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5/11/2018 Jacques Mesrine - Paris Match Scans - slidepdf.com
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Dela volturedont Mesrine avalt pris Ie
unesilhouette chercheII sortir et s'ecroule sur la
chaussee: Sylvie Jeapjacquot,la derniere compagne
du gangster.,
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-- Et chez vous, Monsieur Ie minis-
tre de l'Interieur. quoi de neuf cettesemaine?A chaque Conseil des ministres,
quand arrivait Ie tour de ChristianBonnet, c'etait Ie merne scenario.U ne sorte de « tradition », commeon dit au theatre. Giscard commen-cait par poser sa question, du memeton bienveillant et lcgercment dis-trait qu'i! employait avec tous lesautres. Puis, avec un petit sourireglace au coin des levres :- A part l'affaire Mesrine, bien
sur, dont je sais que vous ne me par-lerez pas ...Dure epreuve pour Ie pauvre Chris-tian Bonnet, et bien genante POUI
les chers collegues, soudainementabsorbes dans la contemplation deleur stylo ou la verification de leurnoeud de cravate. Mais trop, c'etait
trop. Ce Mesrine, cette espece deFregoli du browning, ce type dont Ievisage est affiche dans toutes lessons-prefectures de France sous dixdeguisernents differents. qui s'estechappe quatre fois des prisons lesplus dures et qui donne des inter-views aux journaux, non, la Repu-blique, merne liberale et merne
avancee , ne peut plus supportercela. En un mot, bien giscardien,cela est devenu « intolerable ».
Debut aout, Giscard est en vacances
a Bregancon. Comme chaque foisqu'il descend se reposer dans IeMidi, Ie President profite de l'occa-sion pour reunir autour de lui leselus U.d.f. de la region en vue d'une
petite « prise de pouls », qui s'effec-tue gcneralernent sous anesthesiegastronomique. Cette annee, leschoses auront lieu a « 1'0asis », Iecelebre Trois Etoiles de La Na-poule. Avec Michel Poniatowski,
descendu en voisin de sa bastide deHaute-Provence, ont ete convies
Arthur Pecht, depute du Var, Fran-cois Leotard, dcpute-rnaire de Fre-jus, Louise Moreau, maire de Man-
delieu. Entre Ie loup en croute mai-son et la selle d'agneau au beurre detruffes, ce tour de table a batonsrompus - et generalement, sur desteres en vue - arnene l'affaire Mes-
rine sur Ie tapis.-- Un phenornene qui m'inquietede plus en plus, confie Ie President.Et , se tournant vers « Ponia » (quifut ministre de l'Interieur sous Chi-rac et Barre):
- J'aurais cru notre police plus ef-ficace... •L'explication, « Ponia » la connait
bien: un problerne que lui-memo.avec sa poigne de fer gantec de peaude chat, n'a jamais pu resoudre. IIl'explique. Aux trousses de Mes-rine, il y a, comme on dit, « t outesles polices de France»? Eh ! bien,oui, justement : toutes « les »polices- et pas « la » Police. Le Quai desOrfevres, avec ses deux branchesanti-gang, la B.r.i. (Brigade de re-cherches et d'intervention) et laB.r.b. (Brigade de repression dubanditisme), qui maintient Ie vieilesprit maison de la « Prefecture »
parisienne : la Rue des Saussaies, sarivale traditionnelle, avec Iejeune etbouillant O.c.r.b. (Office central de
repression du banditisrne), d'obe-dience rninisterielle et de compe-tence nationale : les dix-sept S.r.p.j .(Services regionaux de police judi-
I l y a v a i t
u n u l t im a t u m d e
l ' E l y s e e
pas up qu'on leur envoie des« renforts » de Paris ou du chef-lieu: la gendarmerie, qui depend,elle, du ministere des Arrnees, et lesjuges d'instruction, qui agissent enmaitres sur Ie territoire de leur Par-quet, qui n'aiment pas qu'on viennemettre Ie nez dans leurs dossiers. EtI'affaire Mesrine n'a fait qu'aviverles rivalites et envenimer les inci-dents de frontieres. Mesrine, c'est Iegros lot, Ie tierce : moins on sera
nombreux a l'avoir, plus ca paiera.
