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Histoire 10
Le moyen—âge
5. LES VILLES
Au XIIème siècle, les villes d’Europe renaissent. Les bourgeois (habitants des bourgs) achètent leur liberté
aux seigneurs. Derrière leurs remparts, les villes abritent une vie très animée. On y trouve de nombreux mé-
tiers exercés par des artisans. Le commerce reprend grâce aux foires.
Pourtant, la ville reste dangereuse. Construite en bois, elle est souvent la proie de terribles incendies. La sale-
té, présente partout, est responsable d’épidémies qui entraînent la mort de milliers de personnes.
▲ la cité de Carcassonne
La cité de Carcassonne (Aude) a conservé ses remparts du Moyen Âge et donne une bonne idée de l’aspect qu’avait une
ville importante à cette époque.
▲ un beffroi
Symbole des libertés de la commune ▲ une rue dans une ville du Moyen Âge (reconstitution)
A retenir Des événements : croissance des villes
Des idées : chartes—communes
Des édifices : beffroi—hôtel de ville
Mots importants : corporations—compagnons—couvre-feu—foires
987
Hugues Capet Philippe Auguste Louis IX Philippe IV le Bel
▲ une boucherie Aucune hygiène. La viande était expo-
sée en plein air et en plein chaleur sans
soucis des mouches et autres parasites
La frise chronologique
XIe siècle XIIe siècle XIIIe siècle XIVe siècle
Début de l’essor des villes
À Paris, construction du château du Louvres et de Notre Dame
▲ scène de foire dans une ville du Moyen Âge Les foires de Champagnes sont renommées dans toute l’Europe. On vient y
vendre et y acheter des produits de tout le monde connu...
La ville vue par un chevalier
« Il regarde la ville entière, peuplée de gens nombreux
et beaux, et les tables des changeurs d’or et d’argent,
toutes couvertes de monnaies. Il voit les places et les
rues qui sont toutes pleines d’ouvriers faisant tous les
métiers possibles (…). Les uns font des draps et les
autres les tissent (…), d’autres fondent l’or et l’argent.
(La ville) regorge de richesses, de cire, de poivre et
d’épices et de fourrures et de toutes marchandises. »
Chrétien de Troyes, Perceval, vers 1180.
La puanteur des rues de Paris
« Il advint que les charrettes que l’on conduisait
parmi les rues soulevèrent et remuèrent tant la boue et
l’ordure dont elles étaient pleines qu’une puanteur si
forte que nul ne pouvait la supporter monter jusqu’à la
fenêtre où était le roi. »
Chroniques de Saint-Denis, XIIIè siècle. La ville vue par ceux qui écri-
vent
1. La renaissance des villes
Le XIIème siècle est une période favorable. De nombreux marchands et artisans s’installent dans les
villes. On voit aussi apparaître des villes neuves un peu partout. Cette nouvelle population venue des
campagnes s’installe dans les nouveaux quartiers des villes, les bourgs. C’est pourquoi on les appelle
les bourgeois.
L’argent qu’ils gagnent grâce au commerce leur permet de racheter leur liberté aux seigneurs.
Ceux—ci signent alors un document (une charte) qui permet aux villes de s’administrer elles—
mêmes. Le seigneur peut garder un certain nombre de droits sur une ville (pour les impôts par exem-
ple). Quand une ville parvient à racheter complètement sa liberté, on l’appelle une commune.
Les communes sont dirigées par des représentants des bourgeois que l’on appelle échevins dans les
pays d’Oïl (nord du royaume) et consuls dans les pays d’Oc (sud du royaume). Ils se réunissent à
l’hôtel de ville, souvent surmonté d’un beffroi (b), haute tour qui symbolise les libertés de la ville.
Les communes possèdent leurs propres forces armées : les milices communales.
2. La vie citadine
Derrière les remparts, la place est rare. Les ruelles sont étroites et malodorantes. Les maisons sont
construites en désordre et comme il n’y a pas d’égouts, les ordures s’entassent en pleine rue ou dans
le trou punais (puant) sorte de décharge où pullulent les rats.
Ce manque d’hygiène est la cause d’épidémies de choléra, dysenterie ou peste.
Quelques rues sont pavées mais la plupart sont de simples chemins de terre qui se transforment en
bourbier dès qu’il pleut. (c)
La nuit venue, pas de lumière. Les brigands guettent alors les passants qui auraient oublié de rentrer
chez eux avant la tombée du jour. Ils ne craignent pas trop les patrouilles du guet (police) trop peu
nombreuses pour assurer une vrai sécurité.
Le plus grand danger qui menace les villes est l’incendie.
La plupart des maisons sont en bois et comme elles sont très serrées, le feu se communique de l’une
à l’autre très rapidement. Il n’existe pas de pompiers et les gens doivent se passer des seaux à la chaî-
ne pour essayer d’éteindre l’incendie. Vers huit heures du soir, on sonne le couvre—feu et toutes les
lumières doivent être éteintes.
3. Les métiers
La plupart des bourgeois sont artisans. Dès le début du XIIème siècle, ils se regroupent en corpora-
tions (groupes de gens exerçant le même métier) qui travaillent dans les mêmes rues et les mêmes
quartiers. Dans chaque corporation, on trouve les apprentis, les compagnons et les maîtres.
Pour devenir maître, le compagnon doit réaliser un chef d’œuvre et avoir suffisamment d’argent pour
s’établir à son compte.
Au XIIème siècle, le commerce reprend dans toute l’Europe. Les marchands sillonnent les routes du
royaume malgré les dangers qui les guettent et la longueur des trajets. Le commerce est très actif
dans les pays d’Oc (Narbonne, Montpellier, Marseille) à cause des produits que ces villes font venir
d’Orient depuis les croisades. Les foires de Champagne, celle de Beaucaire en Provence ou du Lendit
à Paris permettent les ventes de draps, de fourrures et d’étoffes orientales.
À partir de Philippe Auguste, les rois de France ont favorisé le développement des villes qui contre-
balançait le pouvoir des seigneurs.