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Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi Guide de mise en valeur riveraine Protéger la qualité de vie des lacs et des cours d’eau Édition 2012 © Marie Bilodeau J. – 2008

Guide de mise en valeur riveraine - mrcbm.qc.ca

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Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi

Guide de mise en valeur riveraineProtéger la qualité de vie des lacs et des cours d’eauÉdition 2012

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Production : Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi – 2012

Illustrations : Marie Bilodeau

Design graphique : ATTENTION design+

Ce document a été réalisé avec la participation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, ainsi que la participation du Regroupement des organismes de bassin versant du Québec, dans le cadre du plan d’actioncyanobactéries du Québec.

Ce document a été produit à titre d’information et n’engage pas la responsabilité des partenaires, ni celle de l’OBVBM.

Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi2, Adhémar-Cusson, Bedford Québec J0J 1A0Téléphone : 450-248-0100Télécopieur : 450-248-0152Courriel : [email protected]

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Quelle joie de vivre au bord de l’eau ! Mais ce bonheur exige du riverain unebonne capacité d’adaptation, les milieux aquatiques étant très changeants. Par ailleurs, ce privilège est associé à une responsabilité collectiveenvers le lac ou le cours d’eau que nous utilisons. Une vie insouciante près d’un plan d’eau, sans mesures de protection, produit une dégradation rapide de la qualité de l’eau et du milieu aquatique, en quelques années seulement. La vie au bord de l’eau devient beaucoup moins idyllique et les plaisirs aquatiques ne sont plus qu’un lointain souvenir d’enfance !

La qualité de vie au bord de l’eau

Protection des lacs et des cours d’eau

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Une des conditions incontournablesde l’amélioration de la qualité del’eau est que l’ensemble desriverains applique les principes deprotection des rives autour d’un lacou le long d’un cours d’eau. Laprotection commune des milieuxaquatiques permet ainsi d’assurer defaçon durable tous les usages quenous en faisons.

Le guide de mise en valeur riveraineest une synthèse des différentesnotions se rapportant à la protectionde la rive et du littoral.

La consultation de ce guide permetde suivre une méthode simple pourévaluer chaque type de terrain. Le riverain pourra ainsi choisir des solutions faciles d’applicationsur sa propriété.

Une feuille synthèse de mise envaleur, à la fin du guide, permet auriverain de vérifier si les principes deprotection sont appliqués sur sapropriété. Il pourra alors établir sespropres priorités d’actions. Pour plusde renseignements, des références ysont suggérées.

Ce document a été réalisé parl’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) avec laparticipation de l’Association pour laprotection de l’environnement dulac Selby (APELS).

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Protection des plans d'eau

La valeur d'un plan d'eau est mieux protégée dans un écrin de verdure.

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Suivez le guide !

1. Observer le milieu riverain ................................7

La rive ..............................................................................................8

La bande riveraine.....................................................................8

La berge ........................................................................................10

Le littoral......................................................................................10

2. Prendre les mesures nécessaires...................11

Décrire les zones riveraines ...............................................12

Identifier le type d’aménagement riverain..................13

Effectuer les demandes d’autorisation .........................13

3. Identifier les problèmes ....................................17

Érosion du sol ............................................................................18

Contamination de l’eau ........................................................18

Dégradation des milieux aquatiques.............................19

Tableaux synthèsesLes règles à suivre pour la mise en valeur riveraine....20

4. Respecter les règles d’or .................................23

Terrain riverain .........................................................................24

Ouverture visuelle et accès à l’eau ................................24

Bande riveraine ........................................................................24

Végétation riveraine...............................................................25

Stabilisation de la berge ......................................................25

Protection du littoral.............................................................26

5. Déterminer le type d’aménagement riverain .................................29

Rive de type engazonné ......................................................30

Rive de type enrochement ..................................................33

Rive de type muret..................................................................36

Rive de type naturel ...............................................................39

Tableaux synthèsesLes arbres, les arbustes et les plantes herbacées .........42

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6. Choisir des plantes bien adaptées..............45

Ensoleillement et type de sol...........................................46

Niveau de l’eau et enracinement....................................46

Les arbres pour la fraîcheur......................................................47

Les arbustes pour la stabilité....................................................51

Les herbacées pour la couverture .........................................56

7. Réussir sa plantation...........................................61

Quand et où planter ? ..........................................................62

Comment mettre en terre ? ...............................................62

Comment ensemencer ? .....................................................64

Comment planter dans un enrochement ?...............64

Comment entretenir ? ..........................................................64

8. Établir un plan d’action ....................................67

Aménager le terrain riverain.............................................68

Protéger la bande riveraine ...............................................68

Contrôler l’érosion .................................................................69

Protéger le littoral .................................................................69

Lexique.................................................................................................70

Références à consulter..................................................................71

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Le riverain ne doit pas lutter contre le milieu aquatique mais plutôt s’y adapter.Pour apprivoiser le milieu aquatique, il faut prendre le temps de l’observer pourbien le comprendre et respecter le rôle des différentes zones du bord de l’eau : la rive, la bande riveraine, la berge et le littoral.

1Observer le milieu riverain

Les différentes zones à protéger

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La riveLa rive est un terme généralqui désigne la zone terrestreavoisinant un plan d’eau. La nappe d’eau souterraine (nappe phréatique) y est très haute,soit environ à la même hauteur quele niveau d’eau du lac ou du coursd’eau. L’eau souterraine alimenteégalement le plan d’eau, surtout en période estivale. Il y a donc uncontact très étroit entre la rive et leplan d’eau, que ce soit par les eauxsouterraines ou par les eaux de ruissellement de surface (eaux depluie, eaux de fonte de neige). Lesvégétaux sur la rive absorbent lesurplus d’eau du terrain riverainainsi que les différents contaminantsen surface et dans le sol.

La bande riveraineLa bande riveraine est unterme utilisé dans la Politiquede protection des rives, du littoral et des plaines inondables afin de localiserune zone minimale de protection. Cette bande doit avoir une largeurd’au moins 10 mètres (voir section 2).La bande riveraine au naturelcontient des plantes herbacées, desarbustes et des arbres qui jouentplusieurs rôles essentiels : maintenirle sol en place, filtrer l’eau, réduire la température de l’eau en procurantde l’ombre et fournir un habitat pour la faune. Il s’agit d’une zonetampon qui protège le riverain desproblèmes occasionnés par le lac oule cours d’eau : inondation, vagues,grands vents, érosion, réchauffementdes eaux, algues, plantes aquatiques,etc.

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Protection des rives

Les règles de la Politique deprotection des rives, du littoralet des plaines inondables sontappliquées dans le règlementde zonage de la municipalité. Il faut vérifier égalementauprès de la municipalité lesdifférentes règles de tonte degazon et de végétalisation dela bande riveraine, qui peutêtre d’une largeur différenteselon les municipalités.

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Ligne des hautes eaux

Bande riveraine (minimum de 10 mètres)

Rive, jusqu’à la végétation forestière terrestre

Littoral

Berge

Bas de talus

Milieu de talus

Haut de talus

Illustration 1 : localisation des différentes zones riveraines

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La bergeLa berge est un terme quidésigne la section relevée de la rive. Elle est parfois très abrupte ou aucontraire en pente très douce (plage,plaine inondable ou milieu humide).Plus la pente est abrupte, plus elleest sensible à l’érosion (perte desol). Les vagues frappent la bergeavec plus de force sur une penteforte que sur une pente douce, surlaquelle l’énergie de la vague sedissipe. Les berges naturellesrecouvertes de végétation résistentmieux au choc des vagues et auxglaces. Les plantes aquatiques dansl’eau, devant la berge, peuventégalement la protéger contre lesvagues.

Le littoralLe littoral est la zoneaquatique en bordure de laberge, généralement de faibleprofondeur.Le littoral est très vulnérable face àtoutes les perturbations qu’il peutsubir. Les herbiers de plantesaquatiques fournissent abri etnourriture à des organismes trèsvariés et constituent d’excellentespouponnières pour les poissons.Cette zone est très sensible àl’augmentation de température del’eau, à la contamination provenantde la rive et à l’envasementprovoqué par les apports desédiments.

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Le gouvernement du Québec a adopté une Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables afin de permettre aux riverains de régler les différents problèmes causés par de mauvais aménagements ou par des pratiques néfastes pour les milieux aquatiques et riverains. Chacun doit prendre les mesures nécessaires !

2Prendre les mesures nécessairesCaractérisation des zones riveraines

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Pour planifier ou modifier lesaménagements présents sur lapropriété, il est préférable dedébuter par une localisation deszones et d’identifier le typed’aménagement de sa propriété.Cette démarche aidera le riverain àdresser un plan pour une demandede permis à la municipalité sinécessaire. Il est recommandé deconsulter les brochures officielles àce sujet (voir section Références àconsulter).

Décrire les zonesriveraines Localiser la ligne des hautes eaux (LHE). La LHE représente la limite atteintepar l’eau en période de crues sur leterrain, avec une probabilité d’unefois tous les deux ans. Pour ladéterminer, on peut se référer auxmarques grisâtres laissées sur lesarbres et sur les ouvrages destabilisation, ou aux espècesvégétales de milieux humides.L’inspecteur municipal peut aider àlocaliser cette ligne ainsi que lesspécialistes en aménagementriverain.

Évaluer la pente de la berge. On peut évaluer la pente à l’œil ou de façon plus précise encalculant sa hauteur et saprofondeur jusqu’au replat (voir illustration 2 et tableau 1). On note tout ce que l’on peutconstater sur l’état de la berge (type de sol, érosion, état de la

végétation, etc.) et les infrastructuresde soutènement (voir section 3).

Localiser la limite de la bande riveraine. Afin de restaurer les lacs et les cours d’eau, une zone tampon de 10 mètres doit être protégée et de 15 mètres si la pente est de 30 %ou plus. Cette bande est mesurée àpartir de la ligne des hautes eaux.On mesure sur le terrain 10 mètres,de façon horizontale. On peut noterles caractéristiques de la banderiveraine et les problèmes à corriger(voir section 3).

Décrire la zone littorale. On peut identifier les problèmes defaçon à mesurer l’évolution de larestauration : pente, profondeur,épaisseur des sédiments, plantesaquatiques, algues filamenteuses,odeurs, infrastructures présentes,utilisations actuelles, etc. (voir section 3).

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Mesure de la bande riveraine

Au niveau de la ligne des hautes eaux, on peut se servir d’un arbre ou d’une perche commepoint d’ancrage pour prendre la mesure horizontale de la bande riveraine de 10 m,

ou de 15 m si la pente est supérieure à 30 %.

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Identifier le typed’aménagementriverainLe type d’aménagementprésent est important puisqu’ilaidera à trouver des solutionsadaptées. Dans ce guide, on retrouve à lasection 4 les règles d’or pour tousles types d’aménagement et à lasection 5, les propositions desolutions pour les principaux typesd’aménagement riverains. Il s’agit dequatre types caractéristiques etchaque propriété peut inclure un ouplusieurs types, sur différentessections de la rive.

Effectuer les demandes d’autorisationLes riverains doivent demanderleur permis à la municipalité,alors que les entreprisescommerciales et lesmunicipalités doivent le faireauprès du ministère duDéveloppement durable, del’Environnement et des Parcs(MDDEP).Il faut produire un plan pour unedemande de permis de travauximportants sur la rive, mais ce n’estpas obligatoire pour les plantationset les petits aménagements. Avantd’effectuer des aménagementsriverains, le propriétaire riverain doitconsulter l’inspecteur municipal quise chargera de transmettre ledossier à la municipalité régionalede comté (MRC) si nécessaire.

