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le GUIDE des bons soins au jardin

GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

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le GUIDE desbons soins

au jardin

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Édito

rial

L a prise en considération du fragile et précieux capital que représente notreenvironnement naturel sera définitivement à mettre au crédit de la conscience humainede ce début du XXIe siècle. Dès le moment où s’est révélée sa différence qui l’a faitpasser de l’animalité à la civilisation par les voies progressives de la découverte, de

l’apprentissage, puis de la science et de la technologie, Homo sapiens sapiens a acquis desdevoirs et des responsabilités envers le reste du monde vivant et de la planète. Après avoir tracésa route sur la voie du « progrès », sans se soucier des dommages collatéraux que cela pouvaitentraîner, le genre humain, sait désormais que la moindre de ses activités génère des réactions(positives ou négatives, c’est selon) qui impactent sur le monde alentour, que nous désignonsaujourd’hui localement par « écosystème ».

Ces réflexions fondamentales ont conduit à la création d’un concept révolutionnaire : « ledéveloppement durable ». Sachant qu’aucun de nos gestes n’est innocent, nous devons adopterun comportement raisonnable et raisonné pour respecter ce principe constant que l’on retrouveen toute chose dans la nature : l’équilibre. Être raisonnable c’est savoir se tempérer dans sesactions et les adapter à l’importance des situations. Être raisonné, c’est prendre en compte lesdifférents paramètres qui influencent notre décision, puis agir en toute connaissance de cause,en privilégiant systématiquement la modération.

Cette nouvelle « philosophie comportementale » est l’essence même de ce « Guide des soinsau jardin ». Il est destiné à aider chacun à mieux connaître les problèmes de santé dont peuventsouffrir les plantes, qui étant des êtres vivants, sont susceptibles d’être malades ou agressées.Basé sur l’expérience et l’expertise, il vous conseille sur les manières d’optimiser avec bon sens,discernement et retenue, l’usage des produits de protection et d’entretien spécifiquementdestinés aux jardins, qu’ils soient d’origine naturelle ou bien issus de la chimie de synthèse.

Les pages suivantes détaillent les bases de ce qu’il faut savoir pour soigner judicieusementson jardin, tout en adoptant une attitude respectueuse de la nature et de responsabilité enversl’environnement, qui permette aussi d’améliorer notre qualité de vie.

En informant et en accompagnant le jardinier amateur dans une démarche d’entretienraisonnable et raisonné de son espace de vie en extérieur, cet ouvrage, accessible au débutant,développe la pratique d’un « jardinage durable » qui respecte à la fois l’humain et l’environnement,dans une vision apaisée de notre inévitable impact sur la nature. Il s’inscrit dans une démarche deprogrès pour que les produits de soins du jardin contribuent toujours et davantage à la sécurité età l’embellissement du cadre de vie. Devenons chacun le médecin de notre jardin !

Le bon sens et la raison

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2 ÉditorialLe bon sens et la raison.

4 Qu’est-ce qu’un jardin?Un espace de vie, un écosystème, une source de biodiversité.

6 La plante un être vivantUne usine chimique béné!que.

8 Bien nourrir, c’est essentielAméliorer le sol, fertiliser pour préserver cette ressource.

10 Pourquoi les plantes sont-elles malades?Des menaces permanentes dans un environnement agressif.

12 Les organismes nuisibles aux plantesInsectes, acariens, nématodes, champignons, bactéries, virus…

14 Effectuer un bon diagnosticLes critères de gravité, le seuil d’intervention, une forte pression.

16 Les problèmes non parasitairesgel, sécheresse, vent, insolation, sol inadapté, erreurs de culture.

18 Agressions sur les feuilles et les tigesCrevasses, décolorations, pustules, desséchements, enroulements.

22 Agressions sur les !eurs et les fruitsTaches, perforations, déformations, pourritures, invasions.

24 La végétation sauvage envahissantePourquoi certaines plantes sont appelées « mauvaises herbes »?

26 La végétation indésirable au jardinArmoise, chardon, chiendent, liseron, ortie, prêle, ronce, etc.

28 Limiter l’invasion des herbes sauvagesPourquoi et comment désherber, la prévention et la raison .

30 Droits et devoirs du jardinierOptimiser les interactions naturelles, préserver les ressources.

32 Une attitude jardinière responsableTraiter n’est pas systématique, les traitements sont-ils vraiment utiles?

36 Les bonnes pratiques à préconiserMieux vaut prévenir que guérir, les méthodes alternatives à préconiser.

40 Les bonnes règles pour bien traiterLes 12 commandements de l’UPJ pour des soins responsables.

42 Différentes méthodes pour soigner les plantesCombiner les actions mécanique, chimique et biologique.

44 Qu’est-ce qu’un produit de traitement?Une substance ef!cace et homologuée, un produit responsable.

50 L’utilité des produits de traitementProtéger les cultures, garantir les récoltes, préserver la santé.

52 Pour en "nir avec douze idées reçuesLes réponses aux questions fondamentales que l’on se pose.

56 Traiter est une action responsableUtiliser le bon produit au bon moment et à la juste dose.

60 Respecter les jardiniers et l’environnementDes produits spéci!ques réservés à l’usage du jardinier amateur.

64 Quelques mots sur les actions de l’UPJRôle, missions et actions, la marque « Produit naturel ».

Réalisation de l’ouvrage : Éditions Protea© 2010 pour l’UPJ - Rédaction : Patrick Mioulane1er Rédacteur graphiste : Laurent Pastorello - Maquettiste : Nadine GrosvaletPhotographies : Agence MAP/Mise au Point (www.map-photos.com) - Bayer - DRIllustration : Nicole Colin - Imprimeur : Centre Impression (Limoges)

Som

maire

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4 Un jardin bien soigné

Un espace de vie pour toute la famille•Lieu convivial, agréable et sain, le jardin accueille petits et grands, réunit la famille, les amis, les animauxsauvages et domestiques et permet de partager les observations, les connaissances, les occupations, les émotions et les récoltes. Le jardin, contribue à la santé physique par l’activité qu’il génère, à la santépsychique par son effet déstressant et reposant, à la santé nutritionnelle par les fruits et les légumes qu’ilproduit et à la santé environnementale par son rôle majeur en faveur de la biodiversité.

Qu’est-ce qu’unjardin?

Une source de biodiversité•La grande quantité d’espèces différentes rencontrées dans un jardin

est digne des écosystèmes les plus riches. Non seulement plusieursdizaines de végétaux peuvent être plantés dans un même massif,mais la profusion des fleurs attire les pollinisateurs, et la densité

des cultures constitue des zones favorables à la nidificationdes oiseaux ou à l’habitat des hérissons,

et des batraciens si utiles.

« Et rien n’est plus miraculeux qu’un grand jardinQui se réveille autour de nous chaque matin,En entrouvrant ses fleurs, en étirant ses brises,Un jardin, c’est toujours et partout des surprises ».(Rosemonde Gérard, Les jardins)

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Un espace clos, paisible, harmonieux•Projection idéale d’un petit coin de nature, le jardinest l’image même de la quête permanente de beauté et deperfection que chacun recèle en soi. Le jardin est dans sonacception première le paradis terrestre. Ne qualifie-t-on pasce dernier de jardin d’Éden ? Par extension cette image estdevenue celle d’un lieu de délices, avec une idée d’opulenceet de prospérité. La notion très contemporaine de « cocon »,d’espace familial privé, où l’on exprime librement ses propresvaleurs, se retrouve bien dans la définition moderne du jardin.

Un lieu de production•Le jardin permet, à moindres frais, d’obtenirles cinq fruits et légumes par jour considéréscomme indispensables pour notre bon équilibrenutritionnel. Outre l’immense plaisir et la fiertéde consommer sa propre récolte, le jardin assuredes cueillettes à maturité optimale, ce qui garantitla meilleure teneur en antioxydants protecteurs.

Un écosystème•Face à la croissance des grandes métropoles, le jardin représente un véritableconservatoire de la nature qui met en exergue sa richesse mais aussi sa fragilité. Les interventions de l’homme (du jardinier) permettent de protéger et de développer cetunivers complexe qui reste la seule transition vivante entre le monde sauvage et la ville.

?« Un jardin est un lieu artificiellement planté et cultivé, soit pour nos besoins, soit pour notreplaisir… Aussi le mot jardin se prend en hébreu pour un lieu délicieux, planté d’arbres ; c’estce que désigne le mot de jardin d’Éden. » (Denis Diderot et Jean d’Alembert, Encyclopédie 1751 – 1772)

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6 Un jardin bien soigné

L a plante est une extraordinaire usine vivante, d’une ingéniosité et d’une beautérares. Faut-il donc que les hommes portent des œillères pour ignorer que les

végétaux leur veulent du bien et qu’ils constituent un des trésors les plus précieuxde notre planète? Sous la houlette du jardinier, la plante est l’avenir de l’homme.

La plante, unêtre viv a

Naître, croître, mourir•La plante effectue un cycle complet plus ou moins long(annuel, bisannuel, pérenne) au cours duquel, elle connaîtdifférents états : croissance, dormance, développementsénescence, mort. Les quelque 300 000 espèces de plantesconnues sont, avec les hommes, les seuls êtres vivantsà avoir colonisé tous les biotopes de la planète.

Les plantes, êtres autotrophes•Les racines des végétaux prélèvent des substancesminérales dissoutes dans le sol, que les feuillestransforment en éléments organiques grâceà la photosynthèse (voir encadré). En cela, les plantesproduisent un impact positif sur l’environnement. Le monde vert n’est jamais figé. La végétation

forge son caractère en fonction de l’endroitoù elle pousse et façonne la personnalité

des lieux par les attentions que lejardinier leur prodigue.

« Les plantes nous livrent bien des confidences sur la richessede notre planète et nous crient à leur manière son fragile équilibre. »(Muriel Hazan. Curiosités végétales)

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v antLes végétaux possèdent la faculté de synthétiserleur propre matière organique à partir de molé-cules minérales simples : eau, sels minéraux etdioxyde de carbone. Cette capacité unique estappelée « autotrophie ». Elle est rendue possiblegrâce à un pigment vert : la chlorophylle. Cettesubstance chimique, localisée dans les chloro-plastes, utilise la lumière comme source d'énergiepour réaliser la photosynthèse. Lors de cette com-plexe réaction, le dioxyde de carbone atmosphé-rique (CO2) absorbé par les stomates (pores) desfeuilles, est combiné à l'hydrogène provenant del'eau (H20). Cette réaction conduit à un dégage-ment d'oxygène (O2) et à la réduction du gaz car-bonique qui se transforme en amidon, puis englucose le fournisseur d’énergie à la cellule.

Très précieuse photosynthèse

Les plantes bénéfiques•« Comment un être aussi « primitif » qu’une plante peut-il être aussi influent dans lequotidien de notre vie ? Et pourtant… Les végétaux absorbent le CO2, le stockent dans leurstissus et rejettent de l’oxygène dans l’atmosphère. Nombre de plantes produisent des

substances utiles, voire vitales : nourriture, médicaments, énergie, fibres, teintures,parfums, latex, etc. Lorsque l’homme détruit le monde végétal sans le souci

d’assurer sa pérennité, c’est l’humanité tout entière qu’il met en périlcar la plante est le régulateur de la vie planétaire.

Les plantes, usines chimiques•Toute l’activité métabolique des plantes se

traduit par des réactions chimiques, dont lesmécanismes de croissance, de floraison, de

fructification, de dormance… Il y a dans la planteune verdeur non seulement chlorophyllienne, maisaussi comportementale, qui laisse pantois au regard

de ses performances.Si, depuis des millénaires, l’homme s’inspire des

plantes pour décorer son proche environnement,c’est qu’il n’a rien trouvé de mieux que les fleurs etles feuillages pour lui procurer le plaisir apaisantd’un univers paisible et gracieux. Le monde végétalest notre plus beau décorateur.

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8 Un jardin bien soigné

les plantes, à favoriser l’aération et l’humidification dumilieu et à permettre aux racines des plantes de mieuxse développer.

•La pratique d’une fertilisation raisonnée utilisant, àdes doses contrôlées, des engrais qui ne migrent pas enprofondeur, préserve la qualité intrinsèque des eaux dansles nappes phréatiques.

Prévenir.•En constituant des réserves nutritives suffisantes etdisponibles dans le sol par des apports de fertilisantséquilibrés, vous assurez un développement optimal descultures, une production de qualité de fruits et delégumes et une limitation contrôlée des problèmesphytosanitaires car une plante attaquée puise d’aborddans ses réserves pour se défendre.

•Développer une bonne activité biologique ennourrissant la terre, renforce la solidité des plantes carelles se nourrissent mieux et de manière équilibrée, cequi les rend moins sensibles aux maladies.

Améliorer le sol.•Les amendements organiques génèrent de l’humus,une substance issue de la transformation des matièresvégétales et animales qui constitue le facteur principal dela fertilité d’un jardin. De façon normale et naturelle,l’humus se dégrade en permanence, par oxydation aucontact de l’air. S’il n’est pas régulièrement renouvelé, ilfinit par disparaître et, avec lui, la capacité du sol à biennourrir des cultures.

•Un bon équilibre de la composition du sol consisteavant tout à réaliser une fertilisation équilibrée enmodérant les apports azotés qui rendent les tissus plustendres et donc plus « appétents » pour les ravageurs.

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Respecter.•À la fois support et source de nourriture pour lesplantes, le sol constitue la partie superficielle de lacroûte terrestre. Milieu complexe en équilibre instable etfragile, le sol cultivé résulte de l’évolution et desinteractions entre les espèces vivantes et les minéraux.L’un des rôles majeurs du jardinier consiste à le mettreen valeur de façon durable car nous devons tousconsidérer le sol comme une ressource non renouvelable.

•La qualité agronomique d’un sol dépend de sesconstituants de base, minéraux et matières organiques,de leur agencement (granulométrie, structure, porosité),de leurs propriétés physiques (transfert de l’eau et del’air), de leurs réactions chimiques (rétention des ions,pH) et de micro-organismes.

Préserver.•L’équilibre fondamental des constituants du sol enassure la qualité et la fertilité. Les interventions dujardinier ont pour but de se rapprocher de la fameuse« terre franche », en quelque sorte le sol idéal théoriquequi est constitué de : 65 % de sable siliceux, 20 %d’argile, 10 % de calcaire et 5 % d’humus.

•La microfaune (bactéries, collemboles, aca-riens, mollusques, annélides, arthropodes) et la

microflore (champignons) que renferme le sol,agissent comme un facteur essentiel de sa

valeur agronomique. Tous ces orga-nismes, le plus souvent invisibles,

vont travailler à transformerla matière organique en

substances miné-rales assimila-

bles par

A vant d’entreprendre un aménagement ou des plantations dans le jardin, ils’avère indispensable de connaître les caractéristiques du sol, notamment

ses compositions physique et chimique, d’où l’importance d’une analyse de terrequi permettra d’adapter les cultures et de pratiquer une fertilisation raisonnée.

Bien nourrir,c’est essentiel

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Qu’est-ce que le pH?

C’est la réaction acide ou alcaline d’un sol, unenotion importante pour déterminer le choix desvégétaux. Le pH consiste en une échelle graduéede 0 à 14, la variation pour les sols se situant leplus souvent entre 4,5 (tourbe ou terre forestièretrès acide) et 9 (sol extrêmement calcaire).L’acidité est neutralisée avec des amendementscalcaires (chaulage), tandis que les apportsde matière organique ont tendance à acidifier.L’idéal consiste à obtenir un pH de 6,5 à 7,5.

Fertiliser.•Les amendements améliorent la structure physiquedu sol et les engrais évitent l’appauvrissement des terresen éléments nutritifs tout en maintenant son potentielproductif. L’engrais n’est pas un « dopant » pour plantes,mais de la « nourriture » qui peut être immédiatementassimilable ou constituer une réserve dans le sol.

En pratique.•Les amendements organiques (composts végétaux,fumier décomposé, tourbes…) sont apportés depréférence en automne ou au tout début de la végétation.Une couche de 1 à 5 cm d’épaisseur est disposéeuniformément sur la parcelle à fertiliser, puis enfouieentre 10 et 15 cm de profondeur.

•Les engrais, selon leur nature, sont utilisés lors de laplantation ou durant la période de culture. Respectezbien les doses prescrites sur les emballages ainsi que lafréquence des apports qui dépend de la formulation et dela présentation des produits. Les engrais à libérationlente sont à préférer car ils ne migrent pas dans le sol.

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10Un jardin bien soigné

L’influence climatique•Les plantes du jardin provenant de zonesgéographiques variées, chaleur, froid, sécheresse,humidité, vent, constituent des facteurs d’accidentspotentiels et accroissent la sensibilité aux maladies.

Qui mange qui ?•Les relations entre les êtres vivants sont trèscomplexes. Dans la nature, chacun lutte pour manger etpour ne pas être mangé. Le lot des végétaux est de servirde nourriture aux animaux herbivores, eux-mêmesdévorés par des carnivores. L’étude de ces chaînesalimentaires permet de découvrir les prédateurs quipeuvent devenir utiles pour lutter contre certainsravageurs des cultures. C’est le cas par exemple descoccinelles et des chrysopes contre les pucerons.

Un environnement agressif•Non, la nature n’est pas « bonne et généreuse »,elle pratique la politique de la « loi de la jungle » où leplus fort, le mieux adapté, le plus conquérant finit pardominer. Il y a donc une inégalité entre les espècescultivées dans le jardin. Certaines comme les rosiers, lesfruitiers, les chrysanthèmes, les légumes, les rosestrémières, entre autres, se montrent plus sensibles auxravageurs et aux maladies que la moyenne.

•Le sol n’est pas toujours idéalement adapté auxbesoins de chaque espèce introduite dans le jardin. Uneterre inadéquate fragilise la plante vis-à-vis de ses

ennemis, car elle la nourrit mal. Dans les cas extrêmes,on observe l’apparition d’une carence, comme par

exemple la chlorose chez les plantes acidophiles(rhododendron, poirier, camélia, magnolia)

en sol calcaire.

•Le « plancton aérien » chargéde micro-organismes transpor-

tés par le vent constituele principal vecteur

des maladiesdu jardin.

L es artifices de la communication moderne qui ont « aseptisé » le végétal dansdes présentations idéalisées sur les catalogues et les sachets de graines, font

oublier que dans les médias traitant de jardinage, environ 70 % des questionsposées par les consommateurs concernent des problèmes de santé végétale.

Le jardin est un milieu vivant qu’il est nécessaire de protéger.

Pourquoi les plant esont-elles

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•Les bouleversements climatiques jouent un facteuraggravant avec l’introduction dans certaines régions deplantes insuffisamment rustiques. À l’inverse, la douceuranormale de certains hivers ne joue par son rôle derégulateur naturel des populations de ravageurs et quine permet pas non plus aux rameaux de s’endurcir.

La sophistication des cultures•Les légumes du potager font l’objet de sélectionslongues et d’hybridations complexes, de même que lesrosiers et les variétés fruitières. Ces plantes « hautes per-formances » se montrent plus sensibles aux agressions deleur environnement. Il en est de même pour la pelouse,constituée par un mélange de graminées très techniques.

•Les plantes du jardin ne sont pas « naturelles ».Les quelque 11 millions de rosiers plantés en Francechaque année, les 3 millions d’arbres fruitiers où les270 millions de plantes à massifs sont en grande majo-rité des hybrides (déja dans l’Antiquité, l’hybridation étaitpratiquée par les Grecs), fruits de croisements provoquéspar le génie humain et d’une patiente sélection. Les jar-diniers développent le patrimoine vivant d’une « écologiehumanisée » dont le but est d’améliorer les qualités.C’est une notion majeure qui fait partie de ce que l’onappelle dorénavant le « développement durable ».

Des cultures trop homogènes•La biodiversité des populations animales etvégétales apparaît comme une stratégie de sélectionnaturelle en réponse aux pressions continuelles desparasites et des maladies. La réduction du nombredes plantes cultivées et l’homogénéité génétique decertaines grandes cultures les fragilise considérable-ment. À l’inverse, dans le jardin, la multiplicité desespèces constitue un atout certain pour limiter l’im-pact des attaques parasitaires. C’est ainsi que lavision moderne de la haie n’est plus un mur végétalmonospécifique, mais un mariage d’arbustes aussivariés que possible.

•La biodiversité importante des jardins contribue àlimiter la propagation des maladies, de même que ladensité des cultures toujours moindre dans le jardind’amateur que dans les cultures professionnelles. Cespoints très importants, contribuent à affirmer que lejardin joue un rôle écologiquement correct.

La résistance aux maladies

L’obtention de variétés de plantes résistantes auxprincipaux bio-agresseurs est un axe privilégié par les chercheurs depuis de nombreuses annéespour rendre les cultures plus aisées et réduire lestraitements. Même si la sélection classique resteencore très utilisée, les recherches portent sur la génétique et la connaissance des mécanismesde résistance car les plantes possèdent la possibilité de se défendre naturellement avecplus ou moins d’efficacité contre les maladies.Ces travaux pourraient aboutir à la fabricationd’agents immunisants qui augmenteraient la résistance naturelle des cultures, sans bannir lavoie de plantes transgénétiques (OGM) présentantune immunité contre des maladies ciblées.

t ess malades?

