Karstologia

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/29/2019 Karstologia

    1/15

    Fdration Franaise de Splologie et Association Franaise deKarstologie

    Fdration Franaise de Splologie et Association Franaise de Karstologie

    Revue soutenue par lInstitut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS

    1er semestre 2009ISSN 0751 - 7688

    1er semestre 2009ISSN 0751 - 7688

    Stalagmites etimagerie 3D dans

    laven dOrgnac

    Stalagmites etimagerie 3D dans

    laven dOrgnacKA

    OLOGIA53

  • 7/29/2019 Karstologia

    2/15

    IntroductionDepuis une vingtaine dannes, les

    stalagmites font lobjet dtudes notam-ment sur leur valeur darchives naturellesenregistrant les variations environne-mentales [Ford et Williams, 2007 ;Couchoud, 2007, 2008]. En outre, ellesconstituent des go-chronomtres fiables

    par datation U/Th [Quinifet al., 1993;Couchoud, 2008] ou parfois par datationU/Pb [Richards et Dorale, 2003]. Cestudes prsentent un revers: elles nces-sitent le prlvement de lchantillon.Analyser une stalagmite implique cejour de la prlever, la scier selon laxe decroissance et dchantillonner le long

    de cet axe. Dans certaines cavits hautevaleur patrimoniale, ou simplementdans des cavits o les concrtions sontpeu nombreuses, une telle dmarcheimplique un acte fort qui nest pasanodin dans un contexte de plus en plusprgnant de conservation. Lanalyse desmorphologies externes peut tre un

    1S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Analyse spatiale etmorphologique dunefort de stalagmitespar modlisation 3Ddans le rseau dOrgnac(Ardche, France)

    Souhail HAJRI 1,Benjamin SADIER 1-2,Stphane JAILLET 1,Estelle PLOYON 1,Elisa BOCHE1-3,Aiman CHAKROUN 1,Georges-MarieSAULNIER 1,

    Jean-JacquesDELANNOY 1

    (1) Laboratoire EDYTEM,Universit de Savoie, CNRS,73376 Le Bourget-du-Lac [email protected]

    (2) Cabinet gomtre G.Perazio, PontPicard, 38680 Pont-en-Royans

    (3) Centre national de la Prhistoire,38, rue du 26e RgimentdInfanterie, 24000 Prigueux

    RSUM: Lanalyse des morphologiesexternes des stalagmites est aujourdhui

    facilite par les nouveaux outils comme leslidars terrestres qui autorisent le recours auxmesures sur clone numrique dense.Une fort de stalagmites de la salle 1 delaven dOrgnac (Ardche, France) a ainsi faitlobjet dun lev, scann haute rsolution.Le nuage de points obtenu a ensuite tmaill pour la ralisation dun modle TIN(Triangular Irregulated Network) hautedensit (ici, une maille moyenne de 19 mm).Nous avons ensuite dvelopp unemthodologie propre traiter ce type demodle 3D base sur la reconnaissance et

    lextraction dellipses superposes en utilisantdes algorithmes spcifiques. Le travaileffectu a permis lextraction automatiquede 134 stalagmites et dune srie deparamtres (lvation, dplacement, azimut,axe des ellipses etc.) les caractrisant.La gestion de cette information a ensuiteimpos le recours une base de donnes rfrence spatiale (SIG).Au final, il a t possible de travaillerfinement sur les morphologies externes desstalagmites et didentifier des ruptures dansla croissance des stalagmites, associes lactivit dun soutirage endokarstique.Il a t possible de traiter ces informationssur la totalit de la fort en les croisantavec les donnes gomtriques du sol

    (orientation du MNT, cartes des pentes).La totalit de ces travaux a pu tre effectue

    sans porter atteinte lintgrit desstalagmites ou du site, ici justement classpour la qualit de son concrtionnement. lheure o les questions de conservation etde protection du monde souterrain sont deplus en plus prsentes, il semble que lerecours lanalyse 3D sur modle numriquedense constitue une piste originale quilconviendra de dvelopper.MOTS-CLEFS : splothmes, stalagmitestranslates, modle 3D, lasergrammtrie,lidar terrestre, Ardche, Orgnac.

    ABSTRACT: SPATIAL AND MORPHOLOGICALANALYSIS BY HIGH-RESOLUTION3D MODELING

    OF A STALAGMITES FOREST INORGNACS KARSTIC

    NETWORK(ARDCHE, FRANCE). Stalagmites are

    relevant paleo-environmental archives but

    that imply taking-off and destruction of

    samples for analyses. The recent widespread

    use of terrestrial lidars allows analyses on

    numerical clones and let imagine increasing

    detailed analyses of external geomorphology

    of stalagmites. A stalagmites forest of room

    1 of the Orgnacs aven (Ardche, France) was

    therefore scanned at a high resolution. The

    points cloud was then meshed to set a TIN

    model (Triangular Irregulated Network) with

    a high density (here the average mesh size is

    equal to 19 mm). An original method was

    then built up to be able to analyse this 3D

    model. It aims at extracting and analyse

    overlaid ellipses using specific algorithms.The work presented here allowed to

    automatically extract 134 stalagmites and to

    quantify some of their characteristics

    (elevation, displacement, azimuth, ellipses

    axis, etc.). The management of these data

    leads to use a spatially referenced database:

    a GIS.

    Finally, the high-resolution analyses of the

    external morphology of the stalagmites

    proved to be able. One or several diachronic

    phases of object translation were then

    identified. These translations are associated

    to a suffusion activity in the undergroundcavity. The whole stalagmites forest was

    then analysed in the same way but with

    linking the acquired information to

    geometric characteristics of the soil

    (DTM orientation, slopes map). All

    these analyses proved to be able without

    damaging the stalagmites and the site.

    Indeed this site is recognised and protected

    for the quality of its concretions. As

    conservation and protection of underground

    world is more and more outlined, such 3D

    analyses of numerical models may be seen as

    a promising way that should be developed.

    KEYWORDS: speleothem, translated

    stalagmites, 3D model, lasergrammetry,

    terrestrial lidar, Ardche, Orgnac.

  • 7/29/2019 Karstologia

    3/15

    vecteur efficace pour limiter les prlvementsdes concrtions sous terre.

    Les morphologies externes desstalagmites ont t utilises comme supportdinformations. Dreybrodt [1988] a ainsi pu

    modliser la morphologie convexe des frontsde croissance des stalagmites en sappuyantsur les fonctionnements dcrits par Franke[1965]. Perrette [2000] a utilis cette variable(concave ou convexe) du front de croissancepour retracer la variabilit de lalimentationhydrique de la stalagmite. Cependant lescorrlations avec les morphologies externes

    ne semblent pas videntes et il a toujoursparu dlicat dinterprter la variabilit desmorphologies externes des concrtionscomme information sur les tapes de leurcroissance [Kaufman, 2003].

    Dans le rseau dOrgnac (figure 1), desobservations gomorphologiques [Sadier etal., 2004, 2007] ont permis didentifier desstalagmites ayant une morphologie externespcifique : les stalagmites translates(photo 1, figure 2). Ces stalagmites ont tinterprtes comme des enregistreurs de la

    mobilit du sol associe ici lactivit dunsoutirage endokarstique. En effet, ellesreposent, dans le cas dOrgnac, sur un remplis-sage argileux qui flue peu peu en directiondu point de soutirage. Le point dalimenta-tion (au plafond) demeurant fixe et la base sedplaant de quelques centimtres, la poussede la stalagmite est dcale chaque activitdu soutirage. Les observations gomorpho-logiques menes sur le terrain [Sadier et al.,2004] ont permis de montrer quil taitpossible dutiliser la rpartition spatiale deces stalagmites pour dlimiter laire dinfluence

    du soutirage. En complment, les datationsU/Th et lanalyse de la structure interne surdeux chantillons [Sadier et al., 2007] ontpermis de montrer quil existe plusieurs phasesdiachrones de mobilit du sol et donc que

    2S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Stalagmitestranslates

    Stalagmitesdroites

    Soutiragecombl dematrielremani

    Plafond calcaire

    Remplissage argileux

    TRANSLATION

    Rupture dansle remplissage

    Stalagmitesbascules

    Schma sans chelle

    Figure 1 : Localisation

    du site dtude dans le

    rseau dOrgnac.

    Location of the studied

    place within the

    Orgnacs network.

    Figure 2 : Typologie des

    stalagmites identifies dans lasalle 1 et relation avec lactivit

    du soutirage endokarstique.

    Stalagmites typology identified

    in room 1 and relation with

    suffosion activity.

    Photo 1: Les stalagmitestranslates de la salle 1

    dOrgnac II prsentent un coude

    caractristique durant leur

    croissance. Cest la mobilit du

    sol (ici en relation avec lactivit

    dun soutirage karstique) qui

    explique la translation de lobjet

    alors que lalimentation

    provenant du plafond reste fixe.

    Clich Stphane Jaillet.

    Shifted stalagmites in room 1 of

    Orgnac II show a characteristic

    bend while growing. The shifts

    may be explain by soil mobility

    (in connection with a karsticracking) while the ceiling supply

    remains stationary.

    0 500mPONT-SAINT-ESPRIT

    PIERRELATTEPIERRELATTE

    VALLON

    PONT-D'ARC

    L'Ardche

    LaCze

    L'Ibie

    L e R h

    n e

    0 10 km

    AVEN

    DORGNACSalle 1Orgnac II

  • 7/29/2019 Karstologia

    4/15

    lenregistrement propos par les stalag-mites translates ne rsultait pas dununique vnement.

