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Infection et système immunitaire
Les moyens de défenses contre l’infection
Dr LasserreCours IFSI 1ère année
Septembre 2009
PLAN
• Agents infectieux et terminologie
• Le système immunitaire- Immunité non spécifique - Immunité spécifique
INTRODUCTION SUR
L’INFECTION
Le corps humain et les agents infectieux
• Agents infectieux: Bactéries, Virus, Champignons, Parasites et Prions
• Différence fondamentale entre colonisation et infection
• Le corps humain héberge 400 espèces de bactéries différentes, et au total dix fois plus de bactéries qu’il ne contient de cellules
• Commensal : organisme vivant au contact ou à proximité immédiate de son hôte sans provoquer chez lui d’effet nuisible
• L’homme est porteur sain de germes qui ne le rendent pas malade
• A l’inverse il existe des agents infectieux pathogènes obligatoires
Colonisation et infection
Définition de l’infection
• Ensemble des manifestations cliniques et biologiques résultant de la pénétration dans l’organisme d’agents pathogènes
Infection et terminologie (1)
• L' infection est le terme désignant soit une maladie infectieuse en général, soit la contamination par un germe
• L' infectiologie est la branche de la médecine concernant les maladies infectieuses
• Le médecin spécialiste est un infectiologue Suivant le type de germe, on parle également de bactériologie, de virologie, de mycologie, de parasitologie
• Le contage désigne la mise en contact avec un germe
• La contamination est la pénétration du germe dans un organisme
Infection et terminologie (2)
Infection et terminologie (3)
• La période d’incubation est le délai entre le contage et la première manifestation de la maladie. Le malade peut être contagieux durant ce temps
• La période de contagion est le temps pendant lequel le patient excrète le germe et peut le transmettre. Elle dépend de chaque maladie infectieuse.
Infection et terminologie (4)
• Les infections nosocomiales sont des infections acquises à l’hôpital. Elles sont particulièrement complexes et dangereuses car elles surviennent chez des sujets affaiblis et concernent souvent des germes résistants aux antibiotiques. Il s’agit d’un problème de santé publique majeur.
Infections opportunistes
L'organisme humain tolère la présence debactéries à la surface de sa peau et de sesmuqueuses en établissant des relations decommensalisme, voire de symbiose. Toutefois, ces bactéries peuvent profiter del'opportunité que leur offre une défaillancedu système immunitaire pour provoquer uneinfection grave appelée infection opportuniste (exemple: infection à Pneumocystis chez les immunodéprimés).
Principales sources de contamination
Source cutanée: la plus importante Source aérienne
• Le malade peut s’infecter à partir:- de sa propre flore (auto-infection)- de la flore d’un autre malade (infection
croisée)- de la flore d’une tierce personne
(personnel soignant, visiteurs…)- d’un problème technique (instruments
mal désinfectés, filtre stérile déchiré…)
Les portes d’entrée des infections
• Voie rhinopharyngée• Voie digestive• Voie cutanée (lésion, plaie)• Urinaire (sondage)• Sanguine• Conjonctivale• Broncho-pulmonaire (respirateur)
LE SYSTEME IMMUNITAIRE
Le système immunitaire
• Immunité (im - munus)im : particule latine marquant la négationmunus : charge, impôt
• L'immunité désignait initialement la résistance d'un organisme vis-à-vis d'un agent infectieux
• Cette définition s'est ensuite élargie à l'ensemble des réactions tendant à éliminer des substances étrangères
