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PATI KOMINIS POU LENDEPANDANS EK SOSYALIZM (PKLS) Nouvelle série n° 37 JUIN-JUILLET 2015 CESSONS DE NOUS ACCOMMODER DU MEPRIS COLONIAL . NON, NON, NON, AUX FASCISTES, AU FASCISME, AUX LE PEN ! Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944 HAITI : LA DICTATURE DES DUVALIER.

HAITI LA DICTATURE DES DUVALIER. · PATI KOMINIS POU LENDEPANDANS EK SOSYALIZM (PKLS) Nouvelle série n° 37 JUIN-JUILLET 2015 CESSONS DE NOUS ACCOMMODER DU MEPRIS COLONIAL. NON,

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PATI KOMINIS POU LENDEPANDANS EK SOSYALIZM (PKLS)

Nouvelle série n° 37 JUIN-JUILLET 2015

CESSONS DE NOUS ACCOMMODER DU M E P R I S C O L O N I A L .

N O N,

N O N,

N O N,

A U X

FASCISTES,

A U

FASCISME,

AUX

LE PEN !

Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944

H A I T I : LA DICTATURE

DES DUVALIER.

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Bayalé

CESSONS DE NOUS ACCOMMODER DU MEPRIS COLONIAL.

Q ue « nos » élus sans pouvoir réel de décision, que « nos » décideurs qui ne décident rien d’important, que « nos » ramasseurs de miettes du gâteau colonial s’accommodent du

mépris des gouvernants français c’est leur affaire. Mais nous autres, nous qui formons la majo-rité de notre peuple, nous qui sommes épris de dignité avons le devoir de ne pas les suivre sur la route de la servilité.

La période passée vient de mettre en évidence à quel point au sommet de l’État français on ne craignait pas d’afficher le mépris avec lequel on considérait notre peuple. Quelques faits significa-tifs parmi tant d’autres :

A l’heure où des milliers de martiniquais sont en quête de savoir, de formation, d’ouvertures sur le monde, le gouvernement français n’a rien trouvé d’autre à faire qu’entamer la démolition de l’université des Antilles et de la Guyane, université déjà rabougrie et aux moyens déjà si limi-

tés tant en moyens matériels qu’en offre d’enseignement. Pas sans rai-son mais pour satisfaire tant les visées des politiciens à son service (n’est-ce pas Mr LUREL, n’est-ce pas Mme TAUBIRA ?) mais aussi et c’est cela l’essentiel pour répondre à ses besoins d’ouverture sur l’Amérique du sud par l’entremise de la nouvelle université de Guyane. Sans état d’âme et sans consulter les instances élues de l’université des Antilles et de la Guyane(UAG) il a décidé du démantèlement de la frêle structure en écha-faudant à la va vite deux mini universités l’une en Guyane l’autre aux An-tilles avec un pôle en Martinique et un autre en Guadeloupe sans tenir le moindre compte de l’intérêt bien compris des étudiants. Comme si tout cela ne suffisait pas, le voilà qui vient de jeter les ferments d’un très probable dysfonctionnement de cette nouvelle université des

Antilles. D’abord en imposant une gestion de la pénurie budgétaire aux deux pôles avec comme conséquence des divisions créées artificiellement ; Ensuite en imposant un mode de gouvernance des 2 pôles. Les étudiants déjà confrontés à des difficultés de toutes sortes avaient ils besoin d’ê-tre aussi maltraités. A l’heure où les difficultés des parents sont grandes et où tous n’ont pas les moyens de financer les études à l’étranger de leur progéniture, ne cherche-t-on pas à organiser la désertion des étudiants des structures d’enseignement confrontés à des problèmes grandissants.

Autre exemple du mépris colonial : l’affaire du cyclotron, le monde médical unanime considère que cet équipement de très haute technologie permettant la détection des lé-sions cancéreuses serait de la plus haute nécessité dans notre région. Le coût de cet équipement, les contraintes d’utilisation, font qu’il ne peut être implanté qu’en Martini-que ou en Guadeloupe. Mr HOLLANDE président de la ré-publique française le sait fort bien. Alors pour jouer au pè-re noël et flatter les politiciens martiniquais et guadelou-péens qui tous réclament leur cyclotron, Mr HOLLANDE

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avec la roublardise et le cynisme qui le caractérisent pro-met à chacun des pays son cyclotron sachant pertinem-ment qu’il se moque de ses interlocuteurs. Cette mesquinerie est d’autant plus d’odieuse quand on sait que le coût d’un cyclotron est de l’ordre de 4 mil-lions d’euros, chiffre à comparer avec le coût des travaux sur la portion du TCSP entre les établissements RENAULT et l’aéroport qui est de l’ordre de 40 millions d’euros soit 10 fois plus. Alors de qui se moque-t-on ? Indiquons aus-si que ce coût de 4 millions ne représente que le coût de 2 scanners, soit 2 millions d‘euros par scanner. Alors de la santé de qui se moque-t-on ?

En matière de mépris colonial peut-on faire mieux ? Il faut croire que oui. Le même F. HOLLANDE lors de son passage en Guadeloupe devant un parterre d’invités, dont

le président de la république d’Haïti déclare qu’il acquittera la dette de la France envers Haïti (ces 150 millions de francs or soutirés au peuple haïtien après la proclamation de l’indépendance). Quelques heures plus tard le voilà qui déclare comme si nous étions tous des demeurés, qu’on avait mal compris et que la réparation ne serait que « morale ». Si ce n’est pas le summum du mépris envers nos peuples on n’en est pas loin.

Face à ces manifestations réitérées du mépris colonial « nos » politiciens plus habitués aux courbettes qu’à la verticalité ne bronchent pas; pas la moindre, pas la plus timide protestation, pas l’ombre d’un chatouillement de dignité.

Juste retour des choses ils ne recueillent guère de considération au sein de notre peuple et en particulier au sein de la jeunesse. Montrons leur que notre indignation envers tout le système qu’ils défendent va en s’amplifiant, que les hochets qu’ils nous présentent comme solutions mi-raculeuses ne nous séduisent plus et que la réponse au mépris colonial c’est la voie de la lutte c’est celle de la libération nationale pour l’édification d’un État martiniquais répondant à nos as-pirations de progrès et de dignité.

CESSONS DE NOUS ACCOMMODER DU MEPRIS COLONIAL.

Site pkls

http://www.pkls.org mail: [email protected]

mail:[email protected]

Un cyclotron

coût d’un cyclotron : environ 4 millions d’euros, soit le cout de 2 scanners.

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LE TOURISME UNE CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT, C’EST POSSIBLE MAIS PAR UN ÉTAT MARTINIQUAIS DANS LE CADRE D’UNE POLITIQUE

NATIONALE STRATEGIQUE.

A u terme de la saison touristique « 2014 – 2015 » on nous a gratifié d’un bilan positif présenté ainsi.

La croisière a fait un bond, on a accueilli le X… of the Sea, ou le Costa Y…, ce sont des milliers de croisiéristes supplémentaires et le profit qu’on en a tiré est intéressant et tout cela est prometteur pour une poursuite du déve-loppement du tourisme mais pour l’ensemble des entrepri-ses du secteur. Le tourisme de séjour lui, est plutôt passé sous silence.

Cette fois comme souvent, dans ce domaine comme dans les autres on a droit à une entreprise de mystification.

Le tourisme est une activité économique, qui englobe différents aspects de la vie, et s’est fortement développée durant les 40 dernières années. Il a connu une forte croissance dans la dernière décennie dans le monde. Aujourd’hui on considère qu’il y a environ 1 milliard de touristes dans le monde ce qui représente statistiquement 1 habi-

tant sur 7 de la planète. Quand on sait combien de milliards de personnes dans le monde peuvent à peine se nourrir et souvent ne peuvent pas se soigner, vu les « niches » sur le marché potentiel de touristes, la concurrence est forte. Pour un pays sa richesse vient de la plus-value qu’il tire de sa production agricole, minérale souterraine ou submarine, énergétique, industrielle, de son patrimoine naturel, histori-que, culturel… Il appartient à ceux qui ont la charge de l’acti-vité touristique de rechercher les solutions et les moyens de

mettre en adéquation les ressources du pays recensées de manière exhaustive, avec les be-soins et les souhaits bien appréhendés des vi-siteurs potentiels.

Une politique touristique a pour objectif de faire venir dans le pays des gens d’autres pays pour qu’elles consomment sur place ce qu’on ne peut pas exporter, et faire ces gens acqué-rir des biens de consommation à consommer sur place ou à emporter.

