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HENRI BOURASSA ET L' :\ BE \UTUE IL\ CE l ib( l'llfi:'\11:'\U : liE\ .\:--T I.E PIIE\11 1-:11 li E 1.\ l . .' .. " ;n: Fil .. \1 f' . \:'\ .\11.\ .- .\ 1.. \ I H. ME Sf:.\ :'\CE 1; f: :'\ f. : HA I.E , \ E:X BH t:HI :'11111. U: :.!" Jl'l :X l!ll2. QI Jf.: HEC Imprimerie ùe L'Ac:TIOX So<'tAJ.t: LIMJTt; J:: 103, r ue 1913

Henri Bourassa - La Langue française

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  • HENRI BOURASSA

    ET

    L':\ VE~IH BE \UTUE IL\ CE

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    QIJf.:HEC I mpr imerie e L'Ac:TIOX So

  • ET

    1:.\ \:.\IH Hl: .\OTHE HACE

    l\lon.;ci~ncur 1{' PrC:sidtnt, ~ ( c.~~

  • - ~

    ll'lallolui- pri ol ''"il' t'l t'llllt'rlt' '"" l'lll"lll'lo' r l'lltii I'II' loion tr'tllt n il lll'rtlll tlt III longiPIIIJ' '" lnrL:IIt'. 1. cirt'ttlllnrll't'!'l ' t"i nul t'Ill rul11o' lit lll'flt', il n',\' n l"'' litll ,J,. J, ., rdnlt- r t't' nir . . l o ,.,.11, nlrnPIII r.IJ'I~~'It'l' tt'll' !:1 ract irlnlltlni n pu. a 1 ra\'ns 1 r.,j, ,jj., J,., do l~~"r"'tuliun 1'1 d .. olt'llirolntJII. ''""'' ' rnr "''" n rnt l' rc l'''''ll't', ,.,.,1 pn'tt' n~tlll ir l'lili-l' do ctll J''l't'tnl ion ; , . ,.,t t' li lull:111l pnn r '"" ,.,i,lt'llt 't' 111t' ll ' t' !'! l""tr la t'tlll t' r\'ltl iu11 tlt ~~~ (oi tlr'tllt li IIIIIIIIonu "'" tltlllili,

    :\la i \'o~r. ln .. itunlion dt ln rlll'l' irlanl:t.t 11 11\ f.:lnl l ' ui ... ( ' ,ri, dl iunlion, 1111 point dt l' lit' dt . lro llllllt'~ qui ln t'""'l''"''"'l 'tnlllllllllt', J.,., lrlnnclni ~ n11l t'ttlltpri" 11111 ' inllllt'llt't' t'OIIclirnl.lt, tlunt ""' t't1111pnlriult' ,,. plaJ.(IIt'llt purfoi~; 11111>o ib ftr:titnt ptll -c'trt II II' IIX l'in1ihr hur t'XI'Ilrph, 1lnrrs t'l' t''il 11 tic Iton, 'l'"' clt ~ borrtl'f it l \'nint~ tlt'uurll'illliuns cl lllirllt'llltr tlti hni tH' '1' ': n'u11t jnrnnis tllflllllt' rt'll d ' utilt .

    .\lui ,j lt lrlnrulai~ "'"' ,Jt.,,nn ptut-ilrt J, . g runpt p"liti1prc J ripolldtraul dt,; l~lllli-l'II , !11 rllt't' '~ t nuyit ''""'Il grnrul tuut ll'urL:rH' '"'J.(ItHIIXurrllt', 'l"i tt lt pPIIJIIt anu'ritnin.