Quatre types d’aménagement riverain

> Rive de type engazonné(gazon jusqu’au bord duterrain avec ou sans plage)

> Rive de type enrochement(enrochement nu ou avecvégétation)

> Rive de type muret(infrastructure verticale)

> Rive de type naturel(végétation naturelle ou plantée)

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Illustration 2 : inclinaison de différentes pentes en pourcentage

> Si la pente est de 30 % ou plus, la largeur de la bande riveraine devrait être de 15 m. Avec une penteinférieure à 30 %, la bande riverainedoit avoir une largeur de 10 m.

> La pente est égale à la hauteur, divisée par la profondeur, multipliée par cent.

Exemple : 1,5 mètre / 5 mètres x 100 = 30 %.Une pente de 100 % n’est pas unepente de 90 degrés (verticale) mais bien de 45o (voir tableau 1). On peut également décrire la penteen indiquant le rapport hauteur et profondeur : pente 1 dans 2 (1 : 2).

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Tableau 1 : correspondance des valeurs de pente

Rapport Y : X Pourcentage Degré (Y dans X) (Y/X fois 100) (arc tangente de Y/X)

2 : 1 200 % 63 degrés (pente 2 dans 1) (2/1 x 100) (arc tangente de 2)

1 : 1 100 % 45 degrés (pente 1 dans 1) (1/1 x 100) (arc tangente de 1)

1 : 1,5 * 66 % 33 degrés (pente 1 dans 1,5) (1/1,5 x 100) (arc tangente de 0,6)

1 : 2 ** 50 % 27 degrés (pente 1 dans 2) (1/2 x 100) (arc tangente de 0,5)

1 : 3 33 % 18 degrés (pente 1 dans 3) (1/3 x 100) (arc tangente de 0,3)

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> Le calcul de la correspondancese fait comme suit : une pente 1 dans 2 (1 : 2) est une pente quicorrespond à 1 m de hauteursur 2 m de profondeur; 1 divisépar 2 fois 100 donne 50 %.Pour transformer despourcentages de pente endegrés, il faut utiliser uneformule mathématique detrigonométrie : arc tangente dela pente Y/X donne la pente endegrés. On retrouve cettefonction sur une calculatrice(tan-1) ainsi que de petitslogiciels sur internet.

* 1 : 1,5 pente souvent utilisée en agriculture pour creuser les fossés

** 1 : 2 pente minimalerecommandée pour stabiliser une berge

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Les lacs au Québec ont 10 000 ans puisqu’ils sont nés après la dernière glaciation, mais plusieurs subissent une dégradation accélérée. La meilleurefaçon de lutter contre la dégradation des lacs et des cours d’eau est d’occuper la rive de la façon la plus naturelle possible.

3Identifier les problèmes

Dégradation de l’écosystème aquatique

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Érosion du solÉrosion par ruissellement del’eau : localiser les secteursérodés sur le terrain. La pluie et le ruissellement de l’eauforment des rigoles qui se creusentet deviennent un problème deravinement qu’il faut solutionner.L’érosion est amplifiée lorsque le solest à nu ou que l’herbe est tropcourte. L’érosion fait perdre le bonsol de surface et elle entraîne desparticules de sol vers le plan d’eau.Ce problème majeur exige unevigilance constante de la part duriverain

Érosion de la berge : identifierle type d’érosion. Les zones de ravinement dans laberge et sur le replat peuventprovoquer le décrochement duterrain par morceaux et même soneffondrement. Les vagues et lesglaces peuvent gruger le pied de laberge, ce qui fait basculer et tomberla partie en surplomb. L’érosion dela berge peut conduire à une perteimportante de terrain chaque année.Même un mur de soutènement ouun enrochement peut subir del’érosion (sur le replat et derrière lemur, entre les roches, sur les côtés,etc.). Il peut également y avoir del’érosion le long des fossés de ligneet des ruisseaux.

Contamination de l’eauContamination de surface :identifier toutes les sources decontamination sur le terrain. Tout ce qui subit un lavage par lapluie risque de contaminer l’eau desurface et donc le plan d’eau :engrais, savons, pesticides, déchets,huiles et graisses, substancestoxiques, matériaux traitéschimiquement, etc.

Contamination souterraine :réduire la contaminationpotentielle par l’installationseptique et le drainagesouterrain. La capacité de filtration de l’eau dansle sol est limitée. La conta mi nationdu sous-sol peut se pro pa ger par leseaux souterraines qui alimentent leplan d’eau. La nappe phréatiqueétant très haute, la contaminationpeut refaire surface et affecter lasanté des riverains en plus de celledu plan d’eau.

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Rive artificialiséeUne rive très exposée au ruissellement

de l’eau entraîne la dégradation du plan d’eau.

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Dégradation desmilieux aquatiquesAutoépuration : potentield’assainissement naturel d’unlac ou d’un cours d’eau. Plus il y a de l’oxygène dans l’eau,meilleure est l’autoépuration parceque les bactéries l’utilisent pourbiodégrader la matière organique(algues, plantes aquatiques,animaux morts, etc.). Cette capacité

d’autoépuration est limitée etdépend du type de rivière ou de lac.Lorsqu’on la dépasse, on provoqueune accumulation de sédiments, uneputréfaction nauséabonde, ladisparition de l’oxygène dans l’eau,ce qui affecte toutes les espècesaquatiques de la chaîne alimentaire.

Eutrophisation : évolution d’unlac vers son comblement. Les sédiments et les élémentsnutritifs amenés au lac (matièreorganique, engrais) facilitent laprolifération des plantes aquatiques.De façon naturelle, le lac finira parse combler après des milliersd’années. La présence humaineautour des lacs accélère cephénomène. Il faut donc réduiretous les apports d’éléments nutritifset de sédiments au lac en évitant lesaménagements de type urbain : rueet stationnement imperméables,égout pluvial non traité, coupe de lavégétation naturelle, horticultureavec engrais, etc.

Rive végétaliséeUne rive où l’occupation humaine est

la moins visible possible assure la protection du plan d’eau.

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Les règles à suivre pour la mise en valeur riveraineTableau 2 : Synthèse des règles à suivre

Zones à protéger Règles à suivre

Terrain riverain > concentrer les activités le plus loin possible de l’eau > ne jamais déverser le gazon coupé dans l’eau ou au bord de l’eau, ce qui représente une source de phosphore > ne jamais aménager le terrain situé au-dessus du champ d’épuration de l’installation septique,

ni y planter d’arbres

Ouverture visuelle > limiter la coupe de la végétation à un maximum de 5 mètres de largeur et accès à l’eau > aménager l’accès à l’eau en diagonal par rapport à la ligne de rivage pour réduire le ruissellement de l’eau

Bande riveraine > limiter l’utilisation de la bande riveraine à un strict minimum (bande de 10 m ou de 15 m si la pente est supérieure à 30 %)

> vérifier auprès de la municipalité les différentes règles de tonte de gazon et de végétalisation de la banderiveraine qui peut être d’une largeur différente dans ce cas précis

Végétation riveraine > implanter les trois strates de végétation : herbacées, arbustes et arbres (pour les arbres, planter à au moins 3 mètres du replat du talus)

> ne planter que des espèces indigènes dans la bande riveraine

Stabilisation de la berge > privilégier les méthodes de stabilisation les plus naturelles possibles > ne jamais utiliser en milieu riverain de bois traités avec de la créosote, de l’arséniate de cuivre ou

d’autres substances toxiques

Littoral > favoriser la libre circulation de l’eau et de l’oxygène > éviter tous types de contamination directe et indirecte > limiter le contrôle des plantes aquatiques par arrachage à un maximum de 15 % de la superficie de l’herbier

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Type de rive RecommandationsType engazonné Pour aménager > reconsidérer la bande riveraine comme étant une zone tampon en laissant pousser le gazon et

en ajoutant des arbustes > procéder progressivement en aménageant des zones de verdure entretenues et naturelles > entretenir les arbustes de la bande riveraine et laisser pousser les herbacées entre les arbustes Pour protéger > ne pas tondre le gazon trop ras sur le terrain > ne pas aménager de plates-bandes dans la bande riveraine > ne pas utiliser d’engrais ni même de compost dans la bande riveraine

Type enrochement Pour aménager > si l’enrochement est à refaire, effectuer des travaux pour adoucir la pente de la berge à 50 % (1 dans 2)

et moins si possible > pour améliorer un enrochement existant, végétaliser avec des espèces résistantes Pour protéger > ne pas effectuer un enrochement en déversant des roches sur la berge > ne pas laisser les enrochements dénudés, ce qui réchauffe les eaux du littoral

Type muret Pour aménager > faire enlever le muret si nécessaire et le remplacer par une autre méthode de stabilisation > modifier l’aménagement du muret pour réduire les forces qui le minent (circulation de l’eau,

maintien du sol derrière et sur le dessus du talus) > végétaliser le muret de façon à le stabiliser et à réduire son effet chauffant Pour protéger > ne pas reconstruire un muret, même s’il s’est effondré > ne pas effectuer d’enrochement devant un muret > ne pas laisser un muret dénudé, ce qui va réchauffer les eaux littorales

Type naturel Pour aménager > entretenir les arbres qui sont dans la bande riveraine > les arbustes peuvent être taillés pour maintenir en santé la bande riveraine Pour protéger > ne pas laisser pousser les arbres sur le champ d’épuration, ni sur la berge > s’informer sur la toxicité des espèces végétales présentes

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Les règles à suivre pour la mise en valeur riveraineTableau 3 : Synthèse des recommandations pour chaque type de rive

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Un milieu aquatique en santé possède une belle biodiversité, c’est-à-dire unegrande variété d’organismes vivants, autant dans l’eau que sur le littoral et larive. Lorsqu’on ne respecte pas cet équilibre naturel en détruisant la biodiversité,on subit les conséquences peu enviables de la dégradation des lacs et des coursd’eau. Il vaut mieux suivre quelques règles de base en aménagement riverain.

4Respecter les règles d’or

Les règles de base pour tous les types de rives

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Terrain riverainIl est préférable de concentrerles activités le plus loinpossible de l’eau. Il faut limiter le parterre gazonnéaux alentours de la résidence. Ondoit bien entretenir le sol pour nepas avoir à utiliser d’engrais ou depesticides. Ne jamais déverser legazon coupé dans l’eau ou au bordde l’eau parce qu’il produira duphosphore en se décomposant.

Il est possible d’effectuer desaménagements filtrants afin deréduire l’écoulement des eaux desurface, ce qui permet aussi de lesassainir : bassin de rétention desédiments, jardin pluvial dans unezone basse, matériaux poreux plutôtqu’imperméables, etc. Il ne fautjamais aménager le terrain situéau-dessus du champ d’épurationde l’installation septique, ni yplanter d’arbres, ce qui risqueraitde l’obstruer. Les contaminantspourraient refaire surface etoccasionner des problèmes de santéet d’odeurs.

Ouverture visuelleet accès à l’eauOn doit limiter la coupe de la végétation à un maximumde 5 mètres de largeur pourprofiter de la vue, effectuer des activités de détente etaménager l’accès à l’eau. L’accès à l’eau doit être endiagonal par rapport à la ligne de

rivage afin de réduire la vitessed’écoulement des eaux de surface.On devrait laisser le reste de labande riveraine repoussernaturellement, ajouter d’autresvégétaux si désirés et en fairel’entretien, mais sans utiliserd’engrais. Il est recommandéd’utiliser des matériaux quifavorisent l’infiltration de l’eauplutôt que son ruissellement. Onpeut également diriger les eaux deruissellement de part et d’autre dusentier, vers la végétation enbordure. Si la pente est supérieure à30 %, on doit aménager soit unescalier, soit un sentier sinueux.

Bande riveraineOn doit limiter l’utilisation dela bande riveraine à un strictminimum. En tant que propriétaires, nousdevons comprendre que la banderiveraine (10 mètres au minimum)fait partie intégrante du plan d'eau.Même si elle nous appartient, nous

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Mesure d’une ouverture de 5 mètres de largeurL’ouverture de 5 mètres de largeur permet d’avoir une belle vue sur le plan d’eau

et d'aménager un sentier avec un accès à l’eau, alors que le reste de la bande riveraine devrait être végétalisé..

