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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’ENVIRONNEMENT Mémoire En Vue de l’Obtention du Diplôme de Master II PARCOURS : hydrogéologie eau et assainissement IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA QUALITE DE L’EAU SOUTERRAINE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMANAMBOLA, REGION ANALAMANGA Présenté par : ZOUBERT Ibrahim Devant le Jury composé de: Président : Professeur RAKOTONDRAZAFY Raymond Rapporteur : Docteur RAHOBISOA Jean-Jacques Examinateur : Docteur RANAIVOARISOA Alfred Examinateur : Docteur RAMBOLAMANANA Voahangy Soutenu publiquement le 19 décembre 2019

IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

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Page 1: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

1

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES

MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’ENVIRONNEMENT

Mémoire En Vue de l’Obtention du Diplôme de Master II

PARCOURS : hydrogéologie eau et assainissement

IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

QUALITE DE L’EAU SOUTERRAINE DE LA

COMMUNE RURALE

D’AMBOHIMANAMBOLA, REGION

ANALAMANGA

Présenté par : ZOUBERT Ibrahim

Devant le Jury composé de:

Président : Professeur RAKOTONDRAZAFY Raymond

Rapporteur : Docteur RAHOBISOA Jean-Jacques

Examinateur : Docteur RANAIVOARISOA Alfred

Examinateur : Docteur RAMBOLAMANANA Voahangy

Soutenu publiquement le 19 décembre 2019

Page 2: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

I

REMERCIEMENTS

Au terme de ce mémoire de fin d’étude, je voudrais remercier toutes les personnes, qui

de près ou de loin m’ont aidé à la réalisation de ce travail.

Tout d’abord, mes remerciements les plus distingués s’adressent à mon encadreur

pédagogique Monsieur RAHOBISOA Jean-Jacques, responsable du Parcours Hydrogéologie

eau et Assainissement pour avoir dirigé mon travail, donné des conseils et m’a encouragé à

la réalisation de ce mémoire.

Je voudrais témoigner ma profonde reconnaissance et mes vifs remerciements à

Monsieur RAKOTONDRAZAFY Raymond, Professeur titulaire à la Facultés des Sciences d’avoir bien

voulu présider le jury de cette soutenance mais également Monsieur RANAIVOARISOA Alfred,

Maitre de conférences, et Madame RAMBOLAMANANA Voahangy, Maitre de conférences

qui ont bien voulu faire partie des membres de jury pour porter leurs conseils et contributions

correctives de mon travail de recherche.

Ensuite, j’adresse mes sincères remerciements à RANAIVOARISOA Alfred pour le

matériel de mesure in situ qui m’a permis d’avancer dans mon travail de recherche, Madame

RAONIHARISOA Pascaline du service eau de la commune d’Ambohimanambola pour ses

conseils enrichissante relatif à mon thème de mémoire, à la JIRAMA plus particulièrement à

Monsieur RAKOTOARIVELONANAHARY Bruno pour les analyses physico-chimiques et le

CNRE pour les analyses microbiologiques.

Je remercie en définitif, ma famille de m’avoir soutenu moralement et financièrement

tout au long de mes études et mes amis pour tous leurs aides.

Page 3: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

II

TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS…………………………………………………………………. I

TABLES DES MATIERES………………………………………………………….. II

LISTE DES ANNEXES……………………………………………………………… IV

LISTE DES FIGURES……………………………………………………………….. V

LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………. VII

LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………. VIII

INTRODUCTION............................................................................................... 1

CHAPITRE I : GENERALITE

I-1- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

I-1.1-Localisation de la zone d’étude……………………………………………….. 2

I-1.2-Cadre socio-économique……………………………………………………….. 3

I-1.3- Contexte climatique…………………………………………………………… 5

I-1.4- Contexte géomorphologique et hydrographique………………………………. 7

I-1.5- Contexte hydrogéologique ………………………………………………….... 8

I-2- SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

I-2.1-Paramètres de caractérisation de l’eau……………………………………......... 11

I-2.2- Norme de potabilité…………………………………………………………..... 16

CHAPITRE II : METHODOLOGIE

II-1-Etude préliminaire.………………………………………………………............. 17

II-2-Descente sur terrain……………………………………………………………... 17

II-3-Analyses au laboratoire………………………………………………………….. 20

II-4- Méthode de traitements des données…………………………………………… 27

CHAPITRE III : RESULTATS

III-1.3-Analyses organoleptiques et physiques ……………………………………… 32

III-1.4-Analyse des teneurs en ion ……………………………………....................... 34

III-1.5- Analyses bactériologiques…………………………………………………… 36

III-1.6- Facies chimiques des eaux échantillonnées………………………………….. 36

CHAPITRE IV : INTERPRETATIONS ET DISCUSSION

IV-1-Paramètres organoleptiques et physiques……………………………………. 38

IV-2-Faciès chimiques des eaux…………………………………………………… 42

IV-3-Paramètres chimiques……………………………………………………….. 46

IV-4-Paramètres bactériologiques………………………………………………….. 53

IV-5-Recommandations limitant les impacts négatifs de la zone d’étude………….. 53 CONCLUSION…………………………………………………………………….. 54

Références Bibliographiques ………………………………………………………. 56

Page 4: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

III

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1……………………………………………………………………………... VIII

Annexe 2……………………………………………………………………………... IX

Annexe 3……………………………………………………………………………... X

Annexe 4……………………………………………………………………………... XI

Annexe 5……………………………………………………………………………... XII

Annexe 6……………………………………………………………………………... XIII

Annexe 7……………………………………………………………………………... XIV

Page 5: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

IV

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la zone d’étude (source : FTM, 2018)………………. 2

Figure 2: Température moyenne d’Ambohimanambola……………………………... 6

Figure 3: Pluviométrie moyenne mensuelle d’Ambohimanambola………………….. 7

Figure 4 : Carte hydrographique d’Ambohimanambola (source : FTM, 2018)……………. 8

Figure 5 : Carte géologique d’Ambohimanambola (Source : FTM, 2018)…….………… 9

Figure 6 : Gneiss ……………………………………………………………………… 10

Figure 7 : Quartzites…………………………………………………………………... 10

Figure 8 : Latérites…………………………………………………………………….. 10

Figure 9: Principe du fonctionnement hydrogéologique du socle cristallin malgache

(Dussarrat .D, Ralaimaro.J, 1993)…………………………………………………………

10

Figure10: GPS model Garmin………………………………………………..………. 18

Figure 11: Mesure de la conductivité et la température……………………..……….. 18

Figure 12: Matériels d’échantillonnages……………………………………………... 19

Figure 13: Multimètre HQ40d……………………………………………………….. 19

Figure 14: Papier pH…………………………………………………………………. 20

Figure15: Turbidimètre………………………………………………………………. 21

Figure 16: pH………………………………………………………………………… 22

Figure 17 : Appareil de mesure de la minéralisation………………………………… 22

Figure 18 : Dosage des matières organiques…………………………………………. 23

Figure 19 : Titre alcalimétrique complet……………………………………………... 25

Figure 20 : Spectrophotomètre SECOMAM…………………………………………. 25

Figure 21 : Dosage du nitrite…………………………………………………………. 26

Figure 22 : image satellite des points de prélèvements de la commune

d’Ambohimanambola………………………………………………………………....

30

Figure 23 : Facies chimiques des eaux échantillonnées………………………………. 37

Figure 24 : Comparaison entre la température ambiante (mois de Mai) et la

température des eaux échantillonnées………………………………………………...

38

Figure 25 : Evolution de la conductivité électrique des points d’eaux………………. 39

Figure 26 : Diagramme de Corrélation entre le Cl-

et le NO3- en fonction de la

Conductivité……………………………………………………………………………

40

Figure 27 : Tanjonandriana (Z5)…………………………………………………….. 41

Figure 28: Evolution de la minéralisation des eaux prélevées……………………….. 41

Figure 29: Evolution de la matière organique des eaux échantillonnées…………….. 42

Figure 30 : Débris végétaux aux alentours du puits Z1………………………………. 42

Figure 31: Faciès des eaux selon le diagramme de Schöeller-Berkaloff……………… 43

Figure 32 : Représentation des faciès des eaux dans le Diagramme de Piper………… 44

Figure 33 : Evolution du sodium des eaux échantillonnées………………………….. 46

Figure 34 : Andramaonga (R6)………………………………………………………... 47

Figure 35 : Ambo_GAR(Z2)………………………………………………………….. 47

Figure 36 : Corrélation entre Mg2+

et Ca2+

des points d’eau prélevés par rapport à la

pente de l’altération de pyroxène (Ingrid Stober, 1999)……………………………….

47

Figure 37 : Evolution du Ca2+

et Mg2+

des eaux échantillonnées…………………….. 48

Figure 38 : Evolution du Hco3- des eaux échantillonnées……………………………. 49

Figure 39 : Comparaison de la somme Cl- et So4

2- avec la teneur en Hco3

-…………… 49

Figure 40 : Evolution du NH4+des eaux échantillonnées……………………………... 50

Figure 41 : Evolution du SO42-

des eaux échantillonnées…………………………….. 51

Figure 42 : Firaisana (R4)……………………………………………………………... 51

Page 6: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

V

Figure 43 : Antanetibe (R3)…………………………………………………………… 51

Figure 44 : Evolution du NO3- et du NO2

- des eaux échantillonnées………………… 52

Figure 45: Zone urbaine-Z3…………………………………………………………... 53

Figure 46 : Zone rurale-R2……………………………………………………………. 53

Page 7: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

VI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition par âge et par sexe de la population (2016)……………………….. 3

Tableau 2 : Evolution de la température moyenne d’Ambohimanambola (2013-2017)…… 5

Tableau 3: Évolution de la pluviométrie mensuelle d’Ambohimanambola (2013 - 2017)… 6

Tableau 4: Classification des eaux souterraines par rapport au chlorure (Rodier, 1984)…….. 14

Tableau 5 : Puits inventoriés Ambohimanambola, 2018…………………………………… 28

Tableau 6 : Puits échantillonnés lors de la seconde descente, 2018………………………... 29

Tableau 7 : Résultats des mesures in situ, 2018 ………………………………………………... 31

Tableau 8 : résultats des mesures organoleptiques et physiques, 2018………………………….. 32

Tableau 9 : Résultats des teneurs en ion, 2018……………………………………………... 34

Tableau 10 : Résultats des analyses bactériologiques, 2018………………………………... 36

Page 8: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

VII

LISTE DES ABREVIATIONS

Temp : Température

max : Maximal

min : Minimale

moy : Moyenne

GPS : Global Position System

NTU : Nephelometric Turbidity Unity

M.O : Matière organique

Miné : Minéralisation

Mg/L : Milligramme par litre

µS/Cm : Micro-siemens par centimètre

°C : Degré celsius

°F : Degré français

Ambo_GAR-p : Ambohimanambola GAR puits des particuliers

FTM : Foibe Taontsarintanin’i Madagasikara

SIGM : Système d’Information Géologique et Minière

JIRAMA : JirosyRano Malagasy

CNRE : Centre National de Recherche sur l’Environnement

Z : Urbaine

R : Rurale

Page 9: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

1

INTRODUCTION

Page 10: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

1

L’eau souterraine est une des ressources naturelles indispensables à la vie de l’homme.

Elle est puisée dans le sous-sol à partir des points de captages (puits et forages) et représente

la principale source d’eau pour l’usage domestique de plus de deux milliards de personnes

dans le monde (Vanessa Vaessen et al, 2015). Sa qualité commence ces dernières années à devenir

vulnérable à cause de l’urbanisation due à la croissance démographique, du rejet des eaux

usées, des produits chimiques provenant des industries, de l’utilisation d’engrais dans

l’agriculture…

Pour Madagascar, elle connaît une urbanisation galopante de 4,5 % par an (Bernard

Conchon,2018). Les estimations faites en 2014 montrent que 34 % de la population vit

actuellement en zone urbaine. Ce mouvement de fond touche la capitale Antananarivo, mais

également les autres principales villes de la Grande Île comme Tsamatave, Antsirabe,

Majunga, Fianarantsoa, Tuléar et Antsiranana (Bernard Conchon,2018). Cette urbanisation

accélérée est l’une des causes majeures de la défaillance dans la gestion des déchets liquides

et solides, les carences en matière d’assainissement et les installations de certaines industries

dans les villes qui constituent des sources de pollutions détériorant l’environnement urbain et

pouvant affecter les eaux souterraines (ONU-Habitat, 2012).

Ambohimanambola, proche de la capitale (10 Km), est parmi les communes en voie

d’urbanisation. Les fokontanys Ambohimanambola Gara, Ampahimanga et Tandjonandriana

constituent la zone urbaine de la commune alors que les fokontanys Ambohibato, Antanetibe,

firaisana, Andramanonga, Ambohipeno, Iharamy et Ambohimahatsinjo représentent la zone

rurale. Pour s’approvisionner en eau, la JIRAMA n’arrive pas à couvrir la zone entière. Seuls

trois sur dix fokontany accèdent à l’eau aux bornes fontaines.

Face à cette phase d’urbanisation que connait la commune, le présent mémoire intitulé

«Impacts de l’urbanisation sur la qualité de l’eau souterraine de la commune rurale

d’Ambohimanambola, région Analamanga » s’oriente vers la détermination des impacts de

cette urbanisation à la qualité des eaux souterraines de la commune afin de juger la fiabilité

des eaux des puits utilisés par la majorité de la population et l’avenir des eaux souterraines.

Dans ce présent mémoire, différents puits ont été inventoriés et feront l’objet de

prélèvement d’eau pour vérifier la qualité des eaux souterraines.

Ce travail de recherche est reparti en quatre différents chapitres. Le premier chapitre

aborde la généralité composée de deux sous chapitres notamment la présentation de la zone

d’étude et la synthèse bibliographique. Le deuxième chapitre traite les méthodologies du

travail concernant les étapes à suivre pour les travaux sur terrain, les méthodes adoptées pour

les analyses des échantillons d’eau au laboratoire et le troisième chapitre présente les

résultats sur terrain et au laboratoire et le quatrième chapitre développe sur la discussion de

ces résultats.

Page 11: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

2

CHAPITRE I :

GENERALITE

Page 12: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

2

I.1-Présentation de la zone d’étude

I-1.1-Localisation de la zone d’étude

La commune rurale d’Ambohimanambola se trouve dans le district d’Antananarivo

Avaradrano, dans le la Région d’Analamanga, Province d’Antananarivo. Elle se trouve à 12

Km au Sud Est d’Antananarivo ville. Elle est délimitée au Nord-Ouest par la Commune

Rurale d’Ambohimangakely, à l’Ouest par la Commune Rurale d’Alasora, à l’Est par la

Commune Rurale d’Anjeva Gare et au Sud par la Commune Rurale de Masindray (figure1).

Elle se trouve dans les coordonnées latitude : 18°56’31,32’’S et longitude : 47° 36’59,21’’E.

Figure 1 : Carte de localisation de la zone d’étude (source : FTM, 2018)

Page 13: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

3

I-1.2-Cadre socio-économique

I-1.2.1-Population

La commune rurale d’Ambohimanambola comprend 10 Fokontany notamment,

Ambohimanambola Gara, Tanjonandriana, Ampahimanga, Ambohibato, Antanetibé,

Ambohimanambola firaisana, Ihiramay, Andramanonga, Ambohimahatsinjo et

Ambohipeno.

Tableau1 : répartition par âge et par sexe de la population (2016)

FKT

Age (ans)

Masculin Féminin Total

général 0-5 6-18 18-

60

60et

+

Total 0-5 6-18 18-

60

60 et

+

Total

iharamy 21 62 232 19 334 37 73 257 24 391 725

Antanetibe 30 100 128 20 278 42 158 200 20 420 698

Tanjonadriana 40 178 255 37 510 45 190 322 35 592 1102

Andramanonga 40 215 299 36 590 45 220 301 49 615 1205

Ambohibato 88 213 450 36 787 109 273 501 28 911 1698

Firasana 88 182 263 22 555 175 291 473 40 979 1534

Ambo_GAR 205 430 580 110 1325 185 410 593 125 1313 2638

Ambo_Tsinjo 49 356 462 39 906 67 379 447 43 936 1842

Ambohipeno 105 376 491 92 1064 87 234 425 54 800 1864

Ampahimanga 55 700 1000 600 2355 56 849 1480 750 3135 5490

TOTAL 721 2812 4160 1011 8704 848 3077 4999 1168 10092 18798

(Source : commune d’Ambohimanambola )

Selon le tableau 1, le nombre de population a augmenté de quelque peu. Il est passé de

11 473 en 2006 à 18 798 en 2016, une différence de 7325 personnes en 10 ans, une croissance

démographique normale pour la commune. La variation de l’âge de la population est entre 12

et 47 ans.

Le fokontany le plus peuplé est Ampahimanga, suivi d’Ambohimanambola Gare ; cette

concentration est en partie due à la situation viable des lieux grâce à nombreuses activités

commerciales (restaurant, vente à étalage, bijouterie…) présentes dans ces zones ainsi que la

proximité de la rivière d’Ikopa qui semble attirer la masse.