11La diversité des plantations limite l’impact des maladies.

On peut transmettre un caractère de résistance par l’hybridation.

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12Un jardin bien soigné

•Les champignons autre-fois classés parmi les végé-taux (cryptogames nonchlorophylliens), ils consti-tuent aujourd’hui un ordre àpart : les mycètes. Mais ondésigne toujours leursattaques par le terme« maladies cryptogamiques ».Les champignons phytopa-thogènes sont principale-ment des parasites, le plussouvent microscopiques. Ilsprovoquent des taches, desfeutrages, des criblures, desmoisissures, des pourritures,voire des décolorations etdes déformations (cloque).Les cultures les plus sensibles. Toutes les plantes sontsusceptibles de subir une maladie cryptogamique, maisles plus courantes s’observent sur : vigne, tomate,pomme de terre (mildiou), rosier (marsonia), pêcher(cloque), pommier (tavelure). Les plus graves attaquentles racines (pourridié, phytophthora, hernie). L’humidité,les sols inadaptés, sont des facteurs favorables.

•Les bactéries ces organismes unicellulaires sansnoyau, provoquent les bactérioses, maladies en généraltrès graves qui se propagent de plus en plus vite, enraison de la mondialisation du commerce.Les cultures les plus sensibles. le feu bactérien dupoirier détruit la plante en moins d’un an. Certainesbactérioses comme la galle du collet, répertoriée sur140 plantes, sont très communes, d’autres semblenttrès spécifiques comme le Xanthomonas des Prunusqui ravagent pêchers, pruniers et abricotiers. Chez lenoyer, la bactériose peut entraîner 50 % de perte.

•Les insectes repré-sentant près de 70 %des animaux connusavec environ un milliond’espèces recensées, ils

occupent tous les milieux et possèdent une faculté dereproduction impressionnante. Les insectes se caracté-risent par un corps en trois parties, trois paires depattes et des antennes. Les insectes phytophagesdécoupent, piquent, rongent, minent ou perforent tousles types d’organes végétaux.Les cultures les plus sensibles. quasiment aucuneplante n’échappe à la prédation des insectes.

•Les acariens plusconnus sous le nom de« araignées rouges », ilspeuvent être rouges,jaunes, gris ou bruns.

Mesurant tout au plus 1 mm de long, ils possèdentquatre paires de pattes. Les plus petits provoquent desgalles, les plus redoutables piquent l’épiderme etabsorbent le contenu des cellules du parenchymefoliaire. Les tissus prennent un aspect plombé(argenté) très caractéristique puis la plante toutentière peut roussir et mourir.

Les cultures les plus sensibles. Pouvant infesterplus de 2 300 plantes différentes, les acariens se

montrent redoutables sur les arbres fruitiers,les rosiers, les conifères la vigne, les horten-

sias, les fuchsias, les géraniums, etc.Leur piqûre provoque également

des allergies chez beaucoupd’enfants, qui ne peu-

vent parfois plussortir dans le

jardin.

Pourquoi les plantessont-elles malades?

LES ORGANISMES NUISIBLES AUX PLANTESLes animaux phytophages, dont la plupart sont des invertébrés (nématodes, acariens, insectes),constituent des sources de dégâts potentiels pour les cultures. Certains champignons sontégalement pathogènes des végétaux, de même que des bactéries et de très nombreux virus.

Insecte (doryphore)

Champignon (Corynéum)

Acarien (tétranyque)

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•Les virus plusieurs centaines de virus pathogènesdes végétaux ont été identifiés. Ils provoquent rare-ment la mort de la plante mais des décolorations, desdéformations et une baisse significative du rendement.Il s’agit de parasites intracellulaires qui se combinentavec le matériel génétique de la cellule hôte. Lesgraines et les méristèmes apicaux (tissus de crois-sance) ne sont généralement pas infectés. Il n’existepas de traitement direct contre les viroses. Enrevanche, la transmission étant assurée par lesinsectes piqueurs - suceurs (pucerons, thrips), il fautcombattre ces derniers. La désinfection des outils detaille est également conseillée.Les cultures les plus sensibles. fraisier, framboisier,laitue, tomate (mosaïque du tabac), courgette,agrumes, tulipe, chrysanthème, œillet, lis, dahlia, etc.

•Les nématodes appelés aussi anguillules, ce sontdes vers microscopiques filiformes ou globuleux quis’attaquent principalement aux racines, provoquant desgalles ou des pourritures. Les larves sont capables des’enkyster pour passer à l’abri des moments difficiles.Plusieurs centaines d’espèces ont été répertoriées,mais toutes ne sont pas pathogènes, certaines pouvantmême s’avérer utiles comme par exemple dans la luttecontre les limaces et les otiorhynques.Les cultures les plus sensibles. très polyphages, lesnématodes provoquent de gros dégâts dans les pota-gers, mais on estime surtout que leurs attaques rédui-sent de 12 % la production fruitière mondiale.

•Les gastéropodes appartenant à l’embranche-ment des mollusques, ce sont surtout les limaces quel’on redoute pour leur appétit de tiges tendres. Au coursdes dix dernières années, on a assisté en France à unerecrudescence des attaques de limaces. Dans le casd’une très forte attaque (temps humide), on compte de200 à 500 individus par mètre carré. L’accroissementde la pratique des engrais verts favorise les limaces.Les cultures les plus sensibles. principalement leslégumes nouvellement repiqués (salades choux), maisaussi les jeunes pousses de plantes vivaces.

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La taupe nuisible ou pas?

Ce mammifère insectivore provoque d’importantsdégâts involontaires dans les jardins, enbouleversant les cultures, en détruisant lespelouses et en fragilisant l’assise des dallages.Se nourrissant principalement de lombrics (versde terre), précieux pour l’ameublissement dessols, la taupe ne peut être considérée commeutile au regard des quelques larves d’insectesqu’elle peut consommer. Elle creuse avec sespattes antérieures des galeries s'enfonçantjusqu'à 50 cm de profondeur et rejette ensurface de volumineux déblais (taupinières).

Gastéropode (limace)

•Les rongeurs actifs jour et nuit, les rats deschamps (mulots et campagnols) sont redoutableslorsqu’ils pullulent. Essentiellement végétariens et plu-tôt souterrains, leur nuisibilité varie selon les régions.Les cultures les plus sensibles. Ils dévorent lesplantes sarclées dans les potagers. Les trous de leursterriers posent des problèmes dans les prairies ou lespelouses et dans les massifs d’arbustes dont ils cou-pent les racines. Ainsi que les loirs et les lérots, ilsconsomment parfois les fruits conservés pour l’hiver.

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14Un jardin bien soigné

Un point capital•Seule la justesse du diagnostic permet d’adopterla bonne méthode de soin et de choisir éventuellementles produits phytopharmaceutiques appropriés au pro-blème décelé. Pour cela les professionnels se sontengagés à bien informer le jardinier amateur par unecommunication juste, libre et sincère.

•Les éléments d’information mis en place dans lespoints de vente et les conseils développés sur lesemballages des produits permettent d’associer le soinadéquat au problème décelé.

•Le conseil d’un professionnel sera plus précis s’ilpeut examiner un échantillon significatif du problème àsoigner. Les magasins (même non spécialisés) ontl’obligation légale de disposer d’un personnel diplômédans le rayon des traitements.

Les critères de gravitéL’importance d’une affection sur les plantes s’évalueaux préjudices qu’elle entraîne pour la culture. Ils peu-vent être considérés par ordre croissant sur les plansesthétique, productif et vital. Attention : les symptômesles plus spectaculaires ne sont pas forcément ceux quiprésentent le plus de danger pour la plante.

•Il convient d’accepter les affections bénignes quin’affaiblissent pas la plante de manière significative.

C’est le cas par exemple des galles, de certainestaches localisées ou de quelques feuilles qui jau-

nissent et tombent prématurément.

•Le jardinier doit modérer sa réactionlorsque les déprédations se limitent à

de simples critères esthétiques etpeuvent être solutionnées par

la suppression rapide deszones malades ou

envahies deravageurs.

•Le jardinier peut et doit intervenir lorsqu’il existedes solutions efficaces et adaptées précisément auproblème rencontré. Il faut notamment s’assurer que lapériode prévue pour le traitement correspond bien à unimpact optimal sur le plan de l’efficacité et à une nuisi-bilité minimale pour l’environnement.

•Les traitements sont nécessaires pour limiterl’impact des attaques parasitaires, non seulement auniveau de la culture attaquée, mais aussi des plantesenvironnantes. Nombreuses sont les affections quis’étendent rapidement ou engendrent indirectementd’autres problèmes. Par exemple les pucerons favori-sent la propagation des viroses et leur miellat sert desupport au développement de la fumagine (suie).

Pourquoi les plantessont-elles malades?

EFFECTUER UN BON DIAGNOSTICLorsqu’une plante subit un stress, qu’il soit d’origine parasitaire ou dû à des conditions de culturedéfavorables, elle s’exprime par des signes extérieurs : décoloration, crispation, ralentissement deou arrêt de la croissance, chute des feuilles qui constituent des éléments d’alerte à considérer.

À la première attaque de pucerons, supprimez les jeunes pousses attaquées.

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•Le but du traitement n’est pas d’éradiquer lesravageurs ou les maladies, mais de limiter leurs dom-mages à un niveau acceptable par la plante pourqu’elle continue à prospérer, mais aussi par le jardinier.Des fruits véreux ne mettent pas le pommier en danger,mais ils sont inacceptables pour la consommation.

Le seuil d’intervention•Pour éviter les contaminations (souvent rapides,attention), il ne faut pas laisser les maladies ou lescolonies de ravageurs se développer de manière incon-trôlée. C’est toute l’utilité des traitements.

•N’attendez pas pour intervenir que les dégâtssoient irréversibles, compromettent la culture ou met-tent en danger la plante. Lorsque le ver est dans lefruit, il n’est plus possible de l’en déloger !

•Mieux vaut prévenir que guérir. La plupart desfongicides (qui luttent contre les maladies cryptoga-miques) sont plus efficaces pour empêcher le champi-gnon de se développer avant qu’il n’infeste la plante.Sur les rosiers, les arbres fruitiers et la vigne, il est pru-dent d’intervenir à chaque début de printemps.

•Les traitements doivent être considérés comme devéritables programmes de soins. Il est rare qu’une seule

application suffise. Le plus souvent, il est nécessaired’effectuer trois pulvérisations entre sept et dix joursd’intervalle afin d’éviter une réinfestation.

La pression des organismes nuisibles•La connaissance toujours plus précise de la biolo-gie des ennemis et des maladies des cultures et la miseau point de méthodes de soins de mieux en mieuxciblées, n’empêche pas que la menace soit enconstante évolution. 41 insectes ravageurs nouveaux ontété introduits en France entre 2000 et 2005 et chaqueannée d’autres apparaissent ou étendent leur impact.

•La croissance des échanges commerciaux sur leplan international favorise la dissémination des rava-geurs. Ennemis et maladies bénéficient de conditionsbioclimatiques devenues plus favorables, du fait del’évolution des températures et des précipitations.

•En l’absence de tout traitement, 52 % du potentielde récolte risquent d’être perdus : 15 % par les rava-geurs (insectes, acariens, etc.) 14 % par la concurrencedes adventices (herbes sauvages envahissantes) 13 %par les champignons pathogènes (maladies cryptoga-miques), et 10 % par les virus et les bactéries. La pro-tection raisonnée des plantes est donc indispensable.ées.

La loi fait obligation de traiter en cas devirulence particulière d’un ravageur oud’une maladie qui met en péril la pérennitéd’une culture. C’est le cas du papillondu palmier (Paysandisia archon), de lachrysomèle du maïs (Diabrotica virgiferavirgifera), du charançon rouge du palmier(Rhynchophorus ferrugineus), duphytoplasme véhiculé par la cicadelle de la flavescence dorée de la vigne(Scaphideus titanus), du feu bactériendu poirier (Erwinia amylovora), de lasharka des arbres fruitiers à noyaux,un virus, du nématode doré de la pommede terre, (Globodera rostochiensis) dela processionnaire du pin (Thaumetopeapityocampa), et de l’ambroisie, (Ambrosiaartemisiifolia) une plante allergisante.

Traitements obligatoires

Processionnaire du pin

Papillon du palmier (Photo : L. Ollivier)

Ambroisie

Feu bactérien

15

Nous invitons les jardiniers amateurs à prendre contact avec des professionnels du jardin pour la mise enœuvre de traitements contre ces organismes nuisibles.

Page 16: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

16Un jardin bien soigné

•Chute des feuilles, lorsqu’il n’y a pas de décolo-ration ou d’autres symptômes associés, il s’agit le plussouvent d’une mauvaiseexposition (courant d’air).

•Chute des boutons, lesfleurs se forment, mais nes’ouvrent pas car le boutonse dessèche ou brunit ettombe prématurément. I ls ’agit des conséquencesd’une mauvaise exposition etsouvent d’un sol trop sec au moment de la floraison.

•Chute des fleurs, avant que les pétales ne soientfanés, la corolle tombe sans raison apparente. Il s’agiten général d’un manque d’arrosage ou d’écarts detempérature très importants entre le jour et la nuit.

•Absence de floraison, la plante ne développe quedes tiges feuillées et ne forme pas de boutons. C’est dûle plus souvent à une exposition inadéquate et à unexcès d’azote dans le sol qui génère une croissanceimportante au détriment de la floraison.

•Développement chétif, la plante ne pousse prati-quement pas etforme des t igescourtes et grêles etdes feui l les pluspetites que la nor-male. C’est dû à unsol et à un climatinadaptés.

•Jaunissement, la disparitionde la chlorophylle signale la mortde la feuille. Tant que le phéno-mène reste limité, et se produitde manière épisodique, inutile des’inquiéter. En revanche, s’il s’in-tensifie et concerne des jeunespousses, il faut considérer qu’ils’agit d’un signal d’alarme lancé

par la plante qui se trouve dans des conditions de cul-ture défavorables (exposition, sol, climat).

•Décoloration, moins net que le jaunissement, cephénomène peut correspondre à une attaque cryptoga-mique (mildiou par exemple) ou virale (mosaïque),mais le plus souvent à une difficulté à assimiler cer-tains éléments nutritifs ou à un excès d’arrosage.

•Brunissement, de larges taches marron sur lebord ou la pointe des feuilles qui ramollissent et se flé-trissent rapidement, doivent être associées à un soltrop compact qui asphyxie les racines, un excès d’eau,voire à la conséquence de brûlures.

•Brûlure, des parties du limbe des feuillespâlissent et brunissent brutalement, puis

sèchent pour devenir cassantes. Une exposi-tion trop ensoleillée, un engrais trop

concentré, le contact involontaireavec un herbicide, une eau d’ar-

rosage trop chlorée sontles causes les plus

courantes de ceproblème.

Les problèmesnon parasita i

Desséchement d’un bouton

Brûlure (seringat doré)

Jaunissement sur citronnier

LES SYMPTÔMESLorsqu’elles sont agressées, les plantes expriment leur trouble par des réactions souventspectaculaires. Il est aisé de confondre un désordre physiologique avec une attaque parasitaire,d’où l’importance de l’observation des signes envoyés par la plante et des conditions de culture.

Page 17: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

17

•Défaut d’arrosage, les feuilles s’affaissent le longdes tiges qui manquent aussi de rigidité. La plante prendun aspect « pleureur », jusqu’à se dessécher.

•Coup de froid, (gel) en hiver, les feuilles se tachentde brun, voire de noir et tombent. Au printemps, lesjeunes pousses se crispent et paraissent « grillées ».

•Exposition au vent, les courants d’air activent l’effetdu froid, et ils provoquent le dessèchement du sol.Feuilles et fleurs peuvent tomber sans raison apparente.

•Manque de lumière, les tiges s’allongent anorma-lement, tout en restant grêles et en se décolorant. Lesfeuilles restent vertes, mais les fleurs sont absentes.

•Contact avec un herbicide, des brûlures ou unjaunissement brutal apparaissent sur le feuillage. Lacroissance de la plante est bloquée. Mort possible.

•Insolation, des brûlures se manifestent sur lefeuillage, une décoloration plus ou moins importante estconstatée, les boutons floraux peuvent se dessécher.

•Excès d’engrais, des brûlures se manifestentsurtout sur les jeunes pousses qui peuvent se crisper,voire flétrit totalement. Arrosage abondant nécessaire.

•Carence, une décoloration plus ou moins forte semanifeste sur le feuillage, associée à un arrêt de lacroissance. Une fertilisation adaptée résout le problème.

•Asphyxie, dans un sol trop compact ou très humide,les feuilles brunissent et flétrissent. Mort probable.

a iresCAUSES ET ORIGINESLorsqu’il n’est pas possible de déceler la présence de ravageurs ou que les symptômes restentimprécis, il s’agit rarement d’une attaque parasitaire. Il est alors nécessaire de rechercher lesraisons du phénomène dans les conditions de culture : sol, climat, exposition, concurrence…

Dégât du gel (mahonia)

Excès d’engrais (bambou)

Carence (malnutrition)

Page 18: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

18Un jardin bien soigné

SYMPTÔMES FRÉQUENTS

Crevasses•Blessures, il peut s’agir de piqûres d’insectes, de dégâts derongeurs ou d’un geste malheureux du jardinier. Dans tous les cas,c’est la porte ouverte à des attaques parasitaires. Gravité : !!

•Chancres, d’origine cryptogamique ou bactérienne, on peut lesconsidérer comme des « cancers » végétaux dont il faut freiner l’ex-tension par une taille et un masticage soigneux. Gravité : !!!

Décolorations•Acariens, brutalement le feuillage prend un aspect gris argentéou jaune, avec la présence de fines toiles. Gravité : !!!

•Mildiou, des taches d’aspect huileux apparaissent sur le limbe,puis s’étendent, se nécrosent et sèchent. Gravité : !!!

•Nématodes, les feuilles frisent, la plante flétrit brutalement, labase de la tige pourrit au niveau du sol. Gravité : !!!!

•Viroses, des marques éparses plus claires ponctuent lesfeuilles qui peuvent se crisper. La végétation ralentit. Gravité : !

Dépôts•Fumagine, une pellicule de suie noire recouvre le limbe et lesrameaux ce qui nuit à la photosynthèse. Gravité : !

•Oïdium, un feutrage blanc grisâtre se dépose sur les feuilleset les jeunes pousses. La croissance ralentit. Gravité : !!

Dessèchements•Bupreste, les rameaux des conifères roussis-

sent brutalement et meurent. Gravité : !!!

•Feu bactérien, les jeunes poussesdes Rosacées semblent brûlées.

Mort de la plante parfois enune seule saison.

Gravité : !!!!

E n raison de leur consistance tendre due à leur richesse en sève, les organesde croissance constituent les parties les plus attractives pour les ennemis

des végétaux. Feuilles et tiges doivent dont être surveillés avec grande attention.

Agressions sur les fet l

Taches (mildiou)

Décoloration (acariens)

Crevasse (chancre)

Dépôt (oïdium)

Niveau de gravité : ! faible, !! moyen, !!! impo

Page 19: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

•Phytophthora, pourriture sèche au niveau du collet et desracines. La plante tout entière roussit brutalement. Très courant surles conifères et les rhododendrons en sol humide. Gravité :!!!!

•Verticilliose, une à une les tiges ou les branches flétrissentavec le jaunissement des feuilles qui brunissent par la suite. Cechampignon qui infecte le sol, tue la plante. Gravité :!!!!

Enroulements•Cigarier, ce minuscule coléoptère découpe la partie inférieuredu limbe de la feuille et l’enroule comme un cigare pour y pondre.Les larves s’alimenteront de la feuille tombée au sol. Gravité :!

•Cloque, caractéristique du pêcher, cette maladie cryptoga-mique sévit au printemps. Les jeunes feuilles boursouflées et colo-rées de rouge tombent prématurément. Gravité :!!

•Psylles, les piqûres de ces minuscules cigales provoquent ladéformation des feuilles et des jeunes pousses qui se dessèchent.Un ravageur très actif sur les poiriers. Gravité :!!

•Pucerons, les colonies abondantes provoquent par leurspiqûres des contractions des tissus foliaires qui s’enroulent, consti-tuant aussi un abri pour les ravageurs. Gravité :!!!

Envahisseurs•Aleurodes, appelés aussi « mouches blanches », ces puceronsd’origine tropicale développent d’importantes colonies par tempschaud. Insectes piqueurs-suceurs, ils affaiblissent les plantes, sur-tout les légumes et dans la maison. Gravité :!!!

•Cicadelles, cet insecte conquérant venu d’Amérique sévit dansle sud de la France depuis une quinzaine d’années. Très polyphage,il est surtout nuisible par son miellat. Gravité :!!

•Cochenilles, protégés par une carapace cireuse ou farineuse,ces insectes épuisent les plantes colonisées. Gravité :!!!

•Doryphore, spécifique de la pomme de terre et de l’aubergine,sa larve peut réduire à néant tout un feuillage. Gravité :!!!

