GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA DÉSATURATION DES …

GUIDE DE BONNES PRATIQUES

POUR LA DÉSATURATION DES HEURES DE POINTE

AVANT-PROPOSLes trajets domicile-travail font partie intégrante de nos vies professionnelles. Leurs durées déterminent notre organisation au quotidien. Leurs conditions déterminent notre bien-être, notre humeur, notre forme. Pour autant doivent-ils nécessairement être subis ? Doivent-ils nécessairement être désagréables ?

Avec les membres de la Commission Trajets, Trafics, Temporalités, nous avons choisi la réponse : non. Et chaque acteur de ce grand cycle des transports peut jouer un rôle : le transporteur, le voyageur, le territoire, le pouvoir politique, mais aussi l’employeur.

Entreprises de différentes tailles rassemblées dans le quartier de La Plaine Saint-Denis, nous avons choisi de nous rassembler pour explorer des pistes d’amélioration des conditions de transport de nos salariés, avec une focale : décongestionner les heures de pointe dans les transports collectifs.

Ce guide résulte de nos premiers travaux. Il répondra aux questions des entreprises qui, comme nous, souhaitent prendre à bras le corps les problématiques de transport de leurs salariés. Des grandes entreprises, qui pourront consacrer davantage de moyens à la gestion de ces problèmes, aux plus petites, qui pourront déployer des solutions plus simples ou mutualiser leurs moyens avec leurs voisins des tissus économiques locaux, chacun pourra venir « piocher » dans ce corpus les solutions qu’il souhaite explorer.

VÉRONIQUE COYARD Directrice de la Relation Client Crédit Agricole d’Île-de-France Présidente de la Commission Trajets, Trafics, Temporalités de Plaine Commune Promotion

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IRE INTRODUCTION page 4

AXE 1 / LES HORAIRES DE TRAVAIL page 9

AXE 2 / LE TRAVAIL À DISTANCE page 17

AXE 3 / LES MOBILITÉS ALTERNATIVES page 25

ÉPILOGUE page 30

32 DÉSATURATION DES HEURES DE POINTE GUIDE DE BONNES PRATIQUES

INTRODUCTION Le trafic de voyageurs sur les RER et trains de banlieue augmente en moyenne de 3 % par an en Île-de-France.

Cette augmentation s’est renforcée en 2015-2016 avec la mise en place du forfait Navigo à tarif unique par Île-de-France Mobilités : +6,8 % entre les premiers semestres 2015 et 2016. Or, ce trafic n’est pas uniforme au cours d’une journée. En semaine, les voyageurs se concentrent durant ces fameuses « heures de pointe ».

À l’échelle générale du réseau Transilien, l’heure de pointe se manifeste le matin et le soir de deux manières distinctes :

• De 6 h à 10 h le matin, avec un pic atteint autour de 8 h ;

• De 16 h à 20 h (voire de 15 h à 21 h) le soir, avec un pic atteint autour de 17 h 30.

71 % du trafic quotidien en semaine est effectué durant les heures de pointe. 90 % des déplacements opérés entre 7 h 30 et 9 h 30 et 78 % des déplacements opérés entre 16 h 30 et 19 h 30 sont liés au travail ou aux études.

Les entreprises et les universités, en tant que grands pôles d’attraction, jouent donc un rôle incontestable dans la formation de l’heure de pointe. Cette dernière se traduit par la synchronisation des temps et des parcours des voyageurs. Elle provoque en grande partie la saturation que tous les utilisateurs des transports collectifs connaissent bien. À titre d’exemple, sur le RER B, le taux de charge assis peut atteindre 350 %, ce qui signifie que toutes les places assises sont occupées et qu’il y a deux fois et demi plus de personnes debout dans le train. A contrario, certains trains, à l’heure creuse, circulent avec un taux de charge inférieur à 50 %. Face à ces constats (augmentation du trafic, concentration des flux aux heures de pointe, poids des trajets liés au travail ou aux études, saturation), les entreprises du quartier de La Plaine Saint-Denis ont souhaité se rassembler afin de réfléchir à des stratégies de gestion de la demande de transport.