I-1.2.2-Agriculture

Les terres cultivables sont essentiellement occupées par les légumes, tels que la choux

fleur, les tomates, les salades, les petits poids et haricots, les betteraves, les carottes, les

patates, les poireaux, quelque champ de riz, de maïs et du manioc. Elles appartiennent aux

familles locales à l’exception de certaines terres qui appartiennent à l’Etat. L’agriculture est

de type parcellaire c’est-à-dire chaque famille possède une partie de terre dont elle l’exploite

individuellement (Raharijaona Rovaniania, 2016). .

La pratique culturale est prédominante dans la partie Est de la commune et reste d’une

manière générale traditionnelle. Toutefois, certains paysans font recours aux engrais et

pesticides pour l’amélioration de leurs produits en paysans utilisant les engrais biologiques,

Page 14: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

4

le NPK, l’urée et des produits phytosanitaires tels que les pesticides (insecticides ravageurs)

pour les traitements des maladies ravageurs et l’entretien des cultures (Zalihati Mohamed, 2011).

La production du riz, du manioc et du maïs est à moindre degré car elle est destinée

essentiellement à l’autoconsommation alors que celles des légumes constituent les principaux

produits qui y sont cultivées (Raharijaona Rovaniania, 2016).

Les productions de la commune approvisionnent quotidiennement la capitale en

légumes. Ces dernières arrivent sur les étalages d’Andravoanhangy, Isotry, Petite Vitesse,

Ambohimangakely et le grand marché d’Anosibe. Leurs produits sont aussi vendus à

Toamasina.

I-1.2.3-Elevage

L’élevage de volaille prédomine avec 77% du cheptel, suivi de l’élevage de bovin avec

12,83% en nombre de tête ; à eux deux ils constituent la majeure partie de l’élevage de la

commune. L’élevage de porcins et de lapins agrémentent la liste avec respectivement 5%

chacun tandis que celui de l’ovin et caprine ne connait encore que très peu d’essor (Raharijaona

Rovaniania, 2016).

I-1.2.4-Activités commerciales

Les activités commerciales se trouvent à majorité dans les zones très urbanisées à savoir

Amboimanambola gare et Ampahimanga. On y trouve des restaurants, des épiceries, des

boucheries, des ventes à l’étalage et des bijouteries. Les autres fokontanys ont généralement

des épiceries.

I-1.2.5-Industries

La zone industrielle se situe dans La partie Ouest de la commune. Elle compte quelques

entreprises en activité à savoir, la JIRAMA (un centrale de production électrique implanté à

Ambohipeno), la société Henri Fraise (produit de l’énergie électrique à partir d’un centrale

themique), 3 dragon Metalurgical Produit (société chinoise qui récupère le fer inutilisable) et

les usines à l’enceintes de PAPMAD (Total Gaz, Groupe Sipromad et focus, Sidm, Socir,

Epcm). (Source : Enquête, 2018).

I-1.2.6-Artisanat

La majeur partie des femmes, plus particulièrement à Ambohimanambola Gare sont

couturières. L’art de la broderie et la couture apparaissent sur le marché de Pochard. On

retrouve d’autres métiers dans le domaine de l’artisanat comme le métier de bijoutier,

fabricant de portemanteau, fleuriste, cordonnier, menuisier, maçon, charpentier, etc.

(Raharijaona Rovaniania, 2016)

Les autres activités qui requièrent l’art mécanique et manuel sont le dépannage

d’appareil électroniques, l’extraction de sable et le cassage de pierre de construction.

(Raharijaona Rovaniania, 2016)

Page 15: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

5

I-1.2.7-Santé

La Commune Rurale d'Ambohimanambola dispose d'un centre de santé de base niveau

II localisé à Ampahimanga complétée par deux cabinets médicaux privés situés à

Tanjonandriana et à Ampahimanga et d'un dispensaire privé à Ambohimahatsinjo. Les

maladies respiratoires, la fièvre, la diarrhée et le paludisme sont les maladies les plus

courantes de la Commune (Randrianalivelo Manohisoa, 2007).

I-1.3-Contexte climatique

I-1.3.1-Climat tropical

Ambohimanambola a un régime climatique tropical. L’année est caractérisée par deux

saisons bien distinctes à savoir une saison pluvieuse et moyennement chaude d’Octobre à

Avril et une saison fraîche et relativement sèche de Mai à Septembre. (Direction générale de la

météorologie d’Ampandrianomby-Antananarivo, 2017)

I-1.3.2-Température

La température de la zone est en générale inférieure à 30°C. La température moyenne

mensuelle pendant cinq années d’observation (2013 - 2017) varie entre un minimum de 15,44

°C au mois de Juillet à une maximale de 22,43°C au mois de Décembre (tableau 2). (Direction

générale de la météorologie d’Ampandrianomby –Antananarivo, 2017)

Tableau 2 : Evolution de la température moyenne d’Ambohimanambola (2013-2017)

Janv fev Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc

Moy.

max

26,46

26,44

26,6

25,16

22,32

20,52

20,12

21,14

23,28

26,16

27,3

27,26

Moy.

min

17,52

17,98

17,52

15,84

13,62

11,74

10,76

11,3

12,1

14,64

16,28

17,6

Moy.

moy

21,99

22,21

22,06

20,5

17,97

16,13

15,44

16,22

17,69

20,4

21,79

22,43

(Source : Direction générale de la météorologie d’Ampandrianomby –Antananarivo)

Le tableau 2 montre que la température moyenne minimale varie de 10,76°C au mois de

Juillet à 17,98°C au mois de Février. Tandis que la température moyenne maximale est entre

20,12°C au mois de Juillet et 27,26°C au mois de Décembre.

Page 16: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

6

La figure 2 montre la tendance de la variation de la température de la Commune

d’Ambohimanambola pendant les cinq dernières années (2013-2017).

Figure 2: Température moyenne d’Ambohimanambola

Les températures sont élevées pendant la période de crues c’est-à-dire les mois

d’Octobre au mois d’Avril, par contre, elles sont faibles tout au long de la période d’étiage

(mois de Mai jusqu’au mois de Septembre).

I-1.3.3-Pluviométrie

Le tableau 3 résume la pluviométrie mensuelle de la commune d’Ambohimanmbola.

Tableau 3: Évolution de la pluviométrie mensuelle d’Ambohimanambola (2013 - 2017)

Janv Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Déc

2013 281,1 190,4 163,4 51,9 24,6 8,1 0 0,1 0,1 105,1 223,2 306,2

2014 265,6 221,5 74,9 0,1 2,8 1,1 13 2,2 2,1 26,7 201,7 388,9

2015 308,9 509,2 212,8 0,4 14,2 2,4 2,7 2,7 11,4 1,4 56 389,9

2016 191,6 202,8 198,4 11,2 32,1 12,5 4,6 0,2 0,4 40,2 70,2 42

2017 93,8 213,3 207,6 63,7 0 13,5 29,3 14 16,9 56,7 96,6 308,5

Moy 228,2 267,44 171,42 25,46 14,74 7,52 9,92 3,84 6,18 46,02 129,54 287,1

Source : Direction générale de la météorologie d’Ampandrianomby –Antananarivo

Selon les données recueillies sur cinq ans (2013-2017), les Hautes Terres de

Madagascar connaissent une pluviométrie moyenne maximale pendant le mois de Décembre

de l’ordre de 287,1mm et une pluviométrie moyenne minimale de l’ordre de 3,84mm pendant

le mois d’Août (Tableau 3).

10

15

20

25

30

Janv fev Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc

Température(°C)

Moy.max Moy.min Moy.moy

Page 17: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

7

Figure 3: Pluviométrie moyenne mensuelle d’Ambohimanambola

D’après les données pluviométries recueillies sur cinq ans, la figure 3 montre que la

précipitation est très faible au mois de Juin jusqu’au mois de Septembre où la précipitation

varie entre 7,52mm et 6,18mm. Les mois les plus secs sont le mois d’Aout et le mois de

Septembre. La précipitation est très forte pendant le mois de Décembre, Janvier et Février et

moins forte pendant le mois d’Octobre, Novembre et Mars (figure 3).

I-1.4- Contexte géomorphologique et hydrographique

I-1.4.1-Géomorphologie

La zone d’étude se situe dans les hautes terres de Madagascar. Elle surplombe en amont

le bassin de la rivière Ikopa. Elle est constituée précisément d’une succession de collines où

sont bâtis la plupart des villages, des bas-fonds exploités pour la culture maraîchère et

riziculture et des plaines cultivées généralement inondables en périodes pluvieuses. En cela,

la morphologie de la région est constituée essentiellement de deux ensembles bien distincts

dont la plaine alluviale et les bas-fonds qui se développent aux bords des rivières et les

collines plus ou moins hautes qui les bordent. Le sous- sol de la plaine alluviale se différencie

de celui du bas fond par la nature du matériau de recouvrement. Dans le bas fond, la nature du

matériau de recouvrement est limono argilo sableuse. Il s’enrichit en limon et en argile et

s’épaissit d’amont en aval quant à la plaine alluviale, le matériau de recouvrement est argilo

limoneux. En dehors, des plaines alluviales, les interfluves sont constitués essentiellement par

trois horizons. Le premier est constitué de kaolinite, ensuite le niveau gneissique

correspondant à une zone d’argilisation entraînant des phénomènes de tassement, puis le

niveau arènitique composé de matériau argilo-sableuse en cours d’hydrolyse riche en micas,

feldspaths kaolinisés et ferromagnésiens et enfin le socle situé à 10 ou 20m de profondeur.

(SGDM, 2006).

I-1.4.2-Hydrographie

L’Ikopa est la seule rivière et constitue le principal cours d’eau d’Ambohimanambola.

Il prend sa source aux environs du lac Tsiazompaniry. L’Ikopa est un affluent de la Betsiboka

Janv Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Dec

précipitation 228 267 171 25,5 14,7 7,52 9,92 3,84 6,18 46 130 287

0

50

100

150

200

250

300

350

P(m

m)

Pluviométrie

Page 18: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

8

qu’il grossit au Nord-Ouest. Compte tenu du climat, le régime est très irrégulier. Le niveau de

la rivière diminue nettement au cours de l’étiage. Le débit de la rivière Ikopa est nettement

plus faible au niveau de la station d’Anosyzato par rapport à la station d’Ambohimanambola.

Cela s’explique par le prélèvement effectue par la JIRAMA au niveau du barrage de

Mandroseza pour l’approvisionnement en eau potable de la Ville d’Antananarivo. A cela

s’ajoute aussi des infiltrations éventuelles vers les nappes souterraines qui peuvent être

minimes par rapport au prélèvement de la JIRAMA. Il existe des cours d’eaux dans la zone

d’étude mais ils ne sont pas permanents et coulent qu’en période pluvieuse (Figure 4).

Figure 4 : Carte hydrographique d’Ambohimanambola (source : FTM, 2018)

I-1.5- Contexte hydrogéologique

I-1.5.1-Géologie

La zone d’étude, située en plein centre du socle cristallin, est localisée dans la partie

constituée principalement par des roches métamorphiques du Précambrien (Rakotondrainibe J.H,

2006). Elle se trouve dans une zone ou s’entremêle les formations gneiss et gneiss à pyroxène,

migmatites, les migmatites granitoïdes granites migmatites et les alluvions (H.Besaire, 1961).

Page 19: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

9

Le gneiss est une roche litée ou rubanée constituée de quartz, feldspath et micas avec ou

sans minéraux accessoires : amphibole, disthène, sillimanite, grenat, pyroxène. La migmatite

est une roche qui se forme dans les chaînes de montagnes. Elle est formée à partir de la fusion

partielle du granite (anatexie). Les minéraux constitutifs sont principalement du quartz, des

micas (biotite ou muscovite), des feldspaths potassiques (orthoses) et des plagioclases. Les

roches alluvionnaires qui occupent la plaine sont formées de dépôts lacustres successifs.

Les minéraux qui composent les roches de la zone d'Ambohimanambola sont

principalement plagioclase sodique (à forte proportion d'albite que d'anorthite), microcline

(feldspath potassique), augite (pyroxène) et le biotite (Andriamahenina Njaka Namelantsoa, 2007).

Figure 5: Carte géologique d’Ambohimanambola (Source : FTM, 2018)

Les gneiss s’étendent au nord d’Ambohimanambola avec une petite partie au Sud-

Ouest. Les gneiss à pyroxène ne se rencontre qu’au Nord à la monté vers Ambohipeno. Les

migmatites granitoïdes, granites migmatites se trouvent principalement au Nord-Est, les

migmatites au centre principalement à Ambohibato, Firaisana et Antanétibé tandis que les

alluvions dominent la partie Sud-Ouest et Sud-Est (figure 5).

Page 20: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

10

Sur terrain, Il a été constaté des bons affleurements du gneiss à Ambohipeno (figure 6),

et une autre à Ambohibato formé des quartzites (figure 7). Les latérites ont été remarquées

généralement dans toute la commune (figure 8).

Figue 6 : Gneiss

Les gneiss ont une

coloration mélanocrâte à

dominance de la biotite avec

une structure foliaire qui suit

une direction et une texture

microgrenue hétérogène.

Figure 7 : Quartzites

Les quartzites ont une

coloration blanchâtre avec

une direction généralement

nord 120. Sur quelque fracture

mesurée, l’azimute est de 30°

EST et le plongement

(l’angle) est environ 30 à 45°.

Figure 8 : Latérites

Les latérites ont dans

les couches supérieures une

coloration noirâtre riche en

humus et les couches

inférieures ont une

coloration rougeâtre avec

des débris de roches

essentiellement argileux.

I-1.5.2-Hydrogéologie

Les caractéristiques géologiques et hydrologiques du socle cristallin Malgache, stipulent

que les Hautes Terres Malgache comportent trois types d’aquifères notamment les aquifères à

nappes d’arènes, à nappes de fissures et à nappe d’alluvions (Rakotandrainibe J.H, 1983). Ces

types de nappes se différencient par leurs principes de fonctionnement et leurs possibilités

d’exploitation (Dussarrat .B, Ralaimaro.J, 1993).

Figure 9: Principe du fonctionnement hydrogéologique du socle cristallin malgache

(DUSSARRAT.B, RALAIMARO.J.1993)

1 : matériau ferralitique rouge; 2 : altérites kaoliniques ; 3 : argile de néoformation ; 4

: arènes micacées; 5 : socle fissuré ; 6 : terrasse ancienne ; 7 : bas-fond actuel ; S : surface

d’aplanissement; SP : surface piézométrique; f : faille ; flèches : sens de circulation des eaux

souterraines.

Page 21: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

11

I-1.5.3 -Types de nappes

Dans notre zone d’étude, des couches d’altérites se développent au-dessus du socle. Ces

produits issus de l’altération des roches (gneiss, migmatites.) recèlent la nappe d’arène ;

formée de cuirasses latéritiques et des altérites argileuses (Delubac, 1963); ces dernières jouent

un rôle d’autoépuration naturelle. La recharge de la nappe d’arène se fait après infiltration des

précipitations, sur la surface latéritique. Pour les nappes de fissures, elles sont alimentées par

les nappes d’arènes. Le vidange de ces dernières se fait aussi naturellement au moyen des

sources et des bas-fonds. La nappe des matériaux de bas-fonds (nappe d’alluvions) est formée

principalement des produits alluvionnaires intercalés dans les formations argileuses-

tourbeuses (Dussarrat .D, Ralaimaro.J, 1993).

Ces types de nappes sont exploités par les puits communautaires et des particuliers avec

des profondeurs variables suivant le type de nappe (quelques centimètres à plusieurs dizaines

de mètres). Elles sont rechargées par les précipitations en période pluvieuse et les rivières.

I-1.6-Approvisionnement en eau de la population locale

L’approvisionnement en eau potable de la population locale est assuré d’une part par la

JIRAMA sur trois fokontany notamment Ambohimanambola Gare, Tanjonandriana et

Ampahimanga et d’ autre part, par les puits communautaires construits un peu partout à

Ambohimanambola. D’après l’enquête menée sur terrain, la commune présente en tout 16

puits communautaires. D’autres puits appartenant à des particuliers (puits présents dans

certaines maisons) sont utilisés comme source d’approvisionnement en eau potable par les

propriétaires de ces derniers.

I-2- Synthèse bibliographique

I-2.1- Paramètres de caractérisation de l’eau

Les différents paramètres de caractérisations de l’eau ont pour objectif l’évaluation de

la qualité de l’eau. Il s’agit des paramètres organoleptiques, des paramètres physico-

chimiques et des paramètres bactériologiques.

I-2.1.1-Paramètres organoleptiques

Les paramètres organoleptiques concernent les organes de sens. Ils déterminent si l’eau

échantillonné possède ou non une odeur, une couleur et un gout désagréable.

Le cas de la couleur, elle caractérise l’eau en fonction de son aspect visuel et sa

transparence. Une eau potable est généralement incolore. La présence d’une couleur dans

l’eau est due aux matériaux en solution ou en suspension dans l’eau (Genouldet, 2001).