    Etudier les stalagmites translatesapparat comme une piste intressantepour apprhender lvolution splog-nique dun rseau, ici lie des souti-rages endokarstiques. Pour aller plus

    loin dans cette analyse de lenregistre-ment par translation, il convenait demultiplier les donnes en travaillant surun plus grand nombre dchantillons.Mais il ntait pas envisageable, dans cesite class, de multiplier les prlve-ments. Or lutilisation des lidarsterrestres (laserscanning 3D) permetdanalyser ces formes naturelles sansmme les atteindre [Jaillet et al., 2009].De plus, lacquisition rapide de nuagesde points autorise denvisager detravailler sur des secteurs de grande

    dimension. Ainsi, le recours au clonenumrique, permet de traiter unepopulation plus importante de stalag-mites sans porter atteinte leur intgrit.

    Lobjet de cet article est de prsen-ter un travail de lasergrammtrie surune fort de stalagmites de lavendOrgnac: Grand site de France depuis2004, class au titre des sites depuis1946 (et 1974 pour les nouveauxrseaux). Lenjeu de ce travail est triple:(i) procder une analyse non destruc-tive des chantillons, sans parcourir la

    fort de stalagmites afin de garantir laconservation du site; (ii) atteindre unecertaine exhaustivit dans lanalyse de lafort pour ne pas rduire linterprta-tion un chantillon unique mais bienla dvelopper lchelle de la totalitdes objets et (iii) montrer quil estpossible de valoriser ce travail au-del dela simple reconnaissance de formes, maisbien de dgager des informations quiservent in fine les reconstitutions splo-gniques dj avances sur le rseau[Delannoy et al., 2007].

    Aprs avoir prsent les techniquesdacquisition des nuages de points sur le

    terrain et de construction du modle3D, nous montrerons en quoi le dvelop-pement spcifique de mthodes desegmentation a permis dextraire demanire automatique chaque objet dela fort de stalagmites. Cette partie ancessit le dveloppement dun outilspcifique (logiciel interne) pour traitercette question. En second lieu, uneanalyse fine des morphologies externesdes concrtions montrera quel enregis-trement il a t possible de faire ressor-tir. Finalement, lorganisation des

    rsultats sous forme de base de donnes rfrent spatial (Systme dInformationGographique) permet de structurer lesrsultats et datteindre lobjectif duntravail exhaustif sur la totalit de lobjetinvestigu.

    I. Un modle 3D de la fortde stalagmites dOrgnac II

    Parmi les diffrents secteurs richesen stalagmites translates, le choix sestport sur la salle 1 dOrgnac II, derrireltroit passage qui livra la cl des

    nouveaux rseaux [Trbuchon, 2000](figure 1). La fort de stalagmites sesitue en bordure du cheminement misen place pour la visite splologiquerglemente de la cavit [Tocino, 2007].Il est possible de faire le tour de lobjetsans y pntrer et de maintenir ainsi sonintgrit.

    A. Acquisition des donnes :

    le nuage de points

    Deux sances de lasergrammtrieont t effectues. Dans un premiertemps, le travail a t ralis avec unscanner Optech Ilris 3D [Sadier et al.,

    2006; Jaillet, 2007; Jaillet et al., 2009].Cependant, ce lidar, adapt la mesurelongue porte, fonctionnant avec unetechnologie base sur le temps de vol,induit un bruit centimtrique dans lenuage de points, trop important pournotre problmatique. De ce fait, le nuagede points a t racquis avec un scannerLeica HDS 6000 mieux adapt ce typede travail en milieu souterrain (photo 2).La mthode de mesure est base sur ledcalage de phase (prcision inframilli-mtrique) et la fentre de travail est un

    dme de 360 en rotation et varie de+90 65 en vertical. La scne a tleve partir de quatre positions de scan.Le pas du lev de scan tait de 6,3 mm 10 m. Il sagit dun pas moyen, quidpend de lloignement du scanner auxobjets scanns. Il est donn ici titreindicatif distance fixe. Cependant, ladimension gnrale de la fort de stalag-mites et la multiplication des points devue ont permis lobtention dun nuagede points suffisamment dense (avec unpas infracentimtrique) et compatible

    avec les questionnements associs cettetude. Des sphres de go-rfrence-ment positionnes dans la scne(photo 2) ont t scannes trs hautersolution afin de procder un ajuste-ment et un alignement des nuages depoints selon les centrodes des sphres.Cette mthode a t complte par uneprocdure de best-fit sur les nuages depoints, consolidant et validant leursalignements rciproques. Il sagit deprocdures dalignement des nuages depoints bases sur la reconnaissance etlalignement des formes naturellesprsentes dans le nuage. Avec une telle

    3S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Photo 2: Le scanner Leica HDS6000 lors de

    lacquisition dun nuage de points. Il est

    associ ici une station totale (tachomtre)

    pour la topomtrie des sphres permettant

    lalignement et le go-rfrencement du

    modle. Clich Stphane Jaillet.

    The Leica HDS6000 scanner during points

    acquisition phase. It is here associated to a

    total station (tachometer) for the topometry

    of spheres used for alignment and

    geo-referencing of the model.

  • 7/29/2019 Karstologia

    5/15

    densit de points, lincertitude du recalage esttrs bonne (inframillimtrique). Lensemblede ces traitements a t ralis en partie sous lasuite logicielle de retro-ingnierie Polyworks,puis sous le logiciel Realworks et permet in

    fine dobtenir un nuage de points dense de99 939 161 de points (pour la totalit duvolume souterrain scann). Seule la partie la

    plus intressante, la fort de stalagmitesproprement dite, soit un espace de 72 m2, at conserve pour la suite de ltude soit10 % du nuage initial.

    B. Elimination, nettoyage,filtrage

    Les points relevant du plafond de la salleou des secteurs ne comportant pas de concr-tions translates ont t limins. Une analysedu plafond et des stalactites pouvait tre tentemais les rsolutions de scan tant ici encoretrop limites, ce travail na pas t ralis. Il

    peut subsister aussi quelques points aberrantsdans la scne, lis des problmes de rflexionou des effets de bords (voiles de marie quisont la marque des points mal positionns, cartangents aux objets scanns). Ces points sontla plupart du temps limins la main (figure 3). En plus de llimination des pointsaberrants, un processus de filtrage permet (i)dliminer les points redondants (lis au

    recouvrement des scnes de scan), (ii) duni-formiser la densit du nuage de points parr-chantillonnage, (iii) de lisser le nuage depoints afin de diminuer les rugosits lies aubruit de mesure. Des fonctions de filtrage sontoffertes par Polyworks et 3DReshaper.Diffrents traitements sappliquent auxdonnes 3D brutes [Curless, 1999; Girod et

    al., 2000; Boehler et al., 2002]. Ce nettoyagepar filtrage consiste supprimer les pointstrop loin de la surface thorique. Il y a deuxpossibilits pour appliquer ce filtrage : soitpar ajustement de lintensit (un seuil) :suivant la valeur de cette intensit, onsupprime plus au moins de points; soit pardcoupage avec un critre de distance: spara-tion du nuage de points en plusieurs nuagesdont la distance minimum est la valeurindique par loprateur. A lissue de ce traite-ment il est paradoxalement dlicat de dfinir

    le pas moyen du nuage de points. En effet, enlabsence de topologie (information de voisi-nage entre points), il nest pas possible demesurer la distance entre deux points sanscritre a priori. Ce pas peut tre apprci parla densit (rapport du nombre de points auvolume de la plus petite bote englobant cespoints), mais cela ne permet pas dapprcierla dispersion. Cest finalement le regard du naturaliste qui permet dassurer dunecertaine conformit entre le nuage de pointset la forme investigue. Ce contrle est effec-tu par un certain nombre de mesures point

    point sur le nuage. Il a montr ici que le pas tait le plus souvent infrieur 5 mm,cest--dire proche des paramtres annoncspar le scanner.

    C. Du nuage au maillagetriangulaire

    Cest finalement partir dun fichier de8310322 points que lobjet denviron 72 m2

    (dimension 6 m x 12 m) a t maill. Lelogiciel 3DReshaper sest avr ici le plusefficace pour ce type de traitement1 et a permisde gnrer un maillage triangulaire irrgulier

    une maille moyenne dfini par lutilisateur.On parle alors de modle TIN ou mme deHRTINM (High Resolution TriangularIrregular Network Model) pour ce type dobjetnumrique maille continue. Du nuage de8,3 millions de points, plusieurs modles, des mailles de 15 mm, 20 et 35 mm ont tgnrs. Cest finalement le modle mailledense (15 mm; 814891 faces triangulaires)qui a t retenu car sapprochant au plus prs

    4S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Figure 3 : Le nuage de points

    aprs assemblage des diffrentes

    scnes et suppression des

    secteurs non retenus pour

    ltude. Noter le travail de

    suppression des points

    slectionns (colors ici en

    rose ) par loprateur sur une

    partie dun nuage de points afin

    dobtenir un nuage dbarrass

    des artefacts de scan ou des

    problmes de voile demarie . Hauteur approximative

    de la plus grande concrtion:

    1 m environ.

    Points cloud after scenes

    merging and removal of

    invalidated places. Please note

    the manual removal of selected

    points (drawn in pink) on part of

    the cloud. This avoids scan

    artefacts or wedding veil

    problems. Highest concretion

    height is about 1 m.

    Figure 4 : Modle TIN, aprs

    prtraitement, obtenu avec

    3DReshaper dune partie dun

    nuage de points 3D reprsentant

    la fort de stalagmites de

    laven dOrgnac. Ce modle

    contient 276031 points et

    546139 triangles.

    TIN post-treated model built

    with 3DReshaper of part of the

    3D points cloud of the Orgnacs

    stalagmites forest. This model

    contains 276031 points and

    546139 triangles.

