Greimas- Le carré sémiotique

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  • 7/28/2019 Greimas- Le carr smiotique

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    LE CARR SMIOTIQUE Par Louis HbertUniversit du Qubec [email protected]

    1. RSUMGREIMAS

    Dvelopp par Greimas et Rastier, le carr smiotique permet de raffiner les analyses par oppositions enfaisant passer le nombre de classes analytiques dcoulant dune opposition donne de deux (parexemple, vie/mort) quatre (par exemple, vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, ni vie ni mort : un ange),huit voire dix.

    Ce texte se trouve en version longue dans le livre suivant :Louis Hbert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images, Limoges, Presses de l'Universit de Limoges, 2007.

    Ce texte peut tre reproduit des fins non commerciales, en autant que la rfrence complte est donne :Louis Hbert (2006), Le carr smiotique , dans Louis Hbert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski

    (Qubec),http://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asp.

    2. THORIEtop

    Le modle actantiel, l'isotopie et le carr smiotique sont sans doute les propositions thoriques les plusclbres de ce que lon a appel l'cole de Paris, gravitant autour de Greimas. Comme le modle actantielet le carr vridictoire, le carr smiotique se veut la fois un rseau de concepts et une reprsentationvisuelle de ce rseau, gnralement sous forme dun carr (qui est plutt un rectangle!). Courts ledfinit comme la prsentation visuelle de l'articulation d'une opposition (cf. Courts, 1991: 152). Le carrsmiotique permet en effet de raffiner les analyses par oppositions en faisant passer le nombre de classesanalytiques dcoulant dune opposition donne de deux (par exemple, vie/mort) quatre (par exemple,vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, ni vie ni mort : un ange), huit voire dix. Voici un carr smiotiquevide.

    Structure du carr smiotique5. (=1+2)

    TERME COMPLEXE

    1. TERME A 2. TERME B9. (=1+4)10. (=2+3)

    3. TERME NON-B 4. TERME NON-A

    7. (=1+3)DIXIS POSITIVE

    8. (=2+4)DIXIS NGATIVE

    6. (=3+4)TERME NEUTRE

    LGENDE:+: unit les termes qui composent un mtaterme (un terme compos), par exemple 5 rsulte de lacombinaison de 1 et 2

    mailto:[email protected]:[email protected]://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asphttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asphttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asphttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asp#tophttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asp#tophttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.asp#tophttp://www.signosemio.com/greimas/carre-semiotique.aspmailto:[email protected]
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    2.1LMENTS CONSTITUTIFS

    Le carr smiotique implique principalement les lments suivants (nous escamotons les relationsconstitutives du carr : contrarit, contradiction, complmentarit ou implication):

    1. termes

    2. mtatermes (termes composs)3. objet(s) (class(s) sur le carr)4. sujet(s)-observateur(s) (qui procde(nt) au classement)5. temps (de lobservation)

    2.1.1 TERMES

    La carr smiotique est constitu de quatre termes :

    Position 1 (terme A) ; Position 2 (terme B) ; Position 3 (terme non-B) ; Position 4 (terme non-A).

    Les deux premiers termes forment lopposition (relation de contrarit) la base du carr et les deuxautres sont obtenus par la ngation de chaque terme de cette opposition.

    2.1.2 MTATERMES

    Le carr smiotique comporte six mtatermes. Les mtatermes sont des termes composs partir desquatre termes. Certains de ces mtatermes reoivent des noms (malgr leur nom, le terme complexe et leterme neutre sont bien des mtatermes) :

    Position 5 (terme 1 + terme 2) : terme complexe ; Position 6 (terme 3 + terme 4) : terme neutre ;

    Position 7 (terme 1 + terme 3) : dixis positive ; Position 8 (terme 2 + terme 4) : dixis ngative ; Position 9 = terme 1 + terme 4 : pas de nom ; Position 10 = terme 2 + terme 3 : pas de nom.