•Pucerons, s’agglutinant par centaines en chapelets le long desjeunes tiges, ils en prélèvent la sève. Gravité :!!!

•Thrips, ces petits insectes allongés nuisent aux plantes en grat-tant les feuilles qui exsudent la sève qu’ils sucent. Gravité :!!

•Tigres, ces minuscules punaises pompent la sève, fatiguant laplante lorsqu’ils sont en très grand nombre. Gravité :!

s feuillest les tiges

19

Dessèchement (Phythopthora)

Enroulement (cloque du pêcher)

Envahisseur (cicadelle)

Envahisseur (pucerons)

!! important, !!!! fatal

Page 20: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

20Un jardin bien soigné

Flétrissements•Bactériose, une attaque bactérienne se traduit souvent par unramollissement des tissus qui brunissent. Gravité : !!!!

•Fusariose, ce champignon qui sévit dans le sol, infeste lesracines et la plante pourrit à partir du collet. Gravité : !!!

•Pourridié, provoqué par l’armillaire couleur de miel, il entraînel’affaissement rapide et total de la plante. Gravité : !!!!

Jaunissements•Viroses, contrairement à la chlorose qui conserve des nervuresvertes, les maladies à virus se traduisent souvent par une décolora-tion jaune au niveau des nervures. Gravité : !

Pourritures, moisissures•Botrytis, c’est la pourriture grise qui apparaît dans des condi-tions de très forte humidité. Les pertes provoquées par ce champi-gnon correspondent à 20 % des récoltes mondiales des 225 planteshôtes connues, principalement des fruits. Gravité : !!!!

•Fonte des semis, dans les substrats trop compacts ethumides, des champignons du genre Pythium font pourrir les plan-tules qui « fondent » au moment de leur levée. Gravité : !!!!

•Monilia, des taches de moisissures concentriques se formentsur les fruits qui se momifient sur l’arbre. Gravité : !!!

Pustules et galles•Cochenilles à bouclier, leur carapace cireuse protège cesinsectes piqueurs-suceurs qui se rassemblent en grand nombre à laface inférieure des feuilles et sur les tiges. Les plantes sont rapide-ment épuisées par le prélèvement de sève. Gravité : !!!

•Érinose, provoquée par des acariens de 1/10 mm de long,les phytoptes, cette affection, fréquente sur la vigne, se traduit

par la formation de boursouflures tapissées d’un feutrageblanc puis brunâtre. Gravité : !

•Rouille, ce champignon forme des petitestaches jaunes sur la partie supérieure des

feuilles. Dessous, se concentrent de nom-breuses pustules variant de l’orange

au brun. Les feuilles atteintesjaunissent et tombent.

Gravité : !!

Agression sur les feuilleset les tiges

SYMPÔMES FRÉQUENTS

Jaunissement (virose)

Flétrissement (pourridié)

Pustules (rouille)

Pustules (cochenilles farineuses)

Niveau de gravité : ! faible, !! moyen, !!! impo

Page 21: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

Taches•Anthracnose, lors d’un printemps chaud et humide, les feuillesportent des plaques brunes qui se nécrosent. Les tiges et lesrameaux sont atteints, la plante perd de sa vigueur. Gravité : !!

•Marsonia, spécifique du rosier, ce champignon provoque la« maladie des taches noires » qui apparaît au printemps et provoquela chute prématurée des feuilles (durant l’été). Gravité : !!!

•Mineuses, les chenilles de ces microlépidoptères se dévelop-pent dans le parenchyme de la feuille, forant des galeries qui appa-raissent à la surface du limbe. Gravité : !!

•Septoriose, commune chez le chrysanthème, le céleri et lemarronnier, cette maladie cryptogamique génère des petites tachesbrunes, puis le dessèchement des feuilles. Gravité : !!

•Tavelure, redouté sur les pommier, poirier et cognassier, cechampignon qui attaque les fruits, forme des taches brun olivâtresur les feuilles qui peuvent tomber prématurément. Gravité : !!!

Trous et découpes•Altise, ces coléoptères dont les adultes se déplacent en sau-tant, attaquent surtout les choux et autres Crucifères. Leurs piqûrespeuvent détruire les jeunes semis dès la levée. Gravité : !!

•Chenilles, nombre de larves de papillons consomment le limbedes feuilles, ne laissant que les nervures. En cas de forte attaque laplante peut être totalement défoliée. Gravité : !!!

•Limaces, par temps humide, et surtout la nuit, ces gastéro-podes dévorent avidement les jeunes plants et les feuilles tendrescomme celles des hostas par exemple. Gravité : !!!

•Mégachile, le nom « abeille découpeuse » parfois donné à cetinsecte hyménoptère explique bien les dégâts qui lui sont repro-chés, principalement sur les feuilles des rosiers. Gravité : !

•Otiorhynque, ce coléoptère incapable de voler se dissimule lejour sous la surface du sol. La nuit il se nourrit de feuilles dont ildécoupe les bords. Sa larve est plus redoutable. Gravité : !!

•Papillon du palmier, la larve de Paysandisia archon se déve-loppe dans le bourgeon central du palmier (cœur) qu’elle dévore,anéantissant totalement la plante. Gravité : !!!!

•Teigne, surtout redoutable sur les poireaux et les oignons, lalarve vert clair de ce papillon, lacère les feuilles ce qui favorise l’ap-parition de pourriture. Il existe aussi une teigne qui mine les feuillesdes Crucifères, notamment les choux. Gravité : !!!

•Tenthrède, cette « fausse chenille » est la larve grégaire d’unesorte de guêpe appelée aussi « mouche à scie ». Les fortes attaquesentraînent une partielle défoliation des plantes. Gravité : !!

21

Taches (Marsonia)

Taches (Mineuse)

Découpes (Mégachile)

Découpes (Otiorhynque)

!! important, !!!! fatal

Page 22: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

22Un jardin bien soigné

SYMPTÔMES FRÉQUENTS

Taches•Corynéum, c’est la maladie criblée qui tache les fruits ànoyaux et les rend inconsommables. Gravité : !!!

•Entomosporiose, sur les cognassiers et les poiriers, des tachescirculaires se fendillent sur les fruits. Gravité : !!

•Pourriture grise, les fleurs mouillées se ponctuent de tachesnoires qui détruisent rapidement la corolle. Gravité : !!!

•Tavelure, les pommes et les poires attaquées se ponctuent detaches brun olivâtre, puis se crevassent fortement. Gravité : !!!

Dépôts•Oïdium, un feutrage blanc argenté enveloppe totalement lepédoncule et le bouton floral qui avorte Gravité : !!

•Thrips, cet insecte piqueur-suceur déforme les fleurs. Lesdéjections souillent pommes, poires et tomates. Gravité : !!

Perforations, éclatements•Balanin, ce coléoptère pond dans les jeunes noisettes et salarve en dévore l’amande. Récolte nulle. Gravité : !!!

•Bruche, ce charançon parasite les pois et les haricots quideviennent alors inconsommables. Gravité : !!!

•Carpocapse, la chenille dévore l’intérieur des pommes, desprunes et des poires. Gravité : !!!

•Forficules, les perce-oreilles rongent les pétales desfleurs et les découpent en demi-lune. Gravité : !

•Hoplocampes, poire, pomme, prune sont creu-sés et tombent Gravité : !!

•Guêpes, elles creusent et mangentles fruits les plus mûrs. Gravité : !

•Oiseaux, ils picorent lesfruits avant la maturité.

Gravité : !

T out comme nous, qui consommons fort peu de fleurs, ces dernières sontrelativement épargnées par les ennemis et les maladies des plantes. En

revanche, les fruits sont beaucoup plus menacés. Il importe d’en tenir compte.

Agressions sur les !et l

Oïdium (rosier)

Tavelure (poirier)

Pourriture grise (orchidée)

Carpocapse (pomme)

Niveau de gravité : ! faible, !! moyen, !!! impo

Page 23: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

23

Envahisseurs•Cécidomyies, ces moucherons minuscules peuvent infester engrand nombre les vergers de poiriers, pondant au moment de la flo-raison. Les larves se développent dans les fruits en formation quitombent prématurément. Gravité :!!!

•Cétoines, ces superbes coléoptères dont les élytres verts ontdes reflets dorés, se nourrissent des organes reproducteurs de lafleur qui fane prématurément. Rosier (variétés jaune pâle), lilas,troène et arbres fruitiers sont couramment visités. Gravité :!

•Lérot, ce rongeur, amateur de fruits frais, s’attaque surtout auxrécoltes entreposées, mais il peut sévir dans les vergers au momentde la maturité, réalisant ses dégâts durant la nuit. Gravité :!

•Mélighètes, de tout petits coléoptères noirs passent deschamps de colza sur les rosiers, consommant les boutons floraux oules corolles qui s’épanouissent. Glycine, lavande, persicaire, mille-pertuis, coréopsis sont aussi attaqués. Gravité :!!

•Mouches, des espèces spécifiques à la cerise, à l’olive ou auxfruits méditerranéens (pêche, abricot), pondent dans les fruits dontla pulpe est dévorée autour du noyau, ce qui entraîne ensuite unepourriture rapide et une chute prématurée. Gravité :!!!

Déformations et décolorations•Punaises, les piqûres de ces insectes déforment aubergine,poivron, tomate, concombre, haricot. Polyphages, on observe aussides dégâts piqûres à la base des boutons floraux. Gravité :!

•Viroses, les panachures et les teintes aberrantes que présen-tent un grand nombre de fleurs sont d’origine virales. Dans certainscas, on observe des crispations sur les pétales. La végétation esthétérogène, les fleurs parfois ne s’ouvrent pas. Gravité :!

Pourriture•Botrytis, même si cette moisissure grise est considérée comme« noble » dans certains vignobles, sa présence est dissuasive chezles raisins de table mais aussi les fraisiers qu’elle infeste souvent.Sa présence est favorisée par l’humidité. Gravité :!!!

•Moniliose, les spores de ce champignon s’insinuent dans lesfleurs et germent dans les fruits en formation, provoquant d’abordune tache ronde qui se ponctue de moisissure blanche disposée encercles concentriques. Le fruit pourrit très vite. Gravité :!!!

s !eurst les fruits

Cétoine dorée (rosier)

Lérot

Botrytis (pourriture grise de la vigne)

Punaise verte (hibiscus)

Moniliose (pêche)

!! important, !!!! fatal

Page 24: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

24Un jardin bien soigné

tir de leurs parties souterraines sont les plus redouta-bles et les plus coriaces (chiendent, liseron, etc.)

•La dissémination des maladies est favorisée parquelques « mauvaises herbes» qui constituent des hôtessecondaires pour certains cryptogames. La bourse àpasteur et la moutarde contribuent à propager la herniedu chou et le séneçon les rouilles, ces deux plantesétant par ailleurs les hôtes de plusieurs viroses (jau-nisse, mosaïque) dont elles participent à la diffusion.

•Nombre de plantes sauvages sont toxiques, urti-cantes ou allergisantes : morelle douce-amère, bella-done, ciguë, ortie, chardon, ambroisie, berce, séneçonjacobée, nielle des prés, etc.

•Capables de s’adapter aux conditions climatiquesdéfavorables, les adventices peuvent affaiblir les autresplantes du fait de leur développement important ou deleur comportement conquérant (gui, liseron, salsepa-reille). Les cultures de petite taille dont la couverturevégétale n’est pas bien dense (légumes, aromatiques,fleurs) sont les plus menacées par la compétition avecles mauvaises herbes.

•La végétation sauvage se nourrit au détrimentdes cultures, en détournant à ses profits les élémentsfertilisants et l’eau nécessaires à la croissance desplantes du jardin. Les espèces dotées de puissantesracines comme la consoude, la prèle, le liseron consti-tuent des compétiteurs très difficiles à déloger.

•Les adventices font de l’ombre aux cultures cequi nuit à leur développement, tout particulièrementchez les légumes. Beaucoup dominent les plantes dujardin en raison d’une vigueur supérieure.

•En se mélangeant avec les récoltes, certainesplantes sauvages en altèrent la qualité, et compromet-tent le rendement.

LA NATURE EST GÉNÉREUSEMAIS CONQUÉRANTE

Pourquoi certaines plantes sont-ellesappelées « mauvaises herbes »?•Dotées d’une vigueur supérieure, et d’un compor-tement colonisateur, ces plantes très performantes pro-lifèrent plus vite que les espèces cultivées. Sansintervention, elles prennent le pas sur les cultures.

•Un comportement envahissant est typique chezde nombreuses plantes spontanées : prèle, liseron,chiendent, trèfle, etc. Certaines possèdent un potentielreproductif impressionnant. Par exemple un pied d’épi-lobe en épi produit jusqu’à 100 000 graines, un chéno-pode 70 000, un plantain 40 000 !

•Rustiques et capables de rester dormantes plu-sieurs années (40 ans pour le plantain, 100 ans pour lecoquelicot), les plantes sauvages prolifèrent dès queles conditions leur sont favorables, notamment lorsquele jardinier a bien travaillé le sol. On estime qu’un hec-tare de terrain contient en moyenne de 300 à 500 mil-lions de graines de plantes sauvages !

•Certains végétaux spontanés constituent desabris pour les parasites comme les pucerons qui

peuvent se développer sur plus de 200 plantesdifférentes. Le mouron des oiseaux sert à la

nidification des acariens et des aleurodes,la véronique attire les nématodes, l’or-

tie héberge les premières généra-tions de pucerons.

• Les mauvaisesherbes pérennes

qui se propa-gent à par-

C onsidéré comme « écologiquement incorrect », le terme « mauvaise herbe » est remplacé par « plante indésirable » ce qui est plus exact dans le jardin

où toute végétation qui gène les cultures constitue une concurrence inopportune.

La végétationsauvage envahissante

Une p

Page 25: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

25

•Les herbes indésirables nuisent à l’esthétique dujardin car elles lui donnent un aspect négligé. La pré-sence incongrue d’herbes sur une terrasse ou un dal-lage peut se comparer à des papiers souillant leparquet du salon. Une pelouse ponctuée de mauvaisesherbes donne l’impression d’une moquette tachée.Considérant aujourd’hui le jardin comme une pièced’extérieur, où l’on vit et où l’on reçoit aux beaux jours,le désherbage s’impose comme une des opérationsd’entretien courant vraiment indispensables.

•La végétation sauvage gêne les activités ludiquesdans le jardin par son grand développement (renouée,armoise), son caractère urticant (chardon, ortie,ronce), ses fleurs qui attirent les insectes munis dedards redoutables (abeilles, bourdons).

•Des dégâts sur les constructions dont les maté-riaux sont fragilisés ou mal scellés peuvent être provo-qués par certaines plantes sauvages comme le lierre.

• La nuisibi l i té des mauvaises herbes estaujourd’hui estimée au niveau mondial à 13 % de laproduction possible. Si l’on ne pratiquait pas le dés-herbage, les pertes seraient voisines de 30 %.Un jardin bien désherbé, c’est donc un jardin plussain, plus esthétique, plus équilibré.

•Sources d’allergies, diverses plantes commel’ambroisie peuvent provoquer des symptômes sérieux.

•Prévenir les incendies en prévoyant des zonesexemptes de broussailles (prescription légale).

L’utilité de la flore sauvage

La végétation spontanée sert de nourriture auxoiseaux, aux insectes pollinisateurs et auxiliaires,mais aussi à certains ravageurs qui sedésintéressent ainsi du jardin (la bardaneet l’ortie sont consommées par les chenilles).La nuisibilité des plantes est donc toute relative.Bon nombre de « mauvaises herbes » comme lachélidoine sont utilisées à des fins médicinales,d’autres comme le pissenlit ou la ronce (mûre)sont délicieusement comestibles. Du fait desa grande diversité, la flore sauvage contribueà la biodiversité et peut constituer un facteurfavorable à la fertilité du sol (trèfle, vesce).

e

Une pelouse envahie par les pâquerettes et les pissenlits présente un certain charme, mais elle pose des problèmes pour le jeu (insectes butineurs).

Un bourdon butine une !eur de pissenlit.

Page 26: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

26Un jardin bien soigné

D ès le moment où une plante est considérée comme inacceptable parcequ’elle concurrence les cultures, elle devient une « mauvaise herbe ». Elle

peut se montrer simplement gênante, ou franchement nuisible car envahissante.

La végétation indé sau j

LES DOUZE ESPÈCES LES PLUS TENACES

Des plantes à éliminer des cultures.•Ambroisie, cette annuelle envahissante originaire d’Amérique duNord atteint 1,50 m de haut. Elle est aussi appelée « herbe à poux »en raison de ses propriétés allergisantes. On la rencontre surtout dansla moitié sud de la France en sol calcaire. Sa destruction est obligatoire.

•Armoise, anciennement réputée pour ses vertus médicinales(antispasmodique, emménagogue), cette vivace rhizomateuse au portélancé, atteint 1,50 m de haut. Elle pousse dans les terres riches etbien travaillées et montre une bonne sensibilité aux herbicides.

•Chardon, plusieurs Astéracées bisannuelles ou vivaces à tiges etfeuilles épineuses portent ce nom vernaculaire. Envahissants, leschardons développent une racine pivotante profonde qu’il est assezfacile d’extraire avec une gouge à asperge ou un tire-racines. Il fautsurtout les empêcher de fleurir car ils se disséminent par graines.

•Chiendent, cette herbe vivace, très répandue, se développerapidement par ses rhizomes (stolons) dont le moindre morceaubourgeonne. Le chiendent est souvent propagé par les façonsculturales mécaniques (motobineuses). Il concurrence les cultures parson importante biomasse souterraine et sécrète une substancetoxique pour les cultures voisines : l’agropyrène. L’extraction desrhizomes à la fourche bêche est le mode de lutte le plus efficace.

•Liseron, vivace volubile drageonnante par des rhizomes, c’estune plante conquérante dont la vitesse de croissance est

supérieure à la plupart des plantes cultivées. Les rhizomesverticaux peuvent s’enfoncer à 2 m de profondeur. Les

herbicides sont efficaces pendant la floraison.

•Ortie, colonisant les sols riches, humifères,cette vivace apprécie les zones ombragées.

Son feuillage urticant peut servir denourriture aux oiseaux de basse-

cour. Il faut extraire lasouche du sol.

Armoise (Artemisia vulgaris)

Chardon (Cirsium arvense)

Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia)

Chiendent (Elytrigia repens)

Page 27: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

27

é sirableu jardin

•Oxalide, ressemblant à un petit trèfle dont chaque feuille prendla forme d’un cœur, cette vivace se multiplie à l’infini par ses bulbillesqui développent ensuite une solide racine pivotante. On rencontrel’oxalide dans les sols argileux. Très envahissant, il est difficile àcombattre car il s’insinue dans les touffes même des plantes cultivées.

•Pissenlit, formant des rosettes de feuilles persistantes plus oumoins découpées, cette vivace à racine pivotante est superbe auprintemps avec ses capitules jaunes. C’est une plante envahissante carelle bourgeonne rapidement. Il faut extraire totalement la racine du solcar le moindre morceau qui persiste redonne une nouvelle plante.

•Prêle, développant un feuillage fin, très gracieux, cette planteassez primitive présente un aspect décoratif certain. Elle se développedans les sols riches, maillant le sol d’un réseau de rhizomes assezimpressionnant. C’est une adventice très difficile à éliminer car elle semontre peu sensible aux herbicides. Arracher les tiges qui pointent.

•Ronce, cet arbuste sarmenteux aux longues tiges fortementépineuses, porte au début de l’automne de délicieux fruits comestibles(mûres). Le système racinaire rhizomateux bourgeonne facilement, cequi rend la ronce très conquérante, surtout dans les sols frais et fertiles.Il faut absolument extraire toute la souche pour en venir à bout.

•Tussilage, cette vivace rhizomateuse développe en avril unerosette de feuilles, puis le rhizome s’étend et bourgeonne en été pourformer des fleurs en hiver, qui s’épanouissent en février. Les feuillesamples disparaissent durant la morte-saison. La plante pullule dansles sols argileux. Il faut extraire les rhizomes pour s’en débarrasser.

•Véronique, commune dans tous les sols cultivés, cette annuellequi fleurit dès le mois de mars, peut former des colonies assezimportantes. Les tiges prostrées se marcottent en permanence,colonisant rapidement le sol. Cette espèce est surtout nuisible dansles gazons car ailleurs, un bon coup de binette suffit à l’éliminer.

Oxalide (Oxalis pes-caprae)

Pissenlit (Taraxacum of!cinale)

Ronce (Rubus fruticosus)

Prêle (Equisetum arvense)

Tussilage (Tussilago farfara)

Véronique (Veronica persica)Liseron (Calystegia sepium) Ortie (Urtica dioica)

Page 28: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

28Un jardin bien soigné

P ratiqué depuis l’aube de l’agriculture, le désherbage constitue l’une desfaçons culturales les plus importantes car la compétition avec la flore

sauvage est permanente. L’acte est utile mais pas anodin, il doit être maîtrisé.