• L'ensemble des mécanismes biologiques permettant à un organisme:
- de reconnaître et de tolérer ce qui lui appartient en propre # le soi
- de reconnaître et de rejeter ce qui lui est étranger # le non soi (les substances étrangères ou les agents infectieux, mais aussi ses propres constituants altérés, comme des cellules tumorales)
Définition de l’immunité
Fonctions du système immunitaire
Le système immunitaire assume vis-à-vis des
agents infectieux une double fonction :
contenir les agents infectieux commensaux qui peuvent devenir à l'occasion des pathogènes opportunistes
s'opposer à la pénétration des agents infectieux qui sont des pathogènes spécifiques
• Immunité non spécifiqueD’action immédiate, qui va intervenir quelquesoit l’agent infectieux • Immunité spécifiqueSe développe en quelques jours et dépend dela reconnaissance spécifique de la substanceétrangère, elle garde le souvenir de la
rencontre
Différents types d’immunité
IMMUNITE NON SPECIFIQUE
Immunité non spécifique
• Non spécifique donc polyvalente • Existe avant tout contact avec l'agent
infectieux : sa mise en oeuvre est donc immédiate
• quelque soit l'agent infectieux rencontré (virus, bactérie, parasite…), le mode d'action est le même : c'est la phagocytose, initiée et entretenue par la réaction inflammatoire
LA BARRIERE CUTANEO-MUQUEUSE
La barrière cutanéo-muqueuse
• La meilleure façon d'éviter l'infection tissulaire, c'est d'empêcher l'introduction de l'agresseur : c'est le rôle de la barrière cutanéo-muqueuse qui constitue la première ligne de défense non spécifique
• La couche cornée de la peau et l'épithélium des muqueuses forment une enveloppe cellulaire continue séparant l'organisme du milieu extérieur et s'oppose à la pénétration des micro-organismes
• la peauLa peau est normalement imperméable à laplupart des agents infectieux. Le risqued'infection survient quand cette barrière estlésée (plaie, piqûre, morsure, brûlure)
• le sébumLe sébum sécrété par les glandes sébacées etla sueur sécrétée par les glandes sudoriparesont une action antifongique et antibactérienne
Constituants de la barrière cutanée (1)
• la flore commensale
La flore commensale défend son territoire et s'oppose à l'implantation de bactéries virulentes. Un traitement antibiotique agressif, en détruisant la flore intestinale normale, peut favoriser le développement de germes pathogènes (diarrhées post antibiothérapie)
Constituants de la barrière cutanée (2)
Altérations de la barrière cutanée
• Toute lésion cutanée expose à un risque infectieux
- Brûlures- Plaie- Perfusions…
La barrière épithéliale muqueuse (1)
Plus fine donc plus exposée que la peau, équipée de
moyens de défense supplémentaires
facteurs mécaniquesTurbulences de l'air au niveau du nez,
mouvements des cils vibratiles de l'arbre respiratoire, balayage de la muqueuse oculaire par les paupières, lavage sous pression de la muqueuse urétrale par l'urine s'opposent à l'implantation des micro-organismes
facteurs chimiques
Les facteurs chimiques sont représentés parles sécrétions comme les larmes, la salive, le mucus nasal et bronchique, le suc gastrique, la bileCes sécrétions jouent un rôle parce qu'elles sont toxiques pour les micro-organismes, le mucus qu'elles contiennent englue les micro-organismes
La barrière épithéliale muqueuse (2)
Tout obstacle à l'écoulement des sécrétions
réalise un obstacle à l'évacuation des germes
et peut être source d'infections (sténose bronchique, stase dans les voies biliaires, stase urinaire, obstruction des follicules
pilo-sébacés) car il empêche l'accès des médiateurs de la réponse immunitaire.