    2.2EXEMPLEDECARR SMIOTIQUE

    Nous sommes maintenant en mesure de prsenter un exemple de carr smiotique rempli, et ce, partirde lopposition masculin/fminin :

    Exemple de carr smiotique

    Masculin + Fminin androgyne

    hermaphrodite

    Masculin homme

    Fminin femme

    9?10?

    Non-fminin hommasse

    macha

    Non-masculin effmin

    Masculin +Non-fminin

    vrai homme macho

    Fminin +Non-masculin

    femme ultra-fminine vamp?

    Non-fminin+ Non-masculin

    ange

    Les mots entre guillemets correspondent des exemples de phnomnes classables dans un terme ou unmtaterme. Ces phnomnes peuvent tre reprsents par les mmes mots que ceux employs ici oudautres (par exemple, le phnomne androgyne peut tre m anifest, dans un texte, par le mot

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    androgyne mais aussi par il tait aussi masculin que fminin ). Les points dinterrogation indiquent ladifficult de trouver des phnomnes correspondant ces mtatermes. Nous donnerons plus loinquelques prcisions sur ce carr.

    2.3TROISNIVEAUX DANALYSE

    En dfinitive, il convient de distinguer trois niveaux danalyse :

    (1) Lexistence ou non dans le rel de ce que recouvre une position donne dun carr (ainsi dans le rel,on ne peut tre mort et vivant simultanment, ce qui est le cas, pour notre plus grande frayeur, duvampire).

    (2) La possibilit de lexicaliser plus ou moins adquatement une position du carr, cest--dire de lanommer par un mot ou une expression existant dans la langue employe. Par exemple, le terme neutre nieuphorique ni dysphorique (cest--dire ni positif ni ngatif) peut tre lexicalis par indiffrent ou,mieux, mais avec un nologisme technique, par aphorique . Le terme neutre ni vie ni mort na pas devritable lexicalisation, du moins en franais, et les mots zombie ou mort-vivant renvoient descas particuliers entrant dans cette classe ( mort-vivant sapplique sans doute davantage au termecomplexe) plutt que quils ne constituent des lexicalisations satisfa isantes.

    (3) La ralisation dune position dun carr donn dans un texte donn. Gnralement, un texte ne raliseque quelques-unes des positions possibles ; notre carr du masculin/fminin est construit dans labstrait etne dcrit pas un texte donn.

    2.4PRINCIPE DHOMOGNIT DUCARR

    Un carr smiotique, comme tout dispositif, doit rpondre une cohrence de prfrence explicite (lecarr doit organiser un univers homogne (Floch, 1985: 200)).

    Par exemple, dans notre carr du masculin/fminin (inspir de celui de Floch), nous avons choisi de nereprsenter que les tats naturels, spontans de la masculinit/fminit (au sens gnral, c'est--dire non uniquement biologique), dussent-ils sappliquer des tres irrels (les anges). Pour diminuer ouaugmenter le nombre de phnomnes quil recouvre, un carr pourra tre particularis ou gnralis.Ainsi, une gnralisation permettra dinclure le phnomne de la transsexualit. Un transsexuel qui tait lorigine un homme est pass, ensuite, par ltat de non-homme (castration, etc.) pour atteindre celui defemme. Selon les postures descriptives requises, on pourra considrer que ce transsexuel est une femme certains gards (juridique, par exemple), mais un homme d'autres (chromosomique, par exemple). Ditautrement, on pourra faire varier le classement en passant de la partie au tout ou dune partie une autre.

    2.5CARR SMIOTIQUE ETMODALITS VRIDICTOIRES

    Dans lanalyse, il est possible, et parfois ncessaire, de faire intervenir les modalits vridictoires(vrai/faux) et donc les sujets observateurs. Pour les aptres (sujets observateurs), Jsus (objet observ)est vraiment pass de vie mort puis vie (nous verrons plus loin que le parcours est en ralit pluscomplexe). Pour les non-croyants (sujets-observateurs), sil a exist, le Christ est pass simplement de vie mort, comme tout le monde.