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devons, lorsque nous l'utilisons,nous considérer comme desvisiteurs et assurer sa protection afinde profiter longtemps des bienfaitsqu'elle nous procure.

VégétationriveraineIl est préférable de retrouverles trois strates d’unpeuplement végétal naturel(niveaux d'étagement vertical),soit herbacée, arbustive etarborescente.Le feuillage de chacune de cesstrates joue un rôle important pourintercepter les gouttes de pluie, enréduire la vitesse et l’impact sur lesol. Leurs systèmes racinairesentrelacés maintiennent le sol enplace à différentes profondeurs. Ondoit également protéger le tapis demousse ainsi que l’humus quirecouvrent le sol en évitant lepiétinement et l’assèchement.

Stabilisation de la bergeOn doit privilégier lesméthodes de stabilisation lesplus naturelles possibles. Ces méthodes permettent unestabilisation à plus long terme etsont plus économiques. Il fautparfois adoucir la pente de la bergeavant d’effectuer la stabilisation.Même les méthodes utilisant dubois ou de la pierre doivent inclureune végétalisation pour assurer leurstabilité et réduire le réchauffementdes eaux. Ne jamais utiliser enmilieu riverain de bois traité avecde la créosote ou de l’arséniate decuivre, qui sont des substancestoxiques.

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Espèces indigènes

On doit toujours conserver etplanter des espèces indigènesqui sont bien adaptées à nosmilieux aquatiques, ce qui évitel’envahissement par desespèces exotiques comme lephragmite (roseau commun), la renouée du Japon (bambousauvage) ou l’herbe auxgoutteux (l’égopode panachée).

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Protection du littoralIl faut favoriser la librecirculation de l’eau et de l’oxygène par des aménage ments sur pilotis ou flottants et éviter toustypes de conta mi nation directe et indirecte. Lorsque l’eau ne circule plus, elledevient chaude, stagnante et putride.Il faut également laisser libre coursaux échanges gazeux dans lessédiments pour qu’ils soient ensanté. On ne doit donc pas lesrecouvrir d’une toile imperméable.L’oxygène dans l’eau et dans lessédiments est primordial pourdécomposer la matière organique.S’il n’y a plus d’oxygène, il y auraquand même une lentebiodégradation, mais avec desbactéries qui produisent des gaznauséabonds. Le contrôle desplantes aquatiques devrait selimiter à un arrachage d’unmaximum de 15 % de la superficiede l’herbier.

Page 25: Guide de mise en valeur riveraine - mrcbm.qc.ca

Illustration 3 : aménagement respectant les règles de base

> Pelouse avec entretien minimal etbonne aération du sol, terrasse nontraitée chimiquement, potager à l'extérieur de la bande riveraine,utilisation de compost et d'eau de pluie pour jardiner

> Ouverture visuelle et accès à l’eau endiagonal, d’un maximum de 5 mètres,avec matériaux poreux et revégétali-sation en bordure

> Pas d’activité dans la bande riveraine

> Pas de tonte de gazon dans la banderiveraine et présence des trois stratesde végétation

> Stabilisation avec enrochement enpied de berge restreint aux endroitstrès problématiques et végétalisationde l’enrochement

> Quai flottant, contrôle limité desplantes aquatiques, bateau sans moteur à essence

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Des erreurs ont parfois été commises dans le passé et les problèmes semblent alors s’accumuler avec les années. Malgré tout, il n’est jamais trop tardpour restaurer une rive. Cela peut prendre du temps, mais en bout de ligne, tous les organismes qui dépendent du milieu aquatique, y compris les riverains,pourront cohabiter de façon durable !

5Déterminer le typed’aménagementriverain Les solutions pour chacun des types

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Rive de type engazonné

Pour aménagerReconsidérer la banderiveraine comme étant unezone tampon en laissantpousser le gazon et enajoutant des arbustes. Vous pouvez également ajouter dessemences de plantes herbacéesfleuries vivaces, ce qui ajoutera del’attrait à votre parterre riverain.

Procéder progressivement en aménageant des zones de verdure entretenues et naturelles. On peut aménager des îlots de verdureentretenue au bord de la banderiveraine du côté de la rési dence et dessecteurs totalement naturels du côtédu bord de l’eau. Vous pourrez ainsiprofiter d’une vue très agréable et plusvariée, avec des percées visuelles sur le milieu aqua tique et même découvrirdes plantes très intéressantes au pointde vue des coloris, des parfums, des fruits comestibles, des attraitspour les oiseaux et les papillons etc.

Entretenir la bande riveraineen respectant les principes de protection. On peut retirer les plantesindésirables pour éviter lesproblèmes de santé si nécessaire,tailler les arbustes à la hauteurdésirée et élaguer les branchesmortes des arbres. Il faut laisserpousser les herbacées entre lesarbustes. Dans une bande riverainebien garnie, les herbacéesindésirables comme l’herbe à puceet l’herbe à poux ont moins dechance de prendre le dessus.

Avec une pelouse jusqu’au bord de l’eau, il y a un problème d’enrichissement des eaux et non pasde la propriété. Même si on ne met pas d’engrais, une bande riveraine engazonnée enrichit les eaux parce qu’ellen’est pas aussi efficace qu’une bande arbustive pour retenir les eaux et absorber le phosphore. Ungazon trop court ne permet pas non plus d’empêcher la pluie de détacher des particules de sol quicontiennent du phosphore et de les entraîner vers le plan d’eau. Il y aura donc accumulation desédiments enrichis de phosphore avec tous les inconvénients qui s’en suivent.

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Pour aménager> Reconsidérer la bande riveraine

comme étant une zone de protection

> Aménager progressivement la banderiveraine avec des zones entretenueset des zones naturelles

> Entretenir les arbustes de la banderiveraine et laisser pousser lesherbacées entre les arbustes

Pour protéger> Ne pas tondre le gazon trop ras

sur le terrain

> Ne pas aménager de plates-bandesdans la bande riveraine

> Ne pas utiliser d’engrais ni de compost dans la bande riveraine

Illustration 4 : aménagement d’une rive de type engazonné

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Pour protégerNe pas tondre le gazon trop rassur le terrain parce que legazon trop court s’assècherapidement. Les racines meurent et ne peuventplus retenir le sol. Un gazon pluslong se couche sur le sol lorsqu’ilpleut et le protège contre leruissellement des eaux. L’utilisationd’un coupe-bordure à moteurjusqu’au bord de l’eau favorise laprolifération de plantes plusenvahissantes qui repoussent plusrapidement que les autres, commel’herbe à puce, l’herbe à poux,l’herbe au goutteux et les chardons.

Ne pas aménager de plates-bandes dans la banderiveraine avec du paillis decopeaux de bois qui risquentde provoquer des zonesd’érosion. Le paillis ne protège par contre leruissellement abondant des eauxqui peut entraîner des particules desol vers le plan d’eau. Les plates-bandes peuvent affaiblir le replat dela berge et provoquer des zonesd’érosion par ravinement. Il fautlaisser repousser les plantesherbacées entre les arbustes parcequ’elles vont protéger le sol contrele ruissellement. On peut dégagerles petits plants d’arbustes lespremières années pour éviter leurétouffement en plaçant unecollerette de plastique sur le solautour du tronc et en enlevant lesherbes dans la cuvette deplantation.

Ne pas utiliser d’engrais nimême de compost dans labande riveraine parce quemême dans le compost, onretrouve du phosphore et del’azote. On peut utiliser des plantesfixatrices d’azote si le sol est trèspauvre. Mais le mieux est de laisserfaire la nature afin que les plantesdeviennent plus résistantes.

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Rive de type enrochement

Pour aménagerSi l’enrochement est à refaire,il vaut mieux effectuer destravaux pour adoucir la pente,si possible à moins de 50 %,installer une toile géotextile etprévoir des espaces pourplanter les arbustes. Il n’est pas nécessaire de faire unenrochement sur toute la hauteurde la berge. Il suffit, la plupart dutemps, de faire un enrochement enpied de berge, avec une clé à la base(un canal de retenue) dans le

littoral. On retrouve des exemplesde différents types d’enrochementdans les documents du MDDEP etles documents municipaux (ex. siteinternet du MDDEP). On végétaliseensuite dans l’enrochement, sur laberge et le replat du talus. Cestravaux importants exigent unpermis de la municipalité. Il estpréférable d’utiliser des pierres quise fondent au paysage et aprèsquelques années, l’enrochementdisparaîtra complètement sous lavégétation, tout en assurant sastabilité.

Pour améliorer unenrochement existant, il suffitde le végétaliser avec desespèces résistantes. Attention aux coups de chaleur pourles plantes. Les enrochementschauffent les racines et peuvent tuerles plantes après quelques temps. Il faut planter selon la méthodeprescrite (voir section 7, illustration 9). Si les vagues grugent le sol sur ledessus de l’ouvrage, derrière lesroches, on peut enlever les pierresdu dessus et installer un géotextilequi va retenir le sol sur la berge.

Plus on résiste à l’eau, plus elle frappe fort ! C’est le principe physique qui est à l’origine de nombreux problèmes de riverains, en particulier pour les murets. Les enrochements en pente douce sont préférables parce qu’ils diffusent les forces hydrauliques de l’eau. Les vagues roulent et se brisent sur les roches en remontant la pente. Ils durent pluslongtemps et sont plus faciles à réparer. Même s’ils sont plus naturels que les murs de béton parce qu’ils laissent passer l’eau et qu’ils sont des abris pour la faune, ils réchauffent les eaux. C’est pourquoi on doit aussi les végétaliser, ce qui améliorera l’équilibre naturel entrela berge et le littoral.

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On plante dans le géotextile, enperçant des fentes, de petitsarbustes avec carottes de sol et onreplace les pierres. On recouvre legéotextile d’une couche de sol desurface et on ensemence avec desherbacées (voir section 7).

Pour protégerNe pas effectuer unenrochement en déversant desroches sur la berge. Un enrochement bien fait doit avoirune clé à la base dans le littoralpour que les roches s’y appuient etne déboulent pas avec le temps. Ilfaut également un géotextile pourrecouvrir le sol avant de déposer lesroches. Le géotextile laisse passerl’eau mais retient le sol qui ne fuirapas entre les roches.

Ne pas laisser lesenrochements dénudés, ce quiréchauffe les eaux du littoral. Pour obtenir la végétalisation rapided’un enrochement, on peut utiliserdes vignes de rivage qui vontrecouvrir totalement l’ouvrage de stabilisation. Toutefois, il fautcontrôler les vignes pour qu’ellesn’envahissent pas les arbres. On nedoit pas utiliser des espècesexotiques comme le bambousauvage (renouée du Japon). Unefois installé dans un enrochement, lebambou est très difficile à déloger etil risque d’envahir tout le terrain etceux des voisins ! Un enrochementcomplètement végétalisé sera stableet améliorera le paysageaquatique.

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Illustration 5 : aménagement d’une rive de type enrochement

Pour aménager> Si l’enrochement est à refaire,

adoucir mécaniquement la pente

> Améliorer un enrochement existanten le végétalisant (voir section 7)

Pour protéger> Ne pas effectuer un enrochement en

déversant des roches sur la berge

> Ne pas laisser les enrochementsdénudés, ce qui réchauffe les eaux du littoral

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Rive de type muret

Pour aménagerFaire enlever le muret sinécessaire et le remplacer parune autre méthode destabilisation. On peut remplacer un muret par unenrochement en pied de berge etune végétalisation sur le restant dela berge, après avoir adouci la pentede la berge. Les travaux sont

coûteux et exigent un permis de lamunicipalité, mais ils dureront trèslongtemps.

