réserve un budget pour la fixation. des dunes dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle locale, les arrondisse-ments des forêts, représentants de la Direction Générale, interviennent dans les parcours collectifs en étroite collaboration avec les insti-tutions locales représentatives des communautés (conseils de gestion et Groupements de développement agricoles) alors que les agences régionales de l'Office de l'Elevage interviennent dans les parcours collectifs en collaborations avec les éleveurs propriétaires des sites à planter par les arbustes fourra-gers.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Le contenu principal s'article autour de la maîtrise des techniques de transplantation, d’entretien et d’exploitation des planta-tions.
Service de conseils : Les projets de création de réserves fourragères par la plantation d’arbustes sont entrepris et financés par l’état. La mise en œuvre est réalisée soit par les arrondissements des forêts soit par l'OEP en étroite collaboration avec les usagers privés ou leurs représentants (conseils de gestion, groupements de développement agricole). Recherche : Les institutions de recherche telles que l’Institut des Régions Arides de Medenine, l'INRGREF et l’INRAT continuent leurs activités pour affiner les conditions d'application de l'approche et l'éventuelle gestion rationnelle de la parcelle une fois ouverte pour le pâturage. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets d’amélioration pastorale sont financés en totalité par l’Etat. Les privés qui reçoivent une compensation sous forme d'orge participent par le respect de l'approche par l'exclusion du pâturage. Main d’œuvre : le propriétaire lui-même assure le gardiennage de sa parcelle. Pour les parcours collectifs, ce sont les ouvriers des arrondissements forestiers qui contrôlent la mise en défens des sites. Intrants : plants élevés en pépinières, points d’eau pour l’irrigation Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de l'amélioration pastorale.
Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et
de la pêche
Direction Générale des Forêts Office de l'Elevage et des Pâturages
Arrondissements forestiers gover Directions régionales et Agences
Plantation des arbustes fourragers
dans les parcours collectifs et soumis
aux régimes forestiers
Plantation des arbustes four-
ragers dans les parcours pri-
vés
Conseils de
gestion et
Groupements
de développe-
ment Agricole
Eleveurs et
agropasteurs
Technologie de GDT: Création de réserves fourragères sur pieds, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 72
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de la réussite des plantations et de la dynamique du couvert végétal et de la richesse floristique spontanée.
Techniques Suivi de la productivité pastorale et le mode d’exploitation
Socio-culturels Appropriation des agriculteurs et de la population de la technologie
Economiques/ de production Amélioration de la production animale/revenu de l'éleveur
Superficie traitée Tunisie centrale et méridionale
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population rurale agropastorale est touchée par le phénomène de dégradation des parcours
Gestion de l’approche Les arrondissements des forêts et l'Office d'Elevage et des Pâturages sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Amélioration pastorale par des arbustes fourragers et conservation des eaux et des sols. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par d'autres paysans vu ses effets bénéfique tant sur le plan économique qu'environnemental. Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : La création des réserves fourragères permettra d'améliorer la production fourragère et par voie de conséquence la produc-tion animale (viande, lait) Réduction de la pauvreté : L'amélioration de la production animale engendrera une augmentation du revenu du paysan/éleveur et contribuera ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de fixation mé-caniques des dunes à l’échelle de la parcelle. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Cet impact pourrait être négatif dans la mesure où la cessation de la compensation peut engendrer le délaissement de l'ap-proche. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration de la productivité des parcours. Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée ne pourrait être durable si elle ne sera pas suivie d'une gestion rationnelle comme un pâturage modéré ou une exploitation.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
L’amélioration pastorale par la plantation d’arbustes fourragers est d'ordre économique dans le maintien de l'élevage et d'ordre environne-mental dans la conservation des eaux et des sols et dans la lutte contre la désertification Réserver un budget adéquat pour l’application de cette approche.
C’est une opération coûteuse assurer une meilleure gestion pour compenser ces coûts
Les agro-pasteurs sont conscients de l’importance de la plantation des arbustes dans l'amélioration pastorale poursuivre la politique de com-pensation pour les encourager à appliquer cette approche.
L'effet bénéfique de la plantation n'est pas garanti sensibiliser la population à pratiquer une gestion rationnelle.
L’application de cette approche permet de réduire la dépendance des éleveurs vis-à-vis des marchés de fourrages et d'aliments concentrés focaliser sur les grands espaces pastoraux collectifs
Référence(s) – clef(s) :
3. Nefzaoui, A., Chermiti A. 1991. Place et rôles des arbustes fourragers dans les parcours des zones arides et semi-arides de la Tunisie. Op-
tions méditerranéennes - 16: 119-125. 4. Zaafouri M. S., Akrimi N., Floret Ch., Pontanier R. 1994. Les plantations sylvo-pastorales en Tunisie présaharienne. Sécheresse, 5 : 265-75.
Personne(s) contact(s):
NEFZAOUI Ali ICARDA - Tunis - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Resemis d’espèces pastorales locales, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 73
Titre : Resemis d’espèces pastorales locales Pays : Tunisie
Nom locale de la technologie : استزراع النباتات الرعوية المحلية Définition
Le resemis des parcours est une technique utilisée pour l’amélioration pas-
torale lorsque la dégradation a atteint un état avancé et irréversible et dans
les friches post-culturales et abandons. Elle consiste à réintroduire des es-
pèces pastorales ayant disparu. Description
Les techniques de semis varient selon les espèces considérées et la na-
ture de la parcelle à réhabiliter. Ainsi Au niveau des sites surpâturés, les
plantes autochtones doivent être semées directement en favorisant les en-
droits où des reliques de ces espèces existent encore. Concernant les ligneux
bas comme Rhanterium suaveolens et Salsola vermiculata, la technique con-
siste à scarifier le sol d’abord puis à épandre les semences sur la surface tra-
vaillée; alors que l’on doit semer d’abord puis scarifier le sol pour des es-
pèces comme Argyrolobium uniflorum, Stipa lagascae, Plantago albicans, etc.
Au niveau des friches post-culturales, un scarifiage ou labour léger en
planches est général utilisé dans les opérations de resemis.
L’époque de semis se situe entre début septembre et fin novembre, c’est
à dire durant les pluies automnales et lorsque la température du sol est en-
core suffisamment élevée pour favoriser la germination. Les quantités de
semences à l’ha varient avec l’espèce (environ 5 à 7 kg/ha de semences
pures pour Argyrolobium uniflorum et Plantago albicans).
Les parcelles semées devront être gardées hors pâture durant les deux pre-
mières années.
Gauche : Resemis d’une friche postculturale par une graminée pérenne pastorale, Stipa lagascae (Photo Ouled Belgacem Azaiez)
Droite : Resemis en planche d’espèces pas-torales dans un parcours très dégradé (Pho-to Ouled Belgacem Azaiez)
Emplacement: Chenchou- Gabès Zone de la technologie : 5 ha Pratique de conservation : Mise en repos des parcours arides dégradés Niveau d’intervention : intervention curative Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : Parcours Climat : Semi aride, Aride, Saharien Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones Compilé par : OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides - Médenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Resemis d’espèces pastorales locales, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 74
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Parcours Saharien Aride
Dégradation de la
végétation
Surpâturage Mesure de gestion
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Surpâturage, Défrichement Principales fonctions techniques :
- Amélioration de la productivité des parcours
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Hiver, Printemps
Texture du sol : sableuse, limoneuse
Fertilité du sol : moyenne à pauvre
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : faible
Profondeur de l’eau dans le sol : 3 à 4 m
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : (2.7.5) Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles :
Densité de population :
Croissance annuelle de la population :
Propriété foncière : terres collectives
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau :
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation:
Cheptel / Elevage : extensif (parcours)
Densité d’élevage : variable en fonction des sai-sons
But / usage des forêts/bois : protection
Autres terres: (2.8.11 seulement pour les autres terres)
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Resemis d’espèces pastorales locales, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 75
Note: Pour ne pas perturber la vé-gétation naturelle existante même si celle-ci de très faible intérêt pastoral, il vaut mieux réaliser l’opération de resemis dans des planches équidis-tantes. Au niveau de chaque planche, il est également con-seiller de semer un mélange d’espèces au lieu d’une seule espèce pour équilibrer la ra-tion alimentaire de l’animal et enrichir la biodiversité. Les friches post-culturales abandonnées pourraient être plus valable puisque la végé-tation pérenne est complète-ment absente.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en œuvre
13. Délimitation de la parcelle à réhabiliter
14. Collecte des semences
15. Scarifiage et resemis
16. suivi-évaluation de l’état de la végétation pastorale pendant 3 années.
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha par an
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Labour 100 0%
Main d’oeuvre (collecte et nettoyage des semences, semis)
1000
0%
TOTAL 1100 0%
Activités d’entretien/récurrentes
Interdiction du pâturage pendant 3 années à travers un gardien-nage sévère.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Remarques : A l’heure actuelle cette technique n’est testée qu’à l’échelle expérimentale. Elle a également été pratiquée dans le cadre d’un certain nombre de projets de développement pastoral au Centre et au Sud de la Tunisie dans les parcours collectifs et non pas chez les privés. Le resemis est une technique relativement complexe qui demande un itinéraire technique fin partant de la collecte des semences et arrivant aux façons cultu-rales spécifiques à chaque espèce.
Parcelle resemée en
planche
Ancienne friche dominée
par des espèces annuelles
Technologie de GDT: Resemis d’espèces pastorales locales, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 76
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Amélioration de la productivité des parcours _ _ _
Technique couteuse
+ + +
Amélioration de la production animale
+ + +
Amélioration du revenu de l’éleveur
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Amélioration du savoir faire en matière d’amélioration pastorale
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Réhabilitation des milieux dégradés - -
Problèmes de disponibilité de semences pastorales
+ + +
Réactivation du fonctionnement de l’écosystème - -
+ + +
Conservation des eaux et des sols
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Amélioration du niveau de vie des éleveurs
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre Faible faible
Entretien/récurrent faible faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Le resemis est une technique relativement complexe qui demande un itinéraire technique fin partant de la collecte des semences et arri-vant aux façons culturales spécifiques à chaque espèce. De plus le resemis a d’autres objectifs de restauration de l’écosystème et de re-lance de la dynamique biologique qui peuvent ne pas concerner l’usager actuel de l’espace.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Technologie permettant l’amélioration de la productivité des par-cours et la conservation de la biodiversité Respecter les condi-tions de son application
Cette technique n’est pas encore adoptée par la population sen-sibiliser la population sur l’importance d’une réintroduction des espèces locales qui peuvent durablement conserver les sols et amé-liorer la productivité des parcours.
C’est une opération coûteuse et sa réussite est doutée appliquer l’approche au cours d’une année humide et assurer une meilleure gestion pour compenser ces coûts
Référence(s) – clef(s) :
1. Ouled Belgacem A., Neffati M., Chaieb M., Visser M. 2004. Réhabilitation des parcours dégradés en Tunisie présaharienne par réintroduction
d’espèces autochtones: cas de Stipa lagascae R. & Sch. Cah. Options Méditerr. ISSN : 1022-1379. p 437-441.
2. Visser M., Ouled Belgacem A., Neffati M. 2009. Reseeding Mediterranean dryland cereal fallows using Stipa lagascae R. & Sch.: influence of cutting
regime during the establishment phase. Grass and forage Science, 65:23-27.