Limiter l’invasiondes herbes s

• Sectionnement des racines. Effectué avec labinette ou le sarcloir, cetravail (le sarclage) n’est effi-cace que sur les adventices annuelles au début de leurcroissance. Avec la lame de l’outil, coupez les tiges oule collet des mauvaises herbes juste sous la surface dusol. Le sarclage retarde aussi le développement desherbes pérennes. Pour être efficace, il doit être effectuéau moins deux fois par mois dans la période compriseentre avril et octobre.

• Extirpation des racines et des rhizomes, puisdestruction de la souche. Cette intervention estindispensable pour éliminer les herbes vivaces.

• Arrachage des nouvelles pousses dès leur sortiede terre. C’est la méthode qui convient le mieux pour unelutte efficace à long terme contre les : liserons, prêles,oxalis et toutes plantes au système racinaire complexe.

• Recouvrement des plantules. C’est la technique dupaillage qui « étouffe » les herbes dès leur germination.

• Inconvénients : les mauvaises herbes pérennesrepoussent souvent très vite après la première action dedésherbage manuel, car elles sont stimulées de la mêmemanière qu’un arbuste après une taille.

Un jardin sans mauvaises herbes paraît toujours plus esthétique.

Pourquoi désherber?•Pour augmenter la capacité d’infiltration de l’eaudans le sol et la quantité qu’il reçoit, en laissant ensurface une terre meuble et bien aérée.

•Pour préparer rapidement et efficacement les zonesà semer ou à planter et permettre aux cultures de sedévelopper sans concurrence.

•Pour nettoyer les cours, les allées, les terrasses, leschemins, les parkings, les massifs et pour dégager le pieddes arbres, des arbustes, des rosiers, des fruitiers.

•Pour préserver les plantes cultivées qui risqueraientde disparaître sous la pression d’une végétationconcurrente plus vigoureuse, et par conséquent pourassurer des récoltes plus abondantes et plus qualitatives.

•Désherber contribue à l’aspect esthétique de notreenvironnement. Débarrassé de la végétation indésirablele jardin est plus sain, plus équilibré, plus esthétique.

Comment désherber?Désherber de manière responsable, c’est respecter lesbonnes pratiques et n’intervenir que lorsque c’est utile.Désherbage manuelCette intervention s’impose lorsque l’invasion se limiteà quelques herbes encore jeunes qu’il est facile d’éli-

miner ou dès que la végétation sauvage se déve-loppe au milieu de cultures délicates ou de

plusieurs espèces différentes réunies ensem-ble (massifs, haies en mélange, semis,).

Quatre modes d’action, qu’il est parailleurs tout à fait possible de

conjuguer, entraînent la des-truction efficace mais

plus ou moins rapidedes mauvaises

herbes :

Page 29: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

s sauvagesIl arrive souvent que, le tranchant de l’outil n’ayant

pas pénétré suffisamment en profondeur, il laisse unepartie du système racinaire intact, qui se retrouve recouvertde terre et peut bourgeonner de nouveau à sa guise.

Désherbage thermiqueContrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas de brû-ler les adventices (c’est l’écobuage), mais de produireun choc thermique (800°C) en effleurant simplementles parties aériennes pendant 1 à 2 sec, à 10 cm dedistance. À cette température, l’eau contenue dans lescellules végétales s’évapore et la plantule se dessèche.Le meilleur résultat est obtenu à un stade précoce dedéveloppement des plantes (trois feuilles sur la tige).

•Avantages : pas d’utilisation de substances chi-miques, un traitement localisé à effet immédiat.

• Inconvénients : consommation d’énergie fossile,technique inefficace sur la végétation développée et lesplantes vivaces, action peu pérenne, manipulation dan-gereuse (risque de brûlures et d’incendies), inapplica-ble sur les cultures en place et notamment la pelouse.

Désherbage chimiqueComme tous les produits phytosanitaires, les désherbantsne sont pas anodins, tout simplement parce qu’ils sontefficaces. Produire un effet certain est obligatoire pourqu’un herbicide puisse être homologué comme tel. Utiliséà la juste dose, dans les limites et dans les conditionsd’applications préconisées sur l’emballage, le produit neprésente pas de risque pour celui qui l’utilise.

• Les herbicides sont pour la plupart des auxines(hormones) qui troublent le métabolisme des plantesqu’ils sont destinés à détruire, en provoquant unecroissance cellulaire exubérante et incontrôlée.

• L’emploi d’un herbicide est irremplaçableans le casd’une invasion de plantes résistantes (chiendent, liseron,chardon), à condition qu’il soit possible de l’appliquersans dommage pour la végétation que l’on désirepréserver (désherbant sélectif).

• Utiliser le pulvérisateur afin de réduire laconcentration du produit. Un cache herbicide àl’extrémité de la lance accroît la précision del’application, tout en évitant que le produit puisseentrer en contact avec les cultures voisines.

• Ne jamais appliquer d’herbicide sur unesurface imperméable.

• Ne pas traiter les zones en pente et à laproximité des points d’eau.

• Intervenir par temps calme et stable,garantissant 8 h sans pluie après l’application.

• Vérifier la dose prescrite.

• Ne jamais vider dans les égouts.

Le désherbage raisonné

Dans les massifs, le désherbage manuel est souvent la seule solution.

29

Page 30: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

30Un jardin bien soigné

M ême si le jardinier semble parfois « écologiquement incorrect », il demeure le garant de l’avenir de la nature car il respecte l’âme des plantes. C’est

dans ces conditions qu’un jardin devient l’éden du cadre de vie contemporain.

Droits et devoirsdu jardinier

c’est possible ou des matériels équipés de moteurs dedernière génération dont les émissions de gaz toxiquessont diminuées de 30 à 50 % et qui consomment enmoyenne 20 % de carburant en moins.

Privilégier aussi les engrais à diffusion lente qui nemigrent pas, ce qui évite tout risque d’entraînement denitrates dans les couches profondes du sol.

•Bien régler son matériel. Par exemple, la bonnesélection de la buse du pulvérisateur selon le traite-ment à effectuer, évite la diffusion inutile de produitsdans l’environnement.

Des interactions avec la nature•Favoriser la présence de la faune sauvage. Desplantations denses et variées constituent autant derefuges pour les oiseaux qui sont de grands consomma-teurs d’insectes, de même que pour les hérissons.

•Planter des fleurs nectarifères. Elles attirent lesinsectes butineurs et notamment les abeilles, trèsmenacées aujourd’hui. Lavande, romarin, thym, arbresfruitiers, tilleul, châtaignier, ancolie, muflier, bourrache,bruyère, aubépine, campanule, delphinium, tournesol,chèvrefeuille, verge d’or, trèfle, coquelicot, bleuet, etc.

•Privilégier les plantes rustiques ou régionales.Elles sont parfaitement acclimatées, nécessitent moinsde soin et résistent mieux aux agressions diverses. Ellessont aussi les préférées de la faune utile.

Des cultures harmonieuses•Garantir de bonnes récoltes. Qu’il s’agisse defruits, de légumes, d’aromatiques ou de fleurs à couper,grâce à des soins réguliers et attentifs, ainsi que lasélection des espèces les mieux adaptées et des varié-tés les plus performantes.

« En tant que passagers de la Terre nous sommes obli-gés d’en devenir les jardiniers. Est jardinier tout êtrequi prend soin de la vie car il en est tributaire. » a dit lecélèbre paysagiste Gilles Clément, faisant allusion aurôle dévolu désormais aux jardins dans la protection dela biodiversité. Un autre grand paysagiste, Pascal Cri-bier, affirme avec raison : « Le jardinier pacifie lesplantes les unes avec les autres. » Il évoque en cela lespossibilités infinies de cohabitation qu’offre le jardinaux espèces végétales venues de tous les continents ;une cohabitation uniquement possible par l’attentionet les soins que le jardinier procure à ses cultures. Etlorsque le jardinage est pratiqué avec raison, « Le jardi-nier et la nature finissent par se tutoyer » comme l’aécrit René Péchère, un grand nom du paysage duXXe siècle, montrant bien en cela que le jardinage agitde manière positive en faveur de la planète.

Inépuisable, la science jardinière vit un perpétuelrenouveau. C’est pourquoi l’horticulture s’étudiecomme une science dont le laboratoire est la terre,l’homme l’élève et la nature le maître.

Un équipement efficace•Disposer d’un matériel performant. Fait gagner

du temps et de la précision dans toutes les opé-rations de jardinage. Utiliser des outils de

coupe dont les lames sont régulièrementdésinfectées contribue à éviter la pro-

pagation des maladies graves.

•Limiter au maximum lespollutions. En optant

pour les machinesé lec t r i ques

lorsque

Page 31: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

r

•Créer un écosystème équilibré. Des plantationsvariées couvrant toutes les strates de la végétation(arbres, arbustes, sous-arbrisseaux, plantes herbacées)sont favorables à la biodiversité.

•Bannir les plantes envahissantes. Bien qu’ellessoient parfois proposées par les jardineries, les plantessuivantes sont inscrites sur la liste des « pestes végé-tales » qui prennent le pas sur la flore naturelle etcontribuent à dégrader la biodiversité. Il s’agit surtoutdes : berce du Caucase, arbre à papillons (Buddleja),ailante, griffe de sorcière, herbe de la pampa, renouéedu Japon, balsamine de l’Himalaya, canne de Provence,salicaire, ajonc robinier faux-acacia, séneçon en arbre,et même mimosa dans certaines zones du Midi.

•Planter dans une vision à long terme. Compatibleavec le développement durable, en particulier en sélec-tionnant des végétaux adaptés aux caractéristiquesparticulières du sol du jardin et de l’exposition choisie.

•Améliorer et nourrir la terre. En privilégiant lesapports organiques qui favorisent l’activité des micro-organismes générateurs d’une bonne fertilité.

31

La diversité et la rotation des cultures dans le jardin réduisent les risques de maladies et sont favorables à la présence de précieux auxiliaires.

•Protéger et soigner les plantes. Cela fait partie dela contribution logique du jardinier pour améliorer lalongévité de ses cultures. Dans cet esprit, la prohibitiontotale des soins matérialisée par le concept « zéro phy-tos » est une fausse bonne idée.

Assurer une bonne rotation des cultures réduit lesrisques de propagation des maladies, tout en évitantd’épuiser ou de déséquilibrer les réserves du sol.

Préserver les ressources naturelles•Réduire la consommation d’eau. En sélectionnantdes plantes tolérantes à la sécheresse et en installantun système d’arrosage automatique au goutte à gouttesur toutes les cultures permanentes et même au potager.

Pailler le sol avant les premières chaleurs pourconserver l’humidité et éviter l’évaporation.

Récupérer l’eau de pluie et l’utiliser pour l’arrosagedu jardin est économique et protège la ressource.

Arroser le jardin le soir lorsque l’évaporation estmoins forte, ce qui permet de réaliser une économied’eau de 50 % en moyenne pour la même efficacité.

Page 32: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

32Un jardin bien soigné

L a complexe notion de développement durable découle de la prise deconscience que les ressources de notre planète ne sont pas inépuisables. Elle

concilie une croissance économique dynamique et la défense de l'environnement.Dans ce contexte, le jardin joue un rôle majeur car il produit tout en respectant.

tion de plaies importantes qui les fragilisent et peuventdevenir propices à une infestation parasitaire (insecte dubois, champignon, bactérie).

•Planter pour l’avenir. Chaque jardin devraitaccueillir au moins un arbre et un large assortimentd’arbustes car ces plantes s’inscrivent tout à fait dansune perspective de développement durable, s’adres-sant même aux générations futures du fait de leur lon-gévité. Choisissez de jeunes sujets qui ont nécessitémoins d’énergie pour leur production et leur transport.

Conserver les ressources génétiquesLa mondialisation et une certaine uniformisation desmodes de production et des goûts, contribuent àréduire le nombre des plantes cultivées à grandeéchelle. Il s’agit d’une dégradation de la « biodiversitécultivée ». Par exemple, cinquante espèces potagères(2 700 variétés) sont couramment produites en France.Mais les réseaux de conservatoires européens en repré-sentent plus de 100 000, dont 5 000 sont mises en cul-ture chaque année à des fins de conservation. La

En optimisant l’utilisation des ressources renouvelables(eau de pluie, soleil compost), en limitant l’emploid’énergies fossiles par le travail manuel et l’usage dematériel électrique, le jardin s’inscrit aisément dans leconcept du développement durable.

Qu’il possède une vocation ornementale ou vivrière,un jardin est toujours une source de production : fleurs,légumes, fruits. En cela, il génère du développement. Etmême si certaines cultures sont rapides (trois semainespour les radis), elles s’inscrivent globalement dans ledurable car les plus éphémères sont régulièrementrenouvelées et une grande majorité (arbres, arbustes,vivaces) sont par définition pérennes et dépassent mêmesouvent la longévité humaine.

Dans cet esprit, le jardinage doit s’inscrire dans unrespect global de notre environnement, tenant compte àla fois des aspects humains (désir légitime de résultat,mode de vie, temps disponible, hygiène, économie) et dubien-fondé de l’écologie (associations végétales variées,présence de la faune, équilibre et fertilité du sol, qualitéde l’air, maîtrise de l’eau, etc.).

Jardiner avec raison•Ne pas opposer « naturel » et « chimique ».

Ceci n’a guère de sens car tout ce qui touche ausol et au monde végétal, donc à l’essentiel du

jardinage se résume dans la réalité en uneinfinité de réactions chimiques.

• Tail ler raisonnablement . En intervenant de manière

modérée sur la crois-sance des plantes,

on évite laf o r m a -

Une attitudejardinière responsable

L’arbre (ici un olivier) inscrit le jardin dans un contexte pérenne

Page 33: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

33

biodiversité cultivée évolue très positivement puisque300 variétés nouvelles sont inscrites en moyennechaque année en France et 1 600 en Europe. Jardinerparticipe franchement à enrichir la biodiversité.

Jardinage positif•Ce concept nouveau développé par les profession-nels du jardin, prône un jardinage de progrès qui s’ins-crit dans le XXIe siècle avec ses technologies, tout entenant compte de l’urbanisation grandissante et denotre activité trépidante qui réduit le temps libre.

•C’est un jardinage d’avenir qui se préoccupe del’empreinte que nos activités laissent inévitablement.

•C’est un jardinage qui respecte toute la chaîne duvivant et passe par des connaissances naturalistes etl’observation, afin de pouvoir réagir de manière efficacemais réfléchie pour tout ce qui concerne le développe-ment optimal et la santé des cultures.

•C’est un jardinage qui tient compte des spécifici-tés du climat local, avec ses températures extrêmes etses précipitations, pour un choix optimisé des végétaux.

•C’est un jardinage qui améliore les données phy-siques et chimiques du sol par des amendements etune fertilisation adéquats, et qui en tient compte poursélectionner des végétaux idéalement adaptés.

•C’est un jardinage qui transmet les connais-sances, les bons gestes et les techniques. Un jardinagequi se développera par l’éducation, grâce à l’accompa-gnement du public par des professionnels compétents.

•Vu l’accroissement démographique des popula-tions et les perspectives annoncées, les activitéshumaines vont exercer, et exercent déjà, une telle pres-sion sur les fonctions naturelles de la planète que lacapacité des écosystèmes à répondre aux demandesdes générations futures ne peut plus être considéréecomme certaine. Toutefois, l’épuisement des ressourcesnaturelles n’est pas une fatalité. C'est un catalyseurd'innovations pour imaginer de nouveaux produits. Celasignifie clairement que : si les techniques de la culturebiologique peuvent représenter une voie vers une stra-tégie de développement durable dans le jardin, elles neconstituent aucunement la seule.

e

Un jardin bien entretenu représente une ressource économique certaine, qui se renouvelle en permanence grâce à l’action du jardinier.

Page 34: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

34Un jardin bien soigné

Une attitude jardinière responsable

ressources de la terre, le jardinier en assure la péren-nité par des interventions destinées à conserver etmême à améliorer la fertilité du sol, par le renouvelle-ment des plantations et bien sûr par la régulation desennemis et des maladies.

•Grâce aux jardins, « la nature est au bout de larue ». Les feuillages caducs évoluent au fil des saisons,les parfums et les couleurs des fleurs attirent les polli-nisateurs, les baies nourrissent les oiseaux, les plansd’eau, les pelouses attirent une faune spécifique et lepotager nous fournit son lot de fruits et de légumesdont les vertus sont enfin reconnues.

•Le jardinage développe une activité saine, écono-mique, améliorant de manière bénéfique le cadre devie. Avec ses promesses de récoltes et de floraisons, lejardin est porteur d’espoir, de bien-être, de gaieté. Unespace rassurant, convivial, sensuel, apaisant et beau.

Traiter n’est pas systématique•Définir la pertinence d’une intervention antiparasi-taire est obligatoire, son niveau de nécessité étant liéau degré de l’infestation et à la gravité du problème.

•En cas de besoin seulement, utilisez un produitphytopharmaceutique et sélectionnez le produit le mieuxadapté au cas à résoudre. N’hésitez pas à consulter unprofessionnel pour obtenir un bon diagnostic.

•Dans une option de protection préventive, trèsvalable pour les plantes qui sont systématiquementattaquées comme les rosiers et les arbres fruitiers parexemple, on intervient à un stade de végétation précis :au gonflement des bourgeons, au débourrement, à lachute des pétales, à la formation des fruits, à la chutedes feuilles, durant la dormance hivernale.

•Pour un soin curatif, qui se justifie surtout pour lesattaques inhabituelles ou dues à un ennemi spécifique,l’application du produit phytosanitaire doit être effectuéeaux moments les plus opportuns en fonction de labiologie du ravageur ou de la maladie. Il est par exempletotalement inutile de traiter lorsque « le ver est dans lefruit » ou lorsque les organes sont pourris ou défeuillés.

•Jamais durant la floraison. Ne pas traiter à cettepériode avec des insecticides et des acaricides.

Les limites du naturelPar définition, ne devrait être qualifié de « naturel » quece qui a été puisé dans un environnement indemne detoute empreinte humaine, toute modification apportéepar l’homme étant de fait « artificielle ».

•Dans ce contexte, il est évident que le jardin etplus particulièrement potager et verger ne sont pas desespaces « naturels ». La plupart des fruits et deslégumes que nous consommons ont été travaillésdepuis si longtemps par l’homme que l’on a mêmeperdu toute trace de leur origine. Que serait unetomate, une carotte, une laitue, une betterave ou mêmeun chou « naturel » ? Une petite chose sans attrait à lasaveur âcre ou aigre. Endive, chou-fleur, poirée (bette àcardes), brocoli, ne sont à l’évidence pas des végétaux« naturels », pas plus que les courges et les potirons.Tous doivent leur grosseur, leur saveur, leur couleur,voire leur résistance aux maladies à de longues annéesde sélection et au talent des obtenteurs, ces « entre-metteurs de végétaux » qui réalisent les hybridations.

Aux bons soins du jardinFace à l’impact inévitable des activités humaines surl’environnement, il importe de transmettre un messagede respect de la nature et d’attitude responsable auquotidien, à commencer dans le jardin.

•Comment entretenir et soigner son jardin dansl’esprit du développement durable ? Cela passe parl’observation, le diagnostic, l’évaluation de la gravité dechaque cas et l’adoption de mesures et d’actions effi-caces, dont l’impact sera toujours bénéfique au

regard du problème à solutionner.

•S’il faut se résoudre à traiter, il imported’appliquer la bonne dose au bon moment,

en utilisant des produits spécifiques pourle jardinier amateur.

•Le jardin positif . Jardiners’inscrit de manière évi-

dente dans le dévelop-pement durable

car, s’il uti-l ise les

Page 35: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

Traiter est-il vraiment utile?•Avant d’employer un produit phytopharmaceutique,il faut s’informer sur l’existence éventuelle de méthodesalternatives pouvant offrir une efficacité similaire.

•Avant de préparer le traitement, vérifiez que lesconditions d’emploi préconisées sur les emballages sontremplies, sinon l’efficacité sera compromise.

•Traiter à bon escient, en respectant la mention pré-sente sur les produits : « à n’utiliser qu’en cas de besoinpour les usages autorisés, en respectant strictement lesdoses et les précautions d’emploi ».

Même s’il revêt parfois un aspect « sauvage », un jardin ne peut être considéré comme un espace naturel. Il a besoin d’attentions.

L’homme face à la nature« L’humanisation » de notre espèce a coïncidéavec le développement de l’agriculture. Depuis10000 ans (soit environ 500 générations), Homosapiens, n’a eu de cesse de s’éloigner de la naturesauvage. La domestication, la « civilisation », la« culture », toutes ces évolutions qui constituent lepropre de l’humanité ont pu se produire parce quenous avons pris nos distances avec la nature. Unenature que nos ancêtres ont façonnée au fil dessiècles pour composer le paysage de l’Europed’aujourd’hui, bien loin de la nature originelle.Cette nature puissante et menaçante a fait dire àun agronome au début du XXe siècle : « L’hommerécolte ce que les insectes lui laissent ». La der-nière grande famine en Europe de l’Ouest remonteà 1932-1933. Elle a eu lieu en Suède. C’étaitavant la découverte des pesticides, que l’ongagnerait à appeler produits « phytopharmaceu-tiques », c’est-à-dire les médicaments des plantes.Et comme tout médicament, les produits de soinsdes plantes produisent un effet. Il faut donc lesutiliser à bon escient, avec parcimonie.