Modifier l’aménagement dumuret pour réduire les forcesqui le minent. On doit pratiquer des ouverturespour laisser passer l’eau dans lemuret. On peut installer une toilegéotextile derrière le muret, sur le

dessus du talus. Cette toile va laisserpasser l’eau, mais va retenir le sol enplace. On peut pratiquer des trousdans le géotextile pour planter desarbustes. Les arbustes vont absorberl’eau derrière le muret et maintenirle sol en place. Ne pas planterd’arbres qui pourraient pousser surle muret et le faire tomber.

Malgré son apparence à toute épreuve, le muret est l’ouvrage de stabilisation qui cause le plus deproblèmes au bord de l’eau. Sauf dans de rares exceptions, le muret n’est pas nécessaire, qu’il soit en ciment, en pierres jointesou en gabions (paniers métalliques remplis de roches). C’est un ouvrage d’ingénierie utilisé pour desconstructions hydrauliques (barrages, canaux, etc.) ou pour empêcher des constructions sur la rivede s’effondrer dans l’eau.Le muret étant vertical, il doit lutter contre la force des éléments devant lui (les vagues, les glaces,les troncs d’arbres qui le frappent) et derrière lui (l’eau souterraine et les racines des arbres quipoussent, le sol qui fuit). Il finit par craquer et s’effondrer par morceaux. Lorsqu’un gabion brisedans la structure, il entraîne tous les autres, ce qui déforme l’ouvrage qui finira par s’effondrer. Danstous les cas, les murets sont très coûteux à entretenir. De plus, les murets accumulent la chaleur lejour et réchauffent les eaux même la nuit, ce qui est très néfaste pour le littoral.

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Illustration 6 : aménagement d’une rive de type muret

Pour aménager> Faire enlever le muret si nécessaire

> Modifier l’aménagement du muretpour réduire les forces qui le minent

> Végétaliser le muret de façon à le stabiliser à l’arrière et réduire son effet chauffant

Pour protéger> Ne pas reconstruire un muret,

même s’il s’est effondré

> Ne pas effectuer un enrochement devant un muret

> Ne pas laisser un muret dénudé et sans protection

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Végétaliser le muret de façon àle stabiliser et réduire son effetchauffant pour les eaux dulittoral. Si le niveau d’eau est assez bas l’étédevant le muret, on peut planter desarbustes qui aiment avoir les piedsdans l’eau comme les saulesarbustifs et le myrique baumier ainsique des espèces de plantesaquatiques. Ces plantes vontprotéger le muret contre les vagueset créer de l’ombrage sur le muret,ce qui en réduira la température. Ilfaut végétaliser le dessus du mureten utilisant des plantes retombantescomme la vigne de rivage et desarbustes qui vont stabiliser le solderrière le muret.

Pour protégerNe pas reconstruire un muret,même s’il s’est effondré, parcequ’il existe d’autres techniquesde stabilisation plus efficaceset moins coûteuses. Il est possible de faire réparer unesection de muret, mais il est interditde le refaire au complet. Informez-vous auprès de l’inspecteurmunicipal. Il vaut mieux laisser lemuret en place, même en partieeffondré et le recouvrir de végétaux,ce qui le fera disparaître de façonnaturelle et rendra le terrain plusesthétique.

Ne pas effectuer d’enro chement devant unmuret. C’est interdit parce qu’il s’agit d’unremblayage dans le littoral, sectionappartenant la plupart du temps augouvernement du Québec (limitedes hautes eaux naturelles) et quecela modifie l’habitat aquatique. Ilest également interdit de rehausserson terrain en effectuant des travaux

de stabilisation. Vérifiez auprès del’inspecteur municipal pour lestravaux de réparation permis.

Ne pas laisser un muretdénudé parce qu’il vacontinuer à réchauffer les eaux littorales. Les eaux chaudes favorisent laprolifération des plantes aquatiquessubmergées (myriophyles, élodées),des paquets d’algues filamenteuseset flottantes ainsi que des cyano bactéries (algues bleu-vert).Mais on doit conserver les bonnesplantes aquatiques devant le muret,soit des espèces émergentes commeles sagittaires, pontédéries, roseauxet joncs qui vont faire de l’ombrageet vont réduire l’impact des vaguesde bateaux.

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Rive de type naturel

Pour aménagerEntretenir les arbres qui sontdans la bande riveraine. Les arbres qui poussent vite, commeles érables à Giguère et lespeupliers, ont des branchescassantes et sont plus fragiles. Ilfaut donc effectuer un émondage defaçon à contrebalancer le poids del’arbre vers la rive plutôt que versl’eau. Rappelons que les percéesvisuelles doivent se limiter à 5mètres de largeur. Mais il est permisde couper les arbres malades, endemandant un permis à lamunicipalité.

Les arbustes peuvent êtretaillés pour maintenir en santéla bande riveraine. S’il faut enlever certaines espècesqui sont problématiques, on devraittoujours les remplacer par d’autresespèces indigènes. En maintenantune bonne biodiversité, on réduit lesrisques de maladies qui peuventattaquer les végétaux d’une mêmeespèce, comme c’est souvent le caspour les haies et les rangéesd’arbres. Il est également préférabled’avoir différentes classes d’âgespour chaque espèce végétale.Plusieurs plantes sont comestibleset feront la joie du riverain :l’aubépine (cenellier), le cerisier à grappe, le sumac (vinaigrier),

le viorne trilobé (pimbina), la matteucie fougère à l’autruche(tête de violon), le fraisier et la vignedes rivages. Mais il faut toujourss’assurer de leur régénérationnaturelle après la cueillette.

Retirer de la bande riveraine lesespèces exotiques envahissantestelles que la terrible renouée duJapon (bambou sauvage), le phragmite (roseau en forme de plumeau) et la salicaire pourpre.

Même les berges naturelles doivent être entretenues. En effet, il se peut que des arbres trop lourds et penchés emportent la berge en tombant dans l’eau.Certaines espèces envahissantes étrangères peuvent causer des problèmes si on ne les enlève pasdès leur apparition. D’autres espèces peuvent représenter un risque pour la santé.

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Pour protégerNe pas laisser pousser lesarbres sur le champd’épuration ni sur la berge. Sur le champ d’épuration, les racinesdes arbres vont obstruer les tuyauxet leur poids peut provoquer lacompaction du sol. Sur la berge, lesarbres risquent de créer des zonesd’érosion avec les années enpenchant vers l’eau. Mais lorsqu’oncoupe les arbres sur la berge, on doitlaisser la souche en place pour nepas déstabiliser le sol. Les racinesentrelacées continuent de maintenirle sol.

Certaines espèces végétalessont toxiques et on doit eninformer la famille et lesvisiteurs. On ne mange pas les feuilles duvératre (tabac du diable), la sève del’asclépiade (donne des crampes),les baies vertes du sureau ou del’actée (pain de couleuvre), les olivesrouges de l’if du Canada. On netouche pas à l’herbe à puce(dermatite), ni à l’ortie (poilsurticants). Il faut rappeler aux jeunesenfants de ne pas manger lesplantes ou les champignons ainsique les règles d’hygiène de baselorsqu’on joue dans la nature.

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Illustration 7 : aménagement d’une rive de type naturel

Pour aménager> Entretenir les arbres qui sont dans la

bande riveraine

> Les arbustes peuvent être taillés pourmaintenir en santé la bande riveraine

Pour protéger> Ne pas laisser les arbres pousser sur

le champ d’épuration, ni sur la berge

> Certaines espèces végétales sont toxiques et on doit s’informer

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Les arbres, les arbustes et les plantes herbacéesTableau 4 : Synthèse des arbres et des arbustes recommandés

selon l’humidité du sol

Plantes Sol humide ou sec Sol plus humide Sol plus sec

Arbres Caryer cordiforme Érable argenté Chêne rouge (Carya cordiformis, Bitternut) (Acer saccharinum, Silver Maple) (Quercus rubra, Red Oak) Thuja Frêne noir Cerisier tardif (Thuya occidentalis, White Cedar) (Fraxinus nigra, Black Ash) (Prunus serotina, Rum Cherry)

Tilleul d’Amérique (Tilia americana, American Linden)

Arbustes

Grands arbustes Vinaigrier (Rhus typhina, Staghorn Sumac) Sorbier d’Amérique (Sorbus americana, American Mountain Ash)

Petits arbustes Cornouiller stolonifère Céphalante occidental Génévrier commun (Cornus sericea, Redosier Dogwood) (Cephalanthus occidentalis, Buttonbush) (Juniperus communis, Common Juniper)

Sureau du Canada Chèvrefeuille du Canada Spirée à larges feuilles (Sambucus canadensis, Canadian Elder) (Lonicera canadensis, American Fly Honeysuckle) (Spiraea latifolia, Large-leaver Meadow-sweet)

Symphorine blanche Myrique baumier Vigne vierge (Symphoricarpos albus, Waxberry) (Myrica gale, Sweet Gale) (Parthenocissus quinquefolia, Virginia Creeper)

Saule à long pétiole Viorne trilobé (Salix petiolaris, Stalked Willow) (Viburnum trilobum, Cranberry-tree)

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Texte surligné
Large-leaved
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Texte surligné
Honeysuckle
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Les arbres, les arbustes et les plantes herbacéesTableau 5 : Synthèse des herbacées recommandées

selon l’humidité du sol

Plantes Sol humide ou sec Sol plus humide Sol plus sec

Fougère Athyrie fougère femelle Fougère à l’autruche Dennstaedtia à lobules ponctués (Athyrium filix-femina, Lady Fern) (Mattheuccia strupthiopteris, Ostrich Fern) (Dennstaedtia punctilobula, Hay-scented Fern)

Dryoptéride spinuleuse (Dryopteris spinulosa, Spinulose Shield-Fern)

Plante à fleurs Asclépiade incarnate Iris versicolore Ancolie du Canada (Asclepias incarnata, Swamp Milkweed) (Iris versicolor, Harlequin Blueflag) (Aquilegia canadensis, Wild Columbine)

Eupatoire maculée Épilobe à feuilles étroites (Eupatorium maculatum, Spotted Joe-Pye Weed) (Epilobium angustifolium, Fireweed),

Myosotis laxiflore Rudbeckie hérissée (Myosotis laxa, Small Forget-me-not) (Rudbeckia hirta, Blackeyed Susan)

Graminée Barbon de Gérard Calamagostride du Canada Deschampsie cespiteuse (Andropogon gerardii, Big Bluestem) (Calamagrostis canadensis, Canada Reedgrass) (Deschampsia cespitosa, Tufted Hairgrass)

Élyme du Canada Glycérie géante Faux sorgho penché (Elymus canadensis, Canada Wildrye) (Glyceria grandis, Tall Glyceria) (Sorghastrum nutans, Indiangrass)

Carex Carex de Gray (Carex grayii, Gray’s Sedge)

Jonc Jonc épars (Juncus effusus, Common Rush)

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Choisir des plantes bien adaptées

Au bord de l’eau, il faut choisir des espèces indigènes, c’est-à-dire qui vivaientnaturellement au Québec avant la colonisation et idéalement, dans la région où se trouve la propriété riveraine. Pour obtenir de l’information sur les espècesdésirées, on utilise le nom latin qui est le nom officiel des plantes. On évite ainsiles erreurs de noms communs ou de traduction.