Mesrine, incarnation du Mal, estsurtout devenu Ie symbole du « Malfrancais », cette chere vieille leprc,faite a la fois d'anarchisrne et de ju-ridisme, qui bloque les articulationsdu corps social depuis des temps im-memoriaux. Mesrine, un fameuxappendice au dernier bouquin dePeyrefitte , Ie ministre (R.p.r.) de laJustice, qui compte les coups depuis
son ba1con de la place Vendorne ...« Basta », comme on dit dans IeMidi. Le soir merne, on appelleChristian Bonnet au telephone, La
communication se resume en deuxmots: desormais, ce sera Mesrineou lui.
Monsieur Bouvier. Elle est devenueune affaire politique. Nous devonsdone prendre une decision politi-que. Alors. je vous ecoute.Bouvier ne bronche pas. Parcequ'au fond de lui, il jubile. Parceque ce la ngage-la, il y a quaranteans qu'il l'attendait.
- C'est bien simple, dit-il. II fautune unite entre les services. II fautl'etablir par une discipline de fer. Etil faut un homme qui coiffe tout. Jevous propose d'etre cet hornme-la.
Mais a une condition: c'est que toutIe monde - et je dis bien: tout Iemonde - soit sous mon autorite. Y
compris la gendarmerie.Une semaine plus tard, Ie 10 aout,reunion dans Ie bureau de Ray-mond Barre. Tout Ie monde est la,tous les « patrons». II n'y aura pasde mots inutiles : on s'est compris.Vingt minutes plus tard , Mavrice
Bouvier rallume sa pipe fro ide sur Ieperron de Matignon. Une unite spe-ciale anti-Mesrine a ete constituee :80 hornmes, appartenant a tous lesservices, et qui vont travailler ensymbiose totale - une « taskforce», comme disent les Arneri-
cains. Mais l'Amerique, ca n'epatepas Bouvier. Super-Bouvier, quivient de recevoir du Premier minis-tre en personne la plus belle promo-
Le ministre de l'Interieur s'appretait tion de sa vie: redevenir, a 59 ans, Iea partir en vacances, dans son fief « Commissaire Bouvier».breton de Carnac. II annule tout. Et Et la-dessus - Ie 10 septernbre, unil convoque Maurice Bouvier, Ie Di- mois plus tard exactement - eclaterecteur central de la Police judi- I'affaire Tillier. Concernant unciaire. Bouvier, l'hornrne de toutes journaliste , elle va forcernent porterles grandes affaires de cette apres- Ie n om de Mesrine a son zenith. Ah,guerre. Ie tombeur de Jo Attia, Ie les media, avec leurs interviews,vainqueur de 1'0.a.s. et des tueurs leurs cornmentaires, leurs titres ! Adu Petit-Clamart, et toujours Ie en croire ce qui se dit dans les pa-« premier flic de France». Et Ie rages gouvernementaux , un extra-voila, Bouvier, inamovible et impa- terrestre debarquant de son Ovnivide, avec sa politesse raide, sa pipe aurait tout lieu de considerer Mes-acre et toujours ce terrible coup rine comme une pure creation desd'ceil, dont l'acuite n'a pas ete enta- journaux, un produit de synthese dernee par Ie moellcux fauteuil direc- la malveillance plumitive des Fran-
U n e u n ite s p ec ia le
ant i -Mesr ine
« Minute», abattu parcomme on n'abat pas unmais manque - que com
de sonner Ie glas de l'EnnemN° I. Sur son lit d'hopitaldeux balles dans l'epauledans la rnachoire, Tillierner un signalement assezses deux tortionnaires.Mesrine n'est qu'unc variala collection du perpetuelMais celui de son complicecoup plus instruct if :35 ans, une petite moustach
l'accent marseillais et l'harouler lui-rnerne ses cigare
L 'in la s sa b le t ra q
des po li cie r sII interesse prodigieusementliciers. Et particulierernentd'entre eux. Deux hommeconnus que les commissairesard, l'as aux 143 arrestaflagrant delit, avec sonQuerry, l'atlete diplorne dancienne, ou Devos, patrB.r.b., les vieux cow-boysgang parisienne. Maihommes qui vontjouer un
