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Numéro 51 I Juin 2018 GRAND TÉMOIN GILLES CHARBONNEL : RÉUSSIR LA MUTATION NUMÉRIQUE DU BÂTIMENT PAGE 12 GROS ŒUVRE ASCENSEUR ET GRUE À TOUR : UN MARIAGE PAS SI SIMPLE PAGE 16 AMÉNAGEMENT/FINITIONS PLAFONDS ACTIFS : LA CHALEUR QUI VIENT D’EN HAUT PAGE 44 MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE VOL SUR CHANTIER

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Numéro 51 I Juin 2018 GRAND TÉMOIN GILLES CHARBONNEL : RÉUSSIR LA MUTATION NUMÉRIQUE DU BÂTIMENT PAGE 12

GROS ŒUVRE ASCENSEUR ET GRUE À TOUR : UN MARIAGE PAS SI SIMPLE PAGE 16

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BÂTIMÉTIERS n°51 /Juin 2018 Revue trimestrielle de la Fédération française du bâtiment Sommaire I 1

Éditorial

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02 I 3 mois express L’information du trimestre sur les métiers du bâtiment

10 I En imagesChallenge de l’habitat innovant Une rénovation exemplaire

12 I Grand témoinGilles Charbonnel Réussir la mutation numérique du bâtiment

15 I Métiers

Gros œuvre/ Structure ������������������������������������������������������������������������������������ P. 15

Enveloppe ������������������������������������������������������������������������ P. 25

Équipements techniques �������������������������������������������������������������������� P. 33

Aménagement/ Finitions ���������������������������������������������������������������������������������������� P. 43

50 I DossierMOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE VOL SUR CHANTIER

57 I Autour du chantierEsprit de la norme volontaire, es-tu là ? P. 57FAQ Avis techniques, quelques points de vigilance à connaître P. 59La refonte de la nomenclature Qualibat touche au but ! P. 60Déchets de chantier Des outils à l’ère de l’économie circulaire P. 61 Métalliers Devenir expert en accessibilité grâce à un jeu très sérieux P. 62 Un nouvel outil pour réaliser son bilan carbone P. 63

Les 34 unions et syndicats de métiers de la FFB P. 63

64 I La parole àRenaud Collard de Soucy Les nouvelles technologies, une chance pour la filière électrique

33

16 12

44

Ras le vol !

D isparitions de croisées ou de blocs-portes, de tableaux et d’appareils élec-

triques, de carrelages, de robinetteries et d’appareils sanitaires ou bien d’engins, de carburant (entraînant parfois dégradation et immobilisation du véhicule), de câbles de grue ou d’outillages portatifs, sans oublier les actes de malveillance, dépréda-tions, menaces et autres « incivilités » : qui d’entre nous n’a pas eu à déplorer un jour de tels faits sur ses chantiers ? Au-delà du préjudice financier direct, les effets colla-téraux ne sont pas moindres, en termes de désorganisation, de retards de livraison mais aussi, parfois, de dégradation des rela-tions entre les corps d’état.Pour autant, la résignation et le fatalisme ne sont pas de mise, ni la mauvaise excuse du coût supposé des mesures de préven-tion ! Comme le montre le dossier de ce numéro, des outils existent pour procéder à une analyse préalable du risque puis mettre en place les moyens de protection qui s’imposent en fonction des contraintes du site. Des référents sûreté – police et gen-darmerie – ont été formés pour nous accompagner. Des assureurs sont décidés à soutenir les bonnes pratiques des entre-prises en matière de prévention, et certains maîtres d’ouvrage leur emboîtent le pas. Alors, bougeons-nous, en gardant à l’esprit que protéger nos chantiers, c’est protéger nos marges !

FRANCK COTTON, Vice-Président de la FFB

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2 I 3 mois express BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Marquage CE Bien choisir sa référence Les entrepreneurs ont l’habitude de vérifier que les produits qu’ils achètent pour leurs chantiers respectent bien les normes de spécification indiquées dans le cahier des critères généraux de choix des matériaux des NF DTU (documents techniques unifiés). Ils doivent être vigilants toutefois concernant les références aux normes européennes (NF EN). En effet, pour appliquer le marquage CE sur leurs produits, les fabricants ne doivent pas toujours respecter la dernière version de la norme. Parfois, c’est la version antérieure qui fait foi. Or, l’Afnor est obligée de publier la dernière version des normes. D’où le risque, pour les marchés ou les fournisseurs, de se référer par mégarde à la nouvelle norme qui peut être inapplicable si elle n’est pas encore citée au Journal officiel de l’Union européenne (JOUE). Un produit marqué CE avec la nouvelle version de la norme pourrait alors être déclaré non conforme… Les entreprises trouveront les bonnes informations grâce à la liste officielle des normes pour le marquage CE(1) et au règlement « Produits de construction »(2). (1) http://ec.europa.eu/growth/single-market/european-standards/harmonised-standards/construction-products/(2) www.rpcnet.fr

« Je me bats depuis vingt ans pour que les men-talités évoluent, explique Gaël Hamon, membre du Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques et dirigeant d’Art Graphique & Patrimoine. Il faut anticiper les pro-blèmes de chantier et les décalages de planning qui coûtent une fortune, grâce à une bonne étude en amont des projets. » C’est aujourd’hui possible grâce à la démarche BIM, par exemple utilisée pour la rénovation du château de Budé à Yerres (Essonne), lancée il y a quelques mois. Le BIM a permis un relevé complet du bâtiment et la réalisa-tion d’une maquette en 3D. Cette dernière a révélé la complexité de ce bâtiment singu-lier : combles cachés,

fenêtres de tailles différentes, murs d’épaisseurs différentes… « Imaginez le gain de temps et d’argent pour l’architecte et tous les corps de métiers qui vont répondre à l’appel d’offres pour rénover ce château du XIIe siècle et le transformer en appartements ! », s’exclame Gaël Hamon. Toutes les dimensions, tous les documents… tout est ren-seigné et consolidé dans un document numérique, ce qui facilitera également les échanges lors du lancement des travaux. J

LE BIM AU SECOURS DE LA RÉNOVATION DU CHÂTEAU DE BUDÉ

Parmi les dispositions du Plan de rénovation éner-gétique du bâtiment figure un audit énergétique des bâtiments, qui est éligible au crédit d’impôt transition énergétique (CITE), à hauteur de 30 %, depuis le 1er janvier 2018. Même si les décrets d’application ne sont pas encore publiés, cette dis-position prévoit que l’audit pourra être réalisé par les entreprises en charge des travaux de rénovation énergétique, sous réserve, d’une part, qu’elles soient qualifiées RGE (condition pour qu’elles puissent faire bénéficier leurs clients des aides publiques), d’autre part, qu’elles obtiennent une qualification professionnelle qui attestera de leur compétence à réaliser cet audit. Les exigences auxquelles devront répondre les candidats à l’audit énergétique seront définies par décret, ce qui permettra à un orga-nisme certificateur du type Qualibat de construire le référentiel de la future qualification puis d’en

gérer l’attribution et le renouvellement. Pour les entreprises, cet audit énergétique est un enjeu important : non seulement il pourra représenter un volant d’activité non négligeable, mais il constitue aussi un moyen de garder la main auprès du maître d’ouvrage, en conservant la valeur ajoutée liée à l’ensemble audit + travaux. A contrario, le fait de déléguer l’audit à un tiers, maître d’œuvre ou bureau d’études, représente un risque bien plus grand de voir les marchés échapper aux entreprises. Celles positionnées sur la rénovation énergétique ont donc tout intérêt à obtenir cette qualification audit énergétique – lequel, du fait de son éligibilité au CITE, sera de plus en plus demandé par les maîtres d’ouvrage. De plus, il n’est pas exclu que l’octroi de la prime appelée à remplacer le CITE à compter du 1er janvier 2019 soit conditionné à terme à la réalisation de l’audit énergétique. J

Nouveau site Pros de la performance énergétique

Plus simple et plus moderne, il comporte désormais 2 entrées distinctes : l’une dédiée aux professionnels, l’autre aux particuliers.Rendez-vous sur www.performance-energetique.lebatiment.fr

Vu sur le net AUDIT ÉNERGÉTIQUE

UNE OPPORTUNITÉ POUR LES ENTREPRISES

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I 33 mois expressBÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

LE 5 JUILLETAssises de la métallerie, Pan Piper, Paris XIe

LE 13 SEPTEMBRELes Rencontres PV-BAT, Paris, auditorium FFB1re édition : assurons le circuit-court du photovoltaïque !

LES 12 ET 13 SEPTEMBRESalon des professionnels de l’amiante, Paris Event Center, Porte de La Villette

DU 13 AU 15 SEPTEMBRELes Rencontres des métiers du gros œuvre, Bandol Inscription : www.rmgo.ffbatiment.fr

DU 20 AU 24 SEPTEMBRESalon Habitat et bois, Épinal, Centre des congrès

DU 2 AU 4 OCTOBREPréventica, Bordeaux Lac, Parc des expositionsSanté et sécurité au travail

LES 11 ET 12 OCTOBREAssemblée générale de l’Union des métiers du bois de la FFB, Lille

DU 11 AU 13 OCTOBRELes Coulisses du bâtiment, partout en FranceDes professionnels de la FFB ouvrent leurs ateliers et leurs chantiers aux jeunes et au grand public

DU 19 AU 21 OCTOBREÉnergie et habitat, Namur, BelgiqueLe salon de la performance énergétique des bâtiments

Vos rendez- vous

Les 17 et 18 mai derniers, le championnat de France des cordistes s’est tenu à Marseille, à la Cité des arts de la rue. Le Syndicat français des entrepreneurs de travaux en hauteur (SFETH) rassemble tous les ans, depuis 2011, tous les acteurs de la filière à l'occasion de cet événement. Qu’ils soient professionnels du bâtiment, de l’industrie ou des travaux publics utilisant les techniques d’accès et de déplacement sur cordes, mais aussi fabricants et prestataires, tous sont invités à découvrir la maîtrise et le savoir-faire de techniciens qui utilisent ces méthodes au quotidien. Les épreuves, individuelles et collectives, comportent bien sûr une dimension sportive, grâce aux compétences physiques que l’activité nécessite, mais aussi une dimension métier avec le respect des pratiques indispensables à la profession. Ainsi, le plus rapide ne gagnera jamais s’il met de côté la sécurité des gestes.Le championnat de France a également été l’occa-sion pour le SFETH d’organiser en parallèle son

assemblée générale annuelle. De nombreuses tables rondes ont ainsi permis aux acteurs de la profession d’échanger sur le bilan de l’année pas-sée et les perspectives d’avenir. Parmi les sujets évoqués, la modification des diplômes CQP 1 et CQP 2, ainsi que le futur CQP Technicien en orga-nisation de travaux sur cordes (TOTC), en cours de préparation. La profession, qui n’a que 40 ans, est l’une des plus dynamiques du bâtiment et a d’ailleurs créé le premier CQP du secteur. Avec ses 864 entrepreneurs et 8 600 cordistes, elle forme le plus de certifiés à l’année (1 500) et réalise un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros(1). Le syndicat est également associé à l’élaboration de la circulaire de la Direction générale du travail qui sortira cet été pour préciser les modalités de formation et l’organisation de la sécurité dans les entreprises de travaux sur cordes. J

(1) Chiffres 2016.

LE MÉTIER DE CORDISTE UNE NOUVELLE FOIS VALORISÉ PAR SON CHAMPIONNAT DE FRANCE

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4 I BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 20183 mois express

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Les pouvoirs publics poursuivent leurs actions de soutien aux ménages les plus modestes pour leurs opérations de rénovation énergétique ou pour leurs factures liées aux énergies. Trois nouveaux dispositifs ont ainsi été introduits depuis début 2018. Le premier, en vigueur depuis le 1er janvier, est un nouvel outil du pro-gramme « Habiter mieux » de l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Baptisé « Habiter mieux Agilité », il vient compléter « Habiter mieux Sérénité » qui existe depuis 2011 pour des bouquets de travaux. Beaucoup plus souple et plus léger que « Sérénité », « Agilité » vise aussi les propriétaires occupants de maisons individuelles aux revenus modestes, pour

des opérations qui répondent à une urgence, comme le changement d’un système de chauffage défectueux ou pour des travaux par étapes. L’aide varie entre 35 et 50 % du montant total des travaux, avec un maximum entre 7 000 et 10 000 euros, et porte sur l’un des trois domaines suivants : le changement d’une chaudière ou du mode de chauffage ; l’isolation de combles aménagés ou aménageables ; l’iso-lation des murs. Il faut aussi noter qu’« Habiter mieux Agilité » est cumulable avec des primes CEE (certificats d’économies d’énergie), contrai-rement à « Habiter mieux Sérénité ». Du côté des CEE, une nouvelle opération « Coup de pouce économies d’énergie » vient prendre

la relève de celle qui s’est achevée au 31 mars 2018. Lancée au 1er avril et prévue jusqu’au 31 décembre 2020, elle propose des primes fixes supérieures aux primes prévues par les CEE précarité sur certains travaux (voir tableau). Le dispositif « Coup de pouce » n’est pas cumu-lable avec d’autres offres CEE pour les mêmes travaux. Par ailleurs, depuis le 1er janvier, les tarifs sociaux de l’énergie ont été remplacés par un chèque énergie distribué automatiquement auprès de quelque 4 millions de ménages au cours des mois de mars et d’avril. Ce chèque peut servir à régler des factures de consom-mation énergétique mais aussi de travaux de rénovation. Les professionnels sont obligés de les accepter. Pour recevoir la contrepartie financière du chèque, l’entrepreneur doit se rendre sur le site internet dédié. J

en savoir plus • https://chequeenergie.gouv.fr• www.anah.fr• https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/coup-pouce-economies-denergie-2018-2020

PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE TROIS NOUVEAUX DISPOSITIFS D’AIDES AUX MÉNAGES MODESTES

Remplacement d’une chaudière au fioul par Autre opération

Chaudière biomasse

performante

Pompe à chaleur

air/eau

Système solaire

combiné

Pompe à chaleur hybride

Raccordement à un réseau de chaleur(1)

Isolation des combles

Prime ménage très modeste 3 000 € 3 000 € 3 000 € 3 000 € 500 € 15 €/m2

Prime ménage modeste 2 000 € 2 000 € 2 000 € 2 000 € 350 € 15 €/m2

La loi de transition énergétique de 2015 a créé le carnet numérique de suivi et d’entretien du logement, avec l’objectif sous-jacent de favoriser la réalisation de travaux d’amélioration de la performance énergétique. Le carnet doit mentionner l’ensemble des infor-mations utiles à la bonne utilisation, à l’entretien et à l’amélioration progressive de la performance énergétique du logement. Il aurait dû être opé-rationnel dans le neuf depuis 2017, avant d’être étendu à l’ancien en 2025, mais le décret d’appli-cation n’a pas été publié. Le Gouvernement a préféré lancer, en 2017, une expérimentation avec onze acteurs de la filière du bâtiment et du monde numérique pour déve-lopper des prototypes de ce carnet. Fin février, au moment où les enseignements de

cette expérimentation ont été rendus publics, les pouvoirs publics ont annoncé l'arrêt de cette initiative. Trois mois plus tard, le voici de retour via un amendement du projet de loi ELAN. Ces va-et-vient ne manquent pas de laisser per-plexe le marché, alors que le Gouvernement veut faire de la rénovation énergétique une priorité nationale grâce au Plan Climat et au Plan de rénovation énergétique du bâtiment. Les maîtres d'ouvrage sont-ils prêts à investir sur ce type d'outils ? Sont-il prêts a assumer la responsabilité ? Quid de celle des entreprises ? Sur quel périmètre porterait le carnet en copro-priété ? … Beaucoup de questions se posent et nécessitent une analyse plus fine de ce projet. J

CARNET NUMÉRIQUE DU LOGEMENT ÇA S’EN VA ET ÇA REVIENT !

(1) Alimenté par des énergies renouvelables ou de récupération.

COUP DE POUCE ÉCONOMIES D'ÉNERGIE

Le RGPD allonge

encore la liste des contraintes dont les entrepreneurs et artisans du bâtiment se seraient bien passés ! Jacques Chanut, président de la FBB.

Ils ont dit

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6 I BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 20183 mois express

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CITE Fenêtres et chaudières fioul sur la selletteSelon les termes de la loi de finances 2018, le remplacement des fenêtres à simple vitrage et l’installation de chaudières fioul haute performance sont des travaux qui ne seront plus éligibles au crédit d’impôt transition énergétique (CITE) à compter du 1er juillet 2018. Cette échéance crée une rupture de six mois entre la fin du CITE et le système de primes qui, dans le cadre du Plan de rénovation énergétique du bâtiment, soutiendra financièrement les travaux de rénovation énergétique à compter du 1er janvier 2019. Si la FFB salue l’instauration du principe de la prime, qui sera une aide à l’investissement et évitera aux ménages d’avancer le montant des travaux avant remboursement comme avec le CITE, elle dénonce cette rupture du financement pour ces deux filières, qui risque de les exclure du prochain processus d’aides publiques à la rénovation énergétique, avec des conséquences négatives sur la remise à niveau du parc de logements. La FFB continue donc de plaider pour leur maintien dans le cadre du CITE jusqu’à la fin 2018.

Face au développement du pistoscellement dans les travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) par enduit sur isolant, le GITE-FFB tient à rappeler que ce procédé n’est pas répertorié dans les règles de l’art associées à l’ITE et que son utilisation n’entre donc pas dans les techniques courantes reconnues par les assureurs. Le pistoscel-lement, qui consiste à fixer un élément par clou à l’aide d’un cloueur, est parfois utilisé en ITE pour fixer l’isolant, en remplacement de la fixation par chevilles à visser ou à frapper.

À ce jour, ce procédé n’est pas cité dans les recommandations RAGE, ni dans le cahier 3035_V2 du CSTB, ni dans l’ETAG 014. Et surtout, il n’apparaît pas comme mode de fixation possible dans les différents docu-

ments techniques d’application (DTA) et Avis techniques des fabricants d’ITE.

Attention, le fait qu’il existe un DTA de la cheville fixée par pistoscellement ne suffit pas si ce mode de fixation n’est pas cité dans le DTA du système d’ITE mis en œuvre, car les procédés d’ITE relèvent d’une validation du système dans leur ensemble. Changer le mode de fixation prévu remet en cause la validation du système. C’est pourquoi, si une entreprise envisage d’utiliser le pistoscelle-ment sur un chantier d’ITE, elle doit contac-ter son assureur en amont pour vérifier si les garanties de son contrat peuvent être étendues à ces travaux et, dans l’affirmative, quelles sont les conditions posées par l’assu-reur (surprime en particulier). J

LE PISTOSCELLEMENT N’EST PAS UNE TECHNIQUE COURANTE EN ITE !

RGE UN DISPOSITIF JEUNE, APPELÉ À ÉVOLUER Le secteur du bâtiment se situe au cœur de la stratégie gouvernementale pour relever le défi de la transition énergétique. Le dispositif de qualifi-cation RGE (Reconnu garant de l’environnement) figure au nombre des mesures mises en place pour accompagner cette démarche. Il résulte d’un processus initié par l’État, via la signature en 2011 d’une charte de reconnaissance de signes de qua-lité délivrés aux entreprises réalisant des travaux pour améliorer la performance énergétique des logements. Dans sa forme actuelle, le dispositif est devenu opérationnel fin 2014 avec la parution de plusieurs textes réglementaires rendant notam-ment effective l’éco-conditionnalité.

En effet, la qualification RGE est nécessaire pour que les particuliers puissent bénéficier d’aides financières pour rénover énergétiquement leur logement. Sont concernés : le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), les certificats d’économies d’énergie (CEE), certaines aides des collectivités et, depuis janvier 2018, l’aide « Habiter mieux Agilité » de l’Anah, qui s’adresse aux propriétaires occupants de maison individuelle. Le dispositif de qualification RGE repose sur des exigences en termes de compétences en efficacité énergétique,

de moyens techniques et humains pour l’exercice d’une activité donnée, et de contrôles sur chantier des travaux réalisés. Près de 70 000 entreprises sont aujourd’hui qualifiées RGE. Un récent rap-port ministériel, rendu public en février 2018, pointe cependant quelques failles du système, le considérant encore trop complexe. Parmi les pistes d’amélioration proposées, certaines reprennent des demandes de la FFB, en particulier l’amélioration de la lisibilité de la marque RGE, la fusion des qualifications positionnées sur le même champ, l’harmonisation des référentiels de qualification, ou encore une meilleure prise en compte des acquis de l’expérience, sans oublier un renforcement du dispositif de contrôle par les pouvoirs publics pour mieux sanctionner les fraudeurs. D’ailleurs, une réforme du dispositif RGE est en cours de discussion dans le cadre du Plan de rénovation énergétique du bâtiment : des mesures concrètes pourraient voir le jour en juillet 2018, avec une mise en œuvre dès janvier 2019. Le mouvement est donc initié et, même s’il y a des évolutions à apporter pour simplifier le dispositif, une véritable dynamique est créée pour la montée en compétences des entreprises du bâtiment au service de la qualité des travaux de rénovation énergétique. J

Observatoire E+C-

147bâtiments saisis dans la base officielle de l’État au 1er avril, représentant 714 logements et 10 bâtiments tertiaires et industriels.

En savoir plus : www.batiment-energiecarbone.fr

Source : Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages.

Enchiffres

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8 I BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 20183 mois express

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RÈGLES PROFESSIONNELLES SUR LES ACROTÈRES EN BLOCS ET BRIQUES À BANCHER : CONCEPTION ET EXÉCUTIONElles définissent les bonnes pratiques de réalisation des acrotères à bancher sans isolation thermique, avec isolation thermique deux faces ou trois faces, ou recevant un revêtement d’étanchéité.À télécharger sur www.umgo.ffbatiment.fr

Les dernières publications techniques

RÈGLES PROFESSIONNELLESSUR LES ACROTÈRES EN BLOCS ET BRIQUES À BANCHER

Conception et Exécution

GUIDE D’APPLICATION

DE LA NORME NF EN 1090-2

à l’usage des entreprises de montage-levage

Edition Janvier 2018

APPLICATION DE LA NORME NF EN 1090-2Ce guide est destiné aux entreprises de montage-levage pour l’application de la norme à leurs activités.À télécharger sur www.montage-levage.org (espace adhérent)

MURS À COFFRAGE ET ISOLATION INTÉGRÉSCe calepin traite de l’emploi et de la mise en œuvre des procédés de murs à coffrage et isolation intégrés en neuf.À télécharger sur www.programmepacte.fr

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CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUECe calepin détaille la mise en œuvre et en service des installations de chauffe-eau thermodynamiques pour l’eau chaude sanitaire en habitat individuel neuf ou rénové. À télécharger sur www.programmepacte.fr

NF DTU POUR LES MÉTIERS DU BÂTIMENTCe document liste les NF DTU qui précisent les conditions techniques de bonne exécution des ouvrages. D’application volontaire, ces normes sont destinées à être incorporées dans les marchés de travaux.À télécharger sur www.ffbatiment.fr

Pour les métiers du Bâtiment

Normes et fascicules de documentation

AMIANTE SOUS-SECTION 4 DES RÈGLES DE L’ART ÉLABORÉES PAR LES PROFESSIONNELSComment mieux accompagner les entreprises de la sous-section 4 dans la prévention du risque amiante sur le chantier ? Tel est l’objectif du projet « Règles de l’art Amiante SS4 dans les bâtiments », né d’une réflexion au sein du Plan recherche et développement amiante (PRDA) et initié en mars dernier par la FFB, la CAPEB et l’OPPBTP, dans le cadre du programme PACTE. Ce projet consiste à s’appuyer sur le retour d’expérience des profes-sionnels du bâtiment et sur les enseignements de la campagne CARTO Amiante (qui a permis de mesurer les niveaux d’empoussièrement à grande échelle sur les chantiers) pour demander aux entreprises elles-mêmes de standardiser les travaux courants d’entretien et de maintenance sur les matériaux contenant de l’amiante. Basée sur des pratiques reconnues, validées et adaptées à ce type d’intervention, cette démarche permettra de réduire les aléas de chantier : exposition des opérateurs, qualité, délais, coûts. Pour y parvenir, 30 situations les plus couram-ment rencontrées sur le chantier feront l’objet de groupes de travail répartis par régions, organisés

en trois lots successifs sur 18 mois (jusqu’en sep-tembre 2019), et réunissant des entreprises appar-tenant aux sept métiers concernés : couvreurs, peintres, soliers, façadiers, plâtriers, maçons et car-releurs. Ces travaux donneront lieu, pour chaque situation, à l’élaboration d’une fiche pratique comprenant une mesure d’empoussièrement type validée, un descriptif d’intervention permettant de réduire au maximum l’émission de fibres d’amiante, ainsi qu’un descriptif des équipements de protection individuelle (EPI) et des moyens de protection collective (MPC) correspondants. Les fiches seront regroupées sur un site Internet dédié et une application pour smartphone, qui mettront leur contenu à la disposition de tous les acteurs de la sous-section 4. Publiées au fur et à mesure de l’avancée des travaux, ces règles de l’art seront soumises à des comités d’approbation com-prenant des représentants des maîtres d’ouvrage, des assureurs, de la Direction de l’habitat, de l’urba-nisme et des paysages, ainsi que de la Direction générale du travail, afin de faire consensus auprès de toutes les parties prenantes. J

Gestion des déchets de chantier Succès des outils de la FFBDans le cadre de son engagement pour la transition énergétique et écologique, la FFB avait lancé en 2004 le site « Déchets de chantier », décliné en 2015 sous la forme d’une application pour smartphone, « Déchets BTP ». Avec 810 000 pages vues en 2017, le site et l’application permettent de localiser les exutoires les plus proches des chantiers, partout en France. À lui seul, le site a attiré dans l’année 170 000 visiteurs, soit 30 % de plus qu’en 2016. L’application compte pour sa part 25 000 téléchargements en deux ans. Leurs mises à jour régulières et l’ajout de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité de filtrer les centres orientant les déchets vers des filières de recyclage et valorisation, en font des outils pratiques et ergonomiques, proches du terrain. C’est ce qui explique en grande partie le succès rencontré par ces outils numériques.

en savoir plus Article consacré à l’économie circulaire en p. 61.