Pour l’odeur et le gout, l’apparition ou le changement de ces derniers dans l’eau peut

être un signe de pollution (Genouldet, 2001). Le goût de l’eau varie avec la teneur en sels et gaz

Page 22: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

12

dissouts et l’odeur avec les matières organiques en décomposition, les produits chimiques ou

l’activité microbienne (protozoaires) (Degremont, 1985).

Quant à la turbidité sa mesure se fait à l’aide d’un turbidimètre. Elle caractérise la

présence des particules en suspension dans l’eau (résidus organiques, argiles, organismes

microscopiques etc.). Une forte turbidité permet la fixation des micro-organismes aux

particules en suspension (par adsorption) et protégera ces derniers fixés sur les particules

contre les produits de désinfection (ACF, 2007). Une turbidité inférieure à 5 unités

néphélométries (NTU) est admissible à la consommation (OMS, 1996).

I-2.1.2-Paramètres physiques

Ils sont généralement effectués in situ à cause de leurs variations rapides influencées par

les conditions de l’environnement. Ces paramètres sont : la température, la conductivité

électrique et le potentiel hydrogène (pH).

S’agissant de la température, elle contribue à la connaissance de l’état qui conditionne

le milieu. Les basses températures freinent les réactions d’oxydation et affectent

l’autoépuration des cours d’eau. Une augmentation de la température accélère les phénomènes

d’oxydation, ce qui entraîne une diminution du taux d’oxygène dissous allant de pair avec une

diminution de la solubilité de l’oxygène (Mehennaoui-Afri, 1998). Les variations de température

de l’eau dans un environnement donné fournissent des indications sur son origine et son

écoulement. La température de l’eau est habituellement liée à d’autres paramètres, en

particulier la conductivité et le pH. L’analyse doit être menée in situ avec un thermomètre.

(ACF, 2007). La température des eaux souterraines dépend en grande partie de la profondeur.

Concernant la conductivité électrique (C.E), elle est mesurable à l’aide d’un

conductimètre avec comme unité le micro-siemens par centimètre (μS/cm) et mesure la

capacité de l’eau à laisser passer un courant électrique. Elle est affectée par la présence de

solides dissous totaux (TDS). Ainsi, des eaux usées déversées dans une ressource en eau tout

comme l’utilisation intensive fertilisante à proximité de cette dernière peuvent élever la

conductivité suite à la présence des éléments dissouts tels que le chlore, le phosphate et le

nitrate. La conductivité s’accroît aussi avec la température de l’eau, et les mesures doivent

donc être présentées de manière standardisée à 20 ou 25 °C. Les différences de conductivité,

comme les variations de température, peuvent indiquer des zones de pollutions, de mélange

ou d’infiltration (ACF, 2007). La valeur de la C.E est aussi un bon indicateur sur le processus

de la recharge des réservoirs souterrains car des faibles valeurs de C.E pourraient sous-

entendre une recharge rapide de l’eau souterraine ou de la pluie et l’augmentation de valeur de

C.E de l’eau souterraine dans les zones côtières peut donner des informations sur l’intrusion

marine.

Le pH quant à lui mesure l’acidité, la basicité et la neutralité d’une eau en d’autre terme

si une eau est acide son pH est inférieur à 7, basique si son pH est supérieur à 7 et elle dite

neutre si son pH équivaut à 7. Une eau destinée à l’alimentation humaine a un pH compris

entre 6,5 et 8.5 (OMS, 1993). Tout comme la C.E, le pH est aussi un bon indicateur sur le

processus de la recharge des réservoirs souterrains car des faibles valeurs de pH pourraient

Page 23: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

13

laisser attendre une recharge rapide de l’eau souterraine. Ce paramètre caractérise un grand

nombre d'équilibre physico-chimique et dépend de multiples facteurs dont l'origine de l'eau.

Le pH des eaux est lié à la nature géologique des terrains traversés.

I-2.1.3-Paramètres chimiques

Au cours de son parcours, l’eau se charge en éléments chimiques qui modifient sa

composition et sa qualité. Ces éléments sont importants vue leur contribution à la santé de

l’être humain et peuvent aussi être dangereux lorsque leurs teneurs dépassent les valeurs

admissibles en norme de potabilité. Ces éléments sont la minéralisation, la matière organique

et les ions majeurs.

I-2.1.3.1-Matières organiques

La matière organique est présente dans l’eau sous forme particulaire solide et dissoute.

Elle est intéressante pour les eaux superficielles (lacs, rivière…) du fait que les eaux

profondes contiennent peu des micro-organismes qui ont besoin d’oxygène. Les matières

organiques présentent dans l’eau peuvent provenir de plusieurs sources telles que des

pollutions domestiques, des pollutions agricoles, la décomposition des végétaux, des

microorganismes, etc. (CPEPESC, 2004).

I-2.1.3.2-Minéralisation

Elle est définie par la composition en minéraux de l’eau en liaison avec la nature des

terrains traversés et encaissants. La minéralisation totale englobe toute les teneurs en

substances chimiques minérales présentes dans l’eau. Elle résulte parfois des effets naturels

mais aussi des effets extérieurs entrainés par les eaux d’infiltrations. La minéralisation d’une

eau se mesure à l’aide d’un conductimètre ou Multimètre. Une forte minéralisation provient

de la contamination ou de l’interaction de l’eau avec des roches comme des argiles, des

marnes ou aussi de la relation directe de l’eau des sols salées etc. (Salah Nofal, 2014).

I-2.1.3.3- Teneurs en ions

Le sodium est très abondant sur terre et présent dans les roches cristallines et

sédimentaires (sables, argiles, évaporites). L’halite ou sel gemme, est une forme commune du

sel (NaCl) très soluble dans l’eau. Les argiles peuvent être saturées en Na+ par le processus

d’échange de bases (ACF, 2007). Le sodium peut également avoir comme origine les apports

anthropiques comme les urines chez l’humain (10 à l5 g NaCl dans les urines par jour), les

eaux usées domestiques (sel de cuisine et savons de lessives). Les eaux très riches en sodium

deviennent saumâtres, prennent un goût désagréable et ne peuvent pas être consommées

(Rodier J., 2005).

Le calcium Ca2+

est présent dans les roches sédimentaires et cristallines notamment la

calcite (CaCO3), dolomite (CaMgCO3), magnésite (MgCO3), gypse (CaSO4), apatite

(Ca5(PO4)3) etc. Sa teneur varie essentiellement suivant la nature de terrains traversés (ACF,

2007). La concentration du calcium dans l’eau dépend du temps de séjour de l’eau dans des

formations géologiques riches en calcium. Le calcium peut provenir aussi de l’activité telle le

Page 24: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

14

traitement à la chaux des eaux brutes (Ministère de l’Environnement de l’Ontario, 1987), les activités

industrielles (McQuarrie, M.C, 1966) par la combustion des combustibles fossiles. Comme il

contribue à la dureté de l’eau, le calcium peut avoir des effets sur la qualité de l’eau potable.

Ces effets dans une eau dure sont surtout d’ordre organoleptique ou esthétique (entartrage

dans les canalisations du réseau, gêne dans les opérations de lavage etc…). (ACF, 2007).

Les ions magnésium proviennent des roches cristallines et sédimentaires comme les

ions calcium, ils proviennent aussi de la dissolution des formations carbonatées riches en

magnésium comme dolomite et magnésie et de l’altération des minéraux silicatés et

ferromagnésiens conduisant à la mise en solution des ions magnésium dans les eaux. Sa

présence peut entraîner un goût désagréable à l’eau consommable. Il ne provoque pas de

phénomène toxique mais les sels de magnésium ont un effet laxatif qui diminue avec

l’accoutumance. (Nourdine Nouayti et al, 2015)

Les ions chlorures (Cl-) sont présents dans toutes les eaux à des concentrations

différentes et sous forme de sels : chlorure de sodium NaCl, chlorure de potassium KCl ou

chlorure de calcium CaCl2 introduits par apports naturels ou d'origine humaine (les rejets

urbains et industriels). Les eaux chlorées peuvent poser des problèmes aux personnes atteintes

de maladies cardio-vasculaires ou rénales. L’origine du chlorure dans l’eau peut provenir de

la percolation à travers des terrains salés, infiltration des eaux marines dans les nappes

phréatiques et profondes (Achour et Guergazi, 2002). Déplus, l’apport du chlore peut avoir comme

origine les activités humaines comme les industries extractives et dérivées (soudières, salines,

mines potasse, industries pétrolières…) (Achour et Guergazi, 2002). Des teneurs de chlorure

supérieur à 250 mg/l affectent le goût de l'eau (surtout si les ions Cl- sont accompagnés d'ions

Na+) alors que pour les eaux industrielles, les teneurs élevées en chlorures rendent l'eau

corrosive (Abdellatif Hakim, 2006).

Tableau 4: Classification des eaux souterraines par rapport au chlorure (Rodier, 1984.)

Qualité des eaux

souterraines

Douce, bonne Faiblement

salée

Assez salée Limite de la

salinité

Cl- (mg/l) < 150 150 à 500 500 à 700 700 à 1000

Le tableau 4 présente la classification des eaux souterraines par rapport au chlorure. La

valeur en mg/l du chlorure permet d’avoir une appréciation sur qualité de l’eau allant de la

bonne (< 150) à la très saline (700 à 1000).

La présence des bicarbonates est due à la dissolution de formations carbonatées mais

également elle résulterait de l’interaction des eaux chargées en CO2 atmosphérique avec les

minéraux tels que les plagioclases calcique (CaAl2Si2O8). Les ions bicarbonate (HCO3-)

peuvent provenir aussi du sol lui-même par dissolution à partir des couches argileuses

puisqu’ils sont souvent solubles dans l’eau, leur migration vers la nappe est facile. La

dissolution du CO2 sous forme gazeuse dans l’atmosphère et la dégradation des matières

organiques dans le sol qui peut produire du CO2 en sont aussi une source. La réaction du CO2

dissous avec H2O forme un gaz carbonique aqueux (H2CO3) qui se dissocie pour donner de

HCO3- et de H

+. Le bicarbonate en lui-même n’est pas nocif mais comme il fait partie des

Page 25: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

15

éléments chimiques causant l’alcalinité, il peut former de complexe chimique avec des ions

métaux lourds toxiques tout en réduisant leurs toxicités. Un minimum d’alcalinité de 20 mg/l

de carbonate (CaCO3) est recommandé pour les eaux environnementales d’où l’importance de

connaitre la teneur en bicarbonate (Eugene R.Weiner, 2008).

La présence des sulfates les eaux souterraines proviendrait des minéraux tels que les

sulfates de sodium (Na2SO4), de calcium (CaSO4). Il peut avoir également comme origine la

recharge récente des eaux météoriques chargées en dioxyde de soufre provenant des

émissions de chauffage domestique, incinérateurs et automobiles dans les zones urbaines. les

activités humaines peuvent eux aussi générer des apports de sulfate dans l’eau souterraines

par exemples l’application des engrais sulfatés dans les champs de cultures, la pollution

d'industries papetières, textiles, minières ou traitement pour la potabilisation de l'eau (sulfates

d'aluminium et de fer utilisés pour la floculation) etc. (ACF, 2007) .

Le sulfate donne un gout amer, un gout médical à l'eau si il dépasse la concentration de

250 mg/L. Cela rend désagréable la consommation de l'eau. L’OMS suggère un maximum de

250 mg/L en sulfates dans l'eau destinée à la consommation humaine (OMS, 1998).

L'azote ammoniacal est relativement fréquent dans les eaux et traduit habituellement un

processus de dégradation incomplète de la matière organique (végétale, animal ou humain)

dans l’eau. Il peut aussi être apporté par certains engrais utilisés en agriculture ou les eaux

usées (rejet urbain et industriels) (Gilliam et al, 1974). Sa teneur dans les eaux de surface est

faible et il se transforme assez rapidement en nitrate et nitrite par oxydation bactérienne

(Bremond et Vuichard, 1973). Il n'est pas nocif mais des problèmes apparaissent à partir d’une

concentration de 0,1 mg NH3/l (De Villers, Squilbin et Yourassowsky, 2005).

Les nitrites et nitrates sont des ions naturellement présents à faible concentration dans

l'environnement. Ils sont le résultat d’une nitrification de l’ion ammonium (NH4+) (Ganjourd D,

1995). Les nitrites sont formés par la dégradation de la matière azotée mais ils sont rapidement

transformés en nitrates dans l’eau potable (Lepeltie S, 2005). Ils sont entrainés par ruissellement

des eaux de pluies vers les eaux superficielles et peuvent atteindre par infiltrations les eaux

souterraines (Bremond et Vuichard, 1973). Le risque de contamination est plus important si le sol

recouvrant la nappe d’eau est vulnérable (sablonneux) ou si la nappe est peu profonde (puits

de surface). La présence des nitrites peut être une indication de rejets urbains et les

concentrations élevées de ces derniers peuvent correspondre à la réduction des nitrates en

nitrites par les bactéries anaérobies sulfito-réducteurs (Bengouni et al, 2004).

La présence de nitrate à des concentrations élevés dans l’eau peut être une indication de

pollution agricole par l’utilisation des engrais azotés (urée, NPK…), une indication de

pollution des eaux usées domestiques et une indication de pollution organique par les latrines

et les fausses septiques proches des ouvrages mal protégés (ACF, 2007).

Les nitrates ingérés avec l’eau sont réduits en nitrites dans les intestins et peut

provoquer une méthémoglobinémie (inaptitude du sang à transporter l’oxygène). Cette

affectation touches les enfants, particulièrement en bas âge de 6 mois (Ganjour D, 1995)

Page 26: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

16

lorsque les concentrations en nitrates dans l’eau excèdent 20 mg/l (California Environmental

Protection Agency, 1997; Santé Canada, 1992).

I-2.1.4-Paramètres bactériologiques

L’existence des bactéries dans l’eau indique une pollution bactérienne et une

vulnérabilité de la nappe. Parmi les bactéries de contamination fécale on peut citer ceux qui

ont fait l’objet d’analyse dans ce travail de recherche notamment les Coliformes totaux,

Escherichia Coli et Entérocoques intestinaux.

Les bactéries telles que les Coliformes totaux donnent une information sur la qualité

salubre de l'eau destinée à la consommation humaine (Bourgeois C.M. et al, 1991) et l’

Escherichia Coli est un bon indicateur d’une contamination récente du milieu aquatique par

du matériel fécal humain ou d’animaux à sang chaud (Pierre Servais, Gilles Billen et al, 2009).

Pour le cas des Entérocoques intestinaux, ils sont des bons indicateurs de

contamination fécale dans les nappes d’eaux souterrains (OMS, 2000). Ils sont plus résistants à

des conditions environnementales difficiles et persistent plus longtemps dans l’eau (Gleeson et

Gray, 1997). Le fait que les entérocoques intestinaux survivent plus longtemps que les

Escherichia Coli dans le milieu aquatique naturel peut constituer un avantage, si l’on cherche

à identifier une contamination fécale ancienne (Pierre Servais, Gilles Billen et al, 2009).

Leur présence dans l’aquifère indique que l’aquifère est trop vulnérable par sa forte

perméabilité donc peuvent servir à la détermination de la vulnérabilité des aquifères.

I-2.2-Norme de potabilité

Les normes de potabilité servent de base pour apprécier la qualité d’une eau donnée et

permettent de définir le traitement adéquat pour la rendre potable.

Les eaux de consommation doivent répondre aux exigences de propreté et de salubrité

(Article 38 du Code de l’Eau). Dans les faits, il s’agit de veiller à ce que l’eau potable ne

contienne aucun micro-organisme, aucun parasite ou aucune autre substance constituant un

danger potentiel pour la santé des personnes ; il s’agit aussi de la rendre conforme aux valeurs

Paramétriques (normes de potabilité) fixées par décret. L’ensemble de ces critères garantit une

eau « potable ». Chaque pays a ses propres normes, pour Madagascar, elles sont stipulées

dans le décret N°2003-635 du 15/06/04 relatif à la surveillance des eaux destinées à la

consommation humaine (Norme de potabilité Malagasy, 2004). La norme de potabilité malagasy de

pour les paramètres physico-chimiques et bactériologues est présentée dans l’annexe 3.

Page 27: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

17

CHAPITRE II :

METHODOLOGIE

Page 28: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

17

La documentation, les méthodes adoptées lors de prélèvement des échantillons, les

méthodes d’analyses au laboratoire et les méthodes de traitement des données seront décrits

respectivement dans ce chapitre.

II-1-Etude préliminaire

II-1.1-Documentation

Pour mener à bien ce travail de recherche, une documentation sur les livres et les

mémoires a été obligatoire pour la bonne compréhension et la maitrise de notre sujet de

recherche. Elle a été réalisée de ce fait, à la bibliothèque de la géologie au sein de la

Mention Sciences de la Terre de l’Environnement de l’université d’Antananarivo, la Direction

générale de la météorologie d’Ampandrianomby, la bibliothèque du Ministère de l’Energie et

des Mines. Elle a été également complétée par des recherches dans le site web relatives au

thème de ce mémoire d’étude pour connaitre les travaux qui ont été déjà publiés ou non dans

la zone.