tal a partir de main tenantAirne-Blanc, qui dirige 1'0c'est-a-dire l'anti-gang natCharles Pellegrini, qui en
ponsable ope rationnel. Denations typiques du flicvague, aux antipodes de l
sette a clous»: sans cessrue, mele a tout, et capable
tous les roles de compositiune imperturbable vraisedu loubard de banlieue aude bar arnericain. Deuxdeja exceptionnelles: poumier, l'elirnination de la
connection » rnarseillaise,second, Ie nettoyage du
tisme Iyonnais apres l'affaneau. Entre autres. Et pourpossible d'imaginer deux cplus opposes: Airne-Blancbavard, soupe au lait, toflexes, l 'enfant de Marseillela Belle de Mai, qui futd'orchestre et disquaire denuit avant de passer sa l
droit: et Pellegrini, Ie filsfamille corse, ancien ofcommandos, long et pale,fines lunettes d'acier sur u
de serninariste en rupture dgie. L'« instinctif » et Ienel » : un duo qui va faireCar si Ie portrait donne p
parait aussi interessant acomperes, c'est qu'il estportrait moral. Le comMesrine a tenu, lui aussi,cours au reporter de « Milui a dit sa haine des Q.h.smeux « quartiers de hautelance» des prisons, dontDon Quichotte voudrait
_.moulins : il a utilise, pourcliches d'une ideologic qetre largement repandue« caves », l'est beaucoup mIe « milieu» : et il l'a traiteciste », ce qui est rarementjure chez les « hommes ».
Done, la recherche commenbord , a partir du signalemenque. Sur une centaine debles» qui figurent au fichpolice, plus des trois-quarts
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(Services regionaux de police judi- torial au fond duquel l'attend la re- cais ... Et pourtant, c'est bien avec police, plus des trois-quarts
trousses desquelles la « task-force »
Bouvier va se lancer, a raison d'une
equipe de trois hommes par piste.
Reste, finalement, un homme sur
qui tout Ie travail va se concentrer:
Charles Bauer, dit « Charly », un
truand marseillais condarnne a
20 ans de reclusion pour vols quali-
fies, en cava Ie depuis une permis-
sion pour « bonne conduite ». Or,
precise Ie rapport du psychiatre qui
l'a examine en prison, cet homme-
detail decisif - possede « une cer-
taine culture politique », Surpre-
nant, chez un bandit aussi che-.
vronne. Mais la chose - et elle in-
quiete de plus en plus les pouvoirs
publics - n'est pas rare aujour-
d'hui. Comme les Brigades Rouges
l'on fait en Ita lie depuis longtemps
deja, les milieux du gauchisme act i-
viste recrutent de plus en plus chez
les detenus de droit commun. Pour
Fact ion, Ie truand est i rrernplaca-
ble: il a du sang-froid, il connait les
armes et _- a la difference de l'intel-
lcctuel, qui a toujours besoin de
s'expliqucr - lui sait se taire quand
il est pris. Mais qui done a pu en-
doctriner Bauer ') On cherche. Et
ron s'apercoit que, lors de son se-
jour a la prison de Caen, Ie bandit
recevait rcguliercment la visite
d'une femme, Renee Gindrat, pro-
fesseur de lett res dans un C.e.s. des
environs. Or, Renee Gindrat a dis-
paru de son domicile. Mais on sait
qu'elle possedait une automobile.
Et done, qu'elle doit etre assuree.
Ou ? Puisqu'elle est professeur, pro-
bablement a la M.a.i.f., qui est la
mutuelle des enseignants. On"
consulte les fichiers de la M.a.i.f..
lis donnent Ie t ype de la voiture, une
R 14, et son nurnero d'immatricula-
tion, ainsi qu'une adresse, a Paris,
dans Ie secteur de la Place Clichy.