Une étude de répartition des voyageurs au cours d’une journée est disponible en annexe p. 32.

54 DÉSATURATION DES HEURES DE POINTE GUIDE DE BONNES PRATIQUES

LA COMMISSION TRAJETS, TRAFICS ET TEMPORALITÉS

Réunies depuis le 14 novembre 2014 au sein de la Commission Trajets, Trafics, Temporalités (3T), plusieurs entreprises du quartier d’affaires de La Plaine Saint-Denis se sont penchées sur le sujet de la désaturation des heures de pointe : le Crédit Agricole, EDF, Generali, Orange Business Services, Reveal Développement, SFR Group, Société Générale et SNCF.

C’est avec l’implication conjointe de ces entreprises, du territoire de Plaine Commune, de l’association Plaine Commune Promotion et du transporteur SNCF Transilien, que différentes solutions ont pu être explorées. Elles viennent alimenter des réflexions déjà nombreuses sur la diversification des rythmes de vie, les nouvelles méthodes de travail et la mobilité intelligente.

Les bénéfices de l’allègement de la charge des trains durant les périodes de pointe pourraient se décliner pour l’ensemble des acteurs :

BIENVENUE DANS CE TOUR D’HORIZON DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES PAR LES ACTEURS DE LA COMMISSION 3T !

Adressé à toute entreprise ou entité qui voudra s’en saisir, ce guide n’a pas pour vocation d’être un document exhaustif ou scientifique.

Il forme un panorama des pistes explorées par les membres de la Commission 3T depuis sa création. Il s’agit donc du témoignage d’acteurs locaux ayant agi et discuté de solutions en faveur de meilleures conditions de mobilités pour leurs salariés. Le lecteur est donc invité à explorer des pistes de solutions, afin de s’en emparer et de l’adapter au contexte qui est le sien. Les acteurs de l’expérimentation de Saint-Denis seront disponibles pour faire partager leur expérience.

Ce guide s’articule autour de trois grands axes :

• Les horaires de travail : comment moduler sa journée en prenant en compte les différentes contraintes pour éviter l’heure de pointe : changer d’horaires ;

• Le travail à distance comme solution pour éviter le déplacement pour se rendre au lieu habituel de travail : changer de destination ;

• Les nouvelles mobilités et l’intermodalité, ou les manières de varier les modes de transports pour optimiser son parcours : changer d’itinéraire.Les voyageurs quotidiens bénéficieraient d’une amélioration

de la ponctualité (limitation des temps de montée dans la rame) ainsi que de gains de confort à travers l’allègement de la charge des rames au moment de « l’hyperpointe ».

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Le transporteur opèrerait plus rapidement la fermeture automatique des portes et verrait donc sa gestion des circulations facilitée grâce à une diminution des montées / descentes de train aux moments les plus critiques et dans les gares les plus fréquentées de « l’hyperpointe ».

Les employeurs bénéficieraient de gains de productivité en accueillant sur leur lieu de travail des employés ayant voyagé dans des conditions plus confortables, moins stressantes.


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Le territoire, dans son ensemble, gagnerait en attractivité puisque les moyens de transport pour s’y rendre deviendraient plus rapides et plus confortables.

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La manière la plus intuitive d’aborder l’atténuation de la saturation aux heures de pointe est d’agir sur le facteur temporel. Concrètement : agir sur les horaires de travail pour éviter que les salariés se retrouvent aux mêmes heures dans les transports.

AXE 1 / LES HORAIRES DE TRAVAIL


LE MEILLEUR POINT DE DÉPART : INTERROGER LES SALARIÉS

Le comportement en termes de mobilité des salariés aux horaires flexibles s’explique par des facteurs variés qui ont trait soit à des contraintes personnelles (horaires de crèche, d’école, etc.), des préférences personnelles (horaires du ou de la conjoint(e), etc.) mais aussi par des contraintes professionnelles telles que l’heure de la première réunion ou les habitudes du service et du manager.

Un accompagnement managérial est donc nécessaire au-delà de la flexibilisation des horaires.