    ( 'uu ,iclt'rcz ruuirrkllrrll t Il ptrrpk t'l'tlssni,;, ,i rcllrnrtptal.lt p11r St'S lultJit, pnr so11 l'lll'rgic, pur ln tlin~r,it Ile sc~ fncult!'l irrtclltc-tndlt, t:t rnnr:hs. 1-:n pc rtlnnt ltrJr lrrn).(IIC

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    ('trlt'' al,..l rul'lloll f:~it do l1111k litrlo' nati .. u:~lo, dit "f'lliuu, l'II\',aJ,:t'P "' '"' 1111 uudo '1 fuit. ,.,, pul -t'l ft' "'" '''li tololo , :\l ai. IIII'"tllr', 1111lrl' lil'rlo' d llulrt lllIII'I 11 ""'" a :orli"''lll-if, pa' 'Jill' lt j111lf oit""'" 11111'1111 rurtl 1 11111 fi' lall;!lll' , ""' '" ,.,.,.,, .... .,, 1'1'1., j. Sl'lllt'lll I'C l'llflll'lo'rt proprt, l'l' faoll!lo', JH,, iuJt, 'I'I ! t'li \l'Il l (;Ifl' tlt " " " ' 1111 t'lc'utt'lll tll,.iraltl ('"",.la

  • - li --

    sujet; je snis (!gaiement que ln capitulation de Qubec ct celle de r.tontrnl n'en pnrlnient par. je n'ignore pas que ln constitution cie 1774 ct celle de 1791 tn: .t muettes cc sujet; je sais que ln constitution de 1841, parlant, pour la premire Cois, de l'usage de ln langue franaise au C:wndn, ln prose ri \'nit, dnm les sphres officielles.

    Dans le trnvnil tr(s intressant qu'il vous ' 1 communiqu, l'ho-norable :\1. Bclcourt a trait cc !>Ujd tn" assez de courage ou de conviction pour prendre les armes de sortir de ln ville. Les vingt-cinq ou trente marchands anglais sortirent et allrent sur l'Ile d 'Orlans attendre, l'abri des coups, le rsultat de la lutte. Qui triompherait? le Roi ou la

  • Ile de :m de \IC )a de la elles. l'ho ec ct hien

    :ourt \'OUS t des le la ; non itan

    srie da nt le la tJUel qui

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    l l l 1

    7

    LiJ,!llC? Mai l> le~ mnnJ.!cUr!> de soupe aux pois prirent les armes ct connnent ln dftnsc des remparts d'oit, quinze tUJs auparavant, le canon anj.!lnis les mitraillait. Fidi-lcs 1111 serment prt,:\ ln voix du clcrJ,! ((IIi ltnr avait C"onsdll( d'a

  • -8-

    des armes. :\lais clans toute cette ha taille hroiq uc qui ln prt-cda, qui durn un dcmisiclc, ct qui fit rcconnr\ttrc non seulement aux Canadiens franais mais aux ('auu drcss(s Jlnr Col horne, les > de 1 83i ont acquis les mme.~ titres :\ la rccon nnissanee dt lu cl tuol'rntic nn~laisc que les ltros des grandes luttes pour la lihcrtt-. c.u An~tlctcrrc, en f.:coli~c ct en Irlnnclc.

    LA 'O~T Al~: \'!OLt: L ,\ 1.01

    \nt alors l'union des dtux Canada.~ ct ln constitution de 1841, qui, la prc.miC:rc, fit mention de la l nu~tuc frauc;nisc - pour ln pros-c rire. Cette constitution, a\'('

  • l-cda, 1t aux droits com-

    ~nt id ndnnt (nuds lt'IIICS 1s des u11tlc.

    1841, pros-ucnts ,:;n-ut res re ct quel

    !pu tl! sous

    er la ~ loi

    :rva-

    .isait nan-

    >CUr, ntre lient e ct urie-t du ede ;me.

    :est ]U'iJ

    t j 1

    - 9-

    est utile de rappeler ceux qui J'ont ouhli t:l de soulignPour moi, je n ~ le croi11 pas ; je crois q uc la vritable interpr-tation de ln loi constitutionnelle qui nous rgit, c'est celle rtn'en donnait, vingt-quatre ans plus tnrd, so n nutcu r principnl, Si r Jolm -A. MacDonald, dans les paroles mmornbl

  • -10-

    pouvoir, la reconnaissance compltf ci absolue de la coexistence et de l'~alil des deux langues.