    1. Cest un vrai mailleur 3D, cest--dire quil cherche crer une

    topologie dans le nuage de points et non un mailleur 2,5D quiutilise la normale des points et ralise le maillage sur un plan derfrence, gnralement le plan perpendiculaire laxe de scan.

  • 7/29/2019 Karstologia

    6/15

    de la ralit de lobjet naturel: des stalagmitesdune dizaine de centimtres de section et demoins dun mtre de hauteur (figures 4 et 5).Cette maille est la moyenne de la longueur desartes des triangles du modle. Nos dvelop-pements internes permettent cependantde recalculer cette longueur dartes en sortiede traitement logiciel. Avec une maille choisie

    15 mm en entre de traitement sur3DReshaper, on obtient une longueur dartemoyenne e de 19 mm avec un cart-typede 4 mm. La distribution par classes deslongueurs obit une loi de Gauss (figure6).Lcart type est faible, ce qui montre la faibledispersion de la population des artes et doncla rgularit satisfaisante du modle pourtant maille irrgulire. Cette valeur e (ici 19 mm)devient ainsi la rfrence pour la suite dutraitement et une certaine limite dans les inter-prtations qui vont suivre.

    Avant de passer au traitement suivant, ilconvient de vrifier la conformit du modle,cest--dire sassurer quil ne comporte aucuneerreur de topologie. En effet, lors de la trian-gulation (maillage), des faces anormales sonttrs frquemment gnres. Il peut sagir de (i)

    faces non-manifold : si une arte appartient trois facettes ou plus ; (ii)faces croises :si les artes dune facette traversent une autrefacette ; (iii) faces redondantes : le nombredartes et de faces qui appartiennent un mme sommet doit tre identique ;(iv)faces allonges ( pics ) : une facette

    allonge peut tre identifie en fonction deplusieurs critres: longueur darte, rapportbase/hauteur, rapport arte maximale/arteminimale; (v) faces instables (inverses) :une facette est instable lorsque sa normaleprsente une incohrence par rapport auxautres facettes. Ces erreurs peuvent tre dues un filtrage insuffisant du bruit, desparamtres de triangulation incorrects(cration dartes entre des sommets ne devantpas tre relis, par exemple), ou des formesdobjets trs complexes (objets prsentantplusieurs dtails fins, par exemple).

    Si visuellement le rsultat de lalgorithmede maillage de 3DReshaper est trs satisfai-sant (figures 4 et 5), il convient nanmoinsde sassurer de la cohrence topologique dece modle, cest--dire labsence des anoma-lies voques ci-dessus, pour envisager destraitements plus avancs telle que la segmen-tation 3D. Pour vrifier et mme corriger cesventuelles incohrences dans le modle TIN,on lexporte sous Polyworks et plus prci-sment sous le module IMedit. La fonctionde dtection danomalies offertes par cemodule comptabilise ces erreurs (tableau 1).

    Ces dfauts ont pu tre corrigs par lemodule IMedit de Polyworks. Une autre

    intervention est galementenvisageable. Elle consiste boucher les trous quipeuvent subsister dans lemodle. Ces trous, dus uneabsence de faces, peuventavoir plusieurs origines : (i)

    absence de donnes: la zonena pas t scanne correc-tement (problmes demasques sur le terrain); (ii)processus de maillage ineffi-cace: les trous apparaissent lorsque la densitdune zone est plus faible que sur le reste dela vue; (iii) mauvais nettoyage de bruit: lesfacettes anormales sont supprimes ; (iv)processus de recalage: il arrive courammentque lassemblage des vues entrane la crationde trous.

    Les trous dans un maillage quinavaient pas t complts de faon automa-tique peuvent tre bouchs, le plus souvent

    5S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14 5

    Figure 5: Modle triangulaire haute rsolution (HRTIN Model). Il sagit vritablement dune

    peau numrique maille irrgulire mais continue. Le modle ne contient ici aucune erreur

    topologique. Il est sans trou, le traitement peut dbuter. Hauteur approximative de la

    concrtion de gauche: 1 m environ.

    High-resolution triangular model (HRTIN model). It may be seen as a numerical skin, irregularbut continuous. No topologic error neither hole can be found within the model. Treatment

    can then start. Left-side concretion height is about 1m.

    Figure 6 : Distribution

    gaussienne des longueurs

    dartes du modle TIN.

    Moyenne = 19 mm,

    cart-type = 4 mm.

    Gaussian distribution of edges

    lengths. Average = 19 mm,

    standard deviation = 4 mm.

    Nombre de faces 814891

    Nombre de sommets 411804

    Faces Non manifold 1

    Faces redondantes 11

    Faces croises 0

    Faces instables 56

    Faces allonges 0

    Tableau 1: Analyse du maillage

    (HRTINM) de la fort de

    stalagmites de laven dOrgnac

    cre sous 3DReshaper.

    Meshing analyse of the

    stalagmite forest of Orgnacss

    aven (built with 3DReshaper).

    0

    1000

    2000

    3000

    4000

    5000

    6000

    7000

    0

    0,0

    1

    0,0

    1

    0,0

    2

    0,0

    3

    0,0

    3

    0,0

    4

    Efecti

  • 7/29/2019 Karstologia

    7/15

    manuellement, laide des deux modeleursPolyworks et 3DReshaper. Le remplissagedun trou se fait suivant la courbure localedonne par la surface qui entoure ce trou.Cette opration na pas t envisage ici carelle sapparente plus la construction dinfor-mations vocation purement esthtique,pouvant fausser les rsultats en crant denouveaux triangles sans validit de terrain.

    II. Classification et segmentationdes stalagmites

    Lobjectif tant lidentification et la carac-trisation morphologique des stalagmites,deux tapes ont t ncessaires: extraire lespoints du maillage 3D qui se trouvent sur lesstalagmites du reste de la scne dune part,et produire des modles cartographiques desconcrtions dautre part. Ce dernier point estbas sur lajustement de primitives gom-triques: des ellipses.

    La mthode mise en place, est basesur le principe quune stalagmite peut tre

    modlise par une succession dellipses super-poses suivant laltitude (z) (figures 7 et 8).Les observations menes sur le terrain et partir du modle 3D montrent que lellipse estla forme la plus proche des sections de stalag-mites investigues ici. Lextraction des stalag-mites devient alors un problme dextractiondes classes de points 3D de formes elliptiques

    obtenues par intersections des plans perpen-diculaires laxe Z et le modle 3D de la scne(figure 7). Trois tapes sont appliques chaque plan (section) dintersection. Pourchaque section Si (ou plan), un ensemble dedonnes 3D contenant tous les points dumodle TIN ayant des altitudes comprisesentre Zi et Zi +/- h*e est dfini (i: numro dordredu plan; h compris entre 1 et 3 ; e : maillemoyenne du modle TIN). On considre quele plan de travail possde une certainepaisseur et quil recoupe les sommets du

    modle TIN (figure 7). Une premire tapebase sur lalgorithme de classificationDBSCAN (Density Based Spatial Clustering ofApplications with Noise) [Ester et al., 1996],permet lidentification des clusters de points3D, denses et de formes arbitraires prsentesdans une section Si. Une deuxime tape apour but de ne garder que les clusters deformes elliptiques (figure 7). Lidentificationet la caractrisation de ces clusters elliptiquesse font par la mthode dAndrew Fitzgibbondajustement dellipses [Fitzgibbon et al.,1999]. Celle-ci consiste ajuster au mieux

    un modle (ici la primitive gomtriqueellipse) sur des donnes 3D qui sont dans lecas prsent les vertex du modle TIN.

    Enfin, une dernire tape affecte lesclusters elliptiques aux stalagmites corres-pondantes et traite les cas de fusion entrestalagmites. Ces diffrentes tapes dextractiondes stalagmites sont maintenant dtaillesdans leurs aspects respectifs et prcisent leschoix raliss pour mener bien lidentifica-tion et la caractrisation des stalagmites.

    6S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Stalagmite

    Plan de travail

    Plan n-1

    Plan n-2

    Plan n+1

    Plan i (courant)

    Plan i-1

    Plan i-2

    Plan i+1

    Modle TIN (maille e)

    Pas detravail

    Epaisseurdu plan

    Sommets du TIN

    Sommets projets

    Autre stalagmite

    Distance minimumentre 2 stalagmites

    Paramtre dedensit DBSCAN

    Maille e

    D

    D

    R

    R

    x

    y

    z

    Figure 7 : Principe de la mthode

    du plan mobile (selon laxe z).Diffrents paramtres peuvent

    tre choisis lors du traitement : le

    pas du plan mobile, lpaisseur

    du plan, la distance entre deux

    stalagmites, le rayon de travail

    de lalgorithme DBSCAN. Tous

    ces paramtres sont dfinis en

    fonction de la moyenne de la

    maille du modle TIN: e.

    Mobile plan method (against Z

    axis). Some parameters can be

    chosen for treatments: mobile

    plane step, plane width, distance

    threshold between two

    stalagmites, radius for DBSCANalgorithm. All these parameters

    are defined as a function of the

    average TIN mesh size : e.

    Figure 8 : Projection sur

    le plan horizontal XY des

    points 3D du modle TIN

    appartenant une

    section Si. Traitement et

    rsultat de lalgorithme

    DBSCAN sur le nuage de

    points dunesection S. Noter les

    ellipses ainsi extraites,

    mais aussi les problmes

    dassemblage de portions

    extraites.

    Projection against XY

    plane of the TIN model

    3D points belonging to

    section Si. Treatments

    and results of DBSCAN

    algorithm applied to the

    3D points cloud of a

    section S. Note the

    extracted ellipses and the

    difficulties in mergingsome of the extracted

    portions.