LES HORAIRES FLEXIBLES NE SONT PAS FORCÉMENT SYNONYMES DE POINTES ATTÉNUÉES Sur le périmètre de La Plaine Saint-Denis, les salariés qui arrivent en « hyperpointe » paradoxalement sont les salariés aux régimes horaires les plus flexibles.

La possibilité pour les salariés d’adapter leurs horaires demeure une solution nécessaire, même si elle n’est pas suffisante. Le Crédit Agricole d’Île-de-France a en ce sens pris la décision d’ouvrir son site de 7 h à 21 h en semaine et de 7 h à 15 h le samedi.

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C’est dans cette optique qu’un questionnaire précis sur les habitudes, les conditions et les préférences de déplacements des salariés des entreprises de la Commission 3T a été diffusé dès l’année 2015.

Outre une photographie des horaires d’arrivée de chacun, il a permis de recueillir les principales attentes des premiers concernés :

• Disposer d’informations précises sur la saturation (67 %) ;

• Disposer de solutions de travail à distance (63 %) ;

• Adapter les horaires des réunions pour qu’elles permettent d’arriver en dehors de l’heure de pointe (49 %).

Plus intéressant encore, cela a permis de révéler qu’il existait bien une possibilité de décaler ses horaires. 72 % des salariés auraient la possibilité de décaler leurs horaires de 15 minutes, 57 % pourrait le faire jusqu’à 30 minutes. 59 % des salariés déclarent décaler régulièrement (au moins plusieurs fois par mois) leurs horaires de travail, principalement pour des causes de trafic ou bien pour être à l’heure à la première réunion de la journée.

La prise de conscience du confort à bord

Ces résultats ont permis de nous rendre compte que le réflexe du décalage du trajet existait – et était même relativement ancré – parmi ces salariés, mais que l’idée du décalage des horaires n’était pas forcément rattaché à l’idée de voyager mieux. Au contraire, cela renvoyait à des éléments plutôt négatifs ou des contraintes : les perturbations ou les impératifs de réunion. Un challenge d’incitation organisé plus tard auprès des salariés de La Plaine Saint-Denis dans l’année avait donc aussi pour but de les sensibiliser au décalage de l’heure de pointe, spécifiquement dans le but d’obtenir un meilleur confort. Les enseignements de ce questionnaire* sont nombreux. Avant toute expérimentation, il est fortement recommandé de prendre cette « première photographie », qui sert à la fois d’état des lieux mais aussi d’outil d’aide à la décision pour déterminer quels leviers mettre en œuvre en priorité.

* Pour vous aider à vous lancer dans la démarche, un modèle de questionnaire peut vous être proposé. Écrivez à [email protected] pour en faire la demande !

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CONCIERGERIE

DONNER DES INFORMATIONS AUX SALARIÉS POUR LEUR PERMETTRE DE S’ADAPTERLes informations sur la saturation ont été fortement réclamées par les salariés.

Un test grandeur nature a pu être fait au moment de l’Euro 2016. SNCF Transilien et Plaine Commune ont associé leurs efforts pour fournir aux entreprises des informations complètes qui ont permis à leur salariés d’éviter les flux de supporters et de voyager plus sereinement, en train ou en voiture (décaler ses horaires, éviter les réunions extérieures et/ou tardives, télétravailler). La diffusion de ces informations a été plébiscitée.

L’attente exprimée est une diffusion de l’information sur le trafic en temps réel.

Plusieurs solutions apportent un début de réponse. Pour ce qui concerne les RER et trains de banlieue, SNCF met dans son application toutes les informations en temps réel en cas de perturbation et travaille à intégrer des informations en termes de charge des trains.

Les entreprises peuvent mettre à disposition des systèmes d’informations à leurs salariés pour leur permettre de connaître les prochains départs de trains. Grâce à cela, chaque salarié peut individuellement juger si le temps d’attente pour le prochain train est acceptable pour lui. Il peut donc décaler légèrement son trajet et éviter la pointe.

METTRE EN PLACE DES SERVICES DIRECTEMENT DANS L’ENTREPRISEProximité et gain de temps

Le principe est simple.

Si un salarié a la possibilité d’avoir accès à un service directement dans son entreprise, il pourra décaler légèrement son trajet de retour ou d’arrivée en profitant directement du service sur place. Il optimisera même son parcours en évitant un détour.