Personne(s) contact(s): OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 77
Titre : Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones Pays : Tunisie
Nom local de l’approche : تأهيل المراعي بإعادة إدخال النباتات المحلية
Définition Dans les situations où la dégradation des parcours a atteint le seuil d’irréversibilité, les semenciers font défaut et où la reconstitution de l’écosystème par une simple mise en défens n’est plus possible, la réhabilitation par réintro-duction des espèces pastorales ayant disparu devient la seule alternative pour revenir à l’écosystème pastoral originaire. Description
cette approche vise également à réhabiliter la diversification biologique autoch-
tone, essentiellement en espèces à haute valeur pastorale aussi bien pour les ani-
maux domestiques que pour la faune sauvage. Les sites resemés correspondent
ainsi à des foyers de contamination à partir desquels les semences gagneront pro-
gressivement d’autres espaces. Pour ce faire, les sites à considérer sont ceux où le
sol est meuble et où existe un voile éolien plus ou moins mobile. La présence d'un
voile sableux (jouant le rôle d'un mulch) et la rupture de toute couche limitant ou
empêchant l'infiltration des eaux de pluie et la levée des semences (pellicule de
battance ou d'une croûte calcaire ou gypseuse) est un préalable à l'opération de
resemis. Les espèces préconisées sont celles existantes dans les lieux ou collec-
tées dans les régions voisines ou même lointaines avec des similarités pédoclima-
tiques.
gauche : Réhabilitation des parcours dégradés, Sud de la Tunisie (Photo OULED BELGACEM Azaiez)
droite Parcours à Peganum harmala (ayant at-teint une dégradation irréversible) nécissitant une réhabilitation, Mdhilla - Sud de la Tunisie (Photo OULED BELGACEM Azaiez)
Emplacement : Sud et Centre de la Tunisie Utilisation des terres : Parcours Climat : Semi-aride, Aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Resemis d’espèces pas-torales locales Compilé par : Ouled Belgacem Azaiez Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 78
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Surpâturage et défrichement des parcours - Dégradation irréversible - Déclin de la production animale - Conditions climatiques très précaires Buts/Objectifs
- améliorer la productivité du parcours - Améliorer le revenu de l’éleveur - Protéger les sols contre les différentes formes d’érosion
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Coût élevé de l’opération (collecte et nettoyage des se-mences, nature de labours,…)
Encourager la population à participer davantage dans l’application de cette approche
Techniques Les exigences écologiques des espèces utilisées ne sont pas toujours respectées Conditions climatiques très irrégulières
Sensibiliser la population et les agriculteurs pour une gestion rationnelle des parcours Utiliser les semences des espèces locales de bonne valeur pastorale
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 100 %
% TOTAL 100%
Techniciens
forestiers et
de l'OEP
Eleveurs et
population
cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l'Office de l'Elevage et des Pâturages choisissent la technologie et l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments des forêts conjointement avec la population cible. Approche conçue par : ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l' l'Office de l'Elevage et des Pâtu-rages Structures de mise en œuvre : Arrondissements des forêts (Commissariat Régional au Développement Agricole) et Agences de l'Office de l'Elevage et des Pâturages
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Intégration Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les éleveurs dans la planification des programmes de restauration et de réhabilitation des parcours dégradés.
Mise en œuvre Intégration/motivation Encourager la population et les éleveurs à travers leur implication dans les travaux de semis, d'entretien et de la protection des parcelles.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions d'amélioration pas-torale.
Recherche Non Les exploitants ne doivent pas participer dans cette phase
Différences de participation entre hommes et femmes : Cette approche pratiquée par l'Office de l'Elevage et des Pâturages au niveau des parcours privés ne distingue pas du genre du propriétaire quoique les hommes chefs des ménages, soient majori-taires. Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 79
Organigramme :
L’Etat à travers le Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche a développé depuis l'année 1990 une stratégie nationale intégrée pour la conservation et la ges-tion des ressources naturelles entre autre celle relative à l'amé-lioration pastorale réserve un budget pour la fixation. des dunes dans le cadre de ses pro-grammes de développement. A l’échelle locale, les arrondisse-ments des forêts, représentants de la Direction Générale, inter-viennent dans les parcours col-lectifs en étroite collaboration avec les institutions locales re-présentatives des communautés (conseils de gestion et Groupe-ments de développement agri-coles) alors que les agences régionales de l'Office de l'Ele-vage interviennent dans les par-cours collectifs en collaborations avec les éleveurs propriétaires des sites à réhabiliter.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Le contenu principal s'article autour de la maîtrise des techniques de transplantation, d’entretien et d’exploitation des planta-tions.
Service de conseils : Les projets de création de réserves fourragères par la plantation d’arbustes sont entrepris et financés par l’état. La mise en œuvre est réalisée soit par les arrondissements des forêts soit par l'OEP en étroite collaboration avec les usagers privés ou leurs représentants (conseils de gestion, groupements de développement agricole). Recherche : Les institutions de recherche telles que l’Institut des Régions Arides de Medenine, l'INRGREF et l’INRAT continuent leurs activités pour affiner les conditions d'application de l'approche et l'éventuelle gestion rationnelle de la parcelle une fois ouverte pour le pâturage. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets d’amélioration pastorale sont financés en totalité par l’Etat. Les privés qui reçoivent une compensation sous forme d'orge participent par le respect de l'approche par l'exclusion du pâturage. Main d’œuvre : le propriétaire lui-même assure le gardiennage de sa parcelle. Pour les parcours collectifs, ce sont les ouvriers des arrondissements forestiers qui contrôlent la mise en défens des sites. Intrants : plants élevés en pépinières, points d’eau pour l’irrigation Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de l'amélioration pastorale.
Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et
de la pêche
Direction Générale des Forêts Office de l'Elevage et des Pâturages
Arrondissements forestiers gover Directions régionales et Agences
Resemis des parcours collectifs et
soumis aux régimes forestiers Resemis des parcours privés
Conseils de
gestion et
Groupements
de développe-
ment Agricole
Eleveurs et
agropasteurs
Technologie de GDT: Réhabilitation des parcours par réintroduction d’espèces autochtones, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 80
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de la réussite des espèces resemées et de la dynamique du couvert végétal et de la richesse floris-tique spontanée.
Techniques Suivi de la productivité pastorale et le mode d’exploitation
Socio-culturels Appropriation des agriculteurs et de la population de la technologie
Economiques/ de production Amélioration de la production animale/revenu de l'éleveur
Superficie traitée Tunisie centrale et méridionale
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population rurale agropastorale est touchée par le phénomène de dégradation des parcours
Gestion de l’approche Les arrondissements des forêts et l'Office d'Elevage et des Pâturages sont responsables de la gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Amélioration pastorale par le resemis des espèces locales. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par d'autres paysans vu ses effets bénéfiques tant sur le plan économique qu'environnemental. Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : La réintroduction d’espèces pastorales de haute valeur pastorale permettra d'améliorer la production fourragère et par voie de conséquence la production animale (viande, lait) Réduction de la pauvreté : L'amélioration de la production animale engendrera une augmentation du revenu du paysan/éleveur et contribuera ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie et application des techniques de fixation mé-caniques des dunes à l’échelle de la parcelle. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Cet impact pourrait être négatif dans la mesure où la cessation de la compensation peut engendrer le délaissement de l'ap-proche par les usagers privés. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration de la productivité des parcours. Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée ne pourrait être durable si elle ne sera pas suivie d'une gestion rationnelle comme un pâturage modéré ou une exploitation.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
L’amélioration pastorale par la réintroduction d’espèces pastorales est d'ordre économique dans le maintien de l'élevage et d'ordre environne-mental dans la conservation des eaux et des sols et dans la lutte contre la désertification Réserver un budget adéquat pour l’application de cette approche.
C’est une opération coûteuse et sa réussite est doutée appliquer l’approche au cours d’une année humide et assurer une meilleure ges-tion pour compenser ces coûts
Les agro-pasteurs sont conscients de l’importance de la réintroduction d’espèces pastorales dans l'amélioration pastorale poursuivre la poli-tique de compensation pour les encourager à appliquer cette approche.
L'effet bénéfique de l’approche n'est pas garanti sensibiliser la po-pulation à pratiquer une gestion rationnelle.
L’application de cette approche permet de réduire la dépendance des éleveurs vis-à-vis des marchés de fourrages et d'aliments concentrés focaliser sur les grands espaces pastoraux collectifs
Référence(s) – clef(s) :
3. Ouled Belgacem A., Neffati M., Chaieb M., Visser M. 2004. Réhabilitation des parcours dégradés en Tunisie présaharienne par réintroduction
d’espèces autochtones: cas de Stipa lagascae R. & Sch. Cah. Options Méditerr. ISSN : 1022-1379. p 437-441.
4. Visser M., Ouled Belgacem A., Neffati M. 2009. Reseeding Mediterranean dryland cereal fallows using Stipa lagascae R. & Sch.: influence of cutting
regime during the establishment phase. Grass and forage Science, 65:23-27.
Personne(s) contact(s):
OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Amélioration pastorale par la mise en repos, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 81
Titre : Amélioration pastorale par la mise en repos
Pays : Tataouine – Tunisie
Nom de la technologie : )تحسين المراعي باستعمال اإلراحة )القدال
Définition
Les techniques de restauration sont généralement les plus conseillées si la dé-
gradation n’a pas encore atteint le seuil d’irréversibilité et ce en raison de la
facilité de leur application ainsi que leur coût relativement faible) Parmi les opé-
rations de restauration, la mise en repos est la technique la plus couramment
utilisée pour assurer la remontée biologique spontanée de la végétation origi-
naire dégradée. Les résultats de la mise en repos réalisés dans plusieurs en-
droits arides où la dynamique de la végétation a connu un blocage, témoignent
de l’efficacité de cette technique. Cette efficacité se traduit par une réinstalla-
tion et une régénération des espèces de haute valeur pastorale ayant dispa-
ru. Description
La mise en repos se propose d’aider à l’initiation d’une dynamique ascendante
des principaux types de parcours s’apprêtant à cette technique et d’asseoir
une discipline de gestion basée sur le principe de la rotation ou du pâturage
différé. Il s'agit d'un mode de gestion basé sur une utilisation régulière des
sites retenus (abstraction faite de la nature de l’année), celle-ci alternant avec
des périodes de récupération du couvert végétal de façon à aider à une re-
montée biologique de l’écosystème, tout en participant au soulagement
d’autres sites soumis à une forte pression d’utilisation
Considérant les conditions écologiques du parcours cible, chaque parcelle
mise en repos doit être mise hors usage pendant une période donnée en vue
d’augmenter les chances de réhabiliter le stock en graines et/ou les souches
des plantes pastorales les plus intéressantes et les plus affectées par la mau-
vaise gestion.