Ainsi il est évident que si nous voulons tirer profit des atouts dont nous disposons il faut un recensement exhaustif, une protection maximale, une mise en valeur optimale, pour

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qu’ils soient attractifs. Notre mer avec nos plages, notre relief et notre flore, nos champs de canne, ananas, banane, ne peuvent pas être exportés, il en est de même du tourisme de mémoire avec entre autres, la montagne Pelée et son éruption, de la fabrication du rhum, des courses de yoles, de la pratique de la pêche, etc… Bref de notre patrimoi-ne naturel, écologique, historique, culturel, indus-triel, économique. L’objectif doit être de captiver le touriste pour qu’il

vienne et revienne, pour qu’il invite d’autres à venir. Tout cela n’a rien de compliqué ou de nou-veau, on pourrait dire que c’est l’évidence à partir de laquelle on va définir des objectifs à attein-dre.

Alors un débat peut s’instaurer quant à l‘option à choisir : croisière ou séjour, ou opter pour un équilibre adéquat en fonction des ressources, des divers atouts, des moyens financiers d’in-vestissement, des possibilités de transport.

En ce qui concerne la croisière, elle va mieux nous dit-on, mais en réalité on est loin du rythme de croisière. La venue en grande pompe du plus grand bateau de croisière à grands frais il y a environ 2 ans avec tous les flonflons « exotiques » présenté comme une hirondelle de saison, ne semble pas avoir boosté la destination outre mesure, même s’il est vrai que du plancher où on était arrivé, on a grimpé quelque peu. Mais au fait à quel prix ?

Tout indique que la croisière a été marchandée. Pour faire venir les bateaux ici on a dû garantir une clientèle aux compa-gnies. La publicité a été bien faite, au salon du voyage la croi-sière a une place de choix, on a organisé un salon pour la croi-sière, les agences suivent et ont une organisation spécifique pour les clients–croisières. Des croi-sières sont proposées à moins de 400 € pour une semaine. Tout est prévu on vante même la pos-sibilité pour des gens ayant des difficultés physiques ou suivant des traitements médicaux, bien entendu on peut payer tout au long de l’année précédant le voyage ce qui revient souvent à 50

ou 60 euros par mois. On offre aux martiniquais des « kantik nwel » ou des « zouk kannaval » sur les paquebots de croisière. Bientôt on va leur proposer d’y venir pour consommer « kalalou, kolbou, matoutou ou tranpaj ». Ne pouvant pas faire les étrangers venir les consommer chez nous on invitera les martiniquais à aller les consommer sur les bateaux des autres. Tout cela a tellement bien marché qu’en 3 ans le nombre de martiniquais partant en croisière a connu un bond

LE TOURISME UNE CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT, C’EST POSSIBLE MAIS PAR UN ÉTAT MARTINIQUAIS DANS LE CADRE D’UNE POLITIQUE

NATIONALE STRATEGIQUE.

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spectaculaire pour atteindre un taux qui doit être un des plus élevés au monde. Tant et tant que ce soit au marché ou dans le bus, dans les queues des caisses de supermar-chés ou dans les veillées, dans les salles d’attente de mé-decin ou lors de rencontre chez des amis, il est difficile qu’on n’entende pas parler de croisières et on peut ap-prendre que certaines personnes y vont chaque année voire 2 fois dans l’année, que des groupes se forment pour voyager ensemble, que des rendez-vous se pren-

nent pour se rencontrer sur les bateaux, pour y jouer à la belote ou au tarot ou pour autre « compétition ».

Si c’est cela l’objectif à atteindre c’est qu’il y a un élément majeur qui nous a échappé sur le plan économique et peut être sur d’autres plans vu ce à quoi souvent nous assistons.

Autrement dit de pays devant accueillir des touristes pour faire entrer des devises, nous som-mes transformés grâce à une forte publicité en pays riche disposant de beaucoup de nantis qui vont dépenser des devises dans d’autres pays, ce qui va enrichir les magnats de la croisière. Mieux dit, nous payons pour que les bateaux de croisière viennent chez nous ; quand on sait que les croisiéristes ne dépensent que très peu chez nous, les chiffres varient, selon les données ap-proximatives (là aussi il y a de quoi s’étonner que les autorités en charge ne disposent pas de données fiables) ils ne dépenseraient pas plus de 40 à 50 euros en moyenne.

Mais cela n’a pas de quoi nous étonner, dans le temps la Région sous l’ancienne gouvernance avait réussi un tour du même genre ; pour faire venir des clients des USA, un contrat avait été passé avec une compagnie aérienne étasunienne DELTA pour payer les places vides de l’avion lors de ses rotations entre la Martinique et les USA. Ça a duré le temps du contrat où pour chaque vol on a payé les places vides. Au fait où est le bilan ? Là aussi cela semblait être une opéra-tion de Delta plane.

La caraïbe est la première zone de croisière dans le mon-de et Miami située dans la zone est le premier port mondial de la croisière.

La zone la plus prisée qui absorbe les 3/4 des croisiéristes est celle qui est la plus proche de Miami, la zone Nord Caraïbe, le golfe du Mexique avec Can-cun, Belize, Jamaïque, République Dominicaine, Puerto Rico, Bahamas, et depuis peu Cuba, après viennent les petites An-tilles. On pourrait être tenté de dire que la persévérance peut payer, donc bataillons dur pour gagner des parts; mais il fau-drait que les choses soient claires de partout et ce n’est pas le cas, car l’obscurité qui domine permet de rester caché dans la pénombre de l’incompétence, de l’irresponsabilité.

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NATIONALE STRATEGIQUE.

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Tant qu’il en sera ainsi nul espoir n’est permis. Dans la dernière période une opportunité s’est présentée avec le fait que les paquebots étant de plus en plus grands, ils ont besoin d’installations adéquates, lesquelles représen-tent de gros investissements que la majorité des pays des petites Antilles ne peuvent pas assumer. Vu les financements possibles des investissements importants ont été faits chez nous pour de telles installations pensant dou-bler certains petits pays qui reçoivent plus de croisiéristes, mais n’ont pas les moyens de

construire de nouveaux équipements. Au fait interrogeons tous ces responsables, tous ces grangrek qui nous assomment doctement

de propos creux, eux qui ne ratent pas une occasion d’analyser à la loupe combien « coute » un travailleur, quel est le rapport sur investissement ? Sé kon sa yo ka palé.

Si les paquebots plus grands les uns que les autres amarrent dans la baie de Fort de France, dans le même temps les hôtels ferment ce sont des emplois qui sont supprimés.

Quand l’an dernier nous disions comme d’autres, que la série des fermetures était loin de se terminer notamment avec la situation du Marouba, ceux qui ont la charge du tourisme et ceux qui les défendent juraient que non, parce que selon eux ils faisaient tout pour mainte-nir la capacité hôtelière et aider à la rénovation de l’existant, que leur bilan était positif. Oui en une dizaine d’années avec

leur politique, le nombre de chambres d’hôtel a diminué de 10%. Résultat pro-bant. Au vu de la situation actuelle, on a des doutes sur l’efficacité de la voie suivie depuis plus de 10 ans, sans faire un bilan exhaustif, on ne peut pas ne pas mentionner le cas du Leyritz. Cet équipement est très certainement dans sa dimension le seul de ce type existant dans la Caraïbe et on a vu comment il a été abandonné malgré le fai-ble niveau d’investissement nécessaire à l’époque pour sauver ce qui peut être un fleuron de notre économie touristique. Quel sera le prochain ? Et c’est pour

quand ? A Sainte Anne, à Sainte Luce, aux Trois Ilets, à Schœlcher ? Dans 1, 2, ou 3 ans ? Partout en Martinique les restaurants aussi ferment.

Rien que la liste des plus connus qui ont disparu est élo-quente et nombre d’autres sans clairon ont sombré aussi.

C’est de l’incurie, de l’incompétence, de l’irresponsabi-lité de ceux qui ne cessent de se présenter comme les champions de la « responsabilité » ou de la « bonne ges-tion », primés par ceux à qui ils obéissent docilement, qui répètent les bienfaits de notre situation avec maman France et papa Europe.

LE TOURISME UNE CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT, C’EST POSSIBLE MAIS PAR UN ÉTAT MARTINIQUAIS DANS LE CADRE D’UNE POLITIQUE

NATIONALE STRATEGIQUE.

Les Bungalows de l’hotel LEYRITZ

L’hotel LEYRITZ

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Ce qu’il faut comprendre c’est que s’il est nécessaire de s’armer pour faire face à la concurren-ce entre les différentes offres touristiques dans le monde, ce n’est pas dans une concurrence in-terne qu’on y parviendra. Il faut créer un corps touristique, une entité nationale intégrée de tous les intervenants dans le domaine pour optimiser l’utilisation des ressources pour un résultat posi-tif dynamique pour tout le secteur du tourisme.