    Z

    DBSCAN

  • 7/29/2019 Karstologia

    8/15

    A. Extraction des clusters denses

    A chaque section Si, un ensemblede points du modle TIN ayant desaltitudes comprises entre Zi et Zi- estextrait (figure6). Un premier traitementconsistant extraire les clusters (lesgroupes) denses et de formes arbitrairesest ncessaire et nous avons fait le choix

    dutiliser lalgorithme DBSCAN: unalgorithme de classification non super-vis bas sur la notion de densit. Lesclusters identifis sont des rgionsdenses spares par des rgions qui lesont moins. DBSCAN repose sur lutili-sation de deux paramtres lis ladensit: le rayon maximum du voisi-nage dun objet R et le nombre minimumdobjets, MinPts, qui doit tre contenudans ce voisinage pour considrer lazone comme dense.

    Lusage de DBSCAN ncessiteun choix adquat entre de ces deuxparamtres de densit. La valeur 2 estaffecte MinPts et on choisit R= 2*eavec e gal la distance moyenne entredeux points du modle 3D. Dans notrecas, le modle est un maillage 3D, donce correspond la longueur moyennedune arte du maillage. Comme cela adj t mentionn, elle est de 19 mm(figure 6).

    Lalgorithme DBSCAN permet deconsidrer des clusters de formes

    arbitraires telles que sphriques, tires,linaires, allonges, concentriquesIdentifier automatiquement et seule-ment les rgions de haute densit depoints permet lalgorithme de saffran-chir du bruit qui peut exister autourdun cluster dense et qui peut influen-cer la phase de modlisation des stalag-mites (ajustement dellipse). Au final,le rsultat du traitement est un ensemblede clusters de formes diffrentes.

    Les clusters de forte densit ayantt extraits, il sagit ds lors dextraire

    seulement les formes elliptiques, formessusceptibles de reprsenter des sectionsde stalagmites.

    B. Ajustement dellipse

    Lune des tches usuelles en recon-naissance de formes (identification) estdajuster une primitive gomtrique un ensemble de points. Cet ajustementconsiste chercher la primitive M, detype connu, dfini par les paramtres a(de forme et de position), qui ajuste au

    mieux un ensemble de donnes. La morphologie des stalag-

    mites nous a conduits choisir lellipsecomme primitive gomtrique. Cestlun des modles les plus tudisencore aujourdhui (scnes industrielles,mdicales, biologiques). Deuxmthodes ont t envisages pour ajuster

    et dtecter cette primitive : (i) lesmthodes par vote/classification, tellesque les mthodes bases sur la trans-forme de Hough [Leavers, 1992; Yuenet al., 1989 ; Yin et al., 1992; Wu etWang, 1993], sur lalgorithme deRANSAC [Rosin, 1993 ; Werman etGeyzel, 1995], sur le filtre de Kalman[Porrill, 1990; Rosin et West, 1995] etcelles relevant du partitionnement flou[Dav et Bhaswan., 1992; Gath et Hoory,1995] et (ii) les mthodes doptimisa-

    tion ou de moindre carr [Haralick etShapiro, 1993; Bookstein, 1979; Taubin,1991; Sampson, 1992 ; Gander et al.,1994].

    Les premires techniques sontrobustes au bruit prsent dans lesdonnes (les points aberrants) mais sontmalheureusement lentes, imprcises etdemandent un grand espace mmoire.

    Les autres mthodes sont basessur loptimisation dune fonction cot2 qui ajuste au mieux uneellipse sur un nuage de points donn. Les

    avantages de ces dernires mthodessont leur rapidit et leur prcision. Parcontre, elles sont trop sensibles laprsence de points aberrants dans lesdonnes. Dans le cas de cette fort destalagmites, ce problme a t en partiersolu grce lutilisation de DBSCANpour le prtraitement des donnes, cest--dire lextraction des classes denses etde formes arbitraires.

    En gnral, ces techniques sontbases sur un processus de minimisa-tion aux moindres carrs itratif bas

    sur lexpression algbrique de lellipse(ou la conique en gnral). Ce proces-sus est coteux . De plus, dans uncontexte bruit et incomplet, il peutdevenir instable et fournir une solutionnon elliptique. Rcemment, une mthodedajustement robuste et non itrativeintgrant directement la contraintedellipticit a t propose [Fitzgibbonet al., 1999]. Elle est dj implmentesous MATLAB et disponible sur leweb3. La solution est obtenue simple-

    ment en rsolvant un systme auxvaleurs propres gnralises.

    Une premire segmentation parDBSCAN fournit des classes de points deformes arbitraires sur lesquelles est appli-qu lalgorithme de Fitzgibbon afindidentifier celles de formes elliptiqueset qui sont susceptibles de reprsenter

    des stalagmites. Il existe deux contraintes ajouter au processus didentification(processus dajustement dellipses bassur la mthode de Fitzgibbon) desclasses elliptiques pour sassurer quellescaractrisent bien des concrtions.- Premire contrainte : observ sur le

    terrain, le contour dune stalagmite,suivant une coupe transversale, estproche dun cercle. Cette propritnous amne ne garder que les classesde formes elliptiques pas trop allon-

    ges, i.e. la longueur de demi-grandaxe de lellipse est infrieur au doublede la longueur de demi-petit axe;

    .

    - Deuxime contrainte : loprateur doitfixer le rayon maximal pour les stalag-mites extraire ; .

    Lajout de ces contraintes lamthode dajustement dellipses deFitzgibbon nous permet de mieuxsegmenter les contours des stalagmitessuivant une section transversale Si

    (figure 8) et permet de simplifier lesdonnes traiter et donc dacclrer leprocessus didentification.

    C. Affectation des clusters aux

    stalagmites correspondantes

    Cette mthode dextraction desstalagmites est base sur le dplacementdun plan mobile suivant laxe Z(figure 7). Chaque classe de forme ellip-tique extraite une section Si, est traiteselon trois cas possibles: (i) elle faitpartie dune stalagmite dj extraite et

    est affecte une liste de classes djidentifies; (ii) elle dfinit le dbut (latte) dune nouvelle stalagmite ou (iii)il sagit dun cas de fusion de deux stalag-mites et elle reprsentera cette fusion.Afin de diffrencier ces trois cas, onutilise la mesure des distances entre lescentres des classes elliptiques identifies des sections successives commeparamtre de classification.

    On note ainsi les paramtres : Ei :une classe de forme elliptique (ou

    C1 = L rmax

    C1 = Ll2

    {xi}1 i N

    7S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    2. Cot sentend ici au sens informatique, cest--dire consommateur de temps et de mmoire.3. http://research.microsoft.com/en-us/um/people/awf/ellipse/fitellipse.html

  • 7/29/2019 Karstologia

    9/15

    lellipse) extraite par la mthode de Fitzgibbon la ime section Si; Si: la ime section conte-nant les points du modle TIN ayant desaltitudes comprises entre Zi et Zi-h*e (e estla longueur moyenne des artes du maillage,h est le coefficient dpaisseur du plan mobile

    compris entre 1 et 3).Pour le premier cas et chaque ellipse

    Ei de la section Si, on calcule la distance eucli-dienne d entre son centre et le centre de la plusproche ellipse Ei-1 de la section prcdenteSi-1. Si d est infrieure un seuil 1 alors laclasse elliptique Ei appartient une stalag-mite dj identifie et sera donc ajoute laliste correspondante qui contient la classeEi-1. Le seuil 1 reprsente le dcalage entredeux sections transversales et successivesdune stalagmite.

    On a donc: 1 = n x e avec n = 2 ou 3 ete : longueur moyenne des artes du maillage.

    En gnral, on attribue la valeur 2 ndans le cas des stalagmites bien verticales etla valeur 3 dans le cas o les stalagmites sonttrop inclines par rapport la verticale. Onvite de dpasser la valeur trois pour ne pastomber dans le cas de fusion des stalagmites

    expliqu ci-dessous (figures 6 et 8).Dans le deuxime cas, si Ei nappartient

    pas une suite dellipses dj extraites car ladistance d est assez grande (d > 1) pour quellepuisse tre ajoute une stalagmite existante,alors on ralise le test de cas de fusion entredeux stalagmites. Il suffit de mesurer ladistance euclidienne dmoy entre son centre etle centre moyen des deux plus proches ellipsesEi-1 et Ei-1 de la section prcdente Si-1. Sidmoy est infrieure un seuil 2 alors la classeelliptique Ei reprsente une fusion (figure 9)

    des deux stalagmites qui contiennent Ei-1 etEi-1. Sinon Ei ne peut tre que le dbut dunenouvelle concrtion. Une fois que tous lesclusters elliptiques sont affects aux stalag-mites correspondantes, il reste vrifier unedernire contrainte C3 avant dafficher le rsul-tat didentification des concrtions (figures 8et 9). Cette contrainte C3 impose lhypothsequune stalagmite est constitue au minimumpar 2 sections (ellipses).

    A lissue de ce traitement, le modle 3Dest segment et la fort de stalagmites estautomatiquement extraite. Neuf tests

    (tableau 2) ont t raliss faisant varier lepas entre deux plans (ou sections i), lpais-seur de ce plan (+/- h*e) et la distanceminimale entre deux stalagmites. Le rayonde voisinage lalgorithme DBSCAN est fixgal cette distance minimale. Les rsultatsen sortie de traitement sont variables selon cesparamtres. Le nombre de stalagmites dtec-tes varie ainsi de 88 136. Tous ces testssont globalement trs satisfaisants, mme sidans certains cas la continuit des ellipses lesunes au-dessus des autres nest pas assure,

    8S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Figure 9 : Rsultat de la mthode dajustement dellipses dAndrew Fitzgibbon.