Comment choisir les espèces indigènes 6

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Ensoleillement et type de solIl faut vérifier les besoins de laplante pour l’ensoleillement etle type de sol. Certaines plantes ne tolèrent pasl’ombre mais en général, les plantesindigènes de rivages apprécient desconditions très variées (soleil, mi-ombre, ombre). On doit vérifierégalement la zone de rusticité(tolérance aux températures froides)de la région. Si le sol est tropcompacté, on pourra l’ameublirautour de la plante, mais sans plus.Il faut choisir des plantes quipourront résister aux conditionsnaturelles de la bande riveraine.Pour le type de sol, il n’est pasnécessaire d’effectuer des analysesde laboratoire, mais il suffit dedéterminer sa texture.

j Argileux : particules très fines quiforment une boule en roulantentre les doigts et ne tache pas lesdoigts; matière très lisse lorsquemouillée

j Limoneux : particules très finesqui tachent les doigts et neforment pas une boule plastiqueet collante ; matière farineuse

j Sableux : grains fins qui sedétachent entre les doigts; neretient pas l’eau

j Loameux : mélange d’argile, desable et de limon ; matière assezmolle et lisse lorsque mouillée,mais granuleuse

j Graveleux : particules grossièreset petites roches

Niveau de l’eau et enracinementEn second lieu, on choisit lesespèces en fonction du niveaude l’eau et de l’humidité du sol. Certaines plantes tolèrent bien lesinondations ou aiment avoir lesracines dans l’eau (pied de berge ounappe d’eau souterraine très haute);d’autres préfèrent les milieux secs,sur le dessus du talus de la berge.

Sur la berge, on privilégie desespèces qui auront un très bonenracinement, entrelacé et assezprofond. Il faut donc choisir desherbacées pour leurs fines racinesen surface et des arbustes pour leursracines superficielles entrelacées eten profondeur. Les arbres serontplantés à au moins 3 mètres dureplat du talus. Ils ont des racinesplus profondes qui s’étalentgénéralement sur une surfacecorrespondant à celle dufeuillage.

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Les arbres pour la fraîcheur

Les arbres sont nécessaires pour ombrager le littoral, ce qui réduit la température de l’eau et créede l’ombre pour les poissons.

Les arbres à croissance très rapidesont plus fragiles et les branchesrisquent de casser lors des tempêtes.Certains sont à déconseiller au bord de l’eau pour éviter qu’ils netombent : érable à Giguère (plainebâtarde), peupliers et épinettes.

Ne plantez pas d’arbres à moins de 3 mètres du rebord du talus de laberge parce qu’ils deviennent trèslourds et peuvent s’effondrer enemportant la berge. Si la berge est en pente très douce,on peut planter plus près de l’eaudes espèces qui tolèrent lesinondations comme le frêne etl’érable argenté.

Espèces d’arbres recommandés> Arbres tolérant

un sol humide ou sec

> Arbres exigeant un sol humide

> Arbres préférant un sol plus sec

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Phot

o: O

BVBM

Belles lisières d'arbres sur les rives.

L’ombrage créé par les arbres est essentiel. Il permet d’éviter le réchauffement de l'eau et fournit des zones où les poissons peuvent s’abriter.

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Arbres tolérant unsol humide ou sec Caryer cordiforme(Carya cordiformis, Bitternut) : [C] moyenne, [H] 22 à 30 m, [L] 22 à 30 m, [M] basses terreshumides, [E] soleil et mi-ombre, [S] humide à très humide, loamsableux à argileux, [R] racinepivotante profonde, [Fe] composéede 11 folioles avec le dessus vertfoncé et luisant, [Fl] au printemps,fleurs mâles en grappes, [Fr] noixnon comestible, [A] tolère l’ombre.

[Ou] caryer ovale aussi appelénoyer tendre (Carya ovata, Shagbark Hickory) de dimensionmoins large (L 10 à 15 m), produit desnoix comestibles, mais il est plussensible au froid.

Thuja ou cèdre blanc(Thuya occidentalis, White Cedar) :[C] rapide, [H] 15 à 20 m, [L] 3,5 m,[M] roches calcaires ou endroitsmarécageux, [E] soleil et mi-ombre,[S] humide, tous les types de sol,même compacts, [R] superficiel, [Fe]feuillage dense vert jaunâtre,squamiforme, [Fr] petit cône brunorangé, [A] très ornemental, rapiditéde ramification après la taille, refuged’oiseaux (merles, mésanges,roselins, tarins des pins) etnourriture (chardonnerets, sizerins),[P] ne résiste pas aux chevreuils,résiste mieux au vent si les racinessont entrelacées avec celles d’autresarbres.

[Ou] mélèze laricin (Larix laricina,Tamarack), plus haut et large que leThuya, peut être planté sur despentes douces seulement parce quesont système racinaire estsuperficiel, mais très fibreux. Il nesupporte pas l’ombre et il perd sesaiguilles dorées à l’automne, quirepoussent d’un beau vert tendre auprintemps. Les cônes nourrissent les

oiseaux (mésanges, sizerins,chardonnerets, roselins, becscroisés), même l’hiver.

Arbres exigeant un sol humideÉrable argenté(Acer saccharinum, Silver Maple) :[C] très rapide, [H] 20 à 30 m, [L] 20 à 30 m, [M] rives humides, 150 à 200 ans, [E] soleil ou mi-ombre, [S] humide, loameux àargileux, [R] superficielles, racinespuissantes et bien développées, très étendues, [Fe] dentelée, verttendre, dessous argenté, jaune pâlel’automne, [Fl] rougeâtre, [Fr]disamare, [A] nombreux oiseaux(bruants, cardinaux, gros-becs,roselins, sittelles), cavités pour lecanard branchu, [P] rameauxcassants par grand vent, absorbebeaucoup d’eau souterraine.

[Ou] érable rouge aussi appeléplaine rouge (Acer rubrum, RedMaple), à croissance rapide, petitesfleurs rouges au printemps, belles

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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feuilles écarlates l’automne etlarges ramures pour ombrager lerivage. Il aime les sols humides,tolère les sols compacts, secs ourocheux, mais pas les sols calcaireset développe des racinessuperficielles non envahissantes.

Frêne noir(Fraxinus nigra, Black Ash) : [C] moyenne, [H] 15 à 22 m, [L] 10 à 15 m , [M] terrain trèshumide, marécageux, [E] plein soleil,[S] lourd pauvre, tourbeux, loameuxà argileux, [R] superficiellesétendues, [Fe] composée de 7 à 11 folioles vert foncé, jaune dorél’automne, [Fl] petites grappes, [Fr] samare en forme d’aile aplatie,[A] résiste au cerf de Virginie, attireles oiseaux (cardinaux, durs-becs,gros-becs, roselins), [P] pollenallergène, maladie possible del’agrile du frêne.

[Ou] le frêne de Pennsylvanie aussiappelé frêne rouge (Fraxinuspennsylvanica, Red Ash) qui tolèretous les types de sol même compacts,

dont la croissance est plus rapide etl’enracinement profond ainsi que lefrêne d’Amérique appelé frêne blanc(Fraxinus americana, White Ash) quipréfère les sols bien drainés où sonenracinement est profond.

Arbres préférantun sol plus secChêne rouge(Quercus rubra, Red Oak) : [C] moyenne, [H] 22 à 30 m, [L] 22 à 30 m, [M] terre rocailleuseou graveleuse, 300 ans, [E] pleinsoleil, [S] loameux à argileux, éviterles sols calcaires, [R] enracinementlatéral et profond, [Fe] 7 à 9 lobeséchancrés et pointus, [Fl] fleursmâles en grappes, [Fr] noix avec uncapuchon brun rougeâtre.

[Ou] dans tous les types de sol, lechêne à gros fruits (Quercusmacrocarpa, Bur Oak) qui pousserapidement, possède un systèmeracinaire pivotant et profond ainsiqu'une bonne capacité de captationdu phosphore, dont les fruits sont

comestibles, ou le chêne bicoloreappelé chêne bleu (Quercus bicolor,Swamp White Oak) espèce rare auQuébec, à protéger, pousse bien dansles loams et argiles sableuses assezhumides et produit des noixcomestibles.

Cerisier tardif ou cerisier d’automne (Prunus serotina, Rum Cherry) : [C] rapide, [H] atteint parfois 15 à 22 m, [L] 10 à 15 m, [M] terraindécouvert le long des cours d’eau etdes boisés, [E] plein soleil, [S] fertile et profond, intolérant aucompactage, moyenne humide,sableux à loameux, [R] racinespivotantes profondes etdrageonnantes, [Fe] forme élancéeet pointue, vert brillant lustré, [Fl] très jolies fleurs blanches engrappes parfumées, [Fr] fin d’août,cerises presque noires, un peuamères, [A] attire les oiseaux(bruants, cardinaux, chardonnerets,geais bleus, grives, gros-becs,jaseurs, merles, moqueurs, orioles,pics), [P] un peu envahissant.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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[Ou] cerisier de Virginie aussiappelé cerisier à grappes (Prunusvirginiana, Choke Cherry), plus petit,maximum de 6 à 10 m, ayant unebonne capacité de captation duphosphore dans le sol.

Tilleul d’Amérique ou à grandes feuilles(Tilia americana, American Linden) :[C] rapide, [H] 22 à 30 m, [L] 15 à 22 m, [M] terre humide etriche, ne tolère pas les solscompacts, 1 000 ans, [E] ombre àplein soleil, [S] frais bien drainé,loameux, [R] 2 ou 3 pivots assezprofonds, [Fe] grande, vert foncé, enforme de coeur, [Fl] blanche-jauneau parfum très agréable, [Fr] fruitsec globuleux sur une spatule enforme de feuille, [A] très rustique etabrite des oiseaux, feuillagecompact idéal pour créer de l’ombre,stabilisation des rives et brise-vent,pas d’allergie aux pollens.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

Arbres déracinés créant de l’érosion

Il ne faut pas planter les arbres à moins de 3 m du rebord du talus, sinon, ils risquent de tomber et de créer des foyers d’érosion.

Phot

o: O

BVBM

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Les arbustes pour la stabilité

Les arbustes indigènes nécessitentpeu d’entretien. Leur systèmeracinaire est très dense et très étalémême s’il est superficiel, ce quipermet de bien maintenir le sol enplace. Plusieurs espèces d’arbustesembaument le bord de l’eau, attirentles oiseaux et les papillons.

Les arbustes qui adorent avoir lesracines humides seront plantés enbas de la pente de la berge et ceuxqui préfèrent les sols secs, en haut,sur le replat. À mi-pente, on peutchoisir selon les conditions du sol.Les arbustes les plus efficaces pourstabiliser sont souvent envahissantscomme l’aulne et le vinaigrier. Nejamais planter la renouée du Japon(bambou sauvage) qui n’est pasindigène et qui envahit partout.

Espèces d’arbustesrecommandés> Grands arbustes

> Petits arbustes terrain humide ou sec

> Petits arbustes terrain plus humide

> Petits arbustes terrain plus sec

Les arbustes ne cachent pas la vue, ils l’embellissent et les oiseaux qu’ils attirent égaient le paysage.

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Saules arbustifs sur la berge

Une belle bordure de saules arbustifs ne cache pas la vue sur le plan d’eau.

Phot

o: O

BVBM

Viorne trilobé en fruits

Plusieurs arbustes à petits fruits attirent une grande diversité d’oiseaux

au bord de l’eau.

Phot

o: O

BVBM

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Grands arbustesVinaigrier ou sumac(Rhus typhina, Staghorn Sumac) : [C] rapide, [H] 6 m, [L] 5 m, [M] forme des bosquets en terraindécouvert, secs ou rocheux, [E] plein soleil, [R] peu profondesmais très étendues avec desdrageons, [S] sableux, rocailleux etmême marécageux, [Fe] composéede 11 à 31 folioles, veloutée etpubescente, écarlate vif en automne,[Fl] en juillet, grande panicule densevert jaunâtre, [Fr] automne et hiver,grande masse dense couverte depoils, en forme de cône de veloursrouge vif, [A] splendide etflamboyant l’automne, nourritured’oiseaux (bruants, cardinaux,chardonnerets, geais bleus, grives,gros-becs, jaseurs, juncos, merles,mésanges, moqueurs, orioles,parulines, pics, sizerins, viréos), enparticulier l’hiver, poils des fleursont un goût acide et les paniculessont utilisées pour les limonades, [P] très envahissant.

