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52 TECHNOLOGIE 176 NOVEMBRE-DéCEMBRE 2011 L’analyse et la conception de l’objet technique : À partir de l’observation d’un objet technique, l’élève mani- pule, observe et décrit ce qu’il voit. Il peut faire une analyse fonctionnelle limitée. À partir de la classe de 5 e , l’observation et la description s’élar- gissent pour amener l’élève à préciser comment l’objet technique remplit ses fonctions et comment il a été conçu. L’analyse est poussée et débouche sur des conceptions partielles qui donnent lieu à des représentations graphiques. En classe de 3 e , l’élève devra mener un ou plusieurs projets dans leur globalité selon une démarche techno- logique précise. Les matériaux utilisés : De la sixième à la quatrième, l’éventail des objets techniques étudiés permet à l’élève de découvrir de nombreux maté- riaux et d’en étudier les propriétés. En classe de 3 e , le choix d’un matériau pour réaliser le prototype de l’objet technique devient possible à partir de caractéristiques étudiées aux niveaux précédents. Les énergies mises en œuvre : Sur tous les objets techniques étudiés au cours du collège, l’élève sera amené à identifier les éléments qui composent la chaîne d’énergie et leur fonction. Il devra être capable de représen- ter la chaîne d’énergie, et à partir de la classe de 4e d’intervenir sur le choix des composants de celle-ci en vue de procéder à des réglages, des configurations. L’évolution de l’objet technique : Cette approche à pour but d’amener l’élève à appréhender l’histoire des objets techniques dans leur contexte socio-économique. Les activités doivent lui permettre d’acquérir une culture de l’évolution des technologies. La communication et la gestion de l’information : Lors de chaque séance, l’élève utilise l’outil informatique de façon systématique : le travail est mené scientifique, et s’inscrit clairement dans la formation générale des élèves, avec une pédagogie active qui s’appuie notamment sur des projets. Les axes suivants, qui ont prévalu à l’écriture du programme, témoignent de l’importance des changements opérés en 2008 : L’étude d’objets techniques favori- sant une pédagogie inductive valo- rise l’intelligence concrète et facilite les sauts cognitifs. Les technologies de l’information et de la communication deviennent omniprésentes dans toutes les activi- tés technologiques. Les aspects socio-économiques sont limités à un éclairage plutôt tourné vers les questions de société que sur les aspects économiques. Une dimension historique appor- tée à tous les niveaux permet de mieux aborder la veille technologique en classe de 3 e . Le développement durable prend la place importante qui lui revient dans l’éducation citoyenne des collégiens. Des connaissances clairement identifiées, comme en SPC et SVT, offrent une meilleure lisibilité au pro- gramme pour les enseignants comme pour les élèves. Des réalisations collectives don- nent une finalité concrète à l’acquisi- tion des savoirs. Six approches et trois domaines d’application Le programme est articulé autour de six approches traitées de manière progressive à tous les niveaux du col- lège 1 : La technologie a envahi notre quotidien, et elle relève dorénavant des savoirs scientifiques fondamentaux, au même titre que les SPC et les SVT, avec lesquelles elle entretient des liens étroits. Telle est la philosophie de la réforme de son enseignement au collège, qui se recentre sur l’étude de produits de l’environnement des élèves, à travers une pédagogie inductive et une démarche de projet. En voici un décryptage… qui constitue également une première pour notre revue : elle élargit désormais sa veille pédagogique au premier cycle du secondaire. Quelle technologie pour le GRÉGORY ANGUENOT [1] [1] Professeur de technologie au collège Saint- Exupéry de Vanves (92). près des années d’EMT (Édu- cation Manuelle et Technique), dont le rôle était de valoriser les réalisations techniques des prati- ques domestiques et artisanales avec un enjeu éducatif désigné par « l’in- telligence de l’action », la technologie fait son apparition en 1985. Jusqu’aux textes définissant les programmes, de 1996 à 1998, la technologie au collège se voulait un enseignement qui parti- cipait à une éducation technologique à travers une démarche industrielle de conception de produits. Il s’agissait de faire découvrir toutes les étapes de vie d’un produit et son processus de fabrication (conception, production, marketing, diffusion, SAV…). Elle se voulait aussi une discipline comme les autres. Mais les pratiques d’entreprise, notamment économiques, étaient des notions souvent difficiles à appréhen- der pour des élèves de cet âge. La dernière réforme, en 2008, marque une rupture avec cet enseigne- ment. Abandonnant la partie « orga- nisations industrielles » et les thèmes spécifiques à « l’économie-gestion », elle recentre les objectifs de forma- tion autour de l’élève et de sa culture : il s’agit maintenant de lui faire com- prendre comment sont construits des objets techniques de son environnement proche, et d’en faire un usagé éduqué de la technologie (gestion de l’énergie, recyclage, tri…), un « écocitoyen ». À l’heure où l’évolution des biens et pro- duits va dans le sens d’une intégration technologique de plus en plus forte, la technologie est indispensable au pôle mots-clés collège, référentiel et programme 176_20(p52-55).indd 52 16/11/11 10:44:12