On y court. Mais il s'agit d'urre
adresse « bidon » : une simple bolte
aux lett res. On donne alors le-nu-
rnero de la voiture au fichier -des
contraventions. Et l'on apprend
qu'elle a fait l'objet de plusieurs pro-
ces-verbaux recents pour des infrac-
tions qui, toutes, ont ete relevees
dans Ie voisinage de la place Clichy.
On passe Ie secteur au peigne fin
pendant plusieurs jours. Et finale-
rnent , on decouvre une R 14 corres-
pondant au nurnero indique , garee
au bord d'un trottoir. On la prend
en filature. Et l'on aboutit a une
adresse, celie de la maison ou sa
cond uctrice est entree: 10 I, rue
Saint-Lazare. Une « planque . est
insta llee devant la-xnaison. Et un
jour - mercredi dernier - on en
voit sortir Renee Gindrat, accorn-
pagnee d'un homme: c'est Bauer.
Le couple est pris en filature, Et la
filature aboutit au 37 de la rue Bel-
liard, pres de la Porte de Clignan-
court" ,un gros immeuble de dix
etages, . style lapiniere amelioree,
U ne demi-heure plus tard, quatre
persO'nnes en sortent: Bauer et Re-
nee Gindrat, sui vis d'un autre cou-
ple, Un grand type brun, accompa-
gne d'une femme blonde. Les poli-
ciers sursautent: ce grand brun,
avec ses joues lourdes et son regard
pen;:ant, c 'est « lui», c'est Mesrine.
Et s'il y avait un doute, la femme qui
est avec lui suffirait a l'ecarter. Mal-
gre sa perruque blonde: c'est la der-
niere compagne du tueur, celie
rine, « mais c'est bien sur! », comme
aurait dit Ie policier des « Cinq der-
nieres minutes». M esrine , qui a
passe toute son enfance dans Ie
quarrier. qui en connait tous les de-
tours, toutes les rues, toutes les is-
sues. Qui'a.failli de peu s'y faire pin-
cer apres Ie rapt Lelievre. Qui ya
pris en charge Ie reporter de « M i-
nute » avant de l'ernmener au sup-
plice dans la Ioret d'Halatte. Et qui
est revenu s'y terrer. comme on rc-tourne. au sein maternel.
Commence alors une extraordi-
naire promenade. C'est pour faire
leurs courses que Mesrine, Bauer, et
les deux femmes sont sortis. lIs tra-
versent Ie rnarche de la place, s'at-
tardant un peu devant les eta lages.s'engagent dans Ie boulevard Bar-
bes, entrent dans Ie magasin des
meubles Reset, chez Ie depositaire
des laines Phildar, s'arretent dans
une epiccrie. chez un boulanger.
\~uis les deux couples se separent. Et
tandis que Bauer et sa compagne
rentrent rue Belliard avec les provi-
sions, Mesrine continue sa flaneric
avec Sylvie. Les commissa ires
Broussard et Pellegrini sont der-
riereeux. En blue-jeans et blouson
fripe , fondus dans la foule, l'air de
rien et Ie coeur a 10.000 volts. A
quelques metres seulement du
tueur Mais impossible d'approcherplus: Sylvie Ie couvre. marchant
tantot devant lui, tantot derriere,
selon la vieille technique du « ti-
roir». Prete a lui faire signe au
moindre geste suspect d'un passant.
Et sans doute, a plus que cela : elle
porte a l'epaule un sac noir, ouvert.
Au fond duquel il y a probablement
les deux grenades dont Mesrine
parlait dans ses lett res aux jour-
naux. Quant a Mesrine, engorrce
dans ses veternents, il porte visible-
rnent un gilet pare-balles. Et sa
main droite ne quitte pas la poche
de S'On paletot.
