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Laissez-vous conter Jean Mairet, fameux poète et dramaturge né à Besançon
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Poète et dramaturge, Jean Mairet est considérécomme l’inventeur de la règle des trois unités*.
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Né à Besançon, Jean Mairet est baptiséle 10 mai 1604 à l’église Saint-Pierre.Orphelin très tôt, il est élevé par son grand-père paternel et reçoit unebonne éducation, d’abord à Besançonpuis à Paris, au collège des Grassins,d’excellente réputation. Auteur précoce, il écrit sans doute dès 1620 et devient le protégé du ducde Montmorency qui recevait dans son château de Chantilly les écrivainsnovateurs et en vue de l’époque.En 1625, il est nommé secrétaire du duc et perçoit dès lors une pensionde 15 livres, somme importante pourl’époque. Il peut alors se consacrer à l’écriture de pièces de théâtre etdevient ami du poète Théophile de Viau,dont la tragédie Pyrame et Thisbé eutun grand succès au cours du XVIIe siècle.
Peut-être sous l’influence du théâtreitalien, auquel il a pu être sensibilisépar l’épouse de son protecteur, la duchesse de Montmorency, néeOrsini, Mairet s’intéresse au problèmede la régularité dans le théâtre. Dès 1631 dans la Silvanire, il essaie de se conformer aux unités de temps et de lieu et en fait l’annonce dans la préface de la pièce. La Sophonisbe,éditée en 1635, est sa première pièce – et la première en France – entièrementconçue selon la règle des trois unités. À ce titre, Jean Mairet en est considérécomme « l’inventeur » dans le théâtrefrançais du XVIIe siècle.
Sous le règne de Louis XIV, l’admirationpour les auteurs anciens, le goût de larigueur et de la mesure avaient conduità la règle des trois unités et le Cid,tragi-comédie de Corneille, ne respectaitpas ces règles. Jean Mairet prend unepart très active dans la « querelle duCid » où il se révèle un adversaireacharné de Corneille. Mairet est l’auteur de plusieurs pamphlets contreCorneille, qui y répond à diversesreprises (Advertissement auBesançonnois Mairet, 1637). Il faudraque Richelieu en personne interviennepour que les deux protagonistesveuillent bien cesser leur querelle.
Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon
laissez-vous conterJean Mairet
(1604 -1686)
règle des trois unités
(unités d’action, de lieu et de
temps) : dans le théâtre classique,
règle selon laquelle une pièce doit
comporter une seule action
principale se déroulant dans le
même lieu, dans l’espace d’un jour.
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Les pièces de Jean Mairet connaissent ungrand succès, en particulier la Sylvie etla Sophonisbe, et il est considéré par sescontemporains comme le plus grand poètedramatique de sa génération. Il est l’auteurde 12 pièces de théâtre, 6 tragi-comédies,3 tragédies, 2 pièces à caractère pastoralet 1 comédie, écrites entre 1625 et 1640.Parmi les plus connues* :Chryséide et Arimand, tragi-comédie,éditée en 1630
La Sylvie, tragi-comédie pastorale, éditée en 1628
La Silvanire, ou la Morte-vive,tragi-comédie pastorale, éditée en 1631
Les Galanteries du duc d’Ossonne, vice-roy de Naples, comédie, éditée en 1636
La Virginie, tragi-comédie, éditée en 1635
La Sophonisbe, tragédie, éditée en 1635
Le Marc-Antoine, ou la Cléopâtre,tragédie, éditée en 1637
Le Grand et dernier Solyman, ou la Mort de Mustapha, tragédie, éditée en 1639
L’Illustre corsaire, tragi-comédie, éditée en 1640
Le Roland furieux, tragi-comédie, éditée en 1640
L’Athénaïs, tragi-comédie, éditée en 1642
La Sidonie, tragi-comédie, éditée en 1643
Si Jean Mairet est l’auteur à la mode à Paris vers 1630, ses dernières piècesne rencontrent pas autant de succès queles précédentes et après 1645 il se retiredéfinitivement du monde du théâtre.Plusieurs raisons l’expliquent : lesmorts successives de ses protecteurs, le duc de Montmorency, exécuté en1632 pour avoir donné son appui àGaston d’Orléans contre Richelieu,puis en 1637 le comte de Belin, protecteur attitré du théâtre du Maraiset successeur du duc de Montmorencyauprès de Mairet ; la gloire montantedu jeune comédien Pierre Corneilledont le Cid, en 1637, est un triompheet éclipse toutes les autres pièces alorsjouées sur la scène parisienne.
Après son retrait de la scène théâtrale,Mairet occupe pendant des années lafonction de représentant diplomatiquede la Franche-Comté* auprès de la courde France, ce qui lui permet de continuerà résider à Paris. Il négocie à l’occasionde cette ambassade quelques traitésimportants – parmi lesquels le « traitéde neutralité entre la Franche-Comté etles territoires français de son voisinage »,ratifié par Louis XIV le 25 septembre1651 – cherchant avant tout à préserverla neutralité de la Franche-Comté dansles guerres qui déchirent alors cette partie de l’Europe. Banni de Paris surordre de Mazarin en 1654 pour avoir« tenu des discours contraires au servicedu Roy », il revient dès lors s’installer à Besançon qu’il ne quitte pratiquementplus et où il meurt le 31 janvier 1686.
Document édité par la Ville de Besançon (Mission Patrimoine - Bibliothèques Municipales).
Conception graphique : studio carabine - © Photos : Bibliothèques Municipales de Besançon.
En 1519, Charles Quint, roi d’Espagne, devient
empereur d’Allemagne. Il est à ce titre maître
de la Franche-Comté et de Besançon, cité germanique
francophone. En 1555, il fait don de la Franche-
Comté à son fils Philippe II, roi d’Espagne. Besançon
reste ville libre impériale, sous la garde du roi
d’Espagne. En 1598, Philippe II fait don de la
province à sa fille, épouse d’un archiduc autrichien.
Après la guerre de Trente Ans (1618-1648),
dans laquelle est entraînée Besançon, l’Espagne
redevient maîtresse de la Franche-Comté et la ville
perd alors son statut de ville libre impériale. En 1667,
Louis XIV, marié à Marie-Thérèse d’Espagne, réclame
la Franche-Comté au titre de l’héritage de son épouse.
La conquête française définitive a lieu en 1674, et le
traité de Nimègue, en 1678, rattache définitivement
la Franche-Comté et Besançon à la France.
*
Ces pièces sont mentionnées
dans l’ordre où elles ont été
écrites et jouées.
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