II-1.2-Choix du site

Plusieurs raisons ont permis d’orienter notre choix à Ambohimanambola notamment sa

proximité à la capitale Antananarivo. Elle a permis de faciliter le coût déplacement pour la

reconnaissance de la zone d’étude (environnement du site, point de prélèvements…), la

vérification des données obtenus lors de la documentation (donnés géologiques,

hydrogéologiques...) et le transport des échantillons vers les laboratoires d’analyses (JIRAMA

et CNRE).

La seconde raison est l’urbanisation rapide de la zone d’étude. Il est un facteur

important à prendre en compte quant au risque de pollution des eaux souterraines qui peuvent

être engendrés par les rejets urbains, les activités industrielles mais aussi l’utilisation des puits

des particuliers comme eaux de boisson à proximité des latrines. L’eau est le vecteur de

substance minérale, organiques et des bactéries pathogènes. Par son mouvement, dans le sous-

sol, elle provoque la propagation des polluants dans l’espace souterrain. Alors, ces effluents

polluants pourraient bien atteindre les milieux souterrains et polluer les nappes.

La troisième et dernière raison est l’agriculture généralisée dans la zone Est et un peu

partout dans la commune qui occupe une place prépondérante de l’activité de la population

locale. Il semble opportun de savoir si la qualité de l’eau des points de prélèvements de la

zone est influencée ou non par les activités agricoles.

II-1.3-Choix du mois d’intervention sur terrain

Le mois d’avril a été choisi pour réaliser la descente sur terrain par le fait que l’eau

souterraine dans ce mois est plus ou moins à son maximum dans la nappe. Ce mois se situe

dans la période qui marque la fin de la saison de pluie (figure 5) cela permet d’observer

comment réagit la nappe par apport à la pluie.

II-2-Descente sur terrain

La descente sur terrain a été réalisée en deux périodes différents dont La première a été

effectuée le 18 avril 2018 jusqu’au 20 avril 2018. Elle avait pour objectif de connaitre la

Page 29: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

18

zone d’étude, de mesurer la conductivité électrique, la température et le pH dans les points

d’eaux et de localiser les coordonnés (X[longitude], Y[latitude]) géographiques à l’aide d’un

GPS autrement dit Il a été question de noter sur carnet l’état du milieu d’étude (pollution,

paramètre de protection…) aux alentours des points d’ eaux, effectuer les mesures in situ afin

d’estimer la qualité physico-chimique et bactériologique de ses eaux ; de comprendre les

sources de la minéralisation et la possibilité d’ influence urbaine sur ces dernières pour

pouvoir sélectionner plus tard un nombres de points d’eau spécifique lors du prélèvements des

échantillons à analyser au laboratoire et représenter ces coordonnés géographiques pour

faciliter la représentation des points d’eaux en cartographie.

Figure10: GPS model Garmin

Figure 11: Mesure de la conductivité et la température

Quant à la seconde descente, elle a été effectuée le 3 et le 4 Mai 2018 et avait pour

objectif de mesurer le niveau statiques des puits à l’aide d’un décamètre , de reprendre les

mesures in situ et de prélever les échantillons d’eaux à analyser (analyses chimiques et

bactériologiques) sur les puits sélectionnés lors de la première descente. Aux totales 11 puits

ont été sélectionnés et échantillonnés dans toute la zone d’étude.

II-2.1 Méthodes de prélèvement des échantillons

Avant le prélèvement, les eaux des puits ont été pompées d’une durée d’environ 10

minutes afin de renouveler l’eau présente dans les puits de façon que cette dernière soit

représentative de l’aquifère.

Lors du prélèvement, des bouteilles en plastiques de 1,5 litre (bouteille d’eau vive)

portant une étiquette avec le code et le lieu de prélèvement ont été tout d’abord rincées trois

fois avec l’eau des puits respectifs pour homogénéiser les parois de ces dernières avec l’eau

prélevée mais également pour éviter la fixation d’éléments externes sur les parois. Pour

chaque puits des 11puits à échantillonner, une bouteille a été utilisée pour les anions, une

autre pour les cations pour les analyses chimiques et une dernière bouteille ajoutée aux deux

premières pour les analyses bactériologiques (figure12). Les échantillons d’eau ont été par la

suite prélevés à l’aide d’un seau propre rincé avec l’eau brute pour éliminer tout élément

capable de modifier la nature des paramètres à déterminer au laboratoire et ont été mis dans

Page 30: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

19

les bouteilles. Ceux destinés aux éléments cationiques ont reçu un ajout de sept goutes d’acide

nitrique à l’aide un seringue à piston afin de stabiliser leur valeurs lors du transport vers les

laboratoires d’analyses. Les bouteilles ont été bien remplis jusqu’au dernier trait sans les faire

déborder afin d’éliminer les bulles d’air, ont été fermées. Les échantillons ont été enfin

conservés dans une glacière réfrigérée qui a permis à préserver l’intégrité des paramètres

physico-chimiques et bactériologiques des échantillons pendant le transport jusqu’au

laboratoire d’analyse.

Figure 12: Matériels d’échantillonnages

II-2.1.3-Mesures in situ

Les mesures in situ dont la conductivité électrique et la température ont été mesurés à

l’aide d’un conductimètre, dans le seau de prélèvement après avoir préalablement rincé

l’électrode avec l’eau bruite tandis que le pH a été mesuré à l’aide d’un papier pH nommé :

« Dosatest pH test strips ».

II-2.1.3.1-Conductivité électriques

La mesure de la conductivité permet d'apprécier la quantité de sels dissous dans l'eau.

Dans notre cas un multimètre « HQ40d » (figure13) a été utilisé pour la mesure de la

conductivité. L’appareil a été allumé et son électrode a été plongé dans le seau contenant l’eau

à mesurer prélevée dans les puits des points de prélèvements.

Il a fallu attendre quelques secondes pour que la valeur de la conductivité se stabilise

sur l’écran de l’appareil et pouvoir faire la lecture qui s’affiche en micro siemens par

centimètre.

Figure 13: Multimètre HQ40d

Page 31: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

20

II-2.1.3.2-Température

Le multimètre HQ40d (figure 13) possède la particularité d’afficher en même temps sur

l’écran de l’appareil, la valeur de la température et celle de la conductivité lors des mesures

des eaux à analyser. De ce fait, La température a été mesurée suivant la même procédure que

celle de la conductivité électrique. Sa valeur s’affiche directement en degré Celsius sur l’écran

de l’appareil.

II-2.1.3.3-pH

Sur terrain, les mesures du pH ont été réalisées à partir d’un papier pH (Figure 14) qui

porte le dénominatif de « Dosateste pH teste strips ». La partie colorée de ce papier pH,

attribuée au pH respectif (pH 1 à14) a été trempée dans l’eau des points de prélèvements et a

été maintenu jusqu’à l’obtention d’une couleur définitive. Cette couleur a été par la suite

comparée aux indicateurs colorés permettant l’identification de la valeur du pH comme le

montre la figure18. Il est important de souligner que le papier pH utilisé ne donne pas une

précision exacte de la valeur du pH puisque les indicateurs colorés de ce papier pH présentent

des entiers naturels (1, 2, 3…14) et aucun chiffre décimale d’où l’importance de refaire les

analyses du pH aux laboratoires avec un pH-mètre.

Figure 14: Papier pH

D’autres mesures du pH, de nos échantillons ont été faites par un pH-mètre au

laboratoire de JIRAMA.

II-3-Analyses au laboratoire

Les paramètres qui ont fait l’objet d’analyse aux laboratoires sont les paramètres

organoleptiques, physiques, chimiques et bactériologiques. Ces paramètres servent à évaluer

la qualité de l’eau.

Pour ce, l’analyse des paramètres organoleptiques concernée est celui de la turbidité.

Quant à l’odeur et la couleur, elles n’ont pas été faites à défaut de matériel.

Pour les paramètres physiques, seuls le pH a été fait car il n’a pas était précis lors des

mesures in situ.

Page 32: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

21

Pour les paramètres chimiques, les analyses ont porté sur la minéralisation, la matière

organique et les ions comme le calcium (Ca²+), le magnésium (Mg²

+), le sodium (Na

+), le

bicarbonate (HCO3-), le chlorure (Cl

-), le sulfate ( SO4

2- ), l’ammonium (NH4

+), le nitrates

(NO3-), le nitrite (NO2

- ).

Et en dernier, les paramètres bactériologiques à savoir Escherichia Coli, coliformes

totaux et entérocoques intestinaux. Notre choix pour la bactériologie s’est arrêté à ces 3 à

cause seulement des moyens financiers très limités.

Par rapport à ces paramètres certaines analyses ont été effectuées au laboratoire de

JIRAMA notamment les analyses organoleptiques, physiques et chimiques alors que les

analyses bactériologiques ont été effectuées au CNRE. Les échantillons d’eaux prélevés le 3

Mai 2018 dans la zone d’étude (zone urbaine) ont était analysés le jour suivant le prélèvement

dans les laboratoires respectifs et c’est aussi le cas pour ceux prélevés le 4 mai 2018 dans la

zone rurale.

II-3.1-Analyses organoleptiques

II-3.1.1-Mesure de la turbidité

Elle est mesurable grâce à un turbidimètre qui indique avec une bonne précision les

particules en suspension présents dans un liquide.

Figure15: Turbidimètre

La mesure consiste à verser dans le tube à échantillon du turbidimètre l’échantillon

d’eau à analyser et l’introduire par la suite dans le turbidimètre (figure 15). En appuyant sur la

touche de lecture du turbidimètre, la valeur de la turbidité s’affiche directement sur l’écran de

l’appareil en NTU.

II-3.2-Analyses physiques

II-3.2.1-Mesure du pH

Le principe a été de déterminer la valeur du pH à l’aide d’un pH-mètre (figure 16). Pour

ce faire, 100ml de l’échantillon d’eau à analyser a été versé dans un bécher. L’électrode du

pH-mètre a été rincée par la suite avec l’eau distillée pour éviter des éventuelles erreurs et a

été plongée dans le bécher contenant l’eau à analyser. La lecture de la valeur du pH a été faite

après que cette dernière s’est stabilisée sur l’écran du pH-mètre.

Page 33: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

22

Figure 16: pH

II-3.3-Analyses chimiques

II-3.3.1-Minéralisation

La minéralisation indique la concentration des solides dissouts totaux (TDS) dans l’eau.

Elle se mesure par un conductimètre. La seule différence est le changement de fonctionnalité

de l’appareil qui est réglé de sorte à mesurer la minéralisation. En cela, 100ml d’échantillon

d’eau à analyser a été versée dans un bécher. L’électrode du conductimètre a été plongée dans

ce dernier (Figure 17). Il a fallu quelques secondes pour que la valeur de la minéralisation se

stabilise sur l’écran de l’appareil et pouvoir faire la lecture.

Figure 17 : Appareil de mesure de la minéralisation

Deux catégories d’analyses ont été effectuées au laboratoire pour la

détermination des éléments chimiques présents dans les échantillons à analyser. Il s’agit de

l’analyse volumétrique et de l’analyse colorimétrique. Mais pour le potassium, il n’a pas était

analysé à cause du manque de matériel au laboratoire de JIRAMA.

II-3.3.2-Analyses volumétriques

Elle a comme principe de déterminer la proportion contenue dans l’eau à l’aide d’une

solution titrante. En cela, on a une solution titrante et une solution à titrer.

II-3.3.2.1-Dosage de matières organiques (M.O)

L’opération consiste à mesurer en milieu alcalin, la quantité d’oxygène enlevée au

permanganate par les M.O d’origines animales ou végétales contenues dans l’eau.

Page 34: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

23

Pour ce, 100 ml d’échantillon d’eau à analyser a été versée dans un bécher ; puis 5 ml

de bicarbonate de sodium a été ajouté dans ce dernier, avant de le faire bouillir et enfin 10 ml

de Permanganate a été ajouté après ébullition. Le mélange a été laissé refroidir, Pius a été

ajoutée de 5 ml d’acide Sulfurique et 10 ml de Sel de Mohr. La solution ainsi obtenue a pris

une couleur incolore et a été mélangée par un agitateur magnétique pour être titrée avec le

Permanganate. L’opération ne s’est arrêtée que jusqu’à ce que la solution incolore a viré au

rose pâle. La valeur de matière organique est obtenue suivant cette formule :

Figure 18 : Dosage des matières organiques

II-3.3.2.2-Dosage du chlore (Cl-)

L’analyse volumétrique est la méthode utilisée pour déterminer le chlorure dans l’eau.

L’échantillon a été dosé par un réactif composé de Nitrate d’Argent (AgNO3) avec le

Chromate qui est un indicateur coloré. La couleur a changé du jaune au rouge brique. Ce

changement de couleur a signifié la présence du Chlorure dans l’échantillon.

Sur ce, 100 ml d’échantillon d’eau à analyser a été versée dans un bécher. Cinq gouttes

de Chromate ont été ajoutées par la suite dans ce volume d’eau. Il y a apparition d’une

couleur jaune après ces gouttes de Chromate. La titration avec le Nitrate d’Argent ne s’est

arrêtée que jusqu’au virage de la couleur jaune au rouge brique. La valeur du chlorure a été

obtenue par la formule suivante:

II-3.3.2.3- Détermination des ions Na+

Le principe consiste à préparer 100 ml d’une solution mère renfermant 0,500 g/l de

sodium, et 10 ml d’une solution fille. Les réactifs utilisés sont NaCl et eau distillée. 3 ml de la

solution mère a été prélevée à l’aide d’une pipette graduée et a été placée dans une fiole

jaugée de 100 ml puis a été complété avec l’eau distillée jusqu’au trait de jauge. Ensuite, la

solution obtenue a été homogénéisée et le photomètre a été étalonné avant de passer chaque

solution. Une lecture graphique avait permis d’obtenir les concentrations des ions Na+.

M.O (mg/l) = V (KMnO4 N/80 versé) –1 .5

Cl- (mg/l) = V (AgNO3 versé) × 35.5

Page 35: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

24

II-3.3.2.4-Calcium (Ca2+

) et Magnésium (Mg2+)

Les ions Ca2+

et Mg2+

présents dans les échantillons d’eau analysés ont été déterminés

par la méthode d’analyse volumétrique. Le dosage des ions Ca2+

et Mg2+

a été faite par

compléxométrie avec l’Ethylène Diamine Tétra -Acétique (EDTA). La détermination de la

dureté totale (TH) de l’eau, a été faite par ajout de 2mL de tampon TH et quelques gouttes de

l’indicateur coloré NET dans 100mL d’eau échantillonnée. Puis, a été titré avec la solution

d’EDTA à N/50 à l’aide d’une burette jusqu’au virage de l’indicateur rouge vineux au bleu-

vert en agitant l’échantillon sur l’agitateur magnétique. La concentration de l’ion calcium et

magnésium en mg/L a été obtenue par la quantité de la solution titrant (EDTA) consommée

jusqu’au virage de couleur bleu vert.

Pour déterminer la dureté calcique (THCa), 2mL de soude (NaOH) et une pointe de

spatule de l’indicateur coloré Patton and Reeder (en poudre) ont été ajoutés dans 100mL

d’eau échantillonnée. Puis, ils ont été titrés avec la solution d’EDTA à N/50 à l’aide d’une

burette jusqu’au virage de l’indicateur rouge vineux au bleu-vert en agitant l’échantillon sur

l’agitateur magnétique. La concentration de l’ion calcium en mg/L a été enfin obtenue par le

volume de la solution titrant (EDTA) consommé jusqu’au virage de couleur bleu vert. La

dureté magnésienne (THMg) a été calculée à partir de la dureté totale et la dureté calcique :

THMg = TH - THCa.

La dureté a été exprimée en °F (degré français); 1°F en Ca = 4 mg/L et 1méq/L en

Ca= 20mg/L et 1°F en Mg= 2.43mg/L et 1méq/L Mg= 12.15mg/L.

II-3.3.2.5-Détermination des ions bicarbonates (HCO3-)

Le titre alcalimétrique (TA) et le titre alcalimétrique complet (TAC) ont permis de

connaitre les concentrations en carbonates et bicarbonates dans l’eau.

Pour déterminer le TA, quelques gouttes de phénolphtaléine ont été ajoutées dans

100ml d’eau à analyser. Le pH des dix points d’eau échantillonnée était inférieur à 8,2

(tableau 8), donc le TA est nul c’est-à-dire il n’y a pas de carbonate et la solution est incolore.

Puis quelques gouttes d’hélianthine ont été ajoutées dans cette solution pour déterminer le

TAC, la couleur jaune apparait. Ensuite, le mélange a été titré par la solution d’acide

sulfurique (H2SO4) N/50 jusqu’au virage jaune orangé. Enfin, la teneur de bicarbonate en

mg/l a été obtenue par le volume de la solution titrant H2SO4 consommée jusqu’au virage

jaune orangé.