Ceux qui souvent vantent la créativité de notre peuple, n’ont-ils pas compris que dans le tourisme comme ailleurs, seules les stratégies élaborées avec le peuple, seuls les pro-jets intégrés dans une économie autocentrée, portés par le peuple martiniquais comme acteur principal, seront suscepti-bles de répondre aux besoins et d’aboutir positivement.

C’est vrai que, vu leur logique de mimétisme sclérosant, dans le système colonial, cela ne parvient pas à leur cerveau.

Depuis des années le tourisme en Martinique souffre de maux structurels prisonnier de cadres paralysants. Le tourisme ne doit pas être traité Il faut une démarche systémique par une analyse en profondeur exhaustive et une ouverture de perspecti-ves à court, moyen, long terme, tenant autant compte de l’économique, du social, de l’écologi-que.

Travaillons pour notre peuple, pour notre pays, soyons nous-mêmes, mieux nous serons, plus nous serons regardés comme authentiques. Plus beau sera notre pays, plus il sera attractif, ac-cueillant, plus les touristes viendront voir notre pays et notre peuple.

Rien ne sert de causer sur des broutilles, de jouer aux parfaits macaques que très intelligemment FANON a décrit dans « peau noire et masques blancs », pour mieux se vautrer dans des fauteuils soit trop grands soit trop petits, ou de se contorsion-ner sur des strapontins éjectables ou des tabourets de nain.

Il faut agir en nationalistes, en patriotes, conséquents pour tourner le dos à ces simagrées de gestionnaires dans le bocal colonial. Oui c’est seulement en nous libé-rant du joug colonial français que nous pourrons ouvrir des perspectives pour la dé-fense des intérêts de notre nation.

Ce qui est nécessaire c’est de mettre en place une logique de réflexion et d’action pour faire du tourisme un véritable levier de développement intégré grâce à une po-litique stratégique de développement durable s’inscrivant dans une gouvernance globale de notre pays en toute souveraineté dans l’intérêt de notre peuple.

Faut-il préciser que là aussi pour y parvenir, le peuple martiniquais doit mettre fin au système colonial, sous développant, et disposer d’un État Martiniquais por-teur de ses intérêts agissant sous son contrôle.

LE TOURISME UNE CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT, C’EST POSSIBLE MAIS PAR UN ÉTAT MARTINIQUAIS DANS LE CADRE D’UNE POLITIQUE

NATIONALE STRATEGIQUE.

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L’ALIENATION QUI CONDUIT AUX

PIRES ABERRATIONS.

Nous avons vu (voir « Patriyot » n° 34 et 35) que l’aliénation ce mal qui nous ronge, nous colo-

nisés, n’était pas le signe d’une quelconque prédisposition à nous vouer à la dépendance mais

bien le résultat d’une véritable entreprise de mystification du colonialisme français pour nous as-

servir, nous dominer et perpétrer son règne.

Pour obtenir le résultat recherché c’est-à-dire la soumission du colonisé, les moyens déployés sont divers et vont de l’improvisation à la néantisation de ce dernier. Ce véritable lavage de cer-veau ne se limite pas à l’emploi de moyens rudimentaires et grossiers mais sait aussi recourir à des moyens plus subtils comme la relégation de la culture du colonisé au rang de sous culture, de folklore.

Dès le début de la colonisation le colonisa-teur ne cherche pas à composer avec la culture de celui qu’il asservit. Il cherche à détruire cet-te culture par la force, le mépris, l’introduction d’un système de référence qui conduit à tout ramener à ses critères à ses « valeurs ». Ainsi il déstructure le colonisé dans son être le plus profond. Il s’impose, il écrase de tout son poids de tous ses moyens matériels de domination.

L’être humain n’étant pas voué à la servitu-de éternelle la culture du colonisé ne meurt pas pour autant. L’histoire de notre peuple c’est aussi l’histoire de la résistance, résistance cultu-relle à la domination coloniale par le langage, la musique, la danse, les expressions artistiques, les comportements sociaux, la solidarité…

Ne parvenant pas à détruire totalement la culture du colonisé, l’État colonial cherche à la contenir, à la maintenir à la figer, de sorte qu’elle ne s’ouvre pas sur l’avenir.

Le piège tendu par le colonisateur se referme. Nous nous contentons de cela. Nous allons mê-me à considérer comme des « victoires » la reconnaissance de nos expressions culturelles, l’en-trée du « créole » à l’école, comme langue « régionale », la médiatisation de nos danses tradi-

tionnelles, de notre musique, pour ne citer que ces exemples. Le piège fonctionne à fond nous considérons même que les pseudo avancées témoignent de la générosité de la France et de mystification en mystification nous nous transformons en propagandistes de la pérennisation du système colonial, des institutions coloniales qui seraient devenues « démocratiques » sans ouvrir les yeux, sans nous apercevoir que ce comportement nous conduit à notre perte et à la liqué-faction de notre peuple. A juste titre Frantz FANON a considéré que cette « momification culturelle entraine une momification de la pen-

A P R A N N P O U K O N P R A N N

K O N P R A N N P O U L I T É .

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sée individuelle » et que l’apathie généralement constatée « n’est que la conséquence logique de cette opération ».

Cette apathie nous conduit à considérer notre culture comme une sous culture et à nier notre ap-partenance à un peuple donné. C’est ainsi que nous utilisons à longueur de journée des expressions chargées de reniement de nous-mêmes. Notre mu-sique, notre cuisine, nos dans es, les produits de notre terroir, notre artisanat, ne sont pas martiniquais mais « locaux ».

Notre pays n’est pas un pays mais un département, quand on voyage on ne quitte pas la Mar-tinique mais le « département ». Au fait que dirons-nous quand le « département » aura disparu, dirons-nous que nous quittons « la collectivité unique ».Le ridicule revient au galop.

Ainsi on a vu la ville de Fort de France organiser il y a quelques années un festival culturel dé-dié aux « minorités » nous voilà donc une minorité dans un grand ensemble national. L’aliénation est ici à son comble chez des gens qui à l’époque se proclamaient nationalistes.

Ne voit-on pas des politiciens se proclamant « nationalistes » fêter la fête nationale du 14 juil-let ? N’entend-on pas les mêmes parlant de la nation faire référence à la nation française ? Ils au-raient donc 2 « nations », deux patries, la grande, l’éternelle la France et la petite la Martinique.

On voit à quelles aberrations conduit l’aliénation. Nous ne sommes pas martiniquais et fiers de l’être mais « spécifiques ». Nous revendiquons

des traitements « spécifiques » intériorisant par là même que nous sommes la partie d’un grand corps. C’est une des manifestations les plus nettes du rejet de ce qui fait notre être. Notre centre de référence devient la « métropole », notre attachement aliénant est tel que nous ne disons pas la France mais la « métropole ».

Notre intimité est telle avec le pays colonisateur que nous le désignons affectueusement par sa caractéristique géographique : « l’hexagone ».

Tout ce comportement, ces expressions, cet état d’esprit sont le signe que l’alié-nation fait des ravages dans notre peuple et qu’il convient de la combattre par la lutte idéologique sans relâche car ces expressions aliénantes ne font que nous main-tenir dans l’aliénation et dans notre condition de pays dominé, colonisé, pour le plus grand profit du colonisateur.

L’ALIENATION QUI CONDUIT AUX

PIRES ABERRATIONS.

"Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les Blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Chinois, les Américains ne soient des ra-ces entièrement différentes."

Voltaire (Essai sur les mœurs et l'esprit des nations, 1753)

"Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux

singes, et comme les singes le sont aux huîtres."

Voltaire (Traité de métaphysique)

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La Grèce est un exem ple du résu l tat de la po l i t iqu e de l ’un ion euro péenn e fond ée su r un systèm e cap i ta l i ste imp ér ia l i ste , et du ca rcan de l ’Euro .

L’Eu rop e du grand cap i ta l a montré ses l imites, sa réa l i té a ppa -ra it au grand jour.

L A G R È C E

P our soigner le mal dont souffre la Grèce les tenants du pouvoir européen une fois

de plus ont imposé leurs diktats à travers une cure d’austérité. Tous ceux qui sont présentés dans les medias comme les experts de science économique nous ont re-

battu les oreilles comme quoi cette cure était le seul remède. Elle s’est avérée inefficien-te, voire le médicament s’est révélé pire que le mal.