Cela peut aller d’un service simple de type conciergerie (petits achats, pressing, etc.) jusqu’à des crèches d’entreprises. Au-delà de l’entreprise, ce principe peut être appliqué au territoire et/ou aux gares avoisinant(es).

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INCITER LES SALARIÉS À DÉCALER LEURS HORAIRES ? Le jeu, la compétition et la récompense peuvent-ils mener à des trajets plus confortables ?

FAIRE DES MODALITÉS ET CONDITIONS DE TRANSPORTUN SUJET DE DISCUSSION COURANTUn nouveau domaine de réflexion en termes de qualité de vie au travail

Le plus simple, c’est d’en parler.

La question des conditions de transport liées aux horaires de travail et aux heures de pointe doit pouvoir être librement discutée avec les managers. Cela peut, par exemple, se faire au cours des entretiens professionnels. Bien entendu, il ne s’agira pas de sortir du cadre légal ni de la conformité au poste

occupé, mais le fait d’en parler permettra de dresser des pistes de résolution pour que le temps de trajet soit mieux vécu par le salarié. Si l’inconfort vient de difficultés extérieures (perturbations, retards), cela permettra aussi de faire remonter ces difficultés au transporteur.

Un challenge a été organisé fin 2015 pour récompenser les salariés qui arrivaient sur leur lieu de travail un peu plus tôt ou un peu plus tard.

En fonction du créneau horaire de validation du passe Navigo dans les gares de La Plaine-Stade de France (RER B) ou Stade de France - Saint-Denis (RER D), les participants volontaires accumulaient des points leur permettant de gagner des cadeaux. Enfin, tous participaient à gonfler une cagnotte au bénéfice d’une association locale liée à la mobilité : La Maison du Vélo.

Lorsque les participants ont été interrogés sur leurs motivations, ils ont été 31 % à répondre qu’ils étaient attirés par l’idée de

« voyager plus confortablement », contre 22 % attirés par des « lots », c’est-à-dire des récompenses. En revanche, 23 % d’entre eux ont déclaré avoir apprécié le « suivi de [leurs] statistiques ».

Cela revient à dire que les principaux leviers sont : • La prise en compte par la personne de son

propre confort durant le trajet ;• L’aspect « gamification », c’est-à-dire

le suivi et la compétition, qui a pu être suscitée dans le cadre du challenge.

L’incitation n’est donc pas forcément à comprendre comme une incitation par la récompense, mais davantage comme une pédagogie ou comme une sensibilisation spécifique.

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Éviter son déplacement, c’est aussi un moyen d’éviter l’heure de pointe… et de gagner du temps. Par exemple, si une personne qui effectue 2 h 20 de transports par jour travaille à distance une fois par semaine, elle aura économisé l’équivalent d’une journée de travail au bout d’un mois. En considérant que 28 % des déplacements sur le réseau Transilien sont supérieurs à une heure (soit deux heures aller-retour), ce repère chiffré est loin d’être anecdotique.

Au cours de plusieurs séances de travail, a été évoqué le levier du déplacement en lui-même.

AXE 2 / LE TRAVAIL À DISTANCELa saturation aux heures de pointe est causée par une double synchronisation : temporelle et spatiale. Les personnes se déplacent sur les mêmes axes au même moment.


Il faut regarder plus en profondeur les causes qui font que le télétravail n’est parfois pas aussi développé qu’il le pourrait :

• Une culture très ancrée du « présentéisme » ;

• La peur de la rupture de lien avec les équipes, qui peut être ressentie par le manager mais aussi par la personne qui télétravaille ;

• La question de la sécurité au travail et des accidents de travail sur le lieu du domicile ;

• Le contrôle sur le travail effectivement réalisé ;

• Le cas échéant, la sécurité des données.

Des solutions à ces difficultés existent.

La loi encadre le télétravail en termes de temps (nombre de jours par semaine), de fonctions (tâches « télétravaillables » ou non) et de sécurité (agrément de la conformité du lieu de travail à domicile). Le télétravail s’effectue jusqu’à 3 jours maximum par semaine, sauf dans de rares cas. Les outils technologiques permettent de garder contact avec le collaborateur télétravailleur mais aussi de sécuriser les données sur lesquelles il travaille. Les outils de mobilité tels que les clés VPN permettent tout à la fois une connexion à distance et la protection des informations sensibles.