35Traiter est une action responsable qui n’est jamais systématique.

Page 36: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

36Un jardin bien soigné

Les bonnes pratiq uà préc o

sions parasitaires. Les dégâts dans les monoculturessont toujours plus importants. Ce conseil est surtoutvalable pour les haies et le potager.

•Renforcer l’équilibre et la richesse nutritive du solpar des amendements réguliers et une fertilisationcomplémentaire bien appropriée.

•Éliminer les formes hivernantes des ravageurs etdes maladies car elles sont alors plus fragiles.

•Supprimer les parties malades, mortes ou abî-mées sur les végétaux car ils peuvent constituer des« nids à parasites » et favoriser les infestations.

•Ne pas laisser les feuilles tombées recouvrir lescultures en automne. Ne composter que les feuillestotalement indemnes de taches, de galles, d’insectes.

•Ne pas arroser le feuillage des plantes sensiblesaux maladies (tomate, rosier, pomme de terre).

•Ne pas succomber à la « désinformation environ-nementale ». Connaissant l’appétit des chenilles pourles feuillages, il est difficile de protéger les papillons etde faire de son jardin un paradis pour les oiseaux, sil’on n’accepte pas qu’ils mangent quelques cerises…

Q uelles que soient les méthodes utilisées, la protection des plantes se borneà limiter la prolifération des ravageurs et des maladies. Les interventions

du jardinier ne permettent que de contrôler les populations et non les éradiquer.

L’impatience vis-à-vis de la nature est toujours unesource de déception car elle génère des obstacles àl’inverse de la persévérance qui seule permet d’enappréhender les complexes subtilités. Petit coin denature apprivoisée, le jardin nous offre l’image rassu-rante d’un environnement dénué de toute sauvagerie.

•L’Homme moderne qui redoute la faune grouillantequi hante son jardin, ressent d’instinct une aversionpour les insectes, à l’exception des papillons et des« bêtes à bon dieu ». La vision édénique du jardin sau-vage que tentent de sacraliser certains discours envi-ronnementalistes s’inscrit en contradiction avec lesaspirations des « homo citadinus » qu’engendre massi-vement notre société. La pratique raisonnée du jardi-nage s’inspire plutôt de cette formule : « Faire le pluspossible avec et le moins possible contre ».

Mieux vaut prévenir que guérir•Privilégier les plantes rustiques les mieux adap-tées au sol, à l’exposition et au climat du jardin.

•Utiliser les espèces et les variétés réputées lesplus résistantes aux maladies. Les obtentions récentesse montrent souvent plus résistantes car elles ont étésélectionnées en tenant compte de ce facteur.

•Respecter des distances de plantation confor-tables car la promiscuité facilite la propagation

des maladies et la dissémination des rava-geurs. Ne pas hésiter à tailler pour aérer,

lorsque les plantes s’enchevêtrent.

•Diversifier les végétaux pourgénérer une biodivers i té

maximale qui limiteral o g i q u e m e n t

l’impact desa g r e s -

Une ruche dans un coin du jardin favorise l’abondance des récoltes.

Page 37: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

Méthodes alternatives à adopter•Planter des arbustes à baies et des fleurs à graines comesti-bles pour favoriser la présence des oiseaux omnivores.

•Semer ou planter des espèces mellifères pour accroître le nom-bre de pollinisateurs. Si les dimensions et le lieu géographique du jardin le permettent, installer une ruche près du verger.

•Favoriser la présence d’organismes utiles avec des plantes quiles attirent et une disposition au voisinage des cultures à protéger.

•Pratiquer la rotation des cultures au potager.

•Associer des fleurs et des légumes qui s’autoprotègent (com-pagnonnage) en raison de leurs odeurs particulières. Les plantesaromatiques et les alliacées (oignon, ail) sont les plus efficaces.

•Combiner des méthodes de lutte variées pour obtenir une meil-leure efficacité. Ne pas laisser les herbes sauvages proliférer.

•Sédentariser les « auxiliaires clandestins » : hérisson, grenouille,crapaud, triton, coccinelle, syrphe, etc., par l’installation d’abrisadaptés, la construction d’un bassin, la présence de zones réservéeset la mise en place l’hiver de zones de nourrissage attractives.

•Surtout ne pas souscrire à certaines préconisations rétro-grades et inadaptées au mode de vie d’aujourd’hui, car elles creu-sent le sillon du jardinage labeur. Le jardin est cité comme ladeuxième pièce préférée de la maison après le salon. Il devancepour la première fois la cuisine (enquête Unep- Ipsos février 2009).Ouvert sur une nature « apprivoisée », le jardin doit, en toutes cir-constances demeurer un espace de beauté, de liberté et de plaisir.

37

Un massif d’arbustes favorise la nidi!cation des oiseaux.

Les œillets d’Inde protègent de la piéride du chou.

Maison d’hivernage des insectes.Un discret repas pour les oiseaux. Un abri ef!cace et décoratif pour le hérisson.

q uesc oniser

Page 38: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

38Un jardin bien soigné

Respecter les zones sensiblesSont considérés comme vulnérables sur le plan environnemental,les bassins et les pièces d’eau, en raison des risques d’eutrophisa-tion, c’est-à-dire de dégradation du milieu aquatique, par la pré-sence excessive de nutriments (phosphates et nitrates), quiaugmentent la production d’algues et de plantes aquatiques. Lafaune aquatique se montre aussi très sensible à la présence de pro-duits antiparasitaires, notamment d’insecticides. Certains espacesforestiers et pelouses naturelles sont aussi considérés comme deszones sensibles en raison d’une biodiversité particulièrement fragile.

•N’utiliser que des produits autorisés en culture biologique.

•Varier les produits (matières actives différentes) pour éviterl’accumulation d’une même substance dans le sol.

•Ne pas traiter si le produit risque d’être entraîné hors de lazone de culture et notamment par temps venteux (la législation fixela limite d’application lorsque la vitesse du vent dépasse 19 km/h,soit l’équivalent de la force 3 sur l’échelle de Beaufort).

•Respecter une zone non traitée (tous produits) d’au moins 5 mà proximité des points d’eau et des zones aquatiques.

Épargner les pollinisateurs•Ne jamais traiter durant la période de floraison (de l’ouverturedes premières fleurs jusqu’à la chute des pétales des dernières).

•Ne pas traiter pendant la production d’exsudats (miellats desinsectes piqueurs-suceurs, écoulements de nectar extrafloral).

•Traiter uniquement lorsque les abeilles, et tous les insectes dela même famille, sont absents des plantes.

•Appliquer les produits de préférence tard le soir (lorsque lesabeilles sont rentrées) ou très tôt le matin (avant leur sortie).

10 grands amis du jardinierLe jardin sert de refuge à une faune sauvage d’autant plus variée

que les plantations sont denses et diversifiées. L’utilité des« clandestins du jardin » peut venir de leur régime alimen-

taire à base d’insectes, de vers, de larves ou du rôlequ’ils jouent dans la pollinisation des plantes.

•Abeille domestique C’est l’insecte buti-neur le plus actif et le plus efficace. La

riche biodiversité du jardin lui esttrès favorable. Alors, pourquoi

ne pas accueillir uneruche ?

Les bonnes pratiquesà préconiser

Abeille, la précieuse butineuse.

La chauve-souris, insectivore nocturne.

La chrysope, sa larve dévore divers insectes.

La coccinelle, un des meilleurs anti pucerons.

Le crapaud commun, très gourmand de limaces.

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Le lombric, un allié précieuxExcellent « laboureur » naturel, le ver de terre aère le sol avec sesgaleries, et l’amende par ses déjections (turricules ou tortillons). Le nombre de vers de terre, qui varie de 100 à 1 000/m2, dépend de la quantité de matière organique présente dans le sol. Entre 4 et

12 kg de tortillons sont excrétés par an et par mètre carré dans lesjardins. On estime que toute la terrearable d’un jardin sera filtrée par le tube digestif des vers de terre en un demi-siècle. Les déjections des lombrics contiennent un

pourcentage élevé d'humus et une forte proportion d’élémentsfertilisants. Précisons également que le lombric ne supporte pas les chocs thermiques de surface provoqués par les flammes.

Le lézard des murailles, ardent chasseur.

Le hérisson, précieux ami du jardinier.

La grenouille verte habile entomophage.

La musaraigne, élimine les vers du sol.

Le syrphe, prédateur des pucerons.

•Chauve-souris Ce mammifère ailé aux mœurs nocturnesconsomme uniquement des insectes, dont de nombreux papillonsde nuit (bombyx et sphinx) aux chenilles nuisibles pour les cultures.

•Chrysope Adulte, cet insecte aux yeux dorés se nourrit de miel-lat et de pollen, mais ses larves mangent les œufs, les larves et lesadultes des cochenilles, pucerons et acariens. Au cours de sondéveloppement, une chrysope consomme plus de 500 pucerons. Enune heure, elle peut dévorer de 30 à 50 araignées rouges.

•Coccinelle Très vorace la larve de la « bête à bon dieu » peutdévorer jusqu’à 150 pucerons par jour. La femelle pond de 50 à100 œufs, ce qui fait potentiellement de la coccinelle est un excel-lent régulateur des populations de ces redoutables ravageurs.

•Crapaud commun Cet amphibien n’est pas aquatique. Il mangedivers insectes et des limaces, qu’il happe avec sa langue collante.

•Grenouille verte Hôte fréquent des mares et des bassins, ellecapture au vol d’innombrables insectes et mange des larves.

•Hérisson Ce mammifère aux mœurs nocturnes fait partie desmeilleurs auxiliaires des jardiniers. Il se nourrit de vers, d’araignées,de pontes, d’insectes variés, de limaces et de vers.

•Lézard des murailles Essentiellement insectivore, il se nourritde mouches, chenilles, araignées, vers du sol, et même pucerons.

•Musaraigne Ce mammifère insectivore se régale des vers, che-nilles et limaces qu’il rencontre en fouillant le sol et le compost.

•Syrphe Cette « mouche » entomophage ressemble à une guêpeavec son abdomen rayé noir et jaune. Les larves aphidiphages (ellesse nourrissent de pucerons) dévorent de 400 à 700 pucerons aucours de leur développement qui dure environ 10 jours.

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40Un jardin bien soigné

Avant toute chose, il convient d’identifier précisément le problèmeet d’utiliser seulement un produit qui bénéficie d’une homologationpour l’organisme nuisible reconnu et la culture concernée. Il ne fautjamais mélanger deux produits phytosanitaires différents.

Les 12 Commandements de l’UPJ•Lire attentivement l’étiquette et respecter scrupuleusement lesdoses et les conditions d’emploi prescrites sur le produit.

•Porter des gants de jardin et des vêtements protecteurs(bottes, lunettes, masque, combinaison, imperméable).

•Ne pas manger, ni boire, ni fumer pendant la préparation de labouillie et son application.

•Ne pas traiter par mauvais temps venteux ou pluvieux, ni enplein soleil et par temps de canicule.

•Ne pas traiter près des zones aquatiques et à moins de 5 mde tout point d’eau ou d’évacuation d’eau.

•Respecter le délai minimum entre le traitement et la récoltequi est prescrit sur l’emballage du produit. Il ne doit jamais êtreinférieur à 5 jours, l’idéal étant d’attendre entre 7 et 10 jours.

•Entreposer les produits de traitement hors de portée desenfants et des animaux domestiques. Toujours les conserver dansleur emballage d’origine afin d’éviter tout risque de confusion.

•Nettoyer très soigneusement après usage et à l’eau claire lesappareils servant à appliquer les traitements.

•Rincer la cuve trois fois et faire fonctionner la lance dupulvérisateur pour être certain d’évacuer le moindre résidu

de produit. Ne jamais jeter de produit dans les égouts.

•Vider l’eau de rinçage du pulvérisateur au piedde la plante traitée. Le sol doit tout absorber.

•Nettoyer à l’eau les bottes et les gants.

•Se laver les mains avec dusavon après toute application

d’un produit phytophar-maceutique.

Q ue les produits phytosanitaires homologués soient chimiques ou naturels,les risques éventuels viennent toujours de la mauvaise utilisation qui peut

en être faite et principalement du non-respect des préconisations d’utilisation. Suivez à la lettre nos conseils, ils ont été édictés par des professionnels…

Lire attentivement les préconisations sur le produit.

Doser avec précision selon le mode d’emploi.

Les bonnes règles pbien t

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Afin de gérer de façon citoyenne les produitsinutilisés ou inutilisables, il ne faut surtout pasles jeter dans un fossé, dans l’évier ou dansles toilettes. Il convient, lors de la préparationde la bouillie, de bien rincer les fonds de bidons(trois fois), de remplir d'eau propre jusqu’au tiersde la hauteur et de bien reboucher, puis d’agitervigoureusement. L’eau de rinçage est verséedans la cuve du pulvérisateur. Cette opérationpermet de récupérer jusqu’à 5 % de produit.Le site internet : www.upj.fr présente la carte des déchetteries agréées pour les emballagesde produits phytosanitaires.Les centres de traitement, autorisés pourl'élimination des déchets dangereux, trientprécisément les produits dont la plupart serontensuite incinérés à 1 100 °C. L'énergie produitepar leur combustion est utilisée pour générerde l'électricité, d’où une valorisation énergétique.

Les emballages vides

s pourn traiter

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Porter gants, imperméable et lunettes de protection.

9 Conseils Clés

•Lire attentivement l’étiquetteelle vous informe sur les conditions d’em-ploi et les risques liés au produit.

•Porter des gants et toutes lesautres protections indiquées sur l’étiquettedu produit de traitement.

•Sans indications particulières,5 jours constituent un délai minimun entrele traitement et la récolte, pour une meil-

leure qualité de votre alimentation.

•Respecter les doses prescritesce n’est pas parce que vous en mettez plusque vous agirez au mieux pour votre culture.

•Ne pas manger, ne pas boire, nifumer pendant que vous préparez le pro-duit et traitez votre jardin.

•Tenir compte du climat pour opti-miser vos conditions de traitements. Nepas traiter lorsque les températures sont

très élevées, ni par grand vent, ni en cas de pluie.

•Respecter l’environnement, évi-tez, par exemple, le moindre entraînementdes produits vers les points d’eau.

•Ranger les produits hors de por-tée des enfants et des animaux domes-tiques. Conservez les produits dans leur

emballage d’origine, sans jamais les transvaser.

•Éliminer les emballages videsaprès la dernière utilisation. Avant de lesjeter dans la poubelle, les vider et les rincer

trois fois. Pulvériser le reliquat de produit sur la culture.

Bien rincer trois fois les bidons vides.

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42Un jardin bien soigné

lés ou jetés avec les ordures ménagères qui seront inci-nérées après la collecte. En aucun cas, la moindre par-tie malade doit être mise à composter.

•Piégeage mécanique. Cette méthode consiste àposer des bandes de glu sur les troncs pour éviter queles insectes ne puissent venir y pondre. On utilise aussides pièges contre les taupes et les rongeurs.

Action chimique•Traitement. Les produits phytosanitaires de syn-thèse doivent être considérés comme les « médica-ments des plantes ». À ce titre, ils doivent être utilisésavec modération, dans les cas où aucune autreméthode alternative n’est possible ou efficace.

•Prévenir. Les pulvérisations « a priori » sont désor-mais bannies des bonnes pratiques. Elles s’imposenttoutefois pour protéger les plantes (surtout les rosierset les fruitiers) qui subissent systématiquement chaqueannée des agressions cryptogamiques graves : tachesnoires (marsonia), tavelure, cloque du pêcher, monilia…

C ’est en combinant divers moyens d’action préventifs et curatifs que l’on parvient à assurer la bonne santé des cultures. Le choix de l’intervention

est dicté par la fragilité intrinsèque de la plante, les conditions climatiques et ledegré de gravité de la maladie ou l’importance de l’infestation par les ravageurs.

Différentes métho dsoigner les p

Le traitement est le stade d’intervention ultime pour soigner les plantes.

Action agronomique•Adaptation au climat. Toute plante qui souffre dela chaleur, du froid, de la sécheresse ou de l’humidité,se montre plus sensible à la moindre affection.

•Amélioration du sol. Les terres asphyxiantes favori-sent les maladies cryptogamiques. Les carences en élé-ments minéraux fragilisent les plantes. Une activitémicrobienne insuffisante empêche l’assimilation deséléments nutritifs. La qualité du sol est primordiale.

•Exposition adaptée. Selon leur origine géogra-phique les plantes apprécient l’ombre ou le soleil, sup-portent ou non les forts écarts de température, le vent,les embruns, les milieux confinés, etc. Lorsqu’elles neretrouvent pas leurs conditions de prédilection dans lejardin, elles végètent et sont plus souvent malades.

•Stimulation des défenses naturelles. La recherchedes meilleures conditions de culture a pour but dedynamiser le métabolisme des plantes qui sont alorsmieux à même de faire face à une attaque parasitaire.

Certaines substances appelées « éliciteurs » acti-vent les mécanismes de défense que possèdent lesplantes. Ce sont principalement des extraits d’algues,des micro-organismes ou des protéines.

Action mécanique•Taille. La coupe des parties malades ou

envahies par des colonies d’insectes per-met d’éviter que se généralise l’infes-

tation. C’est souvent un moyensimple de limiter les dégâts.

• Élimination . Leséléments coupés

doivent êtreb r û -

Page 43: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

De très redoutables poisons se trouvent dans la nature, à commencer par nombre de planteselles-mêmes. L’aconit napel illustré ci-dessus.Un produit naturel n’offre pas obligatoirementune garantie totale de sécurité. Par exemple, les pyrèthres naturels extraits de Tanacetumcinerariifolium, et utilisés comme insecticides en culture biologique sont classés dangereuxpour l’environnement car ils sont dangereux pourles organismes aquatiques. Quant à la roténone,insecticide extrait de lianes tropicales (Paraderriset Lonchocarpus), son utilisation est interditepour les jardiniers amateurs au niveau européendepuis le 10 octobre 2009, car cette substanceprésente des risques pour la fertilité humaine.

Naturel, oui mais…

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o des pours plantes

Dépôt de larves de coccinelles sur un rosier envahi de pucerons.

Piège à phéromones contre les carpocapses (pommier, prunier).

•Guérir. Les traitements sont en général nécessaireslorsqu’une attaque parasitaire prend de l’ampleur ouque les symptômes d’une maladie sont déclarés. Ils ontpour rôle de bloquer le développement des agresseurset d’en réduire l’impact et non de les éradiquer.

•Modérer. Concentrer le traitement sur les zonesmalades et ne pas laisser ruisseler le produit.

•Assurer. Les réinfestations étant fréquentes, ilconvient de répéter le traitement trois fois à intervallesréguliers pour garantir une bonne efficacité.

Action biologique•Traitements d’origine naturelle. Diverses subs-tances sont acceptées par le jardinage biologique.Insecticides : Bacillus thuringiensis, Spinosad, Beauve-ria, huile de colza, pyrèthre, ; acaricide : soufre, fongi-cides : cuivre (bouillie bordelaise), soufre ; herbicides :acide pélargonique, acide acétique, etc.

•Pièges à phéromones. Il s’agit de substancessécrétées naturellement par les insectes qui jouent lerôle d’attractifs sexuels. La technique consiste à dispo-ser les phéromones sur une plaque de glu pour captu-rer les mâles qui ne peuvent donc pas se reproduire.

•Auxiliaires. Ce sont les prédateurs des ravageurs,dont la coccinelle est l’exemple le plus connu. On lesutilise de plus en plus au niveau professionnel.

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44Un jardin bien soigné

L a terminologie la plus appropriée est « produit phytopharmaceutique », quidésigne toute préparation contenant une ou plusieurs substances actives

destinées à combattre la présence et le développement des organismes nuisiblesaux plantes cultivées. Tout produit de traitement bénéficie d’une homologation.

Qu’est-ce qu’un pr ode trait e

Les produits phytopharmaceutiques sont plus couram-ment appelés produits phytosanitaires (phytos) ou pes-ticides. Conçus pour la protection des plantes cultivées,ils s’utilisent en cas de nécessité seulement, dans lebut de maintenir les organismes nuisibles en dessousdu seuil où leurs dommages deviennent inacceptables.

•La lutte raisonnée consiste à utiliser l’ensembledes méthodes disponibles (voir pages 42 - 43), enoptimisant les différentes interventions de manière àréduire au minimum leur impact environnemental.

Une substance sérieuse•Une recherche impliquée. Seuls des laboratoiresscientifiques de haute technologie travaillent à la créa-tion des produits de traitement des plantes. Les priori-tés en matière de développement et de rechercheportent d’abord sur le potentiel toxicologique de lamolécule, son comportement dans l’environnement etl’évaluation des risques écotoxicologiques.

•Un effet démontré et contrôlé. Un produit phyto-pharmaceutique doit présenter une efficacité avéréesur les organismes ciblés.