Le peuple grec a déjà tout donné, il ne lui reste rien à perdre (comme disait Marx, les prolétaires n’ont à perdre que leurs chaines). La seule voie qui lui reste est celle de la ré-sistance, de la lutte pour défendre sa vie, c’est ce qui lui reste, c’est la seule voie dont il

aura la maitrise et qui lui permettra de faire face aux potentats financiers réactionnaires, de choisir une autre politique, de faire respecter son choix, et d’affirmer sa dignité, fac-

teur de son indépendance. Les militaires ont l’habitude de faire des coups d’état militaire, là les financiers devant

la position du gouvernement grec qui défend les intérêts du peuple grec, veulent faire un

« coup d’état financier » Avec leur argent mettre aux commandes du pays ceux qu’ils veulent, on n’est jamais mieux servi que par soi-même ou les meilleurs acolytes, ils ont

déjà essayé en 2011 avec Lucas PAPADEMOS, (ancien vice-président de la Banque Cen-trale Européenne) qui n’a pas pu imposer au peuple toutes leurs volontés même si il est

venu avec dans son escarcelle l’extrême droite fasciste. Ce qui se passe en Grèce est révélateur de la réelle na-

ture de cette Europe de la finance, du grand capital qui est

mise en œuvre par la bourgeoisie de l’Europe pour engran-ger des profits sur le dos des travailleurs et des masses po-

pulaires. Cette Europe du libre-échange qui est, sous cou-vert de liberté, un système permettant aux gros d’écraser

les petits. Même quand ils ont fait semblant de prendre les avis des peuples sous apparence de démocratie.

On sait combien, même dans leur système bourgeois

préfabriqué, ils font peu cas des choix, des décisions des peuples. Le peuple français a voté contre la Constitution européenne, Sarkozy au nom de

l’argent, auquel il est très attaché, a fait la France intégrer l’Europe du traité de Lisbonne qui presse chaque jour davantage les travailleurs, autrement dit au nom de la « démocratie bourgeoise » qui domine l’Europe on a fait fi de la décision du peuple expri-

mée dans le cas de la « démocratie bourgeoise ».

L E C O M B AT D U P E U P L E G R E C C ’ E S T

L E C O M B AT D E T O U S L E S P E U P L E S

CONTRE L’EXPLOITATION, LA DOMINATION,

L A PROFITATION.

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C’est l’Euro qui domine, l’Euro est non démocrate et s’op-

pose à la démocratie, ne reconnait pas l’expression du peu-ple c’est la froideur de la monnaie au service de la spécula-

tion. Les requins ont dépecé la Grèce se sont accaparé les meil-

leurs morceaux souvent au rabais, à des prix fixés par eux, les vampires veulent sucer le sang du peuple jusqu’à la der-nière goutte.

Cette cure d'austérité s’est révélée contre-productive d'un point de vue économique, dévastatrice sur le plan social et n'a pas permis de relancer la

croissance, Le résultat c’est : Le PIB en chute libre, « l'ajustement » budgétaire n'a pas permis de

réduire la dette car elle est insoutenable, l'investissement a reculé en Grèce et dans la

zone euro, le chômage a explosé, la pauvreté a augmenté. Il faut se demander comment dans les medias qui nous inondent au quotidien sur les

discussions opaques entre les différentes parties, sur l’é-ternuement de Hollande, sur la crispation de Merkel, la

grimace de tel autre… on ne nous explique pas plus sur la réalité du quotidien. Mais au fait pourquoi ne diffuse-t-on pas de manière ex-

haustive les racines du mal et ses diverses manifestations vécues de manière dramatique, tragique, par la majorité

de la population grecque : licenciements, faillites d’entre-prises, réductions de salaires, diminutions des pensions,

expulsions de logements, saisies, difficultés pour se nour-rir, se chauffer, suicides, c’est une détresse sociale qui règne dans le pays.

Pourquoi ne nous informe-t-on pas sur les sources et tou-tes les raisons de cette situation. Oui la Grèce s’est retrou-

vée en déficit mais il faut préciser que c’est dans le cadre d’une stratégie de géopolitique vu la localisation géogra-phique du pays, que les maitres de l’Europe ont incité, voi-

re plus, la Grèce à s’armer plus que nécessaire. Ainsi l’Alle-magne et la France ont vendu à la Grèce des armes pour

des milliards d’euros, celle-ci ne pouvant pas payer ces commandes, les banques françaises et allemandes se sont

précipitées pour prêter les sommes nécessaires. Voilà pourquoi ce sont Hollande et Mer-kel qui sont aux premières loges, qui jouent les premiers rôles toujours en duo mystifica-teur, sé yo ki ni farin an soley. La partition bien écrite est jouée en harmonie avec les

gardiens directs du trésor des financiers spéculateurs, banques, BCE, banque mondiale, FMI… tous ceux qui veulent encore et encore aspirer de l’argent de partout, sans limite,

sans vergogne. Mais aussi pourquoi ne nous dit-on pas que ces marchés de vente d’armes ont donné

lieu à des dessous de table à des rétro-commissions à grande échelle. Des sommes im-portantes environ 20 milliards d’euros ont été réparties entre tous les « agents » des par-

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CONTRE L ’EXPLOITATION, L A DOMINATION, L A P ROFITATION .

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ties. Elles ont été payées par la Grèce avec l’argent emprunté

auprès de banques françaises essentiellement. La corruption organisée dans les sphères d’État qu’on veut aujourd’hui faire

payer par le peuple grec. Au fait quels sont les dessous des dessous de table? Autour de

cette bagarre pour vendre des armes n’y a-t-il pas une gué-guerre qui dans le processus ressemble au blocus Étatsunien contre Cuba ? L’Allemagne ne s’est-elle pas opposée à la vente

d’armes françaises qui contenaient des éléments allemands dans leur composition ?

Voilà l’Europe et ses dirigeants, qui chaque jour donnent aux autres des leçons de bonne gestion et de bonne gouvernance. C’est une honte !

Aujourd’hui, par tous les moyens ils veulent mettre le peuple à genoux. Ils ne veulent pas que les grecs regardent en direction des pays les plus avancés de l’Europe mais en

direction des plus en retard et ils disent que tant qu’il y a en Europe des pays où le ni-veau de développement est inférieur à la Grèce comme les pays d’Europe orientale on

peut pressuriser les grecs. Ils jouent un jeu habituel avec

Hollande qui manie la carotte et

Merkel qui manie le bâton pour faire un chantage immoral, tous

les dirigeants capitalistes sont en fait d’accord pour pressurer les

peuples le plus possible. La lutte du peuple grec, avec

toutes ses difficultés, ses souf-

frances est un exemple de résis-tance face à la machine infernale

de l’Europe et son outil l’Euro. Elle éclaire le chemin pour d’au-tres peuples comme en Espagne

où le peuple a déjà fissuré le rempart réactionnaire de la bour-

geoisie ou comme d’autre peuples qui s’apprêtent aussi à agir contre l’Europe du grand capital pour le respect des droits et des intérêts des travailleurs, des masses populaires

victimes de la politique ultralibérale. C’est pourquoi toute la bourgeoisie européenne soutenue par tous les grands capitalis-

tes use de toutes ses armes, de tous ses outils, de menaces de tous ordres pour faire

plier le peuple grec, car une victoire du peuple grec, même partielle, est une gifle portée à la domination outrageante des financiers qui font la pluie et le beau temps pour amas-

ser toujours plus de profits. On a vu comment ils ont manœuvré avec leur fameuse « cri-se des subprimes » de 2007 pour accroitre leurs bénéfices sur le dos des petites gens.

Cette crise montre bien que cette Europe n’est pas faite pour les peuples. Elle a de manière innée tout ce qui correspond à une machine à favoriser les profits maximum aux grandes multinationales, à faciliter les spéculations du capital financier, une machine à

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Les grecs manifestent contre l’austérité

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écraser les peuples, à broyer tout ce qui relève du social conquis pas les peuples.

Ses défauts de fabrique ne sont pas réparables, ses vices cachés sont nombreux, ab-sence manifeste de démocratie, rôle dominant des institutions financières soit disant in-

dépendantes ; c’est pourquoi il faut tuer cette Europe malfaisante, néfaste pour les peu-ples, afin que les peuples puissent se prononcer en toute souveraineté, pour une coopé-

ration démocratique intégrée, facteur de progrès pour tous les peuples. Le gouvernement grec de TSIPRAS a présenté, un programme de réformes et un plan

de financement, qui sont un compromis acceptable par toutes les parties. Les forces de

la droite européenne ne veulent pas céder la moindre concession permettant au gouver-nement de gauche de TSIPRAS de mener une politique en faveur des travailleurs. Ceux

qui ont organisé l'asphyxie financière pratiqué le chantage ne veulent rien d’autre que l’échec des négociations. Pour eux il faut que la Grèce sombre car il n’est pas question qu’une politique en faveur des masses populaires triomphe dans un pays, ceci pourrait

être contagieux pour d’autres pays en Europe et remettre en cause la politique conduite par les banques, les représentants du grand capital.