Les retours d’expériences d’entreprises ou de collectivités qui se sont lancées dans le télétravail sont aujourd’hui très positifs :

• Hausse de la productivité, de la qualité de vie au travail et de l’équilibre vie privée - vie professionnelle ;

• Coûts mesurés pour l’entreprise ; • Impacts très faibles sur la cohésion

d’équipe.

Plusieurs acteurs publics ou économiques font aujourd’hui la promotion de leurs méthodes de mise en place progressive du télétravail.

TÉLÉTRAVAIL : UN PAS À FRANCHIR… LORSQUE C’EST POSSIBLE

Si tous les postes ne sont pas éligibles au télétravail, celui-ci reste une vraie solution pour améliorer son quotidien.

Le déménagement, l’occasion de changer les pratiques

SNCF a fait beaucoup de pédagogie sur le télétravail au moment de son installation à La Plaine Saint-Denis. Cela a permis pour une partie non négligeable des salariés de réduire nettement leur temps hebdomadaire consacré au transport.Au nouveau siège de Veolia, 10 % des 2 200 collaborateurs pratiquent le télétravail 6 mois après leur installation Porte d’Aubervilliers. Il donne lieu à un avenant au contrat de travail à raison d’un jour par semaine, majoritairement le jeudi, voire le mardi, jours qui correspondent aux pics d’encombrement du trafic routier.

LE TÉLÉTRAVAIL UN « KIT DU MANAGER »

L’entreprise peut accompagner les managers de tous les niveauxpour leur permettre de mettre en place plus facilement le télétravail dans leurs équipes.

Ce kit pourrait être composé :

• D’une liste des procédures à effectuer pour la mise en place du télétravail (entretiens avec le collaborateur, accompagnement RH, identification des tâches, etc.) ;

• De formulaires ou fiches modèles permettant de guider l’ensemble de ces étapes ;

• De propositions de formations pour le manager et la personne qui télétravaillera, pour apprendre un nouveau fonctionnement hiérarchique, etc.

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Les membres de la Commission 3T ont par exemple profité de la présentation d’une boîte à outil pour le télétravail réalisée par la Mission des Temps de l’Eurométropole de Strasbourg. L

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Certains outils collaboratifs, de type « cloud » peuvent même servir au sein d’une équipe rassemblée, sans télétravailleur.

Pour ne pas rompre le lien : préférer aux mails des coups de téléphone ou des visioconférences, très faciles à mettre en place désormais.

Au lieu d’échanger plusieurs mails pour opérer des modifications sur un document : le partager en direct via des outils de conversation instantanée ou le poser sur un serveur partagé qui permettra à plusieurs utilisateurs d’y opérer simultanément des modifications.

Là encore, l’entreprise peut mettre à disposition les outils et formations nécessaires à la mise en œuvre de ces réflexes, qui sont à mi-chemin entre le management et le travail collaboratif.

TRAVAIL À DISTANCE ET ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉSParmi les méthodes de travail émergentes, il ne faut pas oublier le travail à distance dans des lieux adaptés hors de l’entreprise : le coworking.

Le travail en espace de coworking est une forme de télétravail, au détail près qu’il ne s’effectue pas chez le salarié.

L’espace de coworking présente donc une atmosphère de travail parfois plus appropriée que le domicile, ce qui peut dans certains cas rassurer le manager. Des obstacles existent mais peuvent être franchis : en termes de confidentialité des données, par exemple les systèmes de clé d’accès à distance, déjà existants, sont tout à fait adaptés à ce type d’espace.

Le salarié est par ailleurs amené à avoir des contacts avec des salariés d’autres entreprises… cela est inévitable et doit tout simplement être arbitré par l’entreprise elle-même.