GréGory AnGuenot [1]sti.discip.ac-caen.fr/IMG/pdf/revue_technologie_article_techno_college.pdfscientifiques fondamentaux, au même titre que les SPC et les SVT, avec lesquelles elle

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● L’analyse et la conception de l’objet technique : À partir de l’observation d’un objet technique, l’élève mani-pule, observe et décrit ce qu’il voit. Il peut faire une analyse fonctionnelle limitée. À partir de la classe de 5e, l’observation et la description s’élar-gissent pour amener l’élève à préciser comment l’objet technique remplit ses fonctions et comment il a été conçu. L’analyse est poussée et débouche sur des conceptions partielles qui donnent lieu à des représentations graphiques. En classe de 3e, l’élève devra mener un ou plusieurs projets dans leur globalité selon une démarche techno-logique précise.

● Les matériaux utilisés : De la sixième à la quatrième, l’éventail des objets techniques étudiés permet à l’élève de découvrir de nombreux maté-riaux et d’en étudier les propriétés. En classe de 3e, le choix d’un matériau pour réaliser le prototype de l’objet technique devient possible à partir de caractéristiques étudiées aux niveaux précédents.

● Les énergies mises en œuvre : Sur tous les objets techniques étudiés au cours du collège, l’élève sera amené à identifier les éléments qui composent la chaîne d’énergie et leur fonction. Il devra être capable de représen-ter la chaîne d’énergie, et à partir de la classe de 4e d’intervenir sur le choix des composants de celle-ci en vue de procéder à des réglages, des configurations.

● L’évolution de l’objet technique : Cette approche à pour but d’amener l’élève à appréhender l’histoire des objets techniques dans leur contexte socio-économique. Les activités doivent lui permettre d’acquérir une culture de l’évolution des technologies.

● La communication et la gestion de l’information : Lors de chaque séance, l’élève utilise l’outil informatique de façon systématique : le travail est mené

scientifique, et s’inscrit clairement dans la formation générale des élèves, avec une pédagogie active qui s’appuie notamment sur des projets.

Les axes suivants, qui ont prévalu à l’écriture du programme, témoignent de l’importance des changements opérés en 2008 :● L’étude d’objets techniques favori-sant une pédagogie inductive valo-rise l’intelligence concrète et facilite les sauts cognitifs.● Les technologies de l’information et de la communication deviennent omniprésentes dans toutes les activi-tés technologiques.● Les aspects socio-économiques sont limités à un éclairage plutôt tourné vers les questions de société que sur les aspects économiques.● Une dimension historique appor-tée à tous les niveaux permet de mieux aborder la veille technologique en classe de 3e.● Le développement durable prend la place importante qui lui revient dans l’éducation citoyenne des collégiens.● Des connaissances clairement identifiées, comme en SPC et SVT, offrent une meilleure lisibilité au pro-gramme pour les enseignants comme pour les élèves.● Des réalisations collectives don-nent une finalité concrète à l’acquisi-tion des savoirs.

Six approches et trois domaines d’applicationLe programme est articulé autour de six approches traitées de manière progressive à tous les niveaux du col-lège 1 :

La technologie a envahi notre quotidien, et elle relève dorénavant des savoirs scientifiques fondamentaux, au même titre que les SPC et les SVT, avec lesquelles elle entretient des liens étroits. Telle est la philosophie de la réforme de son enseignement au collège, qui se recentre sur l’étude de produits de l’environnement des élèves, à travers une pédagogie inductive et une démarche de projet. En voici un décryptage… qui constitue également une première pour notre revue : elle élargit désormais sa veille pédagogique au premier cycle du secondaire.