•Homologation obligatoire. La mise en vente, l’utili-sation et la détention de produits phytopharmaceu-

tiques ne sont autorisées qu’après délivrance parla direction générale de l’alimentation du

ministère de l’Agriculture, d’une autorisa-tion de mise sur le marché (AMM)

Les substances actives sontévaluées au niveau commu-

nautaire par desexperts indépen-

dants dans

chaque pays de l’UE. En France, c’est l’Afssa (Agencefrançaise de sécurité sanitaire des aliments) qui exa-mine les dossiers scientifiques normalisés.

L’homologation prend en compte les risquespotentiels et les produits autorisés présentent toujoursdes bénéfices supérieurs aux risques.

•Une longue et coûteuse démarche. Dix années derecherches et un investissement d’environ 200 m! sontnécessaires avant qu’un nouveau produit phytosani-taire ne soit mis sur le marché. Pour chaque nouvellemolécule homologuée, 160 m! auront été consacrésaux problèmes de toxicité et de respect de l’environne-ment, soit 80 % du montant total de la recherche.

•Une sélection drastique. À peine une moléculenouvelle sur 150 000 satisfait aux critères de l’homolo-gation et seulement une sur environ un million parvientau stade de la commercialisation.

Il faut réaliser entre 200 et 300 études portant surl’efficacité, la sélectivité, le dosage, et surtout l’évalua-tion des risques sur les applicateurs et les consomma-teurs, la faune auxiliaire et sauvage, l’apparition derésistances, la sélectivité du produit, l’impact sur l’envi-ronnement (eau, sol, air, etc.), avant de pouvoir sou-mettre aux autorités compétentes un dossier de misesur le marché. Ce dernier nécessitera au moins septannées d’examen au niveau européen et dans chaquepays, avant que ne soit délivrée l’indispensable autori-sation de mise en marché (AMM).

•Homologation supplémentaire. Les produits phyto-pharmaceutiques destinés aux jardiniers amateurs sontsoumis à un niveau de contrôle renforcé qui leur per-met d’obtenir la mention spécifique obligatoire :« emploi autorisé dans les jardins ».

Page 45: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

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r oduitt ement?

Chaque emballage de produit phytosanitaire doit présenter des informations obligatoires : la composition, le numéro d’autorisation de mise sur le marché (AMM), le nom et l’adresse du fabricant ou du distributeur. Figurent aussiparfois des symboles liés à l’inscription du produit sur la liste des substances etpréparations dangereuses. Sur les produitsdestinés au jardinier amateur on peut trouver :

•Nocif . Par inhalation,ingestion ou pénétration, ceproduit peut entraîner desrisques de gravité limitée.

• Ir ritant . Par contactimmédiat avec la peau ou lesmuqueuses, ce produit, noncorrosif, peut provoquer uneréaction inflammatoire.

•Dangereux pour l’environne-ment. Ce symbole est présent surles substances et préparations quiprésenteraient ou pourraient pré-senter un risque immédiat ou dif-

féré pour des composantes de l’environnement(le plus souvent les organismes aquatiques).

•Corrosif. La lettre C associée à ce picto-gramme désigne un produitqui, lorsqu’il entre en contactavec des tissus vivants, peutexercer une action destruc-trive sur ces derniers.

Les symboles à connaître

Laboratoire de recherche et de contrôle pour les herbicides.

Un produit responsable•Soigner les plantes. Il ne s’agit pas d’une tech-nique d’éradication. Les traitements phytosanitaires ontpour but de réduire la nuisibilité des ennemis des végé-taux à des niveaux acceptables et d’empêcher l’exten-sion et la propagation des maladies.

•Une réelle utilité. Judicieusement choisi, appliquéà la bonne dose et au bon moment, un produit phyto-sanitaire préserve la pérennité des écosystèmes faceaux menaces des très nombreux organismes nuisibles.

•Des précautions maximales. On calcule la dosesans effet (DSE) correspondant à la quantité maximaled’un produit qui, ingérée quotidiennement durant toutesa vie par l’animal de laboratoire le plus sensible, n’en-traîne sur lui aucun effet négatif.

La Dose journalière acceptable (DJA) correspond àla quantité maximale d’une substance, que l’on estimeingérable sans problème par l’être humain (quotidien-nement et durant toute sa vie).

La DJA concerne tous les produits, qu’ils soient ali-mentaires, phytosanitaires ou autres. Elle se calcule endivisant la DSE par un coefficient de sécurité au moinségal à 100 (qui peut atteindre parfois de 500 à 1 000).C’est l’une des applications les plus valables et les plusabouties du principe de précaution.

Xn

C

Xi

Les produits pour jardin d’amateur ont une homologation spéciale.

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46Un jardin bien soigné

Qu’est-ce qu’un produitde traitement?

DES CATÉGORIES POUR UN USAGE BIEN SPÉCIFIQUEPour être efficace et utile, l’application d’un produit phytopharmaceutique doit correspondre à lalutte contre un agent nuisible précisément déterminé. Par exemple, de la bouillie bordelaise seratotalement sans effet sur les pucerons, les chenilles, mais efficace sur le mildiou, la rouille, etc.

diptères. La toxine Bt détruit les cellules intestinales dela larve qui meurt rapidement. Les premières applica-tions à usage agricole datent de 1933 et aujourd’huiBacillus thuringiensis est l’insecticide le plus utilisédans le monde en agriculture biologique.

Rapidement dégradées par les rayons ultraviolets,les toxines Bt présentent une faible rémanence sur lesfeuilles. Il est conseillé d’effectuer la pulvérisation tôtle matin ou en fin de journée.

•Insecticides du sol. Il existe des gammes spéci-fiques destinées à lutter contre les noctuelles (versgris), les larves de hannetons (vers blancs) les taupins(vers fil de fer) et les mouches des légumes (carotte,oignon, endive). Ces produits présentés en granulésrésistant à la pluie, s’épandent sur le sol.

•Traitements d’hiver. Ils sont destinés à éliminer lesorganismes nuisibles qui hivernent sur les plantes(adultes, larves, œufs). Le jardinage raisonné met enavant les actions préventives, considérant que les trai-tements d’hiver, sur les arbres fruitiers et les rosiers,doivent être privilégiés pour éviter les actions curatives,souvent plus agressives pour l’environnement. Les pro-duits utilisés sont des huiles (de paraffine ou de colza)qu’il faut faire ruisseler sur les branches et les troncs.

•Formicides. Ces produits spécifiques pour la luttecontre les fourmis font généralement l’objet degammes spécifiques. Plusieurs substances actives sonthomologuées pour cet usage, mais ce sont surtout lesprésentations qui diffèrent des insecticides classiques :boîte appât, gel en tube, aérosol, poudre, etc.

•Acaricides. Généralement présentés sous le nom :« araignées rouges », ces produits ciblent les acariens.Le gammes jardin proposent très peu d’acaricides spé-cifiques, la substance active la plus utilisée jusqu’alors(le dicofol) n’étant plus autorisée en Europe depuis le30 mars 2010. Ce sont surtout des préparations à basede bifenthrine qui sont désormais mises en vente.

InsecticidesCes préparations ont pour rôle de tuer les insectes. Lesinsecticides peuvent agir à tous les stades d’évolutionou simplement sur les adultes, les larves ou les œufs.

Les insecticides du jardinier amateur agissent sur-tout par contact et par ingestion. Certains sont dits« systémiques » lorsqu’ils sont absorbés par la plante etvéhiculés par la sève, ce qui permet de lutter efficace-ment contre les ravageurs cachés.

•Pyréthrinoïdes de synthèse. Ces substances déri-vées des pyrèthres naturels, mais plus efficaces et plusstables, constituent la grande majorité des insecticidesproposés au jardinier amateur. Agissant par contact, lespyréthrinoïdes de synthèse produisent un choc neuro-toxique à l’effet quasi immédiat.

En raison d’une très faible toxicité pour l’homme etles animaux « à sang chaud », ce groupe d’insecticidesprésente le coefficient de sécurité (rapport de toxicitéentre les insectes et les mammifères) le plus favorableparmi les insecticides chimiques. Efficaces à des dosestrès faibles et rapidement biodégradables, ils ne persis-tent pas dans le sol, mais ils se montrent en revanchetrès toxiques pour les poissons ainsi que pour les auxi-liaires de l’agriculture (dont les abeilles). Bifenthrine,cyperméthrine et deltaméthrine sont les pyréthrinoïdes

de synthèse les plus courants dans les gammes d’in-secticides proposées aux jardiniers amateurs.

•Bacillus thuringiensis (Bt). Présent dans laplupart des sols, dans l'eau, dans l’air et sur

le feuillage des végétaux, Bacillus thurin-giensis est une bactérie qui fabrique

des cristaux de protéines agis-sant comme insecticides

sur les lépidoptères,mais aussi cer-

tains coléop-tères et

Page 47: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

AntimaladiesCes produits destinés à combattre exclusivement lesaffections véhiculées par des champignons sont aussiappelés fongicides ou anticryptogamiques.

Les fongicides à action systémique seront privilé-giés pour un traitement curatif contre les champignonsqui pénètrent à l’intérieur des plantes. L’interventiondoit avoir lieu dès les premiers symptômes.

Attention, tous les fongicides bloquent le dévelop-pement de la maladie, mais n’en effacent pas lessymptômes (taches, pustules, déformations).

•Bouillie bordelaise. Solution de sulfate de cuivreadditionné de chaux, c’est l’antimaladie polyvalent leplus utilisé dans les jardins d’amateurs. Ce fongicideminéral forme une bouillie bleutée qui présente uneaction préventive sur la plupart des maladies cryptoga-miques du jardin ; tavelure, corynéum, mildiou, ento-mosporiose, rouille, anthracnose.

La bouillie bordelaise est autorisée en agriculturebiologique (pas plus de deux traitements par an).

C’est également la seule substance reconnue pourprésenter de réels effets antibactériens.

•Soufre. Fongicide minéral autorisé en agriculturebiologique, le soufre présente une bonne efficacitécurative sur les oïdiums (maladie du blanc) et préven-tive sur la tavelure. Ce produit doit être utilisé par destempératures inférieures à 25 °C afin d’éviter les brû-lures sur le feuillage. Il présente l’avantage de ne pasengendrer de résistance sur les cryptogames traités.

Le soufre présente un certain effet acaricide,notamment sur l’érinose de la vigne.

•Fongicides de synthèse. Ces produits proviennentde différentes familles chimiques. Ceux qui agissent parcontact doivent être utilisés de manière préventive. Lesfongicides systémiques ajoutent une action curative. Ilsoffrent l’avantage de ne pas être lessivés puisqu’ilspénètrent dans les tissus de la plante lors du traite-ment. Ils agissent longtemps (entre 4 et 6 semaines).

•Fongicides du sol. Bien que certaines maladiestrès graves (fonte des semis, dépérissement, pourrituredes racines) soient transmises par des champignonsvivant dans le sol, ces produits sont assez peu répan-dus dans les gammes jardin.

La plupart des produits phytopharmaceutiquesprésentent un danger potentiel pour les poissonset les autres organismes aquatiques. Si lesrisques sont quasi nuls durant le traitement, il ne faut toutefois pas opérer dans le voisinageimmédiat d’un bassin et surtout ne jamais traiterdirectement les plantes aquatiques (par exemplecontre les pucerons du nénuphar).

•Rien dans les égouts. Les résidus de bouillieet les produits de traitement périmés ne doiventen aucun cas être déversés dans les collecteursd’eaux usées.

•Concentration contrôlée. La présence dans l’eau de pesticides (insecticide, fongicide,herbicide, nématicide, acaricide, algicide,rodonticide, régulateur de croissance) est limitéeà une teneur maximale totale de 0,5 µg/l.

•Pas de feu. La destruction par le feu dans son jardin des emballages ayant contenudes produits phytosanitaires est interdite.

Respecter l’eau

Les rosiers nécessitent des traitements préventifs.

Ne traitez jamais à proximité immédiate d’un bassin.

47

Page 48: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

48Un jardin bien soigné

Qu’est-ce qu’un produitde traitement?

•Désherbants sélectifs. Les gammes jardin en pro-posent pour le gazon (herbicide de contact), les arbreset arbustes, les rosiers (herbicide de pré-levée), leslégumes (oignon, tomate, pomme de terre, carotte).

•Débroussaillants. Absorbés par les feuilles et lesracines, ces produits systémiques polyvalents provo-quent le dessèchement en 2 à 4 semaines, des plantesles plus rebelles (ortie, chardon, lierre, ronce, ajonc,genêt, liseron). Ils n’agissent pas sur les graminées.

•Anti-mousse. Le sulfate de fer est le produit de tra-dition pour l’élimination de cette végétation indésirabledans les gazons. Il brûle les tissus végétaux et doit êtreutilisé avec précautions, d’autant qu’en entraînant uneacidification du sol, il favorise la réapparition de lamousse. Il est donc préférable d’utiliser un « engraisanti-mousse » qui stimulera la repousse du gazon.

Il n’existe plus aujourd’hui dans les gammes jardinde produit pour éliminer les mousses et les lichens surle tronc et les branches des arbres.

Antinuisibles•Anti-limaces. Appelés aussi molluscicides, ces pro-duits sont indispensables au printemps et en automnepar temps humide. Présentés sous forme de granulésfortement appétents et résistant au délitage, ils sontrépartis sur le sol autour des cultures à protéger. Lesproduits classiques présentent l’inconvénient d’êtretoxiques pour les chiens et les chats.

Il existe depuis peu des préparations à base dephosphate ferrique, qui ne présentent aucun dangerpour les animaux de compagnie, mais qui nécessitentdes apports plus réguliers donc plus importants.

•Anti-rongeurs. On nomme aussi cette catégorie deproduits rodonticides. Il s’agit de substances anticoa-gulantes qui provoquent des hémorragies internes,indolores mais mortelles. Ces produits sont présentéssous forme de céréales enrobées, de pâte en sachet oude blocs appâts extrudés très appétents.

Pour lutter contre les rats des champs (campa-gnols et mulots), peu de substances actives actuelle-ment homologuées pour les traitements d’extérieurdestinés aux rongeurs.

HerbicidesAppelés aussi désherbants ou phytocides, ces produitsdétruisent la végétation indésirable en perturbant laphotosynthèse ou les mécanismes de la croissance,voire en inhibant la division cellulaire, la synthèse deslipides ou des acides aminés.

L’herbicide est qualifié de « total » s’il agit sur l’en-semble des plantes, adventices et cultures sans dis-tinction. Il est dit « sélectif » s’il est toléré par une ouplusieurs plantes cultivées. Attention, les conditionsd’application varient d’un produit et d’une culture àl’autre et l’efficacité d’un herbicide sélectif se limiteparfois à quelques adventices seulement. C’est pour-quoi les désherbants sont souvent composés de plu-sieurs substances actives qui se complètent.

Un herbicide pulvérisé sur la végétation est qualifiéde « foliaire », tandis qu’un désherbant racinaire (ou depré-levée) est répandu sur le sol, puis absorbé par lesracines lors de la germination ce qui empêche la levée.

L’action de l’herbicide est dite « de contact »lorsqu’il détruit uniquement les organes végétaux surlesquels il est appliqué. Elle est « systémique » lorsquele désherbant pénètre dans la plante par les feuilles oules racines, puis migre dans les vaisseaux pour, au final,détruire entièrement le végétal.

•Cours, allées, terrasses. C’est la destination desdésherbants que l’on qualifiait autrefois de « totaux ». Ilsassocient des substances actives systémiques et anti-germinatives pour offrir une persistance d’action de 3 à8 mois selon les produits, ce qui suffit bien souvent àlimiter le traitement à une application par an.

•Désherbants polyvalents. Ce terme s’appliqueaux herbicides systémiques à action non sélective

que l’on utilise pour éliminer toute la végéta-tion dans un espace destiné à être remis

rapidement en culture (parfois unesemaine seulement après le traite-

ment). Il s’agit aussi des pro-duits qui sont appliqués

de manière cibléesur les adven-

tices.

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Pour être assuré d’effectuer le traitement le plusefficace, ne pas hésiter à apporter un échantillonde la plante malade au magasin. La législationoblige tous les commerces qui proposent desproduits de traitements à disposer d’au moinsune personne qualifiée dans l’entreprise. Cettequalification est certifiée par le DAPA, un diplômede niveau 4 qui nécessite d’excellentesconnaissances et une certaine maîtrise pratique.

Choisir le bon produit

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Correcteurs de carenceLa plupart des engrais sont enrichis en oligo-élémentsce qui devrait éviter l’apparition de carences dues à undéséquilibre lié à un manque d’éléments nutritifs.

•Antichloroses. Ces produits sont destinés à per-mettre l’assimilation du fer chez les végétaux acido-phi les poussant dans des terrains calcaires(principalement rosier, poirier, camélia, hortensia, mag-nolia). Ils sont composés de chélates de fer (à ne pasconfondre avec le sulfate de fer utilisé contre lesmousses), dont l’atome de fer reste soluble même dansun milieu basique ce qui permet à la plante de l’absor-ber quelle que soit la nature du sol.

CicatrisantsDestinés à protéger les grosses plaies de tailles, ils évi-tent la pénétration dans les rameaux des insectes dubois (cossus, zeuzère, scolyte) ou de certaines mala-dies cryptogamiques ou bactériennes.

•Mastics à cicatriser. Mélangeant huiles, résines etcire d’abeille, ces produits protègent aussi des mor-sures du gibier et font un emplâtre sur les chancres.

•Goudron de Norvège. Visqueux, collant, de couleurnoire, il est obtenu par carbonisation anaérobie, puisdistillation de pin des Landes. Il protège le bois.

La chlorose ferrique est aisément corrigée avec des chélates de fer.

Appliquer un cicatrisant sur toute plaie de plus de 2 cm Ø.

Le diagnostic d’un professionnel est une aide précieuse.

Page 50: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

50Un jardin bien soigné

Protection des culturesEn limitant la pression des organismes nuisibles aveclesquels la compétition est permanente, les produitsphytopharmaceutiques assurent la sauvegarde des cul-tures et la régularité des récoltes.

•La pression parasitaire s’accroît. Liées sans douteau changement climatique global, les invasions biolo-giques provenant d’espèces étrangères s’accélèrent.Papillon du géranium, papillon du palmier, charançondu palmier, cicadelle blanche, mineuse du marronnier,thrips du ficus, kermès des teinturiers, psylle du laurier-rose, mildiou de l’impatiens, pou rouge de Californie,cochenille asiatique des agrumes, font partie desquelque quarante et une nouvelles espèces d’insectesravageurs apparues en France depuis l’an 2000.

Au cours des trente dernières années, les puceronssont passés de 169 à 211 espèces en France.

•Les invasions s’étendent. Pouvant également êtreimputé au changement climatique global, l’élargisse-ment de l’aire géographique de certains ravageursinquiète et pose de sérieux problèmes. C’est le cas pourla chenille processionnaire du pin, le papillon du géra-

nium, mais aussi pour de nombreuses plantes enva-hissantes (jussie, herbe de la pampa, buddléia,

renouée du Japon, séneçon en arbre, etc.)

•La biologie se modifie. On constate parexemple une augmentation du nombre

de générations chez le carpocapsedes pommes et chez plusieurs

insectes piqueurs-suceursdont les pucerons de

plus en plus actifset virulents.

R emis en cause depuis quelque temps pour des raisons souvent dogmatiques,politiques ou stratégiques, les « pesticides » comme les nomment leurs

détracteurs sont un peu trop vite mis au banc de la société des écologistes. Le « zéro phyto » n’est pas pour demain, pour diverses et bonnes raisons…

Grâce à des programmes de recherche innovantsqui prennent en compte les préoccupationsenvironnementales et le renforcement desprocédures d’homologation, les produitsphytosanitaires d’aujourd’hui sont meilleursque ceux d’hier et inférieurs à ceux de demain.Les doses de produits utilisés ont été diviséespar neuf entre 1950 et 2000, passant d’unemoyenne de 1,3 kg à 150 g/ha de substanceactive. Les chercheurs travaillent à développerdes molécules toujours plus respectueusesde la faune auxiliaire et de l’environnement.

Progrès permanents

L’utilité des produi tde tra i

Plus de 40 espèces nouvelles de pucerons en trente ans.

Page 51: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

51

ui tsa itement

•Les attaques sont plus précoces. Les modifica-tions phénologiques observées chez les plantes dansles zones tempérées, montrent que, au cours des trentedernières années, le démarrage de la croissance a étéavancé en moyenne de 2,9 jours par décennie, la florai-son de 3,4 jours et la maturité des fruits de 9,7 jours.Les ravageurs ont suivi le mouvement et passent à l’at-taque plus tôt, nécessitant de la part du jardinier unevigilance et une réactivité accrues.

•Une efficacité assurée. Les produits antiparasi-taires représentent souvent le seul moyen de protectionvalable et aisément applicable. Nombre d’agresseursparmi les plus actifs ne peuvent être contrôlés efficace-ment par d’autres moyens et notamment la plupart desmaladies cryptogamiques.