NB : 1°F en TAC = 12,2mg/l en HCO3-.

Page 36: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

25

Figure 19 : Titre alcalimétrique complet

II-3.3.3-Analyse colorimétriques

Le principe de ce type d’analyse consiste à ajouter dans l’eau à analyser, un réactif

coloré (variable suivant le paramètre à analyser) qui provoque le changement de la couleur de

l’eau. La couleur ainsi obtenue est en fonction croissante avec la concentration de l’élément

minéral qu’on cherche à mesurer. Ainsi, la lecture de cet élément chimique est obtenue par

lecture sur l’appareil approprié.

II-3.3.3.1-Méthode par spectrophotométrie

Cette méthode consiste à utiliser un spectrophotomètre de marque SECOMAM (figure

20). Cette méthode a été utilisée pour les dosages de l’ammonium, du sulfate, du nitrite et du

nitrate.

Figure 20 : Spectrophotomètre SECOMAM

II-3.3.3.1.1-Sulfate (SO42-

)

Le principe de La mesure des ions SO42-

consiste à acidifier l’eau à analyser avec une

solution d’acide chlorhydrique ajouter de chlorure de baryum et le faire passer sur le

spectrophotomètre pour pouvoir faire la lecture de sa valeur.

En cela, 1mL d’acide chlorhydrique (HCl) et 5mL de chlorure de baryum ont été ajoutés

dans 20mL d’eau à analyser. Puis, la solution a été agitée énergiquement et a été laissée au

repos pendant quelques minutes. La lecture sur le spectrophotomètre à 650nm de longueur

d’onde a donné directement la concentration en sulfate.

Page 37: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

26

II-3.3.3.1.2-Amonuim (NH4+)

Le principe consiste à déterminer les ions ammonium, en utilisant Le nitroprussiate,

une solution d’hypochlorite de sodium et de phénol en milieux alcalin en présence d’un

catalyseur, mesurée par la suite au spectrophotomètre.

Sur ce, 2ml de solution de phénol et 2ml de solution de nitroprussiate avec 5ml de

solution oxydante (Citrate de Sodium et eau de javel) ont été ajoutées dans un bécher contenant

50ml d’eau à analyser. La solution obtenue a été agitée par la suite et a été laissée au repos

pendant 1heure. La lecture a été faite directement au spectrophotomètre à la longueur d’onde

de 640nm et a donné la concentration en ammonium en mg/l.

II-3.3.3.1.3-Nitrite : NO2- et Nitrate : NO3

La méthode utilisée est la spectrophotométrie d’absorption moléculaire (Colorimétrie).

Pour effectuer l’analyse de la détermination de nitrite, une goutte d’acide phosphorique

(H3PO4) pour faire diminuer le pH de l’eau sensiblement égal à 1,9 et 1mL de réactif coloré

(un indicateur coloré qui colore l’azote nitrite dans l’eau) ont été versées dans 50mL d’eau à

analyser. Le mélange a été laissé au repos pendant 15 minutes. La lecture du nitrite au

spectrophotomètre a été faite à 540 nm qui a donné [NNO2-] d’où l’expression du nitrite a été

obtenue par la formule suivante :

avec NNO2- = azote du nitrite

Figure 21 : Dosage du nitrite

Pour déterminer le nitrate dans l’eau, quelques gouttes de soude (NaOH) ou HCl ont été

tout d’abord dilués dans l’eau pour avoir un pH entre 7 et 9 dans 50mL d’eau échantillonnée.

Puis 1,25mL de tampon concentré a été versée dans la solution. La solution ainsi préparée a

été percolée à travers le cadmium (Cd) qui est un réducteur réduisant le Nitrate en Nitrite, à

un débit de 7 à 10mL par minute. Ensuite, les premiers 25mL ont été jetés et les 25mL restant

ont été récupérées en ajoutant 1mL de réactif coloré. En fin, le mélange a été laissé au repos

pendant 15mn. La lecture au spectrophotomètre a été faite à la longueur d’onde 540nm qui a

donné [NNO3- + NNO2

-] en mg/L d’où l’expression du nitrate a été obtenue par la formule

suivante :

avec (NNO3- + NNO2

-) = azote du

nitrate + azote du nitrite

NO2-mg/L = [NNO2

-] × 3,29

NO3- en mg/L= ([NNO3

- + NNO2

-] – [NNO2

-]) ×4, 43.

Page 38: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

27

II-3.4-Analyses bactériologiques

Les analyses bactériologiques ont été faites au laboratoire CNRE et ont eu pour but de

justifier la présence ou non des germes suivants : Coliformes totaux ; Escherichia Coli et

Entérocoques intestinaux.

II-3.4.1-Coliformes totaux, l’Escherichia Coli et Entérocoques intestinaux

Les coliformes totaux, Escherichia Coli et Entérocoques intestinaux ont été analysés

par la méthode de filtration sur membrane. Le principe consiste à faire une filtration de l’eau à

analyser sur une membrane et la déposer sur un milieu de gélose approprié qui va permettre

aux colonies de se développer au cours d’une incubation.

Pour les Coliformes totaux et l’Escherichia Coli ; 100ml d’échantillon d’eau à analyser

a été prélevée et a été filtrée sur la membrane filtrante stérile de porosité 0,45μm. La

membrane sur l’appareille de filtration a été enlevée et a été mis par la suite dans une boite de

pétri contenant le milieu de culture Gélose lactosée au TTC et Tergitol. Elle a été laissée

incuber dans l’étuve suivant une durée de 24h à la température de 37°C pour les coliformes

totaux et une température de 44°C pour l’Escherichia Coli. Le dénombrement a été fait par

identification de la couleur des colonies c’est-à-dire pour les coliformes totaux et

l’Escherichia coli la couleur des colonies est jaune à halo jaune.

Pour les Entérocoques intestinaux ; 100ml d’échantillon d’eau à analyser a été prélevée

et a été filtrée sur une membrane de porosité 0.45 μm. Le filtrat a été mis par la suite sur une

boite de pétrie contenant le milieu de culture Slanezt et Bartley (milieu de culture sélectif

contenant de l’azoture de Na et du chlorure de triphényl-2, 3, 5 tétrazolium) et a été laissé

incuber dans l’incubateur pendant 48h à la température de 36°C. Après incubation toutes les

colonies présentant une coloration rouge, marron ou rose ont été dénombrées comme

entérocoques intestinaux.

II-4-Méthode de traitement des données

Différentes méthodes informatiques ont été utilisées pour étayer et présenter les données

obtenus (cartes géologique, schémas illustratifs, résultats d’analyses…) dans notre travail de

recherche. Ces méthodes sont en fait l’utilisation de certains logiciels notamment Arc Gis

10.2, Excel et Diagrammes (Piper et Schoëller-Berkallof).

Le logiciel Arc Gis 10.2 a permis l’élaboration des différentes cartes (carte géologique,

carte hydrographique…) afin de faciliter la compréhension et la représentation des résultats.

Ce logiciel a permis aussi d’indiquer le nord, les métrages ainsi que les légendes pour situer la

zone d’étude. Quant à Excel, il a permis à numériser les résultats obtenus sur terrain et au

laboratoire sous forme de tableau, de courbes et d’histogramme pour faciliter leurs

interprétations.

Et pour le logiciel Diagrammes (Schoëller-Berkallof), il a été utilisé pour réaliser le

diagramme de Piper et de Schoeller afin d’identifier les facies chimiques et la dominance des

éléments ioniques majeurs de l’ensemble des échantillons d’eaux étudiés.

Page 39: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

28

CHAPITRE III :

RESULTATS

Page 40: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

28

Cette partie présente les résultats des mesures in situ sur terrain et des analyses

(physiques, chimiques et bactériologiques) aux laboratoires de nos échantillons d’eaux.

III-1-Resultats

Les données représentées dans le tableau 5 présentent les mesures in situ de la 1ère

descente sur terrain et la sélection des points de prélèvements à échantillonner lors de la

seconde descente.

Tableau5 : puits inventoriés à Ambohimanambola, 2018

NOM C.E (µ /cm) T (°C) pH

Ambo_Gar 1(Z1) 409 22.8 5

Ambo_Gar 2 351 22.6 6

Ambo_Gar 1P(Z3) 823 22.9 5

Ambo_Gar 2P 204 21.8 6

Ambo_Gar 3P(Z2) 956 22.8 5

Ampahimanga 1 (Z4) 778 22.6 5

Tanjonandriana1 141.4 22.4 6

Tanjonandriana2P 89 22.2 6

Tanjonandriana3P(Z5) 90.7 22.6 5

Ambohipeno1 (R1) 421 24.1 6

Ambohipeno2 133.3 23.9 6

Ambohipeno3 122.5 22.5 6

Ambohibato1(R2) 60.2 21.9 7

Ambohibato2 57.8 22.6 6

Ambohibato3 99.8 22.1 6

Antanetibe1(R3) 82.6 20.8 6

Antanetibe2 161.2 20.8 6

Abo. Firaisana1 (R4) 218.7 21.9 7

Abo. Firaisana2 81.6 22.3 6

Andramanonga1 (R5) 52.2 22.7 6

Andramanonga2 217.6 22.8 6

Andramanonga4P 163.5 22 5

Andramanonga5P(R6) 331 21.6 6

Le fond gris du tableau 5 représente les puits retenus dans la zone urbaine tout comme

dans la zone rurale. Ces puits ont été sélectionnés par rapport à la proximité d’une pollution

(domestique, environnementale…) mais aussi par rapport aux donnés reflétant un impact de

l’urbanisation sur la qualité de l’eau souterraine de la zone urbaine à comparer à celle de la

zone rurale pour pouvoir affirmer ou infirmer l’hypothèse de notre travail de recherche. En

tous11 puits ont été retenu dans les deux zones (urbaine et rurale).

Page 41: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

29

A titre de rappel, parmi les 24 puits (puits communaux et particuliers) inventoriés à

Ambohimanambola, seulement 11 ont été sélectionnés à cause de nos moyens financiers

limités pour la réalisation des analyses de paramètres de qualité de l’eau dans les laboratoires.

Les 11 puits sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 6: puits échantillonnés lors de la seconde descente, 2018

Code

Latitude

(Laborde)

Longitude

(Laborde)

Types de

points

d'eaux Profondeur N.S Emplacement

Z1 -18,95032503 47,59920403 puits 3m50 2m45

A 1m d'eau usée;

Proche de la

rivière d'ikopa

Z2 -18,94778699 47,59938802 puits 5m 35 4m

Proche d'un canal

d'eau usée, à 2m

de toilettes

Z3 -18,950177 47,60236904 puits 6m30 4m29

Proche des eaux

usées à 3m de

toilettes

Z4 -18,94258903 47,59929397 puits 1m70 1m

Pas de pollution

visuelle

Z5 -18,94654596 47,59527502 puits 3m05 0,75m

Proche d'eau usée;

2m des toilettes

R1 -18,92168096 47,59164398 puits 2m15 1m

Entouré par des

champs de

cultures

R2 -18,95397199 47,61097097 puits 3m05 2m25

Entouré par des

champs de

cultures

R3 -18,94379603 47,62011504 puits 2m10 1m4

Entouré par des

champs de

cultures

R4 -18,94624799 47,620439 puits 3m12 2m54

Entouré par des

champs de

cultures

R5 -18,94949497 47,63041296 puits 1m 0,6m

Entouré par des

champs de

cultures

R6 -18,95258403 47,63107697 puits 4m6 3m05

A côté d'eau usée

et douche à 3m

des toilettes

Page 42: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

30

III-1.1- Image satellite de la zone d’étude

L’image satellite suivante présente la zone d’étude avec les puits échantillonnés.

Figure 22 : image satellite des points de prélèvements de la commune

d’Ambohimanambola

Les 11 puits échantillonnés sont repartis dans toute la commune. Le cercle jaune

représente la zone urbaine et l’espace situés à l’extérieur de ce dernier représente la zone

rurale (figure22). En tous il y a 5 puits contenus dans la zone urbaine et 6 en zone rurale en

d’autre terme les puits de la zone urbaine sont Ambo_GAR(Z1), Ambo_GAR-p(Z2),

Ambo_GAR-2p(Z3), Ampahimanga (Z4) et Tanjonandriana (Z5) et ceux de la zone rurale

sont Ambohipeno (R1), Ambohibato (R2), Antanetibe(R3), Firaisana(R4),

Andramanonga(R5) et Andramanonga-P(R6).

Page 43: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

31

III-1.2-Mesures in situ

Les résultats des mesures in situ des 11 puits sont présentés dans le tableau 7.

Tableau 7 : Résultats des mesures in situ, 2018

Code T° (°C) C.E(µ/cm) pH Aspect Odeur

Z1 21,17 533 5 Limpide Absence

Z2 21,5 991 5 Limpide Absence

Z3 20,6 964 5 Limpide Absence

Z4 21,7 775 5 Limpide Absence

Z5 20,9 123,6 5 Limpide Absence

R1 21,2 144,1 6 Limpide Absence

R2 21 58,2 7 Limpide Absence

R3 20 95 6 Limpide Absence

R4 21,1 220 7 Limpide Absence

R5 20,7 45,1 6 Limpide Absence

R6 20,3 260 6 Limpide Absence

Moyenne urbanisée 21,17 677,32 5 Limpide Absence

Moyenne R1 à R6 20,72 137,07 6,33 Limpide Absence

Norme < 25 < 3000 6,5 à 9 Limpide Absence

Le tableau7 présente deux zones dont l’une est urbaine représentée par les codes Z1 à

Z5 et l’autre rurale représentée par les codes R1 à R6. Ceci pour savoir s’il y a un éventuel

influence ou pas de l’urbanisation sur les paramètres de qualités des eaux échantillonnées de

la zone d’étude qui sera discutée dans le chapitre nommé interprétations et discussion.

Selon le tableau7, les échantillons d’eaux prélevés dans la zone urbaine (Z1à Z5)

présentent une température moyenne de 21,17°C alors que celle de la zone rurale (R1 à R6)

présentent une valeur moyenne de 20,72°C. La température des échantillons prélevés sont

tous en dessous de la valeur maximale admissible (25°C). Les échantillons d’eaux sont tous

conformes à la norme de potabilité Malgache.

La conductivité électrique (C.E) montre des valeurs comprises entre 45,1μS/cm à

Andramanonga (R5) et 991μS/cm à Ambohimanambola GAR-p (Z3) pour une moyenne de

137,07μS/cm dans la zones rurale et 677,32μS/cm en zone urbaine. Les valeurs de

conductivité sont inférieures à la valeur limite maximale admissible des normes nationales

(3000μS/cm). La conductivité électrique des échantillons d’eaux répond donc à la norme de

l’Etat Malgache.

Les résultats du papier pH montrent que la valeur moyenne de la zone urbanisée est de 5

alors que celui de la zone rurale est de 6,33. Toutes les valeurs de la zone urbanisée sont hors

norme. La zone rurale ne respecte pas aussi la norme de potabilité. Ce paramètre sera de

nouveau réévaluer dans un autre tableau (tableau des paramètres organoleptiques et physiques

Page 44: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

32

des analyses aux laboratoires) à cause de la précision moins précise du papier pH qui présente

que des chiffres entier naturel.

Pour l’odeur et l’aspect des eaux échantillonnées, nous nous sommes fiés aux organes

de sens. L’œil nu a permis d’apprécier l’aspect des eaux échantillonnées et l’odorat celui de

l’odeur pouvant provenir de ces dernières. L’ensemble de ces dernières présente un aspect

limpide et une absence d’odeur. Ces eaux sont conformes à la norme de potabilité Malgache.

III-1.3-Analyses organoleptiques et physiques

Il est important de souligner que Tanjonandriana-p (Z5) n’a pas été analysé aux

laboratoires par le fait qu’on s’était fixé à 10 analyses physicochimiques aux laboratoires. Il a

quand bien même fait l’objet d’analyse pour le paramètre bactériologique.

Les résultats des paramètres physiques et organoleptiques mesurés au laboratoire sont

présentés dans le tableau suivant :

Tableau 8 : résultats des mesures organoleptiques et physiques, 2018

Code

Turbidité

(NTU) PH

Minéralisation

(mg/L)

La matière

organique

(mg/L)

Dureté

totale

TH (°F)

Z1 1,58 5,74 418 0,3 14

Z2 1,03 5,53 774 0,2 24

Z3 2,39 4,4 742 0,5 12,4

Z4 1,3 5,08 625 0 15

R1 4,8 6,31 115 0,2 5,4

R2 4,68 6,85 46 0 2,7

R3 2,85 6,44 76 0 2,7

R4 3,74 6,88 174 0 10,3

R5 2,88 6,32 38 0 1,5

R6 1,84 5,75 206 0 1

Moyenne urbanisée 1,58 5,19 639,75 0,25 16,35

Moyenne R1 à R6 3,47 6,43 109,17 0,03 3,93

Norme <5 6,5 à 9 <2 <50

Selon le tableau 8, la turbidité varie de 1,03 NTU à Ambohimanambola GAR-p (Z2) à

4,68 NTU à Ambohipeno(R1). La moyenne est de 1,58NTU dans la zone urbanisée alors

qu’elle est de 3,47NTU dans la zone rurale. Tous les échantillons ont des valeurs en dessous

de la norme Malgache donc respectent cette dernière.