Quelle technologie pour le collège ?GréGory AnGuenot [1]

[1] Professeur de technologie au collège Saint-Exupéry de Vanves (92).

près des années d’EMT (Édu-cation Manuelle et Technique), dont le rôle était de valoriser

les réalisations techniques des prati-ques domestiques et artisanales avec un enjeu éducatif désigné par « l’in-telligence de l’action », la technologie fait son apparition en 1985. Jusqu’aux textes définissant les programmes, de 1996 à 1998, la technologie au collège se voulait un enseignement qui parti-cipait à une éducation technologique à travers une démarche industrielle de conception de produits. Il s’agissait de faire découvrir toutes les étapes de vie d’un produit et son processus de fabrication (conception, production, marketing, diffusion, SAV…). Elle se voulait aussi une discipline comme les autres. Mais les pratiques d’entreprise, notamment économiques, étaient des notions souvent difficiles à appréhen-der pour des élèves de cet âge.

La dernière réforme, en 2008, marque une rupture avec cet enseigne-ment. Abandonnant la partie « orga-nisations industrielles » et les thèmes spécifiques à « l’économie-gestion », elle recentre les objectifs de forma-tion autour de l’élève et de sa culture : il s’agit maintenant de lui faire com-prendre comment sont construits des objets techniques de son environnement proche, et d’en faire un usagé éduqué de la technologie (gestion de l’énergie, recyclage, tri…), un « écocitoyen ». À l’heure où l’évolution des biens et pro-duits va dans le sens d’une intégration technologique de plus en plus forte, la technologie est indispensable au pôle

mots-clés collège, référentielet programme

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et leur transformation, sur les auto-matismes et sur l’électronique, omni-présente dans le quotidien de l’élève. La notion d’information, centrale dans cette classe, sous-tend les questions de développement durable, et les réalisa-tions sont de nature plutôt électrique ou électronique que mécanique. ● En troisième, l’enseignant a toute latitude pour choisir un projet en fonc-tion de l’environnement du collège, de la région, des centres d’intérêt des élèves, de l’opportunité de participer à un concours (« Batissiel », « Course en cours »…). On y met en œuvre la démarche de projet autour de la pro-duction d’un ou plusieurs objets tech-niques et de leur présentation sous forme d’une notice explicative, d’un site Web, d’une présentation orale soutenue par une présentation de type PowerPoint.

Des thèmes de convergenceÀ l’issue de ses études au collège, l’élève doit s’être construit une pre-mière représentation globale et cohé-rente du monde dans lequel il vit, dont l’élaboration passe par l’étude de sujets essentiels pour les individus et la société. Elle doit permettre aux élèves de percevoir les convergences

des phases de montage-démontage, de mesures…, ainsi qu’une réalisa-tion collective imposant des activi-tés de fabrication, d’assemblage, de maquettes numériques pour arriver à un prototype.

● En cinquième, le thème « habitat et ouvrages » permet non seulement de mettre l’accent sur une plus grande variété de matériaux de l’environne-ment proche de l’élève (comme le col-lège) et ainsi découvrir de nouveaux matériaux à partir du béton, du bois, du verre, des métaux…, mais aussi d’aborder les propriétés particuliè-res des matériaux et leurs impacts au sein d’une structure (résistance, rigidité, stabilité…).

La création de maquettes destinées à appréhender l’influence de l’archi-tecture, de la structure sur la tenue des ouvrages mettra en évidence les connaissances à acquérir sur les maté-riaux et leurs comportements. Ces ouvrages peuvent être des ponts, des abribus, des tunnels, des monuments, des bâtiments, avec des problématiques de résistance et de rigidité.

● En quatrième, le thème « confort et domotique » met plutôt l’accent sur les énergies (électrique, solaire, éolienne…)

simultanément sur l’objet technique réel et par des recherches, des obser-vations, des simulations…, en rupture avec les pratiques antérieures où l’élève devait pratiquer uniquement l’outil informatique sur plusieurs séances afin d’obtenir la maîtrise d’un logiciel.