D ibu te a lo rs un e
in te rm i n ab le a tt en tebaks son sillage, ,les.:'de'ux nics
conferent a voix basse, du coin des
levres : « sauter » Ie tueur comme ca.
au milieu de cette foulet'c'est pren-
drevle risque d'un carnage. On he-
site. Mais quelques minutes plus
tarduvoila Mesrine quitornbe en ar-
re t Idevant -u ne v itrin e= de chaus-
sures. II -entre dans Ie magasin, hele
une vendeuse, et commence a se de-
chausser. Oh !<;L'occasion en or, Ie
reve. U!'Ie Iourgonrrette de la police,
qui suivait de loin, vient se ranger
devanr te trottoir : Broussardet Pel-
legri'ni ~e glissent a l'interieur. Par
une fente amenagee dans la carros-
serie, ils' observent Mesrine, pieds
nus: qui palpe les cuirs, essaie les
modeles. Les deux commissaires
enfilent un gilet pare-balles, veri-
fient I'armement de leur pistolet.
Prets. Et puis, au demier moment,
ils se mettent a reflechir. II faudra
sauter de la camionnette, faire cla-
quer la porte a glissiere. Si Mesrine
est alerte, il risque de sortir ses gre-
nades et de prendre les vendeuses en
otage. Finalement, les policiers re-
mettent Ie pistolet a l'etui. Encoreune fois, ils ont decide de differer.
Mesrine et Sylvie sortent. Mais ce
sera leur demier achat. lis rega-
sont rent res chez eu x , rue Saint-I.a-
za rc.
Dcbure alors une interminable at-.
tentc. De toute la journec du lende-
main, ct de toute la nuit qui va sui-
vrc, personne ne bouge. Autour de
la rue Belliard et dans tout Ie quar-tier Clignancourt, 40 policiers sont
en place, relies entre eux par talkie-
walkie, et par voiture-radio avec leP.c. de Maurice Bouvier au minis-
tere. Tous deguises en personnages
pour « scenes de la rue», qui en Iac-reur. qui en platrier-peintre, qui en
dcmcnageur. Et aussi des femmes,
une dizaine, qui seront de la traquejusqu'au . bout, en dactylo t rott i-
nante ' ( 1 ) ; 1 I l e'l'l' concierge a chignon, en
pr osrituce ou en portcuse de pain.
Tout le monde avec Ie « sonotone »
it l 'orcillc et Ie « calibre» a portec. a
la ceiruure ou dans Ie sac a main.
Vend red i, quand Ie jour se leve, c'est
la dcux ierne nuit de « planque » qui
finit. On commence a desespercr.
Mcsrine. n'est toujours pas reap-
pa ru. Et ron arrive a se demander
s'i! 'nc s'est pas enfui par quelquesortie derobcc. Le petit jour et I'in-
sornnie aidant , Ie decor prend des
contours fantasmagoriques. Pour-
ta nt , Ie 3S de la rue Belliard. ee gros
irnmcuble carre, bien bete et bien
honnctc. cc n'est quand merne pas la
scene du Chatelet IPeu a peu. lesrues s'a niment , Ie flot des voi tures
enflc son bourdonnement. Et midi
arrive, avec sa cohue. Toujours
ricn. l.es faux gazie rs et les fausses
dactylos ont la paupiere lourde, labouche arnere. Et Ie 9 rnillirnetres
pese lourd au fond des poches.
Soudain, la fatigue s'envole , sou-
da in, il n'v a plus que ce gresillernent
dans les ecouteurs et ce battement
du sang aux tempes: soudain _. il
est IS h IS Mesrine est sorti. D'a-
bord , on a vu appara itre Sylvie,
avec sa perruque blonde, une valise
a Ia main, escortec d'un petit chien
blanc. Tres « dame qui part en
week-end». Elle marehe jusq u'a un
garage voisin , rue du Mont-Cenis,
Et trois minutes plus tard , elle en
sort au volant d'une B.m. w., une
S2g beige metallise, flambant neuf.