    IIIOYENR DE CONSERVER LA I,ANGUE- L'f:~OLE

    Je ne veux vous parler ce soir que de deux des moyens d'assurer ln permanence, la vie et la fcondit de la langue franaise au Canada.

    Le premier et le plus important de tous, c'est l'enlleignement, c'est l'cole. En 1875, huit ans aprs l'inauguration de la consti tution, Edward Blake- un autre grand homme d'ttat qui n'avait pas peur de ln vrit, mt!me quand elle tait dangereuse pour lui -Edward Blake proclama en pleine Chambre qu'il fallait adopter, dans toute l'tendue de l'Ouest canadien, le principe de l'cole spare, avec le droit pour les deux races et les deux croyances religieuses de donner leur enucignement avec l'aide de l'~tat; parce que, disait-il, c'est le principe r:~me sur lequel s'est conclu le pacte fdral entre le Haut et le f .... Canada, entre les Canadiens franais et les Cana-diens anglais, '' :e les protestants et les catholiques du Canada ; et si le principe est bon pour le vieux Canada, il devrait tre gale-ment bon pour le Canada de l'avenir.

    Ceux qui, dans les provinces anglaises, s'opposent l'enseigne-ment du franais dans les coles publiques et les coles spares, ceux-l mmes sont les violateurs de l'esprit fondamental de la constitution canadieunl! ; ct ceux de nos compatriotes qui viennent nous prcher la doctrine de l'avilissement, qui viennent dire qu'il est monstrueux de rclamer pour la langue franaise des droits gaux ceux de la langue anglaise, ceux-l sont galement des violateurs de l'e11prit de la constitution. Non, le pacte conclu entre ces deux grands hommes d'ttat, Sir John-A. 1\lacdonald et Sir Georges-E:tienne Cartier, ne fut pas un pacte d'asservissement ; ce fut au contraire un trait loyal et honorable, conclu par les fils de deux grandes nations se donn" t. la main pour terminer jamais les divisions et les haines de l'histr Sn que de cette union fconde, naquit un grand peuple, con;; Jne pense de justice.

    Ceux qui, dans les provinces t>.

  • nee ct

    ssurer

    nada. ment, onsti-'avait lui -dans

    laree, :es de ait-il, entre

    ~annada; gale

    ignc-Lres, je la ment qu'il lroits : des tnclu Id et ent; J fils mais nde,

    1 du eon tre.

    ~tiot la .bles lan

    - 11 -

    Non~ con~C

  • - 12 -

    q u' ils ignon nt les prl'miers lments de !'listoire d 'Am rique, ct qu'ils ignorent nus!'oi le tu r humain.

    P rtendre qu'

  • 1"'' ct

    ~ intcl-tlimcn-ir plus u prs trrire-.ntinuc l)enSc 1cmins Ji plus q uns. mat-

    lnantc Jpfier iule, il

    ~. d'o mo ms

    langue ommc o, elle .

    ()mme mme

    nous

    endre . nous

    :ution 4!troit tionul nadn. on ne nm-

    stoirc :tglnis

    - l:J -

    Et ceci m'amne ti ln dcuxi~mc partie de cette tude. .rai dit que, pour la eonscr,ntion ct ln culture de ln langue, nous dcYons ln fois nous rapprocher de ln J.'runec intellectuelle ct nationaliur notre langue comme toutes les autres manifestations de notre vie nadonale. De ru~ruc, lorsque nous dfinissons le terrain de uos revendications, nous dcYous toujours tenir compte de notre situa-tion l'gard des autns races qui partagent avec nous la possc!lsion du sol. Nous devons rtdoutcr galement l'isolement ct ln fusion. Nous ne devons pas, nu Cnnndn, nous lAisser absorber par aucune autre race ; mais nous ne dcYons pas y \ivre non plus comme les Hbreux en ~gyptc, acceptant comme compensntion de leur asser-vissement lt' partage des oignons succulents. Nou!ol devons jouer, au Canada, le rle d'allis, de frres, d'associs. Le devoir nous incombe donc de chercher quelle peut tre ln 11ensc de ceux qui redoutent et qui combattent ln conservation et la Jlropagandc de ln langue franaise. Les uns y voient un danger pour l'unit de foi ct de discipline ; les autres, un obstncle l'unit nationale.