C’est pour bien marquer leur esprit de domination qu’ils insistent dans leur logique d'humiliations, de

propositions inacceptables, de propos mensongers, à l’égard des grecs pour générer des comporte-ments hostiles aux grecs, pour empêcher la solidari-

té entre les peuples. Les travailleurs doivent suivre et comprendre ce qui se passe en Grèce, faire preuve de

vigilance pour mener au mieux leurs luttes au quotidien comme pour des changements quant à notre intégration dans l’Europe et pour parvenir à un changement révolutionnaire

de cette société coloniale, capitaliste, ultralibérale criminelle.

Le peuple grec se bat, son combat est celui de tous les travail-leurs, de tous les peuples contre l’exploitation, contre la profitation contre la domination, c’est aussi le nôtre.

Aux côtés des autres peuples du monde exprimons notre solidari-té.

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Lang matinitjé

FOK OUVĖ TOUT LAPOT BA LANG NOU

P ou an lang vansé, pou’y popilè, pou’y rézisté, pou’y bien doubout, nou tout sav ki fok itili-zé’y, fok matjé’y épi palé’y anchay; sa sipozé ki fok ni dé koté pou pèmet-li douvan dou-

van é aléz ko’y. Sa vré ki lékol sé primié koté, apré lanmézon, ka ba larel pou aprann li, palé épi matjé an lang, isi Matinik sé fransé ki a lonè andidan sé lékol-la dépi nanni-nannan toupannan yo anpéché timanmay palé kréyol désèten koté ; alò kouman lang Matinitjé ( kréyol pou sa ki anrita é ki poko konprann) rivé jodijou janbé pak pou rivé woulé kantékant épi lang kolonizatè-a, alo ki yo té bayonnen’y.

Ki koté espésialman Matinik moun té ka bokanté plis an lang péyi-a ? Nou sav sa sa yé lavi bodlanmè lè, nou ka atann sé péchè-a rantré pou endé-yo ralé kannot-la,

é lè yo ka pézé pwason ba sé machann lan, lè yo ka ralé senn, sé la bel pawol ka tonbé toubann-man, sé la tou, ou ka tann non tout kalté pwason jistan senn-lan fini ranjé adan sé kannot-la é lè chak ralè rivé ni lo yo.

Andidan kon andéwò marché pwason épi marché lédjim sé la kiltivatè, vandéz, rivandez,

tout kalté machann, té ka jwenn, la osi bel pawol té ka tonbé ; lé swadizan milat ki té ka vini achté té blijé palé lang nou menn si yo té ka koché’y.

Pou sa ki ni lokazion alé o pit pou wè épi pou tann sé ama-

tè kok-la vréyé lavwa, sé la, avan, pandan é apré, sé konba-a, pawol ka fè siwawa : maté’y ! pran’y ! kolé’y ! bekté’y ! pa ladjé’y ! ralé’y !... lajan ka pasé lanmen an lanmen pou payé asou kok-la ou chwézi-a, kontel an gwo-siwo (plim wouj), an sandré (plim

blan épi nwè), madras (plim koulè zoranj), pay (plim jòn), kalag-way, pannyol…. Toupannan konba ka woulé, brè, manjé épi jé sèbi ka woulé. La véyé an moun mò sé an koté éti moun té ka sanblé pou kou-té dé kontè épi tout kalté pawol kon tim tim, sa té ka fè’w bliyé tout lapenn di wè ki ni an moun mò. Kontè-a té ka palé di mò-a,

ki moun i té yé, kouman i viv, i té ka jonglé épi sé mo-a pou fè nou sonjé ki moun, moun mò-a té yé, toujou té ni chodo jistan jou rouvè.

Chak komin Matinik té ni lafet li pandan twa di-

manch, sé té sé jou tala moun an bouk ka jwenn épi moun lakanpann, sé la tou ki ni pli gran bokantaj pawol alantou : jé tiloto, sèbi, kous kouri, kous békản, konba mangous épi sèpan, danmiè, makokann, chouvalbwa, machann bonbon…. Sé la, tout ti manmay té ka tranpé

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lespri yo épi bel pawol granmoun. Mé pli bel koté, pli gran koté, sé té asou sé bitasion-an, bitasion sé an koté éti nonm, fanm, jenn manmay, té ka travay. Travay kann, ban-nann, zannanna … sé dé travay ki red é asiré pa pétet pawol ou té ka tann, té ni bon, bon zépis, pawol asou kondision travay- yo, pawol asou konpotasion épi pwofitasion jérè-a, koumandè-a ki sé sousèkè bétjé-a, pawol asou sendika, asou lavi-a, asou lafanmi, asou lanmizè-yo. Tou-

pannan travayè ka sèklé, ka bonbé, ka serpé, ka rechtonnen yo ka itilizé dé mo ki rété an pawol touléjou jis jodi jou.

Fok pa bliyé ki lavi labitasion sété osi lè sanmdi jou lapey alantou boutik-la, ki jou tala yo ka ranmasé lajan krédi avan sé boug-la jwè sèbi (Joseph Zobel matjé teks asou sa). Pou bout nou pé di tout sé

koté-a éti nou té ka palé ma-

tinitjé swa yo disparet swa

yo lagoni, sé pou sa fok itilizé

tout dot koté, tout lokazion, fok rouvè tout lapot pou lang-lan toujou

rété yonn di siman lidantité nasional nou.

Joseph ZOBEL

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L'Afrique Saigne, ma Mère...

L'Afrique s'ouvre fracassée à une rigole de vermines, à l'enva-

hissement stérile des

spermatozoïdes du viol.

Ca y est ! Ils ont reniflé la viande du Nègre...

Ils l'ont déchiré en lambeaux, en lambeaux, comme un cochon

sauvage !

comme un agouti ! Qui a fait cela ?

Vous me demandez qui a fait cela ?

Eux, eux les chiens, eux les hommes aux babines saignantes,

aux yeux d'acier, aux crocs aigus...

Voici la nuit et la misère, la grande mer de misère, la grande mer de sang

noir,

la grande houle de cannes à sucre et de dividendes, le grand océan

d'horreur et de désolation...

Le sadisme du maître et le râle de l'esclave par force de coprophage parachè-

vent

en traits de vomi le happement du squale et le rampement du scolopendre.

C'est fini ! Tout est fini ! Inutile de réclamer !

L'action de la justice est éteinte.

Mais la lueur de leurs yeux ne s'éteint jamais !

ASSASSINS !

ASSASSINS !

ASSASSINS !

On a beau peindre blanc le pied de l'arbre, la force de l'écorce en dessous crie.

Ressentiment ? Rancune ? Non !

Haïr, c'est encore dépendre.

Qu'est-ce-que la haine sinon la bonne pièce de bois attachée au cou de l'es-

clave et qui l'empêtre, ou l'énorme aboiement du chien qui vous prend à la gorge ?

Moi, j'ai une fois pour toutes refusé d'être esclave.

Architecte aux yeux bleus, je te défie !

Aimé CESAIRE

Hommage à l’anniversaire

du 22 mai 1848.

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LE MASSACRE PAR L’ARMÉE FRANÇAISE

DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS

QUI AVAIENT COMBATTU POUR LA FRANCE.

E n 1940 des milliers de combattants venus de plusieurs pays d’Afrique s’engagent dans la

campagne de la France pour libérer ce pays de l’occupa-tion allemande. Beaucoup de ces combattants qu’on a désignés par le terme de « tirailleurs sénégalais » meu-rent au combat. Près de 3 000 d’entre eux sitôt faits pri-sonniers sont froidement abattus par les soldats alle-mands nourris de l’idéologie fasciste. Le régime nazi ne voulait pas de la présence de ces « races inférieures » sur le sol du « grand Reich ».

Après l’armistice de 1940 près de 70 000 soldats ve-nus de l’empire colonial français sont internés dans des camps de prisonniers aménagés sur le territoire français (frontstalags). La sous-alimentation, le froid, la maladie déciment un grand nombre de ces prisonniers. Certains parviennent à s’évader et rejoignent parfois les rangs de la résistance.

Des 1944 au fur et à mesure de la déroute de l’armée alle-mande ces camps sont libérés. Les anciens prisonniers sont rapatriés par l’administration vers les colonies. Deux mille tirailleurs se retrouvent ainsi à Morlaix (dans le Finistère) de là ils doivent embarquer sur le Circusia ; Mais les soldats exigent au préalable de recevoir leurs arriérés de sol-de. Trois cents refusent de monter à bord, ils sont expédies de force dans un camp de détention des côtes d’Armor. Les autres obtempèrent finalement après avoir touché un quart de la somme due et après avoir reçu la promesse de recevoir

le reste à l’arrivée. Une nouvelle révolte éclate lors d’une escale à Casablanca et 400 tirailleurs ne rembarquent

pas. Ce sont environ 1300 soldats qui arrivent à Dakar (Sénégal) le 21 novembre 1944. Ils sont tous enfermés aussitôt dans des camps à proxi-mité de la caserne de Thiaroye. L’administration coloniale entend les renvoyer dans leurs foyers sans rien leur verser. Les tirailleurs exigent leur dû. Cette réclamation se heurte au refus des autorités françaises. La tension monte. Le géné-ral Dugnan venu négocier le 28 novembre pro-met le paiement des arriérés. Cette promesse n’est que du vent. Le 1° décembre au matin le camp est encerclé par un imposant dispositif militaire comprenant chars, half-tracks, automi-

Les crimes du colonialisme (6)

A P R A N N P O U K O N P R A N N

K O N P R A N N P O U L I T É .

tirailleurs sénégalais, prisonniers des Allemands en 1940

Des milliers de tirailleurs sénégalais embarqués pour être renvoyés en Afrique

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trailleuses. S’en suit une fusillade faisant 70 morts du côté des tirailleurs et des dizaines de blessés.