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Au service des entreprises

Retrouvez les adresses des 34 Unions et Syndicats des métiers en page 63 ou sur notre site Internet

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GROUPEMENT PROFESSIONNEL DES PORTES, PORTAILS, VOLETS ET STORES (ACTIBAIE-FFB)

Devenu ACTIBAIE lors de son assemblée générale du 22 mars 2018, l’ex-SNFPSA se veut être le groupement des profession-nels des portes, portails, volets et stores. Il adopte ainsi un nouveau nom et une nouvelle image pour soutenir sa straté-gie et développer sa notoriété d’un point de vue national.

Nos missionsACTIBAIE est le groupement professionnel qui réunit l’en-semble des métiers de la ferme-ture et des stores. Il regroupe à la fois les fabricants industriels, les assembleurs et les entrepre-neurs installateurs au sein de quatre groupes métiers : « portes automatiques piétonnes », « portes et portails », « volets » et « stores ».

Nos actions• Apporter du contenu à ses adhérents avec une documenta-tion technique de qualité dispo-nible sur le site internet et sur l’application mobile dédiée à ses adhérents.• Développer les compétences de la filière métiers au travers de parcours diplômants : e-learning + CQP.• Favoriser les rencontres, les échanges et le réseau avec des groupes de travail thématiques, une assistance technique et l’organisation et la présence sur le salon Equipbaie.• Valoriser les métiers grâce à sa revue Technic’baie, une forte présence sur les réseaux sociaux, un bon référencement du site internet et bien entendu au tra-vers des actions précédemment décrites.

2 000 entreprises adhérentes, réunissant 29 000 salariés

SYNDICAT FRANÇAIS DES MÉTIERS DE LA RÉSINE (SFMR-FFB)

Notre missionCréé en 2013, le SFMR-FFB repré-sente la filière des acteurs du secteur des revêtements de sols coulés à base de résine de syn-thèse. Ses missions s’exercent dans les domaines de la tech-nique, de la prévention et de la formation.

Nos actionsEn technique, adhérent du BNTEC, le syndicat est à l’initia-tive des travaux normatifs qu’il conduit au sein de la commission de normalisation. Il réalise, en interne ou par le recours au pro-gramme de recherche et déve-loppement métiers de la FFB, des travaux qui se matérialisent par des guides. Il veille aux inté-rêts des métiers de la filière dans

différents groupes d’experts. Il mène, en collaboration avec l’OPPBTP, une étude métier pour identifier les points d’améliora-tion des différentes phases d’un chantier d’application de résine. En formation, il projette, à partir des requêtes de ses adhérents, d’élaborer un parcours de forma-tion modulable et adaptable aux besoins.

Nos outilsLe syndicat dispense une infor-mation régulière à ses adhérents via la newsletter Actu Résine et lors des réunions biannuelles. Il produit des guides et a mis en ligne des fiches pratiques qui viennent compléter les infor-mations déjà présentes sur son site internet.

Plus de 100 adhérents, dont plus de 80 % sont des applicateurs de sols coulés (entreprises artisanales et PME)

Contact : tél. : 01 40 55 13 00, www.actibaie.org Facebook, Twitter et LinkedIn : @actibaie

Contact : www.sfmr.ffbatiment.fr

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10 I En images

Une maison contemporaine, vaste, lumineuse, parfaitement agencée et offrant, depuis une colline en plein cœur du Lavandou, une vue imprenable sur une des plus belles baies de la Côte d’Azur varoise : telle est devenue la villa Côté Mer après restructuration par Domenov. Créée en 2010 par Mas Provence, le leader régio-nal de la construction de maisons individuelles sur mesure, cette entreprise spécialisée dans la rénovation et l’agrandissement de maisons existantes a vu son travail doublement récom-pensé par une médaille d’or en catégorie Rénovation, et par le prix spécial du jury toutes catégories confondues, lors du Challenge 2018 de l’habitat innovant organisé par l’Union LCA-FFB, qui regroupe constructeurs de maisons individuelles, promoteurs immobiliers et amé-nageurs fonciers. Les clients désiraient habiter une maison contemporaine dans ce quartier résidentiel dominant la mer. Mais la zone étant devenue inconstructible, la seule solution pour eux était d’y acquérir une villa vieillissante en vue de la réhabiliter. Véritable prouesse tech-nique – la maison est située sur un terrain très pentu et difficile d’accès –, la restructuration conduite par Domenov a été très lourde, portant autant sur l’enveloppe que sur la structure. Destruction de la toiture avec charpente tradi-tionnelle au profit d’une toiture-terrasse, rem-placement des arches provençales par une structure métallique, augmentation et réorien-tation des surfaces vitrées… Au final, la villa Côté Mer a vu sa surface de vie totale passer de 183 à 366 m².

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

CHALLENGE DE L’HABITAT INNOVANT

UNE RÉNOVATION EXEMPLAIRE

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En images I 11BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Avant / Après Avec ses arches provençales et son toit en pente légère et tuiles, la villa (ci-dessous) présentait un cachet très marqué « années 70 ». Une fois rénovée (à droite), elle conserve sa personnalité – ainsi, le principe d’une coursive la traversant est maintenu – tout en offrant une apparence radicalement différente, grâce en particulier à la structure métallique remplaçant les arches et à la présence d’un toit-terrasse. Parallèlement, les espaces intérieurs ont été redessinés pour les faire correspondre au mode de vie actuel. L’isolation et le chauffage ont aussi été totalement repensés en vue d’une moindre consommation énergétique.

Sur un terrain toujours aussi exigu (ci-dessus à gauche), la villa offre désormais un espace optimisé et présente un cachet contemporain (au milieu, la nouvelle coursive avec sa structure métallique). Quant à la vue sur la baie (à droite), elle est magnifiée, les petites fenêtres PVC ayant laissé la place à de larges baies alu anthracite.

Avant / Après Création d’une grande terrasse en porte-à-faux, réaménagement complet du jardin, transformation du toit en terrasse accessible : par rapport à la situation avant travaux (ci-dessus), la villa offre aujourd’hui (à gauche) une surface de vie multipliée par… 9, à 213 m² ; un atout décisif dans cette région où l’on peut vivre dehors la moitié de l’année. L’intérieur n’est pas en reste, puisque la surface habitable a été réaménagée et agrandie de 22 m², pour la porter à 153 m². Fermée auparavant et désormais ouverte, la cuisine a ainsi gagné 11,5 m².

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12 I Grand témoin BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

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Gilles Charbonnel, président d’ADN Construction

Réussir la mutation numérique du bâtimentEn créant ADN Construction (Association pour le développement du numérique de la construction), les organisations professionnelles du bâtiment se sont unies pour porter le développement numérique de la filière. Pour que personne ne soit laissé au bord du chemin, chaque acteur doit d’abord s’approprier les outils numériques spécifiques à son métier, avant de passer au BIM et à la maquette partagée.

Pouvez-vous résumer la mission d’ADN Construction ?

Sa mission est de créer un écosys-tème autour du numérique en regroupant tous ceux qui parti-cipent à l’acte de construire – arti-sans, entreprises, ingénierie, maîtrise d’œuvre, jusqu’aux

industriels et aux maîtres d’ouvrage publics et privés. ADN Construction est un lieu d’échanges et de partage où tous ces acteurs travaillent ensemble pour promouvoir l’usage du numérique dans leur filière commune, en facilitant l’accès aux nouvelles ressources qu’offrent les outils numé-riques. Nous nous inscrivons dans la continuité du Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB) lancé par les pouvoirs publics, qui arrive à échéance en 2018. Les organisations professionnelles regroupées au sein d’ADN Construction faisaient déjà partie du comité de pilotage du PTNB. Elles prennent aujourd’hui l’initiative de se mobiliser en filière pour poursuivre et amplifier la démarche.

Dans votre ambition de développer le numérique dans la construction, quelle est la part du BIM ?

Le BIM, au sens de la maquette numérique partagée par tous les acteurs d’un projet de construc-tion, concerne encore relative-m e n t p e u d ’ o p é r a t i o n s – seulement les plus importantes. Si l’on veut que la maquette numé-rique devienne à terme un outil

utilisé par tous, et pas seulement les grandes structures, il faut passer par des étapes intermédiaires. Chacun doit s’approprier d’abord les outils numériques spécifiques à son métier : l’entreprise de gros œuvre va s’intéresser à la numérisation sur des sujets de méthode et de mise en œuvre, le charpentier pour la commande numérique, le promoteur immobilier pour que son client visualise son futur logement… Pour que tous puissent un jour collaborer autour d’une même maquette, il faut que chacun perçoive concrètement les bénéfices qu’il retire du numérique dans son propre domaine, puis se familiarise avec des outils comme les plans 3D, les logiciels de calcul et de simulation. Organiser cette convergence n’est pas simple car les outils, comme les métiers, sont différents. Le développement de la maquette numérique soulève aussi des questions mul-tiples : sur la responsabilité des acteurs, sur la forme que prendront les livrables à chaque étape de la conception et de la construction, sur les normes utilisées pour les biblio-

thèques de produits et les logiciels, sur les formats des échanges de données et les différents niveaux d’accès à la maquette partagée… ADN Construction va travailler sur tous ces sujets pour que ce soit l’ensemble de la filière qui progresse, dans un état d’esprit où chacun considère l’autre comme un partenaire.

Pour vous, le numérique est-il une révolution ?

Clairement, oui. À la différence des évolutions techniques comme le passage de la planche à dessin aux logiciels de dessin assisté par ordi-nateur il y a une vingtaine d’an-

nées, ce que nous vivons aujourd’hui est plus qu’un changement d’outil : avec le numérique, nous entrons dans de nouvelles formes de collaboration. La façon d’aborder les projets sera plus itérative, plus participative. Aujourd’hui, l’information entre ceux qui conçoivent et ceux qui réalisent passe souvent mal. Les outils numériques vont permettre aux acteurs de mieux se comprendre, d’effectuer des modifications de manière plus fluide. Le schéma qui a été conçu par l’architecte ou l’ingénieur d’études pourra être valorisé par l’entreprise, qui va proposer par exemple de réaliser un assemblage d’une nouvelle façon, plus perti-nente. La maquette numérique va améliorer également les échanges avec les maîtres d’ouvrage, mais aussi avec les exploitants du futur bâtiment, qui pourront intervenir en phase de conception pour anticiper les questions de main-tenance. De même, ce fonctionnement itératif va favoriser les démarches d’éco-conception et d’éco-construction, sachant qu’il faudra de plus en plus raisonner en termes de cycle de vie des bâtiments, en intégrant les questions d’énergie et d’émissions carbone, et en se préoccupant beaucoup plus qu’aujourd’hui de l’usage des bâtiments. Au

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ADN Construction est un lieu d’échanges et de partage où tous les acteurs du

bâtiment travaillent ensemble pour promouvoir l’usage du numérique dans leur filière commune, en facilitant l’accès aux nouvelles ressources qu’offrent les outils numériques.

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Grand témoin I 13BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

final, une meilleure compréhension entre tous les acteurs débou-chera sur une meilleure qualité des projets, du rendu et sur une amélioration du coût global.

Êtes-vous optimiste sur la capacité des entreprises à s’adapter à ces transformations ?

Chacun de nous est bien plus préparé qu’on pourrait le croire à la révolution numérique. Déjà, nous avons plus de mal à lire un plan 2D qu’une maquette numérique, car nous vivons quotidien-nement dans un environnement 3D. Tous les compagnons sur un chantier

ont un smartphone dans leur poche et peuvent utiliser une appli pour visualiser n’importe quel schéma. Avec les outils d’aujourd’hui, les barrières d’accès aux technologies s’estompent. C’est une chance pour les individus mais aussi pour les artisans et les petites entreprises qui, en plus, ont l’agilité pour s’adapter à de nouvelles façons de travailler. On peut être une petite structure et être bien avancée dans la démarche numérique – je peux en témoigner avec la petite entreprise d’ingénierie que je dirige. Ce qui était auparavant une question de moyens est aujourd’hui surtout une question d’état d’esprit. Pour autant, un gros effort de sensibilisation et d’accompagne-ment est nécessaire auprès des PME et des TPE, qui n’ont pas d’équipes dédiées au numérique comme les grandes entreprises et ont donc moins tendance à s’y intéresser spontanément. Il est essentiel aussi de développer la formation aux nouveaux outils et à la maquette numérique – la formation continue comme initiale, à commencer par les CFA : personne ne doit être laissé sur le bord de la route. Et puis, le bâtiment, jusqu’à présent, n’avait pas une image liée à la technologie comme l’industrie, ce qui est d’ailleurs injuste. Si nous nous engageons résolument dans la voie du numérique, nous allons changer cette image et attirer une nouvelle population vers nos métiers.

En résumé, quel est votre message aux entrepreneurs ?

Je voudrais leur dire que le numérique ne peut que les aider à être plus perfor-mants. Les artisans, les entrepreneurs ont de vrais savoir-faire qu’ils pourront davantage valoriser. Ils seront encore plus pertinents dans leur métier avec

l’appui du numérique, grâce aux échanges facilités sur toute la chaîne de conception et de construction. Tout le monde va y gagner, et c’est l’acte de construire en lui-même qui en sortira gagnant ! J

Gilles Charbonnel dirige le bureau d’études Altais Ingénierie, basé à Clermont-Ferrand et Paris, qui emploie 12 salariés. Il a présidé CINOV Construction, syndicat des bureaux d’études du bâtiment et du génie civil, avant d’être élu président de l’Association pour le développement du numérique dans la construction (ADN Construction). Créée en juin 2017, celle-ci regroupe les organisations professionnelles AIMCC, Capeb, Fédération Cinov, EGF.BTP, FFB, FPI, FIEEC, LCA, UNGE, UNSFA, UNTEC et USH.

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Gros œuvre Structure

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

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I 15

Charpente bois La justification des assemblages simplifiée P. 15

Ascenseur et grue à tour Un mariage pas si simple P. 16

Trophées Béton Pro Spada Construction, prix du public pour le théâtre Anthéa d’Antibes P. 18

Des essais mutualisés pour justifier les garde-corps en métal P. 20

Impression 3D Des potentiels créatifs infinis P. 22

Faute de documents de référence simples à utiliser, il a longtemps été difficile pour les charpentiers de justi-fier les calculs de leurs charpentes réalisées avec des assemblages tradi-tionnels bois ou des assemblages bois par tiges. En effet, si l’utilisation de l’Eurocode 5 permet bien d’optimiser ces assemblages, c’est au prix d’un temps d’étude important difficilement valorisable économiquement pour les structures bois simples ; de plus, l’Euro-code 5 ne traite pas directement des assemblages traditionnels bois-bois. C’est pour répondre à cette double lacune que le Codifab(1), à la demande notamment de l’UMB-FFB, a confié au cabinet C4Ci la réalisation de deux guides qui proposent des méthodes de dimensionnement à la fois simples et c o n fo r m e s a u x p r i n c i p e s d e l’Eurocode 5(2).

Le guide Dimensionnement à froid des assemblages traditionnels bois/bois traite de trois techniques d’assemblage prin-cipales – l’embrèvement, le tenon- mortaise et la queue d’aronde – aux-quelles il faut ajouter la cheville en double cisaillement. Pour chaque type d’assemblage, il indique d’abord le domaine de validité, défini en fonction des exigences – pour la plupart géomé-triques – à respecter pour pouvoir mettre en œuvre les méthodes de pré-dimensionnement et de dimensionne-ment présentées. Dans un deuxième

temps, le guide propose un « prédimen-sionnement rapide » qui, à partir d’un effort connu appliqué sur l’assemblage, permet de déterminer un ordre de gran-deur. Ensuite, il aborde un « dimension-nement simple » qui a pour but de calculer, pour un assemblage connu et pour chaque mode de rupture, la contrainte appliquée et la résistance de l’assemblage afin de les comparer. Le guide comprend aussi une « méthode de dimensionnement avancée », qui a été créée de toutes pièces pour les assemblages bois-bois, disponible et ouverte à toute amélioration, sous le mode « open source ».

Le guide Dimensionnement simplifié à froid des assemblages bois par tiges traite des assemblages par pointes (bois-bois et bois-panneaux), par boulons et broches, et par vis et tirefonds. Pour chaque couple de matériaux à assembler, il propose un « domaine de validité de la méthode simple », qui indique les exi-gences à respecter (matériaux, types de pointes, critères d’exécution…) afin de pouvoir utiliser les formules simples et tableaux de valeurs. Viennent ensuite trois paragraphes consacrés aux « règles simplifiées d’espacements et de dis-tances aux bords » (pour déterminer très simplement le positionnement des tiges et les distances aux bords requis), au « dimensionnement à l’aide de for-mules simples » (permettant pour un assemblage connu de calculer sa résis-

tance en cisaillement et de la comparer à l’effort auquel il est soumis) et enfin au « dimensionnement à l’aide de tableaux de valeurs », une autre façon pour un assemblage connu de calculer sa résistance en cisaillement, en utili-sant cette fois-ci une lecture directe. En complément de la vérification au cisail-lement des pointes, le guide propose aussi en annexe une méthode de véri-fication de la traction transversale dans le bois autour des pointes, qui s’impose notamment en cas d’effort appliqué à un angle avec le fil du bois. Ces deux guides ont fait l’objet d’une traduction en anglais, qui a été transmise aux autorités compétentes à la Commission européenne, en vue de leur intégration future à l’Eurocode 5. En permettant de façon simplifiée leur justification auprès des maîtres d’œuvre et bureaux de contrôle, ils constituent des outils essentiels dans la perspective de la sauvegarde des savoir-faire liés à la charpente par assemblages tradition-nels. J(1) Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.(2) Ces guides sont en libre téléchargement sur www.codifab.fr, onglet « actions collectives » et rubrique « bois ».

CHARPENTE BOIS LA JUSTIFICATION DES ASSEMBLAGES SIMPLIFIÉEÉdités en 2016, deux guides sur le dimensionnement à froid des assemblages bois permettent au charpentier de justifier ses ouvrages par des méthodes simples et conformes aux Eurocodes.

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en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40www.umb.ffbatiment.fr

DIMENSIONNEMENT SIMPLIFIÉ À FROID DES ASSEMBLAGES BOIS PAR TIGES CONFORMÉMENT AUX EUROCODES

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DIMENSIONNEMENT À FROID DES ASSEMBLAGES TRADITIONNELS BOIS CONFORMEMENT AUX EUROCODES

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16 I Gros œuvre / Structure

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En arpentant les allées du salon Intermat fin avril, les visiteurs ont sans mal constaté que l’offre de

monte-grutiers s’était étoffée par rapport à la précédente édition trois ans plus tôt. Plusieurs nouveaux venus avaient fait le déplacement pour présenter leurs solutions aux côtés des acteurs historiques de la grue et de l’élévation. Sommairement, les monte-gru-tiers se répartissent en deux catégories inéga-lement représentées : ceux qui s’installent à l’extérieur de la mâture de la grue (à pignons et crémaillères ou à câbles et rails de guidage) et ceux qui s’intègrent à l’intérieur. À Intermat, un seul constructeur proposait ce second système. Vu d’en bas, l’installation et le fonc-tionnement d’un monte-grutier paraissent simples. Pourtant, son assemblage ne va pas de soi. Premier exemple : quand les crémail-lères ou les rails de guidage d’un ascenseur exigent de la rigidité, la mâture de la grue est prévue pour travailler en souplesse et se défor-mer. On comprend vite la nécessité de conce-voir de solides et pertinents systèmes de fixation. Question : qui les valide ? Second exemple : pour permettre le passage en sécu-rité du grutier entre l’ascenseur et le mât, une passerelle spécifique (adaptée au couple grue/

monte-grutiers) doit être installée. Qui la conçoit ? Qui l’installe ? Qui en a la responsa-bilité ? De l’avis même des exposants d’Inter-mat, ces questions peinent à trouver des réponses car aux difficultés techniques, s’ajoutent bien sûr des considérations commerciales.

UN MONTE-GRUTIER DÈS 30 M D’ASCENSIONQuoi qu’il en soit, il s’agit de rassurer sans tarder l’entreprise utilisatrice quant à l’adéquation entre la grue et l’ascenseur. Car au 1er janvier prochain, entrera en application la recomman-dation R495 (voir encadré) qui prévoit l’installa-tion d’un accès motorisé lorsque l’accès à la cabine nécessite plus de 30 m d’ascension. Pour cette hauteur, on estime que 75 à 80 % des grues installées seront concernées. À noter que la recommandation autorise, dans certaines configurations, un accès intermédiaire au fût. Plusieurs organisations professionnelles repré-sentant les utilisateurs, les constructeurs et les loueurs(1) échangent pour éclairer les zones d’ombre qui persistent. Un guide d’information est notamment en cours de rédaction pour permettre une application « constructive » de la recommandation (lire témoignage). Les repré-

sentants des utilisateurs (dont l’UMGO-FFB) ont notamment demandé qu’une grille d’adé-quation des équipements soit mise à disposi-tion pour faire son choix. Sans ce référencement des couples ascenseurs/grues, à chaque nou-veau montage, l’utilisateur risquerait de devoir engager une procédure lourde et complexe de « modification de machine » au sens de la réglementation. Le guide traitera des quatre cas de figure qui intéressent les entreprises : achat d’un monte-grutier, location d’un monte-grutier seul, location simultanée d’une grue et d’un monte-grutier, location d’une grue d’un côté et d’un ascenseur de l’autre.