Le recours à de tels espaces engendre évidemment des coûts pour l’entreprise (en termes de location d’espace). Ces coûts doivent être mis en regard des gains de productivité permis. Cette forme de travail à distance permet aussi de continuer d’être entouré de collègues ou de professionnels pendant sa journée de travail, contrairement au télétravail à domicile où le salarié est plus souvent isolé.

Si une entreprise ou une entité dispose de plusieurs sites qui maillent le territoire, elle peut envisager d’ouvrir des bureaux temporaires à l’ensemble de ses salariés dans chacun des sites.

Cette recommandation a pour but d’attirer l’attention sur une chose :

Les espaces de coworking, s’ils sont très adaptés au fonctionnement start-up, peuvent aussi très bien répondre aux besoins de grandes entreprises. Les salariés y effectueront un télétravail dans une atmosphère plus professionnelle et dans un lieu qui, en cas d’urgence, peut parfois leur permettre de rejoindre plus vite leur lieu de travail principal.

Generali utilise, pour ses salariés présents sur place, des télécentres dans la région de Cergy-Pontoise. Grâce à des locaux satellites, les salariés qui habitent cette zone peuvent ainsi faire l’économie d’un trajet une à plusieurs journées par semaine.

LES OUTILS POUR EFFACERLA DISTANCEOutre des mails et une connexion internet, de nombreux outils existent aujourd’hui pour permettre à une personne qui travaille à distance de garder tous ses liens avec son hiérarchique et ses collègues.

La Société Générale a doté ses salariés d’un logiciel permettant tout à la fois de téléphoner, de converser par écrit de manière instantanée et d’organiser des visioconférences.

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Les outils cités précédemment, qui permettent de travailler à distance, doivent aussi servir à atténuer la contrainte que représentent les réunions.

De manière globale, il est recommandé d’éviter les réunions en présentiel avant 10 h et après 16 h. Cela suppose, quand il y a lieu, de trouver de nouvelles pistes d’organisation pour pallier ces changements :

• Des changements technologiques, grâce à des outils de réunion à distance (téléconférences, visioconférences, télé-présence, etc.) ;

• Des changements de méthode, grâce à l’optimisation et à la densification des réunions existantes (points 5 minutes, managements visuel, cercle de résolution des problèmes, War Room) ;

• Des changements d’organisation, en réduisant le besoin de réunions, de manière à pouvoir les restreindre aux bons horaires : les logiciels de partage d’informations et de modifications partagées de documents peuvent par exemple être déclinés en outils de briefing ou de debriefing quotidien ou hebdomadaire.

L’action sur les réunions a son importance. D’après les déclarations des salariés de La Plaine Saint-Denis, elles représentent un repère temporel déterminant pour l’heure d’arrivée au travail, même (et en fait surtout) en cas d’horaires flexibles.

LA PLACE DES RÉUNIONS

49 % des salariés interrogés souhaiteraient une adaptation des horaires de réunion, cela leur permettrait d’arriver et de partir en dehors des heures de pointe.


La saturation ne concerne pas que les trains. De nombreux problèmes de congestion existent aussi sur les routes. Plus qu’une perte de confort, ils se traduisent notamment par un allongement du temps de parcours. Le recours à de nouveaux réflexes de mobilité et à de nouveaux modes peuvent tout à la fois avoir un impact sur la saturation routière et celle des transports collectifs. Les entreprises peuvent sensibiliser leurs salariés à ces moyens de locomotion, ce qui équivaut à les promouvoir mais aussi, parfois, à les « démystifier ».

AXE 3 / LES MOBILITÉS ALTERNATIVES

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COVOITURAGEDIRECT OU VERS LA GAREDu fait de son explosion ces dernières années, la notion de covoiturage renvoie souvent aux trajets de longue distance liés aux loisirs. Mais son origine demeure dans les trajets du quotidien.

Le covoiturage peut se faire sur un trajet domicile-travail direct, mais aussi pour du « rabattement » vers la gare.

En d’autres termes, des personnes voisines se rendant en voiture à la même gare avant de prendre le train peuvent covoiturer, avec les mêmes effets bénéfiques.

Le covoiturage est donc à considérer comme un véritable mode de transport durable.

L’entreprise peut le stimuler en mettant en place des animations spécifiques mais aussi en mettant en perspective les avantages à covoiturer. À titre d’exemple, elle peut réserver certaines places de parking aux covoitureurs pour privilégier leur démarche.

Les incitations au covoiturageOrange Business Services a réservé certaines places de son parking aux covoitureurs. Veolia, récemment installée à Aubervilliers, a souscrit, de concert avec Icade, à une animation spécifique pour inciter l’ensemble des salariés du parc Icade à covoiturer. 11 % des collaborateurs de Veolia ont opté pour cette pratique. Autre piste : l’autopartage avec une flotte de voitures électriques disponibles pour les salariés, comme chez SFR Group.

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COVOITURERPOUR ÉVITER LES BOUCHONSEn droite ligne de l’explosion du covoiturage longue distance, de plus en plus d’utilisateurs se mettent aujourd’hui à covoiturer au quotidien et notamment sur leurs trajets domicile-travail.

La saturation dans les transports ne concerne évidemment pas que les transports collectifs.

Aux heures de pointe, les axes routiers sont quotidiennement saturés. La congestion routière à d’autres conséquences : là où l’heure de pointe dans les transports en commun se traduit par une baisse de confort et parfois par des incidents qui ralentissent les circulations, elle se manifeste sur les routes par un rallongement du temps de parcours et une consommation plus grande de carburant, avec l’impact environnemental que cela suppose. Si tous les réflexes présents dans ce guide peuvent aussi servir à la désaturation des axes routiers, l’un d’eux aura une efficacité toute particulière : le covoiturage.

Le covoiturage « courte distance » au quotidien a de très nombreux atouts :

• En évitant « l’autosolisme », il permet de désaturer les axes routiers tout en créant du lien social ;

• Il a un impact très positif, de manière automatique, sur l’environnement et sur l’impact carbone individuel de chaque voyageur ;

• Il permet aux entreprises et à tous les organismes recevant du public d’optimiser l’utilisation de leurs parkings et d’en éviter, là encore, la saturation.


Pour les déplacements en cours de journée, SNCF met à disposition de ses salariés une flotte de vélos électriques. Utiles pour se rendre à une réunion extérieure ou faire des déplacements de site à site, ils sont disponibles dans les parkings des différents sites SNCF.

Pourquoi ne pas se greffer sur des solutions existantes tout simplement ? C’est la piste qu’a suivi, dans un premier temps, le Crédit Agricole, en remboursant l’abonnement Vélib à ses salariés.

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Île-de-France Mobilités a marqué son ambition concernant le vélo en lançant Véligo, des abris sécurisés dans les gares à disposition des voyageurs. SNCF Transilien déploie ces abris sur son réseau et accompagne cette démarche.

L’objectif a été fixé de déployer une solution de stationnement vélo dans chaque gare, adaptée au besoin local.

Les entreprises peuvent aussi organiser en leur sein des réunions de sensibilisation sur les usages du vélo. À Plaine Commune, de nombreux liens sont tissés avec les associations locales de promotion du vélo, qui proposent des animations en entreprise. Ces opérations de sensibilisation sont aussi l’occasion d’aborder le sujet de la sécurité : s’il est important de faire la promotion du vélo, il l’est tout autant de faire de la pédagogie sur les bonnes manières de circuler à vélo.

Les entreprises peuvent également mettre à disposition de leurs salariés des locaux de stationnement réservés aux cyclistes dans leurs parkings.

UNE MOBILITÉ DURABLE ET BÉNÉFIQUE POUR LA SANTÉ : LE VÉLOLe vélo n’est pas réservé aux petits trajets mais peut très bien s’articuler avec d’autres modes de transport et notamment le train.

De prime abord, le vélo semble « réservé » aux personnes habitant à proximité de leur(s) lieu(x) de travail. Au contraire, ce mode de transport qui émerge de nouveau de manière massive en Île-de-France peut tout à la fois être complémentaire aux transports collectifs, devenir un moyen d’éviter la saturation et peut s’inscrire dans une stratégie d’entreprise pour la mobilité des salariés.