Un souvenir, aussitot remonte a la
rncmoire du commissaire Airne-
Blanc. U ne precision don nee par le
reporter de « Minute»: dans la fo-
ret d'Halaue, quand les deux tueurs
sont rcrnontes dans leur R S apres
l'avoir laisse pour mort, Jacques
Tillier a entcndu Bauer dire a Mes-
rine en prenant Ie volant: « Tu res
trompe de cles, tu rn'as passe celles
de la B.m.w.» Done, aucun doute:
il s'agit bien de la voiture de Mes-
r'ine, qu'on n'avait jamais pu ,voir
encore. Et de fait, la voiture s'arrete
devant Ie 3S , rue Belliard. Mesrine
s'y engouffre, boucle sa ceintutc'et
demarre. Pour les policicrs," pas
question de lui laisser prendre"du
champ, gagner l'autoroute. pe'riphe-
rique, qui passe a trois certt.s'met'res
de la: avec son bolide;sur'l~aut(l'-
route et a cette heure-ci;,iJ lachera
tout Ie monde.
A present, tout dolt finir vite.
Comme dans les bonnes corridas. II
est IS heures 20 lorsque la B.m.w.
arrivea
la porte de Clignancourt.Tapies dans les rues adjacentes, les
voitures de la police s'elaneent:
conduites interieures, fourgon-
hlcu , avec unc riddle d'acier
ricre. ct une bache par-dessus
riere la bache, quatre homm
quatre mcilleurs-tireurs d
gang. Trois sont anmes de c
automatiques Ruger 5,56, I
des armes de<l"O.t.a.n., a
chargeurs de JO'coups rem
cartouches it balles perforante
noycux d'acicrHurci, chem
plornb mou: Lcquatriernc
l Iv.i, la rnitraillette a tir ra
l 'arrncc isractiennc.
l.es routicrssont sympa.
qui ccoutcbeaucoup la rad
lc savoir. Au mnment ou sa
arrive au earrefour de la plac
mion de prirrieurs. qui ctait
lui, monrc.asa hauteur. A
tiere, le chauffeur lui fait si
veut Ie doubler pour tourner
rinc, sagomerit harnachc, tre
veau conducteur», laisse fai
salut. l.e.camion passe. Et
freine pile.vf'andis qu'au rne
ment; hlirc:'fourgonnette p
voiture.vcn ccha rpe sur le
bloqucsaport icrc. Lc con
un poticier, dira : « J'a i vu
sulfoquc. ' lcs yeux qui lui s
de la rctc.» Cc que Mesr inc
c'cst c e 1qu;i1y a devant lui:
du carnron qui s'cst ecartecquatrcihommes qui ont s
dcssusde la ridcllc, armes bl.e temp); de compter jusqu'
r Sy lY ie s 'e n f u it
crampo:n~ie a s o nC'csi'le dehii que les polic
taicnt fixe, pour Ie cas .,. o
jama is, et puis, il fallait
rncme un semblant de som
. ( JOU Mesrine aurait leve
Mals les bras, Mesrine les
versle sac de grenades qui
pieds '/ Ou bien est-ce sirnp
oornme on dit , que « les bra
rornbent » 'I l.c feu a dure u
riort de seconde: ving
ba'lIes, qui ont frappe com
bo:tlp de boutoir. Plus une
cote, que Ie conducteur de
gonnctte lui envoie calmemen
I'ore illc, quand tout est fini,
dans les pelotons d'execution
Par l'autre portiere, Sylvie
Iuie, la perruque en bataille,
ponnee a son caniche qui
Elle est blessce : u ne balle lu
Ie front, deux autres Ie br
hurle: « .I'ai mal, bande de
pourquoi vous avez tire
chien 'I». Elle s'en tirera
chien. A l'autre bout du
rue Saini-Lazare. Bauer va
cueillir a son tour. C'est
magasin de radio qu'il appre
nouvelle. Alors, il rentrera
Betement; il dira aux nic
mort du Grand» <;:a m'a c
gamberge. »
Place de Clignancourt,
IS h 2S . Comme partout.
rine est toujours la, effondre
volant. Avec son sang qui
qui s'ecrase en grosses gouttes
sur Ie goudron. II parait q
attend les artificiers, qu'«
doute une ruse a retardement
grenade piegee a moins q
attende les photographes, q
vraient plus tarder ... Car
cinq minutes, « on» est b
mieux avec les journaux.
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