QUID DES DÉLAIS DE MONTAGE ?Retour à Intermat où, malgré leur nombre, les monte-grutiers n’intégraient pas d’innovation technologique majeure. Les exposants se sont appliqués à rassurer les utilisateurs sur deux points particuliers : la robustesse des systèmes, notamment des composants électroniques, et les délais d’installation. Dans le contexte actuel où les délais de montage des grues sont déjà très serrés, les prestataires réfléchissent à l’ins-tallation des monte-grutiers pour éviter d’ajou-ter de la pression sur les plannings. Plusieurs scénarios sont exposés : certains prévoient un montage concomitant (impliquant une gestion pointue de la co-activité), quand d’autres néces-sitent de bénéficier de la grue montée (et récep-tionnée) pour procéder au montage de l’ascenseur. Selon le scénario et le système retenus, un à deux jours sont annoncés pour l’installation de 40 m d’ascenseur. Ce qui n’est pas anodin ! Au final, à six mois de l’entrée en vigueur de la recommandation R495, toutes les questions – techniques ou juridiques – n’ont pas encore trouvé de réponses. Mais pour les entreprises, il est urgent de s’y pencher. J(1) UMGO-FFB, FNTP, DLR, SFECE-FFB.

en savoir plus

• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00, www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Au 1er janvier prochain, chaque grue devra être équipée d’un accès motorisé pour le grutier si l’accès à sa cabine nécessite plus de 30 mètres d’ascension. Mais entre la théorie de la recommandation R495 et la réalité du chantier, toutes les questions n’ont pas encore trouvé de réponses.

Que prévoit la recommandation R495 ?Dans sa rédaction initiale, la recommandation R459 « Amélioration des conditions de travail dans les grues à tour » prévoyait l’obligation d’installer un accès motorisé à la cabine au-delà de 30 m d’ascension dès le 1er janvier 2017 (ou dans certaines configurations, un accès intermédiaire au fût). Fin 2016, devant les difficultés rencontrées par les acteurs, le comité technique national BTP de la CNAMTS avait voté un nouvel échéancier. Ainsi, au 1er janvier 2017, un accès motorisé était prévu pour les grues dont l’accès à la cabine de conduite nécessite plus de 50 m d’ascension. Ce seuil étant donc ramené à 30 m au 1er janvier 2019. À noter qu’au passage, la recommandation a changé de nom : la R459 a cédé la place à la R495. Si la disposition-phare du texte concerne donc l’accès à la cabine, la recommandation R495 vise plus globalement à réduire les risques et à améliorer les conditions de travail du conducteur de grue. Il s’agit de troubles physiologiques liés aux postures de travail, au bruit et aux conditions climatiques ; de communication avec le chantier ou encore d’évacuation d’urgence du grutier en cas de malaise ou d’accident… Autant de dispositions qui sont d’ores et déjà applicables. La recommandation R495 est disponible en téléchargement sur www.umgo.ffbatiment.fr.

ASCENSEUR ET GRUE À TOUR UN MARIAGE PAS SI SIMPLE

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Gros œuvre / Structure I 17BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

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L’adéquation entre l‘ascenseur et la mâture de la grue nécessite notamment une connaissance précise des déformations admissibles.

La conception du couple ascenseur/grue doit intégrer les systèmes de fixation et une passerelle permettant au grutier de passer de l’un à l’autre en sécurité.

1- Plateforme de la mâture.

2- Plateforme de réception du monte-grutier avec son accès.

3- Portillon de la plateforme de réception.

4- Accès du portillon de la plateforme de réception au monte-grutier.

5- Accessoires de liaison entre le monte-grutier et la grue à tour.

ASSEMBLAGE-TYPE D’UN MONTE-GRUTIER EXTÉRIEUR À LA MÂTURE

« Pour une application “constructive” de la recommandation »« L’installation d’accès motorisés aux cabines des grues à tour pose de nombreuses questions dont certaines n’ont pas encore été résolues. Des questions techniques liées notamment à l’adéquation entre l’une et l’autre des machines. Et des questions de responsabilités en termes d’installation, de fonctionnement, de maintenance et d’entretien. D’un point de vue organisationnel, il y a fort à parier que nombre de PME, au moins dans un premier temps, vont opter pour la location d’ascenseurs. Or, on sait déjà que le nombre d’ascenseurs disponibles à la location au 1er janvier prochain ne suffira pas. Sans compter qu’un ascenseur disponible ne sera pas nécessairement un ascenseur compatible… Le guide d’informations auquel travaille l’UMGO devrait aider à dissiper ce flou. Mais il faut que tous les acteurs progressent ensemble car personne ne connaît véritablement le sujet. C’est pourquoi nous plaidons pour une application “constructive” de la recommandation R495. Cela pourrait passer par l’organisation de réunions de concertation locales avec tous les acteurs concernés. »

Guy DURAND, dirigeant de l’entreprise Durand et fils, basée à Perpignan (Pyrénées-Orientales).

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18 I Gros œuvre / Structure

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Trophée Béton Pro est une distinction d’architecture qui a la particularité de récompenser les équipes de concep-tion-réalisation : architectes, maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage, entreprises, industriels et fournisseurs de maté-riaux. « Le théâtre d’Antibes fait la fierté de notre entreprise et ce trophée est un bon moyen de récompenser et de mettre en avant nos collaborateurs pour leur investissement et la qualité de leur travail. C’est ce qui a motivé notre participation », explique Florent Noiray, ingénieur des Arts et Métiers, qui a réintégré l’entreprise familiale depuis deux ans après dix années pas-sées dans l’industrie à l’international. Spada Construction est une entreprise familiale indépendante de bâtiment et de génie civil. Située à Nice, elle œuvre dans tous les domaines de la construction de bâti-ments neufs et de réhabilitation d’ou-vrages existants : équipements de services publics, ouvrages de culture et de loisirs, édifices tertiaires et indus-triels, logements collectifs, villas de luxe… C’est donc tout naturellement que l’entreprise a répondu à l’appel d’offres de l’agglomération de Sophia-Antipolis pour la réalisation de son théâtre, conçu par le cabinet d’architec-ture Archidev.

La principale particularité esthétique de l’ouvrage, qui a nécessité trois ans de travaux, est de jouer avec tous les aspects du béton. Qu’il soit lisse ou brut, tout le béton est lasuré pour apporter des effets de miroir à la façade en fonc-tion de la luminosité qui s’y reflète, d’où un rendu en perpétuel mouvement selon les saisons et les horaires. Inspiré des tentures de théâtre, ce travail magnifie la matière et révèle la noblesse du béton. Pour son aspect plus tech-nique, le bâtiment repose sur des pieux armés et l’ensemble du parking en

sous-sol a été réalisé au sein d’une enceinte en paroi moulée. D’où l’utili-sation de 12 000 m3 de béton coulé pour tout le projet. Pour cet ouvrage tout en courbes et en rondeurs, comme en témoigne la spectaculaire rampe héli-coïdale qui court sur cinq niveaux autour du grand atrium, deux outils de coffrage ont dû être spécialement fabri-qués pour les besoins du chantier.

De tels projets ne sont possibles que grâce à un véritable travail d’équipe, pour être en mesure de répondre aux nombreuses problématiques qui appa-raissent au moment de la conception, mais également sur le terrain. « Nous avons dû mener un dialogue perma-nent avec le maître d’ouvrage et les fournisseurs de béton et de coffrage afin d’obtenir les bons matériaux nous permettant de réaliser des formes com-plexes d’excellente qualité. C’est du sur mesure et nous sommes ravis d’avoir obtenu ce prix qui met en valeur notre savoir-faire technique et organisation-

nel », explique Florent Noiray. Une telle distinction apporte en effet à toute l’entreprise une grande visibilité grâce aux nombreuses publications profes-sionnelles qu’elle suscite, reprises sur les réseaux sociaux. « Je mesure tout l’impact que ces réalisations repré-sentent pour les habitants d’une com-mune. Le nombre de votes est énorme. Le public s’est saisi de cet ouvrage, car il participe au rayonnement de leur ville et plus globalement de leur région. Nous avons modestement apporté notre pierre à l’édifice et nous avons été récompensés. C’est une grande fierté pour toute l’entreprise ! » J

TROPHÉES BÉTON PRO SPADA CONSTRUCTION, PRIX DU PUBLIC POUR LE THÉÂTRE ANTHÉA D’ANTIBESOrganisé par les associations Bétocib et CIMbéton sous le patronage du ministère de la Culture et en partenariat avec la FFB, les Trophées Béton Pro ont pour objectif de valoriser les réalisations architecturales remarquables en béton des cinq dernières années. Cette première édition a récompensé, en octobre dernier, 10 ouvrages parmi les 142 projets inscrits, dont le théâtre Anthéa d’Antibes réalisé par Spada Construction.

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

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• Lauréats du Trophée Béton Pro sur : https://www.trophee-beton.com/#home• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

1 Un travail du béton qui rappelle les tentures du théâtre. 2 La spectaculaire

rampe hélicoïdale court sur cinq niveaux.

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 201820 I Gros œuvre / Structure

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Le métallier qui fabrique un garde-corps doit jus-tifier de la tenue mécanique de son ouvrage, à la fois d’un point de vue statique, ce qui peut être fait par une note de calcul, et d’un point de vue dyna-mique en matière de tenue aux chocs, ce qui implique la réalisation d’essais pour tous les sys-tèmes qui n’ont pas été éprouvés. Or, ces essais dynamiques doivent être réalisés pour les remplis-sages en tôle métallique selon la norme NF P 01-013 « Essais des garde-corps, méthodes et critères », et constituent une démarche coûteuse, avec un impact financier important pour les petites struc-tures. C’est pour les accompagner dans cette tâche que l’Union des métalliers-FFB a fait réaliser en janvier 2018, dans le laboratoire du Ginger CEBTP à Élancourt (Yvelines), des essais dynamiques portant sur différentes géométries de garde-corps, avec remplissage en tôle en aluminium perforée à 50 %, d’une épaisseur de 3 mm. Ces essais feront l’objet d’une brochure qui sera mutualisée et mise à la disposition des adhérents de l’Union des métalliers, pour leur permettre de justifier plus facilement leurs ouvrages. Elle fera suite à la bro-chure réalisée à partir des essais concernant les garde-corps avec remplissage en verre, conformé-ment au NF DTU 39 « Travaux de vitrerie- miroiterie », dont la partie 5 (Mémento sécurité) traite de la tenue aux chocs des produits verriers, dont ceux utilisés dans certains remplissages de garde-corps(1).

Les tests ont consisté à réaliser des remplissages de garde-corps avec de la tôle perforée, pliée le long de ses côtés horizontaux et verticaux, insérée entre le potelet et un fer plat et boulonnée, selon différents entraxes. La conformité ou non des ouvrages à la norme est constatée par projection d’un « corps mou » de 50 kg avec une énergie de 600 joules sur le garde-corps, afin de caractériser sa tenue aux chocs, selon la norme NF P 01-013. Si le garde-corps ne subit aucune déformation ou s’il subit une défor-mation insuffisante pour le passage d’un gabarit défini par la norme entre le remplissage et la pre-mière lisse haute, alors le garde-corps est conforme aux exigences de la norme. Si en revanche la défor-mation est suffisante pour laisser passer le gabarit ou si la tôle perforée subit un arrachement, alors le garde-corps est déclaré impropre à son utilisation.Loin de prétendre à l’exhaustivité, ces essais recouvrent une dizaine de systèmes de garde-corps, avec des géo-métries et entraxes différents – 400, 500, 1 000, 1 200, 1 500 mm… – de réalisation courante et au coût maîtrisé. Ils mettent en œuvre de la tôle perforée qui peut être achetée en bande, puis facilement coupée à dimension, pliée et assemblée par le métallier lui-même, dans le but de rester dans un prix de marché. J(1) Voir article Bâtimétiers n°47.

en savoir plus

FFB Métallerie (Union des métalliers-FFB) tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org

DES ESSAIS MUTUALISÉS POUR JUSTIFIER LES GARDE-CORPS EN MÉTALGrâce aux essais réalisés par l’Union des métalliers-FFB et mis à la disposition de ses adhérents, les métalliers pourront bientôt justifier de la tenue aux chocs de leurs garde-corps avec remplissage en tôle aluminium perforée aux géométries les plus courantes.

Sols en résine coulée Des fiches pratiques pour bien utiliser le NF DTU 54.1 Depuis février 2018, les professionnels disposent d’un NF DTU 54.1 « Revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse » révisé, qui apporte des nouveautés en intégrant notamment les supports anciens et met en avant les contributions des entreprises et des maîtres d’ouvrage à la bonne réalisation de l’ouvrage. Mais comment utiliser au mieux ce nouveau texte ? Le SFMR-FFB a élaboré une série de fiches pour des entrées thématiques : quels sont les systèmes, supports concernés, les étapes de mise en œuvre, qui doit faire la reconnaissance du support et comment, la caractérisation des fissures et qui doit les traiter, les essais de convenance pour les supports anciens difficiles à identifier, les enjeux d’une bonne préparation mécanique… Le principe de ces fiches étant de renvoyer aux passages du NF DTU 54.1 pour trouver rapidement la réponse. Ces fiches pratiques sont téléchargeables sur le site du SFMR-FFB, dans la rubrique Technique – Fiches pratiques de l’espace Adhérents.

en savoir plus

SFMR-FFB (Syndicat français des métiers de la résine), tél. : 01 40 69 51 46, www.sfmr.ffbatiment.fr

Les essais sont réalisés par projection d’un « corps mou » de 50 kg sur le garde-corps.

L’éventuelle déformation subie est ensuite mesurée à l’aide d’un gabarit.

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22 I Gros œuvre / Structure

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Encore au stade expérimental, les procédés d’impression 3D du béton permettent déjà de réaliser éléments sur mesure et formes inédites, et pourraient bientôt cohabiter avec la maçonnerie traditionnelle pour une construction hybride. Reste cependant à lever les obstacles de leur normalisation, de leur justification par le calcul pour les structures et de leur pertinence économique.

IMPRESSION 3D DES POTENTIELS CRÉATIFS INFINIS

On parle aujourd’hui beaucoup de bâtiments construits avec des procédés d’impression 3D, à travers des projets innovants très médiatisés. Mais que peut-on concrètement réaliser à l’aide de ces procédés ? « Il est possible, par l’impression 3D en béton, d’imprimer des éléments préfabriqués en usine, et même un mur complet, en y intégrant différentes fonc-tionnalités comme l’isolation, le traitement des ponts thermiques et des réservations pour les passages de câbles ou de fluides », déclare Alain Guillen, directeur général de XtreeE. Cette entreprise créée en 2015 a pour expertise le développement des technologies de mise en œuvre de bétons « imprimables », en par-tenariat avec des producteurs de matériaux (notamment avec le groupe LafargeHolcim, chargé de mettre au point sa formulation), avec pour finalité l’élaboration de solutions constructives innovantes dans le bâtiment.

Les progrès potentiels par l’impression 3D dans le gros œuvre sont importants. Ces tech-nologies devraient en effet permettre une importante économie de matière, en calculant très précisément les quantités de béton néces-saires à chaque point de la structure, dans une optique de sauvegarde de la ressource natu-relle. D’autre part, la conception numérique des ouvrages voués à l’impression pourrait donner une nouvelle dimension à la création architecturale, en rendant possible l’exécution de formes qui étaient jusqu’alors très com-plexes, voire impossibles à réaliser en utilisant des procédés de coffrage ou de maçonnerie classiques. Enfin, la recherche devrait débou-cher sur la mise au point de matériaux « impri-mables » qui repoussent les conditions de mise en œuvre requises pour le béton, notamment en termes de température et d’hygrométrie, pour pouvoir construire plus vite en réduisant le temps de prise.Cependant, un obstacle majeur subsiste dans l’utilisation structurelle de ces nouveaux pro-cédés : « Le paysage normatif actuel, en parti-culier les Eurocodes, qui considèrent le béton comme un matériau traditionnellement réparti de façon homogène, ne permet pas de justifier les structures en impression 3D, où le béton est répati sous forme de cordons, induisant de multiples interfaces qui donnent

une orientation à la structure, précise Alain Guillen. C’est notamment ce qui impose de redéfinir le paysage normatif. Un important chantier est en cours, en partenariat avec le CSTB, le CERIB et des bureaux d’études, pour parvenir à normaliser ces nouveaux procédés et garantir l’assurabilité des ouvrages ainsi construits. »

Pour cette raison, l’impression 3D en France a surtout été utilisée de façon expérimentale, pour fabriquer sur le chantier des coffrages en polyuréthane, qui ont ensuite été remplis de béton conformément aux règles de l’art de la maçonnerie classique. L’impression avec un robot sur le chantier d’éléments préfabriqués, offrant la possibilité de les produire sur mesure à l’unité, pourrait ainsi être le premier usage à s’imposer sur le marché. « En tant qu’entreprise de gros œuvre, nous observons avec intérêt l’arrivée de ces nouveaux procédés, qui pourraient dans un premier temps être imposés par les maîtres d’ouvrage pour des bâtiments comportant un geste architectural

exceptionnel, commente Nicolas Szestak, co-dirigeant de Bâtiment Services Industrie (BSI), qui emploie 12 salariés à Limoges-Fourches (Seine-et-Marne). Mais pour se généraliser, ils devront apporter la preuve de leur pertinence économique, en proposant une avancée technique sans alourdir les coûts de construction. »

La diffusion de ces procédés à grande échelle dépendra donc à la fois des progrès de la recherche sur les matériaux imprimables et les techniques d’impression, de leur intégra-tion dans le paysage normatif et de leur intérêt économique. « Pour les entreprises de gros œuvre, la bonne attitude consiste à effectuer une veille technologique pour anticiper les évolutions du marché, et à se préparer à utili-ser l’impression 3D pour certaines tâches qui cohabiteront avec les procédés traditionnels, dans le cadre d’une construction hybride », conclut Nicolas Szestak. Sans mettre en péril l’équilibre actuel de l’activité de construction, l’impression 3D doit simplement être consi-dérée comme le prochain pas en avant du processus continu d’innovation. J

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UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

Les poteaux en béton mis en œuvre sur le chantier de la maison concept Yrys ont été réalisés grâce à des moules imprimés en 3D.

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Évaluer les risques est le premier prin-cipe de prévention. Bien avant d’inter-venir sur le chantier, une réflexion est à mener. L’analyse des risques doit croiser celle des besoins. En fonction de la nature des travaux, quelles sont les meilleures voies d’accès ? Quel mode d’approvisionnement ? Un échafaudage est-il nécessaire ? Dans l’affirmative, on réalisera un projet en privilégiant les équipements à montage et démontage en sécurité (MDS). Les principaux risques doivent être évalués : chutes de hauteur, écrase-ments, heurts, troubles musculo- squelettiques (TMS), lombalgies. Ce diagnostic permet de mettre en regard la solution de prévention la mieux adaptée. Ainsi, pour réduire les risques de TMS ou de lombalgies, on cherchera à mécaniser les manutentions pour limiter les interventions manuelles. Les moyens matériels à mettre en œuvre seront pensés en fonction des métiers et des intervenants. Certains dispositifs peuvent être commun au charpentier, au couvreur voire au maçon, d’autres sont spécifiques.

À Chaque chantier, sa solution. Afin de faire le bon choix parmi les équipe-

ments de protection collective, il convient d’anticiper tout ce qui se passera sur le chan-tier. Sur quelle partie du toit intervient-on ? Quelles charges doit-on lever ? Comment les opérations de montage et démon-tage des équipements sont-elles réalisées ? Les dispositifs de protection collective diffèrent en fonc-tion de la zone du toit à sécuriser : protection du bas de toit ou protection de rive de pignon, avec utilisation d’an-crages permanent en façade ou utilisa-tion de fixations transversantes, avec ou sans débord. Il convient également de prévoir l’em-placement des dispositifs d’achemine-ment des matériaux de couverture en toiture, notamment en cas d’utilisation de monte matériaux. L’utilisation des nacelles (plateforme élévatrice mobile de personne, PEMP, ou bien chariot automoteur muni de nacelle), qui tendent à se généraliser, permet de réaliser des interventions ponctuelles en toiture en sécurité et pour mettre en place les protections

collectives en hauteur. D’une manière générale, l’entreprise doit rester en veille sur l’évolution technique des équipements et accessoires. La location de matériel peut s’avérer une bonne solution pour bénéficier à tout moment d’équipements performants, bien entre-tenus et révisés.

Informer et former. Au sein de l’entre-prise, le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est l’élément central de la politique de pré-vention. Au-delà de l’obligation régle-mentaire, c’est un outil de pilotage. Il doit s’accompagner d’un plan d’action dont les résultats doivent être évalués à échéances régulières. DUER et plan d’action doivent être connus et appro-priés par les collaborateurs. J

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018 I 25 Enveloppe

Les équipements et dispositifs pouvant assurer la protection collective des compagnons sur un chantier de couverture sont nombreux. Comment choisir les mieux adaptés ? Tout dépend de la configuration du chantier et de la nature des travaux à réaliser. Le bon choix relève du cas par cas et repose sur une analyse pertinente du risque, en amont. La phase d’évaluation est donc essentielle.

COUVERTURE BIEN CHOISIR SES PROTECTIONS COLLECTIVES

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Couverture Bien choisir ses protections collectivesP. 25

Variante sur un chantier BIM Le retour d’expérience d’une entreprise bretonneP. 26

Portes et portails déjà posésComment motoriser en toute sécurité ?P. 28

FAQ Plateformes suspendues motorisées Bien les monter et les utiliser P. 29

La très basse consommation avec des solutions simples P. 30

en savoir plus

• www.preventionbtp.fr (site de l’OPPBTP)• www.chutesdehauteur.com

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26 I Enveloppe

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VARIANTE SUR UN CHANTIER BIM LE RETOUR D’EXPÉRIENCE D’UNE ENTREPRISE BRETONNE

Lorsqu’il rédige une offre, l’entrepreneur a la possibilité de proposer des variantes permettant d’améliorer la qualité du projet. Comment ce rôle de prescripteur s’exerce-t-il dans le cadre d’un chantier BIM ? Réponse par l’exemple, en suivant Éric Dubost, associé gérant de CCL Construction, qui a étudié et fait valider une variante sur un immeuble R+9 du nouveau quartier d’affaires de Rennes.

1 En faisant dialoguer les métiers dès l’origine du projet,

la maquette BIM permet d’anticiper d’éventuels

problèmes avant même d’arriver sur chantier.

2 L’immeuble Identify2 possède la forme d’un quartz

et bénéficiera d’une façade ossature bois rapportée.

structure en béton, en laissant passer des éléments structurels permettant d’attacher une résille extérieure en aluminium, qui fait office de pare-soleil. Mais la façade métal posait des problèmes d’isolation et de maîtrise de l’étanchéité à l’air. C’est l’équipe TCE Legendre/Angevin qui a eu l’idée d’une variante façade ossature bois rapportée. L’écueil de cette idée de variante était qu’au-delà de 28 m, la mise en œuvre de l’ossature bois n’est plus dans le champ de la technicité courante. CCL a donc accompagné l’équipe TCE dans le processus d’un ATEx auprès du CSTB. Nous sommes passés par plusieurs mois d’études avec la prise en compte de multiples contraintes, notamment ther-miques et sismiques, avant que la variante ne soit acceptée. »

« CETTE EXPÉRIENCE BIM, NOUS L’ATTENDIONS »« Quand Legendre nous a annoncé que nous allions travailler sur le projet et recevoir la maquette BIM au format IFC, nous avons trouvé cela génial, enchaîne Éric Dubost. Pour la première fois, nous allions récupérer une maquette de gros œuvre et venir y implanter directement notre ossature bois. D’ordinaire, nous recevons de la 2D que nous devons transformer en 3D pour y insérer nos élé-ments. Les métiers de la charpente et de la construction bois sont entrés très tôt dans la 3D. Le BIM n’est qu’un pas de plus à franchir et nous attendions impatiemment de pouvoir le faire. Notre première préoccupation a été de faire dialoguer notre logiciel métier (Sema) et la maquette numérique. Chez Sema Soft, ils venaient de sortir un module spécial BIM que nous avons installé, mais les premiers essais n’ont pas été concluants. Le module modifiait les spécificités et nous n’avions pas

confiance dans la maquette obtenue. Il a fallu plusieurs échanges avec Sema Soft pour régler ce problème. Une fois ces réglages effectués, tout s’est bien passé. Actuellement, nous achevons le chantier et il n’y a eu aucune reprise et aucun retour de murs. Le grand intérêt du BIM est que l’on règle les problèmes avant même d’arriver sur le chantier. Croyez-moi, il est plus simple de trouver une erreur sur une maquette que sur un immeuble R+9 ! »

VALORISER LA PHASE D’ÉTUDES« Les études ont duré six mois, complète Éric Dubost. L’écueil est sans doute là. Les entre-prises doivent changer d’état d’esprit et accep-ter ce vrai temps d’études en amont. Les maîtres d’ouvrage, eux, doivent rémunérer ce temps d’études pour que les entreprises s’y investissent. Ils y gagneront : le chantier sera ensuite plus court. J’admets qu’au début la phase d’études est difficile à évaluer pour l’entreprise, mais elle est nécessaire et traduit sans doute un déplacement des compétences, du chantier vers le bureau d’études. En BIM comme en traditionnel, l’entreprise reste force de proposition. Le BIM rend juste les choses plus simples en permettant de modéliser facilement les variantes, de les chiffrer et d’en évaluer les impacts sur le projet. » J

E uroRennes est le projet d’aména-gement urbain des abords de la gare de Rennes. Sur le site, le pro-

moteur immobilier Giboire a lancé le pro-gramme Identity, trois immeubles dont la construction a été confiée au groupement TCE Legendre/Angevin pour un investissement qui approche les 75 millions d’euros. L’un des immeubles (Identity2) est un R+9 en forme de quartz. Le projet d’origine prévoyait une façade en métal, mais l’intervention d’une PME de 40 personnes, spécialiste de la construction bois, a donné à ce chantier BIM une nouvelle orientation. « Le chantier Identity2 est particulièrement complexe, reconnaît Éric Dubost. L’immeuble a la forme d’un quartz, avec une structure béton portée par des poteaux circulaires inclinés. Les façades sont en facettes et le tout monte à près de 40 m de haut. À l’origine, le projet était de fixer une façade métal sur la

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

CCL a accom-

pagné l’équipe TCE dans le processus d’un ATEx

auprès du CSTB. Nous sommes passés par plusieurs mois d’études avec la prise en compte de multiples contraintes notamment thermiques et sismiques, avant que la variante ne soit acceptée. Éric DUBOST, associé gérant de CCL Construction.