    Results when applying Andrew Fitzgibbons ellipses fitting method.

    TEST n Pas Epaisseur Distance min Stalagmites dtectes

    1 1e +2e/-2e 3e 136

    2 1e +1e/-1e 2e 112

    3 1e +1e/-1e 3e 125

    4 1e +1,5e/-1,5e 3e 1345 2e +2e/-2e 3e 88

    6 1e +2e/-2e 2e 123

    7 1e +1,5e/-1,5e 4e 128

    8 1e +2,5e/-2,5e 2e 118

    9 1e +2,5e/-2,5e 3e 131

    Figure 10: Rsultatdidentification dune petite

    partie de la fort des stalagmitespour un modle TIN de

    rsolution 15 mm (14063 pointset 27536 triangles). (a) avec

    dtection de la fusion des deuxstalagmites. (b) sans dtection dela fusion. On note une meilleure

    identification des stalagmitespour des zones moins larges (une

    dizaine de stalagmitesreprsentant presque les mmes

    caractristiquesgomorphologiques). Le temps

    dexcution est ici de15 secondes. Recognition resultson part of the stalagmites forestwhen using a 15 mm resolution

    TIN (14063 points and27536 triangles). (a) Detection ofmerging stalagmites. (b) Without

    merging detection. A betterrecognition is done when

    applied on small regions (dozensof stalagmites having similar

    geomorphologic characteristics).CPU time processing isabout 15 s.

    Tableau 2 : Srie de testsdextraction automatique des

    stalagmites en fonction dediffrents paramtres: le pas

    entre deux plans (ou sections i),lpaisseur de ce plan (+/- h*e) etla distance minimale entre deux

    stalagmites. Automaticstalagmites extractions using

    following parameters : distancebetween two planes (or

    sections i), planes width (+/- h*e)and minimal distance threshold

    between two stalagmites.

  • 7/29/2019 Karstologia

    10/15

    ou si dans dautres cas deux stalagmites nesont pas distingues. Une part de la validationsopre donc lil directement sur lemodle 3D. Pour la suite de ltude, nousavons choisi de retenir le test n4 qui, avec unpas de 1e et une paisseur limite (+/- 1,5 e),assure lextraction de 134 stalagmites. Avec leprojet de traiter lensemble de la fort de

    stalagmites, il convenait de retenir un destests ayant maximis le nombre de stalag-mites dtectes.

    Au-del de ce mode extraction et dumodle 3D color (figures 10, 11 et 12), ondispose dun tableau de synthse pour chacunedes stalagmites de la fort avec un certainnombre de paramtres affrents. Lexploitationdes donnes peut alors dbuter.

    III. Exploitation des donnes:de la morphologie de chaque

    chantillon ltude spatialede la fort de stalagmitesDe la fort des 134 stalagmites (photo 3),

    une exploitation des donnes a t menepour une analyse gomorphologique etgographique de lobjet. Cette valorisation at dcline sous deux formes: (i) une analysede la morphologie externe des concrtions et(ii) une gestion sous base SIG de lensemblede la fort extraite.

    En effet, les paramtres extraits automa-tiquement servent caractriser au mieuxlobjet dtude et permettent dans la suite

    lexploitation des donnes. Il sagit notam-ment (figure 13) :- (i) de la position X, Y, Z des centres de

    chaque ellipse;- (ii) des longueurs (a) et largeur (b) de

    chaque ellipse;

    - (iii) de lorientation par rapport au nord(axe Y) du grand axe de chaque ellipse;

    - (iv) de llvation et de la distance projete(centre de lellipse de base centre de lellipsesommitale);

    9S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Figure 11 : Exemple de rsultat dextraction dune partie de la fort de stalagmites. Noter

    les stalagmites droites et bascules, bien extraites du modle et les stalagmites tombes au

    sol, non extraites. Extraction result example on part of the stalagmites forest. Note the

    straight and leaned stalagmites accurately extracted from the model and the fallen stalagmites

    non-extracted.

    Figure 12: Rsultat didentification

    dune autre partie (341229 pointset 675661 triangles) de la fortdes stalagmites de lavendOrgnac; le rayon maximal estfix 0,25 m. La distance minimaleentre deux stalagmites dmin> = 4*e, o e est la longueurmoyenne dune arte du modleTIN de rsolution 15 mm. Le tempsdexcution est de quelquesminutes (entre 5 et 7 min).Recognition result on other

    part of the Orgnacs stalagmiteforest (341229 points and675661 triangles). Maximumradius is set to 0,25 m. Minimal

    distance threshold between twostalagmites dmin is greater orequal to 4*e with e the averagelength of TIN edges (resolution15 mm). CPU time processing isabout a few minutes (rangingfrom 5 to 7 minutes).

    Photographie 3: Vue gnrale dela fort de stalagmites tudie.Noter les sphres servant aurecalage des scnes et augo-rfrencement. Le scanneremploy ici est un Optech Ilris 3D.Clich Stphane Jaillet. General viewof the studied stalagmite forest.Note the spheres used for scenes

    merging and geo-referencing.The scanner used here is anOptech Ilris 3D.

  • 7/29/2019 Karstologia

    11/15

    - (v) de la distance godsique (somme desdistances sparant deux centres dellipsesconscutifs) ;

    - (vi) de lazimut du dplacement (centre delellipse de base vers le centre de lellipsesommitale).

    Tous ces paramtres permettent de traiterrapidement une information dense et richesur la totalit de la fort de stalagmites.Quelques-uns sont prsents dans le tableau 3.

    A. Les morphologies externesdes concrtions

    Cest une information majeure qui a textraite. Il est en effet possible dinterprter lagomtrie externe des stalagmites pour mieuxcomprendre leur croissance et lvolutiongomorphologique du site. Ce type de valori-

    sation rpond des questions gomorpholo-giques claires quant lvolution du site.

    En effet, lanalyse splogntique delaven dOrgnac a mis en avant un importantcolmatage [Renault, 1967; Jaillet et al., 2007].Une part importante de ces sdiments est encours dvacuation par soutirage. La particu-larit morphologique des stalagmites tudies

    ici a permis didentifier lemprise spatiale duou des soutirages et certaines modalits deleur fonctionnement.

    Mesurer laction du soutirage revient mesurer le dcalage entre la base et le sommetdu coude de la stalagmite. Cependant, il a tnot sur le terrain que certaines stalagmitessont bascules et non translates (figure 2).Dans ce cas, elles ont subi une rotation deleur base et ne peuvent plus tre considrescomme enregistreuses de la mobilit par trans-lation du sol argileux. Pour tudier cette

    mobilit, il est ici propos de considrer lecentre de la stalagmite (ici centre de chacunedes ellipses) comme tant laxe principal dela pousse des concrtions. Ltude de sectionspolies de quatre splothmes de cette fortla montr par ailleurs [Sadier et al., 2007]. Dslors, la mesure et la comparaison des coordon-nes X, Y, Z du centre des ellipses succes-sives dune mme stalagmite permettentdapprcier la translation observe (figure 13).Le pas entre chaque ellipse est le pas choisilors de la procdure dextraction. Ici, pour

    10S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    coord.Y base

    coord. X baseX

    Y

    Z

    Elvation

    D : Dplacement projet

    Ellipse de base

    Ellipse sommitale

    a

    a

    b

    b

    D

    D

    azimut aazimut D

    Distance godesique

    0 1 2 3 4 5 6 7 8

    0 1 2

    2

    3Axe Es t/Ouest

    AxeNord/Su

    d

    Axe hor izontal

    Axevertical

    cm

    cm

    COUPE DEVELOPPEESTALAGMITE TRONCONNEE

    PLAN

    Figure 13: Vue idale dune

    stalagmite translate et des

    diffrentes mesures extraites

    automatiquement du traitement

    informatique ralis

    (coordonnes X, Y, Z) du centre

    de lellipse de base, diamtres a

    et b de cette ellipse, azimut de

    laxe a, hauteur E de la

    stalagmite, dplacement D entre

    base et sommet, azimut de ce

    dplacement, distance

    godsique.

    Idealistic view of a translated

    stalagmites and of the automatic

    numerical measurements (X, Y, Z

    coordinates) of the ellipse

    centre, its a and b diameters, its

    axes a azimuth, its height E, its

    shifting D between base and

    submit, this shifts azimuth and

    its geodesic distance.

    Elvation(m)

    Dplacementhorizontal (m)

    Distancegodsique

    Axe A(m)

    Axe B(m)

    Max 1,254 0,258 1,295 0,237 0,212

    Min 0,018 0,001 0,022 0,021 0,014

    Moyenne 0,243 0,038 0,254 0,072 0,054Ecart-type 0,250 0,043 0,256 0,035 0,028

    Figure 14 : Analyse de la croissance sur une des stalagmites extraites du modle 3D. La

    stalagmite (ou plutt son clone numrique) est trononne selon un plan horizontal

    mobile. Les sections extraites permettent danalyser la variation spatiale des centrodes

    des ellipses successives. On identifie ici (en coupe dveloppe et en plan) deux phases de

    translation marques par les flches orange. Elles tmoignent de la mobilit du support

    de la stalagmite au cours du temps, le point dalimentation restant fixe.

    Growing rate analysis of one of the extracted stalagmite from the 3D model. The

    stalagmite (rather its numerical clone) is sliced horizontally. The slices allow then

    quantifying the spatial variability of the ellipses centres. Two translation phases (orangearrows) were identified. This proves the displacement of the stalagmites support with

    time, while the sourcing point remaining stable.