    La question religicuso, je n'y toucherai pas ce soir. non pas par crainte des opinions, mais puree que vous avez entendu ce sujet des autorits suprieures la mienne. Du reste, j'ni dj cu l'occn-

    ~ion d'exprimer, je crois, la pense ~es compatriotes sur cette question. ~ C. .:... 1

    A ceux des vnrables chefs de l'tglise du Canada et de J',\m-rique qui croient que le maintien de la langue franaise offre de graves dangers, au point de vue de:s murs ou de l'unit religieus

  • 14-

    dissolvnnte de notre culture bilingue fut Dalton McCartby. Il a laiss derrire lui une cole nombreuse et lunatique. Est-il nces-saire de rpter, aprll tant d'autres, que la conservation de la langue frantaise n'est pas un danger pour l'unit nationale? qu'au contraire jamais les Canadien!! franais ne sont plus fidles, ou pour employer l'expression anglaise, plus loyaux aux in.ititutions britanniques ou leur nouvelle patrie amricaine, que lorsque tous leurs privi-lges nationaux,

  • lia nces-langue ntrairc ployer miques 1 privi ts? 1t nous doute, pprcn-: ; il a >lution uvre rit de

    si~cle, notre

    lation.a m, et ement ntrt tnsid- c'est ndeur. ' ncr aas de ou le

    nous 1test,

    ~he, A

    aue la l'l-

    ' foi ; notre

    -15-

    cur, ayant conserv, dans

  • - 16

    canadien.~ de ln connnis!lancc vraie dell profondeur!! de l'tl me humaine ct de ln notion des rpercu!lsion!l lointaine!! dell vnement!! dans l'his toire des nations. Ils ne connaissent pas le pn.o;s, on il:: l'oublient ; ct r,ar consquent leur vision de l'avenir c!lt courte ct borne.

    En !lt:oond lien, l'habitude de la sujtion coloniale le!! cm~che de voir en dehors des bornes du pays o ils v\cnt. l.n plupart dell Anglo-Cnnndiens ne connaissent

  • 1asnc l'his-ient;

    ~che a part terre e!idcr

    Je de aine,

    aux

    trllt en tell

    uc ln o!I lu uc ln mn ill

    liC jf' si mo-cette preu-notre :;:upie 'rovi-croill ;en re deux aine, veut mri-dien. 'flllld JX et md re et ln Jn-

    - 17 -

    tration lente mais !!the de l'nmricanisuse vcu dans toutes le" plsn-IICII de notre vic nationale, politique ct 11oeiulc.

    Voici qui va peut-Hre \'OU!I tonner : snais en ralit Quhec, la vieille \'ille de Champlain, si frnn~nisc, est plus cn nndicnne ct

    plu~ britannique que 1\fontrul. Montral c11t plu s canadien ct plus britannique que Toronto. Toronto elit 1lus C'l\nadicu ct plu" britannique que Winnipc~. Pourquoi ? l'arec qu' (~uhl'c, ~rllce ln prpondrance cie ln lau~uc frnn~nisc, \'OUII v nus tcs mi cu x prscrvls de l'in\'lssion nmricninc que :\lontrnl. Toronto, ln cit( loyale J par cxccllcncc, est, non seulement nux ycu'l: du voyn~cur de passage, mai>~ 1111rtout ,) ceux de J'oh!ICr\'ateur ntt~utif, n moiti conquise par le!! ides amricaines, pnr ln mentalit omricni ne, par les murs nmri

  • - IK -

    gnemcut puhlic en Angleterre c11t ha~ 1111r le 11rimipe clc l lillcrtl-individuclle, de ln forruntion dcA individuA ct dc!l groupc11 IIII\'1\nt lcUrA RApirlltOJIS Ct conforlUiiiCIIt R Jeurs facnltA.