Garantir les récoltes•Assurer le rendement. Si l’on ne traite pas les cul-tures, 42 % du potentiel global de la récolte sont systé-matiquement perdus : 13 % par les champignonspathogènes (maladies), 14 % par la concurrence desadventices (mauvaises herbes) et 15 % par les rava-geurs (insectes, acariens, etc.). Sans protection phyto-pharmaceutique, la récolte de pommes de terre estréduite de 55 à 60 %. Protéger les plantes par la com-binaison de tous les moyens disponibles est doncindispensable pour l’avenir de l’humanité.

Assurer la qualité•Des plantes plus attractives. En empêchant lesmoisissures, les pourritures, les taches, les déforma-tions, les décolorations, les fruits véreux, la chute pré-maturée des feuilles, etc., les traitements permettentde récolter des fruits, des légumes plus appétents.

•Des récoltes plus savoureuses. Les agressions parles organismes nuisibles altèrent le goût des fruits etdes légumes au point de les rendre parfois inconsom-mables. Des traitements raisonnés permettent d’en-rayer le problème avant qu’il ne soit irréversible.

Un jardin productif, bien composé nécessite des soins judicieux.

Préserver la santé•Maladies dangereuses. Certaines affections crypto-gamiques génèrent des substances toxiques (myco-toxines). C’est le cas des moisissures qui peuventproduire de l’aflatoxine ou de l’ochratoxine A aux effetscancérigènes avérés. Les pommes et les pêches atta-quées par le monilia peuvent produire de la patuline,qui provoque la dégénérescence des neurones.

En luttant contre les fusarioses, on évite de gravesinfections, les spores de ce champignon, inhalées, ouingérées pouvant provoquer nausée, vomissement, diar-rhée et même hémorragie interne.

•Risques d’allergies. En évitant l’ingestion d’orga-nismes à l’effet néfaste comme le ver de la mouche dela cerise qui provoque des allergies, les traitementsantiparasitaires contribuent à la santé humaine.

Valoriser l’esthétique•Un jardin d’aspect agréable. Soigner les plantespar des traitements appropriés et raisonnés leur permetde se développer sans contrainte et d’offrir le meilleurd’elles-mêmes. Les floraisons sont plus abondantes,plus durables et le feuillage sain, brillant, vivant.

Page 52: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

52Un jardin bien soigné

sent être confondues avec des petits pois (des cas ontdéjà été signalés dans des produits surgelés).

D’autres herbes sauvages comme le datura stra-moine (Datura stramonium) et l’aristoloche (Aristolo-chia clematis) pouvant se trouver communément dansles potagers présentent également une forte toxicité etdoivent être éliminées des cultures.

Quant à l’ambroisie (Ambrosia artemissiifolia), sadestruction est rendue obligatoire dans plusieursrégions, en raison de son caractère envahissant et deses propriétés allergisantes. Véritable enjeu de santépublique, la régulation de cette plante s’inscrit dansune politique de prévention décidée par les préfets etles maires. Contenir l’impact de l’ambroisie doit êtreconsidéré comme une action de sauvegarde et de pro-tection de l’environnement.

•La qualité nutritionnelle des ali-ments non traités est supérieure…

FAUX. Le choix des variétés, la nature du sol, lesconditions climatiques (ensoleillement pluviométrie), ladensité des cultures, le moment choisi pour la récolte,

A ujourd’hui, il est de bon ton de mettre les produits phytopharmaceutiques aubanc de la société en les accusant de tous les maux. Si les substances actives

utilisées contre les agents pathogènes des cultures ne sont pas innocentes, les accusations dont ils font l’objet viennent surtout d’une méconnaissance.

•Les produits de jardin présentent unrisque pour la santé de l’utilisateur…

FAUX. Toute préparation phytosanitaire suit uneprocédure d’homologation extrêmement rigoureuse quidemande des études toxicologiques ainsi qu’une éva-luation du risque pour l’homme et l’environnement.

Tout produit dont la commercialisation a été auto-risée par les autorités compétentes (Afssa) répond obli-gatoirement à des règles strictes de sécurité. Il n’estpas dangereux s’il est utilisé en respectant scrupuleu-sement les instructions mentionnées sur l’emballage.

•Les aliments traités présentent unrisque pour les consommateurs…

FAUX. L’homologation exige une évaluation desrisques alimentaires dans le cas où les plantes traitéesseraient consommées sans être lavées, ni épluchées !

Une utilisation normale des produits de traitementne présente pas de risque pour la santé d’autant qu’ilest impératif d’observer un délai entre l’application etla consommation, ainsi qu’il est mentionné sur chaqueemballage de produit phytosanitaire.

En évitant d’absorber les toxines ou les substancesallergènes émises par certains ravageurs (voir page

51), on peut même affirmer que les traitementspréservent la santé des populations.

Le contrôle des adventices par les her-bicides évite aussi que des baies

immatures de la morelle noire(Solanum nigrum), qui renfer-

ment des alcaloïdestoxiques, dont la

solanine, nep u i s -

Pour en !nir avecdouze idées r

Aucun risque d’allergie avec les cerises traitées contre la mouche.

Page 53: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

53

s reçues

Le papillon du géranium est un ravageur venu d’Afrique du Sud.

constituent les principaux facteurs agissant sur lateneur des fruits et les légumes en vitamines, oligo-élé-ments, antioxydants, etc., mais aussi sur la saveur.

En 2002, l’Afssa a même publié un avis indiquantqu’il n’était pas possible de conclure à des différencessignificatives de teneurs en nutriments entre les ali-ments issus de l’agriculture biologique et ceux prove-nant de l’agriculture conventionnelle.

•Les produits phytosanitaires sonttrop vite commercialisés…

FAUX. Une dizaine d’années de recherches sont enmoyenne nécessaires avant qu’une nouvelle substanceactive valable et apte à satisfaire aux exigences législa-tives ne soit découverte.

Entre la présentation du dossier de cette nouvellemolécule aux instances d’homologation et l’obtentionde son autorisation de mise sur le marché, il se passeen général entre 4 et 7 ans, durant lesquels de nou-velles expérimentations et contrôles sont réalisés.

•Les produits de traitement vendusaux amateurs sont les mêmes queceux utilisés par les agriculteurs…

VRAI & FAUX. Au départ, les substances activesutilisées pour le jardinage d’amateur sont sélection-nées parmi celles qui ont été formulées à l’intentiondes agriculteurs. En effet, le coût et la complexité de larecherche (voir page 44) ne permettent pas le dévelop-pement de molécules spécifiques pour les soins desplantes des jardins ni même des espaces verts.

En revanche, les produits de traitement destinésaux jardiniers amateurs sont formulés et conditionnéspour s’adapter à cet usage spécifique. Ils tiennentcompte principalement du fait qu’ils seront utilisés pardes personnes inexpérimentées.

Les concentrations, les adjuvants, les modes d’ap-plications, les cultures concernées ne sont pratique-ment jamais les mêmes. Les traitements d’amateurs ne

sont en aucun cas des produits professionnels qui ontété transvasés dans des petits flacons !

Pour toutes ces raisons, les produits de soins pourle jardin d’amateur sont soumis, depuis 1999, à unehomologation complémentaire matérialisée par la men-tion « emploi autorisé dans les jardins » (voir page 60).

•Grâce aux traitements on rencon-tre de moins en moins de problèmesphytosanitaires dans les cultures…

FAUX. Les traitements permettent simplement demaintenir le niveau des organismes nuisibles à unniveau acceptable pour les cultures.

Du fait de la généralisation du commerce interna-tional et des voyages, des maladies émergentes et desravageurs invasifs en provenance de zones géogra-phiques éloignées apparaissent en permanence.

Dans un potager bien soigné, les légumes sont plus sains.

Page 54: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

54Un jardin bien soigné

Pour en !nir avecdouze idées reçues

•Les fabricants sont opposés audéveloppement de solutions etde produits de traitement naturels…

FAUX. Les rayons de produits de soins pour le jar-din proposent un large éventail de solutions de traite-ments, dont des produits dits « naturels ». Ces dernierssont souvent proposés par les marques « chimiques »les plus réputées. Les principaux acteurs industrielslaissent ainsi aux jardiniers amateurs le choix du modede protection qu’ils préfèrent utiliser. Libre à chacund’agir en fonction de sa sensibilité, des problématiquesqu’il rencontre et de leur niveau de gravité.

•Les pesticides naturels présententmoins de risques que les chimiques…

FAUX. L’origine naturelle d’un produit n’induit passystématiquement l’absence de danger ou de risque. Àpartir du moment où une substance est active, qu’ellesoit extraite d’une plante ou d’origine synthétique, elleimpacte forcément sur l’environnement. Bien desmatières « naturelles » s’avèrent plus toxiques pourl’utilisateur que les produits chimiques homologués.

C’est le cas par exemple pour la nicotine, jadis utili-sée contre les pucerons et dont la « décoction demégots » est souvent conseillée dans les ouvrages de jar-dinage « bio ». L’extrait de feuilles de tabac est huit foisplus toxique que l’acétamipride (insecticide systémiquede dernière génération). Ce dernier n’est pas considérécomme toxique pour les poissons au contraire du pyrè-thre naturel qui pour cette raison porte la mention :« dangereux pour l’environnement ». C’est pourquoi les

produits naturels doivent être évalués et homologuésau même titre que les produits chimiques.

•Renoncer à soigner sonjardin constitue un geste

écocitoyen…FAUX. Dans le butavoué et fort louable

de l imiter lesr isques de

p o l l u - Pour

tion et de protéger la biodiversité, l’abandon de touttraitement phytosanitaire est une hérésie. En effet, lesrisques présentés par la prolifération des organismesnuisibles aux cultures sont nettement supérieurs à ceuxengendrés par l’utilisation raisonnable et raisonnée depréparations phytopharmaceutiques homologuées.

S’engager à la modération par des interventionsjudicieuses et rationnelles, proportionnelles à la gravitédes infestations semble une solution de bon sens.

Par ailleurs, l’application selon les bonnes pra-tiques évite la contamination des milieux sensibles etrespecte les insectes pollinisateurs.

•Il est possible de se passer destraitements antiparasitaires…

FAUX. Dans l’état actuel des connaissances agro-nomiques, un objectif « zéro pesticide » n’est pas capa-ble d’assurer une production au moins équivalente àcelle d’aujourd’hui et d’assurer le bon état sanitaire desjardins et des espaces verts (notamment les rosiers).

En Europe, toutes les cultures destinées à laconsommation humaine reçoivent une protection phy-topharmaceutique, y compris l’agriculture biologiquequi possède ses propres listes de produits phytosani-taires. Certains sont d’ailleurs les mêmes en culture bioet conventionnelle (bouillie bordelaise, soufre…).

La démarche « zéro phyto » affichée par un nombregrandissant de communes pour leurs espaces vertscorrespond le plus souvent à « zéro herbicide »

•Les ravageurs sont de plus en plusrésistants aux traitements…

VRAI & FAUX. Un ravageur « résistant » est celuiqui survit à la dose d’un produit antiparasitaire qui suf-fisait précédemment pour le tuer. Le phénomène derésistance apparaît, suite à des expositions répétées àun produit particulier. Il se développe parce que lesindividus résistants transmettent leurs caractères géné-tiques de résistance à la génération suivante. Lorsquela population résistante domine, le pesticide devientinefficace. Ce phénomène est fréquent sur les rava-geurs qui se multiplient très vite (pucerons, rongeurs).

Page 55: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

55Pour assurer aujourd’hui une production abondante et de qualité, il est nécessaire de combiner toutes les méthodes de protection disponibles.

Il convient donc d’empêcher l’apparition des résis-tances en combinant l’ensemble des méthodes de luttedisponibles (voir page 42), et en utilisant alternative-ment pour les pulvérisations des produits constitués desubstances actives différentes, et mieux appartenant àdes familles chimiques distinctes.

•Les traitements phytosanitairessont responsables de l’accroissementdu nombre des cancers…

FAUX. Selon un rapport réalisé en septembre 2007par l'Académie de médecine, l’Académie des sciences etle CIRC (Centre international de recherche sur le can-cer), en association avec la Fédération des centres delutte contre le cancer, l’Institut de veille sanitaire et

l’Institut national du cancer : « la proportion de cancersliés à la pollution de l’eau, de l’air et de l’alimentationest faible en France, de l’ordre de 0,5 % ».

Après avoir réalisé 7 000 études durant 5 ans, leWCRF (World Cancer Research Fund) a écrit dans sacommunication en novembre 2007 : « Bien que le sujetsoit controversé, il n’existe à ce jour aucune preuveépidémiologique que les résidus de produits phytophar-maceutiques, seuls ou en cocktails, que l’on pourraitretrouver dans l’eau ou l’alimentation, aient un effetsignificatif sur un risque de cancer ».

Cela ne doit bien sûr pas empêcher que larecherche s’oriente vers des substances de plus en plusciblées et de moins en moins toxiques et que les exi-gences toxicologiques soient toujours plus grandes.

Page 56: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

56Un jardin bien soigné

taches noires du rosier, monilia des arbres fruitiers ànoyaux, tavelure des pommiers et poiriers par exemple),considérez les traitements phytosanitaires comme desinterventions d’urgence à réserver seulement aux casgraves et déclarés.

•Préparer seulement la quantité nécessaire enfonction de la superficie ou du volume de la plante àsoigner et appliquer le produit avec la plus grande pré-cision possible, de manière à limiter sa dispersion surles cultures voisines et dans l’environnement.

En revanche, lorsqu’un problème a été décelé surune culture, traiter aussi celles qui sont susceptiblesd’être attaquées. C’est l’application logique du principede précaution, sachant que la prévention est toujoursplus efficace et porte moins à conséquence.

•Renouveler l’application en tenant compte desindications du mode d’emploi, afin d’éviter les risquesde réinfestation et optimiser l’efficacité des soins.

•Traiter s’il est possible de sauver la plante.Lorsque les dégâts sont trop importants (dessèchementde plus de la moitié de la ramure, flétrissement total,pourriture au niveau du collet), le remplacement duvégétal constitue la seule solution de bon sens.

Utiliser le bon produit au bon moment•Sécuriser au maximum l’emploi des produits phy-topharmaceutiques, en privilégiant les conditionne-ments pratiques (préparation prédosée, prêt àl’emploi…) qui évitent les erreurs et facilitent l’emploi.

S’assurer que le produit choisi est bien homologuépour l’usage envisagé. Par exemple un antimaladiepour les rosiers ne s’utilise pas sur les arbres fruitiers.

•Tenir compte de la biologie des ennemis et desmaladies. Par exemple, il est trop tard pour traiter

L’efficacité des produits engendreforcément un impact.Les antiparasitaires ne sont pas anodins puisqu’ils pro-duisent un effet (par exemple, ils tuent les insectes),mais ils procurent des bénéfices notables sur les plansquantitatifs et qualitatifs.

•S’attacher à réduire l’impact de toute action anti-parasitaire, en privilégiant les produits les plus « doux »possibles et en adoptant les solutions les mieux adap-tées à chaque cas particulier.

•Soigner ce n’est pas éradiquer. Le but de tout trai-tement consiste à réduire la nuisibilité des ennemis desplantes à des niveaux acceptables pour les végétauxeux-mêmes et pour le jardinier.

Un produit phytosanitaire s’apparenteà un médicament pour les plantes.•Décider après un diagnostic précis. Traiter n’estpas systématique et ne se décrète pas à la légère. Nepas hésiter à demander l’avis ou l’intervention d’un pro-fessionnel (vendeur spécialisé, jardinier, paysagiste, etc.)

•Modérer son comportement. Tant que l’attaqueparasitaire n’affaiblit pas ou ne déprécie par la plante

de manière conséquente, mieux vaut éviter d’utiliserun produit de traitement et privilégier une tech-

nique alternative, notamment la suppressiondes organes abîmés.

Hormis les cas où seule une poli-tique de prévention systématique

s’avère judicieuse (cloque dupêcher, mildiou de la

v igne et de lapomme de

t e r r e ,

Traiter est une action responsable

D ans la mesure où l’on ne dispose pas de moyens de substitution offrant lamême garantie de résultat, l’utilisation de produits phytosanitaires s’impose

souvent comme la seule solution permettant de soigner les plantes maladies ou de limiter une attaque parasitaire. Mais traiter n’est pas une action anodine…

Chaq

Page 57: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

57

Chaque traitement doit être décidé en toute connaissance de cause, en fonction de la menace qui pèse sur la plante et sur la pérennité de la culture.

contre le monilia lorsque la pourriture apparaît sur lesfruits. Le champignon infestant la plante au moment dela floraison, le traitement s’effectue lors de l’éclate-ment des boutons floraux et à la chute des pétales.

Autre exemple : attendre que les cerises commen-cent à mûrir pour les traiter contre la mouche car c’estlorsque l’épiderme s’assouplit que l’insecte pond des-sous. Il est donc totalement inutile d’effectuer des pul-vérisations préventives au moment de la formation desfruits comme le conseillaient certains manuels.

Bien préparer son traitement•Lire le mode d’emploi avant chaque traitement.Même si l’on est habitué à utiliser couramment un pro-duit. C’est le seul moyen de ne pas faire d’erreur dedosage et d’être certain que le produit choisi corres-pond bien au problème à solutionner.

•Ne jamais effectuer de mélanges. Même si cer-taines substances sont compatibles, utiliser les pro-duits tels qu’ils sont présentés car c’est ainsi qu’ils ontpu être homologués et qu’ils vous assurent la meilleureefficacité avec le minimum de risques.

•Vérifier les conditions d’application. Le traitementdevant être pulvérisé immédiatement après avoir étépréparé, il faut s’assurer avant de remplir la cuve dupulvérisateur que le temps (vent, pluie) est correct,qu’il n’y a pas d’abeilles sur la plante à soigner et quele diagnostic de la maladie ou du ravageur est bon.

•Remplir le pulvérisateur avec soin. Il imported’éviter tout débordement ou renversement accidenteldu produit (c’est la première source de pollution ponc-tuelle). L’utilisation d’un pulvérisateur dont la cuve esttranslucide et graduée est à privilégier.

Respecter quelques précautions•Travailler seul. Lors de la pulvérisation d’un pro-duit phytosanitaire, seul l’opérateur doit se trouverdans la zone d’où doivent être éloignés en priorité lesenfants et les animaux familiers.

•Opérer dos au vent. De manière à éviter toutcontact direct avec la pulvérisation.

•Vaporiser le produit. Il doit se déposer en finesgouttelettes sans ruisseler (sauf pour les traitementsd’hiver où il est nécessaire de « lessiver » les troncs.)

Page 58: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

58Un jardin bien soigné

Traiter est une action responsable

Ne surtout pas négliger l’utilitéde la protection des plantes.•On observe toujours une recrudescence des mala-dies après une période d’impasse sur les traitements.

•Il est très difficile et toujours long de retrouver unjardin sain lorsqu’il a été envahi par les adventices etcontaminé par les ravageurs et les maladies.

•Les dégâts provoqués par les ennemis et les mala-dies des plantes coûtent bien souvent plus cher que lessolutions de soins à mettre en œuvre.

•En revanche, il faut savoir que le « zéro défaut »n’est pas plus raisonnable que le « zéro phyto ». Lasagesse veut que l’on modère notre comportement parrapport à certains symptômes. Une feuille jaune,quelques taches, un chapelet de pucerons localisé,deux ou trois chenilles ne sont pas plus alarmantsqu’un nez qui coule ou un bouton sur le front !

Faire du jardin un environnementfavorable à des plantes bien saines.•Deux opérations de nettoyage par an. Au prin-temps et en automne, elles permettent d’éliminer leséléments propices au développement des ravageurs etdes maladies : bois mort, feuilles tombées, ronces,orties, mousses, lichens, flaques d’eau, fruits au sol…

•Privilégier la biodiversité. En multipliant le nom-bre d’espèces végétales dans les massifs, les haies, lepotager. Plus les végétaux se mélangent et moins lesennemis et les maladies trouvent de conditions pro-pices à une propagation rapide.

•Augmenter les distances entre les plantes. Unebonne circulation de l’air autour des rameaux

ralentit la diffusion des maladies cryptogamiquesen laissant moins de zones humides perma-

nentes favorables à leur apparition, car lesfeuilles sèchent alors plus vite.

•Prévoir un plan d’eau. Un bas-sin, une mare constituent des

mil ieux favorables audéveloppement de

nombreux auxi-liaires.

•Planter des couvre-sol. Habiller la terre dans lesmassifs avec des plantes tapissantes contribue à l’es-thétique du jardin, mais constitue aussi et surtout unsérieux rempart au développement de la flore sauvageenvahissante (les mauvaises herbes) car elles ne leurlaissent pas d’espace suffisant pour s’installer.

En créant une couverture végétale (un paillis pro-duit aussi le même effet), on protège le sol de l’érosion,on favorise l’infiltration lente de l’eau, on réduit l’éva-poration et on améliore la fertilité du sol.

Les prédateurs naturels constituentdes solutions sont déjà possibles•La lutte biologique. Cette technique prometteuse,consiste à utiliser les ennemis naturels des ravageurs :prédateurs (qui tuent leurs proies pour les consommer)et les parasitoïdes (qui vivent aux dépens de leursproies jusqu’à provoquer leur mort). Cela permet decontrôler les populations d’espèces nuisibles afin deles maintenir en dessous d’un seuil de nuisibilité.