Le pH mesuré au laboratoire est compris entre 4,4 à Ambohimanambola GAR-2p (Z3)

pour le minimum et 6,88 à Firaisana (R4) pour le maximum. Les valeurs de pH de la zone

urbanisée sont nettement en dessous de la norme de potabilité (inadmissible) alors qu’une

partie de celle de la zone rurale notamment (R1, R3, R5et R6) se rapprochent de la norme

Page 45: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

33

mais reste hors norme aussi. Les valeurs du reste de la zone rurale à savoir Ambohibato (R2)

et Firaisana (R4) sont acceptables à la norme de potabilité Malgache. Le pH de tous les

échantillons d’eaux prélevées est acide. Ils sont inférieurs à la valeur neutre (<7).

La minéralisation oscille entre 38 mg/L dans Andramanonga (R5) et 774 mg/L à

Ambohimanambola GAR-p (Z2). La valeur moyenne de la zone urbanisée est de 639,75 mg/L

et celui de la zone rurale est de 109,17 mg/L. D’ après la classification de Mazor (annexe1),

on a obtenu deux classes d’eaux selon la minéralisation. Il s’agit de la classe des eaux

minéralisées à 300 mg/L < TDS < 1000 mg/L située dans la zone urbanisée observé dans les

puits Z1 à Z4 et la classe des eaux douces peu minéralisées à TDS < 300 mg/L située dans

la zone rurale représenté par les puits R1à R6.

Les teneurs en matière organique (M.O) de la zone urbanisée présente une moyenne de

0,25 mg/L avec une valeur minimale de 0,2 mg/L (Z2) et une valeur maximal de 0,5 mg/L

(Z3) quant à la zone rurale, il n’existe presque pas de matière organique dans les échantillons

d’eaux prélevés à l’exception d’Ambihipeno (R1) qui a une teneur de 0,2 mg/L. La teneur en

matière organique de tous les échantillons d’eaux respecte la valeur guide recommandée de

l’eau de consommation (<2mg/L).

La dureté totale (TH (°F)) de la zone urbanisée a une moyenne de 16,35°F. L’eau dans

cette zone est moyennement dure d’après l’annexe 2. Elle est assez dure dans le puits

d’Ambohimanambola GAR-p (Z2) avec 24°F. Ce puits se trouve proche d’un canal où se

réunissent plusieurs eaux de lessives (figure 35). Pour la zone rurale, la moyenne est de

3,93°F. Les eaux des puits sont très douce (R1 à R4 et R6) excepté Firaisana (R5) qui

présente une eau douce. La dureté totale est conforme à la norme dans tous les points d’eaux

prélevées.

Dans l’ensemble, les valeurs de C.E, la Minéralisation, la M.O, le TH (°F) des eaux

échantillonnées de la zone urbaine d’Ambohimanambola sont plus élevés et sont plus acide

(moyenne de PH= 5,19) que ceux de la zone rurale (tableau 7 et 8).

Page 46: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

34

III-1.4- Analyse des Teneurs en ion

Les résultats des teneurs en ion mesurés au laboratoire d’analyse sont représentés dans

le tableau 9.

Tableau 9: Résultats des teneurs en ion, 2018

Code Ca

2+

(mg/L)

Mg2+

(mg/L)

Na+

(mg/L)

NH4+

(mg/L)

Cl-

(mg/L)

HCO3-

(mg/L)

SO42-

(mg/L)

NO3-

(mg/L)

NO2-

(mg/L)

Z1 26 18,23 38,64 0,24 59,64 6 2,58 22,55 0,05

Z2 49,2 28,43 80,96 0,5 124,96 6,7 1,68 21,97 0,04

Z3 12 22,84 20,67 3,2 120,7 3,66 1,89 22,02 0,08

Z4 18,4 25,27 60,26 1,48 93,01 4,88 0,86 21,71 0,05

R1 8,4 8,02 2,88 0 30 29,28 5,28 20,25 0,09

R2 3,65 4,8 2,39 0 9,94 25,62 1,97 0,18 0,02

R3 6 7,85 5 0 17,04 29,28 5,81 0 0,01

R4 19,2 13,37 11,5 0 15 27 7,03 12,09 0,01

R5 2,8 1,94 7,15 0 12,78 15,86 0 5,71 0

R6 2 1,22 19,74 0,01 25,56 3,66 6,15 21,71 0,02

Moyenne

urbanisée 26,4 23,69 50,13 1,36 99,58 5,31 1,75 22,06 0,06

Moyenne

R1 à R6 7,01 6,20 8,11 0,002 18,39 21,78 4,37 9,99 0,03

Norme <200 <50 <0,5 <250 <250 <50 <0,1

Pour les cations :

Selon le tableau 9, les teneurs de l’ion calcium des eaux analysées varient de 2 mg/L

dans le puits R6 à Andramanonga-p à 49,2 mg/L dans le puits Z2 à Ambohimanambola GAR-

p. la moyenne du côté de la zone urbanisée est de 26,4 mg/L alors qu’elle est de 7,01 mg/L

dans la zone rurale. Le magnésium oscillent entre 1,22 mg/L à Andramanonga-p (R6) et 28,43

mg/L Ambohimanambola GAR-p (Z2). La valeur moyenne du magnésium en zone urbanisée

est 23,69 mg/L et celui de la zone rurale est 6,20 mg/L. tous deux (Ca2+

et Mg2+

) affichent des

valeurs inferieurs aux valeurs maximales admissibles (<200 pour le Ca2+

et <50 pour Mg2+

).

Elles sont conformes à la norme.

Les ions sodiums affichent une valeur maximale (80,96 mg/l) dans le puits Z2 d’

Ambohimanambola GAR-p et une valeur minimale (2,39 mg/L) de dans le puits R2 à

Page 47: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

35

Ambohibato. Dans la zone urbanisée la moyenne est 50,13 mg/L alors que dans la zone rurale

elle pressente une moyenne 8,11 mg/L.

Les teneurs en ammonium varient de 0,01 mg/L (R6 à Andramanonga-p) à 3,2 mg/L

(Z3 à Ambohimanambola GAR-2p). En zone urbanisée la moyenne est 1,36 mg/L quant à la

zone rurale elle est de 0,002 mg/L. les teneurs en ammonium en zone urbanisée pour les puits

Z1et Z2 respecte la norme de la potabilité Malgache contrairement à Z3 et Z4 qui sont hors

norme alors qu’en zone rurale les points de prélèvements (R1 à R6) sont conformes à la

norme guide recommandée.

Pour les anions :

Les teneurs en ion chlorure présentent une valeur minimale 9,94 mg/l à Ambohibato

(R2) et une valeur maximale 124,96 mg/L à Ambohimanambola GAR-p (Z2). La moyenne

pour la zone urbanisée est 99,58 mg/L tandis que celui la zone rurale elle est de 18,39 mg/l.

les ions chlorures sont tous inférieurs à la valeur guide admissible (<250). Ils suivent donc la

norme de potabilité.

Le bicarbonate affiche des valeurs moins élevées en zone urbanisé avec une moyenne

de 5,31 mg/L qu’en zone rurale ayant une moyenne de 21,78 mg/L. la teneur la plus minimum

est de 3,66 mg/L enregistrée dans le puit Z3 et R6. La teneur maximale est 29,28 mg/L

enregistrée à Ambohipeno (R1) et Antanetibe (R3).

Le sulfate présente aussi des teneurs moins élevés en zone urbanisée avec une moyenne

de 1,75 mg/L qu’en zone rurale où sa moyenne est de 4,37 mg/L. la teneur la plus minime est

de 0 mg/L enregistrée à Andramanonga (R5) et la teneur maximale est 7,03 mg/L enregistrée

à Firaisana (R4). Tous les valeurs des sulfates sont largement en dessous de 250 mg/L qui est

la valeur guide maximal à ne pas dépasser. Elles sont conformes à la norme.

Les teneurs en nitrate de nos échantillons d’eaux analysés varient de 0 mg/L (R3 à

Antanetibe) à 22,55 mg/L (Z1 à Ambohimanambola GAR). Dans la zone urbanisée la

moyenne est 22,06 mg/L alors que dans la zone rurale elle est de 9,99 mg/L. les teneurs en

ion nitrate ne présente aucune valeur supérieur à 50 mg/L (valeur maximal admissible). Ils

sont admissibles à la norme Malgache.

Les ions nitrite oscillent entre 0 mg/L à Andramanonga (R5) et 0,09 mg/L à

Ambohipeno (R1). La moyenne en zone urbanisée est 0,06 mg/L par contre la moyenne en

zone rurale est 0,03 mg/L. Les teneurs en nitrites respectent la norme exigée par l’Etat

Malgache puisque leurs valeurs sont tous en dessous de de la valeur limite (<0,1mg/L).

En comparant les moyennes de la zone urbanisée avec ceux de la zone rurale, on

remarque que les valeurs sont plus élevées dans la zone urbanisée par rapport à la zone rurale

à l’exception du bicarbonate et du sulfate.

Page 48: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

36

III-1.5- Analyses bactériologiques

A titre de rappel les analyses bactériologiques ont été faites à la CNRE. En tous 8

échantillons d’eaux ont été prélevés dont 4 en zone urbaine et les 4 autres en zone rurale.

Nous nous sommes limités à 8 échantillons à cause des moyens financiers très limités.

Tableau 10 : Résultats des analyses bactériologiques, 2018.

Code

Coliforme totaux

(nombre de

colonie /100ml)

Escherichia coli

(nombre de colonie

/100ml)

Entérocoques

intestinaux

(nombre de colonie

/100ml)

Z1 <1 <1 <1

Z2 <1 <1 <1

Z4 <1 <1 <1

Z5 <1 <1 <1

R1 <1 <1 <1

R3 <1 <1 <1

R4 <1 <1 <1

R6 <1 <1 <1

Norme 0/100 0/100 0/100

Les résultats d’analyses bactériologiques selon le tableau 10, montrent qu’il n’y a pas de

contamination présente dans les échantillons d’eaux analysés. Les valeurs des coliformes

totaux, des Escherichia coli et Entérocoques intestinaux en zone urbaine tout comme en zone

rurale respectent toute la norme de potabilité Malgache.

III-1.6- Facies chimiques des eaux échantillonnés

La figure 33 affiche les puits des eaux échantillonnées par rapport à leur facies. Les

zones urbanisées (Z1à Z4) ont des facies chlorurés sodiques et chlorurés calcomagnésiens

alors que les zones rurales (R1 à R6) ont des facies chlorurés sodiques, chlorurés

calcomagnésiens et bicarbonatés magnésiens.

L’infiltration récente des eaux météoriques (mois de mai marquant la fin de la saison

pluvieuse) pourrait être à l’origine des ions chlorures en éléments dissoutes dans les eaux

souterraines. Le sodium pourrait provenir des plagioclases sodiques favorisé par le

phénomène des échanges de base dans les alluvions dans la mesure où ces derniers étaient

riches en argile. La présence de ces éléments ioniques dans l’eau souterraine dans les

alluvions peut expliquer le faciès chloruré sodique rencontré dans la zone d’étude.

Le point R1 se trouve dans les roches gneiss à pyroxène. L’hydrolyse des minéraux

pyroxènes lors de la traversée des eaux souterraines peut libérer les ions magnésiums et

calciums quant aux ions chlorures auraient comme origine les eaux météoriques. Ces

éléments trouvés en élément dissouts dans les eaux souterraines pourraient prouver le facies

chloruré calcomagnesien.

Page 49: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

37

Les sédiments qui se trouvent dans l’alluvion pour le point Z3 proviennent de gneiss à

pyroxène. Les gneiss sont en amont et l’alluvion en avale. Une fois altérer, ils vont être

déposés dans l’alluvion ce qui entraine que l’alluvion en ce point Z3 est riche en

ferromagnésien qui explique le facies chloruré calcomagnésien.

Figure 23 : Facies chimiques des eaux échantillonnées

Les facies bicarbonatés magnésiens pourraient probablement provenir des ions

magnésiums issue de l’hydrolyse de la biotite à partir des migmatites et des bicarbonates issue

de la dissolution du gaz carbonique aqueux.

Page 50: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

2

CHAPITRE IV :

INTERPRETATIONS ET DISCUSSION

Page 51: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

38

Ce chapitre se focalise sur la discussion des résultats des analyses organoleptiques,

physico-chimiques, bactériologiques et les faciès de nos échantillons d’eaux.

IV-1-Paramètres organoleptiques et physiques

IV-1.1-Turbidité

La turbidité se caractérise par la présence des particules en suspensions qui l’a trouble.

Selon le tableau 8, il y a une légère différence de la turbidité entre la zone urbanisée et la zone

rurale. Les eaux de la zone rurale présentent une turbidité généralement élevée (4,8 NTU).

Cela pourrait s’expliquer par le fait que les échantillons d’eaux ont été prélevés à une heure

où la majorité de la population locale ont déjà puisé l’eau des puits (10 heure du matin)

entrainant une baisse du niveau statique. Le mouvement continu du puisage des puits

communaux moins profonds (1 à 3m) par la population locale à un niveau où l’eau est proche

du fond ajouté aux parois non cimentés de ces derniers pourrait être la cause du caractère

trouble de l’eau. Quant à la zone urbaine la majorité des puits appartiennent aux particuliers

ce qui limiterait un puisage important d’autant plus que les puits dans cette zone sont profonds

(3 à 6m).

IV-1.2-Température

L’échantillonnage a été effectué le mois de Mai avec une température moyenne

maximale 22,32°C, moyenne 17,97°C et minimale 13,62°C. La comparaison de la

température ambiante au mois de Mai (mois d’échantillonnage) et la température des eaux

échantillonnées est présentée dans la figure 24.

Figure 24 : Comparaison entre la température ambiante (mois de Mai) et la température des

eaux échantillonnées.

Comme les valeurs de températures échantillonnées dans toute la commune se

ressemblent et oscillent entre 20°C et 22°C (figure 24) alors nous avons un même système de

13

15

17

19

21

23

Z1 Z2 Z3 Z4 Z5 R1 R2 R3 R4 R5 R6

Temp.des eaux échantillionnéesTemp.MoyTemp.MaxTemp.Min

Page 52: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

39

nappe. En plus la température des eaux prélevées est située entre la température maximale et

la température moyenne ambiante. Donc, les températures des eaux souterraines dépendent de

la température de l’environnement local. Ce qui laisse penser que le système aquifère dans la

zone d’étude est en équilibre thermique avec l’atmosphère et que la nappe est libre.

IV-1.3-Le pH

Les valeurs du pH présentées dans le tableau 8 indiquent que le pH de tous les points d’eaux

échantillonnés est acide. L’acidité de l’eau peut être liée à la nature géologique que l’eau a

traversé, constituée par des alluvions (Z1 à Z4 et R5 à R6) et de la migmatite (R2 à R4) qui

sont des roches siliceuses et peuvent être l’origine du caractère acide du pH. Le caractère

acide du pH peut provenir aussi d’une recharge des eaux atmosphériques récentes riches en

CO2. L’eau dans la zone urbaine est plus acide avec une valeur moyenne de pH égale à 5,19

cela pourrait s’expliquer que le H2CO3 est la forme prédominante de carbone inorganique

dans le milieu au détriment du HCO3- car Lorsque la valeur du pH est égale à 6,3 ; les

activités du HCO3- et du H2CO3 sont équivalentes mais si sa valeur est inférieure à 6,3, le

H2CO3 est l’espèce prédominante (Anexe5).

IV-1.4-Conductivité électrique

La conductivité est affectée par la présence de solides dissous. Elle augmente avec

l’élévation des solides dissous totaux. La figure 25 montre que les échantillons d’eaux situés

en zone urbanisée (Z1à Z4) présentent des conductivités élevées par rapport à ceux de la zone

rurale (R1à R6).

Figure 25 : Evolution de la conductivité électrique des points d’eaux

Les teneurs élevées en conductivité électrique (Z1 à Z4) enregistrées de la zone

urbanisée, pourraient être expliqués par les effets anthropiques (rejets des eaux usées

domestiques) autrement dit Les eaux usées chargées des éléments dissouts tels que le chlore et

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

Z1 Z2 Z3 Z4 Z5 R1 R2 R3 R4 R5 R6

C.E(µ/cm)

Page 53: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

40

le nitrate pourraient par infiltration au sous-sol gagner les nappes d’eaux souterraines et

augmenter la salinité de l’eau ce qui pourrait augmenter la conductivité électrique dans ces

zones. Les travaux menés par (Amadou et al., 2014) au Niger montre cette éventualité.