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Identity : trois immeubles, 24 000 m2 de bureaux et un cinéma au cœur du nouveau quartier d’EuroRennesL’ancien site ferroviaire autour de la gare de Rennes est en pleine transformation : c’est le projet urbain EuroRennes. Autour d’une gare rénovée, des immeubles de standing accueilleront bientôt des sièges sociaux d’entreprises ainsi que des services, des commerces et de l’hôtellerie. Le groupe Giboire construit sur le site un ensemble de trois immeubles (Identity1, 2 et 3) confiés à trois architectes de renom. L’ensemble est doté d’une forte personnalité architecturale avec des bâtiments taillés comme des blocs de cristaux et recouverts d’une résille pare-soleil en aluminium anodisé. Identity2, sur lequel intervient CCL Construction, a été conçu par l’architecte Jean-Claude Pondevie. L’immeuble proposera 7 400 m2 de bureaux et 180 m2 de commerces. Sa livraison est prévue au printemps 2019.

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28 I Enveloppe

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Lorsqu’un client veut faire évoluer sa porte ou son portail manuel pour le rendre automatique, l’installateur, en ajoutant une motorisation, doit faire face à de nombreuses contraintes techniques et documentaires. Pour l’aider dans cette tâche, le groupement Actibaie-FFB a rédigé des fiches techniques concernant six types d’ouvrants : portails battants, portails coulissants, portes basculantes débordantes, portes basculantes non débordantes, grilles ou rideaux à enrou-lements et portes sectionnelles. Ces fiches permettent d’évaluer si la porte ou le portail déjà posés sont motorisables, de vérifier que l’on n’oublie pas de dispositifs de sécurité obligatoires et que l’on a bien établi toute la documentation.

La première étape essentielle avant de se lancer dans la motorisation d’un équipe-ment, c’est bien sûr de vérifier s’il est motorisable. Pour cela, l’installateur doit contrôler l’état de l’existant en se posant les bonnes questions : le modèle est-il compatible avec une motorisation ? L’état général d’usure, de corrosion ou de défor-mation permet-il une motorisation ? Existe-t-il tous les éléments pour une motorisation, comme par exemple la pré-sence de butée en fin de course ? Grâce à cette check-list, l’installateur pourra alors évaluer si le produit est motorisable en l’état ou non, avec ou sans réparation, ou s’il faut tout remplacer. Il lui restera ensuite à choisir le bon moteur et à installer les dispositifs de sécurité nécessaires.

En posant une motorisation, l’installateur a l’obligation de sécuriser l’équipement, et sa responsabilité sera directement engagée en cas d’accident si les dispositifs de sécurité ne sont pas tous conformes. Aussi, les fiches techniques détaillent, pour chaque type de porte ou portail, toutes les zones à protéger. Un schéma illustre les différentes zones à risques et, pour chacune de ces zones, un focus

rappelle les vérifications à effectuer et les dispositifs à mettre en place, comme par exemple des cellules de détection de présence pour éviter les écrasements. La liste des points à vérifier comprend aussi les obligations réglementaires particu-lières comme le marquage au sol ou l’éclairage selon le lieu d’installation (habi-tats collectifs ou lieux de travail).

La troisième partie de ces fiches est consacrée à toute la documentation impo-sée par ce type de travaux. En effet, quand un installateur ajoute une motorisation sur une porte ou un portail existant, il devient « fabricant » au sens de la direc-tive Machines et doit alors se conformer à de nombreuses exigences réglemen-taires issues de plusieurs directives euro-péennes(1). Une tâche inhabituelle face à laquelle les installateurs peuvent être déroutés. Ainsi, l’installateur doit réaliser une analyse de risque, un dossier tech-nique et effectuer un marquage CE pour

chacune des motorisations effectuées. Il doit aussi fournir au client la déclaration de conformité et une information sur la maintenance. Le marquage CE peut sem-bler particulièrement ardu à certains, car il dépend de plusieurs directives euro-péennes (« Machines », « Basse tension » et « Électromagnétisme »). C’est pourquoi le groupe de travail spécifique mis en place par Actibaie-FFB et qui a déjà permis la rédaction de ces fiches techniques, s’attelle désormais à la conception de modèles type pour les dossiers de mar-quage CE et de conformité. J

(1) Une étude est en cours de réalisation par la FFB ayant pour objectif de définir les conditions exactes d'application aux entreprises qui installent et posent.

en savoir plus

• Fiches techniques téléchargeables sur www.actibaie.org et sur la nouvelle application mobile.• Actibaie-FFB (Groupement professionnel des portes, portails, volets et stores), tél. : 01 40 55 13 00, www.actibaie.org

PORTES ET PORTAILS DÉJÀ POSÉSCOMMENT MOTORISER EN TOUTE SÉCURITÉ ?Pour guider et assister les installateurs dans la motorisation de portes et portails déjà posés, Actibaie-FFB (ex-SNFPSA-FFB) a édité plusieurs fiches techniques. Elles permettent de réaliser avec méthode une check-list de l’existant, d’effectuer l’analyse de risque pour installer les dispositifs de sécurité adéquats et de fournir la documentation exigée dans ce cas.

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

La méthodologie des fiches éditées par Actibaie-FFB permet, en trois étapes, de guider l’installateur.

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Enveloppe I 29BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

FOIRE AUX QUESTIONS

Les plateformes suspendues moto-risées sont très répandues car faciles à mettre en œuvre. Or, comme pour tout équipement col-lectif de travail en hauteur, il y a un risque potentiel de chutes des per-sonnels, d’objets ou de l’engin lui-même, lié en général à une mauvaise installation, à un mauvais usage ou à l’absence de prise en compte de la coactivité sur un chantier.Malgré de nombreux textes régle-mentaires complétés de recomman-dations et guides de sécurité de la CNAMTS (R 433), de l’OPPBTP et du SFECE-FFB, ainsi que des réfé-rentiels de formation adaptés à cet équipement, on dénombre encore beaucoup d’installations et d’usages inadaptés, voire dangereux. Pour ces raisons, les organismes de pré-vention et l’inspection du Travail sont donc particulièrement atten-tifs à l’utilisation de ces équipe-ments sur les chantiers.

Le SFECE-FFB recommande l’utilisation de produits marqués CE conçus selon la norme NF EN 1808 relative aux exigences de sécurité des plateformes suspendues. Dès lors que la configuration mise en place sur le chantier ne respecte pas la notice du fabricant, elle devra être préalablement validée par le fabricant originel.

En premier lieu, il faut établir un cahier des charges. Ce document permet d’analyser le besoin : nature des travaux, phasage, durée, contraintes du chantier. Le chef d’entreprise s’assure de sa pertinence avant l’élaboration du PPSPS. Ce cahier décrit :• le type de toiture et sa résistance à l’installation du dispositif de suspension, les acrotères et leur capacité de reprise de charges ;• l’architecture de l’ouvrage ;• l’environnement du site (lignes téléphoniques et électriques) ;• les contraintes climatiques locales (effets de site, vents dominants…) ;• l’accessibilité au sol et les contraintes du site ;• les méthodes de travail retenues ;• le nombre d’utilisateurs simultanés ;• les charges à embarquer ;• les points d’alimentation en énergie…La brochure INRS « Aide au choix d’un équipement de travail en hauteur » ED 6195 permet de réaliser un examen d’adéquation détaillé.

Rapides à installer et faciles à utiliser, les plateformes suspendues motorisées se révèlent très efficaces sur les chantiers. Elles associent sécurité, ergonomie et rendement. Un point global sur les bonnes pratiques à adopter.

Les opérations de montage, démontage et maintenance doivent être uniquement réalisées par du personnel formé, compé-tent et autorisé. Les utilisateurs devront être eux aussi formés et autorisés à mani-puler le matériel. Pour répondre à ces exigences, le SFECE-FFB a développé dif-férents référentiels de formation et créé un certificat de qualification professionnelle (CQP) « Monteur de plateformes suspen-dues » pour valoriser la compétence des monteurs.

Les opérations de réglages (surcharge, inclinaison, fin de course…) sont à réaliser avant les vérifications. Les vérifications, examens et épreuves sont prévus par l’ar-rêté du 1er mars 2004. La vérification avant mise en service prévoit plusieurs examens – d’adéquation, de montage, d’état de conser-vation – ainsi que des épreuves statiques et dynamiques. Cette procédure de vérification générale est à renouveler après six mois d’installation. La fiche 14 de la brochure INRS ED 6009 synthétise les différents examens à réaliser à l’occasion des mises en service et des vérifications périodiques.

• Le contrôle des dispositifs de suspension (lest, serrage des consoles sur acrotère, stabi-lité des supports spéciaux). Seul le métal est autorisé : les chèvres en bois sont proscrites. Les éléments de lest, d’au maximum 25 kg chacun, sont solidarisés par des liens ;• les différentes manœuvres afin de s’assurer du bon fonctionnement des dispositifs de sécurité ;• un examen visuel des câbles en acier ;• un contrôle des systèmes antichute.Certains fournisseurs proposent des notices de contrôle simplifiées.

Qui est habilité à monter et utiliser ces matériels ?

Quelles vérifications réglementaires réaliser ?

Que regarder avant chaque prise de poste ?

Comment choisir son matériel ?

Comment choisir le matériel adapté à son chantier ?

Pourquoi les organismes de prévention et l’inspection du Travail se soucient-ils en particulier de la sécurité des utilisateurs de plateformes suspendues motorisées ?

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PLATEFORMES SUSPENDUES MOTORISÉES BIEN LES MONTER ET LES UTILISER

en savoir plus

SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00, www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

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30 I Enveloppe

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Construite à Trégomeur (Côtes-d’Armor) à partir d’octobre 2017, habitée depuis mars dernier, cette maison à ossature bois de 134 m2 se caractérise par sa haute performance énergétique. « Le projet élaboré avec le client consistait à construire une maison à très basse consommation, en limitant les investis-sements liés aux équipements actifs de production d’énergie, pour rester dans un coût de construction raisonnable », explique Dany Le Tohic, dirigeant de Richeux-Le Tohic, une entreprise artisa-nale de menuiserie, charpente et ossature bois implantée à proximité du chantier (Fréhel). Avec une consom-mation de chauffage prévisible de seulement

8,4 kWh/m2.an, cette construction en avance sur la réglementation énergétique actuelle est accessible au plus grand nombre.

Sans faire appel à des technologies sophistiquées au coût élevé (pompe à chaleur réversible, géothermie…), cette maison annonce clairement un parti pris en faveur de l’isolation. « L’enveloppe réalisée mesure au total 480 mm d’épais-seur, bien au-delà de ce qui se fait com-munément en ossature bois, et présente une inertie élevée. Cela permet un meil-leur déphasage de la température inté-rieure par rapport aux variations extérieures, et réduit mécaniquement les besoins en chauffage, ajoute Dany Le Tohic. Il n’y a là rien de révolution-naire, c’est une pratique courante dans des pays au climat plus rude comme l’Allemagne ou l’Autriche. » De l’intérieur vers l’extérieur, cette enveloppe se com-pose, dans l’ordre : d’une finition placo-plâtre ou lambris (13 mm) ; d’un vide technique (48 mm) pour insérer les rails métalliques de fixation des plaques de plâtre et les gaines électriques et conduits d’eau chaude (dont les déper-ditions contribuent au chauffage de la maison) ; d’un pare-vapeur (membrane d’étanchéité à l’air) ; d’un contrevente-ment intérieur en OSB (12 mm) ; de l’ossature bois comblée entre les mon-tants par de la ouate de cellulose (220 mm) ; d’un isolant en fibre de bois dense (120 mm) ; et, enfin, d’un bardage extérieur bois (21 mm) fixé sur des tas-seaux de bois (29 mm). La pose de 340 mm d’isolant (contre 120 mm en général) entraîne un coût supplémen-taire de quelques euros au m2 pour le matériau, mais pas pour la mise en œuvre qui reste la même.

Cette maison est ainsi recouverte d’un gros « manteau » étanche, conçu de manière à éviter l’accumulation d’humi-dité grâce à une conception perspirante :

le pare-pluie posé à l’extérieur ne laisse passer, pour que la maison puisse respi-rer, que la vapeur d’eau, laquelle est stoppée par la membrane posée à l’inté-rieur de l’enveloppe (pare-vapeur) et permet de conserver un air sec. La mai-son est équipée d’une VMC double-flux, qui récupère les calories de l’air vicié expulsé pour réchauffer l’air frais arri-vant de l’extérieur. Grâce à un bon dimensionnement de l’installation et à un réglage précis des bouches d’extrac-tion et de pulsion, en fonction du cubage de chaque pièce, le système renouvelle la totalité de l’air de la maison en 2 h 30, en limitant la perte de calories due au renouvellement de l’air intérieur de la maison. Les autres équipements actifs sont un poêle à bois et un ballon d’eau chaude thermodynamique.

Enfin, la conception bioclimatique de la maison a présidé à la disposition des ouvertures, situées principalement au sud-ouest. Les menuiseries extérieures à triple vitrage (UW = 0,8) augmentent la performance de l’enveloppe. Elles sont équipées de volets roulants, faciles à intégrer dans l’épaisseur de l’ossature bois sans créer de ponts thermiques, qui permettent à la fois d’accroître l’isolation en hiver et d’optimiser le confort d’été. « Nous avons voulu montrer qu’on peut obtenir une très basse consommation avec un ensemble de moyens simples, conclut Dany Le Tohic, à condition que tous les corps d’état travaillent en concertation pour maintenir l’étanchéité de l’enveloppe. » Ce qui est possible en Bretagne doit aussi l’être dans d’autres régions françaises. J

en savoir plus

• UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr• UECF- FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), tél. : 01 40 69 52 94, www.uecf.fr

LA TRÈS BASSE CONSOMMATION AVEC DES SOLUTIONS SIMPLESEn associant conception bioclimatique, enveloppe performante et VMC double-flux, cette maison construite en Bretagne conjugue très basse consommation d’énergie, confort d’été et qualité de l’air intérieur, sans investissement lourd dans des équipements actifs sophistiqués.

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Des techniques simples et peu onéreuses, pour une maison à haute performance énergétique.

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Immeuble collectif Ne dispense pas d’une étude thermique réglementaire

LC 1/24

DESCRIPTION GENERALE BATI + SYSTEME

Architecture : R+2 N Lgts : 12 Système de chauffage : Gaz individuel

Situation : H1a SHONRT : 869 m² ECS : Gaz

Orientation : OUEST SHON : 766 m² Ventilation : SF Hygro B

Isolation : ITI SHAB : 639 m² Taux de Vitrage : 20%

ENVELOPPE

Type Surfaces (m²)

U (W/m².K) Prestations

Murs extérieurs 331 0,39 Parpaings + doublage 8+1cm λ38 (R=2,15 m².K/W)

Murs intérieurs 29 0,40 Parpaings + doublage 8+1cm λ38 (R=2,15 m².K/W)

Plancher sur terre plein 222 0,20 Dalle béton + 14cm sous dalle λ40 (R=3,35 m².K/W)

Plancher sur hall 19 0,33 Dalle béton + 10cm sous dalle λ40 (R=2,50 m².K/W)

Combles 242 0,22 20cm λ40 (R=5,00 m².K/W)

Baies vitrées 125 1,8 Châssis PVC + double vitrage remplissage Argon, au nu intérieur (Ujn=1,6 W/m².K / Sw=0,32 / Tl=0,50)

Occultations X X Volets battants

TRAITEMENT DES PONTS THERMIQUES

Plancher bas RAS Plancher intermédiaire

Rupteurs de ponts thermiques

ψ9 =0,30 W/ml.K

RENOUVELLEMENT D’AIR

Puissance ventilateur 122 W Somme des modules d’entrée d’air 662 m3/h

639 m²

DIMENSIONNEMENT / EQUIPEMENT TECHNIQUES

Chauffage Gaz individuel condensation 24kW Rnom=97,5% / Rint=108,6%

Emission Radiateurs chaleur douce Robinets thermostatiques certifiés (CA≤0,5K)

ECS Production micro-accumulée assurée par la chaudière

Production d’électricité NON

ITI

RT 2012

R+2 SHAB OUEST Compacité=0,61 H1a Système constructif

OUEST

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I 33

Génie climatique et énergétiqueDes schémas techniques toujours à portée de mainP. 33

Chauffage et ventilation en rénovationRappel des exigences réglementaires P. 34

Canalisations incorporées dans les dallages Quelles règles de mise en œuvre ? P. 36

Accessibilité en salle de bains Quelle hauteur de lavabo retenir ? P. 38

Désinfecter un réseau d’eau sanitaire Une procédure pas à pas P. 40

Équipements techniques

BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

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Si le format Calepin Pacte est à présent couramment utilisé par nombre de pro-fessionnels, les guides schémathèques sont moins connus. Il s’agit en l’occurrence d’outils didactiques qui doivent permettre aux professionnels de sélectionner une technique hydraulique, d’en dimensionner les équipements et d’assurer une mise en œuvre conforme aux règles de l’art exis-tantes grâce à la réunion, sur un même support, de plusieurs schémas techniques particulièrement clairs et bien expliqués. En effet, les schémas des fabricants sont nombreux, divers et parfois complexes. L’UECF-FFB et ses partenaires techniques, comme le Costic, souhaitent donc fournir un ensemble de schémas sûrs et validés sur lesquels les entrepreneurs pourront s’appuyer en toute confiance et avec facilité pour traiter des cas courants, en privilégiant les circuits simples et peu consommateurs.

Le bois occupe toujours pour les Français une place de choix dans les différents modes de chauffage. Aussi, parmi ces nouveaux outils proposés par l’UECF-FFB, un guide schéma-thèque Chauffage au bois en habitat indi-viduel est en cours d’élaboration et devrait être disponible après la rentrée. Il concerne à la fois les installations neuves et rénovées. Il reprendra la structure habituelle d’un guide sché-mathèque avec, d’une part, une présen-tation des règles générales à suivre pour optimiser le fonctionnement d’une installation bois et, d’autre part, des schémas types, en nombre limité,

en fonction des spécificités des diffé-rents types d’appareils de chauffage (bûches, granulés, chaudière, bouilleur) et des caractéristiques de l’installation (avec ou sans production d’ECS, avec radiateurs, plancher chauffant…). Chaque schéma sera expliqué et argu-menté et mettra en exergue les points relatifs au fonctionnement hydraulique et à la régulation.

Chaque fiche s’articulera autour du schéma hydraulique complet, avec les accessoires correspondant au cas géné-ral et à sa régulation. Elle rappellera les spécificités du schéma liées au type d’installation et permettra de répondre à la question « Avez-vous choisi le bon

schéma ? ». Elle explicitera le principe de fonctionnement hydraulique et de la régulation et mettra en évidence les points de vigilance. Elle récapitulera les recommandations pour le dimension-nement des principaux équipements avec des exemples chiffrés, et reprendra la liste des accessoires obligatoires ou conseillés. Ces fiches s’appuieront sur les recommandations professionnelles élaborées dans le cadre du programme RAGE sur les appareils de chauffage divisé à bûches et à granulés et ser ont mises au point en collaboration avec de nombreux professionnels. Le guide schémathèque intègrera aussi les ins-tallations couplant énergie solaire et énergie bois. J

GÉNIE CLIMATIQUE ET ÉNERGÉTIQUE DES SCHÉMAS TECHNIQUES TOUJOURS À PORTÉE DE MAINL’Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (UECF-FFB) propose plusieurs nouveaux Calepins Pacte et guides schémathèques pour aider les professionnels à assurer la mise en œuvre conforme de nombreuses réalisations.

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Schémathèque, Calepins Pacte disponibles sur www.programme pacte.fr/catalogue

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34 I Équipements techniques

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BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

La rénovation énergétique des bâti-ments est « une exigence et un défi », a déclaré récemment le

ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, rappelant la volonté publique d’amener tous les bâtiments au niveau BBC-rénovation d’ici 2050. Dans ce contexte, la révision de la RT Existant par élément était particulièrement attendue. Cette réglementation concerne en effet la quasi-totalité des rénovations engagées en France, à l’exception des bâtiments dont la surface est supérieure à 1 000 m2, pour les-quels la RT dite « globale » s’applique.

DES SEUILS REVUS À LA HAUSSELa révision du 22 mars 2017 n’introduit pas de changement de fond. Les seuils de perfor-mance ont été revus à la hausse mais ils restent en-deçà des niveaux requis pour l’ob-tention des aides de l’État, ne remettant pas en cause les critères d’éligibilité. Les exigences déjà prévues par les règlements européens sur l’éco-conception sont supprimées de la régle-mentation nationale. Rappelons que l’éco-conception désigne la volonté européenne de

concevoir des produits respectueux des prin-cipes du développement durable.

LES PRINCIPAUX CHANGEMENTS• Renforcement des exigences sur l’isolation des réseaux. Le texte précise : « En cas d’ins-tallation ou de remplacement d’une installa-tion de chauffage ou d’un chauffe-eau, les

canalisations d’eau chaude raccordées sont équipées d’une isolation (…) lorsqu’elles sont situées hors du volume chauffé. » Cette isola-tion est au minimum de classe III. Le texte prévoit également la mise en place d’un organe d’équilibrage au pied de chaque colonne. Un rapport d’équilibrage doit être établi, daté et signé par le professionnel.

CHAUFFAGE ET VENTILATION EN RÉNOVATION RAPPEL DES EXIGENCES RÉGLEMENTAIRES

Le cadre réglementaire de la rénovation énergétique a évolué le 1er janvier dernier, date de l’entrée en vigueur de l’arrêté du 22 mars 2017 révisant la réglementation thermique dite « existant par élément ». Cette réglementation n’impose pas une performance globale du bâti mais un niveau de performance minimal obligatoire pour chaque élément installé ou remplacé. Pour le chauffage et la ventilation, les changements introduits sont principalement des relèvements de seuils.