    Tableau 3: Caractristiques principales de la population des 134 stalagmites de la fort de

    concrtions dOrgnac. Main characteristics derived from the 134 stalagmites in Orgnacs

    stalagmites forest.

  • 7/29/2019 Karstologia

    12/15

    les besoins du traitement sur un chantillondmonstratif, nous avons descendu ce pas 10 mm. La figure 14 montre la mthodologiegnrale applique la mesure de la transla-tion sur cette stalagmite.

    Ici, cette analyse permet de mesurerfinement une translation gnralise de lordrede 8 mm mais aussi de faire ressortir que la

    stalagmite a enregistr deux phases desoutirages avec deux directions diffrentesde translation, une NE/SW et lautre SW/NE.La projection des centrodes des ellipsessuccessives, en plan et sur une coupe dvelop-pe (figure 14), fait clairement apparatre cesdeux phases diachrones de translation quiponctuent la croissance de la stalagmite. Uneplus grande acuit dans la lecture du phno-mne est obtenue ici, puisque jusqu prsent,il ne pouvait tre relev manuellement ( laboussole, photo page de couverture) quune

    direction majeure [Sadier et al., 2004] et ilntait pas possible de mesurer la valeur desdeux translations enregistres dans lastalagmite.

    Ce travail de dtail, men lchelle delchantillon et de la srie dellipses qui lecompose montre les potentialits dune telleapproche pour un travail de quantificationdun phnomne comme un soutirageendokarstique. Il devient possible de dtec-ter et de mesurer des enregistrements morpho-logiques fins, pas toujours visibles lil nuou lisss dans un signal global dont le dtail

    chappe en premire analyse.Si la mthode montre toute sa puissance

    en termes de potentiel danalyse sur lesmorphologies externes des concrtions, ellesapplique, on laura compris, sur un ensembleimportant de stalagmites. Cet ensembleimpose le recours une gestion de linfor-mation sous forme de base de donnes.

    B. Un SIG pour une gestion efficace

    de linformation

    Loutil SIG (Systme dInformationGographique) sest impos pour la gestion,

    le traitement et lexploitation de ces donnes(ici sous logiciel ArcGis). A cette base dedonnes, nous avons ajout une couchedinformation indispensable: la topographiedu sol. Elle a t extraite du modle 3D delensemble du site en ne retenant quune sriede points pertinents au sol et en faisantabstraction des stalagmites. Le MNT (modlenumrique de terrain) a t construit sousforme dune grille pas rgulier: 0,25 m. Cepremier traitement permet de proposer unfond de carte du site dtude: carte en courbesde niveaux avec une quidistance de 0,1 m.Il permet ainsi de gnrer des cartes des pentesou des orientations de pentes.

    Cest sur la base de ce fond topogra-phique que lanalyse de lensemble de la fortde stalagmites a t mene sous la doubleentre suivante: orientation du dplacementet importance du dplacement.

    Orientation des dplacements

    Pour toutes ces orientations, huit classesont t retenues. Elles correspondent auxdirections cardinales majeures et leur bissec-trice, savoir: nord, nord-est, est, sud-est,sud, sud-ouest, ouest et nord-ouest. La distri-bution par classe (figure 15) ne permet pas,en premire analyse, de faire ressortir uneclasse dominante.

    Sur le terrain, il a t possible de proc-der une srie de mesures de directions dedplacement entre la base et le sommet de25 stalagmites. Lerreur entre lorientationproduite par le traitement sur modle 3D et

    la mesure sur le terrain varie de 5 175.Nous avons compar cette erreur avec linten-sit du dplacement projet (figure 16). Or cedplacement varie de 0,001 m 0,25 m(tableau 3). On constate quau-del dun dpla-cement projet (entre la base et le sommet)de 7 cm, lerreur est acceptable. Nous faisonsdonc le choix de ne retenir pour lanalyse dusoutirage, que les stalagmites ayant connuune translation suprieure cette valeur.Seules 18 stalagmites (sur 134) rpondent

    11S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    Figure 15 : Distribution, par

    classe de direction, de la

    population des 134 stalagmites

    retenues lissue de la

    segmentation (couleurs claires)

    et des 18 stalagmites retenues

    lissue du tri par longueur du

    dplacement (couleurs

    soutenues). Sur les

    134 stalagmites, toutes les

    classes sont relativement bien

    reprsentes et il est dlicat

    didentifier une direction

    significative de la dynamique de

    soutirage recherche ici.

    Cependant le tri par longueur du

    dplacement (seuil 7 cm) montre

    que, sur les 18 stalagmites

    retenues, la classe nord-ouest est

    la plus importante.

    Directions statistical distribution

    of the 134 stalagmites kept at

    the end of the segmentation

    process (light color) and of the

    18 stalagmites kept after the

    sorting process by length ofdisplacement (dark color). The

    distribution of the

    134 stalagmites is quite

    homogenous and it is difficult to

    identified one direction as the

    most significant in terms of

    spatial dynamics looked for in

    this work. However, the sorting

    by length of displacement

    (>7cm), which allows to keep

    only 18 stalagmites shows that

    the NW orientation dominates.

    0

    45

    90

    135

    180

    0,00 0,05 0,10 0,15 0,20Dplacement horizontal (m)

    Erreurterrain/modle

    Pas de scan ( 5 mm approximatif)

    Maille moyenne du TIN (19 mm)

    Limite de la mthode

    Figure 16 : Reprsentation delerreur mesure sur le terrain

    et du dplacement propos par

    le traitement sur modle 3D.

    Au-del de 7 cm, lerreur est

    acceptable. Cette valeur marque

    la limite de la mthode.

    Comparison between on-field

    measured error and

    displacement proposed by 3D

    model extraction. The error is

    acceptable, over 7 cm. This value

    is the limit of the method.

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    20

    Est

    Nord

    Nord-Est

    Nord-

    Ouest

    Ouest

    Sud

    Sud-Est

    Sud-

    Ouest

  • 7/29/2019 Karstologia

    13/15

    cette condition. La distribution par classe deces 18 stalagmites retenues (figure 15) montreque la population nord-ouest est la plus repr-sente. Un dplacement relatif dans la crois-sance de stalagmite vers le nord-ouest est

    significatif dun dplacement rel du sol versle sud-est et cest justement vers le sud-estde la zone investigue que se situe le souti-rage. La mthode (limite aux stalagmitesretenues) semble donc valide sur ce point.

    Intensit du dplacement

    La distribution de lintensit des dpla-cements est reprsente par classes direc-tionnelles (figure 17) selon la mthode desbotes et moustaches. Chaque bote reprsente50 % de la distribution, la barre centrale, lamdiane et les moustaches, 90 % de cette

    distribution. Les valeurs au-del sont repr-sentes par des points. Ces valeurs extrmessont le fait justement des stalagmites bascu-les et ne correspondent pas un enregistre-ment de la translation associe au soutirage.On constate ici, que la direction nord-ouest,en violet (traduisant une translation du solvers le sud-est) est caractrise par trois indica-teurs : (i) la plus large plage de gamme dedplacements (bote 50 %) ; (ii) desmoustaches courtes (90 %) et (iii) labsencede valeurs extrmes. Il sagit dune distribution en cloche , peu tale qui pourrait rvler

    le bon enregistrement de la translation du sol

    dans la croissance des stalagmites rassemblesici dans cette classe directionnelle.

    Pour mieux identifier les stalagmitestranslates, il convenait de chercher un critrede tri automatique. Nous avons fait le choixde comparer la distance godsique (sommedes distances sparant deux centres dellipsessuccessives) lhypotnuse (distance entre

    le centre de lellipse de base et le centre delellipse sommitale). Plus une stalagmite esttranslate, plus la distance godsique vatre importante au regard de lhypotnuse.La figure 18 reprsente le graphe de corrla-tion. La corrlation est trs forte, cependantcertains points sloignent de la droite y = x.Cet loignement est la marque des concr-tions translates ayant une distance god-sique plus forte que leur hypotnuse. Cesstalagmites sont identifies ici par une flche.On note que le critre seuil de dplacement

    (infrieur ou suprieur 7 cm) marqupar des points bleus ou rouges nest pas li ce tri.

    Analyse spatiale

    La reprsentation spatiale des stalagmitespar classe dorientation de dplacement a tralise (figure 19). Sur cette figure (carte degauche), on reprsente la fois les classesdorientation du sol (grille de 0,25 m) et lesdirections des stalagmites4. Il apparat que,dans certains secteurs (partie nord et partiesud de la carte), le sol prsente majoritaire-

    ment une pente oriente sud-est correspon-dant lattractivit du soutirage de la salle 1,situ effectivement dans cette direction. Lesstalagmites significatives qui prsentent undplacement suprieur 7 cm sont marquesdun trait noir pais. Parmi celles-ci, certainesprsentent effectivement une orientationnord-ouest correspondant une mobilit sud-est du sol. La gestion des donnes sous SIGpermet de les identifier et ainsi dorienter lesstratgies de prlvement qui peuvent treconduites afin daffiner la connaissance delenregistrement par translation.

    Lintensit du dplacement est analyseen croisant cartographiquement la carte despentes (figure 19, carte de droite), avec lavaleur de ce dplacement. Ces pentes sont

    12S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53, 2009 1-14

    0

    0.2

    0.4

    0.6

    0.8

    1

    1.2

    1.4

    Hypotnuse

    0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4Distance godsique

    > 7cm

    < 7cm

    Hypo

    tnuse

    Distance projete(avec seuil 7 cm)

    D

    i

    st

    ance

    god

    si

    que

    Elevation

    Figure 17: Distribution

    des dplacements

    horizontaux par classes

    directionnelles. Pour

    chaque classe, la bote

    reprsente 50 % de la

    distribution. La barre

    horizontale dans la bote

    est la mdiane. Les

    moustaches hautes et

    basses reprsentent 90 %

    de la distribution.