Figure 26 : Diagramme de Corrélation entre le Cl- et le NO3

- en fonction de la Conductivité

D’après la figure 26, l’ion Cl- montre une bonne corrélation, avec un coefficient de

corrélation (R2 = 0,9754) presque égale à la droite de tendance. Cette corrélation positive

montre que le chlorure participe à la minéralisation des eaux prélevées et contrôle la

conductivité. La présence des eaux usées à proximité des puits Z1, Z2, Z3 et Z5 de la zone

urbanisée présentant des fortes conductivités électriques qui confirme cette hypothèse. Quant

au nitrate en fonction de la conductivité électrique, il montre un environ alignement des points

avec un coefficient de corrélation R2= 0,5008 ce qui suppose que les points qui s’alignent sur

la droite de tendance ont une minéralisation contrôlée par le nitrate généré par les eaux usées,

tandis que les points qui se trouvent au-dessous ou au-dessus de la droite de tendance, ont une

minéralisation contrôlée indépendamment du nitrate.

Les teneurs moyennes de la conductivité pour les puits Z5 (zone urbanisée) et R6

(zone Rurale) situés dans la formation alluvionnaire pourraient être dues à un passage rapide

de l’eau à travers les alluvions et le contact avec un environnement anthropique (figure 27).

Pour R1 et R4 les valeurs moyennes pourraient être dues à un contact direct entre l’eau et les

bans de quartzites.

Les teneurs faibles de la conductivité pour les points d’eaux R2, R3 et R5 (zone non

urbanisée) pourrait être causées par le court temps de contact eau-roche qui réduit le temps de

lessivage des minéraux.

R² = 0,9754

0

20

40

60

80

100

120

140

0 500 1000

Cl- (

mg/l

)

C.E(µ/Cm)

R² = 0,5008

0

5

10

15

20

25

30

0 500 1000 1500

NO

3- (

mg/L

)

C.E(µ/cm)

Page 54: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

41

Figure 27 : Tanjonandriana (Z5) :

1- eaux usées ; 2- puits

IV-1.5-Minéralisation

D’après la figure 28, les fortes teneurs de minéralisations se situent dans la zone

urbanisée Z1à Z4 alors que celles situées dans la zone rurale R1à R6 sont faibles.

Figure 28: Evolution de la minéralisation des eaux prélevées.

Les fortes valeurs de minéralisation pourraient être dues par l’activité anthropique

occasionnée par l’urbanisation dans le secteur d’étude (Z1 à Z4). Les faibles teneurs de

minéralisations dans la zone rurale pourraient s’expliquer par l’infiltration rapide de l’eau de

surface vers le milieu souterrain limitant les interactions eau-roche et conduisant à de faibles

concentrations des éléments chimiques dans les eaux.

0

100

200

300

400

500

600

700

800

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

Minéralisation( mg/L)

Page 55: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

42

IV-1.6-La matière organique

La matière organique provient de la décomposition des débris végétaux et animaux.

Dans notre cas, la matière organique est présente dans la zone urbanisée à des faibles teneurs

quant à la zone rurale elle n’existe que sur R1 (figure 29).

Figure 29: Evolution de la matière

organique des eaux échantillonnées

Figure 30 : Débris végétaux aux alentours

du puits Z1

Les teneurs en matières organiques observés dans le puits Z2 et Z3 de la zone urbaine,

pourraient provenir de la proximité des latrines (distant de 2m à 3m du puits) et des eaux

usées domestiques proches des puits favorisées par la faible profondeur des ouvrages

(tableau6). L’infiltration de la matière organique pourrait atteindre la nappe puisque la faible

profondeur des ouvrages réduit le pouvoir épuratoire du sous-sol alors que pour Z1 et R1 elle

peut être expliquée par un apport de matière organique venant des plantes (figure 30 et annexe

4).

IV-2-Faciès chimiques des eaux

Pour pouvoir identifier les faciès des échantillons d’eaux analysées, les concentrations

des éléments chimiques majeurs ont été rapportés sur le diagramme de Schoëller-Berkalof et

Piper.

IV-2.1-Diagramme de Schoëller-Berkaloff

Le diagramme de Schöeller-Berkaloff permet de représenter le faciès chimique de

plusieurs eaux. Ce diagramme est une représentation graphique semi logarithmique. Les

différents ions (Ca2+

, SO42-

…) sont représentés Sur l’axe des abscisses. Pour chacun de ces

ions, la teneur réelle en mg/l est reportée sur l’axe des ordonnées. Les points obtenus sont

reliés par des droites et l’allure du graphique obtenu permet de visualiser le faciès de l’eau en

question.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

M.O (mg/L)

Page 56: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

43

Figure 31: Faciès des eaux selon le diagramme de Schöeller-Berkaloff

Le diagramme de Schoeller-Berkaloff (Figure 31) présente un pic en cl- pour les anions

et un pique en Na+ pour les cations concernant les échantillons Z1, Z2, Z4, R5 et R6. Le

facies correspondant est chloruré sodique.

Les échantillons Z3 et R1 affichent un pic en cl- pour les anions et un pic en

Mg

2+ du

côté des cations. Il s’agit d’un facies chloruré magnésien.

Les échantillons R2, R3 et R4 montre un pic en HCO3- pour les anions et un pic en

Mg2+

pour les cations. Le facies est donc bicarbonaté magnésien.

Les concentrations des éléments chimiques majeurs s’ordonnent comme suit :

Cl->HCO3

- > NO3

- > SO4

2- et Na

+> Mg

2+> Ca

2+

IV-2.2-Diagramme de Piper

Le diagramme de Piper (figure 32) a permis de représenter les faciès chimiques de

l’ensemble d'échantillons d'eau analysées. Il est composé de deux triangles permettant la

Page 57: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

44

représentation des faciès cationiques et faciès anioniques et d'un losange synthétisant le faciès

global.

Figure 32 : Représentation des faciès des eaux dans le Diagramme de Piper

Dans ce diagramme, les points d’eaux se sont regroupés au pôle chloruré dans le

triangle des anions. Dans le triangle des cations, on distingue un point dans le pôle sodique,

un groupe proche du pôle magnésien et un groupe représenté au milieu du triangle (Ce dernier

ne présente pas une dominance).

La répartition des points dans le losange permet de caractériser les facies de l’eau

souterraine :

Faciès chloruré calcomagnésien

Les points se regroupent au pôle chloruré (Cl-) du triangle des anions, il s’agit d’une eau

chloruré. Dans le triangle des cations, une partie des points se regroupe au centre et une autre

se trouve au pôle magnésien. Dans le losange de projection, les points se trouvent tous dans le

pôle de faciès chloruré calcomagnésien.

Page 58: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

45

Faciès bicarbonaté magnésien

Un point se rapproche du pôle bicarbonaté du triangle des anions, dans le triangle des

cations, il se trouve au pôle magnésien. Dans le losange de projection, le point est projeté dans

la partie gauche du losange où le faciès est bicarbonaté magnésien.

Facies chloruré sodique

Le point est au pôle chloruré (Cl-) du triangle des anions. Il s’agit d’une eau chloruré.

Dans le triangle des cations, il se trouve au pôle sodique. La projection de ce point se trouve

dans la partie droite du losange où le facies est facies chloruré sodique.

IV-2.3-Origine de la minéralisation

L’eau souterraine acquiert ces propriétés physiques et chimiques au cours de son

infiltration dans le sous-sol. La minéralisation de l’eau souterraine proviendrait de la nature

des roches traversées et des minéraux rencontrés au cours de l'infiltration; au temps de séjour

de l'eau avec les minéraux et au temps de renouvellement de l'eau de la nappe par les eaux

d'infiltration.

En se référant aux travaux antérieurs (Andriamahennina Njaka Namalantsoa, 2007)

menés au sein de la commune d’Ambohimanmbola, et de (Guy Delubac, Walter Rakotoarison

et All, 1963). les différents minéraux issus de l’altération des roches présentes sur la zone

étudiée sont le plagioclase sodique (NaAlSi3O8), l’anorthites (CaAl2Si2O8), les augites (Mg

CaAl )(Al Si )O6), microclines(K(AlSi 3 )O8), le Biotite (K(Mg,Fe)3(Al,Fe)Si3O10(OH)2).

L’altération de ces minéraux par hydrolyse, pourrait libérer les différents éléments chimiques

présentent dans les eaux souterraines étudiées.

IV-2.4-Réactions chimiques de quelques minéraux issus des roches

Plagioclase sodique

NaAlSi3O8 + 8 H2O Al (OH) 3 + 3 Si (OH) 4 + Na+ + OH

- (1)

Anorthites

Ca(Al2Si2) O8 + 2H+ + H2O Al2Si2O5 (OH) 4+ CA

2+ (2)

Augite (pyroxène)

(Mg 0.7 CaAl 0.3) (Al 0.3Si 1.7) O6 + 3.4H+ + 1.1H2O 0.3Al2Si2O5 (OH) 4 + Ca2+

+ 0.7Mg2+

+ 1.1H4SiO4(3)

Page 59: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

46

Biotite 2K (Mg2Fe) (AlSi3) O10 (OH) 2 + 1OH

+ + 0,5O2 + 7H2O Al2Si2O5 (OH) 4 + 2K

+

+ 4Mg2+

+ 2Fe (OH) 3 + 4HSiO4 (4)

Dissociation du gaz carbonique aqueux

H2CO3 + H2O H+ + HCO3

– (5)

IV-3-Paramètres chimiques

IV-3.1-Le sodium

Le sodium (Na+) est naturellement très abondant sur terre. Il se retrouve toujours associé

à d'autres éléments chimiques comme le chlorure, le sulfate…

Figure 33 : Evolution du sodium des eaux échantillonnées

La figure 33 montre que les valeurs de sodium de la partie urbanisée (Z1à Z4) affichent

des valeurs nettement plus élevés que celles de la zone rurale (R1 à R6). Le rapport Na/Cl

supérieur 1 de nos échantillons d’eaux suggère que la concentration de Na+ provient d’une

autre origine qui n’est pas la mer. Comme les teneurs en sodium de la zone rurale (R1 à R5)

présentent des teneurs compris dans cet intervalle entre 1 et 20mg/l alors elles proviendraient

d’une origine naturelle telle que l’hydrolyse d’un plagioclase sodique suivant l’équation (1)

ou d’un phénomène d’échange ionique entre l’eau et les argiles. le rapport Na/(Na + Cl) de

nos échantillons est inférieur à 0,5 indique que les teneurs en sodium pourraient être

contrôlées par le phénomène d’échange d’ions entre l’eau et l’aquifère. Ledit phénomène est

susceptible de provoquer la consommation des ions Ca2+

et Mg2+

et la libération d’ion Na+

dans la nappe. Lors de cet échange, la fixation d’un ion Ca2+

provoque la libération de deux

ions Na+, ce phénomène se produit dans les formations argileuses or les formations

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

Na+(mg/L)

Page 60: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

47

géologiques observées (latérites et alluvions) dans la Commune d’Ambohimanbola étaient

riches en argiles, donc le phénomène d’échange d’ions pourrait jouer un rôle important dans

l’origine de l’ion sodium.

La teneur élevée en sodium dans la zone urbanisée (Z1 à Z4) et sur Andramanonga-p

(R6), en plus du phénomène d’échange ionique pourraient provenir des eaux usées

domestiques (sel de cuisine, savons de lessives…) et les urines. Les figures (34 et 35)

montrent cette possibilité.

Figure 34 : Andramanonga-p(R6)

1- puits ; 2- Douche ; 3-Lessive

Figure 35 : Ambo_GAR(Z2)

1- canal où se réunissent plusieurs eaux

usées, 2- puits

IV-3.2-Le calcium et le magnésium

La représentation de la variation de Mg2+

en fonction de Ca2+

(figure 36) montre que le

coefficient de corrélation est bon (R2= 0,66) et en général, les points se placent près de la

droite de tendance. Ceci indique que l’ion Ca2+

et l’ion Mg2+

sont de même origine. En cela,

ces deux ions pourraient provenir de l’altération de pyroxène (équation(3)).

Figure 36 : Corrélation entre Mg

2+ et Ca

2+ des points d’eau prélevés par rapport à la pente

de l’altération de pyroxène (Ingrid Stober, 1999)

R² = 0,6627

0

5

10

15

20

25

30

35

0 10 20 30 40 50 60

Mg

2+

( mg/L

)

Ca2+(mg/L)

Page 61: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

48

Les points d’eau qui montrent un environ alignement, leur teneurs en Ca2+

proviendraient de l’hydrolyse des anorthites (équation(2)) car ce sont des minéraux qui ne

résistent pas à l’altération. Le rapport Ca2+

/Mg2+

supérieur à 1 pour certains points de nos

échantillons (Z1, Z2 et R6) indique que le Ca2+

proviendrait par l’hydrolyse de plagioclase

calcique. Quant aux ions magnésiums, ils proviendraient probablement de l’hydrolyse de la

biotite (équation(4)) étant donné que c’est un minéral très sensible à l’altération à cause de la

présence du fer dans sa formule. Le rapport Mg 2+

/Ca 2+

inférieur à 1 pour certains points de

nos échantillons (Z1, Z2 et R4, R6) confirme l’hypothèse de l’hydrolyse de la biotite.

Les faibles teneurs enregistré en zone rurale (R1 à R5) peuvent s’expliquer par

hydrolyse des minéraux pyroxènes lors de la traverser des eaux souterraine sur ces derniers

libérant les ions Ca2+

et Mg 2+

. Les teneurs élevés en Ca 2+

et Mg 2+

en zone urbaine (Z1 à Z2)

et R4 pourraient être dû par l’hydrolyse des anorthites pour les Ca2+

et des biotites pour les

Mg 2+

.

Figure 37: Evolution du Ca2+

et Mg2+

des eaux échantillonnées

IV-3.3-Teneur en bicarbonate

La figure 38 présente des faibles teneurs en zone urbanisée (Z1 à Z4) et des teneurs

élevés en zone rurale (R1 à R5) à l’exception de R6. Les puits de la zone rurale (R1, R2, R3 et

R5) de nos échantillons d’eaux n’ont pas de couvercle (annexe1) et sont entourés par des

champs de cultures. Les teneurs élevés enregistrés dans cette zone en ions HCO3- dans l’eau

souterraine résulteraient de la dissolution du CO2 sous forme gazeuse dans l’atmosphère et de

la dégradation de la matière organique (animale et végétale) qui peuvent produire de CO2. La

réaction du CO2 dissous avec H2O forme un gaz carbonique aqueux (H2CO3) qui se dissocie

pour donner de HCO3- et de H

+ (équation(5)).

0

10

20

30

40

50

60

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

Ca2+ (mg/L) Mg2+(mg/L)

Page 62: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

49

Figure 38 : Evolution du HCO3- des eaux échantillonnées

Les faibles teneurs remarqués en zone urbanisée (Z1 à Z4) et le puits R6 pourraient

s’expliquer par le contrôle du pH sur le bicarbonate autrement dit le pH acide (5,0 à 5,74)

conduit à une consommation du HCO3-

par réaction chimique de ce dernier avec l’ ion H+

pour donner de l’acide H2CO3 suivant la réaction inverse de l’équation (5). A un pH < 6,3, le

HCO3- est moins dominant par rapport au H2CO3 dans le milieu (Appelo et al., 2005).

IV-3.4-Teneur en Chlore

Les chlorures ont différents origines parmi elles, une origine atmosphérique par les

aérosols contenus dans l’eau de pluie. La somme de Cl- et de SO4

2- dans les puits R2 à R5 de

la zone rurale inférieure à celle de HCO3- (Figure 39) indique que l’ion chlorure dans ces

puits pourrait être due au chlorure de l’eau de pluie au cours de l’infiltration.

Figure 39 : Comparaison de la somme Cl- et So4

2- avec la teneur en Hco3

-

0

5

10

15

20

25

30

35

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

HCO3-(mg/L)

0

20

40

60

80

100

120

140

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

Somme de Cl- et S042- HCO3-(mg/L)

Page 63: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

50

La somme de Cl- et SO4

2- supérieur à la teneur en bicarbonate pour les autres points

d’eaux Z1à Z4 (zone urbanisée) et R6 indiquerait que l’ion chlorure pourrait être dû aux

apports anthropiques tels que les eaux usées domestiques riche en NaCl, les pollutions

organiques et par l’urine. Le rapport NO3/Cl inférieur à 0,3 pour les puits Z2, Z3 et Z4

confirme la présence d’une pollution anthropique.

IV-3.5-Teneur en ammonium

La présence de L’ammonium dans l’eau est liée soit aux rejets urbains soit aux rejets

industriels. La figure ci-dessous montre une variabilité de teneur en ammonium. La zone

urbanisée présente des valeurs élevées alors que la zone rurale n’en présente presque pas

excepté R6.

Figure 40 : Evolution du NH4+des eaux échantillonnées

Les teneurs dépassant largement la norme à Ambohimanambola GAR (Z3= 3,2 mg/l)

et Ampahimanga (Z4= 1,48 mg/l) de la figure 44, témoignent d’une toxicité régi par les rejets

urbains riche en matière organique azotée des animaux ou des Végétaux en dégradation

puisque ces deux endroits sont les plus urbanisées dans toute la commune (page 3). La faible

teneur en ion ammonium à Andramanonga-p (R6) pourrait s’expliquer par les eaux usées à

proximité de ce puits (figure 34).