TYPE D’ÉQUIPEMENTCOEFFICIENT

DE PERFORMANCE (COP)Minimal en mode chauffage

TEMPÉRATURE DE SOURCE

EXTÉRIEUR INTÉRIEUR

Air extérieur-eau

3,2

7° C

35° C

Eau-eau sur nappe phréatique

10° C

Eau-eau avec capteurs enterrés

0/-3° C

Sol-eau-5° C

Sol-sol

EXIGENCES DE PERFORMANCE DES POMPES À CHALEUR

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Équipements techniques I 35BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

• En cas d’installation ou de remplacement d’un circulateur, celui-ci sera muni d’un dis-positif permettant son arrêt.

• Renforcement des exigences sur les émet-teurs à effet joule avec une variation tem-porelle de 0.6 K et option de détection de présence ou détection d’ouverture des fenêtres.

• Classe de régulation IV ou plus pour les dispositifs de chauffage centralisé. Le texte précise : « Sauf incompatibilité technique entre le dispositif de chauffage et le régulateur, tout nouveau dispositif de chauffage centralisé à combustible liquide ou gazeux est équipé d’un régulateur relevant de l’une des classes IV, V, VI, VII ou VIII telles que définies au para-graphe 6.1 de la communication de la Commission 2014/ C 207/02 dans le cadre du règlement (UE) n° 813/2013. »

• Les pompes à chaleur dont la puissance thermique nominale est supérieure à 400 kW (installées ou remplacées) devront répondre

aux exigences de performance détaillées dans le tableau ci-contre.

• Dans les bâtiments tertiaires, obligation d’avoir des systèmes indépendants de venti-lation pour des usages différents, et obligation de réguler la ventilation en fonction de l’occu-pation. J

Qu’en pense le professionnel ?« Sur de nombreux points, l’arrêté ne fait que rendre obligatoires des pratiques que nous avions déjà adoptées avant la parution du texte, confie Éric Perro, dirigeant de Eréo à Lamballe (Côtes-d’Armor). C’est le cas pour l’isolation des réseaux quand la chaudière se trouve dans un espace non chauffé, ou pour les détecteurs de fenêtre ouverte sur les radiateurs électriques. Concernant la ventilation des bâtiments tertiaires, là encore, il y a longtemps que nous préconisons à nos clients d’adapter la ventilation à l’usage de la pièce. Il est évident qu’une salle de réunion occupée une fois par semaine ne sera pas ventilée comme un open-space de bureaux occupés en continu. Pour nous, ce sont des pratiques courantes qui font partie de la réflexion globale autour de la réduction de la consommation électrique et des besoins en chauffage du client. Qu’elles soient inscrites dans la réglementation ne me choque pas.Par ailleurs, j’ai trouvé intéressant que le législateur rappelle que le chauffage est un système - englobant générateur, émetteurs de chaleur et distribution. Car au moment de remplacer une chaudière, nous devons aussi à notre client un conseil sur les émetteurs de chaleur, leur dimensionnement et sur le débit de l’installation.Enfin, il est positif que l’on renforce les obligations en matière de ventilation. Cette activité va prendre de plus en plus d’importance dans nos entreprises, relayant la baisse annoncée de l’activité chauffage. J’avoue que j’avais des sentiments très mitigés à la première lecture du texte. Je ne le trouve pas très ambitieux au regard de l’objectif de 2050. J’ai plutôt l’impression que l’on saupoudre en douceur alors qu’il faudrait un plan plus contraignant pour que décolle enfin ce marché de la rénovation. Toutefois, j’ai entendu et compris le point de vue de la FFB qui ne veut pas que les seuils de performance deviennent trop dissuasifs pour le maître d’ouvrage. Tout est question d’équilibre. »

Éric PERRO, dirigeant de Eréo à Lamballe (Côtes-d’Armor)

Eréo emploie 35 personnes et a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. L’entreprise est spécialisée en installation et maintenance de systèmes de plomberie, chauffage, ventilation et climatisation sur le secteur tertiaire (écoles, équipements sportifs, centres commerciaux, bureaux) et le logement, principalement résidentiel pour lequel elle réalise également les travaux d’électricité. Entré dans l’entreprise en 1996 comme chargé d’affaires, Éric Perro l’a rachetée en 2005. En mars 2015, après un audit réalisé par une agence de communication, l’entreprise (anciennement Le Breton du nom de son créateur en 1977) a pris le nom d’Eréo avec une nouvelle identité visuelle et une communication recentrée sur les questions énergétiques.

Fédération Française du Bâtiment

E N V I R O N N E M E N T & C O N S T R U C T I O N D U R A B L E

RÉNOVATION DES BÂTIMENTS EXISTANTS

L’essentiel de la réglementation thermique

en savoir plus • UECF- FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr• Brochure « Rénovation des bâtiments existants : l’essentiel de la réglementation thermique » disponible sur www.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils

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CANALISATIONS INCORPORÉES DANS LES DALLAGES QUELLES RÈGLES DE MISE EN ŒUVRE ?

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36 I Équipements techniques BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

MISE EN ŒUVRE DES TRAVERSÉES DE DALLAGES ET PLANCHERS

Carrelage

Chape flottanteIsolant acoustique

Dalle brute

Fourreau

Joint souple3 cm

PRÉSENCE DE CANALISATION DANS LES DALLAGES

Traversée de dallage avec fourreau

Règles d’incorporation dans les dallages. En maison individuelle, les canalisations peuvent être placées sous le dallage ou incorporées dans le dallage. Pour les autres cas (bâtiments collec-tifs, tertiaires, industriels…), la position des canalisations dépend de la nature du dallage. • Dallage non armé : les canalisations d’eau froide ou d’évacuation doivent être situées sous le dallage ; les canalisations d’eau chaude ne peuvent pas être incorporées ou placées sous le dallage.• Dallage armé : les canalisations d’eau froide peuvent être placées dans ou sous le dallage. Les canalisations d’eau chaude ne peuvent être qu’incorporées. La coexistence de toute autre canalisation, câble ou fourreau est alors prohibée et les liaisons froides doivent être disposées sous le dallage.Les règles applicables aux distances d’enrobage sont les suivantes :• Canalisations sous le dallage : la distance entre leur génératrice supérieure et la sous-face du dallage doit être au moins égale à leur diamètre majoré de 5 cm.• Canalisations dans le dallage : elles doivent res-pecter, sauf localement au droit des croisements, les dispositions constructives suivantes :- leur diamètre ne doit pas excéder 1/5 de l’épaisseur du dallage dans la zone considérée ;- leur enrobage et la distance horizontale qui les sépare doivent être au minimum d’une fois leur diamètre sans être inférieurs à 5 cm.

Les canalisations d’eau froide enterrées doivent être disposées sur un lit de pose, sans fourreau. Le fond de fouille est dressé ou corrigé à l’aide d’éléments fins et homogènes (terre épierrée, sable) damés de sorte que les tuyauteries reposent sur le sol sur toute leur longueur. Le remblayage de la fouille doit être exécuté en éléments fins et homogènes (terre épierrée, sable) jusqu’à 0,20 m au-dessus de la tuyauterie. Au-delà, le remblayage est effectué en tout-venant par couches succes-sives et damées. Le parcours du réseau doit être signalé par un dispositif tel qu’un grillage avertis-seur placé à environ 0,20 m au-dessus de la génératrice supérieure des tubes. L’enrobage de tuyau dans le mortier de pose des carrelages scellés n’est pas autorisé (risque d’endommager la canalisation lors d’une intervention ultérieure

sur le carrelage). Le tuyau doit être inclus dans un ravoirage adapté. Ces règles d’incorporation sont indépendantes du type de fluide (eau ou gaz). Toutefois, les parcours des conduites de gaz doivent être conformes à la norme. Ainsi, le gaz ne peut pas passer au-dessus d’un vide sanitaire, pour éviter tout risque d’accumulation.

Mode d’assemblage des canalisations incorpo-rées. Quand les tuyaux sont inaccessibles (dans l’épaisseur d’une dalle, d’une chape ou d’un ravoirage), les seuls modes d’assemblage autori-sés sont la soudure pour les matériaux métal-liques ou le collage pour les plastiques. Les raccords mécaniques doivent demeurer acces-sible, à une exception : le siphon de sol des douches à l’italienne (NF DTU 60.1). J

Couche d’usure du revêtement éventuel

Dallage

Interface éventuelle (isolant, film, sable)

Forme empierrement composé

Sol naturel

5 mm miniet ≥ d

d ≤ e/5

≥ D + 5 cm

D

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Traversées de dallages et planchersLes traversées verticales de dallages ou planchers sont autorisées avec des fourreaux. Ceux-ci doivent dépasser du niveau du sol fini de 3 cm.Les fourreaux doivent être mis en œuvre avant exécution de la chape ou dalle flottante. Un joint souple doit être mis en place entre la canalisation et le fourreau si le plancher se trouve au-dessus d’un local non chauffé ou sur l’extérieur.

Eau froide, eau chaude, chauffage, gaz : la mise en œuvre des canalisations dans ou à travers dallages et planchers répond à des règles strictes.

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Traversées de dallages et planchersLes traversées verticales de dallages ou planchers sont autorisées avec des fourreaux. Celui-ci doit dépasser du niveau du sol fini de 3 cm dans les pièces humides et 1 cm dans les autres pièces. Les fourreaux doivent être mis en œuvre avant exécution de la chape ou dalle flottante. Un joint souple doit être mis en place entre la canalisation et le fourreau si le plancher se trouve au-dessus d’un local non chauffé ou sur l’extérieur. Les piquages peuvent être réalisés uniquement au droit des appareils.

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38 I Équipements techniques

SCHÉMAS DE PRINCIPE POUR LA POSE DE LAVABOS EN ERP

BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

Après les modifications apportées à l’arrêté du 1er août 2006 relatif aux règles d’accessibilité des personnes à mobilité réduite par deux autres arrê-tés, ceux du 30 novembre 2007 et du 20 avril 2017, son article 12 définit les caractéristiques de pose des lavabos dans un établissement recevant du public (ERP) :• un lavabo accessible présente un vide en partie inférieure d’au moins 0,30 m de profondeur, une largeur d’au moins 0,60 m et une hauteur de passage des pieds et des genoux d’une personne en fauteuil roulant de 0,70 m ;• le choix de l’équipement, ainsi que le choix et le positionnement de la robi-netterie, permettent un usage complet du lavabo en position assise en veillant notamment à la facilité de leur préhension.

Ces dispositions remplacent celles de l’article 11 de l’arrêté du 1er août 2006 qui plongeaient les installateurs dans de réelles difficultés : la hauteur maxi-male du plan d’un lavabo y était fixée à 80 cm. Cette disposition était sou-vent incompatible avec le vide d’une

hauteur minimale de 70 cm demandé sous le lavabo ; très peu de matériels permettaient de parvenir à résoudre ce dilemme.

En clair, la réglementation abandonne la notion de hauteur maximale du lavabo accessible lorsque celui-ci est commun – personnes à mobilité réduite ou non. En revanche, le texte demande une obligation de résultat, à savoir : « un usage complet en position assise ». Concrètement, pour un confort opti-mal, la hauteur du plan de lavabo doit être inférieure ou égale à 85 cm. Les nouvelles références réglementaires sont celles de l’arrêté du 20 avril 2017 pour les ERP neufs et de l’arrêté du 24 décembre 2015 pour les logements. Il est demandé aux concepteurs et installateurs de privilégier des robinets à levier ou automatiques, pour amélio-rer l’ergonomie des lieux. Le cas du lave-main placé dans un cabinet d’ai-sance accessible à tous publics (PMR ou non) est aussi spécifique :• son plan supérieur sera à une hauteur maximale de 85 cm ;

• la commande de sa robinetterie ou de la cellule de déclenchement doit être située à plus de 40 cm de tout angle rentrant de parois ou de tout autre obstacle à l’approche d’un fauteuil roulant.

Sur le plan technique, ces évolutions ont été prises en compte par les fabricants de matériels sanitaires et de robinette-ries. Les lavabos se posent sur consoles latérales – rapportées ou moulées, selon les modèles – et non sur les seules et simples fixations murales. Colonnes et cache-siphon sont évidemment pros-crits. Certains fabricants intègrent par-fois une rainure de préhension sous la vasque, voire des poignées moulées dans la céramique : la personne en fau-teuil roulant peut ainsi s’approcher en tirant sur ces prises. Les gammes de robinetteries de salles de bains sont complétées par des modèles à com-mandes longues et à réglage simplifié de la température, avec sécurité anti-brûlures. Dans le même esprit, les ins-tallateurs poseront les accessoires (distributeurs, patères, porte-serviettes…) à une hauteur de 90 à 130 cm. J

La réglementation récente sur l’accessibilité des locaux sanitaires est parfois contradictoire. Exemple : comment concilier la hauteur d’un lavabo et le vide demandé en dessous pour faciliter la giration d’un fauteuil ? La réponse commentée.

ACCESSIBILITÉ EN SALLE DE BAINS QUELLE HAUTEUR DE LAVABO RETENIR ?

≥ 0,30 m

≥ 0,40 m

≥ 0,60 m

≥ 0,30 m

≥ 0,70 m ≥ 0,85 m

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en savoir plus

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

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Comment expliquer simplement l’accessibilité à vos clients ?

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40 I Équipements techniques

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BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

La désinfection des réseaux d’eau sanitaire est désormais intégrée dans le NF DTU 60.1 relatif à ces installations. Mais pour être effi-cace, la désinfection doit être prise en compte dès la conception du réseau. Elle impose des conditions préalables destinées à maintenir la qualité de l’eau distribuée, à savoir :• la conception des installations est faite pour limiter le risque de déve-loppement bactérien (température, inversion eau chaude eau froide, équilibrage…) ;• les réseaux sont sectorisés selon la taille de l’installation ;• le nombre de boucles d’eau chaude sanitaire est limité afin de garantir la possibilité de réaliser un bon équilibrage.De même, lors d’un chantier neuf ou de l’agrandissement d’un réseau, les notes de dimensionnement sont visées par le maître d’œuvre, les profils de consommation sont pris en compte et, hydrauliquement, les vitesses de circulation et l’équi-librage sont respectés.

Avant la mise en service, le réseau doit être soumis à des essais et

contrôles ayant pour but de s’assu-rer du bon fonctionnement des installations. Un rinçage à l’eau doit notamment être effectué le plus rapidement possible après la mise en œuvre du réseau. Il peut égale-ment être complété d’un second rinçage avant la mise en service si celle-ci intervient longtemps après la mise en œuvre.Comment la norme d’installation prévoit-elle la désinfection avant la mise en service ? Pour ce faire :• les installations doivent préalable-ment être testées à l’eau, sans par-ticules, pour vérifier l’absence de fuites ;• les brise-jet et aérateurs sont retirés ; ils seront installés après trempage dans une solution désinfectante ;• le ou les dispositifs d’injection sont installés en amont des installations à désinfecter, au niveau des alimen-tations d’eau froide ; l’injection est de type proportionnel avec un compteur volumétrique ;• aux limites de la prestation, les vannes des alimentations d’eau froide doivent être fermées.À noter qu’une analyse d’eau froide

du réseau public(1) est néces- saire avant l’ouverture des vannes pour vérifier sa qualité avant raccordement.

Les produits de désinfection rete-nus sont le chlore ou le permanga-nate de potassium. La procédure de traitement est précise :• le réseau est mis en eau, et la solution désinfectante injectée durant ce remplissage ;• on procède au puisage en continu à tous les robinets et exutoires en vérifiant la présence de la solution désinfectante. L’opérateur doit res-pecter la durée de contact néces-saire à la désinfection ;• enfin, robinets et exutoires ouverts au maximum, on rince l’installation jusqu’à l’absence de solution désinfectante, soit environ 2 heures.Les puisages domestiques étant interdits pendant ces opérations, des avis sont affichés à tous les exutoires. Par ailleurs, en cas de désinfection complète, les canalisa-tions extérieures des branchements seront traitées avant les installa-tions intérieures. Douze heures

après la fin du rinçage, une analyse d’eau doit confirmer la conformité des paramètres suivants : colonies de micro-organismes revivifiables à 22 °C et à 36 °C, coliformes totaux, température, aspect, dureté totale, chlore libre, pH, conductivité, tur-bidité et présence d’ammonium(2). Ces analyses doivent être réalisées selon les normes en vigueur, par des laboratoires agréés pour le contrôle sanitaire des eaux. Les prélèvements doivent être réalisés par le laboratoire. Le résultat des analyses conditionne l’autorisation de mise en service des réseaux collectifs neufs, publics ou privés. J(1) Analyse de type D1 selon l’arrêté du 21 janvier 2010, paru au Journal officiel du 7 mars 2010, texte n° 13.(2) L’ammonium est un indicateur de dégradation incomplète de pollution d’origine agricole, domestique ou industrielle.

en savoir plus • Une liste des laboratoires agréés est disponible sur le site du ministère en charge de la Santé à l’adresse suivante : solidarité-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr • UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

Désormais courantes, les mesures de désinfection d’un réseau d’eau froide et chaude sanitaire avant la mise en service permettent de s’assurer de la conformité de la qualité de l’eau distribuée jusqu’au point de puisage d’une installation.

DÉSINFECTER UN RÉSEAU D’EAU SANITAIRE UNE PROCÉDURE PAS À PAS

LES ÉTAPES DE DÉSINFECTION DES RÉSEAUX D’EAU SANITAIRE

OUI

Nouvelle désinfection nécessaire

Nouveau rinçage nécessaire

faible

élevé

NON

NON

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Fermeture des points de puisage

Ouverture des points de puisage

Présence du désinfectant

au point de puisage ?

Niveau de contamination

Remplisage et injection de la solution

désinfectante

Temps de repos nécessaire à la désinfection

OUI

Prélèvement d’eau

Mise en service du tronçon

Résultats conformes ?

Ouverture des points de puisage et rinçage terminal

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I 43

Entretien des ouvrages de métallerie Les points de vigilanceP. 43

Plafonds actifs La chaleur qui vient d’en haut P. 44

Le plâtrier et le peintre en bonne intelligence P. 46

Nécessité d’un pare-vapeur ? La réponse en quelques clics P. 47

Pose calée-chevillée de l’isolant en ITE Les bonnes pratiques P. 48

AménagementFinitions

BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

Il n’est pas rare que les préconisations d’entretien des ouvrages de métallerie ne soient pas respectées, entraînant parfois des dégradations suffisamment rapides pour que ceux-ci soient à rem-placer. Aussi, il est essentiel de bien communiquer et de bien conseiller les clients sur les méthodes adaptées à l’entretien des ouvrages de métallerie.

Perte de brillance, farinage, changement de couleur : autant de signes d’altération qu’un simple nettoyage régulier permet de limiter. En effet, la saleté et les dépôts comme le sel marin, le chlore ou les rejets de la circulation et des industries finissent par attaquer les revêtements de protection. Mais, ces saletés peuvent être ôtées avec un simple lavage à l’eau

tiède une ou deux fois par an. La fré-quence varie surtout selon la situation géographique et l’environnement du bâtiment et la composition chimique du revêtement. À noter que les parties abritées peuvent être soumises à un plus grand risque de dégradation que des parties exposées : en effet, la saleté s’y accumule plus facilement et n’est pas « lavée » par les pluies. La fréquence de nettoyage doit alors être augmentée.

L’entretien et la maintenance d’un ouvrage de métallerie se jouent avant même la pose. Dès la rédaction du cahier des charges pour l’applicateur, il est pri-mordial d’indiquer où l’ouvrage de métal-lerie sera installé, afin que celui-ci dispose des bons renseignements pour choisir le revêtement de protection et fournisse donc les bonnes recommandations d’en-tretien. La vigilance s’impose ensuite lors de la pose sur le chantier, car les projec-tions de béton peuvent être corrosives. Il faut donc les nettoyer, et ce, avant qu’elles

n’aient eu le temps de sécher pour éviter de faire appel à des produits nettoyants plus agressifs, qui pourraient altérer la surface revêtue avant même la livraison du bâtiment. Par ailleurs, il faut aussi se renseigner sur certains règlements locaux ou recommandations à respecter en réponse à la conformité de certains labels ou normes de qualité.

De manière générale, tous les types d’abrasifs, qu’ils soient chimiques ou mécaniques, sont à proscrire. Brosses, papiers ponce ou poudres à récurer créent des rayures ou micro-rayures qui offrent des points d’entrée pour la corrosion. Le nettoyage à haute pression, s’il est utilisé, doit se faire avec une pression maximale de 6-10 bars et une application au minimum à 25 cm du support. Quant aux produits chimiques, il convient de se référer à la documen-tation technique des agents nettoyants et du revêtement. Les plus forts sont souvent à éviter : qu’ils soient alcalins (pH > 9) comme l’eau de javel, la soude ou la potasse, ou acides (pH < 5) comme les acides sulfurique, acétique, nitrique, ou encore à base d’hydrocarbures ou d’autres composés courants comme l’acétone, leur action sur les revêtements peut être extrêmement dommageable. À titre d’exemple, la plupart des solvants courants peuvent détruire un thermo-laquage polyester en quelques minutes !

L’Union des métalliers met à disposition des fiches sur les préconisations d’entre-tien ainsi qu’un contrat-type de mainte-nance. Par ailleurs, pour inciter le client à entretenir ses ouvrages de métallerie, il est conseillé de lui fournir un planning d’entretien et de maintenance. J

en savoir plus

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org

Avec le temps et les agressions extérieures, les revêtements des ouvrages de métallerie peuvent s’altérer prématurément. Les métalliers ont tout intérêt à bien conseiller leurs clients et à leur fournir les informations pour un entretien adapté.

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ENTRETIEN DES OUVRAGES DE MÉTALLERIE LES POINTS DE VIGILANCE

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44 I Aménagement / Finitions

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BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

Et si les solutions de chauffage les plus pertinentes étaient celles venues du froid ?

Arrivés en France il y a une vingtaine d’années, les plafonds actifs, qui dif-fusent la chaleur – ou la fraîcheur – du haut vers le bas, sont des systèmes inspirés du rayonnement solaire, qui nous viennent des pays scandinaves, où précisément le soleil est une denrée rare. « Les plafonds rayonnants font appel au même principe que les plan-chers chauffants, explique Olivier Pinart, président du groupe OPI, spé-cialisé dans l’isolation, les cloisons sèches et plafonds techniques à Cavan (Côtes-d’Armor). Un plafond rayonnant

dont les équipements actifs sont à fleur de l’air ambiant est immédiatement en état de fonctionner et peut être coupé dès les premiers apports solaires. » En plus de permettre d’atteindre la température souhaitée en quelques minutes, les plafonds actifs ont aussi l’avantage de produire une chaleur homogène, qui se diffuse vers les corps solides avant de réchauffer l’air par conduction, avec pour conséquence un surcroît de confort. Avec eux, aucun effet barrière, comme celui opéré par les meubles, ne retient la chaleur éma-nant du plancher : la quasi-totalité de l’énergie est utilisée pour chauffer la pièce, avec à la clé une optimisation des consommations d’énergie.

PLAFONDS RAYONNANTS MODULAIRES ET RAYONNANTS PLÂTREIl existe plusieurs procédés de plafonds actifs, à commencer par les plafonds rayonnants modulaires (PRM), qui remplissent toutes les fonctions d’un plafond modulaire – isolation ther-mique, absorption acoustique, protec-tion incendie – tout en offrant une solution de chauffage. Ces procédés se composent de panneaux rayonnants, comprenant un composant actif connecté à une alimentation électrique et un isolant, à fixer sur une structure métallique recouvrant l’ensemble du plafond. Pour le maître d’ouvrage, ce type de procédé ne nécessite pas de gros travaux et n’impacte pas de façon

significative les délais de chantier. La maintenance est facilitée, car le plafond est immédiatement accessible. « En cas de zone défectueuse, il suffit d’identi-fier le panneau responsable, de le rem-placer et de le connecter au circuit électrique », argumente Olivier Pinart.Autre procédé de plafond actif, le pla-fond rayonnant plâtre (PRP) se com-pose d’une plaque de plâtre de parement vissée à une ossature métallique, sur laquelle on positionne un film chauf-fant électrique de faible épaisseur et un isolant qui fait blocage thermique. Cet isolant permet de diriger la chaleur produite vers la plaque de plâtre qui diffuse la chaleur par rayonnement dans la pièce. Les PRM et les PRP sont deux types de plafonds actifs particu-lièrement adaptés au logement, en neuf comme en rénovation, d’autant plus qu’ils sont des produits décoratifs s’in-tégrant harmonieusement à l’architec-ture d’intérieur. Pour être performants, ils doivent être associés à une bonne isolation des murs et des menuiseries extérieures. Ils nécessitent cependant de prévoir un plénum, ce qui réduit la hauteur sous plafond.