Altération de la barrière épithéliale muqueuse
Si la barrière cutanéo-muqueuse estfranchie, une réaction inflammatoire locale va mobiliser sur le site de l'agression unearmée de cellules phagocytaires qui ont pourmission d'éliminer les intrus avec la collaboration de facteurs humoraux
Deux principaux mécanismes défensifs entre en jeu:- la destruction par des facteurs chimiques solubles
(enzymes bactéricides)- la phagocytose
Deuxième ligne de défense
LA REACTION INFLAMMATOIRE
Définition de la réaction inflammatoire
• C’est l’ensemble des réactions qui se produisent lors de l’introduction d’un élément étranger dans l’organisme
• Elle a pour but son élimination et va comprendre plusieurs étapes
La réaction inflammatoire
• La vasodilatation locale survient dans les premières secondes de la réaction inflammatoire et déclenche l'apparition clinique des signes cardinaux de l'inflammation aiguë : douleur, rougeur, chaleur et œdème
• La vasodilatation locale assure l'exsudation plasmatique et la traversée des cellules, apportant ainsi au niveau du foyer infectieux les facteurs humoraux et cellulaires
Eléments de la réaction inflammatoire
• La première étape consiste en l’activation de différentes cellules qui libèrent des substances chimiques (médiateurs)
• Ces substances chimiques entraînent au niveau du foyer de nombreuses réactions des vaisseaux et des cellules
Cellules résidentes du tissu conjonctif
• le fibroblaste• le mastocyte• le macrophage
Cellules de la circulation sanguine
• Dans la circulation sanguine locale, on trouve les polynucléaires neutrophiles, éosinophiles et basophiles, les lymphocytes et les plaquettes. Les cellules NK (Natural Killer)
Polynucléaire neutrophile Polynucléaire éosinophilePolynucléaire basophile
Monocyte Lymphocyte et plaquette
Facteurs humoraux
• Le système du complément comprend une vingtaine de protéines plasmatiques
• L‘interleukine 1 (IL1)
• Le Tumor Necrosis Factor alpha (TNF)
• Les interferons (IFN)
• La C Reactive Protéine (CRP)
La CRP
• La CRP est une protéine synthétisée par le foie. Elle doit son nom au fait qu'elle est capable de précipiter avec le polysaccharide C du pneumocoque • Normalement présente dans le sang à l'état de
traces (<4 mg/l). • Sa concentration augmente rapidement dès le
début de la réaction inflammatoire (stimulation par l'interleukine 1 sécrétée par le macrophage activé)
• La concentration se normalise dès que le processus inflammatoire est contrôlé.
La phagocytose
Adhésion des agents infectieux aux membranes des cellules phagocytaires
Englobement des bactéries dans la cellule
Formation d’une vacuole et fusion avec un lysosome donnant une vacuole de digestion
PHAGOCYTOSE
Diminution du la capacité de phagocytose
Elle peut être ralentie par des facteurs nutritionnels (dénutrition, carence en
certains minéraux:fer, zinc, calcium, magnésium, en vitamines A et C)
Toxiques (tabac, alcool)Pathologiques (diabètes, traitement
corticoïdes, neutropénies)
IMMUNITE SPECIFIQUE
IMMUNITE HUMORALE
ET
IMMUNITE CELLULAIRE
L‘immunité spécifique
• Adaptée à chaque agent infectieux
• Notion d’antigène et d’anticorps
• Nécessite une reconnaissance préalable de l'agresseur : sa première mise en oeuvre est par conséquent retardée (phase de latence de la réaction "primaire")
• Modalités variées et font appel à des médiateurs cellulaires, les lymphocytes T et B
L’immunité spécifique
• Se distingue de l‘immunité non spécifique par sa faculté de conserver en mémoire le souvenir de la première agression
• Une agression ultérieure par le même agent infectieux entraînera une réponse immunitaire plus rapide, plus affine et plus intense
Notion d’Antigène et d’anticorps
• Les antigènes, facteurs déclenchants de la réaction immunitaire, sont le plus souvent des protéines. Ils sont nombreux et variés : bactéries, virus, parasites, cellules étrangères, substances toxiques, médicaments...
• Les anticorps sont la forme sécrétée de l'immunoglobuline de membrane d'un lymphocyte B et on les retrouve dans le sérum et les humeurs. Chaque anticorps est capable de se fixer spécifiquement à l'antigène qui a déclenché sa production.