Il est clair que les autorités coloniales au plus haut niveau voulaient faire un exemple contre ces nègres rebelles qui n’a-vaient que le droit d’aller combattre pour la France et se taire ensuite.

L’histoire ne s’arrête pas là puisque pour parachever la ré-pression une trentaine de tirailleurs seront poursuivis pour « rébellion » Ils écopèrent de peines allant jusqu’à 10 ans de prison. Evidemment les auteurs de la tuerie et leurs commandi-

taires ne furent jamais inquiétés. Ce nouveau massacre de l’armée coloniale française montre bien comment l’É-

tat français considère les coloni-sés qui s’étaient battus pour « sauver la France ». Ces chefs mili-

taires qui se sont comportés sans hon-neur face aux allemands, fuyant com-me des lapins ont montré leur « bravoure » face à des prisonniers désarmés qui ne faisaient que protes-ter contre la spoliation dont ils avaient été l’objet. Pour justifier leur refus de régler les sommes dues aux tirailleurs la hiérarchie militaire fait valoir que les tirailleurs auraient été incapables de

gérer cet argent. Autre manifestation de cynisme et de mépris colonial. Pour ce crime colonial barbare les archives

de la France doivent être totalement ouvertes pour permettre de dévoiler la vérité cachée et oubliée à ce jour, comme pour de nombreux crimes colonialistes.

Le massacre des tirailleurs ne doit pas tomber dans l’oubli. Ils se sont battus pour l‘honneur et la dignité face à des autorités faisant bien peu cas des sacrifi-ces qu’ils avaient consentis pour les sor-tir de la domination des nazis.

L E M AS S ACR E PA R L’ ARMÉE F RAN ÇA I S E

D ES T IRA I L L EURS S É N ÉGA LA I S

QU I AVA I ENT COMBAT TU POUR LA FR AN C E .

(Mali). Détail du monument en hommage aux martyrs du camp de Thiaroye.

PATRIYOT Directeur de publication : J-P ETILE

Dépôt légal : Juillet 2015 P.K.L.S. MARTINIQUE

Tirailleurs dans un camp de prisonniers en Lorraine, en 1940

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HAITI : LE PAYS MARTYRISÉ

La CARAIBE

LA DICTATURE DES DUVALIER : L’HORREUR ABSOLUE

D ès son arrivée au pouvoir François Duvalier laisse enten-dre qu’à travers sa victoire c’est le peuple noir tout en-

tier qui est victorieux. Il faut préciser que le préjugé raciste hé-rité de la colonie est réel. Dans le système colonial la qualité d’un homme se mesurait à la couleur de la peau. A l’heure de l’indépendance les colons blancs ayant été chassés ou extermi-nés les mulâtres se prévalèrent de leur « qualité » et de leur fortune pour postuler la direction du pays. Ils s’étaient consti-tué des fortunes en accaparant les biens des blancs en fuite. De leur côté, les officiers noirs de l’armée de Toussaint Louver-ture et de Dessalines avançaient d’autres droits à la direction de la jeune république du fait de leur rôle dans les luttes pour la libération du pays. Ils avaient obtenu en récompense de ces actions des propriétés terriennes ce qui les plaçait sur un cer-tain pied d’égalité avec les mulâtres Ainsi donc se constituaient

deux « classes » à prétention hégémonique. Bien entendu les anciens esclaves qui formaient la majorité du peuple continuèrent a être considérés par les mulâtres et par leurs « frères de cou-leur » nantis comme de la main d’œuvre juste bonne à être exploité et à être maintenu dans l’i-gnorance.

Pendant les premières années des luttes pour le pouvoir furent vives et sanglantes. L’instabili-té politique patente. Pendant les 143 ans d’indépendance qui précèdent l’arrivée au pouvoir de François Duvalier, Haïti a connu 19 constitutions différentes sans compter les nombreux amende-ments à ces constitutions. Pendant toute la période de l’occu-pation étasunienne, les envahisseurs eux même pétris de ra-cisme s’acharnèrent à écarter les noirs en mettant à tous les postes importants des mulâtres. La bourgeoisie noire déve-loppa amertume et rancœur François Duvalier comprit tout le profit qu’il pourrait tirer de cette situation en se posant en défenseur de cette bourgeoisie et finalement du peuple noir tout entier.

LES DUVALIER : DEUX REGNES DE TERREUR Elu président de la république le 22 septembre 1957, Fran-

çois Duvalier n’est pas un inconnu du monde politique, mé-decin de campagne il anime un mouvement « noiriste » qui proclame les vertus de la culture populaire mais sans remet-tre en question les mécanismes politiques asphyxiant cette culture. Dès 1938 il explique dans un ouvrage la nécessité de la dictature. Il se méfie des « classes ignorantes de la société haïtienne sans guide ou obéissant à des guides incapables ». À

DUVALIER:

une dynastie de dictateurs.

François DUVALIER (Papa Doc)

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ces classes ignorantes, il faut bien entendu un chef qui jaillit de la « matrice de la race… » A peine arrivé au pouvoir il donne le ton de ce qui sera sa politique : « le pays traverse une

crise… il ne sera toléré aucun mouvement populaire. Tout mouvement populaire sera réprimé avec la dernière vigueur la répression sera totale, inflexible, inexorable»

Pour Duvalier l’homme providentiel, issu du plus profond de la race, c’est lui, chargé de la dé-fendre, de la libérer. C’est lui le SEUL représentant qui décide seul pour la nation, le peuple la ra-ce. Il est le seul dépositaire du pouvoir. Il agit en conséquence s’octroyant le droit de vie et de mort sur tous les citoyens. Sa violence, son manque total de scrupules laissent transparaitre son tempérament de psychopathe.

Ses premiers discours plaisent cependant aux classes dirigeantes qui apprécient ce nouvel « ordre ». Ses actions musclées ne leurs déplaisent pas non plus. Pendant la campagne électorale il avait déjà constitué des groupes armés chargés de rosser les partisans des autres candidats. De ces groupes naitront les Volontaires de la Sécurité Nationale (VSN) plus connus sous le nom de Tonton Makout. Duvalier définit les VSN comme un corps » qui n’a qu’une âme, Duvalier, ne connait qu’un seul chef, Duvalier, ne lutte que pour un seul destin, Duvalier au pouvoir »

Ce groupe sanguinaire regroupe à son apogée plus de 40 000 agents recrutés dans toutes les classes de la société. C’est une véritable force militaire distincte de l’armée. Les officiers de l’armée sont eux même sur-veillés et éliminés quand ils deviennent encombrants. Duvalier assigne aux tonton makout le rôle de péné-trer d’infiltrer, de surveiller, toutes les couches de la population et de les maintenir par la terreur dans le chemin de l’obéissance Duvalier fait semblant de dé-léguer à chaque makout une parcelle d’autorité et de les autoriser à se payer sur le pays.

S’ensuivent nombre d’extorsions, d’impositions illégales, de vols, d’assassinats.

Le système makout modifiera profondément le paysage haïtien. Le droit et la loi sont abolis. Le vol des citoyens, l’accaparement par les chefs des res-sources nationales règnent en maitre. Les familles sont désarticulées par ce climat de méfiance et de terreur.

L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET LES ÉTATS UNIS SUPPÔTS DU DICTATEUR.

En prétendu protecteur du peuple noir, le dictateur se positionna en défenseur du vaudou, religion populaire, marginalisée, victime de nombreuses campagnes d’extermination. Duvalier prit soin d’entretenir la rumeur qui faisait de lui un prêtre vaudou disposant de pouvoirs magi-ques.

Parallèlement il se déclarait catholique. Après s’être débarrassé des évêques des prêtres et religieux étrangers il entreprit d’haitianiser l’église. Après son excommunication par le Vatican,

LA DICTATURE DES DUVALIER : L’HORREUR ABSOLUE

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en 1962 il put obtenir ce qu’il souhaitait de la papauté c’est-à-dire la nomination d’évêques haï-tiens, « jurant d’obéir au gouvernement d’Haïti établi par la constitution ». Ainsi Duvalier put avoir à sa botte le Vatican, l’église « haitianisée » (qui ne manque pas de lui fournir quelques to-ton makout, les vaudouisant en sa qualité de soi-disant grand prêtre.