PLAFONDS ACTIFS LA CHALEUR QUI VIENT D’EN HAUTQu’ils soient rayonnants modulaires, rayonnants plâtre ou hydrauliques réversibles, les plafonds actifs sont synonymes de confort et de structures légères qui simplifient l’installation et la maintenance. Signe de reconnaissance du marché, les plus éprouvés de ces procédés sont susceptibles d’être intégrés dans la révision du NF DTU 58.1 « Plafonds suspendus modulaires ».

Olivier PINART, président du groupe OPI à Cavan (Côtes-d’Armor).

Un plafond rayonnant

dont les équipements actifs sont à fleur de l’air ambiant est immédiatement en état de fonctionner. De même, le plafond actif peut être coupé dès les premiers apports solaires.

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Aménagement / Finitions I 45BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

PLAFONDS ACTIFS RÉVERSIBLES : UN MEILLEUR CONFORT D’ÉTÉPrincipalement mis en œuvre dans les immeubles de bureaux et les bâtiments collectifs, les plafonds chauffants hydrauliques (PCH) sont des systèmes réversibles qui permettent de chauffer les locaux en hiver et de les rafraîchir en été. Ces plafonds actifs se composent de serpentins soit rigides (en cuivre), soit souples (en polypropylène), intégrés dans des bacs acier ou des panneaux isolants fixés au plafond grâce à une ossature métallique. Le réseau de tuyaux dissimulé dans le plafond est mis en eau et relié à une centrale qui produit de l’eau chaude ou froide, ren-dant possible, selon les besoins et les saisons, un pilotage très fin de la tem-pérature des locaux. Leur mise en œuvre doit être méticu-leuse. « Il convient de réaliser une struc-ture métall ique parfaitement horizontale, de bien calculer son dimen-sionnement par rapport à la hauteur du plafond et d’intégrer en amont toutes les réservations, notamment pour les terminaux, grilles, luminaires, détection

incendie, HP… en accord avec les textes de mise en œuvre », précise Sylvestre Duval, directeur général d’Augagneur, une entreprise spécialisée dans les travaux d’isolation, de cloisons et de faux plafonds implantée à Viroflay (Yvelines). Avant sa mise en service, le PCH doit faire l’objet d’essais à l’air puis en eau et d’un contrôle des réseaux dans

le plafond à l’aide d’une caméra ther-mique pour vérifier que tous les raccor-dements sont parfaitement étanches. Selon le professionnel, les donneurs d’ordre ont compris la pertinence de confier la mise en œuvre de ce type de plafond actif à un tandem composé de deux entreprises : un climaticien, qui conçoit et dimensionne l’installation en fonction des besoins du maître d’ou-vrage, et une entreprise spécialisée, qui fournit et installe le plafond actif (pan-neaux acoustiques absorbants et garnis de leurs serpentins en usine) ainsi que l’ossature métallique. Procédés considérés comme innovants, les plafonds actifs doivent être mis en œuvre conformément aux Avis tech-niques des fabricants, ce qui permet aux entreprises qualifiées de bénéficier d’une assurabilité optimale pour leurs ouvrages. Ils franchiront sûrement un premier pas vers le domaine tradition-nel avec l’intégration des plafonds rayonnants modulaires (PRM) de la révision du NF DTU 58.1 « Plafonds suspendus modulaires ». De quoi don-ner une visibilité accrue aux plafonds actifs. J

1 Les plafonds actifs allient confort et optimisation des consommations d’énergie.2 Mise en œuvre

d’un plafond rayonnant plâtre.

en savoir plus

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

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Sylvestre DUVAL, directeur général d’Augagneur à Viroflay (Yvelines)

Il convient de réaliser

une structure métallique parfaitement horizontale, d’intégrer en amont toutes les réservations, notamment pour les luminaires et la détection incendie, en accord avec les textes de mise en œuvre.

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46 I Aménagement / Finitions

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BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

Mieux respecter les règles de l’art, mieux gérer les interfaces, répondre aux attentes des peintres et des plâtriers : tel était le triple objectif de l’UPMF-FFB et l’UMPI-FFB en éditant ensemble une fiche pratique qui définit les exi-gences minimales pour des ouvrages de plâtrerie et de peinture conformes. « Le plus important pour nous est de respecter l’ensemble de nos NF DTU, rappelle Pascal Pawlaczyk, gérant de l’entreprise de peinture Saudemont à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais), initiateur de la démarche. Cette fiche ne remplace pas les NF DTU mais rappelle les principales obligations qu’ils contiennent pour le plâtrier et le peintre. » Elle donne ainsi la marche à suivre pour anticiper les incidents de chantier et éviter les supports refusés, qui provoquent interruptions et litiges.

Dans la partie consacrée à ce que doit le plâtrier, la fiche pratique rappelle, sous forme de tableau, les exigences minimales contenues dans les NF DTU en vigueur pour chaque type d’ouvrage – NF DTU 25.1 « Enduits de plâtre inté-rieur », NF DTU 25.31 « Cloisons en carreaux de plâtre »… Ces exigences portent sur les tolérances de planéité générale (sous la règle de 2 m) et de planéité locale (sous la règle de 0,2 m),

sur l’aplomb pour les parois verticales et sur l’horizontalité pour les plafonds en plaques de plâtre. Elles portent aussi sur l’état de surface du parement, qui doit permettre l’application des revêtements de finition et ne pas présenter de défauts comme les taches d’humidité ou de moi-sissures, ni pulvérulence, efflorescences ou salpêtre, ni taches de bistre, d’huile ou de graisse… « Pour être conforme aux textes de mise en œuvre, le plâtrier doit aussi respec-ter les conditions d’exécution, notam-ment l’hygrométrie et la température, déclare Benoît Gagneux, président de SAS Meignan Arsène, une entreprise de plâtrerie implantée à Château-Gontier (Mayenne). Il doit soigner le jointoie-ment, par un bon chargement et un bon encollage de la bande. » Lors de l’acceptation du support, le peintre devra respecter les 7 jours de délai de séchage.

Parmi les obligations majeures du peintre, figure la réception du support. « Cette opération doit être faite avec le plâtrier, en contrôlant notamment la planéité et les aspects de surface, et en gardant une trace écrite pour se prémunir contre tout litige à venir », prévient Pascal Pawlaczyk. La fiche pratique, dont l’initiative revient à Pascal Pawlaczyk, rappelle aussi les trois états de finition prévus par le NF DTU 59.1 « Revêtement de peinture en feuil mince, semi-épais ou épais » : la fini-tion C (le simple revêtement du sub-jectile), la finition B (aspect poché ou structuré, quelques défauts admis) et la finition A (aspect irréprochable, faibles défauts d’aspect tolérés), tout en rappe-lant qu’en l’absence de précision dans les documents particuliers du marché, c’est l’état de finition B qui est retenu. De façon synthétique, un tableau récapitule les exigences liées à chaque niveau de finition et mentionne aussi le caractère optionnel de certaines opérations.

« En fonction de la finition demandée par le client, il revient au peintre, par son expertise du subjectile, de décider s’il doit ou non réaliser certaines opérations, comme un enduit repassé », ajoute Pascal Pawlaczyk. L’issue de ce diagnostic peut ainsi, sans nuire au résultat, réduire la durée du chantier et en optimiser la valeur ajoutée. Enfin, il est toujours intéressant pour le peintre de réaliser une surface témoin et de la faire valider par le client pour éviter toute déception à la réception du chantier. Cette fiche pratique est téléchargeable dans la partie Abonnés des sites internet de l’UMPI-FFB et de l’UPMF-FFB. Elle sera bientôt suivie d’autres fiches similaires, élaborées par le GrAF(1), dans le but d’améliorer les interfaces entre tous les métiers de la finition. J (1) Groupement Aménagement Finition de la FFB.

LE PLÂTRIER ET LE PEINTRE EN BONNE INTELLIGENCE Comment gérer au mieux l’interface entre les métiers de la finition ? Une fiche pratique, éditée conjointement par l’UMPI-FFB et l’UPMF-FFB, synthétise dans ce but les exigences minimales qui incombent au plâtrier et au peintre.

en savoir plus

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr• UPMF-FFB (Union professionnelle des métiers de la finition), tél. : 01 40 69 53 73, www.upmf.ffbatiment.fr

Le

plâtrier doit soigner le jointoi-

ement, par un bon chargement et un bon encollage de la bande. Benoît GAGNEUX, président de SAS Meignan Arsène à Château-Gontier (Mayenne).

En

fonction de la finition demandée

par le client, il revient au peintre, par son expertise du subjectile, de décider s’il doit ou non réaliser certaines opérations, comme un enduit repassé. Pascal PAWLACZYK, gérant de Saudemont à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais).

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Aménagement / Finitions I 47BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

La conception et la réalisation de ce logiciel ont été menées par l’UMPI-FFB dans le cadre du Programme recherche déve-loppement métiers (PRDM) de la FFB. L’initiative est née des demandes récurrentes émanant des adhérents de l’UMPI-FFB : en effet, la pose de pare-vapeur est encadrée par plus d’une qua-rantaine de textes de mise en œuvre différents(1), et il est parfois difficile d’identifier ou de trouver rapidement le bon texte.

Tout d’abord, il est important de préciser que l’on parle bien ici de pare-vapeur, qu’il ne faut pas confondre avec la membrane d’étanchéité à l’air. Le pare-vapeur sert à limiter ou empêcher la sta-gnation de vapeur d’eau dans les parois du bâti (murs, charpentes, isolation, planchers…), alors que la membrane d’étanchéité à l’air sert à lutter contre des entrées ou sorties d’air non contrôlées qui pourraient être responsables de surconsommation d’énergie. La nécessité de poser ou non un pare-vapeur peut être condition-née par un calcul qui déterminera aussi la valeur Sd, la capacité à laisser passer la vapeur d’eau.

Cette valeur s’exprime en mètres ; plus elle est élevée, moins le pro-duit laisse passer la vapeur d’eau.

La nécessité de l’ouvrage pare-vapeur dépend d’un très grand nombre de paramètres. Certains textes renvoient à des calculs, d’autres à des paramètres par défaut. Le résultat est rendu complexe car il dépend beaucoup des paramètres pris en compte, qui peuvent être aussi divers que la méthode d’isolation (soufflage, insufflation, produits manu-facturés…), le type d’isolant et la nature de son conditionne-ment, le type d’ouvrage (murs, toitures…), l’hygrométrie du local, la nature du support (béton, bois, plaques de plâtre…) et le mode constructif, le type de mur ou le type de couverture (petits élé-ments, bardeaux bituminés…), ou encore la localisation du chantier (zone très froide…). Dans le cas d’une isolation en combles per-dus, il faudra prendre en compte les éléments du plancher. Ainsi, si l’on a un isolant avec ou sans surface de répartition, la résis-tance à la diffusion de vapeur (Sd) peut différer.

Pour déterminer de quel texte dépend l’ouvrage en cours, et afin de faciliter la lecture par l’utilisa-teur, des questions simples sont posées par le biais de ce logiciel. Ces questions concernent le type de support, de bâti… Ainsi, en cinq ou six questions, le logi-gramme — entre autres grâce à la synthèse des textes de mise en œuvre — établit sous forme de note d’information les références auxquelles l’entrepreneur doit se conformer. Le logiciel permettra ainsi d’apprécier la nécessité ou non d’un pare-vapeur et, si c’est le cas, la performance du pare-vapeur associé. L’outil, bientôt disponible sur le site de l’UMPI-FFB pour ses adhérents, devrait par la suite s’étoffer d’illustra-tions. J(1) À titre d’exemple, pour les parois verticales, les textes de référence sont les NF DTU 20.1, NF DTU 31.2, NF DTU 25.41 et NF DTU 25.42 et les Cahiers 3723 et 3728. Pour les parois horizontales, il s’agit des Cahiers 3647, 3693, 3560_V2 et de toute la série des NF DTU liés à la couverture.

en savoir plus

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

NÉCESSITÉ D’UN PARE-VAPEUR ? LA RÉPONSE EN QUELQUES CLICS L’Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB) met au point un logiciel qui permet de savoir en quelques clics si une structure doit être équipée ou non d’un pare-vapeur.

Ouvrages en plaques de plâtre sur ossature métallique. L’essentiel de la réglementationPour que les entreprises ne soient plus démunies face aux règles foisonnantes de la protection incendie, de l’acoustique et de la thermique, ce guide relatif aux performances des ouvrages en plaques de plâtre sur ossature métallique en compile l’essentiel, en créant une liaison entre réglementation et mise en œuvre. Synthèse de plusieurs années de recherches au sein de l’UMPI-FFB, il propose une lecture didactique, simple à appréhender, grâce à des tableaux et schémas à la portée de tous. Cette aide précieuse pour mieux cerner la réglementation associée aux performances est complétée par un rappel simplifié des notions élémentaires à maîtriser dans ces domaines. Le guide comporte également un onglet dédié aux assurances, qui aborde les garanties nécessaires aux entreprises. Édité dans la collection Recherche développement métiers de la FFB, ce guide est consultable en ligne sur le site de l’UMPI-FFB, en version électronique pour garder toute la réglementation dans sa poche sur chantier. Il est également disponible en version papier auprès des fédérations régionales et départementales.

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48 I Aménagement / Finitions

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BÂTIMÉTIERS n°51Juin 2018

Alors que les exigences en matière de performance énergétique des bâtiments vont croissant, le procédé d’isolation thermique par l’extérieur par polysty-rène expansé (PSE) sous enduit (Etics) se révèle particulièrement pertinent. Il le devient encore plus en utilisant pour la pose de l’isolant la technique du calé-chevillé, qui a l’avantage de convenir aux chantiers neufs et de rénovation, contrairement à la pose collée qui ne s’applique qu’au neuf. La technique du calé-chevillé permet aussi de corriger la planéité d’un support ancien, dans cer-taines limites : en jouant sur l’épaisseur du mortier de calage – destiné à mainte-nir provisoirement l’isolant thermique avant la fixation par chevilles – il est possible d’aplanir un différentiel jusqu’à 5 mm d’épaisseur sous la règle des 2 m.

Les procédés d’ITE par PSE sous enduit doivent être mis en œuvre en respec-tant les Avis techniques ou Documents techniques d’application (DTA) des fabricants, qui sont eux-mêmes enca-drés par le cahier des prescriptions tech-

niques (CPT) 3035 du CSTB « Systèmes d’isolation thermique extérieure par enduit sur polystyrène expansé », ver-sion 2, de 2013. La mise en œuvre doit commencer par une étude préalable du support (béton, brique creuse, bloc béton…), qui permet de déterminer le type de cheville à utiliser. Les che-villes – qui doivent bénéficier d’un Agrément technique européen (ATE) et être conformes au guide ETAG 014 – sont classées par lettre en fonction des différents matériaux : A pour le béton de granulats courants, B pour la maçonnerie pleine, C pour la maçon-nerie creuse ou perforée, D pour le béton de granulats légers, et E pour le béton cellulaire. Second point impor-tant, les chevilles doivent faire l’objet d’un test d’arrachement conforme aux « Recommandations à l’usage des pro-fessionnels de la construction pour la réalisation d’essais chevilles sur site » établies par le Cisma, et aux exigences définies dans le cahier 3035_V2 du CSTB, un test qui peut être réalisé en concertation avec le fabricant.

Lors de la mise en œuvre, il convient de respecter le plan de chevillage et la densité de chevilles au mètre carré (5, 8, 10 ou 12), qui sont définis dans l’Avis technique ou le DTA, en fonction des efforts dus au vent normal selon l’exposition, et de la charge admissible pour le support considéré, validée par les essais d’arrachement. Le mode opé-ratoire consiste à caler l’isolant avec le mortier de calage. Après avoir respecté le temps de séchage du mortier, on peut mettre en place les chevilles, par perçage de l’isolant et du support, « en plein » quand les chevilles pénètrent uniquement dans le panneau isolant, ou « en plein et en joint » quand elles traversent aussi les angles du panneau et/ou ses arêtes. Il existe trois procédés de pose pour les chevilles (voir encadré). Certains néces-sitent de recouvrir la rosace (tête) de la cheville d’un capuchon isolant, pour contenir les ponts thermiques formés par les chevilles et obtenir une surface homogène afin de prévenir des risques de spectres. J

POSE CALÉE-CHEVILLÉE DE L’ISOLANT EN ITE LES BONNES PRATIQUESAdaptée à la rénovation et apte à rattraper la planéité d’un support ancien, l’isolation thermique par l’extérieur par PSE sous enduit avec pose calée-chevillée de l’isolant est une alliée de la performance énergétique des bâtiments. Rappel des documents de mise en œuvre et des bonnes pratiques à respecter en la matière.

Schémas de principe des 3 procédés de mise en œuvreAprès perçage bien horizontal d’un trou correspondant au type de cheville, à l’aide d’un foret adapté au support, la cheville est posée manuellement jusqu’au nu de l’isolant et fixée selon trois procédés possibles :

1. Cheville à frapperLa tête de la cheville est frappée avec un maillet en caoutchouc jusqu’à fixation dans le support.

2. Cheville à visser en montage à fleurLa tête de la cheville est vissée dans le support à l’aide d’une visseuse avec montage à fleur de l’isolant, puis recouverte d’une capsule isolante.

3. Cheville à visser en montage à cœurLa tête de la cheville est vissée dans l’isolant à l’aide d’une visseuse, et la zone évidée est comblée par un bouchon isolant, égalisé au platoir pour garantir une parfaite planéité au nu de l’isolant.

en savoir plus

GITE-FFB (Groupement isolation thermique par l’extérieur), tél. : 01 40 69 51 37, www.ffbatiment.fr, Travaux, Isolation thermique par l’extérieur.

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Evitonsle gaspillage

des ressources

• Gare aux fuites d’eau

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des équipements en l’absence

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• Tri des déchets selon signalétique

et consignes

• Utilisation de bordereaux de suivi

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de déchets

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du chantier

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chantier et de ses abords

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circulation et des zones

de livraison

Réduisons

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dans l’air• Humidifi cation des matériaux et

voies de circulation par temps sec

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50 I Dossier I Vol sur chantier

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Alors que l’activité redémarre dans le bâtiment, le phénomène du vol sur chantier devrait s’accentuer. Pour se prémunir de ce fléau, que les entrepreneurs subissent parfois avec un certain fatalisme, la FFB a décidé de remobiliser toutes les parties prenantes avec un message clair : agissons collectivement pour que les fruits de la reprise ne profitent pas aux délinquants mais aux entreprises.

MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE VOL SUR CHANTIER

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018 réalisé en partenariat avec 51

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MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE VOL SUR CHANTIER L a reprise dans le bâtiment est enfin

là, elle était attendue depuis de nom-breuses années. C’est l’occasion pour les entreprises de se refaire une santé

après une longue période de vaches maigres. Mais si les carnets de commandes se regarnissent avec bonheur, il faut néanmoins rester vigilant : dans cette période de transition, le moindre aléa peut mettre à mal les trésoreries encore fragilisées. Parmi ces aléas, le vol de matériaux et matériels sur chantier (voir encadré ci-dessous) est lourd de conséquences, et peut parfois conduire des PME à mettre la clé sous la porte. « Lorsque sur une opération de 100 logements, on se retrouve avec 50 tableaux électriques arrachés et volés une semaine avant la réception, c’est la double peine ! », illustre Christian Wacquiez, président de l’entre-prise générale francilienne Sacieg. Car, outre les conséquences financières directes qui peuvent facilement atteindre plusieurs dizaines de mil-liers d’euros, les conséquences indirectes sont

également très dommageables : nouvelle com-mande en urgence du matériel volé, travaux de remise en état… « Le chantier prend rapidement plusieurs semaines de retard, bien souvent dans l’indifférence du maître d’ouvrage, qui estime que la responsabilité incombe en totalité à l’entreprise ! »Les entrepreneurs se retrouvent ainsi bien sou-vent seuls et démunis face aux vols. Ils les sup-portent avec fatalisme, « espérant que cela ne leur tombera pas dessus », et lorsqu’ils en sont vic-times, ne portent bien souvent pas plainte auprès des forces de l’ordre. Un véritable verrou psycho-logique s’installe alors, et les entrepreneurs se persuadent que la sécurisation du chantier coûte cher et est inefficace, que les forces de l’ordre sont impuissantes, ou que les assurances ne vont pas les couvrir…

JOUER COLLECTIF POUR LUTTER CONTRE CE FLÉAULa réalité est plus nuancée que cela. S’il est illu-soire d’imaginer supprimer totalement les vols sur chantier, ceux-ci ne sont pourtant pas une fatalité. Les différentes parties prenantes, conscientes des conséquences néfastes de ce pillage de grande ampleur, qui cause au minimum 1 milliard d’euros de préjudices chaque année – soit 1 % du chiffre d’affaires de la profession –, se remobilisent aujourd’hui pour le combattre. Pour reprendre les mots de Jacques Chanut, pré-sident de la Fédération française du bâtiment (FFB) : « Ce n’est qu’en agissant collectif que, tous ensemble, nous pourrons faire échec au fléau des vols sur chantier. » Au premier rang de cette mobilisation générale, la FFB poursuit un objectif à la fois simple et motivant : faire en sorte que les marges d’une opération se retrouvent dans les trésoreries des entreprises et non pas dans les poches des voleurs ! La FFB renforce pour cela la démarche « Ras-le-Vol ! », qu’elle avait initiée en 2008 en partenariat avec le ministère de l’Intérieur. Ce programme d’actions prioritaires pour réduire les risques de vols – dont la mesure phare est la création des référents sûreté policiers ou gendarmes (voir encadré p.55) – a été progressivement décliné dans

Tous les corps d’état sont exposés au volLes entreprises de second œuvre sont généralement les plus exposées aux risques de vol, car elles stockent et installent des produits facilement revendables. Les matériaux tels que les câbles électriques ou la tuyauterie sont ciblés en priorité, leur attrait étant proportionnel au cours en Bourse des métaux. Les équipements techniques, comme les tableaux électriques ou sanitaires, les baignoires ou les WC, figurent également au palmarès des objets les plus volés. Mais les corps d’état secondaires ne sont pas les seuls exposés. Le vol d’engin touche ainsi toutes les professions, et « les maçons disposent désormais d’outillages électroportatifs d’une certaine valeur qui peuvent intéresser aussi bien le bricoleur du dimanche qu’une petite entreprise », précise Philippe Servalli, président de l’entreprise Saint-Denis Constructions (Seine-Saint-Denis).

1 Md€soit environ 1 % du chiffre d’affaires de la profession. C’est le coût annuel du préjudice pour les entreprises des vols sur chantier.

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52 I Dossier I Vol sur chantier

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chaque département. En promouvant une approche systématique de la sécurité, adaptée à chaque environnement de chantier, il a pu large-ment prouver son efficacité dans de nombreux cas, même dans les secteurs géographiques les plus sensibles (voir encadré p.54). Les 1res Assises de la sécurité du BTP, organisées à Marseille le 28 mars dernier par la Fédération du BTP 13 avec la préfecture de police, ont également pu le confir-mer, de même que la présentation à la presse d’une opération pilote organisée par la FFB d’Indre-et-Loire le 2 mars.Ce partenariat entre les forces de l’ordre et les entreprises trouve tout son sens sur le terrain. « La sécurisation d’un chantier ne peut pas être optimisée si les forces de police ou de gendarmerie ne sont pas impliquées dès le départ, affirme

Philippe Servalli, président de l’entreprise Saint-Denis Constructions (Seine-Saint-Denis), habitué des chantiers en zones « sensibles » (voir encadré ci-dessous). Les liens étroits que nous pouvons nouer avec elles peuvent s’avérer utiles, ne serait-ce que vis-à-vis des assurances en cas de sinistre. »Dans la stratégie qu’elle poursuit, la FFB estime aussi que la carte d’identification professionnelle du BTP, mise en place progressivement depuis mars 2017, aura un effet positif. En permettant de connaître à tout moment l’identité des per-sonnes présentes sur le chantier, elle peut contri-buer à limiter les vols d’opportunité. « La connaissance des populations présentes sur le chantier limite en effet les risques, car une majo-rité des vols constatés ont une origine interne au chantier », confirme Philippe Servalli.