    En consquence, on distinguera entre positionnements et parcours qui sont de rfrence, cest --diredfinis par le sujet-observateur qui stipule la vrit ultime du texte (en gnral, le narrateur), etpositionnements et parcours dassomption, cest--dire susceptibles dtre contredits par les lments derfrence. Par exemple, tout en rapportant la thse des croyants (sujet dassomption) et celle des non-croyants (sujet dassomption), le narrateur (sujet de rfrence) dun essai chrtien validera la premire etinvalidera la seconde.

    REMARQUE : TRE/PARATRE ET TRANSSEXUALIT

    Autre exemple du jeu des modalits vridictoires. En recourrant au carr des modalits vridictoires, ilserait possible de considrer que l'tre du transsexuel n'est pas modifi et que son parcours, comme celuidu travesti (lequel peut jouer bien sr sur un paratre ambigu, femme et homme la fois), touche seulementle paratre. On voit ici que lanalyse avec un carr vridictoire fait intervenir le passage dune partie (ltre)

    lautre (le paratre) de lobjet observ.

    2.6PRCISIONS SURLES MTATERMES

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    2.6.1 MTATERMES 9 ET 10

    Les mtatermes 9 et 10 ne sont pas reconnus dans la smiotique classique, sans doute pour respecter leprincipe aristotlicien de non-contradiction. Toutefois, la simple possibilit de profrer, propos d'unzombie, des assertions comme Il tait mort et non mort, plutt que Il tait mort et vivant invite, dumoins dans une perspective thorique et dductive, rflchir sur lexistence possible de ces mtatermes.

    Quoi quil en soit, dans plusieurs noncs absurdes , la contradiction apparente se rsorbe pardissimilation de sens (cf. Rastier, 1987 : 143 et suivantes). Ainsi en va-t-il, croyons-nous, par exemple, del'exorde habituel des contes majorquins : Axio era y no era (cela tait et n'tait pas) (cf. Jakobson, 1963:239) et de la maxime confucenne Ton fils n'est pas ton fils, o les dissimilations portent,respectivement, sur lopposition imaginaire/rel et filiation/proprit.

    2.6.2 MTATERMES 7 ET 8

    Il y a deux grandes faons de concevoir les dixis positives et ngatives (mtatermes 7 e t 8). Dune part,on peut les concevoir comme un renforcement par affirmation d'une valeur smantique et simultanmentngation de l'oppos de cette valeur (par exemple, blanc et non-noir). Cest dans cette optique que nousavons conu notre carr du fminin/masculin (ainsi un macho surdtermine en sa personnalit lestraits dits virils tout en sous-dterminant les traits rputs fminins).

    Dautre part, dans la mesure o on intgre une dimension quantitative dans lanalyse, on considrera que,de la mme faon que la ngation dun terme peut tre interprte en termes d'affaiblissement del'intensit (ainsi, la non-vie c'est toujours la vie mais une intensit infrieure, par exemple dans l'agonie),les dixis correspondent une intensit suprieure du terme A ou B qui les constitue (par exemple vie +non-mort correspondrait un tat de vie intense, par exemple la vitalit prodigieuse de certainspersonnages dans Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez).

    2.6.3 MTATERME 6

    En vertu du principe d'homognit du carr smiotique, le terme neutre (mtaterme 6) ne contient que cequi est marqu comme tant ni l'un ni l'autre, et non ce qui simplement appartient la classe rsiduelle ducarr (par exemple, gnralement un concept comme richesse chappera tout simplement un carr

    comme vie/mort et na pas figurer dans son terme neutre). La classe rsidu du carr smiotiqueenglobera tous les lments se rangeant dans des positions du carr smiotique autres que cellesretenues par l'analyste et, bien sr, tous les lments autres.