Fort de ses « soutiens » Duvalier pouvait s’attaquer aux diverses oppositions et en tout pre-mier lieu aux communistes désignés comme ennemi public n° 1. Les organisations étudiantes, les syndicats de travailleurs, les intellectuels subissent de plein fouet une répression des plus féro-ces. Désormais seul maitre d’Haïti, Duvalier organise le culte de la personnalité et se pare de titres ronflants tels que « père spirituel de la nation », « électrificateur des âmes», « être immatériel », «apôtre du bien-être collec-tif » « émancipateur des masses » « plus grand patriote de tous les temps », « champion de la dignité nationale », etc…, etc...

A l‘abri de ces titres autant pompeux que ridicules il poursuit son programme : sa permanence au pouvoir et l’instauration d’une dynastie familiale. Il obtient par refe-rendum (truqué évidemment) sa désignation comme pré-sident à vie. Quelques semaines avant sa mort il désigne son fils Jean Claude comme son successeur, choix ratifié par referendum spécialement organisé à cet effet

Tout ce régime de terreur fasciste n’a été possible qu’avec le soutien sans faille des États-Unis qui apprécient la fermeté de Duvalier pour rétablir l’ordre et surtout pour traquer les communis-tes. Une mission militaire des États Unis s’installe à Port au Prince pour conseiller et entrainer l’armée de terre, l’aviation, la marine et le corps des tonton makout.

C’est l’harmonie entre le gouvernement Haitien et le gouvernement français. Jean Claude personnage falot, président contre son gré hérite d’un pays en ruine. Un réseau

routier non entretenu, des lignes téléphoniques à l’abandon, un exode massif de paysans sans terre, une émigration massive vers les États Unis, le Canada, l’Europe. A l’abri d’un prétendu « libéralisme » de Jean Claude, le pillage et la corruption se développent. La bourgeoisie mulâtre s’engage dans une nouvelle course à l’enrichissement forte de l’appui de l’épouse mulâtre (Michelle BENNET) de Jean Claude. Malgré la « révolution économique » proclamée la misère

grandit, le salaire des ouvriers est le plus bas de toute la caraïbe, la mortalité infantile est particulièrement élevée, les médecins sont rares, 80% des enfants en âge scolaire ne vont pas à l’école, les bi-donvilles se remplissent, la déforestation sauvage produit des dé-gâts considérables, on estime à 1 million le nombre d’haïtiens ayant fui la misère et la répression. Dans les années 70, le monde apprenait l’existence d’un sordide trafic d’êtres humains : le gouvernement de la république domini-caine achetait au gouvernement d’Haïti des coupeurs de canne pour les exploitants sucriers. A chaque campagne sucrière (la « zafra ») des accords sont conclus entre les 2 gouvernements pour l’embauche de milliers d’ouvriers agricoles. Les sommes sont ver-sées au gouvernement haïtien sur les comptes bancaires des digni-

LA DICTATURE DES DUVALIER : L’HORREUR ABSOLUE

J. CHIRAC et l’épouse de J.C. DUVALIER

Jean Claude DUVALIER

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taires du régime. Quant au « salaire différé » les ou-vriers haïtiens n’en voyaient presque pas la couleur. Ces derniers logés comme des animaux dans les infâ-mes « bateys » devaient pour des salaires dérisoires (qu’ils dépensaient presqu’en totalité pour survivre) étaient victimes des pires exploitations, travaillant du lever au coucher du soleil, sous la surveillance de gar-des armés qui n’hésitaient pas à jouer du fouet ou du revolver. Ce trafic fut une des sources d’enrichissement des Duvalier et de leurs soutiens.

A cela s’ajoute le pillage des revenus de l’État. Ainsi en 1975 un rapport de la banque mondiale révèle que 45 millions de dollars sont versés sur 300 comptes spéciaux. Même constatation pour 1978 qui vit 40% des revenus de l’État s’envoler. Leur soif d’argent conduisit aussi les Duvalier à puiser dasn les caisses des entreprises nationales : compagnie sucrière huilerie, minoterie…

A cela s’ajoute le détournement des fonds apportés par la coopération internationale. A cela s’ajoute la revente illicite de pétrole à l’Afrique du sud alors frappée d’embargo pour

cause d’apartheid, trafic coordonné par le beau-père de Jean Claude, Ernest BENNET.

A cela s’ajoute d’autres trafics plus odieux encouragés par les autorités : exploitation de « Boat people », trafics de reins d’êtres humains au profit des cliniques nord-américaines, vente de cadavres pour dissection aux facultés de mé-decine nord-américaines, vente de sang prélevé sur de malheureux « donneurs » toujours au profit de laboratoires nord-américains.

Quant à l’armée elle s’é-tait adjugée le monopole de la contrebande commerciale avec la République Domini-caine avant de se tourner vers la drogue faisant d’Haïti une des grandes plaques tournantes du commerce de la cocaïne.

Tous les détenteurs de quelque autorité (petite ou grande) emploient leur pouvoir à s’enrichir. A de rares exceptions près toutes les fortunes bâties en Haïti l’ont été aux dépens d’un peuple extrêmement appauvri par une surexploitation sans limite.

LA DICTATURE DES DUVALIER : L’HORREUR ABSOLUE

Bernadette. CHIRAC et Michelle DUVALIER

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LA RÉVOLTE POPULAIRE

A partir de 1984 les manifestations contre le pouvoir dictatorial se succèdent à un rythme ac-céléré. De plus en plus de manifestants désignent Jean Claude comme le grand responsable de la

misère. A Gonaïves l’armée et la police tirent sur de jeunes manifes-tants. 3 d’entre eux sont tués. Trois morts de trop qui bouleversent la ville. C’est le début de l’insurrection du Nord au Sud, les jeunes se lèvent manifestant leur solidarité avec les victimes de Gonaïves. Des sursauts de tyrannie tentent de sauver le régime. A Léogan le 30 janvier l’ar-mée massacre plus de 100 person-nes. Mais Haïti n’a plus peur. Les manifestations deviennent des ma-rées humaines : 40 000 au Cap haï-tien, 50 000 à port au prince.

Même la hiérarchie catholique jusque-là soutien du régime prend ses distances. Devant ce soulèvement populaire l’église catholique s’élève contre la misère et les violences, des protes-tants et des prêtres vaudous font de même. Les Etats unis obnubilés (à tort) par la peur d’une contagion communiste demandent à leur protégé de prendre le chemin de l’exil afin de « faciliter la transition démocratique et pour éviter toute effusion de sang »

Baby Doc ne s’attendait pas à être lâché aussi tôt par ses protecteurs. Comme son père il entendait consolider la dynastie familiale. En juillet 1984 il avait désigné comme son successeur à la présidence à vie, son fils François Nico-las, âgé de 2 ans.

Le 7 février 1986 chassé par le peuple Jean Claude DUVA-LIER arrive en France à bord d’un avion militaire des Etats Unis, il a vécu en France de nombreuses années protégé par des centaines de millions de dollars volés au peuple haïtien… en toute impunité. Il est décédé d’une crise cardiaque le 4 octobre 2014 en Haiti , où il était retourné le 16 Janvier 2011 après 25 ans d’exil.

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A P R A N N P O U K O N P R A N N

K O N P R A N N P O U L I T É .

NON, NON, NON, AUX FASCISTES,

AU FASCISME, AUX LE PEN !

En ces temps où la famille LE PEN fait parler d’elle, puisque si ce n’est pas le père c’est la fille, qui lui a succédé à la tête du Front National, qui a lancé qu’elle pensait venir « sous les cocotiers ».

Puisque certains disent qu’il faut la laisser venir dans notre pays pour entendre ce qu’el-le dit, peut-être est-il nécessaire de rappeler ce qu’est le fascisme, fondement de mouve-ments tels que le Front National dont les discours et les actes sont connus.

Le fascisme est apparu en Europe à la période où le capitalisme est parvenu au stade de l’impé-rialisme qualifié par Lénine de « stade suprême du capitalisme ».

C’est au lendemain de la guerre impérialiste de 1914 – 1918 que le fascisme prend corps en Ita-lie. Le mot fascisme vient du mot italien « fascio », qui signifie « faisceau », symbole des gardes du corps des autorités dans la Rome antique. Ces faisceaux du XX° siècle sont alors des groupes qu’on qualifierait aujourd’hui de paramilitaires qui mènent des actions pour terroriser la population. Dans le même temps leurs dirigeants tiennent des discours populistes démagogiques pour appâter les couches de la population mécontentes des politiques menées par les représentants de la bour-geoisie sous ses divers habits. Leur devise est: « croire, obéir, combattre ».