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

« Ras-le-Vol ! » à l’épreuve d’un chantier sous-tensionDébut 2016, l’entreprise de gros œuvre Saint-Denis Constructions obtient le marché de construction d’un centre social situé au cœur d’une cité difficile, dans le quartier de Fontaine-Mallet, à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Avant le démarrage des travaux, le président de l’entreprise, Philippe Servalli, met en place une procédure « Ras-le-Vol ! » comme il en a l’habitude : il déclare son chantier auprès du commissariat et se voit attribuer un référent sûreté. En lien avec celui-ci, il définit au cours d’une réunion préalable un ensemble de mesures destinées à limiter

les risques de vol et d’intrusion sur le chantier : « Nous avons grillagé nos clôtures de chantier pour offrir une transparence et permettre un contrôle visuel facilité pour les patrouilles de police. » À cette transparence, le patron ajoute la mise en place d’un système de vidéosurveillance, relié à un PC permettant l’intervention d’une société de surveillance dans les dix minutes en cas d’alerte. Enfin, l’entreprise décide de ne pas stocker sur place les objets de valeur : « Chaque soir, nous remplissions un fourgon avec tous nos outillages électroportatifs, et les

ramenions à l’abri au sein du parc de l’entreprise. »Malgré la qualité de ces mesures préventives, « qui sont très efficaces sur la grande majorité de nos chantiers », l’opération sera loin d’être un long fleuve tranquille. Outre les incivilités quotidiennes et la pression des riverains exercées sur les équipes – « du très courant » selon Philippe Servalli – le chantier sera confronté à deux événements majeurs : un incendie criminel et un braquage du fourgon contenant le matériel électroportatif. « Sous contrainte d’une arme à feu, notre conducteur a été coincé dans une petite rue et les malfrats ont vidé le fourgon et emporté tous les outils, dont la valeur totale s’élevait à 32 000 euros. » Philippe Servalli estime malgré tout que la mise en place d’une démarche « Ras-le-Vol ! » l’a aidé : « Grâce au contact que nous avions pu nouer avec les policiers, nous avons pu être reçus immédiatement pour porter plainte et les malfrats ont pu être identifiés et retrouvés. »

1. Analyser les risques liés à l’environnement spécifique de son chantier.

2. Définir son budget et le mode de financement consacré à la sécurité : offre locative, achat, location en financement direct ou par compte prorata (dépenses communes du chantier).

3. Installer des moyens de protection mécaniques résistants et durables – palissades, clôtures, glissières béton associées à des portails et portillons – et cela pendant toute la durée du chantier.

4. Afficher aux abords du chantier des panneaux de dissuasion « Site sécurisé ».

5. Sécuriser les zones de valeur et les matériels sensibles avec des équipements électroniques adaptés (détecteurs de présence avec capture d’images, boîtiers de géolocalisation…).

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10 POINTS CLÉS POUR SÉCURISER SON CHANTIER

6. Installer un système de vidéosurveillance permettant de réaliser des levées de doute vidéo – à distance – en cas d’alarme pour faire appel directement aux forces de l’ordre. Pour les chantiers sensibles, prévoir également la mise en place d’un système d’interpellation vocale.

7. Contrôler l’accès des piétons et des véhicules avec, dans certains cas, des moyens de contrôle d’identité.

8. Ajuster les moyens de sécurité – dans l’espace et le temps – en fonction de l’évolution des risques.

9. Mettre en place des agents de sécurité (mobiles ou statiques) sur les sites complexes ou nécessitant une forte réactivité.

10. Faire appel à une entreprise de sécurité spécialisée et reconnue dans le domaine de la sécurisation de chantiers avec un interlocuteur unique pour bénéficier d’une offre globale de sécurité.

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≈450référents sûreté, policiers ou gendarmes, implantés sur tout le territoire.

54 I Dossier I Vol sur chantier

BAISSES DE FRANCHISE ET DE COTISATION POUR LES ENTREPRENEURS PROACTIFSDu côté des assureurs, la mobilisation semble également de mise. « Nous soutenons les entre-preneurs qui choisissent de se prémunir active-ment contre le vol », explique Yves Cabane, chef de projet « Dommages aux biens » à la SMABTP. Ce soutien peut prendre deux formes. La première porte sur le contrat annuel multirisques. « Si l’entrepreneur prend des mesures de prévention effectives sur ses chantiers, comme la mise en place de marqueurs RFID, nous pouvons en tenir compte dans le volet “Dommages en cours de travaux”, en réduisant le montant de la franchise en cas de sinistre. » La seconde forme de soutien se retrouve dans les garanties portant sur des matériels en particulier. « Certains entrepreneurs choisissent d’assurer spécifiquement leurs engins de chantier (compresseurs, mini-pelles, char-geuses…). S’ils les équipent de systèmes antivol intégrant les technologies GPS ou RFID, nous appliquons une première réduction de 50 % sur la cotisation vol et, en cas de sinistre, la franchise vol est elle aussi réduite de 50 %. » Mais pour que

ces conditions favorables s’appliquent, « il faut évidemment que les entrepreneurs portent plainte lorsqu’ils sont victimes de vols », rappelle Yves Cabane. Une évidence, mais que les entrepreneurs négligent trop souvent.

LES MAÎTRES D’OUVRAGE PEU IMPLIQUÉS… SAUF EXCEPTION !Maillon essentiel dans l’acte de construire, les maîtres d’ouvrage semblent en revanche peu impliqués sur le sujet. « Sauf exception, les don-neurs d’ordre ne nous soutiennent pas et, en cas d’incident, nous en renvoient l’entière responsabi-lité. Ils ont leurs priorités, et le vol sur chantier n’en est généralement pas une ! », témoigne, amer, Philippe Servalli, soulignant que les conséquences de ces aléas – retards de livraison, effondrement du bilan d’une opération – sont pourtant égale-ment délétères pour les maîtres d’ouvrage. Ces conséquences, certains donneurs d’ordre en sont malgré tout conscients et font preuve d’exempla-rité. C’est le cas de Ludovic Scarpari, dirigeant d’Arcole Développement, promoteur immobilier à Bron (Rhône) et président de LCA-FFB Auvergne Rhône-Alpes. Celui-ci intègre dans tous les mar-

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La technologie RFID pour une dissuasion efficace En 2014, la FFB décide de tester avec plusieurs partenaires(1) l’utilisation d’une nouvelle technologie de lutte contre les vols : les puces RFID. Le site choisi est un chantier de 47 logements à Bondy (Seine-Saint-Denis), une zone particulièrement exposée aux risques de vols. Le dispositif RFID comporte un ensemble de 28 « tags » (marqueurs) intelligents à fixer sur les matériels ou zones sensibles. Chaque fois que ces capteurs sans fil subissent un mouvement, l’information est envoyée à une centrale de sécurité positionnée sur le chantier (nommée « valise »), qui la relaie elle-même à une station de télésurveillance. « À chaque déclenchement d’alerte, les forces de l’ordre étaient sollicitées et se déplaçaient sur le site en quelques minutes », se rappelle Christian Wacquiez, président de l’entreprise générale Sacieg, titulaire du chantier. L’opération s’avère être un succès total : « En vingt mois de chantier, nous n’avons subi aucun vol », se rappelle avec bonheur Christian Wacquiez, qui attribue ce sans-faute à l’implication exceptionnelle de tous les acteurs du chantier, en particulier celle des forces de l’ordre. « Nous avions la chance d’être en contact avec un major de police extrêmement motivé par la démarche. » Depuis, l’entrepreneur a eu l’occasion de déployer les deux valises RFID dont il avait fait l’achat – pour un total de 10 000 euros – sur deux autres opérations franciliennes. Leur bilan est plus contrasté. Le déploiement de la démarche n’a pas suscité le même engouement des parties prenantes, et notamment des forces de l’ordre, « qui avaient d’autres priorités à gérer ». Pour autant, l’entrepreneur continue de les utiliser. « L’effet dissuasif fonctionne à plein, constate Christian Wacquiez. Lorsque nous prévenons l’ensemble des intervenants du chantier qu’un dispositif de tags RFID antivol a été caché sur le chantier, le risque est diminué de 50 %. »

(1) Immobilière 3F, SMABTP, FilRFID, ministère de l’Intérieur, Sacieg.

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réalisé en partenariat avec 55

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chés passés avec les entreprises des clauses spé-cifiques contractuelles, comprenant l’installation de portes métalliques pour clôturer le chantier et de dispositifs de vidéosurveillance à distance. « Pour montrer notre implication et notre volonté aux entreprises, nous prenons en charge la moitié du coût de ces installations », expose Ludovic Scarpari. L’autre moitié est à la charge des diffé-rentes entreprises suivant une répartition en relation avec leur exposition au risque de vol. « Les lots techniques contribuent ainsi deux fois plus au financement de ces dispositifs que les autres lots et certains s’en trouvent complètement exo-nérés, comme le terrassement », illustre-t-il.

SÉCURISER SON CHANTIER, D’ABORD UNE AFFAIRE DE BON SENSMais qu’il soit soutenu ou non, l’entrepreneur doit lui aussi s’impliquer dans une démarche proactive s’il veut limiter les risques de vols sur ses chantiers. Il peut faire appel pour cela aux conseils et services des sociétés de sécurité privées. Vidéosurveillance intelligente et autonome, marquages GPS ou RFID des matériels et engins, pistage ADN… aux côtés de la surveillance humaine, les industriels pro-

posent un arsenal impressionnant d’équipements techniques et technologiques innovants destinés à sécuriser les chantiers (voir infographie page 53). Mais comment choisir les dispositifs ad hoc ? Pour Servan Lépine, président de la société de sécurité Excelium, et président du collège « Hommes et technologies » du Syndicat national des entreprises de sécurité (SNES), « la sécurisation de son chantier est d’abord une affaire de bon sens ». L’entrepreneur doit ainsi se poser les bonnes questions en amont pour prendre les mesures organisationnelles, phy-siques, techniques et humaines les plus adaptées à la situation de son chantier. Et Servan Lépine de s’élever contre une idée reçue : une sécurisation efficace ne coûte pas forcément cher. « Ces der-nières années, la sécurisation de chantier a connu une vraie révolution. Il y a dix ans, le seul moyen véritablement efficace pour le sécuriser était de le faire gardienner. Aujourd’hui, grâce aux systèmes de vidéosurveillance, dont la fiabilité a fait d’énormes progrès, les coûts de sécurisation ont été divisés par dix pour une efficacité équivalente », assure-t-il. Pour quelques milliers d’euros, l’entre-preneur bien conseillé peut donc largement dimi-nuer ses risques. J

Sylvie LALLEMENT, major de police à la Direction centrale de la sécurité publique. Section de la prévention situationnelle et conseiller sécurité urbaine.

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Le référent sûreté, un interlocuteur privilégié pour sécuriser son chantierQuel est le rôle des référents sûreté ?Les référents sûreté sont des policiers ou des gendarmes spécifiquement formés à l’analyse des sites exposés à la délinquance et aux actes de malveillance. Chaque département dispose d’au moins un référent sûreté en zone police et un en zone gendarmerie(1). Assistés par des correspondants sûreté, ces experts de terrain peuvent être contactés par les entrepreneurs pour réaliser une étude de sûreté gratuite de leur chantier.

Que faire en cas de vol constaté sur le chantier ?L’entrepreneur devra immédiatement contacter son référent ou son correspondant sûreté pour porter plainte. Plus le contact aura été établi en amont du chantier,

plus rapide et facile sera la procédure. Pour gagner encore du temps, et lorsque l’auteur de l’acte de délinquance n’est pas encore connu, l’entrepreneur pourra remplir une préplainte en ligne (sur le site www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr) qui lui permettra de prendre un rendez-vous fixe. Il faut insister : en cas de vol, l’entrepreneur doit absolument porter plainte, car une simple main courante ne permet pas de déclencher une enquête.

En quoi consiste cette étude ?Au cours d’une visite sur place, le référent sûreté va analyser le site du chantier, en déterminer les points faibles et conseiller aux entrepreneurs les moyens à mettre en œuvre pour se préserver au mieux des vols et

autres actes de délinquance. Ses préconisations sont très précises et concrètes. Elles peuvent être d’ordre organisationnel (localisation des lieux de stockage, mise en place d’un inventaire détaillé de tous les matériels…), physique (type de clôtures, gestion de l’éclairage du chantier…), ou technique et humain (télésurveillance, gardiennage…). Cette étude peut être réalisée à tout moment, mais les meilleurs résultats sont obtenus lorsqu’elle a lieu en phase de préparation du chantier. Ensuite, le référent ou le correspondant sûreté sera l’interlocuteur privilégié de l’entrepreneur et pourra répondre à toutes ses sollicitations.

(1) Pour obtenir les coordonnées du référent sûreté le plus proche de vous, contactez votre fédération.

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I 57Autour du chantier

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BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

Dans le domaine de la construction, 97 % des normes sont d’application volontaire. S’y conformer n’est donc pas systématiquement obligatoire, mais s’en désintéresser constitue un risque.Une norme Afnor est la transcription d’une expérience testée et réussie. Elle naît d’un besoin du marché et elle est le fruit d’un consensus entre l’ensemble des parties pre-nantes de ce marché. Contrairement à une idée reçue, l’Afnor ne décide pas de la création des normes. L’organisme anime et coordonne le processus d’élaboration et se charge de communiquer sur les normes volontaires. Parmi ces normes, on trouve les NF DTU. Ils représentent l’état de la réflexion de la com-munauté des entrepreneurs. Cette réflexion évoluant au fil du temps, les NF DTU sont révisés à intervalles réguliers pour mettre à jour les techniques, clarifier les interfaçages et les échanges entre corps d’état. Aujourd’hui, un professionnel ne peut plus sérieusement dire qu’il maîtrise par cœur tous les documents potentiellement rattachés à ses activités, éparpillés et de niveaux différents, et il n’a pas le temps de les lire tous. Le NF DTU lui permet de bénéficier de l’avis (testé et éprouvé) de la communauté des entrepreneurs pour la réa-lisation des ouvrages courants avec des tech-niques reconnues.

La référence à la norme est souvent utilisée dans le cadre contractuel. Cela évite à l’archi-tecte, à l’économiste ou au maître d’ouvrage de recopier les mêmes spécifications dans chaque marché permettant ainsi un gain de temps considérable. La norme est une base commune

de bonnes pratiques, reconnues comme telles par le client ou les professionnels. Les assureurs prévoient dans leurs contrats des clauses défi-nissant le champ d’intervention de l’entreprise au plan technique (respect des NF DTU, des Avis techniques…). Aussi, bien que les normes soient d’application volontaire, l’entreprise sortant du cadre de celles-ci doit vérifier le plus en amont possible que le contrat d’assurance s’applique bien aux travaux envisagés. En cas de doute, elle doit se rapprocher de son assureur et négocier, le cas échéant, une extension de garantie. Dans le domaine contentieux, en cas de litige ou de sinistre, les normes constituent des documents opposables par un juge ou un expert judiciaire, même si elles sont loin de

constituer pour eux l’alpha et l’oméga. Pour autant, le fait que la norme soit mentionnée dans un marché ne la rend pas obligatoire mais contractuelle, ce qui sous-entend « négociable ». Et négocier, c’est ce que fait tous les jours un entrepreneur !

Une norme propose des solutions pertinentes et non une recette à suivre à la lettre. Aussi efficaces soient-elles, ces solutions doivent être questionnées au regard des spécificités d’un marché de travaux. En cela, la norme est à la fois un support et une ouverture au dia-logue entre maître d’ouvrage, maître d’œuvre et entreprises de travaux. Si on sait l’utiliser, la norme est un levier de compétitivité. La bonne connaissance des normes et de leurs révisions, par exemple en instaurant une veille normative comme on pratique une veille sociale ou fiscale, permet de gagner du temps et de rester en alerte. La vigilance est notam-ment essentielle concernant le domaine d’ap-plication de la norme (l’article 1) afin de pouvoir juger de sa pertinence, et son som-maire, pour identifier les techniques mises à jour. À un autre niveau, il peut devenir inté-ressant de s’investir dans les travaux d’élabo-ration des normes car c’est là que se préparent les futures règles de l’art. La FFB peut accom-pagner ses adhérents dans cette démarche, avec l’aide des sections de métiers locales. J

en savoir plus

Les normes d’application obligatoire sont consultables sur le site Legifrance (https://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Normes-AFNOR-d-application-obligatoire)

ESPRIT DE LA NORME VOLONTAIRE, ES-TU LÀ ?

NORMES D’APPLICATION OBLIGATOIRE : DES EXCEPTIONS

Les pouvoirs publics peuvent décider d’utiliser les normes de façon multiple, en particulier en les rendant d’application obligatoire. Ce sont des exceptions : moins de 3 % des normes dans le secteur de la construction sont d’application obligatoire. Mais ce principe entretient la confusion et dans un rapport de 2016 le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique recommande que le recours à la citation de normes dans les règlementations de la construction soit limité au strict minimum.

Par nature, une norme Afnor est d’application volontaire. Pourtant, dans la pratique, elle est souvent vécue comme une quasi-obligation, voire un instrument de contrôle. Pris entre ces deux injonctions contradictoires, l’entrepreneur peut préférer appliquer le texte au pied de la lettre. Or, trop de rigidité dans l’utilisation de la norme empêche l’intelligence « métiers » de fonctionner entre les acteurs. Et si nous revenions à l’esprit de la norme ?

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Autour du chantier I 59

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FOIRE AUX QUESTIONS

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• Pour rechercher un Avis technique : http://evaluation.cstb.fr/fr/rechercher• Pour vérifier qu’un produit figure sur la liste verte : http://listeverte-c2p.qualiteconstruction.com• Pour consulter l’arrêté du 21 mars 2012 relatif à la Commission chargée de formuler les Avis techniques : www.legifrance.gouv.fr• Pour connaître la CCFAT ou déposer un dossier de candidature : www.ccfat.fr

Nous connaissons les règles traditionnelles (réglementations et règles de l’art). En complé-ment, pour accompagner les procédés innovants ne disposant pas encore de retours d’expérience éprouvés et nombreux, une procédure existe donnant la possibilité d’être assurable : c’est l’Avis technique (ATec). Cette procédure signifie que l’on sort des savoir-faire et pratiques traditionnels pour entrer dans le champ de l’innovation. Environ 800 Avis techniques sont délivrés chaque année par la Commission chargée de formuler les Avis techniques (CCFAT). Celle-ci a été renouvelée par un arrêté du 21 mars 2012 qui, dans son article 5, confie au Centre scienti-fique et technique du bâtiment (CSTB) la mission d’enregistrer et de publier les Avis techniques et les Documents techniques d’application. Le CSTB assure donc le pilotage et le secrétariat de la CCFAT. Au sein de cette commission, les demandes d’ATec sont étudiées par 22 groupes spécialisés. La composition des groupes est publique. Depuis quelques mois et dans un souci de transparence, les noms des employeurs des membres des groupes sont également mentionnés.

« Ce produit est sous Avis technique. » Cette mention, souvent mise en avant par les industriels, ne dédouane pas l’entreprise de toute réflexion. Un Avis technique n’est pas un blanc-seing, c’est une procédure d’accompagnement de l’innovation, face à laquelle l’entreprise doit rester vigilante.

Les groupes spécialisés sont constitués d’experts représentant les différentes pro-fessions de la filière : maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre (architectes, ingénieurs conseils, bureaux d’études), contrôleurs techniques, industriels, entrepreneurs de travaux, organismes de recherche et labo-ratoires, organismes de normalisation… Toutefois, la présence des entrepreneurs gagnerait à être plus forte pour renforcer, voire intégrer, la vision « mise en œuvre ». D’autant que le metteur en œuvre est souvent celui vers qui l’on se tourne en cas de recherche de responsabilité ! Par ailleurs, s’agissant d’innovation, il serait bon que celle-ci soit portée, équitablement, par l’ensemble des acteurs. Les membres des groupes sont régulièrement renouvelés (en 2018, un tiers des membres l’ont été). Les entrepreneurs souhaitant s’engager sont invités à surveiller les appels à candida-tures publiés sur le site de la CCFAT et à y répondre.

Les entrepreneurs sont-ils représentés au sein des groupes spécialisés chargés d’étudier les Avis techniques ?

Avant d’utiliser un produit sous Avis technique, l’entreprise doit s’interroger :• Quel est le domaine d’application de l’Avis technique ? En effet, la validité d’un ATec s’entend pour un périmètre donné, défini par l’Avis. • L’Avis sera-t-il valide lors de la mise en œuvre sur le chantier ? La durée de vie d’un ATec est relativement courte (entre 3 et 5 ans), ce qui est cohérent avec la notion d’innovation.• L’Avis technique sera-t-il valide dans l’ouvrage ? L’entreprise doit étudier la compatibilité de l’ATec avec les règles traditionnelles. • Si l’ouvrage est concerné par plu-sieurs Avis techniques, ceux-ci sont-ils compatibles ? • Enfin, le produit est-il inscrit sur la liste verte ? En effet, sur la base des retours de sinistralité, la commis-sion C2P (Commission Prévention Produits mis en œuvre) de l'AQC (Agence Qualité Construction) peut être amenée à mettre des produits ou familles de produits en observa-tion. Pour qu’un Avis technique soit assurable sans crainte, l’entreprise doit vérifier que le produit figure bien sur la liste verte de l'AQC.

Qu’est-ce qu’un ATec ?

Face à un ATec, quels sont les points de vigilance ?AVIS

TECHNIQUES : QUELQUES POINTS DE VIGILANCE À CONNAÎTRE

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60 I Autour du chantier BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

À l’issue de plus de deux ans de travail, l’essentiel de la refonte de la nomenclature de Qualibat a été accompli à la mi-2018, seuls quelques ajus-tements restant à faire dans les prochains mois. « Les entreprises doivent comprendre que cette refonte était devenue indispensable, déclare Christophe Waubant, représentant de la FFB au sein de Qualibat et vice-président de l’organisme. La précédente version, qui remonte aux années 2010, avait été faite par des techniciens pour des techniciens, mais beaucoup de choses ont changé depuis : non seulement il y a eu une inflation non coordonnée des qualifications, mais leur destinataire a changé de profil : avec le label RGE, beaucoup de maîtres d’ouvrage sont des parti-culiers à qui il faut s’adresser avec un langage plus simple. »

Qualibat est conscient de la complexité de cette démarche, et désireux qu’elle s’opère sans per-turber les activités des entreprises concernées (34 000 entreprises sur 72 000qualifiées Qualibat). L’ensemble des parties prenantes a été consulté – maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, contrôleurs techniques, assureurs… – au premier rang desquelles les organisations profession-nelles, et notamment les unions et syndicats de métiers de la FFB qui se sont impliquées avec volontarisme et assiduité dans ce grand chantier. L’objectif était de réduire le nombre total de qualifications de 455 à environ 300, en respec-tant un ensemble de grands principes, validés par le conseil d’administration de Qualibat. Parmi ceux-ci figure la redéfinition simple des qualifi-cations en quelques lignes, qui présente claire-ment les travaux pour lesquels l’entreprise titulaire est compétente, les précisions tech-niques étant renvoyées dans un document complémentaire. Autres principes, la suppression des qualifications qui n’ont que très peu de qua-lifiés, voire aucun, et le regroupement des qua-lifications dans des métiers détaillés par familles de produits ou par techniques. Les qualifications entraînées et les notions de passerelle ont été suprimées pour améliorer la lisibilité de la nomenclature. Quant aux mentions, elles ont été limitées aux seules validant les compétences

transversales aux qualifications métiers.Plusieurs exemples sont révélateurs de la néces-sité de la refonte. Parmi eux, les six qualifications antérieures concernant les cloisons ont été réunies en deux qualifications, et les trois familles de revêtements de sols et de mur 62, 63 et 64 ont été regroupées en deux familles. Autre exemple : la famille 5, qui concerne la plomberie, le génie climatique et les énergies renouvelables, sujette à de nombreuses innova-tions ayant généré autant de qualifications, a été complètement revue et simplifiée. Un autre de ces grands principes consiste à proposer une solution de reclassement à tout qualifié concerné par les modifications ou suppression de qualifications.