Gauche : Restauration de la steppe à Rhan-terium suaveolens par la mise en repos (Photo Ouled Belgacem Azaiez)
Droite : Steppe à Rhanterium suaveolens dégradée par surpâturage (Photo Ouled Bel-gacem Azaiez)
Emplacement: Menzel Habib - Gabès Zone de la technologie : 100 ha Pratique de conservation : Mise en repos des parcours arides dégradés Niveau d’intervention : intervention préven-tive Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : Parcours Climat : Aride inférieur Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Mise en défens des parcours dégradés Compilé par : OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides - Médenine Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Amélioration pastorale par la mise en repos, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 82
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Parcours Saharien Aride
Dégradation de la
végétation
Surpâturage Mesure de gestion
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Dégradation de la couverture végétale, texture légère des sols, techniques culturales parfois inadaptées Principales fonctions techniques :
- Amélioration de la productivité des parcours
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Hiver, Printemps
Texture du sol : sableuse, limoneuse
Fertilité du sol : moyenne à pauvre
Matière organique du sol : faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : faible
Profondeur de l’eau dans le sol : 3 à 4 m
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : faible
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : moyenne
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : (2.7.5) Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles :
Densité de population :
Croissance annuelle de la population :
Propriété foncière : terres collectives
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau :
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation:
Cheptel / Elevage : extensif (parcours)
Densité d’élevage : variable en fonction des saisons
But / usage des forêts/bois : protection
Autres terres: (2.8.11 seulement pour les autres terres)
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Amélioration pastorale par la mise en repos, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 83
Note: Sur la base d’un certain nombre d’indicateurs comme la baisse du taux de recouvrement et la rareté des espèces de haute valeur pas-torale comme les graminées pé-rennes, la mise en repos reste la technique la moins coûteuse et la plus efficace pour permettre la reconstitution spontanée de la végétation pastorale. Cette tech-nique a permis d’obtenir des ré-sultats très encourageants parti-culièrement dans le sud de la Tu-nisie dans la mesure où son effet bénéfique aussi bien dans la con-servation de la biodiversité et l’amélioration de la production pastorale est très net lorsque les conditions de son application soient réunies.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
17. Délimitation de la parcelle à mettre en repos
18. suivi-évaluation de l’état de la végétation pastorale pendant 3 années.
19. Le gardiennage est assuré par les bénéficiaires
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha par an
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Compensation (concentré) 20 0%
Mesures accompagnatrices 5 0%
Gardiennage 5 100 %
TOTAL 30 16.6 %
Activités d’entretien/récurrentes
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Remarques : La contribution du bénéficiaire se limite au respect de l’opération de la mise en repos (exclure tout type d’intervention). La compensation est assurée par l’Office de l’Elevage et des Pâturages.
Parcours mis en re-
pos
Parcours dégradé par
surpâturage
Technologie de GDT: Amélioration pastorale par la mise en repos, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 84
Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Amélioration de la productivité des parcours
+ + +
Amélioration de la production animale
+ + +
Amélioration du revenu de l’éleveur
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Amélioration du savoir faire en matière d’amélioration pastorale
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Conservation du couvert végétal - -
Plus de pression sur les parcours exploités
+ + +
Conservation de la biodiversité
+ + +
Conservation des eaux et des sols
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Amélioration du niveau de vie des éleveurs
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre Faible faible
Entretien/récurrent faible faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Cette technologie est acceptée par la population et les techniciens des services de développement locaux ne trouvent pas de problèmes à sa réalisation. La principale contrainte qui peut menacer la pérennité de l’adoption de la technique c’est la sub-vention accordée par l’Etat. La cessation de cette compensation pourrait être une cause du non respect de la population des conditions de réussite de la technique.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Technique simple et très peu coûteuse Sensibiliser et encourager la population à la pratiquer même pour de très courtes durées
La subvention accordée par l’Etat peut influencer la durabilité d’adoption de la technique sensibiliser la population sur l’importance d’une gestion durable des ressources pastorales
Technologie permettant l’amélioration de la productivité des par-cours et la conservation de la biodiversité Respecter les condi-tions de son application
Référence(s) – clef(s) :
1. Ouled Belgacem, A., Ben Salem H., Bouaicha A., El Mourid M. 2008. Communal rangeland rest in arid area, a tool for facing animal feed costs
and drought mitigation: the case of Chenini Community, Southern Tunisia. Journal of Biological Sciences 8 (4): 822-825.
2. Ouled Belgacem, A. 1999. Aperçu sur l’effet de la mise en défens sur la dynamique de la végétation en zone désertique de la Tunisie. Mémoire
DEA. Faculté des Sciences de Sfax. Tunisie. 78 p.
Personne(s) contact(s):
OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 85
Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Mise en défens des parcours dégradés Pays : Tunisie
nom local de l’approche : حماية المراعي المتدهورة Définition C'est une pratique qui consiste à soustraire successivement les terres de parcours à la vaine pâture, pendant une période plus ou moins longue. Cette méthode est le plus souvent appliquée dans les situations où la dégradation du couvert végétal pastoral n’a pas atteint le seuil d’irréversibilité. La mise en défens permet la re-constitution spontanée de l’écosystème. La suppression du pâturage permet l’extériorisation des potentialités de régénération de la végétation qui se traduit au niveau des parcelles protégées par l’évolution de l’écosystème vers une plus grande hétérogénéité et une très forte diversité floristique. Cette méthode a deux principaux objectifs à savoir la protection des taxons originaux dont il ne reste que quelques individus, afin de constituer une réserve de gènes et la connais-sance de l’aptitude à la régénération des différents milieux qui doit être pris en considération pour la rationalisation des programmes de réhabilitation et d’aménagement des parcours. Toutes les expériences réalisées en Tunisie, parti-culièrement dans les parcours privés, montrent que la compensation est indis-pensable pour atteindre les objectifs. Cette compensation est délivrée en nature (orge grain, aliments pour bétail, etc.) et directement versée aux concernés. Description Les arrondissements des forêts qui interviennent dans les parcours forestiers et collectifs et l'Office d'Elevage et des Pâturages qui intervient au niveau des par-cours privés procèdent à la mise en défens des parcours dégradés sur la base d'un certain nombre d'indicateurs. La durée de la mise en défens varie en fonc-tion de l'état de dégradation atteint, des conditions édapho-climatiques et de la vitesse de cicatrisation de la formation végétale originaire. La procédure adoptée peut être assurée sous deux formes :
Délimitation de la zone à mettre en défens à l'aide d'une clôture avec grillage ou fils barbelés et ça concerne généralement les mises en défens de longue durée à l'instar des aires protégées (parcs nationaux, réserves naturelles);
La mise en défens des parcours collectifs soumis au régime forestier est assurée dans la plupart des cas par gardiennage (gardiens occasionnels);
La mise en défens des parcours privés est généralement assurée par le paysan lui-même sous le contrôle de l'Office de l'Elevage et des pâtu-rages à travers des subventions (compensations) accordées selon le degré de respect de l'approche.
gauche : Les fils barbelés sont utilisés dans les mises en défens prolongés – cas du parc natio-nal de Sidi Toui, Sud de la Tunisie (Photo OU-LED BELGACEM Azaiez)
droite : La mise en défens même de courte durée permet la reconstitution spontanée du couvert végétal et la remontée de la diversité biologique – cas de la steppe de Menzel Habib - Tunisie (Photo OULED BELGACEM Azaiez)
Emplacement : Sud tunisien Utilisation des terres : Parcours Climat : Aride, Saharien Zoom : (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Amélioration pastorale par la mise en repos Compilé par : Ouled Belgacem Azaiez Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 86
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes - Sédentarisation des pasteurs et pâturage libre et continu - Privatisation des parcours collectifs - Réduction des superficies pastorales et surpâturage - Perte de la biodiversité Buts/Objectifs - Assurer le maintien de l'élevage - Restaurer et conserver les ressources pastorales - Protéger l’environnement et améliorer la qualité de vie de la population
Contraintes traitées
Principale Contrainte Traitement
Economiques Subventions auprès des bénéficiaires Encourager la population à participer à l'application de la mise en défens des parcours et adopter un modèle de rotation
Techniques L'approche n'est pas valable pour les parcours atteignant une dégradation irréversible
Sensibiliser la population et les agriculteurs pour une gestion rationnelle des parcours à travers le respect de la charge ani-male
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Conflits entre usagers au niveau des parcours collectifs Sensibiliser la population aux effets bénéfiques de cette ap-proche et créer et renforcer les structures socio-professionnelles.
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Etat et les projets de développement 100 % %
TOTAL 100%
Techniciens
forestiers et
de l'OEP
Eleveurs et
population
cible
Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s) : Les ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l'Office de l'Elevage et des Pâturages choisissent la technologie et l’exécutent. Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : les ingénieurs et les techniciens des arrondisse-ments des forêts conjointement avec la population cible. Approche conçue par : ingénieurs et les techniciens des arrondissements des forêts et de l' l'Office de l'Elevage et des Pâtu-rages Structures de mise en œuvre : Arrondissements des forêts (Commissariat Régional au Développement Agricole) et Agences de l'Office de l'Elevage et des Pâturages
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation intégration Encourager la population cible à participer à des journées de formation et de sen-sibilisation.
Planification intégration Intégrer la population et les éleveurs dans la planification des programmes de restauration et de réhabilitation des parcours dégradés.
Mise en oeuvre Intégration/motivation Encourager la population et les éleveurs à travers leur implication dans les travaux de clôture et de gardiennage des parcelles mises en défens.
Suivi/évaluation intégration Intégrer la population dans le suivi et l’évaluation des actions de mise en défens des parcours.
Recherche Non Les exploitants ne doivent pas être intégrés dans cette phase
Différences de participation entre hommes et femmes : La mise en défens pratiquée par l'Office de l'Elevage et des Pâturages au niveau des parcours privés ne distingue pas du genre du propriétaire quoique les hommes chefs des ménages, soient ma-joritaires. Participation de groupes désavantagés: (2.2.2.3)
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 87
L’Etat à travers le Ministère de l’Agriculture, des ressources hy-draulique et de la pêche a déve-loppé depuis l'année 1990 une stratégie nationale intégrée pour la conservation et la gestion des res-sources naturelles entre autre celle relative à l'amélioration pastorale réserve un budget pour la fixation. des dunes dans le cadre de ses programmes de développement. A l’échelle locale, les arrondisse-ments des forêts, représentants de la Direction Générale, interviennent dans les parcours collectifs en étroite collaboration avec les insti-tutions locales représentatives des communautés (conseils de gestion et Groupements de développement agricoles) alors que les agences régionales de l'Office de l'Elevage interviennent dans les parcours collectifs en collaborations avec les éleveurs propriétaires des sites à mettre en défens.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Le contenu principal s'article autour du respect de l'application de l'approche ainsi que son effet bénéfique sur la reconstitu-tion spontanée du cortège floristique d'intérêt pastoral.
Service de conseils : Les projets de mise en défens sont entrepris et financés par l’état. La mise en œuvre est réalisée soit par les arrondissements des forêts soit par l'OEP en étroite collaboration avec les usagers privés ou leurs représentants (conseils de gestion, groupements de développement agricole). Recherche : Les institutions de recherche telles que l’Institut des Régions Arides de Medenine et l'INRGREF continuent leurs activités pour affiner les conditions d'application de l'approche et l'éventuelle gestion rationnelle de la parcelle une fois ou-verte pour le pâturage. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : Les projets de mise en défens sont financés en totalité par l’état. Les privés qui reçoivent une compensation sous forme d'orge participent par le respect de l'approche par l'exclusion du pâturage. Main d’œuvre : le propriétaire lui-même assure le gardiennage de sa parcelle. Pour les parcours collectifs, ce sont les ouvriers des arrondissements forestiers qui contrôlent la mise en défens des sites. Intrants : pas d'intrants Crédits : pas de crédit Assistances des institutions locales : Valorisation des résultats de recherche des institutions opérant dans le domaine de l'aménagement pastoral.
Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et
de la pêche
Direction Générale des Forêts Office de l'Elevage et des Pâturages
Arrondissements forestiers gover Directions régionales et Agences
Mise en défens des parcours collectifs
et soumis aux régimes forestiers Mise en défens des parcours
privés
Conseils de
gestion et
Groupements
de développe-
ment Agricole
Eleveurs et
agropasteurs
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 88
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs
Bio-physiques Evaluation de la dynamique du couvert végétal et de la richesse floristique après intervention.
Techniques Suivi de la productivité pastorale.
Socio-culturels Appropriation des agriculteurs et de la population de la technologie
Economiques/ de production Amélioration de la production animale/revenu de l'éleveur
Superficie traitée Tunisie centrale et méridionale
Nombre d’exploitants impliqués Toute la population rurale agropastorale est touchée par le phénomène de dégradation des parcours
Gestion de l’approche Les arrondissements des forêts et l'Office d'Elevage et des Pâturages sont responsables de gestion de l’approche
Autre
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation et restauration des ressources pastorales et phytogénétiques et par voie de conséquence conservation des eaux et des sols. Adoption par d’autres exploitants / projets : L’approche est adoptée par d'autres paysans vu ses effets bénéfique tant sur le plan économique qu'environnemental. Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : La mise en défens permettra d'améliorer la production fourragère et par voie de conséquence la production animale (viande, lait) Réduction de la pauvreté : L'amélioration de la production animale engendrera une augmentation du revenu du paysan/éleveur et contribuera ainsi à la réduction de la pauvreté. Formation, service de conseils et recherche : Appropriation de la technologie. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau : Impacts à long terme des subventions : Cet impact pourrait être négatif dans la mesure où la cessation de la compensation peut engendrer le délaissement de l'ap-proche. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT :
Amélioration de la productivité des parcours. Amélioration des conditions de vie des exploitants.
Durabilité des activités : La technologie appliquée ne pourrait être durable si elle ne sera pas suivie d'une gestion rationnelle comme un pâturage modéré.
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
La mise en défens des parcours et des milieux dégradés est d'ordre éco-nomique dans le maintien de l'élevage et d'ordre environnemental dans la conservation des eaux et des sols et dans la lutte contre la désertifica-tion Réserver un budget adéquat pour l’application de cette ap-proche.
Quoiqu'elle soit simple et peu coûteuse, l'application de cette approche pourrait échouer Bien s'assurer que l'état de dégradation irréversible n'a pas été atteint.
Les agro-pasteurs sont conscients de l’importance de la mise en défens particulièrement dans l'amélioration pastorale poursuivre la politique de compensation pour les encourager à appliquer cette approche.
L'effet bénéfique de la mise en défens n'est pas garanti sensibiliser la population à pratiquer une gestion rationnelle des milieux non proté-gés.
L’application de cette approche permet de réduire la dépendance des éleveurs vis-à-vis des marchés de fourrages et d'aliments concentrés focaliser sur les grands espaces pastoraux collectifs
Référence(s) – clef(s) :
3. Ouled Belgacem, A., Ben Salem H., Bouaicha A., El Mourid M. 2008. Communal rangeland rest in arid area, a tool for facing animal feed costs
and drought mitigation: the case of Chenini Community, Southern Tunisia. Journal of Biological Sciences 8 (4): 822-825.
4. Ouled Belgacem, A. 1999. Aperçu sur l’effet de la mise en défens sur la dynamique de la végétation en zone désertique de la Tunisie. Mé-
moire DEA. Faculté des Sciences de Sfax. Tunisie. 78 p.
Personne(s) contact(s):
OULED BELGACEM Azaiez Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
NEFFATI Mohamed Institut des Régions Arides 4119 El Fjè - Medenine - Tunisie Email : [email protected]
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Chapitre IV : Techniques et pratiques agronomiques
Technologie de GDT: Travail minimum des sols pour une agriculture de conservation, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 91
Titre : Travail minimum des sols pour une agriculture de conservation Pays : Siliana – Tunisie
Nom Local de la technologie: البذر المباشر بدون إعداد األرض Definition
Il s’agit de procéder à un semis direct sans aucune préparation préalable des
lits de semences pour les grandes cultures (céréalières ou fourragères) prin-
cipalement dans le nord ouest de la Tunisie. Description
Il s’agit d’un travail réduit du sol et d’un semis direct sans aucun traitement préa-
lable. Il comprend quatre phases :
Première phase : Le labour par retournement du sol est arrêté et des tech-
niques avec travail réduit du sol ou sans labour sont mises en œuvre pour le
remplacer. Au moins un tiers de la surface du sol doit rester couvert de rési-
dus de cultures, et des cultures de couverture doivent être introduites suite à
la récolte de la culture principale. Des pulvériseurs à disques, des herses à
dents rigides ou des herses rotatives sont utilisés (semis directs dans le cas
des techniques sans labour). Une réduction des rendements peut être enre-
gistrée.
Seconde phase : Une amélioration naturelle des conditions du sol et de la ferti-
lité se produit grâce à la matière organique provenant de la dégradation na-
turelle des résidus. Mauvaises herbes et nuisibles tendent à augmenter et
doivent être contrôlés, par voie chimique ou par d’autres moyens.
Troisième phase. Une diversification de l’éventail des cultures (rotation des
cultures) peut être introduite. L’ensemble du système se stabilise progressi-
vement.
Quatrième phase : Le système agricole atteint un équilibre et les rendements
peuvent s’améliorer par rapport à une agriculture conventionnelle. Cette si-
tuation réduit la nécessité de recourir aux produits chimiques pour contenir
les mauvaises herbes et nuisibles, ou pour compléter la fertilité.
Les exploitants doivent recevoir une formation pour chacune des phases.
L’expérience peut s’acquérir sur le terrain, mais les rendements et les profits
peuvent s’avérer inférieurs sur le court terme. Le système ne convient pas à des
sols tassés, qui peuvent d’abord nécessiter un ameublissement.
Gauche : Parcelle de petiti pois conduit en semis direct infestée par de mauvaises herbes dans la zone d’El Krib – Siliana – Tunisie (Photo Hammouda Aouchi)
Droite : Blé dur conduit en semis direct époussé sur les chaumes dans la zone de Siliana – Tunisie (Photo Hammouda Aouchi)
Emplacement: Siliana Zone de la technologie : Nord Ouest de la Tunisie Pratique de conservation : Niveau d’intervention : intervention préven-tive Origine : Acquis de résultats de recherche Utilisation des terres : cultures céréalières et maraichères Climat : semi-aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Protection des terres contre l’érosion hydrique et la dégradation des sols Compilé par : AOUCHI Hammouda Commissariat Régional au Développe-ment Agricole de Siliana Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs) :
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 92
Classification
Problèmes d’utilisation des terres:
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Cultures céréalières et
Fourrages
Semi-aride Erosion hydrique
Mesures
agrono-
miques
Niveau d’intervention Origine Niveau de connaissances techniques
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier): intervention de l’état Principales causes de la dégradation des terres :
Dégradation des sols par érosion hydrique et compaction et apparition de semelle de labour suite aux travaux fréquents des sols
Principales fonctions techniques :
- Protection de la surface du sol contre l’érosion hydique
- Conservation des eaux et des sols
- Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols
Fonctions techniques secondaires :
- Amélioration de la fertilité du sol
-
-
Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture : Automne, Hiver et Prin-
temps
Texture du sol : Argileuse à argilo-limoneuse
Fertilité du sol : bonne à moyenne
Matière organique du sol : moyenne à faible
Drainage/infiltration du sol : moyen
Capacité de rétention d’eau du sol : élevée
Profondeur de l’eau dans le sol : élevée
Disponibilité de l’eau de surface : Absente
Qualité de l’eau : moyenne
Biodiversité : variable
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques : moyenne
Sensibilité aux extrêmes climatiques : élevée
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles : irrigation complémentaire et traitements phytosanitaires. Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) Exploitants agricoles : élévé
Densité de population : faible
Croissance annuelle de la population : faible
Propriété foncière : terres privées
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau :
Niveau relatif de richesse : faible
Importance des revenus hors exploitation : faible
Accès aux services et infrastructures :
Economie de marché:
Mécanisation : les travaux de labour et de récolte des céréales sont mécaniques
Cheptel / Elevage :
Densité d’élevage :
But / usage des forêts/bois :
Autres terres:
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Travail minimum des sols pour une agriculture de conservation, Pays : Tunisie
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Note: La technique de culture connue sous le nom de "Semis Direct", ou "Non Labour" s'inscrit dans un ensemble de techniques connues en tant qu'"Agriculture de Conser-vation". L'objectif fondamental de ces techniques est de conserver, améliorer et utiliser les ressources naturelles d'une façon plus efficiente par gestion intégrée du sol, de l'eau, des agents biolo-giques et des apports de produits externes. Son objectif final est de mettre en place une agriculture du-rable qui ne dégrade pas les ressources naturelles, sans renon-cer pour autant à maintenir les ni-veaux actuels de production.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre
20. Identification des parcelles réservées pour le semis di-rect.
21. Application de traitement herbicide de près semis
22. traitement de semences
23. Semis direct avec le semoir (7 cm entre les lignes, densité de semis de 150 à 185 kg/ha), profondeur du se-mis 4 à 5 cm)
24. traitements herbicides et fongicides avec un pulvérisa-teur tracté
25. fertilisation azotée deux à trois fois par campagne (50 kg/ opération).
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (2 personnesx1 joursx25DT)
50
100 %
Equipement (transport) 170 100 %
Matériaux - %
Agriculture - %
Semences Herbicides et fongicides
120 430
100 % 100 %
TOTAL 770 100 %
Activités d’entretien/récurrentes
L’entretien ne se fait que pour les outils utilisés pour les appl i-cations des herbicides et des fongicides avec des coûts généra-lement dérisoirs.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinars Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (personnesxjours) 0%
Equipement (transport) 0%
Matériaux 0%
Agriculture
- %
TOTAL 0 0%
Remarques :
Le semis direct constitue un des systèmes de production qui peut avoir plusieurs impacts à la fois sur la conservation des eaux et du
sol, à la lutte contre l’érosion, la stabilisation des rendements, la gestion des stress hydriques, l’amélioration de la fertilité et de la
porosité du sol, l’économie d’environ 5 à 6 heures de labour par hectare. Cependant, le semis direct peut engendrer des difficultés
dans le contrôle des adventices surtout dans le cas des légumineuses et une inadéquation entre le besoin en mulsh et le déficit four-
rager chronique dont souffre la zone d’intervention sachant que l’élevage constitue une des principales activités pour les céréalicul-
teurs.