● Les processus de réalisation de l’objet technique : En classe de 6e, l’élève découvre les moyens élémen-taires de fabrication et d’assemblage. Progressivement, l’enseignant le place en situation de choisir la chronologie des opérations de fabrication et d’assem-blage, de justifier ses choix (machines, outillages et méthodes de travail).

Pour éviter le caractère répétitif qui pourrait donner le sentiment de refaire chaque année la même chose, un domaine d’application différent par niveau définit le champ dans lequel le professeur devra choisir les supports d’enseignement 1 . L’éventail de ces domaines d’application, imposés sur les trois premières années (en 6e, « moyens de transport » ; en 5e, « habi-tat et ouvrages » ; en 4e, « confort et domotique ») autorise une variété de supports d’enseignement qui permettra au collégien de mieux comprendre son environnement proche. En classe de 3e, pour les projets, le choix des domaines d’application est libre, à condition toute-fois qu’ils soient en lien avec les autres disciplines scientifiques : santé, sport, biotechnologies… Non figés dans le temps, les thèmes proposés doivent conduire à l’acquisition de connais-sances et de capacités nouvelles, en particulier en s’appuyant sur les arts appliqués, et contribuer à développer les attitudes déclinées dans le socle commun (curiosité, goût d’apprendre, autonomie…). Diversifiant les sup-ports, ils permettent de traiter les six approches différemment :

● En sixième, le thème « moyens de transport » propose des activités d’investigation sur des supports bien connus de l’élève (VTT, skate…) avec

Quelle technologie pour le collège ?GréGory AnGuenot [1]

Source : D. PetrellA, La technoLogie au coLLège.1 La mise en œuvre du programme de technologie

les horaires d’enseignement : 1 h 30 en sixième, cinquième, quatrième, 2 h en troisième.

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Thème 4 : météorologie et climatologieThème 5 : santéThème 6 : sécuritéÀ titre d’exemple, le Réseau natio-

nal de ressources pour la technolo-gie au collège met en ligne un projet, liant science et vie de la Terre, science physique et technologie, de réalisa-tion d’un fermenteur (objet technique typique des biotechnologies) adapté à la production de cidre à partir du moût de pommes :

ww2.ac-poitiers.fr/rnrtechno/spip.php?article71

entre les disciplines et d’analyser, selon une vue d’ensemble, des réalités du monde contemporain. Les thèmes retenus pour l’édification de ce savoir commun sont au nombre de six, repo-sant tous sur des bases scientifiques et ayant une relation directe avec les applications du quotidien :

Thème 1 : importance du mode de pensée statistique dans le regard scientifique sur le mondeThème 2 : développement durableThème 3 : énergie

Des méthodes d’apprentissage revisitéesL’enseignement de la technologie contribue à la construction d’une culture commune à tous les élèves. Il permet :

– d’identifier et de comprendre les principes et les solutions technologi-ques à la base des produits et systèmes de son environnement ;

– d’utiliser de façon raisonnée des moyens technologiques (micro-ordina-teur, outils et équipements automati-ques, ressources audiovisuelles…) ;

– de se familiariser avec une démar-che originale qui se caractérise par un mode de raisonnement sur des problé-matiques à partir de similitudes, d’ana-logies et de transpositions permettant d’aboutir à une solution ;

– de constater que les produits intè-grent de plus en plus de contraintes techniques et socio-économiques et de fondements scientifiques.

L’enseignement est construit autour de trois démarches : investigation, résolution de problème, projet.

La démarche d’investigationCette démarche, s’inspirant des pra-tiques de « La main à la pâte » impul-sées par Georges Charpak, repose sur un ensemble d’actions et de réflexions qui visent à observer et analyser le comportement, le fonctionnement, la constitution d’un produit, à rechercher des informations et à identifier les solu-tions retenues ainsi que les principes qui les régissent 2 . Elle pourrait être décrite en sept points :

La situation-problèmeL’appropriation du problèmeLa formulation d’hypothèsesLa rechercheL’échange argumentéLa structuration des connaissancesL’opérationnalisation des savoirs

On peut cependant la structurer en trois grandes phases :● Une question ouverte sélec- tionnée● Une recherche de solutions par les élèves● Une conclusion qui enrichit les connaissances

2 La démarche d’investigation

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demandé. La circulation désordonnée des élèves dans la salle pouvait nuire à la cohésion du groupe et à l’ambiance de la classe.