    2.6.4 MTATERMES ET SUCCESSIVIT/SIMULTANIT

    L'utilisation des mtatermes est lie l'apprhension successive/simultane de deux phnomnes jugsdistincts et diffrents. Ainsi l'oxymore soleil noir (Nerval) peut tre considr comme un terme complexelumire + obscurit par leffet de la prdication (il existe un soleil qui est noir); l'oppos dans laconstruction linaire (tactique) du sens, il s'agit de deux termes contraires en succession.

    2.7UTILISATIONS SMANTIQUE ETSYNTAXIQUE DU CARR

    On peut distinguer l'utilisation smantique, statique , du carr de son utilisation syntaxique, dynamique , au fil de la succession des positions des objets. La smiotique greimassienne appellesyntaxe l'enchanement, la succession des valeurs smantiques. Lutilisation syntaxique rendra comptedes successions de positions dun mme objet ou de plusieurs objets.

    2.7.1 UTILISATION SMANTIQUE

    Pour lutilisation smantique, il faut :

    1. Poser une opposition quelconque, cest--dire les contraires (par exemple: vie/mort).2. Projeter les subcontraires (par exemple: non-vie/non-mort).3. Crer les diffrents mtatermes (vie + mort, non-vie + non-mort, etc.) en leur trouvant si possible

    des lexicalisations satisfaisantes (par exemple: masculin + fminin = hermaphrodite ).

    4. Chercher dans le texte les 10 possibilits smantiques (4 termes et 6 mtatermes). Placer danschacune des 10 classes les lments qui ralisent ces possibilits. Une production smiotique,mme tendue (un roman, par exemple), n'exploitera pas ncessairement les 10 possibilits de

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    classement. Les plus courantes demeurent: les deux termes contraires (l'un ou l'autre), lemtaterme appel terme complexe (l'un et l'autre) et le mtaterme appel terme neutre (ni l'un nil'autre).

    Dans lanalyse des textes, on ne sera pas prisonnier des lexicalisations : par exemple, un lment peuttre index dans la classe mort sans pour autant tre manifest par ce mot ( dcs , dernier voyage, etc., feront tout aussi bien laffaire) ; inversement, une expression figure comme mort de fatigue (ou demi-mort de fatigue ) n'a pas loger sous mort, moins - ce qui est frquent en littrature - quele texte ne joue sur un double sens.

    2.7.2 UTILISATION SYNTAXIQUE ET TEMPS

    Dans lutilisation syntaxique, il sagit dtudier la succession des positions des objets sur un carr. Onindiquera par des chiffres croissants les diffrentes positions occupes successivement (par un mmeobjet donn ou dun objet un autre).

    Comme dans nimporte quelle analyse, trois sortes principales de temporalits sont susceptibles dtreprises en compte ici : la temporalit de lhistoire raconte, la temporalit du rcit (lordre de prsentationdes vnements de lhistoire), latemporalit tactique (lenchanement linaire des units smantiques, parexemple, dune phrase lautre).

    Proposons galement une reprsentation du carr smiotique par tableau. Elle permet de rendre comptetrs simplement et des dplacements sur le carr en fonction de la temporalit retenue et du jeu possibleentre des sujets observateurs (narrateur, personnages, etc.) susceptibles de voir diffremment les choses.

    Exemple de carr smiotique en tableau

    OPPOSITION DU CARR :_______/______

    No TempsObjet (lment plac sur

    le carr)Position de l'objet sur le

    carr (1-10)Sujet

    observateurJUSTIFICATION,COMMENTAIRE

    3. APPLICATION : LA PASSION DU CHRISTtop

    Adaptons un exemple de Courts (1991 : 152-154): dans La bible, relativement lopposition vie/mort, leChrist passe par les tapes suivantes :

    1. Non-vie + non-mort : le statut existentiel divin, au-del de la vie et de la mort.2. Vie : la nativit fait de Jsus un humain.3. Non-vie : l'agonie sur la croix.4. Mort : la lance plante, qui confirme la mort, et la mise au tombeau.5. Non-mort : le processus de rsurrection (est-il instantan ou se dploie-t-il dans le temps ? Dans

    ce dernier cas, il se trouverait en ellipse : pourquoi, avec quel effet sur le rcit ?).