Semoir
Résidus végétaux
Tracteur
Technologie de GDT: Mise en défens des parcours dégradés, Pays : Tunisie
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Analyse
Impacts de la technologie
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Diminution des coûts de production - - -
Prolifération des adventices
+ + +
Stabilisation des rendements - -
Coût élevé des traitements et du matériel
+ +
Réduction des heures de labour chez les grands exploi-tants
+
Résistance meilleure des cultures au stress hydriques
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
+ +
Prise de conscience de la gestion durable des terres - -
Il est difficile pour quelques agriculteurs d’abandonner le labour pour valoriser de leurs parcs
+ + +
Etablissemnt d’une approche participative profession-nellles
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ + +
Diminution du taux de transport solides de 10 à 20% - -
Prolifération des adventices pérennes et des maladies fongiques
+ + +
Amélioration de la fertilité du sol
+ +
Diminution de l’évaporation
+ +
Augmentation du taux d’infiltration des eaux de ruis-sellemnt
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Amélioration du savoir faire des techniciens
+
Protection de l’infrastructure à l’aval
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
gain de temps très important pour les moyens et les grands agriculteurs et environnement mieux préservé.
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre important faible
De 15 à 25 % selon les années et les cultures Entretien/récurrent moyen modeste (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Certains agriculteurs ont converti totalement ou partiellement (de 50 à 100 %) leur exploitation en semis direct. D’autres agriculteurs ont par contre abandonné cette technique à cause des faibles rendements pour les parcelles conduites en semis direct et ce en comparaison avec le semis conventionnel, à cause des conditions pédoclimatiques qui n’ont pas permis au semis direct d’améliorer les rendements et diminuer les charges. Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Conservation des eaux et des sols Utilisation d’outils non lourds pour éviter la compaction et le tassement des sols et l’augmentation du ruissellement.
Prolifération des adventices Procéder à des rotations et utiliser des cultures compétitives
Augmentation et stabilisation des rendements Bien contrôler la profondeur de semis pour éviter les pertes dans la germination.
Bourrage du sol avec des quantités importantes de résidus (chaumes) autoriser un pâturage limité des parcelles après la récolte.
Gain en nombre d’heures de travail du sol Bien choisir les parcelles réservées au semis direct.
Absence d’une stratégie claire en matière de semis direct Procéder à des essais complémentaires pour convaincre les agriculteurs de l’efficacité de la technique en question
Augmentation du taux d’intensification en pluvial Procéder à des journées d’information et de vulgarisation.
Référence(s)-clef(s):
1. Abdellaoui Z., Fettih S. & Zaghouane O. 2006. Etude comparative de l'effet du semis direct et du labour conventionnel sur le comportement
d'une culture de blé dur. Options Méditerranéennes, Série A, Numéro 69.
2. 2006Ben-Salem H., Zaibet L.& Ben-Hammouda M. 2006. Perspectives de l'adoption du semis direct en Tunisie : Une approche économique. Op-
tions Méditerranéennes, Série A, Numéro 69. 2006 3. Lakhdar H. 2004. La technique du semis direct en Tunisie : situation et perspective. Note technique du projet PDARI : mise en place des essai
de semis direct. 1999. Personne(s) contact(s):
Lakhdar Hichem : Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana Email : [email protected]
Hammouda Ouchi : Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana Email : [email protected]
Technologie de GDT: Le semis directe appliqué dans des terres vulnérables à l’érosion, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 95
Photo 12.36 x 7.96 cm, 300 dpi Photo 6.32 x 7.96 cm, 300 dpi
Titre : Le semis direct appliqué dans les terres céréalières vulnérables à l’érosion Pays : Tunisie
nom local de l’approche : لبذر المباشر باألراضي الهشةا
Définition :
Semer les céréales et les légumineuses alimentaires et fourragères sans procéder
à la préparation du lit de semences par une succession d’opérations de travail du
sol Description
Dans les cultures extensives, la gestion du sol, l’irrigation et la fertilisation repré-
sentent les coûts majeurs de production. Avec le système traditionnel de culture,
ces coûts augmentent de façon importante. Il faut ajouter à cela la perte de poten-
tiel du sol car les labours intensifs (3 à 4 fois) provoquent un appauvrissement dû
à l’érosion. Grâce à l’agriculture de conservation, nous parvenons à réduire ces
coûts et une amélioration des caractéristiques du sol. Il serait bénéfique par con-
séquent de passer d’un système de gestion du sol traditionnel (avec labour inten-
sif) à un système d’agriculture de conservation. Ce système permet de réduire les
charges de production et d’améliorer les caractéristiques du sol et conserver le
niveau de production à des seuils accepter par les agriculteurs.
L’adoption cette approche ne peut réussir qu’en garantissant les éléments sui-
vants:
focaliser sur les agriculteurs qui affrontent moins de précarité économique
(présence de revenu extra-agricole, possession d'une superficie élevée permet-
tant l'acceptation de risque en adoptant la technologie en question ;
les journées d'information semblent être la source la plus efficace de diffusion
des connaissances sur ce mode de semis par rapport aux autres sources (me-
dias, voisins, vulgarisateurs régionaux). Ce qui signifie une attitude de con-
fiance chez les adoptants vis-à-vis de cette source d'informations ;
aussi bien le niveau d'éducation de l'agriculteur que l'importance de ses par-
celles qui sont gérées en mode de faire valoir direct, apparaissent comme étant
des facteurs qui influencent positivement l'adoption ;
les agriculteurs âgés sont loin d'être des adoptants même s'ils disposent de re-
venu extra agricole important, contrairement aux jeunes qui sont des aventu-
ristes et qui ont moins d'aversion aux risques.
Gauche : Blé dur conduit en semis direct dans la zone de Siliana – Tunisie (Photo Hichem Lakhdhar)
Droite : Semis direct des céréales dans un champ couvert par des chaumes de la cam-pagne précédente dans la zone de Siliana – Tunisie (Photo Hichem Lakhdhar)
Emplacement : Siliana - Tunisie Utilisation des terres : céréaliculture Climat : Semi-aride Zoom: (1.2.4) Référence de la base de données WOCAT: Technologie(s) liée(s) : Travail minimum des sols pour une agriculture de conservation Compilé par : Hichem Lakhdhar Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Le semis directe appliqué dans des terres vulnérables à l’érosion, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 96
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes Irrégularité du régime pluvial (mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace) Grande irrégularité des rendements céréaliers Prolifération des adventices surtout lors des années pluvieuses principalement pour les cultures des légumineuses. Collecte des chaumes et pâturage du cheptel conduit en extensif réduisant la protection des sols contre l’érosion. Coût élevé du semoir lors des semis direct (30 à 45 mille dinars hors taxes). Le semis direct est un système de production qui nécessite un encadrement spécifique et continu.
Buts/Objectifs
Atténuer l’effet des stress hydriques et thermique et prolonger la résistance des cultures grâce au mulch. Stabiliser les rendements et atténuer les effets des stress hydrique et thermique rencontrés par les céréales en milieu semi
aride. Protéger les terres céréalières les plus fragiles contre la dégradation de la fertilité des sols. Diminuer les charges de production relatives au labour Améliorer l’infiltration des eaux de pluies et atténuer l’effet de splash et le ruissellement des pluies torrentielles.
Contraintes traitées (2.1.3.2)
Principale Contrainte Traitement
Economiques Charges élevées et faible rentabilité du système traditionnel en plus des fluctuations des rendements
Procéder à un semis direct en éliminant les opérations de pré-paration des lits de semences
Techniques Dégradation des terres fragiles par érosion hydrique et perte des eaux pluviales par ruissellement. Dégradation de la fertilité des terres céréalières. Les terrains sont souvent accidentés
Création et maintien d’un mulsh favorisant l’activité biolo-gique Appui des petits et moyens agriculteurs par des semoirs de semis direct
Secondaire Contrainte Traitement
Sociales Absence de programme spécifique d’encadrement des agri-culteurs en matière de semis direct. Les parcelles sont souvent petites
Sensibilisation des agriculteurs Mise en place des parcelles de démonstration
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles (2.2.1.1) Coûts de l’approche couverts par: (2.3.1)
Parties-prenantes / groupes-cibles Coûts de l’approche couverts par:
Adminstration /projet PDAI SILIANA TUNISIE 3 %
Agriculteurs et exploitants 97 % TOTAL 100%
Spécialiste de
la GDT
Agriculteurs Décideurs Budget annuel de la composante GDT:
Décisions sur le choix de la ou des technologie(s): Service recherche développement au sein du Projet Développement Agri-cole Rural Intégré (PDARI). Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s) : Projet PDARI Approche conçue par : Le Service recherche développement au sein du projet PDARI. Structures de mise en œuvre : Service recherche développement au sein du projet PDARI.
Participation des exploitants agricoles
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Concertation et Implication Organisation de réunions d’information de sensibilisation et de concertation et de diagnostic concerté
Planification Participative avec les agriculteurs Intégration des agriculteurs et des organisations socio-professinnelles dans le choix des parcelles d’essais, la planification et la programmation des itinéraires techniques.
Mise en oeuvre participative les agriculteurs sont responsables des opérations de semis sous la direction des techniciens des services de développement.
Suivi/évaluation participatif Suivi et comparaison entre le développement végétatif et les rendements de la culture conduite en semis direct et en conventionnel
Recherche participative Mise en place de protocoles expérimentaux concertés et de démonstration : ser-vice recherche développement et agriculteurs
Différences de participation entre hommes et femmes : Dans ces activités agricoles, il n’y a pas de différence entre genre Participation de groupes désavantagés : Focalisation sur les agriculteurs qui n’ont pas été convaincu de l’application de la technologie en question
Technologie de GDT: Le semis directe appliqué dans des terres vulnérables à l’érosion, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 97
Organigramme Le Ministère de l’Agriculture, des ressources hydraulique et de la pêche à travers la direction géné-rale de la production Végétale et des projets de développement agricole rural intégré réserve an-nuellement un budget pour la en-courager la population à utiliser la technologie en question durant la campagne agricole. A l’échelle locale, les arrondissements de la production végétale et les cellule de vulgarisation, avec la participa-tion de la population et les agri-culteurs, identifient les zones po-tentielles pour l’application de la technologie et les agriculteurs sont responsables de la réalisation des opération de labour selon la tech-nologie approprié.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : les sessions de formation sont menées en deux niveaux :
Les techniciens : sous forme théorique et d’application au champ. Les agriculteurs et la population locale sous forme d’application aux champs
Service de conseils : Service de recherche - développement Recherche : Les institutions de recherche et d’enseignement continuent leurs activités pour affiner les techniques actuelles. Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé) : L’engin le plus coûteux pour le semis direct est le semoir. Pour cette raison certains projets de développement ont procédé à l’acquisition d’un semoir pour aider les agriculteurs dans cette opération. En plus, les services de développement fournissent gratuitement aux agriculteurs les désherbant et les fongicides les trois premières années. Main d’œuvre : à la charge des agriculteurs Intrants : semences à la charge des agriculteurs, herbicides et fongicides à la charge de l’état pour les trois premières années Crédits : Pas de crédits Assistances des institutions locales : néant
Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydraulique
et de la pêche
Projets de développement Arrondissements de
Production Végétale
(CRDA)
Exploitants et agriculteurs
Application de la technologie
Direction Générale de la production Végé-
tale (DGPV)
Cellules de Vulgarisa-
tion (CRDA)
Technologie de GDT: Le semis directe appliqué dans des terres vulnérables à l’érosion, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 98
Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs (3.1.1.1)
Bio-physiques Matière organique, activité biologique, NPK
Techniques Poursuivi de l’encadrement technique et installation de deux fermes pilotes de semis direct.