    Si lc11 projet~ dell anglicisntcur" dcvnicnt rus11ir, nou11 JlllllrrionA d11 aujourd'hui leur fnire une prMiction qui se rnli11era a~~ur ment : c'e~t que !l'il!! reu:t~i .... cnt QllUI{Iidser le!! Cnunclif'n~ frnnaill, ib n'cu feront 111111 cl l'li Anglni11, mni11 des :\ m~ricni~.

    Il r11t inutile de 'IC fnire la moindre illu11ion ti cc 11ujct. Nuus llllllllllcll cltnch~" de l' Europe dcpui~ ce ut cinquante ans. ~ ou11 niuwus I'An~lctl'rrt' 1l'tmnmuur cle mi11on ct 11i on mc permet d'njou ter 11111 pcllllt'' pn~onnelle, j'ujonlcrni que j'nime l'Au~lctcrrc d'un nmour d'tu.lmirutiuu. l\lni'l cc n'est tas !lculcrucnt par l'ndruirntion ct pnr la rniAon ctuc !IC forme Ir temprament d'une race. On l'a d it clctmi~ lon~o:~c mp11 : lc11 lwmmc11 sc J.:IIU vcrncnt par l'instinct bcaucuut plu!! tuc pnr lc11 lui11 et pnr l'intelligence. 1-;t le jour o le t'cuplc Cllllltdicu-fmnc;aill nnrn appris, Jll.u une sC:ric d 'humiliations

    succe~lli \'1'11, que IICII droit8 Il'! !!ont rcApcc tll que l o il est le plus fort, mni11 cpt 'ils ~out viols partout o il est en minorit ; le jour o il 11 um con11tat dfinit ivement cptc dnns la :~cule province rie C}t hec il Jll'Ut parler sn langue, mai11 ctuc dnns le Manitoba, la Saskat chewnn, l'Alberta, ct. ;nmc dan11 J'Ontario, ses droits ~ont mcon nu.'l, ou rduits ln mc~Url~ de ceux des Italiens, des Galicien:~ ou des Doukohors, cc jonr l, Il sera devenu amricain, cnr il ne \'Crm plus aucun avnntagc 1'l rester britannique.

    u :s OROUPES FRANAIS ET L' UNIT#; CANADIENNE

    Et pourtant, l'obstncJ .. le plus snr que l'on pourrnit opposer ln conquHe lente mais sOre des provinces anglaises-celles de l'ouest surtout-pnr l'iclc amricaine, ccscrnit l'imrlantation, dans chacune de ces provinces, de groupes canadien11franais aus!>, ; aissanta que possible, qui l'on accorderait des coles eux, Q qu l'on donne-rait des curs de leur langue, afin qu'ils fondent des paroisses eux, et qu'ils fassent autant de petites provinces de Qubec. Alors, il y aarait partout des hommes pour qui l'idal amricain, le culte du veau d'or, les profits du commerce et de l'industrie ne seraient pas le principal objectif. Il y aurait alors, dans toutes les parties du Canada, des gens encore arrirs, assez btel - pardonnez-moi l'expression, Messeigneurs, - pour garder un idal au-dessus de celui de ln fortune et du succs; des gens qui continueraient faire, en dehors de la province de Qubec, ce qu'ils ont fait depuis cent cinquante ans dans la province de Qubec : maintenir les