Le fascisme se fonde sur certaines idées qu’on entend souvent dans le discours de ceux qui véhiculent cette idéologie encore de nos jours comme :

- la nation est sacrée, elle est bafouée, il faut la défendre. - les valeurs traditionnelles sont en danger, il faut les préserver. - la démocratie est un leurre, il faut un régime autoritaire pour

faire avancer les choses. - les étrangers sont la cause de nombre de maux dont souffre la

société, il faut les expulser. - les partis traditionnels sont pourris, il faut les renvoyer dos à dos. - l’individu ne compte pas, il faut l’inclure dans la collectivité qui est tout. - Le chef charismatique omnipotent décide, il faut que les autres exécutent. En 1919 MUSSOLINI crée les faisceaux italiens de combat (FIC), qui deviendront le Parti Natio-

nal Fasciste (PNF), qui rapidement va connaitre une forte adhésion et constituer une force politi-que dans le pays. Les idées du fascisme se sont répandues dans plusieurs pays d’Europe, comme la France, la Roumanie, le Portugal, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne… en étroite relation souvent avec les royautés, et d’autant plus après la crise du monde capitaliste de 1929.

Ce début du XX° siècle est marqué par l’apogée de l’impérialisme caractérisé par: 2 choses La concentration de la production économique entre les mains d’un petit nombre de capitalis-

tes créant des monopoles qui se partagent le monde, il en découle une oligarchie qui s’appro-prie le pouvoir et agit pour accroitre ses profits à tout prix. Cette accumulation de capital-argent a lieu dans un petit nombre de pays.

La colonisation réalisée par ces pays qui sont ceux qui ont accaparé des terres qu’ils ont volées aux peuples auxquels ils imposent une domination totalitaire marquée par le racisme et la violen-ce, pour mieux les opprimer et faire les puissances capitalistes profiter le plus possible de leurs richesses.

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Dans cette situation les masses populaires sont exploitées et elles luttent contre les politi-ques réactionnaires d’austérité avec des revendications similaires formulées dans de nombreux pays. La bourgeoisie pour conserver son pouvoir joue souvent la carte d’une fausse alternative avec la soi-disant autre voie, celle de l’extrême droite, ce qui lui permet de freiner les avancées du mouvement ouvrier, usant souvent du discours populiste opportuniste.

Les premières victimes du fascisme sont toujours les dirigeants du mouvement ouvrier. Selon les pays, même si les idées et les objectifs sont les mêmes, les discours de propagande comme les pratiques sont divers en

fonction du contexte du moment, du rapport de forces entre les partis de la bourgeoisie, la droite, et les partis se revendiquant de la défense des intérêts des travailleurs, la gauche.

De même en fonction du contexte international, le nationalisme sera plus ou moins exacerbé par un chauvinisme belliqueux, teinté de populisme de masse pour ratisser large.

Le fascisme correspond à la politique capitaliste de domination économique, sociale, politique, culturelle de la bourgeoisie, la classe privilégiée, utilisé quand il y a nécessité de changer le person-nel politique « traditionnel » « républicain » « parlementaire » pour préserver l’essentiel, le pou-voir des nantis, des puissants qui dominent pour maintenir l’exploitation des travailleurs et garan-tir ses profits, utilisée lorsqu’elle considère que ses intérêts ne peuvent pas être défendus autre-ment. C’est une idéologie de classe portée par des gens qui défendent le capitalisme.

Certes très souvent usés par les conditions de vie et travail, les travailleurs ont tendance à écouter un discours qui apparait comme nouveau et qui se présente comme leur espoir de chan-ger ce qu’ils vivent depuis si longtemps. Fatigués des discours électoralistes qui sont vite oubliés par ceux qui les tiennent pendant les campagnes électorales, ils ont envie d’aller voir ailleurs, de donner une chance à ceux qui jurent qu’ils sont différents, qu’ils ne sont pas de la même famille que ceux qui ont les rênes du pouvoir en cohabitation ou en alternance. Parlant de famille, est ce que la zizanie entre Jean Marie et Marine LE PEN signifie qu’ils ne sont pas de la même famille avec les mêmes idées ?

Le discours de Jean Marie, de Marine, des autres membres de la famille qui trônent et tous leurs sbires est connu depuis longtemps, il porte en lui le racisme, le colonialisme, la xéno-phobie, la violence, l’arbitraire, l’obscurantisme. Il a déjà été expérimenté en Europe comme dans le reste du monde où il a montré sa capacité à développer des pratiques criminelles, dictatoriales, de torture, d’assassinats massifs, les seules qu’il prône pour conserver le pouvoir et imposer sa politique.

Partout sur tous les continents les peuples ont souffert et souffrent encore de l‘application de la doctrine fasciste par des Mussolini, Franco, Hitler, Salazar, Somoza, Trujillo, Duvalier etc…

On peut retenir certaines caractéristiques du fascisme partout où il sévit : Les organisations fascistes, appelées, néofascistes, néonazies, d’extrême droite, propagent des

idées alléchantes populistes, valorisant la nation en une identité nationale mythique, avec des symboles forts : drapeaux, chants patriotiques…, avec des programmes « attrape-tout » pour que tous les mécontents s’agglutinent autour, ce qui leur permet de prendre le pouvoir.

Le pouvoir est incarné par une personne qui est la « solution » et parfois est présentée presque comme de droit divin comme pour la royauté.

L’Etat fasciste s’appuie sur des composantes patronales, militaires, religieuses, institutionnel-

NON, NON, NON, AUX FASCISTES, AU FASCISME, AUX LE PEN !

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les, conservatrices de droite, petites bourgeoises, parfois populaires pour avoir une large assise dans la société.

Il est autoritaire, policier, arbitraire, totalitaire, dictatorial. Il affaiblit au maximum toute force pouvant représenter

une opposition, syndicats de salariés et partis politiques sont réprimés ou interdits, les dirigeants sont assassinés ou emprisonnés.

Les salaires et droits sociaux sont diminués. Les droits civiques sont supprimés ou bafoués. La police dispose de pouvoirs illimités, souvent elle a une branche paramilitaire. Elle pratique

l’horreur : torture, exécutions sommaires, assassinats… exemple d’Haiti avec les tonton ma-kout.

L’armée est le « cœur de la nation » et dispose de crédits considérables, souvent le leader est le chef militaire qui personnifie le régime.

Le fascisme s’appuie sur la religion majoritaire du pays et le réseau du clergé sert à la manipu-lation de l’opinion, à masquer les crimes.

L’institution judiciaire est utilisée au nom de la tradition de respect de la loi au lieu du respect des droits des individus.

Le fascisme utilise tous les moyens pour sa propagande, les médias écrits et audiovisuels, les arts graphiques, le cinéma pour imposer un totalitarisme idéologique et culturel. Le sport est utilisé pour exalter les "qualités nationales".

Le fascisme valorise l’unité nationale contre des boucs émissaires chargés de tous les torts par la xénophobie.

Le fascisme combat les droits des femmes, qui doivent rester au foyer, justifie l’inégalité socia-le, la hiérarchie et l’autorité. il interdit l’avortement, impose une division des rôles dans la so-ciété entre les femmes et les hommes, l’homosexualité est persécutée.

Le fascisme est une forme de domination politique de la bourgeoisie, la classe privilégiée, dans le cadre capitaliste pour maintenir l’exploitation des travailleurs et garantir ses profits.

Nous n’avons pas besoin que des propagandistes de ces idées viennent en faire étalage dans notre pays avec tout le mépris dont ils font preuve au quotidien. Nous devons opposer un front de lutte contre le fascisme dont il ne faut rien espérer de bon

pour les masses populaires. Ces idées étant des idées criminelles, elles doivent être combattues comme telles, ceux qui les véhiculent doivent être interdits de pro-pos. A ceux qui se drapent dans le linceul de la « démocratie » pour vou-loir leur offrir une tribune nous disons NON ! A ceux qui veulent les accueillir nous disons NON ! NON car notre terre fertilisée par la

sueur et le sang des peuples autochtones massacrés, des nègres esclaves, des indiens opprimés et exploités, ne peut supporter de tels affronts, en leur mémoire, nous disons NON !

Pour notre liberté, au nom de notre dignité, par respect pour nos ancêtres, nous disons

NON au fascisme, NON aux fascistes de tous bords et de tous poils.

Soyons porteurs du credo :

LE PEN DÉWÒ !

NON, NON, NON, AUX FASCISTES, AU FASCISME, AUX LE PEN !

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Pour mémoire nous publions des anciennes pages « une » de PATRIYOT, voici une page de juin 2012

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