    6. Vie : la sortie du tombeau. Dautres interprtations demeurent possibles : la rsurrection ramneJsus non-vie + non-mort ici mme sur Terre, ou elle le fait accder une sur-vie, affranchie dela mort : vie + non-mort. Pour simplifier, nous dirons ici que Jsus est dans vie et que ce nestqu travers lAscension quil retrouve la non-vie + non-mort.

    7. Non-vie + non-mort : partir de l'Ascension

    On remarquera que cette description syntaxique a notamment le mrite dvoquer et de situer despositions thologiques susceptibles de nombreux dbats. Ces dbats s'interprtent en termes deconflits entre classements diffrents sur un mme carr smiotique. Ainsi, certains soutiennent queJsus, lors de la mise au tombeau, n'tait pas en ralit dans mort mais dans non-vie. Les changementsde croyances peuvent tre reprsents comme un mouvement syntaxique sur le carr en autant quonmodalise vridictoirement (relativement au vrai/faux) en consquence chaque position occupe. Ainsi,selon Thomas, Jsus est dans mort et non dans vie, croit-il tort, jusqu ce quil touche les plaies de cedernier.

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    4. OUVRAGES CITStopCOURTS, J. (1991),Analyse smiotique du discours. De l'nonc l'nonciation, Paris, Hachette, 302 p.

    FLOCH, J.-M. (1985), Quelques concepts fondamentaux en smiotique gnrale, Petites mythologiesde l'oeil et de l'esprit; pour une smiotique plastique , Paris-Amsterdam, ditions Hads-Benjamins, p. 189 207.

    JAKOBSON, R. (1963), Linguistique et potique, Essais de linguistique gnrale, Paris, Minuit, p. 209-248.

    RASTIER, F. (1987), Smantique interprtative, Paris, P.U.F., 277 p.

    5. EXERCICEStop

    A. partir du texte suivant, situez Robinson sur un carr smiotique articulant vie/mort. S'il y alieu indiquez les changements de position qu'il effectue.

    Tous ceux qui m'ont connu [Robinson], tous sans exception [incluant sa femme] me croient mort. Mapropre conviction que j'existe a contre elle l'unanimit. Quoi que je fasse, je n'empcherai [p. 130] pas quedans l'esprit de la totalit des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Cela seul suffit - non certes me tuer - mais me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans leslimbes en somme. Speranza ou les limbes du Pacifique. Cette demi-mort m'aide au moins comprendrela relation profonde, substantielle et comme fatale qui existe entre le sexe et la mort. Plus prs de la mortqu'aucun autre homme, je suis du mme coup plus prs des sources mmes de la sexualit. (M.Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Paris, Gallimard, 1972 : 129-130)

    B. Utilisez des carrs smiotiques pour dcrire les phrases suivantes :

    1. Le Christ Jsus n'a pas t oui et non; il n'y a eu que oui en lui (Paul, 2e ptre auxCorinthiens, 1, 19).

    2. Que ton oui soit oui, que ton non soit non; car tout le reste vient du Malin (Mathieu, 5, 37).3. C'est [lexprience spirituelle] une exprience immdiate et intuitive d'unit qui dpasse ou

    supprime la coupure sujet-objet (Hans Kng).4. Chaque anne, on dpense une fortune pour voyager l'tranger. Ce qu'on supporte moins,c'est cette ambigut qu'on trouve par exemple chez tante Louise quant son identit. De mme,on n'aime pas les restaurants du type buffet chinois au style nord-amricain : - Ce ne sont ni A niB, a dit l'un des invits de tante Louise, des amphibies, des choses mixtes et impures... Et desimmigrants, me suis-je dit. (Ying Chen, Les lettres chinoises, Montral, Lemac, 1993 : 48).

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