Anticorps
Rôles des anticorps
Remarque: 1er AC synthétisés IgM (Malade) 2ème AC synthétisés IgG (Guéri)
Les organes de l'immunité spécifique (1)
• Moëlle osseuse, thymus, rate, ganglions lymphatiques et tissu lymphoïde sont le lieu de production et de différenciation des cellules de l'immunité
Les organes de l'immunité spécifique (2)
• Les organes centraux - Le thymus- La moëlle osseuse • Les organes périphériques- les ganglions lymphatiques- la rate - les formations lymphoïdes annexées au tube digestif ou au système respiratoireCes organes lymphoïdes périphériques sont le siège de la réaction immunitaire
Les cellules de l’immunité spécifique (1)
• Les lymphocytes
Ils se trouvent dans le sang, la lymphe, les ganglions, la rate et le thymus
Les lymphocytes sont les cellules effectricesde la réaction immunitaire. Ils comprennent les lymphocytes B et les lymphocytes T, parmi lesquels on distingue spécialement deux sous-populations : les T auxiliaires ou T helper (Th) et les T suppresseurs ou cytotoxiques (Tc)
Les cellules de l'immunité spécifique (2)
• Les cellules présentatrices de l ’antigène
Les cellules présentatrices d'antigènes capturent les antigènes, les conditionnent et les présentent sous forme "immunogène" aux lymphocytes, via les molécules du CMH (Complexe Majeur d'Histocompatibilité) De nombreuses variétés de cellules assurent cette fonction et en particulier les macrophages et les cellules du « système des phagocytes mononucléés »
Lymphocytes T4, T8 et B (3)
• Les marqueurs CD (pour Cluster of differentiation, numérotés 1,2,3,4 ... il en existe plus de 100) sont des molécules dont la présence sur la membrane cellulaire identifie une cellule ou révèle son état fonctionnel. Ainsi, les lymphocytes Th portent le marqueur CD4 et sont encore appelés T4 ou CD4+ ; les lymphocytes Tc portent le marqueur CD8 et sont appelés T8 ou CD8+
• Les récepteurs pour l'antigène sont fixés dans la membrane des lymphocytes. Ce récepteur permet à chaque lymphocyte de reconnaître spécifiquement un antigène
• Le récepteur pour l'antigène des lymphocytes B est une immunoglobuline de membrane
La réaction à médiation humorale (1)
• La réaction à médiation humorale met en jeu des lymphocytes B.
• La stimulation par l’antigène provoque la transformation lymphoblastique de ceux qui possèdent le site récepteur de l'antigène ayant généré la réaction immunitaire et leur multiplication en "cellules effectrices B" avec différenciation en plasmocytes qui sécrètent les anticorps ou immunoglobulines spécifiques de l’antigène (IgM, IgG, IgA, IgE, IgD).
• Ces Immunoglobulines (anticorps) vont se fixer à l’antigène (agent infectieux) et faciliter son élimination par le système de phagocytose.
La réaction à médiation humorale (2)
La réaction à médiation cellulaire (1)
• La réaction à médiation cellulaire met en jeu des lymphocytes T
• La stimulation antigénique provoque la transformation lymphoblastique des lymphocytes porteurs de sites récepteurs et leur multiplication en cellules effectrices ou cellules mémoires.
La réaction à médiation cellulaire (2)
• les cellules effectrices T sont directement actives (lymphocytes T cytotoxiques)
• les cellules mémoire T sont les lymphocytes T auxiliaires (ou "helper"). Elles sont spécifiques de l'antigène, ont une durée de vie longue, et se multiplient lors de chaque stimulation antigénique.
ADCC
Les déficits immunitaires
• Insuffisance des moyens de défense de l’organisme
Origine des principaux déficits immunitaires (1)
• Pathologies impliquant l’immunité spécifique ou non spécifique, ou les deux.
Déficits immunitaires congénitaux:Absence d’anticorps, de médiateurs…Déficits immunitaires acquis: Hémopathies, SIDA…
• Certains traitements médicamenteuxCorticoïdesAnticancéreuxImmunosuppresseurs
• Irradiations• Age• Malnutrition, diabète, éthylisme
chronique• Traumatismes psychique• Grossesse
Origine des principaux déficits immunitaires (2)
Immunité acquise et vaccination
• La rencontre avec certains agents infectieux permet à l’organisme d’acquérir une immunité durable (Rougeole, oreillons, rubéole, varicelle…)
• D’autres agents infectieux ne donne jamais d’immunité durable (grippe, paludisme,VIH…)
• La vaccination permet de prévenir d’une première infection en utilisant la capacité de mémoire du système immunitaire