  • crtl-nnt

    inn~ ure ;ni,.,

    rous

    rou.~ jou fun t i on 1 l'a incl r o ion11 plus r o :!!l kAt con

    ' ou 1 ne

    !Cr ucst ~une que

    noe-eux,

    :s, il :ulte 1ient rties -moi i de nt puis r les

    Ill

    iu,titutiuu' t.rit nuuiqut, iutul'ltJO, luul t'tl ridnmuut luujuur,, li1 1'111111111' fi, h- druil l'txpriuur liltr.-1111 '111 J,.,,r JH'II.,(''' - ur lulh )t .. ilf'nuut ... tic ln p11hli'1111' ~~~~~,rai elu ( 'nauuln 1'1 ,J, l'1upin.

    Je Jj,II 'I, il ,\' Il IJIIf'hJIII'" 'I'IIIIIIII'.

  • -20 -

    J!:co~;sais de rr)()ntlrc, a\cc une hrutalc frnnl"hi sc: My lord , Cauada muai be Engli.vh, fl'en if i l .~lw11ltl cca.~c to be RritiJh . En d 'a utres termes: Faiscms disparatre ln langue franaise, nu rS;('IIE D U FR .\X.\ IS

    Messi> de Qubec que de s'aventurer dans ces tours de force linguistiques qu'ilscroicnt nafvcment tre du pari~ia11 fren ch.

    Montons plus haut. Un jour Yiendra sans doute ot't nous rechercherons, nu-dessus des intrHs de boutique ct des luttes mes-quines d ' une politiq ue de clocher , l'idal suprme qu'une nation doit atteindre pour mriter ln conscration de son titre. Un jour ,icndrn.

  • ";auada ' autre!'

    mme

    langue ienuc ; :. d'un 'a 11 trco; nstitu-in.;tru-r JlOUI"

    t plus .rtagez ]ra un .; ~eux icndrn omme ng(res

    :re du ngcnts mcnts :ire en Heurs,

    Jicnnc ten-:> a n :c

    ssairc. 111 , de 1ropre ana1s tours

    "rench . nou s

    ; mes-Il doit end ra.

    -21-

    esprons-le, o Amricains comme Canadiens, nons pntrerons dans la sphre que i\1. Lamy dfini ssait l'autre jour, celle o ,;c meu\'cnt

    ~ les ~randes affaires du genre humain. Un jour Yiendra o le Canada et le.~ f.:tnts- nis :uu\,itionncront le montrer nu monde entier une ciYilisntion aussi complte que celle des pays d'Europe; un jour ,ienclra enfin o le Canadien et l'Amricain sen~iront tle plu..; en pins (]Ue lwmmc ne \"t pas seulement de pain mais de toute parole venant de Dieu ; JUe l'homme n'a pas seulement hesoin clc tramways, de lumire lcctrirtuc. de chcn:ins de fer, de bntenux ;"t Yapcur ct de socits en commnn,iitcs. mnis qu'il a surtout ucsoin cle manifester son me dnus les ~pbres les plus lcYes Je la pense humaine : un jour viendra, je l'espre, OI Cnnndicns franais comme Canadiens anglais, nous dsirerons avoir un art canadien, une litt-rature canadienne, o nous ,oudrons que le gnie canadien np-porte sn contribution ln science du monde.

    Cc jour-l, le parle:- franais prend rn sn place et sa re,anche. Il triomphera pnr cc caractre d'universalit (]Ue l\1. Lamy a si parfaite-ment analys; les Amricains ct les Anglo-Saxons du Canndn s'efforce-ront alors d'apprendre cette langue, aussi ncessaire ln \'ie intellec-tuelle ct morale du monde moderne que la langue grecque le fut ln ci\"ilisntion romaine. Les lgisl:ateurs de Washington ct d'Ottawa feront ce que les Romains faisaient lorsqu'aprs avoir conquis la Grce et l'avoir rduite aux proportions d'une des pro\'inccs les plus infimes de l'empire, ils s'inclinaient devant la supriorit du gnie grec, ils confiaient leurs coles aux pdagogues d'Athnes. ils tu-diaient la philosophie grecque, ils admiraient ln pcintiJre grecque, ils imitaient ln statuaire grecque, ils inscri,aient les lois de J'empire dnns ln langue grecque, la porte mme du Forum. Et cc jour-l, les Anglo-Saxons du Canada nous bniront d'avoir, nous, A travers tant de pripties ct de combats, soutenus souvent contre leur mau-\aise ,olont, prserve! la langue franaise, cette semence immortelle dc C\ilisation chrtienne ct moderne.