Il est donc indispensable de faire évoluer ces salles de laboratoire vers une organisation adaptée aux stra-tégies pédagogiques induites par les nouveaux programmes, facilitant le travail en équipe et rassemblant toutes les activités (investigation, création, restitution…) dans un même espace. La mise en place d’îlots comprenant de 3 à 5 élèves s’impose ; elle permet également l’optimisation de l’espace de la classe. À chaque îlot, constitué d’un plan de travail où sont installés un objet technique, des maquettes et des micro-ordinateurs 3 , est affectée une équipe au sein de laquelle chaque élève se confronte à la situation-pro-blème via des tâches différenciées.

Une mutualisation indispensableLa mise en place de ces nouveaux pro-grammes de technologie au collège et la réforme du bac STI2D constituent de formidables challenges, que nous devons réussir pour donner à la disci-pline et à ceux qui l’enseignent toute la reconnaissance qu’ils méritent. Pour cela, de l’école élémentaire à l’uni-versité, il nous faut plus que jamais mutualiser nos compétences et nos connaissances : c’est tous ensemble que nous pourrons faire reconnaître les vertus de notre discipline ! n

La réalisation collective contribue à l’appropriation progressive de la démarche technologique. Elle n’impli-que pas obligatoirement la réalisation d’un objet unique par la classe, une équipe d’élèves pouvant réaliser tout ou partie d’un objet.

Un laboratoire réaménagé Toute réforme s’accompagne de nou-velles méthodes pédagogiques, et par conséquent d’un réaménagement des espaces de travail.

L’agencement passé des salles de technologie, avec l’alignement des postes de travail et la séparation en zones d’activités distinctes (réflexion et restitution, manipulation et réalisation, postes informatiques), constituait un frein au travail collaboratif des élèves et ne favorisait pas la mise en œuvre de la méthode d’investigation. La dispo-sition rectiligne des tables, des établis ou des postes informatiques autorisait au mieux l’échange entre deux élèves, souvent placés l’un à côté de l’autre, mais ne contribuait guère au partage des idées entre plusieurs élèves et pas davantage à l’argumentation. De plus, les différentes activités obligeaient les élèves à se déplacer vers les ins-tallations les mieux adaptées : tables banales pour le lancement de la séance et la synthèse, établis pour l’obser-vation et l’expérimentation, zone des machines pour la réalisation, et postes informatiques pour la recherche docu-mentaire ou la restitution du travail

La démarche de résolution de problème techniqueIl s’agit d’un ensemble structuré de réflexions et d’actions visant, à partir de l’expression du problème identifié :

– à l’expliciter ; – à identifier les contraintes qui y

sont associées, le niveau de réponse attendu et les types de résolution pos-sibles (lois, règles, outils, méthodes et organisation…) ;

– à appliquer les méthodes de résolution ;

– à comparer les résultats afin de faire un choix justifiable.

On pourra par exemple traiter les problèmes techniques suivants : Comment effectuer le montage de tel ensemble ? Quel composant choisir pour assurer telle fonction ? Comment réa-liser le façonnage de telle pièce ?

Résoudre un problème technique consiste donc à identifier des données, des contraintes, à définir des opéra-tions et des moyens à mettre en œuvre. On retrouve la structure en trois phases essentielles de la démarche d’investigation, à savoir : une question (un problème technique), une résolu-tion par les élèves, une conclusion qui enrichit les connaissances.

La démarche de projetLa fabrication individuelle d’objets a été abandonnée dans les nouveaux programmes, au profit de la réali-sation de projets collectifs. La réa-lisation collective a pour objectif de développer des connaissances et des capacités en résolvant en équipe des problèmes posés à l’occasion des dif-férentes approches du programme. Pour une même équipe, deux orga-nisations différentes sont possibles :● L’ingénierie simultanée : Chaque élève ou équipe d’élèves prend alors en responsabilité une partie de l’ob-jet technique à réaliser ou une tâche particulière en tenant compte des contraintes induites par la réalisation des autres parties de l’objet technique.● L’organisation séquentielle : Toutes les équipes d’élèves participent ensemble en même temps à la réalisa-tion d’une partie de l’objet technique avant de passer à la suivante.

3 Des exemples d’aménagement du laboratoire

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