Sorbier d’Amérique ou cormier (Sorbus americana, AmericanMountain Ash) : [C] moyenne, [H] généralement en-dessous de 8 m, peut atteindre de 15 à 20 m,[L] 10 à 15 m, [M] endroits humides,bord des marais et pentes rocheuses,[E] plein soleil, [S] moyennementhumide, loam sableux, [R] superficielles, [Fe] composée de 11 à 17 folioles au dessous vertpâle, [Fl] en mai et juin, grappes avecun sommet aplati, [Fr] en août,grappes d’un rouge orangé trèsvoyant, [A] oiseaux automne et hiver(bruants, carouges, durs-becs, geaisbleus, grives, gros-becs, jaseurs,juncos, merles, merlebleus,moqueurs, sittelles), [P] risque debrûlure bactérienne, écorce tendreappréciée des castors.

[Ou] sorbier des montagnes(Sorbus decora, Showy MountainAsh) plus petit avec 6 à 10 m, danstous les types de sol.

Petits arbustes terrain humide ou secCornouiller stolonifère ou hart rouge(Cornus sericea, Redosier Dogwood) :[C] rapide, [H] 2 m [L] 3 m, [M] milieux humides etrivages, [E] ombre à plein soleil, [S] tous les types, préfère les solsacides, tolère les sols compacts, [R] superficielles avec des stolons,[Fe] vert foncé et dessous pâle l’étéet bronzée l’automne, [Fl] printemps,en grappes blanches aplaties, [Fr] blancs ou bleuâtres, l’automnejusqu’à décembre, [A] stabilisationdes pentes abruptes, rameauxrouges remarquables en hiver, attireles oiseaux (bruants, cardinaux,durs-becs, grives, gros-becs, jaseurs,merles, moqueurs, parulines,roselins et même le dindonsauvage…), [P] sujet aux maladies.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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[Ou] en sol plus humide, lecornouiller à feuilles alternes(Cornus alternifolia, alternate-leaved Dogwood), espèce plusgrande, 3 à 5 m, à croissance lente,dont les fruits sont bleus noirs.Plante fixatrice d’azote qui enrichitles sols pauvres, résiste bien auxcerfs de Virginie et attire en plus lesorioles, tangaras et tyrans.

Sureau du Canada ou sureau blanc(Sambucus canadensis, CanadianElder) : [C] rapide, [M] lieux ouverts,talus de ruisseaux et de fossés, [H] 1,4 à 4 m, [L] 1,5 à 2 m, [E] ombre à plein soleil, [S] tous les types, [R] superficielles,drageonnantes, [Fe] composées de 5 à 11 folioles, [Fl] été, très bellescorymbes larges de fleurs blanches,[Fr] grappes de fruits noirs,l’automne, [A] très ornemental,ignoré des cerfs de Virginie,propriétés médicinales, attire lesoiseaux (bruants, cardinaux, grives,gros-becs, jaseurs, merles,merlebleus, mésanges, orioles,

parulines, pics, tourterelles, tyrans),[P] baies potentiellement toxiqueslorsqu’elles ne sont pas mûres.

[Ou] Sureau pubescent appelésureau rouge (Sambucus racemosassp. Pubens, Scarlet Elder), dans unsol très humide, les fruits sontpotentiellement toxiques.

Symphorine blanche(Symphoricarpos albus, Waxberry) :[C] rapide, [H] 1 à 1,5 m, [L] 1 à 1,5 m,[M] montagne, rivages rocheux,régions calcaires, [E] mi-ombre àplein soleil, [S] tous les types, mêmepauvres et graveleux, sablonneux,[R] superficielles drageonnantes, [Fe] arrondies, [Fl] au printemps,petites fleurs blanc crème à rose, en groupes sur la tige et terminales, [Fr] baies globuleuses blanches qui persistent jusqu’au printemps,[A] attire les oiseaux, même l’hiver,résistance aux sels, [P] fruitspotentiellement toxiques.

Petits arbustes terrain plus humideCéphalante occidental ou bois bouton(Cephalanthus occidentalis,Buttonbush) : [C] moyenne, [H] 1 à 3 m, [L] 3 à 4 m, [M] milieuhumide, marécage, [E] ombre à pleinsoleil, [S] tous les types, saufcompactés, [R] superficielles, [Fe] opposées sur la tige, [Fl] blanches formant de curieusespetites boules odorantes, [Fr] grappes de fruits globulaires quipersistent une partie de l’hiver, [A] joue un bon rôle de brise-vent,attire les papillons et les oiseaux.

Chèvrefeuille du Canada(Lonicera canadensis, American FlyHoneysuckle) [C] rapide [H] 1 à 1,8 m, [L] 1 à 1,5 m, [M] boismontagneux, [E] mi-ombre àensoleillé, [S] tous les types,humidité moyenne à élevée, [R]superficielles, [Fe] minces ciliés sur

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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les bords, [Fl] très tôt au printemps,fleurs jaunes en forme de cornet, [Fr]baies rouges, l’été, [A] bel arbuste, lefruit n’est pas toxique pour leshumains contrairement auchèvrefeuille de Tartarie.

[Ou] rosier inerme appelé rosiersauvage (Rosa blanda, Wild Rose)sans épines, sur un terrain plus secet même sur sol pauvre etsablonneux. La fleur rose pâle estodorante et donne des fruits rougesqui attirent les oiseaux (bruants,cardinaux, chardonnerets, gros-becs,jaseurs, merles, moqueurs, roselins)et qui persistent tout l’hiver.

Myrique baumier ou bois-sent-bon(Myrica gale, Sweet Gale) : [C] moyenne, forme compacte, [H] 0,6 à 1,2 m, [L] 2 m, [M] bord desrivières et des lacs, pousse en bellescolonies, [E] mi-ombre à plein soleil,[S] loameux, humidité élevée, solsdétrempés et tourbeux, [R] superficielles, drageonnantes,[Fe] vert bleuté, plus large et dentée

vers le sommet, odeur de baumelorsqu’on la presse, [Fl] chatonslustrés tôt au printemps, [Fr] jaune,couche cireuse, [A] contrôlel’érosion, résiste aux glaces, plantefixatrice d’azote qui enrichit les solspauvres, très odorante, résiste auxinsectes et aux maladies, attire lesoiseaux (bruants, merles, mésanges,orioles, pics, sizerins).

[Ou] dans les sols humides plusacides, le bleuet fausse-myrtille(Caccinium myrtilloides, SourtopBlueberry), fruits noirs comestibles,mais il faut le protéger des fortsvents.

Saule à long pétiole(Salix petiolaris, Stalked Willow) : [C] rapide, forme compacte, [M] milieu humide, tolérantsécheresse temporaire, [E] pleinsoleil, [H] 2 à 4 m, [L] 1 à 2 m, [S] tous les types de sol, humiditémoyenne à élevée, [R] superficielles,[Fe] lancéolées étroites et mobiles,[Fl] chatons paraissant avant lesfeuilles, [A] branches d’un pourpre

foncé, impression de légèreté et defraîcheur au bord de l’eau, réussitdans les conditions les plus difficiles.

[Ou] le saule rigide (Salix rigida,Erect Willow), 3 à 5 m, le saulebrillant (Salix lucida, ShiningWillow), 4 à 8 m, feuilles vert tendreet rameaux rougeâtres, résiste bienaux glaces et le saule discolore(Salix discolor, Pussy Willow) de 6 à 8 m, qui forme de beauxgrands chatons au printemps.

Petits arbustes terrain plus secGénévrier commun(Juniperus communis, CommonJuniper) : [C] lente, [H] 1,5 à 3 m, [L] 2,5 à 3,5 m, [M] rochers, dans levoisinage des grandes masses d’eau,[E] plein soleil, [S] sol sec, tous les types, même compacts, [R] superficielles, [Fe] épineuses, [Fr] noir bleuâtre, comestible moulu,[A] contrôle bien l’érosion, attire lesoiseaux (bruants, gros-becs, jaseurs,merles, merlebleus, moqueurs).

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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Spirée à larges feuilles(Spirée latifolia, Large-leavedMeadow-sweet) : [C] moyenne, [H] 0,9 à 1,5 m, [L] 0,9 à 1,5 m, [M] lieux humides ou incultes, [E] mi-ombre à plein soleil, [S] tousles types, préfère loameux, humides,pauvres et légers, [R] superficielles,[Fe] dentelées, [Fl] printemps,panicules blancs ou rosés, [Fr] fruitcoriace et luisant, [A] très bonnestabilisation des berges et despentes, peu exigeant, bien adaptéaux conditions difficiles, attire enparticulier les sizerins.

[Ou] spirée tomenteuse rose(Spiraea tomentosa, Steeplebush),aux épis de fleurs roses, qui stabilisebien avec des drageons, mais pasdans un sol argileux.

Viorne trilobé ou pimbina(Viburnum trilobum, Cranberry-tree) : [C] moyenne, [H] 2,5 à 5 m, [L] 2,5 à 3,6 m, [M] milieu humide, [E] mi-ombre à plein soleil, [S] loameux, humides mais biendrainés et même sols pauvres,

[R] superficielles, [Fe] deviennentflamboyantes l’automne, [Fl] fleursblanches en boule de neige de mai àjuin, [Fr] l’automne, grappes de fruitsrouges comestibles qui donnent uneexcellente gelée, [A] attire denombreux oiseaux, (bruants,cardinaux, chardonnerets, geaisbleus, grives, gros-becs, jaseurs,merles, mésanges, moqueurs,parulines et même le dindonsauvage), importante nourriturel’hiver, n’attire pas le cerf de Virginie,peut servir de brise-vent.

[Ou] le viorne à feuilles d’aulneappelé bois d’orignal (Viburnumalnifolium, Moosewood), plus petit,dont les fleurs blanches printanièressont splendides et les fruits rougesdeviennent bleu noir, très invitantspour les oiseaux.

Vigne vierge(Parthenocissus quinquefolia,Virginia Creeper) : [C] rapide,grimpante ou rampante, de 4 à 15 m,[M] bois et taillis, [E] ombre à pleinsoleil, [S] tous les types,

[R] superficielles, tiges avec vrilles etracines aériennes, [Fe] ressemble àune feuille de vigne avec cinq doigts,très beau feuillage rouge vifl’automne, [Fl] en panicule, auprintemps, [Fr] baie bleue,l’automne, [A] peut recouvrirrapidement les murets etenrochements, attire les oiseaux(moqueurs, parulines, sittelles), [P] grimpe aux arbres, fruitspotentiellement toxiques.

[Ou] la vigne des rivages(Vitis riparia, Wild Grape), qui estcomestible (raisins bleus après lapremière gelée et feuilles de vignefarcies) et attire les oiseaux(carouges, grives, jaseurs, merles,moqueurs, orioles, tangaras). Ellepréfère les sols sableux et tolère lesinondations. Mais cette vigne estplus envahissante pour les arbres etpeut vivre plusieurs dizainesd’années.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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Les herbacées pour la couverture

Attention aux espèces exotiquesenvahissantes : salicaire pourpre,phragmites roseau, renouée duJapon (bambou sauvage), cultivareuropéen de phalaris roseau (oualpiste roseau). Une fois installées,ces espèces sont de vraies pestes.

Pour enlever la renouée du Japon,par exemple, on doit la couper sansarrêt pour l’affaiblir et ensuiteextraire la plante avec ses racines etses rhizomes. Il ne faut pas jeter lesdébris dans la nature, ce qui luipermettrait de se propager!

Établir une pelouse sansentretien au lieu du gazon quiest une monoculture de laplante pâturin du Kentucky. Une monoculture est toujours trèsrisquée, car lorsque les maladies oules insectes ravageurs l’attaquent, cesont toutes les plantes qui sontaffectées en même temps. Uneculture herbacée diversifiée résistemieux et peut s’adapter plusfacilement aux différentesconditions du terrain.