Socio-culturels Publication des techniques de semis direct à la presse locale, agriculteurs favorables aux techniques de con-servation.
Economiques/ de production Gain de production variant entre 0.8 à 2 qx/ha et diminution des charges de production entre 15 et 20 %
Superficie traitée De 7 ha en 1999 jusqu’à 800 ha en 2003 et installation de 2 fermes pilotes sur 400 ha environ en 2010
Nombre d’exploitants impliqués De 7 à 20 agriculteurs dans la zone de Siliana
Gestion de l’approche Approche participative élaborée par le service Recherche développement
Autre
Changements suite au suivi et à l’évaluation : reconduction de deux grandes exploitations céréalières en semis direct
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres : Conservation des eaux et des sols, amélioration des caractéristiques physiques et chimiques des sols. Adoption par d’autres exploitants / projets : approche adoptée par les projets de développement et par certains agriculteurs Amélioration des conditions de vie / bien-être humain : stabilisation des niveaux de production et réduction de la dégrada-tion des terres avec une diminution de la charge ouvrière. Réduction de la pauvreté : l’approche a été appropriée par les moyens et les grands agriculteurs qui dispose de moyens pour l’acquisition de semoirs. Les petits agriculteurs sont accompagnés provisoirement par les projets de développement Formation, service de conseils et recherche : Les services de vulgarisation accompagnent les agriculteurs dans l’application de la technologie et les organismes de recherche continuent à affiner leurs résultats Droits fonciers et d’utilisation de l’eau: terres privées Impacts à long terme des subventions : les subventions ne concernent que les herbicides et les fongicides pour les premières années. Les semences et les équipements lourds du semis direct (semoir et tracteur) sont à la charge des agriculteurs. Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT : diminution des charges, stabilisation des rende-ments Durabilité des activités : c’est une des techniques douces les plus appropriées pour protéger les terres productives les plus vulnérables à l’érosion et qui sont les plus difficiles à traiter
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Préservation des terres céréalières les plus fertiles multiplier les essais expérimentaux et encadrer les agriculteurs et les techniciens
coût élevé du semoir et du tracteur de semi s direct Subvention du matériel acquis et création de coopératives de service
Amélioration et stabilisation des rendements assurer un suivi régu-lier pour chaque parcelles et exploitation
Difficultés de créer et d’installer des plants de couverture de quantité fourragère appréciable procéder à un choix judicieux des assole-ments pour réduire le déficit fourrager.
Diminuer les charges de production (frais du carburant et de la main d’œuvre) Subventionner le matériel acquis et assurer un suivi partici-patif
manque des études technico-économiques de référence procéder à des études technico-économiques pour l’évaluation de l’approche en question
Possibilité de corriger le déficit fourrager moyennant l’installation de plants de couverture améliorer le degré d’intensification des terres céréalières
Référence(s)-clef(s):
4. Abdellaoui Z., Fettih S. & Zaghouane O. 2006. Etude comparative de l'effet du semis direct et du labour conventionnel sur le comportement
d'une culture de blé dur. Options Méditerranéennes, Série A, Numéro 69.
5. 2006Ben-Salem H., Zaibet L.& Ben-Hammouda M. 2006. Perspectives de l'adoption du semis direct en Tunisie : Une approche économique.
Options Méditerranéennes, Série A, Numéro 69. 2006 6. Lakhdar H. 2004. La technique du semis direct en Tunisie : situation et perspective. Note technique du projet PDARI : mise en place des essai
de semis direct. 1999. Personne(s) contact(s):
Lakhdar Hichem : Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana Email : [email protected]
Hammouda Ouchi : Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana Email : [email protected]
Technologie de GDT: Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 99
Titre: Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride Pays : Tunisie
Nom local de la technologie : تحديد الري بالمياه المالحة Définition L’irrigation déficitaire est une pratique qui consiste à appliquer délibérément moins d’eau que la quantité nécessaire pour satisfaire les besoins en eau de la culture. Le déficit hydrique décidé devrait se traduire par une réduction du ren-dement moins importante que la réduction de la quantité d’eau apportée. Description Lorsque les quantités d’eau d’irrigation ne permettent plus de couvrir l’évapotranspiration maximale des cultures deux solutions sont possibles : ré-duire les superficies irriguées de façon à couvrir l’ETc maximale et maintenir les niveaux de rendement à leurs valeurs maximales ou maintenir les superficies irriguées et réduire les apports, dans ce cas il faut s’attendre à une chute du rendement. L’application de quantités d’eau d’irrigation en dessous de l’ETc maximale est appelée irrigation déficitaire (DI). Elle consiste à réduire volontairement les ap-ports d’eau tout en acceptant une certaine réduction des rendements. La conduite de l’irrigation déficitaire ne diffère pas fondamentalement de celle de l’irrigation classique, il s’agit d’abord de déterminer l’évapotranspiration maximale de la culture (ETc), déterminer les apports correspondants, et appli-quer une réduction par rapport aux quantités maximales calculées. Il existe deux modes de conduite de l'irrigation déficitaire : l'irrigation déficitaire continue, DI (Deficit Irrigation) pour laquelle la réduction est appliquée durant toute la saison de la culture, et l'irrigation déficitaire régulée, RDI (Regulated Deficit Irrigation) pour laquelle les réductions ne sont appliquées que durant les stades où la culture est moins sensible au stress hydrique. La méthode de la FAO (Allen at al 1998) permet d’estimer l’évapotranspiration en utilisant la formule de Penman-Monteith. Cette méthode est suffisamment précise pour déterminer l’ETc de la plupart des cultures herbacées. Beaucoup d’incertitude demeure cependant lorsque cette approche est utilisée en arbori-culture compte tenu des discontinuités du couvert végétal et du système raci-naire et de l’incertitude sur la partition évaporation/transpiration. Lorsque la salinité de l'eau d'irrigation est forte, la réduction des apports par irrigation s'accompagne par une réduction des quantités de sels ajoutés. Vu de cet angle l'irrigation déficitaire a globalement un impact négatif moins prononcé sur la salinisation des sols et des eaux souterraines que la pleine irrigation. Ce-pendant, adopter des niveaux de déficit élevés ne favorise pas les conditions de drainage et peut engendrer à long terme une salinisation de la zone racinaire du sol. Des précautions devraient donc être prises pour éviter l'accumulation des sels ajoutés dans la zone racinaire.
Gauche : Parcelle cultivée en pomme de terre irriguée au goutte à goutte sous irriga-tion déficitaire (Photo: Kamel NAGAZ).
Droite : Parcelle occupée par la pomme de terre cultivée en intercalaire avec l'olivier et conduite sous irrigation déficitaire par un système d'irrigation localisé (Photo: Kamel NAGAZ).
Emplacement : Tunisie Zone de la technologie : Sud Tunisien Pratique de conservation : Irrigation défici-taire Niveau d’intervention : agriculteurs Origine : Utilisation des terres : agricole Climat : aride Référence de la base de données WOCAT : Approche liée : Expérimentation Compilé par : Kamel Nagaz Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 100
Classification
Problèmes d’utilisation des terres: (décrire)
Utilisation des terres Climat Dégradation Pratique de GDT
Cultures
irriguées
Arboriculture
(olivier,
Pêcher, etc.)
Aride Salinisation
du sol
Irrigation
défictaire
Niveau d’intervention (2.2.2.3) Origine (2.3.1) Niveau de connaissances techniques (2.3.2)
Prévention
120
À l’initiative des exploitants:
Faible: Atténuation/réduction Recherche / expérimentation: Moyen: Réhabilitation Introduit de l’extérieur: Haut:
Autres (spécifier):
Principale cause de la dégradation des terres: L’agriculture irriguée dans les régions arides est soumise au danger d’accumulation de sels dans les sols vu la qualité des eaux utilisées et la forte demande climatique. Les parcelles irriguées ne sont pas équipées de système de drainage artificiel et les agriculteurs comptent essentiellement sur les précipitations pour le lessivage naturel du sol. Les quantités d'eau d'irrigation délivrées par les agriculteurs sont le résultat de pratiques empiriques locales qui ne tiennent pas nécessai rement compte des besoins réels de la plante; l’application de l’eau dépasse souvent les besoins de la culture ce qui réduit la pro ductivité de l’eau. Cette sur-irrigation aide à lessiver les sels de la zone racinaire durant les premières années de culture, mais elle augmente le risque d’une salinisation rapide du sol suite à l’augmentation de la quantité de sels apportée au sol. Principales fonctions techniques: (2.2.2.6)
- Cultures annuelles irriguées
- Arboriculture fruitière
- Pratiques des cultures associées ou en monoculture
Fonctions techniques secondaires: (2.2.2.6)
-
-
- Environnement
Environnement naturel
Précipitations moyennes an-nuelles (mm) (2.7.1)
Altitude (m a.s.l.) (2.7.6) Topographie (2.7.7) Pente (%) (2.7.8)
>4000
>4000
très raide(>60)
raide (30-60)
vallonné (16-30)
onduleux (8-16)
modéré (5-8)
faible (2-5)
plat 0-2)
3000-4000 3000-4000
2000-3000 2500-3000
1500-2000 2000-2500
1000-1500 1500-2000
750-1000 1000-1500
500-750 500-1000
250-500 100-500
<250 <100
Profondeur du sol (cm) (2.7.9) Saison(s) de culture: Automne, hiver et printemps
Texture du sol: Sableux
Fertilité du sol: Faible
Matière organique du sol: Faible (<0.8%)
Drainage/infiltration du sol: Bon drainage naturel
Capacité de rétention d’eau du sol: 11.9%
Profondeur de l’eau dans le sol: 75 mm
Disponibilité de l’eau de surface: -
Qualité de l’eau: Médiocre (>2 g/l)
Biodiversité: -
0-20
20-50
50-80
80-120
<120
Tolérance aux extrêmes climatiques: faible
Sensibilité aux extrêmes climatiques: modérée
Si sensible, quelles modifications étaient à faire/sont possibles: (2.7.5) Environnement humain
(*Type de) terres par ménage (ha) (2.8.8.6)(2.8.9.5)(2.8.10.4)
Exploitants agricoles: ***********
Densité de population: faible
Croissance annuelle de la population: 1%
Propriété foncière: Privé
Droits fonciers et d’utilisation de l’eau:
Exploitation agricole privée fondée sur la petite hydraulique réalisée grâce à l’initiative propre des agriculteurs pour l’exploitation des nappes phréatiques par des puits de surface.
Niveau relatif de richesse: faible à moyen
Importance des revenus hors exploitation: Moyenne
Accès aux services et infrastructures: Facile
Economie de marché: Les produits collectés sur l’exploitation sont destinés aux marchés locaux. Se-lon les conditions du marché, l’agriculteur décide de vendre sa production sur l’exploitation ou de s’occuper de la commercialisation lui-même.
Mécanisation: Labour profond et reccroissement
Cheptel / Elevage: pas d’élevage
Densité d’élevage: -
But / usage des forêts/bois: -
Autres terres: -
<0.5
0.5-1
1-2
2-5
5-15
15-50
50-100
100-500
500-1000
1000-10000
>10000
plaines/ plateaux
crêtes
crêtes
flancs de montagnes
flanc de collines
piémonts/glacis
fonds de vallées
Technologie de GDT: Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 101
Dessin technique
Parcelle cultivée et irriguée au goutte à goutte sous pleine irrigation et irriga-tion déficitaire à partir d’un point d’eau étant le puits de surface ayant une salinité élevée.
Activités de mise en oeuvre, intrants, coûts
Activités de mise en oeuvre (2.5.1.2)(2.5.2.2)(2.5.3.2) (2.5.4.2)
26. Préparation de la parcelle (labour)
27. Fertilisation organique et minérale
28. Installation du système d’irrigation goutte à goutte
29. Plantation de la culture
4. Suivi technique
5. Récolte
Mise en œuvre, intrants et coûts par ha
Intrants Coûts (Dinar Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (10 DT/personne/jours) 340 100 %
Equipement
Système goutte à goutte et accessoires 650 40 %
Matériaux
Fumure organique et minérale 198 100 %
Agriculture
- Semences 700 85 %
TOTAL 1888 74 %
Activités d’entretien/récurrentes (2.5.1.2) (2.5.2.2) (2.5.3.2)
30. Binage et butage
31. Traitement phytosanitaire
32.
Intrants d’entretien/récurrents et coûts annuels par ha
Intrants Coûts (Dinar Tunisien)
% suppor-té par exploitant
Main d’oeuvre (__personne jours) %
Equipement
- %
Matériaux
- %
Agriculture
- Produits phytosanitairs 92 100%
TOTAL 92 100%
Remarques: -
Point d’eau salée
Irrigation déficitaire
Pleine irrigation
Conduite d’irrigation goutte à goutte
Technologie de GDT: Irrigation déficitaire à l’eau salée en milieu aride, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 102
Analyse
Impacts de la technologie (3.1.2 - 3.1.3); (3.1.4 - 3.1.5)
Bénéfices de production et socio-économiques Inconvénients de production et socio-économiques
+ + +
Amélioration des modes de conduite des cultures irri-guées
-
Problème de commercialisation
+ +
Augmentation des superficies irriguées
+ +
Optimisation des rendements
+ + +
Amélioration des revenus
Bénéfices socioculturels Inconvénients socioculturels
Le maintien d’un bon niveau de production permet de maintenir la population
Bénéfices écologiques Inconvénients écologiques
+ +
Sauvegarde de l’environnement
+ +
Réduction de risque de salinisation du sol
Bénéfices hors-site Inconvénients hors-site
+ +
Approvisionnement du marché en produits agricoles
Contribution aux conditions d’existence / bien-être humain
+ + +
Les zones arides du sud tunisien représentent un milieu assez sensible et sont sujettes au phénomène de la désertification. L e maintien d’un bon niveau de production permet de maintenir la population et d ’alléger la pression sur ce milieu fragile. Par conséquent, l’amélioration de gestion des cultures et de l’eau d’irrigation pourrait contribuer efficacement à la préservatio n de l’environnement, en particulier le risque de dégradation du sol par le sel, à l’amélioration des revenus des exploitants et leur stabilisation.
Bénéfices / coûts selon les exploitants
Bénéfices comparés avec les coûts court-terme: long-terme:
Mise en oeuvre élevé élevé
Entretien/récurrent faible faible (Espace pour les remarques)
Acceptation / adoption: Dans les conditions de fortes demandes climatiques des régions arides, la salinisation demeure le plus grand danger qui me-nace le secteur irrigué. Parmi les technologies pertinentes pour lesquelles on commence à avoir suffisamment de savoir faire dans la région pour envisager leur adoption à plus grande échelle on peut citer à présent l’irrigation déficitaire qui peut cons-tituer un moyen de contrôle de la salinisation et d’utilisation efficiente de l'eau salée dans les périmètres privés sur puits de surface. Son adoption est possible et a plus de chance de réussir dans les régions arides puisqu’elle permet d’améliorer la productivité des cultures et de réaliser un revenu acceptable à l’agriculteur dans le contexte agricole et socio-économique des régions arides.
Conclusions
Points forts et comment les renforcer/ améliorer (3.4.1) Points faibles et comment les surmonter (3.4.2)
Economie d’eau reconversion du système d’irrigation et géné-ralisation de l’irrigation déficitaire
Restriction sévère augmente le risque de salinisation Pratique de lessivage périodique et lessivage naturel des sels par les pluies
Optimisation du rendement Pratique de l’irrigation déficitaire raisonnée
Diminution de salinisation du sol Adapter les apports d’eau aux besoins en de culture
Amélioration de la qualité du produit Irrigation défici-taire régulée
Référence(s)-clef(s):
Fereres E, Soriano MA. 2007. Deficit irrigation for reducing agricultural water use. Journal of Experimental Botany, 58 (2), 147-159.
Nagaz K, Masmoudi MM, Ben Mechlia N. 2007. Soil salinity and yield of drip-irrigated Potato under different irrigation regimes with saline water in arid
conditions of Southern Tunisia. Journal of Agronomy, 6(2): 324-330.
Personne(s) contact(s): Kamel NAGAZ, Institut des Régions Arides, Médenine, Tunisie. Email: [email protected]
Technologie de GDT: Conduite de l’irrigation déficitaire à l’eau salée, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 103
Titre : Conduite de l’irrigation défici-taire à l’eau salée Pays : Tunisie nom local de l’approche : ادارة تحديد الري بالمياه المالحة
Définition Il s’agit d’élaborer une fiche d’irrigation déficitaire qui représente un guide de pilotage de l’irrigation déficitaire basé sur les besoins en eau de la culture et les caractéristiques du sol présenté sous forme d’un calendrier d’irrigation simple. Description :
Dans les régions arides, la possibilité de valorisation de l'eau salée peut être basée
sur l’adaptation d’un guide d’irrigation déficitaire qui constitue un moyen de con-
trôle de la salinisation. Son adoption est possible dans les périmètres privés sur-
tout que l'irrigation à partir de puits de surface permet aux exploitants de contrô-
ler les apports d'eau ce qui facilite le développement de l’irrigation déficitaire.
L’utilisation de cette approche peut constituer une technique intéressante dans la
mesure où elle permet d'augmenter les surfaces cultivées avec la même quantité
d'eau. Les quantités de sels apportées au sol par l'irrigation déficitaire sont plus
faibles qu'avec la pleine irrigation. L'irrigation déficitaire présente un potentiel
pour améliorer la productivité de l'eau et le contrôle de salinité du sol si elle ex-
ploite les possibilités de lessivage naturel des sels par la pluie.
La nécessité d'adaptation des pratiques d'irrigation qui tiennent compte de la de-
mande climatique, des spécificités des cultures et de la salinité élevée de l'eau
d’irrigation est évidente. Les discussions avec les agriculteurs ont montré un be-
soin réel pour un guide d'irrigation déficitaire comme outil permettant d'atteindre
et de maintenir une rentabilité économique dans les conditions arides. Le travail
de terrain chez certains agriculteurs a permis de dégager un guide d’amélioration
de la gestion de l’irrigation à l’eau salée dans les périmètres privés sur puits de
surface. Un intérêt particulier a été accordé à la culture de la pomme de terre de
forte valeur économique et cultivée en hiver, printemps et en automne. Le guide
d’irrigation développé est présenté sous forme d’une fiche où les occurrences
d’irrigation exprimées en jours après plantation sont plus faciles à appliquer par
les agriculteurs. Le guide d’irrigation met ainsi à la disposition des agriculteurs
des valeurs indicatives des apports d’eau, des temps d'application et des inter-
valles des irrigations d’un sol sableux en conditions d’irrigation goutte à goutte
déficitaire. La simplicité du guide le rend utile comme un outil d’aide à l’irrigation
dans les périmètres privés sur puits de surface.
gauche: Exploitation cultivée en pomme de terre gérée par un exploitant pour la valorisa-tion des eaux salées par l'adoption de l'ap-proche basée sur le guide d'irrigation défici-taire au goutte à goutte (Photo: Kamel NAGAZ).
droite : Travaux du sol menés par la main d'œuvre sur une parcelle occupée par la pomme de terre et irriguée à l'eau salée selon le guide d'irrigation déficitaire (Photo: Kamel NAGAZ).
Emplacement : Sud de la Tunisie Utilisation des terres : Agricole Type de l’approche : Guide d’adaptation de l’irrigation déficitaire Zoom: - Référence de la base de données WOCAT : Technologie(s) liée(s) : Irrigation déficitaire Compilé par : Kamel Nagaz Date : Juin 2010 (commentaires facultatifs des rédacteurs):
Technologie de GDT: Conduite de l’irrigation déficitaire à l’eau salée, Pays : Tunisie
Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 104
Problèmes, objectifs et contraintes
Problèmes (2.1.3) - Salinisation des sols et des nappes phréatiques en état de sur-exploitation - Manque d’eau et dégradation de sa qualité - Pratique d’irrigation sans rapport avec les besoins en eau de la culture et l’insuffisance et souvent l’absence du drainage Buts/Objectifs (2.1.4.1) - Evaluer le potentiel du guide d’irrigation déficitaire pour économiser l’eau, améliorer la productivité de l’eau contrôler la
salinisation du sol - Permettre aux agriculteurs d’évaluer leur pratique d’irrigation et d’adopter le guide d’irrigation déficitaire dans leur pra-
tique courante de production
Contraintes traitées (2.1.3.2)
Principale Contrainte Traitement
Dégradation du sol Salinisation du sol Pilotage selon le guide d’irrigation déficitaire
Irrigation Pratiques empiriques locales sans rapport avec les besoins Adaptation des pratiques d’irrigation selon le guide
Secondaire Contrainte Traitement
Productivité de l’eau Optimiser le rendement et réduire les apports d’eau Adoption de guide d’irrigation déficitaire
Participation et prise de décision
Parties-prenantes / groupes-cibles (2.2.1.1) Coûts de l’approche couverts par: (2.3.1)
Etat et les projets de développement 25 %
Agriculteurs et exploitants 75 % TOTAL 100%
Exploitants Décideurs Chercheurs Budget annuel de la composante GDT: 1400 DT
Décisions sur le choix de la ou des technologies(s): Adaptation autonome décidée et mise en œuvre par les agriculteurs Décisions sur la méthode de mise en œuvre de la ou des technologie(s): Les agriculteurs soutiennent l’adaptation de leur pra-tique et l’application du paquet technologique basé sur le guide d’irrigation déficitaire Approche conçue par : Recherche Structures de mise en oeuvre : Opérations de recherche adaptative
Participation des exploitants agricoles (2.2.2.1)
Phase Participation Activités
Initiation/motivation Intégration Présentation des méthodes et techniques de conduite d’irrigation
Planification Intégration Présentation et discussion de guide d’irrigation déficitaire avec les exploitants pour les former et aider à l’interprétation de ce guide de gestion de l’eau
Mise en oeuvre Intégration Mise au point d’un programme de suivi de l’irrigation dans des fermes de production
Suivi/évaluation Intégration Salinisation du sol, apports d’eau et rendement
Recherche Intégration Pilotage du protocole et Suivi technique
Différences de participation entre hommes et femmes : La participation des hommes est dominante. La participation des femmes est limitée pour la main d’œuvre familiale Participation de groupes désavantagés :
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Nom du projet /Institution : Institut des Régions Arides - Medenine - Tunisie – Panorama 2010. 105
Organigramme :
Le Ministère de l'agriculture
accorde un financement aux
institutions de recherche pour
l'exécution des programmes
de recherche en se référant à
l’état du secteur irrigué sur
puits de surface avec un souci
non seulement fondamental
mais, surtout, de développe-
ment. Les activités de re-
cherche aboutissent à
l’élaboration des guides pra-
tiques d'irrigation adaptés aux
conditions arides. Le transfert
des guides d'irrigation déve-
loppés aux agriculteurs se fait
à travers les structures spé-
cialisées de vulgarisation qui
facilitent le contact direct et la
discussion avec les agricul-
teurs pour les convaincre à
adapter leur pratique actuelle.
Assistances techniques Formation / sensibilisation : Opérations de formation, d’encadrement et de sensibilisation des agriculteurs Service de conseils : Institution de recherche et Structure spécialisée de vulgarisation Recherche : Mise en place et suive des parcelles cultivées chez les agriculteurs Assistances matérielles externes / subventions Contribution par zone (Secteur publique/privé): Publique Main d’oeuvre : Mixte familiale et salariée Intrants : organiques et éléments fertilisants Crédits : - Assistances des institutions locales : Matériels
Institutions de Recherche
Production de guide pratique d’irrigation déficitaire
Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche
Commissariat Régional au Dé-veloppement Agricole
Cellules de Vulgarisation
Les usagers (Exploitants)
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Suivi et évaluation
Suivi des aspects Méthodes et indicateurs (3.1.1.1)
Bio-physiques Caractéristiques du sol à partir des prélèvements des échantillons pour la détermination de l’humidité du sol, la densité apparente, suivi des précipitations par un pluviomètre
Techniques Analyse au laboratoire pour la détermination de la salinité du sol, suivi des irrigations à la parcelle par des compteurs volumétriques, évaluation du rendement à la récolte par pesée des produits collectés à l’aide d’une balance
Socio-culturels -
Economiques/ de production Evaluation de la production - Marge bénéficiaire
Superficie traitée 0.5 à 1 ha
Nombre d’exploitants impliqués 3
Gestion de l’approche Agriculteurs avec l’assitance technique de la recherche
Autre -
Changements suite au suivi et à l’évaluation : Les agriculteurs ont été invités à donner leur avis concernant l'application de nouvelle technique basée sur l'utilisation de fiche d'irrigation et la pratique de l'irrigation déficitaire et de formuler leur at-tente et leur perception de mutation actuelle. Dans l’ensemble, les agriculteurs sont conscients et convaincus de l’intérêt et des avantages de l’irrigation déficitaire et ont également exprimé leur satisfaction d’avoir ce guide de conseil à l’irrigation et soutiennent l’adaptation de leurs pratiques actuelles d’irrigation.
Impacts de l’approche Amélioration de la gestion durable des terres: Prévention de dégradation du sol Adoption par d’autres exploitants / projets: Les exploitants sont prêts à accepter cette approche Amélioration des conditions de vie / bien-être humain: amélioration de revenu des exploitants Amélioration de la situation de groupes désavantagés : élevée Réduction de la pauvreté : - Formation, service de conseils et recherche: Le renforcement des capacités des agriculteurs à s’adapter et à faire face à des réductions des quantités d'eau disponibles commence par la maîtrise de l'irrigation et une prise en compte de la durabilité des systèmes de production. La dissémination des connaissances concernant le guide d’irrigation déficitaire et son adoption doit s'appuyer sur des opérations de formation, d’encadrement et de sensibilisation des agriculteurs aux problèmes liées aux risques posés par le déficit hydrique et la salinité de l’eau sur la productivité du sol et sur la durabilité. Droits fonciers et d’utilisation de l’eau: Facile Impacts à long terme des subventions : élevé Conclusions Principale motivation des exploitants pour la mise en œuvre de la GDT : Les motivations des exploitants pour la mise en œuvre
de l’approche concernent surtout l’utilisation rationnelle et plus efficiente de l’eau et une meilleure maîtrise de l’irrigation. On as-
siste ainsi à un passage de l'irrigation à dose et fréquence fixes au pilotage de l'irrigation déficitaire selon le guide d’irrigation basé
les besoins de la culture. Cette approche est sans doute une solution efficace qui permet aux agriculteurs de mieux valoriser l'eau
de pluie et d'irrigation, d’économiser l’eau d’irrigation et d’augmenter le revenu. Le guide d'irrigation déficitaire présente un grand
potentiel pour améliorer la productivité de l'eau et le contrôle de salinisation du sol en profitant du pouvoir lessivant des pluies, très
efficace dans les sols filtrants. Durabilité des activités: Système des cultures durable
Points forts et comment les renforcer / améliorer (3.3.2) Points faibles et comment les surmonter
Amélioration du rendement et économie d'eau utilisation de guide d'irrigation déficitaire
Renforcement des capacités des agriculteurs à s’adapter et à faire face à des conditions de pénurie d'eau maîtrise des techniques culturales et de l'irrigation et une prise en compte de la durabilité de système.
Efficacité de gestion de l'irrigation dans les conditions réelles des ex-ploitants usage de guide d'irrigation intégrant les besoins en eau de la culture et les caractéristiques du sol
Dissémination des connaissances opérations de formation, d’encadrement et de sensibilisation des agriculteurs aux problèmes liées aux risques posés par l'eau salée sur la production et sur la durabilité
Possibilité d’utiliser l’eau économisée pour d’autres cultures et d'étendre la superficie irriguée motivation des agriculteurs à adopter l'approche proposée dans leurs pratiques courantes de production
Durabilité de système des cultures basé sur l'utilisation des eaux salées en milieu aride modification des stratégies d’irrigations à travers la pratique de guide d'irrigation et d’irrigation déficitaire efficiente et l'adoption de techniques modernes d’irrigation.
Référence(s) – clef(s):
Nagaz K., Masmoudi M.M., Ben Mechlia N. (2007). Evaluation of on-farm irrigation scheduling: case study of drip irrigated potatoes in Southern Tunisia.
Agricultural Journal, 2(3), 358-364.
Nagaz K. 2007. Adaptation des outils de pilotage d’irrigation à l’eau salée de la pomme de terre. Rapport d’opération de recherche adaptative, Direc-
tion de Vulgarisation et des Projets de Développement, IRA de Médenine, 10 p.
Personne(s) contact(s): Kamel NAGAZ, Institut des Régions Arides, Médenine, Tunisie. Email: [email protected]
107
Conclusion
Les bonnes pratiques agricoles peuvent aider les pays à conserver la production agricole
à des niveaux optimums sans pour autant provoquer une dégradation des ressources na-
turelles tout en assurant un développement durable.
Le terme "bonnes pratiques agricoles" est aujourd’hui communément utilisé pour dési-
gner des codes relatifs aux méthodes de production agricole, codes mis en oeuvre au ni-
veau des exploitations agricoles et que promeuvent un grand nombre de gouvernements,
distributeurs, exportateurs, producteurs, universitaires et autres acteurs du secteur agri-
cole dans le monde (FAO, 2007). En effet, les bonnes pratiques agricoles aident à pro-
mouvoir l’agriculture durable et contribuent à améliorer le développement social et envi-
ronnemental au double plan national et international.
La FAO offre aux gouvernements, aux organisations non gouvernementales, aux commu-
nautés locales et aux autres parties prenantes des informations, des conseils en matière
de politique, d’assistance technique et de formation en matière de pratiques locales
adaptées aux besoins de différents producteurs - des petits paysans qui produisent pour
le marché local jusqu’aux plantations commerciales tournées vers l’exportation.
C’est dans ce cadre que la FAO a lancé de nombreuses initiatives en faveur de l’adoption
de bonnes pratiques agricoles pour appuyer leur mise en oeuvre par les institutions des
pays en développement à travers un programme d’identification et de publication de ces
pratiques à plus grande échelle en se basant sur l’approche WOCAT. C’est ainsi que le
projet LADA-Tunisie a réalisé un inventaire des principales technologies et approches de
bonnes pratiques agricoles en Tunisie en focalisant sur les domaines où la Tunisie cons-
titue une référence à l’échelle internationale. Il s’agit des pratiques de gestion et conser-
vation des eaux et des sols, la lutte contre l’ensablement et la fixation des dunes mo-
biles, l’amélioration et la gestion des parcours et les techniques et les pratiques agri-
coles. Les pratiques de gestion et de conservation des eaux et des sols permettent une
gestion adéquate des eaux de ruissellement et la lutte contre les différentes formes de
l’érosion hydrique, une bonne productivité à l’hectare, l’amélioration des revenus des ex-
ploitants et la conservation du patrimoine génétique arboricole autochtone. Cependant,
l’abandon et la dégradation de ces pratiques suite à l’exode rural des jeunes et
l’établissement des montagnards dans les plaines menacent ces pratiques.
L’encouragement des agriculteurs pour entretenir ces ouvrages est nécessaire à travers
l’instauration de modalités législatives et financières et la création des infrastructures
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nécessaires dans les zones enclavées. En outre, la lutte contre l’ensablement et la fixa-
tion mécanique et biologique des dunes constitue de bonnes pratiques pour protéger les
infrastructures agricoles et urbaines des mouvements de sable et permet une améliora-
tion de la production fourragère et en bois et de réduire les nuages de poussière et les
tempêtes de sable.
Les pratiques de gestion et d’amélioration des parcours permettent de stabiliser l’offre
fourragère à travers l’amélioration de la productivité des parcours et la conservation de la
biodiversité malgré qu’elles sont parfois relativement coûteuses.
Finalement, un focus sur quelques techniques culturales a été réalisé en mettant l’action
sur l’agriculture de conservation à travers le semis direct (no tillage) afin de préserver les
terres céréalières les plus fertiles et la stabilisation des rendements tout en diminuant les
charges de production.
Lors de l’Atelier National de Présentation et Analyse des Résultats de l’Evaluation Natio-
nale et des Evaluations Locales en Tunisie (LADA-Tunisie) qui a été organisé à Hamma-
met le 20-21-22 Juillet 2010, ces différentes technologies et approches ont été présen-
tées et un groupe de discussion a été formé pour les discuter et les valider. Le groupe a
validé les différentes technologies et approches et recommande ce qui suit :
Améliorer la fiche WOCAT pour qu’elles puissent tenir en compte l’évolution des
bonnes pratiques par rapport aux changements socio-économiques et clima-
tiques;
Ajouter dans la deuxième édition du document les approches et les technologies
relatives à l’amendement sableux dans les zones salées ou gypseux principale-
ment dans les oasis, le drainage, le compostage et les tranchées pare-feu comme
bonnes pratiques;
Promouvoir l’agriculture de conservation qui constitue la solution efficace pour
lutter contre la dégradation des terres et intégrer la recherche pour aboutir à des
solutions pour la gestion durable des terres;
Procéder à des travaux de recherche relatifs aux analyses socio-économiques
permettant de compléter les informations des fiches WOCAT principalement en ce
qui concerne les rapports Bénéfice/coût.