L’exemple le plus connu est la coccinelle utiliséecontre les pucerons. Il faut toutefois savoir que l’intro-duction dans un biotope n’est pas innocente. Le cas deHarmonia axyridis, la coccinelle asiatique devenueenvahissante dans certaines régions, a montré leslimites de ces méthodes. C’est pourquoi, la lutte biolo-gique est surtout utilisée aujourd’hui dans des milieuxcontrôlés (les productions de serres). Mais l’emploi denématodes contre les limaces et les otiorhynques parexemple est très intéressant pour les jardins

Les haies d’arbustes variés résistent mieux aux maladies.

Page 59: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

59Le jardin doit rester un espace de beauté, de détente, de plaisir qui offre des perspectives de récoltes attractives.

•La lutte microbiologique. Elle se sert de micro-organismes comme agents pathogènes des ravageurset des maladies. Bacillus thuringiensis et Saccharopo-lyspora spinosa (Spinosad) sont deux bactéries cou-ramment utilisées comme insecticide dans le jardin.Des champignons (Beauveria) sont aussi prometteurs.

Opter pour un comportementjudicieux, réfléchi et rationnel•Gare aux vieilles recettes et à ces « astuces degrands-mères » retrouvées dans de vieux grimoires, quisont prescrites aujourd’hui de manière un peu impru-dente et surtout trop péremptoire dans certainsouvrages. Les solutions soi-disant miracles du passén’offrent aucune garantie d’efficacité, de régularité etde durée. Elles peuvent même parfois produire l’effetcontraire de ce qui est désiré.

Par exemple, jeter l’eau de cuisson des pommesde terre encore bouillante sur les mauvaises herbes, lesélimine assurément, mais détruit également toute lamicrofaune qui se trouvait dans le sol à cet instant !

En revanche, la bière constitue un appât réelle-ment attractif pour les limaces qui viennent se noyer

dedans, l’eau savonneuse combat efficacement lespucerons (mais certaines plantes y sont allergiques) etd’une manière générale, les aromatiques, les œilletsd’Inde et les soucis constituent de bons perturbateursolfactifs pour les mouches des légumes.

•Pour un jardinage facile et agréable. Lesinterventions de soins ou d’entretien doivent être sim-ples, rapides, peu fréquentes et guère exigeantes enmatière d’effort car nous ne pouvons pas consacrer untemps trop important à notre jardin. Nous souhaitonsjardiner en respectant l’environnement, mais en faisantmontre d’efficacité pour obtenir des résultats tangibles.C’est ce que développe la recherche actuelle et ce queprônent les acteurs de l’univers du jardin. Cela a étéaussi la première raison de la démarche de la mention« emploi autorisé dans les jardins » engagée par l’UPJ.

Le 19 octobre 2009, Bernard Accoyer, président del’Assemblée nationale s’exprimait en ces mots : « Alorsmême que le monde a plus progressé scientifiquementet techniquement au cours des cinquante dernièresannées que durant le reste de notre histoire, nousassistons, dans un certain nombre de domaines, à unemontée irraisonnée des craintes ». À méditer…

Page 60: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

60Un jardin bien soigné

Des produits spécifiquespour le jardin d’amateurApplicable depuis le 1er octobre 2000, la mention offi-cielle EAJ (emploi autorisé dans les jardins), délivrée parle ministère de l’Agriculture, constitue une homologationsupplémentaire. Les produits destinés aux amateurs doi-vent satisfaire à des critères renforcés de sécurité sur leplan toxicologique et présenter des garanties de moin-dre dangerosité, eu égard à leur utilisation par des non-professionnels et leurs interactions potentielles sur despopulations particulièrement vulnérables tels que lesjeunes enfants et les animaux domestiques.

Selon les termes mêmes du ministère de l’Agricul-ture (www.agriculture.gouv.fr), la mention EAJ constitue :« une avancée importante en matière de sécurisation del’emploi des produits phytopharmaceutiques pour le jar-dinier amateur comme pour l’environnement ».

•Pour les jardiniers amateurs, seuls les produits detraitement portant la mention EAJ peuvent être propo-sés dans les magasins, ceux qui n’en bénéficient pasétant interdits à la vente depuis septembre 2000.

•La mention EAJ, caractérisée par un logo (ci-contre)présent sur les emballages des produits, est délivrée

sur des critères toxicologiques fixés par le Ministèrede l’Agriculture, et régulièrement amendés.

•La mention EAJ ne se limite pas seule-ment à la composition des produits. Elle

tient compte aussi de leur présentation,de leur dosage, de leur facilité

d’application et des conseilsd’emploi fournis. La

mention EAJ n’estaccordée à un

p r o d u i t

D ans l’esprit du jardin positif, il va de soi que les professionnels s’attachent àréduire l’impact sur la santé et l’environnement des produits de protection et

de traitement des jardins. Ceci a conduit à plusieurs mesures très importantes…

phytopharmaceutique que dans la mesure où l’embal-lage garantit des conditions d’expositions minimalespour l’utilisateur et l’environnement.

Une réglementation très volontaire•La mention « emploi autorisé dans les jardins »est accordée à un produit destiné au traitement descultures vivrières, dans la mesure où une limite maxi-male de résidus a été préalablement définie pour lescultures visées par le traitement.

•L’emballage doit porter de manière lisible et indé-lébile les usages pour lesquels le produit est autoriséet les conditions spécifiques (agronomiques, phytosani-taires et environnementales), dans lesquelles il doitêtre utilisé ou au contraire exclu.

•Les doses d’emploi doivent être indiquées exclusi-vement en : g/l, g/5 l, g/m!, g/10 m! ou ml/l, ml/5 l,ml/m!, ml/10 m!.

•Toute mention et tout pictogramme relatifs auxpréconisations, notamment les périodes de traitementfavorables et toutes indications complémentairesconcernant les doses, doit avoir été préalablementvalidé par le comité d’homologation des produits anti-parasitaires à usage agricole et des produits assimilés.

•S’agissant d’un insecticide, les mentions « Ne pastraiter en présencedes abei l les » et« Attention : ce pro-duit peut por teratteinte à la fauneauxiliaire » doiventapparaître clairementsur l’étiquette du pro-duit concerné.

Respecter les jard iet l’enviro n

Page 61: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

61

d inierso nnement

•L’emballage des produits molluscicides (anti-limaces) et rodonticides (raticides, souricides) doit enplus des obligations communes à tous les autres pesti-cides, clairement porter les mentions : « dangereuxpour les chiens et/ou chats » et : « conserver sous cléet hors de portée des enfants ».

•Depuis sa création, la mention « emploi autorisédans les jardins » a permis de retirer 40 % des produitsphytosanitaires du marché « amateur ».

•Grande vigilance. En dépit de toutes ces précau-tions, les jardiniers amateurs doivent toujours utiliserces produits avec prudence car, même s’ils portent lamention, les produits peuvent être dangereux s’ils sontmal utilisés car n’oublions pas qu’ils sont actifs.

Le classement toxicologique•L’utilisation de la mention « emploi autorisé dansles jardins » est exclue dès lors que les produitsconcernés contiennent des matières actives classéestrès toxique (T +), toxique (T), explosif, cancérogène,

mutagène ou toxique et nocif pour la reproduction oule développement ; l’utilisation de ces substances estuniquement possible par des professionnels formés etdotés d’équipements de protection.

•Aujourd’hui, les fabricants de produits phytophar-maceutiques destinés aux jardiniers amateurs tendent,dans la mesure du possible, à présenter des prépara-tions qui font l’objet d’aucun classement toxicologique.

Tous les insecticides indiquent clairement qu’il ne faut pas traiter en présence des abeilles.

Les antilimaces doivent mentionner leur dangerosité pour les chiens.

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62Un jardin bien soigné

Respecter les jardinierset l’environnement

Réguler et non éradiquer•Le chercheur du CNRS Jacques Blondel a dit avecjustesse : « supprimer une espèce, c’est changer lecours des choses, c’est une atteinte à la liberté qu’a lemonde de se déployer ». Les opérations de soins dansle jardin (mais aussi en agriculture) sont donc desti-nées à maintenir les cultures dans un état sanitaireoptimal et n’ont pas pour ambition d’anéantir les orga-nismes nuisibles ce qui serait tout à fait vain.

Il suffit de prendre les rongeurs en exemple. Onconsidère qu’il existe autant de rats dans le mondeque d’humains. Tous les moyens de lutte mis en œuvrepermettent tout juste de maintenir ce niveau d’équili-bre entre nos deux populations, sans empêcher quechaque année, dans le monde, 50 millions de tonnesde nourriture soient détruites par les rongeurs !

•Limiter les infestations. Une méthode efficaceconsiste à éviter de générer des conditions favorables.Par exemple réduire les apports d’engrais azotés (sur-tout au printemps), empêche que les plantes dévelop-pent des pousses très tendres à la sève sucréeparticulièrement attractive pour les pucerons.

Arroser les plantes au pied et non sur le feuillageréduit les risques de maladies cryptogamiques, lesspores germant le plus souvent dans la très fine pelli-cule d’eau déposée sur le limbe des feuilles.

Étaler un feutre (épais mais poreux) sous la cou-verture superficielle des allées évite l’apparition desherbes sauvages, tout comme le paillage des massifs.

Les techniques alternativesOn regroupe sous ce terme différentes méthodes et

comportements qui permettent une réduction del’emploi des produits phytosanitaires, sans

qu’en pâtisse la bonne santé du jardin.

•Améliorer nos connaissancesbotaniques et agronomiques per-

sonnelles facilite la sélectiondes végétaux les mieux

adaptés aux condi-tions de chaque

jardin.

•Utiliser des espèces peu menacées par les orga-nismes nuisibles comme par exemple chez les arbustesPhotinia, Nandina, qui n’ont pas d’ennemis connus.

•Privilégier les variétés résistantes ou tolérantesaux maladies les plus graves. Contrairement aux idéesreçues, il s’agit plus souvent de cultivars hybrides d’ob-tention récente que de variétés anciennes.

•Se familiariser avec la biologie des ravageurs etdes maladies permet de mieux définir leur niveau denuisibilité et d’utiliser les méthodes d’intervention lesmieux adaptées aux moments les plus appropriés.

•Préférer les méthodes de lutte biologique (auxi-liaires, biopesticides) lorsqu’elles existent et que lesconditions le permettent (voir page 58).

•Tenir compte du développement durable. Cer-taines techniques alternatives comme le désherbagethermique par exemple consomment des énergies fos-siles et produisent des gaz à effet de serre, ce qui n’estpas forcément meilleur pour l’environnement que l’utili-sation de certains pesticides très peu polluants.

•Nettoyer soigneusement les plantes. Supprimer lebois mort, les parties malades, les fruits momifiés, leschancres. Éliminer les rameaux en surnombre pourmieux aérer la ramure. Et surtout recouvrir soigneuse-ment d’un mastic cicatrisant toutes les plaies de coupedont le diamètre atteint celui d’un pouce (2 cm).

•Bien entretenir le jardin. Biner, sarcler, fertiliser,arroser (sans excès), sont des opérations d’entretiencourant qui constituent de bonnes mesures contribuantà la bonne santé des plantes.

•Tondre la pelouse assez haut (entre 6 et 8 cm)pour gêner le développement des adventices et ralentirl’apparition de la mousse.

Bien définir les vrais problèmes.•Un des paradoxes de la démarche « zéro phyto »est qu’elle combat le concept même du médicament etnon pas les pathologies qu’il est censé soigner. La poli-tique du « tout ou rien » ne convient pas à la nature etau jardin. La doctrine environnementaliste doit demanière pragmatique mettre en avant les solutionstechniques et économiquement viables.

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•Il faut encourager la recherche de nouvelles subs-tances plus « douces » et développer une véritablescience de la gestion sanitaire des jardins et desespaces verts. Il peut s’agir de ce que l’on nomme la« gestion différenciée » qui met en avant les bonnespratiques et des techniques alternatives. Mais la condi-tion sine qua non est qu’elles soient réellement effi-caces et qu’elles s’inscrivent de manière positive dansle développement durable.

Développer des bonnes pratiquesIl s’agit de respecter des règles dans la conduite descultures, qui permettent d’optimiser les résultats (crois-sance, floraison, fructification, récolte), tout en rédui-sant le plus possible les risques pour l’homme et pourl’environnement. (Voir les détails des méthodes appli-cables dans le jardin pages 36 à 41).

Le Plan EcoPhyto 2018•La mise en œuvre des engagements du Grenelle del’Environnement a conduit à la création du Plan Eco-Phyto 2018 qui a pour but de réduire de 50 %, si possi-ble, l’utilisation des pesticides d’ici 2018.

•L’UPJ a pris une part très active à l’élaborationconcertée des mesures concernant les « zones nonagricoles ». Elles visent pour le jardinage d’amateur à :- Réduire et sécuriser l’usage des produits phytophar-maceutiques en développant et en diffusant des outilsspécifiques pour la diminution de l’usage des pesti-cides et la promotion des bonnes pratiques.- Pratiquer une communication responsable qui per-mette une juste information en encadrant notammentde manière plus stricte l’usage de l’argument écolo-gique dans la publicité et en bannissant tout messageallant à l’encontre d’un comportement éco-responsable.

L’entretien régulier du jardin est la meilleure des méthodes pour avoir un recours minimal aux produits phytosanitaires.

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64Un jardin bien soigné

Un organisme professionnelNée en 1944 de la volonté des pouvoirs publics d’offrirdes matières premières de qualité aux jardiniers ama-teurs, la C.S.H. (Chambre Syndicale des fabricants despécialités pour l’Horticulture et l’entretien des jar-dins), a pris en 1997 le nom UPJ (Union des entre-prises pour la Protection des Jardins et des espacesverts), pour donner une image plus proche de son acti-vité et de sa communication.

•Agir de manière concertée au bénéfice de tous.Regroupant plus de trente sociétés couvrant lesdomaines des produits de protection des plantes, desengrais, des supports de culture (terreaux) et desamendements organiques, l’UPJ représente aujourd’huila quasi-totalité des intervenants de ces secteurs.

•Intervenir de manière responsable. L’ensembledes démarches entreprises par l’UPJ pour informer etsensibiliser ses partenaires converge vers un seulobjectif : utiliser le bon produit à la bonne dose, au bonmoment, dans les meilleures conditions d’utilisation etdans le respect de l’environnement.

•Évoluer et s’adapter pour progresser. L’UPJ porteune écoute attentive aux jardiniers amateurs et aux

professionnels des espaces verts afin d’anticiper enpermanence leurs demandes et de s’adapter aux

exigences de leurs marchés.Depuis sa création, l’UPJ s’attache àtenir compte des évolutions de la

société et œuvre aux côtés des pou-voirs publics et des profession-

nels en faveur de lagénéralisation d’un

jardinage res-ponsable.

R éunissant les industriels qui fabriquent et distribuent des produits de soin et d’entretien pour le jardin, l’Union des entreprises pour la Protection des

Jardins et des espaces verts, s’attache depuis sa création à réduire l’impact desproduits et des solutions de protection des plantes sur la santé et l’environnement.

En phase avec le Grenelle•Réduire l’usage des pesticides. L’UPJ partage l’ob-jectif de réduction de l’usage des produits phytosani-taires en zones non agricoles fixé par le Grenelle del’environnement et décliné par le Plan EcoPhyto 2018dans lequel elle s’est impliquée.

•Promouvoir les bonnes pratiques. L’UPJ informeles acteurs du marché, les jardiniers amateurs et lespouvoirs publics sur les bonnes pratiques en matière

Quelques mots su ractions d

Un jardinage où l’homme, les plantes, la nature sont en harmonie.

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65

u r less de l’UPJ

de soins raisonnés des plantes. Elle s’est donnée pourmission de faire avancer au niveau européen les pro-blématiques posées par l’entretien des jardins.

•Sensibiliser à un jardinage responsable. Le princi-pal objectif de l’UPJ est la pérennité des jardins et desespaces verts dans une perspective de développementdurable. C’est pourquoi son action s’inscrit dans unepolitique volontariste d’un usage à bon escient des pré-parations phytopharmaceutiques, afin que le jardinierpuisse cultiver et récolter des végétaux sains et bons.

•Une charte dynamique et cohérente. Publiée en2009, cette « profession de foi » associe : passion, sim-plicité, efficacité, respect, transparence, sensibilisation,pédagogie, réglementation, études, recherches, progrès.

Strictement contrôlée par un organismeindépendant, cette marque a été créée parl’UPJ en concertation avec les pouvoirs publics.Elle concerne les engrais et supports de cultureuniquement constitués d'ingrédients naturels.Ce nouveau repère répond ainsi à la volontéqu’ont les professionnels réunis dans l’UPJ,de clarifier l’étiquetage des produits destiné auxjardiniers amateurs. Un référentiel précis définitles conditions que les fabricants doivent remplirafin de pouvoir apposer la marque sur leursproduits, par ailleurs autorisés à la vente, enconformité avec les réglementations en vigueur.

Une marque pour agir

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66Un jardin bien soigné

Quelques mots sur lesactions de l’UPJ

Des actions efficaces•Études et analyses. L’UPJ fait réaliser par des orga-nismes spécialisés des sondages et des investigationspermettant de mieux comprendre le comportement etles attentes du jardinier amateur dans le but d’optimi-ser ses messages et ses conseils.

•La « Clinique des Plantes ». Créée en 1997 parl’UPJ, c’est un espace itinérant de diagnostics et deconseils gratuits, qui permet au public visitant cer-taines manifestations jardin importantes, de bénéficierdu diagnostic de techniciens qui prodiguent desconseils de jardinage raisonnable et raisonné.

•Informer les médias. L’UPJ propose régulièrementà la presse des dossiers détaillés concernant lesbonnes pratiques et la réglementation en matière d’uti-lisation des produits phytosanitaires.

•Stages professionnels. L’UPJ organise des sessionsde formation à l’attention des fabricants et des distri-buteurs de produits phytosanitaires qui pourrontensuite plus aisément relayer un discours compétent etcirconstancié et auprès des jardiniers amateurs.

L’UPJ a conçu, en collaboration avec l’AssociationFrançaise de Protection des Plantes (AFPP), une forma-tion (FORMAP) destinée à mieux faire connaître les pro-duits de protection des plantes et les conditions de leurutilisation raisonnable et raisonnée.

•Contrôles et certification. En collaboration avecl’organisme certificateur Qualité-France, l’UPJ a déve-loppé la première certification de qualité pour des pro-duits industriels appartenant à la catégorie dessupports de culture et des amendements organiques

issus de la collecte de végétaux provenant de l’en-tretien des parcs et des jardins (des produits cou-

ramment appelés composts végétaux).Cette action, qui bénéficie d’un contrôle

par des auditeurs qualifiés et spécialisésd’un organisme indépendant, a pour

objectif de mettre en valeur lesqualités intrinsèques d’un

produit ou des spéci-ficités de fabri-

cation.

Pour une publicité responsableLe 9 juin 2009, les adhérents de l’UPJ ont adopté unecharte en ce sens et se sont engagés à l’améliorer enconcertation avec l’Autorité de Régulation Profession-nelle de la Publicité.

•Une juste information. Les adhérents de l’UPJs’engagent sur des points importants et précis :

- Proscrire dans leur publicité toute déclaration denature à tromper le consommateur sur la réalité desavantages ou des propriétés écologiques des produits,ainsi que sur la réalité des actions que l’annonceurconduit en faveur de l’environnement.

- Ne pas donner ou paraître donner par la publi-cité une garantie totale ou complète d’innocuité dansle domaine de l’environnement, lorsque les qualitésécologiques du produit ne concernent qu’un seul stadede la vie du produit ou une seule de ses propriétés.

- Bannir toute évocation ou représentation de com-portement contraire à la protection de l’environnementet à la préservation des ressources naturelles (gaspil-lage ou dégradation de l’eau, de l’air, des sols, change-ment climatique), sauf s’il s’agit de les dénoncer.

•Une mise en garde spécifique. Les adhérents del’UPJ s’engagent à apposer sur tout support publicitairela mention : « à n’utiliser qu’en cas de besoin pour lesusages autorisés, en respectant strictement les doseset les précautions d’emploi. »

•L’abandon des « produits bonus ». Conformémentà leur engagement de promouvoir l’usage du bon pro-duit à la bonne dose, les adhérents de l’UPJ renoncentpour les produits phytopharmaceutiques aux promo-tions par quantités. Ils s’interdisent toute publicité outoute action commerciale incitant à consommer plusde produit que nécessaire.

•Communiquer sur l’usage. Au moins un quart de lasurface des textes publicitaires concernant les produitsphytopharmaceutiques publiés dans la presse écrite,sera consacré aux bonnes pratiques d’utilisation.

•Une présentation appropriée. Les adhérents del’UPJ s’engagent à proposer leurs produits dans desconditionnements adaptés aux différentes tailles dejardin privés couramment rencontrés.

Page 67: GUIDE Bons Soins Au Jardin Light

Le jardin, une petite bulle de paradis où l’homme et la nature doivent vivre en harmonie.

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