Les herbacées servent de couverture contre l’érosion du sol par le ruissellement de l’eau et les vagues.

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Renouée du Japon sur une berge

La renouée du Japon (bambou sauvage)envahit rapidement la berge et est très

difficile à déloger.

Phot

o: O

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Graminées dispersées entre les arbustes

Les herbacées telles que les graminées améliorent la biodiversité au bord de l’eau

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Pour rétablir une bonnebiodiversité, on peut ajouterdes semences d’herbacées. On doit passer le râteau pour aérerle sol et on peut semer du trèfle surles terrains qui ont subi desbouleversements ou une coupe trèsrase pendant plusieurs années. Letrèfle va empêcher l’herbe à poux deproliférer pendant que s’installentles autres plantes herbacées. Vérifiezles mélanges de semencesspécialisées (milieu humide, milieusec, sablonneux, argileux, penteforte, pré fleuri, etc.) et demandezdes espèces indigènes. Il faut choisirun mélange sans ajout d’engrais.

On peut profiter de lavégétalisation de la banderiveraine pour ajouter desespèces vivaces d’intérêt :plantes colorées, comestiblesou médicinales, ou qui attirentles oiseaux et les papillons. Les grandes graminées indigènesattirent les oiseaux aussi. Planterdes espèces indigènes rares permet

également d’en assurer la surviedans la région : lis du Canada (Liliumcanadense, Canada Lily), riz sauvage(Zizania aquatica, Wild Rice),gingembre sauvage (Asarumcanadense, Canada Wild-Ginger), etc.Les herbacées couvre-sol horticolespeuvent être trop envahissantescomme le muguet, potentiellementtoxique, ou l’égopode panachée(herbe aux goutteux).

Espèces d’herbacéesrecommandées> Sol humide ou sec

> Sol plus humide

> Sol plus sec

Sol humide ou secAsclépiade incarnate(Asclepias incarnata, SwampMilkweed) : [H] 60 à 120 cm, [L] 40 à 60 cm, [M] lieuxmarécageux et rivages d’alluvions,[E] plein soleil, [S] tous les types, [A] attire les papillons dont lemonarque, ombelles de petitesfleurs rose foncé, [P] pas facile àtransplanter.

Athyrie fougère femelle(Athyrium filix-femina, Lady Fern) :[C] moyenne, [H] 40 cm à 1,2 m, [L] 30 cm, [M] forêts riveraines,bois inondés au printemps, [E] ombre à mi-ombre, [S] humide,ne supporte pas la sécheresse, ni levent, [Fe] grandes frondes disposéesen couronne, [A] peut être utiliséecomme couvre-sol sous les arbres,culture facile.

Barbon de Gérard(Andropogon gerardii, Big Bluestem) :graminée [H] 1 à 2 m, [L] 45 cm, [M] alluvions sablonneux, [E] mi-ombre à plein soleil,

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[S] humide mais bien drainé, [Fe] coloration du feuillage : bleutéen été et bronze en automne. [Fl] inflorescence caractéristiquedivisée en trois, vert pourpre, [A] magnifique graminée, potentielfaunique, attire les oiseaux dont lebruant hudsonien, excellent pour lecontrôle de l’érosion.

Dryoptéride spinuleuse(Dryopteris spinulosa, SpinuloseShield-Fern) : fougère, [H] 40 à 50 cm, [L] 60 cm, [M] la pluscommune de nos fougères, [E] ombre à plein soleil, [S] sold’humidité faible à moyenne, [Fe] beau feuillage finementdécoupé qui demeure vert en hiver,[A] fougère qui s’adapte à tout, deculture très facile.

Élyme du Canada(Elymus canadensis, CanadaWildrye) : graminée, [C] rapide, [H] 60 à 150 cm, [L] 40 cm, [M] rivages sablonneux ougraveleux, [E] plein soleil, [S] tousles types de sol, [Fl] inflorescencerecourbée, ressemble au seigle,

[A] facile à cultiver, idéal pour lastabilisation, attire les oiseaux.

Eupatoire maculée(Eupatorium maculatum, SpottedJoe-Pye Weed) : [H] 100 à 200 cm, [L] 90 cm, [M] endroits humides etmal drainés, près des plans d’eau,alluvions argileux, [E] mi-ombre àplein soleil, [S] lourd et riche, préfèreles sols calcaires, [Fl] pourpresétalées en larges corymbes et auparfum de lilas, [A] attire lespapillons.

[Ou] eupatoire perfoliée(Eupatorium perfoliatum, Boneset),aux fleurs blanches.

Myosotis laxiflore(Myosotis laxa, Small Forget-me-not) : [C] rapide [H] 15 à 50 cm, [L] 35 cm, [M] abords de cours d’eau,plaines de débordement, [E] mi-ombre à plein soleil, [S] tous les types, humiditémoyenne, [Fl] forme de jolies tallesde fleurs bleues ou blanches, [A] filtre l’eau, [P] attention de nepas choisir les cultivars qui sontenvahissants.

Sol plus humideCalamagostride du Canada(Calamagrostis canadensis, CanadaReedgrass) : graminée, [H] 1,2 m [L] 40 cm, [M] lieux humides etrivages, [E] mi-ombre à plein soleil,[S] tous les types, supporte lesinondations, [R] système racinairedense, [Fr] épis délicats dorés l’été etrougeâtres l’automne, [A] trèsgrande résistance, attire les oiseaux.

Carex de Gray(Carex grayii, Gray’s Sedge) : [H] 30 à 100 cm, [L] 60 cm, [M]prairie humide, marais, [E] pleinsoleil, [S] tous les types, [Fr] les plusgros fruits de nos carex indigènes, [A] fruits verts très décoratifs, espèceconseillée pour la naturalisation enmilieu humide, facile à cultiver.

Fougère à l’autruche(Mattheuccia strupthiopteris, OstrichFern) : [H] 60 cm à 2,3 m, [L] 1 m, [M] grande fougère luxuriantedisposée en couronne, [E] mi-ombre à ombre, [S] humiditémoyenne à élevée, tolère les

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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inondations, [A] les jeunes frondessont comestibles au printemps (têtede violon), très longue vie.

Glycérie géante(Glyceria grandis, Tall Glyceria) :graminée, [H] 1 à 1,6 m, [L] 25 cm, [M] marais et rivage, [E] plein soleil,[S] tous les types, [Fe] forme degrandes colonies, [A] idéale pour larenaturalisation en milieu humide,utilisée par la faune.

Iris versicolore(Iris versicolor, Harlequin Blueflag) : [C] rapide, [H] 60 à 90 cm, [L] 40 cm,[M] pousse en colonie très vaste, encompétition avec quenouilles enmilieu très humide ou de graminéessi milieu plus sec, [E] mi-ombre àplein soleil, [S] tous les types, [Fl] belles colonies de fleurs bleumauve, [A] emblème floral duQuébec, facile à cultiver.

Jonc épars(Juncus effusus, Common Rush) : [C] rapide, [H] 45 à 65 cm, [L] 60 cm,[M] les tiges poussent en touffesdenses et se propagent par gros

rhizomes, [E] plein soleil, [S] tous lestypes, [Fe] tige arrondie et pleine(graminées ont généralement unetige creuse alors que les scirpes etles carex ont une tige triangulaire),[Fl] inflorescence en épisretombants, [A] tige utilisée envannerie, décoratif l’hiver.

Sol plus secAncolie du Canada (Aquilegia canadensis, WildColumbine) : [H] 30 à 60 cm, [L] 25 à 45 cm, [M] endroits rocheux,infractuosités rocheuses, [E] mi-ombre à plein soleil, [S] sablonneux, [Fl] pendantesrouges écarlates munies d’éperons,[A] l’une de nos plus belles fleursindigènes, aussi appelée gants deNotre-Dame, facile à cultiver, attireles oiseaux-mouches, parfait pourles enrochements, [P] si sol tropriche, produit plus de feuilles quede fleurs.

Dennstaedtia à lobulesponctués ou fougère à odeur de foin(Dennstaedtia punctilobula, Hay-scented Fern) : [C] rapide, [H] 30 à 90 cm, [L] 50 cm, [M]colonies denses à l’orée des bois, [E] ombre à plein soleil, [S] tolèreles sols secs et sablonneux, [Fe] feuillage vert pâle très dentelé,devenant plus rouge à l’automne, [A] facile à cultiver, vigoureuse, [P] parfois envahissante, odeur forteparticulière.

Deschampsie cespiteuse(Deschampsia cespitosa, TuftedHairgrass) : graminée, [H] 40 à 60 cm, [L] 60 cm, [M] rivages et lieuxhumides, [E] mi-ombre à plein soleil,[S] tous les types, [Fe] feuillage fin etarqué devenant jaune à l’automne,[Fl] inflorescence jaune pailledélicate et nombreuse, donne uneffet vaporeux, [A] très esthétique,décoratif en hiver, attire les oiseaux.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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Épilobe à feuilles étroites(Epilobium angustifolium, Fireweed) :[C] moyenne, [H] 120 à 200 cm, [L] 40 cm, [M] bord de cours d’eau, clairières,lieux incultes, forme de grandespopulations donnant un effetspectaculaire, [E] plein soleil, [S] trèstolérant à tous les types sauf acides,[Fl] grappes très allongées degrandes fleurs pourpres ou magenta,en juillet, au parfum délicat, [A] attire les colibris et les papillons,médicinale contre lesinflammations, préférable à lasalicaire pourpre qui est nonindigène et envahissante.

Faux sorgho penché(Sorghastrum nutans, Indiangrass) :graminée, [H] 1,5 à 1,75 m, [L] 40 cm,[M] bois ouverts et rivages, [E] pleinsoleil, [S] tous les types, [Fe] prenddes teintes de jaune ocre, bronze etbourgogne, [A] la plus belle de nosgraminées, à cultiver en bosquet,attire les oiseaux, décorative l’hiver,parfaite pour les bouquets de fleurs.

Rudbeckie hérissée oumarguerite jaune(Rudbeckia hirta, Blackeyed Susan) :[C] rapide, [H] 30 à 90 cm, [L] 45 cm,[M] prairies, bord des chemins, [E] plein soleil, [S] pauvre et sec, [Fl] juillet-août, abondante etspectaculaire, [A] culture facile,attire les papillons.

[Ou] Rudbeckie laciniée (Rudbeckialaciniata, Cutleaf Coneflower) quiest plus grande, [H] 100 à 200 cm [L] 75 cm, dans les milieuxplus humides et mi-ombragés àensoleillés.

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Éléments descriptifs

Nom commun, latin et anglais [C] croissance

[H] hauteur [L] largeur

[M] milieu naturel [E] ensoleillement

[S] type de sol [R] racines

[Fe] feuilles [Fl] fleurs [Fr] fruits

[A] attraits [P] problème

[Ou] autre espèce possible

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L’utilisation d’espèces indigènes permet d’obtenir un plus grand succès de plantation et un entretien minimal. On réserve les plantes horticoles auxabords de la maison. Avec les années, l’entretien se limite à retirer les plantes qui pourraient être néfastes et à tailler les arbustes pour maintenir leur vigueuret créer de beaux effets visuels dans le paysage.

7Réussir sa plantation

La plantation et l’entretien

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Quand et où planter ?Il faut planter de préférence auprintemps jusqu’à la mi-juinou à l’automne dès la fin août. On doit effectuer la plantation devégétaux lorsqu’il fait frais, soit lematin ou en fin de journée. Onplante en fonction du type de sol etde l’humidité du sol. On peut plantersur la berge, sur son replat ouderrière un muret. On peutégalement effectuer des plantationsdans un enrochement déjà construit.Il est préférable de planter enbosquet ou en quinconce (comme lechiffre cinq sur un dé) avec unedistance d’un mètre entre chaqueplant. Il faut éviter de planter enrangées parallèles à la berge. Ellespeuvent créer des sectionspréférentielles pour l’écoulementdes eaux de surface et entraîner del’érosion.