    Les points au-del

    des moustaches

    reprsentent les valeurs

    qui dpassent 90 %.

    Horizontal displacements

    distribution. For each

    class, box represents 50 % of the

    distribution. Horizontal bar

    within a box represents the

    median. High and low

    moustaches represent the 90 %

    confidence interval. Out bounds

    points corresponds to values

    beyond the 90 % confidenceinterval.

    Figure 18: Corrlation entre

    lhypotnuse (distance du centre

    de lellipse de base au centre de

    lellipse sommitale) et la distance

    godsique (somme des

    distances sparant deux centres

    dellipses successives).

    Les chantillons sont

    diffrencis selon le critre de

    dplacement horizontal

    (infrieur 7 cm en bleu;

    suprieur 7 cm en rouge).

    Correlation between hypothenus

    (slope distance between basal

    ellipse centre and top ellipse

    centre) and geodesic distance

    (total distances between two

    successive ellipse centre). The

    samples are differentiated

    according to the criteria of

    horizontal displacement ( 7cm: red).

    -0.05

    0

    0.05

    0.1

    0.15

    0.2

    0.25

    0.3

    D

    placementhorizontal(m)

    Est

    Nord

    Nord-Est

    Nord-Ouest

    Ouest

    Sud

    Sud-Est

    Sud-Ouest

    4. Il a de mme t reprsent sur la carte 19 gauche, lorientationde laxe A de lellipse de base de chacune des stalagmites. Enpremire approximation, on pouvait supposer que cet axedallongement prfrentiel pouvait tre corrl avec la direction detranslation, mais il nen est rien. Cette orientation de laxe Apourrait plutt sexpliquer par la variabilit directionnelle desgouttes deau qui alimentent le plafond et cest peut-tre danslorientation des courants dair du rseau quil faudrait chercherlexplication. Le drain majeur est justement plutt nord-sud et cest

    une direction qui est assez bien reprsente dans la population.En labsence de mesure in situ de ces courants dair, il est assezdifficile daller plus avant sur ce point.

  • 7/29/2019 Karstologia

    14/15

    classes en 5 classes et le dplacement estreprsent en valeur et en orientation relle,dans le sens sommet - base. On constate queles dplacements les plus importants sontdans la partie centrale de la zone tudie, lo paradoxalement la pente nest pas la plusintense. La vrification sur le terrain montrequil sagit parfois de stalagmites bascules

    (figure 2). Elles ne sont pas rattacher auxstalagmites translates recherches ici. Alinverse, dans les secteurs pente plus impor-tante, plusieurs stalagmites translates rvlentdes dplacements, gnralement infradci-mtriques, mais qui sont en accord avec lesdirections recherches, associes la prsencedu soutirage dans le sud-est de la carte.

    Lanalyse spatiale conduite sur la fortsegmente des stalagmites a permis demontrer quil tait possible didentifier lesclasses directionnelles prfrentielles associes

    la dynamique gomorphologique recher-che. Cependant, la distribution des direc-tions, les seuils de pertinence de dplacement,la rpartition gographique des stalagmites,les corrlations avec lintensit des pentes oulorientation du MNT montrent que lenre-gistrement du soutirage ne concerne pastoutes les stalagmites. Cet enregistrementsemble ne concerner que certaines stalag-mites et le travail prsent ici permet juste-ment de les identifier.

    Discussions et conclusions

    Lobjectif du travail prsent ici taittriple: il sagissait de montrer quil tait possible(i) de travailler sur des formations stalagmi-tiques sans les perturber, ni mme parcourirla zone dtude, ceci motiv ici par des soucisde conservation du site ; (ii) de travailler avecune approche complte , sur la totalit delobjet et non de limiter ltude un chan-tillon unique et (iii) dextraire de manireautomatique un certain nombre dinforma-tions et de paramtres apportant une certainerponse sur des questions gomorphologiquespralablement tablies par le dveloppement

    de mthodes informatiques adaptes.Sur ces trois points, il a t possible de

    montrer lintrt de la mthode. En effet, lerecours au scanner laser a permis de releversur le terrain un nuage de points hautedensit et de traiter ce nuage. Celui-ci, assem-bl, filtr, nettoy a ensuite t maill pourobtenir un modle TIN maille fine (19 mm),vritable clone numrique de la fort de stalag-mites sur lequel le traitement a pu dbuter.Ce traitement a t men sur la totalit de lafort. Il a consist en une segmentation dumodle et a permis dextraire 134 objets. Pourchacun de ces objets (une suite dellipsessuperposes et classes), des informations

    automatiques ont t extraites : lvation,orientation, distance godsique, azimut, axeA et B des ellipses, etc. Ces informations ontpermis danalyser la translation de la stalag-mite au cours de sa croissance, translationlie la mobilit du sol, lui-mme sous ladpendance du soutirage endokarstiqueidentifi dans le secteur.

    Loutil SIG a galement t utilis pourtraiter la totalit des informations et les croiserspatialement. Il a permis de reconnatre lesdirections supposes tre associes la

    dynamique du soutirage ou de comparerlimportance du dplacement par rapport lavigueur de la pente du sol. En limitant lana-lyse une population pertinente de stalag-mites (celles ayant connu un dplacementsuprieur 7 cm), le travail a permis de dgagerune classe directionnelle prfrentielle dansles directions de mobilit. Par contre, sil napas t possible de corrler clairement limpor-tance du dplacement la pente du sol, celatient essentiellement la variabilit des stalag-mites reprsentes dans la fort. Celles-ci nesont pas synchrones [Sadier et al., 2007] etnont donc pas pu enregistrer ensemble lamobilit du sol. Un certain nombre dentre

    13S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnacKARSTOLOGIA n 53, 2009 1-19

    0.001

    0.01

    0.1

    1.5 - 12

    12 - 19.5

    19.5 - 27.5

    27.5 - 37

    37 - 53

    0 2m

    Equidistancedes courbes deniveaux : 0,1 m

    Les orientations au sol correspondent la ligne de plus grande pente de chaque portiondu modle numrique de terrain. La maille du raster est de 0.25 m (carte de gauche)

    Orientation de l'axe A des stalagmites (carte de gauche).

    Nord

    Sud

    EstOuest

    Nord-Est

    Sud-EstSud-Ouest

    Nord-Ouest

    Classes d'orientation(sol et stalagmites)

    L'orientation des stalagmites est prsente par la couleur et par une flche directionnelle.Ces orientations sont calcules de la base vers le sommet (carte de gauche).Les stalagmites pertinentes (dplacement suprieur 7 cm) ont un contour plus pais.

    Importance du dplacement(en mtres)

    Localisation stalagmites (carte de droite).

    Classes des pentes duMNT du sol (en degrs)

    N

    Figure 19 : Rsultatscartographiques des traitements

    raliss sous systme

    dinformation gographique.

    gauche, les orientations des

    dplacements des concrtions

    (de la base vers le sommet) sont

    compares avec lorientation du

    sol, selon huit classes

    directionnelles. Sur cette mme

    carte, lorientation de laxe A de

    lellipse de base est reprsente

    titre indicatif. A droite,

    limportance du dplacement,

    cette fois du sommet vers la base

    (le symbole est proportionnel

    ce dplacement et correctementorient) est compare avec la

    carte des pentes (5 classes

    exprimes en degrs).

    Maps of treatment done within

    a Geographic Information

    System. On left side,

    displacement orientations (from

    the base to the submit) are

    compared to the soil orientation

    against height direction classes.

    On this same map, orientation of

    A axis of base ellipse is drawn

    for information. On right side,

    displacement amplitude (symbol

    is proportional to this amplitude

    and correctly oriented) iscompared to the slopes map

    (5 classes, unit in degrees).

  • 7/29/2019 Karstologia

    15/15

    elles sont bascules et bien quelles soientconstitues dune suite dellipses, ellesne constituent pas un enregistrement dela mobilit du sol. Pour les distinguer,plusieurs critres de tri ont t tests. Lerapport hypotnuse/distance godsiquesemble pertinent, notamment pourdistinguer les stalagmites bascules de

    celles translates. Il conviendra, lave-nir, de poursuivre ce type de tri surmodle 3D afin dautomatiser encore plusles procdures didentification des objetsrecherchs qui rpondent au mieux laproblmatique pose au dpart.

    De lobjet endokarstique complexe(une fort de stalagmites) au modlenumrique 3D, il a t montr ici que lerecours lanalyse sur clone numriqueautorise des traitements pousss sur latotalit de lobjet sans jamais porter

    atteinte lintgrit de cet objet. Loindtre une mthode alternative auxtudes menes sur les stalagmites, cetteapproche se veut complmentaire auxanalyses conduites actuellement (struc-tures internes des splothmes, gochi-mie, gochronologie) et ne saurait lesremplacer. Au contraire, conduite avec

    efficacit et pralablement ces analysesdestructives, la mthode 3D sur modlenumrique pourrait permettre de repla-cer ces analyses dans un cadre plus largeet permettrait dorienter avec plus deffi-cacit les stratgies de prlvement.

    En outre, dans un souci lgitime etcroissant de prservation du milieusouterrain, cette mthode externe, quilimite les interventions sur le terrain,permettrait de conserver une mmoirenumrique des stalagmites qui feraient

    ventuellement lobjet des prlvementsncessaires aux analyses internes que lamthode aurait justement orients.Objets emblmatiques du milieu souter-rain, riches dune information environ-nementale sans cesse dmontre, lesstalagmites mritent bien cette attention.