IV-3.6-Teneur en sulfate

A l’absence des minéraux sulfatés à Ambohimanambola, les faibles teneurs en sulfate (figure

41) de la zone urbanisée (Z1 à Z4) pourraient avoir comme origine les eaux météoriques

chargées en dioxyde de soufre provenant des émissions des automobiles et des chauffages

domestiques suivant cette réaction :

SO2 + H2O H+ + HSO

3- 2H

+ + SO4

2-

L’oxydation de sulfure dans l’eau de pluie a été véhiculée par l’eau d’infiltration vers la

nappe pendant le processus de la recharge.

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

NH4+(mg/L) NORME

Page 64: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

51

Figure 41 : Evolution du SO42-

des eaux échantillonnées

La présence des activités agricoles (figure 42 et 43) dans la zone rurale (R1 à R6)

montrant des teneurs un peu élevées que la zone urbanisée (Z1 à Z4), laisse supposer que le

sulfate pourraient provenir des apports anthropiques tels que l’utilisation des engrais sulfatés

et de détergents dans ce secteur (zone rurale).

Figure 42 : Firaisana (R4)

1et 2 : Activités agricoles entourant le puits

Figure 43 : Antanetibe (R3)

1 et 2 : Activités agricoles aux alentours du

puits

0

1

2

3

4

5

6

7

8

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

SO42-(mg/L)

Page 65: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

52

IV-3.7-Nitrate et nitrite

A l’état naturel, les nitrates et nitrites se trouvent en faible concentration dans les eaux

souterraines, les fortes concentrations en composés azotés dans l’eau proviendraient à des

sources anthropiques. La figure 44, montre l’évolution de ces deux anions par rapport aux

zones d’étude.

Les valeurs élevées se situent dans la zone urbanisée (Z1 à Z4) alors que dans la zone

rurale (R2 à R6) elles sont moyennes.

Figure 44: Evolution du NO3- et du NO2

- des eaux échantillonnées

En cela les teneurs élevées en NO3- et NO2

- rencontrées dans la zone urbanisée (Z1 à

Z4) et R6 en l’absence des activités agricoles pourrait avoir comme origine la contamination

organique de l’eau c’est-à-dire la présence des latrines « ordinaires » et les eaux usées

domestiques à proximité des puits (Figure 45) pourraient constituer les causes de ces

concentrations enregistrés dans cette zone. Le rapport NO3/Somme anion supérieur à 0,3 pour

les points Z1, Z4 et R6 confirme une contamination de l’eau par les activités anthropiques.

Tandis que dans la zone rurale (R1 à R5), les activités agricoles (l’utilisation des

engrais, des fumiers organiques…) en amont et aux alentours des points de captages (figure

46 et annexe 4) seraient la source des teneurs moyennes des anions NO3- et NO2

-. Le rapport

NO3/Cl supérieur à 0,3 dans quelque point d’eau R1, R4 et R5 confirme l’hypothèse de la

présence de contamination agricole.

0

5

10

15

20

25

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

NO3-(mg/L)

0

0,01

0,02

0,03

0,04

0,05

0,06

0,07

0,08

0,09

0,1

Z1 Z2 Z3 Z4 R1 R2 R3 R4 R5 R6

NO2-(mg/L)

Page 66: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

53

Figure 45 : Zone urbaine-Z3

1-piuts ; 2-lessive ; 3-latrine à 3m du puits.

Figure 46 : Zone rurale-R2

1-puits entouré par des champs.

IV-4-Paramètres bactériologiques

L’analyse bactériologique faite au CNRE ne montre pas de contamination fécale

concernant nos échantillons d’eaux. Les coliformes totaux, Escherichia coli et Entérocoques

intestinaux en zone urbanisée comme en zone rurale respectent tous la norme de potabilité

Malgache (annexe 6 et 7). L’eau de la commune d’Ambohimanambola semble ne pas contenir

de germes fécaux cela pourrait s’expliquer par le fait que les latérites riches en argile ont pu

effectuer à bien l’autoépuration des bactéries fécale à moins d’un 1m de profondeur dans la

mesure où les bactéries peuvent être éliminés en fonction du type lithologique (sable,

latérite…). Toutefois, les résultats concernant la matière organique et l’azote (nitrite et nitrate)

nous laisse penser que peut être les analyses bactériologiques n’ont pas étaient assez

performant et qu’il serait mieux de refaire ces dernières pour confirmer l’hypothèse cité

précédemment.

IV-5- Recommandations limitant les impacts négatifs de la zone d’étude

Les recommandations suivantes permettront de limiter le risque de détérioration de la

qualité de l’eau de la commune d’Ambohimanambola et les impacts négatifs pressentis dans

la zone.

S’agissant de la zone urbaine, la population doit être sensibilisée à la construction des

puits modernes ayant trois parties à savoir le captage, le cuvelage et l’aménagement de

surface (super structure). Toutes ces structures doivent être correctement exécutées afin de

bien remplir leur fonction de protection de l’eau dans le puits. Le puits doit être distant au

minimum de 5m par rapport au latrine pour limiter de manière générale la contamination

rapide des bactéries fécale. Le captage qui se trouve dans la nappe doit être constituée des

buses barbacanes en béton armé 350 mètre cube pour laisser entrer l’eau de la nappe dans le

Page 67: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

54

puits, un massive filtrant d’une épaisseur de 10 cm pour éliminer l’envasement ou

l’ensablement et un tale de fond pour éviter l’envasement et l’ensablement venant du fond. Le

cuvelage est constitué de buse afin d’éviter l’éboulement, l’infiltration latérale ou la

contamination du puits. La super structure doit avoir une margelle construite à 60 cm de la

surface du sol de façon à interdire le retour des eaux et à empêcher les déchets de tomber dans

le puits, un couvercle (pour la fermeture), des graviers anti bourbier qui récoltent les eaux de

ruissellement, une rigole d’évacuation ( évacuant l’eau) , un puisard et un moyen d’exore.

L’air d’assainissement sera quant à lui construit en dalle de béton tout en étant surélevé par

rapport au sol de 15 cm au minimum.

Il serait aussi opportun de réhabiliter les puits déjà existant qui ne respectent pas les

normes de construction citées précédemment et ceux qui sont défectueux dans certains

parties. La commune doit faire une enquête auprès des puits de particuliers et les lister afin de

savoir ceux nécessitant une intervention pour une éventuelle réhabilitation.

Pour le cas des eaux usées, leurs infiltrations peuvent modifier la qualité des eaux

souterraines en éléments physico-chimiques. Pour ce, limiter se risque revient à

imperméabiliser les canaux des eaux usées. La collecte de ces eaux doit se faire à l’extérieur

de la zone urbaine dans un endroit où le sens d’écoulement de l’eau souterraine est opposé à

celui qui alimente la nappe de la zone. Les fosses de latrine doivent être aussi

imperméabilisées pour pouvoir éviter le risque de contamination fécale de l’eau des puits des

particuliers.

Outre les analyses aux laboratoires doivent porter sur les ions majeurs et les bactéries

fécales. Ces dernières doivent être réalisées au minimum une fois pendant chaque saison pour

pouvoir limiter à temps les risques de contamination des puits dans la mesure où elles

informent sur la qualité de l’eau souterraine étroitement liés aux effets anthropique. La

commune pourra ainsi intervenir sur les zones où le risque de contamination de l’eau est

suspect pour limiter à temps les impacts négatifs de l’urbanisation.

Concernant la zone rurale, ils convient de mettre un couvercle sur les puits qui n’en ont

pas afin d’éviter les risques de contamination de la matière organique animal et végétal

pouvant provenir des champs de culture qui généralement entourent les puits. Il convient

aussi d’améliorer la superstructure pour pouvoir éviter l’éboulement des parois de puits et le

retour des eaux de ruissellement sur ces derniers. La super structure doit avoir de ce fait, une

margelle construite à 60 cm de la surface du sol, des graviers anti bourbier qui récoltent les

eaux de ruissellement, une rigole d’évacuation, un puisard et un moyen d’exore.

Egalement il faut entretenir les ouvrages. Pour cela la commune devra charger un

personnel de préférence indigène d’Ambohimanabola pour une surveillance d’au moins deux

fois par ans de l’état de puits.

En dernier, les puits doivent avoir un paramètre de protection immédiat. L’air

d’assainissement doit être construit en dalle de béton tout en étant surélevé par rapport au sol

et une clôture fermée à clé empêchant l’entrée des animaux. Pour toute nouvelle construction

de puits en zone rurale des puits communautaires, elle doit se situé à 15 m des champs de

cultures dans la direction opposé de l’écoulement souterraine.

Page 68: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

55

CONCLUSION

Page 69: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

55

L’étude de la qualité physico-chimique de l’eau potable de la zone urbaine et rurale

d’Ambohimanambola a permis montrer que les eaux souterraines de la zone urbaine sont

caractérisées par un pH acide (4,4 à 5,74), une turbidité (1,03NTU à 1,58NTU), une

minéralisation moyenne (418 µS/Cm à 774µS/Cm) et une eau moyennement dure (14°F à

24°F) alors que dans la zone rurale, le pH est légèrement acide (5,75 à 6,88), avec une

turbidité moins bonne (1,84 à 4,68), une eaux douces peu minéralisées (38 µS/Cm à 206

µS/Cm) et une dureté très douce à douce (1°F à 10,3°F). Les paramètres organoleptiques et

physiques respectent la norme de potabilité Malgache à l’exception du pH qui est acide dans

la zone urbaine.

Pour les teneurs en ions, les valeurs sont élevées dans la zone urbaine par rapport à la

zone rurale à l’exception du bicarbonate et du sulfate. Les teneurs en ion sont conforme à la

norme de potabilité Malgache sauf pour l’ammonium en zone urbaine sur le puits

d’Ambohimanambola GAR-2p (Z3= 3,2 mg/l) et celui d’Ampahimanga (Z4= 1,48 mg/l) qui

témoigne d’une toxicité régi par les rejets urbains.

Les eaux souterraines de la Commune affichent une abondance en ion chlorure et

bicarbonate pour les anions et pour les cations, le magnésium et le sodium. Les zones

urbanisées ont des facies chlorurés sodiques (Z1, Z2 et Z4) et chloruré calcomagnésien (Z3)

alors que les zones rurales ont des facies chlorurés sodiques (R5 et R6), chlorurés

calcomagnésiens (R1) et bicarbonatés magnésiens (R2 à R4).

La concentration des éléments pour la zone urbaine pourrait être issue des eaux usées

déversés soit directement dans les environnement des puits ou soit à quelque distance des

puits, La proximité de latrine sur les ouvrages et les rejets urbains (les ordures, la fuites des

carburants…) favorisés par le ruissellement en période de pluie et la faible profondeur (1m70

à 6m30) de la nappe qui la rende vulnérable à la pollution de surface tandis que celles de la

zone rurale, ils pourrait dériver des roches encaissantes, les utilisations des engrais chimiques

et le manque d’entretiens des points captages.

Du point de vue bactériologique, les eaux souterraines de la zone urbaine et rurale des

huit puits sélectionnées semble respecter les normes bactériologiques.

En somme, l’urbanisation semble conduire à la détérioration de la qualité de l’eau

souterraine de la commune.

Cette étude a donné des résultats intéressants mais mérite d’être complétée par d’autres

investigations notamment une étude en saison de pluie pour la comparer à celle de la saison

de nos interventions (saison sèche) concernant les paramètres physico-chimiques et

organoleptiques et une étude bactérienne très approfondie. Ces travaux permettront de

disposer d’une base de données pour un suivi de la qualité physico-chimique et bactérienne

des eaux souterraines et de renforcer les actions permettant de limiter les impacts négatifs de

l’urbanisation sur la zone urbaine d’Ambohimanambola.

Page 70: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

56

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Page 72: IMPACTS DE L’URBANISATION SUR LA

VIII

ANNEXE 1

Tableau: Grille simplifiée pour l’évaluation de la qualité des eaux souterraines en C.E (Mazor.

E, 2004)

Conductivité électrique

(μS/cm)

Qualité des eaux

< 23 Eau pure

100 à 200 Eau douce peu minéralisée

250 à 500 Eau de minéralisation moyenne

1 000 à 2 500 Eau très minéralisée

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ANNEXE 2

Tableau: Gammes de dureté et qualité des eaux souterraines (d’après Detay M., 1993)

Dureté totale (en °F) Qualité de l'eau 0 - 7 Eau très douce 7 - 14 Eau douce 14 - 20 Eau moyennement dure 20 - 30 Eau assez dure 30-50 Eau dure >50 Eau très dure

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X

ANNEXE 3

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XI

ANNEXE 4

Firaisana(R4) Antanétibé(R3)

Ambohipeno(R1) Andramanonga(R5)

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ANNEXE 5

Pourcentage de HCO3- du carbonate total dissous en fonction du pH (Appelo et al., 2005).

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XIII

ANNEXE 6

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XIV

ANNEXE 7

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Nom et prénom : ZOUBERT Ibrahim

Email : [email protected]

Tel : (+261)340415048

Encadrant : Docteur RAHOBISOA Jean-Jacques

Titre : « Impacts de l’urbanisation sur la qualité de l’eau souterraine de la

commune rurale d’Ambohimanambola, région Analamanga. »

Nombre de page : 57 Nombre de figure : 46 Nombre de tableaux : 10

RESUME

L’impact de l’urbanisation sur la qualité de l’eau souterraine de la commune urbaine

d’Ambohimanambola a été réalisé par la méthode classique hydrogéologique et hydro-chimique sur 11

puits échantillonnés dans toute la commune. Les parties urbanisées sont caractérisées par un pH acide

(4,4 à 5,74), une très bonne turbidité (1,03NTU à 1,58NTU), une minéralisation moyenne (418 µS/Cm

à 774µS/Cm) et une eau moyennement dure ( 14°F à 24°F) par rapport aux parties rurales qui

présentent un pH légèrement acide ( 5,75 à 6,88) avec une turbidité moins bonne (1,84 à 4,68), une

eaux douces peu minéralisées (38 µS/Cm à 206 µS/Cm) et une dureté très douce à douce (1°F à

10,3°F). Les zones urbanisées ont des facies chlorurés sodiques et chloruré calcomagnésien alors que

les zones rurales ont des facies chlorurés sodiques, chlorurés calcomagnésiens et bicarbonatés

magnésiens. Les éléments dissous et non-dissous dans l’eau pourraient être dus par les apports

anthropiques, la proximité des lessives et des latrines sur les puits dans la zone urbaine tandis que ceux

de la zone rurale seraient dus par l’altération des minéraux dans les roches encaissantes, les échanges

de bases et les utilisations des engrais chimiques. Les teneurs élevés en zone urbaine par rapport à la

zone rurale témoignent d’une contamination urbaine de l’eau souterraine favorisés par le ruissellement

des polluants en période de pluie, la mauvaise protection des puits et la faible profondeur (1m70 à

6m30) de la nappe. La qualité bactériologique semble être bonne. Elle n’a pas révélé des germes

pathogènes dans les deux zones (urbaines et rurales). En revanche, la qualité physicochimique est

moins bonne du fait qu’elle ne respecte pas la norme malgache concernant l’ammonium et le pH sur

certains points de prélèvements.

Mots clés : impact urbain, qualité, facies chimiques, apports anthropiques.

ABSTRACT

The impact of urbanization in groundwater’s quality in the urban commune of

Ambohimanambola was realised by the hydreologic and hydrochemical classic method in 11 wells

portflioed in the whole commune. The urbanized parts are caracterised by an acidic pH (4,4 to 5,74) a

very good turbidity (1,03NTU to 1,58NTU), an average mineralization (418 µS/Cm à 774µS/Cm) and

water averagely hard ( 14°F à 24°F) compared to the rural parts which a pH lightly acidic (5,75-6,88)

with a less good turbidity (1,84 à 4,68), less mineralised soft water (38 µS/Cm à 206 µS/Cm) and a

very soft to soft hardress (1°F à 10,3°F). The urban zone have sodics chlorured, calcomagnesians

chlorured and bicarbonate magnesians facies or the rural zone have chlorured sodics facies, chlorured

calcicomagnesian and bicarbonateted magnesian. The dissolved and non-disolved element in the water

can be due to the antropic contribution, the proximity of laundry and the latrines in the wells In the

urban area whereas those of rural area are due to the alteration of mineral in the urbreakable stones, the

exchange of basics and the use of chemical fertilisers. The high contents in urban area compared to the

one in the rural area testify an urban contamination of groundwater encouraged by the overflow of the

polluters in the rain season, the bad protection of the wells and the weakdapth (1m70 to 6m30) of the

cloth. The bacteriologic quality seems to be good. It does not show pathogenic germ in the both areas

(urbans and rurals). Overwise the physicochemical is less good as it does not respect the Malagasy

standard concerning the ammonium and the pH in some points of specimen.

Key words: urban impact, groundwater, quality, Chemical facies, antropics contributions.