Il faut bien préparer laplantation.> Effectuer un plan de la plantation

avec les distances séparatrices etles espèces choisies

> Respecter une distance de 1 mètreentre les arbustes et 4 à 5 mètresentre chaque arbre

> Identifier sur le terrainl’emplacement des végétaux àplanter pour avoir une bonne vued’ensemble de la plantation et desdistances à respecter

> Ne pas enlever de grandes plaquesde gazon dans la zone deplantation, mais laisser plutôt legazon en place autour des plants,pour ne pas créer de l’érosion

Comment mettre en terre ?Il n’est pas conseillé demodifier la texture du sol lorsde la plantation afin que leplant s’adapte mieux auxconditions naturelles toutautour. Si on améliore le sol de plantation,les racines auront plus de difficulté àse propager dans le sol naturel de laberge. N’ajoutez aucun fertilisant surla berge, ni d’os moulu. On peutajouter un peu de compost(maximum de 25 %, mélangé avec laterre). Les arbres peuvent êtreaidés d’un tuteur, mais il ne fautpas attacher le collet trop serré eton doit enlever le tuteur l’annéesuivante.

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Illustration 8 : méthode de plantation dans tous les types de sol

La méthode de plantation comporte trois étapes.

1-Creusage

> Creuser le trou, de dimension plus grande que la motte à planter(un tiers de plus)

> Détremper le trou avant la plantation

2-Installation du plant

> Les arbres doivent être plantés avec la tige bien verticale

> Les arbustes doivent être plantés assez profondément pour que lamotte ne dépasse pas le trou

> Remplir et compacter le reste du trou

> Arroser, afin d’éliminer les poches d’air

3-Cuvette d’arrosage

> Modeler une cuvette avec un boudin (bourrelet) sur le dessus, autour du plant, afin de conserver l’eau

> Couper les branches et le feuillage endommagés

> Arroser jusqu’à remplir la cuvette, plusieurs fois jusqu’à ce qu’ellereste pleine quelques minutes

> Arroser une fois par jour (remplir la cuvette) pendant la premièresemaine ou plus

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Comment ensemencer ?La section ensemencée doitêtre recouverte d’une toile dejute afin de garder les grainesen place. La toile est retenue en place par destiges de bois. Idéalement, les semisdoivent être semés sur le replat enhaut du talus. On peut égalementsemer sur la pente de la berge enprenant des précautions pour queles semis ne soient pas entraînésvers l’eau.

Le suivi de l’ensemencementest très important.> Dès que les semis ont commencé

à pointer, retirer la toile,idéalement le matin ou unejournée pluvieuse

> Tenir mouillé pendant quelquesjours, jusqu’à ce que les semissoient d’une belle couleur verte

> Arroser en temps de sécheressependant toute une année et mêmele printemps suivant

Comment planter dans unenrochement ?Dans un enrochement, il fautretirer quelques pierres pourintroduire une pochette avecune mèche pour capter l’eau(voir illustration 9).

Comment entretenir ?Éviter de fertiliser les plants !L’apport d’éléments nutritifs(azote, phosphore) au pland’eau contribue àl’eutrophisation. Il est normal de perdre quelquesvégétaux l’année suivante (5% à 10%). Il suffit de les remplacer.Il est possible que les chevreuilsadorent vos plantations et que lesoiseaux aiment vos semis. Pouréloigner les chevreuils, vous pouvezutiliser différentes astuces commeaccrocher des feuilles

d'assouplisseur parfumées sur lesplants ou utiliser du répulsif àchevreuils. Pour décourager lesoiseaux, il faut couvrir les semis.

Quelques conseils pratiquesd’entretien.> Arroser les arbres et les arbustes

pour éviter leur assèchement,même l’année suivante

> Désherber les jeunes plants pouréviter qu’ils soient envahis. Onpeut installer une collerette enplastique déposée sur le solautour du plant et fixer en place,pendant les premières années

> Tailler les branches endommagéesou mortes. Toujours tailler àl’intersection de deux branches oud’un bourgeon.

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Illustration 9 : méthode de plantation dans un enrochement (adaptée du guide du RAPPEL)

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Utilisation d’une toile de jute pourformer la mèche et la pochette.

1- Placer une pierre au centre dumorceau de jute

2- Tourner la pierre jusqu’à ce que lamoitié de la toile forme une mèche

3- Glisser la mèche entre deux ou troisroches de façon à ce que la pierredans la jute touche suffisammentl’eau pour qu’elle humidifie la toile

4- Ajouter suffisamment de terre pour planter la motte de l’arbuste et recouvrir la motte avec le reste de la toile de jute

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Vous pouvez identifier les actions qui devraient être réalisées sur votre propriétériveraine et si vous le désirez, indiquer une priorité pour certaines d’entre elles.

8Établir un plan d’action

Liste d’actions de mise en valeur

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Aménager le terrain riverainj Rapprocher les zones d’activités de la résidence

j Entretenir le sol par aération et limiter la tonte de gazon

j Cesser de déverser le gazon coupé près de l’eau

j Cesser d’utiliser des engrais et des pesticides

j Libérer le terrain du champ d’épuration et vérifier l’installation septique

j Localiser et protéger la prise d’eau potable

j Éliminer les sources de contaminants des eaux de surface et souterraines (savons, engrais, pesticides, huile etgraisse, bois créosote, etc.)

j Réduire la vitesse de ruissellement par des aménagements filtrants

Protéger la bande riverainej Localiser la ligne des hautes eaux

j Délimiter la bande riveraine selon la pente (10 ou 15 mètres de profondeur)

j Délimiter la bande riveraine de la réglementation municipale pour la tonte de gazon et la végétalisation

j Limiter l’ouverture visuelle à 5 m de largeur

j Limiter la zone d’activité de détente à un maximum de 5 mètres de largeur et de profondeur dans la bande riveraine

j Aménager l’accès en diagonal dans la zone d’ouverture visuelle de 5 mètres

j Utiliser des matériaux poreux et filtrants pour les zones d’accès et les sentiers

j Dévier les eaux de ruissellement des sentiers vers la végétation en bordure

j Laisser la végétation naturelle repousser et l’entretenir au besoin

j Planter des espèces végétales indigènes des trois strates (arbres, arbustes, herbacées)

j Cesser d’utiliser des engrais et du compost dans la bande riveraine

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Contrôler l’érosionj Éliminer toutes les zones de perte de sol sur le terrain riverain et dans les fossés

j Retenir le sol en place par de la végétation

j Adoucir la pente de la berge à un maximum de 50 % si possible

j Utiliser une méthode de stabilisation de la berge naturelle

j Végétaliser toutes les infrastructures de stabilisation

Protéger le littoralj Réduire les apports de sédiments

j Réduire la température de l’eau pour augmenter l’oxygène (éliminer les infrastructures réchauffantes, planter unevégétation retombante et des plantes aquatiques)

j Éliminer toutes les sources de contamination (huile et graisse, produits chimiques, savons, etc.)

j Cesser de brasser les sédiments (vitesse de bateaux, travaux d’entretien)

j Aménager un quai flottant ou sur pilotis

j Ne pas couper plus de 15 % des herbiers de plantes aquatiques présents

j Cesser d’utiliser un tapis de fond imperméable sur les sédiments et employer plutôt une toile grillagéespécialement conçue à cet effet

j Cesser de nourrir les oiseaux aquatiques et autres animaux

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LexiqueAlluvions (n.f.) : au pluriel, dépôt desédiments d’un cours d’eau, d’un lacet constitué de galets, graviers,boues et limons.

Biodiversité (n.f.) : la diversitébiologique ou biodiversité,représente l'ensemble des espècesvivantes présentes dans unécosystème. Un écosystème avecune bonne biodiversité constitueune richesse pour la diversité dupatrimoine naturel et forme alors unmilieu plus stable et moins propiceaux maladies.

Corymbe (n.m.) : inflorescence danslaquelle les axes secondairespartent de points différents sur l'axe,et arrivent à peu près à la mêmehauteur (Flore Laurentienne).

Drageon (n.m.) : jeune tige produitechaque année à la base d'une plantevivace (Flore Laurentienne).

Eutrophisation (n.f.) : processus devieillissement d’un lac provoqué parl’accumulation d’un surplus de

matières organiques et d’élémentsnutritifs comme le phosphore etl’azote. L’eutrophi sation conduit aucomblement du lac par lessédiments.

Indigène (adj.) : se dit d'une plantequi croît spontanément dans unerégion, c'est-à-dire sans culture, etsans intervention de l'homme (FloreLaurentienne) ou d’un animal yvivant naturellement.

Ligne des hautes eaux : la LHEcorrespond à l’endroit où l’on passed’une prédominance de plantesaquatiques à une prédomi nance deplantes terrestres ou, s’il n’y a pas deplantes aquatiques, à l’endroit où l’onretrouve des mar ques laissées par leseaux et les glaces sur les arbres et lesinfrastructures.

Panicule (n.f.) : type d'inflorescencedans lequel les axes secondaires,plus ou moins ramifiés, décroissenten longueur de la base au sommet.(Flore Laurentienne).

Phosphate (n.m.) : formemoléculaire de phosphore,assimilable par les plantes.

Pubescent (adj.) : garni de poils fins,courts, mous et peu serrés (FloreLaurentienne).

Rhizomes (n.m.) : tige souterraineémettant des racines et des rameauxaériens. (Flore Laurentienne)

Rusticité (n.f.) : la rusticité est unecote attribuée aux plantes orne -mentales basée sur leur capacité àrésister au gel. Une plante que l’ondit rustique n’est pas nécessaire -ment indigène de la région.

Sédiment (n.m.) : dépôts meubleslaissés par les eaux, le vent et lesautres agents d'érosion ainsi que parla biodégradation et qui se déposentsur le lit des cours d’eau et des lacs.

Stolon (n.m.) : rejet rampant etradicant qui naît à la base d'une tigeet sert à la multiplication de laplante. (Flore Laurentienne).

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Références à consulterJardin Botanique de Montréal : http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/biblio/reference/index.htm

La flore Laurentienne, Frère Marie-Victorin, Gaétan Morin éditeur ltée, 2002, 1093 pages.

Ministère des Affaires municipales et Régions, répertoire officiel des municipalités du Québec, conseils municipaux,coordonnées des employés municipaux : mamrot.gouv.qc.ca/repertoire-des-municipalites

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs; gestion de l’eau :http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/inter.htm

> Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, guide d’interprétation, dépliants :mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/index.htm

> Stabilisation des rives : mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/stabilisation_rives.pdf

> Fiches techniques : contrôle des plantes aquatiques, quais et abris à bateaux, écosystèmes aquatiques :mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/fichestechniques.htm

Regroupement des associations de lacs de l’Estrie (RAPPEL) : vidéos, guides de renaturalisation, contrôle dessédiments : http://www.rappel.qc.ca/

Regroupement des organismes de bassins versants du Québec : http://www.robvq.qc.ca/

Société Canadienne d’hypothèque et de logement : fiches techniques sur connaître son sol, pelouse sans entretien,jardin pluvial, puits et installation septique, etc. : http://www.cmhc-schl.gc.ca/fr/co/co_001.cfm

Producteurs de plantes et de semencesRéférez-vous aux associations de votre région se préoccupant de végétalisation des rives qui possèdent des listes deproducteurs à jour, que vous pourrez conserver dans ce guide et remplacer au besoin. Toutes les plantes décrites sontdisponibles chez les producteurs spécialisés en plantes indigènes, mais certaines sont plus rares. Pour les plantes etsemences, il est conseillé d’acheter en groupe pour avoir accès à un plus gros volume et pouvoir faire des échanges.

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Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi