BIBLIOGRAPHIE

Georges Wildenstein, The paintings of Fragonard, Complete Edition, Phaidon, Bath, 1960, p. 298, n°450-449 ;

Jean-Pierre Cuzin, « Fragonard dans les musées français : quelques tableaux reconsidérés ou discutés » in La revue du Louvre et des musées de France, 1986, I, p. 60 ;

Jean-Pierre Cuzin, Jean-Honoré Fragonard, Vie et œuvre, Catalogue complet des peintures, Éditions Vilo, Paris, 1987, pp. 350-351, D117-118 ;

Pierre Rosenberg, Fragonard [cat. expo.], Réunion des musées nationaux, Paris, 1987, pp. 75-79 ;

Guillaume Faroult (sous la direction de), Fragonard amoureux. Galant et libertin [cat. expo.]

ŒUVRES EN RAPPORT

Jean-Honoré Fragonard, Le jeu de la palette, toile (fragment ?), 67,5 x 114,7 cm, vers 1756-1761, Chambéry, musée des Beaux-Arts, inv. M 1033.

Jean-Honoré Fragonard, Le jeu de la palette, sanguine, 339 x 468 mm, Francfort, Graphische Sammlung im Städelschen Kunstinstitut, inv. 1234 ;

Jean-Honoré Fragonard, Le jeu de la bascule, sanguine, 339 x 462 mm, Francfort, Graphische Sammlung im Städelschen Kunstinstitut, inv. 1235.

PROVENANCE

Nos deux tableaux appartenaient à Pierre-Jacques Onésyme Bergeret, dit Bergeret de Grancourt, beau-frère de l’abbé de Saint-Non. Il est issu d’une famille modeste qui réussit à bâtir une fortune considérable en quelques générations. À l’origine de cette dynastie de financiers, collectionneurs et mécènes, se trouve Pierre-François Bergeret (1683-1771). Son fils, Pierre Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt naît en 1715. En 1751 il obtient la charge de receveur général de Montauban. Il devient en 1764 trésorier général, et reçoit l’ordre de Saint-Louis. À la tête d’une grande fortune, il bénéficie en outre de très importants revenus grâce à sa charge. Amateur éclairé, amoureux des arts, collectionneur, artiste amateur lui-même, il est depuis août 1754 « amateur honoraire », c’est-à-dire associé libre, de l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Il visite les Pays-Bas et l’Angleterre en 1772 et entreprend également un tour de l’Italie en 1773-1774 avec Fragonard. Pierre Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt possédait entre autres plusieurs œuvres de Boucher et de Fragonard, dès 1765. Sans doute a-t-il connu ce dernier avant même son séjour à Rome. Leur collaboration est particulièrement productive durant le second voyage de Fragonard en Italie, lorsqu’il accompagne Bergeret en 1773-1774 dans ce « Grand tour » qui doit lui permettre d’enrichir ses collections, et de parfaire son goût, tout en rencontrant de jeunes artistes, visitant les collections privées et les chefs-d’œuvre des églises italiennes.

•  Peints en France, après 1761 ;

•  Collection Pierre-Jacques Onésyme Bergeret de Grancourt (1715-1785) ; Vente 24-29 avril 1786, Paris, Hôtel Bergeret de Grancourt (Mes Le Blanc et Le Monier). Lot 107 : « Deux Paysages, enrichis de Ruines & ornés de Figures ; le milieu du premier est occupé par de jeunes Garçons & de jeunes Filles, qui se balancent sur une branche d’Arbre ; l’un d’eux joue du tambour de basque : on remarque sur le devant du second, une assemblée de Bergers & Bergères jouant à la palette. Ces deux Tableaux, d’un faire libre, sont pleins d’harmonie & d’une brillante couleur. » Collection privée, château de Normandie, depuis plusieurs générations.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - LUNDI 15 MAI 2017 - PARIS

Le jeu de la palette

JEAN-HONORÉ FRAGONARD

Le jeu de la bascule

À PROPOS DE TAJAN

La maison de vente Tajan, créée il y a une trentaine d’années, est une société française de ventes volontaires de renommée internationale. Située dans un très bel espace Art Déco, au 37 de la rue des Mathurins à Paris, elle est présidée par Madame Rodica Seward, Américaine, passée du monde de la finance à celui de l’art. Depuis plus de dix ans, Tajan a su développer son outil Internet afin d’élargir sa clientèle à l’international, ce qui lui a permis de vendre à des clients de 67 nationalités différentes en 2015. Répartis en départements représentant une vingtaine de spécialités, conseillés par des experts et des spécialistes, Tajan S.A. organise plus de 60 ventes aux enchères par an et est considérée comme l’un des acteurs marquants du marché de l’art français. Notre savoir-faire est particulièrement reconnu dans des domaines variés tel que les Arts Décoratifs du XXe siècle et le Design, les Bijoux, les Tableaux et Dessins Anciens, les Arts d’Asie et d’Orient, l’Art Contemporain, les Vins et Spiritueux...

Le Cabinet Turquin, expert en tableaux anciens, accompagne Tajan depuis ses débuts. Il est aujourd’hui mondialement reconnu.

CONTACTSRomain Monteaux-Sarmiento monteauxsarmiento-r@tajan.com +33 1 53 30 30 68

Thaddée Prate prate-t@tajan.com +33 1 53 30 30 47

37 rue des Mathurins 75008 Paris T. +33 1 53 30 30 30 www.tajan.com

Thaddée Prate, directeur du département des Tableaux Anciens chez Tajan, a eu l’émotion de découvrir lors d’un inventaire dans un château normand deux tableaux dont on avait perdu la trace depuis 1786, après le décès de Bergeret de Grancourt. Ces deux tableaux, expertisés par le cabinet Turquin, sont exceptionnels tant par leur qualité que par leur provenance. Ils illustrent d’une manière rare l’effervescence de ce siècle et la somptuosité d’une collection qui fut parmi les plus importantes et les plus belles de la fin du XVIIIe siècle.

Fragonard réalise ici deux de ses plus belles compositions de jeunesse, excellant tant dans le paysage que dans les jeux des jeunes gens. Le jeu de la palette, variation moins connue de la main chaude, est également prétexte au marivaudage. Ce jeu consisterait à frapper la paume de la jeune femme désirée dans un groupe avec une palette, sorte de grande cuillère en bois. L’attention est toute tournée vers le jeune homme qui s’apprête à frapper la main de la jeune femme, qu’il retient de la main gauche pour plus de sûreté. Celle-ci détourne le visage, mais n’en observe pas moins son séducteur.

Dans Le jeu de la bascule, un tronc d’arbre est posé sur un élément en pierre du temple en ruine qui se dresse à l’arrière-plan. Deux jeunes couples sont aux extrémités du tronc. Tandis qu’un enfant ne parvient pas à faire redescendre le couple en hauteur, la jeune femme se débat, l’air angoissé, retenue par son compagnon ravi de l’occasion, tandis que le jeune homme responsable de la situation joue du tambour de basque, tournant le dos aux différents protagonistes.

Sous un ciel nuageux aux couleurs changeantes, les pins et les cyprès forment un écrin dont les frondaisons moelleuses ombragent les groupes au centre. Ceux-ci ne sont que

DES FRAGONARD QUE PERSONNE N’AVAIT SU VOIR…

« Ces peintures sont fortement empreintes d’une inspiration italienne par leur style libre, leur chromatisme affirmé et leur iconographie »

La Maison de ventes aux enchères TAJAN, assistée du cabinet TURQUIN, a le plaisir de vous annoncer la découverte d’une paire de tableaux de Jean-Honoré FRAGONARD. Ces œuvres historiques représentent des scènes galantes dans des paysages italianisants, pouvant être datées de son retour de voyage en Italie après 1761 : Le jeu de la palette et Le jeu de la bascule.

partiellement éclairés par une lumière diffuse et dorée, qui souligne les étoffes et quelques gestes, une partie des joueurs, ou des spectateurs, demeurant dans l’ombre. Les ruines qui complètent la scène contribuent à rendre ces paysages fantaisistes oniriques, reflétant une Italie rêvée où la douceur de vivre à l’ombre des grands arbres, parmi les ruines et les vestiges antiques, préfigure ici la poésie des ruines chère au romantisme.

En 1756, Fragonard rencontre à Rome l’abbé de Saint-Non, dont le voyage en Italie reste comme l’une des références des « tours » entrepris par les amateurs et les collectionneurs de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L’abbé de Saint-Non est le fils de Jean-Pierre Richard, receveur général des finances, plus tard secrétaire du roi, et de Marie-Anne de Boullogne, fille du peintre Louis de Boullogne le Jeune. L’une de ses sœurs, Marie-

Josèphe, épouse en 1741 Jacques-Onésyme Bergeret de Grancourt. Dessinateur, peintre et graveur, artiste amateur mais fervent, l’abbé de Saint-Non arrive donc à Rome le 21 novembre 1759. Il visite la Ville Éternelle en compagnie d’Hubert Robert, et part avec lui pour Naples en avril 1760. L’été de la même année, il emmène Fragonard à Tivoli, où ils logent à la Villa d’Este, dans le palais qui appartient alors au duc de Modène. Ils rentrent ensuite en France, le 14 avril 1761, après avoir visité les principales villes italiennes pendant près de six mois.

Nos deux compositions s’inscrivent dans ce contexte de découverte et de visites passionnées. Fragonard se plaît ici à retrouver les sujets galants antérieurs au séjour romain, comme l’escarpolette ou le colin-maillard.

Les deux œuvres viennent d’être classées trésors nationaux par la commission consultative des trésors nationaux. Il s’agit, pour TAJAN, de la seconde découverte d’intérêt patrimonial

en cinq mois après celle du Saint Sébastien de Léonard de Vinci.

Jean-Honoré FRAGONARD (Grasse, 1732 - Paris, 1806)Le jeu de la paletteLe jeu de la basculePaire de toiles 75 x 93 cm