    LF. SOUVESIR DE JEANNE D'ARC

    Il y a 1uelqucs jours, j'avais le bonheur d'assister nux ftes ,.:rnnJioscs et touchantes o~,. iesqucllcs on clbrnit, Rouen, la blatification de Jeanne d'Arc. J'entendais J'une des voix les plus ~loqucntes de la chaire franaise. Permettez-moi de vous transcrire, 1lans un langnge, hlas 1 bien dcolor, une pense magnifique de l"orateur. Aprs avoir fait le rcit de la longue passion de l'hrotnc, il racontait ce moment d'horreur, cet instant de stupeur, o la haine

  • t

    -22 -

    et le remords dchiraient l'me de Winchester et de Dcdford. A1 pied du hOcher, on lavnit trouv le cur encore vermeil de la mar tyre ct une poigne cendre. Que Caire, se dirent les bourreaux Si nous ne les faisons pas disparattre, le' peuple en fera des reliques et Jeanne morte combattra encore contre nous.

    Ils les jetrent la Seine, donnant ainsi tout ce qui restni sur terre de la vierge hrotque le seul tombeau qui lui convtnf Et ce cur toujours vivant, rcmontnnt jusqu'aux sources du f1euv< allnit au cur mme du pays de France, ravi,er l'me nationale e complter l'uvre de rdemption. Puis. redescendnnt le flot c traversant la mer, le cur de Jeanne allait nbnrdcr aux rives d l'Angleterre, pardonner ii ses bourreaux et jeter r,~: r la terre anglai!l ln semence des accords futurs, que le travail des sicles devait fair germer, unissant enfin, dans une cordiale entente, ces deux grande: nations qui cherchrent, pendant tant d'annes, s'arracher la de mination du monde.

    Permettez-moi de prolonger cette imnge si touchantt'. Plaison: nous penser que le cur de la sainte franaise, traversant l'Atlar tique, est venu jusqu' cette terre canadienne, o la croix du Chri! et la pense frnnaise devaient les premires faire reculer la bar bari o l'Ame franaise jetn les premires semences de chilisotion chr tienne, o pendant cent cinquante ans les fils des deux mmes rnc se disputrent, par la force des armes, lt>s deux rives du Sain Laurent, mais o la Providence n voulu qu'ils fussent enfin run sous un mme drapeau. Dcmnndons Jt>nnne d'Arc de consommo l'alliance entre les vnincus et les vainqueurs d'autrefois, et de pe mettre que sa langue, cette langue si belle, si claire, qui lui faisa djouer les subtilits des casuistes, repousser la trahison et la lchct que cette langue franaise conserve par nous, Franais d'Amriqu au lieu d'tre un lment de discorde entre les deux ~randes race: de,ienne au contraire le vhicule des plus belles et des plus nobl penses, des penses gnreuses, des penses d'union, par lesquell Angle-Canadiens et Canadiens fro.nais, Saxons et Celtes, sauro1 faire triompher dans la partie nord du ontinent amricain les me lcurcs traditions des deux grnndes nations qui ont donn naissan ln pa~ rie canadienne.

  • Jrd . Au ~ ln mnr-urrenux? reliques ;

    ui restnit convtnt.

    iu fleuvDSODllncr

    ~t de per-lui faisait la la\chct, \mrique, des races, lus nobles

    ;, sauront n les meil naissance