« Bien entendu, ces changements n’affectent en rien le niveau des exigences techniques liées aux qualifications, qui demeurent identiques par rapport à l’ancienne nomenclature, ajoute Christophe Waubant. En revanche, elles seront plus parlantes pour un grand nombre de maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et particuliers, ce qui permettra aux entreprises de mieux les “vendre” à leurs clients. » Rappelons que la qualification a pour finalité d’attester, aux yeux du marché, des compétences de l’entreprise, et d’amener les donneurs d’ordre à utiliser les entreprises qua-lifiées, pour tirer le niveau de qualité des ouvrages vers le haut. Fort de ces simplifications, Qualibat se met en état de marche pour faciliter la promotion de sa marque et soutiendra la refonte par des actions d’accompagnement à destination des entreprises dès ce mois de juin. Le changement de nomenclature devrait être effectif au cours du 4e trimestre de l’année 2018. La FFB et ses unions et syndicats continueront d’être présents au quotidien à toutes les étapes du processus d'évolution de la nomenclature et ainsi à peser sur les futures évolutions des qua-lifications, dans le sens souhaité par ses entre-prises adhérentes. J

en savoir plus

Conseil des professions, tél. : 01 40 69 51 37.

LA REFONTE DE LA NOMENCLATURE QUALIBAT TOUCHE AU BUT !Harmoniser et simplifier les intitulés et contenus des qualifications, en les adaptant aux différents profils de maîtres d’ouvrage, afin d’augmenter leur audience et leur efficacité commerciale : tels sont les objectifs de la refonte de toutes les activités de la nomenclature de Qualibat, dont les entreprises titulaires et la qualité des ouvrages seront les premiers bénéficiaires.

Travaux de rénovation énergétique Proposer des primes à ses clients

Grâce à la Prim’3E, artisans et entreprises peuvent s’appuyer sur le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) pour remporter des chantiers de rénovation énergétique (équipements, enveloppe), en résidentiel ou en tertiaire. Par ce mécanisme des CEE, les pouvoirs publics obligent les distributeurs d’énergie à rendre la France moins énergivore. Pour remplir leurs obligations et ne pas payer de fortes amendes, ces derniers incitent les maîtres d’ouvrage particuliers et professionnels à réaliser des travaux d’économie d’énergie en leur proposant des avantages, le plus souvent sous la forme de primes en euros. En créant un dossier de demande en amont de la signature du devis, les clients peuvent en bénéficier pour isoler un logement, changer une chaudière ou des fenêtres, installer une pompe à chaleur, un système solaire thermique… Via le site Prim’3E, qui a sélectionné des offres de partenariat CEE pour les professionnels du bâtiment, les démarches sont simples, rapides et facilitées par des simulateurs de primes et par la gestion des dossiers en ligne. Cette plateforme dispose aussi d’un service d’assistance technique et administrative, tout en laissant aux entreprises la liberté sur leurs prix ainsi que sur leurs pratiques.

en savoir plus

www.prim3e.fr

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Autour du chantier I 61

DÉCHETS DE CHANTIER DES OUTILS À L’ÈRE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Environ 40 millions de tonnes(1) : c’est la quantité annuelle de déchets produite par le secteur du bâtiment. Soit plus que celle des ménages, qui atteint 31 millions de tonnes. Or, la directive européenne Déchets de 2008, puis la loi française sur la transition énergétique de 2015 ont fixé un objectif : d’ici 2020, 70 % des déchets du BTP devront être valo-risés. Aujourd’hui, ce taux oscille entre 40 et 60 %. En se fondant sur les principes de l’économie circu-laire, la FFB estime nécessaire que le recyclage et l’utilisation de maté-riaux ainsi valorisés soient promus par la maîtrise d’ouvrage. Mais le maillage des points de collecte pour orienter les déchets vers des filières de valorisation demeure insuffi-sant en France, en particulier en milieu rural. Pourtant, de leur

nombre et de leur répartition sur le territoire dépendent notamment l’effort de tri et les coûts de trans-port et de gestion. Parce que des solutions de proximité pour le trai-tement des déchets restent une réponse pertinente, la FFB continue de développer des outils pour accompagner l’entrepreneur dans sa démarche en faveur d’une éco-nomie circulaire.

Ainsi, dans le cadre du projet colla-boratif Démoclès, qui vise à faire progresser le recyclage des élé-ments de second œuvre issus de sites de démolition/réhabilitation en intégrant l’ensemble de la chaîne des acteurs, la plateforme dechets-chantier.ffbatiment.fr a été mise à jour. Désormais, elle référence toutes les filières structurées de recyclage : PVC, plâtre, moquettes, verre plat, fenêtres et DEEE. Grâce à sa consultation en accès libre, il est possible de localiser les centres de tri et recyclage à proximité et par type de déchets à éliminer. Ce site propose d’autres outils : des picto-grammes à télécharger pour facili-ter le tri sélectif en estampillant les bennes, des documentations rela-tives aux bonnes pratiques, la régle-mentation sur les déchets ou encore un guide d’information et une vidéo pour sensibiliser les com-pagnons à la bonne gestion des déchets de chantier. Pour une consultation mobile, ce site se décline aussi en une application gratuite, Déchets BTP, à retrouver sur AppStore et Google Play.

De son côté, le Syndicat national des entreprises de démolition (SNED-FFB) a créé d’autres outils. Avec Ivestigo, les entreprises adhérentes disposent d’un logiciel qui les accompagne dans la mise en place d’un système de traçabilité des déchets : en suivant au quotidien leur gestion, elles répondent à la réglementation. Avec Imaterio (www.imaterio.fr), les profession-nels ont accès à une bourse qui met en relation gratuitement des déten-teurs de déchets inertes et de maté-riaux de réemploi avec des utilisateurs potentiels.

Également dans le cadre de Démoclès, le SNED-FFB vient de publier des fiches informatives sur l’ensemble des filières de valorisa-tion des déchets du second œuvre existantes. Ce nouvel outil, complé-mentaire de ceux déjà proposés par la FFB, est à destination des entre-

prises de travaux et de la maîtrise d ’o u v r a g e . D ’ u n e p a r t , ces fiches permettent d’établir une liste complète des filières de valorisation ; d’autre part, elles apportent aux différents acteurs les informations essentielles pour s’or-ganiser afin de pouvoir recycler les matériaux présents sur leurs chan-tiers. Les entreprises retrouveront dans ces fiches les produits et maté-riaux qui se valorisent, une carto-graphie des acteurs de la filière (préparateur matière et exutoires finaux, en complément du site déchets de chantier qui recense les collecteurs), un schéma représen-tant l’organisation de la filière, un cahier des charges précis ainsi que des ressources pour aller plus loin. Disponibles dans un premier temps sous format PDF, elles seront inté-grées sur le futur site de la plate-forme Démoclès courant 2018. J

(1) Enquête « Déchets et déblais produits par l’activité de construction en 2014 », SOeS.

en savoir plus

Téléchargez les fiches filières surwww.sned.fr/page/guide-dinformation-sur-les-filieres-de-valorisation.html

Afin d’aider les entreprises à recycler les déchets de manière optimale, la FFB fait évoluer ses outils et en développe de nouveaux.

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

De nouveaux outils pour accompagner les professionels : 1 Imaterio, la bourse aux déchets de chantier. 2 L’application Déchets BTP. 3 Ivestigo, le logiciel de traçabilité des déchets de chantier.

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62 I Autour du chantier BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

L’accessibilité des ERP (établissements recevant du public) est une contrainte nécessaire pour atténuer les difficultés que peuvent rencontrer au quotidien les personnes à mobilité réduite (PMR). Outre le handicap, et sans parler du vieillissement annoncé de la popula-tion française (près d’un Français sur quatre aura plus de 65 ans en 2050), les accidents de la vie peuvent concerner tout un chacun. Pour de nombreuses entreprises confrontées à la mise en conformité des ERP, connaître et appli-quer toute la réglementation est d’au-tant plus ardu que la machine législative est très prolifique. Pas moins de trois nouveaux arrêtés ont été publiés entre 2015 et 2017. Si, depuis 2016, la volonté politique est clairement orientée vers la simplification des normes et réglementations, en particu-lier dans le domaine de l’accessibilité, ces nouvelles dispositions riment sou-vent avec de nouveaux critères. Pour aider les entreprises à embrasser plus facilement ce contexte réglementaire encore foisonnant, le Groupe Métallerie(1) a opté pour un nouvel outil virtuel : un jeu vidéo didactique au service des professionnels.

Ce serious game est intégré au site B.Métal Formation, plateforme web de formation à distance dédiée aux pro-fessionnels du métal et de la baie. Via une approche ludique, le jeu vidéo emmène son utilisateur dans la réalité pour un apprentissage sans longs textes ni formules mathématiques. Il propose des études de cas compréhen-sibles par tous – pour ce premier

module dédié aux ERP : la mise en accessibilité d’une boulangerie. Au travers de différentes vues, le serious gamer peut mettre en application, de manière interactive, de nombreuses connaissances théoriques liées à l’ac-cessibilité. Le but de ce premier module, qui a vocation à aborder le cas d’autres bâtiments (mairie, collège…), est de se retrouver face à un établissement non accessible aux PMR et d’effectuer tous les travaux pour le rendre accessible, en incitant les professionnels à trouver par eux-mêmes ce qu’ils doivent faire.

Si cet outil élaboré par le Groupe Métallerie, en partenariat avec B.Métal Formation, adopte bien sûr le point de vue du métallier en traitant des portes, portes-fenêtres, rampes d’accès, mains courantes… il effectue aussi la liaison avec d’autres corps d’état comme ceux en charge de l’éclairage et des sols, afin de développer une vision de l’accessi-bilité plus large que celle limitée à son propre métier. Dans la mission de mise en conformité de la boulangerie, les 12 critères à valider vont des abords de la porte accessible aux PMR et aux malvoyants à la main courante adaptée, en passant par l’éclairement minimal du comptoir et le type de sol adapté. La mise en accessibilité du bâtiment touche aussi bien l’extérieur que l’inté-rieur, ainsi que le passage de l’un à l’autre. L’utilisateur peut aussi consulter

des fiches réglementations regroupées par grandes familles, télécharger un formulaire Cerfa pour un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux, demander un arrêté de police de la circulation…

Autre intérêt de ce serious game lié au module d’accessibilité niveau 2 de la plateforme B.Métal Formation : il donne accès aux Pros de l’accessibilité, car il répond aux critères de la formation obli-gatoire associée à ce label – sachant qu’il s’agit de l’une des rares formations d’e-learning sur le sujet de l’accessibilité. À l’issue de son parcours dans les différents modules de formation liés à l’accessibilité, le professionnel obtient un certificat, après validation, qui pourra lui donner accès à l’outil « Les Pros de l’accessibilité ». Pour rappel, deux modules sur l’accessi-bilité sont présents sur la plateforme web : le niveau 1 concerne une première série d’éléments comme escaliers, mains courantes, rampes d’accès, garde-corps, cadre du bâti existant ; le niveau 2 vise fenêtres, volets, stores, portails et portil-lons, cheminements extérieurs, portes d’entrée, sols, revêtements et grilles métalliques. J

(1) Le Groupe Métallerie réunit l’Union des métalliers, le Groupement des portes, portails, volets et stores (Actibaie-FFB), le Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (SFECE-FFB), l’Union du montage-levage (FFB Montage-Levage) et la Chambre professionnelle de métallerie et serrurerie du Grand Paris.

MÉTALLIERS DEVENIR EXPERT EN ACCESSIBILITÉ GRÂCE À UN JEU TRÈS SÉRIEUXPour accompagner les professionnels dans la mise en accessibilité des ERP, le Groupe Métallerie a développé, avec son partenaire B.Métal Formation, un serious game. Objectif : tester et éprouver ses connaissances comme dans un jeu vidéo. Et à la clé, pouvoir devenir un Pro de l’accessibilité.

en savoir plus

www.bmetalformation.fr

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I 63Autour du chantierBÂTIMÉTIERS n°47

Juin 2017

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Autour du chantier I 63

AGENCEMENT Chambre française de l’agencement (FFB Agencement) Tél. : 09 60 11 29 18 www.chambre- agencement.org

CARRELAGE-MOSAÏQUE Union nationale des entrepreneurs de carrelage du bâtiment (UNECB-FFB) Tél. : 01 40 69 58 20 www.unecb.ffbatiment.fr

CHARPENTE - MENUISERIE PARQUETS Union des métiers du bois (UMB-FFB) Tél. : 01 40 69 57 40 www.umb.ffbatiment.fr

CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE Les constructeurs et aménageurs de la FFB (LCA-FFB) Tél. : 01 40 69 58 40 www.lesconstructeurs amenageurs.com

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Syndicat de la construction métallique de France (SCMF-FFB) Tél. : 01 47 74 66 15 www.scmf.com

COUVERTURE - PLOMBERIE Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France (UNCP-FFB) Tél. : 01 40 69 53 07 www.uncp.ffbatiment.fr

DÉMOLITION Syndicat national des entreprises de démolition (SNED-FFB) Tél. : 01 40 69 53 20 www.sned .fr

ÉCHAFAUDAGE Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (SFECE-FFB) Tél. : 01 40 55 13 00 www.echafaudage- coffrage-etaiement.org

ENDUITS DE FAÇADE Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade (UNEEF-FFB) Tél. : 01 40 69 51 69 www.uneef.ffbatiment.fr

ENTREPRISES GÉNÉRALES Entreprises générales de France-BTP (EGF.BTP) Tél. : 01 40 69 52 78 www.egfbtp.com

ENVELOPPE MÉTALLIQUE DU BÂTIMENT Association de fabricants de panneaux, profils et systèmes Tél. : 01 40 69 58 90 www.enveloppe-metallique.fr

ÉTANCHÉITÉ Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) Tél. : 01 56 62 13 20 www.etancheite.com

GÉNIE CLIMATIQUE Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (UECF-FFB) Tél. : 01 40 69 52 94 www.uecf.fr

GESTION DE L’ÉNERGIE Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (SNEC) Tél. : 01 44 70 63 90 www.fedene.fr

INSTALLATION ÉLECTRIQUE Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB) Tél. : 01 44 05 84 00 www.ffie.fr

ISOLATION Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB) Tél. : 01 40 55 13 70 www.snisolation.fr

JOINTS ET FAÇADES Syndicat français des joints et façades (SFJF-FFB) Tél. : 01 56 62 10 03 www.sfjf.ffbatiment.fr

MAÇONNERIE - GROS ŒUVRE Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB) Tél. : 01 40 69 51 59 www.umgo.ffbatiment.fr

MENUISERIE ALUMIN IUM Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB) Tél. : 01 40 55 11 80 www.snfa.fr

MENUISERIES EXTÉRIEURES Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME-FFB) Tél. : 01 47 17 69 37 www.ufme.fr

MÉTALLERIE Union des métalliers (FFB Métallerie) Tél. : 01 40 55 13 00 www.metal-pro.org

MONTAGE-LEVAGE Union du montage-levage (FFB Montage-Levage) Tél. : 01 40 55 13 00 www.montage-levage.org

MULTISERVICE IMMOBILIER Syndicat professionnel des entreprises de multiservice immobilier et de facilities management (SYPEMI) Tél. : 01 44 70 63 90 www.sypemi.com

FINITIONS Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF-FFB) Tél. : 01 40 69 53 73 www.upmf.ffbatiment.fr

PHOTOVOLTAÏQUE Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB) Tél. : 01 40 69 52 24 www.gmpv.ffbatiment.fr

PLÂTRE - ISOLATION Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB) Tél. : 01 40 69 52 14 www.umpi.ffbatiment.fr

FERMETURE ET STORES Groupement professionnel des portes, portails, volets et stores (ACTIBAIE-FFB), Tél. : 01 40 55 13 00 www.actibaie.org

PROTECTION INCENDIE Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie (GIMSSI-FFB) Tél. : 01 40 69 52 51 www.gimssi.ffbatiment.fr

RECYCLAGE Syndicat des recycleurs du BTP (SRBTP) Tél. : 01 40 69 57 67 www.recycleurs-du-btp.fr

SOLS INDUSTRIELS Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (UNESI-FFB) Tél. : 01 40 69 51 54 www.unesi.ffbatiment.fr

SOLS - RÉSINES Syndicat français des métiers de la résine (SFMR-FFB) Tél. : 01 40 69 51 46 www.sfmr.ffbatiment.fr

THERMIQUE INDUSTRIELLE Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle - fours et cheminées (SNECTI) Tél. : 01 40 69 51 02

TRAVAUX EN HAUTEUR Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH) Tél. : 04 90 09 55 36 www.sfeth.com

VERRE - MIROITERIE Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB) Tél. : 01 40 55 13 55 www.verre.org

34 métiers au service des entreprises

BÂTIMÉTIERS n°51 Juin 2018

UN NOUVEL OUTIL POUR RÉALISER SON BILAN CARBONELa tendance est bien connue : dans leurs appels d’offres, les maîtres d’ouvrage sont de plus en plus exigeants sur les critères environnementaux demandés aux entreprises : déchets, réduction des nuisances et, plus récemment, évaluation de l’empreinte carbone du chantier ou des acti-vités de l’entreprise. Face à cette dernière demande, les entrepreneurs se retrouvent le plus souvent démunis. N’étant pas des spécialistes du sujet, nombreux sont ceux qui répondent alors « au doigt mouillé » ou sous-traitent la prestation à un bureau d’études expert. Dans le premier cas, ils prennent le risque de ne pas fournir un document conforme aux attentes du client ; dans le second, ils inves-tissent dans une prestation sans avoir la certitude d’obtenir le marché en retour. La commission Environnement & Développement durable de la FFB lance un outil de réalisation des bilans carbone à destination des adhérents. Issu d’une réflexion initiée en 2015, cet outil créé en collaboration avec le cabinet Carbone 4 prend la forme d’un logiciel. Baptisé BatiCarbone, il permet à l’entreprise de réaliser deux types de bilan carbone : celui d’un chantier ou celui de l’ensemble des activités de l’entre-prise sur une année comptable.Grâce à une interface très ergonomique, l’entreprise peut réaliser son bilan de manière simple et personnalisée. Une fois les données quantitatives saisies pour chaque poste d’émissions, le logiciel calcule les quantités de gaz à effet de serre correspondantes, en s’appuyant sur une méthode dérivée du Bilan Carbone® de l’Ademe et sur la base de données INIES. Mais s’il le souhaite, l’entrepreneur a la possibilité de faire davantage « parler les chiffres ». Par l’intermédiaire de graphiques générés automatiquement, il peut ainsi exposer à son client l’intérêt environnemental d’une variante par rapport à une solution de base. Il peut également ajouter des commentaires ou apporter des précisions sur la prove-nance des produits ou des matériaux. La valeur ajoutée de sa solution est ainsi mise en avant de manière attractive. Cerise sur le gâteau, une fois le bilan terminé, BatiCarbone édite une fiche de résultats au format pdf, prête à être insérée dans les réponses aux marchés. Réservé aux adhé-rents FFB, BatiCarbone est disponible dans « La caisse à outils Bâtir pour la planète(1) » du site de la FFB. J(1) www.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils

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Renaud COLLARD DE SOUCY, président de la Commission économique de la FFIE

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, UNE CHANCE POUR LA FILIÈRE ÉLECTRIQUE

Dirigeant de Perrin Electric, une entreprise de Haute-Savoie qui emploie 120 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 16 millions d’euros, Renaud Collard de Soucy est également vice-président de la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB), dont il préside la Commission économique.

Généralisation des outils numé-riques connectés à Internet pour piloter à distance le

confort thermique, le contrôle d’accès, la sécurité incendie ou la protection contre l’intrusion ; décentralisation de la produc-tion d’énergie au niveau du particulier qui peut pratiquer l’autoconsommation ; appa-rition de nouveaux besoins comme celui de recharger la batterie de la voiture électrique ou, demain, celui de disposer dans le bâti-ment d’un réseau acheminant le courant continu… les nouvelles technologies bou-leversent la filière du génie électrique et énergétique. Certains craignent que cette révolution profite aux géants de l’Internet ou des télécoms, forts de leur maîtrise des techno-logies numériques et de l’exploitation des données, au détriment de l’installateur électricien. Au contraire, je suis convaincu que ces nouvelles technologies représentent pour nous une occasion unique d’offrir de nouveaux services, de défricher de nou-velles niches de marché. Car notre profes-sion dispose d’un avantage essentiel sur les nouveaux entrants : le contact direct avec le client. En outre, l’installateur électricien bénéficie d’un réel « capital confiance » auprès de la clientèle, en particulier sur les points essentiels que sont la sécurité et la robustesse des installations. Notre profes-sion est donc la mieux placée pour com-prendre les besoins de l’utilisateur et lui proposer des solutions adaptées.Pour ce faire, l’entrepreneur doit néanmoins muscler sa stratégie commerciale, en déve-loppant par exemple une politique de l’offre sur les marchés qu’il compte privilégier (maison connectée, efficacité énergétique,

aide à domicile des personnes âgées ou à mobilité réduite…), ou encore en élargissant sa palette de services en amont du chantier (veille technologique, show-room…), comme en aval (entretien, maintenance, formation du client au pilotage de son équipement par smartphone…). Bref, l’installateur électri-cien doit être un apporteur de solutions sur mesure. Dans ce cadre, la FFIE a développé la for-mation et l’accompagnement technique et commercial pour aider ses adhérents à mieux se positionner sur quatre marchés prometteurs : les infrastructures de recharge des véhicules électriques ; l’autoconsomma-tion ; les offres d’éclairage basées sur la technologie LED ; les offres d’optimisation de la consommation électrique. Les pre-miers outils seront présentés à l’automne. D’autres suivront sur le pilotage à distance des installations et sur l’optimisation de l’énergie. La transition numérique bouleverse aussi en profondeur le fonctionnement de nos entreprises, entraînant une révision des méthodes de management et des processus de travail internes, ou encore nécessitant, sur certains chantiers, la maîtrise de nou-veaux outils comme la maquette numérique 3D pour le travail en mode BIM. Ces évolu-tions devraient simplifier la vie de l’entre-prise et augmenter sa réactivité et son efficacité. Le 8 février dernier, à Paris, à l’occasion des Rencontres FFIE 2018, les témoignages de dirigeants d’entreprises de génie électrique et énergétique ont ainsi été l’occasion de prouver, par de nombreux exemples, le dynamisme de la filière électricité dans son adaptation à l’ère numérique. J

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FIE

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jacques Chanut DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Philippe Tempere COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers JOURNALISTES : Déborah Azgut, Claude Barjonet, Olivier Baumann, Sophie Hoguin, Stéphanie Lacaze, Morgane Marchais, Sophie Michelin-Mazéran, Bernard Reinteau, François Salanne

CONCEPTION ET RÉALISATION : IDIX, Frédéric Savarit, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet FABRICATION : Cesar/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 55 500 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © Iamseki/Shutterstock RÉGIE COMMERCIALE ET SERVICE ABONNEMENT : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Actual (p. 7), Apave (3e couv.), CGI Bâtiment (p. 56), EBP (p. 23), EDF (p. 32), GSC (p. 58), Kiloutou (p. 14), Knauf (p. 31), Loxam (p. 24), LPN Global Services (p. 49), Mercedes (4e couv.), Onaya (p. 23), OPPBTP (p. 37), Peugeot VU (p. 5), Point P (p. 39), Pro BTP (p. 19), Proheros (p. 42), Prolians (p. 56), Renault Trucks (2e couv.), SMA BTP (p. 41), Taliaplast (p. 21).