Tout comme le covoiturage, le vélo peut autant servir de mode de transport pour se rendre à son lieu de travail que de moyen de rabattement vers la gare. Son utilisation prend donc toute sa pertinence dans une démarche multimodale : prendre son vélo pour se rendre à la gare, ou bien terminer son trajet à vélo après avoir pris le train.

En Île-de-France, il est d’ailleurs nécessaire de voyager en dehors de l’heure de pointe pour embarquer avec son vélo dans le train.

Entreprises et territoires disposent de tous les leviers nécessaires pour stimuler et faciliter l’utilisation du vélo.

En termes d’incitation, les entreprises ont désormais la possibilité de mettre en place une indemnité kilométrique vélo. Fixée à 25 centimes d’euros, elle permet de prendre en charge tout ou partie des déplacements des salariés qui utilisent leur vélo pour se rendre sur leur lieu de travail. Facultative, elle peut être mise en place par signature d’un accord collectif ou unilatéralement par l’entreprise, après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel.


ÉPILOGUE COMBINER ET PROFITER

Pour accélérer la mise en place de ces réflexes, les entreprises peuvent profiter de « catalyseurs », dont voici deux exemples.

Le déménagement

Le meilleur moment pour instiller de nouveaux réflexes, installer de nouveaux équipements ou prévoir de nouvelles pratiques est un déménagement d’entreprise. Souvent accompagné par un grand plan d’accompagnement managérial, il est l’occasion de prendre en compte les problématiques de mobilité des salariés. La question de la saturation des transports ou des équipements présents dans les locaux (douches, places de covoiturage, prises pour les véhicules électriques, etc.) peut être intégrée dans les plans de déplacements réalisés à ce moment.

Le plan de mobilité interentreprises

Pour avoir davantage de force et de cohérence à l’échelle d’un territoire, le meilleur outil des entreprises reste le plan de mobilité interentreprises (PDIE). Piloté et animé par un tiers choisi par les entreprises, il permet non seulement de mutualiser des solutions ou de partager les bonnes pratiques, mais aussi de mieux porter les différentes revendications des territoires, le rassemblement dans un PDIE, ou toute autre instance traitant de mobilité, est donc une bonne pratique en soi.

Le panel des solutions est vaste et s’étend certainement bien au-delà des pistes évoquées dans ce guide.

Reste maintenant à continuer l’aventure dans votre entreprise, en testant différentes solutions proposées et en observant les résultats. La toute dernière recommandation des membres de la Commission 3T est celle de la combinaison des solutions. Tout comme il est toujours obligatoire de réunir plusieurs acteurs autour de la table pour aborder ces questions de temporalité et de mobilité, il apparaît essentiel de mettre en place des solutions opérationnelles qui combinent le changement d’horaires, de trajets et d’itinéraires.

La bonne mise en place de ces solutions doit obligatoirement être accompagnée, auprès des dirigeants, des managers, des équipes.


ANNEXE CONTACTSRépartition des horaires d’entrée en gare un « jour ouvré moyen » de l’année 2015, sur le réseau SNCF Transilien.

Source : Pôle Tarification et Data de la direction des Services de Transilien. Réalisé à partir du relevé des horaires de validations à l’entrée de 126 gares du réseau SNCF Transilien pour les jours ouvrés de l’année 2015, hors vacances scolaires.

Le graphique montre la distribution moyenne des horaires d’entrée en gare (correspondances comprises) au cours des jours ouvrés de l’année 2015 (aucun train commercial ne circule entre 1 h et 5 h du matin). L’axe des ordonnées représente, sous forme de ratio (compris entre 0 et 1), la fréquentation par rapport à la minute où nous avons comptabilisé le plus de passages (7 h 56). Ainsi, nous voyons par exemple que le nombre de validations au moment du pic du soir (17 h 35) représente 73 % du nombre de validations relevé lors du pic matinal.

Pour toute question à propos de ce guide, vous pouvez écrire à[email protected]

Votre référent SNCF Transilien : Olivier TRAPANI [email protected]

Votre référente Plaine Commune : Anne-Sophie NAUDET [email protected]

Votre référente Plaine Commune Promotion : Leïla BOUREGBA [email protected]


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SNCF - DIRECTION MARKETING ET SERVICES TRANSILIENOctobre 2017

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