    Remerciements

    Cette tude a t ralise dans le cadredune bourse BDI CNRS (Thse Hajri) et detravaux de recherches mens sur lavendOrgnac et financs par la DIREN Rhne-

    Alpes et la commune dOrgnac-laven. Uncertain nombre de personnes ont participaux travaux dacquisition des donnes sur leterrain et nous tenons les en remercier. Il

    sagit de Didier Cailhol, Isabelle Couchoud,Yago Delannoy, Russell Drysdale, JulietteGauchon, Emmanuel Malet, Anne-SophiePerroux, Franoise Prudhomme, StphaneTocino et Matthieu Thomas.

    14S. HAJRI, B. SADIER, S. JAILLET et al, Analyse spatiale et morphologique dune fort de stalagmites par modlisation 3D dans le rseau dOrgnac

    KARSTOLOGIA n 53 2009 1 14

    B OEHL ER W., H E IN Z G . , M A R B S A . &S I E BO LD M . , 2 0 0 2 - 3d scanningsoftware: An introduction. In Proc. ofthe CIPA WG6 Int. Workshop onscanning for cultural heritage record-ing, pp. 42 - 47.B O O K S TE I N F .- L. , 1 9 7 9 - Fittingconic sections to scattered data.Computer Graphics and ImageProcessing, 9: 56 - 71.C O UC H O UD I ., 2 00 7 - Intrt delanalyse ptrographique des splo-thmes pour les reconstitutionspaloenvironnementales. Karstologia

    n50, pp. 9-18.C OUC HO UD I ., 2 00 8 - Lessplothmes, archives des variationspaloenvironnementales. Quaternairevol. 19, n4, pp. 255-274.C U R L ES S B . , 1999 - From range scansto 3d models. SIGGRAPH ComputerGraphics, 33 (4): 38 41.D A V R . -N . & B H A S WA N K. , 1992 -Adaptive fuzzy c-shells clustering anddetection of ellipses. IEEE Trans. NeuralNetworks, 3 : 643 - 662.D E L A N N OY J .-J . , J A IL L E T S .,F UD R A L S ., G A S QUE T D .,K AUF MA NN O ., S A BA UT M. &PL OYON E. , 2007 - Laven dOrgnac :un jalon karstique pour la reconstitu-tion palogographique de linterfluve

    Ardche/Cze.LavendOrgnac: valori-sation touristique, apports scien-tifiques, Coll. EDYTEM, Cahiers deGographie n5, pp. 117-147.D R EYB R OD T W. , 1988 - Processes inKarst Systems, Springer, Berlin.E S T E R M . , K R EI G E L H. -P ., S A N D E RJ . & X U X . , 1 9 9 6 - A density basedalgorithm for discovering clusters inlarge spatial databases with noise. In2nd International Conference onKnowledge Discovery and DataMining, pp. 226-231.F I TZ G I B BO N A . , P I LU M . & F I S H ERR.-B., 1999 - Direct least-squares fittingof ellipses, IEEE Transactions on PatternAnalysis and Machine Intelligence, 21(5), 476-480.

    FORD D. & WILLIAMS P. , 2007 - Karsthydrogeology and geomorphology.

    J. Wileys & Sons, Ltd, Chischester,England, 562 p.F R A N KE H . -W. , 1965 - The theorybehind stalagmite shape. Studies inspeleology, vol. 1, parts 2-3, pp. 88-95G AN DE R W ., G OL UB G .-H. &STREBEL R. , 1994 - Least-square fittingof circles and ellipses. BIT, 43: 558 - 578.G A TH I . & H OOR Y D . , 1995 - Fuzzyclustering of elliptic ring-shapedclusters. Pattern Recognition Letters,16: 727 - 741.G IR OD B ., G R E IN E R G . &N I EM A N N H ., 2000 - Principles of 3DImage Analysis and Synthesis. KluwerAcademic Publisher, Boston-Dordrecht-London.H A R A L I C K R . -M . & S H A PI R O L . -G . ,1 9 9 3 - Computer and Robot Vision,vol. 1. Addison-Wesley.J A I L LET S . , 2007 - Volume souterrain3D et laserscanning. Laven dOrgnac,valorisation touristique, apports scien-tifiques, Coll EDYTEM n5, Annexe 2,pp. 154-155.J A IL L E T S ., D E L A N N OY J .-J . ,B E R S IHA N D J .-L . , N OUR Y M .,SADIER B. & TOCINO S., 2007 - LavendOrgnac: un grand rseau paragn-tique, tude splogntique desgrands volumes karstifis. LavendOrgnac : valorisation touristique,

    apports scientifiques, Coll. EDYTEM,Cahiers de Gographie n5, pp. 57-77.J A IL L E T S . , S A D I ER B ., D E L A N N OYJ .- J. & P LO Y ON E ., 2 0 0 9 -Identification de morphologies pari-tales en grotte partir dun lever laser3D. Application aux salles rouges delAven dOrgnac (Ardche, France).Actes du colloque "Techniques Laserpour lEtude des environnementsnaturels et urbains", SFPT, accept,sous presse.K A U FM A N N G . , 2 0 0 3 - Stalagmitegrowth and palaeo-climate : thenumerical perspective. Earth andPlanetary Science Letters, Vol. 214,Issues 1-2, pp. 251-266L EA V ER S V .-F ., 19 9 2 - ShapeDetection in Computer Vision Usingthe Hough Transform. Springer-Verlag.

    PERRETTE Y. , 2000 - Etude de la struc-ture interne des stalagmites : contri-bution la connaissance gographiquedes volutions environnementales duVercors (France). Dveloppement etapplication dune approche multi-paramtre des archives stalagmitiques.Thse Universit de Savoie, 324 p.PORRILL J . , 1990 - Fitting ellipses andpredicting confidence envelopes usinga bias corrected Kalman filter. ImageVision and Computing, 8 (1),1140-1153.Q UI N I F Y . , G E N TY D . & M A I R E R .,1 9 9 3 - Les splothmes : un outilperformant pour les tudes palocli-matiques. Bull. Soc gol France, n165(6), pp. 603-612.R E N A U LT P . , 1 9 6 7 - Contribution ltude des actions mcaniques dansla splogense. Thse dEtat. Ann. deSplologie, t. 22 (1967) et t.23 (1968),600 p.R I C H A R D S D . - A . & D O R A L E J . - A . ,2003 - Uranium series chronology andenvironmental applications ofspeleothems. Reviews in Mineralogyand Geochemistry, n52 (1), pp. 407-460.R OS I N P . -L . , 1993 - Ellipse fitting byaccumulating five-point fits. PatternRecognition Letters, 14, 661 699.ROSIN P. -L . & WEST G. -A. -W. , 1995- Nonparametric segmentation ofcurves into various representations.IEEE Trans. PAMI, 17, 1140 1153.S A D I E R B ., J A IL L E T S . , D E L A N N O YJ.-J., PERROUX A.-S. & PE RRETTE Y.,2004 - Mise en vidence dun souti-rage dans des remplissages endokars-tiques par ltude des formes et de larpartition des stalagmites (rseauOrgnac-Issirac, Ardche, France). PosterLivret du colloque Han-sur-Lesse 2004,Les sries sdimentaires endokars-tiques : mmoires de lenvironnement,rsum 1p.S A D I E R B ., J A IL L E T S . & P E R R ET TEY. , 2006 - La topographie 3D hautersolution: un outil pour ltude desstructures karstiques. Poster et Actes

    Colloque Hydrogologie KarstiqueNeuchtel, Sept. 2006, pp. 235-236.

    S AD IE R B ., P E RR OUX A .-S .,P E RR E TT E Y ., D E LA N NO Y J .-J .,QU IN I F Y . & KA U F F M A N O. , 2007 -Laven dOrgnac: Etude des remplis-sages, mmoires des dynamiquessplogniques post-paragntiques.Laven dOrgnac: valorisation touris-tique, apports scientifiques, Coll.EDYTEM, Cahiers de Gographie n5,pp. 79-98.S A M PS ON P. -D . , 1992 - Fitting conicsections to very scattered data: Aniterative refinement of the booksteinalgorithm. Computer Graphics and

    Image Processing, 18: 97 108.T AU B IN G ., 1 9 91 - Estimation ofplanar curves, surfaces and non-planarspace curves defined by implicitequations with applications to edgeand range image segmentation. IEEETrans. PAMI, 13 (11): 1115 1138.T OC I N O S . , 2 0 0 7 - La gestion desrseaux dOrgnac-Issirac: un exempleoriginal de valorisation de rseauxsouterrains fragiles et hautevaleur patrimoniale.Laven dOrgnac :valorisation touristique, apportsscientifiques, Coll. EDYTEM, n5,pp. 36-37.T R E BU C HO N J ., 2 0 0 0 - La saga delAven dOrgnac Issirac. Lpope dunefantastique dcouverte souterraine et

    ses ahurissantes consquences, auto-d., 243p.W E R M A N M . & G E YZ E L G . , 1 9 9 5 -Fitting a second degree curve in thepresence of error. IEEE Trans. PAMI, 17(2): 207 211.WU W.-Y. & WANG M.-J . -J . , 1993 -Elliptical object detection by using itsgeometric properties. PatternRecognition, 26 : 1499 - 1509.Y U E N H .- K . , I L L I N G W O R TH J . &KI TTL ER J . , 1989 - Detecting partiallyoccluded ellipses using the Houghtransform. Image Vision andComputing, 7 (1): 31 - 37.YIN R. -K. -K. , TAM P. -K. -S . & LEUNGN.-K., 1992 - Modification of Houghtransform for circles and ellipses detec-

    tion using 2-D array. PatternRecognition, 25 : 1007 - 1022.

    Bibliographie